la révolution de la muséologie des sciences...préface le musée, lieu de conservation n’est pas...
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COLLECTION MUSÉOLOGIES SOUS LA DIRECTION DE JEAN DAVALLON
Afin d’initier les visiteurs aux fondements des disciplines, de lesfamiliariser avec les techniques, de les sensibiliser à la recherche, de les informer des applications industrielles et plus généralementde leur faire prendre conscience du poids des sciences et des technologies dans notre devenir collectif et individuel, les muséesscientifiques sont constamment à l’affût d’idées nouvelles.Il leur faut sans cesse renouveler les expositions, les démonstrations,les animations, les ateliers, les événements, bref, toutes ces activitésoffertes quotidiennement à ceux qui franchissent leurs portes. Ils fourmillent de projets et sont ainsi le lieu d’une perpétuelle inventivité.Mais cette inventivité est aujourd’hui encore exacerbée. La pousséedes nouvelles technologies de communication, le souci constant desbesoins du public, la tendance au désengagement de l’État, la crisedes valeurs forcent ces musées à s’adapter à un environnement socié-tal mouvant et à des attentes contradictoires. Il leur faut non seule-ment repenser leurs stratégies et transformer leurs façons de faire,mais ils se doivent de remettre en cause l’idée même qu’ils se font deleur mission.Cet ouvrage se veut dresser un état des lieux qui respecte l’hétérogé-néité du champ muséal sans défendre ni mettre en valeur une écolede pensée particulière. Les perspectives réunies ici contribueront,sans aucun doute, à mettre au jour les mouvements de fond qui sedessinent, l’évolution de l’institution elle-même et le poids de ceschangements dans la muséologie des sciences et des technologies.Dans cet esprit, il rassemble des contributions des meilleurs spécia-listes du champ : Steven Allison-Bunnell, James Bradburne, Christopher Bryant,Marie-Jeanne Choffel-Mailfert, Jean Davallon, Goéry Delacôte,Dominique Ferriot, Alan J. Friedman, André Giordan, Michael Gore,Jack Guichard, Paul M. Helfrich, Daniel Jacobi, Bruno Jacomy, JoëlleLe Marec, Bruce V. Lewenstein, Roger Miles, Jon D. Miller, RaymondMontpetit.
Bernard SCHIELE, Ph. D., est professeur à l’Université du Québec àMontréal. Il poursuit depuis plusieurs années des travaux sur la socio-diffusion des sciences et des technologies. Il a dirigé plusieurs programmesnationaux et internationaux de recherches sur ces questions. aaaaa Emlyn H. KOSTER est licencié ès sciences et docteur en géologie. Aprèsavoir dirigé le Royal Tyrrell Museum of Palaeontology d’Alberta (1986-1991) et le centre des Sciences de l’Ontario (1991-1996), il estmaintenant président-directeur général du Liberty Science Center, près deManhattan (1996).
SOUS LA DIRECTION DE
BERNARD SCHIELEET
EMLYN H. KOSTER
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MUSÉOLOGIEDES SCIENCES
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ISBN 2-9211146-69-X
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Extrait de la publication
LA RÉVOLUTION DE LA MUSÉOLOGIEDES SCIENCES
Extrait de la publication
Extrait de la publication
SOUS LA DIRECTION DE
BERNARD SCHIELE & EMLYN KOSTER
LA RÉVOLUTIONDE LA MUSÉOLOGIE
DES SCIENCES
Vers les musées du XXIe siècle ?
Presses Universitaires de LyonÉditions MultiMondes
Collection
MUSÉOLOGIESdirigée par Jean Davallon
© PUL, 1998PRESSES UNIVERSITAIRES DE LYON
86, rue Pasteur - 69365 Lyon cedex 07ISBN : 2-7297-0599-6
ISSN : 1160-2406ÉDITIONS MULTIMONDES
930, rue Pouliot, Sainte-Foy (Québec) G1V 3N9 CANADAISBN : 2-921146-69-XConception graphique
ÉCRAN/PAPIER, Pierre Dusser, ParisMise en page
Éditions Jérôme Millon, Grenoble
Préface
Le musée, lieu de conservation n’est pas un simple lieu d’archivage du passé.Si le savoir est en perpétuelle constitution, le musée l’accompagne dans cetteconstitution. Il doit donc résolument faire entrer la modernité en son sein, dedouble manière : par les techniques qu’il emploie et les recherches qu’il suscite etconduit mais aussi en prenant comme objet la complexité des mondes et des ques-tions qui se posent à nous. »
Ce constat de Françoise Héritier-Augé après une mission d’étude et deréflexion sur les musées de l’Éducation nationale est particulièrement riche d’ensei-gnement. Il nous rappelle que le musée doit être en interaction avec le monde quil’entoure, environnement scientifique bien entendu mais aussi culturel et social. Ilplaide aussi pour une utilisation des techniques contemporaines au service desinterrogations de notre époque.
Ce que nous dit également Françoise Héritier-Augé, c’est le rapport privilégiédu musée à la recherche. En effet, dès l’origine, les musées sont des lieux où l’onmène des recherches : liées à l’identification des collections dans un premier temps,puis à leur conservation. Mais ce n’est que récemment qu’ont été prises en compteles autres dimensions des musées : relations avec les publics, organisation, gestion,évaluation.
L’apparition de ces nouveaux champs de recherche est contemporaine del’extraordinaire accroissement de la fréquentation des musées. Elle résulte dubesoin de connaissances théoriques et pratiques pour accompagner le développe-ment, la rénovation ou la création de musées. En France, les grands projets del’État (Grande Galerie de l’évolution, musée national des Techniques, Cité dessciences et de l’industrie, Grand Louvre) ont ainsi joué un rôle de catalyseur destravaux de recherche.
Mais les musées ne sont pas les seuls éléments du dispositif de communica-tion des savoirs scientifiques à des publics de non spécialistes. Tous les lieux demédiation scientifique comme les centres de culture scientifique, technique etindustrielle ont également besoin de mieux connaître et maîtriser les processus deproduction, de communication et d’usage de ces savoirs.
Le développement de la muséologie des sciences et des techniques est unenécessité à un double titre :
— assurer les fonctions traditionnelles des musées ;
— répondre aux questions nouvelles et aux enjeux qu’elles suscitent.
Le champ de la muséologie des sciences et des techniques est vaste. On peutl’aborder sous l’angle de l’ensemble des questions pertinentes au regard de son pro-jet : comment assurer la conservation, l’exploitation et la transmission d’un patri-moine scientifique et culturel ? Comment susciter les questionnements du publicpour en faire des citoyens responsables ?
Extrait de la publication
À cet égard, les nouvelles technologies de l’information et de la communica-tion concernent tout particulièrement les lieux de médiation de la culture scienti-fique et technique. Elles doivent permettre une diffusion plus large du patrimoineet accroître la sensibilité des publics aux enjeux de société.
Bernard DizambourgDirecteur de l’Information scientifique,
des Technologies nouvelles et des BibliothèquesMinistère de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Sommaire
Introduction. POUR FAIRE LE POINTEmlyn H. Koster & Bernard Schiele
Première PartieNOUVELLES PRATIQUES
Chapitre I. PROBLÉMATIQUE D’UNE RÉNOVATION : MUSÉE DESARTS ET MÉTIERSDominique Ferriot & Bruno Jacomy
Chapitre II. PROBLÉMATIQUE D’UNE CRÉATION : NEWMETROPOLISJames Bradburne
Chapitre III. PROBLÉMATIQUE DES RÉSEAUX : DE LA CONCEP-TION À L’UTILISATIONPaul M. Helfrich
Chapitre IV. PROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE : L’ÉDUCATIONINFORMELLE SCIENTIFIQUEAlan J. Friedman
Chapitre V. PROBLÉMATIQUE DE LA SENSIBILISATION DU PUBLIC :UNE EXPÉRIENCE AUSTRALIENNEChris Bryant & Mike Gore
Deuxième PartieNOUVELLES APPROCHES
Chapitre VI. VERS UNE ÉDUCATION SCIENTIFIQUE ET TECH-NIQUE PERMANENTEEmlyn H. Koster
Chapitre VII. AU SERVICE SIMULTANÉ DU PUBLIC ET DES SCIENTI-FIQUESBruce V. Lewenstein & Steven Allison-Bunnell
Chapitre VIII. DU SCIENCE CENTER À L’INTERPRÉTATION SOCIALEDES SCIENCES ET TECHNIQUESRaymond Montpetit
Chapitre IX. CONCEVOIR LE MUSÉE À PARTIR D’APPRENDRE ETDE COMPRENDREAndré Giordan
Chapitre X. ADAPTER LA MUSÉOLOGIE AUX ENFANTSJack Guichard
Chapitre XI. CONNAITRE CE QUE FONT LES VISITEURS DEMUSÉESRoger Miles
Chapitre XII. COMMUNIQUER PAR L’ÉCRIT DANS LES MUSÉESDaniel Jacobi
Troisième PartieNOUVEAUX QUESTIONNEMENTS
Chapitre XIII. LA NÉCESSITÉ D’UNE ÉDUCATION SCIENTIFIQUECITOYENNE ?Jon D. Miller
Chapitre XIV. UNE NOUVELLE FORME D’ACTION CULTURELLEPOUR LE MUSÉE ?Marie-Jeanne Mailfert-Choffel
Chapitre XV. LES SILENCES DE LA MUSÉOLOGIE ?Bernard Schiele
Chapitre XVI. REPENSER LA RELATION DU MUSÉE À SON PUBLIC ?Joëlle Le Marec
Chapitre XVII. CULTIVER LA SCIENCE AU MUSÉE ?Jean Davallon
POSTFACEGoéry Delacôte
INTRODUCTION
POUR FAIRELE POINT
Pour initier les visiteurs aux fonde-ments des disciplines, les familiariser avec les techniques, les sensibiliserà la recherche, les informer des applications industrielles et, plus généra-lement, favoriser la prise de conscience que les sciences et les technolo-gies, inscrites au cœur de notre modernité, accélèrent le rythme destransformations de notre environnement sociétal et affectent profondé-ment notre devenir collectif et individuel, les musées scientifiques sontconstamment à l’affût d’idées nouvelles. Il leur faut sans cesse renouve-ler les expositions, démonstrations, animations, ateliers, événements,etc., toutes ces activités offertes quotidiennement à ceux qui franchis-sent leurs portes. Ils fourmillent de projets : à l’état d’ébauche, en voiede réalisation, en rodage, en cours d’amélioration… Ils sont, par excel-lence, le lieu d’une perpétuelle inventivité.
Créer de nouvelles activités et s’assurer du bon déroulement et dubon fonctionnement de celles qui sont offertes, de façon à maintenir ceseuil élevé de stimulation multi-sensorielle et multi-communication-nelle si caractéristique de la muséologie contemporaine des sciences,commandent une mobilisation et une synergie importantes des res-sources des musées. Mais, surtout, cette dynamique exige de ceux-ci unesensibilité d’autant plus grande à la réponse du public qu’ils desservent,que celui-ci occupe maintenant le centre du projet muséal. Commentaméliorer tel exhibit pour le rendre plus performant ? Par quoi rempla-cer tel programme éducatif pour susciter l’intérêt ? Quel sujet retenirpour une prochaine exposition destinée au grand public ? Commentadapter tel interactif ou telle activité pour optimiser leur utilisation ?
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 11POUR FAIRE LE POINT
Autant de problèmes à résoudre sans jamais perdre de vue l’objectif decommuniquer – aune du succès s’il en est une. Les musées sont doncattentifs aux projets réalisés ailleurs, aux difficultés surmontées, à adap-ter ces réalisations à leur besoins, à leurs moyens, à leur public et celuiqu’ils voudraient attirer… S’ils sont à l’affût de la nouveauté, ils sontdonc aussi aux aguets pour ne pas répéter les erreurs commises ailleurset tirer parti des réussites. Ce faisant, ils procèdent de proche en proche,modifiant, changeant, adaptant, reformulant, transposant, s’imitant plusou moins les uns les autres.
Mais cette volonté bien tempérée d’innover, en procédant partouches successives, rend difficile un recul qui restituerait le mouve-ment d’ensemble au sein duquel chaque musée s’inscrit et contribue parles gestes qu’il pose, un peu comme chacun a conscience de sa proprehistoire mais se demande plus rarement comment il a été façonné parl’Histoire et comment il y a contribué : trop de choses à faire, trop dequestions concrètes et pressantes à résoudre pour s’inquiéter de la direc-tion de toute cette effervescence.
On objectera que chaque musée cherche à se démarquer des autres,à s’en distinguer, à s’inscrire différentiellement dans le champ muséalpour lui imprimer sa marque spécifique. Mais, dans chaque cas, de quois’agit-il ? D’un renvoi aux autres musées, c’est-à-dire se signifiant les unsles autres parce que se renvoyant les uns aux autres – d’un jeu avec lecode du médium ? Ou instaure-t-il un nouveau mode de relation et deperception des sciences et des technologies ? Une autre logique, celle ducaractère unique et événementiel du monde ? La question mérite consi-dération car les musées font bien plus qu’initier et sensibiliser les visi-teurs. Ils les engagent dans le débat sur l’avenir de notre société et sug-gèrent des pistes de réflexion et d’action. En modifiant notre conceptiondu monde et celle de l’homme, les sciences et les technologies contri-buent autant à la transformation du rapport au monde qu’à celle du rap-port à l’homme. Or, la complexité croissante de notre modernité exigeque chacun, pour en être un citoyen, puisse comprendre les problèmeset les enjeux auxquels elle est confrontée. Il faut bien que les musées,mis en demeure de se prononcer sur les questions scientifiques et tech-nologiques et d’en peser les conséquences, se donnent les moyens deprendre du recul, de s’arrêter, pour se demander comment ils s’acquit-tent de cette responsabilité.
Cet ouvrage se veut une contribution à la muséologie des sciencesqui s’invente, ici et là, par à-coups, par arrêts, par sauts, au gré des cir-constances, en présentant des points de vue, des expériences, des pro-jets, des réalisations et des analyses. Nous avons voulu, par ailleurs,dresser un état des lieux qui respecte l’hétérogénéité du champ muséal.Ainsi, nous n’avons pas cherché à défendre ni mettre en valeur une pers-pective ou une école de pensée particulière. Au contraire, nous avonsconçu cet ouvrage comme une agora, à l’image de ce lieu public où lesproblèmes de la Cité étaient discutés. Car nous pensons que seule laconfrontation des perspectives produit un effet de distanciation. Dans
12 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
POUR FAIRE LE POINT
cet esprit, nous avons sollicité des contributions qui reflètent la diversitédes pratiques et des discours qui traversent le champ muséal, en fonc-tion de deux critères : être associé à des projets porteurs en cours de réa-lisation ; problématiser la question de la divulgation muséale dessciences et des technologies. Nous avons aussi sollicité trois courtsbilans personnels sur ce même thème, regroupés à la fin de l’ouvrage.Enfin, nous espérons que les perspectives réunies contribueront à mettreau jour les mouvements de fond qui se dessinent, l’évolution de l’institu-tion elle-même et le poids de ces changements sur les manières de pen-ser et de faire la muséologie des sciences et des technologies.
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 13POUR FAIRE LE POINT
Extrait de la publication
PREMIÈRE PARTIE
NOUVELLES PRATIQUES
Extrait de la publication
Comme nous venons de le rappeler en introduction la muséolo-gie des sciences est, par excellence, le lieu d’une perpétuelle inventivité.
Dans un premier temps, trois projets exemplaires, en cours de réa-lisation, illustreront cette inventivité : la rénovation du musée des Artset Métiers (Paris), l’édification du newMetropolis (Amsterdam) et lemise sur pied du réseau local de communication du musée de la Sciencede l’Institut Franklin (Philadelphie). Ils ont en commun de chercher àinstituer un rapport spécifique à la science et aux technologies et dechercher des modalités de diffusion qui contribuent à l’établissement etau renforcement de ce rapport. Chacun ancre dans ses pratiques uneconception de la pédagogie de la diffusion non formelle.
La rénovation du musée des Arts et Métiers, que présentent Ferriotet Jacomy, repose sur les trois prémisses d’une pédagogie active : l’impor-tance de l’expérimentation, le rôle de l’objet et l’apport de l’histoire. La«muséographie nouvelle s’enracine dans une présentation thématique etchronologique», des ateliers et « l’ouverture sur l’environnement de l’objettechnique». Puisque les objets sont les témoins de l’histoire, leur présen-tation au public se doit de restituer l’actualité des techniques dans laquelleils s’inscrivaient. Ainsi, l’évolution des techniques s’appréhendera commemouvement d’ensemble. La richesse de la collection permet justement deraconter cette histoire, ponctuée de repères qui en scandent les grandesétapes. L’idée est de vouloir rendre à l’histoire sa globalité à travers desparcours qui en offrent une vue compréhensive.
Bradburne prend acte de l’engouement du public pour les jeuxélectroniques et l’augmentation de l’équipement informatique au foyer.Il voit dans cette tendance une des raisons de la baisse d’intérêt dupublic jeune pour les centres scientifiques et la baisse de l’intérêt pourles interactifs. Présents au foyer, l’équipement et les jeux substituent àcelle du musée une autre forme de diffusion informelle. Il propose derepenser le rapport du visiteur au centre scientifique en se demandant«Comment maximiser la diversité qu’apporte l’utilisateur à l’expériencetout en maintenant la cohérence nécessaire à un apprentissageefficace ?» Il suggère donc de mettre le visiteur – devenu utilisateur – ensituation de mobiliser certaines habiletés, qu’il possède déjà et qui luipermettent d’élaborer des théories sur le monde. Le newMetropolistablera sur les compétences des visiteurs : le « rôle du centre scientifiqueest de produire un environnement où le visiteur peut explorer les
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 17NOUVELLES PRATIQUES
Extrait de la publication
moyens de modifier activement son rapport à la science et à la technolo-gie. C’est le visiteur qui décide de son parcours : l’apprentissage est entreses mains, selon un modèle ascendant ». Pour maximiser les échangessur les « questions d’ordre mondial » – environnement, croissance démo-graphique, mondialisation de l’économie, mondialisation des réseaux decommunication – le newMetropolis deviendra « un carrefour social etculturel, où les gens peuvent communiquer – seuls et en groupe – avecd’autres personnes de la région, du pays et des quatre coins du monde ».C’est donc une volonté de mobilisation des compétences des visiteursassociée à un souci de « dimension sociale » de l’expérience de la visitequi distinguera le newMetropolis.
Le musée ne pouvait rester indifférent aux potentialités éducativesoffertes par le développement des technologies de communication. Et lemusée de la Science de l’Institut Franklin, de concert avec d’autresmusées, s’est engagé dans un vaste programme éducatif auquel sontassociées des écoles reliées par Internet, et dans une refonte de sa pra-tique muséale. La conception d’expositions virtuelles, la constitution decollections virtuelles, le développement de programmes éducatifs enligne (on line), etc. sont autant de nouvelles avenues qui s’offrent àl’expérimentation. L’arrivée d’Internet ouvre la porte à un musée enligne, virtuellement ramifié dans tous les foyers et dans tous les autresmusées. La mission et la portée de l’institution s’en trouvent profondé-ment transformées. Mais comme le montre Helfrich, la mise en placed’un réseau local doit se faire prudemment, étape par étape, au mêmerythme d’adaptation que la culture muséale dont elle force l’évolution.
Les musées, parce qu’ils ont une liberté d’action dont ne jouit pasl’école, sont des bancs d’essais tout désignés pour expérimenter desformes de communication susceptibles d’être généralisées à d’autreschamps. C’est pourquoi le second moment reflète une évolution majeuredu champ muséal : le processus, actuellement en cours, de structurationet d’institutionnalisation de la diffusion non formelle des sciences – dontil est constamment question dans cet ouvrage. Aussi, tant le besoin deconstituer une pédagogie des apprentissages non formels, comme disci-pline spécifique, que celui d’une formation à une telle discipline se fontjour et donnent lieu à des projets et des réalisations.
Friedman, prenant acte de l’importance de l’industrie de la diffu-sion non formelle des sciences et d’un mouvement de recherchesconvergentes sur l’apprentissage non formel, sur fond de recherched’efficacité, plaide pour la mise sur pied d’un centre de recherche et deformation qui viserait, outre l’objectif de constituer une masse critiqued’activités, la production d’une main-d’œuvre spécialisée susceptible dejouer un rôle de chefs de file. Après avoir décrit les caractéristiques d’untel centre, il esquisse, ouvrant ainsi la discussion, les grandes lignes d’unprogramme d’enseignement.
Dans la même veine, mais de manière plus factuelle, Bryant et Gorerendent compte des résultats obtenus par le premier programme de for-
18 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
NOUVELLES PRATIQUES
Extrait de la publication
mation en éducation non formelle. Rappelant que ce centre a été fondé àpartir du constat que nombre de décisions politiques reposent sur lascience, et que, corollairement, la participation réelle au processus poli-tique en exige une certaine compréhension, ils insistent sur l’exigencede former des communicateurs scientifiques. Le programme de secondcycle offert depuis 1987 par l’Université nationale d’Australie s’adresse àdes étudiants ayant déjà complété une formation en science. Il visel’apprentissage des principes et des compétences pratiques de la commu-nication scientifique destinée aux enfants et aux adultes. Et, après dixans d’existence, le bilan positif qu’ils font des activités du programme etde son rayonnement porte à penser qu’il rencontre les attentes en émer-gence.
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 19NOUVELLES PRATIQUES
Extrait de la publication
Extrait de la publication
TABLE DES MATIÈRES
Préface 7
Introduction. POUR FAIRE LE POINT 11
PREMIÈRE PARTIE
NOUVELLES PRATIQUES
Chapitre PremierPROBLÉMATIQUE D’UNE RÉNOVATION :
MUSÉE DES ARTS ET MÉTIERS 21
DES RÉSERVES VISITABLES 22
L’EXPOSITION : UN PARCOURS DANS L’INNOVATION TECHNIQUE 24
S’inscrire dans une histoire 24
Le choix des grands domaines 26
Le fil du temps 28
Les places, une mise en perspective des techniques 29
Un parcours privilégié 31
Des présentations hiérarchisées 33
Les modes d’accès à l’information 34
LES RÉSEAUX DU SAVOIR 35
CHAPITRE IIPROBLÉMATIQUE D’UNE CRÉATION :
NEWMETROPOLIS
RENDRE LE MUSÉE À SES UTILISATEURS 40
Questions sur les musées de sciences 40
Du bas vers le haut : deux aspects d’une approche muséologique 42
LE NEWMETROPOLIS : UN PROTOTYPE POUR LE XXIe SIECLE 47
La naissance du concept 48
La stratégie de conception 53
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 485TABLE DES MATIÈRES
Quel type d’institution sera le newMetropolis ? 57
L’organisation spatiale du newMetropolis 63
VERS LE PROCHAIN SIÈCLE : QUELQUES AVENUES POSSIBLES 70
La crise des centres scientifiques 70
Les centres scientifiques, outils d’apprentissage 72
Chapitre IIIPROBLÉMATIQUE DES RÉSEAUX :
DE LA CONCEPTION À L’UTILISATION
Le Science Learning Network 80
Les premiers pas 82
PHASE I : PLANIFICATION DE L’INFRASTRUCTURE 82
La mission du musée et les moyens pédagogiques 82
Notions élémentaires 83
Un peu de technique 89
Le financement 90
Politique institutionnelle 91
PHASE II : MISE EN ŒUVRE DE L’INFRASTRUCTURE 92
La mission du musée et les moyens pédagogiques 92
Questions techniques 93
Ressources humaines 94
Le financement 94
Politique institutionnelle 95
PHASE III : L’UTILISATION 96
Quelques concepts 96
Stratégies de création de ressources et d’activités en ligne 100
Stratégies de survie et de développement du musée en ligne 104
Chapitre IVPROBLÉMATIQUE DE LA RECHERCHE :
L’ÉDUCATION INFORMELLE SCIENTIFIQUE
LA MONTÉE DE L’ÉDUCATION INFORMELLE 108
Quelques questions pour une nouvelle industrie 108
L’institution universitaire est-elle prête à relever le défi ? 109
Place à la recherche et à l’évaluation 110
486 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
TABLE DES MATIÈRES
Extrait de la publication
LA NÉCESSITÉ D’UNE MÉTHODE 111
Un exemple d’évaluation formative 111
Les limites de l’évaluation 112
L’éducation scientifique informelle est-elle importante ? 113
Place à la formation des chefs de file 114
UNE INSTITUTION DE RECHERCHE ET DE FORMATION 116
Caractéristiques d’un centre de recherche sur l’apprentissage scientifique informel 116
Les grandes lignes du programme d’enseignement 117
Bientôt dans une université près de chez vous ? 117
Chapitre VPROBLÉMATIQUE DE LA SENSIBILISATION DU PUBLIC :
UNE EXPÉRIENCE AUSTRALIENNE
LES DÉBUTS DU PROGRAMME À L’UNIVERSITÉ NATIONALE D’AUSTRALIE 120
LE CERTIFICAT DE DEUXIÈME CYCLE ET LE DIPLOME DE DEUXIEME CYCLE 122
Diplôme de deuxième cycle en communication scientifique 124
Qu’est-ce que la communication scientifique ? 125
LE PROGRAMME DE MAÎTRISE 126
Maîtrise en communication scientifique 127
À propos des diplômés 128
Le Centre de sensibilisation du public à la science 131
Le chemin à parcourir… 132
DEUXIÈME PARTIENOUVELLES APPROCHES
Chapitre VIVERS UNE ÉDUCATION SCIENTIFIQUE
ET TECHNIQUE PERMANENTE
LE CONTEXTE 141
Le voyage de l’humanité 141
Les musées 143
Culture et culture scientifique 144
Tourisme culturel et tourisme écologique 145
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 487TABLE DES MATIÈRES
Extrait de la publication
L’IMPORTANCE D’ACCROÎTRE LA CULTURE SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE
AU SEIN DU PUBLIC 147
Les besoins élémentaires de la vie 147
Les catastrophes naturelles 148
Les politiques d’intérêt public 148
Les changements planétaires 149
Les leçons de notre héritage 149
LES MOYENS DONT DISPOSE LE PUBLIC POUR ACCUEILLIR
DES CONNAISSANCES SCIENTIFIQUES ET TECHNIQUES 150
L’éducation permanente 151
La presse écrite et électronique 151
Les outils de perfectionnement 152
La participation aux décisions locales 153
LES DÉFIS À RELEVER 153
Les obstacles socio-économiques à la culture scientifique 153
Les responsabilités de la communauté scientifique 154
Le défi des centres de scientifiques 155
Chapitre VIIAU SERVICE SIMULTANÉ DU PUBLIC
ET DES SCIENTIFIQUES
BREF HISTORIQUE DES MUSÉUMS SCIENTIFIQUES 160
LA COMMUNICATION PUBLIQUE AU SERVICE DES SCIENCES ELLES-MÊMES 162
La montée des communications 162
Au service de la science 163
AU SOUTIEN DIRECT DE LA SCIENCE 166
Découvrir quelque chose 166
Montrer de nouveau la science au travail 168
Un dynamique pour la recherche 168
Chapitre VIIIDU SCIENCE CENTER À L’INTERPRÉTATION SOCIALE
DES SCIENCES ET TECHNIQUES
MUSÉOLOGIE DES SCIENCES VS MUSÉOLOGIE D’INTERPRÉTATION 176
La muséologie des sciences, ses institutions et leurs objets 176
488 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
TABLE DES MATIÈRES
Les centres d’interprétation 179
DES EXPOSITIONS INTERPRÉTATIVES À UNE NOUVELLE MUSÉOLOGIE DES SCIENCES ? 181
Les expositions interprétatives 181
La muséologie des sciences et l’interprétation 183
Chapitre IXREPENSER LE MUSÉE À PARTIR DE COMPRENDRE
ET D’APPRENDRE
PRÉSUPPOSÉS COGNITIFS DES PRATIQUES MUSÉOLOGIQUES 188
Les modèles traditionnels 188
Le modèle allostérique 191
UNE NOUVELLE STRATÉGIE MUSÉOLOGIQUE 195
Stratégies de conception muséographique 196
Choix de contenu 201
L’aide du diagnostic-pronostic didactique 203
Chapitre XADAPTER LA MUSÉOLOGIE AUX ENFANTS
UN CADRE DE RÉFÉRENCE POUR LES CONCEPTEURS 208
La référence à la pédagogie des sciences 208
De la transposition à l’exposition 210
La référence à la psychologie de la cognition 212
La connaissance des relations du public avec l’exposition 213
PRENDRE EN COMPTE LES SPÉCIFICITÉ DES JEUNES PUBLICS 215
Connaître les caractéristiques du public enfant 215
Créer les conditions pour mettre l’enfant en situation active de découverte 216
Connaître les conceptions des enfants pour choisir les messages et le niveau de concept à exposer 219
S’adapter aux pratiques de référence des enfants afin de produire des manipulations dont les consignes et l’utilisation soient implicites 222
DÉVELOPPER LA COÉDUCATION ENTRE LES VISITEURS 224
Étudier la relation parents-enfants 225
Favoriser les interactions entre enfants et adultes 226
Favoriser les interactions entre enfants 227
Multiplier les types d’approches 228
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 489TABLE DES MATIÈRES
Extrait de la publication
CRÉER UNE EXPOSITION AVEC DES OBJECTIFS ÉDUCATIFS 230
La demande pédagogique des enseignants 230
Développer la curiosité, point de départ de toute démarche scientifique 232
Développer des démarches scientifiques 232
Provoquer des situations de mémorisation 236
Créer les conditions d’un impact éducatif 238
S’APPUYER SUR LA CONNAISSANCE DU PUBLIC POUR CONCEVOIR L’EXPOSITION 241
L’évaluation formative pour la mise au point des éléments d’exposition 241
Concevoir des éléments d’exposition qui permettent aux enfants de remettre en cause leurs représentations 242
Construire des prototypes pour découvrir certains obstacles à la compréhension 243
Proposer des outils en rapport avec les besoins du système éducatif 244
Une aide à la conception des expositions 247
Chapitre XICONNAÎTRE CE QUE FONT LES VISITEURS AU MUSÉE
LE DÉROULEMENT DE LA VISITE TYPE 250
Les motifs et attentes des visiteurs 250
La durée de la visite 253
Le parcours de visite 255
Un portrait de la visite moyenne 257
L’APPRENTISSAGE DES VISITEURS 258
L’élaboration d’un modèle 258
La comparaison avec les médias 259
L’apprentissage chez le visiteur ordinaire 260
Que pouvons-nous accomplir ? 262
Chapitre XIICOMMUNIQUER PAR L’ÉCRIT DANS LES MUSÉES
LA COMMUNICATION SCIENTIFIQUE ÉCRITE, UN SURVOL PROBLÉMATIQUE 268
Les trois pôles de la communication scientifique 268
Textes primaires et autres discours 269
Les discours scientifiques vulgarisés 271
Comment reformuler 274
490 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
TABLE DES MATIÈRES
La reformulation et les glissements du sens 275
LE FUTUR PROBLÉMATIQUE DES TEXTES AFFICHÉS DANS LES MUSÉES 276
Textes et communication muséographique 276
La lisibilité des textes affichés dans les musées 279
Un texte affiché dans un musée est aussi un travail d’auteur 281
Quelles recherches sur les textes affichés ? 282
Faut-il encore lire et écrire ? 285
TROISIÈME PARTIE
NOUVEAUX QUESTIONNEMENTS
Chapitre XIIILA NÉCESSITÉ D’UNE ÉDUCATION SCIENTIFIQUE CITOYENNE ?
L’ALPHABÉTISATION SCIENTIFIQUE 295
Comprendre les termes et concepts scientifiques 296
Comprendre la démarche scientifique 299
Comprendre l’impact de la science sur la société 302
Un indice de l’alphabétisation scientifique 303
La répartition de l’alphabétisation scientifique 304
LA PARTICIPATION DU PUBLIC À L’ÉLABORATION DES POLITIQUES SCIENTIFIQUES 309
La spécialisation politique 311
Modèle stratifié de l’élaboration des politiques et du règlement des différends 314
Le public attentif à la science et à la technologie 316
Profil démographique du public attentif à la science et à la technologie 316
Le rôle et l’importance du public attentif 319
Culture scientifique et démocratie 320
Le rôle du public attentif 325
Les objectifs de demain 327
Chapitre XIVUNE NOUVELLE FORME D’ACTION CULTURELLE
POUR LE MUSÉE ?
UNE POLITIQUE DE CULTURE SCIENTIFIQUE, TECHNIQUE ET INDUSTRIELLE 330
La naissance d’une politique 331
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 491TABLE DES MATIÈRES
Le cas de la région Lorraine 332
L’émergence de CCSTI alternatifs 334
LES LOGIQUES D’ACTIONS COLLECTIVES PRÉSENTES EN LORRAINE 336
La domination d’une logique exogène 337
Logique exogène et renouveau de l’action culturelle 338
L’enjeu de la mémoire 348
LOGIQUES D’ACTEURS ET ENJEUX SYMBOLIQUES 343
Muséologie et système de valeurs des acteurs 343
Les dynamiques de la représentation 346
Enjeux démocratiques du musée alternatif 350
Chapitre XVLES SILENCES DE LA MUSÉOLOGIE SCIENTIFIQUE ?
UN MYTHE À L’ŒUVRE 354
Les trois âges du musée 355
La communication : une idéologie en acte 358
Un rapport imaginaire au champ muséal 363
LES ENJEUX STRUCTURANTS DU CHAMP MUSÉAL 364
Musée, public et signification 364
La recomposition du rapport muséal à la science 365
La Villette et les techno-sciences 372
La pertinence sociale du musée en question 373
Chapitre XVIREPENSER LA RELATION DU MUSÉE À SON PUBLIC ?
LE PHÉNOMÈNE DE L’EXPOSITION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE 380
Le développement des technologies éducatives 381
La montée de l’exposition en muséologie 384
LE MUSÉE DE SCIENCES DANS LA SPHÈRE DES ENTREPRISES CULTURELLES 387
Les similitudes de deux modèles, échange marchand et transmission 388
Mise en cause des modèles d’échange marchand et de transmission 391
La conscience d’être membre du public 395
492 LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES
TABLE DES MATIÈRES
Extrait de la publication
Chapitre XVIICULTIVER LA SCIENCE AU MUSÉE ?
Vers une autre conception de la culture scientifique ? 397
La communication par l’exposition distincte de la communication pédagogique 399
REPENSER LA SITUATION DE COMMUNICATION PAR L’EXPOSITION 401
Les caractéristiques de la situation de communication pédagogique 401
Le fonctionnement communicationnel de l’exposition de science 402
L’EXPOSITION COMME SITUATION DE MÉDIATION 407
Le visiteur au centre de la conception des expositions 408
Exposition et musée : communication culturelle et communication institutionnelle 412
L’ENJEU : DE LA SITUATION DE COMMUNICATION À L’ESPACE PUBLIC ? 420
Le musée dans l’espace social : du dispositif restreint au dispositif élargi 420
Quelle peut donc être la nature de l’espace social ainsi ouvert ? 425
Interrogations actuelles sur le musée de science et technique 432
Postface 437
Notes 445Bibliographie 459Tables des matières 485
LA RÉVOLUTION DANS LA MUSÉOLOGIE DES SCIENCES 493TABLE DES MATIÈRESS
Extrait de la publication
COLLECTION MUSÉOLOGIES SOUS LA DIRECTION DE JEAN DAVALLON
Afin d’initier les visiteurs aux fondements des disciplines, de lesfamiliariser avec les techniques, de les sensibiliser à la recherche, de les informer des applications industrielles et plus généralementde leur faire prendre conscience du poids des sciences et des technologies dans notre devenir collectif et individuel, les muséesscientifiques sont constamment à l’affût d’idées nouvelles.Il leur faut sans cesse renouveler les expositions, les démonstrations,les animations, les ateliers, les événements, bref, toutes ces activitésoffertes quotidiennement à ceux qui franchissent leurs portes. Ils fourmillent de projets et sont ainsi le lieu d’une perpétuelle inventivité.Mais cette inventivité est aujourd’hui encore exacerbée. La pousséedes nouvelles technologies de communication, le souci constant desbesoins du public, la tendance au désengagement de l’État, la crisedes valeurs forcent ces musées à s’adapter à un environnement socié-tal mouvant et à des attentes contradictoires. Il leur faut non seule-ment repenser leurs stratégies et transformer leurs façons de faire,mais ils se doivent de remettre en cause l’idée même qu’ils se font deleur mission.Cet ouvrage se veut dresser un état des lieux qui respecte l’hétérogé-néité du champ muséal sans défendre ni mettre en valeur une écolede pensée particulière. Les perspectives réunies ici contribueront,sans aucun doute, à mettre au jour les mouvements de fond qui sedessinent, l’évolution de l’institution elle-même et le poids de ceschangements dans la muséologie des sciences et des technologies.Dans cet esprit, il rassemble des contributions des meilleurs spécia-listes du champ : Steven Allison-Bunnell, James Bradburne, Christopher Bryant,Marie-Jeanne Choffel-Mailfert, Jean Davallon, Goéry Delacôte,Dominique Ferriot, Alan J. Friedman, André Giordan, Michael Gore,Jack Guichard, Paul M. Helfrich, Daniel Jacobi, Bruno Jacomy, JoëlleLe Marec, Bruce V. Lewenstein, Roger Miles, Jon D. Miller, RaymondMontpetit.
Bernard SCHIELE, Ph. D., est professeur à l’Université du Québec àMontréal. Il poursuit depuis plusieurs années des travaux sur la socio-diffusion des sciences et des technologies. Il a dirigé plusieurs programmesnationaux et internationaux de recherches sur ces questions. aaaaa Emlyn H. KOSTER est licencié ès sciences et docteur en géologie. Aprèsavoir dirigé le Royal Tyrrell Museum of Palaeontology d’Alberta (1986-1991) et le centre des Sciences de l’Ontario (1991-1996), il estmaintenant président-directeur général du Liberty Science Center, près deManhattan (1996).
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ISBN 2-9211146-69-X
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Extrait de la publication