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ACADEMIE DE PARIS
Année 2013
MEMOIRE
pour l’obtention du DES
d’Anesthésie-Réanimation
Coordonnateur : Monsieur le Professeur Didier Journois
par
Maxime MARCHAND
Présenté et soutenu le 6 Septembre 2013
Evaluation du VSCAN™ (GE Healthcare) pour l’échographie pulmonaire en
réanimation
Travail effectué sous la direction du Professeur Rouby
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Table des matières
RESUME ..................................................................................................................... 3
INTRODUCTION ........................................................................................................ 4
1. Principes de l’échographie pulmonaire ............................................................... 4
2. Intéret de l’échographie pulmonaire en réanimation .......................................... 7
3. Le VSCAN ........................................................................................................ 8
MATERIEL ET METHODES ...................................................................................... 11
1. Déroulement du protocole ................................................................................ 11
2. Analyse statistique ........................................................................................... 12
RESULTATS ............................................................................................................. 14
1. Population étudiée ........................................................................................... 14
2. Caractéristiques des échographies .................................................................... 14
3. Comparaison des scores d’échographie pulmonaire (LUS) ............................... 15
4. Performance diagnostique du VSCAN ............................................................. 18
5. Variabilité intra et inter-observateurs .............................................................. 19
DISCUSSION ............................................................................................................ 20
CONCLUSION .......................................................................................................... 23
REFERENCES ........................................................................................................... 24
ANNEXES ................................................................................................................. 26
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RESUME
Introduction L’échographie pulmonaire trans-thoracique permet un examen rapide et
complet au lit du patient. Le but de l’étude était de comparer un échographe miniaturisé, le
VSCAN™ (GE Healthcare), à un échographe classique, l’ACUSON CV70™ (Siemens).
Il s’agissait d’une étude bicentrique, prospective et observationelle.
Matériel et méthodes Nous avons inclus tous les patients devant bénéficier d’une
échographie pulmonaire. L’objectif principal de l’étude était de démontrer une non infériorité
du VSCAN sur le score d’échographie pulmonaire (LUS) : différence ≤ 5% entre le LUS
moyen mesuré par le VSCAN et par l’ACUSON CV70. Les objectifs secondaires étaient
d’évaluer la performance diagnostique du VSCAN pour l’aération normale, le syndrome
alvéolo-interstitiel, les consolidations alvéolaires et l’épanchement pleural.
Résultats Soixante-neuf patients de réanimation ont été inclus sur une période de trois mois.
La différence entre les LUS moyens mesurés par le VSCAN et l’ACUSON CV70 était de -
0,525 ± 3,76 (limites d’agréments comprises entre -7 et +8). L’intervalle de confiance à 95%
de la différence moyenne était de [-1,32 ; + ∞]. Les LUS moyens différaient donc de plus de
5%. Chez 74% des patients examinés, les LUS individuels différaient de moins de 30% entre
les deux échographes. La concordance entre les deux appareils était bonne en ce qui concerne
les épanchements pleuraux et les consolidations alvéolaires, moyenne pour l’aération
pulmonaire normale. En revanche, elle était négligeable pour le syndrome alvéolo-interstitiel.
Conclusion Le VSCAN ne peut donc pas remplacer l’échographe utilisé classiquement pour
la réalisation des échographies pulmonaires. Ses performances sont cependant acceptables
pour le diagnostic d’épanchement pleural, de consolidation alvéolaire et d’aération normale.
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INTRODUCTION
Les techniques d’imagerie sont devenues indispensables à la démarche diagnostique et
thérapeutique chez les patients de réanimation. Par exemple, le diagnostic et le drainage d’un
pneumothorax ou d’un épanchement pleural localisés, l’évaluation du recrutement pulmonaire
après modification de la pression expiratoire positive (PEP) ou une manœuvre de
recrutement, l’évaluation de la perte d’aération pulmonaire et sa distribution au cours du
syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), nécessitent une imagerie directe des
poumons. Actuellement en réanimation, celle-ci repose essentiellement sur la radiographie
thoracique au lit du patient et sur la tomodensitométrie pulmonaire (TDM).
L’échographie pulmonaire s’est développée comme un outil permettant d’évaluer le statut
pulmonaire au lit du patient et pouvant être répété afin d’évaluer l’effet des traitements
entrepris [1]. Elle permet un examen rapide et complet du poumon, elle est disponible au lit
du patient, peu coûteuse et non irradiante.
1. Principes de l’échographie pulmonaire
1.1. Type de sonde utilisée et réglages
Lors de la réalisation d’une échographie pulmonaire, il faut pouvoir distinguer correctement la
ligne pleurale et ses irrégularités (fréquence d’émission élevée), mais aussi étudier le poumon
en profondeur dans le cas des consolidations alvéolaires et des épanchements pleuraux
(fréquence d’émission basse). Une sonde avec une fréquence d’émission aux alentours de 5-6
Mhz semble être une bonne alternative, proche des fréquences utilisées en échographie
abdominale [2].
Les sondes convexes ont une focalisation plus adaptée au poumon que les sondes planes. Elles
peuvent être microconvexes ou plus larges comme les sondes abdominales. La taille des
sondes utilisées en échographie abdominale parait plus adaptée à un organe de la largeur du
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poumon. La fenêtre acoustique est plus large, surtout lorsque l’on réalise une coupe
transversale, ce qui permet de visualiser l’espace intercostal sous un angle plus important.
Concernant les réglages de l’échographe, ceux utilisés en échographie abdominale semblent
les plus adaptés pour l’étude de la ligne pleurale et du parenchyme pulmonaire.
1.2. Examen échographique du poumon
L’examen peut être réalisé de façon satisfaisante chez un patient en décubitus dorsal. Le
décubitus latéral permet cependant une meilleure visualisation des régions dorsales des lobes
inférieurs. Un examen complet des poumons nécessite un protocole systématique [3].
Dans un premier temps, l’examinateur doit localiser le diaphragme et les poumons. Les
consolidations alvéolaires et les épanchements pleuraux sont retrouvés principalement au
niveau des zones pulmonaires postérieures et dorsales et peuvent être facilement distingués de
la rate ou du foie une fois que le diaphragme a été localisé. En utilisant les lignes axillaires
antérieures et postérieures comme repères anatomiques, chaque hémithorax peut être divisé en
six régions pulmonaires qui doivent être systématiquement analysées : parties supérieures et
inférieures des parois antérieures, latérales et postérieures (Figure 1).
Figure 1 Repères anatomiques et cadrans utilisés en échographie pulmonaire
Limites anatomiques : PSL= ligne parasternale, AAL= ligne antérieure axillaire PAL = ligne postérieure axillaire, PVL = ligne paravertébrale Cadrans : 1=antéro-supérieur, 2=antéro-inférieur, 3=latéro-supérieur, 4=latéro-inférieur, 5=postéro-supérieur, 6=postéro-inférieur
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1.3. Echographie pulmonaire pathologique
Le poumon lésé est caractérisé par une augmentation notable du tissu pulmonaire vers sa
périphérie, produisant des artefacts échographiques résultants d’une interface gaz/tissu
anormale.
1.3.1. Syndrome alvéolo-interstitiel
En présence de lésions pulmonaires, des lignes verticales brillantes naissent de la ligne
pleurale et s’étendent vers la périphérie de l’écran. Elles sont appelées « lignes B » ou
« queues de comète » (Figure 2).
Des consolidations juxtapleurales peuvent être évocatrices d’une étiologie infectieuse
lorsqu’elles sont associées à des lignes B.
Figure 2 Echographie pulmonaire: lignes B
1.3.2. Consolidation alvéolaire
La consolidation alvéolaire apparaît comme un tissu hypoéchogène pauvrement défini. A
l’intérieur de cette consolidation, des images punctiformes hyperéchogènes peuvent être
visualisées, correspondant à du bronchogramme aérique (air trappé dans les bronches). Les
ultrasons sont piégés dans ces zones gazeuses. La pénétration de gaz dans l’arbre bronchique
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durant l’inspiration produit un renforcement inspiratoire de ces images (Figure 3). Au sein de
la consolidation peut être observé un shunt intra-pulmonaire en mode Doppler couleur
(Figure 4). Cette hypervascularisation peut signer le caractère infectieux de cette
consolidation.
Figure 3 Consolidation alvéolaire Figure 4 Shunt intra-pulmonaire en mode Doppler couleur
1.3.3. Epanchement pleural
Il doit être recherché en coupe longitudinale, au niveau des régions pulmonaires dépendantes,
délimité par la paroi thoracique et le diaphragme. Il apparaît comme une structure
hypoéchogène et homogène ne contenant pas de gaz, présente à l’inspiration et à l’expiration.
2. Intéret de l’échographie pulmonaire en réanimation
2.1. Evaluation échographique de la réaération pulmonaire au cours du
traitement des pneumopathies bactériennes
L’échographie pulmonaire transthoracique effectuée au lit du patient permet d’évaluer
quantitativement la réaération pulmonaire après sept jours d’antibiothérapie adaptée chez les
patients atteints de pneumonie acquise sous ventilation mécanique (PAVM). Une corrélation
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étroite a été mise en évidence entre la réaération pulmonaire tomodensitométrique et les
modifications du score échographique (R² = 0,85 ; p < 0,001) [4].
2.2. Evaluation du recrutement alvéolaire dans le cadre du SDRA
Chez trente patients de réanimation atteints de SDRA, une échographie pulmonaire et des
courbes pression-volume ont été réalisées à PEP 0 puis à PEP 15. Une corrélation forte a été
retrouvée entre le score de réaération pulmonaire échographique et le volume pulmonaire
recruté mesuré sur les courbes pression-volume (R² = 0,88 ; p<0,0001). De plus, il existe une
corrélation linéaire entre la réaération pulmonaire échographique et l’augmentation de la PaO2
[5].
2.3. Echographie lors du sevrage ventilatoire
Le dérecrutement constaté, à l’échographie pulmonaire après épreuve de ventilation spontanée
sur pièce en T, est prédictif de détresse respiratoire post-extubation. Un très fort pourcentage
(85%) des patients extubés, avec un score de LUS > 17 à la fin de l’épreuve de ventilation
spontanée sur pièce en T, a présenté une détresse respiratoire post-extubation nécessitant la
mise en route de ventilation non-invasive (VNI) ou la réintubation [6].
3. Le VSCAN
3.1. Caractéristiques techniques
Le VSCAN™(GE Healthcare) est un outil échographique de poche permettant de visualiser
des images échographiques en noir et blanc et de pratiquer un Doppler couleur (Figure 5). Il
présente des dimensions réduites avec une unité d’affichage de 135 x 73 x 28 mm, un écran
de 3,5 pouces et une sonde mesurant 120 x 33 x 26 mm. Son poids est de 390 g. La fréquence
d’émission de la sonde d’échographie va de 1,7 à 3,8 MHz. Il permet uniquement la
réalisation de mesures de distances. Il est équipé d’un Doppler couleur mais ne dispose ni
d’un Doppler pulsé ni d’un Doppler continu. Le stockage des données est réalisé sur mémoire
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interne (carte microSD) permettant l’enregistrement des images et de vidéos courtes (deux
secondes). Son autonomie est de quatre-vingt-dix minutes après recharge pleine de la batterie.
Figure 5 Echographe VSCAN (GE Healthcare)
3.2. Indications actuelles
3.2.1. Echocardiographie
Une étude réalisée chez cinquante patients hospitalisés en service de médecine pour
décompensation cardiaque a montré que les internes du service après une courte formation
pratique détectaient les patients présentant une FEVG < 40% à l’aide de l’échographe de
poche avec une sensibilité et une spécificité de 94% chacune, en prenant comme référence la
FEVG mesurée par l’échographe « classique » [7].
3.2.2. Echographie abdominale
Le VSCAN a été testé dans le cadre de la FAST échographie (Focus Abdominal
Sonography for Trauma) chez trente et un patients admis aux urgences pour un traumatisme
abdominal fermé. La sensibilité et la spécificité du VSCAN étaient respectivement de 75% et
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100% pour le diagnostic des épanchements péritonéaux, et de 80% et 100% pour les
lacérations hépatiques et spléniques. Le scanner abdominal réalisé à l’admission servait de
référence [8].
3.2.3. Echographie pleurale
Actuellement une seule étude s’est intéressée à la performance du VSCAN dans le cadre de
l’échographie pleurale. Vingt-quatre patients de réanimation chirurgicale ont été inclus et
l’échographie réalisée à l’aide d’un échographe classique a servi de référence. La sensibilité et
la spécificité diagnostiques du VSCAN étaient respectivement de 91% et 100%, supérieures à
celles de la radiographie thoracique (74% et 31%). Les épanchements pleuraux non détectés
au VSCAN étaient de faible abondance (< 50 ml) lors de leur quantification par l’échographe
classique [9].
3.2.4. Echographie pulmonaire
Les caractéristiques techniques du VSCAN permettent la réalisation d’une échographie
pulmonaire. Mais jusqu’à présent aucune étude ne s’est interessée à la performance du
VSCAN dans le cadre de l’échographie pulmonaire.
Le but de notre étude a été d’évaluer la performance du VSCAN comparativement à un
échographe classique pour la réalisation d’une échographie pulmonaire en réanimation.
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MATERIEL ET METHODES
Il s’agit d’une étude bicentrique, prospective et observationnelle. Tout patient majeur
nécessitant la réalisation d’une échographie constituait le critère d’inclusion. Les critères de
non inclusion étaient les facteurs rendant impossible l’étude du poumon dans son intégralité
(emphysème sous-cutané, pansements et drains au niveau thoracique). Les patients et leurs
familles étaient informés de leur inclusion dans l’étude. L’accord du comité de protection des
personnes (CPP) a été donné (Annexe 1).
1. Déroulement du protocole
1.1. Mesure du score de LUS
Une première échographie pulmonaire était réalisée avec le VSCAN par un réanimateur
expérimenté en échographie. En utilisant les lignes axillaires antérieures et postérieures
comme repères anatomiques (cf Figure 1), chaque hémithorax était divisé en six régions
pulmonaires (parties supérieures et inférieures des parois antérieures, latérales et
postérieures).
A chaque région était attribué un score en fonction du diagnostic échographique le plus
mauvais caractérisant un ou plusieurs espaces intercostaux : 0 pour l’aération normale, 1 pour
la présence de lignes B évocatrices de syndrome interstitiel et 2 pour la présence de lignes B
évocatrices de syndrome alvéolaire, 3 pour la présence de consolidations. Les scores de ces
douze régions étaient additionnés pour obtenir un score global, dénommé score de LUS (Lung
Ultrasonography Score) allant de 0 à 36.
La présence d’un glissement pleural, d’un épanchement pleural et d’une consolidation
alvéolaire (bronchogramme aérique et shunt) était recherchée au niveau de chaque
hémithorax.
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1.2. Recueil des données
Les données démographiques, cliniques et échographiques ont été recueillies sur fiche lors de
chaque échographie. (Annexe 2) Des enregistrements vidéos ont été réalisés pour chaque
région d’intérêt afin de pouvoir calculer ultérieurement la variabilité intra et inter-
observateurs.
Une seconde échographie pulmonaire était réalisée immédiatement après avec l’échographe
classique ACUSON CV70™(SIEMENS). L’opérateur était en aveugle vis-à-vis des résultats
obtenus lors de la première échographie. Comme pour le VSCAN, des enregistrements vidéos
ont été également réalisés.
2. Analyse statistique
L’échographie réalisée avec l’ACUSON CV70 a servi de méthode de référence.
2.1. Critère de jugement principal et calcul du nombre de sujets nécessaires
Le critère de jugement principal était la non infériorité du VSCAN par rapport à l’ACUSON
CV70 sur le score de LUS moyen. Le pourcentage d’erreur était fixé à moins de 5% entre la
moyenne des LUS mesurés par le VSCAN et par l’ACUSON CV70 pour l’ensemble des
patients. D’après les données préliminaires obtenues chez 17 patients, la moyenne des scores
de LUS pour l’ACUSON CV70 était de 16, la moyenne des différences était de 0 et l’écart-
type des différences était de 4. La borne de non infériorité était de -0,8. Pour montrer que
l’intervalle de confiance unilatéral de la différence moyenne (VSCAN-SIEMENS) était ≥ -0.8
(-0.05x16), soixante-neuf échographies pulmonaires étaient nécessaires.
2.2. Critères de jugements secondaires
1) La concordance entre les scores de LUS individuels mesurés par le VSCAN et par
l’ACUSON CV70 pour l’ensemble des patients et par sous-groupes (conditions
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échographiques bonnes ou mauvaises, utilisation d’une sonde échographique de type
cardiaque ou abdominale) a été évaluée par méthode de Bland-Altman.
2) La concordance entre le VSCAN et l’ACUSON CV70 pour les différents items
échographiques a été analysée en comparant individuellement toutes les régions d’intérêt
caractérisées par l’item échographique (par exemple résultat en antéro-supérieur droit au
VSCAN comparé au résultat en antéro-supérieur droit à l’ACUSON CV70 pour le même
examen et ainsi de suite pour toutes les régions d’intérêt) :
- poumon normal, syndrome alvéolo-interstitiel et consolidation alvéolaire ;
- shunt détecté par Doppler couleur au niveau des consolidations alvéolaires, présence de
« pieds » (consolidations sous-pleurales) et bronchogramme aérique ;
- épanchement pleural.
La concordance entre les deux échographes a été évaluée par le calcul du coefficient Kappa de
Cohen. La performance diagnostique du VSCAN a été, quant à elle, évaluée par le calcul de la
sensibilité et de la spécificité.
3) La variabilité intra et inter-observateurs a été évaluée par la mesure du coefficient Kappa.
2.3. Présentation et analyse des résultats Les résultats ont été présentés sous forme de médiane [25ème-75èmepercentiles] pour les
données quantitatives.
Le seuil de signification a été fixé avec p<0.01.
La normalité de la distribution a été étudiée par le test de Shapiro-Wilk. La distribution étant
normale, les régressions utilisées étaient linéaires.
L’analyse statistique a été effectuée à l’aide du logiciel SigmaPlot 10.0.
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RESULTATS
1. Population étudiée
Soixante-neuf échographies pulmonaires ont été réalisées chez quarante-sept patients sur une
période de trois mois. Les caractéristiques cliniques des patients sont présentées dans le
tableau 1.
Tableau 1 Caractéristiques des patients. Données exprimées en médiane [25ème-75ème percentiles]
2. Caractéristiques des échographies
Les durées de réalisation des échographies étaient comparables pour le VSCAN et
l’ACUSON CV70 (tableau 2). Les conditions échographiques étaient bonnes dans 89% des
cas. Sur les soixante-neuf échographies réalisées avec l’ACUSON CV70, quarante-deux ont
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été réalisées avec une sonde d’échographie de type abdominale et vingt-sept avec une sonde
de type cardiaque.
Tableau 2 Caractéristiques des échographies
3. Comparaison des scores d’échographie pulmonaire (LUS)
3.1. Moyenne des scores de LUS
La différence moyenne entre les LUS mesurés par le VSCAN et l’ACUSON CV70 était de
-0,525 ± 3,76. L’intervalle de confiance unilatéral de la différence moyenne était de [-1,32 ; +
∞]. L’hypothèse de non-infériorité du VSCAN par-rapport à l’ACUSON CV 70 (différence
des LUS moyens ≥ -0,8) n’était donc pas vérifiée.
3.2. Scores de LUS individuels
La régression linéaire (Figure 5) montrait une corrélation entre les scores de LUS mesurés au
VSCAN et à l’ACUSON CV70 (R² = 0,688, p < 0.001). La représentation de Bland et Altman
montrait un biais de 0,525 entre les deux méthodes avec des limites d’agrément de -7,0 et
+8,0 (Figure 6).
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Figure 5 Régression linéaire pour l'ensemble des échographies
Figure 6 Représentation de Bland et Altman pour l'ensemble des échographies
Comme le montre le tableau 3, seuls 33% des examens avaient des scores de LUS individuels
qui différaient de moins de 10% entre les deux échographes .Ce pourcentage augmentait à
74% des examens si l’on considérait comme acceptable une différence de moins de 30% entre
le VSCAN et l’ACUSON CV70.
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Tableau 3 Pourcentage d'examens ayant des scores de LUS considérés comme concordants en fonction de la différence tolérée entre les deux échographes
3.3. Score d’échographie pulmonaire selon les conditions échographiques
En analysant uniquement les patients chez qui les conditions échographiques avaient été
notées bonnes, les résultats n’étaient que peu modifiés (Figure 7).
Figure 7 Régression linéaire et représentation de Bland et Altman pour les échographies réalisées dans de bonnes conditions
3.4. Score d’échographie pulmonaire selon le type de sonde d’échographie utilisé
L’analyse selon le type de sonde d’échographie utilisée (abdominale ou cardiaque) ne
montrait pas non plus de modification des résultats (Figures 8,9).
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Figure 8 Régression linéaire et représentation de Bland et Altman pour les échographies réalisées avec une sonde abdominale pour l'échographe SIEMENS
Figure 9 Régression linéaire et représentation de Bland et Altman pour les échographies réalisées avec une sonde cardiaque pour l'échographe SIEMENS
4. Performance diagnostique du VSCAN
4.1. Poumon normal, syndrome alvéolo-interstitiel et consolidations alvéolaires
La concordance entre les deux échographes était bonne pour les consolidations alvéolaires et
moyennes pour les régions normales. Elle était faible pour le syndrome alvéolo-interstitiel
(tableau 4).
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Tableau 4 Concordance entre les deux échographes pour l'analyse des différentes régions d'intérêt
4.2. Autres items analysés
La concordance entre le VSCAN et l’échographe SIEMENS était bonne pour les
épanchements pleuraux, moyenne pour le shunt et le bronchogramme aérique. En revanche
elle était négligeable pour la détection des « pieds » ou consolidations sous-pleurales
(tableau 5).
Tableau 5 Concordance entre les échographes pour l'épanchement pleural, le bronchogramme aérique, le shunt et les condensations sous-pleurales ("pieds")
5. Variabilité intra et inter-observateurs
La variabilité intra et inter-observateurs était satisfaisante pour les deux échographes
(tableau 6).
Tableau 6 Variabilité intra et inter-observateurs
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DISCUSSION
Le VSCAN est un appareil d’échographie caractérisé par sa petite taille, il est rapidement
transportable au lit du patient et peut être utilisé dans de multiples situations (services de
réanimation, urgences, SMUR). Il peut être facilement nettoyé en fin d’examen ce qui permet
de réduire le risque potentiel de transmission de Bactéries Multi-Résistantes entre les patients.
Le VSCAN a déjà été évalué dans le cadre de l’échographie cardiaque, pleurale et abdominale
avec de bonnes performances. Notre étude est la première à évaluer sa performance dans le
cadre de l’échographie pulmonaire. Avec une borne de 5%, l’hypothèse de non infériorité du
VSCAN par rapport au Siemens ACUSON CV70 sur l’analyse des LUS moyens n’a pas été
confirmée.
L’analyse des scores de LUS individuels par la méthode de Bland et Altman a montré un biais
de -0.525 ; l’absence de précision du biais avec des limites d’agrément allant de -7,0 à + 8,0
indique que le VCAN ne permet pas de remplacer l’appareil d’échographie classique
(SIEMENS ACUSON V70) pour évaluer de manière précise la perte d’aération pulmonaire.
Le score de LUS est en effet un score quantifiant la perte d’aération pulmonaire qui varie de 0
à 36. Mettre en évidence une différence en valeur absolue entre les scores de LUS ne reflète
pas forcément la discordance globale entre deux méthodes. En effet, une différence de 4
points de LUS n’est pas équivalente si la valeur de base est à 5 ou si elle est à 15. C’est
pourquoi nous avons aussi exprimé cette différence en pourcentage de variation entre les deux
mesures individuelles appariées (VSCAN vs ACUSON CV70) pour chaque examen
(tableau 3). Nos résultats montraient qu’accepter une variabilité de 30% entre les scores de
LUS des deux échographies permettait d’obtenir une bonne concordance (74%) mais qui
restait difficilement acceptable pour l’utilisation clinique. L’infériorité du VSCAN pour
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mesurer le score de LUS est expliquée par ses performances insuffisantes pour détecter le
syndrome alvéolo-interstitiel (Lignes B multiples, coalescentes ou issues de consolidations
juxta-pleurales). A l’inverse ses performances sont bonnes pour analyser les consolidations
alvéolaires et les épanchements pleuraux.
La performance limitée du VSCAN pour détecter les lignes B pourrait être expliquée par
plusieurs facteurs. Premièrement, le VSCAN est équipé d’une sonde d’échographie de type
cardiaque, moins performante pour la réalisation d’une échographie pulmonaire que la sonde
abdominale de l’ACUSON CV70, en particulier pour l’analyse de la périphérie du poumon.
Cependant la fréquence d’émission de la sonde d’échographie du VSCAN étant proche de
celle de la sonde d’échographie cardiaque de l’échographe SIEMENS, la variabilité des scores
de LUS devrait être moindre et la concordance meilleure pour le sous-groupe des patients
chez qui la sonde cardiaque a été utilisée lors de l’échographie avec l’appareil SIEMENS, ce
qui n’est pas le cas. Ceci pourrait être expliqué par un système de traitement du signal
probablement moins performant que celui équipant l’échographe classiquement utilisé.
Deuxièmement, l’écran du VSCAN est de plus petite taille et de résolution plus faible que
celui de l’échographe classique, ce qui ne permet pas une visualisation optimale des images
échographiques et pourrait induire une mauvaise interprétation.
En revanche, le VSCAN montre de bonnes performances pour la détection des épanchements
pleuraux avec une bonne concordance entre les deux échographes, comme une étude
précédente l’avait démontré [8]. De plus, le VSCAN se rapproche des performances de
l’ACUSON CV70 en ce qui concerne l'aération pulmonaire normale et les consolidations
alvéolaires. L’analyse de la variabilité intra et inter-observateurs a montré une bonne
concordance entre les différents opérateurs.
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Concernant les limites de notre étude, on peut noter que les opérateurs réalisant l’échographie
étaient dans la majorité des cas au courant de la pathologie et de l’évolution des malades
examinés. Cela pouvait donc influencer l’interprétation de l’échographie. Par ailleurs,
l’identification des régions d’intérêt, bien qu’elles soient définies par des repères anatomiques
(cf figure 2), pouvait varier entre les opérateurs et ainsi fausser la concordance entre les deux
appareils.
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CONCLUSION
De par ses caractéristiques (petite taille, simplicité d’utilisation, facilité de décontamination,
coût réduit et polyvalence), le VSCAN se présente comme une alternative intéressante aux
échographes « classiques » utilisés actuellement en réanimation.
Les études réalisées précédemment ont montré de bonnes performances du VSCAN dans le
cadre de l’échographie cardiaque, de l’échographie abdominale en urgence et pour la
détection des épanchements pleuraux.
Dans le cadre de l’échographie pulmonaire chez des patients de réanimation, les performances
du VSCAN sont bonnes pour analyser les consolidations alvéolaires et les épanchements
pleuraux. En revanche, elles sont insuffisantes pour détecter le syndrome alvéolo-interstitiel.
D’après ces résultats, le VSCAN dans sa configuration actuelle ne pourrait pas remplacer un
échographe utilisé habituellement comme technique de référence. Il représente cependant une
alternative intéressante pour le diagnostic des épanchements pleuraux et des consolidations
alvéolaires. L’intégration d’une sonde d’échographie plus adaptée, avec un écran de meilleure
résolution, pourrait améliorer les performances du VSCAN dans la détection du syndrome
alvéolo-interstitiel.
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ANNEXES Annexe 1 : accord du CPP