rendering unto caesar. the catholic church and the state in latin americaby anthony gill

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EHESS Rendering unto Caesar. The Catholic Church and the State in Latin America by Anthony Gill Review by: Michael Löwy Archives de sciences sociales des religions, 45e Année, No. 110 (Apr. - Jun., 2000), pp. 77-78 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30122720 . Accessed: 10/06/2014 11:48 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.78.161 on Tue, 10 Jun 2014 11:48:04 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Page 1: Rendering unto Caesar. The Catholic Church and the State in Latin Americaby Anthony Gill

EHESS

Rendering unto Caesar. The Catholic Church and the State in Latin America by Anthony GillReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 45e Année, No. 110 (Apr. - Jun., 2000), pp. 77-78Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30122720 .

Accessed: 10/06/2014 11:48

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Page 2: Rendering unto Caesar. The Catholic Church and the State in Latin Americaby Anthony Gill

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

cialistes ou anarchistes, tout en rejetant l'athdisme et la lutte des classes.

Les anndes les plus difficiles pour Lebret sont celles de 1948 t 1958, quand il est en butte h la mdfiance ou t l'hostilitd de ses su-

pdrieurs hidrarchiques dans l'Eglise. C'est i

cette dpoque qu'il se sent comme un <homme traqud >>, comme le tdmoigne le Chant de tris- tesse, un document inddit de 1949 publi6 par I'A. en annexe, oii le dominicain se plaint amb- rement de ses < frbres ennemis >> qui 0 ont rdus- si i me fermer la bouche > et t < arr~ter ma plume >>.

C'est en 1949 qu'Henri Desroches, un des plus proches collaborateurs de Lebret, va pu- blier Signification du marxisme, bientit con- damnd par la hidrarchie. Aprbs avoir tentd de ddfendre son ami, dont les positions politiques vont se radicaliser de plus en plus, Lebret va finir par se distancer de lui, en acceptant de se plier i la discipline eccldsiastique. Ce conflit douloureux est dvoqud par I'A., mais de fagon peu pricise: rien n'est dit au sujet de la c6l- bre rdunion de mai 1950 qui verra la rupture entre les deux hommes, et la ddmission d'Hen- ri Desroches de la direction d'< Economie et Humanisme>> (et bientat aussi son retrait de l'Ordre dominicain et de l'Eglise).

Par contre, L.G. ddcrit trbs bien la crise de 1954, suite h l'interdiction, par Rome, des pro- tres ouvriers. LU aussi Lebret, qui avait tou- jours ddfendu l'expdrience des pr~tres ouvriers, sera obligd, face a l'offensive romaine, de lou- voyer et de chercher un compromis. Ce n'est qu'avec l'dlection de Jean XXIII et la rdunion du Concile Vatican II que son &conomie huma- niste et son rive d'un dtveloppement <intdgral~ des pays pauvres deviendront ac- ceptables pour l'Eglise, qui va mime s'en ins- pirer pour ses encycliques (notamment sous Paul VI).

Malgrd quelques lacunes surprenantes, cette biographie est rdussie et nous apprend beau- coup sur des aspects peu connus de la vie et de l'oeuvre d'une des figures les plus intdres- santes du catholicisme frangais contemporain.

Michael L6wy.

110-21 GILL (Anthony).

Rendering unto Caesar. The Catholic Church and the State in Latin America. Chi- cago, The University of Chicago Press, 1998, 269 p.

Pourquoi certaines lEglises - c'est-a-dire la majoriti de leur dpiscopat - en Amdrique latine

se sont-elles activement opposdes aux dictatu- res militaires au cours des anndes soixante et soixante-dix, tandis que d'autres, au contraire, soutenaient ces rdgimes autoritaires ? Ce livre se donne pour objectif de proposer une rdponse t cette question qui constitue, en effet, un des principaux problimes dans l'dtude des rapports entre religion et politique dans le plus grand continent catholique de la planite.

Les explications habituelles pour la position progressiste, I'option pour les pauvres et l'anti-autoritarisme de certaines Eglises se rd- firent i trois facteurs: 1) la pauvretd crois- sante rdsultant de l'industrialisation; 2) la rdpression par les dictatures; 3) les change- ments internes de l'Eglise catholique interna- tionale. Or, observe l'auteur, ces facteurs s'appliquent i la plupart des pays du conti- nent: ils ne permettent pas de rendre compte des diffdrences notables entre les Eglises et en particulier de leur attitude envers les rdgimes militaires.

II propose done une autre explication: c'est l'existence d'une compdtition religieuse de la part des protestants dvangdliques, des mouve- ments spirites et des organisations marxistes qui va obliger les dv~ques de certains pays h ddfendre les pauvres et h s'opposer aux pou- voirs autoritaires. S'ils ne prenaient pas cette position, ils risqueraient d'abandonner une par- tie de leurs paroissiens - appartenant aux cou- ches pauvres - au profit des mouvements religieux concurrents. C'est l'existence de cette concurrence qui explique pourquoi l'Eglise chilienne s'est opposde, au cours des anndes soixante-dix, au rdgime du gdndral Pi- nochet, tandis que son absence permet de com- prendre pourquoi l'Eglise argentine a soutenu, sans ddfaillance, la dictature militaire dans ce pays. En fait, I'A. examine tris peu le spiri- tisme, et il reconnait que l'existence de mou- vements marxistes peut jouer dans les deux sens. C'est done surtout, sinon exclusivement, la concurrence protestante - non dans ses d6- nominations historiques, mais sous la forme du pentecdtisme, capable d'un prosdlytisme actif - qui est le facteur explicatif du comportement progressiste ou non des diffdrents dpiscopats.

L'hypothise est intdressante et, jusqu'h un certain point plausible, si on la considbre comme un motif parmi d'autres. Beaucoup plus discutable est la tentative de l'A. d'en faire << le plus important facteur >> pour rendre compte des rapports conflictuels ou non des Eglises latino-amiricaines avec l'tat. Encore plus probldmatique est sa ddmarche mdthodo- logique, fondde sur la thdorie dite du <<choix rationnel >>, selon laquelle l'Eglise fonctionne,

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

comme toute autre entreprise, selon un modele de rationalit6 micro-6conomique, fond6 sur un calcul rationnel des cofits et des profits. De la mfme fagon qu'une entreprise en situation de monopole n'a pas besoinde satisfaire les be- soins de ses clients, une Eglise qui n'a pas de compdtiteurs religieux, et qui jouit d'une sorte de monopole du culte, n'a pas besoin de se

pr6occuper des besoins de ses clients religieux (le cas argentin, selon l'A.). Inversement, quand la concurrence est frroce, l'Elglise, comme au Chili, est oblig6e de faire l'option des pauvres contre l'Etat.

Cette r6duction du comportement des Egli- ses i celui d'une chaine de supermarch6s me- nac6e par la concurrence et essayant d'attirer - ou de garder - sa clientele est amusante, mais a des limites 6videntes. Elle laisse de c6td quelques d6tails: les valeurs, les normes, la foi, la culture, la croyance, I'6thique. En un mot: la religion...

Sous cette forme extreme et unilat6rale, l'explication propos6e par A.G. est manifeste- ment fausse. Il suffit de prendre le cas du Chi- li: est-ce pour 6viter de voir leurs paroissiens d6serter l'Eglise catholique au profit des pen- tec8tistes que les ivfques ont dicid6 - aprbs une p6riode d'h6sitation - de s'opposer au r6- gime du g6n6ral Pinochet ? La r6ponse est non, pour diverses raisons, dont la plus 6vidente est que les pentec8tistes 6taient soit du c8t6 de la dictature (c'est le cas de ses dirigeants les plus connus), soit neutres, et sans engagement au- cun. Il n'y avait done aucune raison pour que les pauvres, m6contents du r6gime du g6ndral Pinochet, abandonnent I'Eglise catholique pour rejoindre les pentecftistes ! Cela vaut pour le Brdsil et la plupart des pays mentionnes par I'A.

Il est vrai que la concurrence des protestants est une des raisons qui a conduit des 6vfques assez conservateurs - A.G. lui-meme men- tionne le cas de D. Agnelo Rossi au Br6sil - i lancer des les ann6es cinquante des pratiques

pastorales inspir6es du protestantisme, qui vont par la suite donner naissance aux communaut6s eccl6siales de base. Mais ces 6vfques traditio- nalistes sont pricisiment - comme D. Rossi lui-mfme - ceux qui ont soutenu le regime mi- litaire. Ceux qui se sont oppos6s au pouvoir autoritaire, comme D. Helder Cfimara, 6taient loin d'avoir comme objectif prioritaire la com- petition avec les ivangiliques...

Bref, le facteur <<comp6tition religieuse>> doit sans doute ftre pris en consid6ration, mais sans en faire la c16 d'explication fondamentale des diff6rences entre les Eglises nationales, et

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en 6vitant les pieges r6ductionnistes des th6o- ries dites du <0choix rationnel>>, avec leurs modeles 6triqu6s de rationalit6 micro-6conomi- que...

Michael Liwy.

110-22 GOLDSTEIN (Sydney), GOLDSTEIN (Alice).

Jews on the Move. Implications for Jewish Identity. Albany (N.Y.), State University of New York Press 1996, 398 p. (bibliogr., tablx, graphiques, carte, index).

Ce remarquable ouvrage de ddmographie est le premier publi6 dans la sdrie des 6tudes sur la <socidt6 juive ambricaine des ann6es 1990 >, i partir des enquetes men6es nationa- lement sur la question. Enquftes dont I'objectif est de fournir les donndes d6mographiques, so- ciales, religieuses, les plus complites possible sur les juifs am6ricains A l'aube du XXIe siecle (enquetes par questionnaires, aupris d'un 6chantillon repr6sentatif de la population juive am6ricaine, et portant sur la vie quotidienne, les valeurs, l'identitd, les pratiques religieu- ses...).

Fort aujourd'hui de six millions d'individus, ce groupe est concern6 au premier chef par les questions de perpetuation et d'identitd, compte tenu de son faible taux de reproduction, son haut niveau de mariages mixtes, et les tendan- ces assimilationnistes tres fortes qui le carac- t6risent.

Pour les auteurs, le r61e des migrations in- ternes est une c16 importante pour comprendre les changements dynamiques des communaut6s juives am6ricaines, et l'6volution du sentiment identitaire individuel. L'6tude montre en par- ticulier que les migrations internes, responsa- bles du d6clin de certaines communaut6s, ou au contraire du d6veloppement d'autres communaut6s, sont completement li6es aux changements d6mographiques, sociaux, 6cono- miques qui affectent les juifs ambricains; et, dans beaucoup de cas, ces migrations permet- tent de comprendre ces changements.

Plus ils sont jeunes et diplfm6s, plus les juifs ambricains sont mobiles localement et na- tionalement: du centre des villes vers leurs p6- riph6ries, des zones anciennement urbanis6es aux zones plus r6centes, des petites villes vers la campagne, etc...

Cette redistribution pose des problemes in- 6dits tant aux communaut6s juives qu'aux in-

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