Le clonage reproductif

Bernard Baertschi

22 novembre 2007

«Il y a cela d’assez beau, dans ces ressemblances parfaites de deux jumeaux, que la nature, comme si elle s’était momen-tanément industrialisée, semble débiter des produits pareils» (Marcel Proust)

Bibliographie

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◆ Denis Müller & Hugues Poltier, dir., Un homme nouveau par le clonage ?, Genève, Labor & Fides, 2005.

◆ Frank Haldemann & al., dir., Le clonage humain en arguments, Genève, Médecine & Hygiène, 2005.

◆ Glenn McGee, The Perfect Baby, New York, Rowman & Littlefield, 2000.

◆ John Harris, Clones, Genes, and Immortality, Oxford, OUP, 1998.

Plan

1. Introduction

2. Le point de vue du droit suisse

3. Quelques données scientifiques

4. Les arguments pour et contre

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1. Introduction

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Dolly

5 juillet 1996 - 14 février 2003

questions de précaution questions d'éthique

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Severino Antinori«Parmi mes patients, 50 couples qui souffrent d’une infertilité masculine totale, se sont portés volontaires pour entrer dans un programme de clonage. J’ai fait 18 transferts d’embryons créés par clonage. Et j’ai obtenu une grossesse. Elle est à sa quinzième semaine. Le fœtus a une bonne morphologie.» (Libération, 13-14 juillet 2002)

Le clonage comme variété de PMA…

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… mais aussi comme désir d’immortalité.

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Pour Raël, le clonage est la voie royale vers l’immortalité […] Raël affirme qu’il sera bientôt possible de «cloner directement un individu grâce à la Croissance Accélérée», et que l’on pourra ensuite «télécharger (downloader ou uploader)» la personnalité et la mémoire des personnes… Mais nulle part il ne nous explique comment cette Croissance Accélérée va permettre d’obtenir le double adulte d’une personne (et non un bébé plus jeune de trente, quarante ou cinquante ans), ni par quel miracle la personnalité pourra être enregistrée sur un ordinateur et «téléchargée» dans le cerveau du clone - et encore moins ce que l’on fera de l’individu original une fois sa copie dûment pourvue de son logiciel…

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PlatonDans le Banquet, Diotime fait remarquer à Socrate que, «quand on en est venu à un certain âge, alors notre nature est impatiente d’enfanter». Or, commente-t-elle: «Perpétuité dans l’existence et immortalité, ce qu’un être mortel peut en avoir, c’est la procréation». L’immortalité personnelle est inaccessible, mais l’immortalité de la lignée reste à notre disposition.

Aristote

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«Il s’agit d’une tendance naturelle à laisser après soi un autre être semblable à soi»

George BushGeorge Bush jr

Les Thibault

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Roger Martin du Gard(1881-1958)

2. Le point de vue du droit suisse

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Constitution suisse (art. 119)

La Confédération légifère sur l’utilisation du patrimoine germinal et génétique humain.Ce faisant, elle veille à assurer la protection de la dignité humaine, de la personnalité et de la famille et respecte notamment les principes suivants:

a. toute forme de clonage et toute intervention dans le patrimoine génétique de gamètes et d’embryons humains sont interdites;c. le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée n’est autorisé que lorsque la stérilité ou le danger de transmission d’une grave maladie ne peuvent être écartés d’une autre manière, et non pour développer chez l’enfant certaines qualités ou pour faire de la recherche; la fécondation d’ovules humains hors du corps de la femme n’est autorisée qu’aux conditions prévues par la loi; ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés.

Loi fédérale sur la procréation médicalement assistée

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Art. 2 DéfinitionsDans la présente loi, on entend par:l. Clonage: la création artificielle d’êtres génétiquement identiques.

Art. 36 Clonage, formation de chimères et d’hybrides1. Quiconque crée un clone, une chimère ou un hybride sera puni de l’emprisonnement.2. Sera puni de la même peine quiconque transfère un embryon de chimère ou d’hybride à une femme ou à un animal.

3. Quelques données scientifiques

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Jacques Testart (1986)

clonage thérapeutique

clonage reproductif

= à but thérapeutique

= à but reproductif

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Actuellement

procréation médicalement assistée (PMA)

clonage thérapeutique

clonage reproductif

Même technique: transfert d’un noyau dans un ovule énucléé

Le clonage reproductif

par division cellulaire

par transfert de noyau

les jumeaux monozygotes

naturel ou artificiel

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D’autres techniques

◆ «Chimères»: noyau d’une cellule humaine dans un ovule de lapine

◆ «Bouturage»: cellule souche adulte restaurée dans sa totipotentialité

organisme entier

cellules souches

nos concepts «craquent»

◆ La recherche sacrifiera des intérêts équivalents à ceux des êtres humains

◆ La recherche aurait avantage à tester directement des êtres humains

◆ L’argument de l’enfant sauvage: les capacités mentales d’un individu ne se manifestent que s’il est éduqué, ce qui ne sera pas le cas des chimères

20Robert Streiffer, At the Edge of Humanity, KIEJ, 2005/4

Et si ces chimères acquièrent un statut moral analogue à celui des êtres humains ?

Cellule souche humaine

Enbryon d’animal

Le problème moral

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Les deux buts du clonage (procréation et thérapie) sont bons. Mais les moyens ?

principe de précaution

éthique

appropriéstechniquement

moralementappropriés

Le choix des moyens

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«Sauver la vie d’une mère est une très noble fin; mais la suppression directe de l’enfant comme moyen d’obtenir cette fin n’est pas permise. La destruction directe d’une vie prétendue “sans valeur”, née ou pas encore née […], ne peut en aucune façon se justifier» (Pie XII)

4. Les arguments pour et contre

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Cinq arguments

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a) L’identité personnelle

b) Le statut contre nature du clonage

c) La manufacture (le tort fait à l’enfant)

d) Le viol de la dignité humaine

e) Les relations familiales

a) L’identité personnelle

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Un clone-source et un clone-cible seraient-ils une seule personne ou deux personnes ? (Cf. les Raëliens)

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◆ L’identité numérique

◆ L’identité qualitative

◆ L’identité psychologique

A et B sont numériquement identiques s’ils sont le même individu

L’identité

A et B sont qualitativement identiques s’ils sont indiscernables

A et B sont psychologiquement identiques s’ils ont le même caractère

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identité numérique

identité qualitative Indiscernabilité, degré maximal de ressemblance

Deux jumeaux peuvent être qualitativement identiques, mais non numériquement identiques

L’étoile du matin et l’étoile du soir sont numériquement identiques, mais non qualitativement identiques

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L’identité psychologique«La crainte d’un avenir où nous seront enlevés la vue et l’entretien de ceux que nous aimons et d’où nous tirons aujourd’hui notre plus chère joie, cette crainte, loin de se dissiper, s’accroît, si à la douleur d’une telle privation nous pensons que s’ajoutera ce qui pour nous semble actuellement plus cruel encore: ne pas la ressentir comme une douleur, y rester indifférent; car alors notre moi serait changé […] Ce serait donc une vraie mort de nous-mêmes, mort suivie, il est vrai, de résurrection, mais en un moi différent» (Marcel Proust)

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Les critères d’identité numérique

objets physiques continuité physique

personnes

continuité physique

continuité psychologique

phénoménique

substantielle

◆ Le critère psychologique (phénoménique)A et B sont identiques s’ils ont les mêmes souvenirs

◆ Le critère psychologique (substantiel)A et B sont identiques s’ils ont la même âme

◆ Le critère corporelA et B sont identiques s’ils ont le même corps

L’identité numérique

Locke

Swinburne

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John Locke«Pour trouver en quoi consiste l’identité personnelle, il faut voir ce qu’emporte le mot de personne. C’est, à ce que je crois, un Être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, et qui se peut consulter soi-même comme le même, comme une même chose qui pense en différents temps et en différents lieux; ce qu’il fait uniquement par le sentiment qu’il a de ses propres actions, lequel est inséparable de la pensée, et lui est, ce me semble, entièrement essentiel, étant impossible à quelque Être que ce soit d’apercevoir sans apercevoir qu’il aperçoit»

Rappel

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L’officier fouetté (Butler)

Argument 1 EF ≡ OV & OV ≡ G ⊃ EF ≡ GArgument 2 EF ≡ OV & OV ≡ G ⊃ EF ≠ G

Problème: transitivité de l’identité (mais c’est sans importance pour le clonage)

Enfant fouetté Officier vaillant Général

se souvient se souvient

ne se souvient pas

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Richard Swinburne

«La théorie la plus naturelle de l’identité personnelle à laquelle on pense volontiers, est qu’elle est constituée par l’identité corporelle. P2 est la même personne que P1 si le corps de P2 est le même que le corps de P1».

Tout le corps, ou une partie seulement ?

Helen Chadwick, Self-Portrait, 1991

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«La plus grande préoccupation du public: la transplantation de cellules nerveuses est-elle une manipulation de l’esprit et du comportement ? […] Précisément pour ne pas réaliser de greffe d’une partie du cerveau du fœtus (et donc d’une partie de sa personnalité, de son esprit), NECTAR [= Network of European CNS Transplantation and Restoration] n’accepte pas de transplantation d’une partie du cerveau du donneur mais seulement d’une multitude de petits fragments» (N. Kopp, 2004)

La maladie de Parkinson

Mais en quoi posséder le même génome poserait-il un problème

d’identité personnelle ?

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L’identité qualitative et l’identité psychologique

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idem: pas plus de problème que pour des jumeaux

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«Les tentatives ou les hypothèses faites pour obtenir un être humain sans aucune connexion avec la sexualité, par “fission gémellaire”, clonage, parthénogenèse, sont à considérer comme contraires à la morale, car elles sont en opposition avec la dignité tant de la procréation humaine que de l’union conjugale». (Congrégation pour la Doctrine de la foi)

b) Le statut contre nature du clonage

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«C’est dans le livre sacré des origines qu’est fixée de façon immuable et incontournable la loi de la transmission de la vie, qui doit advenir dans le mariage et par un acte conjugal responsable. Toute autre voie ou méthode n’est pas acceptable parce qu’elle est contraire avant tout au plan créateur de Dieu, et parce qu’elle offense la dignité de la personne et du mariage. L’être humain a le droit de naître de façon humaine et non dans un laboratoire.» (27 février 1997)

Osservatore romano

dignité des opérations

dignité des personnes

le respect des finalités naturelles

le respect de l’autonomie (la non instrumentalisation)

L’argument de la manufacture (B) et du viol de la dignité (C)

Un mauvais argument

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«La nature biologique de chaque humain est intouchable, dans le sens où elle est une composante existentielle et permanente de l’identité de chaque individu» (Cassidy et Pellegrino, «A Catholic Perspective on Human Gene Therapy»).

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H. T. EngelhardtComment peut-on soutenir sur une base non religieuse que, par exemple, l’homo-sexualité n’est pas naturelle, si la nature humaine est le p ro d u i t d e p ro c e s s u s d’évolution qui pourraient avoir développé les gènes de l’homosexualité? […] Les produits de l’évolution sont s a n s fo rc e n o r m a t i v e intrinsèque.

L’homosexualité pourrait bien, dans le contexte de notre monde, être biologiquement normale et salutaire, dans le sens où elle est adaptive, mais cela n’empêche pas qu’elle soit un péché, car les désirs charnels autres que ceux qui lient un mari et sa femme sont non naturels en ce sens qu’ils ne sont pas dans l’ordre et qu’ils nous éloignent du salut.

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ProblèmeLa nature peut-elle être une norme ?ou: ce qui est naturel est-il normatif ?

RéponseOn en parlera lors des cours sur l’animal moral et sur l’écologie

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«Le clone n’est jamais libre d’être autre chose qu’un clone. Cela fait du clone un ensemble de traits et d’attentes, à la différence de l’enfant humain né par les moyens normaux.» (Glenn McGee)

c) L’argument de la manufacture

Le clone est instrumentalisé

tort à l’enfant (désirs des parents)

Libéralisme

Perfectionnisme

Le principe du tort

Le clone subit-il un tort ?

Le clonage est-elle une forme humaine de procréation ?

Le respect des finalités naturelles

Deux types d’arguments

«La liberté de l’individu doit être contenue dans cette limite: il ne doit pas nuire à autrui» (J. S. Mill)

Le principe du tort

Le clonage fait-il du tort au cloné ?

Le désirs des parentsdésirs des parents

manufacture

instrumentalisation

viol de la dignité humaine

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en première personne

en troisième personne

point de vue subjectif

point de vue objectif

instrumentalisation de l’enfant (J. Habermas)

se savoir voulu à l’identique (M. Hunyadi)

Deux torts

1. Le viol de l’altérité de soi

«L’altérité de soi désigne cette condition ontologique primordiale de se sentir autre que tout autre, de savoir que l’on est unique du simple fait qu’on est le fruit de la rencontre aléatoire de deux gamètes. C’est cette conscience qu’a le clone d’avoir été voulu à l’identique de quelqu’un d’autre qui vient perturber son sentiment d’altérité de soi, et cette conscience est totalement indépendante des intentions qu’avaient les parents en décidant de recourir au clonage.» (Mark Hunyadi)

2. L’instrumentalisation de l’enfant«Personne ne peut disposer d’une autre personne et contrôler ses possibilités d’action de telle manière que la personne ainsi subordonnée soit privée d’une partie essentielle de sa liberté. Cette condition est violée quand quelqu’un décide du programme génétique de quelqu’un d’autre […] Ceci distingue le cas d’un être humain cloné intentionnellement de celui des vrais jumeaux. Le problème n’est pas la ressemblance d’éléments provenant d’une même cellule, mais l’arrogance et l’assujettissement. On dispose, en effet, avec la technique du clonage, d’un pouvoir de décision, qui suggère une comparaison avec l’exemple historique de l’esclavage» (Jürgen Habermas)

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Dans une société archaïque, où l’espérance de vie ne dépasse pas 30 ans, une jeune femme met au monde un clone d’elle-même. Ce clone est en un certain sens sa sœur jumelle, et elle lui ressemble comme deux sœurs jumelles se ressemblent. Toutefois, seule sa grand-mère serait capable de constater la très forte ressemblance entre ses deux «filles» nées à une vingtaine d’années d’intervalle; mais elle est décédée. Dans une telle société, le clonage passerait inaperçu.

Une première réponse

«Est interdite toute intervention ayant pour but de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort»«L’instrumentalisation de l'être humain par la création délibérée d’êtres humains génétiquement identiques est contraire à la dignité de l'homme et constitue un usage impropre de la biologie et de la médecine» (Conseil de l’Europe, 1998)

d) Le viol de la dignité humaineSe référer au cours sur le statut de l’embryon

Les objections à (c) et à (d)

◆ Posséder le même génome qu’un autre être humain ne nous prive pas de notre liberté d’autonomie

◆ Les désirs, projets et attentes des parents peuvent être exactement les mêmes que dans la procréation naturelle

◆ On peut avoir un enfant par clonage pour les mêmes bonnes raisons qu’on aurait un enfant par procréation naturelle

Conclusion: le clonage ne viole pas la dignité humaine

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J’insiste:

1. Tout clonage n’implique pas une instrumen-talisation de l’enfant

2. Il existe d’autres méthodes pour instrumen-taliser l’enfant

Isidore et Eulalie désirent avoir un enfant depuis longtemps, mais Isidore est stérile. Ils ont fait appel à plusieurs techniques de reproduction artificielle, en vain. En désespoir de cause ils souhaitent avoir recours au clonage, le génome de l’enfant provenant d’une cellule du père et l’ovule provenant de la mère

L’éducation

Et en général:«Admettons, dans le meilleur des cas, que l’on crée un être humain cloné qui soit en pleine santé. Cette personne est-elle nécessairement atteinte dans sa dignité, par le fait même d’avoir la même composition génétique qu’une personne ayant existé auparavant? Est-ce fondamentalement différent des jumeaux?» (Stephen Marks)

Cela est une seconde réponse à Hunyadi et Habermas

Un usage non libéral de la dignité«Nous sommes révulsés à l’idée de cloner des êtres humains non pas à cause de l’étrangeté ou de la nouveauté de l’entreprise, mais parce que nous percevons intuitivement et ressentons, immédiatement et sans argumentation, la violation d’interdits que nous tenons légitimement pour évidents. Le dégoût, ici comme ailleurs, se révolte contre les excès de la volonté humaine, nous mettant en garde de ne pas transgresser ce qui est indiciblement profond. […] Le dégoût est peut-être la dernière voix qui s’élève pour défendre le noyau central de notre humanité.» (Leon Kass)

Un argument à géométrie variable…

Une émotion peut être a p p r o p r i é e o u inappropriée. Elle doit donc être étayée par des arguments.

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e) Les relations familiales

«Les relations familiales sont confuses lorsque plusieurs individus tiennent le rôle d'un seul; elles sont ambiguës lorsqu'un individu tient le rôle de plusieurs» (O. O’Neill)

Un tort fait à l’enfant ?

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parentalité biologique

parentalité sociale

les parents sont ceux qui fournissent les gamètes

les parents sont ceux qui élèvent l’enfant

On en reparlera dans le cours sur la PMA

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L’autonomie reproductive des parents

«A right to reproductive freedom presumptively includes both a right to select the means of reproduction, as well as a right to determine what kind of children to have.» (Dan Brock)

La procréation médicalement assistée (PMA)