magazine de l'armée du salut - no. 3 / décembre 2013

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« L’ARMÉE DU SALUT EST MON CHEZ-MOI. » Page 4 BUCHSEEGUT KÖNIZ Lorsque les histoires tragiques finissent bien. Page 14 EMIL RAMSAUER Je suis devenu star de rock à 95 ans. Page 16 ANDREJ STEMMLE Il propage l’aide qu’il a reçue. DE LARMÉE DU SALUT N o 3 / décembre 2013

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Buchseegut Köniz - Lorsque les histoires tragiques finissent bien. / Emil Ramsauer - Je suis devenu star de rock à 95 ans. / Andrej Stemmle - Il propage l’aide qu’il a reçue. www.armeedusalut.ch/dons

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Page 1: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

« L’ARMÉE DU SALUT EST MON CHEZ-MOI. »

Page 4

BUCHSEEGUTKÖNIZLorsque les histoires tragiques finissent bien.

Page 14

EMIL RAMSAUERJe suis devenu star de rock à 95 ans.

Page 16

ANDREJ STEMMLEIl propage l’aide qu’il a reçue.

DE L ̓A RMÉE DU SA LUT

No 3 / décembre 2013

Page 2: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

Page

14 Une maison et ses habitants 17 Le bidule18 L’Armée du Salut apporte

son soutien11 Nous quatre11 Au pied de la lettre12 Pour se réjouir14 La musique est …15 Du concret16 Pour ceux que la chance

a abandonnés18 Entre autres20 Que de questions !22 Á suivre

Magazine des donateurs de l’Armée du SalutParution deux fois par an

Editeur : Armée du Salut, Service des donateurs, Laupenstrasse 5, Case postale 6575, CH-3001 Berne. Téléphone : 031 388 05 35,

Courriel : [email protected]; armeedusalut.ch; Dons : PC 30-444222-5

Rédaction : Christoph Bitter (responsable du Fundraising), Florina German

Concept et graphisme : Spinas Civil Voices, Zurich, spinas-cv.ch

Imprimeur : Swissprinters, SchlierenFondateur de l’Armée du Salut : William Booth

Général : André CoxChef de Territoire : Commissaire Franz Boschung

SOMMAIRE

IMPRESSUM

Page 14 Emil Ramsauer : C’est grâce au sou-tien de l’équipe qu’il a osé l’aventure de l’Eurovision.

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Page 3: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

Chères donatrices, chers donateurs,

Les nombreux échos positifs relatifs à la première édition du Magazine nous ont beaucoup réjouis. Nous vous en remercions de tout cœur !

Grâce à votre généreux soutien, jusqu’à 46 personnes peuvent, par exemple, trouver un chez-soi dans le nouveau bâtiment du Buchseegut, à Köniz (BE). Les pages 4 à 6 vous donneront un aperçu des logements et ateliers et vous ferez la connaissance des résidents.

L’offre à bas seuil Open Heart à Zurich s’adresse à tout le monde (pages 8 à 10). En particulier aux personnes qui vivent dans la rue, qui ont besoin d’un lit, rêvent d’un repas chaud, d’une bonne douche ou encore qu’on leur prête une oreille attentive. C’est ce que proposent Pia et Walter Sommer à l’Open Heart. Ils offrent une aide qui, comme le dit une de leurs clientes, va droit au cœur.

Andrej Stemmle avait lui aussi besoin de personnes qui l’écoutent (pages 16 et 17). De personnes qui l’accueillent sans lui faire de reproches et qui l’aident à trouver des solutions dans une situa-tion de vie difficile. Il a trouvé cela auprès de l’Armée du Salut. Il a recommencé une nouvelle vie et il vient aujourd’hui lui-même en aide à d’autres personnes.

De tels succès nous encouragent à continuer. Je vous souhaite beaucoup de plaisir à la lecture de ces récits. Merci de rendre tout cela possible.

Martin KünziMembre de la Direction

armeedusalut.ch

Page 4 Veena M. travaille au

Buchseegut et s’y sent réellement bien.

ÉDITORIAL

Page 8 A l’Open Heart, Walter et Pia

Sommer épaulent des personnes dans la misère.

Page 16 Il a fallu à nouveau recom-mencer : l’Armée du Salut a soutenu Andrej Stemmle dans cette démarche.

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« JE ME PLAIS À L’HÔTEL BELLEVUE »

centre historique de Köniz. Avec une pointe d’hu-mour, Aschi reconnaît volontiers : « Je me plais à l’Hô-tel Bellevue. » Auparavant, il a séjourné à la clinique psychiatrique de Waldau et dans des foyers. « Mais cela fait onze ans que je vis ici. Et je ne compte pas m’en aller. »

Aschi N. est l’un des 38 résidents ayant pu emména-ger cet été dans le nouveau bâtiment, qui est acces-

Au Buchseegut, à Köniz (BE), l’Armée du Salut héberge et emploie des hommes souffrant de problèmes d’ordre physique, psychique ou social. En été 2013, un nouveau bâtiment a été inauguré et l’institution accueille désormais également des femmes.

Aschi N. (54 ans) a l’allure d’un rocker. Cependant, il travaille comme artiste à l’atelier du Buchseegut, à Köniz. « Mes collègues et moi-même avons déjà ex-posé dans la galerie du château de Köniz. J’y ai vendu beaucoup de tableaux », nous confie-t-il fièrement.

Le château, qu’il peut voir depuis ici, l’a séduit. Le Buchseegut se trouve sur le coteau, niché dans le quartier de Buchsee, avec une vue imprenable sur le

Aschi N., ici avec Claude, travailleur social, au milieu de ses chefs-d’œuvre.

UNE MAISON ET SES HABITANTS

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« JE ME PLAIS À L’HÔTEL BELLEVUE »

sible aux fauteuils roulants. Comme l’institution dis-pose désormais de 46 chambres individuelles équipées de toilettes et de douches indépendantes, elle peut également accueillir des femmes. Et la première loca-taire a déjà emménagé. « Nous disposons encore de quelques chambres libres et nous nous réjouissons d’accueillir de nouveaux résidents et résidentes », nous dit Peter Neuhaus (60 ans), responsable marketing, communication et assurance qualité au Buchseegut.

Vivre et aider depuis 110 ansLa propriété est un ancien manoir appartenant de-puis 1903 à l’Armée du Salut. Le bâtiment principal date du 18e siècle et abritait jusqu’ici une partie des résidents.

Au début, la ferme servait à la réinsertion sociale d’anciens détenus qui habitaient sur place et travail-laient également à l’élevage de porcs et dans le grand jardin de la propriété. «  Aujourd’hui, explique Peter Neuhaus, les personnes qui vivent chez nous sont

Une âme dévouée : Werner S. vit au Buchseegut depuis 50 ans.

toutes, d’une manière ou d’une autre, atteintes dans leur santé. Ce sont des personnes souffrant de troubles psychiques, de problèmes d’alcool ou d’un handicap léger. Toutes ces personnes reçoivent au moins une rente AI partielle, certaines sont retrai-tées. » La durée d’un séjour au Buchseegut varie consi-dérablement d’une personne à l’autre. Certaines n’y restent que peu de temps, alors que d’autres y ont déjà passé une grande partie de leur vie, comme Wer-ner S., un résident de 76 ans qui vit là depuis cinquante ans. Il y a travaillé en cuisine, jusqu’à la retraite.

Kurt R. (53 ans) travaille lui aussi en cuisine. Mais contrairement à Werner S., il n’est ici que depuis fé-vrier. Un simple coup d’œil dans sa chambre nous laisse deviner quelle était sa profession  : câbles, écrans et autres objets technologiques sont éparpillés sur une grande table. Ce vendeur diplômé a travaillé dans la branche des télécommunications. Après que son projet de devenir indépendant a échoué, il a perdu son domicile et s’est retrouvé dans divers centres d’accueil. « Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici », nous dit ce bénéficiaire d’une rente AI, vic-time d’un infarctus à 29 ans et vivant depuis lors avec une valve aortique artificielle. « Mais ici, je peux enfin retrouver le calme ; je me sens bien et à la maison. »

Pour leur travail, les résidents reçoivent une modeste rétribution. «  Ce n’est pas l’argent ou la prestation fournie qui compte, mais le fait de pouvoir structurer ses journées », insiste Peter Neuhaus.

Chacun y met du sienLe Buchseegut ne propose pas uniquement des postes de travail à la cuisine, dans le service de net-toyage ou dans les ateliers. En tout, il existe 48 places de travail à plein temps, partagées par 20 résidents et

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Dans le nouveau bâtiment, les résidents ont plus de place et de lumière dans leur chambre.35 personnes externes limitées dans leurs capacités.

La majorité est employée dans l’exploitation horti-cole. « Notre production doit être économique. Nous voulons être concurrentiels pour rester sur le mar-ché », souligne Peter Neuhaus. A elle seule, l’exploi-tation horticole génère un chiffre d’affaires de plus d’un million de francs par an. Outre ces rentrées d’argent, le Buchseegut est financé par l’Armée du Salut, le canton et l’AI.

La branche de l’exploitation horticole qui s’appelle « Park und Garten » (parc et jardin) permet aux em-ployés de travailler à l’extérieur, dans les jardins des clients. « Nous aimerions renforcer cette branche-là, explique Peter Neuhaus. Mis à part le cadre protégé, nous sommes proches du marché du travail actuel. Notre objectif est de pouvoir accompagner les per-sonnes qui travaillent pour nous sur le marché libre du travail. » Comme Veena M. qui a 19 ans. Elle vit chez ses parents à Köniz-Liebefeld, a effectué une forma-tion d’horticultrice de deux ans et travaille depuis un an pour « Park und Garten ». « J’ai eu beaucoup de peine à trouver un emploi. C’est pour cela que je tra-vaille ici. Et ça me plaît vraiment beaucoup. Tant le travail en soi que les personnes avec qui je suis en contact. »

La mission est convaincanteClaude Gafner (36 ans) est, lui aussi, satisfait de sa place. Auparavant, il a travaillé comme employé de commerce puis, plus tard, pour la Croix-Rouge dans le cadre de l’asile. Il y a sept ans, il a été engagé au Buchseegut comme veilleur de nuit. Aujourd’hui, il a une formation d’assistant social et est titulaire d’un baccalauréat en sociologie. Il fait partie des quatre personnes de l’équipe du Service social et est res-ponsable du logement, de l’encadrement et de l’ac-cueil des nouveaux locataires. Tout comme Peter Neuhaus, Claude Gafner ne fait pas partie de l’Armée du Salut. « Cela ne constitue pas une condition pour pouvoir travailler ici, explique-t-il. Nous sommes une équipe très hétéroclite. Personnellement, je trouve que l’œuvre sociale est une bonne chose et je m’iden-tifie bien à l’idéologie chrétienne. Je soutiens les objectifs et les méthodes de l’Armée du Salut. »

buchseegut.ch

Texte : Daniel Sägesser Photos : Alexander Egger

Veena M. est heureuse. Grâce à l’Armée du Salut, elle peut s’épanouir au milieu des fleurs.

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Quel est donce ce drôle de téléphone ? Où se trouve l’écran et dans quel genre de poche peut-il bien se glisser ? C’est certainement ce que se demandent nos enfants et petits-enfants, qui peinent à imaginer qu’il existait, il y a bien longtemps, des téléphones avec lesquels on ne pouvait ni prendre de photos, ni écouter de la musique.Vous trouverez cet antique téléphone et bien d’autres trésors à la Brocante de Wetzikon ou dans l’une de nos 19 autres filiales.

fr.brocki.ch

LE BIDULE

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L̓Open Heart, à Zurich, propose des repas chauds, des conseils, des habits propres ou simplement la possibilité de se doucher. En hiver, douze personnes y trouvent chaque soir un refuge pour passer la nuit.

Cela fait six ans que Walter Sommer dirige l’Open Heart avec son épouse Pia. Et plus Walter nous parle de son travail, plus ses yeux s’illuminent : « Je vis de belles expériences », nous confie-t-il. Il côtoie aussi la détresse d’hommes et de femmes qui n’ont pas d’endroit où loger ou rien à manger. Des hommes et des femmes venant pour la plupart des pays pauvres de l’Union européenne et qui n’ont pas trouvé de tra-vail. Mais aussi des personnes âgées, qui sont seules. Ces personnes se retrouvent toutes dans l’unique pièce de l’Open Heart à Zurich, en plein quartier indus-triel. C’est là que se déroulent les activités sociales

proposées : trois repas chauds par semaine, un coin café, un lieu de rencontre pour les jeunes et la distri-bution de nourriture.

Ecouter et offrir de son tempsTout le monde n’a pas besoin d’un repas ou de conseils. Cette femme kurde, par exemple, qui fréquente l’Open Heart depuis plus d’un an. Au début, elle était calme et réservée. Mais, au sein de la communauté, elle a commencé à s’épanouir. Elle restait toujours plus longtemps après les repas et aidait à ranger. Finale-ment, elle a confié son histoire à Pia, qu’elle considère

L’Armée du Salut aide en offrant de la nourriture et des vêtements. Au café, les hôtes trouvent aussi une oreille attentive à leurs soucis.

L’ARMÉE DU SALUT APPORTE SON SOUTIEN

DE L’AIDE QUI VA DROIT AU CŒUR

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aujourd’hui comme sa sœur. C’est une femme franche et joyeuse, qui rigole et discute volontiers. Tout comme elle, de nombreuses personnes recherchent simplement un endroit pour établir des contacts et nouer des liens.

« Au coin café, on prend le temps de discuter, confirme Walter Sommer. Cela a parfois des effets surpre-nants. » D’ailleurs, quelques anciens hôtes viennent même donner un coup de main. L’officier de l’Armée du Salut les encadre. Ce n’est pas toujours facile, car ces personnes-là ont aussi parfois leurs mauvais

jours. Mais Walter Sommer aimerait malgré tout leur donner une seconde chance. «  Dieu me donne tou-jours une seconde chance. Pourquoi devrais-je la leur refuser ? » C’est justement pour ces personnes qu’il est là. Et c’est aussi pour cela que ses journées de travail durent souvent plus de huit heures.

En outre, il se rend « dans la rue » une fois par semaine avec des collaborateurs et des collaboratrices. Lors de ces visites, il a l’occasion d’écouter des personnes en détresse, de les encourager et aussi de les inviter à l’Open Heart.

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De mi-janvier à mi-avril, Walter Sommer et son équipe installent des lits. Il y a cinq ans, il a mis en place ce centre d’accueil de nuit provisoire à la demande de la Ville de Zurich. Douze personnes y trouvent chaque soir un endroit où passer la nuit. Lorsque davantage de personnes frappent à la porte, les collaborateurs installent d’autres matelas à même le sol. L’Open Heart peut alors accueillir jusqu’à 19 personnes par nuit. Et la demande est grande. En 2012, le centre d’accueil de nuit a affiché complet presque toutes les nuits. Pourtant, l’endroit est plutôt paisible. « J’ai une super équipe et le centre d’accueil est relativement petit », explique Walter Sommer.

L’Open Heart est financé uniquement par des dons. De nombreux bénévoles apportent leur aide et, en-semble, ils y travaillent près de 7500 heures par an-née. L’engagement en vaut la peine. La femme kurde, qui fréquente régulièrement l’Open Heart, le résume ainsi : « Je ne comprends certes pas tout ce que vous dites, mais ce que vous faites me va droit au cœur ».

heilsarmee-openheart.ch

Texte : Florina GermanPhotos : Tina Steinauer

En 2013, l’Open Heart a distribué de la nourriture pour un montant de CHF 182 400.

En trois mois, le coin café a enregistré plus de 8000 visiteurs et l’accueil de nuit 1039 nuitées.

Près de 1000 personnes se sont rendues au Bureau social de l’Armée du Salut, qui se trouve dans

le même bâtiment, pour un entretien.

Walter Sommer désire apaiser la souffrance des personnes qui cherchent refuge à Open Heart. Même si cela signifie de longues journées de travail.

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ANNE-CATHERINE CHARPILLOZInfirmière cheffe, EMS le Phare-Elim, La Tour-de-Peilz

L’art de créer est une passion pour moi  ! Durant plusieurs années, j’ai eu l’immense plaisir d’animer un groupe « brico-contact » au poste de Vevey. Cette activité me per-mettait d’imaginer, de créer, d’admirer et de partager. Pour plusieurs, c’était une soirée à part, loin des soucis de la vie quotidienne, soirée d’en-traide, de partage et d’écoute. Ce qui me tient à cœur : parta-ger ma passion, être dispo-nible pour écouter, encoura-ger, accompagner. Pour moi, l’art de créer est un pont entre ce que j’aime et l’autre que je veux rencontrer.

Bonjour,

J’ai pu lire aujourd’hui le dernier numéro du Magazine. Je ne peux que vous féliciter. Ce numéro est merveilleux et m’a même donné éventuellement une idée pour aider une amie.

Meilleures salutationsMonika Locher

MANUELA STEINERElle fait profiter l’Armée du Salut de sa formation de clown

Avec le théâtre de marion-nettes «  Gwundernäsli  », la poupée ventriloque Susi ou le clown Cinella, je me produis dans des jardins d’enfants, lors de fêtes ou pendant des cultes. Il est important pour moi de pouvoir encourager les enfants et de les faire rire. Je les laisse beaucoup participer. Il arrive même qu’ils appellent les marionnettes pendant le spectacle et la pièce prend alors une tournure différente. Je suis de nature joyeuse, mais il m’arrive bien sûr d’avoir aussi des soucis : alors le rire du public me réjouit et me re-donne des forces. C’est le rire des enfants qui est le plus contagieux !

JEAN-MARC SIMONINDirecteur du « Centre-Espoir »

Je ne me souviens pas exacte-ment quand cela a commencé, mais j’y ai pris goût et je sou-haite continuer longtemps en-core… Je visite chaque année plusieurs pays, gratuitement, de manière désordonnée, au gré des envies du moment. Ce printemps, je suis allé en Chine, en Albanie et en Turquie. Cet été, j’ai visité le Liban, l’Aus-tralie et la Finlande. Grâce à ma carte de lecteur des Biblio-thèques municipales et à leurs milliers d’ouvrages et d’au-teurs, je visite le monde entier, à toutes les époques, sans visa, sans bagages.

NOUS QUATRE

PHILIP BATESResponsable de projet au sein de l’Armée du Salut

J’aime la dimension internatio-nale de la mission de l’Armée du Salut. J’ai ainsi eu l’occa-sion d’assumer un mandat en Afrique du Sud consistant à renforcer la gestion des fi-nances et des projets. En Afrique, on apprend la pa-tience et la flexibilité. Les choses fonctionnent rarement comme on le souhaite. Alors que j’ai pu apporter un savoir technique, j’ai énormément reçu d’un point de vue humain. En Afrique, pour pouvoir par-venir à quelque chose, il faut absolument avoir de bonnes relations. L’être humain est donc au centre. C’est quelque chose que je ne veux pas ou-blier maintenant que je suis de retour en Suisse !

AU PIED DE LA LETTRE

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Page 12: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

EN ROUTE DANS UN NOUVEAU BUS ! Les résidentes et résidents du Foyer pour personnes âgées Lorrainehof de l’Armée du Salut, à Berne, se réjouissent de pouvoir voyager sûrement à bord d’un bus tout neuf. lorrainehof.ch

POUR SE RÉJOUIR

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Page 13: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

IL RETROUVE SES REPÈRESCela fait vingt ans qu’il n’était plus retourné à l’Armée du Salut. Or, son ex-femme l’a invité à participer à un « Life-Seminar ». Pourtant, il l’avait beaucoup déçue dans la passé: il était retombé dans la drogue peu après leur mariage, lui avait menti et était devenu violent. Ils se sont alors séparés. Mais elle a pensé qu’un tel cours lui ferait du bien. Et c’est justement lors de ce séminaire qu’il a retrouvé sa foi en Dieu. Depuis, il a vécu de nombreuses guérisons.heilsarmee-huttwil.ch

ÊTRE LÀ POUR LES PLUS PAUVRESLorsqu’il est arrivé à Genève, cela faisait déjà longtemps qu’il avait quitté son pays, le Chili. Il était seul. C’est au Phare qu’il a pu nouer des contacts. Cette offre de l’Armée du Salut de Genève l’a touché et il a voulu, lui aussi, apporter son aide. Il est aujourd’hui responsable du Phare où il s’occupe des marginaux et des exclus. Il les aide à transformer leur solitude en solidarité, comme lors de repas en commun, et il les encourage à reprendre confiance.

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Page 14: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

Si j’avais su ce qui m’attendait avec le Concours Eurovision de la chanson, je n’y aurais probablement pas participé. Mais aujourd’hui, je sais que c’était une bonne chose. J’ai beaucoup apprécié de passer du temps avec Sarah, Käthi, Michel, Christoph et Jonas. Ils se sont bien occupés de moi et ce n’est que grâce à eux que j’ai vraiment pu être la « star » que j’étais subitement devenue. Je vis la même chose avec Dieu. Avec lui, je suis capable de franchir tous les obstacles.

Emil Ramsauer, contrebassiste de Takasa Photo : Simon Opladen

You And MeParole et musique : Georg Schlunegger, Hitmill AG

FAIRE DE LA MUSIQUE, C’EST PASSER DU TEMPS ENSEMBLE

LA MUSIQUE EST RASSURANTE

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Page 15: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

Thoune

UN TREMPLIN VERS L’AUTONOMIELe Foyer de passage de Thoune était au maximum de sa capaci-té et ne pouvait plus tenir compte de nombreuses demandes. Plus de quarante personnes, à la recherche d’une solution de logement, étaient déjà sur la liste d’attente. C’est alors que le projet Netz15 de l’Armée du Salut a vu le jour. L’objectif est de proposer, en plus du Foyer de passage, des logements accom-pagnés, et de mettre ces deux offres en relation avec la palette d’offres sociales de l’Armée du Salut de Thoune. Des personnes dans le besoin bénéficient ainsi d’une prise en charge globale. Elles seront accompagnées autant que possible sur le chemin de l’autonomie et réinsérées dans la société. Les premiers habi-tants ont emménagé dans les logements accompagnés. Le projet devrait être mené a bien et finalisé d’ici 2015.heilsarmeethun.ch

17 lits dans le Foyer de passage

8 studios (d’ici 2015)

60 à 70 repas distribués (avec des organisations partenaires)

Rombach

PLUS DE PLACE, PLUS DE SALARIÉS, PLUS DE CHOIXLe Foyer Obstgarten de l’Armée du Salut de Rombach propose un logement, un emploi ou une occupation à des hommes et des femmes se trouvant dans une situation sociale difficile ou souf-frant de troubles psychiques. Au printemps dernier, le Obstgarten a ouvert son nouveau « wörkschop ». Il servira non seulement à la production mais également à la vente d’articles  : allume-feux, bougies, décorations, idées cadeaux, et aussi fruits et légumes séchés en fonction des produits de saison du jardin. Pour l’instant, le « wörkschop » emploie 25 personnes. Cette nouvelle infrastruc-ture de 800 m² a permis au Obstgarten de résoudre un problème de taille, le manque de place. Désormais, l’objectif est également d’encourager les contacts entre les résidents du foyer et les habi-tants du village.heilsarmee-obstgarten.ch

34 résidents

20 chambres individuelles et 7 chambres doubles

22 places de travail protégé

23 places d’occupation

Pas d’Armée du Salut sans bénévoles. L’an dernier, en additionnant

toutes les heures, les bénévoles de l’Armée du Salut

ont effectué gratuitement 53 567 jours de travail.

DU CONCRET

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Page 16: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

JE PEUX MAINTENANT VOLER DE MES PROPRES AILES

POUR CEUX QUE LA CHANCE A ABANDONNÉS

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Page 17: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

« Quand j’étais enfant, j’ai rarement reçu ce qui m’au-rait fait plaisir, pas même un sourire », raconte Andrej Stemmle. Son enfance a été presque dépourvue d’amour.

Le père d’Andrej était violent. A la place de paroles valorisantes, il le frappait et le punissait souvent. A l’âge de treize ans, lorsqu’il a enfin pu quitter la mai-son, il a vécu dans un internat durant trois ans. Les jeunes qui y résidaient provenaient tous de milieux défavorisés et avaient une mauvaise influence sur lui. Andrej s’est retrouvé, en plein milieu de la puberté, sans personne pour le surveiller. Il n’a pas résisté à la pression de ses pairs et s’est mis à fumer des joints. Puis il s’est enfoncé toujours plus dans la drogue et y est devenu accro.

Jusqu’à ce que plus rien ne fonctionneAprès l’internat, il a commencé plusieurs apprentis-sages, sans les terminer. A cause de la drogue. Il a tout de même fini par mener à bien un apprentissage de vendeur en quincaillerie.

Mais les drogues dirigeaient son quotidien. Andrej Stemmle consommait de plus en plus souvent des drogues dures et il lui arrivait même de se piquer à l’héroïne. Un jour, il a acheté une dose, se l’est injec-tée et a perdu connaissance.

Andrej est resté sans connaissance durant 18 heures, jusqu’à ce qu’un ami le trouve. Cet ami le cherchait parce qu’il se doutait que quelque chose ne tournait pas rond. Il l’emmena à l’hôpital où les médecins ont pu éviter de justesse une amputation. Aujourd’hui, seules quelques petites gènes au niveau de la main subsistent encore. L’accident est survenu il y a vingt ans. Andrej Stemmle, un homme sympathique et qui aime la vie, revient de loin. Mais son lourd passé se lit encore sur son visage.

Quelqu’un a pourtant cru en luiS’il est clean depuis plus d’un an, c’est aussi grâce à l’Armée du Salut. Il y a toujours trouvé un refuge. Il a

même pu vivre chez Severino Ratti, le responsable de l’Armée du Salut de Burgdorf. Grâce à lui, il a pu expéri-menter ce que signifie aider les autres. Aujourd’hui, il donne lui-même un coup de main dans le foyer pour hommes. Il participe maintenant également aux cultes de l’Armée du Salut et il est parvenu à pardonner à son père. Cette force là, il la puise dans sa foi en Dieu.

Aujourd’hui, Andrej a de nouveau des rêves. Il aimerait travailler comme accompagnateur pour des personnes âgées et aider d’autres personnes, comme on l’a lui-même aidé. Avant d’entreprendre sa formation, il effec-tue déjà un stage dans un foyer pour hommes à Zurich. Il nous lance d’un air déterminé : « Je veux prouver que je suis définitivement sorti de la drogue et que je peux voler de mes propres ailes. »

Texte : Florina GermanPhotos : Andreas Schwaiger

Andrej Stemmle (48 ans) a fait plus de dix cures de désintoxication avant de se sortir de la drogue. L’Armée du Salut l’a accompagné dans les moments difficiles. Aujourd’hui, il peut à nouveau suivre une formation et aimerait aider d’autres personnes.

Severino Ratti, responsable de l’Armée du Salut de Berthoud « William Booth, le fondateur de l’Armée du Salut, disait  : «  Lorsque les hommes et les femmes ne vont pas à l’église, c’est à l’église d’aller vers eux. » En 2008, je me suis pour la première fois rendu dans les rues de Berthoud pour aller à la rencontre des personnes en marge de la société. Depuis lors, je leur rends visite toutes les semaines. Elles me confient leurs histoires. Je les visite à l’hôpital, je les aide à déménager et je m’efforce de prendre en compte leur détresse et leurs soucis. En décembre 2013, nous organiserons pour la sixième fois la « Fête avec Jésus ». Il s’agit d’une fête de Noël pour les personnes seules et marginales. Déjà des semaines à l’avance, les gens me demandent dans la rue si la fête aura à nouveau lieu cette année. L’évènement est inscrit depuis longtemps dans leur agenda. »

C’est parce qu’il a lui-même été aidé qu’Andrej Stemmle veut aujourd’hui apporter son aider.

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Page 18: MAGAZINE de l'Armée du Salut - No. 3 / décembre 2013

La Brocante de Saint Gall répare votre vélo. Mais vous pouvez également, lors d’un cours, apprendre à le réparer vous-même. Des emplois de niche vont désormais être créés dans l’atelier vélo de la Brocante de Saint Gall. Cela présente un double avan-tage  : d’une part, les mécaniciens sur vélo utilisent les pièces d’anciens vélos pour en reconstituer un tout nouveau et, d’autre part, la Brocante revend ces deux-roues et soutient ainsi le tra-vail social de l’Armée du Salut. C’est la raison pour laquelle la Brocante est à la recherche de vieux vélos. Faites don de votre ancienne bicyclette à l’Armée du Salut ! Le service de ramassage se réjouit déjà de l’acheminer vers Saint Gall : 08448 276 254.fr.brocki.ch

Vol-au-vent, cornettes à la viande hachée ou barbecue : un « vrai » repas a depuis longtemps remplacé la soupe sur la carte des me-nus. Une quinzaine de personnes se réunissent tous les jeudis au poste de Coire pour manger et discuter. Tout le monde est bien-venu. Pas besoin non plus de s’inscrire, car le « Suppenkasper » c’est surtout une belle occasion d’être ensemble. Tout le monde s’assied comme autour d’une table familiale, que l’on soit jeune ou vieux, seul ou en couple. On y propose aussi de la nourriture pour l’âme. Après le dessert, les convives chantent ou jouent en-semble. Et il reste toujours suffisamment de temps pour discuter et entretenir des amitiés. Alors, est-ce que ça vous a mis l’eau à la bouche ?heilsarmee-grischa.ch/chur

UNE SECONDE VIE POUR VOTRE VIEUX VÉLO

VENEZ VOUS RASSASIER AU « SUPPENKASPER » !

LA VALEUR DU VERBE DONNER

ENTRE AUTRES

La première Brocante « open air » de l’Armée du Salut a eu lieu sur la place du Marché de Bâle au mois de septembre dernier. Les passants ont pu y acheter des habits de seconde main et faire bien d’autres bonnes affaires. Ils ont en outre eu droit à un concert gratuit du groupe Takasa. Avec sa Brocante « open air », l’Armée du Salut soutient travailPLUS, un projet de réinsertion professionnelle de son œuvre sociale. En collaboration avec la Banque CIC (Suisse), elle a invité des entreprises à participer : les collaborateurs et collaboratrices ont récolté des habits qu’ils ont apportés à la Brocante pour qu’elle puisse les vendre. Par cette action, l’Armée du Salut a voulu sensibiliser le grand public à la notion de solidarité. fr.brocki.ch

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Lorsque le chant « Si j’étais un papillon » retentit dans plusieurs postes de l’Armée du Salut en Suisse, il s’agit assurément du BabySong. Les parents chantent avec leurs enfants à l’occasion d’une leçon de musique toute particulière.Pendant une demi-heure, les groupes en-tonnent de petites chansons et des comp-tines. Parfois, quelques maracas, baguettes

de batterie ou d’autres instruments de percussion viennent marquer des rythmes faciles à retenir. Puis, chacun est invité à prendre une collation. C’est alors l’occa-sion de faire connaissance et de discuter. « Le BabySong est un temps fort pour les parents et les enfants », souligne Barbara Bösch, coordinatrice de FamilyWork au sein de l’Armée du Salut. Elle a mis sur

pied un des premiers groupes de Baby-Song à Bülach en 1997. Aujourd’hui, l’offre existe dans plus de 40 endroits en Suisse. « Les mamans qui y participent, le recom-mandent à d’autres  », explique Barbara Bösch. Si le BabySong fonctionne si bien, c’est aussi parce que c’est gratuit et sans engagement. Des amitiés se forment rapi-dement, par exemple dans le cadre des rencontres avec d’autres mamans que propose l’Armée du Salut.Les papas sont aussi les bienvenus au BabySong, de même que les grands-pa-rents. En outre, des personnes plus âgées aident à préparer les dix-heures. Pas be-soin de cahier de chant. Les chansons sont des airs faciles à mémoriser. Les enfants continuent d’ailleurs de les chanter. A leurs ours en peluche ou à leur Barbie. Ou encore à tue-tête au supermarché.

babysong.ch

Texte : Florina GermanPhoto : Willi Reutimann

QUEL PLAISIR DE CHANTER EN FAMILLE !

ÊTRE LÀ POUR LES AUTRES.Commandez notre brochure explicative concernant le testament ou demandez un entretien avec notre conseiller en planification successorale indépendant. Fondation Armée du Salut Suisse, Ursula Hänni, téléphone 031 388 06 39, [email protected]

AFFICHE

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PHILIPPE PERRENOUD

« LA PAUVRETÉ N’EST PAS UN PROBLÈME DE LUXE »

Vous avez participé à l’inauguration d’un nouveau bâtiment au Buchseegut : quelle est l’importance des institutions sociales en Suisse ?Philippe Perrenoud  :  Une Suisse sans institutions sociales est inimaginable ! Elles emploient quelque 36 000 personnes, auxquelles s’ajoutent environ 160 000 bénévoles et leurs contributions multiples en font un partenaire incontournable de notre Etat social.

Philippe Perrenoud, Directeur de la santé publique et de la pré- voyance sociale du gouvernement bernois, connaît l’importance de soutenir les plus faibles.

QUE DE QUESTIONS !

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Quel rapport entretenez-vous avec l’Armée du Salut ?P. P. : Je suis depuis toujours très reconnaissant, du travail réalisé par Armée du Salut, également pour des raisons personnelles. Mon grand-père a eu be-soin de son soutien durant la crise terrible de 1929. Je sais que, quand ma famille était en difficulté, l’Armée du Salut était toujours là.

Quelle est la situation de l’offre sociale dans le canton de Berne ?P. P.  : Nous comptons à peu près 700 institutions partenaires dans les domaines du handicap et des personnes âgées. Un des rôles de ma direction est d’assurer un financement équitable, de contrôler les institutions, d’établir des critères de qualité, etc. Mais la situation est extrêmement sérieuse : on ne peut plus financer autant qu’avant. Les modifica-tions de lois nous placent face à un défi : il est diffi-cile d’appliquer ces lois dans un environnement qui change – et vite. Goethe disait : « Si on veut garder ce que l’on a, il faut changer beaucoup de choses. »

En tirant le bilan de vos années de mandat, quels buts ont été atteints ?P. P. : J’avais comme but de réduire de moitié la pau-vreté dans le canton de Berne en dix ans. En tant que psychiatre, j’ai vu durant la crise des années 1990 combien beaucoup de gens souffraient  : des souf-frances individuelles, collectives, familiales. Et cer-tains osaient prétendre que c’était de leur faute ! J’ai commencé à m’opposer à ces discours-là. Déjà à l’époque, on avait trop peu conscience de ce que si-gnifie la misère. Des gens ont été poussés rapidement dans une situation de précarité. Par exemple des fa-milles aux revenus moyens ou supérieurs et qui, suite à une maladie ou à un divorce, ont tout perdu. J’ai donc voulu mettre à l’agenda politique cette lutte contre la pauvreté, entreprendre quelque chose pour les gens concernés. Je me réfère au principe de la Constitution fédérale qui dit que la force de la communauté se me-sure au bien-être du plus faible de ses membres.

Parler pauvreté, un propos novateur ?P. P.  : Jusqu’à présent, on se contentait des assu-rances sociales. On aidait les « couches inférieures » pour ceux qui parlent en termes de couches. Je n’aime pas cette expression-là, parce que dans mon expérience professionnelle, j’ai vu qu’on passe vite d’une couche à l’autre.

Quel remède proposez-vous aux maux de notre société ?P. P. : Il faut plus de reconnaissance des souffrances, des gens en situation de précarité. Je crois que, dans

un pays démocratique comme le nôtre, il nous faut pouvoir dire avec respect : « Voilà un citoyen ou une citoyenne qui ne va pas  ! Qu’est-ce que la société peut faire pour qu’il puisse reprendre pied ? » Et l’Etat a des moyens, mais il n’est pas le seul à contribuer. Là aussi, j’ai beaucoup de respect pour les institutions sociales et la solidarité des acteurs privés.

Chacun a donc un rôle à jouer ?P. P.  : Il nous faut une solidarité renouvelée, que les personnes en situation de précarité puissent retrou-ver un espoir et un avenir. Pouvoir avoir des rêves est un besoin humain fondamental. Soutenir et encoura-ger les gens, c’est à mes yeux « investir ». Autrefois, on investissait surtout dans le béton et le goudron. Nous devons investir aujourd’hui dans les êtres humains, si vous me permettez l’expression. Pour qu’ils vivent mieux et ne tombent pas dans le piège de la précari-sation qui souvent s'hérite d'une génération à l'autre.

Une solution politique, n’est donc pas suffisante ?P. P  : Il faut bien sûr des politiciens sensibilisés au sujet. Il faut ce qu’on appelle en allemand le « Aha- Erlebnis », c’est-à-dire la prise de conscience. Mais la lutte contre la pauvreté, ce n’est pas que l’aide sociale. Ce sont aussi la formation, l’économie, les entreprises, les employeurs... La sensibilisation est prioritaire. Il faut montrer la réalité de la pauvreté. Ce n’est pas un problème de luxe.

Questions : Florina GermanPhotos: mises à disposition

Philippe Perrenoud, conseiller d'Etat, lors d’une remise de prix à de jeunes footballeurs, au Stade de Suisse, Berne, en août 2013.

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« On reviendra », promettent les enseignants au terme de chaque camp dans la maison pour jeunes Stäfa de l’Armée du Salut. Pas étonnant  : cette immense bâ-tisse avec un grand terrain de jeux semble avoir été faite sur mesure pour les camps d’enfants et de jeunes.

L’Armée du Salut elle-même propose chaque année plusieurs camps dont le Mitenand-Lager (camp tous ensemble) en été, auquel des enfants handicapés sont également conviés, le camp d’été pour les en-fants ainsi que le Krea(k)tiv Lager en automne. C’est avec la vue sur le lac de Zurich que les enfants y passent leurs vacances.

Mais la maison commence à montrer des signes de vieillesse : les 70 lits sont les mêmes depuis 30 ans et devraient être remplacés. Les fenêtres ont fait leur temps et de nouvelles permettraient d’économiser beaucoup d’énergie. Et comme si cela ne suffisait

pas, en août 2013, lors d’un violent orage, un arbre s’est effondré sur la tyrolienne.

Un autre projet pourrait aussi venir s’ajouter aux di-verses réparations : la construction d’un studio que l’Armée du Salut pourrait mettre à disposition pour de plus petits groupes. Les responsables de la maison aimeraient pouvoir commencer les rénovations au plus vite. Fin janvier, un groupe de personnes handi-capées et leurs accompagnants viendront déjà s’ins-taller pour tout un mois. Ils occuperont la maison du-rant les rénovations de leur propre foyer. En été 2014, la maison pour jeunes Stäfa affiche d’ores et déjà complet.

Texte : Florina GermanPhotos: mises à disposition

DE NOUVEAUX LITS POUR LE CAMP D’ENFANTS

Á SUIVRE

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C’est en lisant une brochure qu’Anne-Ma-rie* (67 ans) découvre l’offre de l’Armée du Salut relative aux questions successo-rales. Elle prend contact avec le profes-sionnel en charge de ces questions à l’Ar-mée du Salut et parvient, en mentionnant l’Armée du Salut dans son testament, à remédier à une préoccupation de longue date, le règlement de sa succession.

Anne-Marie a grandi à Zurich. Après l’école secondaire, elle passe une année dans une famille à Lausanne pour apprendre le français. Elle effectue ensuite un appren-

tissage dans une banque et élargit ses connaissances professionnelles pendant deux ans à Genève. Polyglotte et motivée, elle entreprend une formation continue dans une banque à New-York. A 34 ans, elle suit des cours en vue de l’obtention du di-plôme fédéral de secrétaire de direction.

Elle possède, depuis dix ans, un bateau de plaisance sur le lac de Zurich dont elle se charge elle-même de la maintenance. Lorsque sa mère décède, Anne-Marie s’occupe en plus de son travail à la banque, du ménage de son père. A la mort de ce dernier, elle s’engage comme bénévole dans un service de transport et dans une brocante. Elle participe volontiers aux as-semblées de l’Eglise et voyage beaucoup.

Pour quelle raison vous êtes-vous inté-ressée aux questions de succession ?Comme je n’ai pas d’héritier, la question de savoir ce qu’il adviendra de mes biens m’a toujours préoccupée. Je tiens à ce qu’ils soient utilisés de façon utile. Je n’aimerais pas qu’il soit destiné à des di-

vertissements, mais bien pour soutenir des personnes dans le besoin. C’est pour-quoi le règlement de ma succession me tient à cœur.

Quel a été votre premier contact avec l’Armée du Salut ?Mes camarades de classe et moi-même avions été invités à participer à des après- midi cinéma organisés par l’Armée du Salut. Je ne me souviens plus des films que nous avions vus, mais j’ai d’excellents souvenirs de ces après-midi !

Pourquoi avez-vous choisi de mentionner l’Armée du Salut dans votre testament ?Cela fait de nombreuses années que je peux observer ce que mon père disait à l’époque :« L’Armée du Salut est une bonne organisation ». Elle effectue en effet un travail de terrain qui permet de venir en aide concrètement à de nombreuses per-sonnes défavorisées. Et puis, j’ai moi-même eu une vie confortable et j’aimerais que cela puisse profiter à d’autres.* Nom et image changés

OFFRES AU SUJET DE L’HÉRITAGE :Veuillez nous indiquer la manière dont nous pouvons vous aider à régler votre succession :

Je commande la brochure explicative gratuite sur le testament. Je souhaite parler de ma situation personnelle (sans engagement) avec un conseiller en planification suc-

cessorale de l’Armée du Salut. Je m’intéresse à participer à un après-midi d’information sur le thème de la succession Je souhaite recevoir la visite d’un officier de l’Armée du Salut pour discuter de questions liées à la foi, à la

vie et à la mort. J’ai des objets dont je souhaite faire don à l’Armée du Salut. Veuillez me contacter.

Nom, prénom :

Rue et N° :

NPA / localité :

Téléphone (moment approprié pour appeler) :

Courriel :

Prière de nous envoyer le talon-réponse à :Fondation Armée du Salut Suisse, Ursula Hänni, Laupenstrasse 5, 3008 Berne Tél. 031 388 06 39, [email protected], www.armeedusalut.ch/testament

PUBLIREPORTAGEÊTRE LÀ POUR LES AUTRES – UN TESTAMENT EN FAVEUR DE L’ARMÉE DU SALUT

« Avec mon testament, je souhaite aider des personnes défavorisées. »

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Fondation Armée du Salut Suisse | Laupenstrasse 5 | Case postale 6575 | 3001 Berne | Téléphone 031 388 05 35Fax 031 382 05 91 | [email protected] | armeedusalut.ch | CP Dons 30-444222-5

Une oreille attentiveTout commence par une personne sensible et prête à écouter une autre personne ayant besoin d’aide. Nos 8 bureaux sociaux et nos 55 paroisses accueillent les personnes en détresse pour les écouter et les aider.

Un endroit pour dormirPerdre pied fait souvent perdre le toit également. Nos 7 foyers d’habitation, 5 centres de passage, 4 établissements médico-sociaux et 2 foyers d’accueil temporaire hébergent chaque nuit plus de 1200 personnes. En outre, nous disposons également d’un foyer pour jeunes et de 6 foyers pour enfants.

Des tables garniesLe problème d’une personne en détresse est souvent simplement la faim de nourriture ou de compagnie. Nous invitons volontiers des personnes à partager le repas (repas de midi pour enfants, déjeuners contact pour dames).

Du réconfortNotre action est marquée par notre relation avec Dieu que nous aimerions faire connaître à notre entourage. Par exemple lors des cultes organisés chaque dimanche dans nos 55 paroisses salutistes. Notre Service de soins psychiatriques à domicile et notre Service des prisons sont des offres précieuses pour les personnes en détresse.

CHARTE DE L’ARMÉE DU SALUTL’Armée du Salut est un mouvement international et fait partie de l’Eglise chrétienne universelle. Son message se fonde sur la Bible. Son ministère est inspiré par l’amour de Dieu. Sa mission consiste à annoncer l’Evangile de Jésus-Christ et à soulager les détresses humaines en Son nom, sans distinction aucune.

L’ARMÉE DU SALUT AIDE EN PROPOSANT :