4 mai 2012 emergence de bactéries hautement résistantes dites également bactéries...
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4 mai 2012
Emergence de bactéries hautement résistantes dites également bactéries multirésistantes émergentes en Ile-de-France
•Un problème de santé publique
DOCUMENT DE TRAVAIL
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La résistance des bactéries aux antibiotiques : un problème majeur
Depuis de nombreuses années : sujet préoccupant concernant désormais toute l’offre de soins à des degrés divers
Avant les années 2000 : les BMR sont cantonnées à l’hôpital
Depuis on trouve des BMR à l’hôpital et dans la communauté
Possibilités de traitements de plus en plus réduites, impasses thérapeutiques de plus en plus fréquentes
L’industrie n’apportera vraisemblablement pas de réponses dans les 5 ans à venir
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Vers une véritable ligne de défense
La France apparaît moins atteinte par ces phénomènes que d’autres pays
-Tout faire pour retarder leur émergence
-Etablir une véritable « ligne de défense aux frontières »
La stratégie : isoler préventivement les patients à risque et dépister précocement les patients susceptibles d’êtres porteurs de bactéries BHR ou BMRe
4Hygiène hospitalière HEGP(Anne Carbonne Berger)
Enterococcus faecium R aux glycopeptides(ERV ou ERG)
Entérobactéries R aux carbépénèmes(EPC)
BMR émergentes faisant l’objet de recommandations nationales
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Référentiels et Réglementation1. Prévention de l’émergence des entérobactéries résistantes à l’imipénème par carbapénèmase. CLIN Central-APHP. Février 2009. Disponible sur http://nosobase.chu-lyon.fr/recommandations/aphp/2009_carbapenemase_APHP.pdf
2. Rapport relatif à la maîtrise de l’émergence et de la diffusion des entérocoques résistants aux glycopeptides (ERG) dans les établissements de santé français. Haut Conseil de la santé publique. Commission spécialisée « Sécurité des patients : infections nosocomiales et autres évènements indésirables liés aux soins et aux pratiques ». Mars 2010. Disponible sur http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspr20090219_ERG.pdf
3. Maîtrise de la diffusion des bactéries commensales multirésistantes aux antibiotiques importées en France lors de la prise en charge de patients rapatriés de l’étranger. Commission spécialisée « Sécurité des patients : infections nosocomiales et autres évènements indésirables liés aux soins et aux pratiques ». Novembre 2010. Disponible sur http://www.hcsp.fr/docspdf/ avisrapports/hcspr20101116_bmrimport.pdf
4. Circulaire N°DGS/RI/DGOS/PF/2010/413 du 6 décembre 2010 relative à la mise en œuvre de mesure de contrôles des cas importés d’entérobactéries productrices de carbapénèmases (EPC). Disponible sur http://www.circulaires.gouv.fr/pdf/2010/12/cir_ 32240.pdf
5. Document du HCSP de mars 2011 sur la prise en charge de patients rapatriés ou ayant des antécédents d’hospitalisation à l’étranger.
6.Instruction DGS/DUS du 26/08/2011 relative aux mesures de contrôle des EPC.
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Depuis 2009 : augmentation des épisodes de cas groupés d’entérobactéries résistantes aux carbapénémes
80 % de ces cas ont un lien avec un pays étranger
L’Ile-de-France paye un lourd tribut à ces épisodes de par son attractivité médicale : 62% de l’ensemble de tous les épisodes recensés jusqu’au 16 janvier 2012 (source InVs)
L’Ile de France une région particulièrement exposée aux EPC
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Courbe épidémique des EPC en Ile de France, 2010-2012 (ARLIN IDF)
18 épisodes 45 cas 60 épisodes (55%) 95 cas
Transfert ou antécédent d
’hospitalis
ation dans un
pays étranger :
80%
Spécialité d’accueil du cas index : Réanimation 40% Médecine 43% Chirurgie 17%
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Plan stratégique national 2009-2013 des infections associées aux soins
A.2.4. p19: Disposer d’un plan de maîtrise des épidémies loco-régionales, activable dès le déclenchement de l’alerte
Un Dispositif à 2 niveaux sera mis en place :
-Un plan local dans chaque établissement (S ou MS)
-Un plan régional, activable…
Les modalités de prise en charge des surcouts financiers liés à la mise en place d’un secteur de cohorting seront précisées…
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Les actions de l’ARS Ile de France
Mise au point avec le CCLIN et l’ARLIN d’une maquette type de plan local de maitrise, disponible sur le site du CCLIN Paris-Nord
Organiser au niveau départemental une réunion pour sensibiliser tous les établissements et leurs équipes cliniques et microbiologiques
Rédaction d’un plan régional de maîtrise d’une épidémie par un groupe de travail conjoint ARS-CCLIN/ARLIN-établissements de santé
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Plan local de maîtrise d’une épidémie
• Groupe de Travail :• CCLIN/ARLIN : Anne Carbonne, Elise
Seringe, Ivana Novakova, Michèle Aggoune, Daniele Landriu
• ARS : Simona Tausan, Sylvie Renard-Dubois• Etablissements de santé IDF : – APHP : Sandra Fournier– CH Meaux : Hélène Itah-Desmeules– CHIC : Amine Si Ali– CHG Poissy-St Germain : Jean-Christophe Séguier– Cochin-SVP : Hervé Blanchard
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Plan local (1)Pré-requis généraux : Protocoles PS, PCC, BU-ATB, EOH, responsable signalement,
responsable du plan local….
En amont de la détection d’un premier cas :
- Information des équipes sur la CAT devant un cas suspect… vigilance
- Evaluer les capacités du laboratoire pour suspicion et détection… dépistage
- Constitution d’une cellule de crise prévisionnelle : personne responsable du plan local et de la
coordination des actions…
- Prévoir des modalités ou la possibilité de déprogrammation de certaines activités…
- Définir les modalités d’un éventuel cohorting (des cas/ des contacts)
- Organisation des soins permettant le renforcement des équipes pour mettre à disposition du
personnel dédié;
- Pouvoir identifier les patients à risque : rapatriés ou ATCD récent d’hospitalisation à l’étranger
- Modalités de suivi des dépistages des sujets contacts, traçabilité, outil informatique
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Le « COHORTING » : Définition
Regrouper les cas au fur et à mesure de leur détection dans un secteur géographique distinct de l’établissement et leur affecter du personnel dédié 24h/24
Appliquer strictement pour ces patients les PCC ciblées sur la BHR en question (ERV ou EPC)
Regrouper les patients « contact » et leur affecter un personnel dédié différent de celui du secteur « cas »- Appliquer les PCC
Ref : HCSP mars 2010 (ERV)
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Plan local(2)
Devant une suspicion microbiologique ou patient à risque et en attendant la confirmation
microbiologique :
- Mettre en œuvre sans délai des mesures complémentaires de type contact en
chambre seule
- Le laboratoire de bactériologie informe l’équipe d’hygiène et le service de soins concerné, en
précisant quand la suspicion pourra être confirmée. Il fait appel au CNR si besoin
- L’EOH fait une première évaluation de la situation (nombre de cas en attente, nombre de
"contacts" potentiels (liste), nombre de services concernés, degré de suspicion, …). Selon la
situation et les dispositions prévues dans le plan local, une information de la direction, de la
CME, de l'ARS et de l'ARLIN pourra éventuellement être envisagée dès ce stade ainsi qu'une
première réunion de la cellule de crise .
- Limiter les transferts des cas "suspects" et des "contacts" (sauf urgence et tant
que possible)
- Si un transfert est nécessaire (urgence chirurgicale, réanimation, …), le service clinique doit
informer le service receveur et l'équipe d'hygiène avant le transfert
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Plan local(3)
Dès la confirmation microbiologique :
- Le laboratoire en lien avec le service et/ou l'équipe d'hygiène informent la personne nommée « responsable » du plan
- Procéder au signalement externe (ARS et C.CLIN) - Réunir le plus rapidement possible la cellule de crise
- Mettre en œuvre les dispositions prévues dans le plan local en se référant aux recommandations nationales :
-cohorter les cas et les patients contacts / renforcer le personnel
-recenser et dépister les patients « contacts »
-limiter les transferts des cas et des « contacts »
-informer les services ou l'établissement receveur, l'équipe d'hygiène, l'ARS et
l'ARLIN en cas de transfert nécessaire pour un cas ou un "contact"
-suivre très régulièrement l'évolution du nombre de cas et de patients "contact"
-évaluer régulièrement le respect des mesures mise en place
- Définir la fréquence des réunions de la cellule de crise pour assurer le suivi de l'épisode- Suivre les coûts des mesures mises en place et de gestion de l’épisode - Prévoir les modalités d’une éventuelle communication externe (courriers patients,
presse…)
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L’enquête sur l’application des recommandations en Ile-de-France au 30 avril 2012
64% des établissements de santé franciliens ont répondu à l’ARS.
53 % ont transmis leur plan local de maitrise d’une épidémie.
45 % ont informé l’ARS de leur inscription des carbapénèmes sur une liste d’antibiotiques à dispensation contrôlée.
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Plans transmis par les établissements en fonction de leur statut au 30 avril 2012
StatutNombre de plans
transmis%
Public 76 73%
ESPIC 52 61%
Privé 123 60%
Total 251 48%
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Nombre de réponses et plans par départements au 30 avril 2012
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
75 77 78 91 92 93 94 95 Total IdF
Réponses à l'ARS
Plans validés
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Evolution de la réception des plans
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Plan régional de maitrise d’une épidémie loco-regionale
Première réunion le 17/02/2012Etablissements :Philippe AILLERES, Urgentiste – Hôpital Saint Joseph Pascal ASTAGNEAU, C.CLIN Paris NordHervé BLANCHARD, C.CLIN Paris Nord Catherine BURNAT, Présidente du CLIN – Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve St GeorgesPatrick CAMPHIN, Siège AP – HPAnne CARBONNE, hygiéniste – Hôpital Européen Georges PompidouHélène COIGNARD, Urgentiste-infectiologue – SAMU 75Sandra FOURNIER, EOH, Siège AP – HPLaurent GOIX, SAMU 77Vincent JARLIER, Bactériologue, Direction Politique Médicale AP – HPDaniel JANNIERE, SAMU 75Catherine LEPORT, Infectiologue, COREBMarie-Claire NONET, Cadre supérieur hygiéniste – UGECAM IDFMarc PULIK, Directeur – Centre de BlignyChristophe RAPP, Infectiologue, COREBJean-Christophe SEGUIER, Hygiéniste – CHI POISSY SAINT GERMAINElise SERINGE, ARLINDocteur TCHIR, Anesthésiste - Centre Hospitalier Intercommunal de Villeneuve St GeorgesChristophe VINSONNEAU, Praticien Hospitalier – Réanimation Polyvalente CH Marc Jacquet – MELUNDaniel VITTECOQ, Infectiologue, COREBDifférents services de l’ARS: Direction de la santé publique, de l’offre de soins, de la Direction générale.
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Plan Régional
Champ d’application: épidémies d’infections liées à des bactéries hautement résistantes acquises en milieu hospitalier
Objectifs :
- Optimiser le dispositif de gestion de ces évènements à risque épidémique en mutualisant les actions et moyens pour stopper le phénomène
- Coordonner l’action des différents partenaires impliqués aux différents échelons géographiques afin de limiter les conséquences en matière de santé publique (impact sur la santé humaine, écologie bactérienne, fonctionnement des établissements de santé et médicosociaux et coût de prise en charge).
- Eviter la reproductibilité d’un tel événement (retex, actualisation des procédures, mise en place de procédures éducatives
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:
Prérequis selon le plan stratégique national
1/ Désignation d’un praticien responsable de la coordination scientifique sous la responsabilité opérationnelle de l’ARS et en liaison avec le réseau CCLIN-ARLIN;
2/ En prévision d’une situation nécessitant la mise en place d’un secteur d’isolement régionalisé, un établissement de santé de la région est désigné comme responsable du cohorting. La mise en place d’un tel secteur doit pouvoir intervenir dans les 48h suivant la décision de l’organiser. Ceci implique que l’établissement responsable ait défini préalablement ses modalités d’organisation…
3/ Le plan régional définit les moyens d’information des établissements concernés par l’épidémie, les premières mesures à mettre en place et la transmission rapide par l’ES de la situation épidémique et des mesures prises
4/ Il sera défini un modèle de rapport à utiliser par les établissements concernés…
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Un cohorting régional (groupe de travail ARLIN)Arguments pour :1/ prise en charge regroupée des cas avec du personnel dédié et formé : moins de risque de transmission et moindre cout probable.
2/ réelle prise en charge pour les soins de suites, la rééducation, l’ergothérapie, plateau technique dédié… contrairement à ce qui se passe bien souvent pour les cas dans les services non dédiés, où ces patients ne bénéficient pas de la même qualité de soins que les non porteurs ce qui constitue une perte de chance
3/ le personnel y serait formé, habitué à la mise en œuvre des PCC
4/ limitation des listes de contact et des dépistages
5/ désengorger plus rapidement les services d’aigus où certains restent des mois sans trouver de structure d’aval en raison du portage d’EPC ou d’ERG
?
Arguments contre :1/ 1 SSR/Ile de France est insuffisant, il est impensable de déplacer un patient de Poissy pour Meaux par exemple…Penser à un établissement par département ?
2/ Ces services pourront ils assumer la globalité de la prise en charge médicale de tout type de patient ?
3/ Qui assumera le surcout pour les établissements hébergeant les cas ?
4/ Est-il éthique de constituer des « Lazarets » pour porteurs de BHR
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Plan Régional à 3 scenarii
Un patient porteur de BHR ou infecté isolé et quelques cas contacts dans un seul établissement
> application du plan local de maitrise
Plusieurs cas et cas contacts survenant dans plusieurs établissements dans un même département francilien
>regroupement dans une filière départementale de prise en charge des patients BHR
Transfert annoncé de plusieurs patients porteurs ou infectés par des BHR ex patients libyens
> transfert dans des services hautement spécialisés (APHP/Etablissements de référence/COREB)
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (1)
Architectural
- Chambres individuelles avec boxe sanitaire et WC individuels
- Possibilité de matérialiser la zone d’hospitalisation voire de l’isoler
- Si possible, entrée et sortie individualisées distinctes du reste du service »
- gestion des circuits propre/sale
- Poste de soins individualisé, ou possibilité d’en créer à proximité de la chambre ou du secteur dédié
Organisationnel
- Logistique
- Gestion des excreta : pour les patients dépendants (bassin) utilisation de sac à usage unique pour le recueil des excreta (type carebag®), si non procédure de nettoyage-désinfection des toilettes une fois par jour
- Gestion des DASRI – DAOM
- Information organisée dans le service et l’établissement
- Organisation de l’établissement pour que la prise en charge médicale optimale soit assurée aux patients présents dans le secteur dédié
- direction de l’établissement et commission médicale d’établissement, impliquées dans l’organisation
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (2)
Ressources humaines - Référent médical de prise en charge pour le ou les patients
- Pas d’étudiants (externe)
-Equipes paramédicales dédiées (infirmier et aide-soignant) , nuit et jour, motivées et formées – pas d’intérimaires.
- Equipe transversale formée : manipulateur radio, kinésithérapeute, brancardiers,..
- Equipe Opérationnelle d’hygiène complète : praticien – infirmière (médecin ou pharmacien hygiéniste, et infirmière hygiéniste)
Bactériologie
Ayant une formation adéquate à la détection de mécanismes de résistance complexes et souhaitant participer à cette prise en charge
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Cahier des charges pour une structure recevant des patients infectés ou colonisés (3)
Autres Ressources : différentes spécialités médico-chirurgicales de façon à pouvoir assurer une prise en charge adaptée aux patients : réanimation, chirurgie viscérale et orthopédique, cardiologie, pneumonologie, neurologie, Référent antibiotique identifié, infectiologue dans l’établissement …..
ET :Etablissement ayant un plan local de maitrise + expérience de ce type de gestion
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Point d’étape
Nécessité d’identifier dans chaque département :
- Une réanimation- Une structure médicale (médecin interne, service d’infectiologie)- Une structure chirurgicale
- +- Une structure de soins de suite
- Envisager avec le SAMU le mode de transport
- L’objectif : un parcours de soins fluide
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LexiqueAPHP : Assistance Publique – Hôpitaux de Paris
FHF : Fédération Hospitalière de France
FEHAP : Fédération des Etablissements Hospitaliers et d’Aide à la personne
FHP : Fédération de l’Hospitalisation Privée
URPS : Union Régionale des Professionnels de Santé
ARS : Agence Régionale de Santé
DMS : Durée Moyenne de Séjour
SSR : Soins de Suite et Réadaptation
USLD : Unité de Soins Longue Durée
HAD : Hospitalisation à Domicile
MCO : Médecine Chirurgie Obstétrique
BLSE : Bêta-lactamases à spectre étendu
BHR : Bactéries hautement résistantes
BMRe : Bactéries multi-résistantes émergentes
ERG : Entérococcus faecium résistant aux glycopeptides
ERV : Entérococcus faecium résistant à la vancomycine
EPC : Entérobactéries Productrices de Carbapémènases
CCLIN : Centre de Coordination et de Lutte Contre les Infections Nosocomiales
ARLIN : Antenne Régionale de Lutte contre les Infections Nosocomiales
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Lexique (suite)
InVs : Institut de Veille Sanitaire
PS : Précautions Standards
PCC : Précautions Contacts Complémentaires
BU-ATB : Bon Usage des antibiotiques
EOH : Equipe Opérationnelle d’Hygiène
CME : Commission Médicale Exécutive
COREB : Coordination des Risques Epidémiques et Biologiques
DASRI : Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux
DAOM : Déchets Assimilables aux Ordures Ménagères
HCSP : Haut Comité en Santé Publique
DGS : Direction Générale de la Santé
DUS : Département des Urgences Sanitaires