echobio n°31 : graines et fruits secs, petits aux grandes vertus

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N°31 Septembre/Octobre 2011 EchoBio M A G A Z I N E echobio.fr Dossier Ma cantine régale bio Graines et fruits secs Petits aux grandes vertus Des antioxydants pour la rentrée Cosmebio plus éthique Construire en bambou

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fruits secs

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EchoBioM A G A Z I N E

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Dossier

Ma cantine régale bio

Graines et fruits secsPetits aux grandes vertus

Des antioxydants pour la rentrée

Cosmebio plus éthique

Construire en bambou

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Les Éditions Fitamant publient Echobio et Biofil,la revue professionnelle des agriculteurs bio. Contact : Éditions Fitamant, 2 rue Félix Le Dantec, 29000 QUIMPER, tél. 02 98 27 37 66,fax 02 98 27 37 65, [email protected]

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Protéger la biodiversitéSauver, protéger et favoriser la biodiversité reste plus que ja-mais d’actualité, imposant une vigilance de tous les instants. Car dans ce domaine, rien n’est jamais acquis. D’autant plus que le Grenelle s’effrite, et avec lui les belles résolutions de protection de la planète qui semblent tomber aux oubliettes, sacrifiées sur l’autel des agences de notation… Et pourtant, ce n’est pas le moment de baisser la garde..

Contre le brevetage du vivantEn Inde, préserver la biodiversité est devenu un combat national. La preuve, les autorités osent même s’opposer au géant de la se-mence, Monsanto, en le poursuivant devant les tribunaux pour avoir enfreint la loi sur la Diversité Biologique de 2002 dans le but de créer une variété d’aubergine génétiquement modifiée. Une première (lire p. 10). Lasse d’être pillée, l’Inde a bel et bien décidé de protéger son patrimoine génétique et culturel, en le répertoriant. Un travail titanesque, mais essentiel pour éviter les actes de biopiraterie sans scrupules de sociétés semencières ou pharmaceutiques.

Les préoccupations sont les mêmes partout où les ressources végétales et animales, ainsi que les savoir-faire, sont riches, comme en Amérique du Sud : des principes actifs de plantes connus depuis des millénaires ont pu être brevetés, présentés comme des découvertes et des innovations. La Bolivie, le Pérou, le Brésil, essaient de réagir, pour stopper cette razzia sur la na-ture et la culture. Le brevetage du quinoa a ainsi été dénoncé, tout comme celui de la plante sacrée des Incas, la maca.

Plus que jamais, soutenir l’agriculture biologique, c’est contri-buer à la protection de la biodiversité. À condition de garder le cap. La redécouverte de variétés et de races anciennes, de prati-ques de cultures non intensives, respectueuses de l’environne-ment et des hommes doit être privilégiée. La décision que vient de prendre l’Inde, secouée par les dégâts humains, économi-ques et écologiques liés à l’introduction des semences de coton OGM, montre qu’il est toujours temps de réagir.

Christine Rivry-Fournier

EditoActualitésRégions ............................................4France ...............................................6Planète ............................................. 10Environnement ............................ 12

Portrait .......................................... 15Samuel Gaborit : Cosmebio plus éthique

Reportage ................................... 18En direct de Château Morillon, dans le Bordelais

Initiative.......................................20Manger bio à la cantine

DOSSIER ................................ 22 à 34Fruits secs et graines oléagineuses • Petits aux grandes vertus• L’avis du naturopathe• De l’éthique dans la bio• Productions d’ici

Art de vivre ................................36Favoriser les antioxydants

Bien-être .....................................40Avec les animaux de compagnie

Beauté ...........................................43L’extrait de pépins de pamplemousse

Cuisine ..........................................44À chacun son café

Habitat ..........................................46Les atouts du bambou

Jardin .............................................50L’engrais vert, vivant et fertile

Nouveautés Produits .................... 52À vos agendas ! ...............................56Le coin des livres ............................62

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“Manger bio en entreprise” c’est possible en Rhône-AlpesL’opération “Manger bio et local en entreprise”, lancée le 29 juin à Lyon, vise à implanter la bio dans les restaurants d’entreprises, avec l’objectif d’atteindre 20 % des ingrédients bio et locaux d’ici 2013. À l’initiative de Corabio, la coordination des agriculteurs bio de Rhône-Alpes, ainsi que du cabinet FL Conseil, le projet consiste à motiver des sociétés à entreprendre ce challenge. Cinq d’entre elles ont accepté de s’engager sur 3 ans, avec leurs partenaires fournisseurs : le CEA de Grenoble et Eurest, le Casino de St-Étienne et R2C, l’Hôpital Léon Bérard et SHCB, France Telecom et Sodexo, IFP Énergies Nouvelles et Avenance-Elior. “Ce programme tend à sensibiliser 5 000 familles à l’intérêt de manger bio et local mais aussi à apporter de nouveaux débouchés plus réguliers que la restauration scolaire aux plateformes de producteurs et à l’ensemble des fournisseurs de la restauration collective régionale”, explique Cora-bio. Cette action, soutenue par la Région Rhône-Alpes et le ministère de l’Agriculture (Draaf Rhône-Alpes) avec l’appui du SNRC (Syndicat

national de la restauration collective) a l’ambition de proposer des plats bio à 15 000 salariés d’ici trois ans. “Les entreprises sont très motivées, poursuit Corabio. Des tables de dégustation vont être organisées, ainsi que des distributions d’informations. De plus, des enquêtes approfondies sur les habitudes de consommation vont être menées auprès des salariés.”

7 000 bols aux couleurs de la Bretagne, Pays-de-la-Loire, Alsace et Rhône-Alpes, 1 500 litres de lait, 5 000 yaourts, 750 kg de pain paysan, 700 pots de confitures fabriquées localement… Rien n’a manqué, même pas le soleil, pour les 300 fermes d’accueil de la fête du lait bio qui ont servi 6 000 petits-déjeuners début juin. De quoi avoir une indigestion ? Non, puisque ses organisateurs comptent bien la reproduire le premier week-end de juin 2012, au vu des 8 000 visiteurs qui se sont déplacés cette année. “30 % d’entre eux nous disent qu’ils ne consomment pas de produits bio habituellement, précise Virginie Jourdan, responsable de la communication à la fédération bretonne de l’agriculture bio, région initia-trice de la manifestation en 2005. On rencontre beaucoup de familles avec de jeunes enfants. C’est une animation de week-end, et c’est le moment d’expliquer ce qu’est la bio et le fonctionnement d’une ferme. Certains apprennent même qu’il existe un cahier des charges et des contrôles. C’est aus-si l’occasion de découvrir les produits des transformateurs régionaux ”. Franche-Comté, Picardie et Basse-Normandie pourraient rejoindre le mouvement dès l’année prochaine.

Toujours plus de succès à la fête du lait bio !

ActuAlités Régions

Un automne aux couleurs de la bio

L’automne est l’occasion de découvrir ou d’approfondir la démarche bio, à la ren-contre des acteurs de la bio des régions, producteurs, transformateurs, distribu-teurs. Dans toute la France, de multiples salons et foires sont autant de moments privilégiés à ne pas man-quer (lire p. 56 et p. 57, ain-si que sur www.echobio.fr). En Rhône-Alpes, la 5e édi-tion de “Bio et local, c’est l’idéal”, campagne régionale des produits bio de produc-

teurs, du 19 au 25 septembre, valorise les circuits locaux. Fin 2010, 782 fermes pratiquaient la vente directe, soit une progression de 12 % par rapport à 2009, sans compter les marchés bio et les points de vente collectifs qui se multi-plient chaque année. En Pays-de-la-Loire, du 24 septembre au 30 octobre, dans le cadre des Bio Automnales, une mul-titude de rendez-vous sont proposés dans les cinq départe-ments, Vendée, Loire-Atlantique, Mayenne, Sarthe et Mai-ne-et-Loire. Ceux-ci totalisent près de 88 000 hectares en bio et en conversion (fin 2010) cultivées dans 1 703 fermes, se plaçant ainsi en 2e position des régions françaises bio sur le plan des surfaces (derrière Midi-Pyrénées). Visites de fer-me, ciné-débats, ateliers cuisine ou conseils en jardinage… sont autant d’opportunités de découvertes de pratiques in-novantes qui enrichissent le quotidien.

www.corabio.org www.interbio-paysdelaloire.fr

4 EchoBio / Septembre Octobre 2011

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Natexpo, vitrine de la bio à ParisRendez-vous des professionnels de la bio française et internationale, le salon bisannuel Natexpo affiche le dynamisme de la filière. Du 15 au 17 octobre, plus de 450 exposants sont réunis à Paris, au Parc des expositions de Villepinte. L’occasion de découvrir une offre large et diversifiée en produits bio et écologiques, de l’alimen-taire à la cosmétique et l’hygiène, en passant par le textile, l’éco-construction, le jardinage… Les innovations et les

tendances actuelles et à venir y sont rassemblées, avec de nouvelles recettes et un large choix de compléments alimen-taires. “La bio n’est pas un effet de mode, mais une modification en profondeur des comportements, et notre salon reflète cette tendance, souligne Jean Verdier, président du syndicat Synabio, un des partenaires du salon. Rappelons que la bio est au cœur du développement durable, basée sur ses trois piliers, l’environnement, le social et l’économi-que. Nous restons vigilants pour que nos entreprises progressent dans ce sens, et nous les y aidons.” Reflet des attentes de la société, Natexpo se veut l’emblème d’une consommation responsable. Au fil des éditions, le salon a été un trem-plin pour de nombreuses petites entreprises, nées de la volonté de pionniers convaincus par la bio. www.natexpo.com

Une rentrée scolaire toujours plus “verte”Choisir des fournitures scolaires plus écologiques, c’est désormais possible. Il existe de plus en plus de cahiers, livres, stylos et autres accessoires scolaires estampillés de labels généralistes (NF environnement, Ecolabel euro-péen, Der Blaue Engel…), de certifications sur l’origine des matières premières (PEFC, FSC, pourcentage de matière recyclée…), ou encore de marques privées (Ecocert, Öko-test…). Pourtant, de nombreux parents le reconnaissent, il faut être motivé pour s’équiper écolo, car les magasins ne

sont pas très achalandés. Surtout, la note est parfois salée, car les prix de ces produits ont tendance à être beaucoup plus élevés. “Il faut adopter l’attitude la plus écologique possible, conseille un représentant de parents d’élèves. Et surtout, convaincre son enfant de moins gaspiller, de réuti-liser les fournitures de l’an passé si c’est possible. Privilégier les produits fabriqués en matières premières naturelles et renouvelables, prendre soin de ses affaires, sont de bonnes habitudes à prendre”. Des gommes en caoutchouc naturel, des feutres en plastique recyclés, les cahiers issus de forêts gérées durablement, etc., sont à rechercher dans les rayons, et à réclamer s’ils n’existent pas. Cela peut motiver les res-ponsables d’achat à renforcer l’offre écologique.

ActuAlités FRAnce

“C’est une réelle évaluation d’empreinte écologique qui a démarré, d’autant plus importante qu’il n’existe pas de données sur la couche lavable au niveau européen”, assure Maud Lelièvre, déléguée générale de l’association des Eco-maires, qui coordonne le programme pour la France (15 communes tests). Lancée cette année, la 1re phase relève des indicateurs, comme la motivation des différents acteurs à l’utiliser (personnels de crèches, parents…). D’ici deux ans, une étude scientifique dévoilera un comparatif environne-mental lavable/jetable (eau, CO2, déchets, pollution), et un autre sur trois catégories de couches lavables : coton bio, non bio, issu du commerce équitable. “Entre une couche à 1 euro et une autre à 4 euros, l’investissement n’est pas le même pour des structures qui n’ont pas d’énormes moyens, aussi ont-elles besoin de données fiables pour prendre les bonnes décisions”, ajoute la déléguée générale des Eco-

maires. Enfin, la 3e phase analysera la volonté des col-lectivités locales à changer de systè-me. “Aujourd’hui, certains élus ne veulent pas s’en-gager sans une véritable évalua-tion, car ils craignent de mettre en œuvre un programme qu’on pourrait leur reprocher après”, ajoute-t-elle. Des villes allemandes, italiennes ou anglaises sont engagées. L’idée est aussi de croiser des initiatives, des pratiques. Le rapport final de ce programme, baptisé Nappyness, sera remis d’ici 3 ans à la Commission européenne.

Un programme européen pour la couche lavable !

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Quelles semences pour les prochains semis d’automne ?Alors que les récoltes de céréales, de fourrages et de protéagineux ont été affectées par la sécheresse du printemps, l’heure est déjà aux semis d’automne. Or les difficul-tés à produire les semences pèsent sur la disponibilité et sur les prix de ces petites graines si précieuses. “La semence autoproduite à la ferme évite ces phénomènes de dérive inflationniste en divisant le coût par deux, rappelle le réseau Semences Paysannes dans une lettre ouverte à Bruno Le Maire, ministre de l’Alimentation, de l’Agriculture et la Pêche. Aussi, à cette situation exceptionnelle, nous demandons des mesures exceptionnelles.” En effet, il est aujourd’hui interdit pour les agriculteurs d’échanger leurs semences de ferme. “Nous demandons que cette interdiction soit levée. Cela ne modifierait en rien les royalties perçues, qui sont prélevées sur les récoltes. Mais cela permettrait aux agriculteurs, au titre de la solidarité, et à l’instar de ce qui se pratique pour la paille, de retrouver des semences à moindre coût.” www.semencespaysannes.org

ActuAlités FRAnce

En France, alors que les producteurs de maïs réclament des OGM pour venir à bout des chrysomèles, petits coléoptè-res ravageurs des cultures, un nombre croissant de cas de résistances au maïs génétiquement modifié avec la toxine Bt est détecté aux États-Unis. Contre ce fléau en pleine expansion dans l’Hexa-gone et aussi en Europe Centrale, la rotation des cultures, préconisée par les bio, apparaît comme la solution la plus crédible et la plus durable. Des

recherches ont en effet montré que l’explosion de la chryso-mèle est constatée dès lors qu’on cultive au même endroit du maïs plus de deux années consécutives sur trois. “Les options génétique et chimique sont aujourd’hui impossi-bles et inacceptables”, estime Jean-Claude Bévillard, vice-président de France Nature Environnement, en charge des questions agricoles. La monoculture de maïs qui sévit dans certaines régions a du souci à se faire…

La chrysomèle du maïs résistante aux OGM

Toujours très sensible, le sujet des semences est une nouvelle fois sur la sellette avec l’adoption début juillet par le Sénat de la proposition de loi relative aux obtentions végétales. Il s’agit de taxer les semences de ferme, c’est-à-dire celles issues de la propre récolte des agriculteurs qui en ressèment une partie - une pratique millénaire. “Cette mesure, si elle est adop-tée au final, s’attaque à la mission des agriculteurs qui doivent et peuvent adapter leurs cultures aux changements climatiques, aux crises économiques et aux pratiques respectueuses de l’environnement”, s’insurge la Confédération Paysanne. Pour l’associa-tion France Nature Environnement, cette proposition va l’encontre du droit fondamental des agriculteurs. Il faut savoir qu’en France, une part non négligeable des semis de céréales est réalisée avec des semences fer-mières. D’où, évidemment, un manque à gagner pour les entreprises semencières, qui cherchent depuis longtemps à le récupérer. Pour le Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences), cette pro-position de loi est positive, car elle vise à sécuriser le financement de la recherche en donnant aux sélec-tionneurs les moyens de développer durablement des programmes d’amélioration des plantes.

Les algues vertes, symbole de l’agriculture intensiveCet été, la présence des algues vertes a débordé le littoral breton pour investir certaines plages des Pays-de-la-Loire et de la Nor-mandie. En outre, la mort de sangliers, dans la baie de St-Brieuc, a ravivé le débat sur ce fléau, toujours plus inquiétant malgré les mesures prises pour l’enrayer. L’agriculture intensive est bel et bien au cœur du problème. La Bretagne concentre en effet 60 % de la production porcine, plus de 30 % de la volaille, 20 % des vaches laitières. Le tout sur 7 % du territoire national. Si les régions limi-trophes sont touchées, c’est que l’élevage industriel déborde dans d’autres zones, et les déjections animales ne peuvent être recyclées sur les terres disponibles. Construire des unités de méthanisation n’est pas la panacée : “Cette solution est une imposture, s’inquiète Jean-Paul Guyomarc’h, porte-parole scientifique de l’association Eau et Rivière de Bretagne. La méthanisation nécessite l’introduc-tion de matières carbonées, car le lisier contient 98 % d’eau. Il va donc falloir produire des cultures dédiées, et mettre en concur-rence l’alimentation et la méthanisation.” Les pratiques de l’agri-culture bio et durable sont les seules alternatives crédibles. Mais les freins sont encore nombreux.

Les semences de ferme bientôt taxées ?

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Équitable et bio doivent aller de pair“La production bio s’inscrit dans les gènes du commerce équitable, c’est une évi-dence”, affirme Christophe Alliot, coordinateur du jeune réseau international de commerce équitable CAN. Ce réseau réunit 800 organisations de producteurs dans 70 pays (Asie, Amérique latine, Afrique) sous la bannière Fairtrade de Max Havelaar. “Les coopératives sont en symbiose avec ces valeurs, rapporte-t-il. Elles adoptent d’abord le système équitable, contenant déjà plus de 300 points de contrôles envi-ronnementaux, puis elles passent en bio. Par exemple, près de 80 % du café bio d’Amérique latine est en commerce équitable.” Cependant, cette démarche dépen-drait d’abord des opportunités de marchés. En outre, certaines zones d’Afrique de l’ouest subsaharienne seraient plus difficiles à convertir à la bio, en raison du manque d’intrants naturels ou du peu d’élevages, utiles pour l’apport de fumure. Comme les OGM sont interdits par le commerce équitable, parfois des paysans quittent cette démarche pour en produire. Au Burkina Faso en particulier, le coton transgénique a envahi le pays sous la coupe de Monsanto. “Officiellement, on nous annonce 40 % de culture de coton OGM, mais il y en a forcément beaucoup plus avec les contaminations croisées”, estime Christophe Alliot. À noter que la Plate-Forme pour le Commerce Équitable (PFCE) a sorti son guide 2011, décrivant les systèmes de ses adhérents, comme Ecocert Équitable (associé à Bioéquitable), Main dans la Main ou Naturland Fair.www.commercequitable.org

La souveraineté alimentaire, cheval de bataille de Via Campesina Au lieu d’être dédié à la production de nourriture saine et d’être accessible à tous, le modèle agricole actuel, en Europe comme ailleurs, se concentre de plus en plus sur des productions de matiè-res premières telles que les agrocarburants, l’alimentation animale et les plantations industrielles. D’où la disparition des petites exploi-tions, l’uniformisation de modes alimentaires plus risqués pour la santé, car pauvres en fruits, légumes et céréales complètes... et les

risques de pénuries, qui entraînent une forte vola-tilité des prix… “Pourtant de nombreuses expérien-ces et pratiques existent déjà ici et maintenant au niveau local, régional et européen, basées sur le concept de la souverai-neté alimentaire. Elles en démontrent la faisa-bilité”, affirme Via Cam-pesina, le mouvement

international des paysans. Afin d’effectuer un pas supplémentaire vers cette souveraineté alimentaire, vitale pour chaque nation, un forum a réuni à Krems en Autriche, du 16 au 21 août 2011, plus de 400 personnes de 34 pays du continent européen, de l’Atlantique à l’Oural et au Caucase, de l’Arctique à la Méditerranée – ainsi que des représentants internationaux –, membres de divers mouvements sociaux et organisations de la société civile. Ce forum a adopté la Déclaration européenne pour la souveraineté alimentaire, qui “rappelle le droit des peuples à déterminer de façon démocratique leurs propres systèmes alimentaires et agricoles, dans le respect des humains et de l’environnement”, souligne Via Campesina dans son communiqué. www.viacampesina.org

ActuAlités PlAnète

Accusé d’avoir volé du matériel végétal autochtone afin de développer une variété génétiquement modifiée connue sous le nom “d’aubergine Bt”, le géant amé-ricain des semences Monsanto et son collaborateur indien, Mahyco, sont poursuivis en Inde, par l’Autorité Nationale de la Biodiversité (ANB). Pour la première fois, cet organe institutionnel, créé en vertu de la loi sur la Diversité biologique de 2002, a décidé d’engager une procédure judiciaire contre des sociétés privées. Utiliser du matériel végétal sans aucune autorisation à des fins commerciales est considéré comme un acte de biopiraterie. Toute violation de la loi sur la biodiversité est une infraction reconnue et passible de sanction ferme. L’Inde, qui abrite 7,8 % des espèces animales et végétales de la planète sur seulement 2,5 % des terres émergées, est très exposée aux risques de biopirate-rie. Déjà en 1997, des paysans du nord du pays avaient violemment protesté contre le brevetage, par le semencier américain RiceTec, d’une variété de riz basmati appe-lée “kasmati”. Afin de disposer de tous les éléments nécessaires pour défendre son patrimoine, le gouvernement a démarré un projet pharaonique de recense-ment du savoir-faire en matière de médecine traditionnelle : 200 000 traitements – y compris les postures de yoga – ont déjà été répertoriés. Les traités anciens de médecine ayurvédique sont épluchés pour y recenser les ver-tus déjà éprouvées de fruits ou de plantes médicinales. Cette “bibliothèque numérique du savoir traditionnel”, riche de 30 millions de pages et traduite en cinq lan-gues, a déjà permis d’annuler de nombreux brevets.

www.combat-monsanto.org

En Inde, Monsanto poursuivi pour biopiraterie

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Les méduses profitent de la surpêcheLes méduses prolifèrent dans les mers européennes. À tel point que plusieurs plages de la mer Méditerranée et de la mer Noire ont dû être fermées au cours de l’été. Les courants, la salinité, la température, le changement cli-matique pourraient être responsables de ce phénomène inquiétant. La surpêche également : c’est ce que pointe du doigt un rapport rendu fin août par l’association Ocean 2012, une ONG qui regroupe plus de 120 associa-tions de défense du milieu marin, de la mer et des pois-sons. Trop de poisson prélevé – laissant la place “libre” aux méduses –, baisse du nombre des grands prédateurs comme le thon ou la morue, équilibre marin rompu… En mer Méditerranée, particulièrement exposée,

82 % des stocks connus de poisson seraient surpêchés. Greenpeace lance l’alerte : “Les océans sont en train de mourir, tout particulièrement en Europe : 7 espèces sur 10 aux étals des poissonneries sont surexploitées ou au bord de la surexploitation. Si on ne veut pas d’un océan vide d’ici 35 ans, l’Union européenne doit radicalement changer sa politique”, explique l’ONG dans un communiqué, en juin. La politique européenne commune de la pêche (PCP), qui doit être votée en 2012 pour une application au 1er janvier 2013, permettra-t-elle d’enrayer le phénomène ? Le projet présenté en juillet par Maria Damanaki, la commissaire européenne à la pêche, propose, entre autres, d’instaurer un marché des droits individuels de pêche pour les navires de plus de douze mètres ou ceux dotés d’engins traînants.

Des tournesols “OGM cachés”Trois fois cet été, les faucheurs volontaires se sont attaqués à des parcelles de tournesols obte-nus par mutagenèse, dits “OGM

cachés” : le 30 juillet à Feyzin dans le Rhône, le 27 août entre Hauterives et Saint-Martin-d’Août dans la Drôme, et le 7 septembre à Ondes en Haute-Garonne. Cette fois là, une soixantaine de personnes ont mené une action plus symbolique que destructrice pour cette parcelle de 7 hecta-res, chacun étant chargé d’arracher un pied ; la police étant intervenue avant la fin de l’opération, seuls trente pieds ont été effectivement déracinés. Ces plantes issues de mutage-nèse dirigée sont-elles des OGM ? Pour les faucheurs, la réponse est claire : oui. La directive européenne 2001/18 définit un OGM comme “un organisme, à l’exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été altéré d’une façon ne se produisant pas naturellement lors de croise-ments et/ou de recombinaisons naturelles”. Or, la mutage-nèse consiste à exposer la plante à une substance chimique capable de modifier son génome et de faire apparaître chez elle de nouveaux caractères génétiques, comme la résistance à un herbicide. “C’est une technologie OGM que la directive européenne 2001/18 définit comme telle, mais en l’excluant de son champ d’application”, explique un communiqué des faucheurs volontaires. Ces plantes mutées ne sont donc pas soumises à la réglementation sur les OGM : leur culture n’est assujettie ni à évaluation, ni à autorisation, ni à étiquetage, ni à devoir d’information des citoyens. www.infogm.org

Consommer trop de café, c’est aussi… consommer trop d’énergie. Les cafe-tières électriques sont pointées du doigt, et notamment leur fonction “maintien à température” qui permet de mainte-nir le café au chaud, mais qui a des conséquences désastreuses sur la facture énergétique… Rien de plus aisé, en effet, que de laisser la cafetière allumée toute la journée au bureau, pour disposer de café à volonté. Les cafetières à filtre avec plaque chauffante sont les moins chères, les plus répandues, mais les moins économes ; les cafetières automatiques à expresso, elles, sont plus chères mais peuvent s’arrêter de chauffer automatiquement en fin de cycle. En juillet, une étude, remise à la Commission européenne, propose de mettre en place une réglementa-tion dans le but de diminuer les consommations des cafe-tières électriques. À l’échelle européenne, on considère qu’elles consomment près de 17 térawattheures (TWh) par an. Pour l’heure, les fabricants de cafetières (à l’inver-se des fabricants de nombreux autres types d’appareils ménagers) n’ont encore aucune obligation de déclarer la consommation d’énergie de leurs machines. Cela pour-rait changer. Les comportements aussi : pourquoi ne pas revenir à la cafetière italienne, que l’on met sur le gaz, au café turc opter pour un modèle Thermos ?

Trop de café !ActuAlités enviRonnement

1312 EchoBio / Septembre Octobre 2011 EchoBio / Septembre Octobre 2011

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PoRtRAit

Président de l’association Cosmebio depuis 2010, Samuel Gaborit défend une cosmétique bio plus éthique, engagée en faveur du respect de l’environnement, du soutien à l’agriculture bio et de la responsabilité sociale. La charte Cosmebio vient d’être révisée dans ce sens.

Pourquoi une nouvelle version de la charte Cosmebio ? Samuel Gaborit : La première charte a été créée en 2001 par les entreprises historiques de la cosmétique bio, celles qui ont défriché ce secteur, à l’époque embryonnaire, et qui ont cru en l’avenir d’une cosmétique naturelle et écologique. Il s’agissait de cadrer les pratiques de fabrication, en détermi-nant notamment un pourcentage minimum d’ingrédients bio, indemnes de contaminants, et les procédés et substances interdits dans la formulation. Car il n’existait – et n’existe encore – aucune réglementation officielle en cosmétique bio (1), contrairement à l’alimentaire. Personne ne se dou-tait que les labels Cosmebio accordés par l’association pour identifier les produits respectant cette charte, susciteraient un tel engouement et obtiendraient une telle notoriété ! Aujourd’hui, l’association compte près de 400 adhérents dont 360 sociétés françaises, et 1 500 références environ. De nombreuses marques ont lancé leur gamme bio, pour répon-dre à l’engouement des consommateurs, avides de produits

d’hygiène et de beauté les plus naturels possibles. Mais pour éviter les dérives, il fallait renforcer encore la crédibilité de notre charte sur le plan de l’éco-responsabilité.

D’où provient l’engouement pour vos labels ? SG : Ces labels sont recherchés car ils répondent à un besoin de garanties que n’offrent plus les marques, trop imprégnées de discours marketing. Les utilisateurs de cosmétiques qui se soucient de protéger l’environnement et leur santé veu-lent être sûrs de leurs achats, sans être obligés de surveiller à chaque fois la liste des ingrédients sur l’emballage. Et en cosmétique, chaque produit peut en compter entre 20 et 30, sachant qu’un actif peut être lui-même formulé avec deux ou trois matières premières différentes ! Difficile pour un néophyte de s’y retrouver. Cosmebio garantit, à chaque étape de la fabrication, le maximum d’ingrédients bio et naturels, obtenus en protégeant la biodiversité, et des méthodes de transformation non polluantes.

Samuel Gaborit, président de Cosmebio

Une charte plus éthique

Président de Cosmebio, association professionnelle de cosmétique biologi-que et écologique, Samuel Gaborit est

PDG du laboratoire Alvend.

Les deux labels Cosmebio

Le label bio garantit, au minimum, 95 % d’ingrédients naturels ou d’origine natu-relle (1), 95 % des ingrédients végétaux is-sus de l’agriculture biologique et 10 % de l’ensemble des ingrédients issus de l’agri-culture biologique.

Le label Eco garantit, au minimum, 95 % d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle (1), 50 % des ingrédients végétaux issus de l’agriculture biologique et 5 % de l’ensemble des ingrédients issus de l’agri-culture biologique.

Sachez que les produits cosmétiques comportent souvent 50 à 80 % d’eau, par définition non certifiable.

(1) 5 % peuvent donc être synthétiques, mais autorisés dans une liste positive évolutive.

L’adhésion à la Charte Cosmebio autorise l’usage de deux labels après certification des produits par les organismes certificateurs Qualité France ou Ecocert, comme étant conformes à leurs référentiels privés déposés au ministère de l’industrie :

15EchoBio / Septembre Octobre 2011

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PoRtRAit

Qu’est-ce la nouvelle version de la charte, parue fin juin, va changer concrètement ? SG : Sur le plan technique, rien : la charte Cosmebio donne déjà l’assurance que les cosmétiques respectent les référen-tiels privés d’Ecocert et de Qualité France, contrôlés par ces organismes certificateurs eux-mêmes. Ces cahiers des charges imposent les règles de fabrication d’un produit cosmétique bio. Celles-ci sont évolutives. Mais notre métier, s’il est basé sur des connaissances scientifiques pointues, ne doit pas oublier l’éthique et la déontologie. Aujourd’hui, le risque est d’en faire l’impasse. Car le marché de la cosmétique écologique et biologique est en constante mutation. Il regroupe de plus en plus d’opérateurs, de nouveaux consommateurs, de standards qui se développent et s’harmonisent au niveau européen et international. Cosmos par exemple devient opérationnel (2). Cette effervescence perturbe les pratiques commerciales et met en danger la biodiversité. Les acteurs de la filière ont besoin de repères. Et les consommateurs attendent davantage. C’est une question de confiance et de crédibilité.

Quels sont ces engagements précis que les fabricants devront respecter ? SG : Nous ne voulons pas que la cosmétique bio se réduise simplement à une démarche scientifique, encadrée et contrô-lée. Cosmebio défend aussi d’autres aspects du métier, que ses membres tiennent à renforcer : il s’agit de la responsabi-lité sociale vis-à-vis des êtres humains qui travaillent à tous les maillons de la chaîne, ainsi que le respect de la nature et le soutien à l’agriculture bio. Nous voulons nous assurer qu’ils sont bien pris en compte par nos adhérents qui devront d’ailleurs le prouver.

Comment renforcer l’éthique ? SG : Ce que nous souhaitons, c’est que les projets d’entre-prise considèrent les hommes et les femmes investis à tous les échelons de la filière comme des chances et non comme des charges ; que leurs conditions de vie et de travail soient compatibles avec la dignité et l’épanouissement personnels ; que le consommateur soit informé clairement, de manière transparente et avec honnêteté ; que le commerce soit plus solidaire et équitable ; que tous les stades de la filière soient pris en compte, des matières premières à la consommation et au recyclage, en passant par les ingrédients, la production, l’ex-traction, la transformation, la formulation, la distribution…

Comment prouver que ces principes sont appliqués ? SG : Dans notre charte, nous avons rédigé huit enga-gements que devront prendre les fabricants adhérents. Ce ne sont pas seulement des déclarations d’intention. Nous leur donnons un an pour s’y conformer… Ensuite, notre association contrôlera elle-même que ces enga-gements sont appliqués, ou tout du moins sont sur la bonne voie, à partir d’autodiagnostics. Nous évaluerons les efforts effectués vis-à-vis du commerce équitable, de la connaissance réelle des fournisseurs, de la formation du personnel…

Pourquoi est-ce si important d’insister sur la défense de la naturalité (3) et de l’agriculture bio ? SG : Il faut éviter les dérives que peut provoquer l’attrait pour la bio. Certes Cosmebio mentionne ces principes de base depuis le début, notamment le maintien de la biodiversité et le développement de l’agriculture biologique, auxquels nous sommes très attachés. Mais nous tenons à aller plus loin. L’appel du marché implique une demande de plus en plus forte en ingrédients bio. Cette dynamique ne doit pas inciter l’agriculture bio à devenir trop intensive. Ce n’est pas le but. Car qui dit intensif dit perte de la biodiversité, et donc de l’essence même de notre démarche de base. Certaines plantes rares doivent être préservées. Il ne faut pas non plus igno-rer les conditions de travail des employés agricoles ou des laboratoires, notamment dans certains pays qui saisissent l’opportunité de la bio. À nous d’être vigilants.

Propos recueillis par Christine Rivry-Fournier

(1) La cosmétique bio dépend bien sûr de la réglementa-tion générale de la cosmétique.(2) Cosmebio est également membre fondateur du groupe européen à l’origine du cahier des charges et du référentiel européen Cosmos. Sur l’étiquette, la référence à Cosmos sera indiquée sous les labels de chaque pays.(3) Le terme naturalité est employé pour désigner des pro-duits d’origine naturelle, dont la ressource est renouvelable.

EchoBio / Septembre Octobre 2011

Les huit engagements de la charte- Participer aux journées de formation Cosmebio,- Élaborer une évaluation sur les pratiques du commerce solidaire et équitable,- Labelliser tout ou partie des produits d’une marque (au moins 20 %),- Informer clairement les consommateurs,- Contribuer à l’évaluation de la biodiversité,- Adopter une communica-tion responsable,- Respecter la norme d’utilisation du logo Cosmebio,- Éditer un rapport annuel de développement durable.

www.cosmebio.org

L’engouement pour les cosmétiques bio ne doit

pas faire oublier les valeurs fondatrices de la bio,

notamment la protection de la biodiversité et le commerce équitable.

Page 10: EchoBio N°31 : graines et fruits secs, petits aux grandes vertus

Implanté en AOC Côtes de Blaye et Bordeaux, le Château Morillon a entamé sa conversion bio en 2004, sous l’impulsion de ses nouveaux propriétaires, Chantal et Jean-Marie Mado. Un défi prometteur pour ces passionnés de vins et de bio.

Construit sur les ruines d’un château féodal du XIIe siècle à Campugnan en Gironde, le château Morillon abrite un domaine viticole que Chantal et Jean-Marie Mado ont acquis en 2004 : “C’était un rêve que nous avons pu nous permet-tre en fin de parcours professionnel”, explique Jean-Marie Mado, militant bio de longue date. À 54 ans, après avoir géré deux magasins spécialisés bio en région parisienne et s’être investi dans la défense de la filière bio, il décide de se lancer dans une nouvelle aventure, mais “on ne s’impro-vise pas viticulteur bio, même si le vin me passionne depuis longtemps, reconnait-il. J’ai dû suivre une formation pour acquérir les bases.” Originaire du Nord, la viticulture ne fait pas partie de ses racines. En 6 mois à Beaune en Côte-d’Or, il obtient un brevet professionnel de chef d’exploitation viti-œnologue, bien des années après ses études initiales en école de commerce. Une nouvelle corde indispensable pour gérer la technique, selon les règles de la culture bio, sur ses 30 hectares, dont la moitié en vignes et l’autre en bois et prairies. “Depuis, nous avons pu étoffer le vignoble de 5 hectares supplémentaires. Aujourd’hui, sa surface atteint 20 hectares”, complète-t-il. Pas de quoi s’ennuyer. Quatre salariés travaillent sur le domaine pour accomplir toutes les tâches, au fil des mois, que réclame l’obtention d’un raisin bio de qualité. Agir en prévention

Les vignes poussent sur des sols propices, constitués d’al-luvions gravelo-sableux et d’argilo-calcaires. “La proximité de la Gironde et de l’océan Atlantique fait bénéficier cette zone d’un climat océanique, de températures douces, de printemps précoces et d’automnes tardifs. Des conditions favorables à l’épanouissement de la vigne et à la maturité des raisins”, se réjouit Jean-Marie Mado. Depuis qu’il est installé, il reconnaît que la météo n’a pas trop perturbé son travail. Une chance car, en bio, les caprices du temps peu-vent être déstabilisants. “Même en 2007, année compliquée car très pluvieuse, le raisin n’a pas trop souffert, malgré mon peu d’expérience. Comme le cuivre, avec le soufre, est la seule solution possible, quoique limitée en quantités, j’ai appliqué très régulièrement et à doses homéopathiques de l’hydroxyde de cuivre vite assimilable, précise le vigneron. Et je m’en suis plutôt bien sorti.” Pour Jean-Marie Mado, pas de secret : il faut agir en préventif, pour protéger la vigne avant les attaques. Après, c’est trop tard.

Au Château Morillon dans le Bordelais

Indispensable travail du solLa conduite bio requiert aussi une bonne connaissance du travail du sol. “Il faut obligatoirement réguler l’herbe au pied des vignes, car en cas d’humidité, elle est vecteur de mala-dies”, explique le viticulteur. Pour cela, un matériel adapté à la nature du terrain est indispensable. Mais trouver celui qui convient le mieux n’est pas facile. “J’ai tâtonné avant d’opter pour un outil interceps efficace. Il faut savoir qu’en année humide, on est obligé de passer jusqu’à une dizaine de fois avant les vendanges pour détruire l’herbe sur le rang de vigne. Cette année, nous n’avons fait que cinq passages, mais ils sont nécessaires, car ainsi, l’eau pénètre mieux en profondeur.” Son outil travaille ainsi les deux demi-rangs en même temps, des deux côtés de l’allée. En même temps, à l’arrière du tracteur, un autre matériel griffe le sol entre les rangs. “Je laisse la vigne enherbée l’hiver, mais ensuite, je limite la pousse de l’herbe pour réduire les risques de maladies. J’aime les parcelles propres. Sur ce point, tous les vignerons bio n’ont pas le même point de vue, chacun possède sa stratégie.” Au début peu sûr de lui, Jean-Pierre Mado construit son savoir-faire au fur et à mesure de ses observations : “J’ai appris à me débrouiller par moi-même, et j’évolue ainsi sans idées préconçues”. Les besoins en fer-tilisants se déterminent par analyse visuelle, en regardant les feuilles : “Lorsqu’elles virent au jaune, cela indique une faiblesse en matière organique ; au rosé, une carence en soufre”. Seuls deux apports de composts ont dû être effec-tués depuis les débuts de la conversion pour corriger les déficits dans certaines zones.

Au chai, aucun intrant“Comme j’ai encore peu de recul, je mène la vigne comme je le sens pour faire un vin que j’apprécie, avant tout.” Afin de récolter le raisin au meilleur moment, c’est-à-dire pour qu’il atteigne la maturité recherchée, le Château Morillon vendange à la machine. “Deux jours de récolte suffisent, à la bonne période, le plus tard possible. Cette année, c’est prévu aux alentours du 20 septembre”, relate Jean-Marie Mado. Pour le viticulteur, ce choix s’est imposé d’emblée, pour obte-nir le meilleur équilibre entre le pH et l’acidité. “À matu-rité optimale, les qualités techniques des vins sont de bons niveaux, et je n’ai rien à rajouter pour la vinification, hormis un peu de dioxyde de soufre, ces sulfites dont la mention est obligatoire sur l’étiquette de la bouteille et que j’utilise à des doses les plus faibles possibles, entre 20 et 30 mg par litre en rouge, selon les cuvées, pour freiner l’évolution du vin.” (1) Pour ce “jeune” vigneron, la vinification doit être la plus “naturelle possible” : les levures indigènes du raisin et du chai façonnent le caractère du vin, et la fermentation alcoolique s’arrête lorsqu’il n’y a plus de sucre pour les levures… Pas question de rajouter quoi que ce soit. Lors de la fabrica-tion, certaines options sont cependant essentielles pour la réussite du millésime. Par exemple, le choix de la grille de filtration est important : “Le vin doit garder sa consistance, tout en répondant aux goûts des consommateurs”, nuance le bordelais d’adoption. Et il sait de quoi il parle, lui qui les a côtoyés pendant des années dans ses magasins : “Le vin AOC Bordeaux est plus léger et se boit plus rapidement, tandis que le vin AOC Côtes de Blaye est plus gras, avec du volume en bouche”, précise-t-il.

Contrôler la températureLa maîtrise des températures est essentielle. C’est pourquoi

le chai investit dans 1 500 hectolitres de cuves en inox à température contrôlée. “La fabrication du vin reste pourtant une alchimie extrêmement complexe, continue le produc-teur, qui s’appuie, à la cave, sur les conseils d’un œnolo-gue. La bio limite le nombre d’intrants ; moi, je n’en utilise pas par méconnaissance de ces techniques. Et gare aux a priori. Le millésime 2007 par exemple était peu promet-teur, mais il évolue de façon étonnante. 2011 s’annonce sous les meilleurs auspices, mais qu’en sera-t-il vraiment ?” Le Château Morillon refuse les goûts standardisés, même si l’objectif reste de faire plaisir aux papilles, pour qu’elles en redemandent, avec modération bien sûr ! Distribués unique-ment dans les magasins spécialisés bio, ses vins commencent à être reconnus : ils ont même remporté des récompenses, tout en restant très abordables au niveau des prix.

Christine Rivry-Fournier

(1) La norme européenne générale les limite à 150 mg/l.

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Après avoir acquis le Château Morillon en 2004, Jean-Marie Mado a lancé sa

conversion en bio dans la foulée.

Les vins rouges du Château Morillon sont réalisés à partir de quatre cépages : le merlot (60 %), le cabernet sauvignon

et le cabernet franc (30 %) et le malbec.

Vins bio : bientôt une réglementation ?En attendant le nouveau cahier des charges européen de vinification prévu pour très bientôt (il doit être va-lidé pour les vendanges 2012), le Château Morillon ad-hère à la charte Fnivab mais n’appose pas le logo. Ce cahier des charges limite les intrants et les procédés autorisés en bio, notamment les doses de dioxyde de soufre (100 mg/l de SO2 pour les vins rouges). La nou-velle réglementation européenne qui régira la fabrica-tion du vin bio (celle concernant la culture du raisin est active depuis 1991) est en cours de finalisation.

Dégustation : les conseils du viticulteur bio1 - Toujours ouvrir la bouteille pour l’aérer une dizaine de minutes avant de la boire, afin d’évacuer les sulfi-tes qui s’évaporent.2 - Utiliser un verre à dégustation, en forme de chemi-née car il concentre les odeurs vers le nez.3 - Pour déguster, faire tourner le vin dans les diffé-rentes parties de la bouche, langue, palais, fond de la gorge, afin de multiplier toutes les perceptions des saveurs. 3 - Rejeter le vin dégusté pour éviter les effets de l’alcool.

Du rêve de vin bio à la réalité

RePoRtAge

En Aquitaine, le vignoble bio progresse vite pour atteindre 5 464 ha en 2010, soit un bond de 45 % par rapport

à l’année précédente.

Les vins rouges du Château Morillon

sont réalisés à partir de quatre

cépages : le merlot (60 %),

le cabernet sauvi-gnon et le caber-

net franc (30 %) et le malbec.

EchoBio / Septembre Octobre 2011 EchoBio / Septembre Octobre 2011 19

Page 11: EchoBio N°31 : graines et fruits secs, petits aux grandes vertus

73 % des français réclament davantage de produits bio dans les cantines, annonce un sondage du WWF paru en juin. Dans les faits, où en est-on ? Déjà, nombreuses sont les écoles à en proposer. De quelques ingrédients au repas complet en bio, la fourchette est large. Petit tour de table.

La bio progresse dans les cantines, indéniablement, bien qu’avec de gran-des disparités. Question de connais-sances, d’informations, de volonté de changements, de choix politiques… Côté parents et mangeurs, les avis sont partagés. “Plus il y aura de bio, mieux ce sera”, estime Anne-Claire, dont les deux filles, en école primaire, mangent parfois à la cantine. “La bio oui, mais à quel prix ?”, craint une autre maman. Les produits bio font-ils augmenter la note ? Pas si sûr. À Saint-Étienne dans la Loire, plus de la moitié des volumes alimentaires des cantines sont bio, sans hausse du prix du ticket. Le Grenelle de l’environnement porte-t-il ses fruits ? L’organisation non gouvernementale WWF a décidé de veiller au grain. Son programme “Oui au bio dans ma canti-ne !” vise à faire passer des messages.

Une nourriture de qualitéDès 2008, la ville de Saint-Étienne a insufflé la bio dans les cantines de ses écoles qui servent 2 800 repas par jour. “Nous voulions le meilleur pour tous, les enfants des milieux modestes étant sou-vent les plus touchés par une alimen-tation de moindre qualité, explique Myriam Ulmer, adjointe à l’éducation. Nous avons élaboré un cahier des char-ges assez strict, évitant les graisses ou les produits trop sucrés, plus exigeant que le Plan national nutrition et santé. Les produits bio s’inscrivent dans cette démarche”. La ville les intègre à hauteur de 60 %, à raison de 10 % supplémentai-res chaque année. En contrat avec une

Manger bio à la cantine

À l’école de l’alimentation saine

Quelques statistiques du WWF• 73 % des français pensent qu’il n’y a pas assez de produits bio dans les cantines

scolaires et la restauration collective (sondage Ifop/WWF/Vrai sorti le 17 juin).• 85 % des écoles serviraient des produits bio, dont 85 % en régie directe.• 14 % des cantines proposent entre 10 et 20 % de produits bio ; 49 %, entre 20 et

30 % ; 2 %, 60 % et plus ; 1 % d’entre elles seraient bio à 100 %.• Meilleurs élèves : les crèches (entre 20 et 30 % de produits bio).• Types de produits : laitages, fruits, légumes, viandes et poissons, pain.• Une quinzaine de collectifs de parents créés.

société de restauration qui officie dans les locaux de la cuisine centrale, la ville a imposé ses choix : pas d’OGM, pas d’additifs artificiels, poisson d’élevage bio, saisonnalité et proximité maxima-les, grâce notamment aux apports des producteurs bio du département qui ont mis en place une plateforme d’ap-provisionnement. Mais l’apport local

(disons régional), que la ville souhaite voir augmenter, ne représente encore que 35 %.

Autres repères, autres pratiquesLa bio dans les cantines se manifeste de plus en plus par une intégration durable d’ingrédients (produits lai-

tiers, pain, légumes…). “C’est très structurant pour la filière bio”, assure Goulven Oillic, chargé du dossier res-tauration collective à l’interprofession Inter Bio Bretagne. “Sur une année, on sait qu’il est possible de dédier quelques hectares de carottes à la ville de Brest ou qu’une exploitation de 50 vaches laitières peut alimenter la cuisine cen-trale de Rennes.” Les cantines de Nan-tes (11 000 repas par jour) distribuent le yaourt bio fermier d’un producteur local, Jean-Michel Péard. Fini les pe-tits pots jetables, car le yaourt est li-vré en vrac, en seau de 5 kg et servi en ramequins. “Au début, ce choix a donné lieu à quelques réticences, car il augmentait le temps de vaisselle pour le personnel qui a finalement compris les enjeux. De plus, les enfants apprécient ce produit, c’est très positif ”, raconte Patrick Offertelli, directeur de la cui-sine centrale. Les seaux de livraison en plastique sont recyclés localement grâce à une filière mise en place par le producteur. Au final, l’impact carbone est nettement réduit.

Et le prix du ticket ?“Il a baissé !, confie Myriam Ulmer, à Saint-Étienne. Notre cuisine centrale est amortie et la forte concurrence entre les sociétés de restauration a joué en notre

faveur. Nous avons fait croître le budget consacré à la bio, tout en diminuant le prix du repas.” Un surcoût moyen de 10 % est pris en charge par la ville. Ce principe est, en général, acté par les collectivités. “Le surcoût n’est pas systématique, sachant que les compo-santes des repas peuvent être modifiées pour réduire le coût : il est possible par exemple de proposer un plat sans viande une fois par semaine”, ajoute Sandra Guillaumot, conseillère au cabinet de Denis Baupin, en charge du dévelop-pement durable à la ville de Paris (lire en encadré).À Saint-Étienne, la viande bio n’est servie que deux fois par semaine – en privilégiant des races locales et label-lisées –, au profit de légumes, céréales et fruits en quantité plus importante. “On sert des produits de saisons : du kiwi jusqu’en juin, puis de la nectarine, tout en cherchant à varier le plus possible pour ne pas lasser les convives”, ajoute Gilles Flageul, chef cuisinier à Plouër-sur-Rance (360 repas par jour). Dans cette commune des Côtes-d’Armor qui intègre 30 % de produits bio dans ses cantines, le surcoût – somme toute relatif – a également été pris en charge par la mairie, “question de volonté poli-tique et de démarche progressive”.

initiAtive

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Mouans-Sartoux (06), Correns (83), Lons-le-Saulnier (39), Bouvron (44) ou Langouet (35), introduisent avec succès la bio dans les cantines. La réussite naît d’une réelle

volonté de changement, de la part des parents, élus, et professionnels.

La spécificité parisienne30 % de produits bio d’ici 2014 dans les maisons de retraite, écoles, col-lèges…: tel est l’objectif fixé par Paris, en tant que ville et départe-ment ; et ce, malgré des modes de gestion très variés, notamment des écoles qui servent 120 000 repas par jour. “Selon les arrondissements, les cantines sont en régies directes ou délégation de service public, en liaisons chaudes ou froides, avec ou sans légumeries, précise Sandra Guillaumot. En volume bio moyen, nous atteignons 12 % de bio dans les cantines scolaires, mais le 2e arron-dissement, très avancé, en est déjà à 50 %. De plus en plus de parents

d’élèves se regroupent en associa-tion pour réclamer des produits bio.” (1) La capitale ne perd pas de vue l’aspect bio et local, en lien avec la région Ile-de-France. Celle-ci s’est dotée d’un “plan bio” depuis 2009 pour renforcer la souveraineté ali-mentaire régionale. La réintroduc-tion d’élevages et la diversification agricole y figurent comme des prio-rités. “Nous sommes associés avec les producteurs du département et la Fédération nationale de l’agri-culture biologique”, ajoute Sandra Guillaumot.

(1) voir www.madeincantine.fr et noscantinesdurables.blogspot.com

Le WWF en actionAvec son programme “Oui au bio dans ma cantine !”, le WWF veut inciter les communes à insuffler 20 % de produits bio en restaura-tion collective d’ici 2012, en écho aux lois du Grenelle de l’environ-nement. L’enjeu va de pair avec le développement de l’agricul-ture bio dans les territoires, en privilégiant les circuits courts et la saisonnalité. Sensibilisée, Mar-seille passe directement à 30 % d’aliments bio dans les repas des cantines. Lille a décrété l’an der-nier le 50 % d’ici 2012. Le WWF a réalisé un questionnaire d’en-quête que tout citoyen mangeur peut soumettre à ses élus. Plus de 1 000 retours ont déjà permis d’esquisser des statistiques. Avec d’autres structures, l’ONG doit sortir un manifeste et une charte sur l’alimentation durable pour cette rentrée.

www.ouiaubiodansmacantine.org

Former les cuisiniers

L’introduction de la bio dans les cantines doit s’accompagner de sensibilisations et de formations en direction des cuisiniers, en terme de découpe, cuisson, assaison-nement, grammages… La région Bretagne participe cette année à cet effort, dans une quinzaine de lycées, auprès de 70 cuisiniers. Pour le formateur Thierry Marion, il s’agit aussi d’une revalorisation de ce mé-tier. “C’est essentiel de leur rappeler que leur profession est d’un grand intérêt pour la santé, au cœur des enjeux de demain”, précise-il.

EchoBio / Septembre Octobre 2011 EchoBio / Septembre Octobre 2011 21

Frédéric Ripoche

www.agencebio.org

À voir : un film sur l’introduction du bio en restauration collective sur www.interbio-paysdeloire.fr

Page 12: EchoBio N°31 : graines et fruits secs, petits aux grandes vertus

Fruits secs et graines oléagineuses

Les fruits séchés et graines oléagi-neuses méritent d’être consommés régulièrement : à la clé, minéraux, fibres, vitamines, et bons acides gras pour les oléagi-neux. Choisis bio, ils sont encore meilleurs pour la santé, dénués d’additifs, séchés naturellement au soleil. Conservés en bocaux, alignés sur une étagère de la cuisine, abricots et raisins secs, noix, amandes et lin, ont toute leur place dans une alimentation bio.

22

DossieR

Petits aux grandes vertus

P roduits emblématiques de la démarche bio, les fruits secs ont toujours eu une place de

choix dans les magasins spécialisés : “Le rayon fruits secs y est très souvent surdimensionné par rapport à ce qu’on trouve dans les grandes surfaces généra-listes”, note Philippe Sendral, gérant de la société Agro Sourcing, qui importe des fruits secs bio et éthiques. “Sur un grand nombre de fruits secs, la bio a un coup d’avance, ajoute Olivier Marka-rian, directeur de la société Markal. Le sésame, par exemple, a redémarré grâce au circuit bio.” À juste titre ! Car les fruits secs, aux multiples bienfaits pour notre santé, méritent de figurer parmi les petites habitudes – et les grands plaisirs – d’une alimentation saine.À commencer par les fruits séchés : ils permettent de consommer tout au long de l’année les fruits d’été… si éphémè-res. Abricots, figues, raisins secs, etc., contiennent de nombreux minéraux tels que calcium, magnésium, potassium… ; de nombreuses vitamines, même si la vitamine C, elle, est en grande partie détruite lors du processus de séchage, par la lumière et la chaleur ; des com-posés phénoliques et des caroténoïdes au pouvoir antioxydant (lire en p. 36). Ils sont aussi très riches en fibres et à ce titre, favorisent un bon transit intesti-nal. Souvent très sucrés, ils renferment aussi des glucides, d’autant plus que le séchage augmente la concentration en calories. Quelques abricots ou dattes séchés suffiront donc à notre plaisir.Les graines oléagineuses, dont la gam-me est très variée, sont utilisées au quotidien par Catherine Oudot, qui a fondé une école de cuisine biologique dans la région de Bordeaux. “Je consi-dère que chaque aliment a un intérêt suprême. Par exemple, je vais vers les céréales pour leurs sucres lents, vers les légumineuses pour leurs protéines… et

vers les graines oléagineuses pour leurs bonnes graisses : c’est pour moi leur intérêt numéro un !” (lire aussi en p. 28). Riches, comme les fruits séchés, en fibres, en micronutriments, en vitamines, mais aussi en protéines, les grai-nes oléagineuses peuvent être consommées tout au long de l’année, et arrivent en automne, justement quand les fruits frais se font plus rares.Excellente alternative aux sucreries, les fruits séchés et graines oléagineu-ses peuvent remplacer à merveille les bonbons distribués aux enfants. Car ce ne sont pas des calories vides !

Des abricots marron clairMieux vaut les choisir bio : conformé-ment au cahier des charges de l’agri-culture biologique, aucun pesticide de synthèse, aucun OGM n’est alors utilisé au cours de leur culture. Quant aux méthodes de séchage et de conser-vation, gare ! Additifs et conservateurs viennent parfois allonger la liste des ingrédients sur les sachets de fruits séchés conventionnels. Cédric Rous-selet, responsable marketing chez France Prune, qui propose maintenant

une petite gamme bio, tempère : “Dans notre usine, le séchage et le condition-nement du pruneau sont réalisés exac-tement de la même manière en bio et conventionnel. Les deux types de pro-duits y sont ensachés et les lignes sont nettoyées avant passage de la gamme bio pour éviter les contaminations.” Pour l’abricot, par contre, la méthode diffère : “En conventionnel, il garde sa couleur orange vif grâce à l’ajout d’an-hydride sulfureux, utilisé pour permet-tre une longue conservation”, poursuit le responsable. Impossible en bio ; du coup, les abricots séchés bio sont mar-ron clair : signe qu’aucun additif n’est venu perturber leur séchage naturel au soleil. Ils se conserveront certes un peu moins longtemps (plusieurs années tout de même s’ils sont bien secs) et

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Ne pas confondre !Le vocable “fruits secs” comprend deux types des fruits bien différents :

- Les fruits séchés par l’homme. Les plus connus sont le raisin sec, l’abricot sec, la figue sèche, le pruneau… Mais on peut en réalité faire sécher tous les fruits que l’on souhaite : de la tomate à la pêche en passant par la pomme, la mangue, la banane, et d’autres fruits moins connus comme le goji (lire en p. 31), la canneber-ge… Pour savoir que vous avez affaire à un fruit sec dit “fruit séché”, posez-vous la question : peut-il être consommé frais ?- Les fruits naturellement secs, aussi appelés graines oléagineuses. Là aussi, il existe une grande diversité : la noix, la noisette, l’amande, le pignon de pin, la pistache, la noix de cajou, mais aussi le lin, le tournesol, le sésame… Pour savoir si vous avez affaire à un fruit sec dit “graine oléagineuse”, posez-vous la question : existe-t-il de l’huile préparée avec cette graine ?

EchoBio / Septembre Octobre 2011 EchoBio / Septembre Octobre 2011

AmAnde

noisette

noix de mAcAdAmiA

noix de PécAn

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Les fruits secs peuvent être consommés tout au long de l’année. Ils arrivent justement en automne, quand les fruits frais se font plus rares.

24 EchoBio / Septembre Octobre 2011

perdront le petit goût acide (voir les désagréments digestifs) que leur donne le soufre.

Moelleux ou secsLes fruits séchés sont proposés soit moelleux, soit secs. Dans les deux cas, ils sont séchés juste après la récolte, après cueillette à maturité, sur le lieu de production (très souvent à l’étran-ger, lire p. 30). “En bio, le séchage est toujours réalisé de manière naturelle, directement au soleil”, indique Philippe Sendral d’Agro Sourcing. Ils sont ensui-te conservés en chambres froides et expédiés au fur et à mesure en France, dans l’entreprise qui va les condition-ner puis les distribuer. Deux possibili-tés à ce stade : “Abricots, figues, dattes, sont légèrement réhydratés puis mis en sachets et pasteurisés”, précise Laurence Boquet, responsable de la société Lou Prunel, en Lot-et-Garonne, qui trans-forme des fruits séchés (notamment le pruneau) uniquement bio. L’entre-prise Biolo’klock, voisine, opère de la même manière et pasteurise les fruits

ensachés “pendant 4 heures à 75 °C”, détaille David Klockenbring, gérant de la société. Ce sont alors des fruits dits “moelleux”. Ils se conservent, selon les taux d’humidité, un an environ. Non réhydratés, ils peuvent être distribués dans les rayons vrac des magasins bio : ils sont dits “secs”. “Un fruit sec peut très bien se conserver à l’air libre, pourvu qu’il soit assez séché, poursuit Laurence Boquet, mais alors il conti-nue à s’assécher et peut devenir dur, ce qui arrive parfois dans les produits en vrac. On voit alors parfois “le sucre qui remonte”, c’est-à-dire qui se concen-tre et qui forme une sorte de pellicule blanche en surface.”Aucun problème à choisir des fruits secs en vrac, rassure Philippe Sendral : “Nous recevons des containers toutes les semaines, et juste avant l’expédi-tion, ces fruits sont “retravaillés” sur place, ils sont lavés et retrouvent une deuxième jeunesse. Une fois dans les rayons des magasins bio, il y a en géné-ral un turn-over suffisant pour qu’ils soient toujours prêts à être consommés.”

DossieR

Les oléagineux figurent en bonne place dans la liste des allergènes, l’arachide notamment. Il faut donc attendre avant d’introduire des crè-mes ou laits végétaux à base de fruits à coque dans l’alimentation des jeu-nes enfants. Ils peuvent provoquer une allergie et déclencher une réac-tion immédiate, mettant en cause le système immunitaire. Ils peuvent aussi être à l’origine d’intolérances, qui, elles, vont se manifester au fil du temps, en provoquant par exem-ple une fatigue digestive ou parfois générale. Une fois repérée, une into-lérance peut disparaître si on évite de consommer l’aliment incriminé pendant plusieurs années, laissant ainsi le corps s’épurer.

Intolérances et allergies

sésAme

noix Abricot sec

cAnneberge

Conserver à l’abri de la lumièreLes fruits secs proposés en vrac peu-vent être réhydratés avant consomma-tion : il suffit de les plonger dans l’eau, quelques heures (dans l’idéal toute une nuit), pour leur faire retrouver le moelleux qui leur manquait. Idem pour les graines oléagineuses : Catherine Oudot, qui aime les acheter en vrac, ne les consomme quasiment jamais “nature”. “L’idéal pour moi, du point de vue nutritionnel, c’est de les faire prégermer : pour cela, je fais tremper mes amandes, mes noix, dans l’eau pure toute une nuit. Non seulement je retrouve la saveur du fruit frais, mais en plus leurs qualités nutritionnelles sont décuplées. Et ce n’est pas tout : au contact de l’eau, elles se mettent en condition pour germer et détruisent ce

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Toastées, grillées, prégermées, en purées, en laits, en pou-dres… Les graines oléagineuses se transforment pour se prêter à de multiples recettes. Détails pour faire tout soi-même avec Catherine Oudot :- Pour faire toaster des graines, il suffit de les placer “dans une poêle, sur feu très doux, sans aucun ajout de graisse. Je fais toaster les graines les plus petites, comme celles de courge, de lin, de tournesol… C’est délicieux.”- Pour faire griller des graines, “mais sans les saler, je mets dans un plat à four, par exemple, un mélange à parts égales d’amandes, de noisettes, de noix et de noix de cajou. Je fais chauffer 12 à 15 minutes à 180° (thermostat 6). Un régal à l’apéro !”- Les poudres servent “non seulement à faire des gâteaux,

mais peuvent aussi remplacer le parmesan, pourquoi pas, sur un plat salé”. Pour les réaliser soi-même, il suffit de les mixer finement juste avant utilisation : saveur garantie !- Les laits d’amandes, de noisettes “devraient plus juste-ment être appelés “boissons végétales”. Ils remplaceront le lait de vache dans toutes les préparations. Pour les préparer à la maison, on fait chauffer de l’eau et on y mélange, en de-hors du feu, une cuillère à soupe de purée de l’oléagineux choisi par bol d’eau.”-Quant aux purées d’oléagineux, Catherine Oudot les achè-te toutes prêtes : “La purée d’amande blanche remplace chez moi le beurre sur les tartines du petit-déjeuner. J’uti-lise aussi dans des desserts ou des plats salés la purée de noisettes, de sésame (le tahin) et de noix de cajou.”

Mille manières de consommer les graines oléagineuses

Le blog de Catherine Oudot : http://cuisine.vitalite.over-blog.com

Myriam Goulette

DossieR

Une fois prégermées, c’est-à-dire trempées dans l’eau pure pendant plusieurs heures, les graines oléagineuses seront plus digestes et leurs qualités nutritionnelles décuplées.

qu’on appelle des inhibiteurs d’enzymes, substances qui permettent à la graine de se conserver longtemps sans germer, mais qui sont absolument ingérables par notre organisme.” Une fois préger-mées, les noix seront moins sujettes

à donner des aphtes, les amandes ou noisettes seront plus digestes…Comment garder fruits séchés et grai-nes oléagineuses chez soi ? Noix, noi-settes, amandes peuvent être achetées avec leur coque : c’est le mieux. Mais

ce n’est pas toujours pratique : “J’ai trouvé un jour des noix de Macada-mia dans leur coque, une boule ron-de… Pour l’ouvrir, j’ai dû m’y prendre à plusieurs fois tellement celle-ci était dure !” Achetées décortiquées, les grai-nes oléagineuses doivent être conser-vées absolument à l’abri du chaud, du froid et de l’humidité. Catherine Oudot les place dans des bocaux, à l’abri de la lumière, et les consomme assez rapidement après achat, sans quoi elles risquent de s’oxyder et de rancir. L’idéal est donc de s’approvisionner au fur et à mesure, selon ses besoins. “Ça demande pas mal d’organisation, c’est vrai, reconnaît Catherine Oudot : penser à faire tremper le soir ce qu’on veut consommer le lendemain, acheter de petites quantités et varier ces fruits et graines, les cuisiner de différentes manières…” Manger bio, c’est aussi modifier ses habitudes… pour plus de saveurs et une meilleure santé.

Poire

dAtte Pomme

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L’avis du naturopathe

“Ils apportent ce qui manque à l’alimentation moderne”

Pourquoi consommer des fruits secs et graines oléagineuses ?Robert Masson : Autrefois, les graines oléagineuses étaient consommées régulièrement, par exemple les faines, fruits du frêne, aujourd’hui oubliées. C’est l’une des plus grosses différences entre notre alimentation moderne et celle de nos ancêtres. Ces oléagineux sont absolument remarquables. Pour commencer, ils appor-tent entre 7 et 15 % de protéines végétales. Ensuite, tout comme les fruits séchés, ils contiennent énormément d’oligoélements, cuivre, manganèse, bore… Cultivés de manière intensive, ils en perdent une quantité consi-dérable, mieux vaut donc les choisir bio ! Toute la vie de notre corps est basée sur la biochimie cellulaire, qui permet à notre organisme de fonctionner, et qui dépend d’enzymes ; enzymes dont certaines sont mangano-dé-pendantes, d’autres magnésio-dépendantes, vanadium-dépendantes, etc. ; bref, qui ne peuvent fonctionner sans oligoéléments ! C’est ainsi que j’explique la fatigue chro-nique des ados d’aujourd’hui : leur alimentation indus-trielle en manque cruellement. Fruits séchés et oléagi-neux les apportent…

Les oléagineux renferment aussi beaucoup de lipides ?RM : Oui, mais ce sont de bonnes graisses : nous avons besoin d’acides gras. Certains, comme les oméga 3, sont indispensables à notre équilibre nerveux. Là encore, l’ali-mentation de l’homme moderne contient trop peu de bonnes graisses. À quoi servent ces acides gras essentiels ? Ils permettent de restaurer les membranes des cellules nerveuses que détruisent les radicaux libres produits par le stress. La noix est pour moi l’un des aliments les plus extraordinaires : elle contient 14 % d’oméga 3 (l’acide alpha linolénique), 60 % d’oméga 6 (l’acide linoléique) et 20 % d’oméga 9 (l’acide oléique). C’est l’équilibre parfait : 4 parties d’oméga 6 pour une partie d’oméga 3 ! La noix est donc extrêmement précieuse. Manger 3 à 6 noix par jour,

c’est une protection idéale contre les maladies nerveuses et cardiovasculaires. Sans oublier les noisettes, riches notamment en manganèse, pistaches, noix de cajou… Les oléagineux apportent précisément ce qui manque à l’homme moderne, contre la fatigue chronique et les effets du stress.

Comment utiliser ces fruits et graines ?RM : Les fruits séchés, pris au cours des repas, risquent de gêner la digestion. Le mieux est d’en faire son petit-déjeuner, en particulier pour les gens constipés qui peu-vent consommer, par exemple, des dattes ou des figues trempées en se levant. Par contre, les fruits séchés se digèrent assez vite et peuvent ne pas suffire le matin ! Ils peuvent être complétés de graines oléagineuses (et ac-compagnés d’une boisson chaude), soit nature, soit sous forme de purée d’amande, de noisette, étalée sur du pain. Il est bon de penser à mettre noix et noisettes dans les salades, au moment des repas. On peut aussi prendre des noix en dessert. Concernant ce fruit, attention, car les cerneaux, une fois à l’air libre, s’oxydent très vite : dans ce cas, ils prennent une couleur typique jaune jonquille. Il ne faut plus les consommer car ils sont bourrés de radicaux libres.

Propos recueillis par Myriam Goulette

Pour Robert Masson, naturopathe, les fruits secs et graines oléagineuses, consommés au quotidien, en petite quantité, “apportent précisément ce qui manque à l’homme moderne, contre la fatigue chronique et les effets du stress”.

Robert Masson est l’un des fondateurs de la naturopathie française. Il dirige le Centre européen de naturopathie appliquée (Cena) situé à Sarlat-la-Canéda en Dordogne. Il a enseigné à la faculté de médecine de Paris 13 au dépar-tement naturothérapie. Aujourd’hui âgé de 80 ans, il s’est intéressé toute sa vie aux réglages alimentaires individua-lisés. “En diététique, tout ce qui est systématique est faux”, assure-t-il. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont Diététi-que de l’expérience, aux éditions Guy Trédaniel.

Robert Masson, naturopathe passionné de nutrition

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Figues, abricots, noix, amandes, se satisfont du climat français. Or, destinés à être séchés, ces fruits sont presque toujours produits ailleurs. Un ailleurs parfois lointain, et très souvent turc. Des filières équitables se sont mises en place.

Des fruits et graines venus d’ailleurs

De l’éthique dans la bio

Les péripéties du goji“Notre équipe a pisté ce goji bio dans le monde entier, et, après maintes péripéties, il est bien là, à votre disposition.” C’est ce qu’indiquait, le 1er mars 2011, le site internet de la so-ciété Jolivia, pour décrire son premier lot de goji bio issu de la récolte 2010, tout juste validé par Ecocert ; l’information mentionne qu’il est “certifié sans le moindre pesticide après analyses d’un laboratoire agréé”. Et cette précision n’est pas anodine… Le goji a bénéficié d’un effet de mode qui a en-traîné une explosion de la demande ces dernières années.Ce petit fruit séché vient de très loin : il pousse en Chine et au Tibet. Parfois vanté comme une panacée, réputé pour ses vertus antioxydantes, antistress, antiveillissement, il ressemble à une petite cerise allongée. Il est facile de s’en procurer, certifié bio, dans certains magasins bio ou sur in-ternet. Mais sa provenance lointaine rend les filières assez opaques. “En Chine, peu de producteurs de goji sont certi-fiés bio. C’est un fruit très sucré et il semble que certains ra-vageurs l’aiment beaucoup…”, indique Jean-Michel Thipho-net, gérant de la Sarl Awwaou-Jolivia qui importe la petite baie rouge depuis trois ans. “Notre goji bio vient du plateau tibétain, où il est cultivé à une altitude moyenne de 4 200

mètres. Il est séché sur place, à l’air libre, sur des claies. Il est ensuite conservé naturellement en chambres froides”, continue le chef d’entreprise qui distribue plusieurs tonnes de goji (bio et non bio) par mois en Europe et a récemment investi dans une toute nouvelle ligne de conditionnement. Le goji doit être conservé dans un endroit frais et sec et peut être trempé avant consommation, de manière à lui rendre un peu de moelleux.

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V ous achetez un paquet d’aman-des en poudre qui indique : “Pays de production, États-

Unis ; pays de transformation : Alle-magne”. Pourquoi un tel trajet pour un petit fruit sec qui pousse pourtant sous nos latitudes ? Lin bio arrivé de Chine ; abricots, figues, raisins secs, de Turquie ; noisettes d’Italie… La grande majorité des fruits secs et des graines oléagineuses est importée. Une partie d’entre eux, pourtant, est tout à fait capable de s’acclimater des terres et du climat français. À commencer par les

figues, abricots, noix, noisettes, aman-des, lin…“La Turquie est le principal pays pro-ducteur de fruits séchés : il y a là-bas le climat favorable, le savoir-faire… En France, les quantités disponibles de figues ou d’abricots, par exemple, sont beaucoup trop négligeables pour nous intéresser,” indique Olivier Markarian, gérant de la société Markal.Même son de cloche chez France Prune, qui commercialise non seule-ment du pruneau d’Agen (produit, lui, en France, comme son nom l’indique ;

lire en p. 33) mais aussi une gamme bio de fruits séchés (abricots, figues, dat-tes, raisins, noix, pistaches, amandes, noisettes). “À part le pruneau, tout est importé, principalement de Turquie, confirme Cédric Rousselet, responsa-ble marketing de l’entreprise. Pour la noix, nous avons des problèmes d’ap-provisionnement en France, les quan-tités manquent. Il y a aussi le prix : la main-d’œuvre turque est moins chère. Or pour nous, les produits bio doivent rester abordables pour le consomma-teur.”

Les fruits du soleil Philippe Sendral, gérant de la société Agro Sourcing, impor-tateur de fruits secs, explique lui aussi que le climat turc joue pour beaucoup : le séchage au soleil y est idéal. “Il y a quelques années, des essais ont été menés en France par des instituts de recherche pour développer le séchage des figues et abricots français. Mais ils n’ont pas été concluants, les variétés existan-tes chez nous n’étant pas adaptées et le climat pas assez chaud et sec. La variété turque d’abricots secs, quant à elle, sèche très bien.” En Turquie, les fruits secs bio sont toujours séchés au soleil. “Pour mettre en place une vraie filière de fruits secs en France, il manque le climat, ajoute Philippe Sendral. Et le développement de matériels tels que des séchoirs n’est pas en-visageable à cause de leur coût.”En Lot-et-Garonne, au pays du pruneau, une petite entreprise artisanale et familiale a pourtant choisi de privilégier l’origine française : Biolo’klock propose non seulement du pruneau, mais aussi des abricots, figues, cerises, mirabelles, etc., tous séchés sur place, tous bio et tous produits en France. “C’est un choix, explique David Klockenbring, gérant de l’entrepri-se. Nous privilégions les fruits français, deux à trois fois plus chers que les fruits d’importation. En Turquie, le séchage se fait au soleil. Il n’y a pas le coût du gaz, comme pour nous qui séchons tous nos fruits dans des fours à pruneaux.”

Bio et équitables Si la plupart des fruits secs et graines oléagineuses ne peuvent pas être produits en France – que ce soit pour des raisons de prix, de climat, de variétés, de savoir-faire ou de quantités disponibles –, se posent alors deux questions : comment faire son choix ? Comment s’assurer qu’en plus d’être bio, les pro-duits que l’on achète sont éthiques ?Sur le site internet d’Agro Sourcing s’inscrit la mention “im-portateur de sens”. Philippe Sendral l’explique : “Notre origina-lité par rapport aux autres importateurs de fruits secs est que

Si vous aimez la mangue, vous avez peut-être été déçu par les mangues fraîches achetées dans le commer-ce. Ce fruit exotique est excellent à la condition expresse d’être bien mûr, ce qui n’est pas toujours le cas quand il est consommé loin de son lieu de production. L’autre possibi-lité est de consommer les mangues séchées. Après trempage dans l’eau

durant plusieurs heures (comme pour de nombreux fruits secs), elles ressembleront (presque) aux mangues fraîches ! Au Burkina Faso, le Cercle des Sécheurs (CDS) s’approvisionne en mangues bio auprès de 58 paysans locaux. Après récolte, les fruits, issus de deux variétés (Amélia et Brooks), sont triés, lavés, épluchés, découpés, et enfin séchés dans un séchoir à énergie mixte (gaz et solaire). Les mangues sont ensachées sur place, avant d’être expédiées, essentiellement à l’export, notam-ment vers Solidar’Monde, importateur qui fournit les magasins équitables du réseau Artisans du Monde.

La mangue séchée, en direct du Burkina Faso

DossieR

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Dans le jardin, pommes, pêches, prunes, sont parfois toutes mûres au même moment. Pour en conserver une partie pour l’hiver, rien de plus simple que de les faire sécher soi-même. Pour cela, quelques règles doivent être respectées : choisir des fruits mûrs, bien les laver, les découper en deux pour les pêches ou abricots, en rondelles pour les pommes. Le séchage peut être réalisé au so-leil, sur des claies ou des grilles : il durera alors plusieurs jours. Dans l’idéal, les fruits devront être rentrés la nuit. Ils seront de préférence recouverts d’un linge fin, pour éviter que les insectes ne viennent s’en régaler. Un four classi-que fera aussi l’affaire : il faut alors veiller à l’allumer à feu très doux (surtout pas plus de 40 °C) et le faire durer plusieurs heures. L’idéal reste l’utilisation de déshydrateurs électriques, spécialement étudiés pour, plus rapides, plus éco-nomes en énergie.

Faire sécher ses fruits soi-même

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DossieRLe climat turc, chaud et sec, se prête à merveille au séchage des fruits.

Myriam Goulette

nous sommes très impliqués dans la dé-marche de sourcing. Nous avons, pour chaque filière, une très bonne connais-sance de nos filières amont, jusqu’aux producteurs. En importation, et en bio aussi, on voit souvent des traders, télé-phone portable collé sur l’oreille, qui se saisissent d’opportunités sur des lots de fruits séchés, ce qui entraîne des fluc-tuations de prix. Ce n’est pas du tout notre stratégie.”Philippe Sendral va sur le terrain, aux quatre coins du monde, chercher lui-

même des projets intéressants. Lorsque la rencontre a lieu, des démarches sur le long terme sont mises en place, avec des contrats sur cinq ans, comme par exem-ple en Turquie. “Nous accompagnons nos producteurs, en leur apportant une assistance technique, pour améliorer par exemple la qualité du séchage. Par-fois, on paie un agronome local pour les aider sur le plan technique. D’autres fois, je m’en charge moi-même, comme récemment, sur un projet au Mali.”Les produits turcs importés par Agro

Sourcing sont certifiés Bioéquitable par Ecocert, un label créé en 2002 par cinq entrepreneurs bio qui ont voulu, en plus du label bio, s’impliquer sur les conditions sociales de production. “La démarche Bioéquitable consiste à ache-ter plus cher que le prix du marché et à fixer un prix plancher en dessous du-quel on ne peut pas descendre, détaille Philippe Sendral. Agro Sourcing a aussi un fonds qui correspond à 1 % de son chiffre d’affaires, distribué à des projets ayant un intérêt pour les collectivités des pays avec qui on travaille.” Exem-ple en Turquie, l’année dernière : Agro Sourcing a financé la construction d’un château d’eau dans un village produc-teur de figues car le puits s’était tari. Cette année, la société s’engage à bâtir un hébergement pour les familles de sai-sonniers qui récoltent les abricots. Un autre projet vise à développer l’irriga-tion au goutte-à-goutte. “Nous voulons aller jusqu’au bout des valeurs de la bio, poursuit l’importateur : le respect de la terre, des hommes et de l’agriculteur.”

Si les fruits secs sont en grande majorité importés, le pruneau d’Agen est produit et séché dans le Sud-Ouest de la France. Côté oléagineux, la culture du lin, tradi-tionnelle dans les régions de la côte atlantique, est re-lancée. Zoom sur ces productions locales qui, en bio, ont une carte à jouer.

Productions d’ici

Privilégier les espèces locales

L ’entreprise Lou Prunel, installée à Bias en Lot-et Garonne, trans-forme et emballe du pruneau bio

depuis 1982. Elle travaille avec une dizaine d’apporteurs fidèles, pour certains très anciens. Depuis six ans environ, les volumes de pruneaux bio augmentent petit à petit : “Aupara-vant, nous avions beaucoup de mal, avec peu de producteurs en bio dans le secteur, raconte Laurence Boquet, responsable de l’entreprise. Le pruneau est longtemps resté très rémunérateur pour les producteurs conventionnels. La bio n’attirait pas trop. Dans les ver-gers, certains ravageurs sont plus diffi-cilement maîtrisables en bio – mais ce n’est pas impossible : la preuve, nous le faisons !” Ces dernières années, la crise du pruneau conventionnel a incité beaucoup de producteurs à se convertir à la bio, mieux rémunérée. Pour les aider à gérer leur conversion,

Lou Prunel a décidé de s’appuyer sur le travail d’un technicien qui visite les agriculteurs trois à quatre fois par an et les conseille sur les méthodes de culture bio.Les pruneaux, aux propriétés antioxy-dantes reconnues, sont séchés à la fer-me par chaque pruniculteur bio : ins-tallés sur des claies empilées dans des chariots, ils passent 20 heures dans des fours chauffés à 65 °C. Ils en ressortent séchés à 23 % d’humidité et peuvent se conserver ainsi pendant plusieurs années. Livrés au fur et à mesure de la saison de vente à Lou Prunel, ils sont ensuite légèrement réhydratés (à 35 % d’humidité) au moment de la mise en sachets. Les mêmes fours peuvent ser-vir à sécher de nombreux autres fruits. “Nous proposons aussi des pommes séchées, sans aucun additif, aucune graisse, aucun sucre ajouté, détaille Laurence Boquet. Elles viennent du

Tarn-et-Garonne. C’est un produit très intéressant et qui plaît beaucoup. Très sec, il ressemble à une chips, avec un goût acidulé qui surprend agréable-ment. Les pommes sont séchées dans nos fours à prunes et n’ont pas besoin d’être pasteurisées pour pouvoir se conserver longtemps.”

Relancer la culture du lin Le lin, une petite graine qui contient 40 % d’huile dont 55 % d’oméga 3 – des teneurs très concentrées (1) – était cultivé sur 300 000 hectares, en France, au XIXe siècle… Et sur 20 000

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hectares dans les années 1990. Utilisé principalement pour le textile, car il contient des fibres qui peuvent être tissées, le lin était aussi employé dans l’alimentation animale. “La graine était utilisée par les éleveurs de viande bovine, rap-pelle Nathalie Kerhoas, directrice de l’association Bleu-Blanc-Cœur, qui cherche à développer la culture du lin en France. On a retrouvé des vieux textes relatant que le lin était cuit pour former une bouillie donnée aux animaux. C’était très empirique mais les résultats étaient là : des animaux en bonne santé et des produits de grande qualité. Donc meilleurs pour la santé humaine.”

DossieRLa culture du lin a été relancée en France au début des annéees 2000. Pour l’alimentation, le lin bio est privilégié.

Par la suite, la culture du lin a périclité, trop peu compétitive face à ses concurrents : le coton l’a remplacé pour le textile, le soja pour la graine oléagineuse. Sa relance en France date du début des années 2000. “Ce n’est pas évident, explique Nathalie Kerhoas. Pour créer une vraie filière, il faut motiver des groupements de producteurs. Aujourd’hui, ils hésitent à s’engager sur une culture comme le lin à cause de la volatilité des cours des céréales…”L’association travaille aussi à la valorisation du lin dans l’ali-mentation humaine. Le lin bio y est privilégié. Mais à ce jour, peu d’études ont été menées sur le sujet. Lacune qui devrait être comblée d’ici peu. “Nous savons déjà que les oméga 3 ne sont pas valorisés si la graine est crue, analyse Nathalie Kerhoas. L’huile de lin les valorise bien. Mais il faut être très vigilant et veiller à ne pas l’exposer à la lumière car elle pourrait s’oxyder et former des radicaux libres nocifs pour la santé humaine. On propose maintenant des produits comme la farine de lin cuite en mélange avec la farine de blé.”

Des filières encore timides De son côté, Olivier Markarian, gérant de la société Mar-kal, s’approvisionne toujours en lin bio à l’étranger, en ma-jorité. “Peu de gens en cultivent en France, explique-t-il. C’est une production difficile, surtout au moment du tri et du nettoyage de la graine, très petite. Il faut mettre en place des filières, et ce n’est pas si aisé. Quand il y a du lin bio disponible en France, on le cible en priorité mais nous avons besoin de qualité et de quantité.”Dans le Sud-Ouest, la coopérative Qualisol développe de-puis trois ans une filière lin bio. Aujourd’hui cultivé sur 150 hectares dans la région, cet oléagineux peine pourtant à s’étendre. “Le lin est une espèce rustique, peu sensible aux attaques de maladies ou de ravageurs. Mais les rendements sont très variables, très dépendants des conditions climati-ques, explique Alain Larribeau, responsable filières bio chez Qualisol. Le lin a besoin d’eau en juin, et d’un temps sec au moment de la récolte. C’est compliqué ! L’enherbement est aussi un gros problème en bio : cette plante fragile peut difficilement être désherbée mécaniquement.” Le lin bio est destiné à l’alimentation humaine (dont la transformation en huile). Pour Alain Larribeau, malgré les difficultés, cette culture a vraiment du potentiel. “On s’entête pour plusieurs raisons : d’une part parce qu’au niveau agronomique, le lin coupe bien les rotations, il est complémentaire des classi-ques blé, tournesol… D’autre part parce que cette petite graine, on le sait, possède de grandes vertus.”

Myriam Goulette

(1) Les graines de lin, selon Robert Masson (lire p. 28), sont très intéressantes, car elles contiennent 60 % d’oméga 3. Comme cette dose est très élevée, le naturopathe conseille plutôt de mélanger l’huile de lin avec une huile d’olive ou de tournesol, pour compenser les excès d’oméga 3.

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Une alimentation riche en fruits et légumes frais et bio contribue à protéger l’organisme du stress oxydatif et de ses conséquences néfastes, vieillissement prématuré, fatigue et maladies…

Qu’est-ce qu’un antioxydant ?Un antioxydant est une substance chimique qui a pour propriété d’empêcher une réaction en chaîne néfaste pour l’organisme, appelée stress oxydatif. Les radicaux libres, au centre de cette réaction, sont dérivés de l’oxygène et sont produits de façon naturelle et en permanence dans nos cellules. Nécessaires à certaines fonctions physiologiques, ils participent notamment à la protection contre les infec-tions. Mais leurs caractéristiques physiques font qu’ils en-dommagent de nombreuses molécules en les oxydant.

D’où vient ce stress oxydatif ?

Rien à voir avec le stress de surmenage. Le stress oxydatif est la conséquence d’un déséquilibre de la balance entre les antioxydants et les radicaux libres. Lorsque ces derniers viennent à excéder la capacité de l’organisme à les neutra-liser grâce aux antioxydants, il y a stress oxydatif. Dans des conditions de vie saines et naturelles, l’équilibre est généra-lement préservé, mais de nombreux facteurs de la vie mo-derne peuvent le rompre.

Qu’est ce qui provoque un excès de radicaux libres ?L’excès de production de radicaux libres dans l’organisme est généré par des expositions répétées ou prolongées au soleil et aux rayons X, à des radiations ionisantes (ordina-teur, téléphone, téléviseur), à la fumée en général et aux atmosphères polluées, à la consommation d’alcool, de ta-bac, aux excès alimentaires, à certains produits chimiques (pesticides et insecticides) et certains traitements médi-caux, aux inflammations chroniques, à l’exercice physique intense et au stress de surmenage chronique. Autrement dit, les citadins stressés qui fument, mangent copieuse-ment des aliments cultivés de façon conventionnelle, qui consomment régulièrement des médicaments, de l’alcool et travaillent sur écran, ont de fortes chances de subir tôt ou tard les conséquences du stress oxydatif !

Quelles sont les conséquences de cet excès ?Les radicaux libres accélèrent le vieillissement et la mort des cellules. Ils sont susceptibles d’altérer le métabolisme des sucres et des graisses, mais ils sont aussi capables de produire des modifications génétiques au niveau de l’ADN. Ils sont impliqués dans l’apparition de nombreuses patho-logies : athérosclérose, dégénérescence cérébrale, maladies inflammatoires et rhumatismales chroniques, cataracte, cancer, troubles prostatiques et dans de nombreuses pa-thologies aiguës.

Y a-t-il des signes visibles du stress oxydatif ?Les signes les plus visibles se manifestent au niveau de la peau. Il y a alors un développement accéléré des rides et des ridules et apparition de tâches cutanées communément appelées tâches de vieillesse. Même si elles sont moins vi-sibles, les répercussions internes du stress oxydatif doivent être considérées sérieusement et là encore, la prévention est primordiale.

Comment le prévenir ?Prévenir le stress oxydatif consiste d’une part à éviter autant que possible les facteurs provoquant un excès de production de radicaux libres, et d’autre part à maintenir une protection suffisante. Cette protection est en première ligne assurée par des enzymes fabriquées par le corps humain et chargées de l’inactivation des radicaux libres. Ce sont la superoxyde dismutase (SOD) et la glutathion peroxydase (GPX). Or, un état de subcarence en oligoélements (zinc, cuivre, man-ganèse ou sélénium) affecte l’élaboration ou l’activation de ces enzymes. De plus, en avançant en âge, ces systèmes de protection internes (endogènes) diminuent et nous avons besoin d’apports extérieurs en substances antioxydantes ou piégeurs de radicaux libres, deuxième ligne de protection.

Une rentrée en forme

L’avis de Valérie Vidal, Bionutritionniste

Favoriser les antioxydants

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ARt De vivRe

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L’alimentation va donc jouer un double rôle : apport d’oli-goéléments et de substances antioxydantes.

Quelles substances antioxydantes peut-on trouver dans l’alimentation ?Les principaux antioxydants naturels sont les polyphénols, les caroténoïdes, les vitamines C et E et le sélénium. Ces éléments sont présents dans divers aliments, surtout d’origine végétale. Les caroténoïdes et la vitamine C se trouvent dans les choux et de manière générale dans les fruits et légumes de couleur jaune, orange, rouge. La vitamine E est présente dans les fruits, l’huile de germe de blé, les amandes, les noisettes, les graines de tournesol, l’avocat, etc. Les ali-ments les plus riches en sélénium sont les poissons, les fruits de mer et les noix du Brésil. Les polyphénols (aci-des phénolitiques et flavonoïdes) sont contenus dans les fruits et légumes, le thé, le café, le chocolat et le vin rouge. Le zinc (catalyseur de nos systèmes de défense internes) est apporté par les huîtres et plus largement crustacés et mollusques, les graines de courges, les légumineuses, les céréales complètes, les légumes feuilles et racines, le jaune d’œuf, la viande de veau, le foie d’animaux, etc.

Existe-t-il un palmarès des végétaux antioxydants ?Des chercheurs américains ont mis au point des tests per-mettant d’évaluer la capacité antioxydante d’un aliment : il s’agit des tests ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity ou Capacité d’absorption des radicaux libres) et TAC (Total

Antioxidant Capacity ou Capacité antioxydante totale). À partir de ces tests, est calculé un indice antioxydant pour chaque aliment. Plus l’indice est élevé, plus la capacité antioxydante de l’aliment est importante. Selon ce système de mesure, les fruits rouges sont les plus antioxydants (myr-tilles, mûres, framboises, fraises, cerises, cassis), avec les raisins noirs et les pruneaux. Du côté des légumes, viennent en tête le brocoli, le chou rouge, le chou frisé, les choux de Bruxelles, la betterave, les épinards, l’artichaut, la patate douce et la carotte. Les autres aliments à privilégier sont les légumineuses, particulièrement les haricots blancs et rouges, les aromates (ail, oignon, persil, herbes de Provence), les épices (gingembre, curcuma, poivre noir, muscade, vanille), le chocolat, le vin rouge, le thé et les coquillages.

Y a-t-il des modes de préparations à privilégier ?Les vitamines et les oligoéléments sont fragiles ; ils peuvent être facilement altérés par les modes de cuisson et de conser-vation. La teneur en vitamine C diminue déjà 24 heures après la récolte et cette même vitamine est détruite entre 60 et 75 °C. Les minéraux et oligoéléments précipitent à partir de 100 °C, ce qui les rend peu assimilables. Autour de 110 °C, les vitamines A, D, E, K, sont oxydées.Pour préserver la capacité antioxydante de notre alimenta-tion, il est donc important de consommer chaque jour des fruits et légumes crus et de privilégier les cuissons à basse température : à l’étouffée dans les cocottes en fonte émaillées ou les ustensiles en acier inoxydable 18/10 munis d’un fond très épais ; à la vapeur douce dans des ustensiles à étage en

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ARt De vivRe

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D’après un sys-tème de mesure mis au point par des chercheurs américains, les

fruits rouges ont une capacité antioxydante

très élevée.

inox 18/10 ; au four à basse température ; ou mieux, dans des plats en terre cuite avec couvercle qui réduisent la montée en température des aliments à l’intérieur du plat et permettent de les cuire dans leur jus.

Quels sont nos besoins quotidiens en antioxydants ?S’il n’existe pas de recommandation officielle en ce qui concerne précisément les antioxydants, il y en a concer-nant les fruits et légumes, qui en sont la principale source : au moins 5 à 10 portions par jour. Pour une protection antioxydante optimale, il est essentiel de privilégier une consommation intensive de légumes frais, fruits mûrs, épices et plantes aromatiques de qualité, répartie dans la journée.

Faut-il prendre des compléments alimentaires antioxydants ?Lorsqu’on est soumis à un stress oxydant important (pol-lution atmosphérique ou alimentaire, tabagisme, médica-ments, inflammation chronique…), il est utile d’augmen-ter les apports de substances antioxydantes. Il peut s’agir simplement d’ajouter à son alimentation des compléments alimentaires qui les concentrent naturellement : papaye fer-mentée, jus de grenade, de noni, baies et jus de Gogi, etc. Dans certains cas, une supplémentation à l’aide d’une spé-cialité en comprimés ou gélules peut être conseillée. Mais attention, l’excès peut être pire que le manque, en particulier pour tel ou tel antioxydant pris isolément. Mieux vaut choisir

des compléments avec des polyvitamines et minéraux, à dose proche de la dose nutritionnelle et éviter les compléments alimentaires surdosés ou qui n’associent pas plusieurs actifs. Dans le doute, prenez conseil auprès d’un thérapeute qui, le cas échéant, pourra vous orienter vers un bilan.

De quel bilan s’agit-il ?Aujourd’hui, plusieurs laboratoires proposent un “bilan de stress oxydatif” basé sur le dosage dans le sang et les uri-nes : des antioxydants classiques, de la GPX, de la SOD, ou des marqueurs qui reflètent les dégâts provoqués par le stress oxydatif comme les niveaux de graisses ou de protéi-nes oxydées. Ces bilans, non pris en charge par la sécurité sociale, sont conseillés par des thérapeutes médecins ou non médecins, généralement formés à la micronutrition, dans le cadre de l’accompagnement d’une pathologie en lien avec le stress oxydatif.

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Si la santé est un état d’équilibre, la maladie arrive pour dire et réguler quelque chose que l’animal ne peut expri-mer par les mots. À nous de l’écouter et l’entendre au-delà des maux.

La santé des animaux, sauvages comme domestiques, de la souris à la vache, du chien au cheval, résulte d’un état d’équilibre avec leur milieu et mode de vie. L’animal reçoit un grand nombre d’informations de son environnement : la tex-ture de ce qui l’entoure, le goût de sa nourriture, les odeurs de son lieu de vie, le bruit ou l’absence de bruits, la lumière ou l’obscurité, la présence d’un prédateur, la séparation avec sa mère et/ou ses congénères et/ou son maître, etc.Le cerveau les analyse et décide de la conduite à tenir : fuir ou menacer ce qui semble dangereux comme le vide ou un agresseur, aller vers ce qui est bon comme une place au soleil ou à l’abri du vent, ou se diriger vers un autre animal pour jouer. Ainsi, le chien grogne lorsqu’un intrus menace son territoire et accourt lorsque son maître lui présente sa gamelle ou l’invite à la promenade. Le cheval est attiré et comblé par le pissenlit, alors que le chat ira, sautillant, vers la grenouille, la libellule ou l’oiseau. Chaque animal, selon son espèce, sa race, son âge, son histoire, a des besoins par-ticuliers et des réponses spécifiques.

Respecter les besoins de chacunLes animaux ont des besoins physiques (ou organiques) comme manger du foin et ruminer, pour le mouton ; rece-voir des caresses, pour le chien ; se toiletter ou être toiletté, pour le chat. Ils ont aussi des besoins comportementaux : brouter et marcher, pour le cheval ; ronger, pour la souris ; se percher, pour la perruche ; se terrer, pour le lapin ; chasser, pour certains chats, etc.Le rituel de l’alimentation est aussi important que la nature de l’aliment. Pour le chat et les félins, la digestion comprend l’approche à pattes de velours, puis la chasse de la souris ou autre proie. Outre manger à sa faim, le chat a besoin de temps de jeu simulant la chasse et la mise à mort de sa proie, même si celle-ci est un jouet inerte ou une pantoufle. Connaître les besoins des animaux permet d’y répondre au plus juste et de leur offrir des conditions de vie équilibrées, nécessaires à leur santé.

La santé des animaux

Connaître les besoins des animaux permet d’y répondre au plus juste et de leur offrir des conditions de vie équilibrées, nécessaires à leur santé.

Comprendre ce que dit l’animalJulien, cavalier de longue date, vit de-puis dix ans une relation très proche avec son cheval Tandem. Lorsqu’il me consulte, pour les troubles de Tandem, Julien me dit que le cheval s’ennuie car il est seul au pré depuis quelques semaines. Or la consulta-tion permet d’identifier tout autre chose. Tandem ne souffre pas de solitude mais de l’oisiveté de ne pas travailler avec Julien. Un diagnostic rigoureux est réalisé à partir des si-gnes comportementaux, organiques, et énergétiques. Chaque espèce a ses modes et codes de vie, d’expression et de communication. Même s’il res-sent la même chose que son maître, le cheval ne l’exprime pas comme l’homme. Il s’agit donc de lire les messages de nos animaux domesti-ques en utilisant leurs propres lan-gages afin d’éviter toute projection,

anthropocentrisme (1) et anthro-pomorphisme (2). L’homme ne doit percevoir l’animal ni avec son propre cadre de référence ni avec son propre état émotionnel.

(1) Anthropocentrisme : tendance de l’homme à se considérer comme le centre du monde et la fin de tout le reste de l’univers, et à considérer que les animaux et l’ensemble de l’univers agissent en fonction de lui.(2) Anthropomorphisme : tendance toujours très actuelle de l’homme à attribuer des caractéristiques com-portementales ou morphologiques humaines à d’autres formes de vie (dont les animaux), à des objets, voire à des idées. Le singe ouvre la bouche donc il sourit et est content ; or le singe, dans son code, menace lorsqu’il sépare ses lèvres.

Révélatrice de leur équilibre

Bien-êtRe

L’apparition des mauxLorsque les besoins ne sont pas satisfaits ou que l’animal n’est pas compris par ses maîtres, il s’exprime par des maux et troubles du comportement. Ainsi le cheval devient peu-reux, refuse de passer dans certains lieux, ou déclare une dermite ; le chien devient grognon ou se renferme et se lèche par crises jusqu’au sang ; la chienne fait un nid et simule une gestation jusqu’à la montée de lait ; le chat urine dans la maison, ou souffre de calculs rénaux, etc.Bien souvent, nous méconnaissons les attentes des animaux, et involontairement, nous favorisons des maladies ou trou-bles du comportement qui pourraient être évités. Lorsque les symptômes sont là, il est possible d’accompagner les animaux dans le sens de la réparation et surtout de prévenir les rechutes en modifiant ce qui ne leur convient pas.

Le sens de la maladieLa maladie est fréquemment perçue comme une fatalité et une calamité dont les responsables sont des virus comme la grippe ou le coryza, des bactéries, des champignons, des prions (ESB ou maladie de la vache folle), redoutables agents pathogènes, extérieurs à l’organisme. Cette conception est répandue dans le cas des épidémies comme la toux des che-nils, la gourme des écuries, la peste aviaire, la fièvre aphteuse et autres maladies infectieuses comme les mammites, diar-rhées, maladies respiratoires ou grippes.Si les virus, bactéries, prions et autres germes sont les res-ponsables, alors tous les chevaux d’un troupeau seraient malades lors de présence du virus de la grippe équine ; tous les chatons d’une portée déclareraient des symptômes de coryza, tous les chiens d’une maisonnée hébergeraient des puces. Mais ce n’est pas ce que l’on observe.La maladie est là, à un moment précis, chez des animaux précis pour réaliser son “travail”. Elle a un sens, une fonc-tion, pour l’animal, pour le troupeau, la meute ou le groupe familial et tous les êtres qui y vivent, et aussi pour l’évolution de l’espèce. Le champignon responsable de la teigne, qui se nourrit des sécrétions de la peau, vient toiletter les animaux qui, après un repas trop riche ou un hivernage trop copieux, éliminent les excès alimentaires par la peau. Ils sont à leur tour mangés par les pies, étourneaux ou oiseaux pique-bœufs qui accompagnent les herbivores dans le pré.

Un diagnostic, plutôt que du systématiqueLorsque la maladie apparaît, le diagnostic du vétérinaire s’avère indispensable. Deux grands types de traitements sont possibles : les biothérapies (phytothérapie, aroma-thérapie, homéopathie, acupuncture, ostéopathie…) et les médicaments allopathiques (antibiotiques, anti-in-flammatoires). Autant avec les médicaments chimiques que les remèdes alternatifs, les effets secondaires exis-tent. S’ils ne sont pas adaptés à l’animal et à ses symp-tômes, ils le perturbent, voire sont dangereux pour lui. Les remèdes dits naturels comme les plantes, huiles es-sentielles, fleurs de Bach, remèdes homéopathiques, s’ils sont utilisés en prescription symptomatique, perdent de leur efficacité, et peuvent être toxiques. L’automédica-tion, même de remèdes naturels, n’est pas sans risques.

Marie-Christine Favé

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Réputé pour ses multiples vertus, l’extrait de pépins de pam-plemousse est devenu incontournable au maintien d’une forme optimale. Ses principes actifs seraient si puissants qu’il a même été qualifié “d’antibiotique” naturel. De nombreuses études auraient en effet démontré ses étonnantes propriétés notamment antibactériennes, antivirales et antifongiques. “S’il fallait ne garder qu’un seul produit pour prévenir et soi-gner les petits problèmes de santé, du rhume aux soucis de champignons, ce serait l’extrait de pépins de pamplemousse, résume Claire Desvaux, naturopathe. Il est multi-usage, en interne comme en externe, et de surcroît ne provoque pas d’effets secondaires.” Seules précautions : prendre garde à d’éventuelles allergies aux agrumes et aux interactions avec des traitements médicamenteux.

Des principes actifs puissantsLes principes actifs renfermés par le pépin de pamplemousse ont été mis en évidence par un physicien d’origine yougos-lave, Jacob Harich (1919-1996) qui, marqué par la seconde guerre mondiale, a émigré aux États-Unis, où il est devenu médecin immunologiste. C’est en Floride, grande région productrice de pamplemousse, qu’il mène ses recherches, intrigué par le goût amer du pépin qui, en plus, ne se dégrade pas sur un tas de compost. Il découvre que ces petits pépins renferment des substances biocides à large spectre d’action, agissant contre les bactéries, champignons, levures, parasi-tes et même virus. De surcroît, ces agents actifs naturels ne provoqueraient pas de résistance de la part des bactéries et n’endommageraient pas la flore intestinale naturelle. D’autres études ont accrédité cette thèse et de nombreux médecins à la recherche d’alternatives naturelles confirmèrent l’intérêt de cet extrait. Après plus 25 ans de recul, l’impact de cette découverte ne diminue pas, au contraire. Les problèmes d’antibiorésistance lui confèrent même des atouts supplé-mentaires. Il s’utilise comme alternative à certains traite-ments, contre les mycoses, les rhumes, les lésions du tube intestinal… Et en préventif aussi : il renforcerait le système immunitaire.

Des concentrations variablesD’où viendrait son efficacité ? Elle serait due à la combinai-son de plusieurs composés actifs, surtout à sa richesse en bioflavonoïdes. Ces pépins contiennent aussi des minéraux, ainsi que des vitamines comme la biotine, la vitamine C… Autant d’antioxydants qui possèdent la propriété de prévenir

les effets nocifs des radicaux libres. “L’extrait de pépins de pamplemousse est intéressant pour assainir un terrain, en détruisant certains germes trop virulents grâce à des posologies précises, mais attention à ne pas exagérer son champ d’action”, nuance Éric Darche, naturopathe à Aix-en-Provence. Il est essentiel de le préférer issu d’un procédé de fabrication utili-sant de la glycérine végétale également bio (en plus du pépin bio), pour éviter tout risque de résidus chimiques toxiques. Prenez aussi en compte la concentration exacte en biofla-vonoïdes contenue dans l’extrait. Car tous les produits sur le marché n’ont pas les mêmes caractéristiques.

L’extrait de pépins de pamplemousse

Un remède multi-usage

Bien-êtRe

La pharmacie est dans le préLes plantes ont des vertus et sont sur terre pour les of-frir aux animaux et aux hommes. La phytothérapie de base est donc dans le pré, notre jardin, nos campagnes. Les animaux sauvages et aussi domestiques (lorsqu’ils en ont la possibilité) savent reconnaître les plantes-mé-decines : soit ils ne les mangent pas, soit ils en ingèrent modérément, à certaines périodes, quand ils en ont be-soin. Ils savent aussi choisir la partie de la plante et le moment de la journée, ou de la saison, auquel en man-ger est bon pour eux.

Christine Rivry-Fournier

Le rituel de l’alimentation est aussi important que la nature de l’aliment.

BeAuté

Signes à percevoir et accompagnerMême quand la santé est au rendez-vous, les germes sont présents et vivent en bonne entente entre eux et avec les autres animaux, en particulier ceux qui les hébergent et/ou les nourrissent. Leur multiplication et le déclenchement d’une maladie résultent d’un processus en amont, signe que l’équilibre de l’organisme et de l’animal dans son environ-nement est perturbé, voire rompu. La chasse aux germes et parasites, estimés responsables, est illusoire.À nous d’offrir aux animaux des conditions de vie adaptées à leurs besoins. Lorsque la maladie ou le trouble du com-

Marie-Christine Favé, vétérinaire

portement arrive, écoutons les maux de nos compagnons. Il ne s’agit pas de chercher à enrayer les symptômes, mais plutôt de trouver ce que l’animal signifie ainsi. Lorsque le trouble est soigné sans connaître la cause, les récidives sont fréquentes. Et l’animal s’exprime par d’autres voies souvent plus profondes et plus “graves”.

Riche en bioflavonoïdes, minéraux, vitamines... Voici un concentré de principes actifs contre (presque) tous les petits maux du quotidien.

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Avec ou sans sucre, le café a ses adeptes… à ne plus en dormir de la nuit ! Zoom sur un petit grain venu de loin.

Ce petit grain séché et torréfié possède un arôme très puis-sant. Mieux vaut ne pas être locavore, car le café est produit essentiellement en Afrique et en Amérique du Sud ; on le trouve cependant facilement bio ou équitable, souvent les deux. Il en existe de nombreuses variétés aux parfums très différents qui se partagent entre les robustas, deux fois plus caféinés et moins parfumés, et les arabicas qui constituent la grande majorité de la production, poussant sur un arbre moins résistant (moins “robuste”) et en altitude.Une fois moulu, il existe plusieurs techniques pour en extraire le nectar – sachez aussi que la qualité de l’eau (de préférence filtrée) sera déterminante pour le goût du café. La poudre peut être infusée, à l’instar du café turc qui se boit avec le marc au fond du récipient ou encore de la cafetière italienne à retourner avant de servir. Le plus souvent, l’eau chaude est filtrée par le café moulu ou grâce à la machine qui produit suffisamment de pression pour faire mousser un expresso !

À déguster… loin des repasLes effets de cette boisson stimulante diffèrent d’un buveur à l’autre. Moins on en boit, plus elle est efficace ! Comptez cinq

heures pour que les effets se dissipent. Elle peut même être utili-sée comme dopant pour les sportifs… Quant au café décaféiné, il nécessite de traiter les grains avant torréfaction : mieux vaut le choisir bio. En effet, certaines techniques utilisent des solvants pour extraire la caféine, alors qu’en bio, la technique est à base d’eau et de chaleur. Précisons aussi que décaféiné ne signifie pas “sans caféine” mais plutôt “pauvre en caféine”. Et attention, le bon moment pour savourer son expresso, c’est loin des repas car le breuvage empêche l’absorption des minéraux.Le café se boit chaud, nature ou sucré, au lait de vache ou de soja, à la crème, à la mousse de lait saupoudrée de cacao, mais aussi froid nature (il existe des distributeurs de canettes de café froid au Japon) ou beaucoup plus gourmand et frappé avec, selon les recettes, de la crème fraîche, de la crème glacée, du caramel… un véritable dessert.L’arôme puissant du café se marie à merveille avec une autre graine torréfiée, le chocolat. Un expresso ou un fond de cafetière oublié aideront à faire fondre du chocolat en décuplant son par-fum pour une sauce, un nappage ou une base de moelleux.

Christine Raout

Du grain à moudre

À chacun son café

Quantité pour un grand plat soit 6-8 personnesPréparation 20 mn + repos au moins 6 heures• 1 expresso très serré • 20 cl de crème fraîche • 2 yaourts au lait entier • un paquet de biscuits secs (type petit beurre) • sirop d’érable ou d’agave • cannelle en poudre.

1. Émietter les biscuits et les étaler au fond du plat..

2. Battre la crème avec les yaourts, ajouter doucement le café.

3. Étaler le mélange lacté sur le biscuit et mettre au frais pendant au moins 6 heures. Tamiser la cannelle en poudre sur le dessus avant de servir.

Le mélange garde l’amertume du café, c’est pourquoi vous pouvez l’accompagner de sirop lors du service.

Quantité pour un moule à charnières, soit 6-8 personnesPréparation 30 mn + repos une nuit• 60 boudoirs • 25 cl de crème végétale (soja ou avoine) • 1 mug de café • 5 cs de sirop d’érable.

1. Faire refroidir le café dans un petit plat ou une assiette creuse. Faire mousser au batteur la crème avec le sirop d’érable.

2. Tremper rapidement les biscuits pour en recouvrir le fond du moule, puis les côtés. Mettre une première couche de crème. Recouvrir de biscuits et ainsi de suite pour 3 couches de biscuits et 3 couches de crème.

3. Laisser reposer au moins une nuit afin que les biscuits absorbent l’humidité de la crème et que la charlotte “se tienne”. Servir avec un filet de sirop d’érable.

cheese cAke Au cAFé chARlotte cAFé éRABle

cuisine

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Des maisons solidesTraditionnellement utilisé en Asie, le bambou fait également partie de l’habitat contemporain grâce à quelques architectes passionnés tels que Simon Velez, aux États-Unis. Son faible poids, sa résistance et son élasticité en font un excellent matériau de construction, doté d’une résistance aux séismes. “Une structure en bambou peut facilement résister plusieurs dizaines d’années si elle est convenablement entretenue et en remplaçant, au besoin, les éléments détériorés, estime Simon Crouzet. La réussite d’un projet dépend de la qualité de la variété, de la plantation, du moment de la récolte ou encore du séchage des cannes”.Les expériences de construction de maisons en bambou en Occident restent toutefois exceptionnelles. L’efficacité des traitements traditionnels (trempage dans de l’eau froide ou chaude pendant un mois, cuisson) n’est, par ailleurs, pas avérée. Les traitements chimiques, habituellement utilisés pour les bois de construction, sont plus efficaces. Mais ils nuisent à l’écobilan du matériau.

Des échafaudages résistantsLe bambou est également utilisé en Asie pour la construction des échafaudages des plus hauts gratte-ciels d’Asie comme le Two International Finance Center de Hong Kong qui culmi-ne à 416 mètres de hauteur. Sa structure creuse et l’absence de nœuds comme il en existe sur le bois le rendent très performant. Les fibres de bambous font également l’objet de recherches dans le domaine de matériaux composites. Elles sont désormais employées en renfort des matériaux soumis à forte dilatation tels que les enduits, les matériaux d’étan-chéité conditionnés en rouleaux, les ciments, le plâtre, etc. Des partenariats se nouent aujourd’hui afin de marier dif-férents matériaux végétaux pour des constructions écologi-ques. Ainsi, les entreprises Bambou Habitat, Développement Chanvre et le bureau d’étude Be3C (de Baud) prévoient la construction d’une première maison d’architecte à ossature en bambou isolée en béton de chanvre sur l’île d’Artz dans le Golfe du Morbihan.Ils offrent une large variété de finitions (huilé, vernis, teinté dans la masse, etc.) et une certaine facilité de pose. Pour répondre aux goûts du jour, les lames se font plus larges.

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Symbole de plénitude et de nature, le bambou est uti-lisé depuis des siècles en Asie pour la construction de maisons. Aujourd’hui, il répond à de nombreuses ap-plications dans le bâtiment, de l’artisanat traditionnel aux produits industrialisés.

Le bambou est l’une des plantes les plus anciennes et les plus fascinantes. Il fait partie intégrante de la vie de bon nom-bre de familles asiatiques. Solide, écologique, il offre bien des avantages et trouve de nombreuses applications dans la maison. Un fabricant français de casques de moto l’a même utilisé pour réaliser un nouveau modèle high-tech offrant toutes les garanties de protection contre les chocs.

Croissance rapideLe bambou fait partie de la famille des poacées. Il en existe plus de 1 200 variétés. Présent naturellement sur tous les continents, à l’exception de l’Europe et de l’Antarctique, il se développe à partir de rhizomes souterrains. La production est très avantageuse car les cannes peuvent atteindre dix mètres de hauteur et s’accroître d’un mètre par jour sous certains climats. L’analyse du cycle de vie, publiée dans une étude de l’université des technologies d’Eindhoven (Pays-Bas), en 2004, a démontré que la tige de bambou, même lorsqu’elle est utilisée en Europe occidentale, représente la meilleure alternative écologique à l’acier, au béton et même au bois. Ces performances environnementales s’expliquent d’abord par la structure creuse de la plante, beaucoup plus efficace qu’une section massive rectangulaire. À fonction égale, la masse de matériau à utiliser sera ainsi beaucoup

moins importante avec du bambou. La deuxième raison est la simplicité et la rapidité de sa production. Cultivé sans engrais ni pesticides, son cycle est extrêmement court. Ses propriétés mécaniques sont atteintes à partir de 3 ou 4 années seulement après la plantation au lieu de plusieurs dizaines d’années pour les bois durs. Le bambou représente ainsi une alternative à l’exploitation intensive de bois tropicaux.

Énergie restreinteAprès récolte, les tiges de bambou sont séchées à l’air libre en quelques mois. Le peu d’énergie nécessaire à sa production et à son utilisation permet ainsi de compenser la consom-mation énergétique liée au transport. Cependant, malgré la mise en place de labels, les conditions de culture du bambou sont encore difficilement vérifiables tant sur le plan envi-ronnemental qu’humain. “Les conséquences de l’exploitation du bambou dans certains pays comme la Chine peuvent être désastreuses, regrette Simon Crouzet, directeur de la pépi-nière de la bambouseraie de Prafrance à Anduze, dans le Gard. Toutefois, elle reste encore préférable à celle de bois exotiques comme le teck. D’autres pays d’Asie ou d’Amérique centrale s’inscrivent dans une démarche de développement durable mais là encore, les conditions d’exploitation sont dif-ficilement vérifiables.”

Géré durablement

Souple et résistant à la fois, le bambou atteint ses caractéristiques mécaniques 3 ou 4 ans seulement après sa plantation.

Le bambou empile les atouts

hABitAt

À la Martinique, le bambou participe déjà à la construction écologique.

Exemple d’habitat traditionnel laotien présenté à la bambouseraie d’Anduze.

Côté intérieur, le bambou permet de réaliser un agencement original. Choisissez-le bien sûr

sous labels FSC, PEFC ou Rainforest Alliance.

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hABitAt

Large choix de parquetsLe bambou figure désormais parmi les incontournables en matière de parquet. Il offre, en effet, l’avantage d’être à la fois esthétique, original et solide. Il supporte ainsi parfai-tement les passages répétés. Certains matériaux peuvent même convenir pour les pièces humides à condition d’être préalablement vernis sur les six faces de chaque lame. Cer-tains parquets en bambou sont également compatibles avec le chauffage par le sol à basse température. Les gammes de prix sont équivalentes au bois massif, entre 25 et 80 euros TTC le mètre carré. Le parquet bambou peut être massif ou fabriqué à partir de cordes de bambou compressé. Les parquets massifs sont les plus solides et les plus durables. Ils offrent une large variété de finitions (huilé, vernis, teinté dans la masse, etc.) et une certaine facilité de pose. Pour répondre aux goûts du jour, les lames se font plus larges.

Commerce équitableLe bambou est aussi utilisé pour confectionner des meubles, soit dans sa forme brute ou à l’aide de panneaux d’amé-nagement. Composé de 3 à 9 couches de bambou collées en plis croisés, ce type de matériau présente une dureté et une stabilité exceptionnelle. Les panneaux offrent un vaste

Parquet en bambou massif : étapes de fabricationPour fabriquer un parquet en bambou massif, l’écorce verte est retirée dès la récolte. Les cannes de bambou sont ensuite coupées longitudinalement. Les bandes ainsi obtenues sont poncées, cali-brées et triées selon leur longueur et leur épaisseur avant d’être traitées thermiquement contre les insectes et les champignons. El-les sont alors assemblées puis collées à haute pression et à haute température avec une colle répondant à la norme E1 limitant l’uti-lisation de solvants. Les parquets massifs contrecollés se présen-tent sous différentes formes. Le parquet est dit “horizontal” lors-que les lamelles de bambou sont placées côte à côte et encollées les unes aux autres sur leur champ le plus fin. Ainsi, les nœuds de croissance sont plus visibles. Ce qui confère un aspect particulier au parquet. Le parquet “vertical” présente un aspect plus linéaire.

Les lamelles de bambou sont assemblées sur champ puis encollées les unes aux autres. L’aspect “Navy” ou “pont de bateau” est une variante du type vertical particulièrement apprécié pour les pièces d’eau.

Pour être transformé en parquet ou en panneaux, le bambou doit d’abord être découpé en lamelles

qui seront ensuite contrecollées.

En savoir plus :La bambouseraie de Prafrance à Anduze : visites du parc toute l’année pour découvrir les différentes variétés de bambous et leurs applications. www.bambouseraie.com De nombreux documents sur la construction en bambou et ses aspects écologiques sont disponibles sur : www.bambouhabitat.com.

Philippe GuibertLoin des images de production asiatique à bas coût, le

bambou flirte désormais avec le commerce équitable pour proposer des ustensiles résolument tendance.

choix d’aménagement intérieur (cuisine, salle de bains, dres-sing, etc.). Ils doivent ensuite être huilés ou vernis. Il existe, pour cela, des vernis à base d’eau, sans solvant, très perfor-mants. Cette nouvelle technique de production permet de réaliser du mobilier et des ustensiles très contemporains. Dans une toute autre démarche, certaines entreprises valo-risent un savoir-faire traditionnel, selon les règles du com-merce équitable. Loin des images de production à bas coût longtemps associées au bambou, les objets sont entièrement réalisés à la main, sans colle ni adjuvants. Matériau en phase avec les attentes actuelles – à condition bien sûr de ne pas arracher des forêts pour en planter –, le bambou n’a pas dit son dernier mot !

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Couvre-sols, plantes pionnières, paillages vivants, engrais verts… Les plantes n’ont pas toujours besoin de soins, ce sont elles qui nourrissent et embellissent le sol.

Point d’artifices ou de recette miracle ; l’engrais vert n’est pas un engrais comme les autres : il est vivant. Il permet d’améliorer la qualité de la terre de son jardin. Le principe est similaire à celui de la rotation des cultures, mais l’avantage, c’est qu’en fonction du choix des plantes, les engrais verts peuvent être utilisés sur de petites surfaces dans un jardin ou un potager et sur des durées beaucoup plus limitées.Les bénéfices sont multiples. Cela permet de ne pas laisser la terre nue pendant l’hiver (le jardin n’en sera que plus esthé-tique) et ainsi la préparer pour les plantations du printemps. Le sol est protégé de la repousse des “mauvaises herbes” et de la sécheresse, à la manière d’un paillage vivant en “couvre-sol”. Lors des grandes pluies, le sol n’est pas lessivé, mais au contraire absorbe l’eau. L’engrais vert peut servir d’abri pour les petits animaux qui raffolent de nos nuisibles. En dessous, les racines aèrent et structurent la terre. Certaines plantes peuvent servir de transition pour réhabiliter le sol après des travaux destructeurs. Enfin, certains types d’engrais verts, de la famille des légumineuses, absorbent l’azote de l’air pour le stocker au niveau des racines, de quoi nourrir les plantes qui leur succéderont.

Deux techniques Après avoir semé ces engrais verts, il faut les laisser pousser jusqu’à maturité et floraison. Ils peuvent être maintenus en place quelques semaines à deux ans, que ce soit pour prépa-rer la terre au printemps, l’habiller tout l’hiver ou modifier le terrain en profondeur pendant toute une année, voire plus.

Pour détruire l’engrais vert, deux techniques sont possibles : retourner la surface pour enfouir les plantes à faible profon-deur (10-15 cm) et les laisser se décomposer pendant une semaine à un mois avant de replanter ; ou bien couper tout ce qui est à la surface pour le composter ou simplement laisser les déchets de coupe sur place à la manière d’un paillage. Il suffira ensuite de dégager l’espace nécessaire pour faire les plantations.

Christine Raout

L’engrais vert

Choisir son engrais vertSemer des légumineuses (trèfle, luzerne, fenugrec, lupin…) permet d’enrichir le sol en azote qui favorisera ensuite la pousse du gazon et des légumes. Il faut bannir à la suite de ces engrais verts les cultures d’autres légumineuses com-me les pois ou fèves. Le choix de l’espèce doit se faire en fonction du temps qu’elle aura pour s’épanouir. Fenugrec ou phacélie peu-vent servir de transition pour préparer le sol au printemps, car leur cycle est rapide, quelques semaines leur suffisent. La moutarde, elle, pousse rapidement, est facile à enfouir, s’adapte à la plupart des sols, peut se semer au printemps

ou à l’automne : elle convient aux petites surfaces dans un mini-potager ou un petit jardin urbain. De son côté, la luzerne peut occuper le terrain intelligemment pendant l’hiver ou lors d’une longue absence.Le trèfle (incarnat, blanc ou violet) accepte de rester en place quelques mois à plusieurs années. Il peut se tondre et il est par conséquent plus facile à composter ou à utiliser comme paillage. Inconvénient, il repousse facilement. Et comme il fait partie des capteurs d’azote, il n’a pas besoin d’avoir qua-tre feuilles pour porter chance au gazon. D’ailleurs, s’ils font bon ménage, pourquoi ne pas garder les deux ?

Vivant et fertile

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JARDin

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Le trèfle peut rester en place de quelques mois à plusieurs années. Il capte l’azote de l’air, comme toutes

les légumineuses, et enrichit la terre.

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Les petites briques O’Lait Kalibio fraise accom-pagneront le goûter des enfants, pour une pause lactée pleine de fraîcheur. Sucré naturellement au concentré de raisin et aromatisée à la fraise, O’Lait Kalibio est un véritable concentré de cal-cium. Proposé aussi aromatisé au chocolat.www.kalibio.com

Pause lactée au goûter

De l’ail des ours à saupoudrerL’ail des ours Ethnoscience peut servir d’aromate dans des salades, des plats chauds, des potages, sur des fromages blancs... Cette plante des sous-bois frais est une cousine sauvage de l’ail dont elle a nettement l’odeur quand on froisse ses feuilles. Elle est dépurative, digestive et antiseptique.Tél : 03 88 80 59 75

Des soupes pour l’automneLe mouliné de légumes variés de Grandeur Nature tombe à pic en ce début d’automne. Pommes de terre, carottes, céleri-rave, oignons, choux-fleurs, poireaux et haricots verts, coupés en petits morceaux, se marient pour une soupe équilibrée et bien relevée d’arômes naturels d’épices.Tél : 01 47 60 22 62

Pour les petits gourmetsÀ partir de 15 mois, on peut voyager... au moins grâce à ce menu concocté par Babybio pour les jeunes enfants : une assiette de pâtes à l’italienne au parmesan, dans la gamme “Bonne nuit”, qui mêle sucres lents, légumes du soleil et fro-mage. Le petit plus : cuisson vapeur, sans épaississant.www.babybio.fr

Avec cette recette à base de mangue, d’ananas et de riz, Vitabio réalise un dessert au goût original et exotique sans sucres ajoutés. Cela, grâce au pou-voir sucrant de concentrés de raisin et de citron. Dans la même gamme, d’autres recettes sont à base de semoule.www.vitabio.fr

Un dessert exotique

Des graines de chia Les graines de chia sont originaires du Mexique où elles étaient cultivées par les Aztèques. Source naturelle d’oméga 3, riche en fibres, calcium et phosphore, ces graines de chia proposées par Mondial Uberti’s peuvent être saupoudrées dans les salades ou les plats, intégrées à des cakes ou des pains.www.mondial-uberti.comIn

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Pural propose ce pain complet à l’avoine cuit au levain. En raison de la haute teneur en magnésium de l’avoine, deux tranches de pain couvrent déjà plus de 20 % de l’apport jour-nalier recommandé ! Il existe prétranché et prêt à l’emploi.www.puraliment.com

Du magnésium dans le pain

Conseillée pour les peaux sèches à très sèches, fatiguées, voici une crème onctueuse à effet réparateur et redensi-fiant. Les laboratoires Centella l’ont conçue à base d’huile d’argan, riche en oméga 3, oméga 6 et vitamine E. Elle pourra être utilisée aussi bien comme soin de jour que de nuit. www.centella.com

L’argan pour les peaux sèches

nouveAutés PRoDuits

Aux petits soins pour les contours des yeuxLe contour des yeux est une zone très fragile et très sensible. Cette crème des laboratoires Kart aidera à réduire les effets de l’âge, de l’exposition au soleil, des nombreux clignements d’œil, etc. La prêle y est à l’honneur pour sa richesse en silice, associée à des huiles végétales, au beurre de karité et à l’eau florale de bleuet.www.kartsa.ch

Pour une peau douce et satinéeHuile d’argan, extrait de mélisse et de tilleul sont réunis pour composer cette huile de douche des laboratoires Dermaclay, qui limite le tiraillement de l’épiderme dû à l’utilisation de l’eau et de savon sous la douche. La peau devient douce et satinée, ce qui procure une véritable sensation de confort. www.eumadis.com

Ce lait pour le corps de Clairjoie associe le pouvoir hydratant de l’olive bio de Grèce, des pépins de rai-sins et du miel de Crête, pour une peau nourrie et dont le pouvoir protecteur vis-à-vis des agressions extérieures est préservé. En somme, un voyage en Méditerranée pour la peau. www.clairjoie.com

Un lait méditerranéen

Trop de cholestérol ?Présent en excès, le mauvais cholestérol se dépose sur les parois des artères pour former des plaques de graisse. Pour le réduire, les laboratoires Fitoform pro-posent Colstérols, élaboré à base de phytostérols de pin, d’artichaut, de bêta-carotène et de vitamine E. Sans oublier d’opter pour une bonne hygiène de vie ! www.fitoform.com

Comme à la plageVoici un soin visage qui ensoleille progressi-vement la peau d’un effet bonne mine naturel et doré, grâce à deux actifs bronzants 100 % naturels, des actifs hydratants et un cocktail de vitamines et de bêtacarotène avec des eaux de coing, de carotte et de mélisse. www.pulpedevie.fr/la-ruche

Ce nectar, composé à 49,7 % d’huile de karité, pourra être utilisé en complément du shampoing ou du masque. Le karité apporte souplesse et brillance à la chevelure, agit comme un baume et restructure les cheveux secs et dévitalisés. www.mademoiselle-bio.com

K pour Karité L’orchidée royale à l’honneurAroma Zone a concocté un nouvel extrait concentré actif de fleurs à base d’orchidée royale, plante rare symbole de volupté et de mystère. Sa richesse en antioxydants et en nutriments la rend idéale comme soin hydratant et régénérant, notamment pour peaux matures. www.aroma-zone.com

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Cocktail d’antioxydants en mini-gourdeLa petite gourde Superfruits de chez Vitabio concentre les pouvoirs vita-minés et antioxydants de trois fruits : la cranberry, la myrtille et l’acé-rola. Son goût acidulé est adouci par de la banane et de la pomme. Un bon coup de pouce pour les longues journées.www.vitabio.fr

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Chats et chiens passent à la bioNestor bio propose des cro-quettes 100 % bio pour vos chats et chiens. Enfin une alimentation sai-ne pour les animaux de compagnie, à base de viandes de volailles, céréales, graines de lin, racines de chicorée et romarin. À vos gamelles ! www.nestorbio.fr

nouveAutés PRoDuits

La zéolithe activée est une roche microporeuse d’origine volcanique, qui a un effet sur la récupération et les performances des sportifs. Pana-ceo Sport permet d’utiliser la zéolithe dans ce domaine, pour la réduction de la concentration musculaire des lacta-tes. Un brevet a été déposé pour cette utilisation. www.lemondeestbio.com

La zéolithe activée pour les sportifs

Douche relaxanteAssociant de l’extrait de nénuphar régéné-rant et protecteur, de l’extrait de riz violet ressourçant et revitalisant, voici une crème de douche, proposée par Aroma Zone, au parfum doux et délicat, pour se relaxer tout en respectant la peau. www.aroma-zone.com

Koru Organic propose une gam-me de chaussures souples et légè-res. Cette entreprise s’est engagée dans une démarche de dévelop-pement durable et s’associe à des partenaires locaux. Les peaux utilisées pour la réalisation des produits sont issues d’animaux élevés en agriculture biologique dans la région du Diois. www.koru-organic.fr

Se chausser bio

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Info

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AgenDA

Petit tour de France

Basse- Normandie50 – Pontorson2 oct – Vivre et Consommer Autrement Produits bio, écoproduits. Gra-tuit. Thème : les transports en com-mun. Org : ass. Bio Rencontres. Tél. : 02 33 68 11 11.

Bretagne56 – Muzillac24 et 25 sept – Horizon BioProducteurs bio, écoproduits, santé. Conf. Payant (1,5 €). Org : Ass. Terre en Vie. www.terreenvie.com

22 – Pédernec2 oct – Foire aux courgesProducteurs bio locaux, écologie. Conf. Thème : l’arbre, planter des arbres main-tenant. Gratuit. Org : ass. La Foire aux Courges. http://la-foire-aux-courges.over-blog.com

35 – Guichen7 au 9 oct – Ille et BioProducteurs bio, écologie. Conf. et anim. Thème : l’économie sociale et solidaire. Payant (5 €). Org : Culture Bio. www.illeetbio.org

Centre28 – Cherisy24 et 25 sept – Vivre et habiter écolo-gique et bioHabitat écologique. Conf, ateliers. Thème : changer notre mode de vie, comment ? Gratuit. Org :Ass. Avern. www.avern.fr

37 – Tours24 et 25 sept – FougèresProduits bio, habitat sain, bien-être. Conf, ateliers. Payant (4 €). Org : Hamar-nils. www.salon-fougere.com

45 – Orléans15 au 17 oct – Terre NaturelleProduits bio, écoproduits. Conf. Payant (4,5 €). Org : Orléans Gestion. www.salon-terre-naturelle-orleans.fr

Champagne-Ardenne

52 – Chaumont2 oct – Foire bioProducteurs bio, écoproduits. 1 conf. Thème : la bio peut-elle nourrir l’hu-manité ? Gratuit. Org : Gab 52. www.biochampagneardenne.org

Corse20 – Calvi26 au 30 oct – FestiventuHabitat sain, écocitoyenneté. Anim. Gratuit. Org : Les Amis du festival du vent. www.festivalduvent.com

Haute-Normandie76 – Yvetot21 au 23 oct – E’Caux BioProduits bio, écologie. Conf. Thème : la forêt et sa gestion. Payant (3,5 €). Org : Ass. Aneth; www.aneth76.net

Ile-de-France78 – Carrières-sur-Seine24 et 25 sept – Village bio éthique de la Boucle de SeineProduits bio, écoproduits. Conf. et ateliers dégust. Gratuit. Org : Mairie. www.village-bio.fr

des salons et foires bioL’ensemble des foires, salons et festivals bio sur www.echobio.fr

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Luxembourg 16 au 18 sept – Oeko Foire - LuxexpoÉcologie, habitat sain, produits bio. Animations culinaires, ateliers. Payant (5 €). Org : Mouvement écologique Asbl. www.oekofoire.lu

Alsace67 – Waldolwisheim2 oct – Journée de découverte des goûts et des saveurs.Producteurs bio. Animations et conf. Thème : le lait. Gratuit. Org : Opaba. www.opaba.org

Aquitaine40 – Montfort-en-Chalosse

18 sept – Fête bioProducteurs bio, habitat sain, écologie. Conf. Thème : alimentation. Gratuit. Org : Civam Bio 40. www.bio-aquitaine.com

64 – Hasparren24 sept – AsunakProducteurs bio, associations, éco-logie. Conf. et animations. Thème : l’installation en bio. Gratuit. Org : BLE. www.bio-aquitaine.com/asunak

47 – Villeneuve-sur-Lot1er et 2 oct – Horizon VertProducteurs bio, écologie, citoyenneté. Conf. Thème : villes et territoires en transition. Payant (6 €). Org : ass. Hori-zon Vert. www.horizonvert.org

Auvergne63 – St-Gervais-d’Auvergne

25 sept – Bio Nature en CombraillesProduits bio, environnement. Anima-tions. Thème : la forêt. Gratuit. Org : CC. www.coeurdecombrailles.fr

43 – Beaulieu9 oct – Fête de la bioProducteurs bio, habitat sain. 1 conf. Thème : bio en collectivi-tés. Gratuit. Org : Haute Loire Bio. Tél. : 04 71 07 21 19

75 – Paris, Halle de la Villette30 sept au 2 oct – Bâtir écologiqueHabitat écologique. Conf., ateliers, démos. Payant (10 €). Org : Oethics. www.batirecologique.com

75 – Paris, Grande Halle de la Villette14 au 17 oct – Vivez NatureProduits bio, habitat sain, écologie. Conf., ateliers. Espace détente. Payant (5 €), entrées gratuites téléch. sur site. Org : Naturally. www.vivez-nature.com

75 – Paris 12e

5 au 13 nov – MarjolaineProduits bio, écologie, environnement. Conf., ateliers. Payant (8 €). Org : SPAS. www.spas-expo.com

Limousin23 – Guéret 18 sept – ColchiqueProducteurs bio, écologie. Conf. Gratuit. Org : Ass. Colchique. Tél. : 05 55 81 07 56

19 – Brive-la-Gaillarde25 sept – Foire bioProducteurs bio, bien-être, écologie. Gratuit. Org : ass. Les Doryphores. Tél. : 05 55 91 52 28

29 – Ile de Vassivière en Limousin1er et 2 oct – Fête des SimplesPlantes, pépiniéristes, ass. Animations et conf. Gratuit. Org : OT et Syndicat Simples. www.syndicat-simples.org

87 – Veyrac2 oct – AsterProducteurs bio, écoproduits. Thème : mangeons bio, local et de saison. Gra-tuit. Org : ass. Aster. http://aster.asso.free.fr

Lorraine88 – Thaon-les-Vosges17 et 18 sept – Fête de l’homme, de la nature et de l’environnementProduits bio, bien-être, écologie. Conf. et animations. Payant (5 €). Org : Ass. de la Fête de l’Homme. Tél. : 03 29 39 50 99

54 – Gorcy15 et 16 oct – Fête de la CussignièreProduits bio, écologie, écocitoyenneté. Conf. Payant (4 €). Org : Ass. Mieux Vivre. www.mieuxvivre54.org

Midi-Pyrénées

65 – Tarbes17 et 18 sept – Week-end bioMarché bio, éco-habitat, ass., artisanat. Expo, conf. Thème : développons la bio en montagne. Gratuit. Org : Gab 65. www.bio65.fr

82 – Montauban25 sept - Bio SynergieProducteurs bio, écologie, bien-être. Conf., animations. Gratuit. Org : Ass. Echo-Synergie. www.foire-bio-trois-rivieres.org

09 – Saint Lizier9 oct – Ariège en BioProducteurs bio, écohabitat, écolo-gie. Conf. et animations. Gratuit. Org Civam Bio 09. www.bioariege.fr

31 – Toulouse16 oct – Foire bioProducteurs bio, écologie, bien-être. Conf. Thème : autonomie énergéti-que, diversité de situations, diversité de solutions. Gratuit. Org : Erables 31. www.erables31.org

12 – Salmiech5 et 6 nov – Levezou en BioProduits bio, habitat sain. Thème : non au gaz de schiste en Aveyron. Conf. Gratuit. Org : Ass. Levezou en Bio. Tél. : 06 88 42 10 98

Pays- de-la-Loire

85 – St-Jean-de-Monts1er et 2 oct – Naturel’MontsMarché bio, éco-habitat, bien-être. Conf. Payant (3 €). Org : OT. www.saint-jean-de-monts.com

Poitou-Charentes16 – Nanclars25 et 26 sept – L’EchologikProduits bio, écohabitat, écocitoyen-neté. Conf et animations. Thème : Méfiez vous des contrefaçons. Payant (4 €). Org : ass. L’Echo-Logik. www.lechologik.fr

79 – Menigoute27 oct au 1er nov – Festival int. du film ornithologiqueMarché bio, nature, env. films, conf. Forum gratuit. Org : Ass. Mainate.www.menigoute-festival.org

PACA13 – Marseille21 au 23 oct – Artémisia BioBien-être, produits bio, médecine douce. Conf., ateliers. Payant (7 €). Org : SPAS. www.salon-artemisia.com

Rhône-Alpes

38 – Mens17 et 18 sept – Foire bio du TrièvesProduits bio, écohabitat, écologie. Thème : la transition, se déplacer, manger, travailler… autrement. Conf. et animations. Org : OT. www.trieves-tourisme.fr

26 – Monfroc1er et 2 oct – Foire aux produits bioProduits bio, écologie, bien-être. Conf. et animations. Gratuit. Org : ass. Les Amis de la foire bio. http://monfrocfoirebio.free.fr

38 – St-Antoine-l’Abbaye2 oct – Définitivement BioProduits bio, habitat sain. Conf. Thème : abeille, malbouffe, médecine natuelle. Payant (1 €). Org : Active Bio Concepts. www.saintantoinelabbaye.fr

01 – Bourg-en-Bresse23 oct - Foire bio de l’AinPProducteurs et transformateurs bio. Conf. Gratuit. Org : Adabio. Tél. : 04 74 30 69 92.

Franceentière17 au 23 octSemaine du goût : éducation au goût, info, transmission. www.legout.com

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Race d’abeille implantée en Amérique Centrale et notamment à Cuba, Melipona était sacrée chez les Mayas. L’organisation de ses colonies les fascinait de par son raffinement. En voie de disparition, cette abeille mérite d’être davantage connue, comme symbole de la biodiversité.Melipona, l’abeille sacrée des Mayas, Roch Domerego, Baroch Éditions, 127 p., 19 €

Baies, champignons, jeunes pousses, graines… En toute saison, la forêt offre d’insoupçonnables richesses. Encore faut-il les (re)connaître. Et savoir les accommoder. Illustré de plus de 500 photos, ce livre présente les plantes sauvages et les recettes pour les déguster. Incontournable.L’appel gourmand de la forêt, Linda Louis, Éditions La Plage, 320 p., 24,50 €

Être végétarien, parfois ou toujoursRéduire ou supprimer la viande ou le poisson dans son alimentation ne signifie pas manger “triste”. Il existe des centaines de recettes, faciles ou plus élaborées, délicieuses et surprenantes, pour des menus équilibrés. La preuve dans cet ouvrage.Veggie, je sais cuisiner végétarien, Cléa, avec la collaboration du docteur Jérôme Bernard-Pellet, Éditions La Plage, 324 p., 29,90 €

Déguster les richesses de la forêt

Vous souhaitez améliorer le bilan énergétique de votre habitat dans un souci économique et environnemental ? Du sol aux combles, des murs à la toiture, voici toutes les solutions écolo-giques en matière d’isolation et leur mise en œuvre pas à pas.J’isole mon logement, les solutions écologiques, Roland Dutrey, Éditions Terre Vivante, 96 p., 12€

Isolation : toutes les solutions écologiques

L’abeille sacrée des Mayas

• L’agenda du jardinier bio 2012 et son calendrier lunaire, Antoine Bosse-Platière, Blaise Leclerc, Éditions Terre Vivante, 160 p., 12 €• Produire ses semences pour son jardin, légumes, herbes aromatiques, fleurs sauvages ou cultivées, Marlies Ortner, La Plage Éditions, 140 p., 19 €• Qui contrôle ce que nous mangeons, Laure Bonnaud, Jérôme Coppalle, Ellipses, 190 p., 9,50 €• Comment sommes-nous devenus écolos ?, Léonard Laborie, Ellipses, 159 p., 9,50 €

À lire aussi

2 rue Félix Le Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 27 37 66, fax 02 98 27 37 65, e-mail : [email protected]érant, directeur de la publication, Jacques Fitamant

Rédaction :Rédactrice en chef : Christine Rivry-Fournier, e-mail : [email protected] Rédacteurs : M. Cosserat, M.-C. Favé, P. Guibert, C. Raout, F. Ripoche, V. Vidal.Secrétaires de rédaction : M. Goulette, G. PoyadeCharte graphique : Agence Dausset

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Crédit photographique : Couv : Leoni/StockFood/StudioX ; p4h : C. Rivry-Fournier ; p4b, p6md, p10h, p20m, p21, p22, p24b abricots, p26b raisins, p30h : F. Ripoche ; p4m : InterBio Pays-de Loire ; p6h : Natexpo ; p8, p10bg, p10bd, p12, p13, p16h, p23b, p24b, p26b, p28, p30b, p31, p32, p33, p38, p40h, p42, p43 : Fotolia ; p15, p16b : Cosmebio ; p18, p19 : F. Perrot ; p20hg : Inter Bio Bretagne ; p23h, p24h, p26h : ShutterStock ; p34 : Asso. Bleu-Blanc-Cœur ; p40b : M.-C. Favé ; p44, p50 : C. Raout ; p46h, p46bg : Bambouseraie de Prafrance, B. Preschesmisky ; p46bd, p47 : Bambou Habitat ; p48h, p48b : Bambootouch ; p48m : Ekobo.

PublicitéChef de publicité : Isabelle Jaffré2, rue Félix-le-Dantec, 29000 Quimper (France), tél. 02 98 98 01 45Assistante commerciale : Véronique Walliser, [email protected] - tél : 02 98 27 32 98

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Septembre-Octobre 2011Toute reproduction interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur et de l’auteur.

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