nouvelles n° 2072

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SAMEDI 15 NOVEMBRE 15h place de la Comédie à BORDEAUX RAPPEL Manifestation pour une Alternative À l’Austérité Mobilisés pour l’éducation prioritaire Cadillac Lussac Bègles Jeudi 13 novembre 2014 - N° 2072 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2072 du 13 nov.

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Page 1: Nouvelles N° 2072

SAMEDI 15 NOVEMBRE 15h

place de la Comédie à BORDEAUX

RAPPELManifestation pour une

Alternative À l’Austérité

Mobilisés pour l’éducation prioritaire

Cadillac

Lussac

Bègles

Jeudi 13 novembre 2014 - N° 2072 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX Prix : 0,80 euro

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2 • Les Nouvelles 13 novembre 2014

ACTUALITÉ

Du 13 au 20 novembre 2014, les citoyens de St-Pierre d’Aurillac sont invités à se prononcer sur le devenir de la Poste par référendum.

Depuis plusieurs années déjà, la municipalité, avec ses habitants, est mobilisée pour le maintien d’un bureau de poste dans le village au lieu de «l’agence postale» que voudrait imposer par la pression la direction régionale de La Poste (fermetures intempestives, etc.).

Maintenant, elle s’attaque aux horaires d’ouverture qu’elle veut réduire au 1er janvier 2015 à 15h (au lieu de 23h30) par semaine, avec fermeture le samedi. Une décision «suspendue pendant un an» si la municipalité accepte de créer une Agence postale communale. Pour cela elle propose une «aide» financière de 996 € par mois correspondant au salaire d’un agent communal pour une douzaine d’heures hebdomadaires.

Respectant leur engagement électoral, les élus ont décidé de mettre ce choix entre les mains des citoyens en organi-sant une consultation précédée d’une réunion d’information et d’échanges, le 5 novembre. A cette occasion, l’équipe municipale a expliqué qu’avec l’agence postale communale, le service serait peut-être mieux rendu, mais la participation de La Poste ne permet-trait de financer que 12 h d’ouverture.

Le budget municipal confronté aux baisses très importantes des dotations de l’Etat et aux charges nouvelles (rythmes scolaires, instruction des permis de construire…) ne permet

pas de financer des heures d’agents en plus pour augmenter l’amplitude horaire. Et la municipalité devrait aussi compenser la perte du loyer pour le local actuel du bureau de Poste, ainsi que le chauffage, l’électricité et l’entretien. Les seules solutions dans ce cadre étant une augmentation de la fiscalité ou une réduction des services.

Le maire, Stéphane Denoyelle, ainsi que plusieurs intervenants, élus, citoyens, syndicalistes, ont rappelé la nécessité de défendre le service public dont la destruction est facteur d’inéga-lité, la création d’agences communales rompant la péréquation* nationale.

Les citoyens étaient également invités à réfléchir à des questions concrètes comme la façon d’assurer la sécurité de l’argent, la confidentialité des opé-rations, etc.

*voir encadré

LA PREUVE PAR LA SANTÉLe 7 novembre à St-Macaire, une cinquantaine de personnes assis-taient à la projection/débat orga-nisée par le Comité de sauvegarde, de promotion et de démocratisation des services publics, dans la continui-té d’un travail autour de la citoyenneté, la sensibilisation aux services publics du comité dans ce secteur, comme le rappelait en introduction Christophe Miqueu.

Le documentaire de Jacques Cotta et Pascal Martin «L’accès aux soins en danger» alerte sur les atteintes

auxquelles est confronté notre système de santé : franchises, dépassement d’honoraires, fermeture de services, d’établissements hospitaliers. Jacques Cotta, invité, soulignait qu’il avait été tourné «quand Sarkozy était au pouvoir et qu’on nous promettait le changement pour le virer».Dans le débat, la logique qui consiste, sous couvert d’économies nécessaires, à démanteler le service public de santé, à habituer les patients à payer pour leurs soins et céder par pans entiers la santé aux appétits du marché, a été décortiquée.«L’aspiration à l’égalité devant les malheurs de la vie est un principe humaniste auquel sont attachés la plupart des médecins», affirmait un généraliste, tandis que des patients atteints de longues maladies témoi-gnaient du «reste à charge» tous les mois pour se soigner. «Quand on garde un malade pour prévenir une amputation, expliquait un médecin, on n’est pas «rentable», il vaudrait mieux l’amputer», rappelant ainsi le cynisme de la logique privée.Aujourd’hui, des «maisons médicales» adossées aux cliniques privées sont créées, offrant ainsi sur un plateau une clientèle captive, quand celle-ci a les moyens de se soigner...Les conséquences pour la santé des in-dividus comme pour la santé publique sont dramatiques. Là aussi, il n’y a pas d’égalité possible sans service public.

Christelle Danglot* redistribution égalitaire

Dans les 6 territoires qui pour-raient perdre leur statut de zone prioritaire d’éducation, et ceux qui ont besoin de l’obtenir, les parents d’élèves, les enseignants et des élus se mobilisent.

Comme à Bègles, Cadillac, Guîtres, Saint-Symphorien, Salles, c’est à Lussac qu’un rassemblement a eu lieu le 6 novembre devant le collège, contre la proposition du rectorat de sortir leur établissement du dispo-sitif d’éducation prioritaire RRS (réseau de réussite scolaire, ex ZEP).Concrètement ce sont des moyens financiers et humains que l’Édu-cation nationale transférerait sur d’autres secteurs. Pour l’une des enseignantes du collège de Lussac, la perte de ces moyens «aurait de graves conséquences», par exemple sur «les sorties pédagogiques» et avec «des classes surchargées».Sainte-Foy-La-Grande, Coutras et le quartier du Grand-Parc à Bor-deaux pourraient, eux, entrer dans le dispositif.«Une question d’équité» pour le

directeur académique François Coux. Un argument qui ne convainc ni les parents, ni les professeurs des écoles et collèges menacés.A Bègles, une pétition a déjà recueilli plus de 1000 signatures et une réunion publique d’information se tenait le 10 novembre au collège Berthelot. Un rassemblement était prévu (à l’heure d’écrire ces lignes) le 12 novembre devant le rectorat où devaient se rejoindre les acteurs de la communauté scolaire des secteurs concernés, ainsi que les organi-sations syndicales, notamment le SnuippFSU et la CGT Education. Côté élus, c’est la question d’éga-lité et de progrès dans la durée pour tous qui prévaut.

Jean-Jacques Paris, conseiller général de Bègles, est déjà intervenu à plu-sieurs reprises auprès du directeur académique, lors du CDEN et par courrier au ministre, ainsi que les conseillers municipaux béglais Front de Gauche «Bègles pour tous» (cf Nouvelles 2070).

C’est aussi le cas du maire, Noël Ma-mère, après être également intervenu auprès du directeur académique, qui a enfin rencontré les parents d’élèves le 7 novembre.

Tous mettent en avant, avec la communauté éducative, que c’est l’action du réseau d’Education prioritaire, qui a permis de trans-former la mixité sociale en atout, de la maternelle au collège, pour faire grandir et réussir tous les élèves.

Il faut donc pérenniser le dispo-sitif, car les indicateurs montrent plutôt un accroissement qu’une diminution des situations sociales difficiles. Des situations encore aggravées dans le secteur rural moins bien pourvu en équipements publics de proximité, culturels, de loisirs, que le secteur urbain.

Enfin, les moyens financiers et humains doivent être donnés prioritairement à l’Education nationale. Il manque toujours plus de 300 postes d’enseignants en Gironde.

EDUCATION PRIORITAIRE

La mobilisation grandit en Gironde

SUD GIRONDE

Pour la défense des services publics

BÈGLES

Espace citoyen cantonalJeudi 4 décembre, 18h30, salle Jean-Lurçat

Avec Jean-Jacques Paris, Conseiller général de BèglesLes Communes, les Départements, les Régions et leurs missions de services publics sont menacés par une réduction brutale de leurs moyens financiers et l’assèchement de la démocratie locale.Quel bilan, quel avenir pour le Conseil général ? Quelles conséquences sur la vie locale et le lien social ?

FILIÈRE BOIS EN AQUITAINE

L’Observatoire social est néAprès un an de travail du Ceresa *, l’Observatoire vu le jour à Cestas, en Gironde. En région Aquitaine «le bois fait vivre 38 000 personnes, dont 29 000 salariés (68% de la filière), ce qui en fait le second secteur d’emploi après l’aéronautique» explique son président, Alain Delmas, également vice-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE).Pour lui, cet observatoire est «un acteur de l’innovation sociale, permettant une approche plus fine des réalités économiques et sociales de la filière» afin d’avoir «une vision permanente de ses besoins dans le temps». Accompagner les salariés dans leur évolution de carrière, améliorer l’accès aux emplois plus qualifiés, la sécurité, l’accès des femmes à ces métiers (14 % seulement des employés… «aucune question ne doit être taboue».L’association a constitué quatre collectifs de travail : évolution professionnelle, conditions de travail, formation et emploi, veille sectorielle sur l’évolution des métiers.L’Observatoire rassemble la CGT, la CFDT, le Syndicat des sylviculteurs, l’Alliance forêts bois, les employeurs de première et deuxième catégories, la Délégation régionale aux droits des femmes et à l’égalité, le fonds d’assurance formation des salariés agricoles. Dans l’attente d’autres collectivités territoriales, il est soutenu par la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, la Direccte, le Conseil régional, les Conseils généraux de la Gironde et du Lot-et-Garonne.* Centre d’études et de recherches économiques et sociales d’Aquitaine

ANCAC

Assemblée généraleSamedi 29 novembre, rue Amédée St Germain (restaurant d’entreprise)

Elle sera suivie à 12h par un repas (20€) proposé aux adhérents et amis de l’ANCACInscriptions (avant le 16/11) auprès de :Alain Lagardère - 186, bd J.J. Bosc - 33130 BèglesChèque à l’ordre de : Section ANCAC de Bordeaux

Jeudi 13 novembre au jeudi 20 novembre 2014, de 8h à 12h et 14h à 18h (permanence des élus le samedi 15 novembre de 9h à 12h)

Trois propositions : - Je suis pour la suppression du bureau de Poste actuel et sa transformation en Agence Postale Communale.- Je suis pour le maintien du bureau de Poste avec ses horaires actuels dont le samedi matin et j’exige que la Poste assure un service de qualité.- Je suis favorable au maintien du bureau de Poste actuel dans les conditions fixées par la Direction de la Poste (15h dès janvier 2015 et fermeture le samedi matin).Dépouillement du vote : jeudi 20 novembre à 18 h en mairie.

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Les Nouvelles 13 novembre 2014 • 3

EditorialACTUALITÉ

Rassembleurs dans l’action

Peut-on laisser ce gouvernement continuer à détruire les solidarités, démanteler les services publics, écraser les salaires et l’emploi ? Peut-on laisser M. Gattaz oser lancer une semaine d’initiative pour la destruction du code du travail, la disparition des droits des salariés, l’abandon de toute responsabilité sociale des entreprises ?

Peut-on laisser la finance, les forces de l’argent prendre la main sur des pans entiers de l’activité humaine  ? Peut-on laisser l’entreprise Le Pen père et fille continuer à prospérer sur cette crise sociale, économique et politique en divisant le peuple pour mieux préserver les intérêts des puissants de ce monde ?

A ces questions, que des milliers d’hommes et de femmes de gauche se posent, les communistes ont répondu lors de leur conférence nationale : non, il n’y a aucune fatalité à voir le scénario brutal de l’ultralibéralisme se mettre en œuvre. Nous sommes disponibles pour le travail commun de construction d’une majorité populaire pour l’alternative à l’austérité.

Cette majorité populaire ne se dessinera pas sur un coin de table à 2 ou 3, elle se fera dans l’action, et cet immense défi doit démarrer dès aujourd’hui. L’alternative, c’est maintenant qu’elle se construit. Avec le 15 novembre et ses suites, avec la semaine du 1er décembre : une contre-offensive face au patronat et au MEDEF pour exiger des comptes, avec les 1000 rencontres pour l’alternative.

Car, plus personne à gauche, après l’intervention de Hollande la semaine dernière, ne peut rester au milieu du gué. Le président de la République nous a prévenu, il entend continuer sa politique, coûte que coûte.

L’appel au peuple de France lancé par Pierre Lau-rent entend remettre au cœur du débat politique les idéaux qui ont fondé la gauche, les aspirations du monde du travail et de la création.

Cet appel en direction des hommes et femmes de gauche et écologistes, syndicalistes et militants associatifs, citoyennes et citoyens, entend fonder dans l’action et sur des contenus en rupture avec les choix libéraux à l’oeuvre depuis 10 ans un rassemblement à vocation majoritaire.

Il est temps de se mettre en mouvement pour la satisfaction des besoins, pour défendre et promouvoir les services publics et solidarités, les salaires et l’emploi pour répondre aux immenses besoins  : se nourrir, se loger, se déplacer, se former, se soigner, se cultiver, se divertir. Il est temps de se mettre en mouvement pour des droits nouveaux dans une République refondée autour de 3 piliers  : un scrutin proportionnel, intervention citoyenne et droit de vote des rési-dents étrangers.

Il est temps face à la menace brune d’écrire avec notre peuple un nouveau récit qui le rassemble autour de valeurs communes et de ces beaux mots de Liberté, égalité, fraternité.

C’est à un immense travail que nous appe-lons pour que notre pays et notre peuple connaissent à nouveau des jours heureux.

Sebastien LabordeSecrétaire du PCF 33

Membre du Conseil national

Trop vieux pour un emploi, pas assez pour la retraite !Le chef de l’Etat a annoncé la création d’emplois aidés spéci-fiques pour les chômeurs en « fin de droits », mais «privés de droit» à la retraite. Une sorte «d’emplois vieux» ! Ils sont des dizaines de milliers à subir cette double peine. Seniors au chômage, ils ont épuisé leurs droits à indemnisation et ne peuvent compter, pour survivre, que sur un minima indécent (l’allocation spécifique de solidarité), inférieur à 500 euros par mois. De l’autre, bien qu’ayant cotisé assez longtemps pour avoir droit à la retraite à taux plein, ils ne peuvent en profiter car ils n’ont pas atteint l’âge légal. Un drame social qui s’amplifie du fait de la hausse du chômage qui frappe de plus en plus les seniors (800 000 demandeurs d’emplois de plus de 50 ans, chiffre en hausse de 11% sur 1 an), et du recul de l’âge légal de la retraite, de 60 à 62 ans.Jusqu’en 2011, un dispositif d’alloca-tion équivalent retraite (AER) leur apportait un revenu de transition, jusqu’à 1 043 euros par mois, sous la condition d’avoir cotisé le nombre de trimestres nécessaires pour une pension à taux plein : elle a été sacrifiée sur l’autel de l’austérité par le gouver-nement Fillon. Sous la pression des syndicats, la gauche socialiste au pouvoir daigne la remplacer en 2013 par une allocation semblable, mais aux conditions d’accès beaucoup plus restrictives. Seuls une dizaine de milliers de seniors devaient

y être éligibles, contre plus de 60.000 pour l’AER il y a quelques années. Une mesurette pour les chômeurs âgés Lors de son intervention télévisée du 6 novembre, François Hollande sem-blait avoir pris la mesure du problème en promettant le rétablissement de l’AER en 2015, ajoutant qu’elle viserait les plus de 60 ans, laissant de côté une bonne partie de la population concernée et oubliant de parler de la cause de l’aggravation du problème : le recul de l’âge légal de la retraite, suite à la réforme sarkozyste de 2010, que le gouvernement socialiste a refusé de remettre en question. Pire, la réforme socialiste de 2013 l’a durcie, en allongeant aussi la durée de cotisation obligatoire, ce qui va inévitablement encore retarder, pour les chômeurs, et spécialement pour les femmes, le moment de l’accès à la pension à taux plein.Le gros lot pour les patronsLe chef de l’Etat a été beaucoup plus clair pour annoncer un nouveau geste, d’une toute autre envergure, à l’atten-tion du patronat. Une décision lourde de menaces pour la protection sociale. A compter de 2017, le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), cet avantage fiscal accordé au Medef en 2013 (20 milliards d’euros par an pour les employeurs) serait « transféré » sur « une baisse de co-tisations sociales pérenne ». Pile ce que récla-mait le patronat, plus intéressé par

les 20 milliards que la forme du crédit d’impôt !Alors que le Cice reste dépend d’un arbitrage budgétaire, la baisse de coti-sations serait, elle, définitive. Le gros lot pour le Medef qui mène une campagne acharnée pour « libérer » les entreprises du financement de la Sécurité sociale, hélas avec succès, comme le montre la nouvelle baisse de cotisation patronale famille que vient décider l’équipe Valls. Privée de 20 milliards d’euros de cotisations, la Sécu sera davantage dépendante du budget de l’Etat, et donc soumise à un risque accru de coupes au nom de l’austérité. La variable d’ajustement sera alors… les prestations sociales.Quant aux bénéfices supposés pour l’activité économique et l’emploi, voilà vingt ans que les entreprises profitent d’une baisse massive (environ 20 milliards d’euros par an) de cotisations patronales sur les bas salaires au nom de l’emploi, sans qu’aucun économiste ait pu en démontrer l’efficacité réelle. Seul constat avéré : la progression constante des bénéfices octroyée aux actionnaires… Mais de cela non plus, François Hol-lande n’en a pas parlé.

Le jour même où il se confirme que l’Union européenne encourage le dumping fiscal le plus débridé au profit des grandes entreprises et des principaux actionnaires, le président de la République réaffirme sa volonté d’engager plus que jamais la France dans le carcan de la politique libérale imposée à Bruxelles : budgets publics contraints et restrictions pour les plus humbles, cadeaux et largesses fiscales pour les entreprises et les plus riches. Il répond aux français par un objectif de replacer la France au premier rang de la compétition mondiale. La baisse des cotisations patronales introduite par le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) deviendra définitive à partir de 2017. Autant de financements transférés des entreprises vers ceux qui paient des impôts : les salariés et les ménages. Autant de droits sociaux réduits pour les mêmes. Les réformes des retraites, y compris celle de 2014, produisent les dégâts annoncés par la CGT : le Président propose l’aumône avec une allocation de survie pour les seniors sans emploi entre 60 ans et 62 ans. Une représentante du patronat crache sur le mouvement syndical et réclame des délégués maisons comme interlocuteurs : la réaction particulièrement molle de François Hollande montre quels alliés se ménage ce gouvernement. Ses déclarations sur le compte pénibilité sont venues confirmer ce positionnement. Les employeurs vent debout contre toute prise en compte de la pénibilité au travail gagnent une nouvelle étape contre la mise en oeuvre de la loi : un chef d’entreprise et un parlementaire auront mission de simplifier le dispositif afin « que cela ne coûte rien à l’entreprise ». Et la cotisation, incluse dans la loi pour à la fois financer cette prise en compte et dissuader le recours à des situations d’emploi pénibles, ce

sont les salariés qui devront régler l’ardoise ? Le Président de la République confirme son obstination à poursuivre une politique d’austérité sélective, impitoyable pour les salariés, les retraités, les privés d’emploi, mais très aménageable pour les entreprises et les actionnaires. La CGT confirme pour sa part sa détermination à rassembler le monde du travail, pour défendre de véritables solutions de relance de l’économie. Le retour de la croissance –reconnu comme une priorité par François Hollande– passe par une vraie priorité à l’emploi, une revalorisation du travail dans toutes ses dimensions et une amélioration du pouvoir d’achat. Le problème ce n’est pas le coût du travail, c’est le coût du capital ! Plus que jamais la CGT appelle les salariés à s’investir dans les mobilisations à venir : le 18 novembre pour la défense de l’emploi et du pouvoir d’achat dans la Fonction publique et le 6 décembre aux côtés des travailleurs précaires.

7 novembre 2014

EMPLOIS

La dernière fausse bonne idée de François Hollande

RÉACTION DE LA CGT

Tout pour le patronat !

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4 • Les Nouvelles 13 novembre 2014

CONSEIL GÉNÉRAL

A l’occasion du débat d’orientation budgétaire, Jean-Jacques Paris, pour le groupe Front de Gauche/PCF, a rappelé les contraintes pour la programmation 2015-2017 et propose pour le budget à venir qu’une motion soit votée afin que le gouvernement et les parlementaires pérennisent des re-cettes complémentaires qui condi-tionnent les politiques publiques départementales nécessaires et le niveau d’investissement utile aux populations.

Le bouleversement territorial et l’orientation libéraleLe premier ministre vient de confir-mer le renouvellement des Conseils départementaux en mars 2015 et que, d’ici 2020, ces élus devront fondre l’institution départementale soit dans les Métropoles (c’est le cas en Gironde), soit dans les Régions ou dans des services administratifs intermédiaires. «De quelle manière et avec quels moyens ? interroge le conseiller général de Bègles (canton qui disparaît, séparé entre Villenave d’Ornon et Talence - NDLR), «Motus et bouche cousue !» Pour les départements ruraux, Ma-nuel Valls concède l’étude des formes les plus appropriées à la diversité des territoires y compris pour les regroupements intercommunaux. «Une façon habile de tenter de calmer les maires ruraux après l’échec [du PS] aux sénatoriales et avant la tenue du congrès de l’Association des Maires de France» selon J.Jacques Paris.Le premier ministre réitère que les 13 grandes régions pourront se voir transférer de nouvelles compétences nationale, «pressé de poursuivre le délestage et de réduire encore le rôle de l’Etat garantissant l’unité de la nation et l’égalité républicaine» sou-ligne l’élu.

Enfin, une autre donnée réside dans «l’entêtement du gouvernement à réduire la dépense publique, à peser sur les salaires et à alimenter la trésorerie des entreprises». Un choix dénoncé car «il enfonce le pays dans la récession et le chômage, la perte de recettes pour l’Etat et les collectivités locales, le recul des investissements publics et privés alors que les profits augmentent sans effet positif sur l’ investissement en alimentant généreusement les divi-dendes».

A qui et à quoi sert l’argent publicSoulignant que «le nombre de chô-meurs poursuit sa progression (60% sans indemnisation), représente 10% des actifs et impacte durement des territoires et des quartiers girondins, avec pour corollaire une augmentation des dépenses sociales du Département», le conseiller général souhaite attirer l’attention de l’assemblée «sur les entreprises d’Aquitaine qui perçoivent

cette année 500 millions d’euros au titre du CICE».Une somme qui va augmenter en 2015, passant «à 6 % de la masse salariale», venant «s’ajouter aux aides du Conseil régional qui distribue sans contrôle et évaluation sérieuse près de 200 millions d’euros en année pleine». Sans oublier «le cadeau de N.Sarkozy allégeant la contribution des entreprises à la solidarité territoriale en suppri-mant la Taxe Professionnelle (TP)» et surtout «dépouillant les collectivités d’une recette fiable et évolutive… et pourtant le MEDEF en demande encore».

Le groupe Front de Gauche/PCF invitait les élus à débattre d’une autre logique pour que «le Conseil général, dans le travail de remise en plat de ses missions, en finisse avec toutes aides aux entreprises, qui ne sont d’ailleurs pas de sa compétence» afin de «poursuivre le partenariat avec l’économie sociale et solidaire» et surtout «d’abonder les investissements qui, eux, stimuleraient l’économie».

Et de citer l’exemple des LGV, d’une part pour leur impact sur l’environ-nement et leur poids sur les budgets départementaux(1) : «Notre collecti-vité aurait pu consacrer plus de crédits d’investissements dans les collèges, sur son patrimoine et particulièrement ses centres routiers et d’exploitations en piteux état, offrant des conditions de travail peu reluisantes.» Mais également «renforcer son action pour réduire les importantes inégalités territoriales et jouer ainsi pleinement son rôle».

«Depuis quatre ans nos investissements sont plombés par ce choix politique que notre groupe n’a pas partagé, position qui semble trouver des ren-forts aujourd’hui, puisque le député du sud Gironde, fervent défenseur du Partenariat Public Privé (PPP), remet aujourd’hui en cause l’engagement qu’il a pris avec les autres collectivi-tés… La Gironde va-t-elle continuer à payer alors que de nombreuses collectivités cherchent à se rétracter ? C’est une décision politique majeure qui conditionne la programmation des investissements départementaux.»

Pas de baisse des investissements

Le groupe Front de Gauche/PCF refusera d’entériner une baisse des investissements en 2015 : «Nous faisons le choix de reconduire au moins 230 millions d’euros (moyenne de ces trois dernières années), en crédits de paiement» et «de revoir à la hausse les autorisations de programmes déjà largement entamées par les restes à financer jusqu’en 2017» pour «alimen-ter l’activité économique et l’emploi(2), mais aussi pour mieux répondre aux besoins croissants des Girondins». Ce choix «dynamiserait les rentrées fis-

cales» pour «bénéficier pleinement des mesures d’ajustement prévues pour le Fonds de compensation de la TVA»… sans ignorer «les limites de l’épargne dues à la pression sur les ressources du Département (-85 millions de dotation en 3 ans, -36 millions pour 2015)». L’élu précisait notamment pour la droite : «Sans l’augmentation du taux des droits de mutation et des mesures ponctuelles pour deux ans, au prix d’une rigueur excessive sur le fonctionnement de la collectivité et du budget des ressources humaines, le bud-get 2014 n’aurait pas pu être bouclé.» Tenant compte du complément de recettes reconduit pour 2015, de 15 millions d’euros dédiés au désendettement, laissant une marge à travers l’emprunt, «il serait possible de gonfler les investissements en attente et combattre les inégalités sociales et territoriales».Mais seulement si «la réforme de la fiscalité tant attendue et souvent pro-mise est mise en chantier». Le groupe demande au président du Conseil général que «le Département soit à l’ initiative d’assises de la fiscalité pour que les citoyens puissent parler publiquement de ces questions plutôt que d’être dans le rejet par manque d’informations». Si l’impôt est nécessaire pour finan-cer les services publics et la solidarité, il n’est acceptable que par «la justice fiscale, avec une forte progressivité et une autre répartition(3) entreprises/ménages, ces derniers en supportant aujourd’hui la plus grande part».Et le groupe Front de Gauche/PCF lie sa position sur l’évolution du taux du foncier bâti au maintien du niveau du budget d’investissement des trois dernières années.C’est pour cela qu’il a proposé qu’à l’occasion du vote du budget dans quelques semaines que l’assemblée départementale vote une motion pour la pérennisation par l’Etat des recettes complémentaires pour les conseils généraux dès 2016.

---------

(1) Au plan strictement financier «le Conseil Général de la Gironde s’est engagé avec 57 autres collectivités à financer 1 milliard 300 millions d’euros pour la ligne Tours-Bor-deaux, financement subordonné à la décision de réaliser notamment Bordeaux Toulouse et donc pour un projet Sud Europe Atlantique comme on dit d’un montant total de 14 milliards d’euros pour 850 km. Loin des 300 km prévus initialement pour 5 milliards 600 millions (chiffre de 2006). (2) Le secteur du BTP, toutes entreprises confondues, dépend des investissements des collectivités territoriales pour la moitié de son activité.(3) Chaque année, l’Etat cumule une perte de 200 milliards d’euros de recettes à cause des niches et fraudes fiscales des entreprises auxquels s’ajoute maintenant le CICE et les exonérations de cotisations sociales du pacte de compétitivité. De quoi combler largement le «déficit public», sans réduire les moyens de collectivités locales.

Vendredi 21 novembre, 18H30 à 22h, 15/17 rue Furtado à Bor-deauxSamedi 22 novembre, 9h à 12h30, maison des sports et de la culture, avenue Camille Pelletan à Floirac

Le mandat des élus communistes et républicains se déroule dans une situation de crise sociale, politique et démocratique inédite. Avec la loi d’affirmation des métropoles, l’opé-ration «démolition/reconstruction» des collectivités se met progressive-ment en place et se poursuit avec les lois sur le redécoupage des régions et les compétences des collectivités.Ce véritable bouleversement des principes fondateurs de notre Répu-blique s’accompagne des consé-quences du Pacte de Responsabilité pour les collectivités territoriales : une baisse des dotations d’Etat de 11 milliards de 2014 à 2017, soit 3,7 milliards de réduction par an.Face aux doutes profonds et au moment où la République risque de subir un véritable éclatement insti-tutionnel avec le projet de réforme territoriale, est-il possible de nourrir des ambitions sociales et démocra-tiques pour notre pays ?L’ADECR dit oui : pas de renonce-ment, bien au contraire ! L’heure est à la résistance, à l’action des élus et de nos concitoyens pour mettre en échec ces choix financiers et l’exi-gence d’un débat national sur cette

réforme suivi d’un référendum.Face à ce coup de force, quel que soit notre point de vue sur l’ensemble des orientations politiques, l’avenir de la citoyenneté et des collectivités est en jeu. C’est notre bien commun.

Ordre du jour

Vendredi 21 novembre

18h30/22h : Introduction sur la situation politique suivie d’un débat sur la réforme des collectivités territoriales avec J.Jacques Paris, vice-président du Conseil général, secrétaire nationale de l’ANECR avec des responsables syndicaux de la fonction publique et fonction publique territoriale.

Samedi 22 novembre

9h/11h30 : Quelle réforme fiscale pour combattre l’austérité budgé-taire ? Comment être force de résis-tance et de proposition au service de la population ? avec Max Guichard, président du groupe communiste à la CUB et J.Claude Galan, adjoint à Floirac, et Benoît Garcia, CGT Finance.

11h30/12h30 : ADECR - Revue «L’Élu d’aujourd’hui» - CIDEFE* avec Véronique Lavaud, adjointe à St André-de-Cubzac

* Centre d’Information, de Documentation, d’Etude et de Formation des Élus

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA GIRONDE

Pérenniser des recettes complémentaires aux départements dès 2016

ADECR

Assemblée générale

http://gironde.pcf.fr/61373@ Téléchargez la pétition sur :

NOM : ........................................................................................................

PRÉNOM : .................................................................................................

ADR ESSE : ................................................................................................

TÉL : ...........................................................................................................

MAIL : ........................................................................................................

SIGNATURE

Page 5: Nouvelles N° 2072

Les Nouvelles 13 novembre 2014 • 5

RÉFORME TERRITORIALE

Le groupe Communiste Républi-cain et Citoyen (CRC) au Sénat n’a pas voté le texte de loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territo-riale de la République).«Quelles régions, avec quels objec-tifs ? Il est légitime de vouloir une réforme territoriale à condition qu’elle réponde mieux aux aspira-tions de la population et réduise les inégalités sociales et territoriales. Or on ne nous a parlé que d’attractivité et de puissance, qui ne font pas tout : l’Île-de-France a beau être la région la plus riche, elle est le territoire où les inégalités sont les plus criantes.Ce texte a diviséNous avons assisté à des réflexes identitaires, à la peur de certains de se voir regrouper avec une région plus pauvre. Enfin, le grand absent de ce texte est la population qui se sentira plus que jamais écartée de la décision politique.Une satisfaction cependant : le département, qui était menacé

depuis des mois, sort plutôt renforcé. La démonstration a été faite de son rôle irremplaçable. Dans les grandes régions, on a besoin de cet échelon de proximité. Survivra-t-il après 2020 ? En tout cas, le premier ministre a été contraint d’entendre ce qui montait dans le pays. Nous espérons le projet de loi NOTRe confortera les dépar-tements.»La droite sénatoriale donne son feu vert au redécoupage des ré-gions du gouvernement VallsComme le groupe CRC, la droite sénatoriale avait refusé de redécouper les régions avant la définition de leurs compétences et leurs moyens. Elle demandait également que ce projet de loi soit soumis à référendum. Finalement, elle a cédé aux exigences du gouvernement, tout en soute-nant le lobby alsacien et en retirant toute possibilité d’intervention à la population, toute consultation des citoyens, toute écoute préalable des élus locaux.

Le coup de force du premier Mi-nistre et du gouvernement contre nos institutions locales se poursuit donc avec le soutien de la droite sénatoriale.Pour leur part, les sénatrices et sénateurs CRC ont poursuivi la dénonciation de ce projet et ont été porteurs de plusieurs propositions, toutes rejetées, qui auraient permis à la société civile, aux forces sociales et aux élus locaux d’être associés à un processus démocratique d’évolution de nos institutions locales.Au regard des débats où l’expression des égoïsmes territoriaux a souvent pris le pas sur la recherche de l’intérêt général, ils craignent que ce texte fasse monter les antagonismes, en facilitant le droit d’option des dépar-tements qui souhaiteront quitter leurs régions d’origine, favorisant l’exacerbation identitaire des diffé-rences, de celles de nos territoires, au détriment de ce qui les rassemble.

Points essentiels

• Métropole/Région : Au 1er janvier 2015, 10 métropoles seront créées : Rennes, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Brest, Lille, Rouen, Grenoble, Stras-bourg et Montpellier. Il entend construire des régions fortes aux pouvoirs renforcés en matière d’éducation, formation professionnelle et orientation, transport, mobilité, aménagement du territoire. Sur le développement économique et l’accompagnement des entreprises, il s’est dit favorable à de nouveaux transferts de compétences de l’État vers les régions.• Métropole du Grand Paris : « Il est essentiel que la région capitale fran-chisse une nouvelle étape », a-t-il réaffirmé, instaurée au 1er janvier 2016 et la carte intercommunale en grande couronne redécoupée. La mission de préfiguration du Grand Paris a présenté un projet de réécriture au Premier ministre.• Communes/EPCI : Le «bloc local », qui regroupe communes et établisse-ment public de coopération intercommunale (EPCI), deuxième vecteur de la réforme, a pour objectif de conduire les politiques publiques de proximité (action sociale, vie quotidienne, culture, sport) au niveau du bassin de vie. Dans ce cadre, les intercommunalités doivent être renforcées. Le seuil minimum de création à 20 000 habitants des EPCI pourrait être assoupli, comme l’ont demandé plusieurs associations d’élus comme l’Asso-ciation des maires de France (AMF) et l’Association des maires ruraux de France (AMRF), en fonction du nombre de communes, de la densité et de la topographie des territoires avec «un pouvoir de modulation du seuil donné aux commissions départementales et aux préfets de département.Il veut s’attaquer aux 13 400 syndicats intercommunaux dont les compé-tences doivent, selon lui, être transférées aux EPCI et il a salué la proposition de loi visant à renforcer le statut des communes nouvelles. La proposition de loi réinstaurant la possibilité d’un accord local pour décider du nombre et de la répartition des sièges dans les EPCI doit être rapidement inscrite à l’ordre du jour.• Département : Il semble que le gouvernement ait reculé sur la suppression à court terme de cette collectivité, le projet reviendrait en discussion en 2020. « Les assemblées départementales, qui seront désignées lors des élections des 22 et 29 mars prochains, exerceront pleinement leurs compétences de solidarité », a affirmé Manuel Valls, et la collectivité pourra être confortée sur ces compétences de solidarité territoriale et humaine, par exemple en matière d’ingénierie territoriale et d’accès aux services publics », ajoutant « nous avons cinq ans pour préparer sereinement les évolutions » !• Finances publiques : Fermeté sur la participation des collectivités territoriales à la baisse des dépenses publiques. Le premier ministre et le gouvernement souhaitent cependant agir sur l’investissement notamment au travers de mesures contenues dans le projet de loi de finances pour 2015, comme la hausse du taux de compensation de la TVA. Quant à la réforme de la dotation globale de fonctionnement, elle a aussi été confirmée afin de « rapprocher les moyens du monde rural de ceux des territoires urbains »…Dans quel sens ? A nous tous, élus et citoyens, de nous en emparer.

RÉGIONS

Le grand absent de ce texte est la populationPar Christian Favier

RÉFORME

Ce qu’a annoncé le premier Ministre au Sénat

Le 4 pages et les cartes Pétition «Contre la réforme des collectivités» sont disponibles à la Fédération de Gironde.

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6 • Les Nouvelles 13 novembre 2014

ACTUALITÉ

Dans un article du 14 octobre, le chroniqueur français Bernard Guetta estimait que « la France n’est devenue ni atlantiste ni néoconservatrice.« Ni plus ni moins occidentaliste que toujours, elle est, avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’une des trois grandes démocra-ties à avoir à la fois une vision du monde et des moyens militaires, et sa détermination à agir quand il le faut n’a pas été amoindrie par l’aveuglement irakien de George Bush et de Tony Blair. Il se trouve aussi que l’opinion française est la seule en Europe à n’être pas gagnée par le pacifisme et que cela met la France en position d’être la vigie de l’Union. »En trois phrases, et sur un mode particulièrement défensif, toute la pensée dominante est résu-mée : l’« occidentalisme » pour cadre (carcan) idéologique, la puissance militaire comme fon-dement et justification du rôle de « leadership » (en omettant de mentionner que ce rôle est contestable et contesté), le mépris absolu pour le pacifisme redevenu une forme d’insulte comme c’était le cas en 1914 dans la bouche haineuse des adversaires de Jaurès

et des siens ; et puis cet aplomb permanent à renvoyer une image arrogante de la France qui serait sortie de la cuisse de Jupiter. Plutôt que de convaincre que notre pays a un rôle spécifique à jouer, cette litanie empêche de comprendre la réalité, de penser l’alternative et de construire du commun avec les peuples du monde.Ainsi installé sur son piédestal, Maître Guetta en est convain-cu : « il n’y a pas de rupture avec l’héritage gaullo-mitterrandien »… puisque « ni le général De Gaulle ni François Mitterrand n’étaient antiaméricains » assène-t-il pensant clore le sujet.Il y a pourtant bel et bien eu quelques ruptures significatives ! Que l’on songe à 1995 et la pre-mière décision du nouveau pré-sident Jacques Chirac de rompre le moratoire sur les essais nucléaires, ou encore au retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN en 2007 décidée par Nicolas Sarkozy. Entre ces deux événements, et même s’il faut saluer la position française défendue par Dominique de Villepin à l’ONU en mars 2003 contre la guerre d’Irak lancée par les Etats-Unis, n’oublions pas que quelques mois

plus tard, en décembre, la France approuvait pleinement l’adoption au Conseil de l’Europe de la Stra-tégie européenne de sécurité (SES) « Une Europe sûre dans un monde meilleur »…Nous contestons le choix politique d’arrimer la politique extérieure française et sa défense aux objectifs et orientations de l’OTAN qui s’est révélé l’un des principaux facteurs d’instabilité au cours des dernières décennies. Les événements que traversent les peuples du Proche et Moyen-Orient et d’Afrique de l’Ouest depuis l’intervention en Libye, ou encore en Ukraine montrent à quel point ce choix a été destructeur.Cette décision a consisté non à mutualiser les efforts diplomatiques en développant le multilatéralisme mais bien la dissuasion et les efforts de guerre comme instruments de puissance : « Les États-Unis ont joué un rôle capital dans l’intégra-tion et la sécurité européennes, no-tamment par le biais de l’OTAN. La fin de la guerre froide a laissé les États-Unis dans une position dominante en tant qu’acteur mili-taire. Aucun pays n’est toutefois en mesure de faire face, seul, aux problèmes complexes de notre

temps ». Le vrai problème est que si absence de rupture il y a, c’est entre la ligne atlantiste promue par Nicolas Sarkozy et accentuée par François Hol-lande depuis son élection.Dénoncer l’atlantisme actif de la politique extérieure fran-çaise et lui opposer une autre politique et vision internatio-nales n’est donc ni une posture de principe et, encore moins un relent xénophobe mais bien l’expression de l’exigence de relations internationales fondées sur le droit inter-national, l’égalité entre les peuples, le partage des ri-chesses et le développement humain durable et écolo-gique, la quête constante de paix, de solidarité et de justice telle que la Charte des Nations unies les a posés comme principes moteurs.C’est ce combat pour la paix et la solidarité que mène le PCF et c’est cette orientation que la France aurait les moyens de promouvoir en sortant de l’OTAN, en recouvrant sa pleine souveraineté en matière de politique extérieure, en étendant le champ de ses partenariats bi et multilatéraux visant la réduction

des inégalités, l’instauration de biens communs universels, et en contribuant à replacer une ONU démocratisée au centre du « jeu » international.

Lydia SamarbakhshResponsable du secteur

international du PCF

ATLANTISME

En finir avec l’Atlantisme

L’accélération de la mise en œuvre des politiques néolibé-rales et de régression sociale dans toute l’Europe a profon-dément renforcé le caractère et les finalités « austéritaires » des politiques et des institutions de l’UE, avec pour conséquences une régression des droits sociaux et démocratiques. Résistances et luttes pour une alternative pro-gressiste deviennent des impéra-tifs cruciaux.Le renouvellement des institutions européennes après les élections de mai 2014, avec la nomination de la Commission Junker (28 commissaires dont 20 de droite et 8 sociaux démocrates) et des autres instances du pouvoir (le polonais Donald Tusk, Président du Conseil) confirment un renfor- cement de la politique de droite (18 pays de l’UE sur 28 sont dirigés par la droite y compris, les quatre pays où elle conduit des gouvernements de grande coalition avec les sociaux démocrates).De plus, dans les élections natio-nales qui se sont déroulées en même temps que les européennes (Belgique) ou depuis (Bulgarie, Suède), l’avancée inquiétante de la droite extrême ultra nationaliste se confirme. Dans ce contexte, la commission Juncker a été introni-sée grâce aux votes du PPE, des Li-béraux et des sociaux-démocrates (à l’exception des socialistes espagnols et portugais) ; les groupes de la

GUE-NGL, des Verts et l’extrême droite ont, eux, voté contre.Cette élection a donné lieu à un grand marchandage et à un chan-tage aggravé entre droite et sociaux démocrates. Elle a débou- ché sur l’approbation de certains commis- saires malgré leur profil liberticide.Pourtant à peine élue « sous ces bons auspices » comme l’a déclaré le président social démocrate du Par-lement européen, Martin Schultz ; Juncker a présenté la feuille de route d’une Commission annon-cée comme celle de la « dernière chance », d’un « nouveau souffle » pour une Europe en crise.Un « nouveau souffle » pour la commission ? Non ! Les priorités restent les mêmes«Le pacte de stabilité sera respecté, il n’est pas question d’en changer les règles, mais il faut user de toute la flexibilité permise par les traités.»Or aucun assouplissement réel n’est permis dans le cadre de la gouvernance austéritaire renforcée imposée par les traités (la règle d’or de la réduction du déficit public, c’est-à-dire de la baisse de la dépense publique pratiquement constitutionnalisée).Les budgets des Etats seront donc de plus en plus strictement enca-drés, surveillés ; les gouvernements sont sommés d’obéir aux diktats de Bruxelles ; la souveraineté populaire bafouée et les grandes conquêtes sociales et démocratiques

inscrites dans nombre de Consti-tutions sont réduites comme peau de chagrin. Certes les gouvernants européens et leur exécutif piloté par la Troïka UE-FMI, sont conscients des risques de rejet de leur politique par les peuples, dans une Europe plongée dans la dépression éco-nomique où chômage, pauvreté et inégalités ont explosé et où les écarts Nord–Sud et génération-nels se sont accentués ; Mario Dragui, le président de la BCE, devant la Brookings Institution de Washington, soulignait que « si les gouver- nements ne s’attèlent pas à activer les réformes structurelles, ils disparaitront de la scène politique parce qu’ils ne seront pas réélus » (La Repubblica 10-10-2014).Mise en cause de l’etat social, régression des droits démo-cratiques… Mais regain des résistancesToute relance de l’activité éco-nomique ne sera envisagée que si celle-ci assure une plus grande compétitivité pour le capital, reste ainsi dans le cadre d’un contrôle des dépenses publiques et sociales et que si sont activées partout les réformes structurelles concernant « l’Etat providence » et celles du marché du travail. Les 300 mil-liards d’investissements annoncés par Juncker répondent aux mêmes caractéristiques.Cela se traduit en Italie, par le « Jobs Act » de Matteo Renzi visant

à faciliter la flexibilité du marché du travail, ce qui intéresse Manuel Valls sommé lui aussi de se confron- ter aux rigidités du marché du tra-vail alors que celles-ci « restent des points de forte crispation sociale » (Marc Lazar, JDD 28-10-2014).Ces politiques qui mettent en cause l’Etat social, l’emploi, la justice sociale sur l’autel de la finance, entraînent une profonde régression des droits sociaux et démocratiques. Elles se heurtent néanmoins à de fortes résistances sociales et popu-laires. Mobilisations en Grande-Bretagne, inédites depuis les années Thatcher, pour la défense du public de santé et contre la baisse des salaires dans la fonction publique.En Italie, dans un contexte difficile pour la gauche de transformation sociale, la CGIL a rassemblé des centaines de milliers de personnes pour défendre le droit du travail.Au Portugal, luttes sociales se pour-suivent avec en ce début d’automne, les salariés de la fonction publique massivement engagés contre la politique budgétaire du gouverne- ment de droite.En Espagne, face à l’émergence sociale et dans un pays touché par une profonde crise du sys-tème politique, les « marches pour la dignité » ont prévu, fin novembre, de très larges mobilisations dans l’ensemble du pays.En Belgique sont en cours les

plus fortes mobilisations sociales depuis trente ans, contre les coupes budgétaires.En France, la gauche de transfor-mation se remobilise et appelle à manifester le 15 novembre avec le collectif Alternative à l’austérité, pour dire Non au budget du gou-vernement socialiste.En Grèce, où les syndicats pré-parent une grève générale pour dénoncer les coupes budgétaires, la sortie des mémorandums d’austé-rité et la renégociation de la dette du pays seront au cœur des élections du printemps prochain.Dans un tel contexte, la construc-tion d’alternatives et de conver-gences politiques progressistes majoritaires devient un impératif crucial non seulement pour refu-ser les diktats de Bruxelles, mais pour porter dans chaque pays et en Europe un nouveau projet de développement social et écologique coopératif et solidaire, rompant avec les politiques des traités euro-péens actuels.

José CordonCommission des relations

internationales

UNION EUROPÉENNE

Construire une alternative progressiste

La Lettre des Relations Internationales (LRI) est disponible

sur le site du PCF

http://www.pcf.fr/7347

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Les Nouvelles 13 novembre 2014 • 7

PCF

TAFTADébat contradictoireVendredi 28 novembre au Haillan, salle Montignac, à la Sablièreà l’initiative du : PCF, PS, PG, Ensemble, EELV et société civile.

Section de BordeauxApéro-DébatMardi 18 novembre, 19hBrasserie de Belcier, rue de Son Tay (Tram C Arrêt Belcier)

« Quelle alternative à l’austérité ? »à l'initiative de : Gauche Avenir, Gauche Unitaire, Parti de Gauche et Parti communiste Français

Villenave d’OrnonRencontre citoyenneJeudi 20 novembre à 20h, salle Daguin

«Contre l’austérité, pour répondre à l’urgence sociale, une autre politique est possible, construisons-la ensemble»Les citoyens villenavais, les militants d’Europe Écologie-Les Verts, du Parti de Gauche, de « Nouvelle Donne », de « Un monde d’avance », les militants syn-dicalistes et associatifs, sont invités à participer à ce débat citoyen organisé par le PCF/Front de Gauche villenavais.Pour les militants du PCF/Front de gauche, l’avenir du pays, comme celui de la gauche, est en jeu. Cela nécessite de dire STOP aux cadeaux faits au patronat et au capital et OUI à la relance sociale, industrielle, écologique ; à l’investissement pour l’emploi et les salaires ; au développement de la démocratie, pour aller vers la 6ème République ; à une Europe sociale.Si les citoyens en restaient au mécontentement, s’enfermaient dans la fatalité, il y aurait fort à craindre que la droite et le Front National en profiteraient pour aggraver encore la situation.D’autres choix sont possibles : il s’agit pour cela de mettre en mouvement toutes les forces, sans exclusive, qui s’élèvent contre l’austérité et d’échan-ger avec le monde associatif et syndical, de rassembler les citoyens, afin de construire une alternative de gauche pour le progrès et la justice.

Congrès du MJCF 33Débat public : «Quel statut pour les jeunes ?»Samedi 15 novembre, à 18h30 12 rue du prêche à Bèglesoù interviendront notamment : Nordine Idir, secrétaire national du Mou-vement des jeunes communistes de France, l’association «les z’ar-pètes», le Secours populaire de GirondeLes jeunes communistes de Gironde organisent dans le cadre de leur Congrès, un débat public sur les questions de jeunesse, et plus particulière-ment sur la question de son statut social dans la société.Ils souhaitent donner la parole à des personnalités de la société civile, à des militants associatifs de milieux divers, aux jeunes eux-mêmes pour témoigner ensemble des difficultés imposées par la société capitaliste aujourd’hui et de leurs aspirations.La jeunesse en 2014, c’est encore ce moment initiatique, cet événement de la vie où l’individu est «lâché dans la nature» après ses études, réussies ou non, pour trouver un travail, un logement, assurer ses besoins sociaux, accéder à l’autonomie.L’objectif de la jeunesse communiste n’est pas de dire «il faut un statut social, et ce sera celui-là», mais bien de construire ensemble, en partant des souf-frances quotidiennes de cette catégorie de la population, pour définir un projet cohérent, complet, qui ferait loi. En réalité une place, un statut dans la société.Nous avons mené campagne tout au long de cette année sur la question des moyens disponibles pour accomplir une telle tâche, un tel projet. La cam-pagne «Wanted, patrons-voyous», qui a eu un fort écho chez les jeunes, com-parait par exemple le salaire de grands patrons avec le nombre d’années de SMIC que ça représentait, les dividendes versés aux actionnaires au nombre d’emplois à créer ou de logements sociaux constructibles si cet argent était redistribué. 

Benjamin RegonesiCoordinateur départemental du Mouvement

des Jeunes Communistes de Gironde

Les dons sont limités à 7 500 € par personne

Les versements ouvrent un droit à déduction de 66% du don dans la limite de 20% des revenus nets imposables.

Ainsi, un don de 100 € permettra une réduction d’impôt de 66 €

Je verse ……………………………… € (ma remise d’impôt sera de 66% de ce montant)

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Adresse ……………………………………………………

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Chèque à l’ordre de ADF PCF 33

Retournez à PCF - 15, rue Furtado - 33800 Bordeaux

Dans les médias

Sébastien Laborde sur TV7Emission Point de Vue sur le thème «C’est quoi la Gauche ?»

http://www.sebastienlaborde.fr/2014/11/07/point-vue-tv7-emission-du-6-novembre-2014/

Souscription

Ils ont donné un total de 532 €

Mme DELOUBES Lisa, St Pierre d’AurillacM. FERNADEZ CANAL Jesus, CenonM. LANAU Ghislain, GuitresMme LAVALLEE Marianne, GuitresMme Mellier Claude, MerignacM. ROBERT André, St Caprais de BordeauxM. SIMONETTI Angel, Merignac

«L’alternative, c’est mainte-nant !» a lancé le secrétaire national du PCF, s’adressant à plus de 800 délégués com-munistes réunis depuis le 8 novembre à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Pierre Laurent a estimé que Manuel Valls «n’est pas et ne sera jamais le Premier ministre de la gauche».

«C’est sans attendre que j’appelle toutes les forces qui refusent cette politique d’austérité à tra-vailler à une nouvelle majorité de gauche, un nouveau contrat de transformation sociale, éco-logique et démocratique, qui devra être mis en oeuvre par un nouveau gouvernement», a-t-il déclaré, lors de son discours de clôture de la conférence natio-nale du PCF.

«Maintenant on s’y met ! Voilà le message envoyé par cette conférence nationale, personne ne peut rester au milieu du gué», a-t-il dit, ajoutant que «le constat ne suffit plus, c’est à l’action, à la construction qu’il faut passer». «Nous serons s’il le faut «la force tranquille» qui ne renoncera jamais à ouvrir le che-min d’une alternative gagnante», afin de «poursuivre sans relâche nos efforts pour dialoguer et construire avec tous, socialistes, écologistes, républicains qui sont convaincus de l’impasse actuelle».

«Je veux dire à tous ceux avec les-quels nous voulons travailler et avancer, du Front de gauche bien entendu mais aussi à nos amis frondeurs, écologistes ou tout simplement «socialistes affligés» : prenez avec nous conscience de

l’urgence et de l’ambition néces-saire», a invité Pierre Laurent.Plus de 800 délégués com-munistes réunis ce week-end pour «travailler à l’émergence d’une véritable alternative de société, de politique et de gou-vernement et à la démarche de rassemblement nécessaire pour y parvenir».«La France est mal engagée, mal gouvernée, trahie par un pouvoir qui n’a ni idée nouvelle, ni ambi-tion véritable si ce n’est de servir les intérêts des marchés».«Il nous incombe de prendre pour notre part en charge l’ave-nir de la gauche toute entière et pas seulement de la partie de la gauche que nous constituons», a souligné le secrétaire national du PCF.«C’est une bataille et des initia-tives qui doivent se déployer sur tout le territoire sans attendre la fumée blanche d’un repas à la Fête de l’Humanité, d’une assemblée générale du Front de gauche ou d’un vote des fron-deurs au Parlement», a-t-il ajouté.En toile de fonds de ces rassem-blements politiques, les élections départementales de mars 2015. «Nous devrions viser la construc-tion de candidatures dans tous les cantons», avec «de nouveaux visages».Sur le terrain, les communistes veulent aussi «mener des actions concrètes» pour «lutter contre l’austérité». Les délégués ont appelé à participer aux mani-festations du 15 novembre avec le collectif 3A et du 6 décembre avec les chômeurs.

«La question écologique est au cœur de notre combat pour un nouveau modèle de développe-ment», a aussi déclaré le secré-taire national du PCF, rappelant que Paris accueillera en 2015 la conférence sur le climat et soulignant le «rapport alarmiste du GIEC».

«Si nous avons beaucoup changé, si nous avons beaucoup évolué, si nous avons même beaucoup tâtonné pour cela, nous n’avons jamais renoncé à être ce que nous sommes: des communistes, des combattants, des résistants, des chercheur d’avenir», a-t-il insisté.

«Nous savons ce qui s’annonce, l’échec historique du pouvoir socialiste, la victoire possible de la droite, du Front national», mais «ce scénario peut être mis en échec», a-t-il estimé. «Nous devons écarter tous les petits calculs et nous consacrer à une seule chose : sortir de l’ornière en inventant un nouveau mode de développement pour la France».

Pierre Laurent a notamment esquissé plusieurs propositions de réforme, comme la «natio-nalisation des autoroutes», «une nouvelle loi bancaire», «un impôt éthique» avec une baisse de la TVA et une imposition des revenus spéculatifs, la «hausse des salaires».

Face à la semaine d’action du Medef du 1er au 8 décembre, le PCF propose une contre-semaine d’action, arguments contre arguments. «Partout, demandons des comptes : où va l’argent du CICE ? Où va l’argent du crédit impôt recherche ? Où va l’argent des banques ?»

CONFÉRENCE NATIONALE

Maintenant, on s’y met !

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8 • Les Nouvelles 13 novembre 2014

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] paritaire de presse : 0113 C 85932

CULTURE & SOLIDARITÉ

ANNONCES LÉGALES

EURL BORDEAUX GOLDAu capital de 5 000 €

Siège social : 237 rue Sainte Catherine33000 Bordeaux

793 582 107 RCS BordeauxAux termes de l’AGE en date du 15/10/2014 l’associé unique a décidé la dissolution anticipée de celle ci à compter de ladite date, et désigné M. MENOIR Kacem en qualité de liqui-dateur, demeurant 36 rue des Libéras 49300 Le May Sur Evre. Le lieu où doit être adressée toute cor-respondance.Les dépôts des actes et pièces relatifs à la liquidation seront effectués au greffe du tribunal de commerce de Bordeaux.

Pour avis et mentionLe liquidateur,

EURL BORDEAUX GOLDAu capital de 5 000 €

Siège social : 237 rue Ste Catherine33000 Bordeaux

793 582 107 RCS BordeauxAux termes de l’AGE en date du 27/10/2014 l’associé unique a approuvé les comptes définitifs de liquidation ; s’est déchargé lui-même du mandat de liquidateur, s’est donné quitus de sa gestion et constaté la clôture de la liquidation.La société sera radiée du RCS de Bor-deaux

Pour avis et mentionLe liquidateur,

AVIS DE DISSOLUTION ANTICIPEE

AVIS DE LIQUIDATION

Avec Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de Recherche à l’Institut Pasteur, et Johanna Dagorn, sociologue. Entrée libre Contact : [email protected]

COLLECTIF BORDELAIS POUR LES DROITS DES FEMMES

Conférence-Débat : Le cerveau a-t-il un sexe ?Samedi 15 novembre, 16h, Athénée Municipal de Bordeaux

Avec leur ouvrage «Main basse sur la culture», les journalistes Michaël Moreau et Raphaël Porier nous entraînent dans les arcanes de la marchandisation de la culture.Un livre qui tombe à point nommé, alors que l’inaugura-tion de la Fondation Louis-Vuitton par Bernard Arnault a suscité un emballement médiatique sans doute au-delà des espérances du PDG de l’entreprise de luxe LVMH. Certes, pour une part, l’enthousiasme concernait la prouesse architecturale de Frank Gehry, le concepteur du bâtiment de verre. Mais cela ne fera pas oublier l’opération de com-munication menée par Bernard Arnault. Évoquant le personnage, les auteurs de «Main basse sur la culture» rappellent qu’il a « bâti son empire sur les décombres de l’usine de textiles Boussac, rachetée en 1984 parce que l’entreprise détenait la pépite Christian Dior ». « Lorsque je l’ai rencontré, il venait de prendre la prési-dence de LVMH et, dans les médias, son image était assez négative », raconte aux journalistes un proche conseiller du PDG, Jean-Paul Claverie. Qui parle, par ailleurs, de l’inves-tissement de LVMH dans le mécénat culturel en termes de « décision stratégique majeure » et de constitution d’un « vecteur de communication spécifique ». Tout un poème... Pour déclarer sa flamme insistante et dangereuse au monde de la culture, celui de l’argent ne recule devant rien. Même

de grands théâtres pari-siens ont fini par baisser la garde, à l’instar du plus prestigieux d’entre eux : la Comédie-Fran-çaise. « Les pièces et tournées de l’illustre troupe se re-trouvent ainsi financées par Total, le groupe de conseil financier Grant Thornton, dont le slogan est «l’instinct de croissance», le maroquinier Longchamp, les voitures Renault ou les pneus Michelin ! » pointent les deux journalistes d’investigation. Ils passent au crible tous les secteurs, de la musique au cinéma en passant par la télévision, qui subit désormais la concurrence du service de vidéo à la demande sur Internet, Netflix, dont le siège européen est au Luxembourg. L’attrait des géants américains, Google en tête, pour les paradis fiscaux est abondamment analysé, chiffres à l’appui. L’ensemble fournit un bon état des lieux de la culture en France et des rapports de forces qui la traversent.

Éd.La Découverte, 2014, 19,50 euros.

CULTURE

Le privé à l’assaut du patrimoine culturel

Gala au Grand Parc Boxer contre le racismeSamedi 22 novembre, à partir de 14h, au gymnase du Grand Parcmoins de 16 ans : entrée gratuite - plus de 16 ans : 8 eurosCo-organisé par La Licra 33* et le Boxing Club de Bacalan Boxe éducative, rencontre-débat entre jeunes et champions, gala de boxe.

SPF comité de Bègles LotoVendredi 14 Novembre, 18h, salle Jean Lurçat rue Pierre et Marie Curie.Sandwichs, boissons, gâteaux sur place. De nombreux lots à gagner avec un gros lot surprise ! Venez nombreux !

Oui, il est temps de sanctionner ces parasites qui se prélassent honteusement avec des revenus indécents prélevés sur le travail d’autrui ! Non, non ! Je ne parle pas des actionnaires mais bien des chômeurs tels que les voient les libéraux, le patronat et le pouvoir social-libéral. Rebsamen, sinistre second couteau, visiblement chargé, au gouvernement, des basses besognes, menaçait le 2 septembre sur i-Télé : « je demande de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi ». Comme si des contraintes précises n’existaient pas déjà dans la loi, avec sanction du refus de plus de deux offres, même avec diminution de salaire ! Comme si les radiations à Pôle emploi n’étaient pas monnaie courante  ! Mais un ministre socialiste se doit d’être attentif aux injonctions des idéologues libéraux comme ce Jean-François Pécresse, journaliste aux Echos et heureux propriétaire de vignobles à Canon-Fronsac, ce qui le met à l’abri du chômage, qui exige de « rendre plus contraignantes les règles si peu appliquées obligeant un demandeur d’emploi à accepter une offre raisonnable d’emploi » (17/18.01.2014)… Et encore plus quand c’est le MEDEF qui commande une nouvelle négociation pour « mettre en place un réel contrôle de la recherche d’emploi quasi inexistant aujourd’hui ». Rappelons seulement que, d’après le Bilan 2012 de la Délégation nationale de Lutte contre la Fraude, la fraude à Pôle emploi représente 0,8% de l’ensemble des fraudes détectées sur une année, soit 39 millions, loin derrière les 3,66 milliards de fraude fiscale détectés sur une fraude massive de 60 à 80 milliards (selon SUD-Finances) laquelle est équivalente au déficit annuel du budget de l’Etat. Même la Cour des comptes vient de révéler que la fraude patronale sur les cotisations sociales était supérieure au déficit de la Sécurité sociale : autrement dit, si les recettes rentraient normalement, il n’y aurait pas de « trou » de la Sécu ! Mais là, toute perspective de contrôle un peu exigeant fait hurler le MEDEF et les libéraux : inadmissible défiance envers les patrons ! Intolérable harcèlement fiscal !

Mais que pensait donc le Parti socialiste, il n’y a pas si longtemps, du contrôle des chômeurs ? En 2005, il dénonçait vertement un décret permettant de croiser les dossiers fiscaux des chômeurs en cas de soupçon de fraude, ce qui revenait, disait-il « à encourager un véritable harcèlement des demandeurs d’emploi  (…). Le gouvernement (Villepin) confirme que pour lui la lutte contre le chômage est d’abord une lutte contre les chômeurs ». Tiens donc ! En 2008, il s’élevait contre un texte de loi manigancé par l’inévitable Wauquiez où Bruno Leroux, actuel président du groupe socialiste à l’Assemblée, voyait une « régression sociale qui choisit la suspicion plutôt que d’appuyer pour les chômeurs des politiques de recherche d’emploi ». En 2008, les socialistes s’indignaient de la proposition de Sarkozy d’un référendum sur le contrôle des chômeurs qu’ils trou-vaient « choquant bien sûr parce qu’au lieu d’apporter des solutions, il préfère mettre en scène la culpabilisation de ceux qui subissent ses erreurs politiques pour mieux s’en dédouaner. Qui peut croire pourtant que 6,2 millions de Français qui s’inscrivent chaque année à Pôle emploi le font par plaisir ou par paresse » (www.les-decodeurs.fr). Bien dit ! Et toujours d’actualité…

Sauf que, une fois Hollande élu, la social-démocratie vient de dévoiler, sur ce plan aussi, son ralliement inconditionnel au libéralisme le plus orthodoxe. Vieille obsession libérale d’ailleurs que le sort à réserver aux « inactifs » pauvres. J’ai déjà cité le Mémoire sur le pau-périsme de l’illustre Tocqueville selon qui il faut avoir « le courage de contraindre à des efforts productifs la portion la plus inactive et la plus vicieuse de la population » et qui déplore qu’on ne puisse « oser laisser mourir de faim le pauvre parce que celui-ci meurt par sa faute ». A la fin du XVIIème siècle, John Locke, père fondateur du libéralisme, se demande, dans un rapport, « comment mettre les pauvres au travail pour les rendre utiles à la population et ainsi soulager les autres de ce fardeau ». Première étape : « limiter leur débauche (…) par l’élimi-nation des tavernes et estaminets ». Qualifiés de « vaga-bonds oisifs », ils seront, dès quatorze ans, « envoyés au port le plus proche où on les maintiendra aux travaux forcés jusqu’à ce qu’un des navires de sa majesté offre l’occasion de les mener à bord où ils serviront trois ans sous une stricte discipline » (Que faire des pauvres, PUF, 2013). Une suggestion pour M. Rebsamen...

Haro sur le chômeur (II)

CHRONIQUENOUVELLES IDÉES REÇUESpar Gérard Loustalet Sens