guillot anne thème : prévention du syndrome post-avortement
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GUILLOT Anne
Thème :
Prévention du syndrome post-avortement dans la prise en charge de
l’interruption volontaire de grossesse par l’infirmière.
I.F.S.I. de Roubaix
Promotion 2012
Sommaire :
Sigle…………………………………………………………………………...page 1
Introduction……………………………………………………………….…page 2
Constat……………………………………………………………………….page 3
Cadre conceptuel…………………………………………………………….page 7
I- L’interruption volontaire de grossesse……………...….page 7
1- Généralités …………………………………………….page 7
2- Epidémiologie …………………………………………page 8
a) En France…………………………………...……..page 8
b) Dans la région……………………………………..page 8
3- Technique ……………………………………………...page 8
a) IVG médicamenteuses…………………………….page 8
b) IVG chirurgicale…………………………………...page 9
4- Répercussions …………………………………............page 10
a) Physiques…………………………………………..page 10
b) Psychologiques…………………………………….page 12
II- Le syndrome post-avortement…………………………...page 13
1- Généralités ......................................................................page 13
a) Définition …………………………………………..page 13
b) Historique ..................................................................page 13
2- Facteurs de risques …………….………………….……page 13
a) Pressions de l’entourage ……………..……………..page 13
b) Manque de soutien ……………………………..…..page 14
3- Signes cliniques ………………………………………....page 15
a) Changements hormonaux et hyperémotivité …..……page 15
b) Sentiments de perte et d’amertume ...........................page 15
c) Fragilité psychologique …………………………..…page 15
III- L’infirmière……………………………………………..…page 18
IV- Les représentations sociales………………………...……page 20
Problématique………………………………………………………….....…..page 23
Hypothèse………………………………………………………………….….page 25
Enquête…………………………………………………………………..…...page 26
1- Méthodologie……………………………………………………...….page 26
• Argumentation du choix ……………………………………page 26
• But……………………………………………………………page 26
• Choix de la population ciblée……………………………….page 26
• Elaboration du questionnaire……………………..…..……page 26
• Répartition des questions en 4 axes….……………….…….page 27
• Contact avec les terrains……………………………….…...page 28
2- Résultats et analyse des contenus……………………..……………..page 29
3- Retour à l’hypothèse……………………………….……….………..page 37
Conclusion………………………………………………………..………....page 41
***
Bibliographie……………………………………………………………….page I
Annexes ……………………………………………………………..……..page III à XIV
Sigle
CCNE : Comité Consultatif Nationale d’éthique
IVG : interruption volontaire de grossesse
IMG : interruption médicale de grossesse
FIV : fécondation in vitro
IDE : infirmière diplômé d’Etat
IFOP : Institut Français d’Opinion Publique
CNRS : Centre National de la Recherche scientifique
SIIPS : Soins Infirmiers Individualisés à la personne soignée
Introduction :
« Si l’avortement ne concerne que les droits de la femme, qu’en est-il des miens ?
Aucune féministe radicale ne manifestait pour mes droits ce jour-là. Ma vie allait être
supprimée au nom des droits de la femme… » Le discours de Gianna Jessen à Melbourne en
2008, bouleverse encore de par le monde, par les propos retranchés de la jeune femme qui ne
« devait » pas voir le jour. A sept-mois et demi de grossesse, sa mère avait décidé d’avorter
par solution saline dans une clinique Californienne, mais Gianna est née vivante pour affirmer
que la vie est un don magnifique et que plus particulièrement malgré les handicaps reçus de sa
naissance particulière, la sienne est merveilleuse.
L’avortement est actuellement un sujet qui divise aussi bien au niveau des idéaux
politiques que des convictions de chaque français. Enjeu éthique et symbolique du
mouvement féministe, laissent-ils la place à un possible syndrome post-avortement ?
Regroupement pro-vie ou pro-choix et sites frauduleux donnent-ils une chance à ces femmes
en souffrance de s’exprimer et de se reconstruire ? Où est la place du soignant dans cette prise
d’opinion ?
Mère Teresa est sans doute une des femmes les plus admirées et respectées dans le
monde et elle est aussi celle qui a inspiré mon projet d’aide aux enfants démunis. Entre autre,
elle a lutté en Inde et partout ailleurs pour mettre en relation des familles qui espéraient
accueillir des enfants avec d’autres qui ne le pouvaient pas. Ma sensibilité de soignante se
dirige vers l’accès aux soins des enfants et je m’associe à Mère Teresa pour promouvoir la
vie, en la protégeant et en la maintenant en santé.
« Prenons une résolution ferme : que jamais aucun enfant ne puisse manquer d'attention et
d'affection, que jamais il ne soit privé d'amour ou de la vie pour être jeté comme une ordure.
Et donnez jusqu'au bout, jusqu'à ce que cela vous fasse mal, avec le sourire.1 »
L’avortement touche la notion de vie et de mort, alors je me demande pourquoi on a
le droit d’encourager une IVG mais pas le droit d’encourager à relever le défi de poursuivre
une grossesse. Ces femmes ont aussi le droit de savoir que ce choix quel qu’il soit, restera
décisif, et qu’il existe un syndrome post-avortement.
1Discours de Mère Teresa, le 3 février 1994 à Washington au « National Prayer Breakfast »
Constat :
L’avortement est un droit depuis 1975. 42 millions d’avortements sont réalisés dans
le monde chaque année, 220 000 en France, 12 500 dans le Nord, selon une étude de l’INSEE
en janvier 2006. Simone Veil souhaitait donner aux femmes en détresse une solution pour
empêcher les avortements clandestins. Elle a obtenu la légalisation de ce projet en 19752, en
ayant pour but premier de protéger la vie de ces femmes qui se mettaient en danger de mort
par des pratiques hors de tout cadre sécurisé. Cependant le nombre d’IVG aujourd’hui reste
très élevé et la pratique clandestine existe toujours. La première cause qui pousse une femme
à avorter est le manque de moyens financiers. Mes grands-parents paternels sont tous issus
d’une grossesse non-désirée hors mariage. Leur mère n’avait que très peu à offrir, et beaucoup
à cacher pour l’époque. Ils ont tous deux grandi comme des orphelins et pourtant je ne peux
que me poser la question de ce qu’aurait décidé leur mère si elle avait grandi à notre époque
et avait eu ce choix.
Depuis l’adolescence, j’ai pu observer la divergence d’opinion sur l’avortement et
sur la notion de vie et son origine. En débutant mes recherches, j’ai été interpellée par cette
souffrance interdite : celle d’avoir enduré un avortement. Selon un sondage de l’Institut
Français d’Opinion Publique (IFOP) en février 2010, 83% des femmes pensent qu’il existe
des répercussions psychologiques. Des femmes de tout âge mais aussi de nombreuses
adolescentes luttent pour exprimer leur ressenti. Emissions, blogs, journaux en ligne,
psychiatres, gynécologues, médecins : tous témoignent d’une souffrance honteusement voilée.
En effet, cet acte revendiquant la liberté féminine, est devenu un sujet tabou dont on ne
devrait parler que positivement. Notre société s’intéresse peu à la détresse de ces femmes qui
bénéficient de ce droit. Il en paraîtrait presque déraisonnable puisque ces femmes ont elles-
mêmes choisi cette alternative.. Des études se construisent à l’étranger : Royaume-Uni, Etats-
Unis, Canada pour évaluer avec du recul les avantages et inconvénients de l’IVG. En France
des démarches ont été entreprises pour avancer dans cette recherche. Mais elles sont
amplement découragées et étouffées car elles représentent un enjeu idéologique selon Sabine
Faivre, chercheuse diplômée en éthique médicale, titulaire d’une maitrise de sociologie et
d’une licence de psychologie. La base du Centre National de la Recherche scientifique
(CNRS) ne compte aucune étude sur les traumatismes psychologiques de nature obstétricale
2Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse
alors qu’il en existe sur l’impact de la grossesse et de l’accouchement. La gynécologue
Florence Allard nomme ce phénomène : « le traumatisme post-avortement ». Cependant tant
qu’aucune recherche ne n’est reconnue, aucune prise de conscience ne peut être faite ni la
souffrance définie et identifiable aux yeux des professionnels de santé et de la société.
En consultant une enquête de Sabine Faivre parue dans son ouvrage3, j’ai pu
approcher la source du malaise de l’équipe médicale, paramédicale et sociale d’un centre de
planification et d’un service exécutant l’IVG. Elle a pu rapporter les propos de ses entretiens
mais aussi de ses observations lors de consultations pré-IVG. J’ai pu prendre en compte le
vécu de chacun, l’insuffisance de moyens humains, matériels et financiers. J’aimerais ainsi
étudier la prise en charge de ces femmes dans une situation délicate de leur vie où leur
décision peut avoir une grande importance et dans quelle mesure sont-elles écoutées.
J’ai, à mon tour, pu questionner les infirmières du terrain pour connaître leur vécu et
leurs observations. Sur une quinzaine de sondages remis en mains propres dans deux centres
de planification conséquents de la région Nord et après avis favorable du chef de service et de
la cadre du service, j’ai pu en récupérer 4 seulement. Le plus étonnant est l’accueil que j’ai
reçu par des équipes de gynécologie qui reçoivent des patientes en demande d’IVG. Elles
m’ont dit n’être pas concernées par le sujet et m’ont envoyé vers le centre de planification.
Cependant, selon le même sondage de l’IFOP au moins 28% des femmes recherchent auprès
du personnel soignant un soutien pour se protéger des influences extérieures. D’autres
infirmières avouent ne pas toujours avoir le temps de pratiquer l’écoute active mais répondre
aux besoins des patientes par une simple dédramatisation de l’acte.
En hospitalisation, la patiente entre dans le service à 11h30, subit l’intervention à 13h
pour rentrer chez elle à 17h sachant qu’il en est de même pour 4 autres patientes. De plus, le
temps passé à écouter la patiente n’est pas forcément compté dans le poste de travail. En effet
les SIIPS (Soins Infirmiers Individualisés à la Personne Soignée), mesurent la charge de
travail sur un poste de travail de manière qualitative et quantitative et élaborent la cotation des
actes ; ils ne laissent que peu de place aux imprévus. Pour la plupart, pratiquer des IVG est
leur choix et elles disent aimer venir en aide à des femmes en difficulté. Cependant elles ont
conscience que certaines de leurs patientes ne se rendent pas compte du geste et reviennent
plusieurs fois pour la même raison. Elles admettent que certaines peuvent être sujettes à des
répercussions psychologiques et même « dramatiques » selon l’une des infirmières sondées.
3FAIVRE S, 2006, La vérité sur l’avortement aujourd’hui, Pierre TEQUI, Saint Céneré
D’autres n’en n’ont observé aucune et semble découvrir que certaines patientes développent
un processus de deuil quelques années après. Elles ne trouvent cela cohérent que dans le cadre
d’une IMG ou échec à la FIV. Pourtant, depuis le 20 aout 20084, le fœtus mort-né peut être
inscrit sur le livret de famille.
La prise en charge pré-IVG se base sur le déroulement du type d’IVG choisi tandis
que la post-IVG apporte des informations sur la contraception. Je constate qu’une seule
solution est évoquée, 84% seraient favorables, selon l’IFOP, à un livret d’accueil leur
expliquant autant les deux types d’IVG (médicamenteuse et chirurgicale) que les différentes
propositions d’aide aux femmes enceintes et jeunes mères. Seulement un tiers des femmes
ayant eu une IVG y compris les mineures, reviennent en consultation après. Les axes
d’amélioration des infirmières sondées sont d’augmenter le nombre de centres de
planification, les isoler des centres hospitaliers et de changer les mentalités anti-IVG.
Certaines proposent de prendre en charge leurs patientes de la première consultation à
l’hospitalisation pour assurer le réconfort de celles-ci.
Je pense qu’il serait opportun d’accentuer l’information quant aux aides et solutions
favorables à l’accueil d’une grossesse ; autant que la sensibilisation à l’avortement et à
l’éducation à la contraception. Avant la loi Veil, les femmes n’avaient pas d’autre choix que
de continuer leur grossesse, peu importe les conditions ou alors de risquer leur vie avec une
pratique d’avortement clandestin. Mais aujourd’hui, pourquoi semble-t-on avoir pris des
directions presque inverses ? Une des infirmières que j’ai sondée affirme que si la décision
est claire pour la patiente, les répercutions post-IVG en sont moins retentissantes. Elle
observe aussi que le traumatisme peut varier en fonction du niveau d’acceptation de
l’avortement vécu. Les patientes sont prises en charge davantage sur le plan physique que
sur leur ressenti et le recueil de leur émotions. Dans une de mes dernières enquêtes,
l’infirmière aimerait améliorer la prise en charge de ces femmes en disposant de chambres
seules et d’une possibilité de pouvoir consulter un psychologue pendant le séjour. Dans cette
même structure ce sont des conseillères conjugales qui dans 80% des cas exercent cette
fonction par défaut. L’équipe de soignants semble ne pas être suffisamment familiarisée et
consciente des difficultés que peut engendrer le choix d’une IVG. Est-elle formée à cette
éventualité ? Le manque de temps semble être aussi un facteur considérable. Il faudrait
4Décret n° 2008-798 du 20 août 2008 modifiant le décret n° 74-449 du 15 mai 1974 relatif au livret de famille
sensibiliser les infirmières à cette potentialité de souffrance afin de permettre au besoin
d’écoute post-IVG d’être exprimé ; ce qui est d’autant plus difficile puisqu’il est minimisé ou
encore ignoré de la soignante elle-même. Elle ne dispose pas de moyens suffisants en temps
et en formation pour y répondre.
Comment l'infirmière peut-elle sensibiliser les patientes devant subir une IVG aux
répercutions psychologiques que cet acte engage, afin de prévenir le nombre de syndrome
post-avortement si elle-même n’en a pas conscience? Est-elle en mesure de lui apporter le
soutien nécessaire ainsi que l’indication sur les diverses orientations possibles ? Comment ce
besoin d’écoute pourrait-il être au cœur de la prise en charge de l’IVG pour ces femmes qui se
situent au milieu d’un choix déterminant pour leur vie ? Comment mettre en place dans notre
pratique une information de prévention, de soutien et d’empathie lorsque ce soin n’est pas
prioritaire par rapport à la prise en charge technique ?
Ce qui m’amène à cette question de départ que je formulerai ainsi : Comment faire
prendre conscience à l’infirmière que la prise en charge psychologique d’une patiente
devant subir une IVG est prépondérante, dans le but de prévenir le syndrome post
avortement ?
Cadre conceptuel :
I- L’interruption volontaire de grossesse
« La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. 5»
1- Généralités
L’avortement et ses problématiques existaient bien avant la loi Veil de 1975, déjà
dans le serment d’Hippocrate (IVème siècle avant JC), tout nouveau médecin jurait : « je
ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif." En 1942, l’avortement est passible de la
peine de mort dans un état indépendant du dogme catholique depuis le 1er janvier 1906. Une
première ouverture se créé en 1955, avec la permission d’avortement thérapeutique. Dans les
années 70, la France est en pleine révolution des mœurs et la pression monte, les manifestants
font entendre leur voix pour obtenir l’avortement légal jusqu’à dix semaines de grossesse pour
« la femme enceinte que son état place dans une situation de détresse6 ». Cet acte médical ne
sera pris en charge par la sécurité sociale qu’en 1982. En 2001 la possibilité de l’IVG passe de
10 à 12 semaines, les mineurs n’ont plus besoin de l’accord parental ni les majeurs d’entretien
pré-IVG. La restriction de « situation de détresse » est aussi levée.
La légalisation de l’avortement est arrivée dans un contexte particulier où il
s’apparente à la lutte de l’égalité des sexes, au rejet des traditions religieuses et familiales.
L’IVG et la contraception sont des symboles revendicateurs d’une certaine liberté féminine. Il
reste cependant un enjeu éthique considérable qui oppose certaines idéologies. D’un côté, la
femme dispose des décisions concernant son propre corps et ses propres projets. D’un autre,
l’éthique ne sait se positionner sur la question du début de la vie. Le CCNE (comité
consultatif national d’éthique) existe pour donner son avis sur les enjeux éthiques dus aux
avancées de la science. Elle déclare en 1984 que l’embryon humain dans sa potentialité
biologique d’être humain doit être considéré comme une « personne humaine potentielle ».
2- Epidémiologie
a) En France
5Titre premier de la loi n°75-17 du 17 janvier 1975 : Interruption volontaire de grossesse
6Article L.162-1 de la loi n°75-17 du 17 janvier 1975 : Interruption volontaire de grossesse
Prés de 40% des femmes françaises auront recours à l’IVG. En 2009, la France
recense 790 000 naissances7et 220 000 IVG soit un peut moins d’un quart du nombre de
naissance.
(831 112 naissances en 2010)
b) Dans la région
Le Nord-Pas-de-Calais compte 12 500 IVG et 56 467 naissances en 2010.
3- Techniques
a) IVG médicamenteuses
Elle représente aujourd’hui la moitié des IVG et peut se pratiquer jusqu’à la
cinquième semaine de grossesse. Ce n’est qu’en 1990 que le RU 486,le contraceptif
d’urgence, connu sous le nom de Lévonorgestrel®, est autorisé en milieu hospitalier. L’IVG
médicamenteuse utilise deux thérapeutiques le Mifépristone® et le Misoprostol®. Le
Mifépristone® a pour action la dilatation et l’ouverture du col utérin. Des crampes et
contractions sont les principaux effets secondaires. Le Misoprostol® doit être pris 36h à 48h
plus tard et a pour effet une ouverture du col utérin et l’expulsion des « débris » intra-utérins.
Les saignements peuvent durer jusqu’à 12 jours et être abondants. Elle est pratiquée en
milieu hospitalier et centre de planification. Mais elle peut être aussi exercée depuis 2004 en
ville uniquement pour les femmes majeures par un médecin ayant signé une convention avec
un établissement de santé.
En ville, elle devra être mise en place en 5 consultations :
- La première consiste en un recueil de données physiques, psychologiques, une
proximité géographique avec un hôpital et une vérification d’un début de grossesse de
moins de cinq semaines. Le médecin doit évaluer si la patiente est capable de gérer
cette méthode et ainsi lui expliquer le protocole et les signes de complications à
repérer. Il lui remet le document officiel d’information sur l’IVG.8
7Rapport de l’INSEE publié en Janvier 2011
- La deuxième, au minimum sept jours plus tard réaffirme la demande d’IVG et fixe le
deuxième rendez-vous médical pour la prise de médicaments.
- La troisième est la prise de la mifépristone®. Le médecin établit un dossier médical
que la patiente présentera en urgence si des complications qu’elle a identifié avec le
médecin apparaissent. Il prescrit des antidouleurs.
- 36 à 48h après à lieu la quatrième consultation ou le médecin administre le
misoprostol®.
- La dernière consultation est programmée quinze jours après la prise de mifépristone
dans le but de déceler toutes complications post-IVG.
La première consultation se fait en ville. Le médecin s’il ne pratique pas l’IVG doit
renseigner la patiente sur les lieux où cela est possible. La prise en charge en centre de
planification apporte, de plus, la possibilité de consulter un conseiller conjugal, un
psychologue et une assistante sociale. Les entretiens psycho-sociaux peuvent aussi bien être
effectués par une infirmière que par les autres acteurs de l’équipe suivant le fonctionnement
de la structure. C’est le médecin qui réalise l’IVG.
b) IVG chirurgicale
L’IVG chirurgicale peut être réalisée depuis 2001 jusqu’à douze semaines de grossesse
selon la loi française9. L’hospitalisation peut être faite sur la journée avec une surveillance de
quelques heures après l’intervention. Elle est faite sous anesthésie générale ou locale.
L’anesthésie générale est dans 75% des interventions, choisie par la patiente pour ne pas
« assister » à son IVG. Elle peut être prémédiquée afin de dilater l’ouverture du col
(mifépristone® chez la nullipare et misoprostol® chez la multipare). Le médecin peut aussi
choisir le laminaire (Algue desséchée augmentant de volume à l’humidité) ou dilater le col
sous anesthésie. L’opération se déroule en une demi-heure. Elle consiste en l’aspiration de
l’embryon par l’introduction d’une canule pour aider à éliminer le contenu de l’utérus. Il peut
aussi se pratiquer par curetage. Il s’agit donc de découper l’embryon afin de pouvoir l’aspirer.
8Ministère de la Santé et des Solidarités, novembre 2005, l’interruption volontaire de grossesse, Paris
9Loi 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception
Pour s’assurer que l’avortement est total, le médecin reconstitue le corps de l’embryon. Au
réveil, un traitement antalgique est mis en route. Les saignements post IVG peuvent durer
une quinzaine de jour.
4- Répercussions
a) Physiques
Des symptômes peuvent apparaitre après une IVG, la patiente doit être tenue au
courant par le médecin et l’infirmière. Aucune étude n’a été menée en France, et le médecin
ne peut repérer que les complications immédiates. Aux U.S.A, au Canada et en Suisse les
résultats pour la présence de complications sont peu alarmants et souvent inférieur à 1%.10
Les risques de l’anesthésie générale et locorégionale sont aussi à prendre en compte comme
dans toutes interventions qui en nécessitent. Il existe donc un risque d’inhalation, de choc
anaphylactique, cardiovasculaire, de paralysie transitoire de la vessie ou d’un membre dû à la
compression d’un nerf, d’une infection de la zone de pose d’un cathéter veineux, de céphalée,
et de bronchospasme avec une anesthésie générale ou locorégionale.
- saignements : ils sont considérés anormaux si la patiente imbibe plus d’une serviette à
l’heure pendant 3h suivant l’avortement. Ils peuvent durer de façon normale jusqu’à quatre
semaines.
- infections : éviter les tampons et les rapports sexuels pendant 7 jours pour minimiser le
risque infectieux. Une antiobioprophylaxie peut être prescrite pour limiter le risque lors de
l’intervention. Des infections d’origine gynécologique peuvent être déjà présentes et devront
être détectées lors de l’examen fait 8 jours avant l’IVG.
- douleurs abdominales et crampes peuvent durer jusqu’à 3 semaines.11
-immunisation anti-rhésus : Si la mère est rhésus négatif, dès la dixième semaine de
grossesse, une prise de sang détermine le rhésus du fœtus. Pendant l’IVG, des globules rouges
du fœtus peuvent traverser le placenta, s’il est rhésus positif, une immunisation de la mère va
10Statistique de l’AGOS ( association des cliniques de gynécologies-obstétriques Suisse) étude faite par le Dr Daniel Sieger de 1993-99
11 Note pour les saignements, infections et douleurs : http://www.cliniquedelalternative.com/apres/index.html
se faire contre ses globules rouges et ses anticorps pourront traverser le placenta lors d’une
prochaine grossesse provoquant une anémie et un ictère sévère pour le fœtus. Ce phénomène
existe pour une grossesse sur mille et se traite par une injection d’immunoglobine (anticorps
anti-rhésus +).12
-perforations utérines : conséquences de l’IVG pouvant se compliquer en une hystérectomie.
(2 à 3%)
-lacérations du col de l’utérus : Pour l’IVG d’un embryon de moins de 3 mois, elles
nécessitent obligatoirement des points de suture des microlésions provoquées. Si elles ne sont
pas soignées, elles peuvent provoquer à long terme une stérilité.
-inflammation pelvienne et infection par chlamydia : Une femme touchée par la
chlamydia aura 4 semaines plus tard dans 23% des cas après une IVG une inflammation
pelvienne pouvant favoriser des grossesses extra-utérines.
-endométrite post-abortum : inflammation de l’endomètre qui touche les adolescentes 2,5
fois plus que les femmes de 20 à 30 ans.
Facteurs de risques pour : -le cancer du col de l’utérus, des ovaires et du foie : dû aux
perturbations hormonales provoquées, le cancer du col de l’utérus est 2,3 fois plus élevé chez
la femme ayant choisi une IVG et 4.92 fois plus élevé chez la femme qui en a eu recours
plus de deux fois. Des observations assimilables apparaissent pour le cancer du foie et des
ovaires.
- le cancer du sein : l’arrêt subit de la grossesse d’une nullipare,
alors que les hormones prolifèrent de façon massive, (œstrogène et la progestérone
augmentent de 200% entre la fécondation et la 12éme semaine), laisse des cellules
indifférenciées sensibles aux facteurs cancérigènes. En effet, ces cellules aurait du se
différencier pour permettre la lactation
Complications lors d’une nouvelle grossesse : -nouveau-nés handicapés (l’avortement et
l’état de l’utérus peuvent être responsables de complications néonatales (accouchement
prématuré, mort in utéro) et d’un placenta anormalement constitué)
-implantation anormale du placenta
12http://www.toobusiness.com/portail/conseil/enfant/rhesus.htm
-Grossesses extra-utérines pouvant provoquer une stérilité.13
b) Psychologiques
Ce type de répercussions est à évaluer sur le plan individuel, chaque femme
appréhendant son I.V.G. à sa manière. On peut cependant observer majoritairement un
premier sentiment de soulagement face à la résolution de ce facteur angoissant qui persistait
depuis quelques semaines. Dans les semaines qui suivent, des sentiments de refoulement,
détresse et déni peuvent survenir. Beaucoup de questions restent en suspens, sans
interlocuteur. Certaines femmes en resteront là. La phase de culpabilité puis d’acceptation ne
surgira qu’à un autre moment clé de la vie des femmes (naissance d’un autre enfant, date
anniversaire de l’IVG, etc…). Ces répercussions sont donc assez difficiles à prendre en charge
puisqu’elles sont emplies de mécanismes de défense et peuvent apparaitre à n’importe quel
moment sans être parfois identifiables.
Les répercussions sont d’autant plus considérables si la décision est ambigüe. En
effet, plus la décision est tardive, plus la femme sera sujette au doute. De même si ce choix lui
est imposé (mineures, partenaire opposé, situations déterminantes, convictions idéologiques
de l’entourage…. 14).
13 Pour cette page :
ALLARD F, FROPO J.R., 2007, Le traumatisme post-avortement, SALVATOR, Condé-sur-Noireau
14DR Annie Bureau, association nationale des centres d’interruption de grossesse et de contraception, http://www.ancic.asso.fr/textes/ressources/techniques_risques.html
II- Le syndrome post-avortement
1-Généralités
a) Définition
Pour définir ces prochains termes, j’ai choisi un dictionnaire de référence : Le
Larousse.
-Le sens propre du syndrome est : L’ensemble de plusieurs symptômes ou signes en rapport
avec un état pathologique donné et permettant, par leur groupement, d'orienter le diagnostic.
- Il prend pour sens figuré : L’ensemble de comportements particuliers à un groupe humain
ayant subi une même situation traumatisante.
b) Historique
Ce terme est employé pour la première fois dans les années 1980 par le docteur Rue,
dans le but de nommer ce syndrome post-traumatique où la femme est parfois
inconsciemment sous anesthésie psychologique afin d’oublier ses souffrances15. Dés 1985,
avec la parution d’Hôpital silence, de Nicole Malincoli, les difficultés post-avortement des
femmes sont reconnues au travers des propos rapportés de l’auteur.
Ce syndrome ne se présente que chez les femmes exposées à un ou plusieurs de ces
facteurs suivants:
2-Facteurs de risques
a-Pressions de l’entourage
Lorsque la décision n’est pas pleinement celle de la femme, une certaine ambivalence
peut naître chez elle. Son entourage peut devenir le cadre raisonnable ou le cadre
contraignant. Elle entendra que ce n’est pas le moment, qu’elle est trop jeune, trop vieille,
qu’elle n’a pas les moyens, ou bien que son conjoint est en désaccord ou absent. Prendre une
décision à l’encontre de l’approbation de son entourage est aussi difficile mais peut susciter
une atteinte à sa propre conscience.16
15Dr V. Rue, directeur de l'Institute of post-Abortion Recovery, à Portsmouth
Dans une étude menée aux Etats-Unis et en Russie sur 548 femmes (331 russes et
217 américaines), 64% des femmes interrogées exposaient des pressions de l’entourage17.
b-Manque de soutien
L’avortement n’est pas un acte anodin, il touche à l’intimité de la femme mais aussi à
sa possibilité de donner la vie et d’être mère.
« La femme est ontologiquement destinée à donner la vie et un geste de mort est forcément
porteur de conséquences au niveau physique et psychologique (sans parler du spirituel).18 »
Il est cependant difficile pour cette femme de verbaliser sa souffrance par peur du
cadre contraignant. Son silence l’empêche de chercher du réconfort auprès de ses proches ou
auprès du personnel soignant qui n’est pas encore sensibilisé à cette problématique. La société
pousse d’ailleurs de manière insidieuse à avorter en avançant qu’une grossesse est toujours
possible plus tard et que cette intervention est banale, et selon la situation c’est plus
raisonnable…
La place du conjoint est aussi source de conflit puisque lui aussi peut être mêlé à ce
traumatisme ou en être complètement écarté. Les couples fragiles auront tendance à ne pas
surmonter ce syndrome. La femme peut se sentir incomprise et nourrir de l’amertume, il lui
est donc peu possible de rechercher du soutien auprès de son compagnon. Les proches auront
des difficultés à associer son choix d’avorter et son mal-être actuel.
Le manque de soutien vient de l’incompréhension de l’entourage mais aussi de
l’absence de recherche de la femme, renforçant sa souffrance.19
3-Signes cliniques
16DR Annie Bureau, CIVG Hôpital BRUSSAIS, Aufeminin.com 15/11/10 http://www.ancic.asso.fr/textes/ressources/techniques_risques.html
17« Induced abortion and traumatic stress : a preliminary comparison of American and Russian women » Medical Science monitor, SR5-16, 2004
18 Préface du livre le traumatisme post avortement, Dr Mireille Robinson, psychiatre
19ALLARD F, FROPO J.R., 2007, Le traumatisme post-avortement, SALVATOR, Condé-sur-Noireau pages 88
a) Changements hormonaux et hyperémotivité
L’arrêt de grossesse provoque une chute hormonale conséquente. De même manière
qu’un baby blues, des troubles émotifs peuvent apparaître. Les saignements reprennent en
post-IVG le quatrième jour avec des crampes abdominales d’intensité variable et une fièvre
jusqu’à 38,5°C durant 24h. La femme peut alors avoir l’envie de pleurer et se sentir un peu
déprimée.20 En effet, certaines passent par un processus de deuil et nécessitent d’une
réconciliation avec elle-même, ce qui est d’ailleurs appelé « guérison intérieur » par le
docteur De Cathelineau.21
b) Sentiments de perte et d’amertume
Selon Dr Morgentaler, la patiente peut ressentir des émotions très fortes allant du
soulagement, à la culpabilité au sentiment de profonde tristesse qu’il faut extérioriser et non
maintenir captif. Elle se sent incapable de retrouver une paix intérieure et vit une certaine
anxiété concernant sa décision.
Pour le docteur François Volff, un syndrome post-avortement se diagnostique par
une expérience avec l’avortement perçue comme une destruction volontaire de la vie22. Il
s’accompagnerait de cauchemars, flash-back à la date anniversaire de l’avortement mais aussi
de mécanismes de défenses tel que le déni ou le refoulement. Des signes de dépressions non-
présents avant l’avortement peuvent aussi survenir. Je vais ci-après les détailler :
c) Fragilité psychologique
Une femme montrera davantage de fragilité psychologique après un avortement tel que :
• La dépression clinique
20Dr Morgentaler, Canada « conseil pour après »
http://www.morgentalernb.ca/aftercarefr.html
21DE CATHELINEAU P, 2003, Les lendemains douloureux de l’avortement, C.L.D., Tours
22 Dr VOLFF. F, Un syndrome traumatique répandu : le Syndrome post-avortement. NERVURE : JOURNAL DE PSYCHIATRIE : SUPPLEMENT : FMC, 2004/06, vol. XVII, n° 5, p. 14-15.
« Suite à une ablation du sein, 60 % de femmes passent par une dépression. Faut-il s'étonner
alors que les femmes qui ont subi un avortement passent par une dépression après?23 »
L’image de soi, la culpabilité, le secret puis le refoulement des émotions peuvent être à
l’origine d’une dépression post-IVG. Selon une étude américaine le risque de faire une
dépression augmenterait de 65%.24
• Le suicide
Des idées de suicide apparaissent chez ces femmes qui se sentent démunies et
atteintes dans leur âme et dans leur chair après leur IVG.
Le risque augmenterait de 154% par rapport aux femmes ayant mené à terme leur
grossesse d’après les résultats d’une enquête auprès de 173 000 américaines.25
Il est d’autant plus considérable qu’il touche 2 à 4 fois plus les adolescentes.26
• Les conduites addictives
Le risque de consommer de l’alcool ou de la drogue est accru après une IVG. En
excluant celle qui présente des antécédents, il serait multiplié par 5.27 La dernière étude
britannique menée sur 877 000 femmes, dont 163 831 ont avorté, a montré que l’abus d’alcool
augmente de 110% et l’usage de cannabis de 220%.28
23Dr Philip Mango, psychiatre à l’Institut pour le développement humain à New-York
24JR Cougle, DC Reardon et PK Coleaman, « Depression Associated with aborption and Childbirth » medical science monitor CR105-112, 2003
25DC Reardon « Deaths associated with pregnancy outcome » Southern medical journal, aout 2002
26M. Gissler « Suicides after pregnancy in Finland : 1987-94 » British Medical Journal 1996
27DC Reardon, « Abortion and Subsequent abuse » American Journal of Drug and Alcohol Abuse, 2000
28PK. Coleman, analyse de 22 enquêtes, British Journal of Psychiatrie, 2010
• Trouble de la sexualité
La peur de revivre cette situation traumatisante peut entrainer de l’aversion pour la
sexualité ou de la frigidité. La relation avec le conjoint peut être conflictuelle. Ce trouble est
présent chez 30 à 50 % des femmes ayant avorté.29
L’infirmière a donc une place primordiale dans ce domaine où elle peut être à
l’écoute et expliquer comment ne plus se retrouver dans cette situation à l’aide d’une
contraception adaptée et comprise.
Développons ci-après de manière plus complète et précise ce qui est de son rôle
propre.
29 PK. Coleman « Induced Abortion and intimate relationship quality in the Chicago Health and Social Life Survey » Public Health, 2009
III- L’infirmière
L’infirmière a pour fonction de prendre soin des patients, en participant : « à des
actions de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement30.»
Ce rôle infirmier se définit par : « L’exercice de la profession d’infirmier qui comporte
l’analyse, l’organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation, la contribution
au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de
prévention, de dépistage, de formation et d’éducation à la santé31 ».
Je soulignerais le fait important que la qualité des soins intègre autant la technique que
la dimension relationnelle avec le soigné. Cela permettra : « le respect des droits de la
personne,…, en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes
physiologique, psychologique, économique, sociale et culturelle.32 ». Cet article détaille
comment protéger l’autonomie des personnes de même que l’évaluation juste de leur détresse
physique ou mentale. Il est dans l’exercice de notre fonction d’établir un recueil d’information
utile à toute l’équipe médicale en vue d’une prise en charge qui permet : « De protéger,
maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes. »
L’infirmière a, de plus, le devoir du « respect de la vie et de la personne humaine.33»
Ce qui implique de définir clairement la vie et la personne humaine.
Selon la définition du dictionnaire Larousse :
Vie : Suite de phénomènes qui font évoluer l'œuf fécondé (zygote) vers l'âge adulte, la
reproduction et la mort.
30Article L4311-1 du Code de la Santé publique (modifié par Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 art.88)
31 Article R4311-1
32Article R4311-2
33Article R4312-1 du Code de la Santé publique
Personne humaine : Être qui possède les caractéristiques spécifiques de l'homme en
tant que représentant de son espèce.
Le renouvellement des connaissances est aussi nécessaire à l’exercice de la profession.
L’infirmière a : « le devoir d’actualiser et de perfectionner ses connaissances
professionnelles »34, mais aussi de toujours agir « dans l’intérêt du patient. »35
De plus, le champ d’intervention de l’infirmière s’étend aux trois domaines de la
prévention : primaire, secondaire et tertiaire.
Définissons ces trois domaines selon l’OMS :
-La prévention primaire et secondaire comporte respectivement l’ensemble des mesures
visant à diminuer l’incidence et la prévalence d’une maladie dans une population.
-La prévention tertiaire est destinée à empêcher les rechutes ou les complications
34Article R4312-10
35Article R4312-28
IV- Les représentations sociales
Toute représentation doit d’abord bénéficier d’une prise de conscience. Elle est définit
communément par : L’action de prendre la connaissance, intuitive ou réflexive immédiate,
que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur (définition du Larousse).
En d’autre terme c’est le fait d’appréhender de manière subjective des événements perçus.
Définissons de manière succincte la conscience :
La conscience entre dans un système de représentations que l’homme obtient de sa
vision du monde, qui l’entoure, mais aussi de lui-même en tant qu’entité distincte. Des
facteurs socioculturels, tel que la religion, les médias ou la politique peuvent l’influencer.
Mais il existe aussi une conscience dite morale qui est déterminée par les courants
contemporains. Une norme séparant le bien du mal va influencer les conduites humaines et les
amener à faire des choix en fonction du courant de pensée actuelle.
Après avoir intégré cette notion de prise de conscience, il me faut définir le concept
de représentations sociales. Selon la psychanalyste Denise Jodelet36 il s’agit : «d’une forme de
connaissance socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la
construction d'une réalité commune à un ensemble social ». Cette représentation sociale
diffère donc de la théorie scientifique en se faisant appeler «savoir de sens commun » ou «
savoir naïf ».
Pour toute représentation sociale, il existe un noyau central qui ne peut être modifié
car il est constitué d’éléments non-discutables et cohérents entre eux, c’est la valeur sûre et
indéniable37. Et de plus, cette représentation est constituée d’éléments périphériques qui
auront pour rôle de donner une signification suivant les événements apparus mais aussi de se
confronter à des contradictions vis-à-vis de celle-ci. Ces éléments périphériques vont donc se
modifier et s’adapter aux nouvelles données sans modifier le noyau central. On dit qu’ils
exercent le rôle de tampon à la réalité.38
36 JODELET (D.). 1984. Représentations sociales : phénomènes, concepts et théorie
37Abric, théorie du noyau central, 1984
38http://fr.wikipedia.org/wiki/Repr%C3%A9sentation_sociale
Ensuite, pour qu’une représentation sociale se crée, il doit exister un objet. Qu’il soit de
nature abstraite ou réelle, elle va contribuer à la compréhension de cet élément et lui donner
un sens qui lui construira une réalité sociale. Ce processus lui permettra d’influencer les
comportements. Les représentations sociales s’immiscent dans notre réalité pour définir de
nouvelles données. Elles permettent de communiquer, mais peuvent aussi conditionner notre
environnement et nous pousser à agir. Elles vont s’inscrire dans les normes du groupe qui va
les reconnaitre et prendre position.39
Le groupe soignant agissant comme une entité, il parait judicieux de donner la
définition de conscience collective : « l'ensemble des valeurs, des comportements communes
au sein d'un groupe social qui agit de manière supérieure à la conscience individuel. »40.
Ensuite, distinguons les différents types de prise de conscience :
Pas de conscience
Certains membres sont conscients sans l’expliciter, on parle alors de non-dits
Le groupe est conscient collectivement grâce à un partage effectué en équipe, cela
devient un fait accepté et partagé.
Il est cependant difficile de passer d’un type à un autre si un manque de
communication persiste. Il est donc indispensable de confronter son point de vue avec les
autres membres de l’équipe et ainsi permettre une discussion qui renforcera l’intelligence
collective. Les facteurs empêchant la prise de conscience sont de l’ordre de l’intérêt
individuel ou collectif. La peur d’être rejeté par le groupe ou d’être l’élément qui va perturber
la routine du groupe va prolonger le silence et les non-dits.
Il existe, de plus, deux variables considérables à ce groupe qui renforce cette
représentation sociale commune :
-l’ethnocentrisme qui consiste à installer ses propres valeurs socioculturelles comme
universelles. Selon Claude Lévi-Strauss, anthropologue du XXème siècle, l’ethnocentrisme
39MOSCOVICI.S, 1961, la psychanalyse, son image et son public, PUF, Paris
40Etude du sociologue Emile Durkheim (1858-1947)
serait une « tendance, plus ou moins consciente, à privilégier les valeurs et les formes
culturelles du groupe ethnique auquel on appartient41 ».
-Le médiocentrisme qui considère ses propres valeurs et procédés médicaux comme être
des valeurs universelles42.
Pour modifier une représentation sociale, il faut selon Claude Flament43 : qu’il existe
une incohérence entre le noyau central et la réalité ; elle doit être assez marquée pour que le
système périphérique ne puisse l’absorber totalement.
41Dictionnaire de l'Académie française, 8e édition, 1932-1935.
42http://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/cours-sante-publique-leducation-la-prevention-et-la-promotion-pour-la-sante.html
43Claude Flament, Théorie des graphes et des structures sociales, 1965
Problématique
Suite au constat de départ et à l’élaboration du cadre conceptuel, j’aimerais
souligner l’absence d’informations données aux patientes mais aussi l’absence de
connaissances par l’IDE sur ce traumatisme post-avortement. L’infirmière devrait connaître
ce syndrome et ses circonstances d’apparition pour ainsi les communiquer. La prise en charge
de l’IVG par l’infirmière priorisant un temps d’échange sur la contraception de la patiente
pourrait-elle y inclure des informations sur le syndrome post-avortement ?
L’infirmière a pour rôle propre d’intervenir dans les différents champs de la
prévention et doit expliquer l’incidence de l’acte sur la santé physique et mentale de la
patiente en lui précisant à quels facteurs de risque elle est maintenant exposée. Je pense que
l’éducation de la patiente par l’infirmière se doit d’être complétée en excluant tout facteur
d’influence de nos propres représentations sociales. L’ethnocentrisme et le médiocentrisme
expliquent aussi la subjectivité de notre vision de l’IVG.
Les représentations sociales infirmières sur l’IVG pourraient être un élément clé de
la prise en charge de la patiente expliquant l’impasse à propos du traumatisme post-
avortement. En effet, l’infirmière appartient au groupe des soignants qui participe à la
réalisation de l’IVG tous les jours depuis plusieurs années auprès de médecins apprêtés à cet
acte. Dans les textes de recommandations concernant la prise en charge de l’IVG, cette
activité doit entrer dans le cadre d’un projet de service auquel adhèrent tous les membres du
personnel qui y participent44. Ce groupe a choisi de travailler dans un service réalisant l’IVG.
On peut supposer que ce groupe minimise les effets de cet acte qu’il accompagne
quotidiennement. L’IDE ne vit pas les répercussions possibles de l’IVG et n’a pas de suivi
avec la patiente. Elle peut se détacher de cet acte qui lui est commun et sans conséquence
néfaste pour elle-même. On ne peut nier que le groupe en tant qu’entité exerce une pression
vis-à-vis de l’individu en proie au doute. L’ethnocentrisme et le médiocentrisme pourraient
influer sur les réponses données aux questions de la patiente. Ce processus imposerait nos
propres valeurs à la patiente qui se trouve alors perdue dans une phase d’hésitation. J’aimerais
rechercher les éléments périphériques et le noyau central de cette représentation chez ce
groupe.
Selon la définition de l’infirmière, celle-ci a pour rôle propre de donner des
explications complète sur les effets secondaires de l’IVG afin d’obtenir son consentement
44Rapport de l’ANAES mars 2011
éclairé ou son retrait en connaissance de cause ; et de faire adhérer la patiente à son projet de
soins « en tenant compte de la personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique,
psychologique, économique, sociale et culturelle.45 ». Il est donc très important de prendre en
compte la représentation sociale de l’IVG par la patiente. Elle devrait pouvoir la définir avec
ses mots sans être influencée par sa pratique quotidienne de la prise en charge d’une femme
demandant l’IVG.
J’utilise le dictionnaire Larousse comme référence car il est à la disposition de tous et
il définit les mots selon notre culture française. La vie, selon sa définition courante, débute à
l’œuf fécondé et se termine à la mort. Cependant ce point de vue est retranché par le fait que
le fœtus ne peut vivre seul avant 24 semaines. Antérieurement l’avortement était possible
jusqu’à 12 SA où il était considéré que l’embryon devenait fœtus. Car il a atteint le stade où
tous les organes sont présents et ils vont entrer en maturation.
Le Larousse définit la personne humaine comme tout être qui possède les
caractéristiques spécifiques de l’homme. Dés les 24h premières heures, la cellule œuf dispose
d’une composition unique de 46 chromosomes. Et à 12 SA, il est un embryon disposant de
tous ses organes.
Il existe donc une discordance entre ces définitions d’usage courant et de ce qui est dit
par les scientifiques, le milieu médical. Il est donc juste qu’il soit difficile pour une patiente
d’établir sa propre représentation suivant sa personnalité, son environnement et son système
de valeurs étant donné qu’elle se trouve confrontée par le point de vue médical et le point de
vue de la vie courante.
45Article R4311-2
Hypothèse
Je suppose qu’une infirmière doit prendre conscience de sa propre représentation de
l’IVG en tant que personne appartenant au groupe des soignants en prenant en compte son
ethnocentrisme et son médiocentrisme afin de pouvoir assurer la prise en charge
psychologique de la patiente en fonction de sa propre représentation de l’IVG, dans le but de
prévenir le syndrome post-avortement.
Avec ses propres représentations, l’infirmière pourrait alors influencer la
décision et le ressenti de la patiente qui serait ainsi susceptible de vivre un traumatisme
post-avortement.
Ma variable dépendante est le caractère éthique de la problématique de l’IVG et la
méconnaissance du syndrome post-avortement. Alors que ma variable indépendante est le
nombre restreint d’infirmières travaillant auprès de patientes en demande d’IVG.
Enquête
1- Méthodologie
• Argumentation du choix de l’outil d’enquête:
J’aimerais travailler sur une enquête de type questionnaire permettant d’évoquer les
représentations des infirmières, mais aussi leurs valeurs en tant que soignant en les définissant
avec leurs propres mots. A travers ce temps passé seul devant cette enquête, le soignant pourra
alors se questionner et répondre de manière individuelle et anonyme. Cela me permet aussi
une plus grande amplitude de réponse en utilisant le questionnaire.
• But : - explorer les représentations d’une infirmière prenant en charge une patiente en
demande d’IVG
- observer les différents types d’accueil et de prise en charge selon le lieu
d’enquête.
• Choix de la population enquêtée :
La cible de mon enquête est l’infirmière dans sa prise en charge d’une patiente
hospitalisée pour une IVG. Je me suis aussi permise de sonder les élèves infirmières de 3ème
année présentes sur le lieu de stage. Il existe quatre établissements dans la région qui
répondent à cette demande. J’ai choisi un échantillon significatif de trois lieux qui accueillent
de façon différente des femmes en demande d’IVG. Le premier est un centre d’orthogénie qui
est spécifique à l’IVG. Les deux autres lieux se situent dans des centres hospitaliers. La prise
en charge de ces patientes est divisée entre le centre de planification et le service
d’hospitalisation de jour pour le deuxième lieu, et un service de gynécologie pour le troisième
lieu.
• Elaboration du questionnaire :
Il se constitue d’un ensemble d’une quinzaine de questions ouvertes ou fermées. Ces
questions portent sur les déterminants sociaux (date d’obtention du DE, nombre d’année dans
le service…) mais aussi sur le recueil des opinions, des pratiques. Ce questionnaire a été
retravaillé avec le chef du service de la deuxième structure d’enquête.
• Répartition des questions en 4 axes :
- Motivation d’entrée et rôle dans le service
Avez-vous choisi de travailler dans ce service ?
Si oui, quelles étaient vos motivations pour y travailler ?
Quel est votre rôle dans le service ?
Votre rôle éducatif, comment le définissez vous en une ou deux phrases?
Et votre rôle préventif ?
- Signification personnelle sur le terme IVG
Quelle est votre position personnelle sur l’IVG ?
Selon vous, interruption volontaire de grossesse veut dire :
-____Le syndrome post-avortement et position vis-à-vis d’une approche de quotidienne
de l’IVG
Pensez-vous qu’une IVG peut avoir des répercussions psychologiques considérables sur la patiente ?
Est-ce que pratiquer quotidiennement cet acte vous immunise-t-il quant à l’impact que cela peut avoir
sur une patiente ?
N'y a t il pas parfois un transfert d'humeur de vous à la patiente lui donnant l'impression de gérer la
situation autant que vous?
- Rôle des représentations sociales personnelles et collectives
Pensez-vous que l’opinion du groupe sur l’IVG influe sur votre avis personnel ?
Vous êtes-vous déjà opposé au reste de l’équipe sur ce sujet ?
Pensez-vous que votre vécu, vos représentations de la prise en charge de l’IVG influent sur la façon
que vous avez de faire de l’éducation et de la prévention ?
- Rôle éducatif et préventif de ce syndrome post-avortement et axes d’amélioration
Etes-vous prête à changer votre façon de faire de l’éducation et de la prévention pour que la patiente
puisse exprimer ses propres représentations de l’IVG?
Quelle méthode mettez-vous en place pour que la patiente soit à même de sonder ses propres
résistances et faiblesses face à l'acte?
Quelles améliorations nécessiteraient une telle prise en charge ?
• Contact avec les terrains :
Avec le premier terrain (27% des enquêtes):
Après avoir contacté le médecin du centre d’orthogénie en lui soumettant mon
questionnaire, je suis mise en relation avec l’infirmière responsable qui me donne une date de
dépôt (le 1er mars) et une date de reprise (le 10 mars).
Pour le deuxième terrain (40% des enquêtes) :
Je suis à ce moment en stage dans le même pôle en gynécologie maternité. N’ayant
pas de contacts préétablis, je me rends sur place et soumets mon questionnaire au médecin.
Désirant en apprendre d’avantage, je suis invitée à un entretien, où le médecin m’expliquera
son action, sa vision de l’IVG, les luttes menées pas à pas. Cette discussion m’a été plus que
favorable et m’a ouvert les yeux sur des difficultés que je ne connaissais pas. Après avoir
retravaillé mon enquête ensemble, elle sera distribuée dans le service d’hospitalisation de jour
et dans le service de planning familial. Les jours suivants, il m’est proposé de revenir pour
observer la prise en charge d’une femme demandant une IVG. Malheureusement le personnel
paramédical n’a pas eu le même zèle pour participer à mon enquête, après 3 semaines malgré
mes encouragements quasi-quotidiens, il m’est annoncé que mon questionnaire attribué aux
infirmières en éducation a été perdu et que le planning familial est fermé pour 3 semaines…
Ils sont a disposition depuis le 1er mars, nous sommes alors le 5 avril, mon stage se termine.
Vivant la réalité du terrain sur ce stage, quelques observations m’interpellent. Il y a
indéniablement une charge de travail trop important pour la durée d’ouverture de ce planning.
Sur ce terrain, le planning est ouvert 3 demi-journées par semaine. L’IVG médicamenteuse se
déroule en deux prises médicamenteuses. La première était réalisée au planning familial qui
se trouve au même endroit que les consultations de suivi de grossesse. La deuxième prise se
fait dans le service de gynécologie-maternité par une infirmière du service. La patiente se
présente ainsi dans notre service et doit attendre sur un banc en face de l’ascenseur pour être
prise en charge. Elle entrera ensuite dans un bureau, pour signer un document attestant son
arrêt de grossesse. L’infirmière lui administrera son médicament avec un fond d’eau. Elle
retourne sur ce banc et patientera une heure en guise de surveillance des complications. J’ai
pu exprimer au médecin référent mon interrogation face à cette situation d’accueil et il m’a
affirmé qu’il réfléchissait à une autre organisation possible.
Il m’est arrivé plusieurs fois d’accueillir ces femmes alors que j’emmenais un bébé
en examen. Je devais alors laisser la patiente attendre sur ce banc avec ses propres larmes.
Elle avait déjà accouché d’un autre enfant dans ce même service…
Pour le troisième terrain (33% des enquêtes) :
Un accord téléphonique avec la cadre responsable du service me permet de déposer
mon enquête en service de gynécologie et au centre de planification. Une date de dépôt (le 10
mars) et de reprise (le 3 avril) est alors convenue. Après multiples appels téléphoniques je
récupère mes derniers questionnaires le 13 avril non remplis...
J’ai déposé plus de 45 questionnaires et en dispose de 15 pour mon exploitation. Bien
sûr, mon observation, l’accueil reçu m’ont aussi permis de comprendre certaines choses au
niveau des conditions d’accueil et de prise en charge en orthogénie.
2- Résultats et analyse des contenus
- Déterminants sociaux
Age Moins de 35 ans Entre 35 et 45 Plus de 45
5 7 3
Analyse : La loi Veil existe maintenant depuis plus de 40 ans, la majorité a pu vivre le
démarrage de l’application de cette loi ainsi que le combat que l’IVG représente. La minorité
a plus de recul et un âge plus proche des patientes.
Date d’obtention du diplôme Avant 1992 Après 1992
6 9
Analyse : En 1978, le rôle propre de la fonction infirmière est établi. Depuis 1979, un
diplôme unique existe pour les infirmières. Le terme IFSI est crée en 1992 avec un nouveau
référentiel et une union entre les deux filières de formation (psychiatrique et générale). Le
droit du patient apparaît le 4 mars 2002, avec sa personnalisation du soin et sa prise en compte
des ressources de celui-ci.
Nombre d’années dans le service Moins de 2 ans Entre 2 ans et 5 ans Plus de 5 ans
6 2 7
La vision de la fonction infirmière a beaucoup évolué et s’est aussi dirigée
dans un sens plus uni et il peut donc exister des disparités entre l’ancienne génération et la
nouvelle. De plus, la notion du patient acteur de sa prise en charge n’est peut être pas toujours
mis en place par celle qui ont vécues ses changements sur le terrain.
Analyse : Cette donnée me permet d’observer qu’il existe toujours un groupe qui reste
attaché au service alors qu’un autre reste en mouvement. Il y a toujours une infirmière plus
expérimentée qui reste présente pour transmettre ses savoirs et expériences.
Cependant les plus anciennes sont aussi les plus réfractaires au changement
d’après mes questionnaires. Alors que les nouvelles souhaitent des améliorations.
- Motivation d’entrée et rôle dans le service (reprise des questions de l’enquête)
Avez-vous choisi de travailler dans ce service ?
13/15 des sondées ont choisi de travailler dans ce service
Si oui, quelles étaient vos motivations pour y travailler ?
Quel est votre rôle dans le service ?
Votre rôle éducatif, comment le définissez vous en une ou deux phrases?
Et votre rôle préventif ?
Le rôle éducatif est défini par une explication du geste et de l’effet des thérapeutiques,
de l’apparition des douleurs et de l’évaluation des saignements à domicile mais surtout sur
une éducation à la contraception et aux IST.
Le rôle préventif se ciblerait sur une prise d’antalgique en cas de douleurs et d’une
explication sur le bon usage de la contraception. D’autres préviennent les patientes en leur
expliquant les complications post-op de l’intervention. Plusieurs affirment que cela n’est pas
réalisable dans le service mais seulement en planning familial.
Analyse : Les infirmières affirment leur choix pour ce service avec pour première
motivation le rôle éducatif et préventif. Cependant elles définissent leur activité
prépondérante par de la surveillance post-op. De plus, elles déclinent (elle refuse ?) leur rôle
éducatif par des explications sur l’intervention et sur l’utilistation et effets des thérapeutiques
ainsi que sur la contraception. D’ailleurs les entretiens thérapeutiques ne sont pas
majoritairement ciblés pour le rôle propre et l’éducation n’apparait que dans la catégorie
autres de leur activité. Plusieurs ont répondu que cet aspect de la prise en charge ne concernait
que la conseillère conjuguale et l’infirmière du planning.
Le deuxième motif pour entrer dans le service est le rôle technique, ce qui est
d’ailleurs représenté dans les activités avec la surveillance post-op, l’administration
thérapeutique et l’assistance du médecin au bloc.
L’aspect technique du rôle infirmier est donc prévalant par rapport au
relationnel selon leurs réponses.
- Signification personnelle sur le terme IVG
Quelle est votre position personnelle sur l’IVG ?
6/15 n’ont aucune position, 2/15 ne se sentent pas concernées, 1/15 affirme qu’elle est
volontaire pour accompagner des femmes pour une IVG.
Cependant 1/15 s’affirme pour, deux ont changé d’avis après quelques mois dans le service et 3/15
sont contre et disent avoir une image négative de l’IVG.
Selon vous, interruption volontaire de grossesse veut dire :
Analyse : Cette question devait me permettre de comprendre si leur avis personnel
pouvait les influencer, mais elle en a déstabilisé plus d’une. Seules les plus jeunes infirmières
se sont positionnées sur cette question.
Le mot IVG signifie pour elles, majoritairement, le refus de grossesse, ce qui
affirme bien une opposition avec le projet de vie possible.
Il est intéressant que le terme liberté et traumatisme soient les deuxièmes sens
que les infirmières leur attribuent. Le médecin avec qui j’ai pu m’entretenir m’a affirmé que
derrière chaque décision se cache un sacrifice et cela est ainsi assez représentatif des résultats
obtenus.
L’IVG peut aussi être considérée comme une obligation, et parfois utilisée à
même valeur que la contraception. Ce qui prouve que cette interruption peut être vécue à
contrecœur mais aussi avec insouciance.
-Le syndrome post-avortement et position vis-à-vis d’une approche de
quotidienne de l’IVG
Pensez-vous qu’une IVG peut avoir des répercussions psychologiques considérables sur la patiente ?
La plupart (14/15) affirment qu’il existe des répercussions psychologiques à une
IVG, une décision toujours difficile à prendre et un traumatisme qui peut être lourd de
conséquences. Selon les sondées, cela symbolise la perte d’un être, parfois des regrets et de la
culpabilité, une intervention sous contraintes du contexte familial laissant des traces à vie.
Certaines des patientes vivent ensuite un blocage psychologique et n’arrive plus à être
enceinte. Seulement une des infirmières pense que ces répercussions ne sont pas aussi
considérables.
Analyse : Les soignantes sont presque toutes unanimes pour reconnaitre qu’il existe des
répercussions d’ordre psychologique après une IVG. Les mots et les qualificatifs sont même
lourds de sens, seulement cela reste à l’état de constat.
Est-ce que pratiquer quotidiennement cet acte vous immunise-t-il quant à l’impact que cela peut avoir
sur une patiente ?
1/15 des infirmières pense que sa pratique peut avoir un impact sur la patiente.
N'y a t il pas parfois un transfert d'humeur de vous à la patiente lui donnant l'impression de gérer la
situation autant que vous?
3/15 pensent qu’il est probable que leur approche quotidienne et maitrisé de l’IVG peut
influencer la patiente.
Analyse : La plupart pense qu’elles sont sans influence sur la patiente dans leur pratique
et qu’il n’existe donc ni d’ethnocentrisme ni habitudes acquises même après plus de 28 ans
passés dans le service... A contrario 9/15 pensent que leur vécu et représentations peut
influencer leur façon de prendre en charge les patientes. Ces résultats sont donc paradoxaux.
- Rôle des représentations sociales personnelles et collectives
Pensez-vous que l’opinion du groupe sur l’IVG influe sur votre avis personnel ?
Vous êtes-vous déjà opposé au reste de l’équipe sur ce sujet ?
1/15 pense être influencée par le groupe sur son avis personnel de l’IVG, 3/15 d’entre
elles se seraient opposées au reste du groupe sur ce sujet.
Pensez-vous que votre vécu, vos représentations de la prise en charge de l’IVG influent sur la façon
que vous avez de faire de l’éducation et de la prévention ?
Cependant, 9/15 des sondées pensent que leur propre vécu, représentation influencerait
leur prise en charge.
Analyse : L’influence du groupe est perçue absente chez les infirmières, cela est cohérent
puisque peu ont émis d’avis personnel. Par contre il est curieux de constater que s’il n’existe
pas d’influence de groupe, il devrait corréler avec le pourcentage d’opposition et ce n’est pas
le cas. Car s’il n’y a pas d’influence de groupe, il devrait y avoir aussi d’avantages
d’opposition. De plus, la question suivante concernant le lien entre le rôle éducatif et
préventif et les représentations de l’infirmière va à l’encontre de l’influence et de l’opposition
au groupe, car il n’est pas concevable qu’une seule vision domine au sein des infirmières.
Cela peut aussi être dû au fait que le rôle prescrit est prépondérant au rôle propre
et que peu de situations sont rediscutées en équipe puisque cela ne se fait qu’à la demande de
plusieurs infirmières.
- Rôle éducatif et préventif de ce syndrome post-avortement et axes d’amélioration
Etes-vous prête à changer votre façon de faire de l’éducation et de la prévention pour que la patiente
puisse exprimer ses propres représentations de l’IVG?
___9/15 seraient prêtes à changer leur prise en charge pour que la patiente puisse exprimer
ses propres représentations de l’IVG. Pour ce faire, formation mais aussi un suivi dés le
premier contact avec le planning familial sont évoqués. Certaines voudraient une approche moins
technique pour laisser place à la communication. D’autres proposent des réunions de groupe qui
permettraient un échange entre les patientes et l’équipe en vue d’améliorations.
Quelle méthode mettez-vous en place pour que la patiente soit à même de sonder ses propres
résistances et faiblesses face à l'acte?
Les méthodes mise en place sont l’écoute (si la patiente en exprime le besoin), un
travail en collaboration avec la conseillère conjugale (pour le premier terrain) et un
accompagnement dans la décision de la patiente. Dans la dernière structure, des entretiens d’aide
sont mis en place à la demande. Pour une des infirmières la priorité est de construire un climat de
confiance afin de permettre le dialogue.
Quelles améliorations nécessiteraient une telle prise en charge ?
Les axes d’améliorations visent des locaux adaptés avec chambre individuelle afin de
préserver l’intimité de la patiente. Certaines infirmières aimeraient que la patiente reçoive un
accueil et un séjour où elle n’est pas mise à part de par son motif d’hospitalisation. D’autres
aimeraient disposer de plus de temps avec la patiente ainsi qu’une prise en charge plus
personnalisée avec des transmissions ciblées sur le contexte familial ou un suivi dès le
planning. Un questionnaire de satisfaction serait aussi pertinent pour connaitre les besoins de
la patiente selon 2/15 des sondées. Mais aussi, d’avoir à disposition une psychologue pour
exprimer ses difficultés en tant que soignant.
Le tiers pense cependant que cette prise en charge ne nécessite aucun changement.
Analyse : La majorité aimerait des améliorations et des changements pour une prise en
charge bénéfique à la patiente. Par l’intermédiaire de ces dernières questions les infirmières
émettent leur difficulté au niveau de leur manque de formation, leur manque de temps, mais
aussi leur manque de communication au sein de l’équipe. Il existe, de plus un
dysfonctionnement de transmissions entre la prise en charge initiale au planning familial et le
suivi dans les services. Certaines aimeraient pouvoir suivre la patiente dés le début mais aussi
avoir du recul sur leur pratique en partageant ensemble avec l’équipe ou seul avec la
psychologue. D’autres aimeraient connaitre le vécu des patientes durant leur séjour dans le
service par un questionnaire de satisfaction et ainsi optimiser leur pratique.
3- Retour à l’hypothèse
Mon étude m’a permis d’approfondir le concept d’IVG en France : ses chiffres, ses
différentes prises en charge et ses répercussions physiques et psychologiques. Ensuite j’ai pu
traiter du syndrome post-avortement, ses contextes et ses divers facteurs d’apparition. De plus
j’ai pu cibler le rôle infirmier sur sa prise en charge globale du patient selon le propre
système de valeur du patient ainsi que le domaine préventif et éducatif de la santé publique.
Pour finir, la notion de représentations sociales, de médiocentrisme et ethnocentrisme
semblaient élémentaires à mon propos.
Tout d’abord, il manque un relais dans la continuité des soins entre le premier rendez-
vous du planning familial et le service où la multiplicité des acteurs fait perdre le cadre discret
et intime pour la patiente qui ne peut construire de repères de confiance. Elle entre en contact
avec un service puis est hospitalisée dans un autre qui est non-spécifique. A qui doit-elle
s’adresser ensuite si elle vit un syndrome post-avortement ? Les infirmières ne peuvent pas
vraiment l’aider car elles ont conscience du fait mais n’ont pas la formation pour
accompagner ce syndrome.
De plus, les conditions d’accueil peuvent influencer le vécu de la patiente, en lui
laissant un souvenir accru, exacerbé de son IVG. Dans les services de gynécologie et
d’hospitalisation de jour, les patientes sont souvent stigmatisées en partie par leur rapport avec
les soignants, par ce qu’elles sont là peu de temps et ne nécessitent pas forcément de soins
mais aussi par leur place dans le service (exemple : « chambre IVG » attribuée et souvent
collective). Elles ne font partie d’aucun autre groupe et constituent une entité à elles-seules.
Elles ne sont pas malades mais sont présentes volontairement. Peu de gynécologues
s’intéressent à ces patientes et acceptent de les prendre en charge. Beaucoup d’infirmières
aimeraient pouvoir passer plus de temps avec elles. Les infirmières savent que si cette
décision est parfois difficile à prendre, elles pourraient les aider à verbaliser leur ressenti et les
orienter vers un suivi post-IVG.
Il existe un autre défi dans cette prise en charge. D’après le médecin avec lequel je
me suis entretenue : les gynécologues ne revoient que très peu souvent leurs patientes car elles
sont considérées comme non malade et maîtresse de leur décision. Plusieurs m’ont affirmé
qu’IVG signifie : interruption VOLONTAIRE de grossesse. Sur cet établissement, elle était le
seul docteur à prendre en charge ces patientes et à se battre pour obtenir de l’aide de ses
collègues. J’ai senti beaucoup de détresse dans ses propos car certaines patientes lui ont
rapporté que certains de ses collègues avaient été maltraitants de par leur attitude mais aussi
par leurs remarques. D’un autre côté, dans ce même couloir de consultation, suivi de
grossesse et planification d’IVG partagent les mêmes médecins et la même salle d’attente. De
plus, la pression exercée sur ces gynécologues, pour réaliser des IVG contre leur conviction
médicale entrainent des dérives. Je pense que les infirmières subissent ces comportements
lourds de jugements. Elles sont aussi amenées à prioriser les patients du service qui
bénéficient de soins techniques au détriment du rôle d’accompagnement éducatif, préventif et
social parfois peu considérés.
En effet, le syndrome post-avortement, même s’il n’est pas reconnu sous ce nom,
est réel selon l’expérience des infirmières qui travaillent auprès des femmes en demande
d’IVG. Et il faut parfois rappeler que l’avortement n’est pas un acte anodin. Peut être sans
conséquences physiques, bien qu’au niveau hormonal l’organisme est plutôt bouleversé, mais
il existe des conséquences psychologiques considérables selon les infirmières du milieu. Elles
se sentent d’ailleurs démunies face à cette difficulté et aimeraient être formées et pouvoir en
parler avec les patientes, une psychologue et leur équipe.
Il ne semble pas y avoir de représentations sociales majoritaires, mais plutôt une
position personnelle qui n’est pas forcément partagée en groupe puisque certaines ressentent
le besoin d’en discuter ensemble. On parle alors de non-dits. Il y a donc un manque de
communication sur ce sujet pour qu’il puisse exister une représentation sociale du syndrome
post-avortement. La problématique de l’IVG, ses enjeux éthiques et personnelles sont peut
être à l’origine de ces défauts de discussion sur ce syndrome. La patiente ne reçoit donc pas
d’informations sur les répercussions psychologiques possibles puisqu’il n’y a pas de prise de
conscience collective par ce groupe. Par son absence de représentation sociale, la prise en
charge de l’infirmière influe en omettant les possibilités de la patiente à être sujet au
traumatisme post-avortement.
Mon hypothèse : La proposition selon laquelle avec ses propres représentations,
l’infirmière pourrait alors influencer la décision et le ressenti de la patiente qui serait
ainsi susceptible de vivre un traumatisme post-avortement est donc validée mais par
défaut de l’existence d’une représentation sociale de ce traumatisme. Car à mon humble avis,
toutes soignantes, en connaissance de cause, intégreraient dans sa démarche de soins
personnalisée ce risque potentiel.
Ma solution s’inspire des axes d’améliorations donnés par les infirmières. La mise en
place de groupes d’échange entre patientes qui sont susceptibles de vivre un syndrome post-
avortement pourrait aider les femmes à se soutenir mutuellement. De la même façon que
l’association AGAPA, qui est un espace de parole pour celles qui sont touchées par une mort
anténatale ou périnatale, j’aimerais qu’il existe de telles alternatives au sein de l’hôpital. Car
ce type d’association reste peu nombreux et peu connu et pourtant indispensable pour avancer
après cette décision. D’ailleurs, le sociologue Luc Boltanski affirme que pour la mère, il
existe deux façons de définir un fœtus : le fœtus projet de vie et le fœtus tumoral.46Alors on
peut remarquer que les associations pour aider les femmes atteintes du cancer ont toute leur
signification au sein de l’hôpital à l’inverse de ces femmes qui ont avorté de ce fœtus reconnu
comme tumoral…
Un questionnaire de satisfaction donnera aussi l’occasion d’améliorer notre pratique
et notre capacité d’accueil bienveillant. Il devrait donner aux femmes une possibilité
d’intégrer ces groupes de discussion mais surtout de crédibiliser le syndrome post-avortement
auprès de notre société peu sensibilisée à ce phénomène.
46BOLTANSKI L, 2004, La condition fœtale, Gallimard, Paris
Conclusion
Ce travail de recherche m’a permis de comprendre certains aspects de la prise en
charge d’une patiente en demande d’IVG. Bien que les pouvoirs politiques prônent les
bienfaits de centre de planification et les « non-conséquences » d’un avortement, la réalité du
terrain est toute autre. Il n’est pas rare en maternité d’entendre qu’une mère mineure ne saura
pas élever son enfant, qu’une mère attendant son septième enfant aurait dû avorter ou que
telle famille pauvre devrait être plus lucide ; finalement toutes ces femmes à leur yeux ne
mériteraient pas d’enfants… Les patientes se heurtent à des incohérences en se dirigeant vers
une IVG : des médecins rigidement attachées à leurs convictions, des remarques cinglantes et
maladroites, des services inadaptés, des soignants dépendants de cette hiérarchie, une charge
de travail trop importante, un manque de temps considérable et une absence de concertation et
d’échanges sur ce syndrome post-avortement. Ces faits effacent la possibilité de repérer ces
femmes en détresse et de prévenir ce traumatisme.
J’aurais aimé approfondir la nature des difficultés avec les infirmières et il m’aurait
fallu l’établir par l’intermédiaire d’entretiens afin de comprendre quels autres enjeux
dépendent du syndrome post-avortement. Il m’a aussi parfois été fastidieux de trouver des
données sans prise de position des partisans pour et contre l’avortement, il y a peu de points
de vue objectifs dans cette thématique.
Je me suis sentie parfois désemparée face à ce défaut de dimension humaine et ce long
parcours semé d’embûches qui mène à l’IVG mais aussi remplie d’espérance pour ces
soignants qui sont conscients des lacunes envers le syndrome post-avortement et qui
aimeraient poursuivre leur prise en charge de leurs patientes. J’ai pu apprendre que peu
importe ma position personnelle, la bienveillance et l’empathie sont des valeurs que je ne
veux pas perdre. J’ai choisi ce travail pour prendre soin des patients présents dans mon
service, peu importe leurs maux, leurs motifs d’entrée ou leurs convictions.
La dépression post-partum a connu aussi ce côté honteux et culpabilisant de
sentiments qui ne devraient pas, selon l’opinion publique, être ressenti. Aujourd’hui, celle-ci
est repérée et soignée en groupe de parole et suivi par un psychologue. Les causes de cette
dépression sont dues aux bouleversements hormonaux et sociaux qu’amène la grossesse. De
même façon, la décision d’interrompre sa grossesse en amène aussi et je pense que la solution
réside dans un échange entre ces femmes qui ont vécu la même situation.
Je termine avec ces interrogations : Qui peut dicter aux femmes ce qui est correcte, ce
qu’elles peuvent ressentir ? Et alors qui pourra me dire, à la future infirmière que je suis,
comment prendre soin d’un être humain dans un moment déterminant de sa vie ? Qui a le
droit d’être mère et à quelles conditions ? Et qui pourra me dire qui doit vivre ou mourir ?
Bibliographie
Livres :
FAIVRE S, 2006, La vérité sur l’avortement aujourd’hui, Pierre TEQUI, Saint CéneréALLARD F, FROPO J.R.,2007, Le traumatisme post-avortement, SALVATOR, Condé-sur-NoireauDE CATHELINEAU P, 2003, Les lendemains douloureux de l’avortement, C.L.D., ToursBOLTANSKI L, 2004, La condition fœtale, Gallimard, Paris
JODELET (D.). 1984. Représentations sociales : phénomènes, concepts et théorieMOSCOVICI.S, 1961,la psychanalyse, son image et son public, PUF, ParisDictionnaire de l'Académie française, 8 e édition, 1932-1935.
Etude et discours :
Abric, théorie du noyau central, 1984Discours de Mère Teresa le 3 février 1994 à Washington au « National Prayer Breakfast »
Etude du sociologue Emile Durkheim (1858-1947)
Claude Flament, Théorie des graphes et des structures sociales, 1965
Revues :
Dr Philip Mango, psychiatre à l’Institut pour le développement humain à New-YorkJR, Cougle,DC Reardon et PK Coleaman, « Depression Associated with aborption and Childbirth » medical science monitor CR105-112, 2003DC Reardon « Deaths associated with pregnancy outcome » Southern medical journal, aout 2002 M.Gissler « Suicides after pregnancy in Finland : 1987-94 » British Medical Journal 1996DC Reardon, « Abortion and Subsequent abuse » American Journal of Drug and Alcohol
Abuse, 2000
PK.Coleman, analyse de 22 enquêtes, British Journal of Psychiatry, 2010PK. Coleman « Induced Abortion and intimate relationship quality in the Chicago Health
and Social Life Survey » Public Health, 2009
Textes législatifs (en annexe)
Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse
Décret n° 2008-798 du 20 août 2008 modifiant le décret n° 74-449 du 15 mai 1974 relatif au
livret de famille
Article L.162-1 de la loi n°75-17 du 17 janvier 1975 : Interruption volontaire de grossesse
Loi 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception Article L4311-1et 2 du Code de la Santé publique (modifié par Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 art.88)Article R4312-1,10,28
Rapports et statistiques :
Rapport de l’INSEE publié en Janvier 2011
Ministère de la Santé et des Solidarités, novembre 2005, l’interruption volontaire de grossesse, ParisStatistique de l’AGOS ( association des cliniques de gynécologies-obstétriques Suisse) étude faite par le Dr Daniel Sieger de 1993-99Rapport de l’ANAES mars 2011
Sites internet :
http://www.cliniquedelalternative.com/apres/index.html
http://www.toobusiness.com/portail/conseil/enfant/rhesus.htm
DR Annie Bureau, association nationale des centres d’interruption de grossesse et de
contraception, http://www.ancic.asso.fr/textes/ressources/techniques_risques.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Repr%C3%A9sentation_sociale
http://www.infirmiers.com/etudiants-en-ifsi/cours/cours-sante-publique-leducation-la-prevention-et-la-promotion-pour-la-sante.html
Annexe
Loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de la grossesse
TITRE PREMIER Article premier.
La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. Il ne saurait être porté atteinte à ce principe qu'en cas de nécessité et selon les conditions définies par la présente loi.
Art. 2. Est suspendue pendant une période de cinq ans à compter de la promulgation de la présente loi, l'application des dispositions des quatre premiers alinéas de l'article 317 du Code pénal lorsque l'interruption volontaire de la grossesse est pratiquée avant la fin de la dixième semaine par un médecin dans un établissement d'hospitalisation public ou un établissement d'hospitalisation privé satisfaisant aux dispositions de l'article L 176 du Code de la santé publique.
TITRE II Art. 3.
Après le chapitre III du titre premier du Livre II du Code de la santé publique, il est inséré un chapitre III bis intitulé "Interruption volontaire de la grossesse".
Art. 4.La section I du chapitre III bis du titre premier du Livre II du Code de la santé publique est ainsi rédigée :
" SECTION I " Interruption volontaire de la grossesse pratiquée avant la fin de la dixième semaine.
" Art. L. 162-1. - La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse. Cette interruption ne peut être pratiquée qu'avant la fin de la dixième semaine de grossesse. " Art. L. 162-2. - L'interruption volontaire d'une grossesse ne peut être pratiquée que par un médecin. " Elle ne peut avoir lieu que dans un établissement d'hospitalisation public ou dans un établissement d'hospitalisation privé satisfaisant aux dispositions de l'article L. 176. " Art. L. 162-3. - Le médecin sollicité par une femme en vue de l'interruption de sa grossesse doit, sous réserve de l'article L. 162-8 : " 1° Informer celle-ci des risques médicaux qu'elle encourt pour elle-même et pour ses maternités futures ; " 2° Remettre à l'intéressée un dossier guide comportant : " a) L'énumération des droits, aides et avantages garantis par la loi aux familles, aux mères, célibataires ou non, et à leurs enfants, ainsi que des possibilités offertes par l'adoption d'un enfant à naître ; " b) La liste et les adresses des organismes visés à l'article L. 162-4. " Un arrêté précisera dans quelles conditions les directions départementales d'action sanitaire et sociale assureront la réalisation des dossiers guides destinés aux médecins. " Art. L. 162-4. - Une femme s'estimant placée dans la situation visée à l'article L. 162-1 doit, après la démarche prévue à l'article L. 162-3, consulter un établissement d'information, de consultation ou de conseil familial, un centre de planification ou d'éducation familiale, un
service social ou un autre organisme agréé qui devra lui délivrer une attestation de consultation. " Cette consultation comporte un entretien particulier au cours duquel une assistance et des conseils appropriés à la situation de l'intéressée lui sont apportés, ainsi que les moyens nécessaires pour résoudre les problèmes sociaux posés. " Les personnels des organismes visés au premier alinéa sont soumis aux dispositions de l'article 378 du Code pénal. " Chaque fois que cela est possible, le couple participe à la consultation et à la décision à prendre. " Art. L 162-5. - Si la femme renouvelle, après les consultations prévues aux articles L 162-3 et L 162-4, sa demande d'interruption de grossesse, le médecin doit lui demander une confirmation écrite ; il ne peut accepter cette confirmation qu'après l'expiration d'un délai d'une semaine suivant la première demande de la femme. " Art. L. 162-6. - En cas de confirmation, le médecin peut pratiquer lui-même l'interruption de grossesse dans les conditions fixées au deuxième alinéa de l'article L. 162-2. S'il ne pratique pas lui-même l'intervention, il restitue à la femme sa demande pour que celle-ci soit remise au médecin choisi par elle et lui délivre en outre un certificat attestant qu'il s'est conformé aux dispositions des articles L 162-3 et L 162-5." L'établissement dans lequel la femme demande son admission doit se faire remettre les attestations justifiant qu'elle a satisfait aux consultations prescrites aux articles L. 162-3 à L. 162-5. " Art. L. 162-7. - Si la femme est mineurs célibataire, le consentement de l'une des personnes qui exerce l'autorité parentale ou, le cas échéant, du représentant légal est requis. " Art L. 162-8. - Un médecin n'est jamais tenu de donner suite à une demande d'interruption de grossesse ni de pratiquer celle-ci mais il doit informer, dès la première visite, l'intéressée de son refus. " Sous la même réserve, aucune sage-femme, aucun infirmier ou infirmière, aucun auxiliaire médical, quel qu'il soit, n'est tenu de concourir à une interruption de grossesse. " Un établissement d'hospitalisation privé peut refuser que des interruptions volontaires de grossesse soient pratiquées dans ses locaux. " Toutefois, dans le cas où l'établissement a demandé à participer à l'exécution du service public hospitalier ou conclu un contrat de concession, en application de la loi n° 70-1318 du 31 décembre 1970 portant réforme hospitalière, ce refus ne peut être opposé que si d'autres établissements sont en mesure de répondre aux besoins locaux. " Art. L. 162-9. - Tout établissement dans lequel est pratiquée une interruption de grossesse doit assurer, après l'intervention, l'information de la femme en matière de régulation des naissances. " Art. L. 162-10. - Toute interruption de grossesse doit faire l'objet d'une déclaration établie par le médecin et adressée par l'établissement où elle est pratiquée au médecin inspecteur régional de la santé ; cette déclaration ne fait aucune mention de l'identité de la femme. " Art. L. 162-11. - L'interruption de grossesse n'est autorisée pour une femme étrangère que si celle-ci justifie de conditions de résidence fixées par voie réglementaire. " Les femmes célibataires étrangères âgées de moins de dix-huit ans doivent en outre se soumettre aux conditions prévues à l'article L. 162-7."
Art. 5. La section II du chapitre III bis du titre premier du Livre II du code de la santé publique est ainsi rédigée :
TITRE III Art. 7.
I. - L'intitulé de la section I du chapitre V du Livre II du Code de la santé publique est modifié comme suit :
" SECTION I " Etablissements d'hospitalisation recevant des femmes enceintes.
II. - A l'article L. 176 du code de la santé publique les mots "une clinique, une maison d'accouchement ou un établissement privé" sont remplacés par les mots "un établissement d'hospitalisation privé". III. - L'article L. 178 du code de la santé publique est modifié comme suit : " Art. L 178. - Le préfet peut, sur rapport du médecin inspecteur départemental de la santé prononcer le retrait de l'autorisation prévue à l'article L. 176 si l'établissement cesse de remplir les conditions fixées par le décret prévu audit article ou s'il contrevient aux dispositions des articles L. 162-6, deuxième alinéa, et L. 162-9 à L. 162-11." IV. - Il est introduit dans le Code de la santé publique un article L. 178-1 ainsi rédigé : " Art. L. 178-1. - Dans les établissements visés à l'article L. 176 le nombre d'interruptions volontaires de grossesse pratiquées chaque année ne pourra être supérieur au quart du total des actes chirurgicaux et obstétricaux. " Tout dépassement entraînera la fermeture de l'établissement pendant un an. En cas de récidive, la fermeture sera définitive."
Art. 8. Les frais de soins et d'hospitalisation afférents à l'avortement volontaire, effectué dans les conditions prévues au chapitre III bis du titre premier du Livre II du Code de la santé publique, ne peuvent excéder les tarifs fixés en application de l'ordonnance n° 45-1483 du 30 juin 1945 relative aux prix.
Art. 9. Il est ajouté au titre III, chapitre VII du Code de la famille et de l'aide sociale un article L 181-2 ainsi rédigé : " Art. L 181-2. - Les frais de soins et d'hospitalisation afférents à l'interruption volontaire de grossesse effectuée dans les conditions prévues au chapitre III bis du titre premier du Livre II du Code de la santé publique sont pris en charge dans les conditions fixées par décret."
Art. 10.L'article L. 647 du code de la santé publique est remplacé par les dispositions suivantes : " Art. L. 647. - Sans préjudice des dispositions de l'article 60 du Code pénal, seront punis d'un emprisonnement de deux mois à deux ans et d'une amende de 2.000 à 20.000 F ou de l'une de ces deux peines seulement, ceux qui, par un moyen quelconque, auront provoqué à l'interruption de grossesse, même licite, alors même que cette provocation n'aurait pas été suivie d'effet. " Seront punis des mêmes peines ceux qui, par un moyen quelconque, sauf dans les publications réservées aux médecins et aux pharmaciens, auront fait de la propagande ou de la publicité directe ou indirecte concernant soit les établissements dans lesquels sont pratiquées les interruptions de grossesse, soit les médicaments, produits et objets ou méthodes destinés à procurer ou présentés comme de nature à procurer une interruption de grossesse." En cas de provocation, de propagande ou de publicité au moyen de l'écrit, même introduit de l'étranger, de la parole ou de l'image, même si celles-ci ont été émises de l'étranger, pourvu qu'elles aient été perçues en France, les poursuites prévues aux alinéas précédents seront exercées contre les personnes énumérées à l'article 285 du Code pénal, dans les conditions fixées par cet article, si le délit a été commis par la voie de la presse, et contre les personnes reconnues responsables de l'émission ou, à leur défaut, les chefs d'établissements, directeurs ou gérants des entreprises ayant procédé à la diffusion ou en ayant tiré profit, si le délit a été commis par toute autre voie."
Art. 11.Les dispositions du titre II de la présente loi seront applicables tant que le titre premier restera en vigueur. L'application des articles L. 161-1, L. 650 et L. 759 du Code de la santé publique est suspendue pour la même durée.
Art. 12.Le début du deuxième alinéa de l'article 378 du Code pénal est ainsi rédigé : " Toutefois, les personnes ci-dessus énumérées, sans être tenues de dénoncer les avortements pratiqués dans des conditions autres que celles qui sont prévues par la loi, dont elles ont eu connaissance..." (Le reste sans changement.)
Art. 13.En aucun cas l'interruption volontaire de la grossesse ne doit constituer un moyen de régulation des naissances. A cet effet, le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires pour développer l'information la plus large possible sur la régulation des naissances, notamment par la création généralisée, dans les centres de protection maternelle et infantile, de centres de planification ou d'éducation familiale et par l'utilisation de tous les moyens d'information.
Art. 14.Chaque centre de planification ou d'éducation familiale constitué dans les centres de protection maternelle et infantile sera doté des moyens nécessaires pour informer, conseiller et aider la femme qui demande une interruption volontaire de grossesse.
Art. 15.Les décrets pris pour l'application de la présente loi seront publiés dans un délai de six mois à compter de la date de sa promulgation.
Art. 16.Le rapport sur la situation démographique de la France, présenté chaque année au Parlement par le ministre chargé de la Population, en application de la loi n° 67-1176 du 28 décembre 1967, comportera des développements sur les aspects sociodémographiques de l'avortement..En outre, l'Institut national d'études démographiques analysera et publiera, en liaison avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, les statistiques établies à partir des déclarations prévues à l'article L. 162-10 du Code de la santé publique.
Loi n°93-22 du 8 janvier 1993 - art. 6 JORF 9 janvier 1993Article 79-1
Le 21 novembre 2011
Lorsqu'un enfant est décédé avant que sa naissance ait été déclarée à l'état civil, l'officier de l'état civil établit un acte de naissance et un acte de décès sur production d'un certificat médical indiquant que l'enfant est né vivant et viable et précisant les jours et heures de sa naissance et de son décès.A défaut du certificat médical prévu à l'alinéa précédent, l'officier de l'état civil établit un acte d'enfant sans vie. Cet acte est inscrit à sa date sur les registres de décès et il énonce les jour, heure et lieu de l'accouchement, les prénoms et noms, dates et lieux de naissance, professions et domiciles des père et mère et, s'il y a lieu, ceux du déclarant. L'acte dressé ne préjuge pas de savoir si l'enfant a vécu ou non ; tout intéressé pourra saisir le tribunal de grande instance à l'effet de statuer sur la question.
DECRET
Décret n° 2008-800 du 20 août 2008 relatif à l’application du second alinéa de l’article 79-1 du code civil
JORF n°0195 du 22 août 2008
Texte n°10 Article 1 L’acte d’enfant sans vie prévu par le second alinéa de l’article 79-1 du code civil est dressé par l’officier de l’état civil sur production d’un certificat médical établi dans des conditions définies par arrêté du ministre chargé de la santé et mentionnant les heure, jour et lieu de l’accouchement. Article 2 La garde des sceaux, ministre de la justice, et la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sont chargées, chacune en ce qui la concerne, de l’exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.
Enquéte exploratoire destinée aux IDE
Guillot AnneElève en 3eme année d’IFSI,élaborant un mémoire en recherche infirmière Heure
Date
L’Institut de Formation en Soins Infirmiers auquel j’appartiens m’amène à un travail de recherche en soins infirmiers afin d’y amener des améliorations pour l’évolution de la profession par l’observation clinique dans notre profession.
1. A quelles fréquences sont réalisées les IVG dans ce centre ? ( par semaine/ par mois ?)
2. Que pensez-vous du nombre d’avortement en France ?
3. Quel est votre rôle dans la prise en charge globale de la patiente ? ( pré-IVG/ IVG/ post IVG) ?
4. La quantité de travail vous laisse-t-elle le temps de pratiquer l’écoute active auprès des patientes qui en
expriment le besoins ( expressions verbales ou non-verbales) ?
5. Réalisez-vous des entretiens thérapeutiques ? Dans quels contextes ?
6. Quelles demandes les patients font-elles auprès de vous ?
7. Selon vos observations, quelles importance donnez-vous aux répercutions psychologiques suite à une
IVG ?
8. Que pensez-vous du processus de deuil dans le cadre d’une IVG ?
9. Vous arrive-t-il d’user de votre clause de conscience et dans quels cas ? ( vous pouvez me donner des
exemples )
10. Si vous deviez améliorer plusieurs aspects de la prise en charge de l’IVG quels seraient-ils ?
11. Comment vivez-vous cette pratique ?
12. Autre commentaires …
Vos réponses seront traitées de façon strictement anonyme et confidentielle. Merci de votre collaboration et de
votre investissement dans l’avancée de la recherche infirmière.
Questionnaire TFE
Anne Guillot EIDE 3éme année de l’IFSI de Roubaix
Age :
Année d’obtention du DE :
Nombre d’année dans le service :
1- Avez-vous choisi de travailler dans ce service ?
o Oui
o Non
Si oui, quelles étaient vos motivations pour y travailler ?
o Pas de motivation particulière
o Rôle éducatif et préventif
o Rôle technique
o Raison personnelle
o Autre : __________________________________________________
2-__Quel est votre rôle dans le service ?
o Administration thérapeutique
o Entretien thérapeutique
o Surveillance post-op
o Autre : ______________________________________
3-__Votre rôle éducatif, comment le définissez vous en une ou deux phrases?
_____________________________________________________________________
________________________________________________________
4- Et votre rôle préventif ?
_____________________________________________________________________
_________________________________________________________
5- Quelle est votre position personnelle sur l’IVG ?
__________________________________________________________
6- Selon vous, interruption volontaire de grossesse veut dire :
o Liberté
o Obligation
o Traumatisme
o Refus de grossesse
o Autre :______________________________________________
7- Pensez-vous qu’une IVG peut avoir des répercussions psychologiques considérables sur
la patiente ?
o_Oui
o_Non
o_Si oui, pourquoi :______________________________________
o_ Si non, pourquoi ?:____________________________________
8- Est-ce que pratiquer quotidiennement cet acte vous immunise-t-il quant à l’impact que
cela peut avoir sur une patiente ?
o_Oui
o_Non
o_Autre :______________________________________
9- N'y a t il pas parfois un transfert d'humeur de vous à la patiente lui donnant
l'impression de gérer la situation autant que vous?
o_Oui
o_Non
o_Autre :______________________________________
10- Pensez-vous que l’opinion du groupe sur l’IVG influe sur votre avis personnel?
o Oui
o Non
11- Vous êtes-vous déjà opposé au reste de l’équipe sur ce sujet ?
o Oui
o Non
12- Pensez-vous que votre vécu, vos représentations de la prise en charge de l’IVG influent
sur la façon que vous avez de faire de l’éducation et de la prévention ?
o Oui
o Non
13- Etes-vous prête à changer votre façon de faire de l’éducation et de la prévention pour
que la patiente puisse exprimer ses propres représentations de l’IVG?
o Oui
o Non
o Si oui, quels seraient ces changements ? _______________________
__________________________________________________________
14- Quelle méthode mettez-vous en place pour que la patiente soit à même de sonder ses
propres résistances et faiblesses face à l'acte?
_____________________________________________________________________
_________________________________________________________
15- Quelles améliorations nécessiteraient une telle prise en charge ?
_____________________________________________________________________
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