le syndrome de susac à propos d’un cas et revue de littérature

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niveau des corps mamillaires et de la re ´gion pe ´ riaqueducale (IRM 1). Apre ` s injection, on retrouvait une prise de Gadolinium des me ˆ mes re ´ gions, pre ´ dominant au niveau des corps mamil- laires (IRM 2). L’IRM n’a pas mis en e ´ vidence d’autre anomalie, notamment sur les se ´ quences de diffusion. Le reste du bilan (infectieux, immunologique) e ´ tait normal. Le diagnostic d’ence ´phalopathie de Gayet-Wernicke a e ´te ´ retenu et une supple ´mentation intraveineuse (IV) de vitamine B1 a permis une ame ´ lioration des sympto ˆ mes en quelques jours. Une IRM de contro ˆle re ´ alise ´e a ` 1 mois retrouve une disparition des anomalies. Discussion.– Devant la pre ´ sence d’un trouble oculomoteur, l’ence ´ phalopathie de Gayet-Wernicke doit e ˆtre e ´voque ´e, me ˆme en l’absence d’e ´ thylisme chronique. En effet, la mise en place pre ´coce d’une supple ´ mentation vitaminique peut permettre une re ´ gression comple ` te des diffe ´ rents sympto ˆ mes. L’IRM ence ´phalique peut mettre en e ´ vidence des anomalies typiques de cette affection, ce qui en fait un outil utile au diagnostic. Conclusion.– Devant une diplopie me ˆme isole ´e, l’ence ´ phalo- pathie de Gayet-Wernicke doit e ˆ tre e ´ voque ´ e et sera confirme ´e par le dosage vitaminique et l’IRM. La mise en place d’une supple ´mentation vitaminique IV est une urgence the ´ rapeu- tique. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.068 J08 Mutations du ge ` ne OPA1 associant neuropathie optique et surdite ´ V. Guillet-Pichon a, *, S. Leruez b , D. Milea b , P. Reynier a , P. Amati-Bonneau a , D. Bonneau a , C. Verny a a Centre national de re ´fe ´rence des maladies mitochondriales, service de neurologie, centre hospitalier universitaire d’Angers, 4, rue Larrey, 49933 Angers, France b Service d’ophtalmologie, centre hospitalier universitaire d’Angers, 49933 Angers, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (V. Guillet-Pichon) Mots cle ´s : Opa1 ; Neuropathie optique ; Surdite ´ Introduction.– Les mutations du ge `ne OPA1 habituellement implique ´ dans l’atrophie optique autosomique dominante (ADOA) sont parfois associe ´es a ` des tableaux neurologiques plus complexes dont la manifestation la plus fre ´ quente est la surdite ´. Objectifs.– L’objectif de cette e ´ tude est de caracte ´ riser l’atteinte auditive et d’e ´valuer la fre ´ quence des surdite ´s associe ´es aux mutations du ge `ne OPA1. Me ´ thodes.– Nous avons e ´ tudie ´ les dossiers de 327 patients porteurs d’une mutation OPA1 retrouve ´e par se ´ quenc ¸age du ge ` ne chez plus de 1000 cas d’atrophie optique dominante entre 2003 et 2011. Re ´ sultats.– Une surdite ´ de perception e ´ tait retrouve ´ e dans 6,4 % des cas (21/327). Elle e ´tait due a ` une neuropathie auditive chaque fois que l’exploration audiome ´trique avait pu e ˆtre comple ` te. La perte auditive de ´ butait avant 20 ans et pre ´ce ´ dait l’atteinte visuelle dans environ la moitie ´ des cas. La surdite ´ e ´ tait le seul signe associe ´a ` l’atrophie optique dans 62 % des cas (13/21) alors que d’autres manifestations neurologiques e ´tai- ent retrouve ´es dans 38 % des cas (8/21). Discussion.– Parmi les 8 mutations retrouve ´es, 3 avaient e ´te ´ pre ´ce ´ demment de ´ crites en association au phe ´ notype ADOA et surdite ´ dont la mutation R445H qui est la plus fre ´ quente, 2 avaient e ´te ´ rapporte ´ es dans des cas d’atteinte visuelle isole ´e et 2 mutations n’avaient jamais e ´te ´ rapporte ´ es dans la litte ´ra- ture. Les mutations affectant le domaine GTPase e ´ taient plus fre ´ quemment associe ´es au phe ´ notype ADOA et surdite ´. Conclusion.– La fre ´ quence des surdite ´ s de perception associe ´es au ge `ne OPA1 est probablement sous-estime ´e. Il est donc ne ´cessaire de re ´ aliser un examen audiome ´ trique syste ´ma- tique dans les ADOA afin de les de ´ pister. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.069 J09 Le syndrome de Susac a ` propos d’un cas et revue de litte ´ rature M. Mati a, *, D. Hakem b , A. Bouarfa c a Neurologie, EPSP Tipaza, 42000 Tipaza, Alge ´rie b Me ´decine interne, CHU Bab El Oued, 16000 Alger, Alge ´rie c Ophtalmologiste, CHU Beni Messous, 16000 Alger, Alge ´rie *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Mati) Mots cle ´s : Re ´ tinopathie ; Microangiopathie ; Ence ´ phalopathie Introduction.– De ´crit en 1979, le syndrome de Susac est une micro vasculopathie cochle ´ o-ence ´ phalo-re ´ tinienne d’e ´ tiologie inconnue survenant souvent chez la femme jeune. Depuis 1973 jusqu’a ` 2011, environs 200 cas ont e ´te ´ rapporte ´s. Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente a ˆge ´e de 19 ans qui consulte pour troubles neurologiques e ´ voluant par pousse ´ e re ´ mission depuis l’a ˆ ge de 16 ans associe ´sa ` des occlu- sions bilate ´rales et multiples des arte ´rioles re ´ tiniennes. L’examen neurologique retrouve une atteinte multifocale du syste ` me nerveux central. L’examen ophtalmologique et l’angiographie ont mis en e ´vi- dence des occlusions arte ´ rielles bilate ´ rales et multiples. Les bilans biologiques immunologiques et infectieux sont ne ´ gatifs. L’IRM ce ´re ´brale est e ´ vocatrice, caracte ´ rise ´e par des le ´sions multiples et bilate ´ rales de la substance blanche et des noyaux gris, et surtout par une atteinte du corps calleux. Discussion.– La pathoge ´nie de ce syndrome n’est pas connue me ˆme si plusieurs hypothe `ses ont e ´te ´e ´ voque ´es : inflamma- toire, vasospastique, trouble de la coagulation. Le diagnostic de syndrome de Susac repose sur le tre ´pied : Atteinte neurologique a ` expression multiple ; surdite ´ de per- ception souvent bilate ´ rale ; occlusion des branches de l’arte `re centrale de la re ´ tine. Ne ´ anmoins, cette triade peut e ˆ tre incomple `te, rendant le diagnostic difficile. Conclusion.– Le syndrome de Susac est une entite ´ rare. Il faut savoir l’e ´ voquer en re ´ alisant les examens comple ´men- taires ne ´ cessaires. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.070 J10 Me ´ ningiomes de la gaine du nerf optique S. Roemer *, J.-C. Kleiber, B. Marlier, C.-F. Litre, P. Colin, A. Bazin, P. Rousseaux Neurochirurgie, CHU de Reims, ho ˆpital Maison-Blanche, 45, rue Cognacq-Jay, 51100 Reims, France *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Roemer) Mots cle ´s : Me ´ningiome ; Acuite ´ visuelle ; Radiothe ´ rapie Introduction.– Un tiers des tumeurs primitives du nerf optique sont des me ´ ningiomes de la gaine du nerf optique (MGNO). La baisse d’acuite ´ visuelle est souvent le premier signe d’appel. revue neurologique 170s (2014) a12–a16 A15

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niveau des corps mamillaires et de la region periaqueducale(IRM 1). Apres injection, on retrouvait une prise de Gadoliniumdes memes regions, predominant au niveau des corps mamil-laires (IRM 2). L’IRM n’a pas mis en evidence d’autre anomalie,notamment sur les sequences de diffusion. Le reste du bilan(infectieux, immunologique) etait normal. Le diagnosticd’encephalopathie de Gayet-Wernicke a ete retenu et unesupplementation intraveineuse (IV) de vitamine B1 a permisune amelioration des symptomes en quelques jours. Une IRMde controle realisee a 1 mois retrouve une disparition desanomalies.Discussion.– Devant la presence d’un trouble oculomoteur,l’encephalopathie de Gayet-Wernicke doit etre evoquee,meme en l’absence d’ethylisme chronique. En effet, la miseen place precoce d’une supplementation vitaminique peutpermettre une regression complete des differents symptomes.L’IRM encephalique peut mettre en evidence des anomaliestypiques de cette affection, ce qui en fait un outil utile audiagnostic.Conclusion.– Devant une diplopie meme isolee, l’encephalo-pathie de Gayet-Wernicke doit etre evoquee et sera confirmeepar le dosage vitaminique et l’IRM. La mise en place d’unesupplementation vitaminique IV est une urgence therapeu-tique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.068

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Mutations du gene OPA1 associantneuropathie optique et surditeV. Guillet-Pichon a,*, S. Leruez b, D. Milea b,P. Reynier a, P. Amati-Bonneau a, D. Bonneau a,C. Verny a

aCentre national de reference des maladies mitochondriales, servicede neurologie, centre hospitalier universitaire d’Angers, 4, rueLarrey, 49933 Angers, Franceb Service d’ophtalmologie, centre hospitalier universitaire d’Angers,49933 Angers, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (V. Guillet-Pichon)

Mots cles : Opa1 ; Neuropathie optique ; Surdite

Introduction.– Les mutations du gene OPA1 habituellementimplique dans l’atrophie optique autosomique dominante(ADOA) sont parfois associees a des tableaux neurologiquesplus complexes dont la manifestation la plus frequente est lasurdite.Objectifs.– L’objectif de cette etude est de caracteriser l’atteinteauditive et d’evaluer la frequence des surdites associees auxmutations du gene OPA1.Methodes.– Nous avons etudie les dossiers de 327 patientsporteurs d’une mutation OPA1 retrouvee par sequencage dugene chez plus de 1000 cas d’atrophie optique dominante entre2003 et 2011.Resultats.– Une surdite de perception etait retrouvee dans 6,4 %des cas (21/327). Elle etait due a une neuropathie auditivechaque fois que l’exploration audiometrique avait pu etrecomplete. La perte auditive debutait avant 20 ans et precedaitl’atteinte visuelle dans environ la moitie des cas. La surditeetait le seul signe associe a l’atrophie optique dans 62 % des cas(13/21) alors que d’autres manifestations neurologiques etai-ent retrouvees dans 38 % des cas (8/21).Discussion.– Parmi les 8 mutations retrouvees, 3 avaient eteprecedemment decrites en association au phenotype ADOA etsurdite dont la mutation R445H qui est la plus frequente,2 avaient ete rapportees dans des cas d’atteinte visuelle isoleeet 2 mutations n’avaient jamais ete rapportees dans la littera-

ture. Les mutations affectant le domaine GTPase etaient plusfrequemment associees au phenotype ADOA et surdite.Conclusion.– La frequence des surdites de perception associeesau gene OPA1 est probablement sous-estimee. Il est doncnecessaire de realiser un examen audiometrique systema-tique dans les ADOA afin de les depister.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.069

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Le syndrome de Susac a propos d’uncas et revue de litteratureM. Mati a,*, D. Hakem b, A. Bouarfa c

aNeurologie, EPSP Tipaza, 42000 Tipaza, AlgeriebMedecine interne, CHU Bab El Oued, 16000 Alger, AlgeriecOphtalmologiste, CHU Beni Messous, 16000 Alger, Algerie*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (M. Mati)

Mots cles : Retinopathie ; Microangiopathie ; Encephalopathie

Introduction.– Decrit en 1979, le syndrome de Susac est unemicro vasculopathie cochleo-encephalo-retinienne d’etiologieinconnue survenant souvent chez la femme jeune.Depuis 1973 jusqu’a 2011, environs 200 cas ont ete rapportes.Observation.– Nous rapportons le cas d’une patiente agee de19 ans qui consulte pour troubles neurologiques evoluant parpoussee remission depuis l’age de 16 ans associes a des occlu-sions bilaterales et multiples des arterioles retiniennes.L’examen neurologique retrouve une atteinte multifocale dusysteme nerveux central.L’examen ophtalmologique et l’angiographie ont mis en evi-dence des occlusions arterielles bilaterales et multiples.Les bilans biologiques immunologiques et infectieux sontnegatifs.L’IRM cerebrale est evocatrice, caracterisee par des lesionsmultiples et bilaterales de la substance blanche et des noyauxgris, et surtout par une atteinte du corps calleux.Discussion.– La pathogenie de ce syndrome n’est pas connuememe si plusieurs hypotheses ont ete evoquees : inflamma-toire, vasospastique, trouble de la coagulation.Le diagnostic de syndrome de Susac repose sur le trepied :Atteinte neurologique a expression multiple ; surdite de per-ception souvent bilaterale ; occlusion des branches de l’arterecentrale de la retine.Neanmoins, cette triade peut etre incomplete, rendant lediagnostic difficile.Conclusion.– Le syndrome de Susac est une entite rare.Il faut savoir l’evoquer en realisant les examens complemen-taires necessaires.

http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2014.01.070

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Meningiomes de la gaine du nerfoptiqueS. Roemer *, J.-C. Kleiber, B. Marlier, C.-F. Litre,P. Colin, A. Bazin, P. RousseauxNeurochirurgie, CHU de Reims, hopital Maison-Blanche, 45, rueCognacq-Jay, 51100 Reims, France*Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (S. Roemer)

Mots cles : Meningiome ; Acuite visuelle ; Radiotherapie

Introduction.– Un tiers des tumeurs primitives du nerf optiquesont des meningiomes de la gaine du nerf optique (MGNO). Labaisse d’acuite visuelle est souvent le premier signe d’appel.

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