d’un prof … à l’autre la lettre mensuelle

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1 D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre La lettre mensuelle La lettre mensuelle La lettre mensuelle La lettre mensuelle Numéro 35 – Juin 2011 Juin, le mois des examens Juin, le mois des examens Juin, le mois des examens Juin, le mois des examens Étudier sans réfléchir est une occupation vaine. Réfléchir sans étudier est dangereux. CONFUCIUS La culture scolaire est une dispersion intellectuelle aussi longtemps que l’homme n’est pas résolu à étudier « en lui-même ». DESCARTES Au sommaire ce mois-ci : p. 2 Nous avons rencontré RASCAL ! p. 8 Manifestation des enseignants le 5 mai p. 9 Du fond de la classe p. 10 Carole aime la photo… et Geluck p. 11 Français langue étrangère : une comptine et un dialogue pour travailler sur le rythme et l’intonation p. 12 Deux ateliers d’écriture inédits p. 18 Invitation à publier N.B. : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues. D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre D’un prof … à l’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix 61, Hors-Château - 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau, Morgane Folon, Jean Kattus Abonnement/courrier : [email protected] Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de passe : franrelfle Connexion Mail Boite de réception | Index des articles dans le n° 30

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Page 1: D’un prof … à l’autre La lettre mensuelle

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D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre La lettre mensuelleLa lettre mensuelleLa lettre mensuelleLa lettre mensuelle Numéro 35 – Juin 2011

Juin, le mois des examensJuin, le mois des examensJuin, le mois des examensJuin, le mois des examens

Étudier sans réfléchir est une occupation vaine. Réfléchir sans étudier est dangereux.

CONFUCIUS

La culture scolaire est une dispersion intellectuelle aussi longtemps que l’homme n’est pas résolu à étudier « en lui-même ».

DESCARTES

Au sommaire ce mois-ci : p. 2 • Nous avons rencontré RASCAL ! p. 8 • Manifestation des enseignants le 5 mai p. 9 • Du fond de la classe p. 10 • Carole aime la photo… et Geluck p. 11 • Français langue étrangère : une comptine et un dialogue pour travailler sur le rythme et l’intonation p. 12 • Deux ateliers d’écriture inédits p. 18 • Invitation à publier

N.B. : Ce document est conçu pour pouvoir être imprimé : n’hésitez pas à le montrer à vos collègues.

D’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autreD’un prof … à l’autre La lettre du régendat en français de HELMo Sainte-Croix

61, Hors-Château - 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Pierre-Yves Duchâteau,

Morgane Folon, Jean Kattus Abonnement/courrier : [email protected]

Numéros précédents disponibles sur www.yahoo.fr � Connexion | nom d’utilisateur : dupala1 - mot de passe : franrelfle � Connexion � Mail � Boite de réception | Index des articles dans le n° 30

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Nous avons rencontré RASCAL !

Rencontrer un auteur constitue toujours un moment fort. Pour les étudiants de 2e année, c’était le couronnement d’une démarche entamée par une première approche de ses œuvres aux Ateliers du Texte et de l’Image1, suivie par la visite de l’exposition « Double Six, Rascal & Cie »2. Le tout entrecoupé de lectures, individuelles et collectives, notamment de son album Ami-Ami et du roman graphique Paul Honfleur, dont les fins ouvertes et les épigraphes donnent lieu à de nombreuses interprétations. Tant mieux ! La lecture qui ouvre à une discussion avec d’autres élèves qui livrent différents

points de vue et qui amènent à nuancer son avis, voire à en changer, quelle magnifique école du débat et de la liberté ! « Quand on a lu, c’est là que les idées changent et qu’on est libre »3… Pour accueillir RASCAL, les étudiants ont préparé des activités diverses, de lecture et d’écriture, directement inspirées des livres qu’ils ont découverts. En voici quelques-unes, qui conviendraient parfaitement à une classe de l’enseignement secondaire. 1. L’accueil

RASCAL aime chiner et a récolté peu à peu des outils qui, sur l’idée d’un de ses enfants, lui ont servi à construire un alphabet. Pour l’accueillir, les étudiants ont repris cette idée…

1 Voir article dans le numéro 27 d’octobre 2010. Les Ateliers du Texte et de l’Image sont situés dans la salle Ulysse Capitaine, place Saint-Barthélemy. Renseignements : [email protected] 2 Voir articles sur RASCAL et l’exposition « Double six » dans le numéro 33 d’avril 2011. 3 Extrait de l’article de Michel DEFOURNY, Apprendre à lire, c’est apprendre à être libre. Le Ligueur, 14 avril 2010.

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Suggestion 1 : Demander aux élèves d’apporter un maximum d’outils en classe, sans leur révéler l’objectif. Leur proposer alors de les utiliser pour écrire en sous-groupes des mots, voire de petites phrases. Suggestion 2 : Ecrire un alphabet personnel, à la manière de Victor Hugo.

" A, c’est le toit, le pignon avec sa traverse, l’arche, arx ; ou c’est l’accolade de deux amis qui s’embrassent et qui se serrent la main ; D, c’est le dos ; B, c’est le D sur le D, le dos sur le dos, la brosse ; C, c’est le croissant, c’est la lune ; E, c’est le soubassement, le pied-droit, la console et l’architrave, toute l’architecture à plafond dans une seule lettre ; F, c’est la potence, la fourche, furca ; G, c’est le cor ; H, c’est la façade de l’édifice avec ses deux tours ; I, c’est la machine de guerre lançant le projectile ; J, c’est le soc et c’est la corne d’abondance ; K, c’est l’angle de réflexion égal à l’angle d’incidence, une des clefs de la géométrie ; L, c’est la jambe et le pied ; M, c’est la montagne, ou c’est le camp, les tentes accouplées ; N, c’est la porte fermée avec sa barre diagonale ; O, c’est le soleil ; P, c’est le portefaix debout avec sa charge sur le dos ; Q, c’est la croupe avec sa queue ; R, c’est le repos, le portefaix appuyé sur son bâton ; S, c’est le serpent ; T, c’est le marteau ; U, c’est l’urne ; V, c’est le vase (de là vient qu’on les confond souvent) ; je viens de dire ce qu’est l’Y ; X, ce sont les épées croisées, c’est le combat ; qui sera vainqueur ? On l’ignore ; aussi les hermétiques ont-ils pris X pour le signe du destin, les algébristes pour le signe de l’inconnu ; Z, c’est l’éclair, c’est Dieu.

Texte extrait d'Alpes et Pyrénées, Victor Hugo, Paris, 1839.

2. Interview fictive… RASCAL a publié de très nombreux ouvrages en tant qu’auteur, illustrateur ou auteur-illustrateur : une mine pour écrire une interview fictive ! Retrouve dans l’interview fictive ci-dessous 28 références aux œuvres de Rascal.

���� Pourquoi Rascal ?

Parce que quand j’étais petit, j’étais un petit fantôme à l’école et je jetais des jaunes d’œufs sur Monsieur Casimir. ���� Ah, vous étiez un petit fantôme à l’école… Est-ce que ça veut dire que vous avez fait beaucoup de zig-zags durant votre parcours scolaire ?

Si je te dis que j’étais comme le poussin noir de ma classe et non le petit lapin rouge et que Mademoiselle Plume me punissait souvent, tu comprendrais pourquoi A, B, C ne me fait pas vraiment rêver…

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���� Dans votre vie professionnelle, avez-vous fait beaucoup d’escales ?

J’ai quitté l’école très tôt parce que j’étais le navet du groupe. J’ai beaucoup voyagé. Je n’oublierai jamais le voyage d’Oregon ni celui Ami-Ami. J’ai aussi rencontré Olivia à Paris et Eva au pays des fleurs. ���� Et donc, côté cœur, avez-vous trouvé votre Cassandre ?

C’est l’histoire d’un loup et d’un cochon… Ah non ! Je m’égare… Même si ma mère est une sorcière, c’est elle la prunelle de mes yeux. ���� Votre famille est importante à vos yeux et vous habitez à la campagne : vos proches vivent-ils avec vous ?

Bien sûr, je vis avec mon papou, mes frères Pip & Pop et tout le reste de la famille, sans oublier mon doudou, qui m’est utile quand je rêve de l’ogre noir. ���� Pour conclure cette interview, comment travaillez-vous ?

Je me sers toujours de ma boite à outils et de mon calendrier des tâches pour faire fonctionner ma petite usine qui construit des boites à joujoux. Je terminerai en précisant une de mes particularités : je puise mon inspiration sur mon trône !

Solutions : ���� Pourquoi Rascal ? Parce que quand j’étais petit, j’étais un petit fantôme à l’école et je jetais des jaunes d’œufs sur Monsieur Casimir. ���� Ah, vous étiez un petit fantôme à l’école… Est-ce que ça veut dire que vous avez fait beaucoup de zig-zags durant votre parcours scolaire ? Si je te dis que j’étais comme le poussin noir de ma classe et non le petit lapin rouge et que Mademoiselle Plume me punissait souvent, tu comprendrais pourquoi A, B, C ne me fait pas vraiment rêver… ���� Dans votre vie professionnelle, avez-vous fait beaucoup d’escales ? J’ai quitté l’école très tôt parce que j’étais le navet du groupe. J’ai beaucoup voyagé. Je n’oublierai jamais le voyage d’Oregon ni celui Ami-Ami. J’ai aussi rencontré Olivia à Paris et Eva au pays des fleurs. ���� Et donc, côté cœur, avez-vous trouvé votre Cassandre ? C’est l’histoire d’un loup et d’un cochon… Ah non ! Je m’égare… Même si ma mère est une sorcière, c’est elle la prunelle de mes yeux. ���� Votre famille est importante à vos yeux et vous habitez à la campagne : vos proches vivent-ils avec vous ? Bien sûr, je vis avec mon papou, mes frères Pip & Pop et tout le reste de la famille, sans oublier mon doudou, qui m’est utile quand je rêve de l’ogre noir. ���� Pour conclure cette interview, comment travaillez-vous ? Je me sers toujours de ma boite à outils et de mon calendrier des tâches pour faire fonctionner ma petite usine qui construit des boites à joujoux. Je terminerai en précisant une de mes particularités : je puise mon inspiration sur mon trône !

3. Interview réelle

Traditionnelle séance de questions-réponses. Deux extraits : - Pourquoi Rascal ? - Je m’appelle Pascal. On m’appelle comme ça, Rascal, depuis le début du secondaire. - Pour qui écrivez-vous ? - J’écris pour l’enfant que j’étais.

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4. Ecrire à la façon de Rascal dans Zig-Zag Et si les panneaux de signalisation routière disaient autre chose ? En sous-groupes, complétez l’histoire suivante :

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5. Illustrer comme Rascal dans 2 lièvres à la fois

Choisis un proverbe dans la liste ci-dessous et illustre-le à la façon de RASCAL. Proverbes wolofs4 à illustrer Les proverbes wolofs présentent un intérêt certain : inconnus dans notre culture, ils demandent donc un travail interprétatif, à situer souvent dans une perspective interculturelle. De plus, ils sont pleins d’humour ! Variante : on peut aussi en chercher les éventuels équivalents français. Si tu veux devenir veuve, sois belle d’abord.

L’enfant, c’est de l’argile : il prend toujours la forme qu’on lui donne.

La sueur ne se voit pas sous la pluie.

Ce que lécher ne peut pas donner, mordre ne le donne pas.

Si tu es bon cavalier et assez fanfaron pour monter un porc-épic à cru, si tu t’en sors, tout ce que tu possèdes, tu le mettras à l’achat d’une selle.

Celui qui vend des tomates ne doit pas se bagarrer.

Un œuf ne lutte pas avec un caillou.

Une chèvre ne croit jamais qu’un mortier est vide.

Invoquer Allah ne te dispense pas de cultiver ton champ.

Si je dois mourir dans la brousse, que ce soit le lion qui me tue.

J’ai un chameau en Mauritanie, c’est facile à dire.

Un bout de bois, il peut rester longtemps dans un fleuve, ce n’est pas pour ça qu’il va se transformer en crocodile.

Une seule main n’applaudit pas.

La conversation, c’est comme un repas, celui qui se trouve là y participe.

Si étroite que soit la marmite, le sel peut toujours y pénétrer.

La poule ne doit pas avoir pour fiancé un chat sauvage.

4 Langue des Wolofs, peuple du Sénégal et de Gambie. http://www.au-senegal.com/-Proverbes-wolof-.html?var_recherche=proverbes http://www.wolofi.com/pages/Proverbes_wolofs-1263223.html

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Le caractère, ça peut se changer en serpent, se retourner et mordre son maitre.

Si quelqu’un te prête des jambes, tu vas où il lui plait.

Les pieds sont par terre, le serpent est par terre, ils vont inévitablement se rencontrer.

Pour toucher des fesses, il vaut mieux en être le propriétaire.

Le savon ne se lave pas lui-même.

La tête ne sert pas qu’à retenir les cheveux.

La force du poisson, c’est l’eau.

La parole, c’est une charge de fusil : si elle échappe, on ne peut plus la rattraper.

Le souhait est une chambre, c’est celui qui le formule qui y passe la nuit.

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Manifestation des enseignants le 5 mai

Quelques étudiants et enseignants du régendat en français ont pris part ce jeudi 5 mai à la manifestation qui a rassemblé près de 10.000 enseignants dans les rues de Liège. Des questions importantes y ont été posées, en particulier pour les candidats professeurs : Pourquoi la pénurie actuelle d’enseignants ? Pourquoi tant de départs précoces à la retraite ? Pourquoi 40% des jeunes diplômés quittent-ils l’enseignement dans les 5 premières années de leur vie professionnelle ? Malgré le sérieux de ces questions et des revendications, une manifestation très bon enfant, dont voici quelques photos souvenirs.

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DU FOND DE LA CLASSE

Commentaires « minute » Le verbe « lire » est ambigu : il signifie soit « comprendre le texte», soit « oraliser le texte », c’est-à-dire le lire à voix haute. Souvent, ces deux acceptions sont indissociées dans la tête des apprentis enseignants… Lorsqu’un professeur demande à un élève de lire à voix haute un texte (littéraire, d’une certaine longueur) nouveau pour lui, il le met face à une tâche éminemment complexe : construire du sens au départ des lettres, des mots, des phrases qui se trouvent devant ses yeux, et, en léger décalé, utiliser à bon escient les ressources de sa voix pour communiquer le sens de ce texte aux auditeurs. Une des opérations mentales les plus complexes qui soient… Et pour un lecteur faible, mission impossible ! Ce défi imposé se solde immanquablement par un nouvel échec le renforçant dans sa représentation négative de la lecture et surtout… de lui-même ! Perte de confiance, et cercle vicieux de la démotivation à la clé. Comme le souligne Jocelyne GIASSON

5 dans La compréhension en lecture, il importe donc de

veiller à la meilleure interaction possible entre les 3 « forces » qui concourent à créer le sens d’un texte, à savoir le texte, le lecteur et le contexte de la tâche de lecture. En d’autres termes, pour que le lecteur puisse construire le sens du texte, il est avant tout nécessaire que son sujet et son niveau de complexité lui soient adaptés. Mais il importe également que le contexte de cette tâche de lecture convienne. Or, oraliser le texte devant des camarades constitue un contexte de lecture particulièrement stressant à cause de l’enjeu social qu’il comporte: « Surtout, je dois montrer que je sais bien lire, que je ne suis pas plus « bête » que les autres… ». A l’adolescence en particulier, on sait combien pèse le regard de l’autre. Le lecteur faible placé dans une telle situation va donc mettre tout en œuvre pour déchiffrer au mieux et oraliser correctement les syllabes et les mots. Mais toute son énergie va être absorbée par ce défi ; il ne lui en restera plus pour comprendre le texte et l’exercice de lecture débouchera, une fois de plus pour lui, sur une absence de sens.

5 J. GIASSON, La compréhension en lecture. De Boeck, 1990.

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Situation favorable à la construction du sens Situation défavorable à la construction du sens De plus, le texte sera « massacré » pour le reste de la classe : la lecture ânonnante, en désarticulant les mots et les groupes de mots, le laissera en charpie. Ce qui devait être un moment de connivence avec un beau texte devient un moment pénible pour le groupe entier. Que faire alors ? Ne plus jamais demander aux élèves de lire un texte devant la classe ? Certainement pas ! Mais la lecture à voix haute est un exercice d’oralité, qui ne sera porteur d’apprentissages qu’à condition d’être pratiqué sur un texte péalablement lu et compris en finesse par l’élève. Il convient donc de ne réserver la lecture à voix haute de textes inconnus qu’à de très bons lecteurs, ou alors de choisir, pour des lecteurs plus faibles, des textes fonctionnels très courts (des consignes d’exercices, par exemple), que l’on peut retravailler facilement et rapidement tant du point de vue de leur compréhension fine que de celui de leur oralisation. Quant aux textes littéraires, que le professeur applique les conseils de Daniel PENNAC

6 et qu’il donne à ses élèves la lecture « en cadeau » : lui qui est un bon lecteur (☺) et un bon « oralisateur » (re-☺) donnera ainsi à gouter aux élèves toute la saveur des mots et des idées du texte qu’il aura choisi de leur offrir.

Jean KATTUS

CAROLE aime la photo… et GELUCK

Photo de salers du Puy Violent

6 Daniel PENNAC, Comme un roman. Gallimard, 1992.

Lecteur

Contexte

Texte

SENS

Lecteur

Contexte

Texte

SENS

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Français langue étrangère : une comptine et un dialogue pour travailler sur le rythme et l’intonation Voici une activité de saison, que l’on pourra réaliser avec une reine-marguerite. Elle ne prend pas plus de 20 minutes et sera idéalement menée avec des élèves plutôt débutants. Sous des dehors ludiques, ses objectifs sont essentiels : acquérir la fluidité qui lie les mots d’un groupe rythmique, interpréter correctement quelques graphèmes du français et lire avec intonation. La complexité de l’orthographe française la rend délicate à décoder en lecture : nous proposons dès lors à l’élève de s’approprier d’abord des sons, puis de découvrir dans un second temps les graphies qui y correspondent. Le travail sur l’intonation, aspect essentiel de la communication orale, confèrera à l’activité un supplément d’intérêt.

Déroulement :

1. Le professeur entre en classe avec une marguerite à la main et se met à l’effeuiller en récitant la fameuse comptine de l’amoureux éperdu : « Elle m’aime, un peu, beaucoup, à la folie, passionnément, pas du tout… Elle m’aime, un peu, beaucoup, etc. ». Il s’interrompt et demande à ses élèves s’ils en ont compris le sens. Il partira d’une situation concrète pour l’expliquer : « Romain aime Julie, mais il ne sait pas si elle est amoureuse de lui… Alors il cueille une marguerite et se met à l’effeuiller. »

2. Il énonce cette comptine et demande aux élèves de répéter après lui chaque groupe rythmique en mimant l’effeuillage d’une marguerite. Un groupe rythmique vaut un pétale détaché. L’enseignant veillera à adopter une prononciation naturelle : les « e » muets seront gommés, conformément à l’usage ordinaire (« Elle m’aim’ » et non « Elle m’aim-eu »).

3. Lorsqu’ils sont capables de réciter la comptine, le professeur propose aux élèves de lire le texte ci-dessous. On discute ensuite des sentiments éprouvés par l’amoureux et de la colère de la marguerite.

4. En sous-groupes, les élèves lisent par deux le dialogue (uniquement les mots prononcés par l’amoureux et la marguerite, en caractères bleus) en respectant le rythme de la comptine et en marquant par l’intonation la colère de la fleur, l’impatience, puis la déception de l’amoureux.

5. Après quelques minutes d’entrainement, plusieurs élèves sont invités à lire le dialogue devant la classe.

Un amoureux trop curieux Un jeune amoureux cueillit au jardin une reine-marguerite. Il commença – c’était un amoureux bien peu original – à arracher un à un les pétales.

- Elle m’aime, un peu, beaucoup…

- Mais arrêtez, ça fait mal ! hurla la marguerite.

- … à la folie, passionnément, pas du tout. Elle m’aime un peu…, continua le jeune homme.

- Bourreau, assassin, monstre sanguinaire, jardinier catastrophique ! gémissait la marguerite atrocement torturée.

On en dirait autant à sa place, je suppose.

Mais l’insensible amoureux récitait imperturbablement :

- … beaucoup, à la folie, passionnément…

Jusqu’au dernier pétale :

- … pas du tout !

- Bien fait ! dit la fleur.

Et elle mourut dans un très long soupir. Bernard FRIOT. Histoires pressées. Editions Milan 1991.

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Deux ateliers d’écriture inédits 1. La présentation du contexte

Dans le cadre d’une journée spéciale organisée par le lycée Saint-Jacques et préparée lors de cours de didactique, les étudiants de deuxième année du régendat ont été amenés à concevoir par groupes des ateliers de déblocage de l’écriture pour les élèves du premier degré. Au cours de cette journée, chaque élève avait l’occasion de participer à trois ateliers destinés à développer sa créativité. Nous allons tout d’abord vous présenter une activité élaborée par six étudiants : Rémy Bourguignon, Marie Di Valentin, Elizabeth Leburton, Manon Lejeune, Pauline Schepens et Maurine Wergifosse. Lors de celle-ci, il s’agit d’amener les élèves à écrire des notices de médicaments destinés à soigner des maladies originales et farfelues.

2. Un premier atelier d’écriture : « Allô, Docteur ? »

Lors de la première étape de cet atelier, les élèves doivent d’abord inventer une ou plusieurs maladie(s) (le nom, les symptômes et l’origine de celle(s)-ci), de préférence amusante(s), originale(s). Pour les y aider, ils sont amenés à observer des images truquées de personnes atteintes de maladies inventées. Ensuite, les élèves se réunissent par groupes de trois et, chacun à leur tour, ils décrivent aux autres membres du groupe la/les maladie(s) qu’ils ont inventée(s). Quand chacun s’est exprimé, ils doivent sélectionner une maladie, celle qui leur semble la plus amusante.

La seconde étape commence par un bain de textes. Les élèves reçoivent des notices de médicaments et, à partir de l’observation et l’analyse de celles-ci, ils dégagent les caractéristiques de ce genre de textes. Après cette activité de structuration, les élèves doivent, par groupes de trois, rédiger de manière humoristique une notice d’un médicament permettant de guérir la maladie inventée précédemment. Les élèves relisent ensuite leurs productions et les corrigent à l’aide d’outils mis à leur disposition (dictionnaires, grammaires, etc.) avant d’écrire au net la version définitive de la notice. Celle-ci est alors placée dans une boite de médicaments qui est entièrement blanche. Lors de la troisième étape, ils illustrent l’extérieur de la boite où doit figurer le nom du médicament. Pour les y aider, ils sont amenés à observer de vraies boites de médicaments. Enfin, chaque groupe est invité à lire sa notice au reste de la classe (phase de socialisation).

Cet atelier d’écriture pourrait s’intégrer dans une séquence sur les textes injonctifs, les consignes notamment. A partir d’une activité d’écoute et d’application de consignes, des conseils sur ce qui peut simplifier la compréhension de celles-ci et les caractéristiques de ce genre de textes pourraient être dégagés, puis faire l’objet de divers exercices (sur l’impératif

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par exemple). Cette séquence se terminerait par l’atelier d’écriture « Allô, Docteur ? » où les élèves sont amenés à réinvestir ce qu’ils ont appris en rédigeant des consignes à inclure dans une notice de médicaments.

Au cours de cette activité d’écriture, les élèves ont l’occasion de faire preuve de créativité et d’originalité tout en développant leurs compétences relatives à l’expression écrite. Le fait d’observer des images avant d’écrire peut permettre de débloquer leur imagination, puis l’écriture. Par ailleurs, le fait de travailler en groupe peut faciliter l’écriture, éviter l’angoisse de la page blanche et être motivant pour les élèves. En outre, apprendre à collaborer est également une compétence qu’il est important que les élèves développent vu son utilité dans leur vie future. Enfin, l’atelier se termine par la socialisation des productions des élèves, ce qui est un bon exercice d’expression orale, une occasion pour eux d’apprendre à s’assumer en tant qu’orateurs, à s’exprimer devant un public.

Lucie ALTARES, Cindy BOURS, Camille HUGO, Estelle SCHEEN

Ci-dessous deux productions réalisées lors de cet atelier.

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2. Un deuxième atelier d’écriture : « Les experts à Saint-Jacques »

L’atelier décrit ci-dessous a été élaboré par cinq étudiantes : Lucie Altares, Audrey Brisbois, Anne-Françoise Hennes, Florence Paulus et Clara Vermeiren. Il a pour objectif final la rédaction d’un récit policier. Après un bain de textes et une brève analyse des principales caractéristiques du genre (il s’agit d’une première approche), les élèves sont plongés dans l’ambiance : le corps inanimé d’une femme a été découvert dans son salon. Que lui est-il arrivé ? S’agit-il d’un meurtre ? D’un cambriolage qui s’est mal terminé ? C’est aux élèves de résoudre l’énigme en se basant sur une liste de suspects potentiels et de leurs alibis, le plan de l’appartement et les indices retrouvés dans celui-ci. Pour les aider lors de la rédaction, les élèves ont également à leur disposition une grille d’autoévaluation. Musique d’ambiance et décors : tout est prévu pour mettre les élèves dans la peau de réels enquêteurs ! A la fin de l’atelier, quelques questions peuvent être posées aux élèves afin de réaliser un bilan de l’activité. As-tu apprécié cet atelier ? Pourquoi ? Certains éléments devraient-ils, selon toi, être améliorés, ajoutés ou modifiés (par exemple la durée de l’activité d’écriture, les pistes facilitant celle-ci, …) ? Quels sont ceux qui ont été une aide ou, au contraire, un obstacle à l’écriture ? Voici les documents à distribuer aux élèves lors de cet atelier.

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Cet atelier pourrait s’intégrer dans la séquence dont le plan est présenté ci-dessous. 1. Activité fonctionnelle (AF) : écrire un récit policier Il s’agit de l’atelier d’écriture « Les experts à Saint-Jacques ». 2. AF et activité de structuration (AS) : lire et analyser plusieurs récits policiers Après la lecture de ces textes, différentes questions sont posées aux élèves : Où et quand se déroule l’action ? Qui est le narrateur du récit ? Qui en est l’auteur ? Quelle est l’énigme principale ? Quels sont les indices qui permettent de la résoudre ? Qui mène l’enquête ? Comment l’enquêteur procède-t-il pour résoudre l’énigme ? Qui sont les suspects et les témoins ? Comment le coupable a-t-il procédé ? 3. AS : Dégager les caractéristiques du genre En analysant les textes, les élèves sont amenés à dégager et théoriser les différentes caractéristiques des récits policiers concernant notamment les personnages (la victime, le coupable, l’enquêteur, etc.), le déroulement de l’intrigue (la recherche d’indices, du mobile du coupable, etc.). 4. AS : Observer les temps verbaux employés dans les récits policiers Il s’agit de faire souligner les verbes présents dans les textes lus précédemment et de demander aux élèves d’identifier les différents temps verbaux employés dans ceux-ci. Ensuite, la formation et l’emploi de ces temps peuvent être théorisés. 5. AS : S’exercer à conjuguer les verbes d’un texte aux temps adéquats Les élèves reçoivent un ou plusieurs récit(s) policier(s) et doivent conjuguer correctement les verbes aux temps adéquats. 6. AS : Observer le vocabulaire spécifique des récits policiers Les élèves soulignent dans les textes distribués le vocabulaire spécifique du genre et les définitions des mots soulignés peuvent être formulées avec les élèves. Ensuite, ils proposent (après une recherche menée avec des dictionnaires par exemple) d’autres mots du même champ lexical afin d’enrichir le recueil de mots constitué précédemment. Celui-ci pourra être employé lors de l’activité de réinvestissement de la séquence. 7. AF (qui peut faire l’objet d’une évaluation formative ou certificative) : Ecrire un récit policier Il peut s’agir de la rédaction d’un nouveau texte ou de l’amélioration de celui rédigé lors de l’atelier d’écriture mené au début de la séquence.

L’objectif de cet atelier est que les élèves parviennent (à l’aide de différents outils déclencheurs) à écrire un texte de genre policier en respectant ses caractéristiques relatives au contenu, à l’organisation. Dans le cadre de la journée « Créativité » à Saint-Jacques, les élèves ont été amenés à se mettre dans la peau d’un enquêteur et ils se sont montrés motivés à l’idée de travailler sur le genre des récits policiers. En effet, certains d’entre eux regardent beaucoup de séries télévisées ou de films de ce genre. Ce sont des textes débordant d’imagination qui ont été découverts lors de la socialisation. L’objectif de la journée a donc été atteint.

Charlotte DEFLEUR, Charline DRION, Jody ERKENNE, Mélanie FAGNOUL, Pauline VANDERSANDEN

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Vous écrivez des textes courts, contes, poèmes,

nouvelles, etc. ?

En juillet-aout, comme les années précédentes,

notre numéro « spécial vacances » peut les

publier !

Envoyez-nous vos textes avant le 15 juin à [email protected] (times new

roman 12, interligne simple, aucune mise en forme particulière, titre et signature).