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Reproduction de phénomènes sociaux sur internet Ahmed Kachkach Tutrice : Carine Goutaland 1

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Reproduction de phénomènes sociaux surinternet

Ahmed Kachkach

Tutrice : Carine Goutaland

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Ahmed Kachkach PPH — 2014

Table des matières

1 Introduction 3

2 Fracture numérique 4

3 Politiques de modération : Centralisées, Communautaires ou Anarchiques ? 5

3.1 Modération centralisée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

3.2 Modération communautaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

3.3 Anarchie ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

4 Diversité ou Communautarisme ? 9

4.1 Sur les réseaux sociaux : twitter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

4.2 Sur les sites de rencontre : OkCupid . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

5 Conclusion 11

6 Bibliographie 12

6.1 Livres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6.2 Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6.3 Site web . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6.4 Vidéos . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

6.5 Rapports et Recherches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

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1 Introduction

Internet est réputé être un média universel, ouvert et libre de toutes limitesgéographiques, culturelles et économiques. Ce média a pris un rôle tellement im-portant dans nos vies qu’il est passé d’outil facilitant notre vie de tous les joursà un élément à part entière de notre société, la modelant par occasions. L’ONU amême reconnu, le 5 juillet 2012, l’accès à internet comme un droit fondamental.

Face à une fracture sociale de plus en plus grande, des sociétés qui se replientet trouvent refuge dans le communautarisme ou encore des interactions socialesminées par le matérialisme des uns et l’apathie des autres, beaucoup trouvent eninternet un refuge et un monde parfait.

Pourtant, quand on se penche sur les mécanismes qui font internet, les per-sonnes qui l’utilisent et les interactions qu’ils ont à travers ce média, les chosessont souvent loin de l’utopie qu’on s’en fait, et reprennent souvent les travers (maisaussi les bons côtés) des constructions sociales qui font notre société.

Nous allons nous intéresser à trois phénomènes en particulier :

— Les inégalités sociales, géographiques— Les lois et contrats sociaux— La diversité et le communautarisme

On essayera pour cela de voir des exemples concrets, à travers des sites d’ac-tualité, des réseaux sociaux et autres sites de rencontre !

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2 Fracture numérique

Avant d’aller reproduire des phénomènes sociaux du “monde réel” sur internet,encore faudrait-il. . . avoir une connexion internet !

On appelle fracture numérique la disparité d’accès aux technologies informa-tiques, notamment Internet. Cette disparité est fortement marquée d’une part entreles pays riches et les pays pauvres, d’autre part entre les zones urbaines denseset les zones rurales. Elle existe également à l’intérieur des zones moyennementdenses. La fracture numérique peut aussi être autre que géographique ou écono-mique : on remarque ainsi des disparités dans l’accès à l’informatique et à internetchez les personnages âgées.

Beaucoup d’e�orts ont été faits depuis a�n de combler ce “gou�re” numérique,notamment des études commandées par le gouvernement Français et dirigés parJacques Attali en 2008, ou des travaux plus récents par l’ex-ministre du numériqueFleur Pellerin. Mais malgré cela, plusieurs indicateurs montrent qu’il existe en-core de grande disparités sur les statistiques de visites internet entre di�érentescatégories sociales et di�érentes localisations.

Comme si cette fracture n’était pas déjà assez grande, certains sites visent spé-cialement certaine catégories socioprofessionnelles ou tranches d’age.

Citons à titre d’exemple aSmallWorld.net, un réseau social élitiste qui a étélancé en 2004. Pour y accéder, il faut justi�er des revenus assez hauts et partagerles intérêts des membres de ce club de privilégiés : voyages, golf et exhibitionsd’art. Il est intéressant de noter que l’appartenance à ce club virtuel donne aussiaccès à des événements organisés de par le monde. Dans ce sens, aSmallWorld.netreproduit le principe des social clubs haut de gamme : un ensemble de personnesdu même groupe socioprofessionnel qui organisent des événements ouverts auxseuls membre de leur groupe, généralement plus qu’aisé.

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3 Politiques de modération : Centralisées, Com-

munautaires ou Anarchiques ?

Nos sociétés se régulent de di�érentes manières.

D’un côté, des lois formelles existent pour interdire des comportements consi-dérés comme nocifs pour le bien-être de la société : meurtre, vol, etc.

De l’autre, un ensemble de “lois” informelles sont intrinsèques à notre société,séparant ce qui est moral de ce qui ne l’est pas, et imposant par une pressiondes membres de la société le respect de certaines règles. On parle notamment de“contrat social”.

Qu’en est-il sur internet ? Nous allons prendre quelques exemples de régulationde communautés internet pour voir ce qu’il en est.

3.1 Modération centralisée

Ce type de modération a beau être parmi les moins avant-gardiste, ça reste l’undes plus utilisés.

Le principe est similaire à celui des lois formelles : un ensemble de règles sontformulées par le créateur d’une application web (réseau social, site d’actualité) etdoivent être respectées par les utilisateurs de cette dernière.

Le respect de ces règles est contrôlé par des modérateurs professionnels, sou-vent avec l’aide d’algorithmes qui détectent des motifs de violation dans certainespublications par analyse de mots clefs, détection de motifs dans des images pu-bliées, etc.

On peut voir ce type de modération sur plusieurs sites connus :

— Facebook— Twitter— LinkedIn— Le Figaro

Les limites d’un tel type de modération sont nombreuses :

— Les utilisateurs ne participent pas à l’élaboration des règles de modération.

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Ceci a plusieurs impacts, notamment le fait que les utilisateurs ne se lesapproprient pas et ont donc plus tendance à les trouver injustes. Aussi, cesrègles peuvent être trop restrictives ou laxistes et provoquer l’insatisfactiondes utilisateurs du service

— Le passage à l’échelle d’une telle politique est complexe : s’il est aisé pourune personne de modérer un service comptant une centaine d’utilisateurs,on voit rapidement les limites d’une telle politique en allant lire les com-mentaires du Figaro. En e�et, la taille de l’équipe de modération néces-saire devient vite assez irréaliste quand il faut modérer des milliers -voirdes millions- de publications par jour.

C’est pour cela que plusieurs sites web proposent plutôt un mix entre cettepolitique et une politique de modération communautaire : facebook propose à sesutilisateurs de signaler les publications et utilisateurs ne respectant pas les règles.

facebook a aussi proposé dans le passé à ses utilisateurs de voter pour l’adop-tion de lois utilisateur. Néanmoins, cette initiative s’est révélé n’être rien de plusqu’une illusion de démocratie puisque facebook ne proposait pas de vote sur despoints vitaux (particulièrement la protection des données des utilisateurs) et amême pris des décisions contraires au résultat de certaines élections.

3.2 Modération communautaire

Avec l’avènement du web 2.0, ce web collaboratif où l’utilisateur est part inté-grante du service, le volume des publications à éditer est devenu tellement grandque beaucoup de sites se sont tournés vers un modèle de modération distribué,faisant intervenir la communauté a�n de punir les manquements aux règles, quielles même sont parfois �xées par les utilisateurs du service.

Au lieu d’avoir une équipe de modérateurs professionnels qui se charge demodérer tout un site, ce sont alors les membres qui vont faire disparaître le contenujugé “toxique” (dangereux pour la communauté) via un système de vote et/ou desdroits de modération pour les utilisateurs réputés pour leurs posts de qualité.

Certains sites web ont poussé ce modèle à son paroxysme, notamment les sitesde la plateforme de questions/réponses stackexchange : Les fondateurs de cetteplateforme ont réalisé un nombre incalculable d’expérimentations dans le domainedes communautés internet. Fatigués de voir tous les sites de question/réponse oùla qualité des réponses donne à désirer, et où plaisanteries, spam et insultes sont

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légion, ils ont décidé de créer une plateforme où l’exigence sur la qualité des postsprime, et où la communauté s’autorégule via un système de points, de badges etde niveau d’autorité.

À titre d’exemple, une personne qui vient de s’inscrire sur le site n’aura pasautant de pouvoir qu’un utilisateur ayant déjà fait ses preuves. Une personne pos-tant des publications de qualité reçoit des points à chaque fois qu’une personnevote pour l’une de ces publications. Au fur et à mesure qu’une personne poste surun sujet en particulier, son expertise est reconnue et les autres personnes ont ten-dance à lui donner de plus en plus de point, et à terme les pouvoirs de modérationa�n de modi�er/e�acer les publications toxiques voir même de modi�er les règlesde modération et le code de bonne conduite.

Ce modèle est intéressant car il permet de modérer de larges quantités de don-nées de manière plus ou moins juste, avec la participation de la communauté toutau long du processus de modération. Et s’il reprend l’importance donnée à l’ex-pertise dans le monde universitaire ou politique, ne tombe pas dans ses travers endonnant un droit de veto à des experts souvent choisis de manière orientée : la plu-ralité s’applique et les nouveaux arrivants ne sont pas punis. Et contrairement à unexpert qui est sélectionné par la minorité, ici les experts sont “élus” par l’ensemblede la communauté en guise de remerciement pour leurs publications.

Aussi, contrairement aux médias traditionaux qui ne permettent que d’écouterce que les experts ont à dire sans vraie interaction, sur un site comme stackover�ow- un site du réseau stackexchange dédié à la programmation - il n’est pas rare deposer une question sur un langage de programmation et de recevoir une réponsede la personne l’ayant créé, ou d’un de ses mainteneurs.

3.3 Anarchie !

Rares sont les sites qui laissent à leurs utilisateurs libre choix de faire ce qu’ilsdésirent, sans imposer de règles ni de code de bonne conduite (ne serait-ce quepour de raisons légales).

Pourtant, certains ont tenté l’expérience. On peut citer à titre d’exemple 4chan.Plus particulièrement sur le tristement connu channel /b/, où se côtoient photosde chatons, discutions politiques, incitations à la haine raciale et photos violentes(voire pédopornographie) et tout ceci sans aucune modération, si ce n’est des in-terventions spontanées pour mettre hors-ligne un contenu illégal à la demande des

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autorités.

Néanmoins, la nature des interactions sur internet fait que la modération estforcément nécessaire. Compter sur une certaine auto-régulation de la communautésans donner de motivation ni appliquer de contraintes n’est qu’une douce utopie.

Citons par exemple la loi de Godwin qui stipule que plus une conversationinternet dure, plus il y a de chance que l’une des personnes participant à cetteconversation soit traitée de nazi. On dit alors que le point Godwin a été atteint ; Ceque l’on peut con�rmer sans problème en allant sur n’importe quel site de discus-sion où la modération est absente.

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4 Diversité ou Communautarisme ?

Internet, par comparaison aux médias traditionnels, n’est pas limité géogra-phiquement et la majorité des sites internet proposent un accès gratuit et illimité àtout le monde, sans distinction d’âge, d’origine ou de sexe. On pourrait donc pen-ser que c’est un média libre de toutes “castes” sociales, raciales et économiques.Mais comme il a été montré précédemment (avec la fracture numérique qui s’ap-plique malgré la gratuité des sites), internet, même quand il ne contribue pas àl’ampli�cation de phénomènes de société, ne reste qu’un re�et de nos sociétés.

Bien qu’internet encourage les interactions entre personnes venant de milieuxdi�érents, on retrouve les mêmes phénomènes liés au communautarisme sur cemédia.

Nous allons nous intéresser plus particulièrement à deux types de site webs :les réseaux sociaux, avec twitter, et les sites de rencontre avec OkCupid

4.1 Sur les réseaux sociaux : twitter

Twitter est un réseau social où les utilisateurs peuvent partager des messagesd’une longueur maximale de 140 caractères. Ces messages peuvent aussi com-prendre des liens vers des images et vidéos.

Ce réseau présente des avantages certains par rapport au plus connu facebooken raison de l’ouverture augmentée qu’il propose : là où facebook vise d’abord àétablir un lien entre des gens qui se connaissent dans la “vraie vie”, twitter est beau-coup plus ouvert en permettant de “suivre” des personnes qu’on ne connaît pas :ainsi les messages qu’on poste sont a�chés sur le “mur” de toutes les personnesvous suivant (followers) et vice-versa.

On serait donc tentés de croire que les liaisons se créant sur ce réseau ne sontpas limitées aux clivages sociaux des utilisateurs, mais débridés par l’ouverture duréseau en lui même. Mais une fois encore, ce serait sous-estimer la puissance duconditionnement social, l’impact de l’appartenance sociale/raciale/religieuse surses fréquentations ainsi que notre tendance à toujours vouloir rester dans notrezone de confort.

Ainsi, plusieurs études 1 ont montré l’impact que peut avoir l’appartenance ra-

1. À titre d’exemple, citons l’étude Segregation in social networks menée par des chercheursde l’Université de Columbia aux États-unis.

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ciale, la religion, l’idéologie politique ou encore le “standing socio-économique”sur les fréquentations qu’on a sur les réseaux sociaux, notamment twitter, à desdegrés comparables à la ségrégation qu’on peut observer à l’école et plus globale-ment dans notre société, avec les phénomènes de ghettoïsation et/ou de commu-nautarisme.

Si les ré�exes de nos sociétés encore peu perméables à la diversité se font res-sentir sur ces réseaux, prétendre qu’ils sont exclusifs et ségrégationniste serait fairepreuve de mauvaise foi : ils permettent malgré tout d’o�rir une fenêtre ouverte àd’autres communautés et idéologies que les siennes, et ne tombent pas dans la glo-ri�cation de la majorité (et l’écrasement des minorités) en encourageant la diversitéde ces publications et mettant en avant celles qui ont le plus d’impact localement,dans chaque “groupe” d’utilisateurs, et pas forcément au niveau de la totalité duréseau.

4.2 Sur les sites de rencontre : OkCupid

OkCupid n’est pas un site de rencontre comme les autres : ce site américain- qui comptait plus de 3,5 millions d’utilisateurs en 2011 - a été fondé par ChrisCoyne, Sam Yagan, Christian Rudder et Max Krohn. Point commun entre ces en-trepreneurs ? Une passion pour les mathématiques et l’informatique. Ils feront decela leur marque de fabrique, en faisant d’OkCupid un vrai laboratoire grandeurnature où tester leurs algorithmes de compatibilité relationnelle, et en faisant dessites de rencontre une vraie science. On peut notamment suivre leurs expériencessur leur blog, OkTrends.

L’une des fonctionnalités les plus importantes d’OkCupid est leur système dequizz : chaque utilisateur doit répondre à des questions en indiquant ses préfé-rences, et ce qu’il attends comme réponse de la part des personnes qu’il recherche.

S’il est prévisible qu’on recherche une personne qui nous ressemble sur un sitede rencontre, les études réalisées par OkCupid ont montré quelque chose de plutôtsurprenant : au delà des critères purement relatifs à une relation amoureuse (visiondu couple, du sexe, du mariage, . . .) des critères comme les opinions politiques etla religion étaient parmi les plus déterminants, même chez des personnes dontl’implication politique et la religiosité n’était pas des plus intenses.

Même en amour, et même derrière son écran, l’Homme reste donc peu aventu-reux.

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5 Conclusion

Ce rapport peint probablement un tableau trop pessimiste d’internet et de sonrôle dans l’ouverture de nos sociétés à la diversité d’opinions et au partage. Il nefaut pas oublier tous les bienfaits de ce média, et les impacts positifs qu’il a eudepuis sa création : facilité d’accès à l’information et à l’éducation, opportunitéséconomiques, partage culturel et social et indépendance et liberté d’expression làoù les médias traditionnels n’étaient pas des options viables (notamment les ré-centes révoltes, en Ukraine, en Turquie et dans les pays arabes).

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6 Bibliographie

6.1 Livres

— Freakonomics, Stephen D. Levitt, Stephen J. Dubner, (publié en janvier2006).http://www.amazon.fr/Freakonomics-Steven-D-Levitt/dp/2207257967.

6.2 Presse

— L’ONU reconnaît le droit à la liberté d’expression sur Internet, LeMonde, (publié sur internet le 06/07/2012, consulté le 16/04/2014), http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/07/06/l-onu-reconnait-le-droit-a-la-liberte-d-expression-sur-internet_1730303_651865.html

6.3 Site web

— HowRaces andReligionsMatch inOnlineDating (publié le 29/09/2009,consulté le 16/04/2014), OkCupidhttp://blog.okcupid.com/index.php/how-races-and-religions-match-in-online-dating/.

— The REAL ‘Stu� White People Like’ (publié le 08/09/2010, consulté le16/04/2014), OkCupidhttp://blog.okcupid.com/index.php/the-real-stuff-white-people-like/.

6.4 Vidéos

— Stanford Seminar - Je� Atwood of StackOver�ow / Discourse, You-Tube https://www.youtube.com/watch?v=hEc6Eyogb9Y.

6.5 Rapports et Recherches

— Rapport de la Commission pour la libération de la croissance fran-çaise (Page 58 : fracture numérique), Jacques Attalihttp://www.publictendering.com/pdf/rapport_attali.pdf.

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— Segregation in SocialNetworks based onAcquaintanceship andTrust,Thomas A. DiPrete, Tyler McCormick, Andrew Gelman, Julien Teitler, TianZhenghttp://www.yale.edu/ciqle/CIQLEPAPERS/phily110308.pdf.

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