d’un d’un(e) prof … à l’autre - helmo

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D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre D’un(e) prof … à l’autre 1 D’un ’un ’un ’un(e) (e) (e) (e) prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre La lettre La lettre La lettre La lettre mensuelle mensuelle mensuelle mensuelle Numéro 49 – Octobre 2012 C’est la foire ! http://www.rpchuy.be/?m=201001 Au sommaire ce mois-ci : p. 2 Résultats de l’année académique 2011-2012 p. 3 Petites annonces TFE p. 4 Balade en Hors-Château pour découvrir quelques facettes du métier de professeur de français p. 9 Pour partir d’un bon pied, écrivons dès la rentrée ! p. 12 Petites leçons d’orthographe : 2. (Ni idiot ni inculte) … mais distrait ! p. 13 Lu dernièrement p. 14 On vous informe ! p. 16 La citation du mois N.B. : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues. D’un D’un D’un D’un(e) (e) (e) (e) prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix 61, Hors-Château - 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau, Jean Kattus Abonnement/courrier : [email protected] Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de passe : franrelfle Connexion Mail Boite de réception |Index des articles dans le n° 41

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DDDD’un’un’un’un(e)(e)(e)(e) prof … à l’autreprof … à l’autreprof … à l’autreprof … à l’autre La lettreLa lettreLa lettreLa lettre mensuelle mensuelle mensuelle mensuelle

Numéro 49 – Octobre 2012

C’est la foire !

http://www.rpchuy.be/?m=201001

Au sommaire ce mois-ci : p. 2 • Résultats de l’année académique 2011-2012 p. 3 • Petites annonces TFE p. 4 • Balade en Hors-Château pour découvrir quelques facettes du métier de professeur de français p. 9 • Pour partir d’un bon pied, écrivons dès la rentrée ! p. 12 • Petites leçons d’orthographe : 2. (Ni idiot ni inculte) … mais distrait ! p. 13 • Lu dernièrement p. 14 • On vous informe ! p. 16 • La citation du mois

N.B. : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues.

D’unD’unD’unD’un(e)(e)(e)(e) prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre prof … à l’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix

61, Hors-Château - 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau,

Jean Kattus Abonnement/courrier : [email protected]

Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr � Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de

passe : franrelfle � Connexion � Mail � Boite de réception |Index des articles dans le n° 41

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Résultats de l’année académique 2011-2012 Ont été diplômé(e)s : Français – Religion Français-FLE Christos ADELINIS Lucie ALTARES BETTENS Audrey BRISBOIS Carole BODSON Marie DI VALENTIN Cindy BOURS Jody ERKENNE Ornella CARA Elisabeth LEBURTON Sarah CIMINO Manon LEJEUNE Virgine CRANINX Mathias MOUILLARD Charlotte DEFLEUR Ornella MUNGIOVI Charline DRION Pauline SCHEEPENS Mélanie FAGNOUL Justine SMAL Anne-Françoise HENNES Pauline SOTTIAUX Nawal HIJANE Hélène VAN LAETHEM Lucie HUGGENBERGER Clara VERMEIREN Camille HUGO Florence PAULUS Estelle SCHEEN Julie-Anne VANDEN BULCK Pauline VANDERSANDEN Maurine WERGIFOSSE

Félicitations et bonne route !

Sont inscrit(e)s en 3e année : Français – Religion Français-FLE Rémy BOURGUIGNON Marine BAJZA Mandy ROEMANS Christopher BOUTS Laura CABERGS Claudel SIMONS Elsia COSTANTINI Alexandra CHOT Camille SPIRITUS Julie MERCIER Barbara DETIEGE Sandrine VASSEUR Alison VINCENT Marc LEDENT Stéphanie WEIJENBERG Sarah LUCCHINI Julie WERTZ Alice PEDUZY Marie WOWCZOK

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Sont inscrit(e)s en 2e année Français – Religion Français-FLE Charlotte BOUVY Bénédicte BAYON REYERO Aurélie LERUTH Mandy BRUNINX Delphine CHARTIER Laetitia MAIORANA Nathalie FRISON Qianhong CHEN Charlotte MICHIELS Emilie LASSINE Flavia COSTI Delphine MIGLIARA Natia LEJEUNE Jean DARIMONT Corentin PAUMEN Inès LEJOLY Joëlle DOBBELS Marie PIRARD Myriam LIBERT Amandine FERONT Manon RENSON Emeline ROUSSELLE Clélia FERRANTE Céline RISKIN Sara TILMAN Pierre FONTAINE Magda ROKICINSKA Pierre VAN DEN DRIES Clarisse HAMOIR Sophie ROQUET Johan VERHOEVEN Lionel HARDY Fanny RUZZICONI Laurie JACQUEMAIN Katharina SCHMIDT Noémie JACQUINET Laurine TROMME Aurélie KUMPEN Marloes VAN LEIJSEN Paulina WOJCIK

Petites annonces « TFE » (travaux de fin d’études) Les sujets des travaux de fin d’études se précisent peu à peu pour les étudiants de 3e année, grâce aux lectures et aux rencontres avec leurs superviseurs. Pour chacun(e), la question de départ doit encore se transformer en problématique clairement délimitée, mais il faut déjà envisager la faisabilité du projet. D’où ces demandes ou propositions de collaboration… Si un sujet vous intéresse, si vous avez des idées ou des suggestions, si vous souhaitez accueillir un des étudiants dans votre classe, contactez-le directement par mail.

Bonjour ! Je cherche un(e) maitre de stage en religion qui serait intéressé par un TFE sur le thème de la souffrance à partir de la lecture du livre Plus fort que la haine de Tim GUENARD. Exploitation durant le stage de mars. D'avance, je vous remercie pour vos réponses et/ou propositions !

Christopher Bouts - [email protected]

Je souhaite centrer mon TFE sur la question du statut du manga à l’école ainsi que sur son intérêt dans l’apprentissage de la lecture. Je suis donc à la recherche d’enseignant(e)s de français, toutes options confondues, prêts à me rencontrer pour une interview sur ce sujet. Je suis également à la recherche d’un(e) maitre de stage intéressé en vue

d’une expérimentation de ce TFE durant le mois de mars. D’avance, merci.

Rémy Bourguignon - [email protected]

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Balade en Hors-Château pour découvrir quelques facettes du métier de professeur de français

Le 17 septembre, jour de la rentrée, les étudiant(e)s de 1re année, après avoir été accueilli(e)s par la direction et leurs prédécesseurs de 2e année, se sont vu proposer une activité inattendue : en sous-groupes de 6 ou 7 personnes (pour commencer à faire connaissance), ils se sont promenés dans le quartier Hors-château et les coteaux de la citadelle, à la découverte des multiples richesses qu’ils recèlent. C’était l’occasion de s’imprégner de l’ambiance du quartier, d’observer ses caractéristiques et de le comprendre ainsi un peu mieux : quartier d’écoles (environ 4000 élèves et étudiants fréquentent quotidiennement la rue Hors-Château), quartier multiculturel, quartier de musées, de galeries d’art, quartier de convivialité, quartier insolite avec ses impasses au pied des pâtures pour les vaches et les moutons, juste derrière leur nouvelle école… Mieux connaitre le lieu où l’on étudie et son environnement immédiat, c’est déjà une façon de s’y sentir plus rapidement à l’aise. La promenade était également conçue pour qu’ils puissent d’entrée percevoir quelques facettes du métier auquel ils se destinent : un professeur de français, c’est un professeur de langue et de littérature , bien sûr, mais aussi de communication (lire, écrire, écouter-parler) et de culture. A travers le questionnaire qui leur était soumis et les activités qui leur étaient proposées, ce sont donc ces aspects qui ont essentiellement été mis en avant. Ci-dessous quelques exemples de ce qui fut proposé.

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Langue et culture : où l’on voit l’importance de décomposer le mot pour en comprendre le sens, de consulter le dictionnaire pour trouver la signification des noms propres (identifiés comme tels grâce à leur particularité orthographique, la majuscule), de connaitre l’histoire du français et du wallon, de s’attarder sur l’orthographe des mots, de s’interroger sur la polysémie… Expliquez la signification / l’origine des noms suivants : - (en) Hors-Château : au-delà des fortifications de la ville - (en) Féronstrée : rue (-strée) des ferronniers - (cour des) Mineurs : = ordre religieux = franciscains - (terrasse des) Minimes : = ordre religieux (les tout-petits) recherchant le dépouillement absolu - (rue) Vivegnis : en wallon, « vi » = vieilles + « vegnis » = vignes Fonts baptismaux, mais rue Fond-St-Servais : pourquoi ? Fonts, de la même famille que « fontaine » >< fond = le bas de En quoi la rue de la Poule porte-t-elle bien son nom ? Une acception du mot « poule » = femme de mœurs légères, or la rue de la Poule a abrité jusqu’il y a peu des vitrines occupées par des prostituées. Littérature et culture : lire un poème Rendez-vous devant l’espèce d’horodateur rouge à côté de l’Office du tourisme, en Féronstrée. Suivez ses instructions, mettez la main au porte-monnaie ☺… et observez ce qui se passe ! Interprétez le poème qui se trouve sur le ticket délivré par la machine. Que vous dit-il ? Cherchez-en le(s) sens ensemble, confrontez vos interprétations et expliquez en quelques lignes ce que vous comprenez. Si la machine ne délivre pas de poème… en voici un qu’elle nous a donné il y a quelques jours :

L’homme sans arbres Alignait des sanglots sur la pierre Ses pieds sont devenus racines Alors il a levé la tête Luc BABA, écrivain liégeois

Communication - Ecrire un dialogue Observez attentivement la sculpture de la liégeoise Mady ANDRIEN. Que se disent les personnages ? Faites des propositions à vos camarades et ensemble, choisissez ce qui vous plait le plus. Ecrivez les deux répliques dans les bulles ci-dessous.

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Communication - Ecrire une description Entrez dans l’église Saint-Barthélemy. Observez attentivement les fonts baptismaux : - Combien de scènes y sont représentées ? - Reconnaissez-vous ces scènes ou certaines d’entre elles ? - Collectivement, choisissez-en une et décrivez-la ci-dessous en 5 lignes maximum. Cette scène représente………………………………………………………………..

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Communication - Ecrire un conte Cherchez l’endroit où cette photo a été prise. Une fois que vous l’aurez trouvée, lisez le texte qui est imprimé sur l’affiche. Au départ des informations de ce texte (si vous ne comprenez pas bien ce que tout cela signifie, interrogez les habitants !), écrivez un conte. Le début de chaque paragraphe vous est donné ci-dessous.

Il était une fois, dans la bonne ville de Liège, et plus précisément à l’entrée de la rue Vivegnis, ….. Un jour, …. Mais… Alors, … Voilà pourquoi, aujourd’hui, …

Communication – Ecrire un poème

Ensemble, en admirant le panorama de Liège, composez un poème court commençant par ces mots : Liège, fille de Meuse…

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Communication – Ecrire un monologue intérieur

Observez attentivement la sculpture La Piscine de Mady ANDRIEN qui se trouve juste devant l’entrée de l’hôpital. Chacun(e) d’entre vous choisit un des personnages, celui qui lui plait le plus et qui lui parait le plus expressif. Il en fait d’abord un rapide croquis « émotionnel », c’est-à-dire mettant en évidence les sentiments, les émotions vécues par le personnage choisi. Puis il écrit en quelques lignes le monologue intérieur de ce personnage Je…

Communication – Ecrire un slogan

Regardez la ville depuis la terrasse des Minimes et inventez un slogan : Liège, … Commentaires didactiques : 1. A travers les diverses activités, les élèves sont amenés à lire ou écrire des textes relevant de différents genres et types : poème – type poétique / dialogue – type dialogué / description – type descriptif / conte – type narratif / slogan – type argumentatif. 2. Les activités d’écriture recourent le plus souvent à un « starter » d’écriture constitué d’un stimulus visuel (sculpture, paysage à observer) et/ou textuel (début du texte à poursuivre), ce qui est de nature à aider le scripteur à se lancer : paradoxe de la contrainte libératrice. ... en espérant que cette balade aura aidé les tout nouveaux étudiants à élargir leurs représentations du métier de professeur de français et que les lecteurs pourront y glaner quelques idées pour leur propre pratique !

Jean KATTUS, soutenu par Sylvie BOUGELET et Georges COLLARD

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Pour partir d’un bon pied, écrivons dès la rentrée ! Deux mois de vacances… avec des souvenirs plus ou moins heureux à raconter, qu’on soit ou non parti en voyage : du vécu dont il faut tirer profit avant qu’il ne s’estompe; une occasion « en or » de travailler la compétence écrire. Quel genre choisir pour raconter des souvenirs ? La rédaction, adressée à l’enseignant ? Bien qu’il soit commode pour l’élève, dans la mesure où il peut facilement s’enquérir des attentes du destinataire, ce genre est tout de même peu « authentique », circonscrit qu’il est au cadre de l’école, de la classe même, avec un destinataire « juge et partie »… Je préconise l’écrit adressé à un(e) ami(e), genre régulièrement pratiqué par les adolescents, si l’on en croit le programme de la Fédération de l’Enseignement secondaire catholique. J’entends par cette expression une lettre informelle ou familière, que l’on adresse à une connaissance sous une forme manuscrite ou plus souvent, voire uniquement (?), électronique. Il s’agit d’un genre qui offre deux avantages précieux : 1. Les attentes du destinataire sont en principe connues. Or, le processus d’écriture, contrairement à l’échange oral, se présente comme un « carrefour d’absences »1. Absence du lecteur quand le scripteur écrit, absence du scripteur quand le lecteur lit et absence du référent dans la mesure où le discours écrit est hors situation. Dans le discours oral, les possibilités d’ajustements du locuteur à son ou ses auditeur(s) sont immédiates et réelles. Rien de tel dans l’écriture : le lecteur est absent et c’est au scripteur de choisir un registre de langue adapté au destinataire, de respecter un certain nombre de conventions liées au genre du texte à produire ou de se montrer plus ou moins explicite en fonction du public à qui il destine son écrit. Cela implique d’être capable d’épouser le point de vue de quelqu’un d’autre, de sortir momentanément de son propre système de références, habileté qui n’est tout à fait acquise que vers 16/17 ans. On prendra donc soin d’inviter l’élève à choisir un destinataire « en chair et en os », qu’il connait personnellement, ce qui devrait avoir pour effet de faciliter l’écriture. Si l’on pousse le processus jusqu’au bout et que l’on demande à l’élève de faire effectivement parvenir la lettre à son destinataire, on intensifiera alors certainement la motivation du scripteur, car son écrit acquerra une dimension pragmatique : il aura un impact sur la réalité (fera réagir, rire, sourire, pleurer… un ami, une amie). On écrit ou parle essentiellement pour agir sur le réel et il est des mots qui frappent plus que d’autres ; autant sensibiliser d’emblée le néo-scripteur à cette dimension-là, centrale, de la communication. 2. Il autorise une expressivité sincère, non feinte et peu bridée, source de motivation et de développement personnel.

1 Il s’agit d’une expression de Philippe HAMON (universitaire français né en 1940, spécialiste de la théorie littéraire, auteur d'essais sur la poétique du récit (notamment la description) et l'esthétique du roman réaliste et naturaliste [Wikipédia]). Le développement qui suit dans le paragraphe est emprunté à Gérard VIGNER (Gérard V IGNER, Le Français langue seconde, Hachette éducation, 2007).

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On peut penser que, grâce à une certaine connivence entre le lecteur et le scripteur, ce dernier s’autorisera des révélations et des audaces stylistiques auxquelles il aurait peut-être renoncé en d’autres circonstances. Expérimentant par là les potentialités cathartiques et esthétiques de l’écriture, l’enfant se donne l’occasion de gagner en sérénité et en confiance en soi. Quoi raconter ? Sa plus grande joie, sa plus grande peur, sa plus belle rencontre, sa plus belle découverte, sa plus grande déception… Bref, à peu près n’importe quel fait, pourvu qu’il s’agisse d’un évènement marquant et qui puisse être raconté en une page. On peut d’ailleurs laisser le choix du thème à l’élève, du moment qu’il soit formulé au moyen d’une tournure contenant un superlatif. Raconter un fait marquant, « extra-ordinaire », peu commun, contraindra l’élève à effectuer des choix lexicaux précis, afin justement de rendre le caractère unique de l’évènement. Il ne suffira pas seulement de situer correctement l’évènement sur les plans spatial et temporel ou de décrire globalement les faits survenus, il faudra également décrire leur impact sur les personnes impliquées dans le récit et montrer ce qu’ils ont de si particulier. Avec quels savoirs et savoir-faire ? Les organisateurs spatio-temporels, les temps du passé, le schéma narratif ? Laissons cela provisoirement de côté et tâchons surtout de travailler sur le vocabulaire dont le scripteur aura besoin pour décrire des faits ainsi que les émotions qu’ils ont suscitées. Or, ce vocabulaire est particulièrement vaste, difficile à délimiter, à présenter aux élèves. Je propose dès lors une démarche assez simple qui permettra de faire émerger, partiellement du moins, ce vocabulaire : 1. Chacun réfléchit à un souvenir marquant, puis certains racontent le leur à la classe. Il doit s’agir du récit d’un fait qui a suscité une vive émotion. 2. Les élèves par la suite rédigent leur souvenir de vacances en vue d’en faire part à un(e) ami(e). 3. Après 30 minutes de rédaction, les élèves sont invités à souligner, dans leur propre production, les mots qui désignent une émotion, un sentiment. Ces noms d’émotions et de sentiments2 sont notés en colonne au TN. (Si ces sentiments sont cités sous la forme d’adjectifs, l’enseignant en prend note sous leur forme nominale.) 4. Pour chacun des noms relevés, les élèves essayent de créer des exemples dans lesquels sont exprimés, à l’aide de verbes spécifiques, respectivement la cause du sentiment, le fait d’éprouver ce sentiment, le fait que ce sentiment nous « possède », ou encore le fait de

2 liste non exhaustive extraite d’un article paru sur Internet (Vannina GOOSSENS, « Les noms de sentiments », Lidil , 32 | 2005, [En ligne], mis en ligne le 05 octobre 2007. URL : http://lidil.revues.org/index102.html. Consulté le 06 septembre 2012) : amour, angoisse, bonheur, chagrin, colère, compassion, crainte, dégout, désespoir, effroi, ennui, envie, frayeur, fureur, gaieté, haine, honte, jalousie, joie, mélancolie, mépris, panique, peine, peur, rage, respect, stupeur, surprise, terreur, tristesse.

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contrôler ce sentiment3. Ils s’aident d’un dictionnaire, le Petit Robert ou encore, si par bonheur l’école en possède des exemplaires, le Dictionnaire du français usuel, dans lequel on trouvera de nombreux exemples d’emplois. Une fiche « vocabulaire » est ainsi constituée par chaque élève, contenant des noms de sentiments/émotions ainsi que les verbes qui permettent de les actualiser dans des phrases. Voici la forme que cette fiche pourrait revêtir :

Vocabulaire : sentiments et émotions Je crée pour deux des noms relevés une phrase exprimant au moyen d’un verbe la cause du sentiment, de l’émotion. Ce film m’a fait peur. Ce film m’a inspiré un profond dégout. L’idée de traverser cette forêt m’a mis en joie. … Je crée pour deux des noms relevés une phrase exprimant au moyen d’un verbe le fait plus ou moins volontaire d’éprouver ce sentiment. Ma sœur s’est mise en colère. Je ressentais de la haine à son égard. … Je crée pour deux des noms relevés une phrase exprimant au moyen d’un verbe le fait que ce sentiment prend possession de nous. La peur m’envahit/me paralysa. Je tremblais de peur. La tristesse le submergea. La joie inonda son cœur. …

Je recopie ci-dessous les noms de sentiments et d’émotions notés au tableau noir. l’amour le bonheur la colère le dégout la panique la surprise …

Je crée pour deux des noms relevés une phrase exprimant au moyen d’un verbe le fait de contrôler ce sentiment, cette émotion. J’ai réussi à surmonter ma peur. Il ravala/contint sa colère. Il me fallait d’abord calmer mon angoisse. …

5. Une version définitive de son texte est élaborée par l’élève, effectivement envoyée ensuite, par voie postale ou électronique, à l’ami(e) en question. Ce second jet pourra faire l’objet d’une évaluation certificative.

Pierre-Yves DUCHATEAU

3 Dans l’article cité à la note précédente, un classement des collocations verbales contenant des noms de sentiments est proposé. J’essaie dans ces pages de l’adapter à un public de 12-14 ans.

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PPeett ii tteess lleeççoonnss dd’’ oorr tthhooggrr aapphhee :: 22.. ((NNii iiddiioott nnii iinnccuull ttee)) …… mmaaiiss ddiisstt rr aaii tt !!

Nous sommes donc bien d’accord sur ce point : les personnes qui éprouvent des difficultés orthographiques ne sont ni idiotes ni incultes, car la maitrise orthographique n’est liée ni à l’intelligence ni à la culture. Par contre, comme le rappelait Evelyne CHARMEUX citée dans la leçon précédente, elle semble davantage être d’ordre sensoriel. Nous constatons en effet que beaucoup de nos élèves ne « voient » pas spontanément les erreurs qu’ils commettent, mais qu’il suffit par contre de les leur signaler pour qu’ils vous rétorquent : Mais oui, bien sûr, c’est trop bête ! C’est une erreur de distraction… Sous-entendu : Ce n’est donc pas une erreur d’orthographe…. Et pourtant si ! Mais le malentendu réside dans le fait que les élèves pensent que maitriser l’orthographe, c’est simplement connaitre les règles et la façon de les appliquer. « Le participe passé du verbe conjugué avec l’auxiliaire avoir est invariable. Néanmoins, il s’accorde avec le CDV si celui-ci est placé avant le verbe. Le CDV quant à lui répond à la question « Qui ? » ou « Quoi ? » posée après le verbe ». Encore faut-il, lors de l’écriture d’un texte, penser à mobiliser cette connaissance et ce savoir-faire… autrement dit, être compétent en orthographe. Pour mieux comprendre cette notion de compétence et l’expliquer aux élèves, une comparaison avec le travail d’un garagiste peut s’avérer utile. Celui-ci sera jugé compétent si, face à un client qui lui présente sa voiture à réparer (10 ans, 140.000 km), il mobilise 3 types de savoirs :

1) il sait comment fonctionne une voiture et il est donc capable d’identifier la panne, = savoir déclaratif / « savoir » 2) il sait comment faire pour réparer cette panne, = savoir procédural / « savoir-faire » 3) il sait si cela vaut la peine, vu l’âge de la voiture, de la réparer. = savoir conditionnel / « savoir-être »

Par comparaison, un scripteur est compétent en orthographe lorsque, face à un participe passé par exemple,

1) il connait la règle d’accord des participes passés, = savoir déclaratif / « savoir » 2) il sait comment faire pour l’appliquer (repérer le verbe, le sujet, éventuellement le

CDV, …), = savoir procédural / « savoir-faire » 3) il pense à mettre en œuvre ces 2 premiers savoirs. = savoir conditionnel / « savoir-être »

Etre compétent en orthographe, c’est donc être capable de mobiliser, dans une situation d’écriture, l’ensemble articulé de ces 3 savoirs. Or, au-delà des moments de révision des règles et des exercices d’application afférents, peu de méthodologies sont mises en œuvre pour aider l’élève à mobiliser ses savoirs et savoir-faire en situation. Le développement de la 3e facette de la compétence, le savoir-être, se réduit souvent à des recommandations comme « Fais attention ! », « Concentre-toi ! », « Relis… » qui, la plupart du temps, restent sans effets. Alors… comment faire ? Quelques pistes dans la prochaine petite leçon d’orthographe.

Jean KATTUS

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LL uu ddeerr nniièèrr eemmeenntt

Velibor ČOLIC . Sarajevo omnibus. Gallimard, 2012.

L’auteur raconte des destins qui ont un lien plus ou moins étroit avec l’histoire de la capitale bosniaque et en particulier l’évènement qui la rendit célèbre : l’assassinat de l’empereur François-Ferdinand d’Autriche, en 1914. Tel un omnibus, Velibor ČOLIC s’attarde avec lenteur sur les faits, les bâtiments, les hommes et les femmes qui ont fait de Sarajevo une ville étonnante, où ethnies et religions ont longtemps coexisté en paix.

Alain BERENBOOM . Messie malgré tout. Genèse édition, 2011.

« On attendait le Messie depuis si longtemps que son arrivée laissa tout le monde indifférent. » Alain BERENBOOM imagine que le Messie arrive enfin, au XXIe siècle, mais qu’il n’est nulle part attendu ni bienvenu. Il narre en 10 chapitres les « apparitions » successives du Messie dans 10 villes du monde moderne, vieillard bienveillant et amusé des contradictions dans lesquelles nous nous débattons péniblement.

Jean MOLLA . Sobibor. Folio, 2011.

L’histoire d’une anorexie qu’on devine due à un secret de famille, lequel, apprend-on, remonte à la Seconde Guerre mondiale. Ou encore : l’histoire d’une grand-mère adorée, d’origine polonaise, morte en ayant tu à sa petite-fille quelques années sombres de son existence, consignées toutefois dans un carnet. C’est raconté clairement, sans excès de plume, avec sobriété, comme il se doit quand on traite de tels sujets.

Christian PRIGENT . Le monde est marrant. POL, 2008.

La terrifiante chronique du ramollissement progressif d’un cerveau qui se complait devant le petit écran, rédigée dans une langue inventive, « victime » des mêmes carences que le cortex dont elle émane.

Sylvain TESSON. Sous l’étoile de la liberté. Editions Arthaud, 2005. Sylvain TESSON entreprend et mène à son terme, en guise d’hommage à leur mémoire, une longue marche sur le parcours des évadés du Goulag, depuis les forêts de Sibérie jusqu’à la plaine de Calcutta, en traversant notamment le désert de Gobi et la barrière de l’Himalaya. Il nous livre le récit de sa longue traversée, ponctué de réflexions et de références historiques, géographiques et littéraires. Le tout est enrichi de très belles photographies. On lui emboiterait bien le pas…

Pierre-Yves DUCHATEAU

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OOnn vvoouuss iinnffoorr mmee !! A la librairie Pax www.librairiepax.be

Jeudi 4 octobre 2012 à 18h30, rencontre avec Carl HAVELANGE , à l’occasion de la parution de son livre, Démesures du paysage, Editions Yellow Now/Côté Photo. A travers plus de 70 photographies, Carl Havelange nous invite à nous plonger dans ses images. Ses textes poétiques et intimes nous incitent à la réflexion. « Un paysage est né en même temps qu’un accord s’était défait entre le monde et les hommes. Un paysage est le constat de notre solitude, mais en même temps l’aveugle espoir d’une réconciliation. Un paysage est à cheval sur nous-mêmes. » La rencontre, animée par Lucienne Strivay sera

ponctuée de lectures par Thierry Devillers et accompagnée d’une ambiance musicale assurée par Michel Kozuck.

Dans le cadre de « Nuit blanche contre listes noires », Attac Liège et le Centre Liégeois du Beau-Mur organisent le samedi 6 octobre 2012 à 19h30 la projection du documentaire La guerre aux frontières, de Didier SEYNAVE : un questionnement sur les frontières qui nous séparent.

L’être humain n’est pas libre de circuler librement sur sa propre planète. Qu’est-ce qui justifie cet état de fait ? Question trop souvent éludée lorsqu’on parle de la gestion des frontières et des flux migratoires. L’évidence de la prudence en la matière a des conséquences méconnues par le citoyen. Génératrices de conflits, de souffrances et de morts, nos politiques européennes sont-elles dignes de notre idéal humaniste ? Un sujet brulant d’actualité auquel ce film tente d’apporter de nouvelles pistes de réflexion.

La projection sera suivie d'un débat avec le réalisateur, avec France Arets (Collectif de Résistance Aux Centres Pour Etrangers - CRACPE) et avec des témoins demandeurs d'asile. Une organisation d’ATTAC Liège et du Centre Liégeois du Beau-Mur, en collaboration avec Culture et Développement et le CRACPE. Centre du Beau-Mur, 50 Rue du Beau-Mur, 4030 Liège-Grivegnée (entrée par le porche, salle du premier étage) - 04/349.01.44

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Dans le quartier Hors-Château Grand Curtius | Alliance Française ���� ����

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LL aa ccii ttaatt iioonn dduu mmooiiss - Tu sais, Octavio, j’ai une théorie là-dessus : si tu vois pleurer un bébé, il faut changer ses couches ; si tu vois pleurer une femme, il faut changer son amant et si tu vois pleurer un homme…

Octavio tourne la tête et regarde Richard, la bouche ouverte, comme si le génie du Martini avait pris place à côté de lui. - … il faut changer le monde.

Nicolas ANCION, L’homme qui valait 35 milliards. Luc Pire, Le grand miroir, 2009.