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RAOTOSON Telina Arinala ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES CELLULITES CERVICO-FACIALES GRAVES ODONTOGENES Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Pharmacie

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Page 1: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

RAOTOSON Telina Arinala

ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE

DES CELLULITES CERVICO-FACIALES GRAVES ODONTOGENES

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Pharmacie

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

DEPARTEMENT PHARMACIE

ANNEE : 2019 N° :108 pH

ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE

DES CELLULITES CERVICO-FACIALES GRAVES ODONTOGENES

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 17 avril 2019

À Antananarivo

Par

Mademoiselle RAOTOSON Telina Arinala

Née le 25 Septembre 1992 à Antsiranana

Pour obtenir le grade de :

DOCTEUR EN PHARMACIE

(Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur RAZAFINDRABE John Alberto Bam

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RAZAFINDRABE John Alberto Bam

Juges : Professeur RAMANITRAHASIMBOLA David

Professeur RAKOTOARISON Richard

Rapporteur : Docteur RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS

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DEDICACES

« Sentez et voyez combien l’Eternel est bon ! Heureux l’homme qui trouve en lui son

refuge ! » (Psaumes 34 : 9). Merci mon DIEU d’avoir écouté mes prières, car sans ta

grâce, ce travail n’aurait jamais abouti.

Et je dédie cette thèse :

A mes parents :

Pour votre soutien, vos sacrifices et tout l’enseignement que vous m’avez transmis

jusqu’à l’étape finale de mon parcours estudiantin. En témoignage de mon éternelle

reconnaissance, ce travail est le fruit de vos efforts. Sachez que ma réussite est la vôtre.

A mon grand frère et à ma grande sœur :

En signe de ma profonde admiration. Vous m’avez toujours inspiré et accompagné tout

au long de mes études. Merci pour vos encouragements et votre soutien.

A mon mari Rojo :

En témoignage de mon amour. Ton aide et ta générosité ont été pour moi une source

d’encouragement et de confiance. Prends ce travail comme le tien.

A la promotion « FANEFITRA » :

Pour toutes nos années d’étude, et les moments bons et difficiles passés ensemble. Je

vous souhaite un bon parcours professionnel.

A toute ma famille et mes ami(e)s :

Merci pour vos encouragements et vos prières.

A tous ceux qui m’ont aidé de près ou de loin à la réalisation de cette étude :

Mes profonds et sincères remerciements.

Page 12: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE :

Monsieur le Docteur RAZAFINDRABE John Alberto Bam

- Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Chirurgie

Maxillofaciale et Stomatologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

- Directeur d’Etablissement du CHU Joseph Dieudonné RAKOTOVAO de

Befelatanana.

- Vice-doyen chargé des DU, Master et Responsabilité Sociale à la Faculté de

Médecine d’Antananarivo.

Qui, en dépit de ses nombreuses occupations, nous a énormément aidé dès la

conception jusqu’à l’achèvement de cette étude. Merci pour toutes les connaissances

transmises, merci d’avoir fait le grand honneur de présider la soutenance de cette

thèse.

Recevez en ces quelques mots, qui ne suffisent pas, toute la gratitude que nous vous

portons.

Mes sincères remerciements.

Page 13: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur RAMANITRAHASIMBOLA David

- Professeur HDR en Pharmacologie Générale à la Faculté de Médecine

d’Antananarivo.

Monsieur le Docteur RAKOTOARISON Richard

- Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Chirurgie

Maxillofaciale et Stomatologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

Qui ont bien voulu assumer la lourde responsabilité de juger et évaluer cette étude,

malgré vos multiples responsabilités.

Veuillez accepter notre profonde reconnaissance et notre haute considération pour

l’intérêt que vous avez manifesté pour ce travail.

A NOTRE MAITRE ET RAPPORTEUR DE THESE :

Madame le Docteur RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie

- Maitre de Conférences en Biologie Médicale et Biochimie à la Faculté de

Médecine d’Antananarivo.

Malgré ses multiples obligations, nous a consacré son temps précieux. Je vous remercie

pour tous vos conseils si précieux, les enseignements que vous nous avez prodigué et les

heures que vous avez consacrés pour les corrections.

Veuillez recevoir l’expression de ma profonde gratitude.

Page 14: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

Veuillez recevoir nos salutations les plus distinguées.

A NOTRE MAITRE ET CHEF DU DEPARTEMENT PHARMACIE

Monsieur le Professeur RAOELISON Guy Emmanuel

Recevez l’expression de mes hautes gratitudes.

A TOUS NOS MAITRES ET PROFESSEURS DU DEPARTEMENT DE

PHARMACIE

Qui ont contribués à notre formation durant nos années académiques très

enrichissantes et harmonieuses.

Qu’il nous soit permis de vous adresser toute notre reconnaissance.

A TOUT LE PERSONNEL DU SERVICE DE SCOLARITE DE LA

PHARMACIE

Nos sincères remerciements pour les services que vous nous avez apportés.

A TOUT LE PERSONNEL ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE LA

FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Nous vous témoignons nos vifs remerciements et reconnaissances.

Page 15: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

SOMMAIRE

Page 16: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION............................................................................................................. 1

PREMIERE PARTIE : GENERALITES .......................................................................... 3

I. GENERALITES SUR LES CELLULITES CERVICO-FACIALES

ODONTOGENES ................................................................................................. 3

I.1. Définition ...................................................................................................... 3

I.2. Epidémiologie ............................................................................................... 3

I.3. Physiopathologie .......................................................................................... 3

I.4. Clinique ........................................................................................................ 5

I.5. Examens complémentaires ........................................................................... 6

II. MODALITES DE PRISE EN CHARGE DES CELLULITES

ODONTOGENES ................................................................................................. 8

II.1. Traitement médical ...................................................................................... 8

II.2. Traitement chirurgical ............................................................................... 15

II.3. Traitement étiologique .............................................................................. 16

III. CRITÈRES D’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE AU

COURS D’UNE CELLULITE CERVICO-FACIALE ....................................... 16

III.1. Efficacité clinique .................................................................................... 16

III.2. Efficacité paraclinique ............................................................................. 16

DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS ................................................. 18

I. METHODE ............................................................................................................... 18

I.1. Type de l’étude ........................................................................................... 18

I.2. Période et durée de l’étude ......................................................................... 18

I.3. Population d’étude ...................................................................................... 18

I.4. Les variables à étudier ................................................................................ 19

I.5. Mode de saisie et analyse des résultats ....................................................... 20

I.6. Considérations éthiques .............................................................................. 21

I.7. Limites de l’étude ....................................................................................... 21

II. RESULTATS ........................................................................................................... 21

Page 17: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

II.1. Répartition des patients selon leur profil démographique ......................... 21

II.2. Répartition des patients selon les facteurs favorisants .............................. 22

II.3. Répartition des patients selon le traitement reçu avant hospitalisation ..... 23

II.4. Répartition des patients selon leur état à l’entrée ...................................... 24

II.5. Répartition de la population selon la prise en charge médicamenteuse

reçue à l’hôpital ....................................................................................... 27

II.6. Répartition de la population selon l’issue de l’hospitalisation .................. 28

II.7. Répartition de la population selon la durée d’hospitalisation ................... 28

II.8. Evolution des paramètres cliniques et biologiques au cours de

l’hospitalisation ....................................................................................... 31

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION .......................................................................... 38

I. Profil épidémiologique .............................................................................................. 39

II. Facteurs favorisants .................................................................................................. 39

II.1. Mauvais état bucco-dentaire...................................................................... 40

II.2. La toxicomanie .......................................................................................... 40

II.3. La grossesse............................................................................................... 41

II.4. Les antécédents généraux .......................................................................... 41

II.5. Les médicaments reçus.............................................................................. 42

III. Traitement avant hospitalisation ............................................................................. 43

IV. Etat du patient à l’entrée ......................................................................................... 45

IV.1. Signes cliniques ....................................................................................... 45

IV.2. Stade d’évolution de la cellulite .............................................................. 45

IV.3. Données biologiques ................................................................................ 46

V. Prise en charge médicamenteuse ............................................................................. 46

VI. Issue du traitement hospitalier ................................................................................ 47

VII. Durée d’hospitalisation ......................................................................................... 48

VIII. Evolution des paramètres cliniques et paracliniques ........................................... 48

VIII.1. Paramètres cliniques ............................................................................. 48

VIII.2. Paramètres biologiques ......................................................................... 48

Page 18: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

IX. Suggestions pour la prise en charge ....................................................................... 49

CONCLUSION ............................................................................................................... 51

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

Page 19: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I: Classification des médicaments antalgiques selon l'OMS ............................. 14

Tableau II: Valeurs de référence des globules blancs et des PNN .................................. 20

Tableau III: Répartition de la population selon le sexe………………………………………..22

Tableau IV: Répartition des patients selon le délai de consultation…………......………...…..23

Tableau V: Délai d’amélioration des signes de gravité………………...………...…….………….31

Page 20: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1: Concept PK/PD............................................................................................... 100

Figure 2: Répartition de la population selon la tranche d'âge .......................................... 22

Figure 3: Répartition de la population selon les facteurs favorisants de la cellulite ........ 23

Figure 4: Répartition des patients selon l’origine des médicaments pris avant leur

admission........................................................................................................ 24

Figure 5: Répartition des patients selon les signes cliniques présents à l'entrée .............. 25

Figure 6: Répartition des patients selon le stade d’évolution de la cellulite .................... 25

Figure 7: Répartition de la population selon les résultats des valeurs de CRP à

l'entrée de l'hôpital ......................................................................................... 26

Figure 8: Répartition de la population selon les résultats des valeurs de GB à

l'entrée de l'hôpital ......................................................................................... 26

Figure 9: Répartition de la population selon les résultats des valeurs de PNN à

l'entrée de l'hôpital ......................................................................................... 27

Figure 10: Répartition des patients selon l’efficacité du traitement ................................ 28

Figure 11: Durée d'hospitalisation selon la nature du traitement reçu par le patient

avant hospitalisation ....................................................................................... 29

Figure 12: Répartition des patients selon la durée de l’hospitalisation et les

médicaments reçus avant hospitalisation ....................................................... 30

Figure 13: Pourcentage d’évolution de la CRP et issue de la maladie selon la valeur

de CRP à l’entrée ........................................................................................... 31

Figure 14: Durée d'hospitalisation selon la valeur de CRP à l'entrée .............................. 34

Figure 15: Pourcentage d’évolution et issue de la maladie selon la valeur de NFS à

l’entrée............................................................................................................ 34

Figure 16: Durée d'hospitalisation selon la valeur de globules blancs à l'entrée ............. 35

Figure 17: Pourcentage de diminution des valeurs de PNN ............................................ 36

Figure 18: Durée d'hospitalisation selon la valeur de PNN ............................................. 36

Figure 19: Profil d'évolution par jour d'évolution ............................................................ 37

Page 21: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Fiche de dépouillement

Annexe 2 : Fiche de collecte des données paracliniques

Annexe 3 : Fiche de traitement

Annexe 4 : Fiche de collecte des données cliniques

Annexe 5 : Fiche récapitulative

Page 22: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

LISTE DES ABREVIATONS

AINS Anti Inflammatoire Non Stéroïdien

AIS

CCF

CHU JDR

Anti Inflammatoire Stéroïdien

Cellulite cervico-faciale

Centre Hospitalier Universitaire Joseph Dieudonné Rakotovao

CMB Concentration Moyenne Bactéricide

CMI

CRP

GB

Concentration Moyenne Inhibitrice

C-Réactive Protéine

Globules blancs

HJRA Hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona

IV Intraveineuse

NFS Numération Formule Sanguine

PD Pharmacodynamique

PNN Polynucléaire Neutrophile

PK Pharmacocinétique

VIH Virus de l’Immunodéficience Humaine

Page 23: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

INTRODUCTION

Page 24: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

1

INTRODUCTION

Les cellulites cervico-faciales sont par définition, des infections qui se

développent au niveau des espaces cellulo-graisseux remplissant les loges entourant la

mandibule et les maxillaires [1]. Elles peuvent prendre des aspects cliniques variables

[2,3] mais dans tous les cas, la porte d’entrée la plus fréquente est une infection dentaire

(mortification de la pulpe après une carie ou un traumatisme dentaire) [4–6].

De pronostic généralement favorable, ces pathologies sont potentiellement

graves. En effet, certaines formes peuvent engager le pronostic vital, à cause de leur

tendance extensive rapide [4]. La mortalité hospitalière peut être réduite à condition

d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge médico-chirurgicale adaptée [7–9].

Ainsi, les cellulites font partie des urgences médico-chirurgicales de par leur fréquence

élevée (le plus souvent liée à l’automédication, aux mauvaises pratiques dentaires, et à

certaines croyances socioreligieuses) [10], et du fait de l’urgence thérapeutique (liée à la

rapidité d’extension de l’infection et à l’apparition des complications) [11].

A Madagascar, elles constituent un des motifs de consultation les plus fréquents

au niveau du Centre Hospitalier Universitaire Joseph Dieudonné RAKOTOVAO (CHU

JDR) de Befelatanana dans le Service de Chirurgie Maxillofaciale. Selon une étude faite

en 2014, les cellulites cervico-faciales constituent 21,67% des consultations dans le

service [12]. Cela est dû au fait que, la majorité de la population des pays en voie de

développement, ne font pas des soins dentaires une priorité [13].

Le développement des antibiotiques a permis de modifier radicalement

l’évolution des cellulites à condition que leur utilisation soit précoce, adaptée et ne fasse

pas oublier le traitement étiologique [7]. Plusieurs classes d’antibiotiques sont

recommandées [14], mais la prise en charge médicamenteuse est mal codifiée et est

fondée sur la seule présomption bactériologique. La conséquence qui risque d’en

découler est l’apparition de résistances bactériennes, et l’inefficacité thérapeutique [6].

La présente étude a comme objectif principal de décrire le protocole de prise en

charge médicamenteuse des cellulites cervico-faciales graves odontogènes dans le

service de Chirurgie Maxillo-faciale du CHU JDR de Befelatanana.

Elle permettra :

d’énumérer les médications reçues par le patient avant leur hospitalisation ;

Page 25: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

2

de voir les médicaments utilisés lors d’une infection cervico-faciale grave

odontogène ;

de déterminer le délai d’amélioration des différents signes de gravité d’une

cellulite cervico-faciale au cours de l’hospitalisation.

Pour parvenir à ces objectifs, cette étude comprendra trois parties :

Dans la première, il y aura un rappel sur les généralités des cellulites

cervico-faciales d’origine dentaire et sa prise en charge thérapeutique. Une

revue sur le mécanisme des antibiotiques et les principes de

l’antibiothérapie sera également présentée.

La deuxième partie décrit les méthodes de travail. Les résultats y seront

également présentés.

Dans la troisième partie sera exposée les commentaires, les suggestions,

ainsi que la conclusion de ce travail.

Page 26: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

Page 27: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

3

PREMIERE PARTIE : GENERALITES

I. GENERALITES SUR LES CELLULITES CERVICO-FACIALES

ODONTOGENES

I.1. Définition

Les cellulites cervico-faciales ou CCF représentent un groupe d’infections qui se

développent au niveau des espaces cellulo-adipeux remplissant les loges entourant la

mandibule et le maxillaire [2].

Elles sont le plus souvent d’origine dentaire [15]. Les CCF odontogènes se

caractérisent au départ par un abcès ostéo-sous périosté qui diffuse dans un second

temps aux tissus cellulo-graisseux de la face, mais également aux tissus profonds

musculaires des voies aérodigestives supérieures [16].

I.2. Epidémiologie

Les CCF apparaissent le plus souvent chez l’adulte jeune entre 20 et 30 ans, avec

une prédominance masculine [17].

Dans 69% des cas, elles sont d’origine dentaire, d’où le terme de cellulite

odontogène. Cette incidence élevée est essentiellement due à la mauvaise hygiène

bucco-dentaire [18].

A Madagascar, on rapporte 21,67% de cas dans le service de Chirurgie Maxillo-

faciale du CHU JDR de Befelatanana en 2014. Parmi eux, 28,71% sont des formes

graves qui ont nécessité une hospitalisation, ce qui représente 6,22% des cas

d’hospitalisation pour cellulites odontogènes dans le service, en une année [12].

I.3. Physiopathologie

I.3.1. Facteurs déclenchants

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine des CCF odontogènes. On cite

principalement [19] :

Les causes d’origine dentaire (les caries dentaires, les traumatismes

dentaires) ;

Les affections d’origine péri-dentaire à cause d’une infection par des germes

venus d’une poche parodontale ;

Page 28: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

4

Les facteurs d’origine thérapeutique ou iatrogénique (une dentisterie

restauratrice, une obturation canalaire, une chirurgie parodontale ou une

avulsion dentaire).

I.3.2. Facteurs favorisants

Des conditions d’ordre général peuvent modifier considérablement l’équilibre de

la flore buccale et favoriser l’apparition de la cellulite. Aussi, les cellulites peuvent

survenir chez des patients « en bonne santé » mais le plus souvent chez des patients

avec des facteurs de risque. Les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrées

sont les pathologies (diabète, dénutrition, obésité, infection par le Virus de

l’Immunodéficience Humaine ou VIH), les traitements médicamenteux (anti-

inflammatoires, antibiothérapies inadaptées), ainsi que d’autres facteurs comme la

grossesse, la mauvaise hygiène buccodentaire, la toxicomanie, le tabagisme,

l’alcoolisme, et l’âge [10].

I.3.3. Les germes en cause

Il n’existe pas de germes spécifiques pour les cellulites d’origine dentaire. Ce

sont généralement des saprophytes de la cavité buccale [20].

La flore buccale constitue un écosystème complexe, riche en bactéries et

composée de plus de 700 espèces, soit environ 20 genres bactériens [21]. C’est une

association synergique de bactéries anaérobies (30%) et aérobies (70%) avec des

proportions qui s’inversent en cas d’infection aigue (ce sont les anaérobies qui

dominent) [22]. Le tableau clinique de l’infection est fonction de la flore microbienne

en cause. Une suppuration franche est observée si les aérobies dominent, et au contraire

l’absence de collection purulente caractérisera les infections par les germes anaérobies,

qui sont les plus graves [20].

Parmi les cocci gram positif, les Streptocoques bêta-hémolytiques sont le groupe

de micro-organismes le plus identifié comme responsable des CCF. Ils sont composés

de Streptocoques bêta-hémolytiques du groupe A, B, C, F et G, de Staphylococcus

aureus, de Streptococcus iniae, et de Streptococcus pneumoniae [20].

Parmi les bacilles gram positif anaérobies stricts, on évoque l’Actinomyces. Il y a

également les mycoses et le bacille de Koch qui peuvent aussi être responsables des

cellulites [20].

Page 29: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

5

Chez les enfants, l’Haemophilus a été retrouvé dans un certain nombre de cas

[20].

Certains agents bactériens notamment des Actinomyces et des Staphylocoques

sont volontiers associés aux cellulites chroniques [21].

I.4. Clinique

Les cellulites passent successivement par les quatre stades suivants :

l’inflammation, la suppuration, la fistulisation puis la régression.

Elles sont réparties du point de vue évolutif en formes aiguës (circonscrites ou

diffuses) puis subaiguës et chroniques [23].

I.4.1. Les cellulites aiguës circonscrites

Il s’agit de cellulites séreuses ou de cellulites suppurées.

I.4.1.1. Cellulite séreuse

C’est le stade initial, qui est purement inflammatoire. Les signes sont une

douleur violente et spontanée, avec l’apparition d’une tuméfaction assez mal limitée. La

peau en regard est tendue, légèrement érythémateuse, douloureuse, et ne prend pas le

godet. Si l’infection siège sur les dents postérieures, un trismus modéré peut être

présent. La dent peut être mobile et douloureuse à la percussion axiale. Les signes

généraux sont généralement absents [20].

I.4.1.2. Cellulite collectée ou suppurée

Elle succède au stade séreux en général après 2 à 3 jours, en l’absence de

traitement approprié [2].

Les caractères généraux d’un abcès sont maintenant présents c’est-à-dire la

présence de pus [24].

On note la présence d’une altération de l’état général, et d’une fièvre. La douleur

est intense, insomniante et pulsatile. L’examen montre une peau rouge et chaude, la

tuméfaction se délimite, et les téguments prennent le godet puis au bout d’un certain

temps d’évolution, une fluctuation peut être retrouvée. Il peut également y avoir

l’existence d’un trismus. Les signes de gravité à ce stade sont objectivés par un

érythème cervical diffusant vers la fourchette sternale, une tuméfaction sous

mandibulaire évolutive, une crépitation gazeuse à la palpation, une tuméfaction du

plancher buccal, une dysphagie ou un œdème palpébral [19].

Page 30: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

6

L’évolution naturelle de l’abcès se fait vers la fistulisation en direction de la

peau ou de la muqueuse. Une fois l’abcès fistulisé, l’infection devient chronique. En cas

d’absence de fistulisation rapide, il peut se produire des complications en regard de la

loge anatomique concernée. La collection peut diffuser vers les régions voisines c’est-à-

dire dans les espaces cervicaux et le médiastin [23].

I.4.2. Les cellulites aiguës diffuses ou gangreneuses

Elles se développent chez les patients aux défenses immunitaires amoindries [25].

Les signes généraux deviennent importants et évoluent jusqu’à l’état de choc septique.

C’est une forme caractérisée par une gangrène localisée et une destruction tissulaire par

nécrose. Il y a présence d’un œdème avec une rougeur cutanée qui diffuse en direction

cervicale avec ensuite l’apparition de phlyctènes hémorragiques et une crépitation

nuageuse [26].

I.4.3. Les cellulites subaiguës ou chroniques

Elles se développent après un épisode aigu, mal ou non traité [25]. La persistance

du foyer causal assure l’ensemencement infectieux. A l’examen, la tuméfaction est dure,

mal limitée, peu sensible, et non fluctuante sauf si elle est située dans les téguments.

Son évolution se fait vers un retour en phase aiguë (surinfection), avec un tableau de

cellulite aiguë chronique. Il y a aussi possibilité de création d’une fistule cutanée ou

muqueuse [27].

I.5. Examens complémentaires

Pour une prise en charge correcte des CCF, plusieurs examens paracliniques

peuvent être réalisés.

I.5.1. Examens d’imagerie

Les examens d’imagerie prennent toute sa valeur dans le diagnostic :

L’imagerie dentaire (panoramique dentaire, cliché rétro-alvéolaire) permet

de préciser la dent causale, surtout si le patient a un mauvais état bucco-

dentaire, ou s’il s’agit de la 3ème

molaire [2].

La radiographie thoracique (peu contributive) objective un élargissement au

médiastin, pneumo-médiastin ou un épanchement pleural [10].

Le scanner cervico-facial injecté permet au stade collecté de visualiser la

taille de la collection et est utilisé surtout en cas de cellulite dite atypique.

Page 31: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

7

Le scanner est étendu jusqu’au thorax pour la recherche de coulées

infectieuses médiastinales [2].

La tomodensimétrie cervicothoracique apporte des arguments en faveur de

la nature inflammatoire d’une tuméfaction cervicale et recherche une

collection, dont la mise en évidence imposerait le drainage chirurgical. Elle

permet aussi d’évaluer l’extension de la cellulite [1].

I.5.2. Bilan sanguin

La recherche d’une hyperleucocytose et d’une augmentation de la C-Réactive

Protéine ou CRP est essentielle devant cette infection. Leurs valeurs sont

proportionnelles à la gravité de l’infection et à l’état immunitaire du patient [28].

Le reste du bilan est surtout destiné à juger de l’opérabilité du patient

(l’ionogramme sanguin, le temps de coagulation, le groupage sanguin) ou bien pour

identifier des pathologies sous-jacentes (la glycémie, la créatininémie) [2].

I.5.2.1. La Numération formule sanguine (NFS)

La NFS ou hémogramme est un examen hématologique permettant de déterminer

la nature des cellules présentes dans le sang, de les quantifier et d'évaluer certains

paramètres sanguins [28]. Dans notre cas, elle permet de dépister un processus

infectieux (hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles (PNN), une lymphopénie,

une anémie inflammatoire.

I.5.2.2. La C-Réactive Protéine (CRP)

La CRP est une des protéines de la phase aiguë de l’inflammation, dont le niveau

augmente dans le sang au cours d’une infection ou inflammation de l'organisme [29]. Le

taux sanguin de CRP augmente rapidement dès la 6ème

heure après le début de

l'inflammation. En moyenne, elle est franchement pathologique 24 heures après le début

de l'inflammation et se normalise rapidement après sa disparition (de 7 à 14 jours). Le

retour de la CRP à une valeur usuelle permet de juger de l’efficacité du traitement [10].

Aussi, son augmentation est un signe d’alerte pour les médecins qui adaptent alors la

surveillance et le traitement de leur patient selon les valeurs obtenues. Son taux a une

bonne corrélation avec l’état infectieux du patient et permet de différencier les

affections bactériennes des affections virales [28].

Page 32: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

8

I.5.2.3. Hémoculture

Elle est surtout réalisée en cas de syndrome septique grave. Elle permet

d’identifier les germes responsables, et permet éventuellement de réaliser un

antibiogramme [2].

I.5.3. Examens bactériologiques et antibiogramme

Ils consistent à prélever du pus afin d’identifier les germes responsables et

réaliser l’antibiogramme [10]. Ils ne sont pas réalisés en routine car les germes retrouvés

dans la majorité des cas sont des germes saprophytes de la cavité buccale,

systématiquement sensibles aux antibiotiques.

Il est en revanche important de les réaliser dans certaines situations [2] :

Dans les cellulites récidivantes ou les cellulites gangréneuses ;

En cas de pus brunâtre et malodorant qui signe la présence dominante de

germes anaérobies ;

En cas de résistance au traitement classique bien conduit ;

Pour les patients immunodéprimés, ou des antécédents d’irradiation de la

cavité buccale.

II. MODALITES DE PRISE EN CHARGE DES CELLULITES ODONTOGENES

Le principe de la prise en charge des CCF repose sur un traitement médico-

chirurgical de l’infection associé à celui de sa porte d’entrée. Le traitement médical sera

basé essentiellement sur la prescription d’antibiotiques, et le traitement chirurgical

repose sur le drainage [16].

II.1. Traitement médical

Le traitement médical fait appel à une association « antibiotiques-antalgiques »

et « l’éviction des Anti-inflammatoires Non-Stéroïdiens (AINS) » [2]. En effet, malgré

les effets à la fois antalgique, antipyrétique et anti-inflammatoire des AINS, ils peuvent

poser de réels problèmes à cause de leurs effets secondaires sur l’infection, sur

l’hémostase, sur le tractus digestif et le rein [30–32].

II.1.1. Les Antibiotiques

II.1.1.1. Définition

Un antibiotique (du grec anti : « contre » et bios : « la vie ») est une substance

naturelle ou synthétique qui détruit ou bloque la croissance des bactéries. C’est une

Page 33: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

9

molécule qui à faible concentration est capable d’inhiber ou tuer les bactéries

pathogènes et qui possède une toxicité sélective [33]. On parle d’antibiotique

bactéricide lorsqu’un antibiotique possède la potentialité de tuer les bactéries, et

d’antibiotique bactériostatique lorsque celui-ci empêche la prolifération bactérienne. Un

antibiotique peut être à la fois bactériostatique et bactéricide [34].

II.1.1.2. Classification

La classification des antibiotiques selon leur mécanisme d’action sur un site

spécifique de la bactérie est la suivante [34] :

II.1.1.2.1. Les antibiotiques actifs sur la paroi bactérienne

(ß-lactamines, glycopeptides, fosfomycine, cyclosérine, bacitracine).

Cette classe d’antibiotique perturbe la biosynthèse du peptidoglycane et de

glycoprotéine de la paroi bactérienne induisant ainsi la lyse de la cellule bactérienne.

II.1.1.2.2. Les antibiotiques actifs sur la membrane

cellulaire (polymixines et polypeptides).

Les antibiotiques provoquent une lyse de la bactérie en se fixant sur les

phospholipides membranaires et modifier ainsi la perméabilité de la membrane

bactérienne.

II.1.1.2.3. Les antibiotiques actifs sur les ribosomes

bactériens (aminosides, macrolides, lincosamides, synergistines, cyclines).

Ils provoquent l’arrêt de la synthèse protéique en se fixant sur les ribosomes

bactériens et provoquent une accumulation d’erreurs sur les protéines synthétisées.

Soient ils s’opposent à la liaison du ribosome avec l’ARNm ou l’ARNt, soient ils

inhibent les protéines ARN-dépendantes.

II.1.1.2.4. Les antibiotiques actifs sur l’ARN

polymérase (rifamycine).

Ils empêchent la phase d’initiation de l’ARNm en inhibant l’ARN polymérase.

II.1.1.2.5. Les antibiotiques actifs sur l’ADN

bactérien (quinolones, fluoroquinolones, 5-nitroimidazolés, nitrofuranes).

Ils interviennent sur les topoisomérases bactériens pour un effet bactéricide, ou

encore, exercent une action sur les bactéries anaérobies (5-nitroimidazolés) en

diminuant le stock de coenzyme réductase par réduction de leur groupe Nitro (NO2).

Page 34: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

10

II.1.1.2.6. Les antibiotiques actifs sur l’acide

folique (sulfamides et diaminopyridines).

Ils agissent au niveau de la synthèse de l’acide folique de la bactérie et inhibent

ainsi sa production.

II.1.1.3. Pharmacologie des antibiotiques

La figure suivante montre un schéma du concept pharmacocinétique (PK) et

pharmacodynamique (PD) en général.

Figure 1 : Concept PK/PD

Source : Hodille E, Buffaz C. La pharmacodynamie des antibiotiques [Thèse].

Pharmacie : Paris; 2012 [35].

II.1.1.4. Le protocole antibiotique standard face à une cellulite

cervico-faciale

L’antibiothérapie est à large spectre et probabiliste sur les germes généralement

suspectés, ayant une action sur l’ensemble des germes retrouvés dans ces infections

polymicrobiennes, et notamment sur les germes anaérobies [36,37]. Secondairement, il

est adapté à l’antibiogramme si un prélèvement bactériologique est réalisé [38,39].

Pharmacocinétique

- Absorption

- Distribution

(Volume de

distribution,

fixation à la

protéine

plasmatique)

- Métabolisme

Administration :

Voie, posologie

Elimination

(demi-vie

d’élimination)

Pharmacodynamie

- Vitesse et mécanisme de

bactéricidie

- Effet postantibiotique

- Concentration préventive de

l’apparition de résistance

- CMI

Concentration

au site de

l’infection

Effets

thérapeuti

ques

Concentration

sérique variant au

cours du temps

Concentration

tissulaire

Effets

toxiques

Page 35: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

11

La durée de l’antibiothérapie varie selon la gravité de l’infection initiale et

surtout de l’évolution de l’état du patient. La littérature recommande une durée

moyenne de 10 jours à plusieurs semaines [40].

En règle générale, les antibiotiques principalement utilisés sont les

suivants [2,3,7,8,41] :

Les bêta-lactamines comme les Pénicillines (A, G) qui agissent sur les cocci

Gram positifs, les bacilles Gram positifs et sur les bactéries anaérobies.

L’acide Clavulanique couplé à l’Amoxicilline trouve aussi son indication.

Cette association agit notamment sur les germes anaérobies et limite les

risques de résistance bactérienne par rapport à l’Amoxicilline seule [8].

Les macrolides tels que Clindamycine agissent sur les Streptocoques, les

Staphylocoques et les anaérobies Gram positifs et négatifs. Si le patient

présente une allergie ou une résistance aux Pénicillines, la clindamycine est

préconisée [2,10,40].

Les imidazolés comme le Métronidazole. Ils agissent sur les germes

anaérobies stricts.

Les aminosides dont la Gentamycine. Ils agissent sur les bacilles Gram

négatifs et les Staphylocoques [7,41,42].

De nombreux auteurs [7,27,42,43] recommandent la mise en place immédiate

d’une trithérapie avec :

Pénicilline G à la dose de 6 à 20 MUI par 24 heures en Intraveineuse ou IV

lente ou Amoxicilline + Acide clavulanique ;

Métronidazole à la dose de 1,5 g par 24 heures ;

Aminoside (Gentamycine à la dose de 160 mg par 24 heures).

La dose et la durée du traitement dépendent du type et de l’évolution de la

maladie

II.1.1.5. Autres protocoles alternatifs

Dans certaines situations, d’autres protocoles antibiotiques sont proposés

[6,44,45], tels que :

L’association de céphalosporine de 3ème

génération avec de l’aminoside et

du métronidazole.

Page 36: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

12

L’administration de pénicilline G et métronidazole puis relayée par la

cloxacilline et le métronidazole.

La spiramycine associée à du métronidazole.

II.1.1.6. La prise en charge en ambulatoire

Dans le cas de cellulites bénéficiant d’une prise en charge ambulatoire, le

traitement pour l’adulte est : Amoxicilline (3 g par 24 heures), Métronidazole (1,5 g par

24 heures) et des antalgiques [46].

II.1.1.7. Mesures à prendre lors de la prise en charge

Un prélèvement bactériologique peut être réalisé avant la mise en place du

traitement, ainsi que des analyses biologiques réalisées le premier jour de traitement

puis quelques jours plus tard pour contrôle [40].

Une réévaluation se déroule généralement entre la 24ème

et la 72ème

heure après

l’instauration du traitement, car ce délai permet déjà d’apprécier l’évolution clinique du

patient, d’obtenir les données microbiologiques, et de suivre le profil d’évolution des

données biologiques [47].

Deux aspects seront traités : la modification de l’antibiothérapie ou la poursuite

du traitement initial [48,49].

II.1.1.7.1. Poursuite du traitement

L’antibiothérapie initiale est efficace si l’on constate une amélioration des signes

cliniques chez le patient, et que les données des résultats bactériologiques et biologiques

justifient le choix des antibiotiques utilisés et démontrent une diminution de l’infection.

Le traitement antibiotique est alors poursuivi ou simplifié en utilisant la voie orale ou la

monothérapie. L’arrêt d’une antibiothérapie est décidé lorsque la guérison est obtenue,

et il se fait selon le type d’infection et les caractéristiques du produit [47].

II.1.1.7.2. Modifications du traitement

La modification de l’antibiothérapie est nécessaire pour les raisons suivantes

[47] :

Le retour des résultats des prélèvements bactériologiques initiaux montre

que les bactéries ne sont pas sensibles aux antibiotiques utilisés ;

Persistance du syndrome infectieux mis en évidence par les résultats des

données biologiques (hyperleucocytose et augmentation de la CRP).

Page 37: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

13

Echec clinique et/ou bactériologique par apparition d’une complication

infectieuse (surinfection, infection d’un autre site). Cela peut être dû à la

persistance du micro-organisme du fait de l’inadéquation entre les

antibiotiques utilisés et la sensibilité de la bactérie, d’une concentration

insuffisante d’antibiotique au site de l’infection (modification des propriétés

pharmacocinétiques), d’une localisation métastatique ignorée (endocardite,

ostéite), ou encore par acquisition d’une résistance précoce par la bactérie.

Apparition d’effets indésirables causés par les antibiotiques (réactions

allergiques, complications locales).

Les mesures qui peuvent être entreprises reposent alors sur un changement de

classes d’antibiotiques ou association avec d’autres classes d’antibiotiques, ou bien une

modification de la posologie. Les modifications sont nécessaires pour [47] :

Un élargissement du spectre bactérien ;

Une adaptation selon le poids et la fonction rénale du patient ;

Une adaptation selon les propriétés pharmacologiques de l’antibiotique

utilisé (exemple : L’antibiotique doit-il être bactéricide ? Sa diffusion est-

elle suffisante au site d’infection ? Son action est-elle modifiée par un effet

inoculum ?)

Une meilleure observance du traitement en termes de prise (posologie et

voie d’administration) et d’accessibilité (coût du médicament).

II.1.2. Traitements adjuvants

II.1.2.1. Antalgiques

L’antalgique utilisé en première intention est le Paracétamol [50]. Si le patient

est intolérant à ce dernier, les autres molécules antalgiques peuvent être utilisées

(Tableau I).

En cas de persistance de la douleur, il y a possibilité de monter en grade selon

l’intensité de la douleur. Les médicaments de la douleur sont classés en trois paliers

[51] :

Palier I : Antalgiques périphériques (pour les douleurs légères à moyennes) ;

Palier II : Antalgiques centraux faibles (pour les douleurs moyennes à

intenses) ;

Page 38: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

14

Palier III : Antalgiques centraux forts (pour les douleurs très intenses voire

rebelles).

L’utilisation des AINS fait l’objet de nombreuses controverses. Une revue de la

littérature montre que la prise d’anti-inflammatoire est déconseillée voire dangereuse en

absence d’antibiotique efficace car il masque ou diminue la symptomatologie de

l’infection et peut favoriser la diffusion. Ils ont un effet dépressif sur les mécanismes

hormonaux de défense immunitaire contre l’infection. Ils réduisent de façon

significative la synthèse des immunoglobulines G, inhibent l’adhérence des

polynucléaires donc la phagocytose et la capacité phagocytaire des macrophages et

augmentent la production des cytokines et leurs conséquences locales [52,53].

Tableau I : Classification des médicaments antalgiques selon l'Organisation

mondiale de la Santé

Source : OMS. Les médicaments antalgiques. www.antalvite.fr. 2018 [51].

Antalgiques

du palier I

Antalgiques du

palier II

Antalgiques

du palier III

Traitements

adjuvants

Voie orale

Paracétamol

AINS

Aspirine

Paracétamol+

Codéine

Tramadol

Paracétamol+

Tramadol

Sulfate de

Morphine

Oxycodone

Myorelaxants

Corticoïdes

Voie

parentérale

Paracétamol

AINS

Tramadol

Néfopam

Chlorhydrate

de Morphine

Myorelaxants

Corticoïdes

Voie

transdermique

Fentanyl

transdermique

Lidocaïne

Prilocaïne

Capsaicïne

Page 39: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

15

II.1.2.2. La corticothérapie

Ce traitement est justifié pour le traitement d’un œdème qui peut entrainer des

troubles respiratoires. Quoiqu’il en soit, les anti-inflammatoires stéroïdiens (AIS) ont

une action dépressive connue sur les mécanismes de défense immunitaire et doit être

utilisé avec précaution [20].

II.1.2.3. L’oxygénothérapie hyperbare

Elle n’est pas d’utilisation courante, mais elle est considérée comme une mesure

d’appoint au traitement anti-anaérobie [20]

II.1.2.4. Les antiseptiques locaux

Ils sont utilisés soit par voie locale (bains de bouche à base de povidone iodée ou

de Chlorhexidine) ou in situ (solutions d’antiseptiques et d’antibiotiques pour le lavage

des poches purulentes) [20].

II.1.2.5. L’alimentation

Il est essentiel d’évaluer le bilan hydrique et nutritionnel afin de pouvoir

d’optimiser l’état de santé du patient. Deux voies sont possibles en dehors de

l’alimentation par voie orale : la voie entérale (par sonde nasogastrique) ou la voie

parentérale [20].

II.1.2.6. Les décontracturants et les myorelaxants

En cas de trismus, une prescription de myorelaxant peut être indiquée [20].

II.2. Traitement chirurgical

Au stade de suppuration, le drainage est indispensable et peut s’effectuer selon

deux voies : la voie endobuccale (muqueuse ou dentaire par trépanation de la dent

causale), ou la voie exobuccale grâce à une incision cutanée au niveau de la région la

plus marquée de la tuméfaction. L’incision est suivie d’un large débridement de tissus

nécrotiques, et dans beaucoup de cas de figure de la mise en place d’un drain pour

maintenir l’ouverture de la voie de drainage. Le drainage se réalise sous anesthésie

locale ou générale avec utilisation de solutions antiseptiques pour la détersion des plaies

infectées. Des interventions itératives sont souvent nécessaires avant la stérilisation

complète et totale des cavités de suppuration [54,55].

Page 40: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

16

II.3. Traitement étiologique

Le traitement étiologique consiste à éradiquer le foyer infectieux primaire et à

éviter la récidive. En général, il s’agit d’une avulsion de la dent infectée voire toutes les

dents infectées, sous anesthésie locale ou générale [23].

III. CRITÈRES D’EFFICACITÉ DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE AU

COURS D’UNE CELLULITE CERVICO-FACIALE

Les critères d’efficacité du traitement antibiotique sont cliniques et

paracliniques.

III.1. Efficacité clinique

Les signes généraux doivent s’améliorer très rapidement dans les 24 à 72 heures

[34]. Toute persistance doit faire soupçonner une cellulite grave [52]. Les données

cliniques à évaluer sont la disparition des signes cardinaux de CELSE (la douleur, la

fièvre, la rougeur, la tuméfaction et l’état général) et des facteurs de gravité (diffusion,

dyspnée et dysphagie totale) [10].

III.2. Efficacité paraclinique

Les résultats des examens microbiologiques permettent de confirmer les

bactéries en cause et les antibiotiques qui peuvent être utilisés, si un antibiogramme est

réalisé. Ils permettent de démontrer une acquisition de résistance aux antibiotiques [34].

Sur le plan biologique, on vérifie la normalisation des paramètres sensibles aux

états infectieux. Il repose sur le dosage de CRP et de NFS après 72 heures de mise en

place du traitement [28].

III.2.1. NFS

Une diminution du nombre des GB et des PNN lors du contrôle par rapport à

l’entrée évoque une évolution vers la guérison, tandis que la persistance ou

l’aggravation de l’hyperleucocytose témoigne que les bactéries sont loin d’avoir été

détruits et que le traitement antibiotique n’est pas adéquat [10].

III.2.2. CRP

Une diminution de la valeur du CRP après la mise en place d’une antibiothérapie

indique une amélioration de l’état du patient et une diminution de l’inflammation. Si le

résultat ne montre pas de diminution lors du contrôle, cela démontre la persistance de

l’infection et l’inefficacité du traitement antibiotique mis en place, puisque la

Page 41: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

17

concentration de la CRP redevient rapidement normale après la disparition de la source

de l’inflammation lorsque le traitement est efficace [28].

Page 42: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS

Page 43: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

18

DEUXIEME PARTIE : METHODE ET RESULTATS

I. METHODE

I.1. Type de l’étude

Il s’agit d’une étude prospective et descriptive, réalisée auprès du Service de

Chirurgie Maxillofaciale du CHU JDR de Befelatanana.

I.2. Période et durée de l’étude

La durée de l’étude s’étend depuis l’écriture du protocole en Juin 2016 jusqu’à la

restitution des résultats en Janvier 2018. La période d’enquête s’est déroulée de Juillet

2016 jusqu’en Septembre 2017.

I.3. Population d’étude

La population étudiée est représentée par les patients souffrant de cellulite

cervico-faciale d’origine dentaire venus consulter, et qui ont été hospitalisés dans le

service de chirurgie maxillo-faciale du CHU JDR pendant la période d’étude.

I.3.1. Critères de sélection

I.3.1.1. Critères d’inclusion

Les patients qui ont été inclus dans cette étude sont ceux qui ont été hospitalisés

dans le service pour « cellulite cervico-faciale grave odontogène », c’est-à-dire avec la

présence des signes de gravité suivants chez le patient : fièvre élevée (supérieure à

38°C), altération de l’état général, douleur intense ressentie par le patient, volume de la

tuméfaction importante, dyspnée, dysphagie totale, diffusion de l’infection dans la

région cervicale, et valeurs de CRP et NFS très élevées.

I.3.1.2. Critères de non inclusion

Les patients qui ont présenté une cellulite cervico-faciale non grave, c’est-à-dire

« absence de signes de gravité » n’ont pas été inclus dans l’étude.

I.3.1.3. Critères d’exclusion

Les exclus sont les patients qui sont restés à l’hôpital moins de 3 jours, parce

qu’il faut au moins 48 heures pour pouvoir comparer les résultats des paramètres à

étudier [55].

I.3.2. Taille de l’échantillon

Nous avons calculé la taille de notre échantillon à partir d'une proportion [56].

Page 44: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

19

(n = taille de l'échantillon attendu / t = niveau de confiance déduit du taux de confiance

(traditionnellement 1,96 pour un taux de confiance de 95%) / p = proportion estimative

de la population présentant la caractéristique étudiée dans l'étude / e = marge d'erreur

souvent fixée à 5% ou à 10%)

Selon une étude faite en 2014 [12] dans le même service, sur 2861 consultations

dans le service, 620 (21,67%) concernent des patients présentant une cellulite d’origine

dentaire. Parmi cela, 28,71% représentent des cas de cellulites graves soit 178 patients.

Par conséquent, on estime à 6,22% la proportion de patients atteints de CCF graves

odontogènes dans la population. Le nombre de cas à étudier sera fixé à 50.

I.4. Les variables à étudier

I.4.1. Paramètres étudiés

Les paramètres retenus et étudiés ont été :

L’âge et le sexe ;

Les facteurs favorisants de la cellulite ;

L’historique de la maladie avec le délai de consultation et les médications

déjà reçues ;

Les signes physiques et fonctionnels à l’entrée ;

Les médicaments reçus par le patient durant l’hospitalisation : antibiotiques

et traitements adjuvants ;

L’issue de l’hospitalisation après mise en place de l’antibiothérapie ;

La durée d’hospitalisation du patient ;

Le délai d’amélioration des paramètres cliniques durant l’hospitalisation :

diminution de la taille de la tuméfaction et de la douleur, température

(inférieur à 37°), amélioration de l’état général, disparition de la dyspnée et

de la dysphagie totale, et disparition de la diffusion cervicale.

Le suivi des paramètres biologiques :

- Le dosage de la CRP : en sachant qu’il s’agit d’une infection

lorsque le taux de CRP est supérieur à 6 mg/l. Si la valeur est

supérieure à 10 mg/l alors il s’agit d’une infection bactérienne. Une

Page 45: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

20

valeur de CRP supérieure à 80 mg/l est le signe d’une infection

bactérienne grave [28].

- Le dosage de la NFS en particulier les globules blancs et les

polynucléaires neutrophiles. Les valeurs de référence de ces

paramètres sont exprimées sur le tableau suivant [28].

Tableau II : Valeurs de référence des globules blancs et des PNN

Source : Troussard X, Vol S, Cornet E, Bardet V, Couaillac J, Fossat C, et al.

Détermination of full blood count normal reference values for adults in France. Ann

Biol Clin. 2014;72:561-81 [28].

I.4.2. Recueil des informations

Les informations ont été recueillies par observation directe auprès des patients

hospitalisés et par consultation du dossier patient, du cahier de suivi des

hospitalisations, et de la fiche de traitement.

I.4.3. Les outils de collecte de données

La collecte de données s’est réalisée à partir de fiches de collecte de données.

Elles sont classées comme suit :

Fiche de collecte des données démographiques (Annexe 1) ;

Fiche de collecte des données paracliniques (Annexe 2) ;

Fiche de Traitement (Annexe 3) ;

Fiche de suivi clinique (Annexe 4) ;

Fiche récapitulative de l’évolution du patient (Annexe 5).

I.5. Mode de saisie et analyse des résultats

Elles ont été effectuées sur Microsoft Word 2010 et Microsoft Excel 2010.

L’analyse des résultats a été réalisée avec le logiciel de statistique IBM SPSS 2O

VALEURS DE

REFERENCE UNITE DE MESURE

HOMME FEMME

GB 4, 05-11 3,78-11,42 Giga par litre (G/L) : 1 giga

correspondant à 109

PNN 1,78-6,94 1,69-7,50 Gramme par litre (g/L)

Page 46: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

21

(Statistical Package for the Social Sciences). Le test de Chi 2 (χ2) a été utilisé pour

déterminer l’existence d’une corrélation entre deux variables avec un seuil de

significativité de 5% (p<0,05) [57].

I.6. Considérations éthiques

Cette étude a respecté les considérations éthiques requises :

Le protocole de recherche a été présenté et expliqué à la direction et aux

personnels du service de chirurgie maxillo-faciale afin d’obtenir

l’autorisation pour la réalisation de l’étude.

Les patients ont été informés du déroulement de l’étude et ont donné leurs

consentements éclairés.

Le secret professionnel a été respecté, ainsi que l’anonymat (c’est-à-dire que

l’identité des patients a été mise sous forme de codage).

I.7. Limites de l’étude

Cette étude a montré plusieurs limites :

Il s’agit d’une étude monocentrique (biais de sélection).

Les informations recueillies pour évaluer la douleur et l’état général ont été

difficiles du fait du bas niveau socio-économique de certains patients, qui

ont donné des réponses imprécises (incapacité d’utiliser une échelle

d’évaluation de la douleur).

Les examens paracliniques n’ont pas été réalisés pour tous les patients, faute

de moyens pour certains, mais aussi de ruptures fréquents des réactifs pour

la CRP.

II. RESULTATS

Cinquante patients ont été retenus avec : 14 qui ont pu réaliser des examens

biologiques à l’entrée de l’hôpital et au troisième jour de traitement, et 36 qui n’ont pas

pu à cause des ruptures fréquents des réactifs de CRP et les faibles moyens

économiques de certains patients.

II.1. Répartition des patients selon leur profil démographique

L’âge médian de nos patients a été de 30 ans avec des extrêmes de 4 et 70 ans.

Le sexe ratio a montré un taux de 1,78 en faveur des hommes (64%).

Page 47: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

22

Figure 2 : Répartition de la population selon la tranche d'âge

Tableau III : Répartition de la population selon le sexe

Sexe Effectif (N) Proportion (%)

Homme 32 64,0

Femme 18 36,0

Total 50 100,0

II.2. Répartition des patients selon les facteurs favorisants

Parmi les patients inclus, 88% ont manifesté des facteurs favorisants d’une

cellulite trouvés dans la littérature (AINS, alcool, tabac, drogue, diabète, grossesse)

[44]. Un mauvais état bucco-dentaire a été retrouvé dans 90% des cas, la prise d’AINS

dans 78% des cas, suivi par le tabagisme (38%) et l’alcoolisme chronique (16%) (Figure

3).

Page 48: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

23

Figure 3 : Répartition de la population selon les facteurs favorisants de la cellulite

II.3. Répartition des patients selon le traitement reçu avant

hospitalisation

II.3.1. Répartition des patients selon le délai de consultation

Le délai entre l’apparition des premiers symptômes d’une infection odontogène

jusqu’à la consultation au Service de Chirurgie Maxillofaciale du CHU JDR de

Befelatanana a présenté une moyenne de 9 jours, avec des extrêmes de 3 et 30 jours.

Tableau IV : Répartition des patients selon le délai de consultation

Délai

d’hospitalisation

Effectif

(N)

Proportion

(%)

Moins de 5 jours 17 34,0

5 à 10 jours 21 42,0

10 à 15 jours 5 10,0

15 à 30 jours 7 14,0

Total 50 100,0

Page 49: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

24

II.3.2. Répartition des patients selon les médicaments reçus avant

l’hospitalisation

Tous les patients de l’étude ont eu recours à une médication avant leur

consultation à l’hôpital, avec un pourcentage élevé pour l’automédication (60%)

(Figure 4).

Figure 4 : Répartition des patients selon l’origine des médicaments pris

avant leur admission

La prise d’AINS est retrouvée dans 70% des cas : seule (38%), ou en association

avec un antibiotique (32%). La consommation d’antibiotique seul a été relevée dans

10% des cas, et pour le reste il s’agit de prise d’AIS (8%), de paracétamol seul (6%), et

de la quinine injectable (2%). Le traitement n’a pas pu être identifié chez 4% des

patients.

II.4. Répartition des patients selon leur état à l’entrée

II.4.1. Signes généraux du patient

Les températures des patients ont varié entre 36,1°C à 39,9°C. Trente-trois

patients ont été fébriles à l’entrée de l’hôpital avec une température supérieure à 38°C.

Une altération de l’état général a été retrouvée chez 36 patients (72%).

Page 50: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

25

II.4.2. Signes cliniques

Les patients de l’étude ont présenté une douleur et une tuméfaction dans 100%

des cas. Elles ont été accompagnées de dyspnée (N=13), de dysphagie totale (N=12) et

enfin d’une inflammation au niveau cervicale chez 18 patients.

Figure 5 : Répartition des patients selon les signes cliniques présents à l'entrée

II.4.3. Stade d’évolution de la cellulite à l’entrée

Trente-cinq patients sur cinquante ont présenté une CCF grave odontogène au

stade suppuré, le reste a montré une cellulite au stade fistulisé (N=11) et séreux (N=4).

Figure 6 : Répartition des patients selon le stade d’évolution de la cellulite

FC FR 132

59

16

Page 51: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

26

II.4.4. Données biologiques

Douze patients ont pu effectuer une analyse de CRP à l’entrée et un contrôle

après 3 jours de traitement. La valeur de CRP à l’entrée est en moyenne de 109,9 mg/L

(avec des extrêmes allant de 24 à 359).

La valeur moyenne de globules blans réalisée auprès de 9 patients à l’entrée a été

de 17,17 g/L, et le taux de polynucléaires neutrophiles moyen sur 5 patients a été de

75,2 g/L.

Figure 7 : Répartition de la population selon les résultats des valeurs de

CRP à l'entrée de l'hôpital

Figure 8 : Répartition de la population selon les résultats des valeurs de GB

à l'entrée de l'hôpital

Page 52: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

27

Figure 9 : Répartition de la population selon les résultats des valeurs de

PNN à l'entrée de l'hôpital

II.5. Répartition de la population selon la prise en charge

médicamenteuse reçue à l’hôpital

Le traitement antibiotique reçu par les patients au cours de l’hospitalisation est

reparti comme suit :

Pénicilline G + Métronidazole chez 70% des patients (N=35)

Pénicilline G + Métronidazole + Gentamycine chez 30% des patients

(N=15).

Après amélioration des signes de gravité, le traitement est relayé par des

antibiotiques per os : Amoxicilline + Métronidazole.

La durée du traitement antibiotique a été de 10 jours en moyenne.

En complément à ce traitement antibiotique, un antalgique a été également

administré au patient pour soulager la douleur provoquée par l’inflammation et

diminuer la température des patients fébriles. Quarante-quatre patients (88%) ont reçu

du paracétamol (injectable ou per os) toutes les 6 heures puis à la demande. Le reste

(c’est-à-dire 6 patients) ont reçu du néfopam injectable pour diminuer la douleur, à

cause de leur état ictérique.

Selon l’état clinique du patient, d’autres médicaments ont aussi été prescrits chez

certains patients. Douze patients (24%) qui ont présenté une tuméfaction très importante

Page 53: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

28

ont reçu du Solumédrol® injectable (AIS) lors de leur admission, et 2 patients (4%) ont

reçu de la vitamine K1 à cause d’une hémorragie importante au cours du drainage.

Cinq autres patients (10%) ont reçu d’autres médicaments comme des pastilles

anti-douleurs contre les maux de gorge, du chlorure de potassium à cause d’une

hypokaliémie, de l’oméprazole injectable et du métoclopramide en raison d’une

gastralgie et de vomissements importants.

II.6. Répartition de la population selon l’issue de l’hospitalisation

Le résultat du traitement a montré 76% de taux de guérison.

D’autre part, 8% ont été transférés au service de réanimation et chirurgie

thoracique de l’HJRA à cause d’une évolution vers une médiastinite, 8% sont décédés,

et 8% ont décidé de sortir de l’hôpital contre avis médical (décharge) (Figure 10).

Au cours de l’hospitalisation, aucun patient n’a présenté d’allergies ni d’effets

secondaires dus aux antibiotiques.

Le taux d’observance des patients a montré un pourcentage de 86%.

Figure 10 : Répartition des patients selon l’efficacité du traitement

II.7. Répartition de la population selon la durée d’hospitalisation

Le nombre de jours d’hospitalisation des patients inclus dans l’étude a été de 5

jours en moyenne avec un écart-type de 2,521.

La durée d’hospitalisation dans le service s’est située entre 3 jours à 16 jours.

Page 54: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

29

La corrélation entre les patients qui sont restés à l’hôpital plus longtemps et le

recours à l’automédication avant hospitalisation n’est pas significatif (p=0,06) (Figure

11).

Par contre, les patients qui ont eu une durée d’hospitalisation plus longue sont

ceux qui ont pris de l’AINS seul avant leur hospitalisation (p=0,02) (Figure 12).

p= 0,06

Figure 11 : Durée d'hospitalisation selon la nature du traitement reçu par le

patient avant hospitalisation

(Jours)

Page 55: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

30

p=0,02

AINS seuls

Antibiotiques seuls

Non identifié

AINS + Antibiotiques

Quinine injectable

Paracétamol seul

AIS

Figure 12 : Répartition des patients selon la durée de l’hospitalisation et les

médicaments reçus avant hospitalisation

(Jours)

Page 56: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

31

II.8. Evolution des paramètres cliniques et biologiques au cours de

l’hospitalisation

II.8.1. Signes généraux et cliniques

La durée moyenne de disparition des paramètres cliniques d’évaluation est

exprimée sur le tableau V.

Tableau V : Délai moyen d’amélioration des signes de gravité

Signes de gravité Délai d’amélioration (en jours)

Tuméfaction 2,7

Douleur 2,6

Température 2,3

Altération de l’état général 3,5

Dyspnée 1,5

Dysphagie 3,5

Diffusion cervicale 3,08

Il peut être ressorti également une courbe d’évolution de l’état du patient selon la

durée d’hospitalisation (Figure 19).

Figure 133: Profil d'évolution par jour d'évolution

Stationnaire

Léger amélioration

Aggravation

Amélioration

Jour

d’hospitalisation

Page 57: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

32

II.8.1.1. Température

Le délai de décroissance de la température chez les 66% patients fébriles à

l’entrée de l’hôpital a été de 2,3 jours en moyenne. Dix-huit pourcent d’entre eux n’ont

pas montré d’évolution favorable de leur température.

Quatre autres patients qui ont présenté une température normale à l’admission

ont présenté un état fébrile au cours de l’hospitalisation, et un n’a plus montré

d’amélioration.

II.8.1.2. Etat général

Nous n’avons noté aucune amélioration chez 9 patients sur les 36 qui ont

présenté une altération de l’état général à l’entrée. Le délai d’amélioration de l’état

général des patients est en moyenne de 3,54 jours.

II.8.1.3. Tuméfaction

Le délai de diminution du volume de la tuméfaction a été de 2,7 jours en

moyenne. La tuméfaction a diminué après 2 jours de traitement pour 14 patients, après 3

jours pour 16 patients, après 4 jours pour 11 patients, après 5 jours pour 2 patients, et

après 7 jours pour 1 patient.

Six patients n’ont pas montré d’amélioration de la tuméfaction au cours de leur

hospitalisation, c’est-à-dire ont présenté un échec du traitement antibiotique.

II.8.1.4. Douleur

Dix patients n’ont pas exprimé d’amélioration de la douleur ressentie au niveau

de l’infection durant toute l’hospitalisation. Le délai d’amélioration de la douleur pour

les autres patients est en moyenne de 2,6 jours.

II.8.1.5. Dyspnée

Parmi les 13 patients dyspnéiques à l’entrée de l’hôpital, 2 n’ont pas montré

d’amélioration et sont décédés. Le délai de disparition de ce signe clinique montre une

moyenne de 1,55 jour.

Sept autres patients n’ont présenté une dyspnée qu’au cours de l’hospitalisation,

et parmi eux, 6 ont montré un échec du traitement.

Page 58: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

33

II.8.1.6. Dysphagie

Le délai de disparition de ce signe montre une moyenne de 3,54 jours. Parmi les

12 patients atteints de dysphagie totale à l’entrée de l’hôpital, un a été transféré au

service des urgences de l’HJRA et un autre est décédé.

Un patient a présenté une dysphagie totale pendant l’hospitalisation et il n’a pas

répondu favorablement au traitement.

II.8.1.7. Diffusion cervicale

Parmi les 18 patients montrant une diffusion cervicale de l’infection à l’entrée de

l’hôpital, 4 n’ont pas montré d’amélioration dont 3 sont décédés et 1 a été transféré au

service des urgences.

Le délai d’amélioration de la diffusion cervicale est en moyenne de 3,08 jours.

Quatre patients sur les cinq qui ont présenté une diffusion cervicale qu’au cours

de l’hospitalisation n’ont pas répondu favorablement au traitement.

II.8.2. Données biologiques

II.8.2.1. CRP

II.8.2.1.1. Pourcentage de diminution et évolution du

traitement

Le pourcentage moyen de diminution des valeurs de CRP est de 50% après 3

jours et demi d’antibiothérapie.

Parmi les 12 patients concernés, il y a eu 11 guérisons et 1 décès.

Il y a eu une diminution de la valeur du CRP de 75% après 3 jours

d’antibiotiques pour la personne décédée au 7ème

jour d’hospitalisation. On a aussi

constaté une augmentation de la valeur de CRP de 39% après 3 jours de traitement mais

qui est guéri et est sorti de l’hôpital le 5ème

jour.

Il n’y a pas de corrélation entre le pourcentage de diminution de la valeur de

CRP et l’évolution de la maladie (p=0,08).

Page 59: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

34

p=0,08

Guérison

Décès

Figure 144 : Pourcentage d’évolution de la CRP et issue de la maladie selon

la valeur de CRP à l’entrée

II.8.2.1.2. Durée d’hospitalisation selon la valeur de CRP

à l’entrée

Les valeurs de CRP à l’entrée de l’hôpital par rapport à la durée d’hospitalisation

du patient montre aucune corrélation entre les deux (p=0,08).

Valeurs de CRP à l’entrée

(mg/L)

Pourcentage d’évolution

(%)

-50

+39

-63

-74

-23

-75

-36

-43

-75

-75

-50

-75

Page 60: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

35

p=0,08

Longue hospitalisation

Courte hospitalisation

Autres

Figure 155 : Durée d'hospitalisation selon la valeur de CRP à l'entrée

II.8.2.2. Hémogramme

II.8.2.2.1. Globules blancs

II.8.2.2.1.1. Pourcentage de diminution et évolution

du traitement

Le pourcentage de diminution moyenne des valeurs de globules blancs (GB) est

de 32% après 3 jours et demi d’antibiothérapie.

Parmis les 8 patients, il y a eu 7 guérisons et 1 décès. Le décès est survenu chez

la personne qui a montré le plus faible pourcentage de diminution de la valeur des GB

(7%) le 7ème

jour.

Durée d’hospitalisation (en jours)

Valeurs de CRP

à l’entrée (mg/l)

9

8

4

5

6

4

5

8

9

9

7

7

Page 61: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

36

Guérison

Décès

Figure 166 : Pourcentage d’évolution et issue de la maladie selon la valeur de NFS

à l’entrée

II.8.2.2.1.2. Durée d’hospitalisation selon la valeur

de GB à l’entrée

La figure suivante montre les valeurs de globules blancs à l’entrée de l’hôpital

par rapport à la durée d’hospitalisation du patient.

Figure 177: Durée d'hospitalisation selon la valeur de globules blancs à

l'entrée

Pourcentage d’évolution (%) Valeur de GB à l’entrée

(g/L)

-7

-29

-24

-20

-38

-31

-56

-52

Durée d’hospitalisation (en jours)

Valeurs

de GB

(g/L)

5

5

8

5

5

5

5

7

Page 62: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

37

II.8.2.2.2. Polynucléaires Neutrophiles

II.8.2.2.2.1. Pourcentage de diminution et évolution

du traitement

Pour les PNN nous avons noté une diminution moyenne de leur valeurs de

12,67% au bout de 3 jours. Tous les patients qui ont fait ces analyses ont répondu

favorablement au traitement. La valeur de polynucléaires neutrophiles selon la durée

d’hospitalisation est exprimée sur la figure suivante.

Figure 188 : Pourcentage de diminution des valeurs de PNN

II.8.2.2.2.2. Durée d’hospitalisation selon la valeur

de PNN à l’entrée

En comparant les valeurs de PNN à l’entrée, les valeurs plus élevées ont donné

des durées d’hospitalisation plus longues.

Figure 199 : Durée d'hospitalisation selon la valeur de PNN

-7

Pourcentage d’évolution (%)

Valeur de PNN à l’entrée (g/L)

-5

-10 -13

-38

-3

Valeurs de

PNN (g/L)

9

5

5

5

5

9

Durée d’hospitalisation (en jours)

Page 63: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Page 64: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

38

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

Les cellulites cervico-faciales graves d’origine dentaire sont fréquentes dans les

pays en voie de développement. Leur prise en charge est codifiée, mais elles restent

potentiellement graves [4].

Le but de notre étude a été de décrire le protocole de prise en charge

médicamenteuse des cellulites cervico-faciales graves odontogènes dans le service de

Chirurgie Maxillo-faciale du CHU JDR de Befelatanana.

Ce protocole est probabiliste, et cette étude a été faite pour décrire les

médicaments utilisés dans le cas d’une CCF odontogène grave et déterminer le délai de

disparition ou d’amélioration des signes cliniques et biologiques des patients au cours

de l’étude.

Le suivi clinique de l’évolution de l’infection a été réalisé en recueillant les

signes cliniques et physiques présents à l’entrée, et en suivant l’évolution qualitative de

ces signes, avec la durée qu’il faut pour leurs disparitions, et l’apparition d’éventuelles

aggravations ou effets indésirables.

Les paramètres cliniques qui ont été choisis pour l’étude ont été tout d’abord la

température puisqu’une diminution de l’état fébrile du patient démontre la décroissance

des agents responsables de la fièvre dans l’organisme, et donc d’une efficacité de

l’antibiothérapie mise en place. La douleur, elle, est une composante de l’inflammation,

et permet donc aussi de déterminer l’amélioration de l’infection. La tuméfaction est

proportionnelle à l’importance des bactéries présentes au niveau de l’infection, elle peut

comprimer les organes de déglutition qui est responsable de la dysphagie, ou bien

encombrer les voies respiratoires pouvant entrainer une dyspnée chez le malade. Une

amélioration de ces signes cliniques démontre donc la recrudescence des germes

responsables de la pathologie présents aux sites d’infection. La diffusion cervicale

témoigne de l’inefficacité du traitement par surinfection et diffusion vers d’autres

organes. L’amélioration de l’état général est le signe d’une bonne voie vers la guérison,

de l’efficacité des antibiotiques administrés et de la capacité de l’organisme à lutter

contre l’infection [55].

Parallèlement à l’évolution clinique, des examens biologiques de CRP et de NFS

ont aussi été pratiqués dans le but de voir si la valeur des données biologiques au début

du traitement doit avoir un impact sur la prise en charge du patient. Cela permet aussi de

Page 65: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

39

démontrer l’efficacité des antibiotiques utilisés, grâce à la comparaison des valeurs de

CRP et NFS à l’entrée puis lors du contrôle, car une diminution de ces valeurs

biologiques par rapport à l’entrée est le signe d’une diminution des bactéries présentes

dans l’organisme [28].

I. Profil épidémiologique

Dans notre étude, il est constaté que les cellulites cervico-faciales se manifestent

à tout âge, avec des extrémités allant de 4 ans à 71 ans, mais principalement chez les

sujets jeunes d’une trentaine d’années. Cela concorde aux résultats d’autres études

[1,7,27] où toutes les tranches d’âge sont représentées et qui montrent un âge moyen

situé entre la deuxième et la troisième décade. Cela peut s’expliquer par le fait que les

patients de cette catégorie d’âges sont plus susceptibles de présenter les facteurs

favorisants de la cellulite [44].

La prédominance masculine est retrouvée dans la présente étude. Elle comporte

64% d’hommes sur 36% de femmes, ce qui fait un sexe ratio de 1,78. Ce résultat

s’aligne à ceux trouvés par plusieurs auteurs [44,52]. L’explication serait fournie par la

haute incidence de l’alcoolotabagisme chez les sujets de sexe masculin [1] et une

meilleure réponse immunitaire chez la femme [43].

II. Facteurs favorisants

Les facteurs locaux comme le mauvais état bucco-dentaire, la nécrose pulpaire,

un traitement endodontique mal conduit, une extraction réalisée sans couverture

antibiotique, les parodontopathies, un traumatisme dentaire, ou des anomalies de

l’éruption de la dernière molaire peuvent être à l’origine de la CCF graves odontogènes

[44].

De nombreuses publications [1,8,36] définissent les facteurs favorisants d’une

cellulite cervico-faciale grave :

Les facteurs généraux : le diabète, la toxicomanie, le VIH, la malnutrition,

l’obésité, et la grossesse.

Les facteurs médicamenteux : la corticothérapie, la chimiothérapie, les

antibiotiques inadaptés, et les anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Il a été constaté au cours de l’étude que 6 patients (12%) seulement n’ont

présenté aucun de ces facteurs favorisants.

Page 66: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

40

II.1. Mauvais état bucco-dentaire

Nous avons observé 45 patients (90%) ayant présenté un mauvais état

bucco-dentaire avec des antécédents de rage dentaire. Ce résultat est légèrement plus

élevé que les résultats obtenus par d’autres études extérieures : 72% pour l’étude menée

par Souheyla et al [4], et 85,2% pour celui de Haitami et al [44].

Dans les pays en voie de développement, il existe plusieurs barrières à

l’accès aux soins dentaires [13] :

Une difficulté d’accès aux soins dentaires : l’impossibilité d’obtenir un

rendez-vous dans des délais satisfaisants est la première cause de

renoncement aux soins.

Des motifs économiques : le coût de certains soins est le deuxième motif de

renoncement en termes de fréquence.

La crainte de la douleur : la peur du dentiste est une cause indirecte d’abcès

dentaire.

Il peut donc être suggéré de placer des dentistes dans tous les centres de santé de

base, afin que la population puisse accéder plus facilement à des soins dentaires à des

coûts abordables.

II.2. La toxicomanie

La proportion des patients qui a été alcoolique chronique a été de 16%, les

tabagiques de 38% et les drogués de 4%. L’étude menée par Souheyla et al [4] est

similaire à ces résultats avec 10% d’alcooliques et 34% de tabagiques parmi les patients

atteints de cellulite. La toxicomanie possède un effet négatif sur l’immunité de

l’individu et peut s’expliquer par le fait que [58] :

L’alcool altère la réponse immunitaire de l’organisme à cause d’un défaut

de fonctionnement des PNN et une déficience du complément en cas

d’alcoolisme chronique, ce qui entraine une diminution de la réponse

immunitaire humorale et cellulaire.

Le tabac par contre entraine une déflation de l’activité et du nombre de

lymphocytes ainsi que la fonction phagocytaire des neutrophiles, engendrant

donc une baisse de la réponse immunitaire.

Les drogues comme le cannabis, une action immunodépressive par

diminution du nombre de lymphocytes, et induit une plus grande

Page 67: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

41

susceptibilité aux infections. Il affaiblit le système immunitaire avec

destruction des cellules du thymus et de la rate (producteurs des cellules de

défense).

Il faudrait donc améliorer les campagnes de sensibilisation de la population sur

les dangers de l’alcool, du tabac et des drogues, et bien informer de leurs conséquences

sur la santé humaine et la durée de vie.

II.3. La grossesse

La grossesse est un des facteurs favorisants de la cellulite en raison des

modifications physiologiques inhérentes qui engendrent une baisse de la réponse

immunitaire. Une diminution du pH buccal favorise l’action cariogène et le

développement des germes anaérobies [59]. Ici, il a été recensé trois femmes enceintes

(6%) : une qui est enceinte de 6 mois et deux de 8 mois. Des cas de grossesse aussi ont

été retrouvés dans d’autres études [4,10].

Pendant la grossesse, il faudrait donc essayer de prévenir la survenue d’une

infection dentaire. Par exemple : ne pas oublier de se brosser les dents après chaque

repas et limiter les aliments qui risquent de favoriser d’apparition d’une carie dentaire.

II.4. Les antécédents généraux

L’étude a recensé 3 diabétiques (6%). Ce schéma est retrouvé dans l’étude

Rouadi et al [7] avec 10% de diabétiques. Le diabète est le facteur de risque le plus

rencontré dans la littérature. Dans l’étude de Maazaoui [55] en 2017, 50% des patients

sont diabétiques.

Chez les diabétiques, des modifications microcirculatoires vont réduire le flux

sanguin et la mobilisation des granulocytes. Les patients sont donc plus sujets au

développement d’une infection et les processus de cicatrisation seront plus lents, surtout

si le diabète est mal équilibré [60,61].

Il est donc suggérer aux personnes diabétiques de bien entretenir leur santé

bucco-dentaire par des rendez-vous réguliers chez le dentiste, le brossage des dents

après chaque repas, et la limitation des aliments cariogènes. Il existe aussi plusieurs

produits en parapharmacie (bains de bouche, fils dentaires, pates gingivales spéciales)

qui peuvent être utilisés en complément du brossage des dents au quotidien.

Page 68: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

42

II.5. Les médicaments reçus

II.5.1. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens

Les AINS bloquent la dégradation de l’acide arachidonique cellulaire par la voie

cyclo-oxygénase, s’opposant ainsi à la production de thromboxane A2 et de

prostaglandines qui jouent un rôle important dans le chimiotactisme cellulaire. Ils

agissent sur les quatre signes cardinaux de l’inflammation et masquent ainsi l’infection,

favorisant donc son évolution. Ils freinent aussi la migration et l’activité phagocytaire

des polynucléaires et des macrophages [55].

Soixante-dix pourcent (70%) des patients ont consommé de l’AINS avant leur

hospitalisation. Cela peut démontrer l’incrimination des AINS comme facteur favorisant

l’apparition de la cellulite devant une infection dentaire limitée à l’os. De nombreuses

études corroborent ce fait avec 52% de cas pour Rakotoarison en 2008 [3] et 48% pour

Haitami en 2016 [44]. Cependant, l’étude de Nicot et al en 2014 montre que la prise

d’AINS n’est pas liée à la sévérité de l’infection, même si elle peut être à l’origine de

son aggravation [48].

II.5.2. La corticothérapie

La corticothérapie diminue le chimiotactisme des polynucléaires, des monocytes

et des macrophages, ainsi que leur activité phagocytaire. Elle favoriserait aussi la genèse

de la cellulite. Cette étude a recensé 8% de prise d’anti-inflammatoire stéroïdien avant

leur hospitalisation. Ce chiffre est inférieur à celui retrouvé par Haitami en 2016 [44]

avec 11,1% de cas et 15% dans l’étude de Taleb en 2017 [20].

II.5.3. Antibiothérapie inadaptée

L’étude a fait sortir 50% de prise d’antibiotiques avant leur consultation à

l’hôpital : chez 32% des cas, les antibiotiques ont été administrés avec des AINS, 8%

avec des corticoïdes, et 2% ont pris des antibiotiques seuls mais à la mauvaise

posologie.

Dans l’étude de Haitami en 2016 [44], 66,7% des patients ont affirmé avoir pris

une antibiothérapie avant leur consultation, ce qui justifie le rôle de l’antibiothérapie

dans la diffusion de l’infection lorsqu’elle est absente ou inadaptée [26]. Plusieurs

hypothèses peuvent expliquer cette affirmation [26] :

Page 69: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

43

Soit parce que l’antibiotique administré est bactériostatique et non

bactéricide ;

le spectre d’antibiotique n’inclut pas l’ensemble des germes retrouvés dans

la pathologie ;

soit parce que l’antibiothérapie est instituée trop tardivement, soit parce que

la posologie prescrite est insuffisante ou la durée du traitement est

insuffisante.

III. Traitement avant hospitalisation

Le délai de consultation des patients de l’étude, qui montre une moyenne de 9

jours, est similaire aux résultats d’études extérieures [55]. Mais cela varie d’une étude à

une autre, avec une moyenne de 4 jours pour Benzarti à Tunis en 2007 [1], et pouvant

même aller jusqu’à 23 jours comme dans l’étude de Rouadi à Casablanca en 2009 [7].

Tous les patients ont été prémédiqués avant leur consultation dans le service, que

ce soit par automédication, par un médecin ou par un personnel de la pharmacie, tandis

que dans l’étude d’El Ayoubi et al au Maroc il n’y a eu que 36,6% de patients qui ont

eu recours à une prise médicamenteuse avant leur hospitalisation [43].

Dans l’étude de Haitami à Casablanca en 2016 [44], 20% des patients ont fait de

l’automédication. Dans notre cas, 60% des patients ont eu recours à de l’automédication

avant leur hospitalisation.

Cela se justifie par le manque de moyens financiers et le niveau d’éducation bas,

qui ne permettent pas à la population d’accéder à des soins adéquats. Elle opte pour

l’automédication ou le recours direct à la pharmacie ou à des charlatans pour la prise en

charge de ces infections. La prescription de la quinine injectable seule par un médecin

libre, montre l’insuffisance de moyens utilisés pour poser un réel diagnostic.

A Madagascar, les ventes illicites de médicaments dans la rue ou dans les

épiceries restent encore une grande problématique. Elles conduisent la population à

décider d’elle-même les médicaments qu’ils veulent, sans diagnostic médical

auparavant. Elle pratique directement une automédication avec des médicaments qui

peuvent être soient dangereux pour leur santé, soient consommés avec une posologie

inadaptée, ce qui peut conduire comme dans notre cas, à un problème plus grave.

La suggestion qui peut être tirée est la mise en place d’un programme

d’information, d’éducation et de communication (IEC) concernant le bon usage des

Page 70: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

44

anti-inflammatoires non stéroïdiens. C’est un processus continu de soins et de prise en

charge centré sur le patient. Elle comprend des activités organisées de sensibilisation,

d’information, d’apprentissage et d’accompagnement psychosocial concernant la

maladie, le traitement prescrit, les soins, l’hospitalisation et les comportements de santé

du patient :

Les pharmaciens doivent informer la population sur l’effet des anti-

inflammatoires non stéroïdiens (inhibition de l’inflammation qui est un

processus normal de défense de l’organisme contre des agressions

extérieures), et les éventuels effets indésirables et secondaires qui peuvent

en résulter : aggravation de l’infection, dissimulation des effets de la

maladie sans pour autant entrainer la guérison, apparition d’ulcère gastrique

ou autres effets indésirables qui sont nombreux.

Les pharmaciens doivent éduquer les patients concernant les risques dus à

l’automédication et l’utilisation irrationnelle des AINS qui sont en vente

libre actuellement à Madagascar et qui sont disponibles même dans les

épiceries.

Pour les patients qui viennent directement en officine, il faut se rappeler que le

rôle des agents officinaux, c’est la « dispensation ». La pharmacie est le seul domaine

commercial où on peut dire « non » aux clients. Si un patient demande un médicament

particulier, il est toujours judicieux de demander dans quel but il veut prendre ce

médicament, et transformer l’automédication en médication familiale : conseiller des

produits qui ne nécessitent pas une prescription médicale et donner des conseils. Dans le

cadre des demandes d’anti-inflammatoires, il faut que le personnel de l’officine fasse un

interrogatoire poussé du patient pour s’assurer que le médicament soit bien adapté à la

pathologie du patient, sans risque d’aggravation de son état, et si nécessaire proposer

une autre classe de médicaments (par exemple du paracétamol) et conseiller une

consultation médicale (dentiste ou médecin).

Il faut aussi insister sur l’importance de la formation médicale continue, qui est

un concept qui consiste à entretenir et à perfectionner les connaissances médicales. Le

but étant d’informer les praticiens sur les nouveautés (exemple : nouveaux

médicaments, nouvelles techniques, nouvelles approches). En officine, il faudrait rendre

obligatoire la formation des agents de comptoirs périodiquement.

Page 71: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

45

L’orientation des malades vers les organismes spécialisés ne doit pas être

retardée, en cas de suspicion d’une pathologie sévère. Plus le traitement approprié est

mis en place précocement, plus les chances de guérison sont plus élevées.

IV. Etat du patient à l’entrée

IV.1. Signes cliniques

Comme constaté par Benzarti et al en 2007 [1] ainsi que Rouadi et al en 2009

[7], le diagnostic d’une cellulite cervico-faciale est clinique et basé sur la conjonction

d’un état grave et des signes physiques cervico-faciaux.

Le signe clinique le plus retrouvé dans la présente étude, soit dans 100% des

cas, est la tuméfaction cervico-faciale inflammatoire et douloureuse, motif

d’hospitalisation le plus fréquent dans la littérature [27].

La fièvre est un signe quasi-constant au début d’une cellulite surtout due à des

germes anaérobies [20]. Dans l’étude de Maazaoui [55], 100% des patients étaient

fébriles. L’enquête a montré 66% de patients fébriles à l’admission, cela s’explique par

un pourcentage élevé de prise d’antalgique antipyrétique avant l’hospitalisation

(paracétamol ou anti-inflammatoires), qui a en quelque sorte décapité la

symptomatologie.

Les autres signes présentés par les patients ont été : 24% de dysphagie totale,

26% de dyspnée, 72% d’altération de l’état général et 36% de diffusion cervicale. Cela

peut être comparé avec l’étude d’Aebdenbitsen et al [24] avec 26% de dysphagie, 5%

de dyspnéiques, 13% atteints d’altération de l’état général, et 10% montrant une

diffusion cervicale.

Des résultats plus importants dans le cas de la dyspnée, de l’altération de l’état

général et de la diffusion cervicale sont constatés. Cela est dû au délai de consultation

relativement long, et du pourcentage élevé d’automédication que nous avons relevé.

IV.2. Stade d’évolution de la cellulite

Dans l’étude menée par El Ayoubi en 2009 [43], une répartition des cellulites

cervico-faciales d’origine dentaire se fait comme suit : 66,7% au stade suppuré et 33,3%

au stade suppuré avec fistule. Dans notre étude, nous avons recueilli 8% de cellulite

séreuse, 70% de cellulite suppurée et 22% de cellulite suppurée avec fistule. Les anti-

Page 72: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

46

inflammatoires et les antibiotiques inadaptés compliquent l’infection et entrainent une

diffusion rapide de l’infection.

IV.3. Données biologiques

IV.3.1. La CRP

La valeur moyenne de la CRP à l’entrée est de 109,9 mg/l, ce qui est légèrement

supérieure à celle retrouvée dans l’étude d’Aldosa en 2015 [23], qui est de 95 mg/l.

Dans l’étude de Maazaoui [55], elle était de 202 mg/l. Ces chiffres élevés affirment

l’origine bactérienne de la cellulite, car une concentration élevée de CRP qui est

supérieure à 80 mg/l démontre une infection bactérienne sévère et recommande une

antibiothérapie.

IV.3.2. La NFS

Cette étude a révélé une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles dans

100% des cas. Ceci est retrouvé aussi dans d’autres études extérieures [52].

V. Prise en charge médicamenteuse

Le traitement antibiotique qui a été mis en place a été de la pénicilline G

(10MUI toutes les 12h) associée à du métronidazole injectable (500 mg toutes les 8h)

seuls dans 70% des cas. Pour le reste (30%), cette bithérapie a été associée à la

gentamycine (160 mg par jour) selon la gravité de l’état du patient et du résultat de ses

analyses. Cette association est approuvée par d’autres études pour une meilleure

efficacité thérapeutique [62].

La durée du traitement a montré une moyenne de 10 jours, et cela concorde avec

les études menés par Liu et al en 2011 qui a donné une durée d’antibiothérapie comprise

entre 7 à 15 jours [63].

Aucun des patients n’a été allergique à ces antibiotiques.

Ce protocole antibiotique est retrouvé dans d’autres études, mais n’est pas

exclusif. Dans l’étude de Souheyla en 2014 [4], le traitement d’une cellulite circonscrite

diffère du traitement d’une cellulite diffuse. Lors de cellulites circonscrites, le

traitement le plus utilisé était l’association amoxicilline-métronidazole, mais aussi de la

spiramycine associé au métronidazole. Dans le cas de cellulites diffuses, le traitement

était l’association de ceftriaxone de la 1ère

ou 3ème

génération avec de la gentamycine et

du métronidazole. Dans une étude de Bienvenue en juin 2017 [6], l’efficacité de

Page 73: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

47

l’utilisation de la spiramycine avec le métronidazole a été comparé avec celui de

l’amoxicilline et du Métronidazole, et les résultats ont été satisfaisants et identiques

statistiquement. Dans une étude de Lakouichmi en 2014 [42], l’antibiothérapie initiale a

associé amoxicilline-acide clavulanique-gentamycine puis elle était adaptée en fonction

des germes retrouvés : 46% avaient eu de l’amoxicilline-acide clavulanique-

métronidazole-gentamycine, dans 31% des cas du céfotaxime-métronidazole-

ciprofloxacine, et 23% du téicoplanine-amoxicilline-acide clavulanique.

L’antalgique utilisé est le paracétamol dans 98% des cas (49 patients). Cinq de

ces patients ont présenté un ictère cutanéo-muqueux, qui a conduit à l’utilisation de

l’acupan et à l’arrêt du paracétamol. Le paracétamol est l’antalgique de première

intention [7].

L’utilisation du méthylprédnisolone (Solumédrol®) a été pratiquée dans 24% des

cas. Dans l’étude de Rouadi [7], seuls 5% ont été mis sous Solumédrol®. L’utilisation

d’anti-inflammatoire stéroïdien est retrouvée dans les formes sévères pour réduire

l’œdème trop important causant une détresse respiratoire au patient. C’est l’effet anti-

œdémateux qui est recherché, pour réduire les compressions extrinsèques des voies

respiratoires.

VI. Issue du traitement hospitalier

Le taux de guérison de cette étude a été de 76% et le taux d’échec de 16% (décès

et transfert vers le service de réanimation). Il a été noté également 8% de données

inconnues car leur guérison n’a pas pu être confirmée en raison d’une sortie contre avis

médical de leur part après une durée moyenne d’hospitalisation de 9 jours et demie sans

amélioration concrète de leur état.

Le taux de mortalité a été de 2% pour Souheyla [4], et de 7% pour Lakouichmi

[42]. Dans l’étude comparative de Bienvenue [6], le protocole

amoxicilline/métronidazole a montré 15% d’échec et celui du

spiramycine/métronidazole de 20% d’échec. Le taux d’échec de notre étude est

légèrement plus élevé par rapport à ces études. Cela peut s’expliquer par le fait que

notre étude ne concerne que les cellulites graves. L’utilisation d’une association

d’antibiotique variée dans les protocoles extérieurs peut aussi expliquer ce taux de

réussite élevé car cela réduit les risques d’apparition d’une résistance bactérienne.

Page 74: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

48

Un taux d’inobservance de 14% a été relevé, à cause du faible niveau

économique de certains patients qui n’ont pas toujours reçu leur traitement au moment

indiqué.

VII. Durée d’hospitalisation

Concernant la durée d’hospitalisation, le résultat est comparable à celui obtenu

par Rouadi et al [7] dans leur étude, avec une durée d’hospitalisation moyenne de 4

jours et celui de Maazaoui [55], avec une durée d’hospitalisation moyenne de 8,5 jours.

Cette durée est proportionnelle à la sévérité des tableaux cliniques présents à l’entrée,

d’où l’intérêt d’une prise en charge rapide des patients, afin de pouvoir éviter une

évolution défavorable ou l’installation de séquelles [64].

La valeur de p égale à 0,02 chez les patients qui ont reçu de l’AINS avant leur

hospitalisation démontre l’implication de ces derniers dans la gravité de la maladie.

VIII. Evolution des paramètres cliniques et paracliniques

VIII.1. Paramètres cliniques

L’efficacité de ces antibiotiques est démontrée par l’amélioration des signes

cliniques présents au cours de la pathologie en raison de la diminution des bactéries mis

en jeu dans l’apparition de ces signes. La durée moyenne de disparition des paramètres

cliniques d’évaluation est de 2,7 jours. Une amélioration des signes cliniques est

attendue au bout de 48 heures de traitement comme retrouvé dans l’article de Stevens et

al en 2014 [65].

Lorsque la durée d’hospitalisation dépasse les 12 jours, soit il y a une

aggravation de l’état du patient, soit l’évolution du patient reste stationnaire.

VIII.2. Paramètres biologiques

L’analyse biologique de CRP et de NFS a été réalisée pour déterminer la gravité

de l’infection à l’entrée de l’hôpital, puis d’évaluer l’efficacité de l’antibiothérapie mise

en place en comparant la valeur de cette analyse à l’entrée puis après 72 heures.

D’après cette étude la CRP diminue au fur et à mesure que l’infection s’estompe.

De même pour la NFS, la baisse du nombre de globules blancs et de PNN reflète

l’amélioration de l’état infectieux. Cela s’explique par la diminution de l’infection, qui

se traduit par la diminution du nombre des globules blancs mis en œuvre pour lutter

Page 75: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

49

contre l’infection. Elle peut aussi jouer un rôle important dans le diagnostic et

l’affirmation de l’origine bactérienne de la maladie.

VIII.2.1. La CRP

D’après les résultats obtenus, il a été constaté en moyenne 50% de diminution du

taux de CRP, après trois jours de mise en place du traitement antibiotique. Cependant en

analysant ces résultats, la diminution de la valeur de CRP n’est pas toujours signe de

guérison, puisqu’un patient qui a manifesté une diminution de 75% par rapport au

résultat initial après 3 jours de traitement, est décédé après 7 jours d’hospitalisation.

Une augmentation de 39% de la valeur de CRP initial après 3 jours d’antibiothérapie a

été révélé chez un patient qui est sorti guéri de l’hôpital (mais ce résultat n’a pas été ré-

contrôlé).

Les résultats montrent que la valeur de CRP à l’entrée et son pourcentage de

diminution lors du contrôle, tend à s’associer à l’issue de l’antibiothérapie et à la durée

de l’hospitalisation.

VIII.2.2. La NFS

En premier lieu pour les globules blancs, il y a eu une diminution de 32% de sa

valeur en moyenne lors du contrôle. Il a été observé un décès chez un patient qui a

présenté le plus faible taux de globules blancs à l’entrée et la diminution la plus faible,

ce qui traduit la persistance de l’infection et la faible quantité de globules blancs mis en

jeu pour lutter contre celle-ci. Une valeur de GB élevée doit avoir un impact sur la prise

en charge utilisée, car cela démontre de la gravité de l’infection.

Concernant la valeur des Polynucléaires neutrophiles, il y a eu une diminution de

21,33% en moyenne lors du contrôle. En analysant les valeurs obtenues, il est noté une

plus longue durée d’hospitalisation pour les patients ayant des valeurs de PNN plus

élevées à l’entrée c’est-à-dire que leur état est plus grave.

IX. Suggestions pour la prise en charge

Comme suggestions, il faudrait effectuer des réévaluations de l’efficacité du

traitement antibiotique toutes les 48 heures après l’instauration du traitement. Le mieux

est de le faire d’après les facteurs cliniques et paracliniques : suivi de l’évolution des

signes, détection de l’apparition d’effets non voulus, suivi des paramètres biologiques

du patient. Une persistance des effets au-delà du délai normal de disparition des signes

Page 76: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

50

nécessite une réévaluation de l’antibiothérapie et la prise de mesures (exemples :

changement de classe d’antibiotique, rajout d’un autre antibiotique, modification de la

posologie, réalisation d’un antibiogramme) [55].

Il est aussi suggéré de réaliser un antibiogramme à l’entrée et réajuster

l’antibiothérapie après retour des résultats après 3 jours de traitement comme retrouvé

dans d’autres études similaires [43].

Dans la littérature, plusieurs antibiotiques peuvent être utilisés dans le traitement

de la cellulite cervico-faciale. L’emploi de plusieurs protocoles antibiotiques est

fréquent, surtout en termes de traitement infectieux pour éviter les résistances

bactériennes et le résultat de cette diversité est très concluant [42].

Par exemple, la résistance à la pénicilline apparait entre le 2ème

et le 10ème

jour de

traitement, donc s’il n’y a pas d’amélioration au-delà de ce temps, il faut faire une

alternance thérapeutique (imipenème, fluoroquinolones) ou utiliser l’association

amoxicilline avec acide clavulanique [65]. La prévention par association avec

l’aminoside n’est pas efficace.

Il est aussi conseillé que le service puisse avoir des kits de test de diagnostics

rapides de CRP pour orienter la prise en charge selon la gravité de l’infection.

Il faut rendre les médicaments de traitement d’urgence en hôpital, toujours

disponibles et accessibles aux patients selon leur niveau socio-économique. Cela évitera

ainsi la non observance des patients et assurera une guérison plus rapide et sans

récidive.

Page 77: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

CONCLUSION

Page 78: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

51

CONCLUSION

La présente étude a pour objectif principal de décrire le protocole de prise en

charge médicamenteuse des cellulites cervico-faciales graves odontogènes dans le

service de Chirurgie Maxillo-faciale du CHU JDR de Befelatanana.

Cette étude a comporté certaines limites. Elle est limitée par un biais

d’information puisque certaines données recueillies sont issues principalement des

interrogatoires réalisés auprès des malades (biais de remémoration) et à l’observation

des dossiers médicaux au sein du service (biais de diagnostic). Un biais de confusion a

également été noté, telle que l’évaluation des symptômes ressentis par le patient et

l’incommodité des effets indésirables liés au traitement. Un biais de sélection est aussi

présent dans notre cas puisque l’étude est monocentrique (les patients atteints de

cellulite cervico-faciale traités dans d’autres services n’ont pas été inclus).

Avant l’admission des patients à l’hôpital, tous les patients ont tous été

prémédiqués. Ces médicaments ont été soient inadaptés soient insuffisants. La pratique

d’une automédication, l’état alcoolo-tabagique du patient, et la prise d’anti-

inflammatoire non stéroïdien et d’antibiotique non adapté sont les facteurs favorisants

les plus rencontrés, et ont engendré une aggravation de la maladie.

Une prise en charge rapide doit être instaurée précocement. Un délai de

consultation plus longue implique une guérison plus difficile et plus lente.

A l’admission à l’hôpital, le traitement antibiotique est constitué par la

pénicilline et le métronidazole, associée à la gentamycine dans 30% des cas. Cette

antibiothérapie a été accompagnée d’antalgiques, dont le plus fréquent a été le

paracétamol, mais aussi d’un anti-inflammatoire stéroïdien dans le cas d’une

tuméfaction importante par exemple. D’autres médicaments ont également été

administrés selon les états secondaires des patients.

Le profil de disparition des signes cliniques (tuméfaction, douleur, fièvre, état

général, dyspnée, dysphagie, diffusion cervicale) a montré une diminution des

symptômes généralement après 2,7 jours d’antibiothérapie. Les antibiotiques ont bien

été tolérés par les patients. Il n’y a pas eu d’apparition d’effets indésirables notables

face aux antibiotiques, et le pourcentage de guérison est important. Les résultats des

données biologiques de CRP et de NFS ont montré une diminution de la valeur de CRP

de 50% et des globules blancs de 32% après trois jours de mise en place du traitement.

Page 79: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

52

Les valeurs de ces données biologiques permettent de déterminer la gravité de

l’infection et justifient le choix d’une bithérapie ou d’une trithérapie d’antibiotiques par

utilisation de la gentamycine.

Au cours du traitement, il faut s’attendre à l’amélioration des signes cliniques

présents à l’entrée et à une diminution des valeurs biologiques de CRP et de NFS, ou

sinon il est nécessaire de réévaluer la thérapeutique mise en place par rajout ou

substitution d’antibiotiques, ou renforcement des soins opératoires.

Par ailleurs, une éducation thérapeutique du patient doit aussi être bien mis en

place à Madagascar, pour sensibiliser la population aux dangers de l’automédication et à

l’utilisation des anti-inflammatoires sans avis médical d’un médecin ou d’un

pharmacien.

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Page 88: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

ANNEXES

Page 89: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Annexe 1 : Fiche de dépouillement

- Date de survenue :

- Nom et Prénoms :

- Age :

- Sexe :

- Niveau socio-économique :

- Historique de la maladie :

- Médication déjà faite :

o Automédication/ Prescription médicale/ Conseil officinale

o Classes du médicament

- Autres médicaments pris par le patient :

- Antécédents médicaux :

- Etat physiologique :

- Allergies alimentaires et/ou médicamenteuses :

Page 90: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Annexe 2 : Fiche de collecte des données paracliniques

A L’ENTREE

J0

CONTROLE

J ?

ANTIBIOGRAMME

BACTERIOLOGIE

IMAGERIE MEDICALE

NFS

CRP

AUTRES

Page 91: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Annexe 3 : Fiche de traitement

Traitement de sortie :

ANTECEDANTS

MEDICAMENTEUX

Traitement continu

Traitement récent Automédication

Prescription

médicale

1Er

JOUR

2Eme

JOUR

3Eme

JOUR

4Eme

JOUR

5Eme

JOUR

6Eme

JOUR

7Eme

JOUR

8Eme

JOUR

Page 92: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Annexe 4 : Fiche de collecte des données cliniques

Page 93: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Annexe 5 : Fiche récapitulative

- Diagnostic :

- Nombre(s) de jours d’hospitalisation :

- Evolution : Guérison- Décès- Décharge- Transfert

- Commentaire :

Page 94: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

VELIRANO

(SERMENT DE GALIEN)

Mianiana aho, eto anatrehan’ireo mpampianatra rehetra ato amin’ny

sampampampianarana momba ny fahasalamana sy ny filan-kevitra ao amin’ny

arofenitrin’ny farmasianina ary ireo mpiara-mianatra amiko rehetra, fa :

Hanome voninahitra ao anatin’ny fitsipika mifehy ny asako, ireo rehetra

namolavola sy nanofana ahy ary hahatsiaro mandrakariva ny soa lehibe

nataon’izy ireo ka hitandro hatrany ny fampianarana nomeny ahy ;

Hanatanteraka ny asako am-pahamendrehana sy am-pahamalinana ary

ampahamarinana ka tsy hanararaotra na hitady tombony mihoatran’izay

lazain’ny lalàna ary hanaja an-tsakany sy an-davany ny lalàna rehetra

manankery mifehy izany mba ho tombon-tsoa ambonin’ny fahasalamambahoaka ;

Tsy hanadino mihitsy ny adidy aman’andraikitro amin’ireo marary sy ny

hasin’ny maha-olona ;

Tsy hanaiky mihitsy hampiasa ny fahalalako sy ny fahefako mba ho fitaovana

handikana ny maha-olona sy hanatanterahana heloka famonoana olona na

amin’inona na amin’inona ary na rahoviana na rahoviana.

Enga anie mba ho hajain’ny mpiara-monina aho raha manaja an-tsakany sy an-davany

izao fianianako izao, fa kosa ho feno henatra sy ho halan’ireo mpiara-miasa

raha tsy manaja izany.

Page 95: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signé : Professeur RAZAFINDRABE John Alberto Bam

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

Page 96: ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE MEDICAMENTEUSE DES …

Full name: RAOTOSON Telina Arinala

Title of thesis: DESCRIPTIVE STUDY OF THE MEDICINAL MANAGEMENT OF

CERVICO-FACIAL GRAVES ODONTOGENES

Section: Clinical Pharmacy

SUMMARY

Introduction : Head and neck cellulitis are infections of the cellulo-adipose tissues, the

face and neck that may be life-threatening. The aim of this work is to describe the

protocol for the management of serious odontogenic cervicofacial cellulitis in the

department of Maxillofacial Surgery of the Befelatanana JDR CHU.

Methods and patients: This is a retrospective and descriptive study of 50 hospitalized

patients for severe odontogenic cervicofacial cellulitis. The study parameters focused

mainly on the medication received by patients before admission and especially during

hospitalization. Clinical and biological evolution was noted throughout the hospital

stay.

Results: Anti-inflammatories are the classes of drugs that were the most consumed

before hospitalization. Antibiotic therapy in the hospital is based on dual therapy

(Amoxicillin + Metronidazole) with or without Gentamycin. Clinical symptoms

generally improved after 2,7 days and the biological data helped in the evaluation of

therapeutic efficacy.

Conclusion: Une prise d’anti-inflammatoires au cours d’une infection dentaire peut

aggraver la maladie et entrainer une cellulite cervico-faciale odontogène. Le protocole

antibiotique mis en place actuellement respecte les normes et a donné une amélioration

des effets cliniques dans les deux jours suivant le traitement.

Keywords: Cervico-facial Cellulitis, CRP, NFS, NSAIDs

Thesis Director : Professor RAZAFINDRABE John Alberto Bam

Thesis Reporter : Doctor RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie

Author's Address : 67 Ha North-West Antananarivo

Number of pages : 52 Number of tables : 5

Number of pictures : 19 Number of appendix : 5

Number of bibliographical references : 65

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Nom et prénoms : RAOTOSON Telina Arinala

Titre de la thèse : ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRISE EN CHARGE

MEDICAMENTEUSE DES CELLULITES CERVICO-FACIALES GRAVES

ODONTOGENES

Rubrique : Pharmacie clinique

Nombres de pages : 52 Nombre de tableaux : 5

Nombre de figures : 19 Nombre d’annexes : 5

Nombres de références bibliographiques : 65

RESUME

Introduction : Les cellulites cervico-faciales sont des infections des tissus cellulo-

adipeux, de la face et du cou pouvant engager le pronostic vital. Le but de ce travail est

de décrire le protocole de prise en charge médicamenteuse des cellulites cervico-faciales

graves odontogènes dans le service de Chirurgie Maxillo-faciale du CHU JDR de

Befelatanana.

Méthodes et patients : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive sur 50 patients

hospitalisés pour cellulite cervico-faciale grave odontogène. Les paramètres d’étude se

sont surtout portés sur la médication reçue par les patients avant l’admission, mais

surtout au cours de l’hospitalisation. L’évolution clinique et l’évolution biologique ont

été relevées durant tout le séjour à l’hôpital.

Résultats : Les anti-inflammatoires sont les classes de médicaments qui ont été le plus

consommés par notre échantillon avant l’hospitalisation. L’antibiothérapie à l’hôpital

est basée sur une bithérapie (Amoxicilline+Métronidazole) associée ou non à la

Gentamycine. Les symptômes cliniques se sont améliorés en moyenne après 2,7 jours et

les données biologiques ont aidé au suivi de l’efficacité thérapeutique.

Conclusion : Une prise d’anti-inflammatoires au cours d’une infection dentaire peut

aggraver la maladie et entrainer une cellulite cervico-faciale. Le protocole antibiotique

mis en place actuellement a donné une amélioration des effets cliniques dans les deux

jours suivant le traitement comme indiqué dans les normes internationales.

Mots-clés : AINS, Cellulites cervico-faciales, CRP, NFS

Directeur de thèse : Professeur RAZAFINDRABE John Alberto Bam

Rapporteur de thèse : Docteur RANDRIAMANANTENASOA Tiana Nathalie

Adresse de l'auteur : Cité 67ha Nord-Ouest Antananarivo