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Avant de présenter le sujet principal de mon propos, voici un article paru le 01 05 1864, quelques mois avant la mort de Jakob Lorber survenue le24 08 1864, dans l’hebdomadaire local « Tagespost » de Graz. C’est une glose populaire intitulée « Histoire des visionnaires d’esprits de Graz » dans lequel on se moque de Jacob Lorber, article qu’il me parait important de garder à l’esprit: « Récemment, nous avons attiré l'attention sur les activités discrètes, dangereuses au plus haut point pour la raison des personnes concernées, de ces mystiques de Graz et sommes depuis lors en possession de données plus exactes sur cette ‘communauté discrète'. Elle se divise en deux sortes des membres, les dupés et les dupants. Pour la première (sorte), c'est un besoin d'être trompé, pour la dernière (sorte) c’est un distraction/amusement de tromper. Le ‘prophète des tombes ' (c.-à-d. Lorber, A.F.), en se vantant dans le domaine des apparitions d'esprits et en somme du surnaturel, a porté ça à une telle perfection qu'il croit lui-même à ses mensonges. Il reçoit régulièrement de l'au-delà des dépêches télégraphiques qui sont très incompréhensibles, particulièrement quand l' ‘esprit du vin’ fait miroiter des visions au destinataire. » (C. D. : Tel que cet article est rédigé, on peut penser qu’il y avait peut-être d’autres « visionnaires d’esprits » à Graz en plus de Lorber, mais il se peut aussi que le « ces mystiques » désigne tout simplement l’ensemble du groupe de Lorber) « Wir haben auf das stille, höchsten für den Verstand der Betreffenden gefährliche Treiben dieser Mystiker

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Et la réaction de Leitner à cet article.

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Page 1: Léon Favre de Clavairoz consul à Trieste sur Jakob Lorber et Gottfried Mayerhofer dans Psychique Studien en avril 1878

Avant de présenter le sujet principal de mon propos, voici un article paru le 01 05 1864, quelques mois avant la mort de Jakob Lorber survenue le24 08 1864, dans l’hebdomadaire local « Tagespost » de Graz. C’est une glose populaire intitulée « Histoire des visionnaires d’esprits de Graz » dans lequel on se moque de Jacob Lorber, article qu’il me parait important de garder à l’esprit:

« Récemment, nous avons attiré l'attention sur les activités discrètes, dangereuses au plus haut point pour la raison des personnes concernées, de ces mystiques de Graz et sommes depuis lors en possession de données plus exactes sur cette ‘communauté discrète'. Elle se divise en deux sortes des membres, les dupés et les dupants. Pour la première (sorte), c'est un besoin d'être trompé, pour la dernière (sorte) c’est un distraction/amusement de tromper. Le ‘prophète des tombes ' (c.-à-d. Lorber, A.F.), en se vantant dans le domaine des apparitions d'esprits et en somme du surnaturel, a porté ça à une telle perfection qu'il croit lui-même à ses mensonges. Il reçoit régulièrement de l'au-delà des dépêches télégraphiques qui sont très incompréhensibles, particulièrement quand l' ‘esprit du vin’ fait miroiter des visions au destinataire. »

(C. D. : Tel que cet article est rédigé, on peut penser qu’il y avait peut-être d’autres « visionnaires d’esprits » à Graz en plus de Lorber, mais il se peut aussi que le « ces mystiques » désigne tout simplement l’ensemble du groupe de Lorber)

« Wir haben auf das stille, höchsten für den Verstand der Betreffenden gefährliche Treiben dieser Mystiker von Graz kürzlich aufmerksam gemacht und sind seither in den Besitz genauer Daten über diese ‚stille Gemeinde‘ gekommen. Sie zerfällt in zwei Sorten von Mitglieder, in Dupirte und Dupirende. Den ersteren ist es ein Bedürfnis, getäuscht zu werden, den letzteren macht es Vergnügen, zu täuschen. Der ‚Grabenprophet‘ (d. h. Lorber, A.F.) hat es im Aufschneiden auf dem Gebiete der Geistererscheinungen und überhaupt des übernatürlichen zu einer solchen Vollkommenheit gebracht, dass er seine Lügen selbst glaubt. Er empfängt regelmäßig telegraphische Depeschen aus dem Jenseits, die besonders dann sehr unverständlich sind, wenn dem Adressaten der ‚Geist des Weines ‚Visionen vorgaukelt‘. »

(vorgaukeln = ?; gaukeln = faire des tours de passe-passe, de presdigitation ; gaukelhalft = trompeur, fantasmagorique)

(J’ai trouvé cette citation du journal dans le livre édité par Matthias Pöhlmann « Ich habe euch noch viel zu sagen … » de l’Evangelische Zentralstelle für Weltanschauungsfragen, c. a. d. le service central de l’église évangélique allemande spécialisé dans les mouvements spéciaux et sectes, dans un article signé Andreas Fincke, page 34. Je remarque au passage que dans ce livre Andreas Fincke dit que le Dr Zimpel est décédé en 1855, ce qui bien sûr est une erreur de sa part).

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Je vais procéder maintenant de manière chronologique. Parait d’abord en janvier 1877, dans « Psychische Studien » (un journal pro-spiritisme), page 43 et 44, dans une série de « courtes notices », un article concernant les écrits de Jakob Lorber, sans que le nom de celui-ci ne soit mentionné :

d) De monsieur Bruno Pohl à Dresde, nous est parvenu récemment un livre curieux par son origine soi-disant étrange, de 626 pages, imprimé serré en petits caractères allemands, qui est intitulé : - "L'Evangile de Saint Jean du ‘Grand Temps des Temps’, comment une telle chose a été révélé nouvellement par le Seigneur Lui-même et a été dicté, dévoilé dans la plume, spirituellement parlant, du 2 aout 1851 jusque près du 24 aout 1864, date de sa mort corporelle, à celui des élus L’aimant et Lui étant fidèle par dessus tout, et en conséquence - au sens purement apostolique, après l’appel entendu/perçu en son fort intérieur le 8 décembre 1869 (cette date concerne probablement Busch) et la décision en résultant de fait - édité pour toute l’humanité présente et à venir par Johannes Busch. I. tome. (Dresde, dans l’imprimerie personnelle de l’éditeur, 1871). C'est, d’après le célèbre visionnaire suédois Swedenborg, un essai d’explication dudit Evangile, un évangile dans l'évangile, dont il existerait encore six tomes tout aussi volumineux! L’auteur a raconté à l’éditeur Busch dans une lettre du 6 février 1858, à propos de l’origine de son œuvre, ceci : « Au sujet de la Parole intérieure et de la façon dont on la perçoit, je ne peux rien dire d’autre, venant de moi-même, que la Parole très sainte du Seigneur, je l'entends tout près du cœur comme une pensée suprêmement claire, limpide et pure, comme une parole prononcée. Nul, bien qu'il me soit proche, ne peut entendre quelque chose d'une quelconque voix. Mais, pour moi, cette voix de grâce résonne plus distinctement et plus précisément que n'importe quel son, même fort, sorti d'une bouche matérielle. » - De l’avant propos nous n’apprenons malheureusement rien de plus sur l’auteur, mais de la couverture (chez L. Mosche à Meissen) (nous apprenons) qu’il y a encore 13 autres écrits de la même source de vérité, parmi lesquels nous voulons mentionner comme peut-être tentants à l'achat pour certains de nos lecteurs, à titre de curiosité : 1) Révélations extraordinaires sur Saturne. 2) La même chose sur la Terre. 5) De la Parole éternelle, la preuve irréfutable de l'immortalité de l'âme et du revoir dans l'au-delà, avec annexe. 8) Révélations extraordinaires sur notre Soleil naturel. 12) Parole éclairante sur les tables tournantes se manifestant spirituellement, les coups frappés et écritures et 13) Le Soleil spirituel etc. Nous avons ici évidemment devant nous une énigme psychologique, pour la résolution de laquelle, la prise de connaissance de ces livres, mêlant aussi bien beaucoup de vérités que d’inepties, pourrait être recommandée à chaque explorateur de la vie d'âme.

d) Durch Herrn Bruno Pohl in Dresden ging uns jüngst ein durch seine angeblich seltsame Entstehung merkwürdiges Buch von 626 Seiten, in kleinen deutschen Lettern eng gedrückt, zu, welches betitelt ist: - „Das Evangelium St. Johanni’s aus der ‚grossen Zeit der Zeit‘, wie Solches vom Herrn Selbst dem Ihn

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über Alles getreuest liebenden Erwählten in der Zeit vom 2. August 1851 bis nahe zu Dessen am 24. August 1864 erfolgtem Leibestode neu kundgegeben und geistig entsprechendst enthüllt in die Feder dictirt worden ist, und demnach – rein apostolischen Sinnes, nach am 8. December 1869 aus innerst vernommenem Beruf thatsächlich erfolgtem Beschluss – für die gesammte Menschheit der Jetztzeit und Zukunft herausgegeben von Johannes Busch. Erster Band. (Dresden, im Selbstverlage des Herausgebers, 1871). Es ist eine nach dem berühmten Schwedischen Seher Swedenborg versuchte Erklärung des genannten Evangeliums, ein Evangelium im Evangelium, von welchem noch sechs gleich grosse Bände existiren sollen! Der Verfasser berichtet an den Herausgeber Busch am 6. Februar 1858 brieflich über die Entstehung seiner Werke folgendes: - „Bezüglich des inneren Wortes, wie man dasselbe vernimmt, kann ich als von mir selbst sprechend wenig oder nicht viel mehr sagen, als nur, dass ich des Herrn heiliges Wort stets in der Gegend des Herzens wie einen höchst klar ausgesprochenen Gedanken licht und rein wie ausgesprochene Worte vernehme. Niemand mir noch so nahe stehend kann etwas von irgendeiner Stimme vernehmen; für mich erklingt diese Gedankenstimme aber dennoch heller, denn jeder noch so laute materielle Ton. Nun, das ist aber auch schon Alles, was ich Ihnen aus meiner Erfahrung sagen kann.“ – Aus dem Vorworte erfahren wir leider nichts Näheres über den Verfasser, auf dem Umschlage aber sind (bei L. Mosche in Meissen) noch 13 andere Schriften aus gleicher Wahrheitsquelle zu haben, unter welchen wir als für manche unserer Leser, vielleicht der Curiosität halber zum Ankaufe verlockend, nennen wollen: 1) Ausserordentliche Eröffnungen über den Saturn. 2) Desgleichen über die Erde. 5) Des ewigen Wortes unumstösslicher Erweis der Unsterblichkeit der Seele des Menschen und vom Wiedersehen im grossem Jenseits, nebst Anhang. 8) Ausserordentliche Eröffnungen über unsere natürliche Sonne. 12) Lichtwort über das geistig erscheinende Tischrücken, Tischklopfen und schreiben und 13) Die geistige Sonne etc. Wir haben hier offenbar ein psychologisches Räthsel vor uns, zu dessen Entwirrung die Kenntnissnahme dieser mit ebenso vielen Wahrheiten als Ungereimtheiten verquickten Bücher sich jedem Erforscher des Seelenlebens empfehlen dürfte.

Busch était un exalté, pour compléter la description du personnage, voici tiré de la biographie de Lorber faite par Leitner :

«  Busch vint alors à Graz pour faire la connaissance personnelle de Lorber. Il croyait déjà à l'authenticité de ses écrits, pour en avoir entendu parler et pour les avoir lus. Et quand il arriva à Graz, il s'informa du lieu de la demeure de Lorber; et là, déjà devant la porte de Lorber, il se mit à genoux et resta là à prier et à soupirer. … comme les soupirs semblaient ne pas vouloir finir, il (C. D. : Lorber) ouvrit la porte, … il resta stupéfait en voyant une personne qu'il ne connaissait pas, se tenir agenouillée devant sa porte en poussant des soupirs. Il l'interpella en disant: “Que veut dire cela? Levez-vous et dites-moi pourquoi vous faites ainsi et quel est le

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motif de votre venue ?” Alors Busch demanda: “Est- ce vous le saint prophète qui écrit tant de belles choses ?” »

Et encore tiré de « Das Wort » No 28 de 1958, une lettre datée du 01 05 1854 envoyée par Busch à Lorber:

« Le plus digne d’être cher par la grâce du Seigneur! (…) que j’ai écrit depuis des mois déjà plusieurs fois à monsieur le Dr. Zimpel, à d’autres et finalement déjà deux fois à monsieur Bach à Stuttgart, pour recevoir d’eux ou par leur entremise une liste de toutes les œuvres manuscrites par vous, et (…) et les manuscrits pour un court temps pour les parcourir/lire; (…) parce que monsieur le lieutenant-chef Bach ayant ceux-ci dans les mains ‘sous le sceau’ (…) pourrait me les expédier seulement après avoir fourni une autorisation écrite par de la propre main de Lorber ».

« Liebwertester durch die Gnade des Herrn ! (…) daß ich seit Monaten schon mehrmals an den Herrn Dr. Zimpel, an andere und zuletzt bereits zum zweiten Male an Herrn Bach in Stuttgart geschrieben habe, um von ihnen oder durch deren Vermittlung ein Verzeichnis sämtlicher durch Sie niedergeschriebener Schriften, und (…) Manuskripe auf kurze Zeit zum Durchlesen zu erhalten; (…) weil Herr Oberleutenant Bach die ‚unter Siegel‘ in Händen habenden Manuskripte (…) nur nach ‚Beibringung einer von Lorber eigenhändig geschriebenen Autorisation? An mich ausliefern könnte ».

Lorber dût donner l’autorisation, car Busch lui écrit le 15 janvier 1855:

« J’ai bien pris connaissance (par la lecture) de maints écrits précieux, sans doute jusqu’ici peut-être spirituellement les meilleurs. »

« Wohl hab‘ ich manch‘ werte, ja bisher vielleicht geistig beste Schriften kennengelernt. »

Pour la petite histoire, cet officier supérieur Bach est probablement Charles Philippe Henri Bach, fils adultérin de Jérôme Bonaparte (marié à Catherine de Wurtemberg), frère cadet de Napoléon, et un temps roi de Westphalie. Ce Bach entra à l’académie militaire de Ludwigsburg, en même temps que ses demi-frères légitimes, et fut donc officier. Par la suite il fut semble-t-il directeur du bureau de topographie-cartologie du Land et l’auteur de nombreuses cartes éditées chez Schweizerbart à Stuttgart, où Zimpel faisait aussi éditer ses écrits et ses cartes, dont celle de Jérusalem en 1853 à laquelle Bach travailla aussi. On comprend bien que les écrits de Lorber étaient en sécurité chez Bach hors de porté de la police. Mais cela ne fait que souligner les liens étroits de Lorber avec le Dr. Zimpel adepte de John Wroe.

Busch fait imprimer dès 1855 des écrits de Lorber à Meissen, puis à Dresde, mais ne les publie pas jusqu’en 1877 ; toujours le souci de discrétion. Ces écrits circulaient donc jusqu’alors seulement en privé. Ce sont ces mêmes écrits, les sept gros tomes constituants la « Bible » qui circulaient dans les années 1880, dans la secte « Theographischer Bund in Christo » ou « Fraternité Théographique dans le Christ » de Thiendorf, de la circonscription de Grossenhain. Les adeptes provenaient principalement de Chemnitz

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(ou de Reichenbrand banlieue de Chemnitz) et ils faisaient du prosélytisme à Oelnitz. Dans cette secte le gourou était une madame Ulbricht, élève de Valeska Töpfer. Valeska Töpfer, qui avait en sa possession « l’Enfance de Jésus » et sa sœur Reuther s’y produisaient aussi. Leur frère Napoleon Auguste Bartholowski officiait à Reichenbrand où il avait fondé le « Psychographen-Verein zum Bruderbund » ou « Psychographe-Association pour la Fraternité » était le pivot de l’ensemble, le tout étant la survivance du groupe de Karl Gottlob Voigt arrêté en 1856 pour atteinte à la religion, à la royauté (tendances St Simoniennes donc révolutionnaires pour l’époque), et inceste … et pratique du psychographe. Un certain nombre d’adeptes du groupe vivaient à Lugau.

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Parait ensuite dans Psychische Studien d’avril 1878, un article intitulé « Unbekannte Medien » c. a. d. « médiums inconnus » signé par Léon Favre-Clavairoz, consul de France à Trieste de 1871 à 1877 (1877 est la date à laquelle Favre-Clavairoz prend sa retraite, il décèdera en 1881 à Paris). Les pages 158-160 concernent Lorber et les pages 160-161 Mayerhofer:

2) Jacob Lorber. (dans tout l’article orthographié Lorbeer)

Au début du siècle, dans le voisinage de Marburg, Jacob Lorber est né enfant de parents pauvres. Déjà orphelin en son jeune âge, il faillit être tué par un incendie qui a consumé le seul héritage de son défunt père, une petite maison.

Accueilli par des voisins aimables, il a échappé à la misère grâce à leur charité. On le nourrit et l’habilla, et on l'envoya à l'école; mais l'écriture et la lecture lui était antipathique. C’était à la musique à laquelle il a utilisé toutes ses forces, il a commencé à jouer du violon assez bien. Un jour où il marchait à travers le champ, il vit une silhouette venir vers lui, dans lequel il reconnu un ami d'enfance à l'enterrement duquel il avait assisté deux ans auparavant. Il voulait s'enfuir, parce que sa crainte était grande - mais son ami l'arrêta et lui demanda de le rencontrer sur une montagne voisine le jour suivant au matin. Il ne manqua pas de le faire, et se trouva là vraiment, fidèle à sa promesse, son ami, qui lui conseilla de poursuivre les études musicales. Puis, il lui annonça qu'il allait plus tard recevoir, dans l'âme, les commandements/ordres de Dieu lui-même, lesquels il devrait mettre par écrit.

Lorber s’installa plus tard à Graz et n'a pas vu l'apparition de nouveau.

Beaucoup d’années passèrent. Lorber était devenu compétant dans son art, mais s’adonnait malheureusement, à l'ivrognerie. Mais l'état de son esprit en résultant, méprisable pour lui, le rendait seulement plus clairvoyant (réceptif) encore. Au cours de la période de son absence d'esprit, il a commencé à écrire médiumnique. C'était en 1840. Il est probablement le premier médium d’écriture de l'histoire du spiritisme ; car personne ne croyait en son temps au

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développement (du spiritisme) dont Lorber a été le précurseur. Il a écrit de cette manière plusieurs volumes, dont un certain nombre ont été traduits en italien. Voici les titres de ses œuvres :

Histoire de la Création spirituelle et matérielle. (Ecrit en allemand et traduit en italien)

L’Enfance de Jésus. (Idem)

Enseignement sur l’amour éternel et le savoir éternel. (Non publié)

Description spirituelle et matérielle et explication de la Terre. (Publié et traduit)

Description spirituelle et matérielle de la Lune; avec un appendice sur le fluide magnétique. (Publié)

Description spirituelle et matérielle de Saturne.

Explication spirituelle et matérielle du Soleil.

Correspondance entre Jésus et Abgar, roi d’Edesse.

Une lettre perdue et retrouvée de St. Paul.

Explications de l’Evangile de Jean. (Presque jusqu’à la moitié de l’Evangile.)

Un grand nombre d’informations qui expliquent différents phénomènes naturels.

Il n’y a besoin d'aucune assurance/affirmation particulière, que tous ces écrits dépassaient de loin les capacités intellectuelles de Lorber. Je ne sais pas si ce précurseur des médiums d’écriture écrivait appréhendant mécaniquement, ou de l'intérieur – mais la majorité des questions traitées et mises par lui, la hauteur des problèmes lesquels il expliquait, l’ensemble de ces travaux importants authentifient sûrement l'intervention d'une plus haute intelligence que celle de ce pauvre râcleur de violon (violoneux) qui vivotait sa vie aux niveaux inférieurs de l'art, et cherchait à oublier sa misère dans l'ivrognerie continuelle

Lorber décéda avant d’avoir atteint un grand âge. *)

(Constance Descartes: Bierfiedler ou 'beer fiddler' en anglais: A somewhat contemptuous term used in Bach's time for a violinist or other instrumentalist without a permanent position, a mildly contemptuous term for someone who plays music in the streets, and in bars … Un terme méprisant utilisé du temps de Bach pour un violoniste ou autre instrumentaliste sans poste permanent, qu’on pourrait traduire en français par violoneux de lieux de consommation de bière.)

3° Gottfried von Mayerhofer.

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Le Dr. Weidele était en 1862 premier chirurgien à l’hôpital militaire de Trieste. Il avait un fils de huit à 10 ans lequel tomba soudainement gravement malade et mourut dans l’espace de quelques heures. Tout à fait dans le désespoir le Dr. Weidele se précipita hors de sa maison pour prendre un peu l'air dans sa douleur. A peine à l’air libre, il rencontra l'un de ses amis qui lui remit une lettre dans sa main et lui dit : « J’arrive juste de Graz et je voyage vers Venise – un de mes amis, Giacomo Lorber, m’a demandé de Te donner cette lettre. » Monsieur Weidele (dans la biographie de Lorber ce nom est orthographié Waidele) ne connaissait pas du tout Lorber ; il a ouvert l'enveloppe et lut avec étonnement plusieurs conseils qui donnait Lorber - apparemment d’après la volonté de Dieu - et dans laquelle il lui annonçait en même temps qu'il allait perdre un enfant chéri. Tout à fait hors de lui Weidele courut vers son ami Mayerhofer, pour l'informer de cet événement extraordinaire.

Qui était cet ami? Gottfried v. Mayerhofer, né en 1807 à Munich, était le fils de Martin v. Mayerhofer, lieutenant-général de l'artillerie bavaroise. Entré à l'âge de 12 ans dans l'école militaire de Munich, il était en 1828 sous-lieutenant. En 1830 il était lieutenant, et en 1833 lieutenant-chef et adjudant du général Heydecke, avec lequel il était en même temps dans les services grecs. En 1835 capitaine, il devint six mois plus tard major-général et Major du personnel. Sa Carrière militaire promettait un brillant avenir. Mais elle s’interrompit avant l'heure. Un mariage qu'il conclut avec une Grecque d’une beauté extraordinaire, le détermina à donner sa démission. Il a reçu le titre: Major à la suite. Mayerhofer possédait une figure noble, qui incluait une grande âme.

Au milieu d'ainsi beaucoup de destins de l'humanité, alors, comme les nations vendaient leur gloire verscherzten (?) et lui-même dans l'abaissement lequel pesait sur toute la période temporaire, cela a à rencontrer quelque chose de bienfaisant, aux âmes nobles, aux cœurs chauds, à intelligences extrêmement douées. Mayerhofer possédait tous ces dons. Il parlait cinq langues, était un excellant astronome, un peintre de paysages habile, un chimiste considérable. Aucune science ne lui était étrangère, et les études du magnétisme l'avaient mis dans l'état/situation de pouvoir prendre/ajouter tous les germes de cette nouvelle science en lui-même.

Il écouta Weidele avec intérêt; se renseigna sur Lorber, ses travaux et ses manuscrits. Il se procura avec facilité ce qui avait été publié, - plus difficilement le restant; il faisait des copies et était ravi par la lecture. Huit ans plus tard, il devint lui-même médium d'écriture, et il est remarquable que les personnes qui ont lu les écrits de Lorber et les manuscrits de Mayerhofer assurent à l'unanimité, que ce serait chez les deux la même inspiration tout comme le même style et également une conception semblable. Une grande quantité de ses

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communications est traduite en italien, mais rien de ses écrits n'est publié. On leur accorde une grande portée.

Mayerhofer n'hésita pas à prendre la tête d'une quantité d'adeptes qui s'occupaient à fond du spiritualisme. Tous avaient une grande vénération pour celui-ci. Il était un prédisant l'avenir (C. D. : il avait le don de prédiction). Il distinguait les esprits qui s'introduisent dans notre vie, et son pouvoir sur des esprits allait jusqu'ici qu'il pouvait faire inoffensives les influences destructives des esprits bas qui se présentent souvent à nous. J'ai été moi-même plusieurs fois témoin de son pouvoir sur de mauvais esprits. En outre, il possédait une capacité que je n’ai jamais trouvée chez d’autres personnes, - il voyait le visage des gens avec qui il parlait se transformer et pouvait reconnaître les passions cachées par lesquelles ils étaient mus intérieurement. Avec cela les traits gardaient leur ressemblance originelle, mais l'expression ( ?) de l'esprit exprimait fidèlement les sentiments par lesquels la personne, avec laquelle il parlait, était conduite. Mayerhofer a obtenu médiumniquement une grande quantité de guérisons. Sa force magnétique était admirable et regrettée de tous ceux qui le connaissaient.

Nous espérons pouvoir connaitre à l’occasion des médiums encore inconnus de cette sorte.

2) Jacob Lorber. (dans tout l’article orthographié Lorbeer)

Im Anfang dieses Jahrhunderts, in der Umgebung von Marburg, wurde Jacob Lorber als ein Kind armer Eltern geboren. Schon in früher Jugend Waise, wäre er beinahe durch eine Feuersbrunst umgekommen, welche das einzige Erbtheil seines verstorbenen Vaters, ein kleines Haus, verzehrte.

Von gutmüthigen Nachbarn aufgenommen, entging er dem Elend durch deren Wohlthätigkeit. Man nährte und kleidete ihn, und schickte ihn zur Schule; aber Schreiben und Lesen war ihm antipathisch. Es war die Musik, auf die er alle seine Kräfte verwendete; er fing an, leidlich die Violine zu spielen. Als er eines Tages durchs Feld ging, sah er eine Gestalt auf sich zukommen, in der er einen Jugendbekannte erkannte, desses Leichenbegängniss er vor 2 Jahren beigewohnt hatte. Er wollte entfliehen, denn seine Angst war gross, - aber sein Freund hielt ihn zurück

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Léon Favre-Clavairoz: Unbekannte Medien. 159

und bat ihn, am folgenden Tage des Morgens ihn auf einem benachbarten Berge zu treffen. Er verfehlte nicht, diess zu thun, und fand sich dort wirklich, seinem

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Versprechen treu, seinen Freund, der ihm den Rath gab, die musikalischen Studien fortzusetzen. Dann verkündete er ihm, dass er später, im Innern seiner Seele, Gebote von Gott selbst erhalten werde, welche er niederschreiben müsse.

Lorber liess sich später in Graz nieder und sah die Erscheinung nicht wieder.

Viele Jahre vergingen. Lorber war in seiner Kunst tüchtig geworden, aber hatte sich leider der Trunksucht ergeben. Doch der hieraus für ihn entstehende verächtliche Zustand seines Geistes machte ihn nur noch hellsehender. Während der Zeit seiner Geistesabwesenheit fing er an, mediumistisch zu schreiben. Es war im Jahre 1840. Wahrscheinlich ist er das erste Schreibmedium in der Geschichte des Spiritualismus; denn Niemand glaubte zu seiner Zeit an die Entwickelung, von der Lorber einer der Vorläufer war. Er schrieb auf diese Art mehrere Bände, von denen eine gewisse Anzahl in’s Italienische übersetzt wurde. Hier sind die Titel seiner Werke:

Geschichte der geistigen und materiellen Schöpfung.

(Deutsch geschrieben und in’s Italienische übersetzt.)

Die Kindheit Jesu. (Ebenso.)

Belehrung über die ewige Liebe und die ewige Weisheit. (Veröffentlicht.)

Spirituelle und materielle Beschreibung und Erklärung der Erde. (Veröffentlicht und übersetzt.)

Die drei von Jesu im Tempel verlebten Tage. (Veröffentlicht und übersetzt.)

Geistige und materielle Beschreibung des Mondes; mit einer Abhandlung über magnetisches Fluidum. (Veröffentlicht.)

Geistige und materielle Beschreibung des Saturn. Geistige und materielle Erklärung der Sonne. Correspondenz zwischen Jesus und Abgar, König von Edessa. Ein verloren gegangener Brief von St. Paulus. Erklärung des Evangelium Johannes. (Beinahe bis zur Häfte des Evangelium.) Eine grosse Anzahl Mittheilungen, welches verschiedene Naturphänomene erklären.

Es bedarf wohl keiner besondern Versicherung, dass alle diese Schriften Lorber’s geistige Fähigkeiten weit überragten. Ich weiss nicht, ob dieser Vorläufer der Schreibmediem mechanisch, oder innerlich auffassend schrieb –

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160 Psychische Studien. V. Jahrg. 4. Heft. (April 1878.)

aber die Mehrzahl der von ihm gestellten und behandelten Fragen, die Höhe der Probleme, welche er erklärte, das Ganze dieser wichtigen Arbeiten beurkunden sicher das Eingreifen einer höheren Intelligenz, als die dieses armen Bierfiedlers, der sein Leben fristete auf den unteren Stufen der Kunst, und der in fortwährender Trunksucht sein Elend zu vergessen suchte.

Lorber starb, bevor er ein höheres Alter erreicht hatte. *)

3) Gottfried von Mayerhofer.

Der Dr. Weidele war 1862 erster Chirurg am Militair-hospital zu Triest. Er besass einen acht-bis zehnjährigen Sohn, welcher plötzlich schwer erkrankte und binnen wenigen Stunden starb. Ganz in Verzweiflung stürzte Dr. Waidele aus seinem Haus, um in seinem Schmerz etwas Luft zu schöpfen. Kaum im Freien, begegnete er einem seiner Freunde der ihm einen Brief in die Hand gab und ihm sagte: „Ich komme eben von Graz und reise nach Venedig – einer meiner Freunde, Giacomo Lorber, hat mich beauftragt, Dir diesen Brief zu geben.“ Herr Weidele kannte Lorber gar nicht; er öffneten das Couvert und las mit Erstaunen mehrere Rathschläge, die Lorber ihm – angeblich nach dem Willen Gottes – gab und in denen er ihm zugleich ankündigte, er werde ein geliebtes Kind verlieren. Ganz ausser sich lief Weidele zu seinem Freund Mayerhofer, um ihn diess ausserordentliche Ereigniss mitzutheilen.

Wer war dieser Freund? Gottfried v. Mayerhofer, geboren 1807 zu München, war der Sohn von Martin v. Mayerhofer, Generallieutenant der bairischen Artillerie. Im Alter von 12 Jahren in die Münchener Militärschule eingetreten, war er 1828 Unterlieutenant. Im Jahre 1830 war er Lieutenant und 1833 Oberlieutenant und Adjutant des General Heydecke, mit dem er zugleich in griechische Dienste ging. 1835 Kapitän, wurde er 6 Monate später Generalmajor und Stabsmajor. Seine militärische Carrière versprach eine glänzende Zukunft. Aber sie brach vor der Zeit ab. Eine Heirath, die er mit einer Griechin von ausnehmender Schönheit einging, bestimmte ihn, seinen Abschied zu verlangen. Er erhielt ihn mit dem Titel: Major à la suite. Mayerhofer besass eine edle Gestalt, die eine grosse Seele einschloss.

Inmitten so vieler Schicksale der Menschheit, damals als die Nationen ihren Ruhm verscherzten und sich in die Erniedrigung begaben, welche auf einer ganzen Zeitperiode

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*) Wir haben über dieses Medium bereits berichtet sub d) unserer kurzen Notizen im Januar (Heft 1877, S. 43 ff. – Die Red.

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Léon Favre-Clavairoz: Unbekannte Medien. 161

lastete, hat es etwas Wohlthuendes, edlen Seelen, warmen Herzen, hochbegabten Intelligenzen zu begegnen. Mayerhofer besass alle diese Gaben. Er sprach fünf Sprachen, war ausgezeichneter Astronom, tüchtiger Landschaftsmaler, bedeutender Chemiker. Keine Wissenschaft war ihm fremd, und das Studium des Magnetismus hatte ihn in Stand gesetzt, alle Keime dieser neuen Wissenschaft in sich aufnehmen zu können.

Er hörte Weidele mit Interesse an; unterrichtete sich über Lorber, seine Arbeiten und seine Manuscripte. Er verschaffte sich mit Leichtigkeit das, was veröffentlicht war, - schwerer das Uebrige; er machte Copien und war entzückt von der Lectüre. Acht Jahre später wurde er selbst Schreibmedium, und es ist bemerkenswerth, dass die Personen, welche Lorber’s Schriften und die Manuscripte Mayerhofer‘s gelesen haben, einstimmig versichern, es sei in beiden dieselbe Inspiration, sowie ähnlicher Styl und ebenso ähnliche Auffassung. Eine grosse Anzahl seiner Mittheilungen ist in das Italienische übersetzt, aber es ist nichts von seinen Schriften veröffentlicht. Man legt ihnen eine grosse Tragweite bei.

Mayerhofer zögerte nicht, das Haupt einer Anzahl von Adepten zu werden, die sich mit dem Spiritualismus eingehend beschäftigten. Alle hatten für ihn grosse Verehrung. Er war ein Hellsehender. Er unterschied die Geister, welche sich in unser Leben eindrängen, und seine Macht über Geister ging so weit, dass er die verderblichen Einflüsse niederer Geister, die sich oft an uns drängen, unschädlich machen konnte. Ich selbst bin mehrmals Zeuge seiner Macht über böse Geister gewesen. Ausserdem besass er eine Fähigkeit, welche ich nie bei andern Personen je gefunden, - er sah das Gesicht der Menschen, mit denen er redete, sich verwandeln und konnte die verborgenen Leiden-schaften, von denen sie innerlich bewegt waren, erkennen. Die Züge behielten dabei ihre ursprüngliche Aehnlichkeit, aber der Ausdruck des Geistes gab treu die Gefühle, von denen die Person erregt war, mit der er redete. Mayerhofer hat mediumistisch eine grosse Anzahl Heilungen erzielt. Seine magnetische Kraft war bewundernswürdig und beklagt von Allen, die ihn kannte.

Wir offen, diese Reihe von noch unbekannten Medien gelegentlich fortsetzen zu können.

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Je voudrais faire deux sortes de remarques, l’une à propos de ce qui est dit de Lorber, l’autre de ce qui est dit de Mayerhofer.

Au sujet de Lorber, le soupçon d’ivrognerie est évoqué deux fois (dans Psychische Studien et dans l’article de journal que j’ai cité au début). Mettons de côté la cause du décès de lorber par cirrhose du foie au sujet de laquelle les adeptes de Lorber glissent discrètement la précision suivante : elle peut provenir d’autres raisons que l’alcoolisme. Léon Favre-Claraivoz, lui aussi spirite, a de toute évidence fréquenté longuement le groupe. Ce qu’il relate sont des propos qu’il y a entendus, des propos dans le genre de ceux qu’on tient en privé, entre soi. On notera aussi le pathos et l’affabulation au sujet de la jeunesse de Lorber. Cela ressemble à de la démagogie et de la mythification-mystification, elle pouvait bien être volontaire de la part du groupe pour émouvoir les recrues potentielles. Qu’est-ce-qui est le plus proche de la vérité, ce qui se disait dans le groupe quand on était entre soi où la version officielle bien lisse proposée par le biographe, qui a lui-même écrit ce que son ami Lorber lui dictait, en faisait des copies et était un convaincu des capacités spéciales de Lorber?

A propos de Mayerhofer, il ressort des propos de Favre-Clavairoz que celui-ci était plus proche d’un guérisseur-magnétiseur-spirite, gourou d’un groupe, que d’un pieux et discret personnage.

C’est suite à cet article de Favre-Clavairoz que Karl Gottfried Gottfried von Leitner prend la défense de son ami Jacob Lorber, et entreprend sa biographie, biographie à prendre avec précaution bien évidement. Par exemple il cherchera à nier les pratiques d’écriture automatique de Lorber, passera sous silence l’existence de la fille naturelle de Lorber, et ne dit mot sur les pratiques ouvertement spirites de tout le groupe ; pratiques très clairement décrites ici par Favre-Clavairoz et flagrantes aussi dans « Tischrücken, Klopfen und Schreiben ».

Le principal intérêt de l’intervention de Leitner est de procurer ici enfin avec exactitude les éditeurs et les dates d’impressions des textes de Lorber, textes imprimés principalement par Johannes Busch (avec l’aide financière de Mayerhofer, du vétérinaire Schöbel et peut-être aussi de Zimpel), et qui circulaient alors uniquement en privé, sous le manteau, depuis la saisie en 1852 des premiers ouvrages.

Certains titres ne me disent rien du tout :Les 12 heures, Indications du SEIGNEUR LUI-MEME sur son retour, Parole de la Parole d’en haut, auraient-

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ils été volontairement écartés, évaporés dans la nature, en quelque sorte censurés ?

J’ai fait un récapitulatif, on remarque que plusieurs ouvrages ont été édités très tôt en Saxe (patrie du spiritisme) :

1) Le Grand Temps des Temps (en vers) en 1848 à Graz

2) Corr. de Jesus avec Abgarus en 1851 à Heilbron (Wurtemberg)

2) Corr. de Jesus avec Abgarus en 1851 chez J. U. Landherr à Leipzig (Saxe)

3) Lettre de Paul à … de Laodicea en 1851 à Heilbron (Wurtemberg)

3) Lettre de Paul à … de Laodicea en 1851 chez J. U. Landherr à Leipzig

4) La Lune en 1852 par Zimpel chez Sweizebert à Stuttgart (Wurtemberg)

5) La Mais. de Dieu en 1862 par Zimpel chez Sweizerbart à Stuttgart

6) L’enfance de Jésus en 1852 sponsorisé par Zimpel chez Sweizerbart Stuttgart

7) Saturne en1855 par J. Busch en commandite chez Mosche à Meissen (Saxe)

8) … en 1856 par Johannes Busch en commandite chez Mosche à Meissen

9) La Terre en 1856 par la maison d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

10) Les 3 jours de Jésus au temple, 1862 par la mais. d’éd. de Busch à Dresde

11) en 1861 en commandite chez Mosche à Meissen (le commanditaire n’est pas nommé)

12) en 1863 en commandite chez Mosche à Meissen (le commanditaire n’est pas nommé)

ce que dessus donc du vivant de Lorber.

13) Les 12 heures en 1864 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

14) La Mouche en 1864 par la mais d’édition de Mediotti à Trieste

15) Le Soleil Naturel en 1864 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

16) Le Retour du Seigneur en 1866 par Busch en commandite à Meissen (Saxe)

17) Tables tournantes en 1869 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

18) Le Soleil Spirituel II et III en 1870 par la mais d’édition de Busch à Dresde

19) Psaumes et poèmes en 1870 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

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20) GEJ1 en 1871 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ2 en 1871 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ3 en 1873 par la mais d’édition. de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ4 en 1874 par la mais d’édition. de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ5 en 1874 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ6 en 1876 par la mais d’édition. de Busch à Dresde (Saxe)

GEJ7 en 1876 par la mais d’édition de Busch à Dresde (Saxe)

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(Leitner proteste sur les insinuations d’ivrognerie de Favre-Clavairoz puis présente l’ébauche de sa biographie de Jakob Lorber rectifiant les erreurs sur l’enfance de Lorber et enfin donne la liste des livres déjà publiés :)

Toutes les écrits de J. Lorber, présentés ici, qui provenaient (qui furent obtenus) de manière extraordinaire, sont fondés sur les principes du plus pur christianisme, sur l'amour à Dieu et des hommes. Leur style est simple, même vulgaire ici et là, et se hisse cependant aussi souvent à la noblesse, et il y reste toujours clair même dans les parties les plus abstraites, ce qu'on ne peut pas mettre à l’actif de l’apport du très méritant éditeur des ouvrages finalement parus. … introductions et conclusions emphatiques, souffrent d'un manque de clarté qui n'invitent pas, malheureusement, à la lecture de ce qui est proposé. Les écrits de J. Lorber imprimées jusqu’à présent remplissent au total déjà plus de 7000 pages imprimées dans le format de grand-octavo; cependant il doit y avoir encore plusieurs manuscrits disponibles ici et là qui n'ont pas encore été mis à l’impression.

Les ouvrages de Jakob Lorber parus jusqu'à maintenant, classés d’après leur date de parution, sont les suivants : - 1) Le Grand Temps des Temps. En vers ( ?). Probablement à Graz en 1848. - 2) Correspondance entre Le Seigneur Jésus Christ et Abgarus, roi d'Edessa. Heilbron et Leipzig chez J. U. Landherr, en 1851. - 3) Lettre de l'apôtre Paul à la communauté de Laodicea. En 1851, comme précédemment. (C. D.: c’est la première fois que je vois mentionné l’édition de ces deux textes en 1851 à Leipzig et avec le nom de l’éditeur, ils avaient bien été mentionnés comme édités en 1851 mais à Heilbron seulement, et sans nom d’éditeur. Par ailleurs, ils sont souvent attribués dans les journaux à

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Chas F Zimpel peut-être parce que celui-ci aurait financé leur publication. ) - 4) Conditions naturelles et spirituelles de la Lune, avec un supplément sur le fluide magnétique. Impression sponsorisée par Ch. F. Zimpel, Dr. en philosophie et en médicine. Stuttgart chez Schweizerbart, en 1852. - 5) Histoire de la Création ou ménage de Dieu. Partie I., Stuttgart, comme au-dessus, en 1852. Partie II. N’est pas encore parue. - 6) Histoire de jeunesse Notre Seigneur Jésus Christi. En 1852. Comme au-dessus. Cette édition après la vente de quelques exemplaires fut confisquée. La deuxième édition, publiée par K. A. Schöbel, à Söbrigen à Pillnitz, dans sa maison d'édition personnelle, en 1869. - 7) Révélations extraordinaires sur les qualités/constitutions naturelles et spirituelles de la planète Saturnus. Publié par Johannes Busch *), en commission chez Louis Mosche à Meissen, en 1855. - 8) Enseignement sur l'amour et la sagesse/savoir éternels sur la Parole vivante, la résurrection de l'esprit, l'Esprit et la Matière. En 1856, comme précédemment. Un glanage ( ?) des ouvrages de Lorber. - 9) Révélations extraordinaires sur les qualités/constitutions naturelles et la métaphysique de la Terre et son centre. En 1856, comme le suivant. - 10) Scène des trois jours de Jésus Christ dans le temple, quand Il avait douze ans, y compris une annexe. Publié par J. Busch dans sa maison d’édition personnelle, à Dresde, en 1861.- 11) De la Parole éternelle la preuve de l'immortalité de l'âme de l’homme. Avec des suppléments d'autres (personnes). En 1861, comme le suivant. - 12) Parole de la Parole du haut d’en haut. Meissen, en commission chez L. Mosche, en 1863. - 13) Les douze heures. Dans la maison d'édition personnelle de J. Busch, Dresde, en 1864. - 14) Dons de la nature. I. La Mouche. Dans la maison d'édition personnelle de l’éditeur A. Mediotti, Trieste, imprimerie autrichienne de Lloyd, en 1864. - 15) Révélations extraordinaires sur les qualités naturelles et spirituelles du Soleil. Partie I. : le Soleil Naturel. Dans la maison d'édition personnelle de J. Busch, Dresde, en 1864. - 16) Indications du SEIGNEUR LUI-MEME sur son retour. Publié par J. Busch, en commission chez L. Mosche, Meissen en 1866. – 17) Parole de lumière sur les tables tournantes, coups frappés et écriture, y compris une clé, pour correspondre avec le monde des esprits. En 1869, comme le suivant. - 18) Révélations extraordinaires sur le Soleil. Parties II. et III. : Le Soleil Spirituel. Dans la maison d'édition personnelle de J. Busch, Dresde, en 1870. - 19) Psaumes et poèmes. Comme précédemment, en 1870. - 20) L'Evangile le St Jean. Comme précédemment. 1er volume, en 1871; 2ème volume, en 1872; 3ème volume, en 1873; 4ème volume, en 1874; 5ème volume, en 1874; 6ème volume, en 1875; et 7ème le volume en 1876.

K. G. Ritter v. Leitner.

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Alle Schriften J. Lorber, die auf die hier dargestellte ausserordentliche Weise zu Stande kamen, beruhen auf den Grundsätzen des reinsten Christenthums, auf Liebe zu Gott und den Menschen. Ihr Styl ist einfach, hie und da sogar vulgär, er schwingt sich aber auch oft zur Erhabenheit auf und bleibt dabei immer, selbst in den abstractesten Theilen klar, was man den Zuthaten des um deren Veröffentlichung hochverdienten Herausgebers der zuletzt erschienenen Werke nicht nachrühmen kann. Die von diesem herrührenden Titel nämlich, welche schon im Letternsatze wunderlich figurirt sind, und die gleich diesen schwülstig stylisirten Vorreden und Schlussworte leiden an einer Unklarheit, die zur Lectüre des Dargebotenen leider nicht einladen. Die bisher gedruckten Schriften J. Lorber’s füllen im Ganzen bereits über 7000 Druckseiten in Grossoctavformat; es dürften aber noch mehrere Manuscripte hie und da vorhanden sein, welche noch nicht der Presse übergeben worden sind.

Jakob lorber’s bisher im Druck erchienenen Werke sind, nach der Zeitfolge ihres Erscheinens gereiht, die nachfolgenden: - 1) Die grosse Zeit der Zeiten. In Versmaass. Wahrscheinlich Graz 1848. – 2) Briefwechsel zwischen dem Herrn Jesus Christus und Abgarus, König von Edessa. Heilbron und Leipzig bei J. U. Landherr, 1851. – 3) Brief des Apostels Paulus an die Gemeinde zu Laodicea. 1851, wie eben angegeben. – 4) Naturgemässe und spirituelle Verhältnisse des Mondes, mit einem Nachtrage über das magnetische Fluidum. Zum Drucke befördert von Ch. F. Zimpel, Dr. der Philosophie und Medicin. Stuttgart bei E.

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v. Leitner: Wahrheitsgetreue Lebensskizze Jakob Lorber’s. 489

Schweizerbart, 1852. – 5) Geschichte der Urschöpfung oder Haushaltung Gottes. I. Theil, Stuttgart, wie oben, 1852. Der II. Theil ist noch nicht erschienen. – 6) Jugendgeschichte unsers Herrn Jesu Christi. 1852. wie oben. Diese Auflage wurde nach dem Verkaufe weniger Exemplare confiscirt. Zweite Auflage, herausgegeben von K. A. Schöbel zu Söbrigen bei Pillnitz im Selbstverlag, 1869. – 7) Ausserordentliche Eröffnungen über die natürliche und geistige Beschaffenheit des Planeten Saturnus. Herausgegeben von Johannes Busch *), in Commission bei Louis Mosche in Meissen, 1855. – 8) Belehrungen der ewigen Liebe und Weisheit über das lebendige Wort, die Wiedergeburt des Geistes, den Geist und die Materie. 1856, wie eben angegeben. Eine Aehrenlese aus Lorber’s Werken. – 9) Aussordentliche Eröffnungen über die naturliche und metaphysche Beschaffenheit der Erde und ihres Mittelpunctes. 1856, wie

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zunächst angegeben. – 10) Die Dreitagscene Jesu Christi im Tempel, als Er zwölf Jahre alt war, sammt einem Anhange. Im Selbstverlag herausgegeben von J. Busch in Dresden, 1861. – 11) Des ewigen Wortes Erweis der Unsterblichkeit der Seele des Menschen. Mit Beigaben von Anderm. 1861, wie zunächst angegeben. – 12) Wort des Wortes aus der Höhe der Höhen. Meissen, in Commission bei L. Mosche, 1863. – 13) Die zwölf Stunden. Im Selbstverlag von J. Busch, Dresden, 1864. – 14) Naturzeugnisse. I. Die Fliege. Im Selbstverlag A. Mediotti, Triest, Buchdruckerei des österreichischen Lloyd, 1864. – 15) Ausserordentliche Kundgebung über die naturgemässe und geistige Beschaffenheit der Sonne. I. Abtheilung: Die naturmässige Sonne. Im Selbstverlag von J. Busch, Dresden, 1864. – 16) Andeutungen der HERRN SELBST über Seine Wiederkunft. Herausgegeben von J. Busch, in Commiss. bei L. Mosche, Meissen 1866. – 17° Lichtwort über Tisch-Rücken, Klopfen und Schreiben, sammt einem Schlüssel, mit der Geisterwelt zu correspondiren. 1869, wie zunächst angegeben. – 18) Aussordentliche Kundgebungen über die Sonne. II. und III. Abtheilung: Die geistige Sonne. Im Selbstverlag von J. Busch, Dresden, 1870. – 19) Psalmen und Gedichte. Wie eben angegeben, 1870. – 20) Das Evangelium ST. Johannis. Wie eben angegeben. 1. Band, 1871 ; 2. Band, 1872 ; 3. Band, 1873 ; 4. Band, 1874 ; 5. Band, 1874 ; 6. Band, 1875; und 7. Band 1876.

K. G. Ritter v. Leitner.

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*) Gedstorben, 82 Jahre alt, im Sommer 1879 zu Dresden.

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Psychische Studien, Du cahier n° 1 de janvier 1877, pages 43 et 44

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Page 20: Léon Favre de Clavairoz consul à Trieste sur Jakob Lorber et Gottfried Mayerhofer dans Psychique Studien en avril 1878

Psychische Studien, d’avril 1878, pages 153-161 (les pages 158-160 concernent Jakob Lorber, et les pages 160-161 concernent Gottfried Mayerhofer)

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Psychische Studien, de novembre 1879: pages 481-489

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