semaine semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 un lors de son point...

16
1 CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL REVUE DE PRESSE Semaine Semaine Semaine Semaine 42 42 42 42 du du du du 13 13 13 13 au au au au 18 18 18 18 – – 10 10 10 10 - - - 201 201 201 2014 4 4 PATRONAT Et maintenant, le Medef veut la peau du compte pénibilité le 14 octobre Libération/AFP Persévérant dans la complainte, Pierre Gattaz ne veut pas de ce dispositif censé compenser l'exposition à des travaux pénibles, et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier. Quelques semaines après avoir présenté un plan draconien devant permettre de créer «un million d’emplois», le Medef enfonce le clou. Recul de l’âge légal de départ à la retraite, renégociation de la convention d’assurance-chômage, réforme de la protection sociale pour que celle-ci devienne «un atout et non un handicap» : telles sont les revendications formulées ce mardi matin par Pierre Gattaz, à l’occasion de sa conférence de presse mensuelle. Et, cerise sur le gâteau: l’abrogation pure et simple du «compte pénibilité», qui doit entrer partiellement en vigueur le 1er janvier 2015 Dans un communiqué, le Medef juge ainsi ce dispositif «contradictoire avec les mesures de prévention de la pénibilité qui se développent concrètement sur le terrain». L’organisation patronale fustige un «dispositif kafkaïen, unique en Europe», «une absurdité économique dans une situation déjà largement dégradée». «En s’entêtant, le gouvernement fait le choix d’affaiblir les entreprises et de renforcer le chômage», insiste le Medef. Conçu lors de la dernière réforme des retraites, ce compte a vu son décret d’application publié le 10 octobre dernier. Il définit dix critères de pénibilité et permet aux salariés de convertir leur durée d’exposition à ceux-ci en points. Ces points sont ensuite convertibles en mesures de compensation : formation pour changer d’activité, temps partiel rémunéré à temps plein, rachat de trimestres pour partir plus tôt en retraite. Ce sont les chefs d’entreprise qui doivent évaluer l’exposition de leurs salariés à ces facteurs et financer le système par des cotisations. En vitesse de croisière, celui-ci devrait coûter 2 milliards d’euros par an et concerner près de 25% des salariés. Salué comme une avancée majeure par la CFDT, le compte pénibilité avait contribué à ce que la centrale soutienne la réforme des retraites. Les chefs d’entreprise, eux, avaient rapidement exprimé leurs réticences. Et obtenu, l’été dernier, certains aménagements. Ainsi, seuls quatre critères sur dix doivent être pris en compte à partir de janvier 2015 (travail de nuit, travail répétitif, travail en milieu pressurisé, horaires alternant). Les six autres n’entreront en jeu qu’en janvier 2016 (postures pénibles, port de charges, agents chimiques, vibrations, températures extrêmes, bruit). «Aussi graves que les 35 heures» Le patronat avait été furieux de découvrir que ces six critères figuraient tout de même dans le décret publié début octobre, alors qu’il avait espéré en renégocier les modalités d’ici-là. Ses critiques sur la complexité et le coût du dispositif n’en avaient que redoublé, jusqu’à la demande d’abrogation avancée mardi par Pierre Gattaz. «Les décrets pénibilité sont aussi graves que les 35 heures dans les entreprises», avait réagi l’un des dirigeants du Medef, Thibault Lanxade, à la publication du décret. Cette nouvelle complainte sera-t-elle entendue par le gouvernement ? Les penchants pro entreprises de Manuell Valls et du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, ne sont plus à démontrer - ni la capacité du gouvernement à revenir sur ses décisions. En l’espèce, cependant, un tel recul semble assez difficile. Le compte pénibilité avait été brandi comme un marqueur de gauche à l’époque de la réforme des retraites, le genre de drapeau dont le gouvernement a plus besoin que jamais.

Upload: others

Post on 16-Jun-2020

2 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

1

CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL

REVUE DE PRESSE

SemaineSemaineSemaineSemaine 42 42 42 42 dudududu 13 13 13 13 auauauau 18 18 18 18 –––– 10 10 10 10 ---- 2012012012014444

PATRONAT

Et maintenant, le Medef veut la peau du compte péni bilité le 14 octobre Libération/AFP

Persévérant dans la complainte, Pierre Gattaz ne veut pas de ce dispositif censé compenser l'exposition à des travaux pénibles, et qui doit entrer en vigueur le 1er janvier.

Quelques semaines après avoir présenté un plan draconien devant permettre de créer «un million d’emplois», le Medef enfonce le clou. Recul de l’âge légal de départ à la retraite, renégociation de la convention d’assurance-chômage, réforme de la protection sociale pour que celle-ci devienne «un atout et non un handicap» : telles sont les revendications formulées ce mardi matin par Pierre Gattaz, à l’occasion de sa conférence de presse mensuelle. Et, cerise sur le gâteau: l’abrogation pure et simple du «compte pénibilité», qui doit entrer partiellement en vigueur le 1er janvier 2015

Dans un communiqué, le Medef juge ainsi ce dispositif «contradictoire avec les mesures de prévention de la pénibilité qui se développent concrètement sur le terrain». L’organisation patronale fustige un «dispositif kafkaïen, unique en Europe», «une absurdité économique dans une situation déjà largement dégradée». «En s’entêtant, le gouvernement fait le choix d’affaiblir les entreprises et de renforcer le chômage», insiste le Medef.

Conçu lors de la dernière réforme des retraites, ce compte a vu son décret d’application publié le 10 octobre dernier. Il définit dix critères de pénibilité et permet aux salariés de convertir leur durée d’exposition à ceux-ci en points. Ces points sont ensuite convertibles en mesures de compensation : formation pour changer d’activité, temps partiel rémunéré à temps plein, rachat de trimestres pour partir plus tôt en retraite. Ce sont les chefs d’entreprise qui doivent évaluer l’exposition de leurs salariés à ces facteurs et financer le système par des cotisations. En vitesse de croisière, celui-ci devrait coûter 2 milliards d’euros par an et concerner près de 25% des salariés.

Salué comme une avancée majeure par la CFDT, le compte pénibilité avait contribué à ce que la centrale soutienne la réforme des retraites. Les chefs d’entreprise, eux, avaient rapidement exprimé leurs réticences. Et obtenu, l’été dernier, certains aménagements. Ainsi, seuls quatre critères sur dix doivent être pris en compte à partir de janvier 2015 (travail de nuit, travail répétitif, travail en milieu pressurisé, horaires alternant). Les six autres n’entreront en jeu qu’en janvier 2016 (postures pénibles, port de charges, agents chimiques, vibrations, températures extrêmes, bruit).

«Aussi graves que les 35 heures»

Le patronat avait été furieux de découvrir que ces six critères figuraient tout de même dans le décret publié début octobre, alors qu’il avait espéré en renégocier les modalités d’ici-là. Ses critiques sur la complexité et le coût du dispositif n’en avaient que redoublé, jusqu’à la demande d’abrogation avancée mardi par Pierre Gattaz. «Les décrets pénibilité sont aussi graves que les 35 heures dans les entreprises», avait réagi l’un des dirigeants du Medef, Thibault Lanxade, à la publication du décret.

Cette nouvelle complainte sera-t-elle entendue par le gouvernement ? Les penchants pro entreprises de Manuell Valls et du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, ne sont plus à démontrer − ni la capacité du gouvernement à revenir sur ses décisions. En l’espèce, cependant, un tel recul semble assez difficile. Le compte pénibilité avait été brandi comme un marqueur de gauche à l’époque de la réforme des retraites, le genre de drapeau dont le gouvernement a plus besoin que jamais.

Page 2: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

2

Medef : Pierre Gattaz juge le gouvernement en "flag rant délit d’incohérence" le 15 octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président d u Medef a demandé au gouvernement d’accélérer les réformes nécessaires. Pour lui, les décrets sur la pénibilité vont dans le mauvais sens et pourraient pousser certaines branches à un "renonce ment sur le pacte".

Pierre Gattaz est-il en train de devenir le Monsieur plus de la négociation sociale. Ceux qui imaginaient qu’un pacte et une déclaration d’amour du premier Ministre au campus estival de l'organisation patronale suffiraient se sont trompés. Après les déclarations, le Medef veut maintenant "des preuves d’amour" du gouvernement. Cela passe par l’abrogation des décrets pénibilité et des articles 19 et 20 de la loi Hamon (information des salariés en cas de cession). Lors de son point de presse mensuel, mardi 14 octobre, le patron des patrons a aussi demandé une réouverture de la négociation sur les retraites, avec une modification de l’âge légal de départ. Idem pour l’assurance-chômage dont les velléités gouvernementales de réforme ont animé le week-end politique.

"Chiche" dit en substance Pierre Gattaz, qui a rappelé que l’accord signé prévoyait une rencontre tous les six mois avec les partenaires sociaux et la mise en place d’un groupe de travail dit "groupe paritaire" pour préparer la prochaine convention. Il a estimé que l’accord signé l'an dernier était "imparfait, comme on l’a dit alors." Sa satisfaction est d’avoir réussi par les mesures prises de baisser le déficit prévu de 800 millions. Ce qui n’est pas suffisant, estime-t-il, mais mieux que rien.

L’attribution du prix Nobel à Jean Tirole réjouit Pierre Gattaz, qui partage la conviction qu’un contrat unique de travail serait une bonne chose pour les entreprises et les salariés. En revanche, il ne s’est pas exprimé sur l’autre volet des propositions de Jean Tirole : le financement de l’assurance-chômage par une taxe sur les entreprises qui licencient. FLAGRANT DELIT D’INCOHERENCE DU GOUVERNEMENT

Pour appuyer ces demandes, Pierre Gataz a récité ses mantras. A savoir que ce sont les entreprises qui créent l’emploi. Pour cela, elles doivent investir. L’investissement a besoin de confiance et d’une restauration des marges. De ces deux impératifs découlent l’ensemble des demandes. Réduire la pression fiscale et donc les dépenses publiques pour restaurer la compétitivité d’une part. Abandonner tout ce qui crée de la confusion pour restaurer la confiance nécessaire à l’investissement. D’où les attaques à boulet rouge sur les décrets pénibilités qui reprennent les 10 facteurs de pénibilité et mettent en place des seuils. Pour le Medef, l’intégration de ces éléments n’était pas prévu jusqu’ici et constitue un paradoxe alors que le gouvernement mène parallèlement une mission de simplification. Pierre Gattaz a évoqué "un flagrant délit d’incohérence" de la part des autorités, ajoutant qu’"il faut revoir la loi sur les retraites".

Pour bien montrer que tout se tient, le président du Medef a prévenu : "Les décrets pénibilité posent des problèmes à certaines filières et pourraient induire un renoncement sur le pacte. De notre côté, on continue notre travail pour motiver les branches, de jouer le jeu. Mais si d’autres flagrants délits d’incohérence ont lieu, on va avoir des problèmes de motivations dans les semaines qui viennent." Voilà le gouvernement prévenu. Les mots d’amour au Medef qui ont irrité l’aile gauche de la majorité ne suffisent pas à l’organisation patronale, qui attend des actes.

GOUVERNEMENT

Mieux encadrer les chômeurs pour plus de croissance : vrai ou faux ? le 13-10-2014 AFP

Alors qu'un match anti et pro-révision des allocations-chômage se livre au sein du gouvernement, l'"Obs" décrypte l'impact d'une éventuelle réforme sur la croissance.

C'est comme une partie de ping-pong au sein de la majorité. Il suffit que Manuel Valls ouvre le débat sur la réforme de l'assurance chômage, le 8 octobre, pour que le Président ne le referme aussitôt... Avant que le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ne réaffirme haut et fort, le 12 octobre dans le "JDD", que ce sujet ne "doit pas être tabou". En réponse, le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a lancé, lundi 13 octobre, sur France Info :

Ce ne sont pas les mesures visant à encadrer les ch ômeurs qui créent la croissance."

Le match en est là : selon le premier secrétaire du PS, l'encadrement des chômeurs ne permettrait pas de dégager plus de croissance. Décryptage

Page 3: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

3

Faux, il existe des pistes pour réformer l'assuran ce-chômage

Il y a eu une réforme, elle est insuffisante", selo n Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Economie rappelle que le déficit de l'assurance-chômage est de 4 milliards d'euros.

Interrogé par le "Nouvel Observateur", l'économiste Bruno Coquet, expert associé à l'Institut de l'entreprise, concède que, concernant la réforme, "il y a toujours matière à discuter":

Certains points n'ont pas été revus, comme le taux de remplacement."

Il s'agit du rapport entre l'allocation versée et le salaire précédemment perçu. Le taux de remplacement s'élève à environ 65% du dernier salaire en France. Beaucoup sont en faveur d'une dégressivité de ce taux, censé ainsi inciter le chômeur à un retour plus rapide sur le marché du travail... et entraînerait donc une reprise de la croissance. CQFD.

Interrogé par "Les Echos", l'entrepreneur et fondateur du mouvement politique "Nous citoyens" Denis Payre, a abondé en ce sens :

Il y a une question de responsabilisation des chôme urs dont on devrait s'occuper, avec la mise en place d'une dégressivité conditionnelle."

Denis Payre propose qu'au delà de deux propositions jugées "raisonnables" (proximité du domicile, adéquation avec les compétences, salaire proche de celui précédemment perçu), il y ait une première forme de dégressivité.

Pour les réformistes, le système actuel d'allocations chômage inciterait les chômeurs à ne pas rechercher activement un emploi. Jean-Marie Le Guen, ministre des Relations avec le Parlement et proche de Manuel Valls, a d'ailleurs déclaré, mardi 7 octobre :

Des chômeurs peuvent se dire 'Je peux attendre six mois, un an, avant de rechercher un emploi'."

# Vrai : toucher à l'assurance-chômage est risqué

Cependant, l'Organisme français de la conjoncture économique (OFCE) insiste sur le fait qu'une grande part de ce déficit n'est pas structurel (c'est-à-dire que les indemnités-chômage ne seraient pas trop élevées, ni les chômeurs trop peu encadrés) mais conjoncturel. Interrogé par le "Nouvel Observateur", Bruno Ducoudré, économiste à l'OFCE, explique :

La réforme structuelle, à savoir la diminution de l 'indemnité chômage, n'est pas la solution pour nous : elle risque d'amputer le revenu des ménages, et d onc de ralentir la croissance."

Selon l'économiste, en période de chômage élevé, comme c'est le cas aujourd'hui en France (presque 10%), "toute contraction des dépenses publiques sur l'activité aggrave la situation et tue la croissance". Bruno Ducoudré incite donc à la prudence.

Même analyse pour l'économiste de l'Institut de l'entreprise Bruno Coquet qui estime aussi que le chômage est conjoncturel. Il juge d'ailleurs les cotisations relativement élevées : dans une situation conjoncturelle d'équilibre, l'UNEDIC serait, selon-lui , en excédent.

L'assurance chômage n'est pas trop généreuse : il n 'y a aucun doute là-dessus", affirme-t-il.

Un faux débat ?

Bruno Ducoudré rappelle que la dernière rencontre entre les partenaires sociaux date d'il y a 6 mois, et qu'ils ont signé un accord pour 2 ans. Pourquoi ce sujet est-il alors soudainement remis sur la table, sachant qu'il ne sera pas réformé avant 2016 ? Pour l'économiste à l'OFCE, la réponse est évidente :

Emmanuel Macron est embêté du budget qu'il va devoir présenter à B ruxelles. Il cherche à envoyer un message aux partenaires européens, qui estiment que peu d'efforts ont été faits pour diminuer le déficit structurel de la France."

Face aux reproches des pays de l'UE, l'économiste prévient : l'Etat français se situe dans la moyenne basse des pays de l'OCDE, hors dépenses des administrations de sécurité sociale.

.

C'est un mythe que nous sommes un pays qui dépense beaucoup pour faire fonctionner l'Etat."

Page 4: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

4

Si le chômage est élevé et dure longtemps, il faut protéger les gens... et pendant longtemps."

A quand la fin du débat, donc ?

A 2016. Pas avant", conclut l'expert à l'Institut d e l'entreprise.

Une loi fourre-tout pour doper la croissance 15.10.2014 AFP ET LE 16/10 les échos

Travail du dimanche, transports, pharmacies... les projets de Macron Transport par autocar, professions réglementées, travail le dimanche, justice prud’homale, épargne salariale... avec son projet de loi pour «l’égalité des chances économiques» Emmanuel Macron compte déverrouiller l’activité.

Alors que Paris remet à Bruxelles son projet de budget 2015, avec un déficit public prévu de 4,3% bien loin de l'objectif de 3% du Pacte de stabilité européen, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, a présenté ce mercredi en Conseil des ministres les grandes lignes de son projet de loi pour l'activité.

Page 5: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

5

Une manière, pour le gouvernement, de montrer à nos partenaires européens, et notamment allemands, que la France est prête à s'engager sur des réformes de structures pour relancer la croissance. Il s'agit pour Paris d'éviter de voir son projet de budget retoqué avec un avis négatif et d'échapper à des sanctions financières lourdes par la Commission européenne. Du coup, Emmanuel Macron a précipité son calendrier. Une partie des mesures prévues ont été dévoilées à la presse en début d'après-midi, dont celles sur l'épineux sujet des professions réglementées et sur l'explosif dossier du travail du dimanche. D'autres mesures ont été mises sur la table : la rénovation de le justice prud'homale, l'épargne salariale, le développement des lignes d'autocar, ou encore l'ouverture du capital de certaines entreprises publiques. «La zone euro est dans une situation difficile. La France l'est encore plus. Elle a besoin d'être rénovée. C'est bon pour l'économie et l'innovation. Il ne doit pas y avoir de sujets tabous et tout doit être fait en transparence pour restaurer la confiance», a lancé l'ancien banquier qui tient désormais les rênes de Bercy. Et d'ajouter : «La France souffre de trois maladies : la défiance, la complexité, les corporatismes. Contre la défiance, il faut changer les mentalités. Contre la complexité, il faut simplifier. Et contre les corporatismes, il faut retrouver le sens de l'intérêt général : la France n'a besoin de rien d'autre pour guérir que de l'union de toutes les femmes et de tous les hommes de bonne volonté». L'idée d'un texte pour relancer la croissance avait été amorcée en juillet par Arnaud Montebourg, le précédent ministre de l'Economie, qui voulait «restituer aux Français l'équivalent de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat.» Si ce chiffre a été remis en cause par la suite par Emmanuel Macron, ce dernier devrait tout de même reprendre à son compte les grands axes des idées avancées par son prédécesseur.

Emmanuel Macron a esquissé le 15 octobre 2014 les grandes lignes du projet de loi croissance, rebaptisé «loi pour l’égalité des chances économiques». Un texte qui doit, selon le ministre de l’Economie, combattre les «trois maladies» françaises que sont, à ses yeux, la défiance, la complexité et le corporatisme et du coup permettre de lever les «blocages» de l’économie, doper son potentiel de croissance.. Plusieurs secteurs sont concernés par les dispositions envisagées, qui vont de la libéralisation du transport en autocar à l’assouplissement de la réglementation du travail le dimanche en passant par la simplification des conditions d’installation des professions juridiques et médicales. Le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres mi-décembre et examiné au Parlement à partir de janvier, pour un vote avant le printemps.

Travail du dimanche : jusqu'à 12 ouvertures par an pour les magasins Depuis des années, ce dossier est une épine pour les gouvernements successifs. Emmanuel Macron sera-t-il l'homme qui va, enfin, le boucler ? Ce dernier envisage de permettre aux maires d'autoriser jusqu'à 12 ouvertures par an pour les magasins le dimanche. «Il faut développer le travail du dimanche et permettre au territoire de respirer. Ne nous voilons pas la face. Nous vivons dans le monde de l'Internet. Sur Amazone par exemple, un quart du chiffre d'affaires est fait le dimanche. La concurrence ne concerne pas seulement les petits commerces de centre-ville. Et contrairement aux idées reçues, les Français travaillent déjà le dimanche puisqu'il sont 30% dans ce cas», explique le ministre, qui va proposer «aux maires d'avoir 12 dimanches au maximum dans l'année à donner à leurs commerces et cinq au minimum». Le ministre reprend les grandes lignes du rapport Bailly de la fin 2013. L’idée est aussi de s’appuyer sur le dialogue social local pour redessiner les zones touristiques où l'ouverture dominicale est autorisée. «Un repos compensatoire et une rémunération adéquate sont évidemment nécessaires», a précisé le ministre.

Bercy veut autoriser le travail dominical toute l’année dans une dizaine de grandes gares (Paris, Lyon, Marseille, etc.), à l’instar des aéroports. Enfin, seraient créées, c’est la principale surprise du texte, des « zones touristiques de dimension internationale à fort potentiel économique » où le travail dominical, et « en soirée », serait autorisé sur la base d’un accord majoritaire d’entreprise, du volontariat et d’un salaire double. Des règles assouplies sur le transport par autocar Le gouvernement souhaite assouplir la règlementation en matière de transport longue distance par autocar. «Aujourd'hui il y a trop de normes parce qu'on a voulu protéger le transport ferroviaire. Mais en ouvrant le secteur de l'autocar, on pourrait créer des milliers d'emplois», a expliqué Emmanuel Macron. Actuellement, les autocars ne peuvent transporter de passagers sur longue distance que s'ils effectuent un trajet international. Au mois de février, l'Autorité de la concurrence s'était prononcée en faveur d'une évolution de la

Page 6: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

6

réglementation dans ce domaine avec la possibilité d'ouvrir des lignes qui couvriraient uniquement le territoire français. «L'ouverture de liaisons grande distance mises en oeuvre par des opérateurs privés aura notamment pour effet de permettre à des personnes à faibles ressources un meilleur accès aux déplacements», avait confié la veille Alain Vidalies, secrétaire d'Etat aux transports. «Cette mesure ne veut évidemment pas dire la mort du train», a voulu rassurer le ministre de l'Economie. Débloquer l'épargne salariale «Elle est trop peu utilisée aujourd'hui. Mais rappelons que c'est un formidable levier de financement de l'économie. Quand les salariés sont dans le capital, ils défendent leurs entreprises. Nous voulons simplifier les systèmes et améliorer la lisibilité des différents produits», a confié Emmanuel Macron. L'ouverture du capital de certaines entreprises publiques, la régulation des concessions autoroutières pour mieux contrôler les tarifs ont également été évoquées par Emmanuel Macron. Mais ce dernier, pour toutes les mesures évoquées a prévenu : «Les mesures décidées prendront du temps avant d'avoir les pleins effets»...

Rénover le cadre des prud'hommes «Aujourd'hui les résultats ne sont pas satisfaisants. Les délais sont de 27 mois en moyenne. Le taux moyen d'appel concerne 65% des affaires. En France, la justice prud'homale ne fonctionne pas bien. C'est un constat», estime le ministre. Ce dernier veut raccourcir les délais et faciliter les démarches. Mais il entend aussi «professionnaliser la procédure». Le ministre veut limiter les possibilités d’aller en appel et renforcer la phase de conciliation avant le jugement.

EMPLOI

Assurance chômage : Gattaz appelle les syndicats à renégocier dès janvier le 14-10-2014 AFP

Alain Juppé prône lui "une forme de dégressivité" d ans le système d'indemnisation du chômage qui selon lui "n'incite pas à reprendre du travail".

Le président du Medef Pierre Gattaz a appelé mardi 14 octobre les syndicats à rouvrir le dossier de l'assurance chômage dès janvier, en "profitant" de la "clause de revoyure" prévue par l'actuelle convention.

Le numéro un de l'organisation patronale a estimé que la convention agréée en juin était "imparfaite" et a appelé à remettre le dossier sur la table avec "lucidité et pragmatisme".

Un point tous les six mois

Le Medef rappelle que les articles de la convention prévoient de faire un point tous les six mois sur l'assurance chômage au regard de la situation économique. La convention en cours étant entrée en vigueur en juin, la première rencontre est prévue en janvier 2015.

"Regardons ce que font tous les pays européens. Je n'ai pas de solution aujourd'hui", a déclaré Pierre Gattaz. "Nous nous revoyons et nous allons rediscuter de tout cela. C'est tout ce que je peux vous dire", a-t-il ajouté.

Pierre Gattaz a dit espérer qu'avec le nouveau gouvernement du Premier ministre Manuel Valls, la négociation en janvier permette d'"améliorer" le dispositif d'assurance chômage. Il a également réclamé "l'abrogation pure et simple" du compte pénibilité, prévue par la réforme des retraites.

Ces propos interviennent après les déclarations de dimanche du ministre de l'Economie Emmanuel Macron plaidant pour une réforme de l'assurance chômage qui avaient suscité une polémique.

Juppé pour "une forme de dégressivité"

L'ancien Premier ministre UMP, Alain Juppé a, lui, prôné mardi "une forme de dégressivité" dans le système d'indemnisation du chômage qui selon lui "n'incite pas à reprendre du travail".

Je ne dirais pas [que les chômeurs] sont trop génér eusement indemnisés, je dis que le système n'incite pas à reprendre du travail."

Il ajoute : "Je suis un peu surpris par la polémique que suscitent les déclarations de Monsieur Macron, ce qu'il dit est plein de bon sens", a déclaré Alain Juppé sur France Inter.

Le ministre de l'Économie a jugé dimanche qu'il ne devait "pas y avoir de tabou ni de posture" sur l'assurance chômage.

Page 7: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

7

"Nous avons un système qui maintient pendant deux ans une indemnisation à un niveau élevé. La question se pose de savoir [que faire] pour inciter ceux qui ne cherchent pas forcément du travail - et on sait qu'il y en a une proportion parmi les demandeurs d'emplois - à retourner sur le marché du travail", a développé le maire de Bordeaux

J'en ai parlé avec certains leaders syndicaux qui ne sont pas scandalisés par cette idée, à condition bien sûr qu'on soit sur une tendance de reprise de l'emploi. D'autres pays l'ont fait et cela a donné des résultats positifs", a poursuivi le candidat à la primaire UMP, qui prône donc "une forme de dégressivité à négocier bien sûr avec les partenaires sociaux".

"Il faut agir sur le coût du travail"

"On sait qu'il faut agir sur le coût du travail, sur la durée du travail, sur le code du travail, il faut aussi garantir à nos entreprises un coût de l'énergie qui reste compétitif comme aujourd'hui et donc ne pas démanteler notre filiale nucléaire, il faut revoir la fiscalité qui pèse sur ceux qui investissent dans les entreprises et il faut revoir nos filières de formation", a ajouté l'ancien Premier ministre.

Par ailleurs, Alain Juppé, interrogé sur les professions réglementées que le gouvernement souhaite réformer, a déclaré : "Il faut que ces professions évoluent, elles y sont prêtes." Mais "dans la concertation et non pas dans la brutalité", a-t-il insisté, évoquant "l'arrogance et la provocation" d'Arnaud Montebourg, qui avait lancé ce débat avant de quitter Bercy.

"Les notaires ont parfaitement conscience que l'accès à leur profession est un peu malthusien aujourd'hui, qu'il faut l'ouvrir. Ils ont conscience aussi que le barème de leurs honoraires, fixé d'ailleurs par la puissance publique, n'est pas très juste", a également dit Alain Juppé.

ECONOMIE Quand l'OCDE applaudit les réformes de Hollande le 17.10.2014, AFP François Hollande a défendu ce vendredi sa politique au siège de l'OCDE. En attendant l'avis de Bruxelles, l'organisation salue ses réformes et estime qu'elles pourraient produire 3,7% de croissance sur dix ans. Ceux qui s'attendaient à une nouvelle séance collective de french bashing, en sont pour leurs frais. Il y avait foule ce vendredi au Château de la Muette qui abrite le siège de l'OCDE dans le 16e arrondissement de Paris, au moment d'accueillir François Hollande et ses ministres en charge de l'Economie, des Finances et du Travail. Christine Lagarde, Directeur général du FMI, Jim Yong Kim, Président de la Banque mondiale, Roberto Azevêdo, Directeur général de l'OMC et Guy Ryder, Directeur général de l'Organisation internationale du travail étaient de la partie, tous invités par Angel Gurría, le Secrétaire général de l'OCDE. Au menu, outre le gratin précité, les perspectives économiques mondiales et notamment européennes, mais surtout les réformes françaises. Une sorte de test au moment même où la Commission européenne se penche depuis mercredi sur le projet de budget 2015 de la France, dans un contexte économique particulièrement délicat en zone euro

Un bonus de 3,7% de croissance sur dix ans

Et contre toute attente, le patron de l'OCDE a profité de l'occasion pour délivrer un satisfecit au gouvernement (quelques heures avant le début de la réunion prévue de longue date), validant les réformes engagées en France. D'après le chiffrage établi par l'OCDE et dévoilé dans un communiqué, si ces réformes étaient menées à bien, elles pourraient augmenter le Produit intérieur brut de 3,7% en dix ans, c'est-à-dire générer 0,4 point de croissance de plus par an. L'Organisation de coopération et de développement économique juge en particulier "important que le gouvernement aille de l'avant avec les mesures en préparation concernant les professions réglementées et les secteurs de l'électricité et du gaz". Il s'agit aussi de mettre "pleinement en oeuvre les mesures du Pacte de Responsabilité et de Solidarité, ainsi que les réformes engagées de simplification administrative, de la fiscalité et de l'organisation territoriale", a averti l'organisation qui regroupe les 34 économies les plus avancées du monde.

Le CICE, la réforme la plus puissante

Selon ses calculs, la réforme la plus puissante est la baisse du coût du travail induite par le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) et les baisses d'impôt pour les entreprises (+1,1% de PIB en 10 ans), suivie de près par la réorganisation des grandes métropoles (potentiellement +1% de PIB).

Page 8: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

8

L'OCDE a regroupé les réformes "structurelles" engagées et annoncées en France en quelques grandes catégories: la diminution des contraintes réglementaires sur la concurrence (simplification, loi Macron sur les professions réglementées), l'amélioration du marché du travail (baisse du coût du travail et réforme de l'assurance-chômage), l'amélioration de la structure de la fiscalité (imposition des entreprises, taxe carbone, hausse de TVA, allègement de l'impôt sur le revenu), la réforme des aires métropolitaines (Paris, Aix-Marseille), la réduction des barrières réglementaires pour le gaz et l'électricité.

L'organisation a cependant écarté quelques projets "encore préliminaires" ou aux effets "trop incertains", essentiellement les réformes du marché du logement et ou la grande refonte des régions.

La France n'en a pas fini avec les réformes

Pour autant, aux yeux de l'OCDE connue pour son libéralisme, la France est très loin d'avoir achevé de se réformer. Dans l'avenir, il faudra "approfondir" ces mesures, explique l'institution. Elle souhaite voir la France "continuer à réduire le dualisme du marché du travail". Comprenez par là qu'elle appelle de ses voeux le contrat unique, cher à Jean Tirole, le nouveau prix Nobel d'économie.

L'institution appelle également le gouvernement à "rééquilibrer le financement du système de retraite et à rationaliser la dépense publique". Enfin l'OCDE voudrait voir la France lancer une "réforme en profondeur des politiques de protection sociale et d'éducation", prévient l'organisation. "La reprise tant attendue ne pourra s'accélérer qu'avec la poursuite des réformes", a averti Angel Gurria.

A l'issue de la réunion, lors d'un conférence de presse conjointe, François Hollande lui a implicitement répondu. "On ne fait pas des réformes pour complaire" à Bruxelles mais "parce que c'est notre intérêt". "Il ne s'agit pas d'austérité mais de modernité. Il ne s'agit pas d'efforts mais d'investissements", a-t-il notamment déclaré

La France, pays de millionnaires �? 17/10/14 La Croix

Selon l’enquête sur la richesse mondiale publiée pa r Crédit suisse, le nombre de millionnaires en dollars serait en France de 2,4 millions. Si le pat rimoine global des ménages français ne cesse d’augmenter, les inégalités progressent elles aussi . Les faits

En 2013, la France comptait 2,1 millions de millionnaires. Ils seront 2,4 millions cette année et, si les prévisions sont exactes, presque le double dans cinq ans, soit 4,2 millions. Des chiffres qui paraissent tout bonnement incroyables, mais qui ressortent pourtant d’une très sérieuse étude publiée mercredi 15 octobre par le Crédit Suisse.

Pour être tout à fait exact, il faut préciser que les fortunes en question sont établies en dollars. Mais même si le taux de change ramène la fortune d’un millionnaire en billets verts à un patrimoine de 791 000 €, cela ne change rien aux proportions et comparaisons internationales.

Selon le volumineux rapport, en anglais, établi par la banque sur l’état de la richesse mondiale, 7 % des millionnaires de la planète seraient en effet des citoyens français, ce qui classe notre pays champion d’Europe de la catégorie et au troisième rang du palmarès mondial.

Certes, la France est encore loin de faire aussi bien que les États-Unis qui concentrent 41 % des millionnaires (soit 14 millions de personnes), mais elle talonne d’un petit point le Japon (8 %) et devance d’autant l’Allemagne et le Royaume-Uni (6 % chacun), laissant loin derrière la Chine (3 %) et… la Suisse (2 %).

Mais le nombre de très riches Français relevé par l’étude du Crédit suisse n’est pas le seul sujet d’étonnement. « Alors que les 48 millions d’adultes vivant en France ne représentent qu’à peine plus de 1 % du total d’adultes dans le monde, en termes de patrimoine agrégé des ménages, le pays se classe au quatrième rang des nations », pointe ainsi les auteurs du rapport.

Les données précisent également que le patrimoine moyen d’un ménage a nettement augmenté de 2013 à 2014, passant, en arrondissant, de 231 000 € à 248 000 €�!

L’explication

Ces chiffres qui donnent le tournis collent mal avec l’image d’un pays qu’on décrit à l’envi comme englué dans la stagnation, confronté au fléau du chômage de masse, peinant sous le poids d’une dette grandissante et de comptes publics dans le rouge.

Ils sont pourtant l’autre face d’une réalité française trop peu connue: depuis des années, certains Français ne cessent de s’enrichir.

Une étude de l’Insee et de la Banque de France sur l’évolution des comptes nationaux depuis 1996 montre que le patrimoine net des ménages a augmenté de manière nette jusqu’en 2007, avant de connaître un creux

Page 9: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

9

en 2008 et 2009, conséquence de la crise. Depuis, la courbe a repris vers le haut pour revenir au niveau atteint en 2007.

« En 2012, le patrimoine des Français atteint 10 544 milliards d’euros », précise une note Insee Première de décembre dernier. À titre de comparaison, la dette publique du pays s’élève aujourd’hui à 2 000 milliards d’euros.

Cette « bonne fortune », les Français la doivent d’abord à leur patrimoine immobilier, logements neufs ou anciens et terrains, qui représente l’essentiel de leurs actifs, environ 70 %.

Mais la baisse des prix que connaît le secteur depuis 2012 oblige à chercher une autre explication à la progression globale du patrimoine des ménages. Elle tient à la forte hausse au cours des dernières années des actifs financiers détenus par les foyers�: actions, obligations, encours des contrats d’assurance-vie et épargne bancaire.

La précision

Ce tableau général mérite d’être nuancé car, bien évidemment, tous les Français ne sont pas logés à la même enseigne face à la richesse. Ainsi, si l’on s’intéresse non pas au revenu moyen, mais au revenu médian qui partage la population en deux, on s’aperçoit alors que la moitié de nos compatriotes ont un patrimoine inférieur à 111 000 €.

L’Insee est allée plus loin encore en divisant la population en dix parties, des plus pauvres aux plus riches. Le constat, établi en 2010, est frappant: les 10 % les mieux dotés possèdent 48 % de la richesse totale, tandis que la moitié la moins favorisée se partage à peine 7 % du patrimoine.

L’écart a-t-il diminué depuis? Pas vraiment. L’édition 2014 de l’enquête sur les revenus et le patrimoine des ménages précise que « la plupart des indicateurs montrent une progression des inégalités », qui atteignent « leur plus haut niveau depuis 1996 ».

Maigre consolation: la France n’est pas le pays où ces inégalités sont les plus fortes, note le rapport du Crédit suisse. Aux États-Unis, les 10 % les plus riches accaparent 75 % du patrimoine du pays, en Allemagne, plus de 60 % en Allemagne. La France se situe dans la catégorie médiane aux côtés de l’Italie et le Royaume-Uni.

INTERNATIONAL USA : La présidente de la Fed fustige le boom des inégali tés 17/10/2014 Libération La présidente de la Banque centrale américaine, Janet Yellen, s’est dite vendredi «très inquiète» du creusement constant des inégalités de revenus et de richesse aux Etats-Unis. Elles ont quasiment «atteint un sommet depuis un siècle», s’est-elle indignée. «Leur creusement a recommencé pendant la reprise économique», après la crise financière et immobilière de 2008, «alors que le marché boursier a rebondi, que la croissance des salaires […] a été faible et que la hausse des prix des maisons n’a pas restauré le patrimoine perdu pour une grande partie des ménages». Les 3 % d’«ultra-riches» se partagent 54,4 % de la richesse nette du pays en 2013, selon la Fed.

Chine : Elle profite de la crise pour racheter l'Europe 17/10/2014 Euractiv

Depuis 2010, la Chine investit de plus en plus en Europe, et notamment dans les pays ayant le plus souffert de la crise comme la Grèce ou le Portugal, qui lui déroulent le tapis rouge.

La crise pourrait être un tremplin pour les investisseurs chinois. Selon un article paru dans le Financial Times, le modèle d’investissement à l’étranger de la Chine évolue depuis plusieurs années et ces investissements devraient poursuivre leur progression amorcée depuis 2010.

Cette année-là, le stock total des investissements directs chinois dans l’Union européenne atteignait environ 6,1 milliards d’euros. A la fin de 2012, ce total avait quadruplé pour atteindre 27 milliards d’euros.

D’après les chiffres avancés par la Deutsche Bank, la Chine aurait conclu plus de deux cents fusions-acquisitions ou de joint-ventures dans les Etats membre de l’Union européenne, principalement dans les secteurs comme l’industrie, les produits de consommation, l’énergie et les matières premières, comme le rappelle l’analyse de Silvia Merler du think tank Bruegel.

La Chine a adapté sa stratégie selon les pays. L’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont reçu le plus grand nombre de transactions. En Allemagne, l’investissement semble se concentrer principalement sur

Page 10: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

10

l'équipement, les énergies alternatives, les pièces automobiles et les équipements. En France, il s’est concentré sur les industries de consommation.

La Chine surfe sur la crise

Mais depuis 2012, la Chine a changé de pays cibles. L’Italie, la Grèce, le Portugal et l’Espagne sont devenus plus attractifs pour les investisseurs. Selon l’article, la Chine aurait déplacé dès 2010 ses objectifs d’investissements étrangers de placements en Afrique, en Asie et en Amérique latine initialement concentré sur les ressources naturelles vers certains actifs dans des pays européens qui, au plus haut de la crise, ont souvent dû privatiser rapidement et à bas prix.

Ainsi selon le Financial Times, des investisseurs chinois ou hongkongais ont soutenu environ 195 PME italiennes. De leur côté, les grandes entreprises ne sont pas en reste puisque les investisseurs chinois sont parvenus à y acquérir des participations. Ainsi la société chinoise State Grid a massivement investi dans le réseau électrique italien en achetant 35 % de la compagnie CDP Reti, comme l’explique Silvia Merler

De même en Grèce, les investisseurs chinois se concentrent sur le transport maritime et le tourisme. Ainsi en juin dernier, la Grèce et la Chine ont signé un accord pour la construction de navires pour 3,2 milliards de dollars, fiancé par la China development bank. Par ailleurs, la Grèce attire de plus en plus de touristes chinois.

Enfin au Portugal, les investissements chinois compteraient pour 45% de la privatisation totale menée dans le cadre du programme d’ajustement économique de l’UE et du Fonds monétaire international. Si au départ les investissements concernaient les services et les infrastructures de l’électricité en2014, ceux-ci se sont concentrés sur les services financiers, avec l’achat à hauteur de 80% de l’assureur portugais Caixa Seguros par le conglomérat chinois Fosun.

On n’attire pas les mouches avec du vinaigre

Si la crise a attiré les investisseurs chinois en Europe, les États européens y ont vu une aubaine pour redynamiser le marché de l'immobilier. Ainsi selon le Financial Times, des pays comme la Lettonie, le Portugal, l’Espagne, la Grèce, Chypre ou encore la Hongrie ont « appâté » les acheteurs immobiliers en offrant des permis de résidence aux non-Européens lorsqu’une certaine somme est déboursée pour acheter une propriété.

C’est ce qu’on appelle le « visa d’or ». Ainsi au Portugal et en Espagne, un acheteur devra sortir 500.000 euros de sa poche alors qu’en Grèce et en Hongrie, ce montant n’est que de 250.000 euros.

Selon l’article, c’est au Portugal que cette pratique a le plus de succès avec 1360 visas accordés à des résidents d’États tiers dont 81% de Chinois. Et un investissement immobilier atteignant 900 millions d’euros.

Pour Silvia Merler, il semble que la crise de l'euro a ouvert à la Chine les portes d'investissements européens qui auraient été verrouillées dans un autre contexte. L’investissement chinois a donc encore de longues années de croissance devant lui.

Il s’agit d’un des nombreux dossiers abordés lors de la réunion du Dialogue Europe Asie de Milan. Lors de cette rencontre, l'UE et la Chine ont ainsi réaffirmé leur engagement pour « finaliser dès que possible les négociations sur un accord bilatéral d'investissement ambitieux, qui favorise l'ouverture des marchés.

EUROPE

Allemagne : un modèle si fragile Der Spiegel 15 octobre 2014

Commentaire : Alors que nos politiques de tous bord s ainsi que les patrons nous rabâchent aux oreilles, en permanence qu’il faut prendre exemple sur le modèle allemand. En annexe

Grande-Bretagne : les grandes entreprises vont devoir prouver qu’elle s luttent contre l’esclavage 13/10/2014 Planet Labor

Afin de mettre fin à l’esclavage qui gangrène les chaînes d’approvisionnement, le gouvernement britannique va demander aux grandes entreprises de jouer la carte de la transparence en prouvant publiquement chaque année que des mesures ont été prises pour éradiquer ce fléau devenu endémique dans certains secteurs ou pays. UE : Travail non déclaré: le commissaire Andor se félici te de l’accord du Conseil sur une plateforme de l’UE pour une meilleure prévention et dissuasion 16/10/2014 Communqué commission européenne

Page 11: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

11

Le commissaire européen à l’emploi, aux affaires sociales et à l’inclusion, M. László Andor, a salué l’accord auquel est parvenu aujourd’hui le Conseil des ministres européens de l’emploi et de la politique sociale sur une «orientation générale» en vue d’établir une plateforme européenne destinée à mieux prévenir et décourager le travail non déclaré. Cette plateforme vise à réunir divers organes nationaux chargés de faire appliquer la législation qui interviennent dans la lutte contre le travail non déclaré, un phénomène aux répercussions extrêmement préjudiciables sur les conditions de travail, l’instauration d’une concurrence loyale et le budget de l’État. La Commission a présenté sa proposition en faveur de la mise en place de cette plateforme en avril 2014

M. László Andor a déclaré à ce sujet: «L’accord dégagé par le Conseil sur une orientation générale est un pas de plus vers la concrétisation de la plateforme. Le travail non déclaré, qui prive les travailleurs d’une couverture sociale et de conditions de travail décentes, fausse la concurrence entre les entreprises et met en péril la pérennité des finances publiques, représente un défi majeur pour tous les États membres. Il est par conséquent essentiel qu’ils participent tous activement aux activités de la nouvelle plateforme, d’autant plus que le travail non déclaré n’est pas seulement un problème national, mais possède une dimension transfrontière. En unissant nos forces, nous serons mieux placés pour combattre ce fléau.»

La plateforme réunirait la totalité des instances responsables de l’application de la législation qui participent à la lutte contre le travail non déclaré, telles que l’inspection du travail et les autorités responsables en matière de sécurité sociale, de fiscalité et de contrôle des migrations, ainsi que d’autres parties prenantes comme les représentants des employeurs et des travailleurs au niveau de l’Union européenne. Elle comblerait un vide à l’échelle de l’Union européenne, le travail non déclaré n’étant à l’heure actuelle examiné que de façon sporadique, sans aucune coordination, par divers comités et groupes de travail. Elle rendrait plus efficace la coopération entre ceux qui, quotidiennement, luttent sur le terrain contre le travail non déclaré.

La nouvelle plateforme permettrait:

de constituer un espace facilitant le partage de l’information et des bonnes pratiques entre les experts, et ainsi d’étendre les contacts limités noués à ce jour; d’étudier les moyens à mettre en œuvre au niveau des États membres et de l’Union pour résoudre les problèmes communs causés par le travail non déclaré et par le phénomène connexe du faux travail indépendant; d’aborder des aspects transfrontières en examinant, par exemple, les moyens d’améliorer les échanges de données entre les administrations nationales; de renforcer la coopération opérationnelle transfrontière, au moyen notamment d’échanges de personnel et d’inspections menées de concert; d’élaborer des principes communs et des lignes directrices en matière d’inspection pour lutter contre le travail non déclaré ainsi que d’organiser des sessions communes de formation; de sensibiliser au problème par la réalisation d’activités communes, telles que des campagnes européennes, et par l’adoption de stratégies régionales ou européennes.

Grande-Bretagne : La grogne sociale s’amplifie 18/10/2014 AFP/la Tribune

Des dizaines de milliers de personnes manifestaient ce samedi dans les rues de Londres pour protester contre l'érosion des salaires. Ils ont baissé de 50 livres (63 euros) par semaine depuis 2008. Des dizaines de milliers de personnes manifestaient ce samedi dans les rues de Londres pour protester contre l'érosion des salaires, qui ont baissé de 50 livres (63 euros) par semaine depuis 2008, selon les organisateurs, malgré la bonne tenue de l'économie britannique. Le cortège, constitué en majorité de fonctionnaires mais aussi de salariés du privé, s'est ébranlé vers midi et devait sillonner le centre de la capitale britannique jusqu'à Hyde Park, selon l'AFP

Cette marche intitulée "Les Britanniques ont besoin d'une augmentation" était organisée par la Trade Unions Congress (TUG), la confédération syndicale britannique, et se déclinait à Glasgow, en Ecosse, et à Belfast,

Page 12: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

12

en Irlande du Nord. "Il est temps de mettre fin au blocage des salaires qui a tenu la grande majorité des gens à l'écart de la reprise économique", a déclaré la secrétaire générale de la TUG, Frances O'Grady

Détresse des salariés

Dans la manifestation londonienne, les salariés exprimaient leur détresse et confiaient leurs difficultés à faire face à leurs dépenses quotidiennes, alors que les leaders syndicaux brandissaient le chiffre "175" censé montrer l'écart entre bas et hauts salaires au Royaume-Uni. "On est tous concernés (par les baisses de salaire) dans la fonction publique", a déclaré Keith Martin, un ouvrier de 49 ans. "Moi, mon salaire a baissé de 25 %".

Conan Doyle, 31 ans, dénonçait de son côté la politique du gouvernement conservateur de David Cameron, qui profite selon lui aux "nantis" tout en "créant de la pauvreté". "Mais le Labour ne changerait pas forcément les choses", a-t-il ajouté, fataliste, en évoquant une éventuelle victoire du parti travailliste d'Ed Miliband lors des élections générales de mai prochain.

Grogne sociale en Grande-Bretagne

Cette marche conclut une semaine marquée par plusieurs mouvements sociaux au Royaume-Uni. Lundi, des centaines de milliers d'employés du service public de santé (NHS) ont observé un arrêt de travail de quatre heures pour réclamer une hausse de salaire, un débrayage inédit depuis 1982 et les années Thatcher. Mercredi, des dizaines de milliers d'agents de la fonction publique ont mené une grève de 24 heures pour protester également contre le gel des salaires et la baisse du pouvoir d'achat.

Ces mouvements sociaux interviennent alors que l'Office des statistiques nationales a annoncé mercredi un nouveau recul du taux de chômage qui, à 6 %, s'établit à son plus bas niveau depuis fin 2008, et alors que la croissance devrait dépasser les 3 % en 2014. Mais les salaires des Britanniques continuent à baisser en termes réels puisque leur rémunération, n'a, hors bonus, progressé que de 0,9 %, soit moins que l'inflation, sur la dernière année

Allemagne : paralysée par une grève à la Deutsche Bahn 18/10/2014 AFP/la Tribune

Le syndicat des conducteurs de locomotives des chemins de fer allemands ont entamé samedi matin une grève jusqu'à lundi et sur tous les types de lignes

Le syndicat des conducteurs des locomotives des chemins de fer allemands ont entamé samedi matin jusqu'à lundi et sur tous les types de lignes, sur fond de conflit salarial et de lutte de pouvoir entre syndicats. C'est la plus grosse grève à la Deutsche Bahn depuis 2008. Depuis le début du mouvement, à 02H00 locales samedi, 30 % seulement des trains grandes lignes circulent, recense Deutsche Bahn dans un communiqué. La grève doit s'achever lundi à 04H00 locales.

Les perturbations touchent également les trains régionaux et urbains, ainsi que le transport de marchandises, "fortement" atteint depuis vendredi après-midi, ajoute la compagnie, sans fournir de chiffres plus précis. Au total, avec le dispositif de substitution mis en place, "au moins un tiers du trafic devrait être assuré" sur l'ensemble du week-end et le retour à la normale sera "garanti" dès lundi matin, promet la Deutsche Bahn.

Enlisement du conflit social

En plein chassé-croisé des vacances d'automne, et alors que la Bundesliga attire chaque semaine 100.000 supporteurs de football dans les gares, cette grève traduit l'enlisement d'un conflit social inhabituellement long dans un pays habitué à négocier. Il s'agit du troisième mouvement en deux semaines, après déjà deux grèves d'avertissement en septembre. La Deutsche Bahn n'avait plus connu de conflit aussi long depuis celui de 2007-2008, qui avait traîné plusieurs mois.

Le syndicat des conducteurs de locomotives GDL réclame entre autres une augmentation des salaires de 5 % et une réduction de deux heures de leur semaine de travail, mais les négociations sont dans l'impasse. Les discussions achoppent notamment sur un préalable posé par la Deutsche Bahn : que GDL renonce à représenter les catégories de personnel autres que les conducteurs de train alors que plusieurs syndicats et accords salariaux cohabitent au sein de la compagnie.

JURISPRUDENCE

Page 13: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

13

SOCIAL

Mailly (FO) à Macron : le "corporatisme", c'est le régime de Mussolini 15/10/2014 AFP Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, a rappelé mercredi au ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, que le "corporatisme", cité par le ministre comme une des maladies de la France, est "un régime politique, celui de Mussolini".

"Il faut que j'apprenne au ministre ce qu'est le corporatisme. Il devrait savoir que le corporatisme est un régime politique, celui de Mussolini par exemple", a affirme M. Mailly sur BFM Business.

"Quand un gouvernement veut déréglementer on cite toujours le mot corporatisme, comme on cite le populisme, ça fait partie de la com.", mais le ministre "a tort", a ajouté le numéro un de F0.

En présentant les grandes lignes d'un projet de loi pour libérer l'économie française, le ministre de l'Economie a estimé que la France souffrait de "trois maladies": "la défiance", "la complexité" et "le corporatisme".

Selon M. Mailly, "dans les maladies de la France, il y en a une que le ministre n'a pas citée", c'est "le problème de visibilité et de stabilité, y compris sur les règles fiscales".

En revanche, selon le leader de FO, sur la défiance, le ministre a "complètement raison", mais c'est "la défiance vis-à-vis du gouvernement" et "même des politiques en général".

Concernant l'extension du travail dominical, M. Mailly a souligné qu'il avait été "consulté" par le ministre du Travail, François Rebsamen, sur ce sujet. "Et boum, qui fait les annonces aujourd'hui? C'est M. Macron. Je n'avais pas compris que dans l'intitulé M. Macron était aussi ministre du Travail", a-t-il ironisé.

Selon lui, le ministre a "balancé" des mesures "sans concertation réelle", "comme s'il fallait faire des annonces vite, avant que la Commission de Bruxelles travaille sur le budget de la France". "Moi, je n'ai pas l'habitude de négocier comme ça. On ne négocie pas un genou à terre!", a-t-il lancé.

Le leader de FO a souligné que son syndicat ne participerait pas jeudi à la mobilisation à l'appel de la CGT sur la Sécurité sociale. "On ne veut pas entrer dans une démarche à caractère politique, et on ne veut pas griller les cartouches. Si on fait quelque chose, il faut que ça marche", a-t-il dit.

Allocations familiales : êtes-vous concerné par la réforme ? le 17.10.2014,AFP/le Parisien En mettant un terme à l'universalité des allocations familiales à partir de 2015, le gouvernement de Manuel Valls a bouleversé les fondements de la politique familiale érigée en 1945. Dans la pratique, cela va se traduire par la complexification d'un système jusque-là limpide

Car qui dit universalité dit même somme versée à tous les foyers, quel que soit le revenu de chacun. Seule variable à entrer dans le calcul du montant versé : la taille de la progéniture. Aujourd'hui, avec deux enfants à charge, chaque famille reçoit 129,35€ d'allocs. Avec trois enfants, 295,05€. Avec quatre enfants 460,77€. Au-delà, chaque enfant en plus permet de toucher 165,72€, comme le précise le site de la CAF. L'an prochain, avec la réforme, le montant des aides va donc aussi changer en fonction du revenu net mensuel de chaque foyer. Avec deux variables, c'est là que le calcul se complique. Le principe de base est le suivant : un foyer avec deux enfants voit son aide de la CAF divisée par deux s'il gagne au moins 6000 euros net mensuels. Dans ce cas, elle passe de 129,35€ à 64,67 €. Elle est divisée par quatre, à 32,34 € si le foyer touche plus de 8000 euros de revenus par mois. Pour un couple avec trois enfants, les seuils sont 6500 et 8500 euros. Avec quatre enfants, 7000 € et 9000€, et ainsi de suite. Voici ci-dessous une infographie pour s'y retrouver facilement, en fonction des revenus et de la taille des foyers. Nous avons fait les calculs jusqu'à six enfants par famille. Modulation des allocations, mode d'emploi

Page 14: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

14

Avec la réforme, dès l'an prochain, le montant des allocations familiales dépendra du nombre d'enfants et du revenu net mensuel du foyer. En bleu, le montant sera le même qu'aujourd'hui.

Mailly (FO) : "La modulation des allocations famili ales risque de briser la solidarité nationale 17/10/2014 La Tribune Le secrétaire général de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, s'insurge contre la décision du gouvernement de moduler les allocations familiales en fonction des revenus des ménages. Il y voit une brèche dans le principe de solidarité nationale, et craint que d'autres remises en cause de ce genre s'appliquent, à terme, aux remboursements des soins. La Tribune. La modulation du montant des allocatio ns familiales est présentée par le gouvernement comme une mesure de justice fiscale. Qu'en pensez-v ous ?

Jean-Claude Mailly. Non, ce n'est pas une mesure de justice sociale mais, beaucoup plus pragmatiquement, une mesure d'économies budgétaires de 800 millions d'euros en année pleine. Appelons-là comme l'on veut, mais c'est une mesure d'austérité. Et en plus, cela remet en cause la sacro-sainte règle de l'universalité des prestations. Dans ce domaine, les revenus des ménages n'ont pas à être pris en considération. Je rappelle que les allocations familiales ne sont pas un instrument de redistribution mais une aide à la famille et à la démographie. C'est notamment grâce à elles que la France à une situation démographique plus enviable que celle de certains de nos voisins européens.

Cette décision peut-elle faire courir un danger pou r l'avenir de la Sécurité sociale ?

Bien entendu. Si on commence à moduler certaines prestations, on risque de briser la solidarité nationale. Cette décision est une brèche dans les principes mis en place après la guerre, issus du programme du Conseil national de la résistance. Ce qui se passe avec la branche famille pourrait très bien être étendu à la banche maladie. Il y a déjà eu des projets d'instituer une modulation des remboursements des soins en fonction des revenus, ou bien encore l'idée d'instituer un forfait. J'ajouterai que ce qui se passe est dangereux pour le pacte national. Si les classes moyennes n'ont plus accès à certaines prestations, elles pourraient être tentées de vouloir quitter la Sécurité sociale si elles n'ont plus d'intérêt à continuer à cotiser. Elle pourraient vouloir se tourner vers des opérateurs privés. Que fallait-il faire alors, étant donné le besoin i mpératif de réaliser des économies?

Page 15: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

15

Quand on parle de justice fiscale, c'est l'instrument de la fiscalité qu'il faut utiliser, pas les prestations sociales. Le candidat Hollande nous avait promis une grande réforme fiscale. Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, disait la même chose. Or, rien ne se passe. Tout ceci démontre que l'on a un gouvernement qui avance la tête dans le guidon, qui ne sait plus quoi faire, qui nous sort une mesure du chapeau tous les deux jours. Ce qu'il faudrait, c'est un vraie perspective de long terme avec une stabilité des règles. Savoir ce que l'on veut vraiment faire.

Le gouvernement se défend en disant qu'il ne remet pas en cause le principe d'universalité, mais qu'il module en fonction des revenus des ménages...

C'est de la communication, ça ne tient pas. On touche à l'universalité dès lors que les ménages n'ont plus accès aux mêmes droits.

Autres forces à s'opposer à la modulation des alloc s,. Pour la CFTC, "le principe fondateur d'universalité, qui repose sur la solidarité envers les familles, est remis en cause". La CFDT, elle, assure qu' "il y avait d'autres mesures que le gouvernement aurait pu regarder comme la question du quotient familial". La CGT a également condamné jeudi soir cette mesure, "contraire à l'esprit même de la Sécurité Sociale", selon son leader Thierry Lepaon.

SANTE-SECURITE

DIVERS Industrie

Les industriels ont envie d'investir... mais attend ent les mesures adéquates le 15 octobre 2014, UN Selon le groupe des fédérations industrielles, les intentions d’investissement des industriels remontent timidement depuis la rentrée. Ils propose nt de nouvelles mesures pour accélerer les décisions des entreprises à intégrer au budget ou à la future loi croissance.

Au sein du patronat, il y a clairement deux méthodes. Celle du bulldozer Pierre Gattaz et ses propositions chocs. Et celle du démineur Frédéric Saint-Geours, le patron du groupe des fédérations industrielles (GFI). Alors que le président du Medef veut rouvrir la négociation sur l’assurance-chômage après le débat porté par Emmanuel Macron, la proposition n’est pas du goût du président du GFI. "Avant de décider de négocier, il faut préparer la négociation avec les partenaires sociaux et savoir ce qu’on veut en faire. C’est le genre de travail complexe qui nécessite une préparation importante", a désamorcé Frédéric Saint-Geours, qui estime que la question est "celle du retour à l’emploi". DECLENCHER L'INVESTISSEMENT

Pour les industriels, la priorité du moment n’est pas là mais dans la relance rapide des investissements. "Il est nécessaire de trouver des mesures pour déclencher l’investissement, alors qu’il y a des signes positifs qui apparaissent", estime Frédéric Saint-Geours. Le GFI a fait parvenir à Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie une liste de propositions urgentes organisées autour de cinq grands thèmes, qu’il aimerait faire inscrire dans le cadre du budget en discussion à l’Assemblée ou du projet de loi croissance présenté en janvier prochain.

Afin de provoquer un déclic, le GFI propose notamment la mise en place de financement sur stock, de mobiliser les créances publiques ou un système d’abaissement plus rapide du taux d’impôt sur les sociétés pour les PMI et ETI réinvestissant en partie dans leurs investissements matériels. Les industriels plaident aussi l’élargissement des accords de compétitivité à toutes les entreprises et la transformation du CICE en un abaissement de charge portant sur l’ensemble de la grille des salaires.

Pour les industriels, ces mesures sont d’autant plus urgentes que le moment est pour eux propice. Même si l’activité manufacturière reste au point mort en France, les industriels retrouvent un début d’optimisme. "S’il n’y a pas de redémarrage de l’investissement, il y a davantage d’intention d’investissement de la part des industriels", estime Denis Ferrand, le chef économiste de l’institut Coe-rexecode. Après six années de recul, les crédits mobilisés par les entreprises industrielles se sont aussi stabilisés cet été, autre signe possible d’un démarrage possible des investissements. L'EFFET CICE

Page 16: Semaine Semaine 42 42 42 dudduudu 13 13 13 auaauuau 18 18 ... · octobre 2014 UN Lors de son point de presse mensuel, le président du Medef a demandé au gouvernement d’accélérer

16

Pour le GFI et Coe-Rexecode, l’effet du CICE y est pour quelque chose. Selon les calculs de l'institut, le CICE a permis de faire repasser le coût horaire du travail dans l’industrie française en dessous du coût de travail allemand, avec 36,8 euros en France pour 38,5 euros en Allemagne. Poussés à la hausse par des négociations de branches tendues, les salaires dans l’industrie ont progressé cette année de 3,5% outre-rhin contre 1,3% en France . La montée en charge du CICE et la mise en œuvre des allègements de cotisations prévues par le pacte de responsabilité devrait poursuivre le recalage des coûts de production. Selon les prévisions de Coe-Rexecode, la marge des entreprises industrielles devrait revenir en 2007 à son niveau moyen de 2000-2007.

Enfin, pour rationnaliser la politique industrielle de l’Etat, le GFI plaide aussi pour une réduction du nombre des 34 plans de la Nouvelle France industrielle. Une mesure évoquée par Emmanuel Macron avant que celui ne fasse en partie machine arrière. "On ne peut pas courir tous les lièvres à la fois. Les 34 plans ne sont pas tours à un stade qui permet des débouchés à un horizon proche", estime Frédéric Saint-Geours. Il faudra aussi faire passer l’idée auprès des industriels.