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Anima Théâtre Compagnie Coatimundi Brakabrik Théâtre Compagnie Arketal Compagnie Clandestine Théâtre de l’Arc-en-Terre Compagnie du Funambule Latypique Compagnie T héâtre de Cuisine T héâtre de la Massue Vélo Théâtre [ N°7 - AVRIL 2009 ] collection REPÈRES Théâtre de marionnettes Théâtre d'objets PROVENCE-ALPES-CÔTE D'AZUR

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Anima Théâtre

Compagnie Coatimundi

Brakabrik Théâtre

Compagnie Arketal

Compagnie Clandestine

Théâtre de l’Arc-en-Terre

Compagnie du Funambule

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Théâtre de Cuisine

Théâtre de la Massue

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[N°7 - AVRIL 2009] col lec t ion REPèREs

Théâtre de marionnettes

Théâtre d'objets

Provence-AlPes-côte d'Azur

marionnettesobjets

"Un art inventé pour la plèbe"

Kleist

C’est à travers l’histoire, les parcours et les créations de onze compagnies de théâtre de marionnettes et d’objets de Provence-Alpes-Côte d’Azur que l’on mesure toute la diversité de leur écriture. Ou plutôt de leurs écritures puisque le théâtre de marionnettes et d’objets se caractérise, entre autres, par son foisonnement stylistique et sa liberté formelle. Par l’insatiable cu-riosité des artistes dont les itinéraires sinueux se sont nourris au gré de mul-tiples rencontres en France et à l’étranger… Si la grande majorité des jeunes compagnies s’est formée à l’École nationale supérieure des arts de la ma-rionnette de Charleville-Mézières, certaines, "plus anciennes", ont appris le métier en pratiquant le théâtre, la danse, le cirque ou encore la sculpture. Un éclectisme qui fait la singularité du théâtre de marionnettes et d’objets, sa force aussi.En fréquentant les compagnies dans leur atelier de construction, sur les pla-teaux ou en tournée, on peut affirmer qu’elles forment une communauté à part entière, "une fratrie" pourrait-on dire, riche d’expériences partagées, de souvenirs communs, de projets croisés. Créations ou tournées, festivals ou ateliers, certains artistes s’invitent mutuellement et multiplient les collabo-rations. Les compagnies dont nous mettons ici en lumière les spécificités et les itinéraires ont en partage un univers débordant d’ardeur créatrice, d’ima-ginaire poétique ; toutes régénèrent sans cesse "un art inventé pour la plèbe" (Kleist) grâce à leurs multiples savoir-faire. Ce sont avant tout des artistes-artisans et des acteurs-marionnettes passés maîtres dans l’art de l’interpréta-tion, de l’illusion, du faiseur d’histoires… Si le théâtre de marionnettes a connu une évolution majeure dans les années 1930 en rencontrant les arts plastiques, il n’a cessé depuis les années 70 d’emprunter des voies nouvelles : objets, ombres, formes animées… À pré-sent, certaines compagnies flirtent avec les nouvelles technologies, la vidéo, la danse pour nourrir un nouveau vocabulaire et "situer le théâtre de marion-nettes dans le champ de l’art contemporain". D’autres prennent racine dans les textes classiques, fondateurs ou historiques tout en portant "un regard moderne sur les héritages de la tradition et de la mémoire". D’autres encore s’accomplissent à travers le croisement de techniques venues d’ailleurs, le bunraku, le kirigami ou l’origami, "avec une approche ethnologique ou ri-tuelle du spectacle". Mais toutes réinventent avec force le théâtre de marion-nettes et d’objets pour en faire un art vivant d’aujourd’hui.

© ArCAde PACA - Collection Repères [n°7 - Avril 2009]

Provence-AlPes-côte d'Azur

marionnettesobjets

sommaire

© ArCAde PACA - Collection Repères [n°7 - Avril 2009]

Anima Théâtre

Compagnie Coatimundi

Brakabrik Théâtre

Compagnie Arketal

Compagnie Clandestine

Théâtre de l’Arc-en-Terre

Compagnie du Funambule

Latypique Compagnie

Théâtre de Cuisine

Théâtre de la Massue

Vélo Théâtre

Provence-AlPes-côte d'Azurbiblio ressources Accueilformation lexiqueAnnuaire

Crédits photos : MrH2 © Jean Henry - Yétis ©Christophe Loiseau - B2 © Carlo Giesa - B3 © Claire Latarget - Libertyplac © Christophe Loiseau - Le marché noir des petites Utopies © Georgios Karakantzas

anima théâtre

Anima

Théâtre

objets marionnettes

C’est sur les bancs de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette que Claire Latarget et Georgios Ka-rakantzas se sont rencontrés en 1999. L’une avait un Bac théâtre en poche, l’autre sortait de l’École de théâtre de Prague où il avait suivi l’enseignement "marionnettes et manipulation pour interprètes-marionnettistes". Ils étaient à l’orée de leur parcours personnel et professionnel… Dès leur arrivée à Marseille, ils saisissent toutes les opportuni-tés, comme celles de travailler avec Christian Carrignon (Théâtre de Cuisine) et le Théâtre Massalia. Aujourd’hui encore, ils veulent s’ouvrir aux autres au gré des projets, des spectacles, des stages, au titre de leur compagnie ou individuellement, et multiplient les aventures avec le Théâtre de Cuisine, Pseudonymo, Cyril Bourgois, la compagnie Cahin-Caha et l’Institut de la marionnette de Charleville-Mézières. C’est l’une de leurs lignes de force que d’être à la recherche de nouvelles rencontres artisti-ques, dans le théâtre de marionnettes mais pas exclusi-vement. "Cela nous nourrit les uns les autres" explique Claire Latarget, qui se souvient de la pièce Le Cabaret des âmes perdues montée avec la compagnie La Machine à racines.

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>> C’était au sortir de l’école, "un lieu où l’on est déconnecté de la réa-lité" selon eux, quand ils se lancent dans un spectacle au décor lourd et à la logistique importante. "Une expérience assez riche" pour Georgios Ka-rakantzas, parce qu’elle avait fait appel à de nombreuses collaborations ar-tistiques. Cette notion d’ouverture, on la retrouve jusque dans leur écoute de l’autre : pour Mister H, par exemple, le comédien pouvait s’essayer à la manipulation de marionnettes et faire ses propres propositions. D’autant qu’ils travaillent sur la manipulation dans un sens très large, sans jamais rien oublier des bases traditionnelles acquises lors de leur formation, ayant eu "la chance de rencontrer à Charleville-Mézières des maîtres de la ma-rionnette internationale".

La création, point d’orgue des rencontres

Entre tradition et création, Anima Théâtre développe un langage très vivant. À l’image de l’art de la marionnette excessivement présent. "Il y a beaucoup de marionnettes à taille humaine dans les spectacles de danse contempo-raine, constate Claire Latarget, dans le nouveau cirque aussi". "Beaucoup de manipulation et de spectacles marionnettiques" renchérit Georgios Ka-rakantzas qui souligne la richesse du métier. Le marionnettiste construit les marionnettes, les décors, signe la mise en scène, joue et interprète l’histoire. Quant à la technique elle-même, explique-t-il, elle participe de la dramatur-gie, tout comme le rythme". Certes, mais comment naît leur spectacle ? "Ce sont des envies du moment. Une nécessité à monter quelque chose. Comme Ikare qui est resté longtemps dans les tiroirs" répond Claire Latarget. Pour tous les deux, le moment déclencheur est toujours lié à une rencontre ; puis vient le temps de la recherche, de l’esquisse, là où l’imaginaire suit son cours… Ces rencontres, souvent, les conduisent à des envies différentes, à des disciplines et des techniques différentes. Claire Latarget se souvient qu’elle a ressenti le besoin de créer Ikare après avoir suivi un stage de danse voltige !

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Parallèlement à leur travail créatif, tous deux ex-priment la nécessité de se former, d’appréhender autre chose, de se frotter à d’autres processus de création que ceux acquis à Charleville-Mé-zières. Mais il n’est pas nécessaire de courir les chemins pour aller à la rencontre de l’autre ! Car depuis qu’ils disposent de leur propre lieu, Le Marché noir des Petites utopies en plein cœur de Noailles à Marseille, ils peuvent à leur tour accueillir d’autres artistes. Ce lieu, qui leur sert d’atelier de construc-tion et de bureau pour la compagnie, ils l’ont voulu ouvert à des résidences, des stages, des temps de répétition et même de construction. Des expériences ri-ches comme ils les aiment, renforcées par un ancrage en centre ville qui permet de nouer des relations avec d’autres associations de quartier, culturelles ou sociales.

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Ikare parle aux tout-petitsPour la première fois, Anima Théâtre s’adresse aux tout-petits avec son spectacle Ikare, à l’origine inspiré par Le vol d’Icare de Raymond Queneau. Le projet était dans les tiroirs depuis 2001, mais voit le jour en 2009, le temps pour Claire Latarget de se dire qu’el-le se trompait de public en pensant aux adolescents. D’où une réflexion plus large : "À qui parler de la chute et de l’envol des corps ?", qui a conduit à cette création : "C’est une expérimen-tation sensorielle à partager, c’est aussi la symbolique de l’ado-lescence rebelle qui rêve… Entre 18 mois et deux ans, les enfants savent marcher, après ils savent dire non, ils désobéissent et font leurs premières expérien-ces". Le spectacle est conçu comme une forme légère et autonome pouvant s’adapter à toutes les configurations (haltes-garderies, crèches…) et n’excède pas trente minutes afin de capter l’attention des tout jeunes enfants. Dans ce projet qui tient particu-lièrement à cœur à Claire Latarget, Georgios Kara-kantzas est assistant à la mise en scène et travaille sur des matériaux qui donneront vie à des marionnettes et à des constructions éphémères. Des matières qui ont toutes la particularité de produire du son : sable, grai-nes, cailloux, papier, plastiques, tissus, eau…

Anima Théâtre

Anima Théâtre lançait en octobre 2008 un groupe de discussion sur Internet, Les

Petites utopies, pour pallier le manque de visibilité du théâtre de marionnettes, y

compris sur la toile… "C’est une communauté ouverte à tous les marionnettistes

et à ceux qui s’y intéressent. Chacun peut avoir son profil avec des textes et des

photographies, et peut accéder à l’espace forum", explique Georgios Karakant-

zas, qui espère favoriser ainsi la création de binômes ou de trinômes pouvant

travailler de concert. Marionnettistes, sculpteurs, photographes sont mis en ré-

seau via des thèmes ou des points d’intérêts communs : après ce premier contact

sur Internet, ils pourront poursuivre par La Poste, se rencontrer et bénéficier

d’une courte résidence de travail collectif au Marché noir des Petites utopies à

Marseille. À l’avenir, Georgios Karakantzas caresse l’idée de rassembler toutes

ces petites formes au sein d’un festival…

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ressourceslexique

1999Georgios Karakantzas et Claire Latarget se rencontrent à l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières

2002Anima Théâtre s’installe à Marseille

2003Le Cabaret des âmes perdues, spectacle de la Cie La Machine à racines présenté au 13ème Festival international de la marionnette de Charleville-Mézières. Mise en scène Georgios Karakantzas, interprétation Claire Latarget et Sylvain Julien

2004B, Anima Théâtre et La Machine à racines

2006Yéti, yéti pas ?, mise en scène Christian Carrignon, assisté de Claire Latarget

2008Mister H, mise en scène Georgios Karakantzas, interprétation Claire Latarget, Stéphane Miquel et Mathieu L’HaridonLa compagnie dispose d’un lieu permanent d’expérimentation et de rencontre au cœur du quartier Noailles, Le Marché noir des Petites utopies, et lance sur Internet le forum Les Petites utopies

2009Ikare, première création pour la petite enfance

www.animatheatre.net

Accueil

Crédits photos : Nous on sème © Jean-Claude Leportier - Pavé les Filozofes © Jean-Claude Leportier - Pavé Nous on sème © Jean-Claude Leportier - Atelier Catherine Kremer © Jean-Claude Leportier - el Panson, animé par Jean-Claude Leportier © Catherine Kremer - Géants au marché © Jean-Claude Leportier

compagniecoatimundi

théâtre de gestes, d'objets et de marionnettes

À Châteaurenard où ils sont installés, Jean-Claude Leportier et Catherine Krémer disposent de deux ate-liers contigus à la maison. Dans l’un des morceaux de ferraille et de bois, des éléments de décors, toutes sor-tes d’objets et d’instruments ; dans l’autre des pièces de tissus, une foultitude de pinceaux et de brosses, de couleurs et de bobines de fils. Quand ils travaillent ensemble sur un projet, Jean-Claude Leportier réa-lise les structures et s’occupe de la mécanique tandis que Catherine Krémer s’attache au dessin, au modelé et au visuel. Deux univers complémentaires car "si l’écriture dramatique se fait beaucoup en situation, sur le plateau", comme le souligne Catherine Krémer, le travail en atelier occupe une part importante du processus créatif. Et Jean-Claude Leportier d’ajou-ter : "l’écriture pour la marionnette passe beaucoup par la forme. Je parle de forme parce que la marion-nette n’est pas incarnée. Elle est un instrument, un objet qui joue, fabriqué dans une bonne intelligence de bois, de métal, de plastique, de cuir et de tissus. Le comédien marionnettiste qui l’anime lui transmet sa part d’humanité et en fait cet étrange sujet/objet tellement porteur d’émotion". Une émotion qui passe par leur langage, combinaison originale de jeu d’ac-teur et de masques, de mime et d’animation d’objets, de marionnettes et d’automates.

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La naissance mexicaineÀ leurs débuts au Mexique, en 1972, Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier abordent la marionnette par un théâtre d’images sans paroles découvert au travers de la tradition sicilienne, du Bread and Puppet Theatre de Peter Schumann et du Bunraku. Mais c’est le hasard des rencontres - au Mans où ils fréquentent l’école des Beaux-arts, au Mexique où ils s’introduisent dans les milieux artistiques et universitaires, aux Etats-Unis où ils partent en tournée - et leurs goûts personnels qui leur permettent de développer une pratique assidue du travail d’acteur, de la danse et du Tai-chi-chuan, parallèlement à leurs activités de plasticiens. Une période très riche en expériences en compagnie d’artistes peintres, et en tournées à travers le Mexique et le Brésil dans les écoles, les festivals et les universités. Aux États-Unis aussi, où Alain Recoing déjà les remarque. Autant d’expériences fructueuses qui se sont poursuivies jusqu’en 1981, année du "retour décalé" en France : "On a découvert à notre retour, explique Jean-Claude Leportier, qu’on avait des choses en commun avec le mouvement du théâtre d’objets et du théâtre visuel. On s’est senti dans un même mouvement de langage". Là, ils bénéficient immédiatement d’un bon accueil, en résidence dans des centres culturels ou travaillant avec le mime Julien Gabriel qui les entraîne dans la "belle aventure" de la SAREV (centre culturel itinérant dans le Var). C’est le moment où le texte prend de l’importance dans leur spectacle, notamment avec Loup noir créé en 1984 sur une musique originale de Miquèu Montanaro. De cette première collaboration naîtront d’autres projets communs comme Mémoire sans paroles où le musicien joue son propre rôle…

Compagnie Coatimundi

Une écriture née des voyagesRiche de ses multiples contacts avec des publics de cultures différentes, la compagnie Coatimundi - nouvelle appellation de la compagnie Patakes du temps de leur résidence à l’Institut de création artistique de l’Université de Veracruz - décide de créer des spectacles accessibles à tous, à la fois narratifs et très visuels. Pas besoin d’avoir des références pour "entrer" dans l’histoire ! "On est un peu comme des éponges quand on voyage, souligne Catherine Krémer. Quand on est revenu du Mexique, nos spectacles étaient très colorés. Et la marionnette sur table, par exemple, est née de ce que l’on a vécu au Japon". D’où cette alchimie si particulière qui caractérise leurs spectacles, chacun étant "une exploration dans l’espace libre qui s’étend entre la danse, la musique, le théâtre, les arts plastiques, le cinéma muet, la bande dessinée, l’humour et la mécanique"… Sans oublier le texte, car Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier se posent la question d’une écriture et d’une dramaturgie moderne pour la marionnette. Et de partir en résidence à La Chartreuse en 1998 avec quatre auteurs (Jean Cagnard, Valérie Deronzier, Patrick Lerch et Ricardo Montserrat), pour écrire de nouvelles pièces pour les deux personnages du spectacle Les Filozofes… Aujourd’hui, "une bonne dynamique dramatique" leur parait être la qualité essentielle d’une création avec marionnettes.

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Une certaine idée de la formationAu Mexique déjà, de 1973 à 1976, Catherine Krémer et Jean-Claude Leportier avaient mis en place des ateliers de construction et de manipulation de marion-nettes à l’Institut de création artistique de l’Université de Veracruz. Depuis ils n’ont cessé d’intervenir auprès des enseignants et des marionnettistes profes-sionnels à l’occasion de stages, d’ateliers et de laboratoires de danse marion-nette notamment. Objet réel-objet imaginaire, Bases de la manipulation, travail de l’interprète, Marionnettiste-instrumentiste, Acteur/manipulateur : comment gérer cette double fonction ? ou encore Le visible/l’invisible dans le jeu de ma-rionnettes manipulées à vue sont autant de modules de formation que de thèmes de réflexion à partager avec les professionnels.Depuis six ans, Jean-Claude Leportier fait partie de l’équipe pédagogique du Conservatoire d’art dramatique d’Avignon tandis qu’à Châteaurenard, il organi-se des stages ouverts à des artistes ayant déjà une pratique de la scène : danseur, circassien, musicien… Ainsi a-t-il noué des contacts privilégiés avec la compa-gnie Caramantran, installée dans la Drôme, avec laquelle il développe des ma-rionnettes pour l’espace public, mais aussi avec l’Agence de voyage imaginaire. De son coté Catherine Krémer encadre des enseignants d’écoles primaires sur la pratique d’instruments marionnettiques à la demande de l’OCCE Vaucluse, et monte un projet de spectacle avec une classe de 6e au collège de Châteaure-nard…

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C’est après avoir participé au Forum des théâtres de marionnettes monté par Massimo Schuster à Garéoult, dans le Var, qu’ils décident de poursuivre l’idée d’un grand rassemblement en région. D’abord à Rasteau en 1995, puis à Draguignan, et à présent à Châteaurenard. En novembre 2007, ils ont lancé le 1er Festival de théâtre de marionnettes avec l’envie de pallier l’absence, dans le département, d’un temps fort autour de la marionnette. Une manière d’implanter plus avant le travail de la compagnie qui a joué les pigeons voyageurs pendant de longues années, et de fédérer les autres artistes installés en région. "Je pense qu’il y a un potentiel de public fort, explique Jean-Claude Leportier. Il y a un créneau à développer sur le bassin avignonnais : le spectacle jeune public et la marionnette, car le mot lui-même est fédérateur". Jean-Claude Leportier ne s’y est pas trompé, le festival a doublé les entrées dès la deuxième édition et augmenté le nombre de ses représentations scolaires et tout public ! Venus de Nîmes, d’Avignon, et de Châteaurenard bien sûr, les spectateurs ont plébiscité les spectacles en intérieur (répartis sur quatre salles) et le défilé de marionnettes géantes dans les rues de la ville. D’ailleurs les habitants jouent le jeu qui participent comme bénévoles à l’organisation de la manifestation ou hébergent les artis-tes invités. Fort de cet engouement, le festival envisage de s’étendre géographiquement en nouant des collaborations de proximité, notamment avec Graveson en 2009… Un succès et un rayonnement qui doivent également à la qualité de la programmation artistique qui montre la grande variété de l’art de la marionnette, l’éclectisme des formes et des esthétiques. Sans oublier Les Impromptus, moment de rencontre informelle où les artistes présentent au public leurs créations en cours et les élèves du conservatoire leur travail.

2007 : Compagnies Coatimundi, Clandestine, Divine quincaillerie, Arketal, Anonima Teatro, Éric Poirier, Le Caramantran.2008 : Compagnies La Chaise à porteur, Coatimundi, Cie de l’Échelle, Chiendent théâtre/Alcazar marionnettes, Théâtre de l’arc-en-terre, Les Zanimos, Caramantran.

Compagnie Coatimundi

1972La Manzana Voladora (La Pomme volante), création à Mexico (Mexique)1973/76La compagnie Patakes, qui s’appellera Coatimundi à partir de 1977, est en résidence à l’Institut de création artistique de l’université de Veracruz (Mexique)1974El Pais de los Pucs (Le pays des Ploucs), Cie Patakes, création à Xalapa (Mexique)Utopia (Utopie), création à Xalapa (Mexique)1975La Vidar ejemplar de Lupida Tragedias (La vie exemplaire de Lupida Tragedias), Cie Patakes, création à Xalapa (Mexique)1976La compagnie organise le 1er Festival international de marionnettes à Xalapa (Mexique)Pata de gallo, ojo de gato, muela de perro (Patte de coq, œil de chat, dent de chien), création à Xalapa (Mexique)1977El Blanquillo de Juan (L’œuf de Pierrot-Jean), Cie Patakes, création à Xalapa (Mexique)1981Polystyrène, l’oiseau prince, création au Mans1984Loup noir, création au festival Formes animées de la Côte d’Azur, Le Cannet1986Mémoire sans paroles, création au festival Formes animées de la Côte d’Azur, Le Cannet1988Chapeau la mer, création au Théâtr’enfant, Avignon1991Résidence au centre culturel d’AuxerreCiclo, création au Théâtre de Cavaillon-scène nationale

1993Hurler à la lune, production Skolteatern, Helsinki (Finlande)1994Le Petit poisson d’or, production compagnie Boutique du Conte, Besançon1995L’Archange et la dompteuse, création au théâtre de l’Olivier, Istres1996La Rose rouge, production compagnie Boutique du Conte, Besançon1997La Femme aux piments rouges (Quetzalcoatl, le retour), création au théâtre Le Comoedia, Aubagne1998Résidence avec quatre auteurs (Jean Cagnard, Valérie Deronzier, Patrick Lerch, Ricardo Montserrat) pour l’écriture de nouvelles pièces pour les deux personnages Panard et Grodo du spectacle Les Filozofes, La Chartreuse-centre national des écritures théâtrales, Villeneuve-lez-AvignonLes Filozofes, création au théâtre du Fenouillet, Drôme2001Les trois vies de Zéfurine, création au festival Fil et forme, Draguignan2002Punaiset Kengät, coproduction théâtre Mukamas, Tampere (Finlande)2003Lézard ménagé, création au théâtre de la danse Golovine, Avignon2005Nous on sème, création au théâtre des Doms, Avignon2007La compagnie organise le 1er Festival de théâtre de marionnettes de Châteaurenard (tous les ans en novembre).

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Crédits photos : Pas si bête les boîtes © Marta Moulinier - Maux d’ogre © Carole Tricard

brakabrik théâtre

théâtre de marionnettes

"Du théâtre au livre et du livre à la marionnette", tel pourrait être ce qui sous-tend l’ensemble du travail accompli par Julie Dourdy depuis les années 80. Installée en région parisienne, elle aime à se glisser, seule, dans des projets différents, avant de fonder sa compagnie le Brakabrik Théâtre. Elle anime alors un mini-théâtre, le Tac Studio, avec dès le départ l’envie de parler aux tout-petits car c’est ce qu’elle aime, tout simplement : un choix poétique et artistique qui ne la quittera plus, empruntant le langage du conte et de la marionnette… En 1996, changement de décor et changement de vie, Julie Dourdy découvre les Alpes-de-Haute-Provence, plus particulièrement Manosque, où elle implante sa compagnie. Une aventure insensée qui symbolise un nouveau départ ! Mais rien ne lui fait peur, ni la difficulté de s’installer en terra incognita, ni le "désert culturel" qui l’entoure, ni même les problèmes de diffusion… L’énergie, elle la puise dans son parcours, ses connaissances, son imaginaire, ses rencontres aussi. Comme ces artistes bulgares, dramaturges et scénographes, rencontrés par le biais de l’Institut international de la marionnette de Charleville-Mézières où elle a effectué de nombreux stages. "J’ai beaucoup appris avec eux" commente-t-elle, au point de monter aujourd’hui encore des spectacles avec Stefka Miteva. Comme tant d’autres qu’elle a croisé sur son chemin lorsqu’elle était membre du Conseil d’administration de l’Institut international de la marionnette

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ou à l’UNIMA dont elle été secrétaire pendant dix ans. Sans oublier la figure immense de Tadeusz Kantor avec lequel elle a travaillé et qu’elle

évoque ainsi : "C’est une relation dont on ne sort pas indemne". En 2001, face à la problématique de la diffusion du théâtre de marionnette

en région, elle décide de réitérer l’expérience parisienne en ouvrant un mini-théâtre à Manosque, La Fourmi, qui lui tient de lieu de répétition et de

création. "Au départ, explique Julie Dourdy, j’avais eu envie de monter un centre culturel pour la petite enfance qui proposerait des spectacles, des expositions, une

bibliothèque… Mais j’ai revisité mon projet en créant un lieu qui me ressemble, avec son atmosphère particulière. Les gens viennent pour ça aussi". Très vite donc, le public est au rendez-vous et les cinquante places ne désemplissent pas au fil des représentations (pas moins

de 25 par an), des stages et des propositions artistiques venues d’autres compagnies. Car si Julie Dourdy est toujours seule aux commandes, la salle s’ouvre aux autres et à d’autres formes (chansons, contes, concerts), tout en gardant la spécificité de son public. Du même coup, elle lance durant les vacances de la Toussaint le Tout petit festival qui séduit petits et grands… Tout cela avec le sentiment, parfois, de se battre contre des moulins à vent : "La bagarre est incessante, mais je continue parce que c’est ma vie. J’y trouve mon compte sinon je ne le ferais plus".

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Tout commence par des mots. "En général, j’écris d’abord une histoire. Et, à un moment, la scénographie et l’écriture se confondent, où l’un et l’autre vont s’influencer" esquisse Julie Dourdy à propos de la genèse de ses spectacles. Excepté pour l’adaptation d’une nouvelle de l’auteur anglais Donald Bisset, elle n’emprunte pas les mots des autres et manie avec la même dextérité le stylo et la marionnette. Même dans les spectacles de contes, elle fait appel à son propre imaginaire : le déclic peut naître d’un objet, d’une boîte à musique pour Là où les ours ne font que jouer ou bien d’une bouilloire, prétexte à tirer le fil des Contes à la bouilloire… Des mots, une histoire, du théâtre d’ombres animées et colorées, et toujours des marionnettes "parce qu’elles font appel à des choses qui s’imbriquent les unes les autres". Parce qu’il faut être ingénieux et que, plus le temps passe, plus elle se plaît à construire les décors, les maquettes ou à dessiner les scènes. La richesse du métier étant "d’être à la fois dans le concept et dans le faire, avec toujours le besoin de palper".

Le regard aiguisé par de nombreuses années de pratique et de présence sur les festivals français et internationaux, Julie Dourdy est stupéfaite par le foisonnement de très jeunes compagnies, leur grande liberté dans la construction, la forme et le propos. "Il y a une espèce de vague qui arrive, très différente. Des artistes qui se permettent des choses très libres, avec des écritures très diverses. Comme à l’époque, quand le Théâtre de Cuisine de Christian Carrignon avait apporté un sang neuf", se souvient-elle. Au Festival Off de Charleville-Mézières, "il y avait vraiment des trucs extras et des idées neuves, tout un tas de petites structures et de caravanes aménagées… Ils inventent tout le temps. La période de crise les oblige, peut-être, à chercher de nouvelles formes". Des idées et des projets, elle n’en manque jamais puisqu’elle prépare Histoires à pleines voix avec Albine Sueur, complice déjà sur Maux d’ogre. C’est grâce au Prix de la Fondation du Crédit Mutuel Paca contre l’illettrisme qu’elle peut envisager ce nouveau défi, créer une structure itinérante de type Van transformée en bibliothèque et remplie de costumes, de marionnettes, d’objets. Avec Albine Sueur, elle sillonnera en 2009 les routes du département, et au-delà, invitée à participer aux Fêtes du livre et autres salons littéraires. Avec toujours cette même "fureur de lire" …

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1970 à 2006Marionnettiste et vidéaste (compagnies Georges Arnaud, Jean Loup Temporal, Dominique Houdart, Pascal Sanvic, Univers Enfants, Théâtre Risorius, Théâtre Rituel, Théâtre d’Eau, et ARCAL-Atelier de Recherche et de Création en Art Lyrique).1979Création de la compagnie de théâtre de marionnettes Brakabrik Théâtre en région parisienne1979 à 1982Formatrice à l’École d’infirmiers psychiatriques de l’hôpital psychiatrique de Maison Blanche à Neuilly-sur-Marne. Anime un atelier mensuel théâtre et théâtre de marionnettes au CHS départemental de Pau (Hôpital St Luc) 1981 à l984Anime le café-théâtre Ambroisie à Paris (théâtre pour enfants)1985 à l987Anime dans le bâtiment d’exposition du projet Grand Louvre (Pyramide) un spectacle vidéo et marionnette sur l’élaboration et la construction du Grand Louvre (Groupe 7 / Cie Sanvic)1987 à 1995Anime le Tac Studio, mini-théâtre destiné à la toute petite enfance1997Installation à Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence2001Ouverture d’un mini-théâtre à Manosque, La Fourmi, lieu de répétition de la compagnie et lieu de diffusion

CréAT ioNsMaux d’ogres, spectacle de grandes marionnettes-objetsUn monde de papier, montage poétique destiné aux enfants et illustré en théâtre d’ombres colorées et animéesRonds dans l’Ô, créé pour "Double jeu" à LausannePoussière de contes, trois contes réécrits et racontés par Julie Dourdy : La femme du pêcheur, Hans-mon-hérisson, Le joueur de flûte de HamelinDrame chez les éléphants, théâtre pour les tout-petitsLà où les ours ne font que jouer, conte d’aujourd’hui pour les tout-petits, marionnettesLe petit chemin des contes, trois contes - dont un traditionnel - racontés dans un petit théâtre de tréteaux, à l’aide de marionnettes, de musiques et d’objetsMais où vont les ballons qui s’envolent ?, spectacle de grandes marionnettes, ombres et projection vidéoLes contes à la bouilloireUn abécédaire pour une souris, conteur et marionnettes-objetsPas si bêtes les boîtes, marionnettes, musique et objetsFaust, marionnettes et théâtre de papierPoésie en herbe, théâtre d’ombres animées et coloréesPas si bêtes les boîtes, marionnettes, musique et objets

exPosiT ioNLe temps des contes et des ogres, exposition/parcours ludique pour jeunes enfants

PUBLiCAT ioNMaux d’ogres, texte Julie Dourdy, illustrations Carole Tricard, Axiome éditions jeunesse, 2002 (Boulogne-Billancourt)

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Crédits photos : A demain ou la route des six ciels © Brigitte Pougeoise - Bout de bois © Fabien Lacroix - Marionnette d’après Martin Jarrie © Luc Lavenne - Atelier d’Arketal © Luc Lavenne - Marionnette d’après un tableau de Théo Tobiasse © Brigitte Pougeoise - debout la bûche [Toucher du bois] © Luc Lavenne

compagniearketal

reNCoNT re avec sylvie osMAN et Greta BrUGGeMAN

" Forme imaginaire, simulacre de vie, être de chair et

d’esprit, la marionnette est le symbole incarné de notre

condition humaine. L’objet-marionnette est avant tout une

forme plastique née de l’imagination et des mains d’un

artisan-plasticien.

La main du marionnettiste est à l’origine des mouvements.

Elle dirige mais elle reçoit en retour. Cet échange est

capital, il crée le dialogue entre le corps vivant du

marionnettiste et le corps inerte de la marionnette. Il crée

un rapport qui dépasse la mort des choses."

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1995, un mariage et une compagnie

Les créations d’Arketal trouvent leur inspiration dans les textes de sophocle, Bernard shaw, roy Lewis, daniel Pennac… Quels rapports entretenez-vous avec la littérature ?sylvie osman : Nos choix se font au présent et sont très liés à notre histoire. Il y a ceux de Greta qui sont plus liés à la matière visuelle, aux volumes et à la construction de marionnettes, et les miens qui suis très attachée aux mots. Petit à petit, je me suis rendu compte au moment de la création des Gens légers de Jean Cagnard que je redonnais voix et corps à des corps anéantis. Personnellement, j’aime la chose écrite : à partir du moment où on les écrit, on les représente, et les choses existent. La marionnette est une écriture visuelle très liée aux mots. Greta Bruggeman : Je lie plus ce rapport à notre histoire. On a eu la chance de rencontrer des artistes, des écrivains et des plasticiens. Il n’y a pas de hasard. On a eu envie de mettre en forme des histoires, de les mettre en mouvement, en vie : des histoires qui naissent de la mémoire et qui alternent avec des propositions très différentes.sylvie osman : La seule chose que j’ai écrite, c’est Fernand Léger ou Le Monde en vaut la peine, un spectacle sans parole ! J’ai été tenté d’écrire un texte théâtral mais je suis plus à l’aise dans le jeu et la mise en scène. Et puis j’ai envie d’une écriture qui me porte : je trouve cette mise à distance avec mon histoire personnelle dans la commande d’écriture, comme avec Jean Cagnard et son évocation de la Shoah… Pour Pygmalion, c’est Greta qui a eu envie de raconter une histoire ; pour Antigone, c’est moi, par rapport à une expérience personnelle dans un lycée…

Quel est pour vous l’enjeu, justement, de passer commande de textes à des auteurs contemporains ?sylvie osman : Quand nous sommes arrivées à La Chartreuse*, Greta désirait travailler sur le thème de l’exil des enfants du Tibet. À ce moment-là, il y a eu la rencontre avec une nouvelle façon d’écrire le théâtre aujourd’hui : absence des trois unités, absence de noms aux personnages… Le lien possible entre l’écriture textuelle et visuelle est devenu évident : on a découvert une autre façon de dire en écoutant tous les textes des auteurs contemporains, la matière des mots et des formes pouvait se rencontrer. Patrick Dubosc, Patrick Kermann,

Jean Cagnard…, du coup est né le désir de découvrir une nouvelle manière de raconter le monde. Et l’écriture de Jean Cagnard a une force incroyable, celle d’ouvrir l’imaginaire, de parler à notre imaginaire et à celui du public, même si ce n’est pas facile de construire un spectacle à partir de cette matière-là.Greta Bruggeman : D’année en année, on s’est posé beaucoup de questions. Qu’est-ce qu’on veut montrer ? Comment veut-on le dire ?… Et puis il y a la vraie vie qui fait naître nos spectacles, comme ma rencontre avec les pierres pour Antigone. Mais il faut faire, faire, et encore faire jusqu’à y arriver.

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de la même manière, tous vos spectacles sont pétris de références à des peintres : Miro, Fernand Léger et tant d’autres. Le théâtre de marionnettes a-t-il une filiation particulière avec les arts visuels ?

Greta Bruggeman : Des artistes tels Marius Rech et Rolf Ball sont venus à l’Atelier pour réaliser beaucoup de prototypes, ils sont passionnés par l’enjeu de pouvoir donner vie à leurs dessins. J’ai eu la chance de visiter l’atelier de Marius Rech, et j’ai trouvé intéressant de réfléchir sur la possibilité pour ses figures de devenir des marionnettes. Avec lui, c’est une véritable collaboration. On a passé beaucoup de temps à travailler sur les recherches, les matériaux, et il s’est immédiatement mis à dessiner… En faisant ce métier, on apprend ce que l’on est et ce que l’on n’est pas : moi, j’ai envie de collaborer avec d’autres artistes. Les peintres du XXe siècle m’offrent beaucoup d’explorations possibles : à travers les figures dans un tableau ou le mouvement dans une architecture, je peux voir le mouvement d’un corps dans l’espace. Je me demande, par exemple, quels matériaux je vais utiliser pour construire les articulations du corps d’une marionnette. Je me considère comme l’acteur-interprète d’un texte, comme l’interprète d’un dessin ou d’un tableau.

sylvie osman : Ce qui sous-entend une grande compréhension et une grande assimilation de l’œuvre pour inventer un objet.Pour quelles raisons concevez-vous régulièrement des expositions en écho à vos créations?

Greta Bruggeman : Pour faire connaître notre travail, tout simplement. C’est une chose importante : il faut faire savoir que notre lieu existe. Notre démarche est liée à toutes ces rencontres. À Charleville-Mézières où nous exposons tous les trois ans, le public peut découvrir la marionnette autrement, avec une esthétique propre et un travail avec des artistes et des plasticiens. Nous proposons des regards différents sur la marionnette. Les expositions sont parfois des événements déclencheurs d’autres projets, ou d’autres formations. Ce sont des condensés de notre travail, de nos recherches, des thèmes qui nous tiennent à cœur, un parcours à travers les matières que nous utilisons et qui vont se métamorphoser.

sylvie osman : L’explication est dans le titre de notre première exposition : "Matières à vivre". Une marionnette, même exposée, est le fruit de tout un parcours de création et de rencontres. C’est pourquoi les expositions sont toujours en lien avec nos spectacles.

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Vous parlez de "corps vivant" à propos de l’acteur et de "corps inerte" pour la marionnette, pouvez-vous nous en dire plus…

sylvie osman : Passer de l’inerte au vivant, explorer ce qui est et ce qui n’est pas : c’est pour cette raison que j’engage plus d’acteurs que de marionnettistes. Ce qui se passe entre celui qui transmet et la marionnette, c’est cette circulation-là qui m’intéresse. En tant qu’acteur, je vais nourrir la figure-marionnette et je vais m’en nourrir aussi. À aucun moment, je ne me sens "le" personnage : les objets sont là et les marionnettes sont là pour raconter une histoire, le trio idéal étant dans la présence de l’objet, de l’acteur qui donne sa voix et le marionnettiste qui donne son corps. L’important est de raconter chaque jour une histoire renouvelée. La magie de la marionnette est dans le rapport qu’entretient le public avec l’objet qui, selon lui, est un objet vivant. Il y a un corps qui est multiple et la relation se fait au moment du jeu seulement : j’ai un objet inventé entre les mains qui a son propre langage et auquel je donne vie.

(*) en 1999, Sylvie Osman propose une rencontre entre auteurs-marionnettistes à La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon à l’initiative de THEMAA

L’Atelier d’Arketal, atelier de formation et de recherche pour la construction de la figure marionnette, est né de l’envie d’explorer la marionnette - son jeu, sa construction, son langage visuel, sa forme, ses matériaux et ses propriétés plastiques - en relation avec des peintres et des plasticiens. "Il faut se concentrer sur la marionnette, souligne Greta Bruggeman, car il existe peu de lieux en France où l’on apprend à construire. Ce qui prend du temps". C’est ainsi que se sont développé des ateliers thématiques d’après les œuvres et/ou le savoir-faire de nombreux artistes-plasticiens, notamment "Marius Rech et la matière", "Frédéric Lanovsky, sculpteur de géants", "Rolf Ball, la couleur, les origines" et "Thomas Lundqvist et le théâtre japonais bunraku"… L’Atelier Arketal permet donc aux stagiaires d’aborder telle ou telle technique tout en leur enseignant les fondamentaux, comme l’équilibre ou la mobilité du personnage par exemple. Même s’ils ne jouent pas forcément une pièce à l’issue du stage… Pour Greta Bruggeman, la découverte de ces différents langages visuels a "une importance primordiale dans le jeu du marionnettiste, de l’acteur-interprète qui doit rechercher la difficulté plutôt que la facilité". D’où l’ouverture de la formation au travail des peintres, graphistes, illustrateurs

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qui viennent construire avec les élèves et leur transmettre le plaisir de "faire des choses avec les mains". Si pour la plupart des élèves il s’agit en premier lieu d’acquérir une technique particulière, nombreux sont ceux qui empruntent les chemins de la création, et se libèrent… Alors, conteur ou acteur, marionnettiste ou éducateur, tous se retrouvent à l’Atelier pour réfléchir plus largement sur l’objet-marionnette avec, cerise sur le gâteau, un fonds documentaire d’une grande richesse sur le théâtre de marionnettes, le conte, la peinture, la littérature et tout autre domaine de recherche nécessaire aux créations de la compagnie. Jouxtant les bureaux et le petit studio de la compagnie, l’Atelier est tout à la fois un lieu de fabrication, de formation, de recherche et de rencontre entre créateurs, mais bien plus encore : il est devenu "un lieu d’accueil pour tous ceux qui s’efforcent de faire vivre la beauté des figures au service des paroles qu’ils adressent au monde".

1981Sylvie Osman et Greta Bruggeman se rencontrent à l’Institut international de la marionnette de Charleville-Mézières : là, elles croisent Michaël Meschke qui les engagent dans Ramayana, projet d’échange culturel entre l’Europe et l’Asie, où elles touchent du doigt la pratique tout autant que le voyage.1984Rencontre avec René Corbier, secrétaire général du Centre Educatif et Culturel des Campelières (Mougins), puis directeur des affaires culturelles de la Ville de Cannes ; Arketal s’installe d’abord à Mougins, puis à Cannes (1990). 1987Premier spectacle "repéré" jeune public, Les chaudoudoux, qui tournera jusqu’en 2003.1990L’installation provisoire dans l’ancienne entreprise de chaussures de Cannes se pérennise. 1991Antigone d’après Sophocle, mise en scène Massimo Schuster, spectacle tout public qui tournera jusqu’en 1998.1992Première rencontre avec un peintre vivant, Théo Tobiasse, suite à son exposition au Musée d’art moderne de Nice, et création de Pygmalion d’après Bernard Shaw pour laquelle il conçoit marionnettes et décor. Rencontre avec l’ERAC et Stéphane Bault engagé dans Pygmalion.

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1994Pourquoi j’ai mangé mon père d’après Roy Lewis naît de la rencontre d’Arketal avec une compagnie d’acteurs français et de sa découverte de l’Afrique, l’occasion d’une grande interrogation sur le mélange acteurs/marionnettes de différentes dimensions. Spectacle mis en scène par Yves Borrini (Cie Le Bruit des hommes), créé au Cameroun et tourné en Afrique.1997Fernand Léger ou Le Monde en vaut la peine, commande de B. Hedel Samson, conservateur du Musée national Fernand Léger de Biot. Création in situ et première mise en scène de Sylvie Osman qui choisit de travailler sur l’œuvre du peintre pour "écrire" un spectacle très personnel.1998Exposition réalisée avec l’artiste Marius Rech, Matières à vivre, commande de la Ville de Cannes pour les 10 ans de la Compagnie Arketal. 1999Organisation d’une rencontre entre auteurs-marionnettistes à La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon à l’initiative de THEMAA, commande d’écriture à Jean Cagnard : Des papillons sous les pas, illustrations Rolf Ball, éd. Du Bonhomme vert.2002Ouverture de l’Atelier d’Arketal, atelier de formation et de recherche pour la construction de la figure marionnette avec la collaboration de peintres et de plasticiens.2003Deuxième commande d’écriture à Jean Cagnard : Les Gens légers, sur le thème de la Shoah.Arketal intervient à l’ERAC sur "les figures en jeu" (laboratoires, improvisations, conférences, présentation des travaux) et rencontre Brunella Eruli, professeur à l’Université Paris 3 et rédactrice de la revue Pück, qui participera en 2005 à la pré-écriture du spectacle Bout de bois d’après l’infatigable, l’inoxydable Pinocchio.

2006La Boîte à joujoux, conte musical en quatre tableaux pour marionnettes et images d’après Claude Debussy, commande du pianiste Philippe Cassard.2007Les Verticaux de Fabienne Mounier, conception visuelle Wozniak.2008Quatrième commande d’écriture à Jean Cagnard : À demain ou la route des 6 ciels, spectacle jeune public.

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2005À l’occasion de Bout de bois, Arketal

mène une action d’un an qui aboutit à une exposition à l’Espace Miramar à Cannes, Toucher du bois, la marionnette un art en mouvement et à une publication. Cinquante artistes sont invités à créer à partir du même

pantin en bois une pièce unique, mise en regard avec les créations d’enfants

réalisées en atelier.

Crédits photos : Logo © Pascal Métayer - Multipli © david Certano - C’est pas pareil © Alain Le Breton - Multipli © Vincent ruffe - idoles © denis Fayollat

compagnieclandestine

théâtre d'objets

Au Brésil déjà, Ester Bichucher était marionnettiste, avant même de partir à Sofia, en Bulgarie, grâce à une bourse de l’UNIMA, et de suivre pendant trois ans la formation de l’École nationale supérieure des arts de la marionnette de Charleville-Mézières (2e promotion). C’est là, en 1993, qu’elle rencontre Denis Fayollat, urbaniste de formation et passionné de théâtre. Passionné au point que lorsqu’il décide d’être objecteur de conscience, c’est tout naturellement vers le théâtre qu’il se dirige pour effectuer son "service civil", plus particulièrement auprès de René Lévy qui dirige alors Les Centres Fontblanche à Vitrolles. "Je suis resté son assistant (et son élève attentif) pendant deux ans avant de devenir son administrateur. Après son départ je suis parti m’installer à Parme ; nous avions pendant plusieurs années (de 1984 à 1989) organisé à Fontblanche un festival international de théâtre d’objet "Midi Teatro" où j’avais eu l’occasion de me lier d’amitié avec de très nombreuses compagnies italiennes de marionnettes ou de formes animées et en particulier avec le Teatro delle Briciole. J’ai tout naturellement fini par travailler avec eux" explique Denis Fayollat qui, de retour en France, s’occupe de la programmation de l’Institut international de la marionnette de Charleville-Mézières en 1993 et 1994. Mais l’appel de l’Italie est plus fort que tout : Denis Fayollat et Ester Bichucher repartent ensemble à Parme où Denis travaille sur la diffusion et sur l’adaptation en français des créations du Teatro delle Briciole. Une expérience qu’il estime très formatrice pour lui, tant sur le plan des rencontres que sur la manière d’aborder la création d’un spectacle.

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De 1997 à 2001, Denis Fayollat coordonne pour THEMAA le Forum régional de la marionnette "Fil et Formes" à Rasteau, puis à Draguignan : l’occasion pour la compagnie Clandestine d’entamer une collaboration avec Théâtres en Dracénie qui programmera ensuite Ilyavèla et coproduira Multipli en 2003. Que ce soit à Draguignan ou à Château-Arnoux, où la compagnie est en résidence au Théâtre Durance depuis janvier 2008, Ester Bichucher et Denis Fayollat créent des spectacles jeune public - tout public dans lesquels ils abordent "des thèmes éternels et contemporains (la pauvreté, les luttes sociales, le travail, l’aliénation, l’utopie, les croyances et superstitions, la différence, l’individu et la société…)".

L’année 1995 marque leur installation à Montagnac dans les Alpes-de-Haute-Provence où ils disposent d’une salle de

répétition de petites formes pour leur toute nouvelle compagnie : la compagnie Clandestine. Le choix du théâtre de marionnettes ? "C’est évidemment à Ester Bichucher qu’on le doit, du fait de sa formation à l’ENSAM, doublée d’une formation au Brésil en arts

plastiques et en danse", souligne Denis Fayollat, dont les influences sont à chercher du côté du Théâtre du Soleil (pour sa vraie grande

découverte du théâtre), mais encore du Vélo Théâtre, du Théâtre Manarf, du Théâtre de Cuisine, du Théâtre Gioco Vita, du Teatro delle Briciole, du Teatro Musica Aquilone, du Teatro dei Piccoli Principi, du Teatro dell’Angolo et quelques autres (pour ses premières amours avec

le théâtre d’objets et d’images).

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Multipli est une petite musique de plis, d’images et de pliages éphémè-res. L’idée est née de l’envie de travailler sur le livre pour enfants de

Jorge Amado, Le Chat et l’hirondelle, sur le thème de l’amour entre les deux animaux. Après avoir un temps pensé à réaliser le chat en mousse (il est très joli, mais il est resté sur une étagère dans les bureaux de la

compagnie), l’idée du papier est apparue (et l’histoire du livre oubliée en chemin). Autodidacte, Ester Bichucher s’est formée pendant un an aux

techniques de l’origami (nom japonais de l’art du pliage du papier) et du kirigami (nom japonais de l’art du découpage du papier) pour concevoir

le spectacle qui nécessite une régie lumière d’une grande finesse.

"Origami" pour… MULT iPLi

Ester Bichucher est brésilienne, ce qui crée des attaches, un style. Ça reste. La confrontation entre les deux regards est toujours présente

dans les spectacles, l’un festif, fou, insouciant, l’autre plus rationnel, cartésien, intellectuel. Si Ester est partie du Brésil, c’est aussi pour voir ailleurs et découvrir autre chose. Le spectacle se passe dans un

aéroport : il y a là un chariot, une valise, une table, du sable… Le pu-blic attend à la douane comme les comédiens, et doit remplir une "fi-che de débarquement" avant de rentrer dans la salle. Cela commence comme une discussion jusqu’au moment où les comédiens racontent

l’histoire du Brésil sur scène : le sable de Copacabana, les gamins des rues…, et se termine sur un air de samba.

"Brésil" et "Clandestine Airlines Compagnie" pour…

MAde iN BrAziL

Ce sont des contes brésiliens, contemporains ou traditionnels, mis en sons et en rythmes, en images et en jeu racontés par Ester Bichucher, où les percussions deviennent des personnages, comme la Princesse, le pou, l’esclave… On pourrait dire que c’est "un spectacle de théâtre d’objets musicaux" traversé par un peigne, une cuîca, un tama, une crécelle, un ocarina, une zabumba, un galoubet, une chaveira, un sac en papier, une

kalimba, un agogô, une comédienne, un tuyau et … deux ratons laveurs.

"Princesse" et "Zabumba" pour… iLYAVèLA

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Au départ était un livre de Jorge Amado, Yansan des orages, et son per-sonnage principal dom Maximiliano, un érudit bénédictin. Puis ce fut

l’envie de travailler sur les "orixas", les dieux de la religion afro-brési-lienne, et toutes les religions et cultures. Pour Idoles, la compagnie a créé son propre Panthéon, né du croisement de nombreuses croyances. Le dé-cor est celui d’une exposition internationale d’art sacré où sont présentées quelques-unes des plus fameuses idoles répertoriées à travers le monde, menée de main de maître par Jean-Édouard Notrérot, éminent Professeur au Collège de France. Un homme qui croit qu’il domine tout du fait de son esprit très cartésien… Mais les Dieux ne l’entendent pas de cette oreille ! Spectacle qui mêle comédiens et automates télécommandés.

"Notrérot" et "mythologies" pour…

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"Apparitions, disparitions, transformations, petites magies, surprises, mécanismes de papier et personnages éphé-mères sont donc conviés à la table de jeu" de C’est pas pareil !. Ce spectacle jeune public / tout public (à partir de

3 ans) a été créé dans le cadre d’une résidence au Théâtre Durance à Château-Arnoux durant laquelle Clandestine a travaillé avec l’école maternelle de Font Robert et avec la grande section de l’école maternelle de L’Escale de jan-

vier à juin 2008. Des rencontres en ateliers qui ont abouti à une exposition de dessins, une publication (Petites nuan-ces) et la participation "indirecte" des jeunes élèves. Utilisant son matériau de prédilection, le papier, la compagnie évoque également dans Quoi ? C’est quoi ? le thème des rencontres et de l’autre, de l’identité et de la différence, tout en empruntant des formes distinctes. Petit théâtre de papier, mallette qui s’ouvre sur des illustrations que l’on peut glisser de l’intérieur : Quoi ? C’est quoi ? s’inspire de cette technique du conteur et poursuit l’esprit de C’est

pas pareil !. Un projet avec les écoles primaires de L’Escale et Château-Arnoux est envisagé, notamment des ateliers où les enfants pourront construire leurs propres histoires qui seront ensuite réutilisées, découpées, recollées, recy-clées, revisitées par la compagnie. Sur scène, deux comédiens interprèteront trois versions du spectacle (ils seront

trois sur le projet) : il s’agira toujours du même spectacle mais avec des regards et des couleurs différents.

"Kirigami" et "Pop up" pour… C’esT PAs PAreiL !"Kamishibaï" pour …

QUoi ? C’esT QUoi ? (création 2010, titre provisoire)

1995Création de la Compagnie ClandestineCy e Y’é, spectacle jeune public (de 6 à 10 ans)

1997Made in Brazil, spectacle tout public (à partir de 8 ans)Théâtre d’intervention

1999Ilyavèla, spectacle jeune public (de 6 à 10 ans)Contes brésiliens mis en sons et en rythmes, en images et en jeu

2003Multipli, spectacle jeune public / tout public (à partir de 5 ans)Théâtre, origami et petites magies

2007Idoles, spectacle jeune public / tout public (à partir de 8 ans)Théâtre, mécanismes et petites magies

2008La Compagnie Clandestine est accueillie en résidence au Théâtre Durance à Château-ArnouxC’est pas pareil !, spectacle jeune public / tout public (à partir de 3 ans)Théâtre de papier, kirigami et pop up

2010 Quoi ? C’est quoi ? (titre provisoire), spectacle jeune public / tout public

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Crédits photos : Yudishtira et drona © Brigitte Pougeoise - Pandavas © Brigitte Pougeoise - iliade © Brigitte Pougeoise - othelo et iago © elena Tedde-Piras - Le dernier guerrier © roberto Abbiati - Le dernier guerrier © Brigitte Pougeoise

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reNCoNT re avec Massimo sCHUsT er

Vous êtes marionnettiste, conteur, metteur en scène, photographe et écrivain : est-ce que c’est la marionnette qui vous permet, juste-ment, d’être tout cela à la fois ?

Massimo schuster : J’ai publié un certain nombre d’articles, j’ai écrit certains de mes spectacles à quatre mains mais je ne me considère pas comme un écrivain. Je suis trop grand lecteur pour me revendiquer comme tel. Je ne suis pas arrivé à la marionnette pour la marionnette : en 1969, j’ai ren-contré le Bread & Puppet de Peter Schumann pour des raisons politiques principalement, et pour ses idées communautaires. J’avais adoré son spectacle, mais mon intérêt allait à ce qu’on appelait à l’épo-que le "théâtre engagé". La marionnette n’était pas un choix de départ, c’était plutôt de l’engagement humain ou citoyen. >>

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© ArCAde PACA - Collection Repères [n°7 - Avril 2009]

Comment expliquer alors votre attachement au théâtre de marionnettes ?

Massimo schuster : Si je suis attaché encore aujourd’hui à la marionnette, c’est que je la considère comme un moyen supplémentaire pour le comédien d’évoquer les formes épiques. Comme dans les marionnettes du monde dites traditionnelles. Je ne suis ni dans le théâtre d’acteur ni dans la narration. C’est la déclamation qui m’intéresse, à la manière de Greta Garbo ou d’Orson Wells. La marionnette a des possibilités exceptionnelles dans ce qu’elle a de sacré, c’est pour cela que j’en parle comme des "totems". Comme dans les arts africains où le chaman "charge" la marionnette en lui donnant une densité expressive… Mes plus grandes influences sont Shakespeare, Gary Cooper ou John Ford ! Pour moi qui suis né en 1950, le western est le symbole de l’épopée, c’est un pilier de ma formation. J’aime beaucoup le cinéma populaire, et les westerns m’ont vraiment façonné. Par contre, si on veut monter une pièce de Tchekhov, ce sera à travers le travail d’un acteur et non celui d’un marionnettiste. >>

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dans la marionnette, vous avez pratiquement tout fait, même la construction. Aujourd’hui, comment procédez-vous ?

Massimo schuster : C’est toujours une vraie collaboration, un partage de responsabilité et une confiance réciproque entre moi et l’artiste ou le sculpteur que je choisis. Si le point de départ du spectacle est un texte existant, je le lui fais lire et lui dit : "Tu me crées un mon-de !". Il a alors quartier libre, à cela près que j’impose les dimensions des marionnettes et les techniques. Quand je reçois les marionnettes, à moi de comprendre les personnages qui me sont proposés. Je ne vois même pas les croquis. Je reçois toujours des choses inatten-dues même si je connais les esthétiques des artistes avec lesquels je travaille. Ce ne sont pas des "outils" dont je dispose mais de vrais partenaires. Leurs créations vont d’ailleurs déplacer mes relations avec la marionnette au service de laquelle je vais me mettre. Et chacun va devoir s’adapter : l’artiste, la marionnette et moi-même. Sa morphologie, son anatomie vont primer sur mes idées de départ. J’aime beaucoup travailler avec des artistes qui n’ont jamais construit de marionnettes car la marionnette en elle-même, je ne suis pas sûr qu’elle m’intéresse plus qu’autre chose. Je ne me considère pas comme un bon manipulateur par rapport aux exigences requises traditionnelles, par contre je sais que je suis un bon "chargeur" des marionnettes que j’utilise. Mais je reste attaché à une certaine forme de marionnette : en quarante ans, ma manière de les manipuler est de plus en plus épurée. Aujourd’hui je ne fais que les déplacer.

Vous présentez Peter schumann et enrico Baj comme vos maîtres : quelles influences ont-ils exercé sur votre travail, vos choix narratifs ou esthétiques ?

Massimo schuster : Peter Schumann, directeur du Bread & Puppet, vient de la danse et de la sculpture. Il est venu à la marionnette car il voulait porter ses sculptures directement auprès des gens dans ses spectacles. Aujourd’hui encore il refuse de participer au "système", mais ça ne l’a pas empêché de jouer dans les plus grands théâtres du monde. C’est quelqu’un qui compte beaucoup pour moi… Quant à Enrico Baj, c’est l’un des plus grands artistes contem-porains italiens. Adepte de Marcel Duchamp, il a rencontré Man Ray, et m’a mis en contact avec de nombreux artistes et critiques d’art. On a passé des heures à discuter de politique, d’art, il a beaucoup contribué à élargir mes horizons. C’est sans doute une figure paternelle aussi… On a fait cinq spectacles ensemble entre 1984 et 2003 : un opéra pour la Scala, le Mahabharata, Roncevaux !… Il s’est passé quelque chose de formidable autour de Ubu roi et de l’Iliade au point qu’il a travaillé sur ces thématiques dans ses propres recherches. Mais, en plus d’avoir beaucoup collaboré ensemble, il m’a donné accès à des gens passionnants, Hervé Di Rosa, le galeriste de Duchamp… Il disait que "je le faisais jouer". Il m’a nourri profondément. C’est une chance inouïe que de l’avoir rencontré.

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Le Mahabharata, roncevaux, Macbeth et aujourd’hui othello, d’où vous vient ce goût pour les personnages épiques ou les textes fondateurs ?

Massimo schuster : Enfant, dans mon quartier de banlieue à Mi-lan, j’ai vu Hamlet en noir et blanc à la télévision. J’avais neuf ans et je m’en souviens encore. Cela montre bien qu’un enfant peut être bouleversé par Hamlet. Puis plus tard, ce furent les westerns, et plus tard encore l’Iliade… C’est peut-être ma collaboration avec Peter Schumann qui m’a fait m’attaquer aux personnages épiques ou historiques. Dès le départ, la marionnette fait partie de ces textes occidentaux, et tout à coup j’ai eu la possibilité de les transfigurer sur scène. Si le théâtre est effectivement un rituel laïque, alors il faut le célébrer : mais pour le célébrer, il faut avoir quelque chose qui tient de la foi ou de l’engagement total. Je crois que jouer est un peu comme une corrida dans laquelle celui qui est sur scène est à la fois le matador et le taureau…

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Théâtre de l'Arc-en-Terre

Quel regard portez-vous sur la création actuelle qui fait se croiser la marionnette avec la vidéo, la perfor-mance ou les nouvelles technologies ?

Massimo schuster : La marionnette permet ces croisements, justement, mais je ne me sens pas attiré par ça. Ce n’est pas mon vocabulaire. J’aime l’art qui sent le sang, la transpira-tion, l’homme. J’ai comme une espèce d’aversion biologi-que même. Si je peux apprécier les spectacles qui utilisent les nouvelles technologies, j’y vois toujours un danger de froideur et un piège pour les créateurs : plus on a de la tech-nologie et plus on en a envie. Ce qui me gêne, c’est la perte éventuelle de contenu au profit de la forme. Mais je trouve normal que les jeunes créateurs s’y intéressent et y puisent leur inspiration. Je ne fais pas partie d’une génération qui sent le besoin de s’y frotter : ce serait un mensonge. Je crois que le fondement du théâtre c’est que le premier spectateur sente le comédien, physiquement. C’est ce côté "chair", sen-suel qui peut-être répulsif, auquel je suis attaché. Je pense que les nouvelles technologies peuvent être un moment de passage, une adolescence pour arriver à autre chose. Mais je ne suis pas passéiste pour autant : il y a une adaptation des outils que l’on utilise qui est inévitable bien que je ne crois pas que ce soit à travers elles que la marionnette va pouvoir se renouveler.

Accueil

www.arc-en-terre.orgcontact

biblioformation

ressources lexique

1969Rencontre avec Peter Schumann.

1975Après des tournées en Europe et aux Etats-Unis, arrivée en Provence. Création du Théâtre de l’Arc-en-Terre.

1983Rencontre avec Enrico Baj.

1984Représentations de Macbeth à Caen et Ubu roi à Paris, deux spectacles qui ont fait connaître Massimo Schuster en France. À partir de 1984, Massimo Schuster travaille pratiquement en soliste : "un jour, j’ai compris que j’étais fait pour ça. Cela s’accompagne d’une volonté de liberté, d’indépendance farouche".

1993/95Massimo Schuster travaille à Sarajevo (une création, une mise en scène). Une période charnière, fondamentale et "extra-ordinaire" dans tous les sens du terme : "quelque chose qui change un bonhomme".

2002/2003Massimo Schuster se consacre au Mahabharata et crée son premier spectacle de conte, Le Grand Conte indien.

2004/2008Massimo Schuster est nommé Président de l’UNIMA, "un engagement qui signifiait beaucoup de temps et beaucoup d’énergie du fait des nombreuses commissions de travail, nombreux projets et voyages à l’étranger".

2009Création en Italie de Othello & Iago, née de la rencontre entre Massimo Schuster et Oscar de Summa. Toutes les créations, les tournées et les publications sont sur le site.

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Crédits photos : L’Affaire La sardine © xavier Thomas - Papiers timbrés © xavier Thomas - Babil © xavier Thomas - Trappes à trucs et ragots de souris © xavier Thomas - Moire © Armel Bour - T ’es qui toi ? © xavier Thomas - ricki coco © xavier Thomas - Le tour du monde en 80 jours © xavier Thomas

compagniedu funambule

théâtre de marionnettes, d'objets et de geste

"Je ne me cache pas derrière mes marionnettes, pas du tout. Au contraire, je suis très visible. En ce moment, je suis plus dans la marionnette que dans la forme hybride, même si je suis profondément dans une approche " marion-nettique " qui prend en compte le geste, l’objet, la danse, l’espace, le corps". Ainsi parle Stéphane Lefranc, directeur artistique de la Compagnie du Fu-nambule, qui a longtemps fait faire aux autres les spectacles qu’il concevait, préférant sans doute l’ombre à la lumière. D’abord formé au Buto auprès de Viviane Duvergé et Murobushi Ko, et à la danse contemporaine auprès de Christiane Blaise et Guy Trinchero, il découvre le masque Balinais avec Lionel Briand, pratique le travail de clown avec les compagnies du Passeur et Sam Harkand avant de participer au " Garage " travail de l’acteur mené par François Cervantès et travailler la voix sous les conseils de la chan-teuse Bessy Gordon. Bref, de longues années d’apprentissages multiples qu’il conjugue aujourd’hui avec bonheur dans la manipulation de la ma-rionnette : "j’aime fabriquer des personnages, bâtir des décors, composer la musique. Je prends un bout de papier et il devient bonhomme. C’est une manière de donner vie à quelque chose d’inanimé, un objet, une histoire, un personnage". Le temps de gestation est toujours long car Stéphane Lefranc note ses idées, ses envies, teste les choses, dessine et noircit son carnet de croquis. Une "méthodologie" qu’il a acquise lors de ses diverses résidences à l’Institut international de la marionnette à Charleville-Mézières et qui lui est aujourd’hui indispensable : "chaque spectacle a son cahier, explique-t-

"La marionnette ne joue pas, elle est"

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Compagnie du Funambule

il, c’est essentiel. Ensuite, ça va très vite, je ne m’ar-rête plus, je deviens boulimique. Une fois que je sais exactement où je vais, tout se bouscule, la réalisation, la scénographie, la musique…". C’est sans doute pour cette raison que le répertoire de la compagnie est aussi fécond ! L’idée germe souvent pendant ses formations, à Charleville-Mézières ou au TJP de Strasbourg, qui sont pour lui des moments de concentration, de créa-tivité, de recherche, mais aussi des moments d’échan-ges, où il y rencontre d’autres marionnettistes venus des quatre coins du monde. Là, il se forme auprès de Terry Lee (Green Ginger), Gavin Glover (Faulty Op-tic), Corine Linden et I. Safwan (Flash marionnette) et Gilbert Meyer (Tohu Bohu)… Des moments forts de grande énergie aussi. Quand il évoque son spectacle Papiers Timbrés, il préfère parler d’art marionnettique plutôt que de théâtre de marionnettes, car le comédien fabrique en direct des marionnettes en papier et leur donne vie avant qu’elles ne meurent sur scène. Des marionnettes qui, très vite, deviennent des personnages à part entière : "il est clair et évident que les personna-ges sont des êtres vivants et peu importe qu’ils soient des marionnettes". Stéphane Lefranc est totalement habité par la marionnette au point de lui faire rencon-trer le public à toutes les occasions, dans un parc, au coin d’une rue, et même la faire animer des émissions de radio ! Et d’expliquer : "j’avais envie de voir ce qui se dégageait quand elles étaient dehors, face aux gens. Que se passait-il ? Quel échange possible ? Qu’est-ce qui s’installe entre elles et les gens ?". Des expérien-ces qui ont nourri l’histoire même des personnages de Moire. Mais cette "humanisation" n’est pas sans ris-que car, admet-il, les gens ont souvent envie que les marionnettes soient vraies même si, quand il les lâche, elles tombent…

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Une compagnie à visages multiplesSe frayant un chemin à Marseille au gré de ses rencontres, Stéphane Lefranc s’est entouré d’artistes aux compétences diverses, mixant leurs savoir-faire en autant de créations différentes : Xavier Thomas (son, écriture et graphisme), Magali Lindemann (chanteuse, comédienne et marionnettiste), Frédérique Souloumiac (comédienne), Marine Dubois (marionnettiste sur Moire), Fabien Massard (régisseur du Parvis des arts où la compagnie est en résidence depuis 1997, créateur lumières), Nathalie Evoria (comédienne pour les spectacles petite enfance jusqu’en 2007, aujourd’hui réalise les costumes et décors), Béatrice Courcoul (collabore à la mise en scène sur Papiers timbrés, comédienne pour les spectacles petite enfance depuis 2007). L’équipe travaille ensemble depuis très longtemps tout en poursuivant chacun ses propres activités, quand d’autres sont partis au cours du voyage…

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]Compagnie du Funambule

La rencontre d’un auteur, d’une matière

La Petite sirène, le Funambule, Don Quichotte en tournée sont nés de sa

rencontre avec un auteur : Marguerite Yourcenar, Jean Genet, Cervantès, ou encore Edward Bond et Samuel

Beckett qu’il apprécie. "Je suis très influencé par l’écriture Dadaïste"

reconnaît Stéphane Lefranc qui, pour écrire Papiers timbrés par exemple,

s’est inspiré de l’Almanach Dada. À chaque fois l’écriture est un choix,

le style aussi, le rythme encore. Puis il opère une véritable distanciation

avec l’auteur, casse la narration pour "écrire" sa propre histoire, comme

dans Moire dont l’écriture est avant tout visuelle. Stéphane Lefranc a gardé

de son parcours entre la danse et la marionnette une gestualité qui imprime nombre de ses spectacles, notamment

Babil, solo pour danseur et marionnette. Il a également mis à profit sa formation

initiale de plasticien pour explorer le vaste champ des matières. Latex,

mousse, pâte à papier, bandage, éponge, bois…, tout est récupérable pour

transformer l’objet en être singulier.

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des spectacles pour tout-petitsDepuis 1999, la compagnie du Funambule crée des formes adaptées au très jeune public des crèches et haltes-garderies. Les interventions conte dans le secteur de la petite enfance, par exemple, permettent de nourrir son rapport à l’objet, à la marionnette et au jeune spectateur : dans ces micro spectacles, la compagnie "travaille sur le son, les sonorités, le jeu sans jamais être bê-tifiant" afin de garder et éveiller son attention.

Galinette et PotironGalinette et Potiron – La famille s’agranditUn voyage magique où tout pousse, tout est vert et tout sent bonBoîtes à boîtesÀ petits pas les petits pieds, une histoire de boîtes de toutes les formes et de toutes les couleurs, ou plutôt une boîte à histoires…Roulé boulé, T’es qui toi ? L’Oiseau lune, Bzz, Bzz, Petit mousse…

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CréAT ioNs

Transmettre plutôt que formerQuand Stéphane Lefranc décide de fonder sa propre compagnie, c’est d’abord autour d’un atelier ouvert à la pratique de l’enseignement du chorégraphe Min Ta-naka. Un acte originel qui marquera toute sa démarche de créateur et de "passeur" : "je forme chaque personne qui vient travailler dans la compagnie sur un projet ; si je sens qu’il y a un potentiel, je poursuis la formation sur plusieurs jours". Dans une espèce de laboratoire-atelier qui favorise l’échange avec les artistes, les comé-diens, les conteurs, il travaille alors sur la manipulation - ou comment faire passer l’émotion dans un objet, une marionnette -, sur l’échauffement du corps aussi, indis-pensable selon lui, notamment pour les marionnettes à pinces… Stéphane Lefranc n’a pas envie de se lancer dans la production de "stages" et privilégie des moments occasionnels d’échanges, comme avec les membres de sa compagnie auxquels il retransmet les acquis de ses propres stages. Occasionnellement, il participe à des ateliers dans des centres de loisirs ou des écoles pour initier les enfants de 7 à 11 ans à la manipulation, la semi-fabrication de marionnettes en latex, de masques et à l’écriture d’histoires. L’aboutissement prendra alors la forme d’un défilé de marionnettes ou d’une réalisa-tion vidéo plutôt que d’un spectacle (découverte des matériaux, fabrication, travail sur le jeu, réalisation de séquences muettes).

1993Stéfane Lefranc s’installe à Marseille

1995Création de la Compagnie du Funambule et d’un atelier "corps-espace"

1996Loulette & Zygonatte

1997Depuis 1997, la compagnie est en résidence au Parvis des Arts (Marseille). Céleste en couleursL’affaire de la sardineMasques et marionnettes à partir de 7 ansUne galéjade et un pastiche du polar marseillais

1998En attendant les lézardsLes pirates de la salle de bains

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lexique

Accueil

1999La chambre de ZoéLa chasse aux lézardsTrime

2000Boule de neigeLucy Silex, fille des cavernesLa petite sirène d’après M. Yourcenar

2001BabilSolo théâtre-danse-marionnetteLe tour du monde en quatre-vingts joursMasques et marionnettes à partir de 6 ansUn grand classique d’après l’œuvre de Jules Verne

2002Le FunambuleAdaptation théâtrale du texte de Jean Genet

2003Don Quichotte en tournéeThéâtre de masque et marionnette, d’après Cervantès

2004Trappes à trucs et ragots de sourisThéâtre de marionnettes et d’objets à partir de 4 ansSur les traces des contes des frères Grimm

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]Compagnie du Funambule

2006Papiers timbrésSolo de marionnette et d’objet

2007MoireThéâtre de marionnettes à partir de 10 ansUne expérience visuelle originale où se conjuguent poésie du souvenir et cruauté du grand âgeBoîtes à boîteSpectacle petite enfance

2008MiribiliaSolo conte et marionnettes sur table à partir de 4 ansUne fable poétique et pleine d’humour

Crédits photos : Fragile ©Latypique cie - Umakina © Latypique cie - Tic-tac © Latypique cie - Mémère en vadrouille © Latypique cie - Mémère [plaquette] © Latypique cie - Mémère dans les rideaux © Kati Haschert - L’assistant du jour © emilie sheepmiles - Cartes identités, Yapétole © Latypique cie

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théâtre de marionnettes et d'objets

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Marine Dubois et Bertrand Roure se sont rencontrés à Bruxelles. La ville

la plus adéquate à son rythme, selon Bertrand Roure qui, après une formation au mime à Marseille avec Patrice Kel-

ler de Scheilteim, a intégré pendant cinq ans l’Espace Catastro-phe pour mieux appréhender les arts du jeu circassien (bouffon, clown, danse contact, manipulation d’objet), avant de travailler avec des agences événementielles et des compagnies de rue. Mais ce n’est pas tout, Bertrand Roure a profité de son séjour dans la capitale belge pour peaufiner le travail de sa voix : chant diphonique, human beatboxing, scatt et bruitisme au travers de différentes formations (fanfare du Zoublistan, les Lapeuprès…). Bruxelles, une ville chère au cœur de Marine Dubois aussi ! En formation pendant cinq ans à l’ENSAV La Cambre, c’est là qu’elle a mis "en résonance sa sensibilité plastique avec l’espace scénique" en réalisant des décors et des costumes pour le théâtre, la danse et le cirque. Mais c’est au cours d’un stage dans l’univers de Royal de Luxe qu’est née "sa rencontre avec la marionnette, et tout son

potentiel d’émotion dans l’intime et l’espace public". Devant la convergence de leurs formations et de leurs expé-riences respectives, devant leurs intérêts communs et leurs compétences complémentaires, l’émergence de leur compa-gnie en duo ne fait plus aucun doute.

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"la marionnette, une manière de dire les choses sans un mot"

Pourquoi la marionnette ?

Marine Dubois avait envie de créer son propre univers car "en scénographie, dit-elle, quelque chose pouvait

m’échapper avec le metteur en scène, les comédiens. Dans la marionnette, ce que j’aime, c’est le croisement de plusieurs arts.

Mon rapport avec le comédien et avec la marionnette est différent. Je peux lui faire dire plus de choses". Marine Dubois se sent donc plus libre dans cet exercice, comme dans sa parole… Et d’ajouter : "Il n’y a pas de normes dans l’univers de la marionnette. C’est un beau terrain d’explorations". Quant à Bertrand Roure qui a déjà manipulé les objets lors de spectacles de mime ou de cirque, ce qui lui manquait, c’était un propos : "la marionnette me le permet aujourd’hui", constate-t-il avec

bonheur. Leurs référents à tous les deux - comme autant de déclics à leur engagement - sont aussi éclectiques que prestigieux : Royal de Luxe, Ilka Shöenbein, Tadeusz Kantor pour elle ;

Le Cirque Plume, la compagnie de James Thierrée, Minvielle, Cinématic Orchestra, Albert Marcoeur

pour lui…

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Sur le modèle de l’entresort

forain (scénette musicale du début du siècle joué dans des baraques où le public était

pris à partie), Mémère remet au goût du jour le castelet itinérant, avec le spectacle confiné à l’intérieur et le spectateur installé sur un petit gradin extérieur. Bertrand Roure y réalise à

vue l’accompagnement sonore, les jeux de voix et les bruitages tandis que Mémère s’affaire dans sa caravane. Mais pas n’importe laquelle : une

caravane pliante de 1972, le modèle "Rapido" ! Mémère est une marionnette véritablement portée et habitée par Marine Dubois, un "personnage siamois

par le bassin" qui capte tous les regards : "je suis neutre dans le spectacle, pré-cise cependant Marine Dubois, car il y a un cadre, celui de la caravane. Mémère fonctionne donc très bien, et c’est un personnage très attachant". Tellement at-tachant que la compagnie a fait un sacré brin de chemin depuis la création du spectacle en mars 2007 : elle affiche au compteur plus de 150 représentations, dont le Festival Sisteron marionnette et le Festival Chalon dans la Rue. C’est

justement à force de contempler les paysages et les éoliennes que le duo a imaginé le projet qui les occupe actuellement : une fable scénogra-

phique, YAPétole, théâtre d’objets sonores et marionnettiques. Un nouveau défi et un grand changement car le duo passe de la rue à

la scène et doit s’adapter à un autre rapport au public. Sans compter le son, les lumières : du coup, la compagnie

fait appel à un vidéaste, notamment, parce que le projet est plus visuel.

Marseille, de création en création

Imaginé un temps jusqu’au Portugal, leur voyage s’arrête à Marseille, leurs expériences belges en bandoulière et le camion

rempli d’affaires… Mais c’est sans compter sur "l’effet Belgique" qui leur ouvre les portes de la compagnie Les Arts Oseurs, du Théâtre

du Centaure, d’Archaos ou de Nickel Chrome à Martigues : là s’en sui-vent étapes de création, résidences de travail, espaces de diffusion. Après

un premier spectacle qui n’a pas beaucoup tourné, Umakina, mime et ma-rionnettes sur le thème du Golem, Marine Dubois et Bertrand Roure décident de s’installer à L’Estaque. Là, ils prennent le pouls du quartier, s’ancrent dans la vie des gens et le quotidien, allant même jusqu’à faire "des rencontres plus

hétéroclites qu’à Bruxelles"… Inspirés par leur nouvel environnement, ils ont envie de raconter une nouvelle histoire : ce sera celle de Mémère. Mémère vit seule à l’intérieur de sa caravane, c’est une femme de pê-

cheur, elle connaît l’attente et les ragots du quartier. Elle ne parle pas, elle râle, rit, grommelle et raconte bien la vie. Avec Mé-

mère, la compagnie Latypique "recrée une atmosphère de vieux dessin animé, une déco rétro, un univers de

cartoon avec bruitage et musique live".

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formes, techniques et outils

Marine Dubois aime tester matériaux et formes di-vers, Bertrand Roure expérimente d’autres techniques, tente

d’autres combinaisons possibles, d’autres manipulations. Après une première étape de maquette, nécessaire pour construire le cas-telet de Mémère, place aux accessoires et aux décors. Puis Bertrand

Roure s’attache aux lumières et aux sons. Ainsi Mémère est née après une période d’écriture et quatre mois de réalisation technique. Avec YA-Pétole, il s’agit d’un autre genre de marionnettes qui utilise la technique de manipulation à tiges aimantées. Mais tous deux connaissent ce que se

former veut dire, Marine Dubois n’hésitant pas à suivre l’enseignement de Christian Carrignon pour cette nouvelle création.

Armée d’une scie sauteuse, de latex, d’une machine à coudre, d’un fer à souder et d’un poste à souder, d’un chalumeau, de pièces de tissus, de bois, de tiges en métal, de contreplaqué et de billes, Marine Dubois

passe de l’idée au volume, de l’écriture à la scénographie, Ber-trand Roure passe d’un piano et de notes éparses à un tout

autre objet. Deux approches, deux univers et deux méthodologies pour une rencontre qui tient du

véritable travail de chef d’orchestre.

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]Latypique compagnie

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Accueil

2005Naissance de Latypique-CieLe duo, formé par Marine Dubois, plasticienne scénographe et Bertrand Roure, comédien de cirque, est accueilli en résidence par la compagnie Les Arts Oseurs.

2006Création et tournée de Umakina Cirque et marionnette sur le mythe du Golem (Périgueux, Charleville, Aurillac)

2007Création et tournée de MémèreEntresort de marionnette et voix en caravane pliante (Chalon, Nevers, Mirepoix, Bruxelles)

2009/2010Projet de création : YAPétoleFable scénographique, théâtre d’objets sonores et marionnettiques

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lexique

bernard rOUrE, comédien de cirque, musicien2000/2003Formation mime avec Patrice Keller à Marseille

2003/2005Formation intensive à l’Espace Catastrophe à Bruxelles (cirque, clown, jonglage, danse)Expériences auprès de compagnies de cirque (Sens Giratoire, Zanka, Passe-passe compagnie, Pirhana Prod), de mime (Rythme de Lune, Blue Lemon) et de musique (Les Lapeuprès, la fanfare du Zoublistan, Latypique)Stages de danse contact (Mang, Kubilaï, Faust, Koegel, Contredanse, Roots), de clown (Riot- Sarcey, Bonan, Brooking) et de musique (Hun-hur-tu, Mariscal, Cité de la Musique)

2007/2008Écriture et interprétation musicale, bruitages en live et chant diphonique sur Mémère

2008 /2009Écriture et interprétation musicale sur Antenati de la compagnie Divine Quincaillerie

Marine DUbOIS, scénographe marionnettiste1999/2004Diplôme de scénographie, E.N.S.A.V " La Cambre " à Bruxelles

2000Stage à "La Machine", projet des Girafes du Royal de Luxe

2005Assistante du costumier Patrice Cochetier sur La Mère de Bertold Brecht, mise en scène Jean-Louis Benoît

2008 / 2009Interprète sur Moires, spectacle de la Cie du Funambule(Marseille, Parvis des Arts)Fabrication de marionnettes en collaboration avec Thierry Hett sur Antenati de la compagnie Divine Quincaillerie

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Crédits photos : KA-o © Patrick servius - Anthologie du théâtre d’objet © Paolo Cafiero - objets © Christian Carrignon - opéra bouffe © sébastien Boffrédo - shakespeare Perrault © sébastien Boffrédo - Mémoire de mammouth © Christian Carignon - duo dodu © sébastien Boffrédo

théâtre de cuisine

Pour Katy Deville, qui prononça le terme de "théâtre d’objet" la pre-mière fois le 2 mars 1980, comme pour Christian Carrignon, l’objet doit rester singulier. "Parce qu’il devient sujet" selon Katy Deville et "parce que c’est trop anodin de mettre un s à objet pour le dégager de l’accessoire. Cela sous-entend manipulation…" dixit Christian Carri-gnon. Qui s’explique : "Le théâtre d’objet n’est pas une sous marque de la marionnette. C’est quelque chose qui s’est nourri de la marion-nette mais qui parle de notre société marquée par l’objet". Un théâtre à résonance politique, alors ? D’une certaine manière, puisqu’il est né en France et en Italie à une période où l’on s’est rendu compte que la consommation n’était pas une fin en soi. Déjà en 1970, Jean Baudrillard ne disait pas autre chose qui écrivait dans La Société de consommation : "À proprement parler, les hommes de l’opulence ne sont plus tellement environnés, par d’autres hommes, mais par des objets" *. Une analyse que partage totalement Christian Carrignon : "Les ob-jets, c’est le veau d’or de la consomma-tion qui prend le pas sur le reste, sur la réflexion… Le théâtre d’objet prend alors tout son sens qui parle de nous, de l’humain".

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>>(*) citation de Fred Khan dans son texte

Le Théâtre de Cuisine, Histoire d’objets délirants.

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Opéra bouffe, Catalogue de voyage…, les spectacles sur table avaient une ten-dance bleue avant même que la compagnie ait un nom. C’était au temps où Katy Deville et Christian Carrignon participaient à la compagnie de L’Échel-le : installés dans une ancienne école de musique avec des vitrines en bois à l’étage, ils fabriquèrent une valise en bois pour contenir leurs accessoires. Valise qui existe encore aujourd’hui…, comme le Théâtre de Cuisine qu’ils fondèrent alors. En 1979, ils jouent dans les rues de Charleville-Mézières des spectacles de théâtre sans texte, très visuels, tels que Opéra bouffe, Théâtre de cuisine et 20 minutes sous les mer, qui rencontrent la reconnaissance des professionnels et du public et scellent le vrai démarrage de Théâtre de Cuisine en France et en Europe. Avec le soutien infaillible d’Alain Recoing, "grand maître en marionnette" de Christian Carrignon et auteur du titre du spectacle 20 minutes sous les mers…

En 1988, la compagnie se met en sommeil par "envie d’aller voir ailleurs" et pour mieux répondre à une invitation de Philippe Genty qui crée Dérives. Un an et demi de répétition, trois ans de tournée : "une aventure qui valait le coup" selon Katy Deville qui interprète une ogresse. Puis le duo décide de quitter Pau où il est installé depuis dix ans ("on avait l’impression de tourner en rond") destination Paris où il va vivre une expérience intense de travail et de rencontres.

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En 1993, nouveau départ et nouvelle ville, Marseille, où il participe à une expérience collective avec le Vélo Théâtre et le Théâtre Marnaf. Là, avec le soutien de la Ville de Marseille et le Théâtre Massalia, Christian Carrignon monte Opération Jules Verne qui a réuni pas moins de 18 partenaires financiers ! Un projet qui a de-mandé beaucoup d’énergie et apporté beaucoup de plai-sir, et représente à ses yeux "une deuxième naissance, une nouvelle forme de théâtre d’objet avec des objets de petite taille, manufacturés, récupérés". Car, pendant ce temps, Katy Deville est en Norvège avec Amoros et Augustin, portée par des projets esthétiques et artisti-ques différents.

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période ronde

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Parce que le spectacle s’appelle Mémoire de mammouth. Devant notre air ébahi, Christian Carrignon élucide notre interrogation : "J’étais dans un cercle de craie dessiné au sol, je parlais de la naissance de l’art et de la naissance du spectacle. Je me suis retrouvé à parler du théâtre d’objet dans des conférences et, à un moment donné, j’ai eu envie d’en faire un spectacle. Je posais mes papiers par terre, des anti-sèches, que je disposais autour de moi de plus en plus loin de moi, au point de dessiner un cercle. Puis, dans le spectacle, j’y ai également déposé

des objets. J’invitais les spectateurs à dérouler les aiguilles de cette grande horloge". Un spectacle qui a été initié, en quelque sorte, par La conférence des petits papiers qui marqua le démarrage d’une nouvelle forme de conférence-spectacle. Puis il y eut l’expérience collective de 26 manières d’aimer, projet belge de dix spectacles de 20 minutes chacun autour

du thème de l’érotisme : "Là encore, un cercle, 26 personnes, un artiste

au centre qui disait "j’ai appris le français en trouvant un

petit poème d’amour"…

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En 1996, elle travaille avec Sabine Adjemi pour Petites sensations, en 2000 elle rencontre Joëlle Driguez, chorégraphe, avec laquelle elle monte des spectacles tels que Duo Dodu avec Louisa Amouche dans lequel elles parlent le même langage, l’une par l’objet, l’autre par le corps. Puis elle suit une formation en art-thérapie à Paris, se plonge dans la littérature et, s’inspirant des textes de Henry Bauchau, crée ce qu’elle considère comme une œuvre de la maturité, Le journal d’Anti-gone, spectacle chorégraphié par Joëlle Driguez. Si Katy Deville s’est sensiblement éloignée du théâtre d’objet et de la marionnette durant quelques années, l’objet est toujours très présent dans ses spectacles, mais pas selon les mêmes règles du jeu. "On est vraiment dans l’objet mémoire", explique-t-elle aujourd’hui, comme avec son nouveau spectacle C’est encore loin ? qui pose la question de l’identité culturelle et dont les fondements sont liés aux parcours des deux comé-diennes, l’une d’origine martiniquaise, l’autre d’origine kabyle, toutes deux marseillaises…

En 2001, Shakespeare-Perrault fait se rencontrer Macbeth et le Petit Poucet dans une scénographie particulière : un gradin circulaire de 120 places, le jeu qui se déroule à l’intérieur comme à l’extérieur, et même dans les gradins, le texte, l’écriture et la parole qui revêtent une importance toute particulière. Enfin, dernier spectacle de la période ronde ou "l’apothéose de la rondeur" selon Christian Carrignon avec La caverne est un cosmos, inspiré de La poétique de l’espace de Bachelard : "Certainement le plus beau livre ja-mais écrit sur le théâtre d’objet même s’il est antérieur au théâtre d’ob-jet. Il parle de manière intelligente de tous les contenants de l’espace". Pendant que Christian Carrignon joue son spectacle sous une yourte et place dans l’espace des objets et du texte, Katy Deville fait l’expérience contraire, elle met un corps sur scène.

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"C’est carré et rouge" affirme d’emblée Christian Carri-

gnon, avant d’ajouter explicitement "Ce qui me semble le

plus significatif, c’est que je mets des rideaux rouges dans

trois spectacles qui parlent du théâtre, qui parlent du lieu

théâtre : … ce ventre-là …, L’anthologie du théâtre d’ob-

jet et La répétition : une odyssée". Notamment le dernier

où le spectateur ne sait plus très bien s’il est dans le temps

de la répétition ou dans celui de la représentation… Et

de conclure : "Ce qui est spécifique aussi ce sont les gens

avec lesquels je vais travailler qui vont alimenter mon

projet ou influencer mes envies. Je fais souvent des spec-

tacles qui portent en eux-mêmes toutes les rencontres,

toutes les situations de résidence".

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C’est en 2000 seulement que Christian Carrignon combine création et formation. "Je ne l’ai fait que par envie" souligne le metteur en scène, et pour répondre à une invitation de Michel Crespin alors directeur de Lieux publics. Christian Carrignon participe à des stages organisés par des structures (Théâtre s en Bretagne…) et toujours destinés aux professionnels du spectacle (danseurs, comédiens, techniciens…) qui proposent une pratique du théâtre au travers de l’objet. Durant ces formations, Christian Carrignon parle de son territoire dans le théâtre d’objet et des multiples façons de le voir. Même démarche pour Katy Deville qui a travaillé avec l’Astronef à Marseille en proposant des ateliers aux patients de l’hôpital Édouard Toulouse. Depuis 2004, elle suit une formation en art thérapie à l’INECAT : Le clown en soi, La voix comme voie d’inspiration, Langage et création sans parole… L’heure de la transmission est donc venue pour la compagnie qui a véritablement fait le choix de prendre du temps pour donner corps à ces diverses opportunités, notamment lors des laboratoires proposés autour des créations et conçus pour les artistes comme des lieux de partage et d’échange plus informels "où chacun peut venir fouiller, expérimenter des formes propres à sa recherche".

le temps de la transmission

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1979Le Théâtre de Cuisine, mise en scène Christian Carrignon

1980Opéra Bouffe, mise en scène Katy Deville et Christian Carrignon

1981Faux départ, mise en scène Katy DevilleCatalogue de voyage, mise en scène Christian Carrignon

198320 minutes sous les mers, mise en scène Katy DevilleFestival des mini-Théâtres au Musée de Pau

1984Soupçons Maison, mise en scène Katy Deville et Christian CarrignonLa Crèche sanglante, mise en scène Christian Carrignon

1985 Transit, création collective du Vélo Théâtre, du Théâtre Manarf et du Théâtre de CuisineLe Renard à la Fontaine, mise en scène Christian CarrignonFestival Micro Macro au Casino de Pau

1986Derrière la façade, mise en scène Christian Carrignon

1987Carnets de note, mise en scène Katy Deville

1991Petites peurs bleues, mise en scène Christian Carrignon

1993Opération Jules Verne, mise en scène Christian Carrignon

1994Catalogue de voyage, mise en scène Katy Deville

1995 Francis a disparu, mise en scène Katy Deville

1996Petites Sensations, mise en scène Katy DevillePresque tout l’univers, mise en scène Christian Carrignon

1997La Conférence des petits papiers, mise en scène Christian Carrignon

1998Mémoire de mammouth, mise en scène Christian Carrignon

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1999Quai des Antilles, mise en scène Christian Carrignon

2000Duo Dodu, mise en scène Katy Deville

2001Shakespeare-Perrault, mise en scène Christian Carrignon

2002Curieuses !, mise en scène Katy Deville

2003La Caverne est un cosmos, mise en scène Christian Carrignon"J'ai rendez-vous avec vous" au Théâtre de la Minoterie

2004 … ce ventre-là …, mise en scène Christian Carrignon

2006KA-O, mise en scène Katy DevilleL’anthologie du théâtre d'objet, mise en scène Christian Carrignon

2007La répétition : une Odyssée, mise en scène Christian Carrignon

2008 C'est encore loin ?, mise en scène Katy Deville

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2005Le Journal d’Antigone, mise en scène Katy Deville"J'ai rendez-vous avec vous - 2e édition" au Théâtre Massalia et à la Friche La Belle de mai

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Crédits photos : © Lin delpierre

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reNCoNT re avec ezequiel GArCiA-roMeU

Vous avez une formation d’autodidacte et vous dîtes "qu’il n’y a pas meilleure école que les bancs de la réalité", pourquoi ?

ezéquiel Garcia-romeu : J’ai pratiqué le théâtre par conviction profonde, me brûlant à toutes les expériences. Je suis passé par l’échec et le succès, ce qui peut vous amener à saisir la réalité dans ses dimensions les plus complexes. Cela renvoie à des questions : pourquoi fait-on ce métier ? pour quel public ? jusqu’à quand ? jusqu’où iront mes forces créatrices ? On apprend toujours plus de l’échec car il permet de se repositionner ; de me-surer ses forces et ses faiblesses. Plus tard dans la carrière, il permet de comprendre que l’on à peut être cédé aux prérogatives du système culturel… et de ses exigences. Elles pol-luent parfois la création, la diluent alors qu’elles veulent l’aider. Aujourd’hui je retrouve un peu de clarté. Je peux vous dire que j’ai ramé pour comprendre tous les aboutissants de mon travail d’artiste. Je crois que les jeunes artistes sont aujourd’hui mieux informés de la réalité du métier, ils sont plus mûrs plus tôt. Enfin j’espère…

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Théâtre de la Massue

Que vous ont apporté vos expériences de mise en scène d’opéras dans votre pratique marionnettique ? Je pense à didon et enée, Les tréteaux de Maître Pierre, La sorcière du placard ?

ezéquiel Garcia-romeu : Les conventions de l’opéra agissent comme un deuxième castelet, apportant une quatrième dimension, favorisant l’inventivité et l’expression du théâtre de marionnettes. Théâtre de Marionnettes et Opéra appartiennent finalement à la même famille esthétique. Ces expériences m’ont appris que je pou-vais grâce à la musique, amener le geste théâtral vers l’intime, la sensualité, dans de très grands espaces. Je pouvais guider préci-sément l’attention du public vers un détail perdu sur un immense plateau. Une note, dans une partition.

Vous avez été artiste associé au théâtre Granit à Belfort, aujourd’hui au CdN de Nancy, qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

ezéquiel Garcia-romeu : L’implication première est la notion de responsabilité face à l’institution ; elle peut être frustrante si l’on considère que notre geste artistique est une entité pure, loin du monde, et que l’artiste doit être protégé. Hors, le théâtre, est une grande cascade d’imprévisible, une concoction d’impuretés, faite d’accidents. À Belfort, j’étais obligé de répondre à des demandes qui pouvaient déséquilibrer ma " quiétude " d’artiste. Cependant c’était une expérience positive dans la mesure où les projets, par-fois un peu boiteux, devaient être énoncés clairement : l’argent, la régie du spectacle, la préparation artistique… Au fond, c’était un bricolage, un artisanat imparfait aux matériaux hétérogènes, où les gens étaient dissemblables, mais où toute l’organisation devait s’entendre pour donner finalement naissance au spectacle. A Nancy, comme dans tout CDN, on se consacre uniquement sur l’objet théâtral ; les ateliers et autres interventions sont plus ciblées et plus faciles à cerner… Les modes de production agissent à une échelle plus importante. C’est une boîte à outils où l’on croise tou-te sorte d’équipes artistiques, comédiens, metteurs en scène, aux expériences diverses. Ça ne peut être qu’excitant. >>

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Vous n’avez plus pratiqué la marionnette pendant de nom-breuses années pour vous consacrer à la décoration inté-rieure, à la mise en scène ou à la scénographie : comment appréhendez-vous le fait d’être à nouveau "marionnettiste" vous qui n’hésitez pas à dire "je suis un faux marionnettiste, un faux metteur en scène"…

ezéquiel Garcia-romeu : On est tout le temps dans le "moi je". On pense beaucoup par catégories simplistes, sans se soucier des réductions qu’elles provoquent. Être ceci ou cela n’est qu’un posi-tionnement éphémère qui dure le temps d’une scène, qui dure éga-lement selon la politique du moment ou du système. On ne va pas transcender la réalité en se mettant un titre sur le dos. J’aime plutôt me laisser surprendre par l’arrivée d’autres disciplines. J’aimerais écrire, faire du cinéma, et dans une autre vie être capitaine au long cours. Aujourd’hui je retrouve l’attrait de cet objet magique qu’est la marionnette. Elle est un monde, un univers sans limites qui ne renferme pas. Elle aspire à l’art, et je veux bien qu’elle m’accom-pagne encore un bout de mon chemin.

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Années 1970Ezéquiel Garcia-Romeu a deux passions artistiques, la musique et le théâtre : "Au début, j’ai choisi la musique car j’aime tout le travail que cette discipline impose : l’instrument, l’observation de soi pour mieux écouter le son, le parfaire… La musique classique fut une véritable rencontre ; elle à formé mon goût du détail, et de la poésie qui ouvre sur un monde irrationnel. J’étais également un spectateur passionné de théâtre, ce qui m’a permis de voir de grands metteurs en scène : Strehler, Chéreau, Vincent, Genty…". De spectateur, il a très vite envie de passer à l’action : "J’ai appris toutes les techniques de manipulation, de scénographie, de rencontres avec le public. J’ai très vite été happé par le phénomène de la vie colorée du théâtre que je voyais comme un kaléidoscope. J’y voyais toutes les perspectives d’une véritable aventure".

1983Premier spectacle de marionnettes à fils, Cauchemar d’une nuit d’hiver. Ezéquiel Garcia-Romeu est encouragé par René Corbier et Philippe Foulquié.

1989Le Dernier voyage de Jean-François Galaup de Lapérouse, opéra pour enfants créé dans le cadre des Rencontres de chorales d’enfants à Nice.

Théâtre de la Massue

1995 à 2009La Méridienne, spectacle pour un spectateur et marionnette microscopique : "C’est une opportunité qui m’a été faite par le conservateur du musée Calvet à Avignon pour sa réouverture. Ce succès inespéré m’a véritablement lancé : là, il a fallu que je me professionnalise pour pérenniser ce succès (…) La Méridienne est une forme extrême de représentation, très fidèle à mes désirs de créateur. C’est un point de référence qui me permet de dire aujourd’hui qu’il faut toujours interroger son désir d’artiste quoiqu’il arrive".

1998 à 2009Ezéquiel Garcia-Romeu est artiste associé au théâtre Granit-scène nationale de Belfort où il crée Aberrations du documentaliste, spectacle où la marionnette et l’acteur sont deux pôles d’où se dégage un "rayonnement magnétique" devenant élément d’écriture.

2003 à 2005Micromégas, création d’après le conte de Voltaire. À Québec, il est en résidence chez Robert Lepage.

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2005Ubu Roi d’Alfred Jarry, créé sur commande à l’auditorium du musée d’Orsay. La création du spectacle en théâtre aura lieu en 2007 au CDN de Besançon et au CDN de Nice.De retour à Nice, Ezéquiel Garcia-Romeu crée son premier spectacle destiné au jeune public, Métamorphose, "un objet un peu étrange car il est de lecture compliquée".

2006Le Scriptographe, atelier-spectacle d’écriture automatique (pour auteurs et spectateurs avinés) : la création de cet objet théâtral a lieu à Lille, Maison Folie de Moulins, puis au festival de Pont-à-Mousson ("un petit moment de théâtre improvisé pour amener le spectateur à participer au processus de création").

2007…Ezéquiel Garcia-Romeu est artiste associé au théâtre de la Manufacture-CDN Nancy Lorraine

2008Anagrammes pour Faust, projet de recherche inspiré par l’œuvre de Bioy Casares L’Invention de Morel, le mythe de Faust et les textes de Paul Valéry, création au théâtre de la Manufacture-CDN Nancy Lorraine et au CDN d’Aubervilliers

2009Nouveau projet en cours, Le Sténopé, "appareil photographique de grande dimension dans lequel je fais entrer le spectateur".

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Crédits photos : © Vélo théâtre

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Une compagnie à dimension internationale...

C’est à l’école des Beaux-arts d’Angers que Charlot Lemoine, Tania Castaing, alors étudiante en Angleterre, et Jacques Templeraud se rencontrent en 1977. Jacques Templeraud avec qui ils fonderont le Théâtre Manarf deux ans plus tard… Juste le temps de vacances partagées, et leur premier spectacle prend forme dans les rues du Festival international de la marionnette de Charleville-Mézières ! S’en suivent quelques années de création et de tournées avant que Charlot Lemoine et Tania Castaing ne créent, en 1981, la compagnie Vélo Théâtre qui structure leurs activités. Leur parcours ne cessera d’être parsemé de rencontres aussi diversifiées que décisives, avec Katy Deville, Christian Carrignon, Ray Nusselein à Copenhagen, le Teatro delle Briciole à Parme… Ensemble, ils s’aperçoivent "qu’il y a quelque chose de l’ordre de la ressemblance dans leurs esthétiques respectives" et s’interrogent sur ce qu’ils font véritablement : du théâtre de marionnettes ? du théâtre d’objets ?

Ensemble encore, ils pensent que "si l’acteur peut interpréter un mot, une phrase, il peut aussi interpréter un objet, une série d’objets. Ils construisent un vocabulaire, un mode d’expression". Ensemble enfin, ils scellent la naissance du théâtre d’objets. L’aventure collective ne s’arrête pas en si bon chemin car de cette réflexion commune naît en 1985 le spectacle Transit, cosigné par le Vélo Théâtre, le Théâtre Manarf et le Théâtre de Cuisine…

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Un an plus tard, Charlot Lemoine et Tania Castaing quittent le Maine et Loire pour s’installer dans le Vaucluse, point d’ancrage de la compagnie et point de départ à leurs nombreuses tournées nationales et internationales avec l’AFAA*. "Une chance extraordinaire, disent-ils encore aujourd’hui, qui nous a sortis de la clandestinité, nous a permis d’acquérir une reconnaissance et faire l’expérience de l’itinérance". Une époque de professionnalisation aussi, et de rencontres là encore, avec Philippe Foulquié qui a investi rue Grignan à Marseille le "petit" Théâtre Massalia. De connivences en croisements, avec la compagnie Médiane de Strasbourg qui s’y produit notamment, le Vélo Théâtre poursuit sa route avec dans ses sacoches deux spectacles désormais inscrits au répertoire : Enveloppes et déballages et Appel d’air. Puis se lance dans un projet plus ambitieux, nécessitant un plateau et des moyens plus importants, Nord Nord Ouest, coproduit par le Théâtre Massalia.

Charlot Lemoine, Tania Castaing avec Benoit Fincker découvrent alors une ancienne usine de fruits confits à Apt, transformée en pépinière d’entreprises, un espace désaffecté qu’ils investissent en vue de répéter Nord Nord Ouest. Grâce au soutien du Théâtre Massalia, Nord Nord Ouest pourra être restitué au public… Très vite, le Vélo Théâtre a mis en place, avec des bouts de ficelle, une programmation résolument ouverte au travail d’autres artistes. C’étaient là les prémices de ce qui allait bientôt être un lieu de résidence, la création étant toujours au cœur de leur projet. Dès lors, leur ancrage dans la cité sera de plus en plus fort "grâce à la bienveillance de la Ville et le soutien du président de la compagnie, Charles Nugue" qui les a accompagnés dans leur implantation et leur structuration, ils signent alors des conventions pluriannuelles avec l’Etat, la Région, le Département et la Ville.

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...et un lieu de vie, véritable fourmilière

Ce qui frappe dans l’itinéraire du Vélo Théâtre, c’est l’extrême cohérence entre son projet artistique et son attachement au lieu : "Tout vient de la compagnie, rappelle Charlot Lemoine, l’existence du lieu est intimement liée à la vie de la compagnie". En 1993, fort du succès remporté par Nord Nord Ouest, il signe une convention de cinq ans avec la Ville d’Apt "qui manifeste ainsi sa volonté de soutenir cette expérience pilote associant recherches, accueil en résidence pour la création, l’expérimentation et la diffusion artistique en direction du public du pays d’Apt". Dans cet esprit d’ouverture, Charlot Lemoine et Tania Castaing accueillent des artistes français, européens et étrangers dont les savoirs font grandir leur propre proposition et rendent le lieu viable. Sans jamais avoir envie de cloisonner les choses et les genres. Au fil du temps, le Vélo Théâtre a réussi à fédérer autour du lieu et de ses créations de multiples complices : pour preuve leur projet 2009, Première neige, créé en collaboration avec Johan de Smet, directeur artistique du Koperietery Theatre de Gand en Belgique, rencontré lors d’une tournée. Coïncidences de lieux, d’identités, de langages qui les ont poussés à mettre en commun leurs savoirs artistique, technique et financier afin de développer une forme ludique sur les thèmes de la découverte, des premières expériences, de la connaissance de l’Autre…

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D’autres compagnonnages se sont tissés avec Francesca Bettini pour Y’a un lapin dans la lune, Jean-Pierre Laroche, plasticien-scénographe qui a développé un vocabulaire particulier autour de l’objet. Avec Jacques Templerau qui continue de montrer son travail ici, Katy Deville qui, en janvier dernier, préparait son nouveau spectacle c’est encore loin ?, Elise Vigneron pour sa création Traversée (Cie de l’Entrouvert), Shona Reppe pour Olga Volt, Isabelle Courroy (groupe Aksak) pour Latitudes et Conjugaisons , la compagnie Skappa ! pour six de ses créations, et tant d’autres encore… Car ce qui frappe lorsqu’on franchit le seuil du Vélo Théâtre, c’est qu’il vit ! Il s’est nourri à la source de chacun, de son histoire, de ses envies : c’est un lieu où l’on mange ensemble, où l’on partage temps de travail et temps de plaisir. Leur présence se faisant en fonction des projets, le Vélo Théâtre "revendiquant le fait qu’une compagnie peut avoir besoin d’un espace de travail pour trois jours, une semaine ou plus. Qu’il faut être le plus réactif possible et tout mettre en œuvre pour que les choses soient réalisables".

Charlot Lemoine et Tania Castaing n’ont jamais dérogé à leur ligne de conduite : être un lieu ressources qui puisse répondre à la demande d’accompagnement, de rencontres, de correspondances, d’ateliers pédagogiques … Bref, un lieu qui ne soit pas refermé sur les propres productions de la compagnie. Bien au contraire ! La compagnie présente une fois par an - et ce n’est pas systématique - ses spectacles, entre deux tournées aux quatre coins du globe. "C’est ce qui fait la spécificité et la richesse du lieu", disent-ils en chœur, la tête et les mains bien occupées entre la création Première neige, le nouveau chantier sur la symbolique de la maison, Solution provisoire qui sera mis en scène par Francesca Bettini, la programmation du temps fort "Greli-Grelo", "Y’a des spectacles dans mon vélo", et tant d’autres "objets" encore…(*) En 2006, l’Association française d’action artistique a laissé place à Culturesfrance.

Le Vélo Théâtre est Pôle départemental de création artistique, Pôle régional de développement culturel et a été retenu par la DMDTS comme l’un des quatre lieux spécif ques pour le compagnonnage du théâtre de marionnettes, dans le cadre des Saisons de la marionnette. ©

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Y’a un lapin dans la lune, mise en scène Francesca BettiniJeune public (4 à 7 ans)

"Une nuit, Thomas Snout vit le jour. Depuis, il capture les nuits à main nue : c’est une chose diff cile et salissante, car l’obscurité est noire et laisse des traces. C’est aussi une chose dangereuse parce que les peurs habitent la nuit, comme les poissons la mer. Mais Thomas Snout a collectionné au moins 3845 nuits, petites et grandes, avec ou sans lune, noires ou étoilées, des nuits à lui, celles des autres, ainsi que quelques exemplaires qu’on lui a prêtés...".

Apocalypse, le mystère du tapis, mise en scène Guyla Molnar, en collaboration avec le Théâtre ManarfTout public

"Le mot apocalypse signif e en grec dévoilement, révélation. Le spectacle est joué par deux personnages à la fois naïfs et malicieux, dans l’esprit de la tradition populaire des “mystères”. Dans leur jeu théâtral, ils s’amusent à lancer des mots comme des images ; c’est un jeu d’énigmes, pour le plaisir de jouer, pour interroger les peurs, les leurs, les nôtres et celles du monde qui nous entoure".

Le poids de la plume, petit entre-sort mongol, en collaboration avec le Théâtre ManarfPour adultes

"Ce spectacle est inspiré du Cantique des Cantiques, dont les chants d’amour furent jugés quelque peu profanes par les ecclésiastiques. Ainsi, deux beaux moustachus en habit prennent rendez-vous et vous invitent à les suivre à travers des plaines éloignées, balayées par les vents. Deux par deux, vous entrez dans ce que l’on pourrait appeler un petit temple ou… un entre-sort, c’est-à-dire un lieu devant lequel des spectateurs font la queue, comme devant une baraque foraine".

LatitudesAvec Charlot Lemoine, Isabelle Courroy, Tania Castaing et José Lopez

Tout public à partir de 10 ans

"Si on regarde bien, on passe sa vie à ramasser des morceaux d’enfance. Latitudes est l’histoire d’un homme, orphelin à quatre ans, qui regarde en arrière et réinvente son histoire".

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Appel d’airTout public à partir de 12 ans

"Un homme perdu, prisonnier dans son quotidien, observe de sa fenêtre les lumières d’une ville qui lui fait peur. Pour se rassurer et peupler sa solitude, il donne vie aux objets qui l’entourent. Il les domine, les manipule tel un roi fou imbu de sa puissance qu’il sait factice. Mais dans cet espace conf né en forme de jeu enfantin, l’homme prend une vraie décision pour éviter la chute, il s’abandonne dans le vide. Il tombe ou il vole, l’appel de l’air et du large en ont fait un homme libre".

Enveloppes et déballagesTout public

"En grande tenue de livraison, un facteur apporte sur son vélo le théâtre de ses rêves, en paquets piégés, bourrés d’images explosives.

En forçant le secret de ces colis, il va faire surgir un continent fabuleux, une illusion de vacances, un climat de jeu sans pudeur sur fond de palmier et d’océan. On voyage du paquet jungle au paquet cirque au gré de la fantasmagorie de ces emballages réglementaires des postes.

Une belle aventure en forme de carte postale animée, pleine de tendresse, de poésie et d’humour. Ce modeste préposé est un livreur de rêves".

Première neige, création 2009. En collaboration avec Johan de Smet, directeur artistique du Koperietery Theatre de Ghent (Belgique). Croisement évocateur, poétique et drôle entre le théâtre, l’objet et la danse. Jeune public (4 à 6 ans) et leurs parents.

Ce spectacle associe nos langues, le Flamand et le Français, et nos langages artistiques respectifs, la danse-théâtre et le théâtre d’objets.

Solution provisoire (les contes sont des peurs d’enfant qui s’accomplissent), mise en scène Francesca Bettini (spectacle en chantier)Tout public

"Il s’agira cette fois-ci d’un spectacle sur la poétique de la maison, du mensonge, d’Alice et de la f gure du loup. Nous tenterons de prendre l’image comme un produit direct de l’imagination".

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Accueil

1, 2, 3, SOLEIL2 rue de l’Espère06510 CARROSTél : 04 93 29 22 53Fax : 04 93 29 22 [email protected]/

ANIMA THEATRE7 rue de l’Arc13001 MARSEILLETél : 04 91 04 68 51 [email protected]

THEATRE DE L’ARC EN TERRE14 boulevard Boisson13004 MARSEILLETél : 04 91 34 19 39 Fax : 04 91 34 21 [email protected]

COMPAGNIE ARKETALBP 1706401 CANNES cedexTél : 04 93 68 92 00 / 06 08 03 47 11Fax : 04 92 99 25 [email protected]

BOULDEGOM THEATRERN 100La Bourgade04300 MANETél : 04 92 75 38 11 / 06 61 16 79 [email protected]

BRAKABRIK THEATRE6 rue d’Aubette04100 MANOSQUETél : 04 92 72 90 42Fax : 04 92 72 90 [email protected]

COMPAGNIE DES BOUFFONS26 impasse Guichard13016 MARSEILLETél : 04 91 47 77 [email protected]://compagnie.bouffons.free.fr/

COMPAGNIE CLANDESTINEPlace de l’Horloge04500 MONTAGNAC-MONTPEZATTél : 04 92 77 52 55 / 06 22 65 51 62Fax : 04 92 77 52 [email protected]

COMPAGNIE COATIMUNDIMaison de la vie associative7 rue Antoine Ginoux13160 CHATEAURENARDTél : 04 90 94 54 49Fax : 04 90 94 54 [email protected]://cie.coatimundi.club.fr/

COMPAGNIE DES MARINGOUINS9 rue Franche84000 AVIGNONTél : 04 90 31 75 13 / 06 11 24 05 [email protected]

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DIVINE QUINCAILLERIE8 rue Richelmi06300 NICETél : 04 93 56 47 99 / 06 61 70 86 [email protected]

COMPAGNIE DU FUNAMBULEMaison des AssociationsBoite 5393 la Canebière13233 MARSEILLE cedex 20Tél : 04 91 91 59 00Fax : 04 91 91 59 [email protected]://pagesperso-orange.fr/compagnie.funambule/

COMPAGNIE DES GALOPINS35 rue Pasteur05100 BRIANÇONTél : 04 92 21 41 11 / 06 72 38 50 [email protected]

THEATRE DE LA MASSUE-COMPAGNIE EZECHIEL GARCIA ROMEU1 rue Saint Sébastien06440 L’ESCARENETél : 04 93 14 40 [email protected]

COMPAGNIE LUNASOLThéâtre d’ombres et de marionnettes4 rue Albert Samain13200 ARLESTél : 04 90 18 88 [email protected]://lunasol.lafriche.org

COMPAGNIE REVE LUNE9 rue Diderot83500 LA SEYNE-SUR-MERTél : 04 94 30 07 21Fax : 04 94 87 80 [email protected]

THEATRE DE CUISINEFRICHE DE LA BELLE DE MAI41 rue Jobin13003 MARSEILLETél : 04 95 04 95 87Fax : 04 95 04 95 [email protected]

THEATRE D’ANIMATION DU VERSEAULes Plaines83680 LA GARDE-FREINETTél : 04 94 73 11 39Fax : 04 94 73 11 [email protected]

EMERA NOX16 rue Charles de Foucauld06100 NICETél : 04 93 52 01 62

INTERMEZZO41 rue JobinLa Friche Belle de Mai13331 MARSEILLE 3Tél : 04 91 46 55 97 / 06 80 53 46 74Fax : 04 91 46 55 [email protected]://ciemezzo.chez-alice.frAn

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JARDINS INSOLITES119 boulevard National84400 APTTél : 04 90 75 54 38Fax : 04 90 75 54 38

LATYPIQUE COMPAGNIELa Cité des Associations93 la Canebière BP 13613001 MARSEILLETél : 04 91 46 48 [email protected]

LUDIQUE LA DURANCE192 rue de la Tarasque13300 SALON-DE-PROVENCETél : 04 90 42 00 31

MARIONNETTES DES ALPESLa Tourronde 121 bis avenue Provence05000 GAPTél : 04 92 53 66 11

MENESTREL MARIONNETTES ET ARTISTES227 avenue du Doyen Lépine06500 MENTONTél : 04 92 09 29 [email protected]

PUZZLE THEATRE2 rue Corneille (groupe opéra)13001 MARSEILLETél : 04 91 54 70 49Fax : 04 91 33 24 [email protected]

ROCOLO BAND1 rue Saint Sébastien06440 L’ESCARENETél : 04 93 79 68 55Fax : 04 93 79 68 55

THEATRE CHIGNOLOMaison des associationsAvenue de la Bourgade13610 LE PUY-SAINTE-REPARADETél : 04 42 61 90 36Fax : 04 42 61 90 [email protected]

VÉLO THÉÂTREPépinière d’entreprisesRoute de Buoux84400 APTTél : 04 90 04 85 25 Fax : 04 90 04 63 [email protected]

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ARCADE PROVENCE-ALPES-CôTE D'AZURAgence régionale des arts du spectacle6 place Barthélémy Niollon - CS 3075913617 Aix-en-Provence cedex 1Tél : 04 42 21 78 00Fax : 04 42 21 78 [email protected]¹ARCADE met en place des services dans les domaines de l¹information, de la valorisation, de la formation et du développement de la musique, de la danse, du théâtre, des arts de la rue et du cirque en région. Ouverte à tousles publics, l¹ARCADE est :> Un lieu ressource- Pour les professionnels et les porteurs de projets :

Conseil personnalisé sur le montage de projets culturels, journées d¹information, annuaire des artistes et opéra-teurs culturels en région.

- Pour les étudiants et les chercheurs : Fonds documen-taire sur les arts du spectacle ,

- Pour les personnes en cours d¹orientation profession-nelle : Les offres d¹emploi en région, information sur les métiers des arts du spectacle et les formations,

- Pour les amateurs et les publics du spectacle vivant : Agenda des spectacles et des stages en région, ressour-ces multimédias artistiques et éducatives.

> Un centre de formationUne offre de formation professionnelle continue au mana-gement des entreprises culturelles : Production, diffusion et recherche de financement ; administration, gestion des productions et des entreprises culturelles ; Communica-tion et relations avec les publics.> Un observatoire des arts du spectacleProduction d¹indicateurs, d¹études, d¹analyses sur la si-tuation des arts du spectacle en région autour de trois axes : L¹emploi et la formation ; les financements publics ; les activités des arts du spectacle.> Un espace de concertation et de promotionOrganisation avec les professionnels de débats et de ré-flexion sur les arts du spectacle ; promotion et de valorisa-tion des artistes et des opérateurs culturels de la région.

CNES - LA CHARTREUSECentre national des écritures du spectacleBP. 3030404 Villeneuve lez Avignon CedexTél : 04 90 15 24 24Fax : 04 90 25 76 [email protected] CNES organise des "rencontres auteurs de théâtre - marionnettistes" et accueille en résidence des auteurs, metteurs en scène, compagnies de théâtre et tous les ar-tistes impliqués dans des recherches originales autour des écritures du spectacle. Le CNES dispose d’une librairie et d’une bibliothèque spécialisées dans les arts du specta-cle, plus particulièrement dans le répertoire dramatique contemporain.

MAISON JEAN VILAR8 rue du Mons84000 AvignonTél : 04 90 86 59 64Fax : 04 90 86 00 [email protected]://maisonjeanvilar.orgAntenne décentralisée du département des Arts du spec-tacle de la Bibliothèque nationale de France, la bibliothè-que de la Maison Jean Vilar met à la disposition de tous 25000 livres et une centaine de revues sur tous les arts du spectacle : théâtre, danse, opéra, cinéma, cirque, clowns, marionnettes, mime, music-hall, fêtes et variétés. Le fonds est constitué de textes du répertoire classique et contem-porain, français et étranger, d’une documentation sur la vie théâtrale locale et nationale, la décentralisation culturelle, les auteurs et professionnels du spectacle depuis 1950.C’est aussi un lieu de mémoire contemporaine du Festival d’Avignon in et off : presse, affiches, programmes, photos des spectacles. La vidéothèque est constituée d’enregis-trements de pièces de théâtre classique et contemporain, de documents sur des auteurs, metteurs en scène, choré-graphes, comédiens, de vidéos de spectacles de danse, de mime, de marionnettes, de théâtre musical, films de cinéma, émissions sur le Festival d’Avignon.Catalogue en ligne.re

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MASSALIA THEATRE DE MARIONNETTESLa Friche la Belle de Mai41 rue Jobin13003 MarseilleTél : 04 95 04 95 70Fax : 04 95 04 95 [email protected]://massalia.lafriche.org/Intégré au Théâtre Massalia, le Centre ressources jeune public est "un lieu d’information mais également un lieu de réflexion, sorte d’espace protégé, à l’écart de l’urgence de programmation, un lieu où il s’agit d’observer, d’analyser, et de mettre en relation les pratiques artistiques et cultu-relles avec d’autres champs disciplinaires et notamment scientifiques".Le fonds documentaire est composé d’ouvrages et de re-vues sur les marionnettes, le cirque, le théâtre, les arts en général et l’enfance.Sur son site Internet http://massalia.lafriche.org/, le Cen-tre de ressources jeune public propose un portail de liens vers des sites répondant à des questions telles que l’édu-cation artistique, la formation, les centres de ressources, les démarches administratives…

FRANCE

BIBLIOTHEQUE NATIONALE DE FRANCEBibliothèque de recherche - Département des arts du spectacleSite Richelieu58 rue Richelieu 75084 Paris Cedex 02Tél : 01 53 79 37 29Fax : 01 53 79 37 [email protected] fonds du Département des arts du spectacle comprend plus de 3000 ouvrages de référence et une trentaine de périodiques dans les domaines du théâtre, théâtre lyrique, danse, cirque, marionnettes, mime, cinéma, radio, télévi-sion, music-hall, variétés, fêtes et spectacles de rue.

CREAM-Centre régional des arts de la marionnetteHôtel de Ville14610 Dives-sur-MerTél : 02 31 28 12 53Fax : 02 31 24 42 28Lien : www.themaa.comVingt ans après son premier Festival de la marionnette, la ville de Dives-sur-Mer a inauguré le CREAM en février 2005. Il est le lieu référent en Basse-Normandie, à la fois centre de ressources (base de données, recherche), sou-tien aux compagnies (diffusion, aides à la création, rési-dences), lieu de formation et réseau de professionnels.

IIM - Institut international de la marionnette7 place Winston Churchill08000 Charleville-MézièresTél : 03 24 33 72 50Fax : 03 24 33 72 [email protected]’IIM est un centre de formation et de recherche doté d’un centre de documentation destiné à répondre aux besoins des élèves de l’ENSAM, des stagiaires de l’Institut, des créateurs, des chercheurs… Son objectif est de centraliser et de sauvegarder le patrimoine éditorial et artistique relatif au théâtre de marionnettes, et d’en favoriser l’exploitation scientifique. Equipé d’un théâtre, l’IIM est également un lieu de diffusion et d’action culturelle qui propose, chaque saison, une programmation à découvrir au sein de son théâtre ou dans des lieux partenaires. A l’IMM, " la présence de cher-cheurs et de créateurs en résidence (à la Villa d’Aubilly), les rencontres thématiques, les séminaires et l’édition permet-tent une circulation permanente des questionnements, des idées et des connaissances ", dont bénéficient également les élèves de l’Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette. Le fonds est constitué de plus de 6000 livres et dossiers documentaires, la vidéothèque de plus de 1200 vidéos et iconographies.

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MUSEE GADAGNE-MUSEE INTERNATIONAL DE LA MARIONNETTECentre de documentation / bibliothèque1 place du petit Collège69005 LyonTél : 04 78 42 03 61www.museegadagne.comSuite à des travaux de restructuration et de rénovation, le musée Gadagne propose désormais au public 39 salles d’exposition, un centre de documentation, un auditorium, etc. Son centre de documentation / bibliothèque met à la disposition de tous les publics des monographies, des pé-riodiques et des dossiers documentaires permettant l’étu-de de ses collections. La bibliothèque est riche de 12000 ouvrages provenant de plusieurs fonds, dont le Fonds Léo-pold Dor (ancien avocat niçois, 1881-1960) consacré à la collection internationale de marionnettes du donateur.

PôLE DE LA MARIONNETTE EN ESSONNECompagnie Daru-Thémepô5-7 rue Victor HugoLa Norville BP 5191292 Arpajon cedexTél / Fax : 01 64 90 69 [email protected] Pôle du théâtre de marionnettes de l’Essonne se définit comme " une autre approche de la culture, une véritable réflexion menée en permanence, sans concession, sans langue de bois, sans consensus institutionnel, en décou-verte, en résistance...! ".Son site est un véritable portail d’informations accessibles directement dans ses rubriques (histoire, informations lé-gales, le Pôle, bibliographie, les créateurs, les festivals,…) ou par les liens (autour de la marionnette, écoles, revues, théâtres, compagnies, festivals, sites institutionnels, web art). Son champ d’informations balaye la France et l’inter-national.

THÉÂTRE DE LA MARIONNETTE38 rue Basfroi75011 ParisTél : 01 44 64 79 70Fax : 01 44 64 79 72info@theatredelamarionnette.comwww.theatredelamarionnette.comLe Théâtre de la marionnette, structure spécialisée dans le domaine de la marionnette contemporaine, produit et diffuse des spectacles, des performances, des lectures, favorise la rencontre transversale entre les structures culturelles, le public et les artistes (marionnettiste, metteur en scène, chorégraphe, circassien, comédien, vidéaste, plasticien), accompagne des projets de résidence. Son centre de ressources permet la consultation, sur place, d’ouvrages généraux, études et revues sur le théâtre, la marionnette, le théâtre d’ombres, le cirque, les masques, etc., de vidéos, photos et dossiers de compagnies profes-sionnelles françaises et étrangères. Il est doté d’un fonds de plus de 200 pièces dramatiques contemporaines, édi-tées ou sous forme de tapuscrits (sélection réalisée à partir du corpus de l’association Aux nouvelles écritures théâtrales). Le centre met à disposition des "valises péda-gogiques" sur la marionnette et le théâtre d’objets.Le Théâtre de la marionnette organise la Biennale inter-nationale des arts de la marionnette en collaboration avec d’autres lieux. C’est également un centre de formation (voir Centres de formation).

THEMAA24 rue Saint Lazare75009 Paris. Tél / Fax : 01 42 80 55 [email protected]éée en 1993, l’association nationale des théâtres de ma-rionnettes et des arts associés est le Centre français de l’Union internationale de la marionnette (UNIMA). Il s’agit "d’un dispositif unique, fédérateur de projets, d’actions, d’échanges, ayant pour vocation de contribuer au rayonne-ment de la marionnette comme point d’ancrage au service d’un art universel, de mettre en valeur et de pérenniser les formes pluridisciplinaires qu’elle engendre".re

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UNIMASecrétariat général10 cours Briand BP 40208000 Charleville-MézièresTél : 03 24 32 85 [email protected] site http://www.unima.org donne les liens sur les cen-tres UNIMA dans les différents pays. L’Union internationale de la marionnette est une organisa-tion internationale non gouvernementale bénéficiant d’un statut consultatif auprès de l’UNESCO. L’UNIMA réunit des personnes du monde entier qui contribuent au développe-ment de l’art de la marionnette afin de servir par cet art les valeurs humaines, - dont la paix et la compréhension mu-tuelle entre les peuples -, quelles que soient leur race, leurs convictions politiques ou religieuses, la diversité de leurs cultures, en conformité avec le respect des droits fonda-mentaux de l’être humain, tels qu’ils sont définis dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies du 10 décembre 1948.

RESEAUX PROFESSIONNELS

FRANCE

Association nationale des amis de la marionnette 16 rue Théophraste Renaudot75015 ParisTél : 01 40 43 05 25www.theatre-louis-richard.com L’Association nationale des amis de la marionnette s’est donné pour mission la diffusion, auprès de ses membres exclusivement, de publications consacrées à la marion-nette : bulletin trimestriel Le Courrier de la marionnette, collection Bateleurs, qui permet la publication d’études sur un sujet marionnettique.

RAM-Réseau actif de la marionnetteTél : 01 44 64 79 70En 2005, seize structures ou compagnies œuvrant dans le domaine des arts de la marionnette se sont constitués en réseau sous l’égide du Théâtre de la Marionnette à Pa-

ris. Le RAM (réseau actif de la marionnette) développe un travail concerté de repérage de projets émergents, de mise à disposition de lieux et d’accueil en résidence de ces projets, de diffusion de ces projets et d’insertion pro-fessionnelle des artistes.

EUROPE

EUROPUPPETwww.europuppet.org"Le premier réseau de théâtre de figure en Europe"Europuppet est né en 2002 à l’initiative de l’Akademia teatraina de Bialystok (Pologne), l’Arrivano dal mare ! de Cervia (Italie), du Crea theatre de Tournai (Belgique), du Figurentheatre festival der stadt de Wels (Autriche) et du Théâtre de la marionnette à Paris (France).Europuppet réalise Teatro Figura Europa, une action euro-péenne en réseau pour le développement de l’art de la marionnette et le soutien des jeunes artistes marionnettis-tes dans l’aire européenne élargie. Les buts sont la prise en compte des différents publics, la promotion de la créa-tivité et la transmission de compétences, de techniques et de répertoires de maîtres vivants de la tradition vers les jeunes artistes en formation.

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PROVENCE-ALPES-CôTE D’AZUR

L’ATELIER D’ARKETALÉcole de formation et de recherche pour la construction de la figure-marionnette4 impasse de la ChaumièreBP 1706401 Cannes cedexTél : 04 93 68 92 00Fax : 04 92 99 25 [email protected] 2002, la compagnie Arketal a mis en place un espace de formation et d’échange autour des techniques de construction de la marionnette qui permet aux marionnettistes d’apprivoiser la matière, et aux plasticiens, peintres, sculpteurs, acteurs scénographes de découvrir la figure-marionnette, les matériaux en mouvement.

FRANCE

ENSAM - École nationale supérieure des arts de la marionnette7 place Winston Churchill08000 Charleville-MézièresTél : 03 24 33 72 50Fax : 03 24 33 72 [email protected]ée en 1987, l’École nationale supérieure des arts de la marionnette se consacre à la formation professionnelle initiale et délivre à une vingtaine d’élèves français et étrangers, en trois ans d’études, le Diplôme des Métiers des Arts de la Marionnette (Diplôme d’Etat niveau III, Bac + 2). L’ENSAM est orientée vers une pédagogie de la création qui privilégie les rencontres artistiques pluridisciplinaires en associant auteurs, plasticiens, scénographes et personnalités du théâtre et des nouvelles scènes. Parmi les cours dispensés : les techniques de construction, de manipulation et de jeu dramatique, le travail sur le corps, la voix, le mouvement, l’écriture, la mise en scène, la scénographie… Partie intégrante de l’IIM, l’ENSAM

est également un lieu permanent de recherche pour les écritures scéniques contemporaines.

JEU-DESIR-JOUER (LES LANGAGES DU THEATRE)4 bd Kellermann75013 ParisTél : 06 83 19 86 [email protected]://perso.orange.fr/jeu-desir-jouer/index.htmlOuverte en octobre 2008 à l’initiative de Alain Blanchard (La Fabrique des Arts d’à côté, Théâtre de la Jacquerie) et de Christophe Marchand (Professeur à l’Ecole Jacques Lecoq), l’école propose une formation physique des acteurs via le mouvement, le masque, la confrontation aux " territoires dramatiques ", la dramaturgie, ainsi que la marionnette et le théâtre d’objets. Cursus de 2 ans.

MARIONNETTE ET THERAPIE35, avenue Mahieu Esc. B94100 Saint Maur des FossésTél : 01 42 83 34 [email protected]://marionnettetherapie.free.frMarionnette et Thérapie est une association loi 1901 qui "a pour objet l’expansion de l’utilisation de la marionnette comme instrument de soins, de rééducation et de réinsertion sociale". Ses objectifs sont la formation (formation de base et formations approfondies), l’information (organisation de conférences, de rencontres nationales et internationales, aides à la mise en place d’ateliers-marionnettes) et la diffusion (édition d’un bulletin trimestriel et publication d’une documentation spécialisée dans la collection "Marionnette et Thérapie").

MARIONNETTISSIMOAssociation Et Qui Libre / MarionnettissimoPlace de la Mairie31170 TournefeuilleTél : 05 62 13 21 52relationspubliques@marionnettissimo.comwww.marionnettissimo.com

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Avant et durant le Festival international de formes animées en Midi-Toulousain (octobre/novembre), l’équipe de Marionnettissimo propose un programme de stages pour artistes professionnels, un parcours de sensibilisation pour animateurs et des ateliers tout public pour adultes et adolescents.

LA PLATEFORME115 avenue Lacassagne69003 LyonTél : 04 78 62 89 [email protected]’objectif de la Plateforme de la jeune création franco-allemande est "d’offrir un espace d’échange et de formation professionnelle aux jeunes artistes du spectacle vivant de France, d’Allemagne et d’autres pays européens". Dans le domaine de la marionnette, la Plateforme a accueilli en 2008 l’atelier "Castelets d’Europe" encadré par trois spécialistes. Quinze participants français, allemand et tchèque, comédiens et marionnettistes de 18 à 30 ans, se sont interrogés sur le théâtre de marionnettes contemporain et la filiation qu’il tisse avec les formes traditionnelles. Les participants ont assisté à des rencontres autour des castelets européens dans le cadre du festival européen de marionnettes "Le castelet idéal", et ont présenté leur propre travail à Lyon avant une tournée en Allemagne et en République Tchèque.

LE THÉÂTRE AUX MAINS NUES7 square des Cardeurs75020 ParisTél : 01 43 72 60 28 / 01 43 72 19 [email protected] Théâtre aux Mains nues est un théâtre d’art et d’essai dédié aux arts de la marionnette, fondé par Alain Recoing. Cet espace est tout à la fois un lieu de formation professionnelle de l’acteur marionnettiste, un lieu de résidence et de soutien aux jeunes compagnies, un laboratoire de recherche appliquée et un théâtre de quartier ouvert sur le monde. Concernant la formation, "le principe

pédagogique s’articule autour d’une idée centrale : l’art de la marionnette est un art instrumental. L’acteur marionnettiste doit donc acquérir la maîtrise de son instrument s’il veut pouvoir en jouer. La marionnette à gaine qu’Alain Recoing a pratiquée tout au long de sa vie constitue ici l’outil privilégié pour un apprentissage rigoureux".

THÉÂTRE DE LA MARIONNETTE38 rue Basfroi75011 ParisTél : 01 44 64 79 70Fax : 01 44 64 79 72info@theatredelamarionnette.comwww.theatredelamarionnette.comLes stages sont envisagés comme des espaces de rencontre et de sensibilisation avec les compagnies accueillies pendant la saison, afin de prolonger et approfondir le temps du spectacle. Ainsi, "chaque saison, le Théâtre de la Marionnette donne la possibilité aux stagiaires de découvrir les artistes autrement que sur scène, de se plonger dans leur pratique autour de la marionnette". Le Théâtre de la Marionnette est également un centre de ressources, ouvert à tous : marionnettistes, plasticiens, étudiants, praticiens ou spectateurs, spécialistes ou néophytes.

EUROPE

EUROPUPPETwww.europuppet.org"Le premier réseau de théâtre de figure en Europe"Europuppet est né en 2002 à l’initiative de l’Akademia teatraina de Bialystok (Pologne), l’Arrivano dal mare ! de Cervia (Italie), du Crea theatre de Tournai (Belgique), du Figurentheatre festival der stadt de Wels (Autriche) et du Théâtre de la marionnette à Paris (France). La formation professionnelle des jeunes marionnettistes est assurée par les maîtres de l’art de la marionnette à la fois traditionnels et contemporains : workshops et stages sont proposés pendant les trois années de la formation.f

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Histoire des marionnettes, in Histoire des spectacles, collection La Pléiade, éd. Gallimard, Paris, 1965.

Histoire des marionnettes en Europe, Charles Magnin, éd. Slatkine, Genève, 1981.

Images de la marionnette dans la littérature, Annie Gilles, Presses universitaires de Nancy, éd. Institut international de la marionnette, Charleville-Mézières, 1993.

Marionnette, cinéma et cinéma d’animation, coédition Institut international de la marionnette (Charleville-Mézières) et l’Entretemps (Vic-la-Gardiole), février 2008.

Les Marionnettes, sous la direction de Paul Fournel, préface d’Antoine Vitez, éd. Bordas, Paris, 1982 (1ère édition), 1995 (2e édition).

Marionnettes - collections du musée de la marionnette de Lyon, C.Blazy et S.Ferey, décembre 2002.

Marionnettes, jeu de comédien, jeu de marionnettiste. Ecritures pour marionnettes. Marionnette et thérapie. Etudes réunies par Jean Florence et Monette Berthommier, accompagnés par le texte de la pièce La Ballade de Mister Punch d’Eloi Recoing. Centre d’études théâtrales, Louvain-la-Neuve,1994 (épuisé).

Le Masque. Du rite au théâtre, D. Bablet, O. Aslan, G. Dieterlen, B. Eruli, éd. CNRS, 2006 (5e édition).

Métamorphoses, La marionnette au XXe siècle, Henryk Jurkowski, coédition Institut international de la marionnette (Charleville-Mézières) et l’Entretemps (Vic-la-Gardiole), mai 2008 (2e édition).

O miracle !… la marionnette !, ouvrage réalisé par la commission de l’UNIMA " Marionnettes et éducation ", éd. Française Edmond Debouny, Fernelmont.

Opéra baroque et marionnette : Dix lustres de répertoire musical au siècle des lumières, Jean-Luc Impe, éd. Institut international de la marionnette, Charleville-Mézières, 1994.

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OUVRAGES

L’Acteur en effigie, Didier Plassard, éd. L’âge d’homme, collection Théâtre années 20, Paris, 1992.

L’art des marionnettes, Bil Baird, éd. Hachette, Paris, 1967.

Automates, marionnettes et danseuses dans le théâtre d’avant-garde, Elisa Vacarino, catalogue d’exposition, éd. Skira, Paris, 2000.

Bibliographie internationale de la marionnette, Geneviève Leleu-Rouvray, éd. Institut international de la marionnette, Charleville-Mézières, 1997.

Bread & Puppet Museum, photographies de Massimo Schuster, avec deux textes de Peter Schuman et Massimo Schuster, éd. Titivillus, Corazzano (Pisa), 2006.

Le Bûcher des marionnettes, texte Mathieu Braunstein, photographies Brigitte Pougeoise, éd. L’œil d’or, Paris, 2006.

Le Dernier guerrier, Massimo Schuster, Don Quichotte, Peggy Schepens et Grégoire Callies, coll. Enjeu, publication du TJP-Centre dramatique national d’Alsace, Strasbourg, 2006.

Les fondamentaux de la manipulation : Convergences, sous la direction d’Evelyne Lecucq, Themaa / éditions Théâtrales, collection Les carnets de la marionnette*, Paris, 2003.

Guignol. Les Mourguet, Paul Fournel, éd. du Seuil, Paris, 1995.

Guignol & Cie, Une histoire impertinente, François De Lagie, éd. Ouest-France, 2008.

Histoire des marionnettes, Gaston Baty et René Chavance, P.U.F., coll. Que sais-je ?, Paris, 1959.

Sommaire

Manip, Le journal de la marionnette, publication Themaa, quatre numéros par an, Paris.

Marionnette et thérapie, revue éditée par l’association éponyme (comptes-rendus de colloques, réunions et rencontres sur ce thème), Paris.

OMNI-Objets marionnettiques non identifiés, journal trimestriel du Théâtre de la marionnette, Paris.

Puck, la marionnette et les autres arts, revue annuelle éditée par l’Institut international de la marionnette (Charleville-Mézières).

La Société des amis de Lyon et de Guignol, bulletin trimestriel édité par l’association éponyme, Lyon.

Des théâtres par objets interposés, Cahier Partages n°3, Office de diffusion et d’information artistique de Normandie, Mont-Saint-Aignan, septembre 2006.

ÉTUDES

Actes des rencontres européennes de la marionnette à gaine, organisées du 1er au 6 mai 2004 à Binic (Côtes d’Armor) par Théâtre-s en Bretagne et le festival Marionnet’Ic. Edition trilingue (français, anglais, italien), 2005.

Actes des journées nationales des écritures pour la marionnette, organisées les 25 et 26 mars 2003 à Auray (Morbihan) par Théâtre-s en Bretagne et le centre culturel Athéna. Edition 2004.

Vers une réforme des lieux de production du spectacle vivant, la marionnette, un terrain d’expérimentation idéal ?, Stéphane Krasniewski, mémoire de DESS Développement culturel et direction de projets, Université Lyon 2, 2000/2001.bib

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Pédagogie et formation, sous la direction d’Evelyne Lecucq, Themaa / éditions Théâtrales, collection Les carnets de la marionnette*, Paris, 2004.

(Pro)vocations marionnettiques, recueil de textes illustrés édité par le TJP-Centre dramatique national d’Alsace, collection Enjeux, Strasbourg, 2004.

Des songes, Sophie Hutin, opuscule publié par le Théâtre de la marionnette pour accompagner l’exposition " Ombres et lumières " au Centre Pompidou, Paris, 2005.

Structures textuelles de la marionnette, Roger-Daniel Bensky, éd. Nizet, Saint Genouph, 1969.

Sur le théâtre de marionnettes, Heinrich von Kleist, traduit de l’allemand par Jacques Outin, éd. Traversière, 1810 ; éd. Mille et une nuits, Paris, 1993.

Théâtres d’Orient, ouvrage collectif, éd. Olizane, 1997.

Théâtres d’ombres, Metin And, Stathis Damianakos, Christine Hemmet, Institut international de la marionnette, éd. l’Harmattan, Paris, 2000.

(*) A noter que Les carnets de la marionnette constituent une collection d’ouvrages sur le théâtre de marionnettes coéditée par Themaa et les éditions Théâtrales, plus particulièrement consacrée à la trans-mission des connaissances sur la pratique de cet art. Chaque volume comporte une pièce inédite, renforçant ainsi les liens entre l’art de la marionnette et l’écriture contemporaine.

REVUES

Alternatives théâtrales : Le Théâtre dédoublé en collaboration avec l’Institut international de la marionnette (2000), Voix d’auteurs et marionnettes (2002), Objet-Danse (2003).

Je hais les marionnettes ; De la poupée au théâtre d’objets, revue Cassandre n°69, avril 2007.

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ANETH Aux nouvelles écritures théâtrales

CNES Centre national des écritures du spectacle

CREAM Centre régional des arts de la marionnette

ENSAM Ecole nationale supérieure des arts de la marionnette

IIM Institut international de la marionnette

THEMAA Association nationale des théâtres de marionnettes et des arts associés

THEMEPO Pôle du théâtre de marionnettes en Essonne

TJP Théâtre Jeune Public de Strasbourg-Centre dramatique d’Alsace

TMP Théâtre de la marionnette à Paris

UCL Centre d’études théâtrales

UNIMA Union internationale des marionnettistes

Note : le "langage marionnettique" allie le langage dramatique - dont le texte est en amont - et le langage scénographique, qui utilise les moyens propres à la scène, à la représentation.bib

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ESPACES FRANCOPHONES

CanadaMarionnette en manchette, bulletin trimestriel de l’Association québécoise des marionnettistes (AQM) / Centre UNIMA Canada, Montréal, publication en français. www.aqm.ca

SuisseFigura, revue pour le théâtre de marionnettes / Centre UNIMA Suisse, Fribourg, publication en allemand et en franç[email protected]

BelgiqueActes de la rencontre autour de l’écriture pour la marionnette présentés par le Centre de la marionnette de la Communauté française de Belgique, éd. Lansman, 2008.

Glossa

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Théâtre de formes animées : variante de l’art de la marionnette dont la dénomination n’est plus utilisée depuis une dizaine d’années. La dénomination actuelle est "théâtre d’objets animés".

Théâtre de papier : variante de l’art de la marionnette dont le matériau dit l’essentiel (origine : les salons bourgeois du second Empire).

Théâtre d’objets : variante de l’art de la marionnette qui utilise non pas des marionnettes, mais des objets issus de la récupération de "déchets" de la production industrielle et manufacturée.

Théâtre d’ombres : variante de l’art de la marionnette dont la matière première est la lumière : il y a les marionnettes qui sont jouées directement à vue du public et celles dont l’ombre, projetée par une source lumineuse, se découpent sur un écran (silhouettes découpées ou personnages formés par l’ombre de la main et des doigts dans "l’ombre à la main").

Marottes : pour les marottes, la main du marionnettiste est remplacée par un bâton, qui peut-être ou non recouvert de tissu. Leur nom viendrait de la poupée à grelots qu’agitaient les bouffons de cour. Ce bâton les libère de la main et leur permet la miniaturisation ou le gigantisme.

Marionnettes à tiges : manipulées par en dessous, comme les marionnettes à gaine, les marionnettes à tiges sont surtout employées dans le théâtre d’ombres tel qu’il est pratiqué, notamment, en Indonésie.

Marionnettes à tringle : elles sont traversées d’une tringle métallique plus ou moins grosse qui les prend du bas du tronc à la tête ; leur taille varie selon l’importance du personnage qu’elles représentent. C’est l’ancêtre de la marionnette à fils.

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lexique

Automate : objet contenant des dispositifs mécaniques ou électriques qui lui permettent d’exécuter une suite déterminée d’opérations. Les premiers automates d’art sont nés au siècle des lumières de l’évolution de l’horlogerie. Les constructeurs d’automates ne sont pas des marionnettistes : alors que le marionnettiste a le pouvoir d’agir sur le mouvement du personnage en fonction de l’évolution de la représentation, le créateur d’automate crée un mouvement irréversible qui n’aura de fin que lorsque l’énergie qui meut la mécanique sera épuisée.

Bunraku : tradition théâtrale japonaise datant du XVIIe siècle. Le bunraku est interprété par un seul récitant qui chante tous les rôles, et trois manipulateurs pour chaque marionnette (de grande taille). Les marionnettistes sont visibles par le public et utilisent soit la gestuelle furi, plutôt réaliste, soit la gestuelle kata, empreinte de stylisation, selon l’émotion recherchée.

Castelet : le castelet traditionnel sépare physiquement et symboliquement deux espaces simultanément contigus : un espace réel, qui est celui où se pratique la manipulation, et un espace virtuel où sont présentées les marionnettes et leurs actions. "Cacher le montreur, montrer la marionnette, annoncer le spectacle, tels sont les rôles du castelet".

Manipulation à vue : prise en main et mise en mouvement de façon visible, la manipulation étant l’activité principale du marionnettiste dit aussi "manipulateur".

Marionnettes à gaine : la tête et les mains sont faites en bois, le manipulateur glisse sa main dans la jupe afin d’actionner les bras de la marionnette du pouce et du majeur, et la tête de l’index. Les marionnettes à gaine se situent dans la tradition des burattini italiens, l’exemple le plus célèbre étant Guignol.

Théâtre de figures : variante de l’art de la marionnette à substance européenne qui refuse l’appellation française "marionnette" renvoyant à la "petite poupée" (origine : "figura" en Italie, "Figuren" en Allemagne).

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Marionnettes à fils : libérées de leur tringle, les marionnettes à fils sont animées par un nombre toujours grandissant de commandes ; si elles n’ont pas de tiges principales, elles ont un "contrôle" qui centralise les fils.

Marionnettes à clavier : elles reposent sur un socle que le manipulateur déplace le long d’une tablette. Munies d’un "gapit" (poignée qui contrôle, du dessous, une marionnette à tiges), elles sont souvent animées par un système compliqué de mécanismes propres à faire mouvoir la tête et les bras.

Marionnettes à baguettes : dites aussi marionnettes à tiges chinoises, elles sont actionnées horizontalement - comme celles du théâtre d’ombres turc et grec.

Marionnettes à la planchette : marionnettes manipulées par les colporteurs au Moyen Âge, qui tendaient un fil de leur genou à un petit poteau, animant les poupées du mouvement de leur jambe.

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Théâtre de marionnettes

Théâtre d'objets

Provence-AlPes-côte d'Azur

collection REPèRES • N°7 - AVRIL 2009

est éditée par l’Arcade Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Agence régionale des arts du spectacle)

Directeur de la publication Bernard Maarek, coordination collection Repères Sylvia Andriantsimahavandy, réalisation Repères N°7 Arcade - coordination Sylvie Pujol, responsable service Théâtre et Spectacles Dominique Pranlong-Mars, rédaction des textes et suivi d'édition Marie Godfrin-Guidicelli,création et réalisation graphique Emmanuelle Fabre-Iscain.

L’Arcade est missionnée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et le ministère de la Culture et de la Communication (Direction régionale des affaires culturelles) pour soutenir et développer les différents secteurs de la musique, de la danse, du théâtre, des arts de la rue et des arts du cirque en Provence-Alpes-Côte d’Azur : information, analyse et observation, promotion et accompagnement artistique, concertation professionnelle, formation.Président : Alain Hayot - Directeur : Bernard Maarek6 place Barthélémy Niollon - CS 30759 - 13617 Aix-en-Provence Cedex 1 Tél. : 04 42 21 78 00 - Fax : 04 42 21 78 01Mél : [email protected] - Internet : www.arcade-paca.comCode APE : 9499 Z - N° Siret : 305 350 795 00046 - N° ISSN : 1955-7299