la baie d’aigues-mortes

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La baie d’Aigues-Mortes gratuit gratuit SIX MILLES EN MER, QUATRE PAS À TERRE FRONTIGNAN • VILLENEUVE-LES-MAGUELONE PALAVAS-LES-FLOTS • CARNON • LA GRANDE-MOTTE LE GRAU DU ROI • AIGUES-MORTES • PORT-CAMARGUE FRONTIGNAN • VILLENEUVE-LES-MAGUELONE PALAVAS-LES-FLOTS • CARNON • LA GRANDE-MOTTE LE GRAU DU ROI • AIGUES-MORTES • PORT-CAMARGUE

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La baie d’Aigues-Mortes

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Page 1: La baie d’Aigues-Mortes

La baie d’Aigues-Mortes

gratuitgratuit

S I X M I L L E S E N M E R , Q U A T R E P A S À T E R R E

FRONTIGNAN • VILLENEUVE-LES-MAGUELONEPALAVAS-LES-FLOTS • CARNON • LA GRANDE-MOTTE

LE GRAU DU ROI • AIGUES-MORTES • PORT-CAMARGUE

FRONTIGNAN • VILLENEUVE-LES-MAGUELONEPALAVAS-LES-FLOTS • CARNON • LA GRANDE-MOTTE

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Page 2: La baie d’Aigues-Mortes

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www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 3

Alain Pasquet

Christophe Naigeon

Guy Brevet

Emma Chazelles

Claude Roger

ThierryDutto

Emmanuelle Grimaud

Patrick Faure

Julia Chaine

Michel LéoMénella

Claude Despretz

Quatre ans c’est court !Seulement trois nu-méros avant que ce petit dernier soit dé-posé dans les capi-taineries, les offices

de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires. Quel média peut se vanter de s’être installé dans le paysage en trois parutions ? Et pourtant, cette quatrième “saison” était attendue de pied ferme par ceux qui nous diffusent et ceux qui nous lisent. Quel plus beau compliment que d’entendre « alors, il sort quand, Cabotages ? » Cet objet bizarre, mi-guide-mi-mag’, entre le Bloc Marine, le Michelin et la presse nautique a simplement comblé la brèche qui existait entre ceux qui ne voyaient dans les plaisanciers que des fanatiques du saute-vagues à voile ou à moteur et les autres qui les prenaient pour des touristes ordinaires. Le “nautourisme” est une réalité depuis que l’on navigue pour son plaisir, c’est maintenant un concept édi-torial.

Quatre ans, c’est long ! Déjà quatre numéros. Quelle évolution d’une saison à l’autre ! Plus de ports, plus de pages, plus de contenus. Ceux qui nous suivent depuis nos débuts le savent, ceux qui nous prennent en route le voient : « pour un gratuit, ils se fichent pas de nous ! », se-cond compliment qui nous va droit au cœur. Gratuit ? Financé par la publicité n’est pas tout à fait le mot exact. Il y a, certes, des entreprises du nautisme de plus en plus nombreuses qui comprennent que nous touchons le cœur de cible de ceux qui na-viguent mais il y a aussi nos sponsors que sont les collectivités locales partenaires, les villes portuaires qui partagent avec nous le souci de faire sortir plus souvent les ba-teaux, d’aller voir dans le port d’à côté, de venir chez elles. Et nos lecteurs qui ne nous achètent pas mais nous cherchent et nous lisent d’escale en escale.Bientôt sur web-mobile !L’été en bateau est un moment privilégié pour la lecture. Nous resterons toujours un média “papier” qu’on emporte dans son

sac marin, qu’on lit dans le soleil du cock-pit. Depuis un an, nos articles pouvaient se retrouver sur www.cabotages.fr. Mais désormais l’Internet “classique” est un ou-til spécifique de préparation des croisières côtières : on y trouve non seulement un accès facile à toutes les escales mais, grâce à une application cartographique et météo-rologique, chacun pourra trouver les mo-ments les plus opportuns et les escales les plus faciles en fonction de la force du vent, de l’état de la mer et du bateau qu’on a. Et, dernière nouveauté pour votre mobilité en avant-première mondiale, une application pour LES TÉLÉPHONES PORTABLES avec accès au web. Partout où votre téléphone “passe”, vous pourrez bientôt faire votre programme de navigation en temps réel et avoir un point de vue unique sur la Médi-terranée.Bonne saison de navigation et rendez-vous en décembre au salon Nautic de Paris pour un grand événement signé Cabotages.

Alain Pasquet, Christophe Naigeon

Pyrénées-sur-Mer

Tout au long de votre navigation estivale, demandez nos 10 éditions gratuites dans les capitaineries, les offices de tourisme et chez les shipchandlers parte-naires, à chacune de vos escales. Préparez aussi des croisières plus lointaines dans nos rubriques “destinations”, en Corse, aux Baléares, à Malte ou, plus simplement sur les canaux du Sud de la France. Si votre route ne vous mène pas des Pyrénées à l’Estérel, commandez l’intégrale des éditions de 2010 sur www.laboutiquedecabotages.fr (conditionnement et transport : 19, 35 €).

Entre mer et étangs

De Saint-Loupà Saint-Clair De Couronne

à CroisetteDe Croisetteà Sicié Toulon

grande rade De Giensau Cap Nègre

La côtedes Maures

80 PORTS, 10 BASSINS DE NAVIGATION

Baie d’Aigues-Mortes

Delta du Rhône

Cabotages est édité par Bastaque Éditions16 rue Garenne, 34200 Sète Tél : 04 67 17 14 30 Fax : 04 67 17 14 32

bastaque editionsbeAdminsitration, service commercial :

[email protected] Pasquet, directeur de publication, directeur commercialJulia Chaine, secrétariat commercial et web : [email protected] Dutto, partenariat publicité Méditerranée : [email protected] Faure, partenariat publicité Provence Côte d’Azur : [email protected]

Rédaction : [email protected] Naigeon, directeur de la rédaction, rédacteur en chefEmma Chazelles, rédactrice navigatriceGuy Brevet, rédacteur navigateurClaude Roger, rédacteur navigateurOnt collaboré à ce numéro : Sandrine Mazziotta, Marilyn Beaufour, Hélène Petit, Jeanne Chemin

Fabrication, iconographieEmmanuelle Grimaud, maquette, infographie : [email protected] Léo Ménella, illustrateurSite web www.cabotages.frClaude Depretz, webmaster www.cabotages.fr : [email protected] : Tugrupografico - EspagneEncre : SunChemical CertifiedISSN : en cours - Dépôt légal Juin 2010

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4 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Villeneuve-les-Maguelone

Carnon

Le Grau du Roi

Frontignan

La Grande-Motte

Port-Camargue

Palavas-les-Flots

Aigues-Mortes

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Frontignan-Plage

Palavas-les-Flots

Villeneuveles-Maguelone

Carnon

La Grande Motte

Le Grau du Roi

Aigues-Mortes

Port Camargue

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Destination

Canal du Midi

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www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 5

Si l’expression “bassin de na-vigation” a un sens dans le

Golfe du Lion, c’est bien dans la baie d’Aigues-Mortes. D’ailleurs, le seul fait de dire “baie” sou-ligne déjà le caractère excep-tionnel du site le long d’une côte dont seuls les graus viennent rompre la rectitude.Du Mont Saint-Clair à l’Espi-guette, le plaisancier qui sort du port n’est pas seulement face à un grand large dont seul l’ho-rizon marque la limite. Il y a là “quelque part où aller” en lâ-chant un peu le rivage le temps d’une journée. Et, par chance, les vents sont souvent favo-rables. Pourvu qu’ils ne soient pas de purs Est ou Ouest, le voi-lier pourra faire l’aller et le re-tour sans trop de mal. Quant à la plus petite vedette à moteur, elle ne devrait pas avoir à affronter de mers trop difficiles entre la Grande Motte et Port Camargue, sauf grave coup de Marin. C’est aussi le bonheur pour les “petits

canards”, les centaines de déri-veurs des clubs de voile ou les flottilles de pêche-promenade qui trouvent là un magnifique terrain de jeu, partagé par les régatiers qui se déchaînent régu-lièrement dans ces eaux où il y a de quoi tirer des bords en rond. La liste des avantages de ce bassin de navigation n’est pas close : les fonds, de faible pro-fondeur, autorisent le mouillage presque partout (attention aux bancs de sable entre la sortie de Port Camargue et l’Espiguette !!) et la ligne de roches parallèle à la plage à deux milles du bord envi-ron (votre sondeur vous dira où elle est) offre des perspectives de pêche aux poissons de roche – sortez vos girellières – raris-simes dans le coin.Sans oublier un autre plaisir, plus cérébral, certes, mais qui est aussi une jouissance pour les yeux : la cathédrale de Ma-guelone et les tours d’Aigues-Mortes. Alors que les autres

sites du Languedoc racontent beaucoup la Renaissance et les Guerres de Religion où la cou-ronne de France se confronta aux Espagnols, aux Anglais et même aux Autrichiens, la baie d’Aigues-Mortes nous parle du Moyen-Age et d’autres guerres de religion, celle des Barba-resques musulmans et des Croi-sés chrétiens. L’île de Villeneuve-les-Maguelone – un ancien volcan comme le Mont Saint-Loup d’Agde – fut jusqu’en 737 le redoutable Port Sarrasin fon-dé par l’émir Al Samh. Quant à Aigues-Mortes, même si la tour de Constance rappelle le martyr des Protestants, toute la ville témoigne du départ des cheva-liers du roi Saint-Louis pour les Croisades. C’est là qu’en patien-tant à terre pendant qu’étaient chargés les navires qui devaient les transporter vers les terres dites impies qu’ils inventèrent les joutes, tournois où il vaut mieux ne pas porter l’armure…

La baie d’Aigues-Mortes

Le Grau du Roi

Aigues-Mortes

Port CamarguePETITECAMARGUE Naviguer en Méditerranée p.26

Les ports : nouveaux rôles ? p.28La sécurité selon d’Aboville p.30Météo : qu’est-ce qui est utile ? p.32Transportables, la solution ? p.34Les sémaphores veillent p.36Tortues de Méditerranée p.38Rando palmée : conseils d’un pro p.40Redoutables oiseaux pêcheurs p.42Peintres officiels de la marine p.44Bateaux et navigation des Romains p.46Bibliothèque de bord / Jeux p.50

Sommaire

Page 6: La baie d’Aigues-Mortes

6 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Viticole, industrieuse et nautique

De loin, c’est le massif de la Gardiole que l’on voit. Sé-

paré de la côte par la mince bande des étangs, ces collines illuminent le décor bleu et vert du blanc de la roche calcaire. La Gardiole est un domaine protégé. On le comprend. Là, dans cette garrigue, s’épanouissent une flore et une faune spécifiques, inconnues ailleurs, adaptées au climat et aux milieux méditerra-néens, ouverts, lumineux, secs et chauds. Si vos pas courageux vous portent jusque là-bas, vous y rencontrerez dans les herbes sèches, les chênes kermès ra-bougris ou les rares buissons épineux de genêt et de cade, la Magicienne Dentelée, qui est la plus grosse sauterelle de France (17 cm), sous les pierres, le Scor-pion Jaune du Languedoc, dans les airs l’Aigle de Bonelli, me-nacé de disparition. Au pied du massif pousse la vigne. Frontignan c’est le régime salé-sucré. Il y a Frontignan Plage, tourné vers la mer et l’étang, et Frontignan Vignes qui produit le muscat, divine douceur pour le gosier du marin gavé d’embruns au chlorure de sodium.Plus bas, vous devinez la ville. Comme beaucoup de hameaux

du Languedoc devenus villages et dont certains ont poussé en cités, Frontignan aurait été la ferme d’un Romain. Ave Fronti-nius! Avais-tu aussi une vigne ? Adorais-tu Bacchus ? Sans doute, car la culture du cep et la science du vin avaient été apportées ici par un dieu bien plus ancien, Dio-nysos, celui des Grecs qui s’ins-tallèrent ici alors que Romulus et Remus venaient à peine de sortir de dessous la louve pour fonder Rome.

VIVE LE SECOND EMPIRE !

Approchez. Amenez les voiles. Adieu poésie. Ce que vous voyez, ces gros camemberts blancs, sont des réservoirs d’hydrocarbures. Ils révèlent la vie industrieuse de Frontignan la Peyrade. Au XIXe siècle et au tout début du XXe, la Compagnie Bordelaise de Pro-duits Chimiques, la Compagnie Industrielle des Pétroles, les Ci-ments Lafarge et d’autres socié-tés profitèrent de la proximité des quatre voies essentielles qui se rejoignent ici : route, train, canal, mer. Espagne, Italie, Europe et Afrique du Nord à portée.Ainsi s’est crée ce paysage que d’aucuns regrettent. Pas ceux,

nombreux, qui y ont trouvé du travail. Devenue ouvrière, la ville rurale s’est aussi – corollairement – embourgeoisée et le centre ville en porte les marques architectu-rales. On peut lire sur les façades patriciennes les rêves juxtaposés des magnats du négoce et des capitaines d’industrie. La ville est remaniée pour ré-pondre à son nouveau standing. On s’inspire de Paris pour re-construire la Mairie démolie en 1895 : « La façade principale est la copie presque conforme – un peu plus chargée en décorations – de celle de la mairie du XIe ar-rondissement de Paris » (“Expo-sition sur les mairies des chefs-lieux de cantons de l’Hérault”).À ces demeures Second Empire, de belles traces des splendeurs passées se voient encore dans les pierres de Frontignan et en ra-content l’histoire plus ancienne.

PETITE SŒUR DE SÈTE

Au XVIIe siècle, Frontignan était un port important. En 1630, la ville devint l’un des quatre prin-cipaux sièges de l’amirauté en Languedoc. En 1666, les Fronti-gnanais participèrent à la créa-

tion de la ville et du port royal de Sète, décidée par Louis XIV. Ils n’en furent pas récompensés car Sète, mieux située, mieux protégée allait s’imposer comme port principal. Mais la ville n’a pas périclité pour autant. Elle est devenue la partenaire de Sète, sa petite soeur en développement. Depuis qu’on a démoli l’ancien Kursaal sur la plage de Sète pour y installer les nouveaux quais, le port de Sète déborde largement sur La Peyrade, autant pour ses activités commerciales et indus-trielles que pour la pêche. Quant au port de plaisance de Fronti-gnan, il offre à la plupart des plai-sanciers sétois le carénage qui leur manque cruellement chez eux. Coup de chance, il est très professionnel et très aimable. Les grutiers y transportent votre bateau comme si c’était une commode Louis XV…Avant d’entrer dans le port en virant sur tribord, jetez un œil à la côte : à l’est, le domaine na-turel protégé des Aresquiers est une plage, un site très apprécié de plongée et de surfcasting. Là, plus d’industrie, c’est Frontignan Plage, votre résidence provisoire.

Christophe Naigeon

Frontignan Escales

Frontignan a des vies multiples : avec sa grande voisine, Sète, elle est industrieuse ; avec la mer, c’est un port accueillant et une belle plage protégée ; avec la terre, elle produit un nectar, le Muscat.

LE 13e TRAVAIL D’HERCULE

Grâce au Muscat, Frontignan connaît l’âge d’or tout au long du XIXe siècle. Les plus belles maisons de la ville datent de cette pé-

riode, allez les découvrir en flânant dans la vieille ville. À propos de muscat, une légende raconte que la forme torsadée de la bouteille de provient d’Hercule. En visite dans la région, le dieu tord une bou-teille pour en extraire jusqu’à la dernière goutte et lui donne cette forme particulière, célèbre dans le monde entier. Joli. Vrai ?

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Adresses

Services MaritimesCapitainerie 04 67 18 44 901, rue de la Capitainerie

Cross Med 04 94 61 71 10Postes de SecoursL’entrée : Imp. des Foulques

Les Aresquier : Lieu dit St EugènePlage du Port de PlaisanceTahiti : Impasse des plaisanciersServices TouristiquesMairie Place de l’Hôtel de Ville04 67 18 50 00Office de TourismeAv des Etang04 67 18 31 60La Poste 04 67 46 62 10av Frédéric MistralUrgencesPolice MunicipaleAv Frédéric Mistral04 67 18 49 30Sapeurs PompiersAv du 81ème Régiment d’Infanterie 18La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.Toutes les adresses de ravi-taillement, shopping, ser-vices, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terreL’escale de Frontignan incite à la ba-

lade hors-les-murs. Côté sel, allez vers l’est en direction de la plage des Aresquiers en longeant l’étang d’Ingril. Ou bien prenez le bus (horaires dispo-nibles à l’Office de tourisme de la capi-tainerie). Au-delà du pont qui enjambe le canal du Midi, la côte est protégée. Ou passez le pont et offrez-vous une ba-lade à cheval dans le parc protégé de la Gardiole. À vélo, le chemin de halage du canal est aussi une belle idée de pro-menade et une source de découvertes loin des autos.Côté sucre, il faut prendre le bus dans l’autre sens, vers Frontignan Ville. Allez tout droit à la coopérative et dégustez

certains muscats de 12 ans d’âge tels que Voltaire en réclamait comme ex-trême onction. En attendant ce dernier verre, à votre bonne santé !

À Frontignan Plage se trouve un de ces endroits raffinés et roman-

tiques comme on les aime. Le Poisson Rouge, à cinq minutes à pied du port de plaisance en direction de Sète en lon-geant la plage, cet endroit à la décora-tion contemporaine sans chichis ni froi-deur est exactement dans le ton pour se prélasser sur la plage où quelques sofas sont disposés pour l’apéritif ou le dernier verre après dîner. Un accueil aimable, une cuisine raffinée, des vins à la hauteur, des prix qui ne sont pas ceux d’une cantine mais les barbares qui parlent de qualité-prix à propos du plaisir pourraient avoir raison… Il est prudent de réserver, surtout si vous

voulez une table au bord de la plage pour regarder tomber la nuit sur la mer. Tel : 06 99 04 05 53. Sinon, sur le port, notre préféré est le Barracuda, au bord du chenal de l’entrée du port.

Le Poisson Rouge

La bouteille torsadée

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Quand on passe devant en bateau, on se demande bien

comme on a pu y faire un port. Il suffit de savoir que le littoral était d’une configuration assez différente et qu’il y avait là au-trefois un grau, marqué sur les cartes sous le nom de la Sarra-sine, qui permettait de passer de la mer aux eaux intérieures. Au IVe siècle, les Romains en avaient fait l’un des ports stratégiques pour la conquête intérieure de la Gaule et le commerce mari-time avec le Proche-Orient, la Péninsule Ibérique et l’Afrique du Nord.Les Romains partis et la pax romana terminée, sur la mer prospèrent les pirates “barba-resques”, sur terre les ”bar-bares“ occupent l’espace laissé libre. En Languedoc, s’ouvre l’époque des Wisigoths, beau-coup moins barbares qu’on le dit. Leur roi Lieuba remarque cet îlot sur l’étang côtier de Melgueil. Pour ce peuple de redoutables cavaliers qui n’avaient que peu d’intérêt et de compétences pour la mer, le lieu semble propice à créer une place forte, usant des étangs comme de douves natu-relles plutôt que d’un bassin por-tuaire. C’est un lieu stratégique un peu en retrait de la via domi-tia (la route nationale 113 des Césars…) bien protégé des incur-sions pirates venues de la mer. Lieuba y créé donc le premier ha-meau de ce qui deviendra la cité de Villeneuve-lès-Maguelone. En 589 (première date attestée), ce roi chrétien y fait consacrer un évêque, Boèce. L’évêché de Maguelone commence sa longue et tourmentée histoire.

ILS ÉPARGNENT L’ÉVÊCHÉ…

Un peu plus d’un siècle plus tard, il ne s’agit plus de pirates mau-resques mais d’une véritable in-vasion sarrasine. À partir de 711, les Wisigoths sont rapidement chassés de leurs territoires qui s’étendaient du sud de l’Espagne jusqu’à la Bourgogne et aux Pays de Loire, aux confins du royaume des Francs. En 715, les Sarrasins prennent Tarragone, Barcelone,

franchissent les Pyrénées. En 719, Narbonne tombe aux mains de l’émir Al Samh dont la domi-nation s’étend jusqu’à Nîmes. Le long de la côte, le l’Insula Magalona avait éveillé leur inté-rêt dès le début de la conquête. Personne ne connaît la date de leur prise de possession du lieu, mais un peu avant 720 les troupes d’Al Samh agrandissent le port situé au sud de la cathé-drale. Sur cette côte sableuse, les roches basaltiques de cet ancien volcan (comme le Mont Saint-Loup à Agde) sont une précieuse ressource pour construire murs, digues et quais pour un port bien défendu. Le redoutable Port-Sar-rasin était né. Il est depuis resté dans la légende, bien qu’on en sache bien peu de choses. Ce qui est sûr est que le roi franc Charles (pas encore Martel), après avoir laissé les Sarrasins piller les villes de la région au point de s’alourdir considéra-blement (leur force résidait dans leur mobilité et leur rapidité sur leurs petits chevaux arabes), gagne rapidement la bataille de Poitiers en 732. Le chef en-nemi, l’émir Abd el Rahman est tué. C’est le début du reflux des Mahométans, aussi rapide que leur flux. En 737, les troupes de Charles reprennent Arles, Nîmes, Béziers, Avignon. Et Ma-guelone.

Port Sarrasin Escales

Quand les Sarrasins s’emparent de Villeneuve-les-Maguelone, ils trouvent une île prospère, un port dynamique, un évê-ché. Villeneuve devient le redoutable Port Sarrasin que Charles Martel détruit entièrement en 737. Une légende est née.

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Pour Villeneuve-lès-Maguelone, l’ordre qu’il donne est “destruc-tion totale”. Pourquoi ? Charles, certes chrétien, n’a de cesse que de s’emparer des places fortes de l’église dont il “laïcise” les biens.

…MAIS PAS LE “MARTEAU”

Habituellement déclaré cham-pion de la Croix contre les Infi-dèles, certains le décrivent de manière moins flatteuse, comme Flodoard, chroniqueur du Xe siècle : «Ce bâtard né d’une servante n’était audacieux qu’à faire le mal envers les Églises du Christ». La Provence garde le même souvenir des exactions de

ce “nettoyeur”. Son surnom de Martel ne viendrait peut-être pas du “marteau”, la masse d’armes dont il s’était servi avec succès à Poitiers, mais de la force brutale qu’il employait à écraser autant les disciples de Mahomet que les dignitaires de l’église de Jésus…Pour Charles Le Marteau, Ville-neuve est un lieu stratégique. Il faut faire disparaître les Sar-rasins, les religieux chrétiens, l’Évêché et les bâtiments, fortifi-cations et lieux de culte que les uns et les autres ont construit. Maguelone est livrée aux flammes, chaque pierre renver-sée. Le pays est «livré aux hor-reurs de la guerre, au fanatisme

Pendant trente ans,Maguelone fut barbaresque

Page 9: La baie d’Aigues-Mortes

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 9

Péchés capitaux

4 pas à terre

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Maguelone n’est pas un excel-lent mouillage. Il n’y a aucune

protection. Vent marin, vous risquez l’échouage, vent de terre, vous pouvez retrouver votre merveille en Afrique… Par beau temps, prenez donc votre an-nexe et faites un tour dans l’île pour visiter la cathédrale, elle en vaut cent fois la peine. C’est un véritable trésor, d’autant plus agréable à visiter que les pierres vous en tiendront dans une ombre fraîche. En revanche, aller visiter Villeneuve-lès-Maguelone, jolie bour-gade languedocienne, pourrait pré-senter un vrai intérêt si des moyens de transport faciles étaient à disposition et si des lotissements n’en gâchaient pas les abords. Et maintenant, peu de chance qu’un Martel vienne en renver-ser les parpaings…

des hordes musulmanes, à la merci des Francs victorieux.» (Fabrège, érudit et propriétaire de l’île dans «L’histoire de Maguelone», 1894).

POURQUOI ÉCRASER LES MYTHES ?

Évêque et chanoines se réfugient à Substantion (Castelnau-le-Lez), site au-jourd’hui disparu. Pendant trois siècles, du XIIIe au XIe, tout le temps que sévit encore la piraterie byzantine, personne n’habite ni ne travaille à Villeneuve-lès-Maguelone. Au total, la présence musulmane à Ma-guelone n’aura finalement duré qu’à peine trente ans et laissé peu de traces matérielles. Pourtant, elle a fortement marqué les esprits. Port-Sarrasin est devenu un mythe que Charles en l’écra-sant aura contribué à façonner.

Villeneuve se réveillera en 1030 à l’ini-tiative de l’évêque Arnaud qui reviendra dans l’île et bâtira une cathédrale-forte-resse, l’actuelle cathédrale Saint-Pierre. Car même ruinée et détruite, la cité de Maguelone ne perd à aucun moment son prestige. Il fera aussi construire un pont reliant l’île au village sur les terres, un ouvrage audacieux pour l’époque car il mesurait presque un kilomètre. La cathédrale deviendra un bien pontifical jouissant d’une indulgence papale (Bulle de 1033 du Pape Jean XIX). Agrandie et embellie au XIIe et XIIIe siècles, la cathé-drale de Maguelone devint rapidement le haut lieu de culture et de spiritualité qu’elle est toujours.Aujourd’hui, c’est un magnifique mouillage par pétole d’où il faut voir le soleil se coucher derrière la cathédrale.

Christophe Naigeon

Si vous restez dans l’île, visitez la boutique du Centre d’Aide par le

Travail (ESAT) dont la vocation est de favoriser la réinsertion dans la vie pro-fessionnelle et sociale de jeunes et d’adultes handicapés. Leur activité se

partage entre l’exploitation du domaine agricole qui entoure la cathédrale, l’aquaculture, la pêche sur l’étang du Prévôt, et la réalisation de différentes prestations de services. Les produits sont en vente à l’entrée du domaine.

Au frais dans la cathédrale

Un tour au CAT

Page 10: La baie d’Aigues-Mortes

10 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Un port 100 % pur sel

Situé à l’estuaire du Lez et au débouché naturel des

étangs du Méjean et du Grec, le port de Palavas les Flots, gagné sur la mer, en est indépendant. C’est un port en eau claire (sauf si le vent et la mer repoussent le cours du Lez vers l’intérieur), en eau profonde (assez pour les grandes unités avec 4 à 5 m) et en eau parfois agitée – à entrée – lorsque souffle le Marin.

UN OVNI ET UN TRAIN

C’est aussi un port facilement re-connaissable avec sa longue et puissante jetée d’enrochements, mais surtout grâce à un amer re-marquable : le Phare de la Médi-terranée. L’ancien château d’eau de la ville, transformé en res-taurant panoramique, sorte de soucoupe volante aux couleurs changeantes, surmontée d’une fusée clignotante du plus bel ef-fet la nuit…

Malgré cette apparence futuriste, le site est ancien. Pavallanium serait “le domaine de Papilus” riche Romain. Pour d’autres, l’origine du nom viendrait plutôt de palus, marais, en latin, comme dans paludier, paludisme… Rien d’étonnant.D’abord réduit à quelques ca-banes de pêcheurs, le bourg est devenu une station balnéaire en vogue bien avant le Front Popu-laire. La preuve ? Son célèbre Petit Train entre Montpellier et Palavas a été déclaré d’utilité pu-blique par Napoléon III en 1872, 64 ans avant les Congés payés !Il circulera jusqu’en 1968. Son histoire est racontée à côté du musée Albert Dubout, célébrité locale qui a immortalisé dans ses dessins humoristiques une population de vacanciers fran-chouillards et gouailleurs. Clin d’œil à l’histoire : un tramway tout neuf devrait arriver ici dans quelques années… Fera-t-il aussi

Palavas-les-Flots Escales

Le nom même de Palavas-les-Flots est évocateur : congés payés, vacances populaires de l’après guerre, le petit train et Albert Dubout le dessinateur fou… Un cliché ? Pas si sûr.

Pala

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Flo

ts

bien que son prédécesseur qui drainait deux millions de pas-sagers par an au plus fort de son succès ?Certainement, car il y a là un village plein de charme qui vit toute l’année, avec 6.000 habitants permanents (un

zéro de plus pour le chiffre de l’été) dans un cadre de vie qui reste avant tout marqué par la mer, le canal et les étangs.La municipalité assume l’hé-ritage de cette image “popu”, l’assume, en ravive même les couleurs et l’identité, valorise sa diversité architecturale que des étudiants en architecture viennent de loin voir de près. Si votre bateau est assez petit pour remonter le Lez, profitez-en pour en faire autant.

UN MUSÉE ET UN CHÂTEAU

Autre curiosité, moins connue : le fortin qui abrite le musée Dubout à la sortie de la ville vers Carnon était le château d’eau en lieu et place du phare actuel. Réguliè-rement confrontés à la piraterie, les États du Languedoc décidè-rent la construction de huit tours de guet entre le Grau du Roi et le Cap D’Agde. Celle de Palavas, la redoute de Ballestras, fut édifiée en 1743 à l’emplacement actuel du “Phare”.Une communauté de pêcheurs s’est installée à ses pieds, consti-tuant le premier embryon de po-pulation palavasienne. Au XXe

siècle, la demande d’eau crois-sant au rythme de l’accroisse-ment de la population, la redoute fut d’abord transformée en réser-voir d’eau, avant d’être ensevelie en 1943 lors de la construction

d’un château d’eau grand format en béton. Fin 1980, la municipa-lité s’est intéressée à la recon-version du château d’eau et à la restauration de la Redoute. Celle-ci est démontée pierre par pierre par les Compagnons du Devoir, puis remontée à quelques cen-taines de mètres de là pour abri-ter le musée Dubout.

TROIS PORTS

Il y a trois ports à Palavas. Le premier est le port de pêche. En remontant le Lez qui coupe la ville en deux, les rives très fré-quentées par les piétons sont encombrées de filets de pêche : le tourisme n’a pas tué les “petits métiers” qui, au contraire, y trou-vent chaque matin un débouché pour leurs produits. Pas de vente à la criée, un contact direct avec le client ! Le second est le bassin fluvial Paul Riquet du nom du créateur du Canal du Midi, aménagé un peu en amont pour 250 embarca-tions à moteur qui peuvent pas-ser sous le pont. Sur le canal du Rhône à Sète qui passe derrière, une base fluviale de pénichettes complète cette halte citadine à la croisée de la mer et des canaux.Et enfin le port de plaisance, en cœur de ville, entre restaurants et casinos, pour le plus grand plaisir des touristes assis aux ter-rasses. Sans compter le plaisir de voir, à côté de la capitainerie, les esquifs colorés et gréés “latin” qui rappellent que le port, amou-reux des vieux gréements et un lieu très actif de la voile tradition-nelle.

Claude RogerGuy Brevet

Le petit train de Palavas, déclaré d’utilité publique par Napoléon III, reliait la station à Montpellier et fonctionne de 1872 à 1968. Au-

jourd’hui, il ne reste que la locomotive numéro 81 exposée à l’entrée Sud de Montpellier. Les officiels l’ont inauguré le dimanche 5 mai 1872. La distance totale, 11,5 km, s’effectuait normalement en une demi-heure, arrêts compris. Le succès fut immédiat. Du 5 mai à la fin du mois de juillet 1872, le train transportait 130.844 passagers. Au plus fort, il drainait 2 millions de voyageurs par an. En 1968, la compagnie traversait d’importants soucis d’exploitation et le petit train, quasiment centenaire, disparut. Les locomotives ont été recyclées en Alsace et à l’écomusée de Marquèze dans les Landes, sauf deux. La locomotive N°81 est exposée depuis 1995 à l’en-trée de Montpellier au rond-point de Palavas et classée monument historique. L’autre fait partie du musée Albert-Dubout à Palavas. Ce caricaturiste génial a croqué le petit train et ses passagers dès 1922 pour notre plus grand bon-heur. Musée à visiter sans faute !

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www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 11

Adresses

Les Services MaritimesCapitainerie du Port de Plaisance04 67 07 73 50

Capitainerie Port Fluvial04 67 73 07 48Affaires Maritimes à Sète 04 67 46 33 02

S.N.S.M 04 67 07 73 76 A la capitainerie du PortDouanes 04 67 68 26 75Lundi a-m, Cap du port

Cercle nautiquePort de Palavas, bd Maré-chal Foch 04 67 68 97 38Les Services TouristiquesOffice du TourismePhare de la Méditerranée04 67 07 73 34Mairie 04 67 07 73 00Phare MéditerranéeLa Poste 04 67 50 41 6036 avde l’Étang du Grec UrgencesGendarmerie Nationale04 67 07 01 20Police Municipale04 67 07 73 73La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.Toutes les adresses de ravi-taillement, shopping, ser-vices, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terreDans l’Hérault ,

vivez les plages en toute liberté

”La mer Ouverte à Tous“ ce sont 40 accès à la plage et à la bai-gnade pour tous, quel que soit votre handicap.Ces accès, réalisés par les communes partenaires, sont répertoriés en 3 niveaux d’accessibilité :

Niveau 1 : plage surveillée, poste de secours à proximité, place de stationnement aux normes handicapées à proximité, chemin aménagé du parking à la baignade.Niveau 2 : niveau 1 + zone d’accueil en sol dur sur le sable, sanitaires adaptés à moins de 100 m.Niveau 3 : niveau 1 + 2 + Audio plage (systèmes d’indications vocales à la baignade pour personne aveugle ou mal voyante ), fauteuil de mise à l’eau (tiralo, hypocampe…) présence d’accompagnateur handi-plagistes, abri contre le soleil.

Vendres Office du tourisme Tél : 04 67 37 37 82 La Nomadas Valras-Plage Office du tourisme Tél : 04 67 32 36 04

Allées Charles de Gaulle Poste de secours du Casino Poste de secours Central Sérignan Office du tourisme Tél : 04 67 76 84 00 La MaïrePortiragnes Office du tourisme Tél : 04 67 90 92 51 La Redoute Vias Office du tourisme Tél : 04 67 21 76 25 Farinette Agde - Cap d’Agde / Grau d’Agde Office du tourisme Tél : 04 67 01 04 04 Mail de Rochelongue Richelieu Ouest, accès 51 - Richelieu Est - La Roquille Le Mole - Les naturistes - Le Grau d’Agde (poste de secours) Marseillan Office du tourisme Tél : 04 67 21 82 43 La Capitainerie - Poste de secours central Mèze Office du tourisme Tél : 04 67 43 93 08 La Capitainerie Ecole de voile Village Club Thalassa Balaruc-les-Bains Office du tourisme Tél : 04 67 46 81 46 Poste de secours labellisée Sète Office du tourisme Tél : 04 99 04 71 71 Villeroy - Poste de secours central - Castellas Trois Digues - La Corniche N3 La Ola Frontignan Office du tourisme Tél : 04 67 18 31 60 impasse des Foulques - Lieu-dit “L’Entrée” Port Rive Ouest - à côté de l’école de voile impasse des Plaisanciers - Lieu-dit “Bergerie”Villeneuve-les-Maguelone Office du tourisme Tél : 04 67 69 75 87 Poste de secours principal Palavas-les-Flots Office du tourisme Tél : 04 67 07 73 34 Le Sarail labellisé Saint Maurice - L’Albatros Le Zenith - Bain de soleil - Les PEPCarnon Office du tourisme Tél : 04 67 50 51 15 Carnon Est - Les Lézards Carnon Centre, labellisé L’Ecole de Voile Les Deux Grâces - Le Canal La Grande-Motte Office du tourisme Tél : 04 67 56 42 00 Grand Travers, audioplage en cours Le couchant

Plages accessibles sur www.hérault-tourisme.com

Luna Park, jeux de plage, course ca-marguaise et corrida, joutes, galeries

d’art, casino, animations incessantes, boutiques, restos, marché au poisson tous les matins, glaciers sur les deux rives du Lez reliées par un… téléphé-rique, le “Transmickey”, qui ravira les enfants... Vos quatre pas à terre pour-ront vous conduire en bien des lieux !Pour avoir une vue sur la ville, les étangs, Montpellier et l’arrière pays, rien ne vaut l’ascension en ascenseur – et payante – du Phare de la Méditerranée. Le chef de cuisine du lieu venant de changer une nouvelle fois, à vous de tester si le res-taurant tournant vaut le panorama ! Et bien sûr, le Musée Albert Dubout, cette “Ballestras” est accessible à pied

mais pour se plonger immédiatement dans l’ambiance des dessins de Dubout, mieux vaut prendre le drôle de bateau à roue qui y va depuis la rive gauche.

Gros coup de cœur pour les “Perles de fruits”, boutique savoureuse et

innovante inventée par Valérie Boyer, fabricante émérite de confitures faites maison. Une liste de créations-parfums qui s’allonge, melon-framboise, rhu-barbe-vanille, mi-figue-mi-raisin, pêche jaune-melon… ou banane-chocolat qui devait arriver. Cela vous fait saliver ? Le jury de l’Hérault gourmand aussi… elle en est lauréate. La cuisine-laboratoire est hébergée dans la boutique, la qualité dé-fendue par l’auteur est soutenue par des hôtels et restaurants en quête de produc-tions locales originales et irréprochables (Rive droite, 18 quai Georges Clémen-ceau). À signaler aussi l’Épicerie Chez les Filles, montée… par des filles ; y’a tout, c’est sympa et les filles aussi. A quand la table sur le trottoir pour boire un coup de

rouge et déguster fromages ou charcute-rie ? (rue Maguelone, rive droite, à deux pas du Poséidon). Autrement, essayez Les Cèdres du Liban, un restaurant orien-tal place du Marché. Bien préférable aux restaurants avec vue sur canal.

Perles de Fruits

Dubout et le transcanal “Mickey”

bloc marine 2009 ©

7,3

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la Redoute

Le Lez

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Prévost

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Plage

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Rhône à Sète

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Les Quatre Canaux

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Ancienne voie ferrée

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Téléphérique T.A. 6.5m

T.A. 2m

T.A:2m

Tennis

Casino

Quaitech.

(Musée A. Dubout)

Fl.G.2.5s8m5M

Fl(2)G.6s7m4M

Fl(3)G.12s

Fl.R.2.5s8m2M

Fl.R.4s9m4M

Base Fluviale

Paul Riquet

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Quai de

la Bordigue

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la Bordigue

Quai de

la Bordigue

Avenue De Lattre De Tassigny

Avenue De Lattre De Tassigny

Avenue du Général de Gaulle

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Chapitre

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0 200 400 m

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12 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Un abri sûr entre dunes et potagers

Palavas a sa tour restaurant pa-noramique, Carnon sa grande

roue, encore plus tournante, plus lumineuse. De nuit et de loin, c’est un bon amer. De près, attention, c’est une lanterne de naufrageur : foncez droit dessus, vous finirez sur la plage. Il faut chercher, un demi mille à l’ouest dans les lu-mières de la ville, les feux rouge et vert de l’entrée balisée aussi par le grand immeuble clair plan-té au débouché du chenal.Les immeubles qui entourent le bassin de la plaisance et qui vont vous abriter des vents de terre ne sont pas les habitations balnéaires “historiques“ de Car-non. Le paysage urbain typique, c’est l’alignement de “Villa Mon Rêve” d’après-guerre le long des belles plages du Travers ourlées par une dune.Avant, il n’y avait que quelques cabanons de pêcheurs installés le long du grau naturel entre mer et étang, transformés en résidences de vacances. On en trouve en-core au bord des canaux.

LE SABLE VAUT DE L’OR

Si vous êtes arrivés par l’Ouest, vous avez observé de nombreux «épis» le long de la côte. Si vous êtes venus par l’Est, vous avez longé le plus ancien parc de “ga-nivelles” du Languedoc. L’un comme l’autre sont des moyens de retenir le sable, de préserver l’environnement littoral, gagne-pain des stations d’été. Plus de plage, plus de sous… aujourd’hui, toutes l’ont compris et investis-sent dans l’économie verte !De moins en moins riche en allu-vions pour cause de domestica-tion croissante et de bétonnage des berges, le Rhône et le courant ligure (voir www.cabotages.fr)

ne rechargent plus les côtes en sable. Alors, le peu qui reste, les stations font tout pour se le gar-der… Carnon, en plantant des claies faites de piquets de châtaignier il y a déjà une vingtaine d’années, a été pionnière. Disposées en casiers sur les dunes, les “ga-nivelles” présentent un double avantage : elles interceptent le sable transporté par le vent et préservent la dune contre le piéti-nement en partie responsable de la disparition de la végétation. Et ça marche. Un premier étage de ganivelles a été souvent recou-vert de sable et un second a été réinstallé par dessus. Maintenant, d’Argelès à Port Camargue, leur géométrie fait partie du paysage.

DE L’OR VERT CAROTTE

Vous entrez maintenant dans l’avant-port, tellement grand qu’il sert de plan d’eau pour les flottilles d’Optimists de l’école de voile. Puis vous embouquez le canal dans lequel il peut y avoir jusqu’à deux nœuds de cou-rant. Pas d’amarrage le long des berges : c’est le port de pêche, petit mais qui offre tous les ma-tins ses produits frais aux esti-vants, habitants et restaurateurs de Carnon.Au bout à droite, quai d’accueil, gazole et capitainerie. Alors, le grand bassin s’offre à vous. Vous en remarquez aussitôt l’eau verte comme dans une piscine qui aurait «tourné». Ne vous y mé-prenez pas, elle n’est pas sale, seulement très riche en éléments organiques, micro algues, planc-ton et toutes sortes de végétaux qui adorent les eaux très sau-mâtres.

Carnon Escales

Carnon, port accueillant pour les bateaux, cultive son littoral et son arrière-pays. En sauvant ses dunes et en soignant son agriculture, il joue une carte verte qui vaut de l’or.

Ca

rno

n Car, contrairement à Palavas et à beaucoup d’autres, le port n’est pas gagné sur la mer mais sur l’étang de l’Or (ou de Mauguio), non navigable, dans le déver-soir duquel il se trouve. D’où la vitesse du courant et la couleur très végétale de l’eau.Couleur qui a bien plus à voir avec le nom de l’étang de l’Or qu’on pourrait le croire. Cet “Or” n’est pas jaune mais vert : estanh de l’òrt en occitan signifie “étang du jardin”. Tout s’explique : la plaine de Mauguio (commune de rattachement de Carnon) est le potager du Montpellierais. Ainsi, en plus des poissons frais, vous y trouverez d’excellents légumes.Vous vous amarrez à la place qu’on vous a assignée, entre les piquets. Côté Ouest, vous êtes au calme mais vous devez marcher

un peu, côté Est, vous êtes dans la joyeuse animation des quais. Mais toujours sur une eau calme, civilisée comme ce qui vous en-toure, pur produit des grands aménagements imaginés dans les années soixante. Le port voit le jour en 1970 et de-vient le nouveau centre ville, les immeubles y poussent comme des champignons, la popula-tion, de 3.000 permanents, dé-cuple l’été. Port de plaisance et plage des Montpelliérais, Carnon s’éveille dès que brille le soleil, même en hiver. Et vous, en sens inverse, vous trouverez facilement un transport public pour aller visi-ter la “capitale”, à deux pas.

Claude Roger

ANTI-SEL ET PORT À SEC

À l’origine, Carnon abrite quelques pêcheurs le long d’un grau na-turel qui relie l’étang de l’Or à la mer. Les Montpelliérains prisent

la station dès la mode des bains de mer au début du XXe siècle. Les familles pique-niquent au Kursaal sur l’avant-port ouest où un immeuble porte toujours ce nom. Les enfants pêchent des crabes dans les rochers du canal et plongent du haut des portes en bois qui servent de barrage anti-sel pour protéger l’étang. Le port l’a déplacé au fond du canal.1970 : inauguration de la première partie du port. Les immeubles poussent comme des champignons, la Civadière, la Madrague, le Saint-Marc… Des lotissements, des villas suivent, de plus en plus habitées à l’année. En 1979, Carnon est le second port français à détenir un port à sec. Le port de Carnon est un port très protégé (quand on y est, car l’en-trée par gros temps est dangereuse). Aujourd’hui, les Montpellié-rains fréquentent en majorité la station et Carnon compte 3.000 ha-bitants à l’année et reçoit 40.000 touristes chaque été.

Page 13: La baie d’Aigues-Mortes

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 13

AdressesServices MaritimesLa CapitaineriePort de Carnon, 351 quai Auguste Meynier04 67 68 14 13Centre NautiqueSauvetage en MerPalavas. 06 09 08 21 83Services TouristiquesLa Mairie 04 67 68 10 52Rue du LevantL’Office du TourismeRue du Levant04 67 50 51 15La Poste 04 67 07 01 45Rue du Levant Postes de secours, en saisonCarnon centre : 04 67 68 13 41Les Roquilles : 04 67 07 73 43

Parking de grass : 04 67 68 12 25Poste d’Avranche : 04 67 50 03 88

UrgencesPolice MunicipaleRue du Levant04 67 50 52 52

Gendarmerie Nationale1, rue Tramontane 34250 Palavas les Flots04 67 07 01 20

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Toutes les adresses de ravi-taillement, shopping, ser-vices, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terre

Mauguio-CarnonEsprit méditerranée

Mauguio-Carnon ou la remarquable diversité d’un territoire qui au-delà des lignes horticoles et de l’étang de l’or plonge dans le bleu de la Mer Médi-terranée.Esprit Terre, Mauguio, une ville qui vibre au rythme de ses traditions camarguaises et espagnoles, une cité attachante dont le patrimoine historique riche se découvre au coeur du village circulaire.

Esprit Mer, Carnon offre un cadre de qualité à ceux qui souhaitent profiter des plaisirs de la mer : 7 km de plage de sable fin, des animations estivales et un port de plaisance dont les quais invitent à la promenade.Partez à la découverte d’un territoire unique.©

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Du Jeu 1er au Dim. 4 juillet Festival VisionsMétissesMusiques du Monde Mauguio & Carnon

Du Sam 7 au Dim 15 aoûtFête votive

9 jours de traditionsMauguio

Programme complet des animations disponible à l’Office du Tourisme

Office du Tourisme de CarnonCentre administratif

rue de levant Tél. : 04 67 50 51 15

www.carnontourisme.com

Mairie de Mauguio CarnonPl. de la Libération - BP 20 34132 Mauguio cedexTél. : 04 67 29 05 10 www.mauguio-carnon.com

Pour peu que vous comptiez les dis-tances en temps, Montpellier est à

un quart d’heure ou à une heure. Mais, puisque vous êtes à contre temps et à contre sens des flux de la ville vers la plage, le trajet en bus sera rapide. Alors, pourquoi pas une petite journée dans la capitale ? Un départ de Carnon vers 10 h, une promenade à l’ombre des pla-tanes de l’Esplanade où on peut vous recommander l’Eden pour déjeuner au frais, une visite au musée Fabre un peu de shopping au Triangle ou dans

les ruelles du vieux centre jusqu’à la place de la Canourgue, retour place de la Comédie où vous prenez le tram (le bleu avec des oiseaux blancs) direction Odysseum. Au terminus, à côté de la pa-tinoire, des cinémas et du planétarium, arrêt obligatoire à l’aquarium Mare Nostrum. Des espaces pédagogiques exceptionnels où les enfants peuvent “tripoter” les animaux marins avec un animateur, faire des jeux… En sortant, vous ne regarderez plus jamais ni la mer ni les “musées” avec le même œil.

Entre le front de mer et le fond du port, les différents pôles d’intérêt de Car-

non sont assez éloignés. Les déplace-ments sont toutefois facilités par un ba-teau navette qui les dessert à fréquence élevée. Du coup, le passage d’une rive à l’autre, faire ses courses, aller manger ou à la plage est facile et drôle. Autant en profiter pour aller au Petit Lézard en

bord de plage du côté de Palavas où le midi on vient de Montpellier déjeuner une heure avant de reprendre le bou-lot ! Pilotes et hôtesses de l’air souvent rencontrés là quand ils ne sont pas au Lamparo sur le chenal d’entrée du port, rappelle la proximité de l’aéroport, ce qui peut être pratique pour accueillir ou lâcher un équipier.

Montpellier, sa Comédie, son aquarium

Petit Lézard et Lamparobloc marine 2009 ©

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Stockage de bateaux en étagères

Stockage de bateaux en étagères

Pharmacie

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Sculpture des années 1970

Une rangée de pyramides d’un blanc immaculé flotte sur la mer… Ce n’est pas un mirage, vous arrivez sur la Grande Motte et la côte basse de Petite Camar-gue n’est pas encore visible.Jean Balladur émerveillé par le site de Teotihuacan au Mexique, il a placé la cité sous le signe des temples du Nouveau Monde et d’un «nouveau baroque» de courbes et de géométries très Seventies. Précolombiens et contemporains se rejoignant dans l’adoration du Soleil, ces formes libèrent des espaces en degrés qui recueillent tous les rayons de l’astre solaire.Pari architectural audacieux, polémiques virulentes, mais, au bout du compte le succès. La Grande-Motte fait partie des ports languedociens issus de la “mission Racine”, (mission interministérielle pour l’aména-gement touristique du littoral

Languedoc-Roussillon) manda-tée dans les années 60 pour favo-riser le tourisme balnéaire dans le golfe du Lion sans aligner les cubes de béton sur toute la côte.Le temps a vêtu d’une abon-dance d’espaces verts le béton étalé nu sur le sable des pre-mières années. Le rideau d’im-meubles du front de mer pro-tège les arrières des nuisances salines promptes à tout brûler. Près d’un tiers de la cité est oc-cupé par le végétal. Au point que l’association Les Écologistes de l’Euzière organise des visites de cet écosystème original dans le-quel on peut circuler à pied ou à vélo par des “voies vertes” sur près de 7 km.Au fil du temps, la clientèle a évolué. Le tourisme de masse s’est dilué alentour et le stan-ding de la station a été tiré vers le haut. La proximité de Mont-pellier y est pour quelque chose. Dès les premiers beaux jours, l’immense plage du Grand Tra-vers est investie par la popula-tion des communes des alen-tours, y compris entre douze et quatorze heures en semaine par les employés et étudiants de l’agglomération. Qualité de vie “Sud de France” oblige !

D’UNE STATION, UNE VILLE

Comme Port Camargue sa voi-sine d’en face, la Grande Motte essaie de vivre toute l’année et diversifie ses activités. Mais, ici, c’est plus facile : il faut deux fois moins de temps pour venir de Montpellier. Alors, de plus en plus nombreux sont ceux qui travaillent à la “capitale” et ha-bitent là, au bord de la mer. Les étudiants aussi, se font des “co-locs” pendant la saison d’hiver dans les studios qui seront re-

La Grande Motte Escales

On l’aime ou on ne l’aime pas. Mais on ne discute pas une œuvre. Car la Grande Motte est celle d’un seul architecte qui en a dessiné chaque immeuble, chaque fenêtre, comme une robe de Courrèges dans les an-nées soixante-dix. Et, le matin, quand le soleil éclaire ses façades, on en est convaincu.

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pris l’été venu par les estivants.Ainsi, la Grande Motte évolue de station touristique à ville à part entière (8.500 hab permanents pour une capacité d’accueil es-tivale de 11.000). Malgré ce changement, sa cohérence urba-nistique a protégé la cité des in-trusions architecturales parasites qui l’auraient dénaturé. Qu’on l’aime ou pas, la Grande Motte est restée elle-même, une sculp-ture sur le sable.Pour la petite histoire la Grande Motte tire son nom de la dune la plus haute du littoral (plus de cinq mètres) qui se trouvait là, aujourd’hui appelée Point Zéro sur le plan de la ville.

UN “SACRÉ CHANTIER”

Ce fut aussi un sacré chantier ! «Quand je suis arrivé à mon poste en 1977, la construction du port était déjà entamée. En fait, il ne se termine jamais, au fil des ans, nous avons rajouté des pontons et des équipements. Il y a toujours des agrandissements» se souvient Pierre Penas, adjoint au maître de port et responsable technique au port de La Grande

Motte. Les grands immeubles en forme de pyramides étaient déjà sortis. Mais Pierre Penas assiste à la construction de tout le côté ouest, vers la discothèque La Dune et le port. «C’était un sacré chantier. Une ambiance familiale régnait à cette époque, perdue aujourd’hui. Le matin, avant de sortir les bateaux, on buvait un café tous ensemble. Les gens de l’extérieur, touristes de tous pays, se mélangeaient aux locaux» ra-conte encore Pierre Penas. Au départ le port prévoit 1.000 places, prises d’assaut dès la fin des travaux (aujourd’hui, 1.500 bateaux y sont amarrés et 800 vont s’y ajouter incessamment). La Grande-Motte fait figure de station balnéaire chic et bran-chée du Languedoc-Roussillon, appréciée des Parisiens. À la fin des années 70, les célébri-tés y ont leurs anneaux. «Nous avons mis à l’eau les bateaux de Thierry Lhermitte, de Jean-Pierre Foucault et de Jean-Louis Trinti-gnant» se rappelle Pierre Penas.Le port, creusé entre 3 et 4 m de profondeur accueille des voiliers dont le plus grand fait ses 55 pieds. Bateaux à voile et vedettes à moteur se partagent à égalité la fréquentation des bassins. «Il y a 70 % de gens du coin, Gard et l’Hé-rault pour l’essentiel mais aussi Vaucluse et Bouches du Rhône», indique Eric Pallier, maître de port, qui précise que « la clientèle est internationale depuis le début, avec surtout des Belges, des Alle-mands et des Anglais ». Comme dans tous les ports ré-cents, la zone technique, prévue confortable et bien achalandée, est particulièrement appréciée.

Christophe Naigeon

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AdressesLes Services MaritimesCapitainerieEsplanade Maurice Justin 04 67 56 50 06Affaires Maritimes22 rue François Maillol à Palavas les Flots 04 67 68 01 07DouanesDirection régionale à Montpellier18 rue Paul Brousse04 67 20 44 00S.N.S.M - Capitainerie04 67 56 50 06Société NautiqueCentre nautiqueEsplanade Jean Beaumel04 67 56 62 64Postes de secours :-résid Roses des Sables all Sables04 67 56 77 38-Point Zéro 705 all Plage04 67 56 77 45- all Alizés04 67 56 76 12-Grand Travers av Petite Motte04 67 56 77 09

Services TouristiquesOffice de tourismeplace du 1er octobre 7404 67 56 42 00Mairie 04 67 29 03 03Place du 1er octobre 74La Poste 04 67 56 40 703 av Jean BeneUrgencesGendarmerie nationaleav Melgueil04 67 56 50 29Police municipale04 67 12 22 22

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

Toutes les adresses de ravi-taillement, shopping, ser-vices, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terre

ZONE TECHNIQUEDE FRONTIGNAN

Aux portes de la ville, à quelques pas des pyramides contemporaines de

la Grande-Motte, ondulent les lignes courbes d’un immense champ de dunes : étrange sentiment que celui de se sentir ici isolé, au bout du monde, à quelques encablures d’une des plages les plus fréquentées du littoral langue-docien. Situé en bordure de l’étang de l’Or, vaste espace lacustre où se ras-semblent au moment des migrations d’innombrables colonies d’oiseaux, le Grand Travers diffuse comme un par-fum de Camargue.

Le Conservatoire du littoral participe avec les activités agricoles à la préser-vation de cette côte sableuse; le cordon dunaire est l’objet de toutes les atten-tions.

Boire en bonne compagnie dans une ambiance conviviale et musi-

cale c’est le soir autour du comptoir du Chilinguito qui est à l’intérieur du restaurant Le Marin Sol, sans vraiment l’être d’ailleurs car la terrasse est décou-verte et ouverte aux étoiles les soirées estivales. Trouver cet établissement est aisé, c’est juste avant la zone technique et ses voiliers posés sur des bers en at-tente de soins et toilettage.

Le Marin Sol est ouvert midi et soir la plus grande partie de l’année et vous vous régalerez de plats fins et bien pré-sentés servis avec sourire et bonne hu-meur par l’équipe de salle dans un décor sympathique nullement pesant, et tout cela en plus sans avoir à souffrir d’une grimace à l’addition !A l’étage au dessus des locaux de la Capitainerie se trouve la restaurant Le Yacht Club, chic un peu cher mais excel-lent. La vue sur le port, la côte et la mer y est fort plaisante.Interressant aussi L’Estrambord quai Georges Pompidou avec son décor psy-chédélique à tendance troglodyte des an-nées 70. C’est aussi un bar musical le soir.Adresse sympathique pour sa cuisine et son patron-cuisinier qui vous offre un pain de sa confection au moment de partir : le Bistrot du Marché rue du Casino.

Dunes de la Grande Motte

Marin’sol et Estrambordbloc marine 2009 ©

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draguéà 2,7m

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Balisage saisonnierdu 01/06 au 12/09

Centre Commercial MIRAMAR

Casino

PlaisanciersPlaisanciersPlaisanciers

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PayantCale Payante

Plaisancier

6 postes catamarans

GrandePyramide

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Av. de Montpellier

Avenue Robert Fages

Av. J. Bene

Rue du Port

Rue du Casino

R. de la Gde Pyramide Place du 1er Oct.

1974

Q. technique

Quai Sud Plaisancier

Quai Nord

Quai Charles de Gaulle

Quai Georges Pompidou

Quai P. Harris

Rue des Artis ans

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Accueil

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16 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Marins salés, marins d’eau douce

Le Grau du Roi et la passe qui mène au port sont aisément

reconnaissables aux deux amers que constituent l’ancien phare, à bâbord, et les immeubles qui s’élèvent en face sur l’autre rive du chenal qui coupe la ville en deux.La ville et son port sont situés à une double embouchure : celle du Vidourle, fleuve côtier aux crues violentes et soudaines, et du canal maritime, la Grande Roubine, qui conduit à Aigues-Mortes.Pour entrer dans la passe, pré-sentez-vous bien dans l’axe. Le courant étant sortant, méfiez-vous des éventuels remous et bois flottants en période de fortes précipitations sur l’arrière-pays. De même, à l’entrée comme à la sortie, gardez bien à l’esprit que le Grau du Roi est surtout un port de pêche, que les chalutiers sont prioritaires et les pêcheurs conscients de leurs prérogatives.Une fois dans la passe où il n’y a pas de places d’accueil, vous devrez franchir le pont tournant pour accéder au port de plai-

sance, situé sur le Canal Ma-ritime (consultez les horaires d’ouverture des ponts tournant et levant). Restez sur tribord, les pontons sont situés surtout à tri-bord (et après l’entrée du port de pêche), ainsi qu’à bâbord après le chantier naval repérable à la maison rose, et avant le pont le-vant.Le port du Grau du Roi, de petite capacité, présente la particularité d’être un lieu où se rencontrent marins d’eau salée et marins d’eau douce ; il constitue en effet pour ces derniers, venant d’Ai-gues-Mortes, la dernière étape fluviale. En décalage avec l’acti-vité commerciale dense, surtout en période estivale, que connaît le centre du Grau du Roi, le port constitue une jolie escale.

BALNÉAIRE DEPUIS 1924

Le port du Grau du Roi est histo-riquement lié au destin d’Aigues Mortes. Successivement Grau des Consuls, Grau Henry, Grau du Roy (vers 1630), Grau Napo-léon (sous le premier empire),

Le Grau du Roi Escales

À l’embouchure du capricieux Vidourle venu des Cévennes et au débouché de la Grande Roubine qui passe dans les sa-lants d’Aigues Mortes, le Grau du Roi est un vivant port de pêche et une charmante petite ville.

Le G

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Grau d’Aigues Mortes (utilisé ré-gulièrement jusqu’en 1879, date de son autonomie de la com-mune d’Aigues Mortes), le nom de la localité a changé fréquem-ment.Le port royal a été, durant de nombreux siècles, Aigues Mortes. Pour ce faire, les navires devaient remonter un chenal à travers un étang. Un grau (pas-sage) artificiel a été creusé en 1278.Pour maintenir cette voie navi-gable, stabilisée par deux môles empierrés au XIXe siècle, l’his-toire d’Aigues Mortes et du Grau du Roi est indissociable d’une lutte permanente et de travaux incessants contre l’ensablement et les changements de lit du Rhône. Au débouché du Grau sur la mer, des cabanes, puis des maisons voient le jour, embryon d’un village de pêcheurs. La lo-calité compte 500 hab en 1850, 1.000 habitants en 1900.Au début du XX e siècle, le Grau du Roi attire des touristes et des curistes à la recherche des bien-faits de l’eau de mer. Les flux s’intensifient d’abord avec la pro-longation de la ligne de chemin de fer Nîmes – Aigues Mortes en 1873, puis la desserte de Grau du Roi en 1909. La commune, qui s’équipe rapidement d’instituts, de cabines de plage… devient Station Balnéaire et Climatique par décret présidentiel en 1924.C’est surtout après la deuxième guerre mondiale, avec le déve-loppement des congés payés en 1936, que la ville s’étire et se transforme. Si la pêche est tou-jours active comme en témoigne la présence d’une vingtaine de chalutiers dans le port, c’est le

tourisme qui marque les esprits, l’espace et l’économie, notam-ment avec le projet d’aména-gement spectaculaire de Port Camargue.

DE TERRE ET D’EAU

Le Grau du Roi est le seul accès à la mer du Gard. Il s’en est fallu de peu pour que le département ne dispose même pas cette façade maritime d’une vingtaine de kilomètres ! Le découpage initial des départements n’en prévoyait pas. Prévu pour être dans l’Hé-rault, le canton d’Aigues-Mortes, suite aux protestations des Gar-dois, a été échangé contre le canton de Ganges, au pied des Cévennes, très riche à l’époque, notamment grâce au ver à soie.La soie a périclité, le tourisme prospéré. Une cité industrielle s’est endormie, un village de pêcheurs s’est éveillé. Avec le tourisme, le littoral a été l’objet d’une forte urbanisation, avec l’extension que connut le centre-ville, en direction de l’ouest, vers la page du Boucanet, et de l’est, avec la station de Port Camargue créée ex-nihilo.Heureusement, une bonne por-tion du territoire communal est préservée, au niveau de la longue plage de l’Espiguette. Cette com-mune grande comme la moitié de Paris intra-muros compte bien d’autres espaces naturels : un tiers de sa superficie est occupé par des zones humides. Les étangs et toute la faune qu’ils abritent ne sont jamais loin. C’est la petite Ca-margue qui, en bien des aspects, n’a rien à envier à la grande.

Christophe Naigeon

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Adresses

Services MaritimesCapitainerie Grau du RoiQuai Colbert 04 66 73 55 06Affaires Maritimes107 quai Christian Gio-zoso, 04 66 51 40 05

Base Nautique du PonanRésid le Golf Vermeille720, r Folco de Baroncelli04 66 53 06 38

Services touristiquesOffices du tourisme30 rue Michel Rédarés04 66 51 67 70Mairie 04 66 73 45 45Quai Colbert

La Poste 04 66 51 10 22Place de la Libération

UrgencesGendarmerie nationaleRoute d’Aigues Mortes04 66 43 58 00

Sapeurs pompiersRond point de l’Espiguette04 66 51 18 18

La liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.

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Péchés capitaux

4 pas à terreLe port est un bon camp de base pour

tourner le dos à la mer, tentation que ne manqueront pas d’avoir ceux qui se lassent vite de l’enfilade de boutiques du centre-ville. Plusieurs circuits sont ainsi possibles, à pied, à cheval, en VTT, pour partir à la découverte de la Petite Camar-gue. Autre balade, le phare de l’Espi-guette, autrefois bâti à 150 m du rivage… et dont le retrait actuel par rapport à ce dernier donne bien la mesure de l’atter-rissement dont ce secteur est l’objet. Sinon, en retrait, il est une enclave de nature de 400 ha préservée entre les stations touristiques de la Grande Motte et du Grau du Roi : l’ensemble Etang du Ponant - Boucanet qui joue pleinement le rôle de “poumon vert”. En retrait d’un littoral absorbé par l’urbanisation, le bois a permis le développement d’un centre équestre depuis 1945. L’étang très recherché pour les loisirs aquatiques (voile, aviron…) est aussi exploité par les pêcheurs professionnels d’anguilles.

Sans le connaître, vous le reconnaî-trez. Le Café de Paris, style 1900, a

le charme désuet qu’on aime. Parfait à toute heure pour boire un verre et bou-quiner. C’est notre lieu de prédilection pour le petit-déjeuner avec les nouvelles du jour. Dans un style diamétralement opposé, la terrasse du Café des Pêcheurs constitue un poste d’observation par-fait à ceux qui ne se lassent jamais des ambiances et de l’activité des ports de pêche. Sinon, nos restaurants préférés se trouvent rive droite, en amont du pont mobile. Ce qu’on y voit de leurs terrasses au calme sur le canal est, en soi, un menu touristique d’excellence.

Café de Parisbloc marine 2009 ©

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Le canal vers l’arrière-pays

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La citadelle bâtie sur le sable

Du chenal principal du Grau du Roi, vous accédez à Ai-

gues Mortes en laissant sur bâ-bord l’embouchure du Vidourle, rivière capricieuse qui descend des montagnes cévenoles, cé-lèbre pour ses folles crues, les Vidourlades.Franchissez le pont levant (se renseigner sur les horaires d’ou-verture) et embouquez le chenal maritime rectiligne (tirant d’eau 1,7m) au long duquel, vous lon-gez sur bâbord les «camelles» des Salins du Midi, montagnes de sel de plus de 20 m de haut et de 400 m de long. Et, devant, vous voyez enfin les remparts de la cité médiévale.Si vous avez un mât, le pont fixe au niveau de la Tour de Constance mettra fin à toute vel-léité d’aller plus avant goûter à l’eau douce ! Quoi qu’il en soit, pour l’instant, arrêtez-vous. La capitainerie d’Aigues Mortes est sur le quai des Croisades.

AU MILIEU DES MARAIS

Les Croisades ! C’est pour re-prendre le tombeau du Christ des mains des mahométans que Louis IX (post-mortem appelé Saint Louis) fit construire la ville d’Aigues Mortes au XIIIe siècle. Chargé par le pape Innocent IV de prendre le commandement de la croisade en 1240, il lui fallait un port d’embarquement. Au-cune ville du littoral Languedo-cien n’étant possession royale, et pour ne pas être l’obligé de ceux parmi ses vassaux qui auraient

pu en mettre à sa dispo-sition, il trouva que le site d’un petit port perdu dans les lagunes, Aquae Mortae, était l’endroit idéal.Située sur le bord d’une im-mense lagune reliée à la mer par des graus et le bras du Petit Rhône par des marais, cette cité appartenait aux moines de l’Abbaye de Psalmody. Louis IX la leur échangea contre des terres dans le Sommiérois. Il fit construire une chaussée endi-guée pour relier la ville à la terre ferme. Plus tard y fut la Tour Car-bonnière, à fin de défense.Saint Louis embarqua à Aigues Mortes pour ses deux croisades, en 1248 et 1270. C’est au cours de la seconde qu’il mourut du typhus. De son vivant, il pût voir achevée la Tour de Constance mais seule-ment les fondations des remparts qui ne seront achevés que deux rois plus tard, sous le règne de son petit fils Philippe le Bel succédant à son père Philippe le Hardi.Au centre d’Aigues mortes, l’église Notre Dame des Sablons – nom donné en référence à l’en-vironnement sablonneux des marais qui cernent la cité – est contemporaine de ces guerres menées au nom de la “vraie foi”.Les croisades finies, le port péri-clita au fil du temps, ensablé par les crues conjuguées du Rhône et du Vidourle. Pour des raisons politiques aussi car Marseille fut rattachée à la couronne de France en 1481 et concurrença gravement la cité languedo-cienne.

Aigues-Mortes Escales

Entre Port Camargue et la Grande Motte, marinas seventies, le Grau du Roi n’offre pratiquement pas de places d’accueil. Alors, poursuivez jusqu’à Aigues Mortes, la cité où les chevaliers désoeuvrés inventèrent les joutes. Avant d’aller mourir pour la Foi.

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Il fallut attendre 1532 pour que sur ordre de François Ier un pre-mier canal fut creusé des salines à la mer. Il finit par se refermer. Un second fut entrepris en 1725 pour relier cette fois la cité d’Ai-gues Mortes à la mer par le Grau dit “du Roi”. Cet ouvrage mit fin à l’étouffement du port par les sables. Et c’est en 1806, par l’achèvement du canal du Rhône

à Sète qu’Aigues Mortes devint, en plus, un port fluvial.Depuis, Aigues Mortes a débordé de son enceinte. Endormie et ou-bliée au XIXe siècle elle a repris vie en grande partie grâce au tourisme. La Cité historique offre avec ses remparts dominant la Camargue un des ensembles d’ar-chitecture médiévale les mieux conservés de France. CN

LES JOUTES AVANT SÈTE

C’est en 1270, à Aigues Mortes - tout de même avec une antériorité de quelque quatre siècles sur leur officialisation à Sète - que les

premières joutes eurent lieu dans le golfe du Lion. Les croisés, attendant de s’embarquer, eurent l’idée de tuer le temps en organisant des tournois où les palefrois étaient remplacés par les chaloupes qui servaient au transbordement des marchandises et des équipements vers les navires. Ainsi, sans risquer de se blesser gra-vement, les soldats (la piétaille, les biffins !), et les marins trouvaient alors le moyen de laver à l’eau de mer et à la manière des nobles chevaliers, le vieux linge sale qui existe de tout temps entre ces corps d’armée (l’aviation n’existait pas).Les médisants pourront dire qu’au moins, et contrairement aux Bre-tons, les marins languedociens savaient nager ! Et les imaginatifs pourront penser que certains chevaliers on pu voir dans cette pra-tique populaire le moyen de répéter quelques gestes qui leur se-raient utiles au combat. Sans armure, évidemment.

Page 19: La baie d’Aigues-Mortes

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 19

AdressesServices MaritimesCapitainerie27 quai des Croisades 04 66 73 91 35Douanes (Nîmes) 04 66 36 35 00Port de plaisance : M. JURADO 06 19 96 21 2330 places visiteursLongueur max : 15mAffaires Maritimes (Le Grau du Roi)04 66 51 40 05

Services TouristiquesOffice de TourismePlace St Louis04 66 53 73 00Communauté de CommunesRue Jeanne Demes-sieux04 66 53 59 54Mairie 04 66 73 90 90Place St Louis

La Poste 04 66 35 91 90La Viguerie rue Baudin

Urgences Gendarmerie NationaleRue Nicolas Lasserre04 66 53 67 13

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Péchés capitaux

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La visite intra muros s’impose pour voir et accéder a tous les centres

d’intérêt historiques et architecturaux, en particulier la Tour de Constance qui d’ouvrage défensif devînt prison : pour les Templiers au début du XIVe siècle, plus tard pour les Protestantes refusant d’abjurer leur foi. Du chemin de ronde sur les remparts (un quadrilatère de 1.634 m) pour ceux que les subtilités défensives de l’architecture du Moyen âge ne passionnent pas, la vue est ma-gnifique sur les salins et les marais de la Camargue. Au centre de la place Saint Louis on peut admirer une statue monu-mentale du dit gaillard à sang bleu en croisé à croix rouge.Par des sentiers non balisés vous pourrez rejoindre la Tour Carbonière construite vers la fin du XIIIe, carrée, enjambant la route, elle s’élève, solitaire et imposante au dessus des marécages. C’était un lieu de péage incontournable dans tous les sens du terme ! De même vous pourrez rejoindre les ruines du Fort de Peccais, bâti sur les bords de l’ancien canal du

même nom qui reliait les salines à la mer.Depuis la cité sont organisées des vi-sites des Salins du Midi en petit train, des visites de caves du fameux Vin des Sables, le Listel et des excursions en Ca-margue vers ces lieux entre terre et eau où vivent les chevaux blancs, les tau-reaux noirs et les flamands roses. Si vous désirez changer vos habitudes de loup de mer, vivez les émotions du marin d’eau douce : embarquez sur une des péniches d’excursion amarrées de-vant les remparts, vous serez comblés !

L’été cent vingt restaurants sont prêts à accueillir votre estomac affamé,

l’hiver trois seulement ! l’incontournable adresse de toute saison – et nous ne sommes pas les seuls à l’écrire – c’est Le Café de Bouzigues rue Pasteur à la fa-çade enluminée par un rosier liane jaune.Le décor intérieur de la salle est très co-loré, tons ocres, rouges, roses et mauves, vision chamarrée de thèmes taurins sur-tout. Un patio agréable accroît encore le charme du lieu. Cuisine créative de goût et de saveurs du sud.

Place Saint Louis la terrasse du café l’Express est une invitation à contempler l’agitation de ses contemporains avec le recul que donne l’envie de ne rien faire pour s’y impliquer…

120 restaurants !

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Tour de Constance

Coop. VinicoleTransformateur

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Gendarmerie

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PortFluvial

LaMarette

Portdu Roy

Vers les salins

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La mission d’une marina géante sans “racine”

En venant du Grau du Roi, l’amer principal est le phare

de l’Espiguette. Attention, bancs de sable ! Approchez, l’architec-ture homogène de la marina puis la capitainerie vous guideront. La passe est large, l’accès facile, mais restez à distance des enro-chements.Bienvenue dans le plus grand port de plaisance d’Europe ! Avant d’atterrir, faites le tour des mari-nas. Sauf en hélico, il n’y a qu’en bateau qu’on prend la mesure de cette opération de 80 hectares.Imaginez que là, à la fin des an-nées 50, avant que l’on assèche les marais, qu’on assainisse, qu’on amène l’eau potable et qu’on reboise, ce n’était qu’un bout de côte insalubre, plus cou-ru par les moustiques que par les touristes. Ce qui deviendra Port Camargue est encore un espace naturel, vierge de toute construc-tion.

LA FAUSSE JUMELLE

« On peut affirmer que Port Ca-margue est le premier port de la Suisse » déclare avec malice Ber-nard Suzzarini, de la capitainerie de Port Camargue. Cette ville aquatique entièrement dédiée au nautisme voit le jour à la fin des années 60, n’est pas un produit de la “Mission Racine” comme sa fausse jumelle d’en face, la Grande Motte qui a pourtant le même p ère architecte, Jean Bal-ladur.C’est l’ensablement du Grau du Roi (Port Camargue en est un quartier) qui provoque la déci-sion d’aménager une digue. Le maire du Grau et la CCI de Nîmes décident d’un commun accord de l’implantation de Port Camar-gue. À construire une protection, autant en profiter pour déve-lopper un port plaisance. Nous sommes dans une époque où les décisions locales priment sur la régionalisation.

Voilà donc 240 ha de marais à draguer pour un projet des plus ambitieux, une ville aquatique, constituée de marinas où l’on circule autant par voie d’eau que par voie terrestre. Les travaux débutent en 1969 sous la direc-tion de Jean Balladur. Ils durent dix ans. Au départ sont prévus 2.500 marinas et 4.500 apparte-ments. Les postes à quai sont au nombre de 4.650, aujourd’hui 5.000. Port Camargue se déploie sur une superficie de 140 ha dont 78 ha de plans d’eau. Avec une profondeur de trois mètres mi-nimum. « Port Camargue reçoit plutôt des bateaux de moyenne plaisance, de 16 à 22 m. Ses 30 % de clientèle étrangère en font le premier port d’Europe. Ces tou-ristes viennent essentiellement du Luxembourg, de Suisse, de Belgique et d’Allemagne » explique Bernard Suzzarini. Il poursuit : « L’axe rhodanien leur permet d’accéder rapidement à la station. À titre d’exemple, Ge-nève se trouve à 3h30 de Port Ca-margue ». L’aéroport de Nîmes et des compagnies low-cost ajoute à l’intérêt de l’endroit pour les étrangers. Pour les navigateurs, Port Camargue se situe idéale-ment à égale distance de la Corse et des îles Baléares. C’est, par coup d’Est sur la Camargue, le seul abri où l’on peut entrer sans risque car la pointe de l’Espiguette protège ce qui s’appelait autrefois la Baie du Re-pos. Mais attention aux bancs de sable au virage de l’Espiguette ! Passez loin du bord avant de vous engager dans la passe.

EFFORT SUR LE HORS-SAISON

La station a réussi son pari. Plus d’ensablement au Grau du Roi et elle arbore une belle fréquenta-tion. En outre, elle affiche com-

Port Camargue Escales

Surgie des sables vierges en 1968, Port Camargue, ville amphibie, se voue entièrement aux activités nautiques. Elle est aujourd’hui premier port de plaisance européen à la renommée mondiale.

Port

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plet. Les demandeurs d’anneaux sont en liste d’attente. À ceux qui critiquent ce port “tout béton”, Port Camargue répond par une collection de “bons points” : elle obtient le Pavillon bleu chaque année depuis sa création et elle se propose ville pilote de l’opé-ration Port propre. Cerise sur le gâteau, 60 entreprises travaillent à l’année sur le site – dont 38 shipchandlers ! – et font de Port Camargue le premier pôle tech-nique en Méditerranée française pour l’entretien des bateaux jusqu’à 30 m. Mais ce succès n’empêche pas la recherche per-manente de développement à travers deux projets. Le premier visse le “contenant” : optimi-ser et agrandir le port. Le

second s’in-téresse au

“contenu” : développer la loca-tion de bateaux mais aussi de kayaks, de jet-skis, d’embarca-tions pour l’aviron et autres en-gins flottants de loisir car, comme le fait remarquer Bernard Suzza-rini, « tout le monde ne peut pas s’acheter un bateau ».Port Camargue souffre aussi d’un hors-saison un peu déser-tique. Dans l’esprit de beaucoup, c’est une marina avant d’être une cité portuaire. C’est pourquoi la station cherche à développer une offre toute l’année car ses responsables savent que « C’est souvent déterminant pour le choix des vacances ». Été comme hiver, Port Camargue continue sur son esprit du départ, être “tout nautisme” et à la pointe de ce qui se fait en matière de nau-tisme.

Christophe Naigeon

LE PLUS GRAND D’EUROPE

Port Camargue compte aujourd’hui plus de 5.000 anneaux – dont 2.239 en marinas privées – et 4.500 appartements. Mille personnes y vivent à l’année. L’ancien casino a été récupéré pour en faire un Centre Européen du Nautisme et un hôtel trois étoiles doit compléter l’offre d’hébergement tandis que s’affirme le tourisme d’affaires en “pack” (sports nautiques + séminaire + hôtellerie). Pour la commune du Grau du Roi, Port Camargue est un très gros poumon écono-mique : la station abrite 80 associations et entreprises, dont 30 sur le plateau technique et plus de 380 emplois permanents.

Page 21: La baie d’Aigues-Mortes

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 21

Adresses

Services MaritimesCapitainerie Av du Centurion04 66 51 10 45 Services touristiques Offices du tourisme30 rue Michel Rédarés – Grau du Roi 04 66 51 67 70 Mairie 04 66 73 45 45Quai Colbert Grau du RoiLa liste des médecins, dentistes et pharmaciens de garde est disponible au commissariat de police.Toutes les adresses de ravitaillement, shopping, services, etc. sont disponibles sur www.Cabotages.fr

Péchés capitaux

4 pas à terre

Quinze mètres ! Tel est le point culmi-nant de Camargue à deux pas des

dunes de l’Espiguette fières de leurs 12 m. Un vrai atout qui offre une perspec-tive rare dans la platitude du delta du Rhône et fait découvrir un paysage par-ticulièrement surprenant. L’Espiguette, à l’ouest de la Petite Ca-margue, constitue la limite entre une nature sauvage et l’urbanisation touris-tique du Grau du Roi et de Port-Camar-gue. C’est l’action combinée des vents et des courants marins qui a façonné cette côte au fil des siècles. Des forma-tions Dunaires exceptionnelles par leur taille, leur diversité et leur dynamique s’y observent : dunes embryonnaires, blanches, grises, boisées à genévrier de Phénicie et à pin pignon, steppes sa-lées, sansouires, lagunes… Les grandes étendues de sable donnent à ces lieux une véritable allure de désert. Le carac-tère insolite de ce site est renforcé par

la présence d’un phare ensablé à plus de 500 m du rivage. Le site de l’Espiguette est particulière-ment intéressant pour comprendre le processus d’évolution du trait de côte. La pointe, située à l’ouest engraisse de manière conséquente (plusieurs mètres par an) alors que la partie orientale du site est attaquée par la mer et régresse. La mobilité incessante du terrain rend toute installation d’une végétationpérenne extrêmement difficile.

Entre les cordons dunaires, la mer s’introduit parfois et y dépose des

coquillages (surtout des tellines). Le ma-tin, de l’Espiguette au Petit Rhône, des professionnels, les telliniers, ramassent en mer ce bivalve enfoui dans le sable à l’aide d’un petit chalut tiré à la ceinture à la force des reins. L’exploitation de cette ressource fort appréciée en Camargue conduit à rechercher le coquillage de plus en plus au large, les telliniers de-vant alors tracter leur engin sous l’eau et respirer avec un tuba ! Seule une grosse chambre à air flottant à la surface pour recueillir la récolte permet alors de les localiser. Un délice. Pour les accompa-gner, allez à la Maison Méditerranéenne des Vins, route de l’Espiguette. Cette an-

cienne cave propose plus de 15.000 pro-duits gastronomiques : vins, muscats, huiles d’olive, confitures et confiseries, plats cuisinés, riz et fleur de Sel de Ca-margue.

La maison des vins

Le toit de la Camargue !

bloc marine 2009 ©

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Plage del'Espiguette

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C.C.Plage Sud

C.C.Curieuse

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Casino

Tennis

Camping del'Espiguette

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Fl.G.4s9m9M

Marina

Bassin d'Escale

Bassin d'Hivernage

Port-Camargue

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Route des Marines

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Avenue Jean Lasserre

Fonds moindres en constante évolutionoccasionnant des modifications

régulières du balisage

Digue Nord

Digue Sud

Jetée Est

Étang deSalonique

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4˚ 06,50'E 4˚ 07'E 4˚ 07,50'E 4˚ 08'E

4˚ 08,50'E4˚ 08'E4˚ 07,50'E4˚ 07'E4˚ 06,50'E

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43˚31'N

43˚30,50'N0 200 400 m

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22 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Les beaux jours d’automne sont là. Voiliers qui faisaient

les fiers dans les vents chauds de l’été, vedettes qui taillaient leur route houleuse sur la mer ouverte, mâtés, quillards, gros, pressés et puissants, passez votre chemin ! Ici, il faut être bas, plat et tenir trois nœuds pendant des heures sans fâcher au moteur.Vous êtes sur un canal. Avec le bateau ad hoc, le capitaine muni du permis fluvial (la location en dispense... bizarre), parti du bas-sin de Thau ou de Cap d’Agde, peut aller à la découverte de l’arrière-pays, le nez en l’air, sans GPS ni anémo, sans ligne de mouillage, sans autre souci que ses pare battages qu’il aura, pour une fois, le droit de laisser pendre au ras de l’eau.Faisant la haie sur le passage les platanes et tous les arbres qui aiment avoir les pieds dans l’eau sauront, selon la saison, porter ou retirer leurs feuilles pour ca-cher ou laisser passer la lumière vers les eaux vertes.

VILLENEUVE-LES-BÉZIERS

Et, puis, quant à partir sur l’eau douce, autant opter pour un port résolument fluvial. Sautons donc l’escale d’Agde encore très ma-ritime - mais profitons de sa su-perbe et unique écluse ronde - et filons lentement vers Béziers.Loin des zones urbanisées et des flonflons de la côte, le ca-nal du Midi serpente mollement

entre marais salés et vignobles, se glisse sous les voies rapides, frôle quelques villages. Première escale : la petite halte portuaire de Villeneuve-les-Béziers, pa-trie de la poésie de langue d’Oc chantée par Jean Laurès, an-cienne ville romaine développée sous Charlemagne avant que son élan ne soit brisé par un incendie au Moyen-Âge.

POINT DE VUE SUR BÉZIERS

Le feu fut si impressionnant et les destructions si grandes que la ville garda jusqu’en 1631 le nom expressif de Villeneuve-la-Cré-made ! Puis, sous son nouveau nom, la ville a retrouvé sa splendeur. Pour vous en convaincre, faites le parcours en deux étapes que propose l’Office de tourisme avant de reprendre le fil de la croisière.Le temps de passer sous l’au-toroute A9 pour se convaincre - s’il était nécessaire - qu’on a fait le bon choix de locomotion, et on arrive à la seconde curio-sité technique du parcours : le pont-canal qui franchit l’Orb douze mètres plus haut. Su-perbe, ces plans d’eau qui se chevauchentMais, hélas, impossible aux pénichettes de passer direc-tement du canal au fleuve. Le dragage du bras de l’Orb qui faisait autrefois la jonction est

Destination Canal du Midi

Voici une croisière sans vague ni courant, avec une côte visible autant sur bâbord que sur tribord et de quoi s’amarrer à tout moment : une navigation fluviale sur le canal du Midi.

Ca

nal

du

Mid

i en projet. On peut espérer un jour rejoindre le canal depuis Valras.Si l’on sait que Béziers vient du celte Baeterrae qui désigne un passage à gué, on comprend la dimension fluviale de la ville, bien avant que Pierre-Paul Riquet ne vienne tracer cette folle ligne d’eau pour relier les deux mers.L’arrivée à Béziers par la voie fluviale donne l’impression de découvrir une ville inconnue tant le “point de vue canal” change la perspective. Après tant d’ho-rizontalité, le site presque trois fois millénaire prend une ma-jesté toute particulière quand les lumières chaudes de l’automne, coupantes de l’hiver ou floutées du printemps jouent avec les vieilles pierres sur la hauteur.

LE PORT NEUF À RÉNOVER

Les responsables du tourisme le reconnaissent, le port fluvial de Béziers n’est pas à la hauteur des splendeurs de la ville. L’étape de Béziers a mauvaise réputation chez les bateliers. Mais la commu-nauté Béziers-Méditerranée a dé-cidé de changer les choses. Dès la saison prochaine, les premiers ef-fets des investissements consentis à sa rénovation vont se faire sentir. Mais, dès maintenant, ne faites pas comme ces milliers de na-vigateurs qui passent sans s’ar-rêter. Le port est presque en cœur de ville. Pour une heure

ou un jour, Béziers mérite très largement le léger inconfort por-tuaire. La cathédrale Saint Na-zaire, l’église de la Madeleine, le théâtre à l’italienne, les arènes romaines et quantité de musées jalonneront des balades au ha-sard des villes qui rappellent autant l’époque antique que le Moyen-Âge, la Renaissance, les Lumières, l’essor du XIXe siècle...

LE PLUS GRAND VIGNOBLE

Et souvenons-nous aussi que la vigne a fait entrer Béziers deux fois dans l’histoire. Une première fois pour son formidable essor qui a fait la fortune des “châteaux”. Ce fut là le plus grand vignoble de France. Mais c’est aussi de Béziers que partit la grande révolte des vi-gnerons avec un premier rassem-blement de 120.000 personnes le 12 mai 1907. Au hasard des li-brairies, cherchez les œuvres de Gaston Baissette ou de Marcellin Albert, deux écrivain très engagés.

ÉCLUSES DE FONSÉRANES

Après la crise de la surproduction, le vignoble biterrois s’est réformé et une visite des chais s’impose si votre rayon d’action de marinier devenu piéton vous le permet. En tout cas, une pénichette est le bon moyen pour transporter quelques bonnes bouteilles...Et, en quittant Béziers, ne man-quez pas de franchir les écluses de Fonséranes qui sont sans doute, parmi bien d’autres mer-veilles techniques et esthétiques du canal du Midi, l’un des points les plus spectaculaires. Consti-tué à l’origine de dix écluses en enfilade, il n’en resta «que» sept en service. Les écluses sont une attraction qui attire des dizaines de milliers de visiteurs. Alors, les franchir en bateau est un “must” un Éverest de la batellerie !

Béziers, canal bucoliqueDestination

Canaux

Photos Gilles Deschamps - CABM

Visitez les caveaux et les chais

Page 23: La baie d’Aigues-Mortes

www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 23

Votre escaleà

OFFICE DE TOURISME HHHH

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audioguidés et les visites à thèmes comme la visite

de la criée aux poissons

+ les joutes tout l’été, le Grand Pardon de la Saint Pierre du 1 au 5

juillet et la fête de la Saint Louis du 18 au 24 août

4 musées ouverts toute l’année : Espace Brassens,

Musée Paul Valéry, Musée International des Arts

Modestes et Centre Régional d’Art

Contemporain

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Musée Paul Valéry, du 13 juin au 31 octobre 2010

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l’entrée du spectacle au Théâtre de la Mer

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Relancer l’économie par le canal, une idée pas du tout barge

L’aménagement de la côte languedocienne a commen-

cé comme ça dans les années soixante : des centaines de milliers de vacanciers de toute l’Europe passaient sur la route du Languedoc-Roussillon vers l’Espagne sans s’arrêter. Em-bouteillages, nuisances, frais d’entretien, peu de retombées économiques. Pour les arrêter en chemin, on a créé une offre tou-ristique massive sous la forme de stations balnéaires comme La Grande Motte, Saint Cyprien, Gruissan, Canet en Roussillon...Sur le canal du Midi à Béziers passent en moyenne annuelle près de 10.000 ba-teaux, de location à 80%. Pendant la sai-son qui dure 22 se-maines et concentre la quasi-to-talité des passages aux écluses, c’est près de 400 bateaux par jour. Seulement un sur deux fait halte à Port Neuf. L’idée est donc simple : faire s’arrêter sinon la totalité des pénichettes, en tout cas le plus possible. Mais tout aussi évident est le “facteur limitant” inhérent à ce projet : il n’y a que 28 places d’accueil. Rien ne sert donc de promouvoir l’escale de Béziers si le nombre d’anneaux ne suit pas. Si on ajoute à cela la mauvaise réputation du Port Neuf considé-ré comme vétuste, mal équipé, rendant peu de services, peu

sûr... il saute aux yeux que la première chose à faire est une refonte quantitative et qualitative du pour dont le principal et ca-pital atout est d’être presque en centre-ville.Une première étude a été rendue en 2001 et préconise de faire de Port Neuf la “vitrine fluviale de Béziers”. Des places et des ser-vices en plus, certes, mais il ne s’agit pas seulement de faire un

beau parking à ba-teaux. Ce que font aujourd’hui les ports de plaisance qui ont la chance d’être en cœur de ville, le port fluvial de Béziers veut le faire : une porte d’entrée du ca-nal vers la ville mais aussi un lieu d’intérêt et d’animation tou-ristique pour les tou-

ristes à pied.Légèrement en amont, la fa-meuse écluse de Fonsérane attire 300.000 visiteurs par an, mettant ce monument de la tech-nique du XVIIe siècle au niveau des grands sites touristiques de la région. L’autre dimension du projet est de faire le lien entre les écluses et le port en créant un ensemble touristique pro-prement fluvial, donnant ainsi à la ville où naquit Pierre-Paul Riquet l’image fluviale qu’elle mérite.Les recettes attendues de cette politique sont évaluées à près d’un million d’Euros par an.

Si vous n’avez pas de bateau et si la location d’une péni-

chette que vous devrez piloter et où vous devrez faire ménage et cuisine vous rebute, faites une croisière sur une péniche-hôtel. La péniche Les Anges d’Eux est particulièrement raffinéeUne autre idée est de faire du vélo sur le chemin de halage qui est aujourd’hui aménagée en piste cyclable sur presque toute sa longueur. Une manière écono-mique et sportive - légèrement - de découvrir le canal du Midi.La communauté de Béziers propose de nombreuses idées de randonnées à partir du ca-nal. Consultez pour cela et bien

d’autres choses le site internet suivant :http://www.beziersmediterranee.com.Et, bien entendu, n’oubliez pas de visiter les caveaux et les chais où vous pourrez déguster et acqué-rir les vins de la région qui - vous pourrez le constater si vous êtres assez vieux pour cela - ont fait d’énormes progrès depuis les ré-voltes des vignerons de 1907... !

4 pas à terreVisitez les caveaux et les chais

Photos Gilles Deschamps - CABM

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24 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Palavas rouille pour nous !

Draguez les tellines en Camargue

Palavas regorge de restau-rants, sur le port de plaisance

et sur les deux rives du canal. At-tention ! Le meilleur y côtoie le pire. Mais, pour le meilleur, il y a la célèbre Rouille palavasienne.La rouille est une recette mé-diterranéenne typique, qui tire son origine des savoirs faire des pêcheurs et matelots des cata-lanes qui rentraient de la pêche au thon et qui se partageaient le poulpe préparé sur le pont.Ce plat se réalise traditionnelle-ment dans la région de Sète, du Grau-du-Roi et de Palavas. Il existe même la Confrérie de la Rouille Palavasienne qui fait la promotion de ce plat composé de poulpes ou de seiches, de lard, de vin blanc, d’ail, d’oignons, de tomates, de pommes de terre et de crabe.

Il existe une manière politique-ment correcte de draguer sur les

plages de petite et de grande Ca-margue : avec une combinaison de plongée, dans l’eau jusqu’à la taille ou la poitrine, en tirant un chalut-râteau. C’est moins habi-tuel que les Ray-Ban et le peigne dans le slip comme les Aldo Mac-cione des années 60, mais c’est plus classe. On n’est pas un rin-gard mais un Tellinier !

Produits des terroirs littorauxP

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Ingrédients pour 6 personnes :2 kg de seiches ou de poulpes12 crabesPetit salé1 ou 2 pommes de terre par per-sonne1 oignon1 branche de céleri1/2 boîte de tomates concen-trées1 verre d’armagnac1/2 l de vin blanc 1 l d’eau125 g de beurre 1 piment de cayenneSel

Pour la sauce aïoli:10 gousses d’ail1 jaune d’oeuf 20 cl d’huile d’olive1 cuillère à café de vinaigre ou de jus de citronSel, poivre

Faites rendre l’eau aux seiches (ou poulpes) en les cuisant dans une cocote avec le beurre et le vin blanc.Laissez cuire jusqu’à ce que les seiches deviennent tendres. En-levez-leur la peau. Épluchez les pommes de terre, coupez-les en gros morceaux et faites-les cuire dans l’eau des seiches. Faites roussir dans une seconde casserole oignon, céleri et petit salé. Ajoutez les crabes coupés en deux. Une fois le tout bien roussi, flambez à l’armagnac. Versez la 1/2 boîte de tomates concentrées. Ajoutez le vin blanc et le litre d’eau. Faites cuire le tout pendant 20 à 25 mn. Salez et pimentez.

Passez le tout à la moulinette afin d’obtenir une sauce épaisse puis passez-la au chinois.Mettez le tout dans une marmite avec les pommes de terre et laissez cuire 10 mn environ.

Avant de servir, montez un aïoli que vous mélangerez à la pré-paration.

Pour préparer l’aïoli, pressez les gousses d’ail en purée dans un mortier. Puis salez. Ajoutez le jaune d’oeuf. Ver-sez un filet d’huile d’olive en tournant le pilon toujours dans le même sens. Ajoutez le vinaigre ou le jus de citron et sans cesser de remuer, versez le reste de l’huile d’olive. Vous saurez que votre sauce est prête lorsque le pilon tiendra droit dedans.

Triez et rincez les coques à l’eau claire (il y a plein de sable de-dans)Ingrédients pour 4 personnes :400 g de tellines ou de coques400 g de spaghettis2 tomates3 gousses d’ail1 bouquet de ciboulette2 cuil. à soupe d’huile d’oliveSel, poivre du moulinPelez et hachez l’ail.Rincez, essorez et hachez la ci-boulette.Pelez les tomates après les avoir

ébouillantées pendant 2 min, puis plongées dans l’eau froide.Coupez-les en deux, épépinez-les et découpez la chair en petits dés.Faites revenir l’ail dans l’huile d’olive pendant 2 min puis ajou-tez les tomates, la ciboulette et les tellines.Laissez mijoter pendant 5 min.Faites cuire les spaghettis dans un grand volume d’eau salée.Servez les spaghettis avec la sauce tomate aux tellines et dé-gustez.

Recette : la Rouille palavasienne

Recette : les spaghetti aux tellines

Escales saveursdes

Sandrine Mazziotta-Bastien

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La telline est ce joli petit co-quillage bivalve de 2-3 centi-mètres maximum qui vit en bordure de mer, sous quelques centimètres de sable mouillé. Il est récolté de façon originale le long des plages de Camargue, du Grau du Roi et de l’Espiguette en particulier, surtout depuis les an-nées 60.Le pêcheur (le tellinaire), vêtu d’une combinaison de plon-

gée, immergé jusqu’à la taille, tire à reculons, quel que soit le temps, un chalut-râteau là où rompent les premières va-gues. Une courroie passée au-tour de sa taille l’aide à tracter cet équipage, les manches en bois permettant de régler la pénétration de l’engin dans le sable.Comme la telline se reproduit à l’âge d’un an, alors que sa taille

avoisine le centimètre, malgré la pêche intensive pratiquée, cette espèce n’est pas menacée. Pro-fitons-en pour ne pas la mettre en danger et consommer avec modération. La telline est souvent servie en apéro ou en hors d’œuvre, pré-parée avec de l’ail. N’en mettez pas trop pour ne pas masquer le délicieux goût de mer de ce déli-cat coquillage !

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Lou biou, taureau de CamargueLes amoureux de la mer et de

son infinité ne resteront pas insensibles aux terres de Camar-gue. Ce vaste territoire que le Rhône serre dans ses deux bras s’étend sur les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône. Les seigneurs de ces terres sont les taureaux, élevés avec les chevaux en semi-liberté sur un mode extensif, ce qui contribue au maintien de la biodiversité no-tamment par la limitation de l’ac-croissement de certaines espèces végétales envahissantes et par l’apport de matières organiques. La viande de Taureau camarguais a été la première viande à rece-voir, en 1996, le label A.O.C. Elle est issue des races Camargue et Brave. Les éleveurs se voient imposer un cahier des charges aux conditions très strictes telles

Ingrédients pour 4 personnes :2 kg de viande de Taureau de Camargue Petit salé1 litre de vin rouge2 oignons3 carottes1 branche de céleri4 gousses d’ail1 zeste d’orangeFarine, sel, poivre

Faites mariner la viande la veille dans le vin mélangé aux carottes et au céleri coupés en petits morceaux, aux oignons émincés, à l’ail pilé et au zeste d’orange.Le lendemain, faites revenir le petit salé dans une marmite.Roulez chaque morceau de viande coupée en cube dans un peu de farine et faites les reve-nir à feu vif dans la marmite. Rajoutez la marinade, couvrez et laissez cuire durant quatre heures.

Recette : la Gardianne de taureau

que l’obligation de faire pâturer les taureaux six mois en zone hu-mide. Les négociants en viande doivent eux aussi respecter un cahier des charges. Sont exclus de l’A.O.C. les animaux qui se produisent en spectacles taurins.La viande de Taureau de Camar-gue, qui est d’un rouge intense, est une viande très goûteuse et peu grasse. Elle est déclinée sous plusieurs formes et vous pour-rez ainsi déguster des pavés, des côtes, des filets, des steaks hâchés de taureau... Vous pour-rez aussi vous régaler d’un sau-cisson ou d’un pâté de taureau. Mais surtout, ne manquez pas la spécialité culinaire locale, la Gar-diane de taureau, une daube au vin que vous pourrez accompa-gnée de riz...de Camargue bien sûr!

Nice

Bastia

Ajaccio

CannesMontpellier

Vers Barcelone

RosesEmpuriabrava

Girona

MarseilleSèteToulouse

Espagne

France

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Canet-en-Roussillon

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170 milles

310 milles160 milles

Vers Baléares Vers Sardaigne

Pôle NautiquePort de PlaisanceC a n e t - e n - R o u s s i l l o n

Plaisirs de la meret pôle de compétences !

Canet-en-Roussillon,au Coeur du Pays Catalan ! À quelques milles des criques, en bordure d’une plage de sable fi n, le Port de Canet-en-Roussillon offre un véritable confort.Ce lieu de plaisance dédié aux amoureux de la mer est également une plate-forme de compétences grâce à la qualité et à la diversité des professionnels exerçant leurs activités sur l’espace technique et le pôle nautique en cours de réalisation.Pour une escale technique ou une escale « loisir », tous les équipements sont prévus pour accueillir des navires jusqu’à 35 mètres.

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26 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Méditerranée :La trop bonne réputation

Bien que n’en étant pas originaire, j’ai lutté contre les appréciations peu flatteuses concernant son caractère maritime du style : « ce n’est pas une vraie mer », défi-nition du pêcheur marseillais : « c’est le mari de la femme qui va chercher le poisson à la gare », « Sainte Vierge, protégez les ma-rins qui sont au port, les autres qu’ils se démerdent » dit avec l’“assent” bien sûr.

Ici, c’est une mer casse-bateaux. La houle est courte, le vent violent et imprévisible en force et en di-rection. Il ne faut pas la prendre à la légère, c’est un fait que ceux qui naviguent régulièrement en Méditerranée ont compris. Le plaisancier a des abris à peu près partout pour se mettre en sécurité. Mais la côte peut être un danger et il faut savoir s’en mé-fier, ce que les gens de la course au large savent paradoxalement très bien !

Parce qu’il y a du soleil, on croit qu’il fait toujours beau. Mer à part, certes, mais mer capri-cieuse et d’une grande violence exigeant parfois plus de quali-tés maritimes que l’océan. Elle ne prévient pas. L’empereur Charles Quint a fait, à propos de ses dangers, l’une des plus belles remarques maritimes que je connaisse : « il n’y a que deux bons ports en Méditerranée, Car-

Quant à dire qu’il y a moins d’es-prit “marin“ en Méditerranée… je dirais que la voile est devenue un sport majeur pour les Bretons. Même en hiver, sur l’Atlantique comme sur la Manche, vous ver-rez tous les week-ends des ba-teaux sortir. Ici, regardez, un jour comme aujourd’hui (ndlr : début du printemps, soleil, force 4 de Nord-Ouest), on voit deux voiles dans toute la baie d’Aigues-Mortes. Si on retire les écoles de voile qui font sortir leurs élèves…

verrez jamais ni Mistral ni coup d’Est. Curieusement, l’Atlantique des cartes postales a des vagues, du vent, des phares dans la tem-pête. L’image de la Méditerranée auprès de ceux qui viennent y na-viguer pendant l’été – et ils sont plus nombreux qu’ailleurs – est la cause de bien des imprudences. C’est très préoccupant. De mars 2009 quand j’ai pris mes fonc-tions, à mars 2010, nous avons fait 2.600 interventions de sauve-tage impliquant 5.800 personnes parmi lesquelles il y a eu 27 morts et 6 disparus. Un mort tous les dix jours pour la côte méditerra-

thagène et le mois de juin».J’ai navigué à la voile (Ndlr : en Méditerranée) sur mon petit yawl Laërtes pendant plus de dix ans (…). J’ai rencontré de vrais pêcheurs et de grands ma-rins. »Extrait “Méditerranée” du Dictionnaire Amoureux de la Mer et de l’Aventure, Plon, 2002.

Pour arriver à donner une image et à créer un esprit marin, il faudrait qu’on puisse organiser en Méditerranée de grandes courses à la voile où de grands marins s’engageraient sur de beaux projets. Mais, pour l’ins-tant, nous n’avons pas de course référente et que des petites or-ganisations. Regardez l’image maritime que les villes atlan-tiques qui sont devenues les points de départ des grandes courses ont acquise !

néenne française et la Corse. Les causes sont de trois ordres qui se ramènent – presque – toutes à la question du temps du vacancier, essentiellement citadin, en tout cas pas marin. Il veut profiter tout de suite : pas de préparation matérielle ou phy-sique. C’est surtout vrai pour la plongée qui connaît de plus en plus d’accidents, non pas à cause des clubs, très professionnels, mais des pratiquants.Il veut profiter le plus longtemps : la météo devrait imposer sa loi au calendrier des vacances, or c’est le contraire qui se produit. Les

plaisanciers commettent des im-prudences pour “être à l’heure”.Il veut aller vite : la vitesse, avec les grands yachts comme avec les jet-skis, les gens vont trop vite. Lors d’une opération «coup de poing» que nous avions menée dans la baie de Saint-Tropez, il y avait tellement d’infractions que nous n’avions pas assez de personnel pour verbaliser tout le monde !Un gros travail de prévention à mener et ce travail – notamment grâce aux médias – doit être mené en amont, pour corriger l’idée que les gens se font de la Méditerranée.

Dans cette édition 2010 de cabotages, il est beaucoup question de sécurité et de responsabilité. Les bateaux, les équipe-ments, la science de la météo… Pour ouvrir ce chapitre qui ne se referme jamais, nous avons demandé à deux grands marins, un amiral de la Royale et un champion de voile, de nous dire ce qu’est pour eux l’esprit «marin» de la Méditerra-née. Nous retranscrivons ici la substance de leurs propos. Mais commençons par une voix du passé récent, Jean-François Deniau, ancien ministre et académicien :

De vrais pêcheurs et de grands marins

Il faut de grandes courses à la voile

La carte postale est trompeuse

Jean François Deniau, fondateur des Écrivains de marine, “voileux” de toujours :

Bruno Jeanjean, capitaine du port de Palavas, détenteur du Trophée Jules Verne :

Vice-amiral d’escadre Yann Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée :

La Méditerranée a l’image d’une carte postale : des calanques à l’eau transparente, des plages, une mer bleue et calme… Vous ne

Laërtes, le “petit yawl” de Jean-François Deniau

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cg13.fr

Cette exposition est reconnue d’intérêt national par le ministère de la culture et de la communication / Direction des musées de France. Elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’Etat.

CÉSARle Rhône pour mémoire2 0 A N S D E F O U I L L E S D A N S L E F L E U V E À A R L E S

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Prolongation jusqu’au

2 janvier 2011[[

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28 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Il est dans l’air du temps que les ports ne soient pas que

des parkings à bateaux à l’année ou à la journée. En échange du loyer : une place, parfois une aide à l’amarrage, un bulletin météo, de l’eau, de l’électricité, des toilettes propres et une douche chaude. Métier ingrat que celui de maître, capitaine ou directeur de port ! En saison, il distribue les clés des “chambres”, veille à la paix et la sécurité des pon-tons, fait face avec le sourire aux demandes multilingues des passagers chez qui la moyenne mondiale de casse-pieds est res-pectée. Les neuf autres mois, il administre, gère les listes d’at-tente, répare pontons, bornes et sanitaires, cherche des anneaux supplémentaires dans tous les recoins, veille sur les bateaux abandonnés pour l’hivernage, se paye les tempêtes quand les propriétaires sont au chaud à l’autre bout de la France, fait face aux usagers permanents chez qui la moyenne nationale des mauvais coucheurs…Les choses changent. Sans l’avoir demandé, le ports se voit doté d’une ambition nouvelle : porte

d’entrée de la ville, antichambre de l’arrière-pays, ambassadeur du terroir.

TU VIENS, BEAU MARIN ?

Des marchés paysans le matin ou des concerts sur les pontons à l’heure de l’apéro, pourquoi pas ? Mais il ne s’agit pas d’of-frir un service au plaisancier ou de rendre son escale plus douce. Il faut faire entrer dans l’économie locale ce nomade considéré par les économistes comme des “CSP++”, catégo-rie socioprofessionnelle haut de gamme. Tout ce qui compte de fournisseurs de biens et ser-vices à terre s’intéresse à celui-là qui débarque de la solitude et du silence, forcément frustré de ne pas avoir pu consommer dans le grand désert bleu, avide, glouton, impatient d’acheter, de se jeter dans la foule qu’ils a cherché à grand prix à fuir ? «Tu viens, beau marin !», on entend ça dans tous les ports du monde depuis que le premier navire s’y est amarré...Au plaisancier, la terre fait de l’œil. Mais qu’est-ce qu’un plai-sancier à terre ?

Un piéton qui a du mal à marcher droit. À part ça, il se fond dans la masse des touristes, dans le nombre des consommateurs. Il va au restaurant, fait ses courses, un peu de shopping… Mais sa belle CSP qui le rend si sexy aux yeux des cités portuaires est en priorité employée à entretenir sa danseuse. Son bateau. Que lui reste-t-il à terre ?Les dépenses d’un plaisancier n’y sont pas différentes de ceux d’un estivant motorisé. Numé-riquement, les touristes venus par la mer sont population négli-geable : les voyageurs d’un seul TGV représentent un plus gros potentiel de dépense qu’un mois entier de passage dans un port moyen de Méditerranée.

PAS UN CROISIÉRISTE

Sans doute la plaisance contri-bue-t-elle à faire vivre les pro-ducteurs de fromages du Lar-zac, de charcuterie de Corse ou de vin de Cassis, mais pas plus que le même nombre de camping-caristes, plagistes et autres fantassins du tourisme. Les plaisanciers ne représente-ront jamais plus que le très petit

De nombreuses réflexions sont menées pour renouveler la vocation des ports de plaisance et faire évoluer les capitaineries vers des fonctions plus diversifiées. Lesquelles ? Pour l’instant, il est surtout question d’inciter le plaisancier à contribuer davantage à l’économie des villes portuaires et de l’arrière-pays. Et la mer, dans tout ça ? À ce déséquilibre, Cabotages répond par la notion de nautourisme® où l’eau, le ciel et la terre sont le monde où nous naviguons.

nombre qu’ils sont dans une cité balnéaire où des dizaines de mil-liers de personnes s’amusent et consomment.

Les ports :Tapis rouge vers la ville,

tapis bleu vers la mer

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www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 29

Autre illusion : la découverte de l’arrière-pays. On-t-ils déjà na-vigué ceux-là qui affirment qu’à peine arrivés à Port Camargue le plaisancier va partir visiter le Pont du Gard, à Sète Carcas-sonne, à Bandol les gorges du Verdon ? Qu’il va tourner la clé de la première voiture de loca-tion et se jeter dans les embou-teillages de l’été à la découverte des églises romanes et des éle-veurs de brebis ?C’est oublier que passer ses va-cances en bateau est un choix radical : l’itinérance nautique qui pousse les marins à partir et ar-river avec le même bonheur, à vivre la mer avec passion et la terre avec plaisir. Pour les va-cances au moins, ces terriens changent d’apparence, de lan-gage, de véhicule, d’identité. Marcher, pédaler, pourquoi pas. Une voiture, un bus, un train, fi-nie l’aventure.Deux stations de métro à Mar-seille quand on est amarré au Vieux Port, c’est comme une apnée souterraine dans cet autre monde qu’on croyait avoir quitté. La plaisance n’est pas La Croisière s’amuse où trois mille passagers sont pris en main par les tour-operators.

LE PORT OUVERT SUR LA MER

Et pourtant, il est vrai que le plai-sancier n’est pas seulement un obsédé de vent, de vagues et de soleil. Le navigateur est à sa manière un touriste, curieux des trois mondes qu’il côtoie : le ciel, le vent et les oiseaux ; la mer, les fonds et les poissons ; la côte, les

ports, les villes d’escale. C’est le mélange subtilement équilibré de ces trois univers qui fait le charme du cabotage.Pourquoi les capitaineries ne seraient pas davantage des portes se sortie sur la mer, les antichambres du grand large, les ambassadrices de la vie marine et sous-marine ?On pourrait se prendre à rêver que les ports soient davantage impliqués dans la sensibilisation à la sécurité, à l’environnement, à l’esprit marin, qu’on les aide à faire de la pédagogie, à être les lieux d’échange d’expérience, des centres de ressources équi-pés de moyens pour préparer les escales futures, croisières loin-taines ou sorties d’un jour.

LE NAUTOURISME ?

Cabotages a inventé le terme de Nautourisme® pour désigner ce tourisme complet, fait de curio-sité pour les autres marins et les autres bateaux, la nature et la culture, de respect pour la vie marine et les autres usagers, du monde aquatique et littoral.S’il est demandé aux capitaine-ries de dérouler sur les pontons un tapis rouge vers la ville, nous adorerions qu’on les aide à dé-ployer aussi un tapis bleu vers le large : à inciter les plaisanciers à sortir les bateaux plus souvent, à les faire partir à la découverte des autres ports, à élargir le rayon des ronds dans l’eau du dimanche. Offices du Nautou-risme ?

Christophe Naigeon

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30 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Sécurité“La réglementation déresponsabilise” (Gérard d’Aboville)

L’histoire commence en 1967 alors que la plaisance dé-

colle. Dans les solitudes du grand large, Éric Tabarly rem-porte six régates internatio-nales avec Pen Duik III. Dans les foules parisiennes, le Salon Nautique de Paris explose dans les 25 hectares du bâtiment pourtant révolutionnaire du CNIT à la Défense.Depuis vingt ans, la fameuse école fondée en 1947, le Centre Nautique des Glénans, était de-venue l’ENA des apprentis na-vigateurs, le Label Rouge des marins élevés au grain breton, et faisait des petits sur toutes les côtes.La voile légère avait pris son en-vol populaire avec les Caravelle, Vaurien, 420… et la croisière cô-tière marchait dans son sillage avec le Corsaire (1953, Herbulot) puis le Muscadet (1963, Harlé) et l’Arpège (1967, Dufour) en tête de ligne.

LES “PETITS BAIGNEURS”

Bref, la navigation de plaisance devient une activité économique porteuse, un loisir accessible pour les uns, une machine à rê-ver pour les autres. La régate est lancée entre les architectes pour tirer le meilleur parti possible du polyester.En 1967 se tourne à Chichoulet, secret port “sauvage” de l’em-bouchure de l’Aude un film culte, Le Petit Baigneur, où Louis de Fu-nès incarne avec tumulte l’un de ces patrons de l’industrie nais-sante du moule-à-gaufres qui, grâce à cette matière très plas-tique, va permettre la production nautique de masse.Cela ne va pas sans poser des tas de problèmes : sécurité, in-frastructures portuaires, équipe-ments des navires, coexistence avec la pêche et le commerce… bientôt la pollution, la surpopu-lation portuaire. La navigation de plaisance est une longue traver-sée horizontale de l’administra-tion française : sports, transports, industrie, environnement, pêche,

équipement, douanes, affaires maritimes… Chaque ministère, chaque administration, chaque député fait son règlement, ses normes, son décret, sa loi.

L’AFFAIRE “PAVILLON BELGE”

Il faut coordonner : en 1967 un décret du troisième gouver-nement Pompidou instaure le Conseil Supérieur de la Naviga-tion de Plaisance et des Sports Nautiques qui, statutairement, a «une vocation de conception, de coordination, de concerta-tion et d’impulsion» et «émet (…) des propositions et recom-mandations transmises aux mi-nistres concernés». En d’autres termes, un organe consultatif, le genre d’institution qui justi-fierait l’adage «la démocratie, c’est cause toujours». Sauf que… lorsque l’outil, aussi peu affûté soit-il, est mené par un homme déterminé, du travail est abattu.« Nous sommes en partie un or-ganisme de lobbying » résume

Gérard d’Aboville, son actuel président. Depuis quinze ans, ce-lui qui fut le premier à traverser l’Atlantique puis le Pacifique à la rame n’est pas de ceux qui renon-cent. Comme «l’Affaire du Pavillon Belge», dossier emblématique.« La première année, ils étaient 50, ils étaient 500 la seconde et 5.000 la troisième, il fallait faire quelque chose » se souvient-il. Il y avait les six catégories de navigation, chacune avec ses équipements obligatoires. « On ne pensait plus à la sécurité mais à l’inventaire à présenter aux contrôles. Le plaisancier se disait « j’ai tout, il ne peut rien m’arriver». Il y a un moment où la réglementation déresponsabi-lise ». Ainsi, après des années de palabres, le CSNPSN a pu obte-nir une législation plus proche de celle de nos voisins européens et, surtout de l’esprit de la marine : prévoyance et responsabilité.Un radeau pour deux personnes est désormais suffisant s’il n’y a que deux embarqués dans un

Avec le Conseil Supérieur de la Navigation de Plaisance et des Sports Nautiques, celui qui a été le premier à traverser l’Atlantique à la rame lutte pour simplifier la réglementation nautique et remettre au goût du jour solidarité et bon sens marin.

bateau de six places, mais en cas de méchant vent, il sera toujours plus dangereux de risquer une entrée à la volée dans un port étroit et mal protégé que de se mettre à la cape ou en fuite, loin de la côte, hors de la zone autori-sée. Victoire du bon sens marin.

LA RADIO POUR TOUS

Autres dossier en cours : la géné-ralisation de la VHF. « Le certificat actuel obligatoire pour utiliser la radio du bord est obsolète. Il faut quelque chose de plus pratique qui incite les gens à en avoir une à bord ». Gérard d’Aboville argumente : « c’est pétole. Un voilier encalminé veut rentrer au moteur. Ça ne démarre pas. Il n’a pas d’autre moyen de commu-nication que la fusée rouge. Les sauveteurs vont prévoir le pire et dépêcher un navire de la SNSM, un hélico. C’est disproportionné. Si le capitaine avait pu expliquer à la radio de quoi il retournait, un autre plaisancier ou un pêcheur

Gérard d’Aboville

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aurait pu lui porter un jerrycan, le remorquer. La VHF, c’est donner la possibilité d’être entendu de tous, d’expliquer ce qui se passe et d’obtenir la réponse appro-priée. C’est diminuer les alertes “de confort” et ramener la soli-darité entre marins ».Enrichir l’État et les marchands de radios marines ? La dépense serait compensée par l’exonéra-tion de la redevance et la sup-pression des fusées-parachute – les plus chères – des équipe-ments obligatoires. « Notre travail étant d’apporter les arguments et de faire pres-sion pour changer la loi, de dos-

sier VHF est de ceux dont nous nous chargeons avec la SNSM et tous les services chargés de la sécurité ». Parmi les arguments en faveur de la radio : une expéri-mentation de bulletins météo en boucle sur le canal 16. Une idée à soumettre au CSNPSN ? Passez par l’un de ceux qui y sont représentés.

Christophe Naigeon

Le Conseil est constitué de re-présentants de neuf ministères ! Mais aussi d’administrations comme les Voies Navigables de France, le Conservatoire du Lit-toral ou le comité Olympique… ainsi que de la Fédération des Industries Nautiques et la Fé-dération Française des ports de Plaisance. Si vous êtes porteur d’une idée susceptible d’avoir des répercussions réglemen-taires ou législatives, faites-la

remonter par l’une des fédéra-tions sportives agréées (voile, motonautisme, sports sous-ma-rins, ski nautique, canoë-Kayak, aviron, pêche en mer) ou les as-sociations concernées par le su-jet représentés au CSNPSN (Les Glénans, la SNSM, le Yacht-Club de France, la Fédération des Pêcheurs Plaisanciers, l’Union Nationale pour la Course au Large…). Pour en savoir plus, rendez-vous sur la toile :

Comment saisir le CSNPSN ?

www.csnpsn.developpement-durable.gouv.fr

Fusée ou matériel électronique, des

solutions pour lesquelles la VHF

est une alternative ou un complé-

ment en cas de problème.

Le Conseil généraldes Bouches-du-Rhôneagit au quotidien pour la protection et la valorisationdu milieu marin

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• Plan de gestion global de l’Ile Verte, du Mugelet de leur environnement marin(baie de La Ciotat) :

‹ Mouillages écologiques pour les plongeurs ‹ charte de partenariat avec les clubs de

plongée et la Prud’homie de pêche

‹ Diffusion d’outils de communication spécifiques

‹ Conception de sentiers découverte terrestres

• Optimisation de la qualité environnementaledes 8 ports départementaux :équipements portuaires, intégration paysagère, soutien à la pêche professionnelle…

• Soutien technique et financier :‹ aux structures de concertation ou de gestion

(GIPREB, Parc marin de la Côte Bleue, GIP des Calanques, Parc Naturel Régional de Camargue …)

‹ aux associations de protection et d’éducationà l’environnement

• La diffusion d’études départementales nécessaires pour sensibiliser et porter àconnaissance, voire d’aide à la décision :

‹ Inventaire départemental des macrodéchetssur le littoral des Bouches-du-Rhône

‹ Etude de l’évolution du trait de côte du littoral des Bouches-du-Rhône au regard de l’érosionmarine.

cg13.fr

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32 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Météo à bord :

Soyons bien d’accord : les pré-visions ne se réalisent pas

toujours. La fiabilité du bulletin est de 70% « la dépression pou-vant être plus creuse »… Un vent de Nord force 5 fraichissant est annoncé, et c’est finalement du Sud, force 2. Cependant, tout ca-boteur un tant soit peu conscient du risque d’un changement bru-tal de temps ne peut tourner le dos aux diverses aides à la navi-gation avant de quitter le port et que Radio-Ponton ne saurait en aucun cas remplacer.L’outil le moins onéreux est le bulletin météo affiché à la capi-tainerie. Si vous avez une VHF complétez avec les bulletins ré-guliers. Mais la consultation in-dispensable et régulière de ces aides ne suffit pas : il vous faut un carnet et un crayon pour no-ter ce qu’il en était hier et la ten-dance prévue pour demain et après-demain. La mémoire est souvent défaillante.

L’EXPÉRIENCE ET LE “PIF”

Autre instrument indispensable et obligatoire et tout aussi gra-tuit : votre “nez”, votre expé-rience pour sentir l’évolution de la météo. Et sans vous laisser in-fluencer par les on-part-on-part-pas de votre équipage, les déci-sions du voisin, l’avis du vieux pêcheur indigène.Car c’est à vous, capitaine, de tenir compte de la tendance pas-sée et à venir, du comportement antérieur de votre équipage dans le vent qui monte avant de déci-der de rester au port ou d’aller voir ailleurs quel temps il fera demain ! Mieux vaut une journée

de navigation perdue qu’une me-nace de divorce et/ou de vente forcée du bateau…Pour aller plus loin, essayons de distinguer les instruments incontournables et/ou obliga-toires des utiles ou même des futiles…

INSTRUMENTS DE FRIME

Éliminons d’entrée tous ceux qui, certes performants, sont superflus pour une navigation côtière : tous les instruments d’acquisition de documents au large, cartes avancées de pres-sion, de vents, d’isobares en surface et en altitude par téléco-pie, Navifax ou Seafax et autres fac-similés. De même pour les systèms sa-tellitaires de communication type Immarsat et autre Iridium ou Thurya : utiles pour la na-vigation hauturière et/ou en solitaire mais pas vraiment nécessaires pour le cabotage, d’autant que chaque équipe-ment revient coute entre 2.000 et 3.000 € et impose de grosses antennes difficilement lo-geables sur nos généralement petites unités.

LES INCONTOURNABLES

Obligatoires ou non, sont incon-tournables le baromètre à ai-guille ou enregistreur ou même électronique (on peut aller jusqu’à la petite station météo du commerce terrestre) : de 30 à 100 e. Ce sont ses variations qu’il faut surveiller : chute bru-tale, attention les dégâts ; chute lente, on va incessamment de-

voir revoir le programme des jours suivants… La VHF : plus qu’indispensable puisqu’elle assure également la sécurité via la surveillance du canal 16 par les CROSS et tous les sémaphores, et qu’elle as-sure des liaisons de quelques milles à quelques dizaines de milles. Maintenant couplée à un GPS, elle donne la position par appel automatique de détresse d’un numéro international du Système Mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). La veille est la meilleure ga-rantie contre les surprises d’un changement de temps entre les trois bulletins quotidiens. Le long de la Côte d’Azur, les bul-letins des Cross sont répétés en boucle sur le canal 63 en dehors d’heures de rendez-vous et il se-rait souhaitable que cette expé-rience se généralise. Comptez entre 100 et 200 € pour une VHF fixe, idem pour une portable,

La mer n’est jamais mauvaise. Le méchant, c’est le vent. Celui qui déchaine les vagues, qui pousse à la côte, qui amène le grain violent, qui déchire les voiles. Celui de Méditerranée est redouté de tous les marins sérieux. Ceux qui n’en ont pas peur sont des inconscients. Un seul remède, la météo. Voici quelques conseils pour avoir ce qu’il faut, mais pas plus, qui est trop.

bien utile lors des arrivées de port, en annexe ou même dans le cockpit. Le GSM, notre téléphone por-table quotidien. Météo France a un système par département et nos bateaux sont très souvent à portée de réseau. Avant de partir ou en cours de route faites le nu-méro 0892 6808 suivi des deux numéros du département. C’est payant mais ce n’est pas volé. Et cela présente l’avantage d’avoir la météo du point d’arrivée alors que la capitainerie que vous quittez ne donne que le bulletin de zone de départ. Un conseil, si vous partez de Marseille vers les Saintes-Ma-ries, écoutez aussi la météo de Guissan. Ce qui se passe là-bas pourrait bien être une précieuse indication sur ce que vous pour-rez trouver demain ou après-de-main. À force de naviguer, on se fait ainsi sa propre interpréta-tion, fruit de l’expérience.

Quels instruments sont vraiment utiles ?

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www.cabotages.fr - Cabotages Méditerranée - 33

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Le récepteur radio grand pu-blic : en navigation côtière, de très nombreuses stations émet-tent des bulletins sur GO, PO et FM. Un autoradio à bord fait d’autant l’affaire qu’il est fixe et a un lecteur pour vos CD audio pré-féré. Plus chic et entre nécessaire et utile : le récepteur BLU (Bande Latérale Unique - oui, la voie de Donald le canard), obligatoire en hauturier pour recevoir la météo du et au large. S’il vous vient l’idée de naviguer plus ou moins loin de votre bassin habituel, emportez-le : il vous permettra d’avoir des nouvelles de votre port d’attache car multi-bandes, il permet de capter sur grandes ondes de nombreux émetteurs français ainsi que Radio France Internationale partout dans le monde ! (entre 100 et 300 €). Pré-voir alors une bonne antenne…

LES SIMPLEMENT UTILES

L’anémomètre. Si vous n’avez pas d’anémomètre en tête de mat, pourquoi pas un à main ? Utile pour départager entre les avis (« ça monte, ça monte pas ») ! Et malgré le côté rigolo à manipuler, en impose un peu aux novices… De 50 à 150 €, se-lon qu’ils sont autonomes (méca-niques) ou à piles (électroniques et affichages de diverses infor-mations). Très courant sur nos bateaux : le Navtex pour recevoir sous forme de petits messages les avis ur-gents aux navigateurs, des bul-letins météo, des avis de coups de vent via des satellites, près et loin de la côte. Comptez 500 €. Tout aussi courant maintenant, l’ordinateur et la liaison Internet : pas un réel besoin pour nos navi-gations le

plus souvent estivales et proches des côtes. Mais il existe une foul-titude de sites météorologiques selon les activités pratiquées et votre degré d’addiction… Pour des traversée plus lointaines (Corse, Tunisie, Baléares), Météo France par exemple propose un abonnement au logiciel Navimail pour récupérer les données mé-téo marines valables pour votre position et les mailles géogra-phiques voisines. Durée et coût variables à consulter sur le site de Météo France. Mais tout cela risque d’être vite périmé avec l’arrivée de l’Ipad …et ses pro-messes.

LES ACCESSOIRES

Si vous naviguez dans une zone dont vous ne maitrisez pas bien la langue : le glossaire ! En mé-téo, les mots ont leur importance et une traduction approximative peut modifier le sens d’une pré-vision. Sans oublier l’indispen-sable Guide marine de Météo France disponible en capitaine-rie et téléchargeable : mis à jour chaque année, vous y trouverez entre autres renseignements utiles, lexique, glossaire, cartes des zones météo nationales et internationales, listes des émet-teurs VHF et BLU et horaires d’émission.

L’ENNEMI : LE CALENDRIER !

L’ennemi du marin, c’est le calen-drier. Se croire obligé d’arriver à tel endroit tel jour est le meilleur moyen de perdre tout discerne-ment, toute prudence. Demandez à la SNSM. Il y a un pic de sauve-tages les jours de mauvais temps en fin de semaine, aux dates où il faut rendre les bateaux loués, où il faut prendre un train pour retourner au boulot… En mer, le temps (chrono) se plie au temps (météo). Claude Roger

Face à un ciel que l’on a du mal à inter-préter, rien ne vaut le croisement des informations que peuvent donner les

différents outils météo de bord, sans oublier le bulletin affiché à la capitainerie.

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34 - Cabotages Méditerranée - www.cabotages.fr

Entre deux et douze ans, voire plus, pour obtenir une place

à flot dans un port de Méditer-ranée… Les ports à sec, tout le monde n’aime pas et, pour beaucoup, cela revient cher. Alors, une solution est d’avoir soi-même son port à domicile, pourvu que l’on dispose d’un hangar, d’un garage ou simple-ment d’un abri bâché au fond de son jardin. Sans oublier une re-morque et une voiture capable de tirer le tout. Et, enfin – c’est évident – d’un endroit adapté pour mettre le bateau à l’eau, garer la voiture et la remorque en lieu sûr pendant qu’on est sur la mer jolie.Lorsque toutes ces conditions sont réunies, avoir son port d’attache à la maison est une option que 95% des proprié-taires de semi-rigides choisis-sent. Mais pas forcément si simple ou si économique que cela.

TRÈS SOPHISTIQUÉS

Si hisser son Laser sur deux poutres installées en mezzanine dans son garage au-dessus de la voiture familiale ne pose guère de problème de place ou de manutention, ranger un semi-rigide de six mètres cin-quante est une autre affaire.Certains, comme Jean-Louis At-tard, responsable des relations

extérieures du site www.pneu-boat.com, en arrivent même à découper le mur et la porte d’en-trée de leur garage pour faire passer leur dernière acquisition, forcément plus grande. Car, pour un “pneuboater” comme pour un marin “rigide”, le pro-verbe selon lequel il manque toujours un mètre à son bateau, reste vrai. D’autant plus que la différence entre les deux com-mence à s’estomper.Les “gonflables” d’aujourd’hui ne se dégonflent plus d’un été à l’autre. Cela évite d’infliger des faux plis aux boudins. Leurs postes de pilotage, leurs fonds, leurs sièges moelleux, leurs ar-ceaux, leurs coques profilées, leurs bastingages et leurs mo-teurs puissants sont de plus en plus luxueux, à mille mille des saucisses-mobylettes qui ont permis autrefois à tant de gens de jouir de la mer comme des milliardaires et qui ne sont plus maintenant que des annexes.Entre 25.000 € (rarement moins) et 50.000 € (parfois bien plus) l’engin, l’option semi-rigide transportable n’est plus une op-tion d’économie à l’achat.Et à l’usage ? Si l’on est un ex-pert-comptable, on doit comp-ter l’amortissement du garage, calculer le préjudice subi par la voiture qui couche dehors… Si l’on ne calcule que les coûts directs, pour une trentaine de

sorties annuelles et une cen-taine d’heures de navigation, il faut compter entre 500 et 1.200 litres d’essence (650 à 1 .600 € selon la puissance, plus 200 à 300 €pour l’hivernage et l’en-tretien courant et ajouter en moyenne 10 € par mise à l’eau.

MISES À L’EAU TRÈS CHÈRES

Car mettre son bateau à l’eau a maintenant un prix. Extrê-mement variable : de 5 à 8 €

Avoir son bateau à l’anneau et à l’année est un rêve de plus en plus inaccessible. Prendre l’avion ou le train et louer un bateau n’importe où dans le monde est une pratique de plus en plus répandue pour la croisière à voile. Nomadiser en remorquant son esquif comme d’autres leur caravane est, pour une navigation strictement côtière et le plus souvent à la journée, une idée tentante.

à Frontignan, jusqu’à 278 € à Porto Ottioli en Sardaigne ! « Il est compréhensible qu’on fasse payer de 5 à 10 € car créer des rampes de mise à l’eau et des parkings a un coût » admet Jean-Louis Attard, qui poursuit « mais nous participons large-ment à l’économie du tourisme local et du nautisme qui étouffe faute de places à l’eau, alors, il faut que les prix restent rai-sonnables. Pour les milliers de personnes qui ont des petits ba-teaux de 3 ou 4 m, payer plus de 10 € à chaque fois est très cher ». Cher et rare. De plus en plus rare, même, car contrairement à ce que l’on pourrait penser, les communes hésitent de plus en plus à créer des cales de mise à l’eau. Une raison est qu’elle transforment les zones por-tuaires – hautement touristiques et où chaque usage est calculé – en disgracieux parkings que les attelages squattent à la journée – voire plus – en consommant deux places. Une autre raison est l’embouteillage que chaque fin de journée provoque sur le quai à l’heure où les vacanciers se promènent avant l’apéro. Pas bon pour l’image balnéaire.

LE JET-SKI, UNE NUISANCE ?

Mais la troisième raison est la plus forte : jet-skis et autres scooters des mers, de plus en plus nombreux, sont resentis comme de vraies nuisances, pas seulement sur l’eau mais dans les ports : vrooom-vrooom des moteurs pour frimer ou rincer les turbines, circulation anar-chique dans les ports… Cette plaisance-là est de plus en plus vécue comme une déplaisance

Le nomadisme nautique peut coûter cher. Pour aller en Corse, pa-radis des pneumarins et de tout ceux qui ont leur bateaux en re-morque, il faudra débourser jusqu’à 1.000 € rien que pour traverser en ferry : 4 personnes, une voiture, une remorque en période haute.

CHER NOMADISME NAUTIQUE !

Le transportable : solution pour les nomades ?

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et les communes commencent à en mesurer l’impact négatif. À cause du comportement de certains, dans toute l’Europe, les ports luttent contre ce mo-tonautisme en fermant les cales de mise à l’eau. L’Allemagne et l’Angleterre ont fermé plus d’une centaine de rampes…Du coup, les usagers plus rai-sonnables que sont les pneu-marins organisés en font les frais. L’Association des usagers des cales de mise à l’eau de Méditerranée (AUCMED) qui a établi une charte de comporte-ment (voir l’encadré), regrette cette limitation de l’accès à la mer : « au-delà du mécontente-ment grandissant des plaisan-ciers, le tourisme et l’activité des industries du nautisme se trouvent largement affectés : 70% des immatriculations de la plaisance concernent des embarcations de moins de six

mètres (…) cette “plaisance sur remorque” n’est pas représen-tée dans toutes les instances concernées (…) ce qui entraine des décisions qui ignorent ou vont à l’encontre de l’usage de ces cales ». Ces mots, extraits d’un rapport remis en 2009 au Conseil supé-rieur de la navigation de plai-sance et des sports nautiques (CSNPSN), montrent tout de même que la question est à l’ordre du jour à “l’interminis-térielle” pour chercher des so-lutions.Tâche difficile car, comme di-sent certaines mauvaises lan-gues « pour construire une cale de mise à l’eau, il faut consulter 7 ministères ». Et pourtant, de-puis un édit de François 1er, les communes littorales doivent ac-cès à la mer libre et gratuit. Une loi à rafraîchir…

Christophe Naigeon

Tout usager de cales de mise à l’eau se doit de :- Respecter la signalétique mise en place par les mairies ou les ges-

tionnaires de ports- Ne pas gêner et donner la priorité aux professionnels de la mer- Préparer son embarcation en dehors de la cale, aussi bien pour

mettre à l’eau qu’en sortir- Restreindre l’utilisation de la cale à la seule mise à l’eau et sortie- Ne jamais stationner sur la cale ou l’encombrer- Stationner véhicule et remorque sur les aires et parking prévus à

cet effet- Ne pas utiliser les équipements portuaires destinés aux usagers

résidents du port (point d’eau, borne électrique aire de carénage) sauf si compris dans les prestations de la capitainerie pour les usa-gers sur remorques

- Veiller à la sécurité de tous les usagers en ayant une conduite adaptée et en effectuant des manœuvres avec douceur et maîtrise, sur la cale et dans le port.

LA CHARTE DE L’AUCMED

actualité :

Du 21 au 24 mai s’est tenu au port de plaisance de Barca-

rès le second RIBMED, salon du bateau semi-rigide, premier du genre en France.Les plus grandes marques étaient représentées, exposant une soixantaine de bateaux, aussi bien à terre qu’à flot, pour permettre aux visiteurs intéres-sés de faire des essais en mer ou sur l’étang, selon la météo. Bé-néficier de ces deux plans d’eau est un atout majeur du site de Barcarès pour une telle mani-festation qui fait suite au RIBEX de Cowes (Grande-Bretagne) et place Barcarès en seconde place européenne pour ce type de ba-teau.Le but du salon est de présen-ter les nouveautés mondiales dans ce secteur en pleine évo-lution, de faciliter les essais et les ventes, mais aussi de faire se rencontrer les spécialistes, professionnels et organisations d’utilisateurs.Le premier salon, lancé à l’ini-tiative de Joëlle Ferrand, Maire de Barcarès, avait mobilisé les équipes de la municipalité, de l’Office de tourisme, de la Capi-tainerie pour en faire un évé-nement certes très “pro“ mais très convivial dès sa première édition. Pour cette seconde année, le succès ne s’est pas démenti, montrant que le semi-rigide, par sa facilité de transport et de mise à l’eau, par ses qualités marines et son confort, est un bateau à part entière capable de satisfaire les plus exigeants sur toutes les eaux.Rendez-vous en 2011 pour le week-end de Pentecôte !

LES EXPOSANTS ET LES MARQUESBear Marine Plaisance (Port Vendres) : Zodiac, Lomac, Joker Boat, Sea Hank, Pacific CraftBarcarès Yachting (Barcarès) : CapelliMarine Center (Barcarès) : SacsClinique du Bateau : Bombard, Black FinZar France : ZarYachting Spirit (Canet) : BWACG Info Service : Aqua dream, VaillantRemora : Semi-rigide électriqueRafales (La Haye-Fouassière) : RafaleBarcelone Marina Port-Vell / SNSM / Société Générale

NOUVEAU SUCCÈSPOUR LE SALONDU SEMI-RIGIDEDE PORT-BARCARÈS Co

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Les sémaphores veillent à nouveau sur nous

Le sémaphore du Capo Grosso, à l’extrême pointe de la pointe du cap Corse gère un intense tra-fic commercial et fait face à des conditions météorologiques dan-tesques… dans une situation de solitude et d’isolement uniques. Un endroit où il faut s’accrocher.

Tempête. Gris comme le ciel et blanc comme la mer ce jour-

là. Tempête, c’est la mascotte du sémaphore du cap Corse, un chat venu un jour y élire domicile.Le Libeccio monte, monte. Il ne reste plus qu’un voilier en vue, grand largue, en fuite vers la partie abritée du cap, côté Mer Tyrrhénienne, où le coup de vent annoncé ne lève pas de houle, où l’on peut mouiller face à la côte en sécurité.Devant la porte du sémaphore, Tempête, entre les pieds du maître Stéphane Duprez miaule comme le vent dans les an-tennes. Dedans, le premier maître gille Azara prépare le café sans chichis. « Faites vos prises de vues extérieures maintenant, dit-il, on va devoir bientôt amener les couleurs à cause du vent ».Photos, donc du sémaphore planté sur le Capo Grosso, tour

de contrôle sur un ma-melon dénudé, sous un plafond de nuages gris et ondulants, ré-plique mouvante de la falaise de schiste qui tombe à pic dans une mer qui moutonne déjà serré. En plein mois d’août.« Si vous voulez monter sur le chemin de ronde, c’est le mo-ment. À partir de force 7, ce sera interdit ».Photos, donc sur l’étroit balcon qui domine une houle maintenant profonde. « Les nouveaux qui ar-rivent ici sous-estiment la hau-teur des vagues. À 110 mètres, il faut regarder les bateaux passer dans la vague pour apprécier le vrai état de la mer » commente encore Gilles Azara.Et ici, ça monte vite. Encore plus vite et encore plus fort que par-tout ailleurs en Méditerranée. Plus qu’au cap Béar, disent-ils. Un effet venturi exceptionnel sur ces falaises du cap Corse. « Quand la météo annonce force 8, on a 9 ou 10 ». Le record de vent a été établi à 214 km/h, dernier chiffre donné par l’anémomètre avant qu’il ne soit emporté… Ceux qui ont installé les éoliennes sur les

sommets juste der-

rière ont mesuré jusqu’à 240 km/h. Et 300 jours de vent pas an. « À Bonifa-cio, ils en ont 365, plaisante Sté-phane Duprez, mais les records de puissance sont pour nous ! »Au point que les équipes peu-vent rester enfermées sans auto-risation de mettre le nez dehors, mêmes sur les marches du per-ron, pendant trois jours de suite. Seule exception pour la relève. « Sinon on devient fous ! »

DES POSIDONIES À 110 M !

Sur la passerelle de veille, tout bouge, les vitres plient sous la force du vent. Lors des grosses tempêtes, les posidonies et le sel viennent se coller dessus et bouchent la vue. Un comble ! À la moindre accalmie, l’équipe de veille sort gratter ce qu’elle peut. Mais ça recommence aussitôt.« Vous voyez, le parking en bas, on a mis un muret côté au vent et une glissière sous le vent. Trois voitures avaient été emportées dans la mer, dont celle de la femme du chef de l’époque, rete-nue par miracle par les quelques

La Marine nationale s’est décidée à réhabiliter les sémaphores. Sur le point d’être abandonnés, ils sont maintenant rénovés, équipés, gardés 24 heures sur 24. Descendants lointains des tours de guet romaines, génoises ou sarrasines, et plus proches des ancêtres équipés du télégraphe de Chappe (un mât, quatre bras et 301 positions possibles), les sémaphores centralisent aujourd’hui toutes les missions de surveillance (voir en page de droite) en liaison avec tous les services concernés par la circulation maritime, le sauvetage, la pollution, les pêches, le trafic de drogue et de clandestins… Selon l’endroit où il se trouve, chacun a un rôle particulier, mais aussi une architecture, une histoire, une position géographique… et des guetteurs sémaphoriques, marins bien particuliers. Un exemple parmi les 19 de Méditerranée française, Capo Grosso, en Corse.

buissons qui veulent bien pous-ser dans la pente ! ».Le Libeccio monte encore. Il faut rentrer dans la salle abritée. Le veilleur de quart est en train d’ap-peler un cargo, à peine visible sur la ligne d’horizon embrumée. Identité, longueur, jauge, cargai-son, destination… Puis un grand yacht. Puis un autre cargo. La mi-nutieuse routine.

UN INTENSE TRAFIC

Sur l’écran de l’ordinateur, la carte de ce coin de Méditerranée au trafic commercial intense : golfe de Gènes, Provence et Côte d’Azur, jusqu’à la Toscane. L’homme de quart met des noms sur les points signalés par le ra-dar. Vers le sud et sur le versant occidental du cap Corse, les si-gnalements sont peu nombreux. Essentiellement des yachts. Au nord et côté oriental, les points sont les uns sur les autres. « C’est le Canal de Corse, entre la Corse et les îles italiennes, Ca-praia et Elbe. Qu’ils viennent du nord ou du sud, de Marseille, de Gènes, de Livourne, de Naples, de Malte, tous passent par là. Il y en a plus de 80 par jour » ex-plique le premier maître.Gérer ce trafic est la mission principale du sémaphore du Cap Corse, en relation avec ce-lui de Sagro, un peu plus au sud, vers Bastia. Ce n’est pas le rail d’Ouessant mais peu s’en faut. D’ailleurs, devrait être bientôt signée une convention tripartite France-Italie OMI (Organisation Maritime Internationale) qui ins-taurera une “recommandation de route” aux navires de com-merce. Ces recommandations ne seront obligation que pour les navires des deux pays signataires mais elles permettront d’engager la responsabilité des bâtiments des autres nationalités qui n’en tiendraient pas compte et entre-raient en collision.

Cap Corse : “au-delà du bout du monde”

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L a collaboration

entre les deux rives de la Mer Tyrrhénienne est indispensable et ancienne. Elle s’en trouvera renforcée. D’ailleurs, un cours de langue de Dante est donné aux nouveaux arrivants pour favoriser les échanges avec les nombreux navires italiens qui naviguent sur cet autoroute maritime.Les autres missions, à part la surveillance du respect des eaux territoriales par les pêcheurs, sont les mêmes que pour les autres sémaphores : sauvetage, lutte contre les pollutions, le pillage des sites archéologiques marins, signalement de navires suspects de contrebande, trafic de clandes-tins, terrorisme… la routine, quoi. En bas, le café attend. Plusieurs étages à redescendre. D’abord l’escalier métallique en hélice peint en bleu “cabine de plage à Deauville” par les équipes qui en sont fières, puis dans la avec salon partie ancienne du bâti-ment dont le toit en ogive a été conservé un élégant escalier de tomettes rouges, presque bour-geois, qui contraste avec la batte-rie d’ordinateurs façon Star Trek ancienne version. Au plafond, on devine encore l’ancienne ou-verture par laquelle on passait la “marionnette” articulée du télé-graphe Chappe d’antan.

ECRANS PLATS, JEUX VIDÉO

Encore quelques marches et on arrive à la partie consacrée à la vie des équipages, aux allures de pavillon de banlieue : cuisine nickel, coin salon avec canapés simili, TV et console vidéo. « Aux guetteurs sémaphoriques de ma génération, la Marine na-tionale envoyait des livres. Main-tenant, c’est des écrans plats et des jeux vidéo… ».

Avec en permanence deux équipes de trois de service pour trois jours et qui se relaient par quarts de quatre heures, il faut rompre la monotonie de la vie dans ce sémaphore «au-delà du bout du monde» comme l’ap-pelle le premier maître Azara.Ici, à 10 km du premier hameau, à 30 km de Macinaggio, ville bien calme en dehors de la saison touristique, à une heure de Bas-tia, il n’y a RIEN. Juste un bout de lande maigre et la mer. Et le vent.Autrefois, le chef et son adjoint vivaient ici avec leurs familles. Sans école, sans loisirs, sans vie sociale. Trop dur. Tous vivent maintenant à Bastia. Même si, comme pour le maître Duprez, le compagne travaille aussi dans le sémaphore.

Alors que les phares se vident de leurs gardiens, les séma-phores « qui ont leurs lumières à l’intérieur » comme le dit Gilles Azara, ont besoin d’hommes et de femmes efficaces, motivés et heureux de faire ce travail, même dans des coins aussi reculés, ventés, superbement solitaires que le Capo Grosso.Le Libeccio est monté d’un cran de plus. Le drapeau a été ame-né. Le chat Tempête est bien au chaud, au sec et au calme. Sur la route de retour quelques mar-cheurs inquiets du sentier des Douaniers se hâtent vers le petit port de Centuri. C. Naigeon

L’équipe de Capo Grosso et le chat Tempête

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Tortues de Méditerranée,les dinosaures de la mer

La tortue est le plus vieux rep-tile de la planète (200 millions

d’années). Ces corps massifs, si harmonieux et rapides dans l’eau, peinent sur le sable car bien que pélagiques (pelagos, la haute mer) les femelles doivent aller sur les plages pour pondre. On en recense huit espèces qui ont en commun la détestation de l’eau froide. Il y en a donc dans toutes les mers du globe sauf dans les océans Arctique et Antarctique. Ceci expliquant peut-être cela, sachez que le genre mâle ou fe-melle de la tortue dépend de la température de l’eau lors d’une phase embryonnaire délicate au quarantième jour d’incuba-tion des œufs : à entre 27° et 31° (l’idéal à 29°), l’équilibre des sexes est maintenu. Mais plus il fait chaud, plus il y a de filles, et inversement. Damned ! Le ré-chauffement climatique pourrait avoir raison des mâles.Deux espèces se reproduisent

en Méditerranée : la Tortue Caouanne et la Tortue Verte. D’autres nous rendent visite en passant par Gibraltar, comme l’énorme Tortue Luth.

LA TORTUE CAOUANNE :DES AMOURS EN CROISIÈRE

Celle que vous avez le plus de chances de rencontrer est la Tor-tue Caouanne ou Caretta-Caretta qui peut dépasser 1 m de long et 150 kg. Sa tête, très large, est pourvue de deux écailles pré-frontales et d’un bec orné. Sa carapace en forme de cœur ar-bore une dossière brun-rouge et un plastron jaune pâle tâché d’orange. Ses pattes à deux griffes font office de nageoires à l’avant et de gouvernails à l’ar-rière. Carnivore, elle ne néglige ni les éponges ni les algues en complément des mollusques, crabes et poissons. Elle atteint sa maturité vers l’âge de dix ans et, toutes les deux ou trois saisons entre avril et septembre, pond jusqu’à quatre à sept fois de 60 à 200 œufs. Au lieu de s’accoupler comme les autres sur les lieux de ponte (Turquie, Chypre, Libye, Sicile, plus rarement en Corse), c’est au cours de ses croisières qu’elle se fait féconder... Entre 60 et 75 jours plus tard, les petites tortues nées dans le sable iront rejoindre la mer en se repé-rant au bruit des vagues, de nuit de préférence. Mais il arrive que les lumières artificielles du rivage les attirent. On raconte qu’en Calabre, quelques soixante-dix jeunes éblouies se retrouvèrent… sous les tables d’un restaurant de plage. La côte, l’été, est bien un lieu de perdition !

LA TORTUE VERTE : LE LIÈVRE DES TORTUES

La Tortue Verte, omnivore quand elle est petite, devient herbi-vore à l’âge adulte. Les herbiers qu’elle ingurgite lui donnent sa couleur (serait-elle rose comme les flamants si elle mangeait des crevettes ?). Très légèrement plus petite que la Caouanne, c’est la plus rapide de toutes, capable d’atteindre 35 km/h grâce au pro-fil aplati de sa carapace. Elle ne possède qu’une seule griffe sur chaque nageoire. La zone d’alimentation étant le plus souvent éloignée du site de ponte, les tortues de mer parcou-rent jusqu’à 2.000 km. Comme les oiseaux migrateurs, elles navi-guent grâce à leur perception du champ magnétique terrestre. Des scientifiques de Montpellier se sont livrés à un deux expériences. Des capteurs satellite ont été pla-cés sur le dos de tortues vertes capturées dans l’Océan indien puis relâchées loin de leur desti-nation. Avec leur compas intégré, elles ont retrouvé leur point de destination, mais en nageant bien plus que nécessaire. Leur instru-mentation de bord n’indique que le cap, pas la position. Elles ne pouvaient pas évaluer la dérive due aux courants. On leur a aussi mis un aimant sur la tête pour leur faire perdre le Nord. Mais elles sont quand même arrivées à des-tination. Ont-elles un système de compensation dans leur compas ?

Avec la poule, c’est une descendante des dinosaures. Comme la poule, elle avait des dents et les a perdues au profit d’un bec. Comme la poule et les dinos, elle pond des œufs. La compa-

raison s’arrête là. Bien que rare, c’est la tortue que vous aurez le plus de chances de rencontrer en mer. Dans ce cas, voici ce que vous pouvez savoir à propos des Chélonidae :

LA TORTUE LUTH : LA DURE À CUIR

Celle-là, si vous la voyez en Mé-diterranée au cours de vs na-vigations, c’est presque un mi-racle. On en observe pas plus d’une par an ! La Tortue Luth ou Tortue cuir, est la seule à ne pas posséder l’armure classique d’écailles mais de petits osse-lets imbriqués recouverts d’une épaisse couche de graisse et d’une peau de cuir. Elle pèse sa tonne pour deux mètres de long et se gave de méduses qu’elle peut aller chasser jusqu’à 900 m de fond. On se prend à souhaiter qu’elle prolifère pour nettoyer nos rivages lors des invasions de ces gelly-fish (poissons-gelée, comme disent les Anglais) mais, alors qu’elle pourrait être notre meilleure alliée, nous sommes son pire ennemi : elle confond les sacs en pastique que nous jetons avec les méduses et meut d’occlusions intestinale.Bien que toutes les tortues ma-rines soient protégées en France depuis 1991 et dans bien des pays au monde, l’Homme a bien d’autres manière de nuire aux tortues, Luth, Vertes, Caouanne et autres : filets de pêche, pollutions chimiques et par hydrocarbures, braconnage des œufs, perturba-tion de ses lieux de ponte par l’ur-banisation, fabrication de soupe de tortue, de lunettes et de bijoux d’écaille, souvenirs touristiques…

Guy Brevetavec Abigaël Silva (10 ans),

conseillère technique

Tortue verte © Mila Zinkova

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Vous avez dit réduite ? Regardez Em-manuel Senin faire un looping sur son wakeboard, voyez Christophe

Van Leynseele et les dériveurs aménagés de Voiles pour Tous à la gîte régatant dans la brise, suivez les canoës et les kayaks dans les rapides des folles rivières du Gard ou plongez avec eux dans la baie d’Aigues-Mortes… vous change-rez votre façon de voir.

Le Gard a choisi de faire les choses en grand et à fond. En huit ans, de 2002 à 2010, le budget consacré au handisport a été presque multiplié par six, passant de 60.000 € à 340.000 €. Une progression aussi spectaculaire que les résultats spor-tifs et les réalisations.

CANOË-KAYAK, PLONGÉE, SKI…

En eau douce, des embarcations d’appa-rence identiques mais aménagées à l’in-térieur avec de sièges-baquets ont été développées et, surtout, un ponton a été installé pour faciliter l’embarquement à Comps à l’embouchure du gardon dans le Rhône. Des raids sont organisés sur le ca-nal de Camargue.

Au Grau-du-Roi, la piscine de la Commu-nauté de Communes des Terres de Camar-gue est totalement adaptée aux personnes handicapées qui disposent aussi d’un as-censeur pour pro�iter du jacuzzi… L’hiver c’est à Nîmes, une fois par mois, le Club Subaquatique des pompiers du Gard les fait plonger dans une fosse de 11 mètres et,

l’été en mer. En 2003, l’activité ski nautique s’est développée sur le bassin de

Thau. Bien qu’il ne soit pas dans le Gard, ses eaux ont paru suf�i-

samment propices pour abolir les frontières ! Il y eut d’abord eu une

association de ski nautique, puis le wakeboard est arrivé en force avec la

première coupe de France organisée. Il a fallu inventer et fabriquer du matériel homologuable. Tout a commencé dans un garage puis une société de Toulouse est ve-nue en renfort. Prochaine étape, le premier téléski nau-tique entièrement adapté aux personnes à mobilité réduite sera installé dans le Gard en 2011. D’un ponton, on pourra se lancer sur les skis ou le wakeboard et être remor-qué par un câble. Au lieu de 150 € l’heure avec un bateau, c’est 17 € ! Lancement en 2011 ou 2012.

VOILE DE COMPÉTITION

En voile, l’une des plus belles réalisations est le Néo 495, successeur du Néo 391, un voilier de sport spécialement conçu par un architecte avec un siège en forme de coque et des commandes à portée de mains pour qu’une personne habituellement en fau-teuil puisse participer à des compétitions ou simplement faire des ronds dans l’eau devant Port Camargue où trois potences existent aujourd’hui pour faciliter l’accès

aux cockpits de cette belle machine équi-pée d’une quille pour la rendre plus raide à la toile. Pour limiter la gîte, il existe aussi, bien sûr, des trimarans.L’activité de voile a été con�iée à la Société Nautique de Port Camargue qui a organisé sur la plan d’eau d’Aigues-Mortes le pre-mier championnat d’Europe de voile pour sportifs handicapés.

PÔLE NAUTIQUE TOUS NIVEAUX

Le projet est à terme de créer un véritable pôle nautique avec la Maison d’Accueil Spé-cialisée d’Aigues-Marines au Grau-du-Roi comme support. Avec un encadrement par un moniteur Brevet d’État de voile, serait créée une école de voile unique en France, d’abord tournée vers le loisir mais avec une vocation à accompagner vers la compéti-tion ceux qui le souhaiteraient. Le dernier volet étant un centre d’entraînement pour la voile de haut niveau. On le voit, l’excellence est le niveau où la barre est placée pour tout. Cela n’empêche pas de penser à ceux qui veulent pratiquer de manière moins hautement sportive : à Aigues-Marines il y a une plage aménagée avec des tiralos et des pédalos adaptés…

VOUS AVEZ DIT MOBILITÉ RÉDUITE ?VOUS AVEZ DIT MOBILITÉ RÉDUITE ?Grâce à des cours d’eau qui se prêtent à tous les jeux aquatiques et malgré une minuscule façade maritime qui, heureusement débouche sur un magni�ique plan d’eau, le département du Gard a développé une véritable spécialité de sports nautiques pour les personnes que l’on dit pourtant à mobilité réduite. Pas sur l’eau ni dedans, en tout cas. Loin s’en faut ! Tour d’horizon :

HANDISPORTSNAUTIQUES

DANS LE GARD

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Enfiler palmes, masque et tuba pour partir à la découverte

du monde sous-marin, si proche sous la surface, est une habitude presque ancestrale pour beau-coup. La découverte des fonds sa-bleux (plus vivants que l’on ima-gine), des herbiers de posidonie (poumons et nurseries de la Mé-diterranée) ou des innombrables formes de décor rocheux se prête à des randonnées plus ou moins longues, parfois à la cueillette, voire à la prédation d’une friture pour améliorer l’apéro. Tout cela semble si naturel que l’on en ou-blie parfois que certaines règles, de prudence comme légales, doi-vent être respectées. LA RANDO PALMEE

Toute balade palmée doit se faire équipé d’une bouée de signalisa-tion surmontée d’un drapeau “al-pha” (10 € en grandes surfaces). Cette obligation est plus que salutaire, la multiplication des

d’éponges encroûtantes, d’al-gues, d’anémones prendra du temps pour se reconstituer. En snorkeling vous avez la possi-bilité de visiter la plupart des ré-serves marines intégrales, inter-dites aux plongeurs en bouteille, aux pêcheurs et au mouillage. Privilège extraordinaire que l’on ne mesure qu’in situ. LA PECHE SOUS-MARINE

Même si arbalètes et tridents par-sèment les allées des hypermar-chés dès le début mai, quelques règles doivent être rappelées :Il n’est plus nécessaire d’avoir une autorisation des Affaires ma-ritimes ou une licence sportive pour pratiquer la pêche sous-ma-rine, seule une attestation d’as-surance, couvrant cette pratique, peut-être exigée.La pêche sous-marine est auto-risée à partir de l’âge de 16 ans.Il est interdit d’utiliser une lampe et de pêcher entre le coucher et le lever du soleil. La bouée de si-gnalisation est obligatoire. Il est interdit de maintenir une arba-lète sous-marine armée hors de l’eau. Il est interdit de cueillir les oursins de mai à octobre à peu près partout. Enfin et surtout, chaque espèce de poisson bé-néficie d’une taille minimale en dessous de laquelle il est interdit de la capturer (rouget 11 cm, sar 15 cm, loup 20 cm, etc.)Faites-vous un devoir de consom-mer ce que vous avez capturé.

Julien Collet

Pas besoin de bouteille pour connaître l’ivresse des fonds marins ! De la plage, du rocher ou du bateau au mouillage, la tentation est toujours forte d’aller voir de plus près ce qui se passe à un, deux ou trois mètres de profondeur, là où il y a encore de la lumière et des couleurs, là où on peut faire “un canard” sans être un apnéiste entrainé. N’y résis-tons pas. Voici les conseils avisés de Julien Collet, ré-dacteur en chef de Tribu Snorkeling :

Le masqueLorsque vous essayez un masque, il doit se maintenir sur votre visage, sans la sangle, par une sorte de léger effet ventouse (en aspirant par le nez et en prenant soin que vos cheveux ne viennent se glisser sous les bords du masque). Aucune partie rigide ne doit vous gêner, notamment au bas du front et à la base du nez.La jupe (la partie souple du masque) peut-être en pvc, en caoutchouc ou en silicone, plus confortable et qui vieillit le mieux. Attention, les jupes translucides, plus seyantes, laissent entrer la lumière sur les côtés et provoquent des reflets. Evitez les verres en plastique et tous les mo-dèles ne répondant pas aux normes françaises.Si vous vous aventurez sous l’eau, vous devrez pouvoir pincer aisément vos narines (compensez la pression de l’eau exercée sur vos tympans en pinçant votre narines et en soufflant par le nez bouche fermée).Le tubaHabituez-vous à utiliser un modèle simple, dépourvu de siphon ou de valves permettant l’évacuation “automatique” de l’eau. Les tubas sont souvent légèrement galbés pour mieux épouser la forme de la tête. L’embout sera plus souple et agréable en bouche s’il est en silicone.Les palmesIl n’existe pas de palmes idéales. Tout dépend de votre stature, de votre force, de votre condition physique et de l’usage que vous désirez en faire.L’ensemble de la palme doit être léger. La voilure, souple, présente un effet ressort perceptible lorsqu’on la plie. La partie chaussante est soli-daire de la voilure, et l’ensemble suffisamment rigide.Le port de chaussons en néoprène protège votre pied des ampoules que pourrait provoquer une partie chaussante trop rigide. Le chausson ne doit pas serrer pour ne pas gêner la circulation sanguine. Selon l’épaisseur du chausson, choisissez une ou deux pointures au-dessus de la vôtre.

BIEN CHOISIR SON MATERIEL

Rando palmée,chasse sous-marineConseils d’un produ “snorkeling”

engins motorisés et des compor-tements “débridés” impose cette mesure minimale.Toute embarcation devrait rester à une distance de 100 m de votre bouée de signalisation ; en pra-tique c’est souvent moins, il est donc prudent de limiter la corde qui permet de la tirer à 25 m au maximum. Cette bouée per-met d’emmener avec soi toutes sortes de choses et, in fine, d’être utilisée comme base de repos !Dans l’eau, la déperdition de cha-leur est très rapide et la contem-plation d’un groupe de rougets ou d’un ballet de castagnoles fait vite oublier toute notion de temps ! Une combinaison est particulièrement utile aux en-fants, moins armés pour l’ho-méothermie et plus insouciants des dangers du soleil.Les écosystèmes marins méditer-ranéens sont fragiles et fragilisés. Il faut éviter de toucher, s’appuyer ou se mettre debout sur les fonds rocheux : la vie fixée constituée

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Daniel Mercier et les Guides de la Mer

Comment est partie l’idée des Guides de la mer ?Dans les années soixante-dix, il y avait surtout la nage avec palmes et le tir au fusil sous-marin sur cible. Du sport qui n’intéressait guère le grand public. Or, j’étais persuadé que le lieu où ces sports se pratiquaient, la mer, les premiers mètres sous la surface et en dessous, la biologie, l’ar-chéologie, la photographie sous-marines étaient capables de pas-sionner les gens. En 1973, nous avons eu l’occa-sion de le prouver. Avec Guy Pou-let (Ndlr : grand alpiniste doublé d’un pionnier de la plongée), nous avons eu l’idée d’installer des stands sur les aspects “cultu-rels” de la plongée et l’image sous-marine. Très gros succès de ces premières Journées su-baquatiques qui se sont ensuite déroulées tous les ans. Cela a donné naissance à deux choses : les Guides de la mer, moniteurs embarqués pour expliquer aux gens les poissons, les oursins, les anémones de mer… et, un événement d’imagerie subaqua-tique qui, au fil des années est devenu le Festival Mondial de l’Image Sous-Marine.Navigation et plongée sont-elles compatibles ?Ce n’est pas facile. Entre plon-geurs et plaisanciers, la cohabi-tation est parfois difficile. J’avais demandé que la navigation soit interdite à moins de cinq cents mètres des côtes, mais je ne l’ai pas obtenu. Alors, il faut se

Quand on naît en 1931 à Clamart, près de Paris, rien ne prédispose à devenir un gourou de la plongée. Et pourtant, tout de suite après la guerre, alors qu’il a 16 ans, Daniel Mercier fait sa première plongée à Antibes. À 30 ans, sa première descente en scaphandre. En 1966, il crée le Spondyle Club. En 1967, il est moniteur d’Etat et, en 1968, il crée l’Association Nationale des Moniteurs de Plongée. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la création des Guides de la mer en 1973 et le lancement du Festival Mondial de l’Image Sous-Marine un an après. Comme les lecteurs de Cabotages, les élèves de Daniel Mercier et des Guides de la mer sont des touristes, curieux et respectueux, qui consi-dèrent la plongée comme une activité sportive mais aussi culturelle.

contenter de faire respecter la signalisation. En revanche, un plaisancier peut facilement et uti-lement devenir lui-même un plon-geur, avec ou sans bouteilles.D’abord, il est utile de pouvoir aller décrocher une ancre, se dé-faire d’un filin pris dans l’hélice ou gratter des coquillages qui masquent le sondeur. Ensuite, découvrir les fonds autour de son bateau incitent au respect lors du mouillage. Dans un mètre d’eau, il y a des paysages magnifiques. Du coup, faire la découverte d’une bouteille en plastique dans un joli creux de rocher frappe plus que tout discours. Cela, nous pouvons le faire aussi grâce à l’image.Cela ne risque-t-il pas de faire venir trop de monde ?Il faut que cela s’accompagne d’éducation. Les coups de palme sur les rochers, s’accrocher au coraux… tout cela doit être connu comme des gestes à ne pas faire. Cette éducatin est pos-sible. Moi qui suis aussi un mon-tagnard, je peux vous dire que les huit millions de personnes qui pratiquent la montagne ne l’ont pas dégradée. Les milliers de personnes qui plongent peu-vent aussi être tolérées si on par-vient à construire une véritable organisation de professionnels.

Propos recueillis par C.N.

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Cormoran et Sterne :redoutables oiseaux-pecheurs

L’un nage en semi immersion et fait des “canards” pour al-

ler chercher ses proies, l’autre vole et plonge en piqué sur les poissons qu’elle a repérés du ciel. L’un est sombre, l’autre blanche et noire, l’un est pa-taud hors de l’eau, l’autre vole comme un petit avion de chasse, l’un fait de longues siestes im-mobiles, l’autre semble en per-pétuelle agitation. Le cormoran est sédentaire, la sterne est migrante. On les aime tous les deux même s’ils sont de féroces concurrents pour la friture du soir.

CORMORAN : UNE TORPILLE

Contrairement à de nombreux oiseaux, peu de doute sur l’iden-tification du cormoran. Quand il nage, on ne voit pas son corps mais seulement son long gra-cieux cou qui dépasse… et dis-paraît soudain en plongée pour réapparaitre bien plus loin après une longue apnée. Il peut plonger jusqu’à quarante mètres et rester sous l’eau pendant une minute. Mais la littérature scientifique nous raconte qu’il se contente de dix mètres en une demi-mi-nute.

Le cormoran, de la famille des Phalacrocoracidés (où les scien-tifiques vont-ils chercher des noms pareils ?) et donc cousin des pélicans, a trois occupa-tions principales visibles de tout un chacun. Soit il nage comme un canard qui adurait l’air d’être trop lesté, le cou dressé en re-levant sa tête et son bec fort et crochu, comme si il n’arri-vait pas à respirer en flottant ; soit il vole au ras de l’eau à sa manière, à la force des ailes au ras de l’eau, le cou tenu un peu

au dessous de l’hori-zontale (en groupe, ils se mettent en ”V” comme les oies) ; soit il fait du “bronzing”, les ailes écartées sur un rocher, un pieu, une branche, une bouée de corps-mort.Pourquoi a-t-il tou-jours l’air d’être accroché sur un fil

comme du linge mouillé ? C’est que le cormoran, n’a pas le plu-mage imperméable et doit se sé-cher au soleil après une séance de plongée. Il y aurait aujourd’hui quelque cent mille individus en France, ce qui en fait la bête noire des pisciculteurs, aquaculteurs et… des chercheurs de l’Ifremer. Il trouve ses 500 à 800 g se poisson quotidiens par jour de poisson qu’ils trouvent en mer, en rivière, dans les étangs in-térieurs et… dans les bassins d’élevage.Il y a 40 ans, il était en voie de disparition et a donc été classé espèce protégée. Bien protégée puisqu’il pullule aujourd’hui au point que des battues adminis-tratives avec quotas sont orga-nisées pour limiter la population, comme pour les sangliers. Mais sa chair est beaucoup moins prisée et la motivation des chas-seurs moindre… Du coup, la destruction des nids près des rivières où il aime se reproduire devient d’actualité.

Rien de commun entre ces deux oiseaux si ce n’est qu’ils sont des plongeurs experts ! Le cormoran est un grand oiseau noi-râtre vu de loin mais avec des reflets bronzés magnifiques. La sterne est blanche, toute fine et vive en perpétuelle agitation. Mais tous les deux attirent immanquablement le regard. Et sont de redoutables chasseurs !

STERNE : UN MISSILE

Aïe ! Là c’est plus coton de dis-tinguer nos sternidés des lari-dés, ces derniers comprenant nos mouettes. Aïe encore ! Dans le langage courant, ces der-nières mélangent allégrement le goéland, plus robuste, aux ailes larges, aux pattes souvent jaunes, plus longues et palmées qui lui permettent de marcher sur les pontons avec la mouette rieuse, à tête noire et bec rouge, plus vive, rarement au sol pour montrer ses trois doigts rouges. Eh oui, la mouette tridactyle de Gaston Lagaffe pour les BDéistes, n’est ni un goéland – bien que de la même famille – ni une sterne… La sterne est généralement un oiseau migrateur. La variété arc-tique vole huit mois par an pour passer de l’Arctique à l’Antarc-tique ! La Sterne pierregarin ou Sterna hirundo ou encore hi-rondelle de mer, hiverne dans le golfe du Mexique et au sud de la Floride, avant d’aller vers le Nord en été. C’est celle que nous trouvons généralement dans nos régionsQuelques signes pour distin-guer notre hirondelle des mers… D’abord, elle est le plus souvent en bande au dessus d’une “chasse”. Les pêcheurs savent bien qu’elles signalent une concentration de poissons chassés par des bars ou des thons et mettent plein gaz dans leur direction pour participer à la curée ! Ensuite, la bande est bruyante au plus fort de sa raz-zia au dessus du banc : encore pour les amateurs de BD, le fa-meux “Pirrlouittt” du compagnon de Johan ! Enfin, c’est fin, c’est svelte c’est vif, ça plonge en piqué avec des ailes étroites orientées vers l’arrière et la queue fourchue qui dessinent un W tendu : le vol est très gracieux, quasi sur place avec des battements secs avant le plongeon le plus souvent cou-ronné de succès à en juger par le reflet argenté dans le bec englouti immédiatement au retour dans les airs.

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L’observation de plus près ajoute des détails pour confirmation : la tête ne porte pas une cagoule noire comme la mouette mais seulement une casquette noire, laissant le front plus blanc en hi-ver ! Le bec, souvent coloré de

rouge, est très mince et très poin-tu, plutôt orienté vers le bas. Les pattes courtes ne permettent pas la marche : ça vole ou ça flotte ! Plusieurs espèces visitent nos côtes l’été mais certaines hiver-nent ici. Citons pour le charme de son nom la guifette : moustache noire, bec rouge, petite taille, vol-tiges acrobatiques en prime !

Claude Roger

Voilà encore un oiseau plongeur familier de nos côtes dont l’observa-tion sera l’occasion d’un jeu de bord pour nos jeunes (et les autres) ! Il ne marche pas, vole peu mais nage vite en tendant un long cou avec une tête terminée par un long bec rosé vers le ciel, comme le schnorkel d’un sous marin. Après de multiples tours sur l’eau sans apparentes raisons, Hop ! il plonge brutalement… un long moment. Pour réapparaitre où ? Entre quel bateau ? Près de quel ponton ? Suspens… souvent sans réponse car il est capable de rester sous l’eau de nombreuses minutes… Souvent en couple, c’est encore plus drôle : entre diverses figures compliquées et mouvements de cou spectaculaires, ils plongent chacun de leur côté pour ressurgir sépa-rément avant de revenir flirter ensemble…Le grèbe huppé est exclusivement aquatique, plongeur et nageur expert, au bec pointu et sans queue visible. Ses pattes non palmées sortent très en arrière. Ses rares vols s’effectuent au ras de l’eau avec des ailes à battements rapides, une silhouette au cou long tendu, un corps allongé et les pattes trainant derrière. Vous le verrez facilement sur les plans d’eau intérieurs, les estuaires et les côtes abritées, les ports et les digues.

LE GREBE : UN SCHNORKEL

Sterne © Pierre Garin

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Peintres officiels de la marine“De l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux”

l’appellation de Peintres Officiels de la Marine, les POM. Confré-rie, club, lobby ? Une académie, comme dit encore Dirk Verdoorn (voir l’interview). Joseph Vernet fut honoré du titre de ”peintre de la marine du roi” mais le corps des Peintres Officiels de la Marine n’a été créé qu’en 1830. C’est tout de même le collectif d’artistes le plus ancien. Les POM ne sont pas que des gens de peinture. Il y a parmi eux des photographes (Philip Plisson, Jean Gaumy) et des sculpteurs (Richard Texier, Jean Lemonnier) ou des illus-trateurs (Titouan Lamazou) qui, à leur manière, sont des témoins et des historiens de la mer, dans tous ses états : « À l’étendue de la science, à l’acui-té de la vision, à la liberté d’in-terprétation, l’observation du réel permet l’heureuse et juste représentation du sujet, mari-time en l’occurrence » écrit le site des POM.Il n’est pas nécessaire d’être un grand marin, mais, comme l’écrivit l’un d’entre eux il faut avoir « l’eau de mer autour du cœur et sa couleur dans les yeux ». Et souvent être né près des bateaux, comme Patrick Ca-

Pourquoi veut-on devenir Peintre Officiel de la Marine ?J’ai toujours considéré cela comme un honneur. Être POM, c’était pour moi être reconnu par d’autres peintres pour les-quels j’avais toujours eu de l’es-time et qui sont seuls habilités

D’escale en escale, vous trouverez cent galeries où s’exposent des “marines”. Art d’amateurs, art de vacances, art mineur ? Il est de grands peintres inspirés par la mer, les bateaux, les ports, les marins. Il en est même d’officiels qui portent le nom de POM.

On a connu dans l’histoire d’autres peintres Hollandais qui ont élu domicile dans le Sud… SAns avoir du sacrifier une oreille, Dirk Verdoorn vit aujourd’hui en Italie. Après avoir été médaillé de bronze au Salon de Paris en 2001 puis d’or en 2003, il est POM agréé depuis 2005. C’est aussi un «voileux» pour qui les traver-sées méditerranéennes sont monnaire courante.

mus : « je suis né à Brest, mon regard d’enfant s’est promené sur les navires de la marine mar-chande et de la Marine natio-nale ? Ce fut un point de départ, la mer et la peinture allaient se rejoindre ». Après avoir été nommé plus de quatre fois consécutives “peintre agréé” (nommé pour 3 ans avec le grade de lieutenant de vaisseau), on devient «titu-laire» au grade de capitaine de corvette. Si le statut ne donne pas droit à traitement, il permet le port de l’uniforme et l’embar-quement sur les vaisseaux de la Royale pour continuer à témoi-gner. Les œuvres d’un POM sont reconnaissables à une petite ancre marine à l’arrière de sa si-gnature. De date plus récente, en 2003, a été créé le corps des Écrivains de Marine par Jean-François De-niau (lire absolument La Mer et Ronde). On y côtoire Didier De-coin, Patrick Poivre d’Arvor, Mi-chel Déon, Bernard Giraudeau, Titouan Lamazou (également POM), Erik Orsenna, Yann Quef-félec, Pierre Schoendoerffer… du beau monde.

Christophe Naigeon et Claude Roger

Dirk Verdoorn : marinier, marin, POM de Hollande

bien loin des reflets des barques au coucher du soleil… Reportez-vous au catalogue du dernier du Salon de la Marine au Palais de Chaillot l’hiver dernier (www.musee-marine.fr), vous n’y ver-rez rien de mièvre.

PEINTRES POMPONS ?

Pourquoi qualifier cette peinture de “marine” ? Dit-on que Van Gogh a fait de la peinture “de Provence” ou Monet “de cam-pagne” ? Et pourtant, des peintres se re-vendiquent et se réunissent sous

Il y a quelque chose de désuet là-dedans : Peintre Officiel de

la Marine. Peintre de marine, on connaît : des œuvres des bar-bouilleurs du dimanche au Ra-deau de la Méduse, la gamme est vaste de ceux que la mer inspire. Les POM, c’est autre chose.«La peinture maritime est sou-vent considérée comme rin-garde. C’est un défi pour nous de prouver que c’est aussi un art contemporain», affirme Dirk Verdoorn dont les coques de fer et les ports de la Mer du Nord donnent lieu à des œuvres fortes,

à choisir les membres de cette sorte d’académie française. Car c’en est une : quand on y est, c’est comme sous la Coupole, on n’en ressort que les pieds devant !Quels avantages y trouvez-vous à cette officialisation ?Contrairement à ce que l’on pourrait croire au premier abord, le fait qu’il n’y ait pas de salaire ni de commandes offi-cielles est un grand avantage : nous restons totalement indé-pendants, personne ne nous oblige à produire ceci ou cela. En revanche, c’est pour nous une ouverture exceptionnelle pour embarquer sur tous les bateaux et toutes les mers du monde, dans des conditions magnifiques pour travailler.

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4 ports aux caracteresuniques...

...venez les decouvrir

� Culture et patrimoine : Fauvisme, Aristide Maillol, traditions catalanes... � Gastronomie de la mer, vins de Banyuls et de Collioure...� Nature préservée : oliviers, vignes en terrasse, mimosas, eucalyptus...� Fêtes : de la St-Vincent, des pêcheurs, des vendanges, de la St-Sauveur, de l’orange.

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POM bien avant l’heure, Joseph Vernet occupe une place particu-lière. Au Musée de la Marine à Paris, la salle qui lui est consa-crée est immense car ses toiles le sont. Il ne s’agit pas simple-ment d’œuvres d’artiste : Louis XIV préoccupé du développe-ment et de la défense des ports français, lui passa commande d’une vingtaine de tableaux des-tinés à représenter avec préci-sion le bassin, les bâtiments, les fortifications, tout ce qui pouvait intéresser l’état-major, les fi-nances, l’équipement et toutes les administrations concernées.Un itinéraire précis fut établi. Les ports les plus importants devaient comporter plusieurs tableaux et les premiers plans montrer dans le détail les acti-vités propres à chaque région.

Il fallut dix ans à Vernet pour réaliser quinze chefs-d’œuvre, riches de détails anecdotiques et architecturaux, témoins d’une époque. Anecdote : il détestait Sète, ville qu’il décrivait comme peu accueillante, puante, laide… et il avait hâte de retourner à Bordeaux. C’est pourquoi sa toile sur Sète est la seule à être une vue de loin, à représenter une tempête, très peu le port. Chef d’œuvre quand même car Vernet est un grand peintre à qui on pardonne cette faute de goût touristique.Voici ce que dit sa biographie : « Peintre réaliste, il n’hésite pas un jour, au cours d’une tempête, à se faire attacher au mât d’un navire pour mieux contempler les éléments déchaînés ». Si l’une des caractéristiques des POM actuels est d’être des “re-porters” de la marine, Joseph Vernet en était bien un.

JOSEPH VERNETLe “POP”, peintre officiel des ports de louis XIV

Comment êtes-vous venu à être peintre de mer ?Je suis fils de marinier. Mon père a navigué sur tous les canaux de France. J’en ai fait autant, puis je suis devenu marin sur des cabo-teurs du côté de la Mer du Nord, de la Baltique, autour de Ham-bourg. J’ai ensuite monté une af-faire de navigation fluviale. Puis, en 1982, j’ai cessé de travailler sur l’eau. J’ai été décorateur de théâtre, animateur, professeur de dessin… En peinture, je suis au-todidacte. Quand j’ai commencé à en vivre à partir de 1997, je suis allé naturellement vers les images de mon enfance. Une sorte de nostalgie. Et même aujourd’hui, quand je crois m’en éloigner en peignant l’Inde plus que les mers froides, il y a encore de l’eau, la mer. C.N.

N’est-ce pas aussi une sorte de “label” ?Oui, c’est une sorte de label qui se retrouve dans la petite ancre que nous aposons à côté de notre signature.Il ne faut pas nier l’avantage de la notoriété et des conséquences commer-ciales qu’il y a à être POM. Par exemple, cela m’a permis d’être engagé par des armateurs grecs, italiens, français pour voyager sur leurs bateaux et les peindre. Comme ça, j’ai pu voyager au Japon, au Canada… complétant ainsi les grands voyages faits avec la avec la Marine nationale française. Au-trefois, les artistes officiels du roi travaillaient pour la Cour, ils y gagnaient la sécurité de l’em-ploi, les voyages… ils ont réa-lisé des chefs-d’œuvre.

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Mare Nostrum est imprévi-sible et dangereuse. Comme

les flottes de guerre, les navires marchands ne naviguaient que de mi-mars à mi-septembre, sans instruments, en suivant les périples, instructions nautiques de l’époque qui se transmettent oralement, de capitaine en capi-taine. Le calcul astronomique, la science des vents et des courants s’associaient au courage et à l’im-périeuse nécessité d’approvision-ner l’Empire et les colonies.Le transport de commerce qui s’effectuait depuis toujours le long des côtes avec des cabo-

Le trafic commercial est considérable lorsque Rome est à son apogée. Les progrès techniques de la navigation et de la construction navale permettent de transporter à peu près tout à peu près n’importe où. Les navires de guerre veillent sur les précieux convois marchands et la spéculation va bon train.

de poisson, proche du Nùoc Mam vietnamien – de sacs de céréales mais aussi parfums et de produits manufacturés : vais-selle fine, tissus, objets et mé-taux précieux.

ONENARIA, CORBITA, PONTO

L’Onenaria fut longtemps le car-go standard dont s’inspira la Cor-bita, plus massive. Avec ses 55 m de long pour 14m de large, elle portait 40.000 amphores et sou-vent jusqu’à 400 passagers pour un poids total de 2.000 t. Navi-gant souvent en escadre, elles bénéficiaient de la protection de la flotte militaire pour parer aux attaques des pirates. Autres temps, même mœurs… Le Ponto, massif navire de charge était, comme son nom l’indique, entièrement ponté. Deux gigan-tesques mâts aux voiles carrées de grande taille assuraient une puissante marche hauturière et le fond plat permettait la remontée des fleuves. Il était orné d’une figure de proue en col de cygne et possédait un rostre où pouvait figurer un taureau, un bouc ou un sanglier. Cet appendice, outre la protection de l’avant lors de l’échouage présentait l’avantage d’accroître la stabilité de route.Ces bateaux marchands trans-portaient vraiment de tout : il y

teurs portés autant par les vents que le courant ligure, connait un essor remarquable avec les nou-veaux itinéraires de navigation hauturière ouverts grâce à la dé-couverte de l’étoile polaire grâce aux Phéniciens.L’une des routes les plus connues, celle du Commerce du Levant, passait par la Sicile et les Baléares pour rejoindre l’Es-pagne et ses mines d’argent. Il y avait sur la mer autant de voi-liers qu’à l’époque moderne de la navigation de plaisance. Les besoins étaient immenses.

BON PORT, BONNE CARÈNE

Tant que les ports n’étaient pas nombreux, il fallait utiliser des navires échouables, à fond plat, qui tapaient et se brisaient sou-vent dans la tempête. Avec la multiplication des ports équipés de quais d’accostage, les ba-teaux purent avoir des quilles structurantes qui constituaient aussi d’utiles plans anti-dérive lorsque les bateaux marchaient près du vent de travers.Tous redoutaient les attaques des pirates et naviguaient en convoi. Mais, malgré ses aléas et ses dangers, la voie maritime restait incomparablement plus rapide que le routage terrestre, également peu sûr. Armer un navire pouvait faire gagner ra-pidement beaucoup d’argent. La spéculation allait bon train pour ces marchandises assurées par des banquiers. Ces bateaux aux ventres ronds souvent recouverts d’une feuille de plomb contre les attaques des vers, avaient deux ou trois mâts gréés en carré et disposaient de deux gouvernails pour les manœuvres, un sur chaque bord. Ils étaient chargés de dolia – ci-ternes de terre cuite – et d’am-phores pour le vin, pour l’huile, les fruits secs, les poissons sé-chés et le garum – sauce à base

Oneraria © Navistory Corbita © Navistory

Les cargos romains,leurs cargaisons, leurs passagers

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OSTIA ANTICA ET SES NAVIRES

Si vous accostez à Ostia (Ostie), juste à côté, visitez Ostia Antica, sur le Tibre, ancien port de Rome, ses entrepôts, ses magasins, ses bureaux et, au sol, les publicités en mosaïque des armateurs.Ostie connaissait un trafic fou. Rome avait presque un million d’habitats sous Auguste. Son ravi-taillement en blé exigeait plus de cent navires marchands transportant chacun 100 à 150 t de céréales depuis l’Afrique.Au portant, ils filaient 4 nœuds, maximum 7. D’Ostie à Alexandrie il fallait une à deux semaines à l’aller deux ou trois mois au retour. Il n’y avait qu’une rotation par saison.

MOUILLAGES GRECS,ANCRES ROMAINESLes Grecs savaient qu’un bon mouillage était un mouillage lourd. D’autant que les chaînes n’étaient pas utilisées. À une grosse pierre, ils ajoutaient des “crocs” en bois pour accrocher au fond (droite).Les Romains ont joué davantage sur l’effet “charrue” en inventant l’ancre à jas, véritable ancêtre de la nôtre. Le poids était un “T” de métal lourd à 90° par rapport au “V” d’ancrage en bout de hampe, permettant à l’ensembe d’être bien orienté et facilitant l’enfoncement dans le fond (ci-dessous).

Comme cela se fait aujourd’hui, les cargos romains pou-vaient transporter des passagers. Dans des conditions de confort et de sécurité pour le moins précaires…

Les passagers avaient la vie dure

avait d’impressionnants porte-obélisques, comme celui de Ca-ligula, livrant le marbre pour la construction d’Ostie, il y avait les Hippago, spécialement conçus pour transporter les chevaux, et bien d’autres curiosités. Rien ne semblait impossible aux na-

vigateurs antiques et, lorsqu’il s’agissait de remonter le Rhône, ils savaient en franchir les bancs de sable, en remonter le courant, transborder, gruter, gérer des cargaisons qui venaient de par-tout et allaient partout.

Emma Chazelles

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Pour ne pas facher les dieux (ici Neptune), on ne rejetait aucun déchet à la mer

Tout est bon pour que les ar-mateurs et les banquiers ren-

trent dans leurs frais. Les bateaux marchands transportent des hip-popotames, des crocodiles, des autruches, et, pour plaire à la foule des théâtres, des lions et des léopards. Il n’y a guère que les éléphants…Il y a aussi des passagers. Ma-gistrats et fonctionnaires en mission pour la cité, passagers contraints comme les esclaves, obligés comme les soldats ou indésirables comme Sénèque, exilé en Corse, voyageaient sur la mer violette1.Érudits et riches héritiers dé-sœuvrés qui surmontent leurs peurs et satisfont à leur curio-sité naviguent à la découverte du monde. On ne saurait oublier nos explorateurs, géographes et historiens préférés et célèbres tels que Pythéas, Strabon et Pline qui nous permettent d’en écrire quelque chose à notre tour. Pour douze oboles – trois jours du salaire d’un ouvrier – le passager est provisionné en eau potable. À part cela, aucun confort, aucun aménagement spécifique. Le passager qui ne connaît ni le moment de son embarquement – météo et armement du navire obligent – ni sa date d’arrivée à destination, doit emporter sa nourriture, son brasero, sa vais-selle et sa natte. Il dort sur le pont quand il y en a un et, pour les gens bien nés, la dunette du capi-taine peut être partagée.

PAS D’EAUX NOIRES JETÉES !

Quand il faut trouver place dans la cale, au milieu des marchan-dises, il faut supporter la soutine : c’est là, en fond de cale, que crou-pissent les eaux noires car on ré-pugne à souiller la mer, royaume de monstres invisibles et des dieux, en y rejetant ordures et ex-créments. Il est également inter-dit de se couper les ongles et les cheveux… et de faire l’amour, par respect pour Vénus. Par beau temps, loin des côtes et lassé de contempler l’horizon, on s’occupe à la pêche, en parties de cartes ou de dés. On chante en s’accompagnant d’instruments de musique. On s’ennuie dans le meilleur des cas car si le temps

est mauvais le cauchemar com-mence. Il faut courir d’un bord à l’autre pour équilibrer le navire ou on se retrouve dans la cale puante à caler la cargaison.Quand on est enfin invité à la manœuvre, le pire est là. Elle consiste en effet à jeter par-des-sus bord tout ce qui peut alléger l’embarcation : d’abord les objets personnels et, parfois, le passa-ger lui même. Les esclaves sont les premiers à passer à l’eau.Les passagers ne doivent pas montrer qu’ils ont des biens. Hérodote raconte que le poète Arion, embarqué sur un navire corinthien, avait demandé à chan-ter un dernier poème avant de disparaître dans les flots avec ses objets précieux pour ne pas être détroussé par l’équipage. Il sera sauvé par un dauphin…C’est parfois le mal de mer qui invite à plonger pour rejoindre la côte, comme le fit Sénèque, en pe-tite tenue, après avoir prié le pilote de s’en approcher au plus près. Quand l’eau vient à manquer on utilise la recette suivante, trans-mise par Pline l’Ancien : « On étend autour du navire des toi-sons qui s’humectent en absor-bant les exhalaisons de la mer, et l’eau que l’on exprime est douce ou encore, on plonge dans la mer avec des filets des boules de cire creuses ou des récipients vides et bouchés : l’eau recueillie à l’inté-rieur est douce : le fait test que sur terre l’eau de mer filtrée par l’ar-gile devient douce… ». On est loin de La Croisière s’amuse…

Emma Chazelles1«Sur la Mer Violette. Naviguer dans l’An-tiquité» de Claude Sintes, directeur musée de l’Arles Antique, Signets – Belles Lettres, 2009).

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Comment Rome se constitua une marine de guerre

Autant ses légions semèrent très tôt la terreur, autant sa marine se ridiculisa longtemps face aux ennemis et aux tempêtes de ce qui n’était pas encore Mare Nostrum. Mais Rome apprît vite et, après avoir copié les autres, inventa une nouvelle façon de com-battre en mer et créa les bateaux pour cela.

PENTÉCONTORE

La célèbre Pentécontore, est une des plus vieille galère déployée par Rome pour son propre compte. Cette unité légère, à coque éva-sée qui mesure 30 m de long pour moins de 4m de large est une monoris, c’est à dire qu’elle ne possède qu’un seul rang de 50 ra-meurs. Elle est utilisée comme navire éclaireur et de liaison et pour le transport rapide des troupes, ordres et dépêches, à l’instar de la frégate ou du croiseur plus tardifs. Elle est abandonnée en 50 av. J.-C. au profit des Liburnes, inspirées de navires pirates Illyriens, plus rapides et plus maniables.

BIRÈME ET TRIRÈME IMPÉRIALE

La birème impériale romaine ou Dikrotus, très répandue de –300 à 50 après J.-C., file 6 nœuds. Plus légère et plus puissante que le Pen-técontore, elle se distingue par un étagement d’apostis, ouvertures permettant le passage des avirons. Elle est dotée d’un petit auvent, une diacta, et parfois d’une sculpture dorée. En chêne, elle reste plus lourde que son équivalente grecque. La Trirème a deux mâts gréés en permanence, même durant le com-bat. Sous l’Empire, la grand-voile arbore Aigle, lauriers et le fameux S.P.Q.R. La voile de beaupré s’orne du nom du vaisseau et des in-signes du capitaine et à l’arrière se trouve le porte-enseigne de la Légion. Elle file 7 à 8 nœuds propulsée par 170 rameurs payés issus des classes sociales les plus basses (pas esclaves comme chez les Grecs) auxquels il faut d’ajouter une vingtaine de marins et une cin-quantaine d’hommes de troupe.

LES UNITÉS OFFENSIVES

Les unités offensives, selon leur vogue – le nombre de rangs de nage ou de rameur – sont des Trirèmes de 35 x 6 m, quadrirèmes ou quinquérèmes assez comparables aux navires grecs. Mais le rostre de bronze n’a pour les romains qu’une seule vocation artistique, l’éperonnage restant une manœuvre typiquement grecque. La tech-nique de nage complexe nécessitait quant à elle un entraînement de huit mois par an pour un rameur à plein temps.

LES DECERIS

La Deceris était longue de 45 m et large de 8 m. Son équipage était composé de 600 marins et de 300 fantassins. Ce navir de guerre avait généralement des tours en bois à l’avant et à l’arrière, pour observer et pour mettre les archers en position haute. Sous la République il n’y avait pas encore d’escadre régulière. C’est le chef des troupes terrestres qui commande également la flotte. Sur chaque navire se trouve un capitaine, un pilote et des décurions qui commandent l’équipage. Au début les capitaines étaient des affranchis grecs.

NAVIS ACTUARIA

Le navis actuaria entièrement découvert, à voile et à rames (pas moins de dix-huit avirons) sert tout ce qui doit être rapide, transport des hommes comme une reconnaissance, port de message urgent et ne participe jamais au combat naval.

1 Le travail vient à bout de tout (Virgile)

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Un demi-siècle avant notre ère, la guerre civile fait

rage à Rome. Pompée et César s’affrontent pour le pouvoir. Le conflit s’étend hors les murs, chacun cherche des appuis dans les villes de l’Empire. La Pro-vence – province chérie de Rome – est au cœur du bras de fer entre ces deux géants, prétendants au poste de Consul.Massalia, devenue romaine de-puis le déclin des fondateurs grecs, prend parti pour Pompée. César ne peut laisser faire. Il veut soumettre la ville. Ses légions terrestres l’entourent, mais la mer reste ouverte. Il faut barrer la baie. Il faut des bateaux. Cé-sar n’en a pas. Pompée les lui a volés. Qu’à cela ne tienne, c’est d’Arelate – Arles – qui le soutient, que la plus incroyable opération de construction navale connue va se dérouler.

DOUZE GALÈRES EN UN MOIS !

Un jour de printemps de –49 av. J.-C., l’officier Decimus Junius Brutus entre dans les navalia, ateliers de charpente de la rive droite et annonce la commande de César : douze galères. On imagine un dialogue à la Astérix avec le maître-charpentier gau-lois : « Pour quand, oh, grand Decimus Junius Brutus ? ». « Dans un mois ». « Mais… C’est imposs… ». « Labor improdus omnia vincit1. Les arènes d’Are-late viennent de recevoir de nou-veaux lions d’Afrique… Avé ! ».L’histoire ne dit pas quelle potion prirent les ouvriers, mais le mi-racle s’accomplit. Decimus Junius Brutus n’avait pas sous-estimé le talent des charpentiers de ma-rine gaulois. En un temps record, sans même prendre le temps de sécher le bois coupé à la hâte dans les forêts qui poussaient dru dans le delta du Rhodanus, ils construisirent douze galères qui devaient mesurer entre cinquante et soixante-dix mètres comme on les faisait à l’époque !Cette armada de bois vert, peu manœuvrante, menée par des novices et chargée de fantassins et d’armes, résiste à la descize, la descente à la voile des 30 km qui mènent à l’embouchure, cingle vers le Cap Couronne, longe la Côte bleue et vient s’ancrer de-vant l’île de Ratonneau. Ces sortes de barges à rame, formant une muraille flottante, complètent ain-si le blocus terrestre du Lacydon.Le 21 juin, avec dix-sept navires faits pour la mer et le combat naval, Pompée tente de forcer le blocus. Mais les légionnaires d’élite de César, capturant les embarcations assaillantes avec des grappins, transforment la

bataille navale en un combat au corps à corps où ils excellent. Avec trois bateaux coulés et six capturés, Pompée perd la Bataille de Marseille. Une grande par-tie des terres de Massalia sont confisquées au profit d’Arelate la fidèle. En –46, César pardon-nant à ces Gaulois celto-ligures d’avoir brûlé Rome en –390, ac-cordera à Arles le statut de Colo-nie de droit romain et y installera les vétérans de la VIème Légion.

ROMAINS, PAS MARINS

Trois siècles auparavant, avant sa lutte contre Carthage – conflit en trois épisodes connu sous le nom de Guerres Puniques dont l’enjeu n’était rien de moins que la maîtrise de la Méditerranée Occidentale – Rome ne possé-dait pas de marine de guerre. Quand Rome voulut s’opposer à la colonisation de la stratégique Sicile par les Phéniciens et mena le premier combat naval de son histoire, elle utilisa les navires et des “consultants” grecs.Quand elle se dota de ses propres bâtiments, en bonne copiste, elle s’inspira des navires étrusques, italiques ou carthaginois qu’elle adapta à ses besoins et à son goût. Cette flotte romanisée était sous commandement d’excellents pi-lotes, issus des états conquis.Le navire militaire type était conçu pour aller vite : au por-tant grâce à ses voiles carrées, le reste du temps avec ses rameurs. Long, fin et léger, il pouvait être remisé sur les plages ou tiré sur des rampes de halage. Il n’en existe pas de vestiges, à la différence des puissants cargos de commerce dont on a retrouvé, conservées dans les sédiments, nombres d’épaves lestées par leurs cargaisons. Mais les sources indirectes écrites et les représentations – mosaïques, bas-reliefs, peintures sur céra-mique - que nous ont laissés les artistes, donnent à comprendre, mais aussi à rêver.

COMBAT TERRESTRE EN MER

Partis de rien, les Romains ont vite appris. César, dans la Guerre des Gaules décrit sa Galère–Ami-rale de 70m qui transporte des centaines d’hommes, rameurs et combattants. Elle possède deux tours d’archers, des dau-phins, pointes de plomb hissées sur les vergues, des armes de jet lourdes : catapultes et balistes et son pont complet favorise la lutte à l’abordage grâce à cette fameuse invention romaine dite corvus ou corbeau. Ce pont mo-bile est une passerelle d’assaut articulée à partir du mât qui se

fiche par des crocs sur le pont du navire ennemi, empêchant sa manœuvre, notamment le redou-table éperonnage, par ailleurs sans effet sur les impénétrables bordés en chêne que les char-pentiers gaulois leur faisaient.Le bateau de guerre romain n’est pas une torpille à rame comme la galère grecque au rostre pointu, c’est une forteresse, un morceau de champ de bataille flottant. Car le Romain, piètre marin, est un as de l’infanterie et un fin stratège. Il utilise sur le navire abordé les techniques de combat du plan-cher des vaches, comme pour prendre les forteresses en bois des Gaulois d’Armorique (par Toutatis !).Les romains ont aussi mis au point l’ancre à jas telle qu’on la connaît – presque – aujourd’hui et, pour se protéger des redou-tables frondeurs des Baléares qui bombardaient les navires, ils revêtirent leurs coques de cuir, in-ventant les premiers “cuirassés”.

Si l’incompétence fût à l’origine de la disparition au large de Tunis de la première flotte romaine, et la tempête celle du naufrage de la seconde au large de la Sicile, un lobby de riches propriétaires terriens et commerçants de la province de Campanie, inquiets des menaces carthaginoises sur le stratégique détroit de Messine, finança les quelques centaines de vaisseaux de la troisième.On connaît la suite… Après la conquête de la Sicile, de la Corse, de la Sardaigne et de Carthage contre Scipion l’Africain en –146, Rome se rendra maîtresse de la Méditerranée Occidentale.Retournement de l’histoire, ceux qui étaient considérés par les Grecs comme des barbares, devinrent ainsi respectables au point d’être invités à participer pour la première fois cette même année aux jeux Olympiques. La nouvelle Civilisation Gréco- romaine voyait le jour.

Emma Chazelles

DES BATAILLES TITANESQUESLes batailles navales antiques étaient gigantesques : la bataille du Cap d’Ecnore (Sicile) qui eut lieu en –256 entre Romains et Carthagi-nois vit s’opposer à nombre presque égal de part et d’autre, près de 300.000 hommes sur 700 navires ! Scipion l’Africain engagea pour sa part 35.000 soldats sur 50 Pentécontores et 400 navires de trans-port pour la bataille de Zama en –202 contre Hannibal.

Marseille, bâtie et fortifiée du temps des Grecs (ci-dessus) fut pour les Romains,

une place forte très convoitée. Pompée s’y perdit...

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Pour les capitaines…

…et les moussaillons

Un Air de Sète (Relié) de Jacques Rouré et Michel Des-cossy Editeur : Equinoxe (4 avril 2006) Collection : Impressions du Sud Prix : 28 €Un air de Sète propose un hom-mage à la ville de Sète à travers des créations littéraires : récit, roman, nouvelles, etc. de J. Rouré et des photogra-phies. Il vous dé-voile les coins et recoins de cet incon-tournable port méditerranéen.

Les romans des îles : L’Ile mys-térieuse ; Seconde Patrie ; L’Ecole des Robinsons ; L’Ile à hélice (Broché)De Jules VerneEditeur : Omnibus Prix : 26 €Les quatre romans d’aventures qui forment ce volume mettent en scène des îles tantôt in-q u i é t a n t e s , délirantes, ini-tiatiques ou nourricières, sur lesquelles des hommes tentent de sur-vivre contre vents et ma-rées.

Belem : Le Temps des Naufra-geurs (Album) de Jean-Yves Delitte Editeur : Chasse-Marée Prix : 13 €Le récit du dernier voyage du cé-lèbre voilier long-courrier français, qui appareille de Nantes le 31 juillet 1896. Il fait escale à Montevideo, puis à Belém et revient finalement à son port de départ le 26 janvier

1897 après 46 jours d’une t r a v e r s é e difficile. Un ouvrage qui se lit comme une aventure aux multiples r e b o n d i s s e -ments, avec pour toile de fond le quoti-

dien rude des matelots de la voile.

Albatros de Kiley/Holmes Editeur : Phébus (17 septembre 1998) Collection : Phé-bus Libretto Prix : 10 €Un yacht pris dans la tempête... cinq passagers promis à la mort qui vont

La Princetta et le Capitaine D’Anne-Laure Bondoux Éditeur : Livre de Poche Jeunesse Prix : 6,50 €Pour échapper à un mariage arrangé avec le prince d’Ande-mark, Malva, 16 ans, héritière du trône de Galnicie, s’enfuit de nuit, avec la complicité de son précep-teur l’Archonte. En s’embarquant sur les mers, elle finit par rencon-trer le capitaine Orfeus McBott qui a fuit la Galnicie à la mort de son pi-rate de père. Un roman d’aventure passionnant qui ravira les passion-nés d’aventure et de grand large.

Un Chaton à la Mer ! de Ruth Brown Anne Krief (Traduction)Editeur : Gallimard-Jeunesse Prix : 12,50 €

En 1838, bravant la tempête, Grace Darling, fille du gardien du phare de Longstone en Angleterre, sauva de la mort les pas-sagers d’un navire en détresse. Paral-

lèlement, Lizzie, une chatte, tente de sauver son chaton de la noyade. Une histoire de courage dans un phare au milieu de l’océan.

Océans - Petites Histoires des Fonds Marins (livre et CD)de Stéphane Durand et Marc Boutavant Jacques Perrin (Narrateur)Editeur : Seuil Jeunesse (22 oc-tobre 2009) Collection : Crea.Jeuness Prix : 18 €Minuscule et invisible comme une goutte d’eau dans l’océan, le jeune corail vagabondait par le vaste monde, émerveillé par mille splendeurs et risquant mille périls. Un jour, il eut envie de trouver un

se déchirer, pour aboutir à la sur-vivance de deux d’entre eux, après avoir dérivé sur l’Océan pendant des jours. Une histoire de violence et d’horreur en raison des difficul-tés rencontrées mais aussi des ca-ractères des naufragés

Seule la Mer s’en Souviendra de Isabelle Autissier Editeur : Grasset & Fasquelle (3 juin 2009) Prix : 18 €En 1969, Peter March, un marin anglais, in-venteur de systèmes élec-troniques pour voiliers, décide de participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale. Il entend ainsi prouver l’ex-cellence de ses inventions. Peter est terrifié lorsqu’il découvre une grave avarie sur l’un des flotteurs du trimaran. Il décide alors de tri-cher, en faisant escale. Prix Ame-rigo Vespucci 2009.

Ciel ! Mon Mari veut Naviguer... de Christine de Bonviller Editeur : Editions L’Ancre de Ma-rine Prix : 20 €Lyonnaise d’ascendance ardé-choise, l’auteure se retrouve sur

l ’ E c h a p p é e Belle avec son breton de mari et leurs en-fants pour une croisière tran-s a t l a n t i q u e . Son récit plein d’humour com-mence évidem-ment par la construction du

voilier...

La Petite Bibliothèque Mari-time idéale de Stéphane Heuet Editeur : Arthaud; Collection : Beaux Livres Prix : 24 €Stéphane Heuel, né à Brest, a longtemps na-vigué avant de faire escale à terre pour se lancer dans l’adaptation en bande dessinée d’A la recherche du temps per-du de Proust (Delcourt). Les cinq premiers al-bums ont rencontré un franc suc-cès. Tout en continuant à son pas cette oeuvre titanesque. Il écrit et dessine sa bibliothèque maritime idéale.

Amour de Plaisance de Jean Mauviel Editeur : Le Télégramme - Pêcheur d’images Collection : GUIDES Les diffé-rents sujets et thèmes préoccupant la vie du marin : faire son sac, les cartes et le GPS, le pa-villon, la psychologie du bord, la nourr i ture, le mouillage, les soins à apporter au bateau, porter assistance, rester humble avec les éléments naturels, etc.

Léocadie, le Roman de la Grande Pêchede Serge Des-champsEditeur : Éditions des FalaisesPrix : 18 €Léocadie est un trois-mâts goélette armé à Fécamp qui part en 1922 pour la brume des bancs de terre-Neuve. À l’issue d’une tempête d’anthologie, une partie des doris ne revient pas à bord. Leurs équipages vont aller au bout de leurs forces pour ral-lier la terre groenlandaise et pour y survivre. Pendant ce temps, le capitaine du Léocadie les cherche désespérément. Une magnifique histoire de voile, de corde et de mer glacée et, surtout, de solidarité marine.

endroit où se poser.Des contes pour plonger au cœur des océans à la rencontre de ses incroyables habitants, à lire ou à écouter !

Mon Encyclo de la Mer de Patrick Louisy Editeur : Milan Jeunesse Collection : Albumsnature Prix : 16 €

Cette mini-ency-clopédie présente plus de 150 pho-tos d’animaux, d’activités et de paysages marins. Elle permet aux plus jeunes de dé-couvrir la richesse

des océans, à travers des textes simples et des photos spectacu-laires, amusantes et étonnantes.

Odyssée, Tome 1 : La Malédic-tion des Pierres Noires de Michel Honaker Editeur : Flammarion Prix : 5,70 €Il y a longtemps, bien trop long-temps maintenant, qu’Ulysse a quitté le rivage de son cher royaume d’Ithaque pour partir à la guerre.Pénélope et Télé-maque espèrent chaque jour son retour. Mais le voyage n’est pas fini.Ainsi en ont dé-cidé les Dieux...Depuis dix ans, la ville de Troie est assiégée par l’armée grecque. Elle compte par-mi ses généraux le héros aux mille ruses, Ulysse.Le destin de tout un peuple repose entre ses mains. Mais pour l’ac-complir ne devra-t-il pas renoncer à sa vie de simple mortel ?

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Bibliothèques de plage

Le Département De L’HérauLt

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En juillet et en août, romans adultes et jeunesse, bandes dessinées, albums, tourisme local, presse, plus de 2 000 livres sont à votre disposition pour votre plaisir et votre découverte, ainsi que des animations et lectures.

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Lire à la mer est une initiative du Département de l’Hérault

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