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Cover page Pape Abdoulaye Seck, Directeur General du Centre pour le Riz en Afrique

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Page 1: Exodus Magazine FRENCH
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EDITO

Un célèbre chanteur a dit un jour : «je travaille mieux quand je suis habité par la douleur et l’émoi». Ce sont là des traits qui correspondent parfaitement à nos caractères. En effet, les récents événe-ments politiques qui ont plon-gé la Tunisie puis l’Égypte dans le trouble m’ont, d’une part, profondément émue comme beaucoup de mes frères afri-cains, mais ils ont d’autre part constitué une opportunité pour nous, défenseurs d’une image plus positive et plus juste de l’Afrique, de concen-trer nos efforts sur la promo-tion des améliorations réali-sées par notre continent.

Nous ne pouvons faire fi du fait que le monde continue de fixer son attention sur l’Égypte où de jeunes citoyens inno-cents en quête de liberté ont décidé de se battre pour l’ab-dication de l’un des plus vieux régimes africains. Ce que nous sommes en mesure de faire dans cette situation, c’est ten-ter de réorienter l’attention du public mondial vers quelques articles édifiants.

C’est exactement le but que nous nous sommes fixés dans le cadre de la réalisation de ce numéro d’Exodus Magazine dans lequel d’étonnants scien-tifiques rivalisent de génie et d’expertise avec des analystes financiers de première catégo-rie. Dans ce numéro, nous vous proposons une interview avec le Dr. Pape Abdoulaye Seck,

membre de l’Académie na-tionale des S&T du Sénégal, actuellement Directeur Géné-ral du Centre pour le Riz en Afrique, un des 15 centres internationaux de recherche agricole et le seul dirigé par un africain.

Vous découvrirez également les parcours impressionnants du Professeur Shabani Juma un éminent mathématicien burundais, d’Acha Leke, et de Tsega Gebreyes.

Dans notre rubrique mosaïque culturelle, nous partirons à la découverte du festival Gerewol des peuls Bororo du Niger marqué par un concours de beauté destiné exclusivement aux hommes.

Nous vous ferons également découvrir dans ce numéro 8 bellles africaines pour célébrer la Journée Internationale de la Femme, ainsi que d’autres articles variés qui vont tous dans le même sens et visent le même objectif : magnifier le positif de notre continent.Bonne lecture

Nafi Ndiaye Diouf

Rédactrice en ChefNafi Ndiaye Diouf

RédacteursPatricia YumbaAlexandre TitibaNafi DioufOluoch Ogallo

Directeur créatifPierre Sauvalle

PublicitéPatricia YumbaKhoudia Diop

TraductionTranstrep Madior DialloMichael Delrieu

PhotosAfrica Rice : R. RAMANALMAMI

Contacts [email protected]@exodusmagazine.fr

Page 3: Exodus Magazine FRENCH

SOMMAIRE04

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22

ZOOMJournée Internationale de la Femme

8 belles femmes pour célébrer le 8 mars 2011

ACTUALITÉSL’Afrique veut être à la pointe de la recherche

rizicole

INTERVIEWDr Pape Seck, DG du centre du Riz pour

l’Afrique

À L’HONNEUR- Shabani Juma,

un éminent mathématicien burundais

- Acha Leke,

un expert-conseil en affaires camerounais

- Tsega Gebreyes,

l’étonnante Éthiopienne, spécialiste de la

banque d’investissement

ILS CROIENT EN L’AFRIQUEFondation Bill et Melinda Gates

MOSAÏQUE CULTURELLE Le festival Gérewol du Niger: un concours de

beauté célébrant l’élégance masculine.

QUOI DE NEUF EN AFRIQUE ?- Innovation: une idée kenyane ingénieuse

- Le saviez-vous?

- Ils ont conquis Hollywood

VOYAGELes îles du Cap-Vert

Dambisa Moyo, économiste zam-bienne travaillant à Londres chez Goldman Sachs. Après un passage

à la Banque mondiale, elle vient de publier

un livre intitulé «L’aide est morte» : pourquoi l’aide ne donne pas les résultats escomptés, et pourquoi l’Afrique devrait explorer d’autres voies.

Conversations avec moi-même», livre de Nelson Mandela, en 20 lan-gues dans 22 pays, est un recueil de

lettres, carnets, journaux intimes, écrits dans

la clandestinité, en prison et à la présidence par l’icône anti-apartheid devenu le premier chef d’Etat noir d’Afrique du Sud.

Ce mois-ci nous vous recommandons fortement deux livres qui sont restés sur la liste des best-sellers pendant plusieurs mois dans de nombreux pays. Le premier, «Dead Aid» par Dambisa Moyo re-évalue l’impact de l’aide étrangère aux pays africains, le second est un memoire de notre icône africaine, Nelson Mandela «.

Dead Aid de Dambisa Moyo

Conversations with Myself de Nelson Mandela

5REVUE LITTERAIRE 5

Page 4: Exodus Magazine FRENCH

ZOOM ZOOM 76 Journée Internationale de la Femme8 belles femmes pour célébrer le 8 mars 2011

1ère de la gauche vers la droite : Alia Ghussein d’ERNEVILLE - Yasmine WARSEME - Noella COURSARIS - Miriam SHEMMOS

2ème ligne de la gauche vers la droite : Flavania MATATA - Sandra NYANCHOkA - Hawa AHMED - Sara NURU

Page 5: Exodus Magazine FRENCH

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AFRICA RICE CENTERL’Afrique veut être à la pointe de la recherche rizicole.

Le Centre du riz pour l’Afrique dont le siège se trouve provisoirement à Cotonou, au Bénin, fait partie des 15 centres inter-

nationaux de recherche agricole du Groupe consultatif pour la recherche agricole interna-tionale (GCRAI). AfricaRice a aussi des agents dans quatre stations régionales : Bouaké, Côte d’Ivoire ; Ibadan, Nigeria ; Dar es Salaam, Tan-zanie ; et Saint-Louis, Sénégal.

Ce Centre a été créé en 1971 par 11 États africains avant de passer à ce jour, à 24 États membres couvrant les régions de l’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Nord.

A ce jour, de nombreux acquis sont à son actif. Parmi ces acquis, l’on peut citer la mise sur pied de plus de 200 nouvelles variétés homologuées

en 25 ans d’activité. Il faut citer parmi ces va-riétés, le NERICA dans les zones de plateau et bas-fonds couvrant plus de 700,000 hectares en Afrique sub-saharienne, de même que des varié-tés Sahel (riz irrigué) - sur plus de 80 % de la su-perficie cultivée en riz dans la Vallée du Fleuve Sénégal.

En Afrique subsaharienne, les bas-fonds consti-tuent des ressources considérables en terres inexploitées d’environ 190 millions d’hectares offrant de grandes opportunités d’irrigation, ainsi qu’un potentiel important pour l’expan-sion et l’intensification durable de la riziculture. Concernant la recherche proprement dite, il y a eu la découverte et/ou l’identification de gènes de résistance aux maladies principales du

riz telles que la virose de la panachure jaune du riz ou RYMV, la pyriculariose et la bactériose. Des options de gestion intégrée les mieux adap-tés au riz, la dissémination des connaissances (formation des formateurs, vidéos, scripts ra-dio) et l’adoption de méthodes de recherche participative en milieu réel (apprentissage parti-cipatif recherche action pour la gestion intégrée du riz) sont à noter parmi les modes d’action mis en œuvre.

Il s’y ajoute la mise au point d’une petite méca-nisation comme la batteuse-vanneuse.

Aujourd’hui, de nouveaux axes de recherche se dessinent en matière de riziculture. Ils tournent autour du développement des variétés de nou-velle génération adaptées aux changements cli-matiques, et du renforcement des recherches en agronomie et techniques culturales, du proces-sus de vulgarisation, des systèmes d’innovation mais aussi des études sur la Chaîne de valeur.

Ce sans oublier les recherches en machinisme agricole et l’accès accéléré des paysans aux inno-vations de la recherche.

Briser la dictature des importations de rizavec l’ utilisation des technologies développées par AfricaRice et ses partenaires, les systèmes irrigués au Sénégal et au Mali par exemple, ont conduit à d’importantes augmentations de pro-duction. Les rendements au cours des 20 der-nières années sont passés d’environ 2 tonnes à l’hectare à près de 6 tonnes par hectare en moyenne en 2008.

Les chercheurs africains ont fait le croisement des deux variétés de riz en vue de développer des variétés qui combinent l’adaptabilité de O. gla-

berrima aux conditions locales de production du riz et les caractéristiques de haut rendement de O. sativa. C’est de là qu’est né le Nouveau riz pour l’Afrique plus connu sous l’acronyme NERICA dont on dénombre aujourd’hui plus de 80 variétés.

Les efforts déployés par le Centre ont permis d’obtenir des augmentations substantielles dans la production de riz en Afrique. Cette production a augmenté de 18% entre 2007 et 2008, selon la FAO, avec de très fortes crois-sances dans des pays tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, le Nige-ria et l’Ouganda. Des pics ont été enregistrés notamment au Burkina Faso avec 241% pour une moyenne de 44% en 2008.

Le riz est la culture vivrière qui connaît la plus forte croissance en Afrique. L’écart entre la de-mande et l’offre en Afrique subsaharienne, où le riz est cultivé, et largement consommé dans 38 pays, a atteint 10 millions de tonnes de riz usiné en 2008 pour un coût d’importation es-timé à 3,6 milliards de dollars américains.

Les partenaires d’AfricaRice sont d’abord les systèmes nationaux de recherche agricole et les systèmes nationaux de vulgarisation agricole, les institutions académiques, les institutions de recherche avancées, les organisations de pay-sans, les organisations non gouvernementales et les Partenaires au Développement.

L’ex-ADRAO (Association de développement du riz en Afrique de l’Ouest) devenu depuis 2009, le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice), ambitionne de se positionner comme le centre par excellence de la recherche agricole en général et rizicole en particulier.

ACTUALITÉS8

Page 6: Exodus Magazine FRENCH

Le Centre du Riz pour l’Afrique est l’un des 15 centres du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Internationale, et le seul

dirigé par un Africain. Ce statut sert aujourd’hui de source de motivation pour les chercheurs du continent. Le Dr. Pape Seck, Directeur Général du Centre du Riz pour l’Afrique, parle de ce centre et de ses ambitions avec passion.

1. Le Centre du Riz pour l’Afrique est l’un des 15 centres du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole Inter-nationale, et le seul dirigé par un Africain. Ce statut vous inspire quel commentaire ?Le Centre du riz pour l’Afrique (AfricaRice) est ef-fectivement l’un des quinze centres internationaux de recherche agricole du monde et il est dirigé par un africain. Cela doit nous inciter à confirmer l’évi-dence selon laquelle nul ne détient le monopole en matière de science. Pour ce faire, il convient de s’ins-crire dans une dynamique de construction durable et continue de l’excellence scientifique. De notre point de vue, beaucoup d’africains ont, bien avant nous, fait leur preuve sur le plan international.

2. L’Afrique a-t-elle aujourd’hui les moyens humains de s’affirmer comme un centre d’excellence de la recherche agricole ? Même si l’Afrique ne compte que 70 chercheurs pour 1 million d’habitants contre 4 380 chercheurs pour 1 million d’habitants au Japon, il existe une dy-namique qui montre qu’elle peut s’affirmer comme un centre d’excellence de la recherche agricole. De plus en plus les centres d’excellence sont constitués de scientifiques provenant de plusieurs continents. La bonne question à se poser est celle de savoir que faire pour que les africains soient présents dans ces cercles de qualité scientifique avec une prise en charge des préoccupations du continent. Dans le cas précis d’AfricaRice, des chercheurs africains de très haut niveau travaillent en bonne intelligence avec des européens, des asiatiques et des américains du Nord. En outre, l’espace d’investigation est le conti-

nent africain et les priorités définies en fonction des messages des principaux acteurs des filières rizicoles africaines.

En lieu et place d’une marginalisation, il faut op-ter pour une large ouverture dans le cadre d’une coopération scientifique normée et mutuellement avantageuse.

3. Qu’en est-il des moyens matériels et financiers pour don-ner au continent toute sa place sur la scène internationale, surtout en matière de recherche agricole ?A notre avis, l’Afrique a besoin d’une forte re-cherche agricole pour produire des technologies adaptées aux conditions africaines. Pour ce qui est de l’investissement dans la recherche agricole, il s’im-pose car l’Afrique ne contribue que 0,3% au capital des résultats scientifiques du monde. Le secteur ri-zicole de chaque pays doit être rendu compétitif en améliorant la capacité et l’efficacité des acteurs aux niveaux de la recherche, de la vulgarisation, de la production, de la conservation,de la transformation et de la commercialisation.

On doit saluer les pays africains pour les initiatives courageuses qu’ils ont eu à prendre. Conformément à la résolution de Maputo, plusieurs d’entre eux ont augmenté les budgets alloués à l’agriculture depuis 2003 et il y a des signes pour une plus grande aug-mentation depuis la crise alimentaire de 2008.Suite à la crise alimentaire, plusieurs Etats membres d’AfricaRice ont adopté les mesures politiques clés recommandées par AfricaRice en 2007 pour sup-porter le secteur rizicole.

Ce support des gouvernements a contribué à une augmentation de 18 pour cent de la production ri-zicole en Afrique en 2008, par rapport aux niveaux de production de 2007 selon les données de la FAO. Il s’agit là d’un pas dans la bonne direction mais il faut que les gouvernements fassent davantage pour réduire la forte dépendance sur le riz d’importation en vue d’atteindre la sécurité alimentaire nationale.

L’Afrique doit «s’inscrire dans une dynamique de construction durable et continue de l’excellence scienti-fique», selon le Dr. Pape Seck.

INTERVIEW DU MOIS10

Dr. Pape Seck, Directeur Général du Centre du Riz pour l’Afrique

Page 7: Exodus Magazine FRENCH

4. Les variétés de NERICA à haut rendement ont été mises au point par des chercheurs africains pour contri-buer à la réduction de la pauvreté et de la faim sur le continent. Quel impact visible ces innovations ont à ce jour sur le fléau de la faim et la pauvreté en Afrique ?Selon la FAO, les NERICAs ont permis de contri-buer à hauteur de 6 % à l’accroissement de la pro-duction rizicole de l’Afrique en 2007. La Guinée a atteint une récolte record de 1,4 million de tonnes en 2007 – 5 pour cent plus élevée qu’en 2006 et la récolte la plus importante de son histoire, en grande partie du fait du soutien massif du gouvernement à la dissémination du NERICA. Les autorités ougan-daises ont rapporté que le pays a réduit ses importa-tions de riz qui passent de 60 000 tonnes en 2005 à 35 000 tonnes en 2007, ce qui fait économiser aux Ougandais environ 30 millions de dollars US.

Aujourd’hui, le NERICA est cultivé sur plus de 700.000 hectares, dont 244.000 ha au Nigeria, 143.000 ha en Guinée, 54.000 en Ouganda et 46000 ha au Mali, etc.

Un projet d’environ 35 millions de dollars améri-cains financé par la Banque africaine de développe-ment (BAD) supporte la dissémination des variétés NERICAs dans sept pays d’Afrique de l’Ouest – Bénin, Gambie, Ghana, Guinée, Mali, Nigeria et Sierra Leone.

Des études d’impact dans ces pays pilotes ont mon-tré des effets positifs de l’adoption du NERICA sur les moyens d’existence des paysans. De meilleures récoltes avec des rendements plus élevés ont permis aux paysans producteurs de NERICA de gagner plus d’argent pour supporter l’écolage, les soins mé-dicaux et une meilleure alimentation.

Ces impacts, bien que modestes, font la différence dans les vies des pauvres qui représentent environ 80% des bénéficiaires ciblés par le projet BAD, qui a développé des produits à base de NERICA qui va-lorisent le riz et peuvent offrir d’importantes oppor-tunités de marché aux femmes rurales.

Ces exemples montrent que les variétés de NERICA sont un énorme succès - mais la recherche rizicole d’AfricaRice ne s’arrête jamais! AfricaRice a de nou-veaux produits dans le pipeline, tels que des variétés de nouvelle génération adaptées aux changements climatiques pour les producteurs de riz de l’Afrique.

5. Le Centre du Riz pour Afrique a récemment remporté deux prestigieux prix scientifiques internationaux un pour la Communication exceptionnelle et l’autre pour Jeune chercheur exceptionnel. A quoi attribuerez-vous ces perfor-mances ?Le Centre, son Directeur général et ses chercheurs

ont gagné plusieurs prix, y compris les prix des Chefs d’Etat du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal ; l’Ordre du Mérite Agricole de France ; le Prix du Roi Baudouin (Belgique), le Prix des Na-tions unies pour la coopération Sud-Sud ; le Prix mondial de l’alimentation ; le Prix international du riz koshihikari du Japon ; le Prix international du Ja-pon pour les jeunes chercheurs ; les Prix du GCRAI pour le partenariat, pour la communication et pour les jeunes chercheurs ; la Médaille d’honneur du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD) ; le Certificat de reconnaissance du Forum de la re-cherche agricole en Afrique (FARA) ; le Prix d’ex-cellence de la coopération Sud-Sud 2010 du Pro-gramme des Nations Unies pour le développement; et nombreux autres témoignages et certificats de reconnaissance.

Toutes ces performances, nous les attribuons à notre vision, à la pertinence et à la qualité de notre recherche ainsi qu’à l’engagement de notre Centre et aux soutiens multiformes de nos différents par-tenaires. 6. Comment voyez-vous l’avenir du riz en Afrique en termes d’équilibre entre la consommation du riz produit localement face au riz importé ? L’Afrique est l’avenir du monde pour cette filière. En effet, ce continent a suffisamment d’eau, de terres, un capital humain disponible, une grande diversité agro- écologique. S’y ajoute le fait que nous avons d’importants gains potentiels de productivité. Nos études à AfricaRice ont montré qu’avec une augmentation de 15% des superficies actuelles, sans déforestation, et la mise en place de paquets techno-logiques adaptés, l’Afrique devient un continent ex-portateur net de riz, fournissant plus de 5 millions de tonnes au marché international (l’équivalent des exportations actuelles du Vietnam) tout en garan-tissant une compétitivité-coût et une compétitivité-qualité

Notre conviction est forte que l’Afrique va expor-ter du riz dans un avenir proche. Nous demeurons convaincu que l’Afrique doit assurer une offre rizi-cole suffisante en quantité, satisfaisante en qualité, rémunératrice pour les producteurs et supportable par le budget des consommateurs les plus pauvres. Comme j’aime à le dire, on construit une agriculture compétitive et durable grâce à une combinaison in-telligente de 3 facteurs : Technologies performantes, infrastructure de base et environnement assaini. L’Afrique pourra alors sans doute prétendre se po-sitionner à long terme comme l’avenir du monde pour la riziculture.

Shabani Juma Un éminent mathématicienburundais

C’est également à l’Université de Lou-vain (Belgique) que Juma Shabani a obtenu son doctorat en sciences. Il

parle cinq langues (swahili, kirundi, français, anglais et russe) ; il est membre de plus de 10 associations scientifiques et a publié plusieurs articles dans des revues spécialisées aux États-Unis et en Europe. Le Professeur Shabani a aussi été vice-recteur de l’Université du Bu-rundi jusqu’en 1992 a été secrétaire général adjoint de l’Associa-tion des Universités Africaines.

Ce mathématicien chevronné occupe par ailleurs actuellement un poste de professeur à l’Université Natio-nale du Bénin

Le Dr Shabani a éga-lement enseigné à l’institut de physique théorique de l’Univer-sité Catholique de Louvain (1348, Louvain-la-neuve, Belgique) et à la faculté de mathé-matiques de l’Université du Burundi (2700, Bujumbura, BURUNDI). Il est actuellement représentant résident du bureau Multi-Pays de l’Unesco au Mali. Retenons qu’il vient d’être élu Vice Président de l’Académie Afri-

caine des Sciences (Février 2011.)

Quelques travaux de recherches1. Shabani, J.; Vyabandi, A. A note on a se-ries of papers on relativistic delta-sphere inte-ractions in quantum mechanics published by M. N. Hounkonnou and G. Y. H. Avossevou

in the Journal of Ma-thematical Physics. J. Math. Phys. 43 (2002), no. 12, 6380--6384.

2. Shabani, J.; Vyaban-di, A. Exactly solvable models of relativistic delta-sphere interac-tions in quantum mechanics. J. Math. Phys. 43 (2002), no. 12, 6064--6084.

3. Hounkonnou, M. N.; Hounkpe, M.; Shabani, J. Exactly sol-vable models of delta-sphere interactions in nonrelativistic quan-tum mechanics. J.

Math. Phys. 40 (1999), no. 9, 4255--4273.

4. Hounkonnou, M. N.; Hounkpe, M.; Sha-bani, J. Scattering theory for finitely many sphere interactions supported by concen-tric spheres. J. Math. Phys. 38 (1997), no. 6, 2832--2850.

Ce professeur distingué a étudié les mathématiques à l’Université de Kharkov de l’ex Union Soviétique puis a obtenu un MSc. en physique à l’Université Catholique de Louvain en Belgique.

5À L’HONNEUR 13INTERVIEW DU MOIS12

Page 8: Exodus Magazine FRENCH

13

Acha Leke Expert-conseil en affaires camerounais

Tsega GebreyesL’étonnante Éthiopienne, spécialistedes services de banque d’investissement

Acha Leke est basé au sein du bureau Afrique Subsaharienne à Johannes-burg. Entré chez Mckinsey en quali-

té de stagiaire dans ce même bureau en 1998, il a définitivement rejoint le cabinet l’année suivante au bureau d’Atlanta avant de revenir à Johannesburg en 2002. Avant d’entrer chez Mckinsey, M. Acha Leke a été consultant à temps partiel pendant trois ans chez Pacific Monolithics et Spectrian Corporation (Si-licon Valley, Californie), tout en terminant un doctorat en génie électrique à l’université de Stanford.

Dans le cadre de son travail, Acha s’est rendu dans plusieurs pays africains notam-ment, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le kenya, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, et le Botswana.

Acha Leke est un des cofondateurs de l’Afri-can Leadership Academy, un internat mixte ayant pour objectif de développer la pro-chaine génération de leaders africains. Il parle couramment le français et l’anglais.

Acha est titulaire d’un PhD de Stanford/ Maîtrise en génie électrique et d’une maîtrise en gestion et génie industriel, Stanford/ Ba-chelor en génie électrique summa cum laude, Georgia Institute of Technology (major de sa promotion).

Acha est un passionné de l’Afrique. Selon lui, «Vous devez trouver la chose qui vous passionne, mais aussi les personnes qui par-tagent votre passion. Trouvez des soutiens et ensuite foncez.»

Directeur associé chez McKinsey, originaire du Cameroun et véritable passioné du continent. Il est respon-sable du développement du groupe en Afrique sub-saharienne. Cet afro-optimiste a préféré rentrer au bercail pour mettre ses compétences au service du renouveau africain.

Mme Tsega Gebreyes est associée fondatrice et présidente-directrice générale de Satya Capital Limited. Après avoir travaillé pour la Citibank et le groupe McKinsey Associates, elle rejoint en 1999 Celtel International où elle occupe le poste de directrice.

Mme Tsega Gebreyes est associée fondatrice et présidente-direc-trice générale de Satya Capital

Limited. Après avoir travaillé pour la Ci-tibank et le groupe Mckinsey Associates, elle rejoint en 1999 Celtel International où elle occupe le poste de directrice. Elle y devient par la suite membre du comité de direction où elle assume la fonction de chargée de l’acquisition du groupe et de

son expansion vers de nouveaux marchés et secteurs commerciaux. Gebreyes a été l’instigatrice des acquisitions principales effectuées par Celtel. Elle a également tra-vaillé en tant que responsable principal de l’expansion des entreprises et chargée de la stratégie à Celtel International B.V. Elle a été responsable de l’expansion du groupe. En 2005, Tsega dirige le processus de fusion-acquisition à conditions concur-rentielles qui résulte dans l’acceptation de l’offre s’élevant à 3,4 milliards $ soumise aux actionnaires de Celtel par la Compa-gnie de télécommunications mobiles pour le rachat de Celtel. Avant de rejoindre Celtel, Tsega a été associée fondatrice de NAOF. Elle était chargée de la collecte de fonds et de la fermeture du fonds. Ge-breyes est par ailleurs membre du comité des placements du Fonds d’investissement pour la santé en Afrique. Sa carrière dé-bute en 1996 après l’obtention d’un MBA à la Harvard University.

Satya Capital est actuellement engagée dans la prospection d’opportunités d’in-vestissement dans divers domaines en Éthiopie dans le cadre de sa stratégie glo-bale d’accroissement du taux de profit de ses investisseurs orientée vers les marchés africains.

À L’HONNEUR14 515

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Bill et Melinda Gates ont créé cette fondation parce qu’ils sont animés par la conviction que chaque individu doit avoir une chance de mener une vie saine et productive. Tous les efforts de subvention et de plaidoyer de la fondation s’appuient sur cette vision.

FONDATION BILLET MELINDA GATESToutes les vies se valent

Dans un article publié sur le site web de la fondation, Bill Gates explique que c’est en 1993 que Melinda et lui ont visité

pour la première fois l’Afrique. À cette époque, il travaillait encore à Microsoft et était convaincu que la puissance de la technologie pouvait chan-ger le monde. Durant leur voyage, il s’est toute-fois rendu compte que beaucoup de découvertes susceptibles de sauver ou d’améliorer des vies étaient inexistantes en Afrique. Il en fut profon-dément bouleversé, lui qui a l’intime conviction que l’innovation devrait être à la portée de tout un chacun.

Depuis la première visite du couple Gates dans le continent noir, beaucoup de pays africains ont accompli d’énormes progrès sous l’impulsion d’investissements publics judicieux en matière de santé, d’éducation et d’agriculture. Les revenus se sont accrus et la pauvreté s’est atténuée. Le com-merce et l’investissement ont connu un essor tan-dis que les taux de mortalité infantile ont chuté.

Selon Bill Gates, l’Afrique est sur la bonne voie. La santé demeure le principal centre d’intérêt de la fondation. Bill et Melinda Gates ont la convic-tion que si chaque enfant jouit d’une bonne san-té, il peut suivre un apprentissage, être éduqué, entreprendre, améliorer sa production agricole et aider sa famille à prospérer.

Dans le domaine de la vaccination – le plus grand engagement financier de la fondation – d’impor-tantes réalisations ont été accomplies. De 1980

à 2008, les vaccins ont permis de réduire les cas de diphtérie (de 93 pour cent), de tétanos (de 85 pour cent) et de rougeole (de 93 pour cent).

Un moyen de débarrasser le monde de la polio, une maladie invalidante2010 a été l’année des vaccinations, en particu-lier contre la polio. Un nouveau vaccin bivalent contre la polio a grandement contribué à réduire les cas au cours de cette année. La fondation est certaine que l’éradication de la polio n’a jamais été aussi proche.

Le Nigeria a redynamisé son programme de lutte contre la polio en impliquant les chefs tradition-nels et religieux et les dirigeants politiques à tous les niveaux. Cette collaboration effective a permis au pays de réduire de 96 pour cent les cas de po-lio en 2010, ce qui correspond à un net progrès comparé à la situation qui a prévalu en 2009.

Des instruments efficaces, abordables et sans risque pour prévenir et soigner le paludismeLa fondation est très active dans la lutte contre le paludisme.

Le paludisme tue des millions d’individus issus des milieux pauvres dans les pays en dévelop-

pement et asphyxie l’économie de ces derniers. Cette maladie est la cause de près d’un million de décès par an dont 85 pour cent sont des enfants âgés de moins de 5 ans. 90 pour cent des décès dus au paludisme surviennent en Afrique où le coût financier de cette maladie paralyse la crois-sance économique (avec le coût élevé des médica-ments) et affaiblit la productivité.

La fondation travaille avec divers partenaires de développement locaux et internationaux dans le cadre de la mise à disposition d’instruments ef-ficaces, abordables et sans risque pour prévenir et guérir le paludisme. Entre 2000 et 2006, les cas de paludisme ont chuté de 50 pour cent dans plusieurs pays africains grâce à un ensemble de méthodes combinées efficaces y compris l’utili-sation des moustiquaires imprégnées d’insecti-cide et la pulvérisation intérieure des habitations pour contrôler l’action des moustiques ainsi que les traitements médicamenteux pour prévenir et soigner la maladie.

L’Afrique : le continent le plus touchéEn Afrique, un enfant sur cinq meurt à cause du paludisme. D’après une estimation, un en-fant africain fait en moyenne entre un et cinq épisodes de fièvre palustre chaque année. En Afrique, toutes les trente secondes un enfant meurt du paludisme.

Comme l’a à juste titre souligné Bill Gates dans le blog de la fondation, l’avenir de l’Afrique est entre les mains de son peuple et de ses leaders. La fondation est cependant prête à travailler avec les Africains et à fournir une aide financière pour promouvoir des innovations susceptibles de per-mettre à chaque individu de mener une vie saine et productive.

ILS CROIENT EN L’AFRIQUE16 517

Un moyen de débarrasser le monde de la polio, une maladie invalidante

Page 10: Exodus Magazine FRENCH

Le festival Gérewol du Niger : un concours de beautécélébrant l’élégance masculine. Miroir, ô mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau?Le festival culturel Gérewol est une tradition perpétuée dans la zone sahélienne du Niger, pays enclavé de l’Afrique de l’Ouest, qui consiste en un insolite concours de beauté. Beaucoup d’hommes aspirent à participer à ce championnat et remuent ciel et terre pour remporter le titre tant convoité.

Être élu l’homme le plus beau et le plus attirant parmi tant d’autres beautés est

un titre que tout homme du sous-groupe nomade des Wodaabe de l’ethnie peule du

MOSAÏQUE CULTURELLE 519

Page 11: Exodus Magazine FRENCH

18

Niger rêve de remporter. Les hommes de cette communauté sont convaincus de leur charme et sont réputés pour leur culte de la beauté. D’après la tradition des Wodaabe, un homme qui n’est pas ‘séduisant’ doit partager sa femme avec un autre de plus attirant” afin de multiplier ses chances d’avoir une belle progéniture.

C’est pour ces raisons que ces hommes sont prêts à tout pour participer à la prestigieuse compétition où ils ont l’occasion de mesurer leur charme et leur pouvoir de séduction. C’est durant le festival Guérewol que la beau-té masculine est célébrée.

Le Gérewol est donc un rituel annuel du sous-groupe nomade Wodaabe de l’ethnie peule pendant lequel des hommes se disputent un titre et font la cour aux femmes. Il a habituel-lement lieu au mois de septembre. À la fin de l’hivernage en septembre, les Wodaabe mi-grent vers In-Gall au nord-ouest du Niger à la recherche de sel et pour participer au festival de la Cure Salée, un événement qui réunit di-vers groupes nomades.

C’est en réalité à cette occasion que les femmes sont courtisées.

La véritable cérémonie mobilisant les dan-seurs est la Yaake. Les hommes dansent pour montrer leur beauté, leur charisme, leur élé-gance et leur charme. Le spectacle est précédé d’une rigoureuse préparation. Les hommes passent de longues heures à se maquiller de-vant un petit miroir.

Le maquillage facial doit être parfait et recher-ché. Les danseurs choisissent judicieusement les bracelets et les colliers qu’ils vont porter. Le spectacle de danse commence dès qu’ils sont prêts. Les hommes dansent en groupes. La danse consiste à chanter, battre des mains et frapper du pied au son de cloches.

Les hommes s’alignent puis se mettent en va-leur, en chancelant, roulant les yeux et dévoi-lant les dents dans l’intention d’impression-

ner la gent féminine. Ce rituel peut se répéter sur plus de sept jours et se dérouler sans arrêt pendant des heures sous le soleil du désert.

Le rituel de la musique accompagnée de pas que les danseurs exécutent en ligne est typique de la tradition peule. Malheureuse-ment, la grande diaspora de cette ethnie tend à abandonner cette tradition, la plupart des Peuls formant aujourd’hui une communauté éduquée, musulmane et citadine.

Avant la danse, les hommes prennent d’ha-bitude une boisson stimulante pour pouvoir tenir pendant des heures. Cette mixture com-porterait une substance hallucinogène. Il est donc fréquent de voir des hommes danser du-rant toute une nuit.

La beauté des hommes est cotée selon leurs talents de danseurs. Pendant que les hommes sont en compétition, les femmes regardent attentivement le spectacle et choisissent dis-crètement leurs époux. L’idéal de beauté des Wodaabe met l’accent sur la grande taille et la blancheur des yeux et des dents. Pendant la danse, les hommes roulent souvent les yeux et dévoilent leurs dents pour mettre en valeur ces attributs.

Pour prouver qu’il accepte la proposition de mariage, l’homme doit offrir une calebasse de lait aux parents de la femme. Si les parents acceptent la calebasse, l’homme devra donner trois vaches en dot pour la célébration du ma-riage.

Le rituel du Gérewol est devenu une attrac-tion touristique drainant des visiteurs étran-gers depuis que des films occidentaux et des magazines tels que le National Geographic en ont fait la promotion à travers la divulgation des images de cette représentation stylisée.

Le Gérewol est organisé partout où se rassem-blent des Wodaabe: à Niamey, dans les loca-lités qu’ils traversent et dans de lointaines ré-gions telles que le nord du Cameroun et du Nigeria.

Innovation en Afrique

Ce système appelé Guichet Automa-tique Intelligent est une invention du Dr Wameru Mwangi, directeur

de l’institut de science informatique et de technologie de l’information de la Jomo ke-nyatta University. Les utilisateurs seront bientôt en mesure de retirer de l’argent d’un GAB sans carte. Tout ce qu’ils auront à faire c’est: se tenir debout devant le distributeur, montrer leur visage, répondre à quelques questions et voilà! Surnommé le GAB intelligent, il rend super-flue la possession de carte chaque fois qu’on a besoin d’accéder au compte bancaire. “Nous nous sommes rendus compte que beaucoup de gens n’étaient pas à l’aise avec la carte, qui dans certains cas est avalée par la machine” a récemment déclaré le Dr Mwangi. Surnommé le GAB intelligent, ce système à reconnaissance faciale dispose d’une caméra

qui identifie l’utilisateur et transmet les di-mensions de son visage à une base de don-nées pour vérification. Les dispositifs de sécurité de ce système em-pêchent les pirates et les cybercriminels d’uti-liser des codes PIN et des cartes volés pour accéder directement aux fonds du distribu-teur. La caméra analyse le visage du client grâce à une biométrie 3D qui transmet les renseigne-ments à une base de données. Une fois que ces données ont été vérifiées, le client est prié d’introduire son code PIN et de répondre à une question très personnelle avant d’utiliser le GAB comme d’habitude. Le correct code PIN ou la juste réponse per-mettrait alors au client d’utiliser normale-ment le service GAB. Il est en outre impossible d’utiliser une pho-tographie grandeur nature du titulaire du compte puisque le distributeur se base sur trois dimensions – la hauteur, la largeur et la profondeur – pour reconnaître l’image. Cette révolution pourrait également contri-buer à lutter contre les attaques contre les automobilistes qui sont devenues fréquentes et durant lesquelles les pirates de la route for-cent leurs victimes à vider leurs sacs sous la menace d’une arme à feu et en profitent pour leur voler leurs cartes et numéros d’identifi-cation personnelle (PIN). Le Dr Mwangi affirme que la seule exigence demeure le bon fonctionnement du logiciel qui sera relié au système actuel des machines utilisées.

Au Kenya, le secteur bancaire est en train de tester un nouveau système révolutionnaire susceptible de per-mettre aux titulaires de comptes de retirer de l’argent à partir des Guichets Automatiques de Banque sans avoir recours à une carte de débit ou de crédit.

CULTURAL MOSAIC20 QUOI DE NEUF EN AFRIQUE? 521

Page 12: Exodus Magazine FRENCH

Aucune route n’est longue pour celui qui se lève tôt.

La langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche.

Tiens tes vrais amis avec tes deux mains.

Instruire les jeunes c’est graver sur pierre.

Le Caire, la capitale de l’Égypte est la plus grande ville d’Afrique avec une population estimée à 9,2 millions d’habitants.

Le lac Malawi comporte plus d’espèces que celle de n’importe quel autre lac au monde, probablement plus de 500 des dix familles, avec notamment une forte présence des ci-chlidés. En effet, sur plus de 400 espèces que compte cette famille, seules cinq espèces ne sont pas endémiques au lac Malawi. Le lac contient 30% de toutes les espèces cichlides connues. Les poissons de roche appelés « mbuna » sont particulièrement appréciés.

La plus grande grenouille au monde se trouve au Cameroun et est appelée grenouille go-liath. Elle peut atteindre un pied de long.

Baragwanath est le plus grand hôpital du monde; il se trouve à Soweto en Afrique du Sud.

Le saviez-vous?

Proverbes africains

Ils ont conquis HollywoodEjiofor Profession : ActeurPays d’origine : NigeriaDate de naissance : 10 juillet 1977

Ejiofor est né à Londres en 1977 de parents nigérians. Malheureusement, sa famille est frap-pée par la tragédie lorsqu’il n’a que 11 ans : son père est tué dans un accident de voiture alors que la famille est en voyage à Lagos au Nigeria. Ejiofor est gravement blessé lors de cet acci-dent, mais il a survécu. Ejiofor commence sa carrière d’acteur très tôt, à 13 ans, en jouant dans des pièces de théâtre dans son école et en intégrant le National Youth Theatre. En 1996, il joue Othello au Theatre Royal de Glasgow.

Il se lance dans le cinéma en jouant dans le téléfilm Voyage vers l’enfer - les clandestins en 1996. En 1997, il joue un second rôle dans Amistad, le film de Steven Spielberg dont l’éloge a été fait à travers le monde et où il donne la réplique à Djimon Houn-sou, notamment. À cette époque, il devient égale-ment un éminent comédien à Londres où il est la ve-dette de productions scéniques de renom telles que Roméo et Juliette de Shakespeare. Ces performances sur scène lui ont valu de prestigieuses récompenses primant des comédiens du théâtre local.

Ejiofor obtient son premier rôle principal en 2002 avec Loin de chez eux qui lui vaut un BIFA (British Independent Film Award), récompense qui prime les films indépendants britanniques. En 2004, il par-tage la vedette avec Hilary Swank dans Red dust où il joue le rôle d’un politicien de l’Afrique du Sud de l’après-apartheid. En 2007, il reçoit le Golden Globe Award du meilleur acteur de mini-série ou de télé-film pour son rôle dans Tsunami : les jours d’après.

Ejiofor obtient également un rôle principal dans Blockbuster qui sortira en 2012 et où il joue aux cô-tés de John Cusack et de Thandie Newton.

Sophie Okinedo Profession : ActricePays d’origine : Nigeria/AngleterreAnnée de naissance : 1968

Née à Londres d’un père nigérian et d’une mère juive, Sophie fréquente la Royal Academy of Dramatic Arts. Elle travaille dans

divers secteurs de production, y compris le film, la télévision, le théâtre et l’animation. Sophie fait ses débuts dans le cinéma en 1991 en jouant dans le film britannique Young Soul Rebels qui reçoit l’éloge des critiques.

Elle joue dans plusieurs séries britanniques diffusées à la télé et dans beaucoup de produc-tions scéniques ; mais c’est le rôle de Tatiana Rusesabagina qu’elle interprète dans Hôtel Rwanda (2004), le film très apprécié partout dans le monde, qui la révèle au grand public. Dans ce film basé sur une histoire vraie, elle interprète la femme de Paul Rusesabagina, un gérant d’hôtel rwandais, qui a sauvé la vie de plus d’un millier de personnes en leur permet-tant de se réfugier dans le luxueux hôtel Milles Collines lors du génocide de 1994.

Sophie est nominée dans la catégorie «meilleure actrice dans un second rôle» aux Academy Awards pour sa performance dans Hôtel Rwan-da où elle donne la réplique à l’acteur améri-cain Don Cheadle. Elle se distingue également, en 2006, grâce à sa prestation dans la mini-sé-rie Tsunami: les jours d’après qui lui vaut une nomination dans la catégorie «meilleure ac-trice dans un second rôle». En 2010, elle in-carne Winnie Mandela dans la dramatique té-lévisée de la BBC Winnie, l’autre Mandela qui lui vaut le BAFTA TV Award de la meilleure actrice dans un rôle principal.

QUOI DE NEUF EN AFRIQUE? 22 523

Page 13: Exodus Magazine FRENCH

Le por-tugais est la langue officielle du pays, mais les habitants parlent également le créole capver-dien qui est basé sur un portugais archaïque influencé par des langues européennes et africaines. Le pays jouit d’une riche tradi-tion de littérature et de musique basée sur le créole capverdien.

Du soleil en permanence! L’archipel du Cap-Vert est baigné par le so-leil 350 jours par an, les températures variant entre 21° et 29°C. La brise venant de l’océan souffle en permanence avec une humidité moyenne faible de 40 à 60%.

Au lieu des quatre saisons habituelles, le Cap-Vert ne compte que deux saisons: le tempo das brisas (saison des vents) qui règne d’oc-

tobre à mi-juillet et le tempo das chuvas (sai-son des pluies) qui règne d’août à septembre et qui peut se caractériser par de fortes pluies tropicales. Le climat est plus frais pendant les mois de janvier et de février (avec une moyenne des températures de 21°C) où les températures peuvent chuter jusqu’à 16°C. Le mois de septembre est le mois le plus chaud (les températures peuvent dépasser 36°C); il est caractérisé par une température moyenne agréable de 27°C. Le soir, le climat peut se rafraîchir avec une baisse de tempéra-ture de 3 à 5°C.

La température maritime varie entre 22 et 27°C tout le long de l’année. Le passat nord-est qui souffle pendant le tempo das brisas est très apprécié des surfeurs.

Par ailleurs, le climat des îles de Barlavento (Santo Antão, São Vicente, São Nicolau, Boa Vista, Sal, Santa Luzia, Branco et Razo) est toujours plus frais que celui des îles Sotaven-to (Maio, Santiago, Fogo et Brava) où les étés peuvent être très chauds.

Soleil, sable et CesáriaLa « Diva aux pieds nus », ce surnom dit sû-rement quelque chose aux amateurs de la morna, une musique capverdienne. En ef-fet, c’est le surnom donné à Cesária Évora, celle qui a incontestablement popularisé la morna.

La chanteuse capverdienne a par ailleurs reçu un Grammy Award en hommage à sa voix chaude et rauque.

Considérée comme le genre musical princi-pal du Cap-Vert, la morna est, cependant, à l’instar du blues américain, une forme mu-sicale relativement récente profondément enracinée dans la musique traditionnelle. C’est une musique au rythme poignant et aux sonorités plaintives et mélancoliques. La chanteuse Cesária Évora, possède une voix sensuelle au timbre un peu dur.

Le Cap-Vert est un pays insulaire situé au cœur de l’océan Atlantique à quelque 450 km (environ 300 mi.) au large des côtes ouest-africaines. L’archipel compte 10 îles et 5 îlots regroupés en deux séries d’îles: le groupe Bar-lavento (îles-au-vent) et le groupe Sotavento (îles sous-le-vent). Les principales îles de Bar-lavento sont Santo Antão, São Vicente, Santa Luzia, São Nicolau, Sal et Boa Vista; les prin-cipales îles de Sotavento sont Maio, Santiogo, Fogo et Brava. Toutes les îles de l’archipel sont habitées excepté Santa Luzia.

Les îles Sal, Boa Vista et Maio sont généra-lement formées de pentes très arides. On trouve à Santiago, Fogo, Santo Antão et São Nicolau des montagnes culminant à plus de 1.280 m (environ 4.200 pi).

L’archipel subit l’influence des tempêtes de sable qui sont à l’origine de formations ro-cheuses spectaculaires sur l’ensemble des îles, en particulier les îles-au-vent.

La population Selon certaines estimations, sur plus d’un million d’individus de descendance capver-dienne, un peu plus de la moitié seulement constitue la population locale. 500.000 res-sortissants capverdiens vivent aux États-Unis (principalement en Nouvelle-Angleterre). Une importante communauté capverdienne est également établie au Portugal, aux Pays-Bas, en Italie, en France, au Sénégal et à São Tomé et Principe.

L’archipel du Cap-Vert, un coin de paradis sur TerreLe Cap-Vert est un archipel qui est resté inhabité jusqu’à l’arrivée en 1462 d’explorateurs portugais qui transportaient à bord de leurs navires des esclaves africains. Sa population est issue d’un métissage entre ces deux races.

DÉCOUVERTE24 525

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