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Les origines du langage Alain Lambrechts (Lithos) Beaucoup de chercheurs travaillent, depuis plus d'un siècle, sur l'origine du langage qui est le fondement de la nature humaine. Le sujet est vaste et implique un grand nombre de disciplines scientifiques (anatomie, physiologie, génétique, paléontologie, linguistique, éthologie, etc...) Une première question se pose qui concerne la différence entre langage et communication. La communication, c'est transmettre, établir une relation , un échange. En cela on pourra parler de communication animale et non de langage qui est toute autre chose. Le dictionnaire Littré fait la différence subtile entre langue et langage : la finale -age veut dire « qui opère, qui agit ». La langue est l'ensemble des moyens permettant la parole, le langage est l'emploi de ces moyens. La communication chez les animaux peut être visuelle, acoustique, olfactive, chimique, tactile... Chez le ver luisant, qui est un insecte, la femelle attire le mâle par des signaux optiques. La cigale stridule dans le même but d'attirer le mâle. Les fourmis, insectes sociaux échangent des messages plus élaborés par des signaux tactiles et des phéromones (qui sont des sécrétion organique volatile qui constitue un signal odorant adressé aux individus d'une même espèce) . Chez les oiseaux, le signal est sonore : le pépiement des petits qui attendent la becquée, le chant des adultes qui sert à rechercher les partenaires ou à affirmer son territoire. Certains oiseaux imitent d'autres espèces, le loriot apprend à imiter le miaulement du chat, les mainates et les perroquets, isolés de leurs congénères, imitent même le langage humain. C'est bien sur chez les mammifères que la communication s'enrichit. Tous les propriétaires d'animaux familiers savent combien les chiens, les chats, les rongeurs même, savent se faire comprendre. Les mammifères marins (dauphins, baleines) ont toute une palette de clics, de chants, d'ultrasons qui leur permettent de s'identifier, d'échanger des informations, d'enseigner des techniques de chasse. Ils recherchent le contact avec l'homme et aiment jouer avec lui. Les éléphants ont également une vie sociale riche et communiquent avec des ultrasons, des infrasons, des grondements, des cris qui ont une signification précise. Mais c'est bien sur chez les primates que les échanges sont les plus diversifiés, liés à leur vie sociale extrêmement développée. Ce sont essentiellement les signaux visuels et sonores qui prédominent (expressions faciales, mimiques) mais également des vocalisations d'alarmes, de fuites, de recherches de contacts, d'émotions etc.... Le langage articulé des humains qui va permettre de communiquer autre chose que des signaux environnementaux, mais également des idées, des sentiments, raconter des histoires. Ce langage articulé nécessite deux structures anatomiques : un appareil phonatoire et un cerveau. L'appareil de phonation peut être comparé à un instrument de musique à vent et à cordes. (Figure 1). La source du vent se trouve être les poumons. La structure qui vibre est constituée par les cordes vocales du larynx. Celles-ci sont composées de muscles et de ligaments de 20 à

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Les origines du langage

Alain Lambrechts (Lithos)

Beaucoup de chercheurs travaillent, depuis plus d'un siècle, sur l'origine du langage qui est le fondement de la nature humaine. Le sujet est vaste et implique un grand nombre de disciplines scientifiques (anatomie, physiologie, génétique, paléontologie, linguistique, éthologie, etc...)

Une première question se pose qui concerne la différence entre langage et communication.La communication, c'est transmettre, établir une relation , un échange. En cela on pourra parler de communication animale et non de langage qui est toute autre chose.Le dictionnaire Littré fait la différence subtile entre langue et langage : la finale -age veut dire « qui opère, qui agit ». La langue est l'ensemble des moyens permettant la parole, le langage est l'emploi de ces moyens.

La communication chez les animaux peut être visuelle, acoustique, olfactive, chimique, tactile... Chez le ver luisant, qui est un insecte, la femelle attire le mâle par des signaux optiques. La cigale stridule dans le même but d'attirer le mâle. Les fourmis, insectes sociaux échangent des messages plus élaborés par des signaux tactiles et des phéromones (qui sont des sécrétion organique volatile qui constitue un signal odorant adressé aux individus d'une même espèce) .Chez les oiseaux, le signal est sonore : le pépiement des petits qui attendent la becquée, le chant des adultes qui sert à rechercher les partenaires ou à affirmer son territoire. Certains oiseaux imitent d'autres espèces, le loriot apprend à imiter le miaulement du chat, les mainates et les perroquets, isolés de leurs congénères, imitent même le langage humain.C'est bien sur chez les mammifères que la communication s'enrichit. Tous les propriétaires d'animaux familiers savent combien les chiens, les chats, les rongeurs même, savent se faire comprendre. Les mammifères marins (dauphins, baleines) ont toute une palette de clics, de chants, d'ultrasons qui leur permettent de s'identifier, d'échanger des informations, d'enseigner des techniques de chasse. Ils recherchent le contact avec l'homme et aiment jouer avec lui. Les éléphants ont également une vie sociale riche et communiquent avec des ultrasons, des infrasons, des grondements, des cris qui ont une signification précise.Mais c'est bien sur chez les primates que les échanges sont les plus diversifiés, liés à leur vie sociale extrêmement développée. Ce sont essentiellement les signaux visuels et sonores qui prédominent (expressions faciales, mimiques) mais également des vocalisations d'alarmes, de fuites, de recherches de contacts, d'émotions etc....

Le langage articulé des humains qui va permettre de communiquer autre chose que des signaux environnementaux, mais également des idées, des sentiments, raconter des histoires.

Ce langage articulé nécessite deux structures anatomiques : un appareil phonatoire et un cerveau.L'appareil de phonation peut être comparé à un instrument de musique à vent et à cordes. (Figure 1). La source du vent se trouve être les poumons. La structure qui vibre est constituée par les cordes vocales du larynx. Celles-ci sont composées de muscles et de ligaments de 20 à

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25 mm de long. Elles sont attachées horizontalement entre le cartilage hyoïde (la pomme d'adam) et les cartilages arythénoïdes (vers l'arrière). Ces cartilages accolent les cordes vocales l'une contre l'autre. La caisse de résonnance est le pharynx, les cavités buccale et nasale. Le larynx agit comme une porte :-lors de la déglutition, le larynx s'élève, l'épiglote se rabat vers l'arrière et obture la trachée. Ce qui permet au bol alimentaire ou à la boisson de passer dans l'oesophage.- lorsque l'on inspire, le larynx s'abaisse, l'épiglotte s'ouvre, les cordes vocales s'écartent et permettent à l'air d'aller dans la trachée.- lorsque l'on parle : l'air est expulsé des poumons, arrive au niveau du larynx où il fait vibrer les cordes vocales.

Le pharynx agit alors comme un résonateur et amplifie les sons. Le voile du palais, la langue, les dents, les lèvres viennent moduler le son et permettent de prononcer les phonèmes (sons composés de voyelles et consonnes). L'os hyoïde qui est attaché à la langue et au larynx, n'est articulé à aucun autre os du squelette. Il a pour but de stabiliser le larynx et la langue quand la mandibule bouge. Il joue un rôle dans la respiration, la mastication, la déglutition et la production de la parole en se déplaçant verticalement de près d'un centimètre. Sa forme et sa position chez les hommes fossiles renseigne sur leur aptitude à la parole.

Le bébé, comme les autres primates, est capable de s'alimenter et de respirer en même temps par le nez. Chez les humains adultes, c'est absolument déconseillé car le croisement de l'oesophage et de la trachée au niveau du pharynx peut occasionner le risque de « fausse route » (avaler de travers) avec de réels risques d'étouffement.

Les deux premiers schémas (figure 2) montrent la cavité buccale d'un chimpanzé et d'un enfant de moins de 9 mois. Le larynx est en position haute et les flèches bleues et rouge montrent le trajet respectif des aliments et de l'air inspiré. Le dernier schéma montre la gorge d'un adulte. On voit que le larynx est descendu, pour se trouver en position basse, ce qui à la fois interdit la possibilité de boire et de respirer en même temps mais permet l'élaboration de la parole. Le larynx du bébé commence à descendre vers 3 ou 4 mois et se trouve en position basse vers deux ans. C'est le laps de temps qui lui permet d'acquérir le langage. Les australopithèques avaient un larynx en position haute. L'information ne pouvait se transmettre que par des gestes et des cris. Le larynx n'a commencé à descendre qu'à partir d'Homo ergaster (2 Ma). Un crâne d'Homo heidelbergensis (600000 ans) montre que le larynx avait pratiquement sa position actuelle.

Nos lointains ancêtres s'exprimaient par des gestes et des cris. Les Boshimans ont encore un langage des signes lorsqu'ils partent à la chasse en groupe et sont contraints à des règles de silence pour ne pas alerter le gibier. Les signes peuvent être très précis et diversifiés. (A ce propos n'y aurait-il pas une autre explication à ces mains mutilées qui tapissent les parois de la grotte de Gargas ? Un langage des signes ne serait-il pas plus plausible qu'une collection de 217 ex-voto ?)

Jacques Vauclair de l'université de Provence, prétend que ces signes sont commandés par l'hémisphère gauche du cerveau, comme chez les babouins du zoo de la Barben qu'il a étudiés. Pour la communication, ces singes sont droitiers et utilisent donc leur cerveau gauche. Vauclair en conclue que l'hémisphère gauche va tout naturellement être utilisé pour gérer les muscles de l' appareil phonatoire. En quelque sorte la parole serait un prolongement du geste comme l'affirmait Leroi-Gourhan.

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En effet le cerveau humain est moins symétrique que celui des autres mammifères. Chez la majorité des gens (les droitiers) les aires du langage sont situées dans l'hémisphère gauche qui va contrôler l'articulation, la compréhension et la reconnaissance des mots. L'hémisphère droit permet la reconnaissance du ton, le rythme et l'accentuation de l'intonation, la reconnaissance du locuteur et la reconnaissance des gestes.(Comme rien n'est simple en biologie, chez les 20 % de gauchers ces fonctions peuvent être inversées ou réparties entre les deux hémisphères....)Le traitement du langage intervient dans les aires de Wernicke et de Broca situées dans l'hémisphère gauche (figure 3): les mots sont élaborés dans la première et produits dans la deuxième. Une large bande de tissu (faisceau arqué) relie ces deux régions. Au dessus de l'aire de Wernicke se trouve le territoire de Geschwind qui combine les propriétés d'un mot (son, image, sens) afin de permettre la compréhension. Quand on parle, l'aire de Wernicke trouve les mots qui conviennent aux pensées, les mots passent dans l'aire de Broca via le faisceau arqué. L'aire de Broca commande les muscles du larynx, la bouche, la langue, pour convertir les mots en sons.

Il est temps, à présent de nous tourner vers les données de la paléontologie humaine pour voir si les crânes fossiles nous apportent de nouveaux éléments sur l'origine et l'évolution du langage.Quels sont les critères qui vont nous intéresser ? Les paléontologues ont tout naturellement pensé à la taille du cerveau. Plus on a un gros cerveau et plus on est intelligent... mais alors on ne fait pas le poids face à l'éléphant ou la baleine ! On a ajusté alors la proposition en comparant la capacité crânienne à la masse corporelle. Voilà ce que cela donne chez les primates. (figure 4). La ligne bleue est la courbe des singes, la verte celle des humains. Et si la jonction des deux droites représentait la position du dernier ancêtre commun ?

Les paléontologues utilisent d'autres critères : - le cerveau : les asymétries cérébrales et le réseau des veines méningées (dont les empreintes apparaissent à l'intérieur de la boîte crânienne)- l'anatomie de la base du crâne qui est la région charnière entre le cerveau et l'appareil de phonation. La base est fléchie chez l'homme actuel et plate chez les grands singes. ( La position de l'os hyoïde s'en trouve modifiée).- l'anatomie de la face qui est courte et large chez l'homme. La profondeur du palais joue un rôle dans les mouvements de la langue et la modulation du son.- l'innervation de la cage thoracique, en relation avec les nécessités de la phonation. La taille relative des trous (foramens) dans les vertèbres thoraciques et cervicales renseigne sur la taille des nerfs.

Cette évolution s'étend sur des millions d'années... (figure 5). Le point de départ sera le dernier ancêtre commun aux hommes et aux chimpanzés actuels. C'est le DAC ! Les orangs-outans se sont séparés de notre lignée vers 13 Ma. Le DAC doit posseder les caractéristiques communes aux deux lignées .

Les plus anciens hominidés sont trouvés en Afrique entre 5 et 7 millions d'années. Orrorin provient du Kenia, Toumaï du Tchad : ils sont tous deux proches du DAC. On sait peu de choses de leur anatomie sinon que Toumaï a une boite crânienne de petite taille et un palais peu profond.Chez les australopithèques (Lucy) la taille du cerveau est plus importante que chez les chimpanzés. Les australopithèques disparaîtront entre 3 et 2 Ma.

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Apparaissent alors Homo habilis et rudolfensis, qui ont un cerveau relativement plus grand et une asymétrie cérébrale plus marquée (région temporale gauche plus développée). Ils diversifient leur nourriture par la chasse ce qui nécessite la taille du silex. Leur appartenance au genre Homo est parfois contestée mais le développement du cortex temporal gauche, la densité du réseau méningée, leur bipédie et la taille du silex plaide plutôt en sa faveur.

Les vrais hommes arrivent avec ergaster et erectus. Le premier apparaît à 2Ma en Afrique il est plus grand avec un plus gros cerveau qu'habilis. Les aires d'association sont plus développées. Il taille des outils bien symétriques, il fait du feu, chasse construit des abris et a déjà une aptitude au langage sans doute nécessaire à toutes ces acquisitions. De fait le palais est profond, l'innervation thoracique, la morphologie des machoires, le larynx... tout est en place. L'émergence d'Homo erectus ne fait qu'accentuer ces caractéristiques. Il va donner naissance vers 100000 ans à Néandertal, Flores et sapiens.

Le linguiste Bickerton (figure 6) pense que erectus avait une langue assez fruste qu'il appelle le protolangage. : les phrases sont constituées de mots juxtaposés sans ordre bien défini du style : « Tarzan, lapin, tuer ». Le vocabulaire permet de bien se faire comprendre, la grammaire laisse à désirer. Le protolangage permet des échanges factuels. Bickerton dit qu'il remplit une fonction évène-mentielle.

C'est l'Homo sapiens qui va inventer la syntaxe. Est-ce le début de la langue-mère ?Bickerton parle alors de nouvelles fonctions du langage : - Argumentative : « si le cheval bougeait encore c'est qu'il n'était pas mort ». Cela implique le conditionnel, le raisonnement, la logique.- Narrative : emploi du temps passé, raconter une scène, imaginer une histoire. On en arrive vite aux mythes des origines du groupe, aux religions, aux interdits, à la régulation sociale.L'évolution de l'homme n'est plus uniquement génétique elle devient culturelle.

Heckel disait que l'embryogénèse résume l'ontogénèse, c'est à dire que le développement individuel de l'embryon rappelle l'évolution de la lignée animale dont il est issu. Il en va de même pour le langage.A la naissance du bébé on a vu que son larynx est en position haute, il ne peut communiquer ses appels qu'à l'aide de ses pleurs, ses sanglots. De 2 à 4 mois commencent les premières vocalises qui sont des voyelles (é, a...). De 4 à 6 mois les vocalises se transforment en gazouillis avec apparition d'une série de clics. 6 à 7 mois apparaissent les premiers phonèmes (aMe, aRe...) et le bébé inverse les phonèmes à 8 mois (Ma, Ra....) qu'il double de 8 à 12 mois (MaMa, Papa...), les parents et l'entourage servent à donner un sens aux mots (Mama est différente de Papa...). De 12 à 18 mois le bébé possède environ 5 mots dont le mot « Non » ! De 18 à 24 mois il a une vingtaine de mots et qu'il commence à associer en phrases (pas bon...) De 2 à 5 ans il enrichit son vocabulaire et acquiert la syntaxe qu'il possède à 5 ans avec un vocabulaire de 2500 mots.

Jusqu'à 7 ou 8 mois tous les bébés parlent la même langue puis apprennent leur langue maternelle.Mehrit Ruhnen en 1994 publie un livre « l'origine des langues ». Il montre que le français, l'espagnol, l'italien , le roumain dérivent du latin ; que l'allemand, l'anglais, le danois, etc sont des langues germaniques ; le russe, le polonais, le serbo-croate sont des langues slaves. Il a ainsi essayé de regrouper les 6000 langues du monde en familles. Le groupe Bantous en referme plusieurs centaines, le groupe basque une seule !

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Chaque famille peut dériver d'une super famille qui elle même dérive d'une protolangue. Vers -6000 ans on aurait eu peut-être une langue proto-eurasiatique... Ruhlen pense que l'on pourrait remonter jusqu'à une langue-mère qu'il a essayé de définir en se centrant sur une trentaine de racines. Il arriverait alors à une langue en cours il y a 30 000 ans au moment de la 2° sortie de l'homme d'Afrique. Les conditions du goulot d'étranglement dans l'histoire de l'hominisation pourraient être compatibles avec cette théorie.Signalons, par ailleurs, qu'en Afrique du sud on trouve une trentaine de langues à clic qui semblent très primitives et rappellent les clics du nouveau né. La langue mère était-elle une langue à clics ?

La recherche de la langue mère va passionner bon nombre de chercheurs. Nous avons vu que Bickerton (1990) avait déjà donné les caractéristiques d'une langue composée de mots reliés entre eux sans syntaxe, sans grammaire, ce que j'avais qualifié de langue-Tarzan. Merrit Ruhlen va passer en revue près de 300 familles de langues en essayant de remonter aux proto-langues. Il présente une trentaine de racines mondiales dont il fait l'hypothèse qu'elles ont du faire partie du vocabulaire de la langue originelle. Il arrive ainsi à AQ'WA pour l'eau, TIK pour le doigt, AJA pour la mère... Dans le même esprit Marcel Loquin étudie 90 langues mortes et une centaine de langues vivantes pour aboutir à des phonèmes commun. (AL : Dieu, AN puissant....)

Inversement de nombreux préhistoriens contestent de telles démarches. Pour Francesco d'Errico l'idée de la langue mère est incompatible avec les faits archéologiques, pour Jean-Paul Demoule le peuple qui parlait la langue-mère n'a été retrouvé nulle part , pour lui les ressemblances entre les langues proviendraient d'échanges multiples.

Il existe des faits qui plaident en faveur de l'apparition précoce d'un langage élaboré. Les premières traversées d'Homo sapiens vers l'Australie (60000 ans) nécessitent un haut degré de cognition. C'est une expédition qui est forcemment intentionnalisée et anticipée. Les navigateurs doivent se projeter dans l'avenir, préparer des provisions d'eau douce et de nourriture, pouvoir s'orienter en mer, maintenir un cap, mettre au point un système de propulsion (voiles, rames...) Bien sur le niveau de la mer était plus bas d'une centaine de mètres : l'Australie, la Tasmanie, la Nouvelle-Guinée formaient une masse de terre (Le Sahul). De même Bornéo, Java, Bali, Sumatra étaient rattachées à l'Asie (Sunda). La distance de navigation était considérablement réduite (une centaine de kilomètres) sans escales possibles. Cela nécessitait une navigation d'au moins 7 jours. Deux itinéraires étaient possibles. La voie sud paraît la plus rapide. Jean-Marie Hombert pense que c'est l'autre voie qui a du être privilégiée car il y a des montagnes suffisamment hautes pour servir de cibles et d'amers. Pour fonder une population viable sur le continent, les premiers australiens ont dû être nombreux à effectuer la ou les traversées, avec peut-être des allers-retours multiples.Tout cela ne pouvait se faire sans langage élaboré.

Pendant tout le paléolithique la population mondiale a dû être très réduite (figure 7) On l'estime à 600000 au paléolithique inférieur ( la ville de Toulon), à près de 6 millions au paléolithique supérieur (la moitié de la population de Paris). La croissance va devenir très rapide à l'apparition de l'agriculture. Le changement du climat et du mode de vie vont faire que les hommes peuvent, à présent, produire leur nourriture et constituer des réserves. Au Paléolithique, un chasseur-cueilleur avait besoin de 10 km² pour vivre, au Néolithique 1 km² permet de faire vivre 10 agriculteurs soit une multiplication par 100 !

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Les populations vont rapidement s'accroître et se déplacer à la vitesse du défrichement des terres et de leur exploitation, soit environ 1 km par an ! La propagation de l'agriculture se fait à partir de foyers régionaux: le blé à partir du croissant fertile, le riz à partir des marais chinois, le maïs sur les plateaux de l'ouest de l'Amérique du Sud, et l'igname en Afrique.La population atteint les 100 millions à l'âge du Bronze, 400 millions au haut Moyen Age, mais le grand bond démographique se fait avec l'apparition de l'industrie pour atteindre 7 milliards actuels et peut être 9 milliards à la fin du XXI°siècle.

Les populations s'étendent à travers le monde et les langues se mélangent. Les échanges entre langues ont pu s'effectuer comme la création des langues créoles, utilisées par 20 millions de locuteurs et élaborées depuis moins de 5 siècles. Bickerton les a bien étudiées. Leur lexique provient essentiellement des langues européennes des colonisateurs esclavagistes (portugais, espagnol, français, anglais...). La grammaire très fruste provient des langues des esclaves (Wolof, mandingue etc...) Il en résulte une langue de compromis, un pidgin où le fond prime la forme. Le pidgin devient à son tour une langue maternelle d'où dérive le créole qui se stabilise.

La génétique est venue récemment apporter un éclairage nouveau sur l'origine du langage. Une protéine appelée Forkhead-Box P2, que l'on résume par l'acronyme FOXP2 joue un grand rôle dans la transmission du langage, y compris dans les capacités grammaticales. Elle a été découverte en 1998 dans l'étude faite par Anthony Monaco sur une famille britannique qui présentait une anomalie du langage et où la moitié des membres, sur trois générations présentes, avaient de graves difficultés d'élocution (grammaire, syntaxe, vocabulaire).

Très vite les chercheurs ont découvert que cette protéine est codée par le gène FOXP2 porté par le chromosome n°7. Dans l'embryon humain, ce gène s'exprime dans le développement du cervelet, du thalamus et des ganglions situés à la base du cerveau jouant un rôle dans les capacités motrices complexes dont celle du langage articulé... C'est bien une mutation de ce gène qui a produit dans la famille britannique à la perte des propriété langagières, plongeant ses membres dans une forme d'autisme. Ce gène existe chez d'autres vertébrés. Des mutations de Foxp2 entrainent des incapacités de communicatrion par ultrasons, chez les rongeurs et les chauves souris, la perte de phrases du chant chez les oiseaux etc...Chez Homo sapiens, la variante actuelle de foxp2 serait apparue il y a 100 à 200000 ans. C'est l'époque ou l'appareil de phonation ainsi que les zones du cerveau sont enfin mises en place et deviennent actives....On pense donc à présent que gènes et langages sont étroitement corrélés. Cet arbre généalogique en apporte la preuve (figure 8). La colonne du centre montre les populations actuelles du globe.A gauche les parentés sont indiquées à l'échelle des distances génétiques. Le degré de parenté entre les populations est relié à la distance à parcourir vers la gauche pour remonter la ligne. Plus loin vers la gauche, on voit comment sont apparentés les groupes principaux.Si les chinois et les Thai sont proches, on voit que les africains sont apparentés de plus loin à tous les autres groupes ce qui conforte l'origine africaine de l'humanité.

A droite les familles linguistiques sont représentées de la même façon. Les populations les plus proches parlent les langues apparentées. Cependant la question de savoir dans quelle mesure les langues reflètent une généalogie est toujours débattue (les noirs américains sont génétiquement proches des africains mais linguistiquement semblables aux européens) ; l'histoire coloniale a bousculé les règles linguistiques.

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L'histoire de l'humanité aboutit à plus de 6000 langues dans le monde, que les linguistes continuent à classer, à assembler en familles de langues sœurs, à rechercher les langues mères. Cependant, depuis un siècle de nombreuses langues meurent par disparition de leurs derniers locuteurs.Des zones à forte biodiversité (la forêt) sont habitées par 4 % de la population mondiale mais parlent 96 % des langues. A l'inverse les européens ne parlent que 3 % des langues. Cette répartition inégale est liées au centralisme linguistique des grands états. La moitié des idiomes auront disparu à la fin du siècle. D'après l'unesco c'est 1 langue qui disparaît tous les 15 jours ! La Diversité linguistique a régressé de 20 % sur les 35 dernières années.

La figure 9 montre les langues les plus parlées au monde en ce début de 21° siècle. On a quelques surprises à le lire. Les langues les plus parlées sont bien sur le chinois, l'Espagnol, l'Anglais. Le français n'est qu'à la 14° place avec 75 millions de locuteurs....L'anglais tente de s'imposer comme langue internationale. Quatre ou cinq langues vont connaître un accroissement massif, ce sont l'anglais bien sur, l'espagnol, le chinois, l'arabe et l'hindi-oudou.

Il va devenir de plus en plus fréquent de maîtriser sa langue maternelle et une langue de travail. L'avenir appartiendra à ceux qui parleront 3 ou 4 langues et pour l'instant les élèves français ne sont pas forcement les mieux placés !

Voila quelques éléments qui permettent de réfléchir sur l'origine et l'évolution du langage articulé. La tour de Babel a été le symbole de notre diversification. Elle est en train de s'effriter.

Souvent on peut lire qu'une espèce de mammifère a environ une durée de vie de deux millions d'années. Si Homo sapiens n'a que 100 ou 200000 ans d'existence, on peut penser que, sauf accident ou cataclisme grave, il va pouvoir maîtriser son évolution future qui deviendra de plus en plus psychique et culturelle. Que sera alors son langage ?

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Figure 1. Appareil de phonation et position des cordes vocales

Anatomie de la gorge

Les cordes vocales

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Figure 2. position du larynx chez le chimpanzé, le bébé et l'adulte humain.

Le bébé, comme le chimpanzé,peut respirer et boireen même temps

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Figure 3. Hémisphère gauche du cerveau. (in : Le grand Larousse du cerveau)

Faisceau arquéFibres nerveuses, qui relient

les aires de Wernicke et de Broca

Territoire de GeshwindFusion des informations sonores,visuelles et corporelles

Aire de WernickeCompréhension des mots

entendus ou vus

Aire de BrocaSens des mots

articulation du langage

Les airesdu langage

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Figure 4. Rapport entre la masse corporelle et la capacité crânienne de quelques primates et fossiles humains.

10

100

1000

10000

1 10 100

poids corps (kg)

volu

me

cerv

eau

(ml)

Cercopithecus

MacacaHylobatus

Colobus

Proconsul

AustralopithecusHomo habilis

Homo erectus

Homo sapiens

PanPongo Gorilla

Ancêtre commun ?Ancêtre commun ?

Rapport entre la masse corporelle et la capacité crânienneRapport entre la masse corporelle et la capacité crânienneDe quelques primates et fossiles humainsDe quelques primates et fossiles humains

10

100

1000

10000

1 10 100

poids corps (kg)

volu

me

cerv

eau

(ml)

Cercopithecus

MacacaHylobatus

Colobus

Proconsul

AustralopithecusHomo habilis

Homo erectus

Homo sapiens

PanPongo Gorilla

Ancêtre commun ?Ancêtre commun ?

Rapport entre la masse corporelle et la capacité crânienneRapport entre la masse corporelle et la capacité crânienneDe quelques primates et fossiles humainsDe quelques primates et fossiles humains

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Figure 5. Evolution de la lignée humaine sur 10 millions d’années.

DACD.A.C.D.A.C.

-13 Ma

Chimpanzés

-7 Ma

-5 MaToumaïOrrorin

-3 Ma

Australopithèques

Homo habilisHomo rudolfensis

Homo erectusHomo ergaster

-2 Ma

Néandertal

sapiensFlores

-0,1 Ma

DACD.A.C.D.A.C.

-13 Ma

Chimpanzés

-7 Ma

-5 MaToumaïOrrorin

-3 Ma

Australopithèques

Homo habilisHomo rudolfensis

Homo erectusHomo ergaster

-2 Ma

Néandertal

sapiensFlores

-0,1 Ma

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Figure 6. Les fonctions du langage chez Homo erectus et Homo sapiens.

Homo erectus1 million d’années

ProtolangageMots juxtaposés

= vocabulaire sans grammaire

Homo sapiens100000 ans

Langage: langue mère ?syntaxe

Approfondissement des rapports sociaux

Fonctions du langage :

Fonction évènementielleFonction évènementielleFonction argumentative

Fonction narrative(mythes, religion)

Homo erectus1 million d’années

ProtolangageMots juxtaposés

= vocabulaire sans grammaire

Homo sapiens100000 ans

Langage: langue mère ?syntaxe

Approfondissement des rapports sociaux

Fonctions du langage :

Fonction évènementielleFonction évènementielleFonction argumentative

Fonction narrative(mythes, religion)

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Figure 7. Evolution de la population mondiale

population

Paléo.supérieurPaléo.moyenPaleo.inférieur

Révolutionnéolithique

Révolutionindustrielle

années

population

Paléo.supérieurPaléo.moyenPaleo.inférieur

Révolutionnéolithique

Révolutionindustrielle

années

Paléo.supérieurPaléo.moyenPaleo.inférieur

Révolutionnéolithique

Révolutionindustrielle

années

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Figure 8. arbre généalogique des populations et des familles linguistiques (in : Peter Rowley-Conwy, Gènes, langage et archéologie)

Gènes et langages

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Figure 9. Nombre de locuteurs des langues les plus parlées dans le monde.

Les langues les plus parlLes langues les plus parléées dans le mondees dans le mondeNombre de locuteurs en millions dNombre de locuteurs en millions d’’habitantshabitants

Chinois 885Chinois 885Espagnol 332Espagnol 332Anglais 322Anglais 322Bengali 189Bengali 189HindiHindi--Urdu 182Urdu 182Arabe 200Arabe 200Russe 170Russe 170

Portugais 170Portugais 170Japonais 125Japonais 125Allemand 98Allemand 98Wu 77Wu 77Javanais 75Javanais 75CorCorééen 75en 75FranFranççais 75ais 75