DOSSIER >>Marse ill e Fos accue ill e

l es por ts européens

Les ports européens du sudfont entendre leur voix

Les représentants des principaux ports euro-péens se sont réunis à Marseille les 15 et 16 mai,à l’occasion de la 6e conférence annuelle del’ESPO (European sea ports organisation). Parmiles sujets abordés figurait notamment le rééqui-librage des efforts de la commission européenneet de l’Union européenne en faveur des ports dusud de l’Europe.

(suite)

nis dans la cité phocéenne le mois dernier. Poury parvenir, les principaux ports du sud de l’Eu-rope attendent des instances européennesqu’elles développent un réseau de transport plusdense à partir de et vers la Méditerranée.

Des autoroutes maritimesL’Europe et la France étudient également uneautre piste, celle des « autoroutes de la mer » quipermettrait de réduire la part du trafic routierentre les pays d’Europe du sud. « J’y suis parti-culièrement attaché » a rappelé Dominique Bus-sereau, secrétaire d’Etat aux Transports lors deson discours inaugural de l’ESPO. Après la si-

« Développer l’entrée sud de l’Europe afin de dé-congestionner les ports du nord (Anvers, Rotter-dam, Hambourg) et leurs connections terrestreset réduire les effets négatifs sur l’environnement » :c’est l’idée développée par Jean-Claude Terrier,directeur général du port de Marseille-Fos de-vant les représentants des ports européens réu-

Le saviez-vous ?3,5 milliards de tonnes de marchandises et 350millions de passagers transitent chaque annéepar les 800 ports maritimes de l’Union euro-péenne, soit la quasi-totalité du commerce ex-térieur de l’UE et près de la moitié de soncommerce intérieur.

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PORT

COULISSES

Bathymétrie : le porten version sous-marine

www.lemagduport.com

L’Europese penche surles ports du sud

La cartographie des fonds marins permet l’accèsen toute sécurité des plus gros bateaux.

DOSSIER

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Bâtiment emblématique dupassé industriel de la ville, leSilo d’Arenc est la propriétédu port de Marseille Fos quien loue l’intérieur : une partieaménagée en bureaux sur4000 m2, dont les travaux sontterminés (les premières entre-prises se sont installées lemois dernier) et une salle despectacle de 2000 places, quisera achevée fin 2010 (1). L’ar-chitecte marseillais Eric Cas-taldi a conçu la réhabilitationdu silo. Il évoque sa passionpour ce lieu chargé d’histoire.

� La genèse du projet. « Jem’intéressais au secteur et à cetype de bâtiment dont j’étaispersuadé qu’il pouvait être « re-cyclé ». Excepté pour les gensdu port ou ceux qui y ont tra-vaillé, tout le monde pensait àl’époque que le Silo n’avait pasd’intérêt particulier. Un article

dans La Pro-vence a alertélesMarseillais qui se sont mobi-lisé pour sauver ce bâtiment. En2000, un appel à projet a étélancé par le port pour réhabiliterle Silo.

� Respecter l’identité dulieu. « Moins on intervient pourmodifier un bâtiment et plus ona une chance de réduire lescoûts d’une part et de garderl’âme du lieu d’autre part. L’as-pect initial du Silo reste immé-diatement identifiable et ondistingue aisément ce qui a étérajouté, comme les passerellespour les piétons et les véhicules,l’ascenseur et le monte-chargedont les formes ou la couleurévoquent l’univers portuaire.»

PATRIMO INE >> le S il o d ’A renc

Silo d’Arenc :histoired’une renaissance

L’architecte marseillaisEric Castaldi

� Les contraintes. « Ellesn’existent pas en architecture :ce sont autant d’occasions d’en-richir le projet. Le bâtiment estsitué sur le domaine portuaire :la difficulté était d’avoir desaccès en dehors de celui-ci etde respecter les normes de sé-curité incendie pour l’évacua-tion. C’est ce qui m’a amené àimaginer ces éléments orange,très visibles depuis l’extérieur. »

(1) La conception de l’intérieur decette partie du bâtiment a été confiée,à l’issue d’un appel d’offres, au cabi-net d’architectes marseillais C+T.

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l es por ts européens

gnature d’accords pour la mise en place de troisautoroutes maritimes avec l’Espagne, la Franceenvisage de faire de même avec l’Italie, a indi-qué M. Bussereau.

ESPO qu’es aquo ?L' European Sea Ports Organisation (ESPO) estune association regroupant les gestionnaires desports de commerce européens et ceux de Croa-tie, de Norvège, d’Islande et d’Israël. Elle repré-sente et défend les intérêts des autorités

portuaires présentesdans 27 états-mem-bres. Elle est égale-ment l’interlocuteurde la Commission eu-ropéenne.

RTE-T : l’Europe donne de la voieLe réseau transeuropéen de transport (RTE-T) estun programme de développement des infra-structures de transport de l’Union Européenne.Une trentaine de projets prioritaires, des sortesde « corridors » ferroviaires ou routiers qui re-lient les grandes métropoles européennes entreelles, d’est en ouest et du nord au sud pour faci-liter le transport des personnes et des marchan-dises ont été définies en 1996, puis réviséespartiellement en 2004. La commission euro-péenne procède à une consultation pour une ré-vision en profondeur du RTE-T l’année prochaine.L’accent devrait être mis sur le rôle clé des ports

comme porte d’entrée de l’Europe et sur lerenforcement de leurs liaisons avec l’in-

térieur des terres.

L’acheminement des marchandises par voiefluviale et ferroviaire est privilégié par le port.

Contrairement à la plupart desgrands ports maritimes français, MarseilleFos n’est pas situé directement à l’embou-chure d’un fleuve. Le volume de sédimentsqui se déposent dans ses bassins est doncpeu important, ce qui permet d’espacer lafréquence des mesures de profondeur, afinde réactualiser les cartes des fonds marinsdes bassins est et ouest.

… et des levésde très haute précisionPour effectuer des « levés » -c’est-à-dire les re-levés des profondeurs marines- les plus finespossibles, le service bathymétrie dispose d’unmatériel embarqué de très haute précision (GPSet sondeurs), ainsi qu’une centrale d’attitude quicorrige en permanence les mouvements du na-vire dus au roulis et au tangage (1) et de deux na-vires. Il s’agit d’une part de l’Escandail, un bateaude 15 mètres de long pour 5 mètres de large crééspécifiquement pour le travail de levés ; et de-puis cette année du Coustié une embarcationplus petite (2 m de large par 8,7 m de long), utilisépour des opérations de bathymétrie de faible pro-fondeur, comme les plages par exemple. Avec cebateau, Frédéric Denivet réalise également pourle compte du service maritime des prélèvementsréguliers d’eau, de sédiments et des mesuresphysiques (températures, taux de salinité) afin deconnaître la qualité de l’eau dans les installationsportuaires de Marseille Fos.

Le saviez-vous ?

12 500. C’est en hec-tares la surface de fondsmarins dans les bassinsest et ouest du port deMarseille Fos.

Le chiffre0123456789

(1) Le roulis correspond aux balancementsdu navire de bâbord à tribord et le tangage à ceuxqu’il effectue d’avant en arrière.

L’Escandail est utilisépour les relevés de profondeurs marines.

Les fondsmarins

n’ont pasde secrets

pour luiC’est une passion peu courante, celle descartes marines, qui a conduit Frédéric Deni-vet à la tête du service de bathymétrie du Portde Marseille Fos en 2001. « Bath c’est la pro-fondeur en grec et métrie, la mesure. La ba-thymétrie, c’est donc la mesure de laprofondeur ! » précise Frédéric Denivet. Avecune équipe de deux autres hydrographes, di-plômés comme lui du Service hydrogra-phique et océanographique de la Marinenationale, il réalise des cartes des fonds ma-rins des bassins est et ouest du port, réguliè-rement remises à jour. Son service et sonmétier, peu connus du grand public sont in-dispensables au bon fonctionnement du port :les mesures de profondeur qu’il réalise per-mettent de faire entrer en toute sécurité lesplus gros bateaux dans les bassins. Cescartes permettent au Commandant du port dedéterminer les tirants admissibles pourchaque chenal, poste à quai ou darse.

Des dragagessous surveillance…D’un terminal à l’autre, les profondeurs peuventainsi varier considérablement : moins de 10 mè-tres pour les quais de la Joliette et jusqu’à 15 mè-tres pour ceux du terminal croisières où sontaccueillis les géants des mers. En parallèle à cetravail de cartographie des bassins, Frédéric De-nivet et son équipe interviennent régulièrement

pour effectuer des mesures lorsque desdragages sont entrepris par le port. Ilpeut s’agir de l’entretien régulier decertains terminaux en darse 1, où sontopérés les navires minéraliers parexemple, ou de dragages réalisés dansle cadre des grands chantiers menéspar le port comme les travaux de creu-sement de la darse 2 au bord de la-quelle est implanté le futur terminalconteneur Fos 2XL.

COULISSES >> plongée en eaux pro fondes

Le travail d’hydrographe exige rigueur et précision.

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ECOLOGIE >> sauver la biodivers i té

Espèces invasives :le port fait le ménage

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Originaire du Brésil, la jussie est uneplante à croissance très rapide.

Herbe de la pampa, jussies,baccharis, griffes de sor-cières ou arbres aux pa-pillons : ces végétaux qui font lebonheur des particuliers qui lesplantent dans leur jardin peuventse révéler très envahissantslorsque leur développement n’estplus encadré. Surtout que ces es-pèces, souvent exotiques, onttendance à supplanter les autres,dès lors que l’environnementdans lequel elles se trouvent leurest favorable, au point demettre en danger la biodi-versité, comme dans lacouronne agro-environ-nementale de Fos. La luttecontre ces espèces ditesinvasives a été définie commeune des priorités du Plan de ges-tion des espaces naturel (PGEN).Chaque année, depuis deux ans,des actions d’éradication deplantes considérées comme in-vasives sont mise en œuvre parle port de Marseille Fos dans lessecteurs du Tonkin, de l’Oiseau etdu Landre. Dans un souci de pré-servation de l’environnement, leport a opté pour un arrachagemanuel, confié à une associationd’insertion, plutôt que d’utiliserdes désherbants chimiques.

Plusieurs espèces animales sontégalement considérées comme in-vasives : c’est le cas des tortues de

Floride, qui rentrent encompétition avec les tor-tues cistudes, en mangeantles proies de cette dernièrepar exemple, des écre-visses de Louisiane ou des

silures. Un concours de pêche, or-ganisé au sein du port le 28 juin surl’étang du Landre, permettra d’ap-précier la présence quantitative dece poisson à la taille démesurée.

80 000 euros. C’est lebudget consacré en 2009par le port de MarseilleFos pour l’éradicationdes espèces végétalesinvasives (principale-ment les herbes de lapampa, les jussies et lesbaccharis) dans la cou-ronne agro-environne-mentale de Fos.

Le chiffre0123456789

Espèce en déclin,la cistude est menacée

par la tortuede Floride.

LE PROCHAIN NUMÉRO MARDI 29 SEPTEMBRE 2009

Bacchariset herbe

de la pampa

AMENAGEMENT >> le por t inves t i t pour la c ro is iè re

Le port de Marseille Fos vient d’acheverdes travaux d’agrandissement du quaisud du môle Léon Gourret, où est implan-tée la garemaritime du terminal croisière.

L’objectif est de créer un troisième poste à quai pouraccueillir des bateaux toujours plus imposantscomme le Costa Serena (290 mètres) ou le MSCFantasia (330 mètres), dans la perspective de la pro-gression programmée du nombre de passagers (1million de croisiéristes sont prévus en 2011). Pour yparvenir, il a fallu démolir dans un premier tempsune jetée de 40 mètres de long, 11 mètres de largeet 14 mètres de profondeur construit au bout duquai, ce qui permet d’élargir d’autant l’entrée de lapasse qui mène au bassin Léon Gourret. Un « ducd’Albe », un massif de béton fondé sur des fonds deplus de 30 mètres et sur lequel les navires s’amar-reront va être construit dans un deuxième temps. Ilpermettra de gagner 80 mètres de longueur de quaice qui permettra par la suite d’accueillir un qua-trième navire au sud en portera la longueur utiletotale à plus de 330 mètres.

6000 m2 de déblais à recyclerEn attendant, les travaux de démolition puis d’éva-cuation des déblais du « retour » de quai ont dû êtremené en urgence entre février et début mai, avecdes contraintes importantes : ils devaient d’une part

être achevés avant le démarrage de la haute sai-son touristique et d’autre part être interrompu leweek-end, pour ne pas gêner le trafic des naviresde croisières qui débarquaient des passagers. Autotal, 6000 m2 de déblais ont été sortis de l’eau aprèsdynamitage des blocs, en attendant d’être concas-sés et réutilisés pour de futurs travaux portuaires.

Des pieux XXL pour résister au mistralEn parallèle à ces travaux de démolition et d’agran-dissement du quai, les installations d’amarrage ontété consolidées. Les paquebots qui sont amarréssur les quais sud ont une prise au vent supérieureà 1 hectare et développent un efforts supérieur à1000 tonnes, en raison de leur hauteur. De nouveauxmassifs d’amarrage constitués de 200 m3 de bétonet de 6 pieux de 1 mètre de diamètre enterrés de 11mètres de long ont été construits pour résister à latraction exercée par les 26 amarres du navire à quaimême lors des épisodes de mistral de 120 km/h.

8 millions d’euros. C’est lemontant total des travaux de pro-longation du quai. Cette somme estcofinancée à égalité par le groupe-ment d’opérateurs auquel à étéconcédée l’exploitation du terminalcroisières et par le Port.

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Un nouveau quai pouraccueillir les géants des mers

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