museums today and tomorrow

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MUSÉES D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN A campagne des musées, dont les premiers retentissements étaient dus à la seule L impulsion d‘un directeur1 audacieux, à l’appui de son propre musée et de ses associés dans le mouvement devenu national, s’épanouit du 7 au 13,octobre 19j6 en une Semaine internationale, dont le déroulement sous les auspices de l’Unesco eut pour théâtre les musées du monde, pour effet la découverte stimulante de leur cause commune et de leur contribution commune à la formation de la société contem- poraine. L‘image que les musées ont voulu donner d‘eux-mèmes à l’occasion de cette campagne internationale, les effets qu’elle a eus un peu partout sur les aspects locaux des initiatives officielles ou privées, les résultats à plus longue échéance qu’on peut en attendre, enfin le r61e du musée dans les différents pays, tout cela apparaîtra plus clairement quand les rapports provenant des différentes parties du monde auront été rassemblés et publiés dans no_tre revuez. Cette véritable somme des réalisations et des espoirs des milie& muséographiques, pour lesquels travaille ce périodique international, viendra fort à propos servir à I’élaboration de plans d’avenir. Après dix années d’existence, la revue MUSEUAI poursuit ainsi avec succès son acti- vité d’information et d’illustration. Les spécialistes des musées, qu’ils soient, ont été à même de faire le point dans leur profession et de mesurer l’évolution intervenue depuis qu’en 1946 l’Unesco, réservant une place aux musées dans son premier pro- gramme, leur offrait des possibilités de suivre des voies nouvelles. I1 était tout parti- culièrement indiqué que la campagne des musées fût consacrée au dixième anniver- saire de l’Unesco. Si l’Unesco a fait beaucoup en ces dix années, les musées eux-mèmes ont contribué très largement à son Oeuvre par des moyens adaptés à leurs propres fins et à leur propre développement. En retour l’Unesco apportait au mouvement d’en- semble des musées une aide dont les dirigeants, fussent-ils les plus actifs, les mieux informés et les plus hardis de la profession, n’ont pas toujours mesuré l’ampleur. En publiant cette revue trimestrielle technique les animateurs des musées pussent exposer leurs buts et leurs méthodes professionnels et les diffuser largement, en subventionnant le Conseil international des musées (ICO~I) et en l’assistant dans ses projets, l’Unesco a contribué de fason incessante aux progrès du musée. D’autre part, l’application des programmes de l’organisation l’amène à soutenir directement le mouvement des musées. On se rend compte, à la lecture des documents relatifs à l’Unesco, du nombre et de la diversité de ces programmes - tous ceux qui en ont suivi l’exécution sont à même de témoigner de la valeur qu’ils ont eue en stimulant la croissance des musées, en établissant des normes techniques et scientifiques, en assurant aux musées une plus large compréhension et un plus ferme appui, et en , accroissant la portée de leurs services à l’égard des spécialistes, des éducateurs et du grand public de tous âges. Publications techniques de Mérents types3, stages d’études internationaux sur le thème des musées et de l’éducation4, encouragements aux échanges d’expositions5, organisation de missions d’experts des musées dans le cadre des différents programmes d‘assistance technique6, bourses internationales : ce sont là quelques-unes des acti- vités fort utiles à notre profession et auxquelles se consacrent les quelques spécia- listes des musées de la Division des musées et des monuments au Secrétariat de l’Orga- nisation. Ceux-ci forment en quelque sorte un centre nerveux à la disposition des professionnels, à même de les renseigner et de les guider en se fondant sur la connais- sance de tous les musées du monde, de leurs personnels et de leurs activités, d’assurer ainsi l’étroite liaison du monde des musées et des autres domaines de connaissance et d‘action relevant de l’Unesco7. Les musées ont trouvé que cette coopération leur procurait l’avantage de prendre place dans un réseau international - celui de l’Unesco - doté de vastes ressources et comportant des relations à l’échelle mondiale. Par ces moyens, et par l’exécution du programme international, à laquelle ils prennent part, ils se sont ouvert des horizons internationaux dont, le plus souvent, ils n’avaient jamais rêvé, et ils peuvent reconnaître leur sphère d‘action naturelle, car le carac- tère international de leur tâche normale les y a pour la plupart préparés. par GRACE L. MCCANN MORLEY I. ‘‘La croisade des musées”, hhJSEUAf, vol. II (1949), p. 198, 199. L‘idée a été lancée par M. André Lbveillé. Sous la direction de l’université de Paris, avec le concours des musées parisiens, la réalisation de cette cam- pagne a été tentée à l’échelon de la nation. En 19j3, la conférence génbrale de l’rcoxr (troi- sième session, Milan) approuvait le principe d‘une Semaine internationale des musees et recommandait ce projetà l‘attention de l’Unesco, qui l’a inscrit au programme des travaux. Le projet a été adopté par la Conférence générale de l’Unesco réunie à Montevideo en 19~4 (rbso- lution IV, 1.4.3 5 I). 2. Cette documentation paraîtra, avec illus- trations et commentaire, dans le premier numéro du volume XI (1958), qui sera consacrb à la campagne internationale des musées. 3. Voir : Dixitme anniversaire de l’Unesco : le domaine des musées, des sites et des monu- ments ”, MUSEUAI, vol. IX (~9j6), p. 138-143. 4. En 1952, à Brooklyn, Etats-Unis d‘Amé- rique; en 1954 à Athènes, Grtce ; le stage d’ttu- des international projeté pour 1958 aura lieu à Rio de Janeiro, Brésil. 5. Le programme d’échanges culturels de l’Unesco, premiere exposition itintrante (Cul- fiíre abor&ène az~~traliet~tie) , hIUSEUh1, vol. VI (1953), p. 282. Exposition organiske par le comité des mustes de la commission nationale australienne pour l’Unesco. Le Musée d’art de San Francisco, agissant au nom de la commis- sion nationale des fitats-Unis pour l’Unesco, a fait circuler cette exposition dans les musées des Etats-Unis de I 9 j 3 à 19j j . Le hIuste national du Canada l’a fait circuler dans les musées de ce pays en 1956 et 1957. 6. Équateirr: programme à suivre pour la con- servation des sites archéologiques et projets à établir pour la création de musées de sites archéo- logiques et d’un musée national d‘archtologie et d’histoire ; hde : établissement d’un musée natio- nal de la science à New Delhi, et d‘un musée des sciences appliqutes et de l’industrie à Cal- cutta ; Itzdotzhie: établissement d’un muste natio- nal ; Peroir: établissement d‘un musée des beaux- arts et adaptation d’un bâtiment ancien au fonctionnement d’un musée moderne ; J’iqa- porir: modernisation des mustes et, dans le cadre des programmes de l’assistance technique de l’Unesco, établissement de plusieurs musées des sciences appliquées. 7. En liaison étroite avec le secrbtariat du Conseil international des musées et avec les membres de cette organisation professionnelle internationale, la division rattache de façon sui- vie l’activité des musées dans le monde A l’action intergouvernementale officielle de l’Unesco. M U S E U M VOLUME X / No 4 1957 . .- e --_ .. -

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Page 1: Museums Today and Tomorrow

M U S É E S D’AUJOURD’HUI E T D E D E M A I N

A campagne des musées, dont les premiers retentissements étaient dus à la seule L impulsion d‘un directeur1 audacieux, à l’appui de son propre musée et de ses associés dans le mouvement devenu national, s’épanouit du 7 au 13,octobre 19j6 en une Semaine internationale, dont le déroulement sous les auspices de l’Unesco eut pour théâtre les musées du monde, pour effet la découverte stimulante de leur cause commune et de leur contribution commune à la formation de la société contem- poraine. L‘image que les musées ont voulu donner d‘eux-mèmes à l’occasion de cette campagne internationale, les effets qu’elle a eus un peu partout sur les aspects locaux des initiatives officielles ou privées, les résultats à plus longue échéance qu’on peut en attendre, enfin le r61e du musée dans les différents pays, tout cela apparaîtra plus clairement quand les rapports provenant des différentes parties du monde auront été rassemblés et publiés dans no_tre revuez. Cette véritable somme des réalisations et des espoirs des milie& muséographiques, pour lesquels travaille ce périodique international, viendra fort à propos servir à I’élaboration de plans d’avenir.

Après dix années d’existence, la revue MUSEUAI poursuit ainsi avec succès son acti- vité d’information et d’illustration. Les spécialistes des musées, où qu’ils soient, ont été à même de faire le point dans leur profession et de mesurer l’évolution intervenue depuis qu’en 1946 l’Unesco, réservant une place aux musées dans son premier pro- gramme, leur offrait des possibilités de suivre des voies nouvelles. I1 était tout parti- culièrement indiqué que la campagne des musées fût consacrée au dixième anniver- saire de l’Unesco. Si l’Unesco a fait beaucoup en ces dix années, les musées eux-mèmes ont contribué très largement à son Oeuvre par des moyens adaptés à leurs propres fins et à leur propre développement. En retour l’Unesco apportait au mouvement d’en- semble des musées une aide dont les dirigeants, fussent-ils les plus actifs, les mieux informés et les plus hardis de la profession, n’ont pas toujours mesuré l’ampleur.

En publiant cette revue trimestrielle technique où les animateurs des musées pussent exposer leurs buts et leurs méthodes professionnels et les diffuser largement, en subventionnant le Conseil international des musées (ICO~I) et en l’assistant dans ses projets, l’Unesco a contribué de fason incessante aux progrès du musée. D’autre part, l’application des programmes de l’organisation l’amène à soutenir directement le mouvement des musées. On se rend compte, à la lecture des documents relatifs à l’Unesco, du nombre et de la diversité de ces programmes - tous ceux qui en ont suivi l’exécution sont à même de témoigner de la valeur qu’ils ont eue en stimulant la croissance des musées, en établissant des normes techniques et scientifiques, en assurant aux musées une plus large compréhension et un plus ferme appui, et en

, accroissant la portée de leurs services à l’égard des spécialistes, des éducateurs et du grand public de tous âges.

Publications techniques de Mérents types3, stages d’études internationaux sur le thème des musées et de l’éducation4, encouragements aux échanges d’expositions5, organisation de missions d’experts des musées dans le cadre des différents programmes d‘assistance technique6, bourses internationales : ce sont là quelques-unes des acti- vités fort utiles à notre profession et auxquelles se consacrent les quelques spécia- listes des musées de la Division des musées et des monuments au Secrétariat de l’Orga- nisation. Ceux-ci forment en quelque sorte un centre nerveux à la disposition des professionnels, à même de les renseigner et de les guider en se fondant sur la connais- sance de tous les musées du monde, de leurs personnels et de leurs activités, d’assurer ainsi l’étroite liaison du monde des musées et des autres domaines de connaissance et d‘action relevant de l’Unesco7. Les musées ont trouvé que cette coopération leur procurait l’avantage de prendre place dans un réseau international - celui de l’Unesco - doté de vastes ressources et comportant des relations à l’échelle mondiale. Par ces moyens, et par l’exécution du programme international, à laquelle ils prennent part, ils se sont ouvert des horizons internationaux dont, le plus souvent, ils n’avaient jamais rêvé, et où ils peuvent reconnaître leur sphère d‘action naturelle, car le carac- tère international de leur tâche normale les y a pour la plupart préparés.

par G R A C E L . MCCANN MORLEY

I. ‘‘La croisade des musées”, hhJSEUAf, vol. II (1949), p. 198, 199. L‘idée a été lancée par M. André Lbveillé. Sous la direction de l’université de Paris, avec le concours des musées parisiens, la réalisation de cette cam- pagne a été tentée à l’échelon de la nation. En 19j3, la conférence génbrale de l’rcoxr (troi- sième session, Milan) approuvait le principe d‘une Semaine internationale des musees et recommandait ce projetà l‘attention de l’Unesco, qui l’a inscrit au programme des travaux. Le projet a été adopté par la Conférence générale de l’Unesco réunie à Montevideo en 1 9 ~ 4 (rbso- lution IV, 1.4.3 5 I).

2. Cette documentation paraîtra, avec illus- trations et commentaire, dans le premier numéro du volume XI (1958), qui sera consacrb à la campagne internationale des musées. 3. Voir : “ Dixitme anniversaire de l’Unesco :

le domaine des musées, des sites et des monu- ments ”, MUSEUAI, vol. IX (~9j6), p. 138-143.

4. En 1952, à Brooklyn, Etats-Unis d‘Amé- rique; en 1954 à Athènes, Grtce ; le stage d’ttu- des international projeté pour 1958 aura lieu à Rio de Janeiro, Brésil.

5 . “ Le programme d’échanges culturels de l’Unesco, premiere exposition itintrante ” (Cul- fiíre abor&ène az~~traliet~tie) , hIUSEUh1, vol. VI (1953), p. 282. Exposition organiske par le comité des mustes de la commission nationale australienne pour l’Unesco. Le Musée d’art de San Francisco, agissant au nom de la commis- sion nationale des fitats-Unis pour l’Unesco, a fait circuler cette exposition dans les musées des Etats-Unis de I 9 j 3 à 19j j . Le hIuste national du Canada l’a fait circuler dans les musées de ce pays en 1956 et 1957. 6. Équateirr: programme à suivre pour la con-

servation des sites archéologiques et projets à établir pour la création de musées de sites archéo- logiques et d’un musée national d‘archtologie et d’histoire ; h d e : établissement d’un musée natio- nal de la science à New Delhi, et d‘un musée des sciences appliqutes et de l’industrie à Cal- cutta ; Itzdotzhie: établissement d’un muste natio- nal ; Peroir: établissement d‘un musée des beaux- arts et adaptation d’un bâtiment ancien au fonctionnement d’un musée moderne ; J’iqa- porir: modernisation des mustes et, dans le cadre des programmes de l’assistance technique de l’Unesco, établissement de plusieurs musées des sciences appliquées.

7. En liaison étroite avec le secrbtariat du Conseil international des musées et avec les membres de cette organisation professionnelle internationale, la division rattache de façon sui- vie l’activité des musées dans le monde A l’action intergouvernementale officielle de l’Unesco.

M U S E U M

V O L U M E X / No 4 1957

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Page 2: Museums Today and Tomorrow

I. “Le rapport Weaver sur le nettoyage des peintures à la National Gallery à Londres .” Rubens : L e chapeati de paille, radiographie prise en février 1947. I. “The Weaver Report on the Cleaning of Pictures in the National Gallery.” Rubens : L e chapearrdepailLe, radiograph taken February 1947.

[MUSEUM, Vol. III (I 9 j O)]

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Et que diront les musées eux-mêmes de leur croissance et de leur développement au cours de cette période ? Beaucoup de choses, à la vérité. Ils auraient évidem- ment accompli une bonne partie de ce qu’ils ont fait au cours des dix dernières années, meme si l’Unesco n’avait pas été là pour s’enquérir des besoins et applaudir aux succès, pour seconder, encourager et faciliter la diffusion des informations requises. En fait, la réorga- nisation des musées après la guerre a donné à ces derniers des occasions, qu’ils ont rarement laissé échapper, de réadapter leurs méthodes et leurs programmes. Ils ont réinstallé leurs collections selon des techniques améliorées ; ils ont pu souvent, sous une direction dynamique, lancer de nouveaux projets et entreprendre de nou- velles activités intéressant non seulement les spécialistes mais l’ensemble de la com- munautk. Dans le même temps, les chan- gements intervenus à l’arrière-plan, qu’il s’agisse d’organisation ou d’exécution, de conservation ou de recherche scienti- fique, d’utilisation des matériels ou des documents, voire de la conception des musées, ont eu des conséquences tout aussi vastes, peut-être même plus pro- fondes, que celles qui ont été observées dans les salles d‘expositions. MUSEUM a attiré immédiatement l’attention du monde international des musées sur les

exemples les plus notables de l’évolution à la fois externe et interne des musées de beaucoup d‘8tats membres de l’Unesco. En décrivant ces rénovations et ces transfor- mations, en discutant des problèmes et des projets, en donnant des illustrations de l’œuvre achevée ou d’un plan nouvellement concp, la revue contribue non seulement à faire connaître les réalisations, mais à en établir les normes et à en diffuser largement les techniques.

.Dès sa création, MUSEUM avait été c o n p comme un moyen d’information profes- sionnelle, destiné aux régions du monde où les musées sont peu nombreux et fort dispersés, et où les spécialistes ont moins d’occasions de s’entretenir avec leurs pairs que dans les pays comptant depuis longtemps des associations professionnelles importantes et actives. L’intérêt que la revue présentait pour les spécialistes, dans les pays où le développement et les initiatives des musées sont considérables, n’était pas perdu de vue pour autant. Et les années ont montré que, dans des régions éloi- gnées, des musées faisant preuve d‘un esprit créateur et réalisant dans leurs domaines une œuvre d‘un haut niveau professionnel trouvaient dans MUSEUM un heureux substitut au stimulant et à l‘intérêt de rencontres fréquentes avec des collègues. Les statistiques des souscripteurs soulignent bien ce fait, car les abonnements des pro- fessionnels sont relativement plus nombreux dans les régions isolées que dans celles où les spécialistes sont groupés, les réunions professionnelles fréquentes et les commu- nications faciles. MUSEUM a réuni, en Afrique centrale, dans certains pays de l’Amé- rique du Sud, en Asie du Sud-Est, en Australie et en Nouvelle-Zélande notamment, des lecteurs enthousiastes qui disent y avoir recueilli les suggestions ou les exemples dont ils avaient besoin, les uns pour résoudre un problème d’architecture, d’autres pour présenter des collections d’une fason nouvelle, plaisante et instructive, ou pour mieux en assurer la préservation; d’autres encore pour développer un programme qui complète les collections et les expositions régulières, et rende le musée à la fois plus agréable et plus utile à un nombre croissant de visiteurs, pour s’éclairer enfin, grâce

Page 3: Museums Today and Tomorrow

à ce qu’avaient expérimenté ailleurs d’autres spécialistes, sur les difficultés techniques innombrables que pose le musée. Ce qu’un grand nombre d‘entre eux apprécient tout simplement en MUSEUM, c’est l’instrument qui les maintient en contact avec I’évolution et les créations des musées dans le monde en dépit de leur isolement géo- graphique. La revue s’est fait une règle de défendre partout les normes et la dignité de la profession muséographique et d‘accorder partout aux musées, et à leur per- sonnel, la place dans l’attention du public que méritent leurs services dans le monde scientifique et la société contemporaine.

La croissance et l’avancement des musées pendant ces années ont été consignés dans MUSEUM. On a souligné les moyens par lesquels les musées s’efforcent de mettre les connaissances du spécialiste au service de tous. On a également examiné la fonction publique du musée sous tous ses aspects; au point où en est arrivée aujourd’hui la compétence professionnelle, on peut évidemment soutenir que l’éru- dition et la conservation sont des fonctions muséales universellement comprises, assumées et pratiquées dans la mesure des moyens disponibles. La place du musée dans la société a grandi, et, sans qu’aient été laissées de còté pour autant les obligations fondamentales des musées, ce sont des techniques pouvant soutenir le ròle important et nouveau des musées dans le monde contemporain qui ont surtout été commen- tées dans MUSEUM: la présentation des objets, qu’il s’agisse des collections ou des expositions spéciales, leur interprétation, l’action multiforme des musées des diverses disciplines au sein de leurs communautés. On peut dire que la présentation des objets de musée, quelle qu’elle soit, atteint à l’heure actuelle un niveau élevé, et que s’il en est ainsi dans certaines régions lointaines aussi bien que dans les grands centres de l’acti- vité muséographique, c’est en partie grâce &h,Euhf. Mais les missions encouragées et souvent organisées par l’Unesco au bénéfice du personnel des musées, les nom- breuses rencontres internationales auxquelles l’Unesco fournit une aide directe ou indirecte ont de même contribué à ce progrès d‘ordre professionnel8. Quand il existe en- core des collections de grand intérêt et qui mériteraient un meilleur aménagement - et il j7 a de ces collections même dans des pays en quelque sorte vétérans de la muséographie, l’Angleterre, la France, l’Italie ou les États-Unis d’Amérique - on trouve dans Mus~uai en abondance et sous une forme très variée, avec les exemples permettant d’en améliorer la présentation, certaines techniques indis- pensables et les descriptions encoura- geantes des succès obtenus. MUSEUM est l’instrument de référence indispensable au muséographe attentif. La série d‘ins- tallations qui j r sont décrites va des expo- sitions coûteuses et luxueuses, déployant des collections rarissimes et sans prix, jusqu’à des présentations modestes et plaisantes, mais où le goût, l’ingéniosité et un dur labeur suppléent au manque de fonds, permettant de tirer le maximum des moyens dont on disposait pour attirer le visiteur, lui plaire et l’instruire. En d’autres termes, grâce à ces différents concours et aux autres moyens de l’Unesco d’accroître les connaissances et d’en développer les échanges, les meil- leures techniques d’exposition mises au point par les musées deviennent fami- lières à toute la profession dans une mesure inconnue jusqu’ici.

Suffit-il au bout de dix ans de donner des exemples de bonne installation ? La

8. Conseil international des musées (rcosr), la session rtgionale de Afexico, 1947, les confk- rences internationales i Paris, I 948, Londres, 19j0, Génes-Milan, 19j3, dans les villes suisses, en 1956. Voir: comptes rendus de la Conférence générale triennale et des travaux des rCunions d’experts et des comités spkcialisés, dans ICOiZI Nens NouueL!es de /’ICOLV.

2. HON~LULIJ ACADEMY OF ARTS, Honolulu, Hawaii. [hIUSEUbC, Vol. IL7 (I9>T)]

‘ 3 5

Page 4: Museums Today and Tomorrow

nécessité ne se fait-elle pas sentir à présent d'avoir au moins à l'occasion des articles serrant de plus près la philosophie du musée et exposant en termes plus larges les tendances, les mouvements et les buts de la présentation ? On a recueilli des exemples, on dispose d'une abondante documentation fondée sur les progrès réalisés en maints pays et sur l'opinion des milieux professionnels. De larges débats ne devraient-ils pas en quelque sorte prolonger les articles de ces dernières années qui, très souvent, signalaient essentiellement les résultats obtenus sur le plan individuel par tel conser- vateur ou tel établissement ? On a besoin dans la profession de confronter sur des bases plus larges les exemples soigneusement choisis au cours de ces dix années parmi les activités constructives.

Des questions se posent à propos de certaines tendances nouvelles. I1 y a de bonnes raisons pour examiner d'un peu près, et dans des milieux divers, les styles d'exposition de notre époque : la simple subordination du cadre d'exposition à l'objet exposé, en face de la dramatisation des objets, que ce soit par les jeux statiques de la lumière et de la couleur ou par les nouveaux systèmes d'éclairage combinés à des enregistrements de commentaires ; l'usage ingénieux et attrayant de couleurs qui mettent en valeur l'objet, en face du recours à un fond monochrome et neutre laissant à l'objet toute la force de son appel, mais ignorant à quelles magies des couleurs, de l'éclairage et des artifices les méthodes de la Dublicité et des exDositions commerciales ont accoutumé

3. " Programmes et méthodes de présentation dans les musées d'histoire naturelle. " Chicago bfuseum of Natural History, Chicago, Illinois.

I

3. ''Programmes and blcthods of Display in Natural History Museums." Chicago Museum of Natural History, Chicago, Illinois.

[hfLISEU&f, vol. VI (1953)l

la vision contemporaine, avec lesquelles les musées sont, dans certains cas, obligés de rivaliser; l'étiquetage écrit, en face des appareils parlants, etc.

11 y a bien d'autres aspects des expositions qui méritent présent un examen ~. _.- d'ensemble et une discussion technique au sein de la profession, pour faire face aux conditions de la vie moderne et des arts passés dans l'usage commun. Ni les mé- thodes d'interprétation des objets, que ce soit pour l'exposition permanente ou pour des expositions spéciales, ni les différentes techniques d'information en relation avec tel objet, ou telle série d'ob- jets, ou telles grandes collections, n'ont encore fait l'objet de recherches appro- fondies.

L'enseignement au musée donné en liaison avec les musées ou par eux cons- titue un autre aspect de l'activité muséolo- gique, traité de temps à autre,à la suite de faits et d'innovations d'importance. Im- médiatement après la guerre, à la lumière des expériences concluantes , effectuées depuis dix ou vingt ans dans certains pays, les musées ont dû envisager d'élargir

leurs activités pour rendre de nouveaux services. I1 a fallu en tenir compte dans leurs plans de réorganisation. Une fois de plus, après que des exemples du problème de l'éducation et des musées eurent été rassemblés, les auteurs n'ont fait qu'épiloguer sur des thèmes courants en se plasant à leurs points de vue individuels. La possibilité n'a été donnée que rarement à ceux qui ne sont pas du tout familiarisés avec les mé- thodes d'enseignement au musée, même dans la profession, de comprendre que le musée avait plus et mieux à offrir que de banales visites guidées ou des cours pour enfants. II faudrait que des esprits éclairés et hardis se décident à décrire brillamment ce qu'ils savent être la valeur de cette méthode, en évitant ainsi l'ennui qui si facilement lui fait cortège. Ce dont on a besoin c'est d'abord de connaître les tendances, d'en faire l'examen d'ensemble et de formuler alors les principes qui doivent inspirer les musées et les éducateurs en présence de la société dans laquelle ils vivent.

Les questions de conservation et de restauration, inépuisables - au sujet desquelles on ne saurait évidemment apporter trop d'exemples précis montrant que l'obligation essentielle du musée est de sauvegarder les objets qu'il rassemble et qu'il expose - ont besoin d'être résolues en termes plus élevés et non pas seulement par la somme des cas spéciaux, si utiles qu'ils soient. Les procédés techniques reconsidérés 236

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à la lumière d’une large accumulation de données et d’opinions pourraient fournir le thème de nombreux articles intéressants.

Enfin des sujets tels que le musée dans la société contemporaine, son rôle selon sa spécialisation dans la communauté, son action sous l’empire de conditions diffé- rentes, ses possibilités d’avenir et son évo- lution probable, n’ont gutre été traités. I1 y a là des sujets capables d’inspirer des écrivains, et même des hommes ou des femmes d’action, tentés par l’expérience de réaliser leur pensée dans les faits plutôt que de l’exprimer abstraitement, mais conscients de ce qui est en jeu et habitués à 17 consacrer beaucoup de leurs réflexions. Le grand musée,avec ses immenses collec- tions, quelle est sa place parmi les autres moins importants ? Quel est le rôle du petit musée,situéenun lieu éloigné’et qui, malgré ses collections peu nombreuses et ses maigres ressources, n’en exerce pas moins dans sa communauté même une influence culturelle déterminante ? Quelle peut être l’action du musée en faveur de I’éducation de base ? Et que dire de ces lieux du monde où des trésors nationaux restent sans aucuns liens avec l’histoire culturelle établie dans les autres parties du monde ? Comment concevoir les musées de la civili- sation et ces grandes collections qui représentent l’ensemble du passé et de la per- sonnalité d’un peuple, mais restent inertes et sans signification, faute des moyens ou peut-être de la volonté d’en faire une source d’inspiration vivante pour tous ? Les connaissances et les œuvres humaines, si bien sauvegardées dans tant de musées, ne manquent-elles pas souvent de l’interprète nécessaire pour que leur message soit transmis à l’homme de la rue qui en a tant besoin ? Les musées sont aussi importants par les symboles qu’ils gardent que par les faits qu’ils rassemblent. Comment peut-on leur insuaer la vie qu’il leur faudrait pour pouvoir aider ceux qui ont besoin d’eux ? Le musée, force sociale et instrument d’éducation ?... dès aujourd’hui ?... dans l’avenir proche ?... Toutes ces questions sont importantes non seulement pour les musées,mais pour la société dans son ensemble. Les réponses qui y seront données pourraient être utiles à l’Unesco en fonction d’un grand nombre de ses programmes, en général, et même de ses activités concernant les musées. Elles fourniraient en tout cas la base solide sur laquelle la muséographie doit bâtir l’avenir.

L’TJnesco continuera de diffuser au moyen de MUSEUM des renseignements précieux pour les professionnels. Durant dix ans des informations fondamentales ont été réunies. Le nombre des exemples ne cesse et ne cessera de grandir; mais le moment n’est-il pas venu pour la profession de faire en sorte que des écrivains accentuent l’inspiration et l’impulsion données à notre avancement théorique et philosophique ? La croissance et les efforts opiniâtres des associations de musées témoignent déjà, dans plusieurs paps, de la tendance génkrale à définir les normes et les buts de la pro- fession. N’est-on pas en droit d’espérer que MUSEUM, dans des pages ouvertes aux progrès de nos techniques, pourra refléter sur le plan mondial cette vitalité des groupes qui s’emploient à donner à notre profession sa véritable structure ?

Les musées d’aujourd‘hui ont été passés en revue assez complètement. Les musées de demain s’ouvrent dès à présent les voies nouvelles d‘une adaptation réelle et d’une plus large action. I1 est opportun d‘étudier maintenant les buts à long terme et d’exa- miner la valeur et la signification des musées, aussi bien à l’égard de la société contem- poraine qu’en vue du développement de la profession. Les musées ont la valeur de leurs philosophes et ils comptent sur leurs directives. MUSEUM transmettra leurs messages. Le concours de leurs animateurs éclairés le lui permettra certainement.

4. ‘‘ Le ride des musées dans 1’Cducation. Stage d‘études international de l’Unesco, Brooklyn, 1952. ” Glasgow Art Gallery and Museum, Glasgow. J. “The Role of Museums in Education. Unesco International Seminar, Brooklyn, I 95 2.’’ Glas- gow Art Gallery and Museum, Glasgow.

[I\ILJSELJ&I, Vol. VI (19S3)]

(Traduìf de I’aigZaìs.) 237

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M U S E U M S TODAY A N D TOMORROW

HE Campaign for Museums, beginning with the leadership of a single imaginative T museum director1 supported by his own museum and his national associates, by G R ~ C E L. MCCANN MORLEY

I. “Crusade for hluseums,” ~ ~ U S E U M , vol. I1 (I949), p. 197, 198. The idea was launched by Rfr. André LtveiLlé. Under the leadership of the University of Paris, and with the co-oper- ation of Museums in Paris, it was tried on a national scale. The third General Conference of ICOM, hfilan, 1953, voted an International hluseums Week, and recommended the project to Unesco, which included it in the programme of its activities. Unesco’s General Conference, Montevideo, 1954, adopted the project (Reso- lution IV 1;4.351).

2. These reports will be included, with illus- trations and comment, in the first nÚmber of vol. XI ( 1 9 ~ 8 ) which will be devoted to the International Campaign for Museums.

3. See “Unesco’s Tenth Anniversary: A Review of its Work for Museums, Sites and Monuments,” hfusEuhr, vol. Ix (1956), p. 133- ‘37.

4. Brooklyn, United States of America, 1952 ; Athens, Greece, 1954; projected Rio de Janeiro, Brazil, 19j8.

5 . “Unesco’s Exchange of Exhibitions Pro- gramme, the first Circulating Exhibition” ( A m - fralian Aboriginal Cidftire), bluSEuhf, vol. VI (1953), p. 282-284: Exhibition organized by the Museums Committee of the Australian National Commission for Unesco, and circulated in the United States of America by the San Francisco Museum of Art, for the U.S. National Commis- sion for Unesco, to museums across the country, 1953 to 1957, and by the National R h e u m of Canada to the museums in that country, 1956, 1957.

6. Ecuador.: programme for the conservation of archaeological sites, and plans for archaeolo- gical site museums and a national museum of archaeology and history ; India: establishment of a national science museum in New Delhi and a museum of science and industry in Calcutta; Iizdonesia: establishment of a national museum ; Peru: establishment of a Fine Arts Museum and the adaptation of an existing old building into a modern museum ; Sitgapore: the moderni- zation of its museums; in addition, on the Unesco Technical Assistance Programme : the establishment of several science museums in that country.

7. The Division, in maintaining constant liaison with the secretariat of ICOM and the international membership of this professional body, acts as a direct link between the activity of museums the world over and the official intergovernmental activities of Unesco.

and flowering eventually- into a world-wide observance of International Museum Week (7-13 October 19j6) under Unesco sponsorship, has dramatized across the world the common cause of museums and the contribution they make to contempo- rary society. The manner in which museums chose to dramatize themselves for this international Museum Week, the effects of this campaign on local conditions of governmental or private patronage and support, the long-term results that are expected from it-will make clearer, when the reports from various parts of the world are assembled and published hereY2 the place that museums hold in different countries. This summing up of the accomplishments and hopes of the museum pro- fession, which MUSEUM serves, will come at a convenient time for future planning.

As the quarterly in its tenth year of publication successfully continues its service of reference and illustration, museum workers everywhere can well examine their profession and estimate its progress since Unesco opened new opportunities to them, in 1946, by including museums in its first programme. It was especially appropriate that the Campaign for Museums was dedicated to Unesco’s Tenth Anniversary. Unesco had accomplished a great deal in one decade. Museums contributed sub- stantially to its purposes in ways appropriate to their own aims and development. But Unesco for its part has aided the museum movement to an extent not always fully realized even by the most active, widely informed and forward-looking leaders of the profession.

By publishing this technical quarterly to help museum leaders to record pro- fessional aims and skills and to make those widely known, by granting a subsidy to the International Council of Museums (ICOM) and supporting its projects, Unesco contributed constantly to the development of the museum profession and likewise assisted the museum movement directly by its own programmes. Any review of Unesco’s programmes will reveal how numerous and varied these have been, and everyone concerned can testify to their value in stimulating museum development, in setting technical and scholarly standards, in securing wider understanding and support for museums and in developing their usefulness to specialists, to educators and to the general public of all ages.

Technical publications of various types,3 international seminars on museums and education: encouragement of exhibition exchange: management of missions of museum experts under various technical assistance programmes,6 and international fellowships are among the activities of the few museum specialists in Unesco’s Division of Museums and Historic Monuments. In addition, these specialists in a sense represent a nerve centre of information and guidance for the profession, based on knowledge of museums throughout the world and on connexions with their personnel and work. They also provide museums with an intimate liaison with other fields of knowledge and activity within the Unesco ~ p h e r e . ~ Museums thus have the advantage of being a part of Unesco’s international pattern of resources and world- wide connexions. Thanks to them and the programme of Unesco to which they contribute, museums have had new international horizons opened to them, for the most part previously undreamed of, but in which they recognize their natural sphere of action, for the international character of the normal work of most museums pre- pares them well for it.

What can museums, for their part, report of growth and development for this period ? A very great deal. Obviously much of their activity of the past decade would have taken place, whether or not Unesco had existed to observe needs, to applaud successes, to give help, and to encourage and facilitate the dissemination of informa- tion. The reorganization of museums after the war gave museums everywhere opportunities, which were rarely overlooked, for readjustment of policies and pro- grammes. They reinstalled collections with improved exhibition techniques and, in

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many cases taking dynamic leadership, they launched new projects and activities not only for experts but for the commu- nity at large. But the changes behind the scenes in planning, in operation,in scien- tific and technical care and use of museum materials and data, as in museum think- ing, were as far-reaching and, perhaps, even more profound, than those in the exhibition rooms. MusEuxr brought immediately to the attention of the inter- national museum world the most notable examples of external and internal deve- lopments from many Member States. By descriptions of renovations and transfor- mations, by discussions of problems and projects and by illustrations of completed work and newly formulated plans, the quarterly contributed to recognizing achievements, to setting standards and to the wide sharing of information on techniques.

From the first, MTJSEULI was planned to carry professioca! information to parts of the world where museums are few and far apart, and museum workers have less chance to consult with their colleagues than in the countries where professional associations have long been large and active. At the same time, its interest for leaders in nations of great museum de- velopment and activity was never for- gotten. However, the years have shown

.

that, for creative museum workers in distant places of the world who are doing museum work of a high professional level, MUSEUM has become the much appre- ciat$d substitute for the stimulus and exchange of frequent meetings with colleagues. Subscription statistics tend to emphasize this point, for the number of subscriptions held among the total professional group tends to be higher for more isolated regions than for those where museum workers are numerous, professional meetings frequent and communications easy. One comes across enthu- siastic readers of ~\/IUSEUM in Central Africa, in the countries of South America, in South-East Asia, in Australia and New Zealand, who have found in it the suggestion or example they needed for solving an architectural problem ; for presenting collec- tions in a new, attractive and instructive way, or for preserving them more safely; for developing a programme to supplement collections and exhibitions and to make museums both more enjoyable and more useful to a larger number of people; or for illuminating by the experience of other museum workers elsewhere one of the innumerable technical puzzles of museum operation. Many esteem MusEuhi simply as a means of remaining close to the creative developments in the profession, despite their geographical isolation. Everywhere this review stands for the standards and the dignity of the museum profession and accords museums and those who work in them the place in public attention merited by their services to scholarship and to contem- porary society.

During the last decade, museum growth and development have been well recorded here; emphasis has been given to the work of museums towards making the knowledge of the specialist of use to everyone. Similarly, their public functions have been examined from all points of view, for at the present stage of professional competence, scholarship and preservation can be assumed as functions of museums which are universally understood, accepted and practised to the extent of available resources. The place of the museum in society has broadened, and without neglect

/. AIUSEU DO INDIO, Rio de Janeiro. [MusEuhr, vol. VI11 (1975)]

239

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6. RIJKSMUSEUAI, Amsterdam. [hrUSEUhl, V o l . VI11 (19) I)]

8. International Council of Museums (ICOAI)

regional meeting, Mexko City, 1947 ; General Conferences,Paris, 1948 ;London, 1950 ; Genoa- Milan, 1953; in Swiss towns, 1956. See: “Records of the Triennial Conferences, and Pro- ceedings of Meetings of Experts and Specialized Committees,” in ICOhf Nexv - Notuelles de r1cofV.

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of the basic museum obligations it is the techniques that serve the new and impor- tant role of museums in the contempo- rary world that above all MUSEUM has examined : presentation of museum mate- rials, whether of collections or exhibi- tions, their interpretation, and the many- sided activities of museums of all kinds in their communities. It can be said that the level of presentation of‘museum material of all kinds today is very high. If this is true in far places of the world as well as in the great centres of museum activity, it is in part thanks to MUSEUM. But travel of museum personnel, also encouraged and often initiated by Unesco, and in- crease of international meetings, directly or indirectly held thanks to Unesco, have had a part in this professional progress.8

If there remain still collections of interest that deserve better arrangement-and such collections are to be found even in countries recognized as veterans of museum development, England, France, Italy and the United States--examples for their reform, defining necessary techniques, and, as encouragement, reports of others’ success, are found in abundance and variety in ~IUSEUM, which has become the indispensable reference tool for the serious museum professional. Installations de- scribed range from costly and luxurious displays of the priceless and rare to pleasant and modest ones, where taste, ingenuity and hard work have, in the absence of funds, made the most of the material and resources available to attract, please and instruct visitors. In other words, today, thanks to all this and to the other opportunities offered by Unesco for the growth of knowledge and its exchange, the best techniques devised by museums for exhibition become common knowledge to help everyone in the profession in a way unknown before.

But, after ten years, are examples of good installations enough? Is there not need now, at least occasionally, of more philosophical ardcles which consider in broader terms tendencies, movements and aims in presentation ? The examples have been gathered, and material based on developments in many countries and on professional thinking in general terms is at hand. Should there not be broad general discussions to supplement the articles of the last years, which are so often essentially reports of individual accomplishment from the point of view of a single curator or of a single institution ? The profession needs debate on a broader basis, now that ten years of examples have been so carefully culled from the constructive activities.

Questions should be asked about some of the tendencies that have emerged. There is reason to discuss, and to weigh in varying environments, the various styles of exhibitions of our time; the discreet subjection of the setting to the object, versus the dramatization of the material exhibited, whether by a static arrangement of light and colour or by the newly developed systems of light and recorded commentary; the imaginative and sympathetic use of colour that can enhance the objects on display, versus the monochrome neutral background, which allows the piece exhibited its full appeal, but overlooks the excitement of colour, light and design to which advertising and display techniques have accustomed contemporary vision, and with which museums must necessarily compete in part of their services ; the written label versus some devices for spoken information, etc.

There are a dozen other aspects of exhibitions at present that deserve examination in general terms and expert discussion within the profession, with reference to contemporary living and to techniques that have come into general usage. Interpre- tation of museums materials, whether permanent collections or special exhibitions, has not yet been thoroughly investigated; nor have the varied techniques of commu- nication been fully explored in relation to the museum object, or to a series of objects or comprehensive collections.

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Education in museums, in connexion with them and by means of them, is another aspect of museum work, and has been reported on from time to time as interesting developments have been pointed out. Immediately after the war, a broadening of museum activities to serve the layman as well as the scholar, which had already proved so rewarding in certain countries for some ten or twenty years, needed to be examined by museums planning their renovation so as to satisfy new purposes of public service. Once again, after the useful gathering of diverse examples, later reports have tended to repeat and amplify familiar patterns, from an individual point of view. Those unfamiliar with the field of education, even in the profession, have had, only occasionally, reason to realize that it has more to offer than the humdrum gallery tour or the children’s class. Imaginative leaders in this field should be encou- raged to come forward to write brilliantly of what they know to be its value and so overcome the boredom that so easily settles upon it. What is needed is discussion of trends, examination of tendencies in general, and formulation of principles of museums and education for the society in which we live.

Even the never exhausted investigation of preservation and restoration, on which obviously there cannot be too much precise reporting and citing of examples in recognition of museums’ fundamental obligation to safeguard what they collect and exhibit, has need of examination in broader terms than the accumulation of specific instances, useful as those are. Likewise, detailed examination and report of technical devices, based on broad accumulation of data and informed discussion, provides scope for many useful articles.

Finally, broad consideration of the museum in contemporary society-its place according to its kind in its community, its contributions under varying conditions, its future possibilities and probable development-has hardly as yet been attempted in RrfusEuiv. In that direction lie opportunities for writers, who, even if they are men and women of action whose experience leads them to express themselves concretely through objects rather than in the abstraction of writing, are none the less well aware of the issues at stake here and devote much thought to them. The great museum with its enormous collections, for instance, what is its place among its smaller colleagues ? What of the small museum, in a remote place, perhaps, and with few possessions and small resources, but none the less a cultural leader in its community? What can museums do for fundamental education ? What of the places in the world where national treasures have no opportunity to make their references to the culture of the world at large ? What of the museums of civilization, and the great collections that represent the whole past and personality of a people, but lie inert and without

inspiration for everyone ? The know- ledge of man’s world and his works pre- served so well in many museums may often lack the voice to speak in meaning- ful language to everday people who need their message. Museums are as important for the symbols they guard as for the facts they collect. How can they be brought to life to aid those who need them ? What of the museum as a social force, as an educa- tional instrument? Now? In time to come ? The answers to these questions are important not only for museums, but for society as a whole. They could be of use to Unesco in many of its program- mes, as well as in its museum activities. They are the sound foundation on which the museum profession must build its future.

Unesco furnishes the vehicle for the pu- blication of professionally valuable infor- mation in MUSEUM, and in the last decade the basic information on museums has

,. RlusBE DE LA VIE INDIGBNE, Liopoldville, significance for lack of the means or, perhaps, of the will, to make them a living Congo belge. [hIUSEUM, Vol. VI11 (195 r)]

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8. “ La reconstruction des musées hongrois. ” Musée national ethnographique, Budapest. 8. “The Rebuilding of hhseums in Hungary.” National Ethnographical hiuseum.

[MUSEUM, vol. VI11 (I 9 5 5 j]

9.’ Palais de la Découverte, Paris. [h’fUSEUM, Vol . (

been collected. As the number of examples grows, and it will continue to do so, is it not time for the profession to bring forward writers who can give the inspiration and the leadership in broader terms for the development of the profession on the theore- tical and philosophical level ? In many countries the growth and earnest effort of museum associations give evidence that there is a very general endeavour to set professional standards and to define professional purposes. Is it too much to hope that MUSEUM will reflect in its technical discussions on a worldwide scale this vitality of the groups striving to give form to the profession ?

Museums of today have been recorded with some thoroughness. The museums of tomorrow are even now finding their way to larger opportunities and new services. Now is the time to examine long term aims and to discuss values and meanings, in relation to contemporary society in general as well as for professional growth. Museums are worthy of their philosophers and they wait on their leadership. MUSEUM is here to carry their messages, and can expect the best that the thoughtful and creative leaders among museum workers can produce.

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