warner interstellar

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CAHIER SPÉCIAL EN SEPTEMBRE 2013, LA NASA A ANNONCÉ que la sonde Voya- ger I, lancée trente-six ans plus tôt, avait quitté le système solaire. Après avoir survolé Jupiter, Sa- turne et Neptune, l’exploratrice automatisée se trouve à présent à 19 milliards de kilomètres de son point de départ. Elle a e n v o y é une dernière image en 1990, celle d’un minus- cule point clair : la Terre, alors à 6 milliards de kilomètres de distance. Voyager I est le pre- mier vaisseau spatial à être allé aussi loin. Cette traversée repré- sente pourtant une in- fime partie de l’épopée qui attend Matthew McConaughey et Anne Hathaway dans Interstellar (photo ci-dessus), le film de Chris- topher Nolan, le réalisateur de la trilogie Dark Knight et Inception. Ces deux explorateurs, partis à la recherche d’un autre monde habi- table, quittent non seulement le système solaire, mais aussi la Voie lactée, notre galaxie. Pour franchir les énormes distances plus rapide- ment que Voyager I, ils profitent d’un tunnel cosmique imaginé par les physiciens spécialistes de la théorie de la relativité. Les voilà qui arrivent dans un monde de glace et d’eau. Peut-être une future Terre ? Tous les auteurs, les lecteurs et les spectateurs de science-fiction sont fascinés par la possibilité de voyager dans l’espace, d’explorer d’autres planètes, d’y créer une nouvelle civilisation et de rencon- trer des extraterrestres. Sont-ils de grands rêveurs ou de réels visionnaires ? Quand Jules Verne écrit De la Terre à la Lune, l’homme commence à voler dans des dirigeables. Quand 2001, l’Odyssée de l’espace sort, en 1968, les astronautes améri- cains sont en partance vers la Lune. Au regard des progrès tech- niques accomplis, la fiction d’autre- fois est parfois devenue réalité. Mars, objectif préféré Au cours du XX e  siècle, les secrets de l’univers furent peu à peu déchif- frés. Cela fait cent ans à peine que nous savons qu’il existe d’autres galaxies que la nôtre. Les télescopes sont, pour les observations loin- taines, des instruments inégalés. L’exploration in situ a considéra- blement enrichi ces connaissances. Toutes les planètes du système solaire et certains de leurs satellites ont été observés par des sondes spa- tiales. Même Pluton, aux confins du du système solaire, aura droit à sa mission, New Horizons, dont l’arri- vée est prévue en juillet 2015. L’objectif préféré reste Mars, qui a reçu pas moins de 26 visites depuis les années 1960. Actuellement, les engins Curiosity et Opportunity arpentent sa surface pour procéder à des analyses géologiques. Deux nouvelles sondes se sont mises en orbite autour d’elle en septembre. Grâce à ces recherches, le climat passé et présent de notre voisine a pu être reconstitué. Dans les semaines à venir, se déroulera une mission sur un objet fascinant : une comète. La sonde Rosetta lancera le 12 novembre un atterrisseur à la surface de Churyu- mov-Gerasimenko, un corps glacé de 4 km de diamètre qui file dans l’espace à la vitesse de 135 000 km/h. Le module Philae va analyser la composition de l’un des plus an- ciens vestiges du système solaire, et sans aucun doute apporter d’autres éléments sur notre histoire. MYRIAM DÉTRUY ÉPOPÉE. Alors que sort sur les écrans le 5 novembre prochain le film Interstellar, l’homme a toujours soif de découvertes à travers l’espace, au cinéma comme dans la réalité... La conquête de l’espace fascine toujours « Le rêve de voyages lointains fait avancer » Selon cet expert, les voyages interstellaires sont l’occasion de relier la fiction à la science. Qu’est-ce qui pousse l’homme à toujours vouloir aller plus loin ? L’aventure, bien sûr ! C’est tout le sel des romans de science-fiction, comme la série Fondation d’Isaac Asimov, ou encore ceux de Jack Vance, qui invente une multitude de mondes différents avec des structures sociales curieuses. Le rêve de voyages lointains a toujours fait avancer l’homme. En 1920, le père des fusées spatiales, Constantin Tsiolkovski, disait déjà : « La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau. » Depuis, l’homme a effectivement réussi à quitter la surface terrestre... Oui, mais principalement parce qu’au départ, l’espace était un territoire de conquête. Pendant la guerre froide, les Russes ont envoyé le premier satellite ainsi que le premier homme en orbite, et les Américains ont été les premiers sur la Lune. Ensuite, les Russes et les Américains ont envoyé des sondes sur Mars, l’Europe a aussi mis en place un programme spatial, et maintenant, la Chine envoie des hommes en orbite et des véhicules sur la Lune. La compétition n’a pas disparu, mais l’espace est désormais devenu un territoire à explorer. Où l’homme pourrait-il encore aller avec les moyens actuels ? Nous pouvons nous concentrer sur des objectifs dans le voisinage du Soleil. Les astéroïdes pourraient être des sites d’atterrissage intéressants, car ce n’est pas beaucoup plus dur que d’aller sur la Lune. Nous pourrions les étudier de près pour comprendre comment les dévier si jamais l’un d’entre eux fonce sur nous. Sinon, un voyage vers Mars, ça me fait rêver. À condition de pouvoir revenir ! PROPOS RECUEILLIS PAR M. D. Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique. © Laurence Honnorat - Innovaxiom

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CAHIER SPÉCIAL

EN SEPTEMBRE 2013, LA NASA A ANNONCÉ que la sonde Voya-ger  I, lancée trente-six  ans plus tôt, avait quitté le système solaire. Après avoir survolé Jupiter, Sa-turne et Neptune, l’exploratrice automatisée se trouve à présent à 19  milliards de kilomètres de son point de départ. Elle a e n v o y é une dernière image en 1990, celle d’un minus-cule point clair : la Terre, alors à 6  milliards de kilomètres de distance.

Voyager  I est le pre-mier vaisseau spatial à être allé aussi loin. Cette traversée repré-sente pourtant une in-fime partie de l’épopée qui attend Matthew McConaughey et Anne Hathaway dans Interstellar (photo ci-dessus), le film de Chris-topher Nolan, le réalisateur de la trilogie Dark Knight et Inception. Ces deux explorateurs, partis à la recherche d’un autre monde habi-table, quittent non seulement le système solaire, mais aussi la Voie lactée, notre galaxie. Pour franchir les énormes distances plus rapide-ment que Voyager  I, ils profitent d’un tunnel cosmique imaginé par

les physiciens spécialistes de la théorie de la relativité. Les voilà qui arrivent dans un monde de glace et d’eau. Peut-être une future Terre ?

Tous les auteurs, les lecteurs et les spectateurs de science-fiction sont fascinés par la possibilité de voyager dans l’espace, d’explorer d’autres planètes, d’y créer une nouvelle

civilisation et de rencon-trer des extraterrestres. Sont-ils de grands rêveurs ou de réels visionnaires  ? Quand Jules Verne écrit De la Terre à la Lune, l’homme commence à voler dans des dirigeables. Quand 2001, l’Odyssée de l’espace sort, en 1968, les astronautes améri-cains sont en partance vers

la Lune. Au regard des progrès tech-niques accomplis, la fiction d’autre-fois est parfois devenue réalité.

Mars, objectif préféréAu cours du XXe siècle, les secrets

de l’univers furent peu à peu déchif-frés. Cela fait cent ans à peine que nous savons qu’il existe d’autres galaxies que la nôtre. Les télescopes sont, pour les observations loin-taines, des instruments inégalés. L’exploration in situ a considéra-

blement enrichi ces connaissances. Toutes les planètes du système solaire et certains de leurs satellites ont été observés par des sondes spa-tiales. Même Pluton, aux confins du du système solaire, aura droit à sa mission, New Horizons, dont l’arri-vée est prévue en juillet 2015.

L’objectif préféré reste Mars, qui a reçu pas moins de 26 visites depuis les années 1960. Actuellement, les engins Curiosity et Opportunity arpentent sa surface pour procéder à des analyses géologiques. Deux nouvelles sondes se sont mises en orbite autour d’elle en septembre. Grâce à ces recherches, le climat passé et présent de notre voisine a pu être reconstitué.

Dans les semaines à venir, se déroulera une mission sur un objet fascinant  : une comète. La sonde Rosetta lancera le 12 novembre un atterrisseur à la surface de Churyu-mov-Gerasimenko, un corps glacé de 4 km de diamètre qui file dans l’espace à la vitesse de 135 000 km/h. Le module Philae va analyser la composition de l’un des plus an-ciens vestiges du système solaire, et sans aucun doute apporter d’autres éléments sur notre histoire.

MYRIAM DÉTRUY

ÉPOPÉE. Alors que sort sur les écrans le 5 novembre prochain le # lm Interstellar, l’homme a toujours soif de découvertes à travers l’espace, au cinéma comme dans la réalité...

La conquête de l’espacefascine toujours

« Le rêve de voyages lointains fait avancer »

Selon cet expert, les voyages interstellaires sont l’occasion de relier la fiction à la science.Qu’est-ce qui pousse l’homme à toujours vouloir aller plus loin ?L’aventure, bien sûr ! C’est tout le sel des romans de science-fiction, comme la série Fondation d’Isaac Asimov, ou encore ceux de Jack Vance, qui invente une multitude de mondes différents avec des structures sociales curieuses. Le rêve de voyages lointains a toujours fait avancer l’homme. En 1920, le père des fusées spatiales, Constantin Tsiolkovski, disait déjà : « La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau. »Depuis, l’homme a effectivement réussi à quitter la surface terrestre...Oui, mais principalement parce qu’au départ, l’espace était un territoire de conquête. Pendant la guerre froide, les Russes ont envoyé le premier satellite ainsi

que le premier homme en orbite, et les Américains ont été les premiers sur la Lune. Ensuite, les Russes et les Américains ont envoyé des sondes sur Mars, l’Europe a aussi mis en place un programme spatial, et maintenant, la Chine envoie des hommes en orbite et des véhicules sur la Lune. La compétition n’a pas disparu, mais l’espace est désormais devenu un territoire à explorer. Où l’homme pourrait-il encore aller avec les moyens actuels ? Nous pouvons nous concentrer sur des objectifs dans le voisinage du Soleil. Les astéroïdes pourraient être des sites d’atterrissage intéressants, car ce n’est pas beaucoup plus dur que d’aller sur la Lune. Nous pourrions les étudier de près pour comprendre comment les dévier si jamais l’un d’entre eux fonce sur nous. Sinon, un voyage vers Mars, ça me fait rêver. À condition de pouvoir revenir !

PROPOS RECUEILLIS PAR M. D.

Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique. ©

Laurence Honnorat - Innovaxiom

CAHIER SPÉCIAL

EN SEPTEMBRE 2013, LA NASA A ANNONCÉ que la sonde Voya-ger  I, lancée trente-six  ans plus tôt, avait quitté le système solaire. Après avoir survolé Jupiter, Sa-turne et Neptune, l’exploratrice automatisée se trouve à présent à 19  milliards de kilomètres de son point de départ. Elle a e n v o y é une dernière image en 1990, celle d’un minus-cule point clair : la Terre, alors à 6  milliards de kilomètres de distance.

Voyager  I est le pre-mier vaisseau spatial à être allé aussi loin. Cette traversée repré-sente pourtant une in-fime partie de l’épopée qui attend Matthew McConaughey et Anne Hathaway dans Interstellar (photo ci-dessus), le film de Chris-topher Nolan, le réalisateur de la trilogie Dark Knight et Inception. Ces deux explorateurs, partis à la recherche d’un autre monde habi-table, quittent non seulement le système solaire, mais aussi la Voie lactée, notre galaxie. Pour franchir les énormes distances plus rapide-ment que Voyager  I, ils profitent d’un tunnel cosmique imaginé par

les physiciens spécialistes de la théorie de la relativité. Les voilà qui arrivent dans un monde de glace et d’eau. Peut-être une future Terre ?

Tous les auteurs, les lecteurs et les spectateurs de science-fiction sont fascinés par la possibilité de voyager dans l’espace, d’explorer d’autres planètes, d’y créer une nouvelle

civilisation et de rencon-trer des extraterrestres. Sont-ils de grands rêveurs ou de réels visionnaires  ? Quand Jules Verne écrit De la Terre à la Lune, l’homme commence à voler dans des dirigeables. Quand 2001, l’Odyssée de l’espace sort, en 1968, les astronautes améri-cains sont en partance vers

la Lune. Au regard des progrès tech-niques accomplis, la fiction d’autre-fois est parfois devenue réalité.

Mars, objectif préféréAu cours du XXe siècle, les secrets

de l’univers furent peu à peu déchif-frés. Cela fait cent ans à peine que nous savons qu’il existe d’autres galaxies que la nôtre. Les télescopes sont, pour les observations loin-taines, des instruments inégalés. L’exploration in situ a considéra-

blement enrichi ces connaissances. Toutes les planètes du système solaire et certains de leurs satellites ont été observés par des sondes spa-tiales. Même Pluton, aux confins du du système solaire, aura droit à sa mission, New Horizons, dont l’arri-vée est prévue en juillet 2015.

L’objectif préféré reste Mars, qui a reçu pas moins de 26 visites depuis les années 1960. Actuellement, les engins Curiosity et Opportunity arpentent sa surface pour procéder à des analyses géologiques. Deux nouvelles sondes se sont mises en orbite autour d’elle en septembre. Grâce à ces recherches, le climat passé et présent de notre voisine a pu être reconstitué.

Dans les semaines à venir, se déroulera une mission sur un objet fascinant  : une comète. La sonde Rosetta lancera le 12 novembre un atterrisseur à la surface de Churyu-mov-Gerasimenko, un corps glacé de 4 km de diamètre qui file dans l’espace à la vitesse de 135 000 km/h. Le module Philae va analyser la composition de l’un des plus an-ciens vestiges du système solaire, et sans aucun doute apporter d’autres éléments sur notre histoire.

MYRIAM DÉTRUY

ÉPOPÉE. Alors que sort sur les écrans le 5 novembre prochain le # lm Interstellar, l’homme a toujours soif de découvertes à travers l’espace, au cinéma comme dans la réalité...

La conquête de l’espacefascine toujours

« Le rêve de voyages lointains fait avancer »

Selon cet expert, les voyages interstellaires sont l’occasion de relier la fiction à la science.Qu’est-ce qui pousse l’homme à toujours vouloir aller plus loin ?L’aventure, bien sûr ! C’est tout le sel des romans de science-fiction, comme la série Fondation d’Isaac Asimov, ou encore ceux de Jack Vance, qui invente une multitude de mondes différents avec des structures sociales curieuses. Le rêve de voyages lointains a toujours fait avancer l’homme. En 1920, le père des fusées spatiales, Constantin Tsiolkovski, disait déjà : « La Terre est le berceau de l’humanité, mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau. »Depuis, l’homme a effectivement réussi à quitter la surface terrestre...Oui, mais principalement parce qu’au départ, l’espace était un territoire de conquête. Pendant la guerre froide, les Russes ont envoyé le premier satellite ainsi

que le premier homme en orbite, et les Américains ont été les premiers sur la Lune. Ensuite, les Russes et les Américains ont envoyé des sondes sur Mars, l’Europe a aussi mis en place un programme spatial, et maintenant, la Chine envoie des hommes en orbite et des véhicules sur la Lune. La compétition n’a pas disparu, mais l’espace est désormais devenu un territoire à explorer. Où l’homme pourrait-il encore aller avec les moyens actuels ? Nous pouvons nous concentrer sur des objectifs dans le voisinage du Soleil. Les astéroïdes pourraient être des sites d’atterrissage intéressants, car ce n’est pas beaucoup plus dur que d’aller sur la Lune. Nous pourrions les étudier de près pour comprendre comment les dévier si jamais l’un d’entre eux fonce sur nous. Sinon, un voyage vers Mars, ça me fait rêver. À condition de pouvoir revenir !

PROPOS RECUEILLIS PAR M. D.

Roland Lehoucq, astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique. ©

Laurence Honnorat - Innovaxiom

Le top 5 des planètes habitablesACCUEIL. On estime qu’il existe des milliards de planètes dans notre galaxie. Mais à part la nôtre, combien sont accueillantes ?

DES PETITS CORPS EN DEHORS DU SYSTÈME SOLAIRE, LES ASTRONOMES en découvrent désor-mais à la pelle. Fin octobre 2014, le compteur affiche 1 832 planètes, une moisson incroyable qui a pris de l’ampleur avec les observations du télescope spatial Kepler, et qui va encore s’enrichir avec la mission Gaia, partie en janvier 2014. Parmi cette multitude, seulement quelques candidats peuvent prétendre au statut de planète habitable. Vingt-et-un répondent aux critères fixés par les astronomes, non pas pour que l’homme puisse y habiter (ou dans un avenir lointain), mais parce que les conditions nécessaires à l’apparition de la vie y sont réunies. L’ingrédient indispensable, celui auquel nous devons notre apparition sur Terre, c’est l’eau sous sa forme liquide. En vapeur ou en glace, il ferait trop

chaud ou trop froid pour que la vie puisse éclore. Or la présence d’eau liquide correspond à des paramètres très précis, qui sont mesurés sur chaque planète nouvelle-ment découverte. La température de surface, la masse, la distance avec l’étoile autour de laquelle elle gravite, le type d’étoile dont il s’agit, toutes ces informations peuvent donner une idée de ce à quoi ressemblent ces nouveaux mondes. Jusqu’en avril dernier, toutes les planètes dites habitables étaient en fait des « super-Terres », c’est-à-dire des corps probablement rocheux, mais bien plus massifs que la Terre. La découverte de Kepler-186 f vient de changer la donne. Au fur et à mesure que les observations s’affinent, le suspense monte du côté des télescopes. Quand détectera-t-on pour la première fois des traces de vie ? M. D.

POUR ATTEINDRE LA PRO-CHAINE GALAXIE, mieux vaut ne pas être pressé. Même si l’on vole beaucoup plus vite que sur Terre, les distances dans l’Univers sont tellement gigantesques qu’il faut trouver la bonne solution pour les couvrir, tout en évitant les obstacles.

Ne surtout pass’approcher des trous noirs

Tout commence avec Einstein, qui, avec sa théorie de la relativité, décrit les phénomènes physiques de l’Univers de façon contre-intuitive : l’espace et le temps deviennent insé-parables, et peuvent être déformés par la présence d’objets comme une étoile ou une planète, un peu comme si l’on posait une boule de pétanque sur un drap tendu. La relativité pré-voit l’existence d’objets célestes tellement denses qu’ils créent des puits insondables dans l’espace-temps : les trous noirs. Voyager à l’intérieur de ces objets se révèle impossible, puisque tout corps qui s’en approche, y compris la lumière, est anéanti par leur immense force gravitationnelle.

Trouver le passage par un trou de ver

Du concept de trou noir découle une autre hypothèse, issue de la théorie de la relativité : il pourrait exister dans l’espace-temps des trous de ver, soit des sortes de tunnels reliant deux points, comme ceux que peut creuser un ver dans une pomme. Le physicien Kip Thorne, qui a conseillé Christopher Nolan pour Interstellar, a calculé que l’on pourrait voyager rapidement d’un point à un autre dans l’Univers grâce à ces passages, ce que font Matthew McConaughey et Anne Hathaway. Mais l’existence des trous de ver reste théorique, contrairement à celle des trous noirs, qui est quasiment certaine.

Faire le plein de carburantL’astrophysicien Roland

Lehoucq a calculé que pendant les 163 secondes que durait le décollage d’une fusée Saturn V – celle utilisée pour envoyer des astronautes sur la Lune – 1 % de la puissance mondiale disponible à l’époque était utilisé, soit l’équivalent de 193 réacteurs nucléaires. Ce qui veut dire que pour aller ne serait-ce que vers l’étoile la plus proche avec un vaisseau de taille modeste, qui voyagerait bien plus vite, à 10 % de la vitesse de la lumière, il faudrait plusieurs fois ce que l’humanité utilise actuellement. Et l’odyssée durerait tout de même cinquante ans.

Un trajet qui peut durer, durer…Les distances spatiales sont

énormes. Le Soleil est à un peu moins de 150 millions de kilomètres de la Terre. Les autres étoiles les plus proches du système solaire, Alpha et Proxima du Centaure, sont à environ

EXPLORATION. Impossible de quitter la Terre sans un bagage physique et technique.Dix conseils dignes d’un routard intergalactique que les héros d’Interstellar ont dû suivre.

4,3 années-lumière, c’est-à-dire plus de 40 000 milliards de kilomètres. Mesurer ces distances phénoménales est un défi qu’est en train de relever le satellite Gaia. Depuis juillet, il carto-graphie l’Univers, et devrait donner, à la fin de sa mission, la position de plus d’un milliard d’objets célestes.

Un voyage à fond les manettesLes sondes les plus rapides

jamais construites allaient à la vitesse de 253 000 km/h, soit une infime fraction de la vitesse de la lumière, qui circule dans le vide à près de 300 000 km/s ! La lumière met ainsi 8 minutes et 22 secondes pour aller de la surface du Soleil à la Terre. Notre planète, elle aussi, est en mouvement : elle fait approximative-ment du 30 000 km/s sur son orbite autour du Soleil.

Choisir le bon vaisseau spatialEn juin dernier, la Nasa a testé

un nouveau prototype en forme de soucoupe volante qui serait capable de transporter du matériel et des hommes vers Mars. Mais des amé-liorations restent encore à faire du côté du parachute géant destiné à amorcer l’amarsissage. Pour un voyage interstellaire, il faudrait un vaisseau de très grande taille – des projets évoquent une longueur de 200 mètres – notamment pour stocker le carburant nécessaire à la grande traversée.

L’espace n’est pasun long vide tranquille

Entre les étoiles, ce n’est pas le vide absolu. Il flotte partout de minus-cules poussières qui peuvent causer des dégâts en frappant de plein fouet un vaisseau lancé à toute vitesse. À l’intérieur de ce vaisseau, les voya-geurs doivent aussi résister aux effets de l’apesanteur sur le corps humain : les fluides corporels circulent vers le haut du corps, provoquant une

sensation d’œdème permanent, les os et les muscles s’affaiblissent, les sens de l’équilibre et de l’orientation sont perturbés… Il faut une discipline rigoureuse pour rester en forme !

Voyageur, téléphone, maison : une équation pas si simple !

Pour notre civilisation devenue accro aux smartphones, le voyage interstellaire, c’est l’horreur. Les ondes radio ne vont pas plus vite

que la lumière. Si vous êtes sur Alpha du Centaure, l’étoile la plus proche, votre message arrivera quatre ans après avoir été envoyé. Avec un peu de chance, vous recevrez une réponse au bout de huit longues années. Et n’espérez pas un long message, une partie des ondes se sera égarée dans l’espace restituant, au mieux, un fragment du message, au pire un signal électromagnétique inexploitable

Sur les autres mondes, la vie ?Que se passerait-il si nos voyageurs

découvraient une forme de vie sur une autre planète ? À cette question, une foule de réponses est possible, selon qu’ils découvrent des bactéries ou une autre civilisation. À ce jour, aucun signe de vie n’est venu de l’espace, pas même sur les antennes de Seti (Search for Extraterrestrial Intelligence), qui traque les lointaines émissions radio depuis plus d’un demi-siècle.

10 choses à savoir avant de partir dans l’espace

La question du retourS’il est possible de repasser par

le trou de ver emprunté à l’aller, une longue réhabilitation sera nécessaire pour que les voyageurs se réadaptent à la gravité terrestre. Ils risquent aussi d’avoir un choc, car la plupart de leurs proches auront vieilli plus rapide-ment qu’eux. C’est un autre effet de la relativité : au fur et à mesure que le vaisseau accélère, le temps à son bord ralentit. M. D.

Premier lancement en 1981 de la navette spatiale américaine Columbia. Après 30 ans d’exploitation, le programme a été arrêté sur un constat d’échec.

Une représentation réalisée par la Nasa de Cygnus X-1, premier « trou noir » identifié en tant que tel.

Le fameux télescope spatial Hubble permet une observation de l’univers libérée des contraintes optiques de l’atmosphère.

Dans Interstellar, le nouveau film de Christopher Nolan, Matthew McConaughey et Anne Hathaway tentent un voyage périlleux pour trouver une nouvelle planète d’accueil pour l’humanité.

KEPLER-186 F La découverte de Kepler-186 f, en avril dernier, a fait le tour du monde aussi vite que la station spatiale internationale (ISS). Les astronomes l’ont qualifiée de « cousine » de la Terre, car elle possède à peu près la même masse, et qu’elle se situe dans la zone dite « habitable » de son étoile, à savoir au bon endroit pour qu’il y ait de l’eau liquide à sa surface. Mais cette étoile, une naine rouge située à 490 années-lumière de nous, est deux fois plus petite, deux fois moins massive et dix fois moins lumineuse que notre Soleil. Ce qui change considérablement la donne.

KEPLER 22 B Astre semblable au Soleil, Kepler 22 se trouve très loin de nous, à 600 années-lumière. La deuxième planète qui gravite autour, Kepler 22 b, laisse songeur : elle tourne en 290 jours autour de son étoile, en est presque aussi éloignée que la Terre du Soleil, sa température de surface, si elle possède une atmosphère, est estimée à 22 °C. D’après les mesures de densité, elle pourrait aussi être faite de roche. Cette autre cousine est cependant 2,4 fois plus grande que la Terre. L’enquête se poursuit...

MARS Et notre voisine rouge, serait-elle habitable, elle aussi ? Depuis plusieurs décennies, les missions spatiales ont traqué la présence d’eau à sa surface, sous toutes ses formes. D’après les résultats, l’eau aurait coulé en abondance il y a 4,5 milliards d’années, et l’atmosphère était alors beaucoup plus épaisse qu’aujourd’hui. Mais ce climat favorable à l’apparition de la vie n’aurait pas duré. L’atmosphère a diminué, et l’eau martienne a disparu. Aujourd’hui, il fait en moyenne -50 °C sur Mars. Voyageurs éventuels, n’oubliez pas votre petite laine…

GLIESE 667 CC En orbite autour de l’étoile Gliese 667, à 23 années-lumière de la Terre, Gliese 667 Cc fait quatre fois la masse de la nôtre. Comme Kepler 186 f, elle tourne autour

d’une étoile plus petite et moins lumineuse que le Soleil, mais peut-être à la bonne distance pour que les températures laissent à l’eau la possibilité d’être sous forme liquide. Reste à

savoir si sa surface est bel et bien rocheuse.

GLIESE 581 G Cette planète, potentiellement située à 20 années-lumière, a fait couler beaucoup d’encre. Dès 2010, elle figurait parmi

les meilleures candidates pour être qualifiée d’habitable, même s’il faisait, au mieux, -12 °C à sa surface. Mais un doute, de taille,

subsistait. Existait-elle vraiment ? Les télescopes peuvent parfois être aveuglés par la puissante lumière de l’étoile qui rend difficilement

visibles les corps en orbite autour d’elle. Finalement, en juillet, le verdict est tombé : Gliese 581 g n’était qu’un mirage…

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« Un lever de soleil 16 fois par jour »n « Il faut à peu près six heures pour

rejoindre la station spatiale internationale. Psychologiquement, c’est différent de si on partait sur une trajectoire martienne, puisqu’on a la possibilité de revenir rapidement sur Terre. Ma mission, particulièrement intense, consistait à arrimer le module scientifique Columbus à la station. Il est utilisé pour faire de la recherche en apesanteur dans les domaines dela biologie, la physique des fluides et les sciences de la vie. Six astronautes vivent à bord. Nos journées sont très rythmées : lever à 6 heures et coucher à 21 h 30, heure universelle. Il n’y a pas d’alternance jour-nuit comme sur

Léopold Eyharts est le dernier Français à avoir séjourné à bord de la station spatiale internationale (ISS) en 2008.

Terre, car l’ISS met 90 minutes pour faire le tour du globe, ce qui signifie que nous avons la possibilité de voir un lever de soleil 16 fois par jour. Mais les hublots sont peu nombreux, et principalement orientés vers la Terre – quand nous prenons le temps de jeter un œil en bas, c’est un spectacle fantastique, à 400 kilomètres d’altitude. On passe d’un hémisphère à l’autre, et donc, en deux minutes, des plages australiennes en plein été aux grandes étendues glacées du Canada. Nous vivons la plupart du temps sous un éclairage artificiel. Sortir prendre l’air manque un peu. De même que la sensation de repos

lorsqu’on se couche. En apesanteur, on n’a pas de moment de relaxation musculaire. Il faut s’y habituer pour dormir. Nous disposons chacun de cabines individuelles, où l’on entend en permanence le bruit des ventilateurs, comme si on était dans un bus. Mais comme nous nous dépensons moins physiquement, nous avons besoin de moins de sommeil que sur Terre. Il y a quand même 1 h 30 de sport obligatoire par jour pour revenir dans de bonnes conditions. La nourriture est bonne à bord de la station, parfois préparée par de grands chefs. Tout est rigoureusement contrôlé sur Terre par des spécialistes pour ne pas emporter

de bactéries. Le moment du retour est quelque chose d’extraordinaire. On vient de vivre une expérience physique et mentale unique. Les premières heures sur Terre sont difficiles, il faut que le système vasculaire se réadapte. On a aussi des petits problèmes d’équilibre qui disparaissent assez vite. Il faut ensuite faire la réhabilitation pour restaurer les capacités musculaires et la structure osseuse. Mais si la mission a réussi, on partage ce sentiment avec tous ceux qui ont participé, c’est très fort. Qui sait, avec un peu de chance, la nature nous laissera le temps d’aller plus loin ! »

PROPOS RECUEILLIS PAR M. D.  

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Octobre 2014 Octobre 2014

D Octobre 2014CAHIER SPÉCIALCAHIER SPÉCIALD CAHIER SPÉCIAL

Supplément réalisé pour Le Parisien et Aujourd’hui en France par le service des suppléments. ■ Éditeur : Christine Goguet ■ Rédaction en chef des suppléments : Jean-Louis Picot ■ Fabrication : Françoise Malou ■ Photo de une : © 2013 Warner Bros. Entertainment, Inc. and Paramount Pictures Corporation. All Rights Reserved. ■ Photos pages intérieures : DR sauf mentions obligatoires.

«  JE SAIS QUE LES HUMAINS

COLONISERONT le système solaire et qu’un jour, ils iront encore plus loin  », a déclaré en 2005 Michael Griffin, ancien directeur de la Nasa. L’agence spatiale possède d’ailleurs un centre de recherche consacré aux possibilités d’exploration et de colonisation humaine de l’espace, le Ames Research Center, installé dans la Silicon Valley.

Là-bas, des projets de grandes co-lonies humaines placées en orbite autour de la Terre ont déjà fait rêver les amateurs de science-fiction. Ce sont pour la plupart des cylindres tournant autour d’un pivot central, afin de créer une gravité artificielle pour que les corps ne subissent pas les effets secondaires de l’apesan-teur. À l’intérieur, une ville serait créée avec des espaces verts, un lac, et des zones réservées à l’agricul-ture. L’énergie nécessaire au fonc-

tionnement de cette colonie serait fournie par des panneaux solaires.

Revenons sur Terre... Aujourd’hui, la seule colonie humaine établie dans l’espace est la station spatiale internationale (ISS), où peuvent vivre six  astronautes superentraî-nés et ravitaillés ré-gulièrement par une navette. Par ailleurs, envoyer un humain en orbite coûte envi-ron 20 millions d’eu-ros, et le matériel 15 000 € par kilo en moyenne. Autant dire que le rêve n’est pas encore accessible...

En dehors des agences spatiales, des compagnies privées menées par des hommes d’affaires fortunés se lancent dans l’aventure du vol su-borbital. Il s’agit d’envoyer un avion spécial à 100 km d’altitude – la fron-tière avec l’espace  – et de redes-cendre immédiatement sur Terre.

Il n’irait pas assez vite pour at-teindre une vitesse qui le mettrait en orbite, mais offrirait à ses passa-gers quatre minutes d’apesanteur pendant un vol d’une heure. L’ex-périence possède évidemment un coût. Virgin Galactic, la compagnie

de Richard Branson fondée il y a dix ans, demande 196 000 € à ses futurs voyageurs. 700  personnes ont déjà acheté leur bil-

let. Parmi elles : Brad Pitt, Angelina Jolie, Leonardo DiCaprio, Justin Bieber, Stephen Hawking... La date du premier vol a été maintes fois repoussée, mais aucun des clients n’a voulu se faire rembourser son ticket. Airbus souhaite proposer une offre similaire dès 2024. Pour un vol plus modeste, à 60 km d’altitude, la société Xcor propose, elle, une belle promotion : 75 000 € par personne.

Les agences spatiales regardent d’un œil intéressé les manœuvres qui se déroulent dans le désert de Mojave (Californie), où sont construits ces avions-fusées américains. Leur mise en service pourrait considéra-blement réduire le coût de transport des astronautes et soulager ainsi le budget des agences.

Taxis spatiauxLes États-Unis ont abandonné

en 2011 leur navette spatiale et utilisent désormais les vénérables fusées russes pour envoyer leurs astronautes vers l’ISS. Les sociétés américaines Boeing et SpaceX ont proposé à la Nasa de développer elles-mêmes des taxis spatiaux, avec des courses estimées à plu-sieurs dizaines de millions d’euros. Un des sièges serait réservé aux « touristes » qui pourraient séjour-ner quelques jours à bord de la station, comme l’ont déjà fait sept multimillionnaires depuis 2001. Du côté de la Lune, les projets sont plus difficiles à mettre en œuvre. Il y fait 120 °C le jour et -150 °C dès que le soleil se couche. Les hommes qui ont arpenté sa surface entre 1969 et 1972 peuvent témoigner que ces terres sont parfaitement inhospita-lières pour une colonie.

Reste Mars, à 56  millions de ki-lomètres (au plus près) de nous. Explorée par de nombreuses mis-sions, mais jamais par l’homme, elle fait rêver les agences spatiales, les sociétés privées et les fans de l’écrivain américain de science-fic-tion Ray Bradbury, connu pour ses Chroniques martiennes. L’endroit le plus accueillant pour s’y instal-ler ressemblerait à la Sibérie en plein hiver. Pourtant, des projets solides sont déjà en cours. M. D.

Colonisera-t-on la galaxie ?PROJECTION. En raison de difficultés budgétaires, les agences sont contraintes de ralentir les projets de colonisation spatiale. Mais des sociétés cherchent le moyen de sortir de l’impasse.

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PAR LE RÉALISATEUR DE LA TRILOGIE DARK KNIGHT ET INCEPTION

LE PROCHAIN PAS DE L’HUMANITÉ SERA LE PLUS GRAND.

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Les projets martiens

nSi les agences spatiales restent plutôt frileuses quant à l’envoi d’une mission habitée vers la planète rouge, ce n’est pas le cas de sociétés privées. Deux d’entre elles ont imaginé des projets d’envoi d’équipages pour la prochaine décennie. Avec Mars One, le Néerlandais Bas Lansdorp, appuyé par le prix Nobel de physique Gerard ’t Hoof, propose un voyage sans retour afin de « construire un nouveau foyer pour l’humanité sur une autre planète » à partir de 2024. Les six premiers « Martiens » auront pour objectif d’y établir une colonie et de survivre plus longtemps que les 68 jours prévus par une étude récente du MIT, afin de pouvoir accueillir l’équipage suivant qui agrandira la colonie. Malgré les risques d’une telle aventure, le projet Mars One a reçu 200 000 candidatures, et gardé 705 d’entre elles. Pour rassembler les milliards de dollars nécessaires à un tel projet, Bas Lansdorp compte s’appuyer sur le succès d’une émission de téléréalité sur Mars One. Le premier touriste spatial, Dennis Tito, a lui aussi présenté un projet, baptisé Inspiration Mars. Il consiste à envoyer, en 2018, une capsule avec deux astronautes à bord qui survoleront la planète. Comme ils n’atterriront pas, les deux voyageurs, installés dans 17 m2 et soumis à de fortes radiations cosmiques, auront la possibilité de revenir sur Terre... 501 jours plus tard. Hormis les écueils techniques, le confinement est aussi une question importante dans les projets de voyage vers Mars. Dans l’objectif d’une mission habitée, la résistance physiologique et psychologique d’un équipage composé de six hommes de différentes nationalités a été testée du côté de Moscou (Russie). Après être resté isolé durant 520 jours dans des cylindres simulant un habitacle spatial, tout ce petit monde est sorti en souriant, sans jamais en être venu aux mains ! M. D.

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La compagnie Virgin Galactic de Richard Branson (à droite) est pionnière en matière de tourisme spatial. 700 personnes sont déjà inscrites sur la liste des passagers pour les premiers vols.

Le rover Curiosity explore Mars depuis plus de deux ans.

L’ISS, seule colonie humaine établie

dans l’espace

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