playsound le mag' #3

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REVIEW + FOCUS OF MICE & MEN The menzingers ET AUSSI : The Gaslight Anthem • GREEN DAY • ALL TIME LOW • IMAGINE DRAGONS THE MAINE • RED HOT CHILI PEPPERS • INCUBUS • STONE SOUR • REVOLVER • THE XX• Panic! At the disco Chroniques News agenda concerts • Talents ... + ITW MAGAZINE DEDIE A LA CULTURE ROCK • numéro 3 • www.playsound.fr • septembre 2012 • gratuit ©Megan Thompson + DOSSIERS YELLOWCARD : RETOUR AUX SOURCES

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Publication : Septembre 2012

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REVIEW + FOCUS

OF MICE & MENThe menzingers

ET AUSSI : The Gaslight Anthem • GREEN DAY • ALL TIME LOW • IMAGINE DRAGONS • THE MAINE • RED HOT CHILI PEPPERS • INCUBUS • STONE SOUR • REVOLVER • THE XX• Panic! At the disco • Chroniques • News • agenda concerts • Talents ...

+ ITW

MAGAZINE DEDIE A LA CULTURE ROCK • numéro 3 • www.playsound.fr • septembre 2012 • gratuit

©Megan Thompson

+ DOSSIERS

YELLOWCARD : RETOUR AUX SOURCES

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Playsound le mag • sept 2012

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NUMERO 3 • SEPTEMBRE 2012 • GRATUIT

Administrateur et redacteur en chef:yannis mouhoun

responsable de la publication:sami elfakir

chroniqueurs/redacteurs:Yannis mouhounsami elfakirmarina laymatthias meunierfabien galletemmanuel van elslandedorian colasPAULINE RIVIEREMartin Van boxsomMorgane le marchandcelia solsken

PHOtographe:Fanny Schneider

contact:[email protected]

site web: www.playsound.fr

- TOUS LES 2 MOIS -

Playsound est une plateforme d’actualités, de découvertes et de chroniques musicales. Le site s’inscrit dans une démarche de promotion de la créativité et des talents. Les grands noms de la scène internationale y sont également abordés, à travers une couverture globale du rock sous toutes ses formes. L’objectif premier du site est de dégager une synergie du dynamisme lié à l’émergence d’une nouvelle scène montante et de l’expérience des piliers du domaine. Notre maga-zine culturel a pour but de vous conseiller dans vos écoutes et de permettre au plus grand nom-bre de bénéficier d’un résumé de qualité d’une information toujo-urs plus dense et plus riche.

NB / Compléments des articles et supports audios sur le site. Dossi-ers exclusifs au magazine pendant 3 semaines.

Sommaire03 EDito & Playlist

04 Nouveaux talents

05 agenda live

06 à la une : Yellowcard - chronique + retro

08 Itw : of mice & men

09 Photo du mois : Rise against

10 Festivals 2012 : le debrief

12 Actualité internationale

14 dossier : Folk & electro - les contraires s’attirent

15 DOSSIER : la toile, une chance pour la Musique

16 Interview : the menizers

17 focus : The gaslight anthem

18 Selection du mois

PSMAG

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EDITO & playlist

L’épreuve de feu.Pour tous ceux qui s’intéressent à la musique et à la culture rock, cette ren-trée 2012 s’annonce passionnante. En effet, à un calendrier des sorties déjà relativement chargé viennent s’ajouter 2 évènements de la plus haute impor-tance. D’une part, la publication du premier opus de la trilogie de Green Day, Uno!, qui est censé amorcer le vi-rage power-pop du trio jusqu’ici con-sidéré comme l’ambassadeur du punk-rock US. L’enjeu est important : il s’agit là d’innover et de se réinventer sans s’éloigner de ses fans historiques. Ce disque enclenchera une dynamique (ou non) qui déterminera le succès des 2 opus à suivre. L’autre évènement musical de cet automne, c’est bien en-tendu la parution du nouvel effort stu-dio de Muse, attendu tel le messie tant les qualités techniques et créatives de la formation ne sont plus à démon-trer. Là encore, les multiples directions prises par la bande (dubstep) risquent fort de faire jaser.

Que ceux qui aiment la prise de risque se réjouissent : ils ne s’ennuieront pas dans les prochaines semaines !

Yannis mouhounRédacteur en chef

1. GREEN DAY - KILL THE DJ

2. BB Brunes - coups et blessures

3. MUSE - madness

4. owl city - silhouette

5. linkin park - castle of glass

6. yellowcard - fix you

7. the beatles - a day in the life

8. all time low - For baltimore

9. imagine dragons - demons

10. The xx - fiction

www.playsound.fr/playlists/

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nouveauxtalentsPlaysound le mag • sept 2012

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Talent #1 IMAGINE DRAGONS

La jeune formation orig-inaire de Las Vegas com-posée de Dan Reynols propose une musique aérienne digne des plus grands couplée à un sens des mélodies aiguisé. A l’instar de phénomènes de la musique pop/rock internationale tels que Coldplay ou encore The Fray, la formation nous plonge dans son univ-ers extasiant de grande qualité déjà clairement affirmé. Le premier opus studio est d’ores et déjà en préparation : Night Visions sortira ainsi le 4 septembre prochain.

genre:Pop rock

Membres:Dan Reynolds, D Wayne Sermon, Ben Mc-Kee, Daniel Platzman

pays:USA

label:Interscope Records

site officiel:www.imaginedragonsmusic.com

Talent #2 The downtown struts

Nés à Chicago, les 4 membres de The Down-town Struts nous livrent un punk rock énergique et puissant très forte-ment inspiré de groupes comme The Clash, So-cial Distortion ou NOFX. Avec sa voix éraillée Dan nous rappelle qu’il est possible de faire du punk vivant, touchant et ce tout en chantant ad-mirablement juste.  Dep-uis le 15 mai dernier le groupe est fier de défendre son premier album «  Victoria  »  dont vous pourrez écouter quelques morceaux sur leur site officiel.

genre:PUNK Rock

Membres:Dan Cooper, Ben Hjelmstad, Ryan Walsh, Zach Byrne

pays:USA

label:Pirates press records

site officiel:WWW.FACEBOOK.COM/THEDOWNTOWN-STRUTS

Talent #3 alt-j

Véritable révélation originaire de Leeds, Alt-J propose sur An Awesome Wave une véritable aventure pop, difficilement cataloga-ble mais composée de multiples sonorités fas-cinantes apportant un réel bol d’air frais. Les rythmes changent, les guitares acoustiques apparaissent et dis-paraissent, les synthés envoutent, et la voix de Joe Newman vient se déposer en douceur sur chaque compositions. Breezeblocks, le titre porteur de l’album qui a ouvert la porte du suc-cès au groupe fait fig-ure de pépite pop flir-tant avec l’excellence.

genre:POP ROCK

membres:Joe Newman, Gus Unger-Hamilton, Gwil Sainsbury et Thom Green

pays:UK

label:infectious records

site officiel:

Talent #4 Revolver

Revolver est un trio parisien constitué d’Ambroise Willaume, Christophe Musset et Jérémie Arcache. Leur musique, contrairement à leur nom, est un doux mélange aux accents de pop anglaise, où se rencontrent harmo-nies de voix, guitares et violoncelle. Ils sont repérés par le label de MySpace et sortent en 2008 leur premier al-bum, Music For A While, qui contient des pépites telles que « Leave Me Alone », « Balulalow », ou « Get Around Town », le single auquel ils doivent leur notoriété. Leur deuxième album est sorti en mars dern-ier et s’intitule Let Go.

genre:Pop ROCK

membres:Ambroise Willaume, Christophe Musset et Jérémie Arcache

pays:France

label:EMI

site officiel:

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Liveagenda

Nickelback + Bush + Daughtyà Paris (75) - Zenithle Vendredi 07 Septembre 2012 à 20h30

THE POGUESà Paris (75) - Olympiale Mercredi 12 Septembre 2012 à 20h00

The maineà Paris (75) - Petit Bainle Vendredi 14 Septembre 2012 à 19h30

Gallowsà Paris (75)le Mardi 18 Septembre 2012 à 20h00

The menzingersà Paris (75) - Les Combustiblesle Vendredi 28 Septembre à 19h

death in vegasà Paris (75) - Olympiale Lundi 01 Octobre 2012 à 19h30

BB brunesà Paris (75) - Alhambrale Mercredi 03 Octobre 2012 à 19h30

refusedà Paris (75) - Bataclanle Mardi 09 Octobre 2012 à 19h30

fun.à Paris (75) - Bataclanle Mercredi 10 Octobre 2012 à 19h30

Keaneà Paris (75) - Olympiale Mercredi 17 Octobre 2012 à 20h00

owl cityà Paris (75) - Trabendole Jeudi 18 Octobre 2012 à 20h00

Serj Tankianà Paris (75) - Zenithle Vendredi 19 Octobre 2012 à 19h30

Slashà Paris (75) - Zenithle Samedi 20 Octobre 2012 à 19h30

Stuck in the soundà Paris (75) - Olympiale Samedi 20 Octobre 2012 à 20h30

Young guns + Your demiseà Paris (75) - Scène Bastillele Dimanche 21 Octobre 2012 à 19h30

arch enemyà Paris (75) - Bataclanle Dimanche 21 Octobre 2012 à 18h00

Nada surfParis - Trabendole Lundi 22 Octobre 2012 à 19h30

revolverà Paris (75) - Olympiale Jeudi 25 Octobre 2012 à 20h00

danko jonesà Paris (75) - Trabendole Vendredi 26 Octobre 2012 à 19h00

Fatal picardsà Paris (75) - Bataclanle Mercredi 31 Octobre 2012 à 19h30

gotyeà Paris (75) - Zenithle Mercredi 31 Octobre 2012 à 19h30

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Yellowcard : southern air

à la une

« Bottles up tonight, I drink to you and I, cause with the morning comes the rest of my life. »

Sur fond de revanche sentimentale, Ryan Key annonce dès le premier morceau de l’opus, The Awakening, un renouveau, ou plutôt un ironique re-tour vers le futur, celui du Yellowcard qui nous a fait redécouvrir le violon et aimer fondre sous une chaleur ac-cablante à la Flèche d’Or en septembre dernier. Avec une chanson plus inci-sive encore que The Takedown ou The Sound of You and Me (chansons intro-ductrices des albums précédents, ndlr), Yellowcard donne le ton, et indique parfaitement la route à prendre vers sa Floride natale, celle que le groupe n’a jamais vraiment quittée mais vers laquelle il prétend revenir à la vitesse grand V. En effet, Ryan Key s’est inspiré des terres de Jacksonville où le groupe a grandi pour écrire cet album, comme un ode à la liberté, celle juvénile qui nous fait courir sur les berges sans autre but que d’atterrir face contre le sable, haletant, le flanc écumé, loin de tous les obstacles qui jonchent nos par-cours et handicapent nos ambitions. Le groupe réalise un exploit : il parvient à matérialiser l’été, à le sublimer à coups d’archets millimétrés et de montées dignes d’un Ryan Key des plus grands jours, qui prend confiance, comme le prouvent Vicious Kind ou Surface of the Sun, morceaux particulièrement ryth-

més sur lesquels le chanteur autrefois blondinet et nasillard éblouit par son aisance, sa maturité et sa conviction. Le violon nous transporte à travers les courants Atlantiques, et nous fait même traverser la baie de l’Ocean Av-enue le temps de quelques morceaux au goût d’eau salée, celle qui enfants nous rappelait amèrement les joies du grand large, comme sur Always Sum-mer ou Here I Am Alive, singles parfaits invitant au passage Taylor Jardine, la (délicieuse) chanteuse de We Are The In Crowd au chant et le chanteur de Fall out Boy (délicieux, mais dans une autre mesure) Patrick Stump. Avant de finir par la chanson titre Southern Air et ce qui est probablement le meilleur riff de l’histoire du groupe, Yellowcard prend le temps de nous offrir une balade bouleversante, Ten, faisant référence à un enfant qui n’a jamais eu la chance de naître, et de grimacer en réalisant qu’un peu de sable s’est subtilement glissé entre ses gencives alors que ses cousins achèvent leurs châteaux de sa-ble.

Hélas, l’album est court, et l’outro sur-prenante et pacifique de Sleep in the Snow ne change rien à la durée de ce voyage qu’on aurait voulu plus long sur ces eaux paradisiaques de Floride sur lesquelles on croirait presque pouvoir marcher, voire courir pour aller caress-er l’inconnu abyssal et en revenir tou-jours plus forts, funambules entre les

nuages, si peu nombreux dans cet air du Sud idyllique.

Quelques burgers, spring breaks et hia-tus après le chef d’œuvre Ocean Ave-nue, le groupe n’a jamais été aussi effi-cace, tant dans ses textes que dans ses mélodies. Alors on saisit sa planche, son iPod, et on fonce redécouvrir les joies simples de l’été, et ce même si la neige bloque nos routes ou que la fo-udre abat nos arbres. Car l’été n’est pas qu’un état météorologique ou une sai-son, c’est un art de vivre. Et Yellowcard l’a bien compris.

_________________________________

Orchestrations (5/5)Créativité (4/5)Évolution (3/4)

Lyrics (3/3)Cohérence (2/2)Artwork (1/1)

_________________________________

NOTE GLOBALE : 9/10

• Emmanuel van elslande

chroniqueMoins d’un an après son excellent retour, Yellowcard nous garnit d’un été sans hiver avec une nouvelle pépite qui respire la Floride et ses plages de rêve sur lesquelles Ryan Key a écrit ses premiers morceaux.

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Yellowcard. Un groupe unique, qui n’est pourtant pour beaucoup qu’un de ces quintets criards et pseudo-rebelles qui revendiquent leur appartenance à une jeunesse qu’ils ont paradoxale-ment toujours voulu fuir à bord de vans fleuris par l’ambition d’une vie meil-leure, loin des dogmes et des hiérar-chies qui figent leur Amérique depuis des décennies. À l’image de certains groupes comme Placebo ou Coldplay, on entend rarement Yellowcard cité comme influence majeure d’autres ar-tistes, alors que les stickers obsolètes de Blink-182 et de The Offspring se su-perposent encore sur les vieux amplis épuisés des (grands) adolescents du monde entier. Un problème de recon-naissance probablement lié à l’arrivée tardive de ce groupe Floridien, c’est-à-dire en 1997 avec l’inaperçu (et dif-ficilement percevable à l’époque hors de Jacksonville) Midget Tossing, à une époque où Chad Gilbert commençait à s’arracher ses premiers cheveux gris et où Lady Di et Claude Roy nous quit-taient tristement. Et pourtant, après deux autres EPs, l’arrivée d’un certain Ryan Key au chant et à la guitare boule-versa subitement les scènes locale et nationale avec la sortie d’un album, Ocean Avenue. Cet opus, composé et enregistré par des kids davantage tourmentés par leurs querelles lycée-nnes que par leur carrière alors tracée vont initier le renouvellement complet d’une scène qui arrivait alors progres-sivement à une saturation créative.

Au fil des étés, des albums et des Warped Tours, le son du groupe va s’enrichir, s’améliorer, se nour-rir d’influences toujours plus variées tout en gardant cette identité, cette patte, qui fait aujourd’hui de Yellow-card un groupe majeur, et indiscuta-blement unique. Malgré un hiatus de deux ans, Yellowcard n’a jamais lésiné sur la productivité ou la créativité, et nombreux sont ceux qui ont presque regretté ne pas pouvoir voir l’album de The Big If, side-project de Ryan Key, qui n’a pas vu le jour du fait du retour en studio de Yellowcard. Comme une réponse aux prières incessantes et im-plorantes des inconditionnels les plus téméraires du groupe, Yellowcard est revenu avec un son aux fondements de ce qui a fait du quintet ce qu’il est aujourd’hui, cette petite brise qui vient délicatement caresser la molette de votre iPod alors que vous naviguez

dans les eaux aux quatre coins du monde, en plein cœur d’un mois d’août caniculaire, qui ne demandait qu’une bande originale pour faire taire les ci-gales et faire revenir ces impulsions épiques qu’offrent chaque année l’été, celles qui ont poussé le groupe à s’évader et à offrir à chaque album des chansons introductrices dévas-tatrices, comme pour vous pousser à embarquer une vieille Chrysler ca-bossée pour foncer sans regarder derrière vous pendant une heure, en espérant juste rouler suffisamment vite pour que l’horizon s’éloigne et pour que jamais ne se couche le soleil.

Chaque balade du groupe transperce de milliers de flèches dont les plaies sont rapidement refermées et soi-gnées par des lignes de violon épu-rées et à chaque album plus épiques, intenses, frissonnantes. Yellowcard, c’est comme un sourire qui n’a même pas besoin de refuser de vieillir, car il ne prend pas une ride sous ce soleil ardent, et pourtant si agréable, qui nous caresse à chaque note du groupe. C’est comme cette bourrasque, celle qui nous pousse dans le dos, qui ac-célère notre rythme de course aux moments où les jambes commencent déjà à fléchir sur le macadam fondant,

RETROSpectiveà la une

©Megan Thompson

et qui pourtant nous donne la force d’accélérer un peu plus, comme pour profiter d’un vent aussi artificiel que magnifique, et enfin atteindre la sur-face du soleil.

Yellowcard, en 10 titres.

1. Three Flights Up (Lights & Sounds)

2. Way Away (Ocean Avenue)

3. Always Summer (Southern Air)

4. For You & Your Denial (WYTTSY)

5. Five Becomes Four (Paper Walls)

6. Lights & Sounds (Lights & Sounds)

7. Here I Come Alive (Southern Air)

8. Shadows & Regrets (Paper Walls)

9. Hang You Up (WYTTSY)

10. Ten (Southern Air)

11. Triple Please (The Big If)

12. Only One (Ocean Avenue)

13. Believe (Ocean Avenue)

14. The Awakening (Southern Air)

15. Ocean Avenue (Ocean Avenue)

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Paris - @ batofar - 07/05/12

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Playsound : Salut les gars, en premier lieu, pouvez-vous vous présenter et préciser votre poste dans le groupe ?

Phil : Je m’appelle Phil, et je suis guitariste d’Of Mice & Men.Valentino : Et je suis Valentino, et je suis le batteur d’Of Mice & Men.

D’où vient votre nom, Of Mice & Men (Des Souris & Des Hommes en fran-çais, roman de Steinbeck, ndlr) ?

V : Il vient bien évidemment princi-palement du livre, mais aussi et sur-tout d’un poème qui indique que les plans les mieux menés et planifiés sont ceux qui s’avèrent être les meilleurs.P : Oui, c’est vivre notre rêve améric-ain, en faisant toujours ce qui nous plaît, et ce qui fait de nous qui nous sommes. C’est là que naissent les plus belles expériences et réussites.V : C’est vraiment ça, toujours allant de l’avant en profitant au maximum, peu importe ce que demain nous réserve.

Quelles sont vos principales influ-ences en tatn que groupe ? Votre style est assez novateur. En tant que pionniers, qui vous inspire ?

V : Au final, nous nous inspirons des groupes avec lesquels nous tournons, non pas musicalement, mais en partag-eant des instants ensemble et en voy-ant comment chacun vit la musique. Le tout est après de s’en inspirer, mais au final cela se fait plus que naturelle-ment, sans même réfléchir. Nous aimons écrire des chansons sur lesquelles les têtes se mettent à balancer sans qu’on puisse le retenir. La tournée avec Au-

gust Burns Red par exemple nous a appris beaucoup, sans qu’on se dise « Allez, faisons tout comme ABR ! ». C’est vraiment du feeling, et pas tel ou tel genre que l’on veut reproduire.

Vous êtes en train de travailler sur votre troisième album studio en trois ans. Où en est le processus d’écriture et d’enregistrement de l’opus ?

P : Tout se passe bien, comme prévu. Nous écrivons énormément sur la route, et commençons l’enregistrement le mois prochain. Il s’agit avant tout d’une réédition de The Flood avec des inédits, mais en quelque sorte, il s’agit pour nous de trois œuvres distinctes. Et par la suite, le nouvel album arrivera.

Votre nouveau producteur a-t-il influencé votre son ? Com-ment se passe le travail avec lui ?

V : Tout se passe très bien avec lui. On a enregistré toutes les chansons du re-release avec lui, et on pense vrai-ment travailler avec lui dans le fu-tur. On connaît le son que l’on veut, il le respecte, c’est avant tout Of Mice & Men qui crée sa propre atmos-phère, qu’il a vraiment respectée.

Vous avez participé au Warped Tour entre 2009 et 2011, et ré-éditez l’expérience cette an-née. Pouvez-vous vous étendre sur cette partie de votre tournée ?

P : C’est juste incroyable. On ne l’avait jamais vécu avant. C’est comme une immense colonie de vacances sur roue. On rencontre des dizaines de personnes

qu’on n’avait jamais vues avant, décou-vre des dizaines de groupes très promet-teurs. Tourner avec trois groupes, c’est toujours palpitant et intime, mais tourn-er avec cent groupes, c’est juste fabuleux.

Vous êtes un groupe très jeune, avec seulement trois ans d’activité. Comment expliquez-vous une telle explosion en si peu de temps ?

V : C’est fou pour nous, on est parti en se disant « on va être la next big thing ». On a décidé de se réunir en Californie du Sud pour écrire une dizaine de chan-sons, et ensuite on a juste tourné, en-core et toujours, sans savoir où ça nous mènerait. On n’avait aucune attente, on voulait jouer en concert, on voulait écrire des chansons, et on voulait créer sans cesse. Dans cette optique, on re-mercie chaque personne qui a vu une vidéo, acheté un single sur iTunes ou un album en magasin, chaque kid qui est venu nous voir. C’est tout pour nous.

Qu’est-ce qui tourne dans vo-tre iPod en ce moment ?

P, V : On a découvert Plan B à l’hôtel en Allemagne la nuit dernière, et on a trouvé ça incroyable. Sinon on écoute While She Sleeps et Bad Rabbits, pour de la musique bien funky dance. Ils ont commencé avec des covers sur You-tube, et ils sont vraiment extrêmement talentueux. Foncez sur leur chaîne Youtube, écoutez-les, restez ouverts, écoutez de la musique sans cesse, et profitez de cette chance d’avoir ac-cès à tout ça pour vous épanouir.

of mice & men

Itw

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Rise against @ BATaclan, PARIS -

14 juin 2012.

PHOTO

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Le festival référence en France en matière de métal a su briller par cette édition 2012. Du black au punk en passant par le glam, les fans ont été servis. Pour Martin, son expérience au Hellfest cette année frôle le sans-faute : « L’ambiance était là, de la veille du début jusqu’au lendemain de la fin. En ce qui concerne les genres, tout y était. Le Hellfest a su se faire le reflet du foisonne-ment des sous-genres de la scène rock/métal. » Ses coups de cœur se portent sur Wall of Jericho, pour leur set énergique, les Dropicks Murphys, pour avoir su pleinement mettre l’ambiance, et Refused pour leur retour fracassant. En revanche, il émet quelques réserves sur les performances de Shining, Alcest, et celle d’Ozzy Osbourne, pas au meilleur de sa forme et qui a visi-blement déçu par le choix de ses morceaux. Malgré tout il en repart ravi, et avec une certitude : « le métalleux sera toujours une espèce inoffensive et extrêmement sociale. »

debrief

FEstivals 2012 : on y était !HELLFEST – 15-16–17 juin // Clisson (44)

main square festival – 29–30 juin–1er juillet // Arras (62)

La programmation 2012 du Main Square était alléchante cette année. Pour Fanny : « Le line-up était assez indie rock et électro avec une touche de pop punk, un mélange qui nous aura tenu en haleine ces 3 jours, challenge pas toujours facile compte tenu du mimétisme de certains groupes. » Elle en retient les prestations efficaces de Kasabian, Pearl Jam, Myavi et The XX, mais repart aussi avec de belles découvertes live : Izia, The Maccabees, Skip the Use et Birdy Nam Nam. Le set de Blink-182 l’a ce-pendant déçue : « Un set bien trop court pour une tête d’affiche et un Tom Delonge malheureusement trop malade. » ; de même, les sets de The Rapture et Simple Minds n’étaient pas à la hauteur de ses espérances, mais globalement, le déplacement à la Citadelle d’Arras ce week-end là en valait la peine.

SOnisphère – 7-8 juillet // Amnéville (57)

Si l’édition française 2012 du Sonisphère a marqué les esprits… ce n’est pas en bien. En effet, les annulations ont été nom-breuses à cause des intempéries. Ainsi les festivaliers n’ont pas toujours compris pourquoi certains groupes avaient maintenu leur set, déménagé en intérieur (comme Lacuna Coil), tandis que d’autres, comme la tête d’affiche Lostprophets, ont tout bonne-ment annulé leur set, au grand dam de nombreux fans qui s’étaient souvent déplacés pour eux. Morgane, très déçue, fait partie de ceux-là : « Je déplore le manque d’organisation de ce festival, une solution de secours aurait dû être réfléchie à l’avance et des informations sur la page Facebook auraient pu être données plus régulièrement. En clair, je ne tenterai plus jamais le Soni-sphère français. »

musilac – 13–14–15 juillet // Aix-les-Bains (73)

Cette année, Musilac fêtait ses dix ans, et la programmation était en conséquence. Si les grosses pointures telles que Blink-182 et Franz Ferdinand ont naturellement placé la barre très haut, on retiendra aussi de ce festival les prestations pointues de groupes comme Revolver, Metronomy et Skip The Use (qui ont réellement su enflammer la foule), Orelsan a également relevé le défi de plaire à un public rock, ce qui n’était pas gagné d’avance. Mais ce festival a aussi réservé son lot de surprises, et notamment le groupe Trombone Shorty, une formation atypique composée de cuivres dont les diverses reprises ont su mettre l’ambiance (même Obama en est fan selon le flyer du fest). Quelques déceptions cependant : LMFAO qui ont été hués par le pub-lic (la formation n’était pas présente au complet, problèmes techniques, jeu scénique de mauvais goût), et Garbage, avec une Shirley Manson clairement fatiguée et un publique malheureusement pas très réactif lors du set.

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FEstivals 2012 : on y était !debrief

vieilles charrues – 19–20–21–22 juillet // Carhaix (29)

La 21ème édition du festival bretoin a été marquée par la présence de grosses pointures du milieu rock comme The Cure, mais aussi des noms plus actuels de la scène indé tels que Metronomy, Bloc Party, ou The Rapture, ainsi qu’une pointe de hip-hop et d’électro, comme 1995 ou C2C. Sami est satisfait par le line-up : « Nombreux sont les artistes pouvant figurer dans nos coups de cœur. Breakbot a su parfaitement rivaliser avec le mastodonte Portishead qui jouait en même temps sur la grande scène en ce premier jour de festival. Bloc Party a su parfaitement bien se mettre le public dans la poche avec ses nombreux hits tandis que le groupe belge Triggerfinger, peu attendu, a assuré un live garage rock plutôt impressionnant. Sans discussion possible, le dimanche aura été la journée du groupe Kasabian qui aura surpris beaucoup de curieux avec leur rock à guitares teinté d’arrangements électro. » Pourtant, un des grands noms du rock a été source de déception, il s’agit de Bob Dylan : «  Le plus célè-bre des chanteurs folk, aujourd’hui âgé de 70 ans, s’est montré totalement apathique sur scène, jouant très peu de classiques et dictant sa loi. »

pukkelpop– 16–17–18 août // Kiewit (Belgique)

Le festival revient en force après le drame de l’an dernier. L’édition 2012 semble avoir brillé tant par son organisation que sa programmation, dont Morgane a été très satisfaite : «  De tous les groupes que j’ai pu voir, ceux qui m’ont le plus impressionnée sont letlive et Enter Shikari, à voir absolument une fois dans sa vie ! J’ai aussi été agréablement surprise par le groupe de doom métal suédois Ghost dont la présence quasi mystique des membres collait parfaitement à leur musique. En vrac, j’ai adoré les sets de Bush, Young Guns, All Time Low, Cancer Bats, The Gaslight Anthem, Yashin, The Hives et Deaf Havana. “ Seul bémol selon elle, le set d’Apocalyptica qui s’est (trop ?) largement appuyé sur des reprises de Metallica, ainsi que celui de Snoop Dogg qui semble avoir du mal à se renouveler en live.

ROCK en seine – 24–25–26 août // Saint-Cloud (92)

Une édition en demi teinte cette année selon Fanny : « Un line-up quelque peu décousu, avec beaucoup de groupes à découvrir, mais assez pauvre finalement en grosses pointures. » Pour elle les sets marquants de ce fest sont sans conteste ceux de Billy Tal-ent et de Placebo pour leur énergie, ainsi que Noël Gallagher, The Black Keys et Green Day. Quelques surprenantes découvertes live également, notamment The Knux, The Temper Trap, avec un set enflammé, même si le son laissait à désirer, et surtout Ed Sheeran : « Une voix sublime et une présence scénique que peu peuvent se venter d’avoir, c’était le concert à ne pas manquer ». L’impression générale est limitée cependant, notamment du fait de nombreuses prestations moyennes : « Stuck in the Sound, The Dandy Warhols, autant de groupes de qualité mais qui n’en ont pas suffisamment pour électriser une foule de festival » . Une programmation au final un peu tiède, mais Fanny ne regrette pas son week-end, malgré la pluie.

• pauline rivière

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1/ Stone sour en dit plus sur son nouvel albumAlors que le groupe de Corey Taylor prépare actuellement la sortie d’un double-album sous le nom de House Of Gold And Bones, dont la première partie est prévue pour le 22 octobre prochain, Stone Sour dévoile deux premières chansons : « Gone Sovereign » et « Absolute Zero ». La tracklist ainsi que l’artwork de l’album sont à consulter sur le site.

Après seize ans de silence, c’est désormais officiel : une nouvelle galette de Soundgarden verra finalement le jour le 13 novembre prochain ! Le guitariste du groupe, Kim Thayil, commente : « Cela confirme que l’on sait toujours faire du rock, que nous sommes toujours heavy et toujours un peu bizarres. » Prometteur !

2/ une date pour le nouvel opus de soundgarden

3/ Green day dévoile un second titreLe trio mené par Billie Joe Armstrong fait en ce moment beaucoup parlé de lui, et pour cause : Green Day sortira le premier volet de sa trilogie, ¡Uno!, le 25 sep-tembre prochain. Histoire de nous faire patienter, le groupe a dévoilé un sec-ond extrait de l’album avec le titre « Kill The DJ » aux consonnances étonam-ment pop. Par ailleurs, le clip de « Oh Love » est également à découvrir sur le site.

4/ nouvel album de all time low pour octobreDon’t Panic, la prochaine galette d’All Time Low, sortira le 9 octobre prochain via leur ancien label, Hopeless Records. Après avoir dévoilé un premier titre, « The Reckless And The Brave », la bande à Alex Gaskarth dévoile cette fois-ci « For Baltimore » en écoute sur le site.

5/ muse dévoile 2 nouvelles chansonsAprès avoir dévoilé le titre « Survival », hymne des Jeux Olympiques de Londres, le trio bri-tannique nous présente cette fois le surprenant « Unsustainable » - au fort penchant dub-step - ainsi que « Madness ». The 2nd Law sort le 1er octobre dans l’Hexagone et artwork & tracklist de l’album sont à découvrir sur le site.

+ ON EN A PARLéPapa Roach fera son retour chez les disquaires dès le 2 octobre prochain avec son nouvel album The Connection. Un premier titre, « Still Swingin », est d’ores et déjà disponible.

+ www.playsound.fr/news/

L’actu en bref

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FIL ROUGE

QUeen of the stone age viennent

d’annoncer leur entrée en studio. Il s’agira de leur

6ème album.

du nouveau pour anberlin

Deux ans après leur opus, Dark Is The Way, Light Is The Place, le groupe Anberlin est aujourd’hui prêt à sorti son successeur portant le nom de Vi-tal et produit par leur ami de longue date, Aaron Sprinkle. Deux premiers extraits, « Self-Starter » et « Some-one Anyone », ont d’ores et déjà été révélés par le groupe.

Un cd/dvd live pour you me at six

À l’occasion de leur dernière date promotant leur album Sinners Never Sleep le 8 décembre prochain à Lon-dres, les britanniques de You Me At Six ont révélé que le concert sera filmé dans le but de sortir prochainement un CD/DVD live.

Nouveau titre de the maine en ligne

The Maine ont mis en streaming un nouveau titre, « You’ll Never Know », disponible sur le site. Le groupe sortira son nouvel EP The Good Love le 11 sep-tembre prochain, et l’enregistrement d’un 4ème opus est également à prévoir d’ici l’automne prochain.

Les red hot’ dévoilent deux inédits

Les Red Hot Chili Peppers avaient annoncé il y a peu la diffusion de 18 titres inédits dans le courant des six prochains mois, et les deux pre-miers, « Strange Man » et « Long Progression », sont désormais dis-ponibles à l’écoute sur le site.

incubus entre en hiatus

Brandon Boyd a dernièrement an-noncé dans une interview le hiatus de Incubus pour une durée indéterminée, le chanteur souhaitant prochaine-ment lancer un album solo. Le groupe devrait toutefois revenir en 2013.

my chemical romance broie du noir

Gerard Way, le chanteur de My Chemi-cal Romance, a donné quelques infos sur le 5ème opus de la formation, toujours en cours d’enregistrement. Il explique que ce disque sera “très sombre” et que les travaux créatifs le concernant avancent relativement vite. De quoi espé-rer une sortie fin 2012/début 2013 ?

The Xx révèlent un second titre

Peu après avoir dévoilé un pre-mier extrait intitulé « Angels », le groupe indie The xx laisse de nou-veau échapper un nouveau titre, cette fois-ci intitulé « Chained ». Coexist, second album du groupe, sortira le 10 septembre prochain.

panic! at the disco désormais à trois

Suite au départ de Ryan Ross et Jon Walker en 2009, Panic! At The Disco n’était longtemps plus qu’un duo, composé de Brendon Urie et de Spencer Smith... Mais c’est dans un tweet de Dallon Weekes, leur bass-iste de tournée, qu’on apprend que celui-ci intégrera désormais officiel-lement le groupe. Tous les trois pré-pareront donc ensemble le succes-seur de Vices & Virtues sorti en 2011.

bientôt le retour des libertines ?

La rumeur commence à devenir assez récurrente ces derniers temps, mais il semblerait bien que Carl Barat et Pete Doherty se remettent tous deux au travail ensemble. Ce dernier, qui était jusqu’à depuis peu en désintox en Thaïlande, a confié à l’émission Hernu & Harris Unhinged qu’il avait “parlé à Carl et qu’il allait venir à Paris”, avant d’ajouter qu’ils “retourneraient peut-être en Thailande ensemble pour écrire de nouveau”. Affaire à suivre.

we are the in crowd s’offre une deuxième galette

Les nouveaux venus de la scène pop/punk américaine, We Are The In Crowd, a annoncé qu’elle entrerait en studio dès janvier 2013 afin d’enregistrer son second album, préalablement composé à l’automne prochain. Ce disque fera donc suite à leur de-but album, Best Intentions (2011).

Retrouvez fichiers audios et clips sur notre site web : www.playsound.Fr

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Folk, electro : les contraires s’attirent

dossier

On ne les compte plus, ces jeunes filles en (robe à) fleurs et leur guitare. Elles sont brunes, elles sont belles et elles posent dans des champs de blé ou contre un arbre. A leurs côtés, des mecs à barbe ou en chapeau, et des groupes faussement vintage. La folk réinvesti le paysage musical. Paradox-alement, le monde n’aura jamais été aussi électro. Tout le monde le fait, tout le monde s’y met. Les rappeurs de Black Eyed Peas se mettent à la dance sous la houlette de David Guet-ta  ; le chanteur de System Of A Down Serj Tankian s’essaye aux synthés et à la boite à rythme ; Korn s’acoquine de Skrillex et fait dans la dubstep avant d’être suivi par Muse. Et ce ne sont que des exemples parmi d’autres.

Comment expliquer l’engouement pour ces tendances qui coexistent dans les charts malgré leur régime de vie radicalement différent  ? Les uns boivent du lait de soja quand les au-tres se dopent au Redbull et autres Vi-tamin Waters !

La folk, dans son aspect plus «  con-temporain  », est déjà centenaire. Son heure de gloire, chacun la connait  : les 60’s où le folksong s’inspire du rock’n’roll et se fait contestataire face aux évènements qui agitent les Etats Unis. Puisqu’elle s’inspire de la mu-sique folklorique, la folk se joue dé-branchée, évidement. On caresse les cordes de la guitare ou les touches du piano, on suscite le sentiment, encore aujourd’hui. La révolte a simplement laissé sa place à l’amour.

Chez les autres au contraire, les fils trainent partout. L’électro est bran-chée H24, les écrans LCD des ordi-nateurs portables brillent dans la pénombre. Depuis que Moog a popu-larisé le synthétiseur et Dave Smith inventé la boite à rythme et le MIDI, le genre s’immisce partout, et les pro-grès technologiques ne font que le faire évoluer.

Effet boule de neige, l’électro prend de l’ampleur et grossit au fil des an-nées et explose en des tas de sous-genres. Les clubs sont remplis, les basses pulsent, le stroboscope est dé-chainé.

En apparence tous les oppose. En ap-parence seulement. Leur point com-mun, c’est aussi la recette de leur suc-cès  : leur accessibilité. Un synthé ou une guitare. Point. Pas besoin de plus ! La recette est simple et peu coûteuse : la folk autant que la musique électro-nique ne nécessite ni grand matériel, ni même de la compagnie. Quiconque après plusieurs années de pratique et un tant soit peu de talent peu poster sa vidéo sur Youtube, sa compo sur Myspace. Ce sont deux genres à la portée de tous, et qui plaisent donc forcément.

Ensuite, les raisons de leur succès divergent. Ce ne sont pas les généra-tions précédentes qui diront le con-traire : la musique se radicalise. Plus le temps passe, plus on ressent le besoin de faire du bruit, et d’en écouter ! Les jeunes s’entassent dans les boites pour sentir leurs tympans cogner et leur cœur vibrer en harmonie avec les BPM1. De par ses artifices, l’électro est quasi la seule à pouvoir cogner si fort. Besoin de se vider la tête, lâcher tout contrôle sur son corps, peu im-porte  : nous ne sommes pas là pour une étude sociologique, mais le fait est que l’heure n’aura jamais été au-tant à la fête.

Pour la folk cependant, c’est un besoin d’authenticité dans un monde (pas for-cément que musical) formaté et sous le joug des apparences. C’est le rayon bio du supermarché musical, un retour aux choses saines. Comment mieux al-imenter ses oreilles, et se tourner vers le passé pour mieux envisager l’avenir, quand l’électro y fonce tête baissée.

• Martin van boxsom

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On lie souvent internet à la crise de l’industrie du disque, et ce à juste ti-tre. A juste titre également, on argue qu’internet est un moyen de promo-tion qui permet aux groupes émer-gents de se faire connaître facilement, etc...

Une affirmation qui est juste mais peu profonde. Et si on creusait un peu plus loin dans la réflexion pour savoir l’impact qu’a internet sur la musique amateur, pour le meilleur et pour le pire, sur tous les plans ?

Et si internet changeait la face de la musique amateur ? Si aujourd’hui on envoyait encore des demos enregis-trées sur des cassettes aux fanzines et aux radios indépendantes, tout serait pareil ? Un outil de diffusion peut-il influencer la création ? Si on regarde de plus près, c’est certain.

Il faut se rendre à l’évidence : des sites comme MySpace ont créé multitude de groupes. Maintenant, pour certains, la création d’un MySpace précédait nécessairement la publication des premières demos, puis de même avec l’avènement de FaceBook ou twitter. L’explosion des réseaux sociaux au XXIème siècle a été utilisée par cer-tains adolescents pour créer une auto-starification de leur groupe et de leur personne, et par là, une dévalorisation de la musique en général : ce qui est important ce n’est plus de jouer à la

fête de la musique mais de faire par-ler de soi sur Facebook. Il n’est alors plus question de promouvoir de la musique mais de se promouvoir, avec la musique comme prétexte. Il suffit de regarder l’importance donnée aux trailer, évènements facebook, photo-shoot pour s’en convaincre...

Et les bons côtés d’internet dans tout ça ? Il serait malhonnête de dire qu’il y en a aucun. En effet, aujourd’hui on ne compte plus le nombre de petits groupes de rock que l’on découvre grâce à internet, pour ensuite les dé-couvrir sur scène... On peut aisément découvrir autant de musique qu’on veut, et surtout choisir ce qu’on veut découvrir : la palette de musique à disposition de l’internaute est plus large, il y en a pour tous les goûts. Du côté de l’artiste, tout devient alors plus simple, ne serait-ce qu’au niveau de la distribution. Comment partager et vendre sa musique dans les années 90 ? A part les fanzines, les radios in-dépendantes, tout se jouait avec des concerts, et là encore il faut avoir de quoi presser son disque. Aujourd’hui, on peut très aisément s’autodistribuer via iTunes ou d’autres sites de ventes de musique accessibles à tous.

Ce qu’on observe, de manière géné-rale, c’est une démocratisation de la musique : tout est accessible à tous. Tout le monde peut faire partager sa musique, tout le monde peut y ac-

céder, quelques clis et le reste se fait tout seul. Qui dit accessible à tous dit accessible à n’importe qui... Peut-être, espérons le, que bientôt l’euphorie cessera et qu’internet sera au service de la musique et seulement de la mu-sique, qu’on verra la fin des impos-tures ? Rien n’est moins sûr...

dossier

La toile, une chance pour la musique

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© Billboard

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Comment avez-vous commencé ? Quelles sont les origines du groupe ?

Nous avons réellement commencé dans le garage des parents de notre bassiste, comme la plupart des groupes. Nous étions principalement intéressés (et c’est toujours le cas) dans la recherche de ce moment très particulier du con-cert où tu deviens si heureux d’être vi-vant que plus rien au monde ne compte.

Quelles sont vos principales inspira-tions ? Vous avez tourné avec Against Me!, The Gaslight Anthem, etc. Est-ce que ça a influencé votre son et votre façon de concevoir la vie en groupe ?

Nos principales influences sont très variées mais nous sommes arrivés à trouver un bon équilibre entre The Clash, The Replacements, ou même Against Me!. Au final, cette question a une réponse infinie, tant la musique, la littérature, les amis, la famille et les voyages nous ont forgés et ont fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui.

Comment se passe votre tournée ? Qu’attendez-vous du public français ?

Tout se passe vraiment bien! J’adore la France, Paris est une de mes cinq villes préférées au monde. J’attends donc de bons cafés, des serveurs ronchons, du bon vin au bord de la Seine, le tout sans être capable de trouver une place de parking.

Le public change-t-il vraiment entre les différents pays ?

Oui, vraiment, c’en est parfois difficile à croire. C’est ce qui donne à l’Europe ce charme unique.

Rêveriez-vous de collaborer avec cer-tains groupes ?

Je rêve de tourner avec Alkaline Trio. Ils sont ma petite liste des groupes avec lesquels tourner. Il y aurait bien aussi The Hold Steady et Lucero avec qui on adorerait tourner.

Votre dernier album a été extrême-ment bien accueilli par la presse spécialisée. Certains fans du genre le préfèrent même aux derniers The Gaslight Anthem et Yellowcard en tant qu’album de l’année. Comment vivez-vous cette réussite ?

C’est vraiment fou en soi. Savoir que les gens aiment autant le groupe, et y croient autant que nous-mêmes nous affectent, bien sûr, d’une façon des plus positives. Quand on y pense, on ne serait pas capable de faire autant sans tout ce soutien et ces accueils fa-vorables. C’est vraiment flatteur de voir la presse et les fans ont tant apprécié notre album, mais savoir qu’il est meil-leur ou moins bon que celui de Yellow-card ou de The Gaslight Anthem ne me pousse pas à donner plus, nous devons déjà le meilleur de nous-mêmes. Mais

attendez... Il existe encore des gens qui écoutent Yellowcard ?!

En tournée, qu’écoutez-vous ? Com-ment vous détendez-vous ?

Tout dépend du stade d’avancement de la tournée. En général, on en prof-ite pour nager, faire un peu de skate ou flâner dans la ville dans laquelle on se trouve. Actuellement, on écoute beau-coup de Pedro the Lion. Et ce à la mai-son comme en Europe.

Quels sont vos projets pour 2013 ?

Nous espérons sortir un nouveau al-bum, le tout dans l’année de notre quart de siècle vécu.

“Je rêve de tourn-er avec alkaline

trio.”

INTERVIEW

The Menzingers

+ www.playsound.fr/ITw/

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focus

Le New Jersey. Un état de contrastes saisissants dans lequel, à quelques miles des mégalopoles américaines aux néons déflagrateurs, des surprises générationnelles émanant de suburbs fatiguées et ruinées viennent balayer d’un revers sans appel quiconque os-erait qualifier ce petit bout des Etats-Unis de cimetière culturel. Quelques décennies après Bruce Springsteen, Brian Fallon et ses comparses ont ainsi décidé de rendre au bastion dé-mocrate de l’Est des Etats-Unis toutes ses lettres de noblesse, à coups de Dr Martens poussiéreuses, de Gibson rouillées achetées d’occasion à des fermiers briscards et de jeans Levi’s usés par les nuits humides passées dans les bus et les troquets.Le pari de The Gaslight Anthem est à la fois louable et paradoxal : devenir un collectif fédérateur tout en cla-mant haut et fort son appartenance à l’Amérique, la vraie, celle des audio tapes sifflantes accumulées dans les Ford Diesel et des drapeaux améric-ains tatoués sur les pectoraux saillants et usés des sidérurgistes qui ont forgé la reconnaissance de l’art de l’effort à coups de marteaux écrasants et ruis-selants.Après quatre albums magistraux, en-censés par la critique et la blogosphère et plusieurs tournées mondiales dis-crètes, The Gaslight Anthem revient. Suite à l’éclipse sublime et ténébreuse The Horrible Crowes, et Brian Fallon mène sa troupe dans une authenticité on ne peut plus complète et profonde avec un album écrit entièrement à la main, et enregistré à l’ancienne, Hand-written. A une époque où les albums défilent davantage sur les sites de tor-rents que sur les charts nationaux et les radios standardisées, la démarche des descendants du sacrosaint Boss se veut des plus risquées. Et pourtant.Handwritten se veut d’ores et déjà un monolithe, et ce à de multiples niveaux. En premier lieu, cet opus n’a rien d’inégal (la nouvelle reproche préférée de nos confrères), il est d’une régularité déconcertante, d’un niveau céleste dès les premières carresses du

médiator de Rosamilia sur l’hymne survivaliste 45 aux derniers accords du magnifique National Anthem que Fallon interprète seul, dans une sim-plicité renversante, avec de simples cordes comme alliées éternelles dans les tourments d’une industrie dévas-tée. Handwritten n’est pas non plus trop court, non, car les bonus tracks viennent dynamiter Tom Petty et Nir-vana, et nous offrent même une des meilleures chansons de l’album, avec Blue Dahlia, morceau sur lequel nos chevilles ne peuvent s’empêcher de se garnir d’ailes nous donnant envie de rythmer notre quotidien aux com-positions cicatrisées du groupe. La chanson titre est comme un réveil à l’hôpital après une opération salva-trice : une odyssée de quatre minutes où la voix rauque de Fallon nous em-mène aux tréfonds de nous-mêmes, et nous invite à serrer des poings en fon-çant aveuglément vers des horizons plus qu’incertains. Mae, Keepsake ou encore la pépite survitaminée Howl résument nos émotions.The Gaslight Anthem atteint l’objectif ultime : produire une œuvre si com-plète qu’on s’y sent chez soi, qu’on y contemple nos échecs comme de sim-ples marches glissantes vers un avenir sans nul autre pareil, qu’on y retrouve ce qui faisait de nous cette personne si bien qu’on regrette tant. Ce disque (et pas ce fichier .rar) est une épopée moderne que nous ne souhaitons à personne de rater. Comme un train sans correspondance vers l’Olympe, il hisse le drapeau Américain plus haut que les aigles qui l’accompagnent sur les t-shirts kitsch. Elle l’installe au fin fond de ce qu’il y a de meilleur en nous, et qui fait nous ce que nous sommes, de simples écrivains de nos propres histoires, celles qui garniront ces vieux albums photos poussiéreux qui porteront nos fantômes gardiens comme cet album porte l’espoir d’un lendemain meilleur. Every word hand-written.

• emmanuel van elslande

THE GASLIGHT ANTHEM

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bloc partyfourproduit par Alex Newport musiciens Kele Okereke,Russell Lissack, Gordon Moakes, Matt Tonglabel French Kiss Records sortie 21/08/12

Exit les arrangements électro utilisés trop abondamment par le passé, Welcome les gros riffs de guitare ! Retour gagnant pour Bloc Party, qui avec Four, prouvent qu’ils sont toujours dans l’air du temps et qu’une place de choix dans le paysage electro-rock leur est toujours ré-servée. On pourrait cependant critiquer ce virage si “mé-tallique” et le manque d’homogénéité de l’album mais la puissance et la sincérité des quelques 12 titres efface cet écart de conduite. Un retour en force qui nous laisse présager un futur Five tout aussi surprenant.

On aime : V.A.L.I.S, We Are Not Good People

• Fabien Gallet

Selection ps

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Prochaines Sorties :imagine demons - night visions (04/09/12) // Billy talent - Dead Silence (07/09/12) // BOB dylan - Tempest (10/09/12) // The killers - Battle Born (17/09/12) // BB brunes - Long Courrier (24/09/12) // Green day - ¡UNO! (25/09/12) // Muse - The 2nd law (01/10/12) // Matt & Kim - Sidewalks (02/10/12)

Et aussi : MGMT, he shins, bullet for my valentine, deftones, aerosmith...

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cRITIQUESalbums

The vaccinescome of age

The darknesshot cakes

owl citythe midsummer station

metricsynthetica

Cette nouvelle aventure solo nous donne une impression de manque d’inspiration flagrant de la part des Vaccines et nous laisse sur notre faim avec un goût d’inachevé. Bien qu’une bonne partie de l’album est réussie, cette pseudo maturité prônée par le groupe a chassé une certaine forme d’insouciance et de naïveté autrefois appréciable sur leur premier album.

On aime : Teenage Icon, No Hope, I Always Knew

Owl City s’est toujours revendiqué d’influence électro, et cela était auparavant au service de l’univers crée par Adam Young. Dans The Midsummer Station, cet emploi beau-coup plus lourd de l’électro paraît au contraire desservir ses compositions. Cet album, mis à part un ou deux titres, ne va intéresser que les fans d’Owl City, et encore. Pour les autres, écoutez plutôt les deux premiers albums..

On aime : Dementia

Après six ans de pause, le groupe de hard ultra glam sort son troisième album, Hot Cakes. Dans la même veine que leur single “I Believe In a Thing Called Love”, les quatre an-glais offrent un rock totalement décomplexé inspiré par Queen, AC/DC, Thin Lizzy et autre Aerosmith. Un dernier bon gros coup de soleil qui donne une fin en “sex, drugs et rock ‘n’ roll” cet été 2012.

On aime : With a Woman, Concrete

Synthetica est un peu à l’image de « Breathing Underwater » : une montée en puissance, douloureuse et agréable à la fois, un juste compromis entre guitares et synthétiseurs ; le tout, solidement appuyé par de charmantes performances vocales et des pistes batteries solides et soignées. Défini-tivement le chef d’oeuvre de Metric.

On aime : Lost Kitten, Clone

de grosses publications ont marqué ce mois d’août 2012, & autant vous dire tout de suite que la rentrée

s’annonce massive.

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