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M.G./L.I./F.M
CLASSIFICATION DES ETATS D’HYPERSENSIBILITE
SELON GELL ET COOMBS
A MEDIATION HUMORALE
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CLASSIFICATION DES ETATS D’HYPERSENSIBILITE
SELON GELL ET COOMBS
A MEDIATION CELLULAIRE
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M.G./L.I./F.M
HYPERSENSIBILITE DE TYPE III
(ARTHUS ET CIC)
Les réactions d’H.S. de type III produisent des lésions dont le point de départ spécifique est la
formation de complexes Ag-Ac. Ceux-ci entraînent ensuite une chaîne de réactions de type
inflammatoire pouvant aller de l'activation du C et des facteurs de la coagulation jusqu'à l'infiltration
aiguë par des PN et l'apparition de phénomènes réactionnels chroniques tissulaires.
Selon que l'on obtient des lésions au niveau de la zone où se forment les complexes insolubles en
léger excès d'Ac ou au niveau des tissus où se fixent secondairement les complexes solubles circulants
en excès d'Ag, on a soit le phénomène d'Arthus qui signe un état d'hypersensibilité, soit des
maladies par CI solubles dont le prototype est la maladie sérique qui ne nécessite pas de
présensibilisation
I) LA REACTION D’ARTHUS I-1) DEFINITION
Le phénomène d'Arthus est une hypersensibilité à manifestations essentiellement locales. C’est
une réaction d’hypersensibilité à médiation sérique, classée dans le type rapide. Elle est caractérisée
par la formation de complexes Ag-Ac dans les vaisseaux ou à proximité de ceux-ci, par une
infiltration massive de polynucléaires neutrophiles (PNN) dans la zone de réaction. Les lésions
observées sont plus importantes que celles de l’anaphylaxie et comprennent l’apparition d’un œdème
important, d’une forte augmentation de la perméabilité capillaire suivie de la formation d’hémorragies
puis de nécrose tissulaire. Ces lésions sont irréversibles.
I-2) HISTORIQUE Cette réaction est décrite pour la première fois en 1903 par Maurice ARTHUS, qui observe,
chez le lapin, que l'administration par voie SC et de façon répétée, à une semaine d'intervalle, de
sérum de cheval entraîne à partir de la 3ème ou 4ème semaine l'apparition d'un phénomène
inflammatoire local. En quelques heures dans le site de réinjection, se constituent un oedème et une
infiltration cellulaire de la peau. Si on continue les injections, la réaction devient de plus en plus
forte, pour enfin s'accompagner au maximum de phénomènes hémorragiques locaux et d'une
nécrose tissulaire..
En 1907, NICOLLE précise le rôle des Ac dans cette réaction. En effet, il peut obtenir un
transfert passif de cette réaction en utilisant le sérum d’un animal immunisé.
Les études quantitatives et qualitatives ont été effectuées par OPIE, CULDERSTOW,
CANNON, MARSHALL, KABAT et BENACERRAF et les études histologiques par GELL, HINDE,
RICH et OORT.
I-3) PRODUCTION DE LA REACTION D’ARTHUS On peut remplacer le sérum de cheval (mélange complexe d'Ag) par des Ag plus simples tels
que les albumines sériques hétérologues et l'injection sous-cutanée (s.c.) révélatrice de
l'hypersensibilité par une injection intra-dermique (i.d.). Elle peut être induite chez de nombreuses
espèces animales : lapin, cobaye, rat, souris.
Expérimentalement elle peut être induite de 4 façons différentes :
I-3-1) Arthus actif : Cette réaction se produit chez un animal activement sensibilisé et qui reçoit l’antigène en solution
par voie intradermique (i.d.). Les modalités d’immunisation sont importantes. En effet, il faut obtenir
une quantité importante d’anticorps dans la circulation.
Chez le cobaye, par exemple, plusieurs centaines de microgrammes (g) d’antigène émulsionnés
dans l’adjuvant complet de Freund (ACF ) sont injectés par voie intradermique, et plusieurs rappels
(3 à 4) espacés de 10 jours sont nécessaires pour obtenir l’apparition d’une importante réaction
typique lors d’une nouvelle injection d’antigène par voie i.d.
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Les lésions ne se forment qu’aux sites d’injection de l’antigène : dans le derme si l’Ag est injecté
par voie intradermique, dans le parenchyme des poumons, foie, rein ou estomac si l’Ag est injecté
dans ces organes, dans la cornée, etc. Le sérum des animaux est capable de transmettre passivement
l’hypersensibilité à des animaux neufs.
La réaction est spécifique : elle ne se produit que si l’Ag déclenchant est le même que celui qui a
induit l’immunisation, ou s’il possède de nombreux déterminants antigéniques communs.
I-3-2) Arthus passif direct : Le sérum ou les Ac isolés à partir d’un sérum prélevé chez un animal activement sensibilisé sont
injectés, à un animal neuf, par voie intra-veineuse (i.v.), l’Ag en solution est, quant à lui, injecté par
voie i.d. Dans ce cas, on obtient une réaction typique.
I-3-3) Arthus passif inverse : C’est une réaction moins physiologique que les précédentes. Les Ac sont injectés localement :
exemple par voie i.d. (au moins 500 mg) puis l’Ag (au moins 1 mg) par voie i.v.
I-3-4) Arthus passif local : Dans ce dernier cas on injecte localement un complexe Ag-Ac formé en excès d’Ag (3 à 10 fois
l’équivalence).
Dans les deux derniers cas, les facteurs de la réaction se rencontrent à distance des vaisseaux et non
plus au niveau de la paroi vasculaire et les réactions observées sont beaucoup plus faibles que celles
des deux premiers types. Le caractère de spécificité immunologique est commun à ces deux types.
I-4) MORPHOLOGIE DE LA REACTION D’ARTHUS I-4-1) Réaction typique d’Arthus
I-4-1-1) Etude macroscopique a) Œdème.
Au site de l’injection de l’antigène, le liquide persiste puis à partir de 10 minutes, on observe
un œdème dont l’importance va progressivement grandir jusqu’à 2 heures après l’injection puis
ensuite va disparaître entre 4 et 24 heures.
Le volume de l’œdème peut être évalué en mesurant son diamètre et son épaisseur.
Comme la réaction apparaît dans l'heure, ou les quelques heures qui suivent l'injection, on qualifie
cette hypersensibilité de différée (ou de rapide) pour la différencier de l'HS du type anaphylaxie qui
est l'hypersensibilité immédiate proprement dite
b) Augmentation de la perméabilité vasculaire. Comme pour l’anaphylaxie, cette augmentation de perméabilité vasculaire peut être étudiée
par l’extravasation de l’albumine marquée au bleu d’Evans.
On peut suivre la cinétique de cette augmentation en étudiant l’extravasation de bleu en des temps
variable après l’injection d’Ag.
Cette augmentation débute 10 à 15 minutes après l’injection d’Ag, atteint son maximum vers 2-3
heures, puis décroît ensuite rapidement. A 24 heures, on n’observe aucune augmentation de
perméabilité vasculaire.
c) Hémorragie. Les hémorragies cutanées sont visibles. Elles peuvent être mesurées par la comparaison de la
teinte cutanée des animaux subissant une réaction d’Arthus avec celle d’animaux ayant reçu
localement des quantités connues d’hémoglobine.
Les hémorragies apparaissent 1 à 2 heures après l’injection d’Ag.
d) Nécrose.
La nécrose est consécutive aux hémorragies, les lésions sont donc irréversibles.
I-4-1-2) Etude microscopique. Au microscope photonique l’examen histologique typique d’une réaction d’Arthus révèle des
zones inflammatoires, des altérations des vaisseaux et une importante extravasation de cellules
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sanguines. Les caractères particuliers de la réaction d’Arthus sont les atteintes vasculaires et
périvasculaires.
a) Nature des cellules infiltrantes :
Polynucléaires : 20 minutes après l’injection d’Ag, on note la présence de PNN marginés
contre la paroi endothéliale des veinules, parfois il y a un curieux aspect de PNN disposés en
couronne sous la couche des cellules endothéliales. A une heure, il y a une grande
accumulation de PNN dans la lumière des veinules, qui vont diffuser en manchons. Cette
diffusion va s’intensifier, les cellules vont subir une dégranulation, mourir puis de nouveaux
PNN vont apparaître.
Plaquettes : les plaquettes et les PNN forment des agrégats qui obstruent plus ou moins la
lumière des vaisseaux.
A côté de ces deux types cellulaires on trouve également dans la zone inflammatoire des
mononucléaires ; à la fin de la réaction (24-48h) des histiocytes phagocytent les PNN morts.
b) Lésions vasculaires.
Les parois des vaisseaux sont lésées. Ces lésions sont proportionnelles à l’intensité de l’extravasation
cellulaire et peuvent être étudiées par le passage du carbone colloïdal injecté par voie i.v., tout passage
de ce dernier indiquant une destruction de la paroi vasculaire.
Par l’utilisation de réactifs marqués au fluorochrome ou par l’étude au microscope électronique,
COCHRANE et WEIGLE ont pu mettre en évidence, aux sites de la réaction, la présence simultanée
d’Ag, d’Ac et de complément (C3) sous forme d’agrégats dans les parois ou à leur proximité, qui sont
phagocytés par les macrophages et MOVAT et OORT, la présence de complexes Ag-Ac sous forme
précipitée.
I-4-2) Formes incomplètes ou atténuées Ces formes sont observées :
a) dans l’Arthus passif local où le développement de la réaction est plus lent, les hémorragies moins intenses et où
au point de vue histologique, on voit des précipités de complexes Ag-Ac dans les tissus interstitiels ;
b) dans l’Arthus exsudatif non hémorragique. Ces réactions sont provoquées par des Ac qui ne fixent pas le
complément (IgG1 chez le cobaye) ou même par des Ac non précipitants et ne fixant pas le complément. Dans ces
cas les lésions des vaisseaux sont peu dégradantes et peu thrombosantes, les PNN diffusent plus à distance, par
contre des mononucléaires apparaissent plus précocement et en plus grand nombre.
I-5) AGENTS ESSENTIELS DANS LA REACTION D’ARTHUS
I-5-1) Antigènes. Pour obtenir des réactions typiques, il faut des Ac précipitants, ceux-ci sont principalement
formés après l’injection de protéines ou glycoprotéines (ovalbumine, sérumalbumine ou de
gammaglobulines humaines ou bovines, hémocyanine, anatoxine diphtérique…) ou de
polysaccharides (type III du pneumocoque) utilisés comme Ag.
I-5-2) Anticorps. Ils influencent le plus la réaction. Pour obtenir des réactions typiques, ils doivent être
précipitants lorsqu’ils sont en présence de l’Ag. Nous avons vu que l’utilisation d’Ac non
précipitants, soit ceux obtenus par précipitation fractionnée d’anticorps, soit des Ac de rats qui fixent
le complément, n’induit que des formes atténuées de la réaction.
Ces Ac doivent être localisés dans les vaisseaux, ceci a été démontré par Benacerraf et Kabat
lorsqu’ils ont étudiés les modalités d’induction de la réaction d’Arthus en fonction de la concentration
sérique d’anticorps passivement transférés. On peut déclencher des réactions d’Arthus passif
immédiatement après le transfert des Ac et les réactions sont directement proportionnelles à la
concentration sérique en anticorps. Cette concentration sérique doit être importante ; elle est très
supérieure à celle nécessaire pour l’anaphylaxie.
Les Ac sont de la classe des IgG (IgG1 et IgG2) et des IgM à l’exclusion des IgA, IgD et IgE. Il est intéressant de remarquer que chez le cobaye des anticorps anaphylactiques de la classe des IgG1 injectés seuls sont
capables d’induire des réactions d’Arthus atténuées, que des Ac fixant le complément comme les IgG2 en sont incapables,
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par contre, l’injection simultanée de ces deux types d’Ac : IgG1 + IgG2 déterminent des réactions typiques hémorragiques
(J. Maillard et G.A. Voisin)
La quantité d’antigène pour induire la réaction est également élevée.
I-5-3) Complément. Le complément intervient dans la réaction typique. Sa présence dans la réaction d’Arthus est
démontrée par immunofluorescence. D’autre part, si l’animal est décomplémenté in-vivo (action du
venin de cobra, anticorps anti-complément, gammaglobulines agrégées, zymosan, complexes Ag-Ac
dont la spécificité est différente de celle de la réaction d’Arthus), ou s’il est naturellement déficient en
certains composant du complément (lapin) on note une forte diminution ou même une inhibition totale
de la réaction.
Dans le cas d’une décomplémentation in-vivo, l’apparition de la réaction est différée jusqu’au moment
où le complément atteint de nouveau son taux normal.
Enfin, l’utilisation d’Ac ne fixant pas le complément (IgG1 chez le cobaye, Bloch et col., Maillard et
Voisin) ou d’anticorps de cheval précipitant mais qui ne fixent pas le complément, ne détermine
également que des réactions atténuées. Les IgG1 ne fixent pas le complément par la voie classique
mais dans certaines circonstances, elles peuvent le fixer par la voie alterne (activation de C3 sans
activer C4, C2, puis fixation des composants finaux C5 à C9
I-5-4) Cellules. a) Polynucléaires :
Les polynucléaires sont nécessaires. En effet, la réaction est inhibée si la teneur en
polynucléaires est appauvrie soit par un traitement par la moutarde à l’azote, soit par l’action d’Ac
anti-polynucléaires.
Dans ce cas les complexes Ag-Ac-C se forment dans les vaisseaux, mais aucune altération des
plaquettes, des mononucléaires ne se produit. Les polynucléaires sont donc les cellules essentielles à
la réaction d’Arthus. Ils doivent être attirés aux sites de la réaction par un chimiotactisme résultant de
la formation de complexes Ag-Ac-C. Puis ces polynucléaires libèrent, au cours de la phagocytose, des
enzymes protéolytiques contenues dans leurs lysosomes, ce qui entraîne les diverses altérations
décrites ci-dessus.
L’injection de granules isolés des polynucléaires (THOMAS) permet de restaurer la réactivité
d’Arthus chez un animal préalablement privé de polynucléaires.
b) Mononucléaires : Présents dans le site de la réaction, ne paraissent pas indispensables.
c) Plaquettes :
Elles sont trouvées également dans les lésions vasculaires. Elles interviennent probablement
pour la constitution des dépôts de fibrine également observés dans la réaction. Leur présence ne
semble pas obligatoire, car des animaux privés de leurs plaquettes peuvent néanmoins présenter des
réactions d’Arthus typique.
d) Médiateurs chimiques. L’histamine n’intervient pas dans ces processus. En effet, un prétraitement par des anti-
histaminiques est sans effet sur la réaction.
La S.R.S. intervient sans doute, mais son rôle est inconnu.
Les kinines interviennent sans doute dans les processus d’augmentation de perméabilité vasculaire,
mais pas dans les dommages vasculaires.
Enfin, les facteurs agissant sur la coagulation (facteur X de Hageman) interviennent certainement, et
l’héparine inhibe la réaction.
I-5-5) Mécanismes Les immuncomplexes précipités au site de l’injection de l’antigène et comprenant des Ac des
classes IgM et IgG déterminent d’une part des activations des composants du plasma (divers
composants du complément et facteur de Hageman) et d’autre part, l’activation de diverses cellules
sanguines : plaquettes, PNN, éosinophiles, basophiles, monocytes par leur récepteurs soit pour le
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fragment Fc des immunoglobulines, soit pour différents composants du complément en particulier C3a,
C3b, C5a et C5b.
Le caractère oedémateux et hémorragique de la réaction d'Arthus suggère que l'action des
complexes Ag-Ac s'exerce au niveau des vaisseaux cutanés. Cela est confirmé par l'étude
chronologique de la réaction, en examinant in vitro des coupes histologiques des lésions traitées par
des Ag ou des Ac marqués.
Quelques minutes après l'injection, l'Ag partiellement libre et partiellement combiné aux
Ac, se localise autour des vaisseaux où l'on trouve ensuite des quantités croissantes de complexes
Ag-Ac et C. Ceux-ci sont dans les parois des petits vaisseaux de la région, principalement entre les
cellules endothéliales et la lame basale. Ces cellules endothéliales, grâce à leurs récepteurs pour le
C3a, C4a, C5a et le Fc des IgG, vont être activées par les CI et hyper-exprimer le hyaluronate. Ce
dernier fixe son ligand, le CD44 des leucocytes. Ces différentes interactions incitent les cellules
endothéliales, d'une part à sécréter du LTB4, du PAF (agrège et lyse les plaquettes) et des
facteurs à propriétés procoagulantes, et d'autre part à exprimer ou hyper-exprimer des
molécules d'adhésion sur lesquelles se fixent plaquettes et leucocytes. Ainsi, les LFA1 des
plaquettes se lient aux ICAMs des cellules endothéliales, ce qui peut entraîner une fusion entre ces 2
types cellulaires. Différents facteurs (dont C3a, C5a et C6b-7) provoquent une forte contraction des
cellules endothéliales qui vont saillir dans la lumière des vaisseaux et laisser un espace entre-elles,
découvrant ainsi le sous-endothélium. Ce dernier est notamment constitué par de la fibronectine
sous forme insoluble liée au collagène. Lorsque les plaquettes atteignent cette zone sous-endothéliale,
se produisent les principaux phénomènes de coagulation dépendant des plaquettes. Les molécules GPIIb-IIIa et GPIb-IX, molécules de surface plaquettaires, sont les éléments initiateurs. La GPIb
est constituée par un hétérodimère composé d'une chaîne (143kDa) et d'une chaîne ß (22kDa) liées l'une à l'autre par un
pont S-S. La GPIX est associée de façon non covalente au dimère précédent. Chaque chaîne de la GPIb et la GPIX
contiennent des segments riches en leucine dits LRG (leucine riche glycoproteine). Le facteur de Willebrand est une
molécule présente dans le plasma sous forme de polymères dont la longueur peut aller jusqu'à 2mm. Les monomères sont
des sous-unités de 240kDa
Dans les artères, sous l'influence d'un courant sanguin fort, le complexe GPIb-IX et le
facteur de Willebrand peuvent se lier l'un à l'autre. Si le sous-endothélium devient alors
accessible, le facteur de Willebrand du complexe y adhère, donc les plaquettes. Ces dernières sont
alors activées, ce qui se traduit pour les GPIIb-IIIa par l'activation de leurs récepteurs qui peuvent
alors d'une part fixer différentes glycoprotéines du plasma dont le facteur de Willebrand et le
fibrinogène et d'autre part se lier à la fibronectine du sous-endothélium.
Dans les veines, où le courant sanguin est trop faible, le complexe GPIb-IX n'intervient pas. Il faut
que d'autres mécanismes provoquent l'adhésion des plaquettes au sous-endothélium et leur activation.
Ainsi, le GPIa-IIa et le GP-IV récepteurs plaquettaires du collagène pourraient intervenir au début.
Les plaquettes adhèrent également aux microfibrilles (faites d'un complexe fibronectine,
thrombospondine et gp128) du sous-endothélium par leur VLA-2, à condition que du facteur de
Willebrand soit présent.
De plus, très précocement, des leucocytes vont affluer dans cette zone et phagocyter les
complexes Ag-Ac (notamment sous-endothéliaux). Les PN, attirés sur place par les facteurs
chimiotactiques résultant notamment de l'activation du C (C5b67 – C5a chimiotactiques ; C3a
fortement chimiotactique pour PNN), vont se fixer sur les cellules endothéliales au niveau des
adressines. L'adhésion des PN aux cellules endothéliales fait intervenir un phénomène rapide
(quelques minutes) et des mécanismes lents (1/2h à 2h).
Mécanisme rapide : Le PAF produit par les cellules endothéliales activées est responsable en peu de
temps (1 à 5 min) de l'adhérence des PN aux cellules endothéliales. Le iC3b (résultant de l'activation
du C) agit en 1 à 20 min. Il se fixe sur la cellule endothéliale d'un côté et de l'autre sur le CR3 du
neutrophile.
Mécanisme lent : Sous l'influence de plusieurs cytokines, la cellule endothéliale exprime l'ELAM1 et
hyperexprime l'ICAM1 (mais non l'ICAM2) respectivement reconnus par une molécule de
domiciliation et le LFA1 du PN. Des monocytes, lymphocytes et plaquettes peuvent également
adhérer aux cellules endothéliales au niveau des ICAM par leur LFA1.
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Le thrombus, associé à une vasodilatation des vaisseaux en amont, aggrave l'extravasation. On
obtient ainsi un ralentissement dans les capillaires et les veines en 15 min, puis un oedème
macroscopique en 1 à 2 heures, enfin des phénomènes hémorragiques par rupture des veinules sous-
jacentes à la thrombose totale. Lorsque ces thromboses sont suffisamment importantes pour produire
l'arrêt circulatoire dans une zone assez étendue de tissus, cette région se nécrose. Hémorragie et
nécrose sont apparentes macroscopiquement en 6 à 10 heures. L'infiltration granulocytaire est
maximum en 12 à 48 heures. Après ce laps de temps, on voit apparaître des cellules macrophagiques
(toujours en très faible pourcentage par rapport aux PN) qui persistent plusieurs jours jusqu'à la
revascularisation et la régénération de la région atteinte. Des éosinophiles sont également présents. Au
bout de 24 à 48 heures, la majorité des complexes Ag-Ac a été éliminée. Les seuls qu'on peut
encore rencontrer, sont situés dans les PN et les macrophages.
Le point de départ du phénomène d'Arthus est donc une lésion des vaisseaux par des complexes
Ag-Ac. Tous les autres phénomènes qui en dérivent (dépôt de plaquettes et de fibrine, infiltration par
les leucocytes, hémorragie et nécrose), responsables de l'apparition macroscopique de la réaction
d'Arthus sont non spécifiques et peuvent être provoqués par toute agression de la paroi des vaisseaux
cutanés (brûlures, traumatismes, substances chimiques irritantes etc...).
Fig.1
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Fig 2
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Fig 3
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Fig 4
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Fig 5
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I-6) LA REACTION D’ARTHUS EN PATHOLOGIE HUMAINE
Certaines particules, une fois inhalées, peuvent pénétrer profondément dans les poumons et stimuler la
production d’Ac précipitants à l’origine de réactions d’hypersensibilité locales, analogues à la réaction
d’Arthus, touchant plus particulièrement l’alvéole et les bronchioles sans entraîner cependant
d’obstruction des voies aériennes comme dans l’asthme.
Les Ag susceptibles d’induire ce type de réactions (ou pneumonies allergiques extrinsèques) sont en
général des poussières d’origine organique, souvent protéiques, et leur liste est très longue.
Les situations pathologiques relevant de ce mécanisme et qui sont les mieux connues sont la maladie
du poumon des fermiers et la maladie des éleveurs d’oiseaux. En fait, toute poussière organique
inhalée en quantité suffisante, devrait pouvoir induire la formation d’Ac précipitants et éventuellement
une alvéolite allergique extrinsèque.
I-6-1) Maladie du poumon des fermiers Les spores de l’actinomycète thermophile Micropolyspora faeni (Thermopolyspora) sont les
principaux agents responsables de la maladie. Ces actinomycètes sont retrouvés dans le foin humide et
moisi, surtout quand il a été soumis à des températures supérieures à 40°C.
Fig 6
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Les spores, qui ont environ 1 de diamètre, pénètre dans les poumons : un fermier travaillant avec du
foin moisi, peut inhaler jusqu’à 750000 spores par minute. D’autres actinomycètes peuvent être en
cause dans le foin moisi et les poussières de légumes, de même que des spores de certains
champignons ou de certaines bactéries ou même des antigènes de certains insectes.
Les signes pulmonaires et systémiques débutent 6 à 10 heures après inhalation de poussière de foin
contaminé. Le sujet tousse et présente une dyspnée sévère avec des râles crépitants à l’auscultation. La
radiographie montre au stade aigu, des infiltrats nodulaires et micronodulaires qui persistent quelques
jours ou quelques semaines. Dans les formes chroniques,une fibrose peut se constituer.
Des signes systémiques sont souvent associés : fièvre, sensation de malaise, frissons, douleurs
diverses et amaigrissement.
Il est important de noter que près de la moitié des sujets exposés, développant des précipitines, n’ont
aucun trouble clinique.
Le diagnostic étiologique peut être affirmé par des tests de provocation consistant en l’inhalation de
solutions aqueuses d’extraits d’actinomycètes, qui reproduisent fidèlement les manifestations
systémiques et pulmonaires de l’accès aigu au bout de 6 à 10 heures. Les tests sérologiques
(Ouchterlony) confirment et précisent le diagnostic. Environ 15% des fermiers exposés au foin moisi
ont des précipitines, et environ 50% d’entre eux présentent des signes cliniques. La recherche des
précipitines est toujours négative chez les sujets non exposés
I-6-2) Maladie des éleveurs d’oiseaux Les Ag aviaires peuvent induire une pneumopathie d’origine immunologique proche du poumon des
fermiers. Différentes espèces d’oiseaux peuvent provoquer la maladie : le pigeon, la perruche, le
perroquet, plus rarement le poulet. Il est intéressant de noter à cet égard que les éleveurs de poules
développent souvent des précipitines (dans 50% des cas) mais rarement des pneumopathies.
Des précipitines sont observées contre le sérum ou des extraits de défécations de ces oiseaux, avec
d’importantes réactions croisées entre de nombreuses espèces. On trouve des taux faibles de
précipitines chez 20 à 40% des éleveurs d’oiseaux sans troubles cliniques, mais jamais chez les
personnes non exposées.
I-6-3) Autres causes d’alvéolite allergique extrinsèque Le tableau ci-dessous résume les principales circonstances où des pneumopathies de ce type ont été
diagnostiquées.
Nom de la maladie Source d’antigène Ag réagissant avec les
précipitines
Poumon des fermiers Foin moisi et autres végétaux
moisis
Spores de M. faeni
Poumon de ventilation Ventilation à atmosphère
humidifiée
M. faeni, Thermoactinomyces
vulgaris
Bagassose Canne à sucre moisie T. sacchari
Poumon des ouvriers du
champignon
Compost de champignon M faeni, T. vulgaris
Pneumonie de l’écorce d’érable Ecorce d’érable moisie Cryptostroma corticale
Poumon des ouvriers du malt Poussière de malt Aspergillus clavatus,
Aspergillus fumigatus
Subérose Ecorce de liège moisie Penicillium frequentans
Séqueiose Sciure d’arbre rouge moisi Graphium aureobasidium
pullula
Poumon des éleveurs d’oiseaux Pigeon, perruche, perroquet,
poule
Protéines du sérum et des
déjections
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II) MALADIES PAR CI SOLUBLES CIRCULANTS (CIC) Elles sont la conséquence du dépôt, au niveau de différents tissus, de CI solubles circulants, peu
activateurs du C.
II.1) PRODUCTION EXPERIMENTALE OU ACCIDENTELLE DES LESIONS PAR CI Elles peuvent être induites soit activement, soit plus difficilement passivement.
II.1.1) Maladies par CI induites activement
Des lésions plus ou moins généralisées des vaisseaux ont été expérimentalement obtenues en faisant
apparaître des complexes Ag-Ac solubles circulants. Ces lésions sont en partie superposables dans
leur génèse et leur histologie à celles du phénomène d'Arthus. Elles prennent, suivant leur
localisation prépondérante, plusieurs aspects cliniques qui peuvent s'associer. Le plus souvent, il s'agit
de néphrites glomérulaires, ou de polyartérites de types divers. Les conditions menant à ces lésions
sont soit celles de la maladie sérique aiguë expérimentale de l'animal (ou de son équivalent
accidentel chez l'homme), soit celles de la maladie sérique chronique expérimentale
II.1.1.1) Forme aiguë
a) Maladie sérique chez l'homme
Quelques années après qu'Arthus eut décrit le phénomène qui porte son nom, Von Pirquet et Schick
(1905) signalaient, sans songer qu'il pouvait s'agir d'un phénomène immunologique, qu'une injection
thérapeutique ou prophylactique de sérums animaux (le plus souvent cheval) pouvait provoquer
l'apparition (en moyenne au bout de 8 jours), d'un certain nombre de manifestations pathologiques
inflammatoires : hyperthermie, adénopathies (principalement dans la zone satellite de l'injection),
splénomégalie, puis rash urticarien, arthralgies, arthrites (surtout temporo-maxillaires), atteinte des
nerfs moteurs du type syndrome de Guillain-Barré, myalgies (rares), albuminurie transitoire et parfois
même hématurie. Il s'agissait donc d'une affection aiguë ne persistant en général que quelques
jours.
Elle a été nommée maladie sérique, car à l'origine décrite dans les suites de l'injection de sérum
b) Maladie sérique chez l'animal
Hawn et Janeway (1947), puis Germuth (1953) ont obtenu assez régulièrement chez le lapin une
maladie sérique analogue à celle de l'homme en injectant une dose massive d'Ag (250 mg de
SAB/kg). Les animaux développent des lésions vasculaires prenant la forme d'une glomérulonéphrite
membrano-proliférative transitoire isolée ou associée à une myocardite, une coronarite, une
endocardite, des artérites (aortique, cutanée, pulmonaire), une hépatite, des lésions des plexus
choroïdes, une pneumonie proliférative et membraneuse ou des arthrites.
II.1.1.2/ Forme chronique
a) Technique de Dixon (1961)
Dixon provoque, en 4 à 10 semaines, une maladie sérique chronique par des injections journalières
de doses variables d'Ag (10 à 200 mg de SAB) adaptées à la quantité d'Ac présente au moment de
l'injection, de façon à être au moins temporairement en excès d'Ag. Selon leur réponse, les lapins
peuvent être divisés en trois groupes :
* 1er groupe : les animaux fournissent une grande quantité d'Ac et ne font qu'une maladie sérique
aiguë de faible durée au début de l'immunisation
* 2ème groupe : les animaux synthétisent assez peu d'Ac ou des Ac de faible avidité. Ils font une
maladie sérique aiguë qui devient chronique, avec notamment, des lésions glomérulaires durables
* 3ème groupe : les animaux produisent très peu d'Ac. Ils ne font ni maladie aiguë, ni maladie
chronique.
b) Technique de Germuth (1967)
Des injections journalières d'une même quantité d'Ag (25 mg de SAB) pendant plusieurs mois
permettent à Germuth d'obtenir des lésions de maladie sérique chronique au moment où il y a chute de
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la synthèse des Ac et diminution de leur avidité à la suite de l'établissement d'un état de tolérance
partielle.
Donc dans les deux procédés, il faut des animaux qui produisent spontanément ou après induction
d'une tolérance, une quantité modérée d'Ac surtout de faible avidité.
II.2) ASPECT DES LESIONS ET MECANISMES A LEUR ORIGINE
Nous allons détailler les différentes lésions produites et indiquer les facteurs qui ont participé à leur
constitution.
II.2.1) Nature des CI Des lésions n'apparaissent que s'il existe des complexes Ag-Ac solubles.
II.2.1.1) Glomérulonéphrites et artérites aiguës Ces glomérulonéphrites sont des glomérulonéphrites membrano-prolifératives caractérisées par une
prolifération diffuse (touchant tous les glomérules) des cellules endothéliales et mésangiales et une
hypertrophie des cellules endothéliales et épithéliales accompagnées de dépôts endomembraneux et
surtout extramembraneux d'IgG et de C et d'une discrète et inconstante infiltration cellulaire (PN
surtout). Cette glomérulonéphrite est réversible en 2 à 3 semaines (figure 8). La circulation dans le
glomérule est plus lente. La lame basale est peu altérée, il y a surtout une très nette atteinte des
artères rénales, sièges d'une artérite nécrosante avec infiltration par des PN.
C'est au moment de l'apparition des premiers CI dans le torrent circulatoire, donc peu de temps avant
que ne puissent être détectés des Ac libres, que se déclenchent les signes de la maladie. Les premiers
Ac sont produits au bout de 5 à 8 jours, mais on ne les révèle dans le sang qu'à partir du 8ème-15ème
jour, avant ils sont complexés à l'Ag. Les lésions se constituent quand l'Ag commence à être éliminé
du torrent circulatoire de façon accélérée (élimination immunologique), alors qu'il n'y a pas encore
d'Ac libres. Par conséquent, à un moment où l'on trouve des complexes Ag-Ac circulants solubles en
excès d'Ag (figures 9). En utilisant un Ag marqué ou un anti-sérum marqué spécifique de l'Ag, on
peut déceler cet Ag au niveau de la lame basale du glomérule et en position extramembraneuse
au pied des podocytes dans des zones où on peut aussi mettre en évidence la présence de C et
d'Ig. Les dépôts sont de type granulaire.
Par un mécanisme analogue des lésions sont produites au niveau des artères rénales
II.2.1.2) Glomérulonéphrites et artérites chroniques Du point de vue histologique, les glomérulonéphrites se présentent soit, le plus souvent, sous forme
d'une glomérulonéphrite extramembraneuse avec dépôts de CI endomembraneux (partie externe de la
lame basale) et extramembraneux sous-épithéliaux (produite avec les faibles doses d'Ag), soit sous
une forme de glomérulonéphrite proliférative avec dépôts sous-endothéliaux et endomembraneux
(produite avec de fortes doses d'Ag). Les CI qui se déposent en position sous-endothéliale,
correspondent principalement à des CI cationiques. Dans ces deux cas, surtout dans la forme
extramembraneuse, la lame basale est déformée par un épaississement irrégulier du côté
épithélial et les pieds des podocytes sont profondément désorganisés. Il y a un épaississement et
une duplication de la lame basale (figure 8). Il peut y avoir une infiltration par des PN.
Des artères de différents organes, notamment le rein, sont le siège de lésions d'artérites
nécrosantes ressemblant à la périartérite noueuse de l'homme. Les petites artères sont obstruées
par des thrombi, leur paroi qui contient des complexes Ac-Ag et du C, est le siège de phénomènes
inflammatoires avec nécrose fibrinoïde. On note enfin une infiltration périvasculaire constituée par
des PN et des polynucléaires éosinophiles, des macrophages et des lymphocytes. Les lésions siègent
par ordre de fréquence surtout au niveau du coeur, du poumon, du rein et du mésentère. On peut en
fait les trouver dans tous les organes.
Ces différentes lésions dépendent aussi, comme les formes aiguës, de la production de CI solubles,
mais de façon prolongée ou répétée.
Des complexes s'accumulent au cours de chaque période où circulent des CI solubles en excès d'Ag.
Dans les périodes où n'existent que des Ac, ceux-ci vont saturer les épitopes libres au sein des CI
déposés, contribuant à augmenter leur taille.
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Les complexes vont ainsi se renouveler et s'accroître par échanges molécules à molécules entre les
Ac fixés et circulants (facilité par le fait que l'avidité des Ac augmente avec le temps de
l'immunisation). On comprend ainsi que les éluats acides de rein obtenus à partir d'animaux, à des
périodes variées, contiennent parfois des CI à l'équivalence ou en excès d'Ac, bien qu'à l'origine ce
soient les complexes en excès d'Ag qui aient déclenché les lésions.
Au début des lésions, avant l'apparition de la protéinurie, la SAB est dans le mésangium et en position
sous-endothéliale. Puis, on la trouve dans la lame basale au moment où la protéinurie fait son
apparition, et enfin en position extramembraneuse. Des PN peuvent être attirés sur place par les
produits d'activation du C et ensuite capturer les CI accessibles.
II.2.2.) Taille des CI pathogènes, rôle de l'avidité des Ac Pour que les complexes puissent se localiser au sein des lames basales ou s'accumuler en position
sous-épithéliale, il ne faut pas qu'ils soient trop volumineux. Trop gros, ils ne peuvent traverser la
lame basale, et sont, soit tous capturés, puis éliminés par le SRH, soit peuvent, en partie, se déposer
entre les cellules endothéliales et la lame basale. Dans le 1er cas, on retrouve les CI dans le
mésangium qui a une activité macrophagique, et dans le second, non seulement dans les cellules
mésangiales, mais encore en position sous-endothéliale. Les CI doivent donc être suffisamment
petits pour pouvoir pénétrer au travers de la lame basale et se localiser en situation sous-
épithéliale ou être piégés au sein de la lame basale.
Les CI solubles de taille inférieure à 103kDa (surtout compris entre 300kDa et 500kDa) provoquent
une GN extramembraneuse diffuse associée à une prolifération si ces CI sont très abondants. Des
lésions seulement mésangiales en foyers se développent lorsque les CI ont une taille voisine de
103kDa.
Avec comme Ag la SAB, les souris produisant des Ac de faible avidité ont plus de CI circulants qui se
déposent dans le mésangium et la lame basale alors que les complexes correspondant à des Ac de forte
avidité se localisent surtout dans le mésangium. La localisation intramésangiale est favorisée si les CI
sont anioniques. Cette constatation n'est pas valable pour toutes les espèces et pour tous les Ag
notamment pas pour l'ADN.
II.2.3.) Conditions favorisant le dépôt et la localisation des CI En plus des conditions précédentes, la fixation des complexes au niveau de certaines zones nécessite
l'intervention de mécanismes de localisation : augmentation de la perméabilité vasculaire, conditions
hydrauliques locales particulières, caractéristiques biochimiques de l'Ag. Enfin, les facteurs favorisant
la persistance des CI, augmentent les risques de dépôts pathogènes des CI
.II.2.3.1) Augmentation de la perméabilité vasculaire Le rôle important d'une telle augmentation a été mis en évidence pour le lapin chez lequel
l'administration de substances antagonistes des vasoamines et la déplétion en plaquettes gênent le
dépôt des complexes Ag-Ac. En outre, on obtient plus régulièrement un transfert passif des
lésions en associant à l'injection des Ac, celle d'agents augmentant directement la perméabilité
vasculaire (histamine) ou entraînant la libération d'histamine. Les antihistaminiques suppriment
l'action favorisante sur le dépôt des complexes Ag-Ac des produits précédents. Donc l'augmentation
de la perméabilité vasculaire est un préalable pour obtenir une fixation tissulaire maximum des CI.
Les mécanismes pouvant participer à cet accroîssement de la perméabilité vasculaire au cours des
maladies sériques, sont les suivants : PN phagocytant les complexes Ag-Ac et libérant des
leucotriènes, complexes Ag-Ac activant le C dont certains des produits d'activation agissent
directement ou indirectement sur la perméabilité vasculaire, production de PAF et de vasoamines par
les basophiles.
Donc, les phénomènes successifs aboutissant au dépôt des complexes dans les MB sont les suivants :
formation de complexes solubles circulants et production de PAF à activité vasoactive propre et
de vasoamines à partir de basophiles/mastocytes sensibilisés par les IgE. Le PAF agrège les
plaquettes qui libèrent alors leurs propres vasoamines. L'ensemble entraîne une augmentation
de la perméabilité vasculaire d'où filtration d'une grande quantité de liquide au travers des
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lames basales avec arrêt des complexes de taille supérieure à 500 ou 1000 kDa en position sous-
endothéliale.
II.2.3.2) Conditions hydrauliques particulières La création expérimentale d'une hypertension ou de turbulences permet le dépôt de CI dans les zones
où existent ces phénomènes. Dans ces conditions, le glomérule est une cible privilégiée pour le dépôt
des CI puisqu'il est le siège d'un débit sanguin et d'une pression élevés. De plus, son endothélium est
fenestré mettant en contact direct le torrent circulatoire et la lame basale.
II.2.3.3) Nature chimique de l'Ag Parfois l'Ag peut avoir une affinité particulière pour certains tissus qui deviennent alors des
lieux d'élection pour le dépôt de CI contenant cet Ag. Les Ag anioniques se localisent dans le
mésangium, et les cationiques en position endo ou extramembraneuse.
I.2.3.4) Saturation du SRH Lorsque le SRH est saturé par une trop grande quantité de CI ou par un blocage expérimental à l'aide
d'encre de chine, les CI persistent longtemps dans le torrent circulatoire, ce qui augmente leurs
possibilités de se déposer dans les tissus.
II.2.4) Intervention du C et des PN dans la constitution des lésions Certaines lésions sont complément- et neutrophiles-dépendantes, d'autres complément- et
neutrophiles-indépendantes.
II.2.4.1) Lésions neutrophiles-dépendantes
a) Artérite de la maladie aiguë des complexes Ag-Ac solubles
C'est une vascularite nécrosante dans laquelle on rencontre une accumulation massive de PN, avec
pour conséquence un effondrement de la lamina elastica interne et un passage des PN dans la media et
l'adventice, puis une nécrose de ces structures.
L'accumulation des PN et la nécrose, mais non le dépôt Ag-Ac, sont prévenues par la déplétion
de l'animal en C ou en PN circulants.
b) Glomérulonéphrite chronique
Elle s'accompagne assez souvent de la présence de PN qui participent aux altérations du glomérule.
II.2.4.2) Lésions neutrophiles-indépendantes
a) Glomérulonéphrite aiguë du modèle expérimental
On y trouve peu ou pas de PN. Elle n'est pas affectée par la déplétion en C ou en PN.
b) Certaines lésions des vaisseaux
On peut avoir des lésions immunologiques thrombosantes des vaisseaux indépendantes des PN en
utilisant des quantités importantes d'Ac. Cependant, les lésions vasculaires sont plus discrètes
qu'habituellement si l'animal est dépourvu de PN. Le C n'est pas indispensable pour la génèse de ces
lésions. En effet, des Ac de canards qui ne fixent pas le C de mammifères, induisent les mêmes
lésions. De plus, chez des lapins déficients en C6 ou des souris déficientes en C5, on peut provoquer
de la même façon ces atteintes vasculaires.
II.2.4.3) Mode d'intervention des PN et du C Les PN vont adhérer aux complexes à détruire. Si les complexes sont distribués le long d'une
surface non phagocytable, les PN libèrent leurs enzymes au contact de cette surface. Si les
complexes sont phagocytables, après la phagocytose les vacuoles peuvent s'ouvrir et déverser leur
contenu au dehors et cela d'autant plus abondamment que les complexes sont plus volumineux. Donc,
lorsque les complexes sont fixés sur une surface comme la lame basale, ils sont beaucoup plus actifs
pour entraîner le déversement des enzymes lysosomales que lorsqu'ils sont libres. Ces enzymes vont
être responsables d'altérations des tissus et de la lame basale. Cette dernière va laisser largement
passer protéines et GR.
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Le C intervient dans ce phénomène par l'intermédiaire des facteurs chimiotactiques attirant les PN
qui vont phagocyter les complexes et par le CR1. Cependant, l'adhérence des PN aux complexes peut
aussi se produire en l'absence de C pour les IgG par l'intermédiaire du Fc de ces Ig.
II.2.5) Séquences des évènements (fig. 9a et 9b) conduisant aux lésions glomérulaires
Au niveau des glomérules, la séquence des phénomènes lors des maladies par complexes Ag-Ac est la
suivante : formation de complexes Ag-Ac solubles de petite taille peu activateurs du C, puis dépôt
de ces complexes au niveau de la lame basale, surtout lorsqu'il y a une augmentation de la
perméabilité locale par libération des vasoamines à partir des plaquettes sous l'influence du
PAF. Ce PAF peut provenir d'abord des cellules endothéliales activées, puis plus accessoirement des
basophiles sensibilisés par une petite quantité d'Ac anaphylactiques. Le résultat est une
glomérulonéphrite aiguë. Ensuite, dans les glomérulonéphrites chroniques, certains CI sont
suffisamment volumineux pour rester en position sous-endothéliale. De plus, les PN sont attirés par
les substances chimiotactiques provenant de l'activation du C par les CI. En effet, les CI ont acquis
une forte capacité d'activation du C en devenant in situ de gros CI en excès d'Ac par fixation
des Ac circulants libres. Les PN vont adhérer à ces complexes, lorsqu'ils sont accessibles. Ils
contribuent alors à leur destruction, mais en libérant en même temps des hydrolases qui rendent très
perméable la lame basale glomérulaire aux grosses molécules et aux GR, d'où une importante
protéinurie et une hématurie. Dans les glomérulonéphrites chroniques, les complexes qui se sont
accumulés à l'intérieur de la lame basale et en position sous-épithéliale vont se comporter comme des
corps étrangers et produire des modifications réactionnelles irréversibles de la paroi des glomérules,
caractérisées par des épaississements et des irrégularités de la lame basale par hypersynthèse de
celle-ci. La protéinurie commence lors de la fusion des pieds des podocytes associée à une diminution
de l'activité polyanionique de la lame basale
La localisation des complexes immuns dans le rein dépend
de leur taille et leur propriétés physico-chimiques
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Immune Complexes and the Vessel Wall
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Facteurs hémodynamiques qui facilitent les dépots
de complexes immuns
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Fig. 7 : structure du glomérule
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Fig. 8 : Glomérulonéphrites par complexes immuns
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Fig. 9a : Mécanismes des glomérulonéphrites aiguës et chroniques
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Fig. 9a : Mécanismes des glomérulonéphrites aiguës et chroniques
1: Dépôts de CI solubles en excès d’Ag.
2 : CI en excès d’Ag qui se transforment en excès d’Ac.
3 : Accroissement de la taille des CI piégés dans la membrane basale.
4 : Gros CI activant le C en position sous-endothéliale.
5 : Epaississement et destruction localisée de la membrane basale
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Fig 10 : Glomérulonéphrites expérimentales faisant intervenir un phénomène d’Arthus
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Glomerule normal
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Glomérulonéphrite
J.Fishback, 2000
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Glomerulonephrite membranoproliferative(souvent associée au lupus)
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Microscopie en immunofluorescence d’une
glomérulonephrite membranoproliferative: marquage aux IgG
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Syndrome de Goodpasture
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Méchanismes d’élimination des complexes immuns
Roitt, 1990
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MECANISMES DE L’HYPERSENSIBILITE DE TYPE III
1. Les CIC interagissent avec les basophiles et les plaquettes (via FcR) et induisent la libération d’amines
vasoactives
2. Les CIC activent les macrophages qui vont libérer des cytokines de l’inflammation (particulièrement
du TNFα et IL-1)
3. Ils interagissent avec le système du complément pour générer du C3a et du C5a. ces derniers stimulent
la libération d’amines vasoactives, de facteurs chimiotactiques pour les mastocytes et les basophiles.
C5a est facteur chimiotactique pour les basophiles, les eéosinophiles et les neutrophiles.
4. La perméabilité vasculaire est augmentée, ce qui favorise le dépôt des CIC dans les vaisseaux,
l’agrégation des plaquettes sur la partie exposée de la membrane basale de ces vaisseaux, avec
formation de microthrombi.
5. Les PNN sont attirés dans la zone pour phagocyter les CI déposés sans succès, car les CI sont fixés à la
paroi vasculaire. Ils vont alors libérer le contenu de leurs granules par exocytose qui vont endomager
les tissus environnant (si le contenu des granule n’est pas neutralisé par le sérum)
6. Les CIC sont normalement éliminé par les phagocytes mononucléés, particulièrement au niveau du foie
et de la rate.
MALADIES PAR CIC
I. Trois groupes de maladies par CIC A. Infection persistante, infection de faible gravité avec faible production d’Ac conduisent à la
formation chronique de CI et leur dépôt dans les tissus,
1. Lèpre, paludisme, dengue, fièvre hémorragique, hépatite virale, endocardite à
staphylocoque ou streptocoque
B. Maladies auto-immunes : la maladie par CIC en constitue une complication
1. Polyarthrite rhumatoïde, LED, polymyosite…
C Inhalation de substances antigéniques : les CI peuvent se former à la surfaces de
l’organisme suite à l’exposition à l’antigène, ce qui se voit dans le poumon après inhalation
d’antigènes de moisissures, de plantes, d’animaux…
1. Maladie du poumon de fermier, maladie des éleveurs d’oiseaux
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II.3) Maladies humaines par complexe Ag-Ac
II.3.1) Néphrite streptococcique
Elle survient 10 à 15 jours après une scarlatine. Seuls certains streptocoques sont néphritogènes. Il
s'agit surtout du type 12 et éventuellement des types 4, 1 et 49.
Au cours des affections à streptocoques, on trouve des Ac vis-à-vis des exoenzymes (streptolysine O,
streptokinase, hyaluronidase...) et des Ag cellulaires (protéines M et T). Pourtant, seuls les AgM
spécifiques de type sont en rapport avec le caractère néphrotoxique du germe.
Le rôle des complexes Ag-Ac solubles dans les lésions rénales de cette affection est mis en évidence
par :
* la présence de gammaglobulines et de C au niveau des lésions (IF directe),
* la chute du taux de C circulant,
* la possibilité d'éluer à pH acide des Ig-Ac à partir des coupes en congélation de reins de malades.
* les IgG conjuguées à l'isothiocyanate de fluorescéine provenant de sujets atteints de
glomérulonéphrites aiguës sont capables de se localiser sur les glomérules des reins de sujets atteints
de glomérulonéphrite aiguë et non sur ceux de sujets atteints d'autres affections rénales.
* l'absorption de ces sérums avec les membranes cytoplasmiques des streptocoques ß hémolytiques,
supprime leur propriété de se fixer sur les glomérules atteints. Un antisérum expérimental anti-
membrane cytoplasmique de streptocoques ß hémolytiques se comporte comme les Ac élués à partir
de reins de malades.
* les lésions histologiques sont superposables à celles de la maladie sérique et non à celles de la
glomérulonéphrite par Ac anti-MB glomérulaire.
II.3.2) Néphrite lupique
* Chez l'homme, le rôle des complexes Ag-Ac est mis en évidence par :
- la présence de Ig et de C dans les glomérules (aspect granulaire).
- la diminution du taux de C circulant,
- l'élution d'Ac antinucléaires à partir des glomérules pathologiques (Ac anti- ADNn et anti-ADNss,
antihistone, anti-ADN/histone, anti-RNP nucléaire...)
- la mise en évidence d'ADN dans les glomérules des malades à l'aide d'Ac anti-ADN marqués.
Dans le LED, intervient donc un ensemble d'auto-Ag.
* Chez les souris de souches lupiques NZB, (NZB X NZW)F1, SWAN, MRL/l...), les néphrites sont
analogues à celles du LED humain. Les Ig éluées à partir du rein de ces animaux sont d'une part des
AcAN, d'autre part des Ac anti-rétrovirus.
II.3.3) Vascularites
Exemple périartérite noueuse (PAN)
De l'Ag HBS a été trouvé chez une partie des sujets atteints de PAN, dans le torrent circulatoire et au
niveau des lésions vasculaires de PAN.
II.3.4) Polyarthrite rhumatoïde