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Séquence sur le clonage Séance 1 Document 1 : Une du Evening News de juillet 1978, à l’occasion de la naissance de Louise Brown, le premier « bébé-éprouvettes » Document 2 : couverture du magasine allemand Der Spiegel, à l’occasion du clonage de la brebis Dolly, avril 1996

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Séquence sur le clonage

Séance 1

Document 1 : Une du Evening News de juillet 1978, à l’occasion de la naissance de Louise Brown, le premier « bébé-éprouvettes »

Document 2 : couverture du magasine allemand Der Spiegel, à l’occasion du clonage de la brebis Dolly, avril 1996

Document 3 : Caricature, https://promphilo.blogspot.fr/2010/02/

Document 4 : Couverture de Philosophie magasine n°5, décembre 2006 / juin 2007

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Lecture d’image   : *Compléter les 3 premières lignes du tableau.*Décrire les documents à l’oral = compléter la fin du tableau.

Document 1 Document 2 Document 3 Document 4Source

Nature

Thème

Message implicite

Enjeu ?

Questions :- Avant l’analyse de ces images, étiez-vous sensible à ce sujet ? Pourquoi ?- Quel est votre point de vue face à l’avancée des techniques de procréation médicalement assistée et de la génétique, doit-on se réjouir ou s’en inquiéter ? Justifiez votre réponse.

Quelle problématique pour la séquence :Peut-on améliorer l’homme grâce à la Science sans le déshumaniser ?

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Séance 2 : Reproduction : la résurrection par clonage

Aux Etats-Unis, l'idée fait son chemin de remplacer un être disparu par son clone. Sans parler du clonage thérapeutique.

Le 18 février 2002, Carrie Potts, 27 ans, mariée, mère de trois enfants, se suicide d'une balle dans la tête à Magnolia, au Texas. Quelques jours plus tard, sa mère, Jaime Wallace, 52 ans, ex-directrice du marketing, prend une décision irrévocable : elle va ressusciter sa fille en faisant naître une enfant qui sera la réplique exacte de Carrie, son clone. Au départ, l'idée vient de Kyle, le fils aîné de Carrie, âgé de 9 ans : «Un jour, Kyle m'a dit : "Grand-mère, ils disent à la télévision que les médecins vont faire renaître les gens en les clonant. Il faut le faire pour maman." Je lui ai répondu : "Mon chéri, si on faisait ça, la nouvelle Carrie ne serait pas ta mère, ce serait un bébé, elle ne saurait même pas qui tu es." "Ça ne fait rien, moi je saurai qui elle est. " "Et qui s'occupera d'elle si je tombe malade?" "Moi, je l'élèverai, c'est normal, c'est ma mère..."»

En se renseignant sur Internet, Jaime découvre que les techniques de clonage sont effectivement applicables à l'homme. La résurrection de sa fille devient alors sa nouvelle raison d'être. En théorie, pour créer le clone d'un humain, il suffit de posséder quelques-unes de ses cellules en bon état de conservation, dont on pourra extraire le noyau contenant l’ADN. Il faut, par ailleurs, disposer de cellules provenant d'un ovocyte produit par une femme en état de procréer, dont on supprimera l’ADN, pour le remplacer par celui de la personne à cloner. Puis on cultive in vitro les cellules ainsi modifiées, afin qu'elles forment un embryon, que l'on implantera ensuite dans l'utérus d'une mère porteuse. L'enfant résultant de cette grossesse sera un jumeau parfait, décalé dans le temps, du propriétaire de l’ADN transféré. Jaime demande au médecin légiste de conserver les fragments de foie de sa fille. Puis, comme elle n'a plus l'âge de faire des enfants, elle cherche autour d'elle une femme disposée à faire un don d'ovocyte. La meilleure amie de Carrie se porte aussitôt volontaire. «Ici, nous sommes pragmatiques, nous croyons à la fois en Dieu et en la science. Avec le clonage, Dieu nous donne une seconde chance. J'ai élevé mes filles seule, je travaillais douze heures par jour, je n'ai pas pris le temps de m'occuper d'elles. Cette fois, je ne referai pas la même erreur.» Jaime a décidé d'être patiente, et d'attendre que la technique du clonage humain soit au point, ce qui n'est pas le cas. Elle refuse tout lien avec la secte des Raéliens, qui prétendent que les humains sont déjà des clones d'extraterrestres. Le rêve de Jaime semble donc irréaliste, d'autant que l'establishment politique et religieux américain est totalement opposé au clonage. Sept Etats américains ont déjà voté des lois pour l'interdire.

Pourtant, Jaime n'est pas seule dans son combat. Dans plusieurs villes américaines apparaissent de petits groupes d'activistes proclonage, qui se veulent «raisonnables», c'est-à-dire favorables à l'intensification des recherches, afin de mettre au point dès que possible des techniques fiables.

Jaime fait partie d'une petite association baptisée Front uni pour les droits des clones, créée par un New-Yorkais de 64 ans, Randolfe Wicker, dont la légitimité a été reconnue de facto en mars 2001, lorsqu'il a été appelé à témoigner devant une commission du Congrès à Washington. Face aux législateurs, M. Wicker a placé le débat sur le terrain de la morale et du droit : «L'ADN de chaque être humain est sa propriété personnelle (...) et tout citoyen a le droit de décider quand et comment il va se reproduire.»

Ce débat déjà complexe est encore obscurci par la confusion entre le clonage reproductif et le clonage dit «thérapeutique». Denise Owens, 33 ans, vit à Palo Alto, en Californie, avec son mari et ses deux filles jumelles de 7 ans. L'une de ses filles, Haley, est atteinte d'une forme de diabète aigu, qui met sa vie en danger. Après de longues recherches, Denise en arrive à la conclusion que le seul moyen de guérir sa fille est d'accélérer la recherche sur le clonage thérapeutique, technique fondée sur le transfert d’ADN et la culture d'embryon, mais dont la finalité est différente : il s'agit de trouver des remèdes à de nombreuses maladies génétiques. Dans le cas de la petite Haley, l'embryon modifié qui contiendrait

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son ADN serait destiné à fournir des cellules souches capables de se transformer en n'importe quel type de cellules composant le corps humain. En cultivant ces cellules souches in vitro, les généticiens obtiendraient des cellules de pancréas saines, qui seraient transplantées dans le corps d'haley et iraient réparer son pancréas déficient. Au cours de ce processus, l'embryon clone serait détruit.

Pour mener leurs recherches, les scientifiques doivent se procurer des embryons. Denise propose une solution radicale : elle va tomber enceinte, puis se faire avorter, et faire don de l'embryon à une firme de biotechnologie spécialisée dans le diabète. Après tout, aux Etats-Unis, seul le clonage reproductif est interdit. Mais le projet de loi débattu à Washington vise à interdire à la fois le clonage reproductif et le clonage thérapeutique. Partout, il faut compter avec l'activisme des opposants à l'avortement, qui ont trouvé une nouvelle cause : la défense des embryons clones voués à la destruction. Selon eux, quelques dizaines de cellules non fécondées, cultivées in vitro, constituent déjà un être humain. Malgré ce climat incertain, l'un des laboratoires contactés par Denise semble prêt à tenter l'expérience, dans sa filiale de Singapour. Parallèlement, en Californie, l’offensive des partisans du clonage se développe rapidement. A Los Angeles, deux couples de producteurs de cinéma, qui ont chacun un enfant atteint de diabète aigu, ont créé une association, Cures Now, afin d'empêcher le vote à Washington du projet de loi interdisant le clonage thérapeutique. Avec le soutien de grandes firmes pharmaceutiques, ils ont produit une série de spots publicitaires diffusés par les stations de télévision, qui vantent les mérites des futures thérapies géniques. Des associations de lesbiennes ont fait du «droit au clonage» l'une de leurs grandes revendications, car il va enfin «briser le monopole des hétérosexuels sur la reproduction». Dans les musées d'art contemporain, des artistes montent des expositions de «bio-art» présentant le génie génétique comme un univers fascinant et plein de promesses. Parmi eux, Hunter O'Reilly, belle et éloquente femme de 31 ans, mariée, sans enfant, est à la fois professeur de génétique à l'université du Wisconsin et artiste plasticienne. «Je montre les biotechnologies sous un jour positif, dit-elle. J’explique aussi qu'un enfant issu du clonage sera un humain comme les autres, ce ne sera ni un zombie ni un monstre. En plus, il ne sera pas exactement identique au donneur d’ADN. Par exemple, ses empreintes digitales seront différentes, car elles seront façonnées par le frottement des mains du fœtus au cours de la grossesse.»

Le généticien Gregory Stock, directeur du programme à Los Angeles, essaye de dépassionner le débat : «Je connais même un médecin dont le fils est mort dans un accident, et qui a décidé de se faire cloner. Alors oui, bientôt, des enfants issus du clonage vivront parmi nous. Où est le drame?» Selon lui, la polémique autour du clonage reproductif n'est qu'une diversion orchestrée par les mouvements religieux conservateurs, dont l'objectif réel est de faire interdire le clonage thérapeutique, ce qui serait une catastrophe scientifique. Il remarque que la sélection d’embryons par diagnostic préimplantatoire se pratique déjà lors de fécondations in vitro, et prédit que, dans l'avenir, «on manipulera l'embryon à volonté, pour obtenir des enfants dotés de caractéristiques physiques ou intellectuelles. Cela posera des problèmes éthiques que l’on n'imagine même pas aujourd'hui, et le clonage sera devenu une question accessoire».

Article de Yves Eudes, Le Monde, 25 juin

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1) Lisez le texte suivant puis complétez le tableau. Pour chaque personne ou groupe cité, cochez F s il est favorable au clonage reproductif, D s il y est défavorable, puis précisez les motifs et les arguments avancés.

F D Arguments / motifs

Jaime Wallace (lignes 1 à 4 ; 18 à 22 )L’establishment américain (lignes 23 à 25)Randolfe Wicker (lignes 29 à 33)

2. Jaime Wallace ne peut pas réaliser son projet pour deux raisons. Lesquelles (lignes 21 à 25)?

3. La première partie de l’article parle du clonage reproductif, qui vise à faire naître un clone. Cette seconde partie aborde le clonage thérapeutique. Quel est son objectif? Que devient l’embryon clone? (lignes 37-44)

4. Pour chaque personne ou groupe cité, cochez F s il est favorable au clonage thérapeutique, D s il y est défavorable, puis précisez les motifs et les arguments avancés.

F D Arguments / motifs

Denise Owens et son mari (lignes 34-44)Les opposants à l’avortement (lignes 48 à 51)Les firmes pharmaceutiques (lignes 55 à 57)

5. Le journaliste revient à la fin de l’article sur le clonage reproductif. Complétez le tableau.

F D Arguments / motifs

Certaines associations de lesbiennes (lignes 57 à 58)Hunter O Reilly (lignes 60 à 65)

6. Le journaliste prend-il position? Justifiez.

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1. Pour chaque argument précisez s il se rapporte au clonage humain thérapeutique ou reproductif puis classez les dans le tableau

1. La société pourrait avoir besoin de clones humains spécialisés pour remplir certains rôles particuliers, par exemple des individus spécialement résistants aux radiations, ou dotés d'une toute petite taille pour les vols à haute altitude et les vols spatiaux.

2. Des clones humains sauraient qu'ils sont des clones et ils se sauraient aussi reconnus tels par autrui. Comment pourrait-on vivre en étant le double de quelqu'un, dépourvu d'identité propre?

3. Le clonage est un moyen de pérenniser sa personne, en quelque sorte, de devenir immortel à travers son clone.

4. Prédéterminer non pas quelques mais bien toutes caractéristiques d'un être humain fait de lui la véritable chose de son ou ses décideurs

5. Comme le clonage reproductif est asexué, il se pose la question de la filiation : l'individu né serait à la fois le descendant d'un adulte et son jumeau.

6. Le clonage humain est un moyen de reproduire «les individus supérieurs».

7. Un cancéreux qui a besoin d'une greffe de moelle osseuse mais ne trouve pas de donneur approprié pourrait se cloner, grâce à un ovocyte prélevé chez une femme consentante. En quelques jours l'embryon produirait des cellules souches utilisables pour une transplantation. Pas de problème d'éthique puisqu'aucun œuf n'est fécondé et il n'y a pas implantation de l'embryon dans un utérus.

8. Une personne n'est pas un objet ; elle est née de l'amour conjugal des parents. Les enfants ont le droit d'être procréés et non pas produits.

9. Le clonage pourrait être une technique supplémentaire pour les parents infertiles, pour les mères célibataires, pour les couples homosexuels qui invoquent un droit à l'enfant.

10. Le corps humain est la propriété de Dieu et non pas le laboratoire de l'homme.

11. Le jumeau cloné remplaçant le fils impossible ne reproduirait pas la personnalité de son double génétique. Plus encore que de vrais jumeaux, ces deux êtres, le clone et le cloné, vivant dans le décalage temporel et culturel, auraient toutes les occasions d'être différemment impressionnés par les aléas de la vie.

12. Si l’être cloné ne s'aime pas tel qu'il est, abhorre le sexe qu'il a, ce n'est plus au hasard malheureux, impersonnel, qu'il s'en prendra, mais à cet être bien réel dont la volonté l'a façonné ainsi.

13. Toute recherche sur l'embryon est inacceptable, car il s'agit d'un être humain à part entière, au même titre qu'un bébé ou qu'un adulte.

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14. Les intérêts financiers seraient considérables, notamment avec le marché de la reproduction, les brevets des techniques, ce qui permettra aux entreprises telles que CLONAID de toucher des "royalties" sur toutes les naissances provoquées par son procédé.

15. Cloner une personne consisterait à façonner un être selon sa propre volonté, en prédéterminant ses caractéristiques génétiques qui sont le fruit du hasard dans la reproduction sexuée. On décidera de tout pour lui, ne serait-il pas alors une nouvelle forme d'esclave?

16. Un jeune embryon n'est qu'une boule de cellules sans caractéristiques humaines.

17. On pourrait envisager d'autoriser un couple, risquant d'avoir un bébé anormal, à faire un clone.

18. Le clonage est une technique mal maîtrisée, qui provoque la destruction d’un grand nombre d’embryons.

19. L’extension du clonage demandera un nombre croissant d’ovocytes. Ce pourrait être une source de revenus pour des femmes pauvres.

Clonage humain reproductif Clonage humain thérapeutique

Argument opposé au clonage reproductif

Argument favorable au clonage reproductif

Argument opposé au clonage thérapeutique

Argument favorable au clonage thérapeutique

2. A quels arguments êtes-vous le plus sensible? En quoi le clonage humain est-il une question de société?

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Séance 3

Sujet d’écriture : Le CCNE (Comité Consultatif National d’Ethique) organise une consultation des citoyens sur le sujet du clonage humain : doit-il être autorisé ou interdit? Vous répondez au CCNE par mail et défendez l’une des positions suivantes :

1. Autorisation du clonage

2. Interdiction du clonage

3. Autorisation de certaines pratiques, interdiction d’autres.

Vous défendrez votre point de vue en vous appuyant sur 3 arguments illustrés au moins. Votre réponse organisée totalisera 25 lignes environ. Vous respecterez l’anonymat. Vous veillerez à la qualité de l’orthographe, de la grammaire, de la syntaxe et au soin.

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CRITERES DE REUSSITE

1. L’ENONCIATION

Qui? «je» = élève / émetteur impliqué

A qui? Au CCNE

Pour quoi? Pour exprimer mon point de vue sur le clonage humain.

Pour exprimer votre opinion, vous devrez donc utiliser :

- les verbes d’opinion, = penser - trouver - estimer - penser - affirmer - croire - être convaincu - être persuadé

- certaines tournures : à mon avis - selon moi- pour ma part en ce qui me concerne

- le système verbal du discours : présent / passé composé

2. L’ORGANISATION 3. LA QUALITEUn mail

Expéditeur + destinataire

conformes au sujet : expéditeur anonyme / destinataire identifié

Formule d’appel adéquateIntroduction + retour à la ligne rappel du contexte + thèse défendue explicite3 paragraphes + retours à la ligne 3 arguments pertinents et illustrés :

- argument 1 + exemple

- argument 2 + exemple

- argument 3 + exempleConclusion + retour à la ligne qui reprend la thèse soutenueFormule de politesse adaptée Ex. : «Cordialement»Signature anonyme Ex. : «un citoyen concerné»

4. LA LANGUE / L EXPRESSION

- Longueur respectée : 25 lignes environ

- orthographe, grammaire, syntaxe, registre de langue courant

- ponctuation qui vient appuyer mon point de vue (. / question oratoire /! / )

- connecteurs logiques : pour ordonner : tout d’abord, de plus, enfin, pour marquer l’opposition : cependant, toutefois, néanmoins

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Séance 4 : Les apprentis sorciers

La réflexion sur la bioéthique (1) ne peut être la propriété de quelques experts : il en va du corps humain, donc de la personne humaine elle-même. Le débat qui concerne les manipulations sur l'embryon est le plus significatif. Deux thèses s'y affrontent.

D'une part se manifestent les tenants de la logique absolue du progrès scientifique. Cette tendance est représentée en France par des chercheurs comme Daniel Cohen ou par l'ancien grand maître de la Grande Loge de France, Pierre Simon.

«Je suis un rationaliste (2) convaincu, écrit Daniel Cohen, et je crois aux progrès illimités de la connaissance.» On n'arrête pas le progrès : tel est le postulat de cette thèse de type scientiste (3). La génétique nous ouvre des espoirs fantastiques. La cartographie du génome humain évitera quantité de drames individuels : nous pourrons stopper des maladies comme la mucoviscidose ou la myopathie, et surtout nous permettrons aux hommes et aux femmes de vieillir dans des conditions heureuses. Mieux encore, on en viendra à des thérapies géniques, c'est-à-dire des interventions directes sur les gènes malades d'un bébé. De curative (4) et préventive qu'elle était, la médecine pourra devenir prédictive(5).

Tous ces progrès cumulés, continuent les tenants de la première thèse, déboucheront sur une véritable amélioration de l'espèce humaine, qui n'aura rien à voir avec les délires du nazisme. Si eugénisme il y a, il s'agit d'un eugénisme «négatif», qui consiste à «éviter les naissances d'enfants dont on sait qu'ils seront gravement malades et douloureusement handicapés.»

Enfin, dernier argument : les comptes de la Sécurité sociale. Par «l'eugénisme négatif», notre système de santé pourra se passer de soins longs et coûteux. Comment alors s'opposer à des travaux dont les résultats aboutiront à délivrer l'humanité de la cruauté du hasard génétique et à réduire les coûts de la santé publique? Ceux que ces projets laissent réticents ne sont-ils que des «oiseaux de malheur» aux idées préconçues (6)?

Car voici une deuxième école. En France elle est principalement représentée par Jacques Testart, par le philosophe Michel Serres, et par les autorités spirituelles, notamment l'église catholique. Tous ceux-ci rétorquent que l'eugénisme, fût-il négatif, ouvre les portes à de dangereuses dérives.

Leur critique s'étaie (7) sur l'histoire de l'eugénisme. Celui-ci correspond sans doute à un rêve très ancien, qui ne se réduit pas à ce qu'en fit un régime barbare, mais aujourd'hui la rencontre de la procréation assistée et du repérage des gènes donne des moyens inédits (8) à sa réalisation. Le nouvel eugénisme est arrivé c'est-à-dire que l'on pourra désormais procéder à des tris d'embryons. Il suffit de recueillir plusieurs embryons, de les mettre en concurrence et de retenir le meilleur avant réimplantation.

Accepté par tous, l'eugénisme «doux» serait donc moralement plus inquiétant qu'un eugénisme imposé, car il serait bien difficile de s'y soustraire, expliquent ses opposants. Sans doute commencera-t-on par quelques tris sur des cas très pathologiques (9), mais très vite on proposera d'autres choix sélectifs (cela a déjà été fait sur la détermination du sexe) et, d'ailleurs, aucun pays n'a encore réussi à se mettre d'accord sur une liste des maladies concernées. Comment réagiront des parents s'ils peuvent éviter, pour leur futur enfant, l'asthme ou une taille trop petite? Et jusqu'où ira-t-on, dans cette conception d'un enfant «commandé à la carte»?

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D'autre part, il s'agit de savoir au nom de quel critère on pourra décider que telle maladie, telle infirmité sont incompatibles avec la nature humaine : après tout, c'est avec leur souffrance voire leur invalidité que beaucoup d'hommes se sont hissés vers des sommets d'humanité. Il suffit de faire défiler la longue liste des artistes chez qui le génie a pris naissance dans l'expérience, même cruelle, de leur différence.

La position critique insiste enfin sur la notion de responsabilité. Jacques Testart aime reprendre le mot de Woody Allen : «La vie est une maladie sexuellement transmissible». Il considère que la procréation doit assumer un certain risque et que des parents ne peuvent s'en remettre entièrement aux décisions d'experts patentés (10) qui travaillent sur un embryon réduit au statut d'objet.

Alain Etchegoyen. (Le Figaro Magazine, novembre 1991).

Lexique   :

1)

2)

3)

4)

5)

6)

7)

8)

9)

10)

Rappel de ce qu’est l’eugénisme? (vu en séance 1)

LECTURE SILENCIEUSE DU TEXTE PUIS REPONSE AUX QUESTIONS.

1. Quel est le thème du texte?

2. Surlignez les liens logiques?

3. Quelles sont les deux thèses qui s’opposent? Surlignez-les. :

4. Renseignez le tableau pour faire apparaître la structure du texte.

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Structure du texte Lignes à. Reformulation (phrase ou nominalisation)

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Séance 4 : Les apprentis sorciers CORRECTION

La réflexion sur la bioéthique (1) ne peut être la propriété de quelques experts : il en va du corps humain, donc de la personne humaine elle-même. Le débat qui concerne les manipulations sur l'embryon est le plus significatif. Deux thèses s'y affrontent.

D'une part se manifestent les tenants de la logique absolue du progrès scientifique. Cette tendance est représentée en France par des chercheurs comme Daniel Cohen ou par l'ancien grand maître de la Grande Loge de France, Pierre Simon.

«Je suis un rationaliste (2) convaincu, écrit Daniel Cohen, et je crois aux progrès illimités de la connaissance.» On n'arrête pas le progrès : tel est le postulat de cette thèse de type scientiste (3). La génétique nous ouvre des espoirs fantastiques. La cartographie du génome humain évitera quantité de drames individuels : nous pourrons stopper des maladies comme la mucoviscidose ou la myopathie, et surtout nous permettrons aux hommes et aux femmes de vieillir dans des conditions heureuses. Mieux encore, on en viendra à des thérapies géniques, c'est-à-dire des interventions directes sur les gènes malades d'un bébé. De curative (4) et préventive qu'elle était, la médecine pourra devenir prédictive(5).

Tous ces progrès cumulés, continuent les tenants de la première thèse, déboucheront sur une véritable amélioration de l'espèce humaine, qui n'aura rien à voir avec les délires du nazisme. Si eugénisme il y a, il s'agit d'un eugénisme «négatif», qui consiste à «éviter les naissances d'enfants dont on sait qu'ils seront gravement malades et douloureusement handicapés.»

Enfin, dernier argument : les comptes de la Sécurité sociale. Par «l'eugénisme négatif», notre système de santé pourra se passer de soins longs et coûteux. Comment alors s'opposer à des travaux dont les résultats aboutiront à délivrer l'humanité de la cruauté du hasard génétique et à réduire les coûts de la santé publique? Ceux que ces projets laissent réticents ne sont-ils que des «oiseaux de malheur» aux idées préconçues (6)?

Car voici une deuxième école. En France elle est principalement représentée par Jacques Testart, par le philosophe Michel Serres, et par les autorités spirituelles, notamment l'église catholique. Tous ceux-ci rétorquent que l'eugénisme, fût-il négatif, ouvre les portes à de dangereuses dérives.

Leur critique s'étaie (7) sur l'histoire de l'eugénisme. Celui-ci correspond sans doute à un rêve très ancien, qui ne se réduit pas à ce qu'en fit un régime barbare, mais aujourd'hui la rencontre de la procréation assistée et du repérage des gènes donne des moyens inédits (8) à sa réalisation. Le nouvel eugénisme est arrivé c'est-à-dire que l'on pourra désormais procéder à des tris d'embryons. Il suffit de recueillir plusieurs embryons, de les mettre en concurrence et de retenir le meilleur avant réimplantation.

Accepté par tous, l'eugénisme «doux» serait donc moralement plus inquiétant qu'un eugénisme imposé, car il serait bien difficile de s'y soustraire, expliquent ses opposants. Sans doute commencera-t-on par quelques tris sur des cas très pathologiques (9), mais très vite on proposera d'autres choix sélectifs (cela a déjà été fait sur la détermination du sexe) et, d'ailleurs, aucun pays n'a encore réussi à se mettre d'accord sur une liste des maladies concernées. Comment réagiront des parents s'ils peuvent éviter, pour leur futur enfant,

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l'asthme ou une taille trop petite? Et jusqu'où ira-t-on, dans cette conception d'un enfant «commandé à la carte»?

D'autre part, il s'agit de savoir au nom de quel critère on pourra décider que telle maladie, telle infirmité sont incompatibles avec la nature humaine : après tout, c'est avec leur souffrance voire leur invalidité que beaucoup d'hommes se sont hissés vers des sommets d'humanité. Il suffit de faire défiler la longue liste des artistes chez qui le génie a pris naissance dans l'expérience, même cruelle, de leur différence. La position critique insiste enfin sur la notion de responsabilité. Jacques Testart aime reprendre le mot de Woody Allen : «La vie est une maladie sexuellement transmissible». Il considère que la procréation doit assumer un certain risque et que des parents ne peuvent s'en remettre entièrement aux décisions d'experts patentés (10) qui travaillent sur un embryon réduit au statut d'objet.

Rappel de ce qu’est l’eugénisme? (vu en séance 1)

C’est une pratique qui prétend améliorer l’espèce humaine, d’abord en entravant la reproduction des individus estimés inférieurs, ensuite en favorisant la reproduction des individus estimés supérieurs.

LECTURE SILENCIEUSE DU TEXTE PUIS REPONSE AUX QUESTIONS.

1. Quel est le thème du texte?

La réflexion sur la bioéthique

2. Surlignez les liens logiques?

3. Quelles sont les deux thèses qui s’opposent? Surlignez-les. :

4. Renseignez le tableau pour faire apparaître la structure du texte.

Structure du texte Lignes à. Reformulation (phrase ou nominalisation)

Introduction L. 1-3 Les manipulations d’embryon font polémique

1 partie : thèse défendue

(idée principale soutenue)

L 4-21 La génétique va amener des progrès considérables

Argument 1 L7-13 La génétique va prévenir et guérir des maladies

Argument 2 L14-17 Elle va permettre l «amélioration de l’espèce humaine»

Argument 3 L. 18-20 De fait des économies dans

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le domaine de la santé seront possibles.

2 partie : thèse défendue (idée principale soutenue)

L. 22-39 La génétique va provoquer de dangereuses «dérives»

Argument 1 L. 25-29 On procédera à une sélection d’embryons.

Argument 2 L.30-34 Risque du bébé «à la carte»Argument 3 L. 36-39 La maladie, le handicap

permettent à l’individu de se construire

Argument 4 (conclusion) L.40-43 On ne doit pas tout contrôler, il faut aussi accepter le risque, l’idée d imperfection.

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5. Complétez ce résumé par les mots de liaison ou les mots-clés proposés.

limité - condamner - polémique - religieux - seconde - contrôlé - pathologiques - rationalistes défauts héréditaires - humain - risques - prévoir - génétiques - Enfin - chercheurs - génie - efficace - d'autre part - disparition - écoles - première - Santé - scientifique.

La bioéthique concerne tout le monde, comme le montre la................... qui confronte deux………….... Pour la. ………......, composée de. ………..... et de………....., le progrès scientifique ne saurait être.. ………..... La recherche entraînera l'……….... des maladies. et permettra même de les. ………..... ………..... On en viendra à un eugénisme. ………..... qui améliorera l'espèce humaine et les dépenses de la. ……….... publique seront allégées. Comment alors. ………..... ces travaux? La. ………..... école, que représentent des philosophes ou des.. ………...., affirme ses craintes en ce qui concerne la pratique d'un eugénisme ………....: il permettra la sélection ………....des embryons et ouvrira de plus en plus largement ses critères de choix à des exigences non. ……….... On ne peut. ……….... déterminer nettement quelles ………....sont inconciliables avec l'. ………....., puisque certains individus en ont fait l'origine même de leur.. ………......, ………....pour ces moralistes, il faut que les parents acceptent les ……….... de la procréation et restent maîtres de leur décision.

CORRECTION

La bioéthique concerne tout le monde, comme le montre la polémique qui confronte deux écoles. Pour la première, composée de chercheurs et de rationalistes, le progrès scientifique ne saurait être limité. La recherche entraînera la disparition des maladies génétiques et permettra même de les prévoir. On en viendra à un eugénisme contrôlé qui améliorera l'espèce humaine, et les dépenses de la Santé publique seront allégées. Comment alors condamner ces travaux? La seconde école, que représentent des philosophes ou des religieux, affirme ses craintes en ce qui concerne la pratique d'un eugénisme scientifique : il permettra la sélection efficace des embryons et ouvrira de plus en plus largement ses critères de choix à des exigences non pathologiques. On ne peut d'autre part déterminer nettement quels défauts héréditaires sont inconciliables avec l'humain, puisque certains individus en ont fait l'origine même de leur génie. Enfin, pour ces moralistes, il faut que les parents acceptent les risques de la procréation et restent maîtres de leur décision.

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Séance 5 Les techniques d’interpellation

I. L’IMAGE QUI INTERPELLE : Bandes dessinées de Chalvin, Les enfants de la science.

Document 1 Document 2

Présenter les documents (auteur nature - thème)

Trace écrite :

auteur = Chalvin ;

nature = dessin de presse ;

thème = la procréation «génétiquement» assistée

Décrire les documents à l’oral

Document 1 : Ce dessin met en scène un jeune couple et un médecin. Le mari vient de demander s il était possible de «programmer» un enfant doué pour le sport. La femme ne semble pas partager cette requête comme en témoigne l expression de son visage. Le médecin est agacé par cette demande car son pouvoir actuel se limite au choix du sexe de l enfant.

Document 2 : Le couple est allé «programmer» son enfant comme s il allait acheter une marchandise.

Formuler le message, la thèse défendue dans ces dessins

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La procréation «génétiquement» assistée consisterait à trier les embryons pour satisfaire les caprices des parents et pourrait même s’appuyer sur des manipulations génétiques

Il s’agit donc d’une dénonciation (visée argumentative)

Relever les moyens sur lesquels le dessinateur s’appuie pour atteindre son but

- l’expression des visages des protagonistes

- la ponctuation : les points de suspension = l’exaspération sous entendue du personnel médical

- l’humour dans les propos - un vocabulaire simple

- l’exagération dans les demandes faites par les futurs parents

Le lecteur est interpellé. Le dessinateur utilise l humour pour dénoncer. L information étant banalisée, les dérives auxquelles pourraient céder les médecins ainsi que certains couples sont montrées du doigt. Un large public est ciblé.

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LE TEXTE QUI INTERPELLE

1. Lisez le texte suivant. Quels procédés Axel Kahn utilise-t-il pour interpeller le lecteur?

Médecin et généticien de renom, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Axel Kahn est l'auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation. Ne peut-on craindre que le diagnostic préimplantatoire soit utilisé pour d'autres critères?

- Je suis favorable au diagnostic préimplantatoire* (DPI) pour la recherche d'anomalies génétiques. On ne peut pas retirer le droit de ce formidable outil que représente le tri d'embryons pour des familles... Mais pas pour des critères non pathologiques comme le choix du sexe. De quel droit priver l'enfant d'une autonomie biologique à préserver? Est-il raisonnable de donner un tel pouvoir aux parents? Et pourquoi ne pas chercher demain des critères propres à la forme du visage, l'enveloppe corporelle ou certains traits de caractère? Un enfant n'est jamais tel que les parents l'ont exactement voulu. C'est ce même refus d'unicité biologique conférée par la reproduction et la loterie génétique qu'elle induit qui soutient le recours au clonage reproductif. De quel droit pourrait-on décider de l'intimité biologique de l'enfant à naître? C'est selon moi, une forme de viol, une offense aux droits de l'homme. À ce titre, il est essentiel de mettre un frein à l'extension du pouvoir des parents sur l'identité de l'enfant à venir.

points de suspension

questions rhétoriques multiples

lexique dévalorisant + répétitions

implication de l émetteur (pronom «je» + indices d opinion)

Médecin et généticien de renom, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Axel Kahn est l'auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation. Ne peut-on craindre que le diagnostic préimplantatoire soit utilisé pour d'autres critères?

- Je suis favorable au diagnostic préimplantatoire* (DPI) pour la recherche d'anomalies génétiques. On ne peut pas retirer le droit de ce formidable outil que représente le tri d'embryons pour des familles... Mais pas pour des critères non pathologiques comme le choix du sexe. De quel droit priver l'enfant d'une autonomie biologique à préserver? Est-il raisonnable de donner un tel pouvoir aux parents? Et pourquoi ne pas chercher demain des critères propres à la forme du visage, l'enveloppe corporelle ou certains traits de caractère? Un enfant n'est jamais tel que les parents l'ont exactement voulu. C'est ce même refus d'unicité biologique conférée par la reproduction et la loterie génétique qu'elle induit qui soutient le recours au clonage reproductif. De quel droit pourrait-on décider de l'intimité biologique de l'enfant à naître? C'est selon moi, une forme de viol, une offense aux droits de l'homme. À ce titre, il est essentiel de mettre un frein à l'extension du pouvoir des parents sur l'identité de l'enfant à venir.

: points de suspension

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questions rhétoriques multiples

lexique dévalorisant + répétitions

implication de l’émetteur (pronom «je» + indices d opinion)

2. Comme dans l’exemple, reformulez les questions d’Axel Kahn de manière à faire apparaître l’affirmation implicite qu’elles contiennent.

Ex : De quel droit priver l'enfant d'une autonomie biologique à préserver?

______________________________________________________________________

a. Est-il raisonnable de donner un tel pouvoir aux parents?

______________________________________________________________________

b. Et pourquoi ne pas chercher demain des critères propres à la forme du visage, l'enveloppe corporelle ou certains traits de caractère?

______________________________________________________________________

c. De quel droit pourrait-on décider de l'intimité biologique de l'enfant à naître?

______________________________________________________________________

3. CORRECTION Comme dans l’exemple, reformulez les questions d’Axel Kahn de manière à faire apparaître l’affirmation implicite qu’elles contiennent.

Ex : De quel droit priver l'enfant d'une autonomie biologique à préserver?

On n’a pas le droit de priver l’enfant d’une autonomie biologique à préserver

d. Est-il raisonnable de donner un tel pouvoir aux parents?

Il n’est pas raisonnable de donner un tel pouvoir aux parents.

e. Et pourquoi ne pas chercher demain des critères propres à la forme du visage, l'enveloppe corporelle ou certains traits de caractère?

Il n’est pas concevable de chercher des critères propres à la forme du visage, l'enveloppe corporelle ou certains traits de caractère

f. De quel droit pourrait-on décider de l'intimité biologique de l'enfant à naître?

Personne n’a le droit de décider l'intimité biologique de l'enfant à naître.

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3. Interpellez le lecteur en transformant les affirmations suivantes en questions. Essayez de les rendre le plus percutantes possibles.

a. L’embryon ne peut être réduit à une boule de cellules.

_______________________________________________________________________

b. On n’a pas le droit d’empêcher des parents d’enfants malades de recourir au clonage thérapeutique.

_______________________________________________________________________

c. Cloner un être humain, c’est jouer à l’apprenti sorcier.

_______________________________________________________________________

d. Un enfant cloné aura sa propre identité.

_______________________________________________________________________

e. On ne peut pas empêcher des parents de vouloir l’enfant le plus parfait possible.

_______________________________________________________________________

f. Les assureurs ne vont pas se gêner pour sélectionner leurs clients grâce aux tests génétiques. _______________________________________________________________________

g. On ne sait pas trop quoi faire des milliers d’embryons congelés en laboratoire.

_______________________________________________________________________

3. CORRECTION Interpellez le lecteur en transformant les affirmations suivantes en questions. Essayez de les rendre le plus percutantes possibles.

a. L’embryon ne peut être réduit à une boule de cellules.

L’embryon peut-il être réduit à une boule de cellules?

b. On n’a pas le droit d’empêcher des parents d’enfants malades de recourir au clonage thérapeutique.

A-t-on le droit de?

c. Cloner un être humain, c’est jouer à l’apprenti sorcier.

Ne joue-t-on pas à l’apprenti sorcier en clonant un être humain?

d. Un enfant cloné aura sa propre identité.

Un enfant cloné n aurait-il pas sa propre identité?

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e. On ne peut pas empêcher des parents de vouloir l’enfant le plus parfait possible.

Peut-on empêcher des parents de rechercher la perfection pour leur enfant?

f. Les assureurs ne vont pas se gêner pour sélectionner leurs clients grâce aux tests génétiques. Les assureurs ne vont-ils pas utiliser les tests génétiques pour sélectionner leurs clients?

g. On ne sait pas trop quoi faire des milliers d’embryons congelés en laboratoire.

Et les milliers d’embryons congelés en laboratoire, qu’en faire?

4. Pour impliquer le lecteur, il est possible de s’adresser à lui directement. En vous inspirant de l’exemple, modifiez les propositions suivantes de façon à interpeller le lecteur.

Ex : On n’a pas le droit d’empêcher des parents d’enfants malades de recourir au clonage thérapeutique.

Imaginez que votre enfant soit malade. Accepteriez-vous qu’on vous refuse le recours au clonage thérapeutique pour des raisons éthiques?

a) Il est normal pour des parents de vouloir l’enfant le plus parfait possible.

____________________________________________________________________

b. Dans l’avenir, des tests génétiques seront demandés par les compagnies d’assurance. ____________________________________________________________________

c. Bientôt, il sera possible de modifier l’espèce humaine.

____________________________________________________________________

5. CORRECTION Pour impliquer le lecteur, il est possible de s’adresser à lui directement. En vous inspirant de l’exemple, modifiez les propositions suivantes de façon à interpeller le lecteur.

Ex : On n’a pas le droit d’empêcher des parents d’enfants malades de recourir au clonage thérapeutique.

Imaginez que votre enfant soit malade. Accepteriez-vous qu’on vous refuse le recours au clonage thérapeutique pour des raisons éthiques?

b) Il est normal pour des parents de vouloir l’enfant le plus parfait possible.

Si vous aviez un enfant, ne voudriez-vous pas qu’ il soit le plus parfait possible?

b. Dans l’avenir, des tests génétiques seront demandés par les compagnies d’assurance. Quelle sera votre réaction lorsque votre compagnie d’assurance vous demandera un test génétique?

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c. Bientôt, il sera possible de modifier l’espèce humaine.

Bientôt, nous pourrons modifier l’espèce humaine.

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FICHE RESSOURCE : LES PROCEDES DE L’INTERPELLATION

L’INTERET ou L EFFET : L’interpellation est une démarche qui a pour but de faire réagir et de convaincre le lecteur ou l’auditeur. Elle dynamise le texte et engage à la réflexion

Parmi les procédés d’interpellation qui visent à agir sur l’interlocuteur, on peut retenir :

L’APOSTROPHE avec :

- l’emploi du «vous» pour impliquer le lecteur, le prendre à témoin.

- un verbe à l’impératif ex : «Agissons» - un nom ex : «Français,»

- les pronoms et les noms qui peuvent être complétés par une subordonnée relative. ex : «Vous, qui m écoutez»

LES TOURNURES DE PHRASES sont aussi propres à stimuler la réflexion.

-Les tournures interrogatives peuvent mettre en balance deux choix possibles face à un problème OU n appeler aucune réponse parce qu elle la contient : c’est la fausse question = la question oratoire

- La tournure exclamative fait appel à l'émotion dans le cadre d'une stratégie de persuasion.

- L interjection : ex : «Non! Ah, on oubliait» crée une forme de connivence avec le récepteur.

LES POINTS DE SUSPENSION : ils laissent un temps pour la réflexion

LE CHOIX DU LEXIQUE : mélioratif / dépréciatif

L ANAPHORE : ex : «Savez-vous que Mais savez-vous que?» = permet de dynamiser le discours

LA MISE EN PAGE : le jeu des variations typographiques (taille des caractères, gras, majuscules, paragraphes...)

LE DESSIN DE PRESSE : ex : la vignette d’une BD, la caricature (humour, exagération, provocation, un support accessible au plus grand nombre).

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Séance 6 : Nouvelles du futur

Supports : - Les nouvelles «Journal d’un clone» de Gudule, «Clarisse» d Eric Simard, «Lüber Mensch» de Christian Grenier, tirées du recueil Les Visages de l’humain, Mango jeunesse, et «Nouvelle vie TM» tiré du recueil du même nom de Pierre Bordage, «le septième clone» de Jean-Pierre Hubert. - questionnaire associé à chaque nouvelle Activités : Classe divisée en 5 groupes chaque groupe lit une nouvelle et s en fait le rapporteur grâce au questionnaire associé. Echange autour des lectures stimulation à la lecture personnelle.

QUESTIONNAIRE : Appuyez-vous sur ce questionnaire pour présenter l’histoire à vos camarades mais sans dévoiler la fin. Vous choisirez un passage, qui vous a particulièrement plu, qui donnera envie à vos camarades de lire la nouvelle.

«Journal d’un clone» de Gudule

1. Quelle est la situation d énonciation? (Qui est le narrateur? A qui s’adresse-t-il? Quel est le point de vue adopté?)

2. Présentez les membres de la famille et les rapports qu’ils ont avec le clone.

3. Qu’est ce qui fait l’enjeu du débat à la télévision?

4. Quelle place occupent les clones dans la société?

5. Le clone n’est-il qu’ un objet? Eprouve-t-il des sentiments?

6. Quel est le message que veut donner l’auteur?