Download - article IGN pages 67, 68, 69, N°81
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67On peut citer par exemple:
● la gestion des plages et des activités nautiques,
● le développement de l’aquaculture,
● la protection contre l’érosion du littoral,
● la conception d’équipements portuaires,
● la protection environnementale des espaces
sensibles,
Pourquoi est-il aujourd’hui impératif pour
une commune de parfaitement connaître son
littoral et de disposer d’un inventaire globali-
sant les caractéristiques liant la terre et la mer ?
Gilles Martinoty : La vocation du programme national
Litto3D est de constituer le référentiel topographique
et bathymétrique du littoral, liant de façon continue et
cohérente les parties immergées proche de celui-ci et les
terres émergées. L’objectif principal est la production
de données numériques décrivant avec une précision
et une résolution inégalées (précision décimétrique,
résolution métrique) les reliefs. Le principal résultat
attendu est l’amélioration conséquente de la connais-
sance des milieux terrestres et marins. En conséquence,
les données Litto3D constituent le socle de données
nécessaire à la mise en œuvre de nombreuses applica-
tions et politiques publiques, relevant notamment des
communes.
IGN ou comment mieux connaître son littoral
Les élus des communes littorales sont unanimement d‘accord : l’environnement doit
être préservé et donc, géré… avec la meilleure connaissance possible du terrain et
des éléments le faisant évoluer. Nous savions que Litto3D existait et pouvait les aider
dans ce sens. Maintenant, nous avons vu les avancées du concept, ce qu’il apporte
aux responsables de l’aménagement et de la gestion du littoral… et nous sommes
restés… “scotchés” ! Au Salon Européen du Littoral de Lorient, nous avons rencontré
Christelle Molina, responsable de la communication du groupe IGN et Gilles
Martinoty, chargé de mission partenariats pour la direction maîtrise d’ouvrage
délégué du service public. Le mieux est de vous faire participer à la discussion que
nous avons eu avec lui…
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Comment tirer un profit maximum du modèle numérique
Litto3D et sur quelles problématiques principales ?
G.M. : La meilleure façon d’utiliser Litto3D est de l’uti-
liser pour ce qu’il est, à savoir un REFERENTIEL. Il
est donc souhaitable que ces données soient utilisées
et partagées par tous les acteurs du littoral. En effet,
Litto3D permet des gains significatifs en temps et en
coûts en réalisant des réflexions et simulations sur des
données identiques et homogènes d’un point de vue
spécifications et précisions. La mise à disposition de
ces données lors d’études commanditées par la sphère
publique permet d’économiser les coûts d’acquisition
de données propres à chaque étude. Cette démarche est
largement facilitée par les conditions d’utilisation et de
diffusion des données Litto3D : celles-ci sont librement
diffusables et utilisables dans l’ensemble de la sphère
publique (hors utilisations commerciales).
Les problématiques principales de Litto3D ont déjà
été abordées en ce qui concerne les collectivités locales
ci-dessus. Plus généralement, en considérant l’ensemble
des politiques publiques, on peut citer les grands axes
suivants:
● La prévention des risques (tsunamis, houles cycloni-
ques, élévation des eaux due au réchauffement clima-
tique, inondations…),
● Les études d’aménagement littoral (routes,
ports,…),
● l’amélioration de la connaissance du domaine public
maritime, le suivi du trait de côte,● la cartographie des habitats terrestres et marins,● la création de modèles courantologiques et les appli-
cations liées (énergie des courants marins et de la houle, dispersion des rejets en mer, mouvements sédimentaires, …)
● la gestion intégrée des zones côtières (GIZC)
Quelles ont été, globalement et en quelques mots, les
caractéristiques de votre intervention pour la zone
test du Golfe du Morbihan, puis ensuite, sur le littoral
méditerranéen ?
Les zones tests du Golfe du Morbihan et de la presqu’île de Giens (Toulon-Provence-Méditerranée) ont constitué deux expérimentations “scientifiques” visant
● l’aménagement du sentier du littoral,● l’application de la loi littoral dans les documents
d’urbanisme,● l’établissement des plans de secours face aux phéno-
mènes de submersion● etc.Développons ci-dessous quelques uns de ces points:● la prévention des risques : les communes sont
amenées à réaliser des plans de prévention des risques, en relation avec la Direction de la Sécurité Civile. Par exemple, un projet pilote pour la mise en place d’un système d’alerte descendant en cas de tsunamis en Méditerranée a lieu sur 2010-2011 (suite au rapport du Sénateur Roland Courteau sur «l’évaluation et la prévention du risque du tsunami sur les côtes françaises en métropole et outre-mer»). Les données Litto3D seront utilisées afin de réaliser des cartes précises d’inondation et des habitations touchées. Plus classiquement, les données Litto3D sont les données idéales pour réaliser des plans de prévention des risques d’inondation (PPRI), et pour protéger contre l’érosion du littoral.
● Les études d’aménagement littoral : les données Litto3D sont une aide précieuse à la décision pour définir des priorités d’aménagement. A titre d’illus-tration, la communauté d’agglomération Toulon-Provence-Méditerranée a souligné que les données Litto3D étaient suffisamment précises pour repérer précisément les zones à réparer sur la digue du port de Toulon. Plus généralement, ces données permet-tent la simulation de tout projet d’aménagement portuaire, de routes, etc.
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à mettre au point les spécifications et les modes de
production du programme Litto3D.
Le SHOM et l’IGN ont donc réalisé les acquisitions des
données maritimes et terrestres respectivement, puis les
ont post-traitées et fusionnées pour aboutir au produit
Litto3D continu terre-mer. En ce qui concerne l’IGN,
les acquisitions par la technologie laser topographique
aéroporté sont réalisées avec nos propres moyens (avion
+ laser). On obtient alors des points laser représentant
l’altitude détectée à chaque fois. Des post-traitements
automatiques puis manuels permettent de supprimer
le sursol (végétation, bâtiments, véhicules, etc.) pour
obtenir in fine le Modèle Numérique de Terrain (MNT).
Concernant le SHOM, l’acquisition des données a lieu
par sous-traitance en utilisant un laser bathymétrique
aéroporté. Le SHOM contrôle et qualifie les données
fournies par le sous-traitant. Dans les
cas où l’eau est particulièrement turbide
(“trouble”), le SHOM peut également
mettre en oeuvre des navires équipés
de sondeurs multi-faisceaux (SMF),
mais le coût est alors nettement plus
élevé, et le rendement est également
beaucoup plus faible.
Aujourd’hui et demain, les collectivités locales doivent
et devront toujours gérer la constante progression de
la pression anthropique. Quelles solutions de gestion
leur apportera alors Litto3D ?
Outre les applications déjà détaillées ci-dessus, on peut
effectivement souligner que les données Litto3D sont
indispensables à la modélisation en courantologie.
C’est uniquement avec ce type de précision que l’on
peu avoir un modèle de simulation fiable des marées
et des courants. Le SHOM lui-même développe un
modèle de marée. Il est d’ailleurs intéressant de souli-
gner que c’est suite aux naufrages de l’Erika et du
Prestige que l’Europe a pris conscience de l’impor-
tance du littoral et a recommandé le 30 mai 2002 aux
états membres de procéder à un inventaire détaillé
du littoral. Cette recommandation européenne a été
déclinée au niveau national par le CIMER : “le SHOM
et l’IGN doivent s’associer afin d’étudier la manière de
produire le Référentiel Géographique du Littoral” en
2003, puis confirmée par le CIADT en 2004. C’est ainsi
que le projet Litto3D a commencé en 2004. Ce projet
est devenu un programme de production en 2008.
■ Pour en savoir plus :
Gilles Martinoty, IGN – MODSP, 2-4 av. Pasteur
94165 SAINT-MANDE Cedex
Tél. : (33) 1 43 98 83 45
Fax : (33) 1 43 98 85 81
Mail : [email protected]
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