syndrome de larva migrans cutanée acquis à lille, nord de la france
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Observations.— Une femme de 51 ans, allogreffée pour une myé-lodysplasie de type AREB II, avait présenté à 1 mois de la greffeune encéphalithe à HHV6 d’évolution favorable sous-foscarnet avecnégativation de la PCR. Alors qu’elle était traitée par ciclosporine200 mg/j pour une GVH chronique a minima, elle était adressée à8 mois de la greffe pour une suspicion de varicelle, devant une érup-tion cutanée papulo-vésiculeuse diffuse avec atteinte du visage.Il existait une hyperéosinophilie à 1930 mm3, la PCR HHV6 étaitpositive dans le sang (135 000 copies/mL) et la peau. Les PCR HSVet HVZ étaient négatives. La biopsie montrait une spongiose, unœdème dermique papillaire associé à une érythrodiapédèse et àquelques éosinophiles dans le derme. L’évolution était favorablesans traitement antiviral avec persistance de rares lésions micro-vésiculeuses, fluctuant avec l’évolution de la GVH et le degréd’immunodépression.La deuxième patiente, âgée de 70 ans, avait une leucémie aiguëmyéloblastique en rechute, en échec de chimiothérapie. Elle pré-sentait une éruption cutanée papulo-pustuleuse diffuse fébrile. LaPCR HHV6 était positive dans le sang (29 millions de copies/mL) etdans la peau. La biopsie montrait un infiltrat inflammatoire lympho-histiocytaire et plasmocytaire dermique, sans effet cytopathogène.et compatible avec une réactivation HHV6. L’évolution était favo-rable sous foscarnet.Discussion.— Les réactivations HHV6 sont généralement précocesaprès allogreffe. Le plus souvent, il s’agit d’encéphalite, de pneu-monie, de retard ou absence de prise de greffe, de réaction dugreffon contre l’hôte. Les éruptions cutanées sont peu spécifiques :vésiculo-papuleuse ou papulo-pustuleuse, d’autres diagnostics telsqu’une varicelle ou un herpès peuvent être évoqués. Un effetcytopathogène est très rarement visible en histologie, la biop-sie montrant le plus souvent un infiltrat inflammatoire dermiquepeu spécifique et une spongiose. Une seule publication a rap-porté des grandes cellules mononucléées atypiques, avec inclusionsvirales amphophiles intranucléaires et intracytoplasmiques, chez unpatient allogreffé qui présentait une atteinte cutanée de réactiva-tion HHV6.Conclusion.— Nos 2 observations illustrent l’aspect clinique et his-tologique peu spécifique et trompeur de cette infection ; il faut ypenser dans ce contexte. Ce virus a une forte séroprévalence, etsa responsabilité dans l’éruption est évoquée devant la positivitéforte de la PCR HHV6 dans la peau et le sang.Déclaration d’intérêt.— Aucun.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.507
P339Syndrome de larva migrans cutanéeacquis à Lille, nord de la France�
M. Wantz ∗, A. Lasek , I. Spanoudi-Kitrimi , D. Lebas , P. ModianoDermatologie, hôpital Saint-Vincent-de-Paul, Lille, France∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Ankylostome ; Larva cutané migrans ; UncinariastenocephalaIntroduction.— Le syndrome de larva migrans cutanée correspond àla pénétration transcutanée chez l’homme de larves d’ankylostomesparasitant normalement le chien ou le chat. Cette affectionconcerne essentiellement les pays chauds et humides. Nous rappor-tons le cas d’un malade ayant acquis un syndrome de larva migranscutanée à Lille, dans le nord de la France.Observation.— Un homme de 50 ans, sans antécédent, vivant à Lilleet possédant un chien, consultait pour la 4e fois aux urgences pourdes lésions cutanées douloureuses de l’avant-bras droit. Un trai-tement par amoxicilline et acide clavulanique pendant 10 joursn’avait pas permis la résolution des symptômes. Il était d’autantplus inquiet qu’il avait senti bouger pendant un cours instantun corps étranger blanchâtre dans un des nodules. Grâce à sonSmartphone, il nous rapportait une vidéo de cet épisode insolite.
L’examen clinique trouvait un malade à l’état général conservé,apyrétique. On notait un œdème de l’avant-bras avec deux nodulesérythémato-violacés douloureux et un trajet serpigineux, fin et éry-thémateux. Il n’y avait pas d’hyperéosinophilie. La biopsie cutanéeréalisée sur un nodule montrait un bourgeon charnu dermohypo-dermique inflammatoire non spécifique, sans parasite visible. Lediagnostic de larva migrans cutané était évoqué. L’interrogatoire netrouvait aucun voyage, ni en France, ni à l’étranger. Un traitementpar ivermectine 12 mg per os était instauré et renouvelé 1 semaineplus tard. L’évolution était favorable, avec une résolution complètedes symptômes.Discussion.— La larva migrans cutanée est due à la pénétrationtranscutanée chez l’homme de larves nématodes propres à certainsanimaux (chiens, chats,. . .) et en impasse parasitaire chez l’homme.Ancylostoma braziliense et caninum sont les plus fréquentes. Ellessont acquises par contact avec un sol souillé par les déjections ani-males, habituellement dans les pays tropicaux. Le diagnostic reposeessentiellement sur le tableau clinique : lésion cutanée érythéma-teuse, serpigineuse, prurigineuse, mobile, localisée au point depénétration de la larve. En l’absence de traitement le syndromedure quelques semaines, rarement plusieurs mois. C’est la prin-cipale dermatose observée en France au retour de voyage en paystropical. Cependant, d’exceptionnels cas ont été décrits en France,principalement dans le sud mais aussi un cas en Bretagne. D’autrecas ont été rapportés en Allemagne, Angleterre et Écosse. Uncina-ria stenocephala est une larve nématode commune aux chiens etaux chats, plus septentrionale que l’ankylostomose. Notre maladea pu être contaminé par ce parasite.Conclusion.— Le syndrome de larva migrans cutané n’est pas uni-quement une dermatose de retour de voyages de pays tropical.Déclaration d’intérêt.— Aucun.� Iconographie disponible sur CD et Internet.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.09.508
P340Myiase furonculoïde plurifocale ducuir chevelu à Dermatobia hominis :efficacité de l’ivermectine topique�
A. Bertolotti ∗, S. Milley , G. Vesin , S. Édouard , E. Mosnier ,D. Sainte-Marie , P. CouppieDermatologie, CHAR, Cayenne, Guyane Francaise∗ Auteur correspondant.
Mots clés : Cuir chevelu ; Dermatobia hominis ; Ivermectine ;myiaseIntroduction.— Les myiases furonculoïdes en Guyane sont des infes-tations par des larves de mouches de l’espèce Dermatobia hominis.Nous décrivons le cas d’une atteinte plurifocale inhabituelle du cuirchevelu.Observation.— Une fille de 6 ans, sans antécédent médical et vivantà Regina en Guyane, consultait en dermatologie pour un abcèsdu cuir chevelu évoluant depuis 7 jours sans efficacité d’une anti-biothérapie par amoxicilline et acide clavulanique (Augmentin®).À l’examen clinique elle était apyrétique mais présentait de trèsnombreuses adénopathies cervicales et sus-claviculaires. L’examendu cuir chevelu notait un large nodule de 3 × 3 cm, inflammatoire,recouvert d’une croûte, et une lésion identique plus petite à 5 cmde la première. La détersion des croûtes révélait la présence de4 pertuis sur la lésion principale et d’un seul pour la seconde, au seindesquels on apercevait à l’œil nu bouger des extrémités de larves.L’enfant ressentait leurs mouvements. L’utilisation d’ivermectineen topique permettait, après un intervalle de 6 heures, de réalisersans traumatisme l’exérèse des larves par pression perpendiculaireà la peau. Après nettoyage antiseptique et couverture antibiotiquecourte pour éviter toute surinfection, la patiente guérissait enl’espace de 4 jours.