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Publié par l’Association des Habitants du Quartier Gare - N° 17 - Eté 2013 « Les cheminots ont une devise : gare gare au train-train ! » Le tour du chat en 365 jours, Philippe Gelück DU CÔTÉ DE LA GARE Journal de quartier - N° 17 - Gratuit - Eté 2013 MYRIAM NISS Jardiner en ville ? C'est trop bien ! C'est bien pour la proximité, pour l'accès aux services, pour la culture, pour les rencontres, etc. Par contre, même si Strasbourg est une ville assez verte, elle n’est pas très Nature… Ça ne vous prend jamais de vouloir vous poser dans un jardin, cueillir un brin de men- the et le mettre dans votre thé glacé ? Ou alors quelques brins de thym pour vous faire une bonne tisane réparatrice du rhume qui a refait surface ? Eh bien voilà, nous nous som- mes dit qu'au lieu de prendre les brins place d'Austerlitz (dont la teneur en urine est sans doute excédentaire !), au lieu de nous acheter des pots tous les printemps qui vont périr au fond du compost en novembre, nous avons envie d'avoir notre propre jardin. Vous savez, un endroit où non seulement on peut cueillir son thym/romarin, son basilic, pourquoi pas sa tomate, mais aussi mettre les mains dans la boue, gratter autour des pieds de haricots, avoir les chaussures pleines de gadoue, gar- der la terre sous les ongles pendant trois jours (parce qu'on ne sait plus où on a mis cette fameuse brosse à ongles…), etc. Bref, pour toutes ces raisons-là, mais surtout, suuuurtout pour voir pousser les haricots (ça y est, ils sont sortis !), germer les graines de courges, reprendre les topinambours, s'émer- veiller devant les petites fleurs des groseilles et le velouté des branches du kiwitier, sentir la nature reprendre ses droits (malgré la météo) et puis le faire avec ses sympathiques voisins ! Donc voilà, au square Saint-Jean, juste à côté de nos bacs à compost, il y a tout ça qui fait surface, et franchement c'est chouette ! N'hésitez pas à venir nous rendre visite ! Héloïse d’Huart Notre dossier, pages 3 à 5 Des embarras du quartier... Un livre... un train, page 8 Voyage au bout du quai Portrait du petit matin, page 6 Le boulanger à l’ancienne Poussez la porte pour voir..., page 7 Sensibiliser les jeunes à l’art Un quartier-gare peut en cacher..., page 2 Au coeur des investigations Au sommaire : Edito « Un quartier qui se transforme mérite que l'on s'intéresse à ses habitants » : n'hésitons pas à rap- peler haut et fort cette devise que les habitants du quartier-gare ont faite leur depuis longtemps. S'inté- resser aux habitants, c'est tout simplement, par exemple, leur accorder le droit de respirer, de se déplacer en toute sécurité, de se rencontrer : ce numéro consacre son dossier à quelques fondamen- taux de la vie quotidienne dans le quartier-gare. Mais Du côté de la gare s'aventure au-delà, car il est tout aussi essen- tiel d'avoir la possibilité et le plaisir de jardiner collectivement, de pou- voir échanger des livres entre voi- sins, de s'initier aux arts plastiques quand on est enfant ou encore de trouver au coin de la rue du vrai pain de boulanger... Bref, de vivre encore mieux ensemble dans ce quartier-gare et là-dessus, nous ne lâcherons rien ! Les énergies vodous, qui arrivent bientôt au Château d'eau, devraient contribuer à renforcer encore nos déterminations... ;-) La rédaction et de comment les dépasser !

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Page 1: DU CÔTÉ DE LA GAREahqg.free.fr/ahqgv2/html/dcdg/cotegare17.pdfPublié par l’Association des Habitants du Quartier Gare - N° 17 - Eté 2013 « Les cheminots ont une devise : gare

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« Les cheminots ont une devise : gare gare au train-train ! »Le tour du chat en 365 jours, Philippe Gelück

DU CÔTÉ DE LA GAREJournal de quartier - N° 17 - Gratuit - Eté 2013

MYR

IAM

NIS

S

Jardiner en ville ? C'est trop bien !

C'est bien pour la proximité, pour l'accès auxservices, pour la culture, pour les rencontres,etc. Par contre, même si Strasbourg est uneville assez verte, elle n’est pas très Nature…Ça ne vous prend jamais de vouloir vousposer dans un jardin, cueillir un brin de men-the et le mettre dans votre thé glacé ? Oualors quelques brins de thym pour vous faireune bonne tisane réparatrice du rhume qui arefait surface ? Eh bien voilà, nous nous som-mes dit qu'au lieu de prendre les brins placed'Austerlitz (dont la teneur en urine est sansdoute excédentaire !), au lieu de nous acheterdes pots tous les printemps qui vont périr aufond du compost en novembre, nous avonsenvie d'avoir notre propre jardin. Vous savez,un endroit où non seulement on peut cueillirson thym/romarin, son basilic, pourquoi passa tomate, mais aussi mettre les mains dans

la boue, gratter autour des pieds de haricots,avoir les chaussures pleines de gadoue, gar-der la terre sous les ongles pendant troisjours (parce qu'on ne sait plus où on a miscette fameuse brosse à ongles…), etc. Bref,pour toutes ces raisons-là, mais surtout,suuuurtout pour voir pousser les haricots (çay est, ils sont sortis !), germer les graines decourges, reprendre les topinambours, s'émer-veiller devant les petites fleurs des groseilleset le velouté des branches du kiwitier, sentirla nature reprendre ses droits (malgré lamétéo) et puis le faire avec ses sympathiquesvoisins ! Donc voilà, au square Saint-Jean,juste à côté de nos bacs à compost, il y a toutça qui fait surface, et franchement c'estchouette ! N'hésitez pas à venir nous rendrevisite !

Héloïse d’Huart

Notre dossier, pages 3 à 5

Des embarras du quartier...

Un livre... un train, page 8Voyage au bout du quai

Portrait du petit matin, page 6Le boulanger à l’ancienne

Poussez la porte pour voir..., page 7Sensibiliser les jeunes à l’art

Un quartier-gare peut en cacher..., page 2Au coeur des investigationsAu sommaire :

Edito« Un quartier qui se transformemérite que l'on s'intéresse à seshabitants » : n'hésitons pas à rap-peler haut et fort cette devise queles habitants du quartier-gare ontfaite leur depuis longtemps. S'inté-resser aux habitants, c'est toutsimplement, par exemple, leuraccorder le droit de respirer, de sedéplacer en toute sécurité, de serencontrer : ce numéro consacreson dossier à quelques fondamen-taux de la vie quotidienne dans lequartier-gare. Mais Du côté de la gare s'aventureau-delà, car il est tout aussi essen-tiel d'avoir la possibilité et le plaisirde jardiner collectivement, de pou-voir échanger des livres entre voi-sins, de s'initier aux arts plastiquesquand on est enfant ou encore detrouver au coin de la rue du vraipain de boulanger... Bref, de vivreencore mieux ensemble dans cequartier-gare et là-dessus, nous nelâcherons rien ! Les énergies vodous, qui arriventbientôt au Château d'eau, devraientcontribuer à renforcer encore nosdéterminations... ;-)

La rédaction

et de comment les dépasser !

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des investigations

Un quartier-gare peut en cacher un autre !

Un tramway nommé désir

Tout le monde le veut, partout, avec toutesles options, mais sans forcément vouloir ymettre le prix si l'on en croit les mécon-tents à chaque augmentation d'impôt oude prix du ticket. Il s'agit bien du tramway.Déjà présent dans le quartier gare, il restecependant des zones d'ombre. Elles serontbientôt comblées car le tram, sur fer ou surpneu, devrait passer sur les boulevards duquartier d'ici 2017. La CUS vient en effetde relancer une phase de concertation surun projet de ligne allant de Vendenheim àWolfisheim en passant par la gare. Lorsde la réunion publique qui s'est tenue le2 mai, deux points de vigilance ont parexemple été relevés. D'une part, le tracédu tram au niveau des Halles prévoit deuxoptions possibles : la boucle autour desHalles avec un risque de congestion sur unsecteur déjà chargé ou un tracé direct parle boulevard Wilson, qui permettrait d'ouvrirle « rocher » des Halles sur les boulevardset de requalifier le quartier en profondeur.D'autre part, il faudrait repenser l'emplace-ment de la station prévue pour l'instant aucroisement du faubourg national et duboulevard de Nancy. Il serait plus appro-prié de la déplacer en face de la Place dela Porte blanche, afin de mieux desservir lesud du quartier gare, ce secteur souvent« oublié ». Des options à affiner, donc, dansun débat plus large et bien ouvert pour untram tant désiré !

Renaud Fausser

Au coeur

La gare et ses environs consti-tuent un terrain d'études et derecherche tout particulièrementattractif pour les étudiants detout poil...

Le nombre de requêtes formulées auxassociations et aux habitants du quartierpar des apprentis-sociologues, historiens, -ethnologues, -journalistes... est éloquent.Et l'intérêt porté à notre quartier pour ymener des investigations porte sur desaspects très diversifiés comme les loisirsdes habitants, la sémiologie des ensei-gnes de commerces, l'évolution de l'habi-tat avant, pendant et après le TGV, lespistes cyclables, les transports en com-mun, ou encore l'impact des composteurscollectifs... Eunice Werner, poursuit quantà elle des études d'architecture à l'ENSAS.Son école est située dans le quartier, sur leboulevard Wilson. Eunice, en outre, n'habitepas très loin : c'est donc tout naturellementqu'elle a choisi de consacrer son PFE (pro-

jet de fin d'études, dirigé par BarbaraMorovitch) à un sujet relatif au quartier dela gare. Sa thématique est inhabituellepour les étudiants en architecture, puisqu'ilconcerne davantage les habitants que lesbâtiments... Plus précisément, il s'agit pourelle de déterminer « dans quelle mesurel'évolution architecturale et urbanistique aeu un impact sur la population et l'espritdu quartier ».

Mon Voisin, cet artisteLes voisins remettent le couvert cetteannée ! Ce festival made in quartiersélectionne encore une fois les meilleursgroupes habitant entre Faux-rempartet A35, pour une soirée de folie.L’action prend de l’ampleur et se déroulecette fois dans un cadre... grandiose.Qui voudrait rater ça ?

Samedi 7 septembre, de 16h à minuitPlace Hans-Jean Arp - Parvis du MAMCS

L'histoire comme point de départEunice avoue une impression de départ,toute personnelle : pour elle, le quartier-gare aurait a priori une connotation néga-tive... Elle reconnait pourtant, dans uneprésentation de son sujet à ses profes-seurs, où elle rend compte de « l'état dessavoirs », que « c'est pourtant avec grandedifficulté (qu'elle a) pu découvrir des ouvra-ges portant sur cette impression person-nelle ». Elle y reconnait que le quartier-gare« est très actif grâce à une vie associativedéveloppée qui propose de nombreusesrencontres et réunions sur divers sujets »mais elle pondère son propos : « Cettevariété d'associations et d'activités montreune réelle volonté de dynamisme, maisserait-elle également le reflet d'un besoinen raison de la population du quartier ? »Pour embrayer sa recherche, Eunices'attache dans un premier temps à retra-cer l'historique du quartier gare, depuisl'implantation de la nouvelle gare en 1883jusqu'aux transformations récentes liéesau TGV, à la construction de la verrière...Elle y relève notamment que « des opéra-

tions de requalification ont été effec-tuées, ne modifiant que légèrement laphysionomie du quartier, mais ayant toutde même un impact sur la population ».

Des hypothèses, à confronter au terrainElle poursuivra par l'analyse des consé-quences de ces changements d'imageau sein du quartier, qui doté de nouvel-les infrastructures, serait « victime »d'une nouvelle tendance à la gentrifica-tion, tout en conservant cependant unepopulation mixte. Elle va pointer aussiune certaine « division » du quartier,en faisant des zooms sur des immeu-bles situés dans différentes zoneset en mettant l'accent sur la notionde limites et sur l'existence de « non-lieux », sortes de no man's lands, d'in-

terstices... Mais toutes ces hypothèsessont à vérifier : pour s'appuyer sur le ter-rain, Eunice recherche encore des témoi-gnages d'habitants, des « anciens » qui ontassisté à l'évolution du quartier, desnouveaux qui ont choisi le quartier-gare...N'hésitez pas à la contacter, c'est unebonne occasion d'égrener des souvenirs etde vous inscrire dans l'histoire du quartier !

Myriam Niss

Contact : Eunice WEINER06 29 79 00 81 - [email protected]

Eunice Weiner sous la nouvelle passerellede l’ENSAS, conçue par Marc Mimram.

Vendu ! Après des années de somnolence,l’ancienne brasserie « La République » devrait bientôt retrouver une fonction. Mais laquelle ?

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Des embarras du quartier... et de comment les dépasser !

Pollué, encombré, dangereux ? Reconnaissons que le quartier-gare présente quelques aspects peuengageants, notamment du côté des boulevards qui font la part trop belle aux voitures, au détrimentde la sécurité et de l'air que respirent les habitants, piétons et cyclistes... Ce dossier établit unpanorama de choses qui fâchent ou du moins irritent au quotidien. Mais parce que nous ne sommespas que des râleurs, il laisse aussi entrevoir des possibilités concrètes de les améliorer et de formulerdes rêves finalement pas si fous...

L'air du quartier-gare nuit-il à la santé ?

Mon adjoint de quartier me l'a dit : « C'estle quartier le plus pollué de Strasbourg ».Mon médecin aussi. Et fin mars 2013, nousavons subi une alerte aux particules...

Une étude européenne1 attribue à la pollu-tion routière 225 décès par an à Strasbourget Mulhouse. L'exposition aux particulesest toujours nocive, même bien en-des-sous du seuil d'alerte. Elle est principale-ment due au trafic routier : les facteurs depollution sont par ordre décroissant le die-sel, l'usure des plaquettes et des pneus.La pollution gazeuse, quant à elle, est dued'abord au chauffage, puis au trafic rou-tier. Le chauffage au bois de type ancienest très polluant.

Pollution à géométrie variableCertaines zones sont-elles plus exposéesque d'autres ? Réponse de l'ASPA, suite àdes études spécifiques en 2010/2011 eten 2012 : « On constate la présence depolluants dépassant les normes euro-péennes dans certains points du quartier,essentiellement près de l'A35 et des bou-levards ». La pollution liée à la circulationdépend de l'importance du trafic et de ladistance à l'axe routier, elle décroît sensi-blement à 25 mètres de l'A35 et à partir de200 mètres, elle n'est plus vraiment sensi-ble. Les constructions forment écran etprotègent de la pollution. Dans un mêmeimmeuble, un appartement est plus polluéquand il donne sur une rue passante quesur la cour et les vents jouent un rôle dansla propagation de la pollution.

En 2010-2011, la rue du Maire Kuss pré-sentait un dépassement de la valeur limiteannuelle de NO2 (dioxyde d'azote) et debenzène mais depuis que la rue est deve-nue piétonne, les résultats ont changé. Laconcentration en benzène route de Schir-meck était alors la plus forte de la CUS. Lecarrefour à l'arrêt de tram Laiterie, à proxi-mité des boulevards et de l'A35, dépasseles normes européennes en dioxyde d'azote(entre 40 à 44µg/m3 suivant les jours),mais pas les normes européennes pourles particules.

Prudence et vigilanceLes particuliers peuvent solliciter l'avistechnique de l'ASPA pour leur logement :

une étude sur la base de modè-les mathématiques permet d'éva-luer la pollution dans un endroitprécis. La meilleure préventionreste la diminution de la circulationautomobile. Par ailleurs, les zones30 sont moins polluées. Si la circu-lation ne baisse pas, il faut préférerles petites rues parallèles auxgrands axes et ouvrir les fenêtresquand le trafic est faible. Le véloexpose moins que la voiture à lapollution, une étude récente ledémontre : continuons de pédaler

l'esprit tranquille. Le port de masque pour-rait protéger les personnes sensibles lorsde leurs déplacements, mais aucun mas-que n'évite la pollution gazeuse. Enfin,le plan de protection de l'atmosphère encours, datant de 2008, va être renou-velé. Le dossier d'enquête publique sor-tira cet automne : ce sera le momentd'être vigilants. Marie Victor

1. Etude APHEKOM, Impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans neuf villes françaises.

Pour en savoir plus : http://mariemini.eklablog.com/

Une vitrine qui fait peine

Il y a des vitrines qui attirent le chaland.Boulevard de Metz, on trouve une vitrinequi repousse tant par son aspect esthéti-que que par l'odeur qu'elle dégage. Il s'agitde l'ancien Vidéoclub, fermé depuis plu-sieurs mois et qui, après avoir subi diffé-rentes dégradations, fait peine à voir. Loin

de nous l'idée de désigner un responsablemais il serait temps, à deux pas de la gareTGV de la Capitale européenne, d’éviter cetype de situation. Et si c’était avenue desVosges ou boulevard de la Marne ? Le quar-tier-gare ne mérite-t-il pas autant de soins ?

MocheRespire !

PIER

RE

REI

BEL

L’ASPAIndépendante, l’Association produit deschiffres sur les polluants grâce à unréseau de stations fixes et mobiles quianalysent l'air. Deux des stations fixesà Strasbourg sont proches du quartiergare : route de Schirmeck (STGA35) etboulevard Clémenceau.Grâce à des modèles mathématiques,l'ASPA fait un diagnostic sur l'ensem-ble du territoire alsacien et diffuse unecarte de la qualité de l'air sur son site.Vous voulez mieux connaître l’état dela pollution autour de vous ? Vous envi-sagez de déménager ? L'ASPA peut vousconseiller. Renseignez-vous…

Association pour la Surveillance et l'Etude de la Pollution Atmosphérique en Alsace 5 rue de Madrid 67300 Schiltigheim03 88 19 26 66 - [email protected]

Des polluants dépassent les normeseuropéennes dans certains points du quartier,

PIER

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en particulier sur les boulevards.

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Où est-ce qu’on se rencontre ?

L'espace public est un terrain privilégiépour y établir du lien social. Jours demarché, sorties d'école, jardins parta-gés, fêtes de quartier sont autant delieux et de moments de rencontre spon-tanés, accessibles au plus grand nom-bre... Pour favoriser et développer encoreles échanges entre les habitants, quel-ques aménagements et améliorationsde bon sens seraient cependant bienve-nues...

Dans tous les quartiers de gare, partoutdans le monde, on voit beaucoup de gensdehors, dans la rue… On y circule, on y vit,on y travaille, on s'y expose, on s'y con-fronte, et même parfois on s'y bouscule…C'est le propre de ces quartiers où l'onpasse, ces quartiers de brassage, où unebonne partie de la vie se déroule à l'exté-rieur, pour le meilleur ou pour le pire. Pourle pire, parce que, ne nous voilons pas les

yeux, la rue est aussi pour certains unespace de survie. Mais aussi pour lemeilleur, parce que ce quartier est un car-refour, propice à l'échange entre les géné-rations, entre les origines, entre lesconditions et les modes de vie... Il y a làune véritable mixité sociale à préserver.C'est en investissant ces espaces publicspour y créer de la rencontre et du lien ques'établissent les contacts. Concrètement,cela veut dire que lorsqu'un pique-niquede quartier se déroule dans la rue, quechacun apporte son panier et que l'on mettoutes les victuailles en commun, la tableest ouverte à tous, même à ceux qui n'ontrien pu apporter.

Papoter sur un banc

Il s'agit de tous ces lieux où les gens peu-vent se rencontrer au quotidien, dans laspontanéité, sans qu'il y ait forcémentbesoin de s'inscrire, d'être adhérent à quoique ce soit ou de payer une consomma-tion au café (même s'il est tout à fait évi-dent que les bistrots, eux aussi, contribuent

au lien social !) Quelques aménagementsastucieux, comme la mise en place dedavantage de bancs, seraient déjà denature à améliorer les liens sociaux dansle quartier, en favorisant les échanges.Cette revendication commence à porterses fruits puisque la plateforme du mar-ché, sur le Faubourg National, accueilledepuis le début du mois de juin, six bancstout neufs. Un effort à poursuivre : il y adans le quartier plein d'endroits qui invi-tent à s'installer sur un banc pour papoter,se reposer, lire au soleil... A concrétiseraussi, l'émergence d'un espace commun,d'une sorte de « maison de quartier » quipermettrait de collecter et diffuser l'infor-mation sur les -nombreuses- associationsprésentes dans le quartier et leurs - nonmoins nombreuses- activités et de dispo-ser d'un lieu visible et accessible d'échan-ges et de rencontres. L'association deshabitants souligne ce besoin depuis biendes années. Le Conseil de quartier, qui a

joliment baptisé ce lieu tant désiré « Caseà palabres », en a formalisé la demandedans une auto-saisine adressée à la Ville :affaire à suivre, là encore... La ténacité etla détermination finissent quand mêmeparfois par porter leurs fruits ! Maissoyons modestes et réalistes : investir lesespaces publics ne constitue évidemmentpas l'unique et suffisante solution à l'isole-ment, au « chacun pour soi » et aux replisfrileux générés par les inégalités et lesvicissitudes du quotidien. Il y a cependantdes éléments concrets montrant que l'inves-tissement des espaces publics, en ouvrantles esprits et en permettant que se rencon-trent ceux qui ont du mal à se rencontrer,fait avancer un quartier et la société versune meilleure connaissance, plus de com-préhension. Et du moins, cela permet dese sourire et de se saluer quand on serecroise au détour d'une rue... M. N.

Brassage

Vous vous quartier-garez comme vous voulez ?

De plus en plus fréquemment, des habi-tants expriment leurs difficultés à segarer dans le quartier, malgré le sésamequ’est censé constituer le stationnementrésidant. Que disent les chiffres ?

C’est une évidence. On tourne toujours plusavant de trouver une place dans nos rues.La Ville a mis récemment en place Résidéo,un système permettant de se garer dansles parkings Sainte-Marguerite et P1 desHalles pour 39 € par mois (ou 390 €/an,soit deux mois gratuits), mais réservé pourl’instant exclusivement aux habitants de laGrande Île. Or, il n’y a qu’à observer leschiffres qui nous ont été fournis par laDirection de la Mobilité et des Transportsde la Ville pour s’apercevoir que la situa-tion est très comparable de ce côté-ci dufossé, en particulier dans le secteur 1, entreHalles et Faubourg National.

Données octobre 2012 (* Enquête ménages 1999).

Si l’on peut voir que la situation du sud duquartier reste relativement gérable, celledu nord est critique avec autant d’abonne-ments que de places disponibles dans larue ! Et encore, un comptage effectué parnos soins obtient 427 places réellementaccessibles, en raison d’importants tra-vaux effectués actuellement dans certainesrues (Déserte et Marais vert) et des placespour les personnes handicapées, éga-lement retenues par les services. La période de test touchant à sa fin, nousserons vigilants afin que soient prises encompte les difficultés des habitants duquartier-gare et qu’ils puissent bénéficiereux aussi de l’accessibilité à ces deux par-kings à un tarif préférentiel, d’autant plusqu’ils se situent dans notre quartier !

Pierre Reibel

Hypercentre(sect. 2 & 3)

Gare (sect. 1)

Laiterie(sect. 10)

Foyers* 7 900 2 452 3 446

Titres résidants

1 384 483 788

Placessur voirie

1 249 491 1 305

Pique-nique entre voisinssur le Faubourg National.

JAN

IVAN

ENK

O

Créneaux

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Les boulevards de nos rêves

« J'aime flâner sur les grands boule-vards... ». Dans le quartier-gare, qu'est-cequi pourrait donner envie de chanter lachanson d'Yves Montand ?

Sur les boulevards du quartier-gare,1 il y ade belles façades. Certaines sont défrai-chies, marquées par le temps qui passe etle manque d'intérêt ou de moyens de leurspropriétaires. Sur les boulevards du quartier-gare, il y adeux fois trois voies de circulation pour lesautomobiles, des places de stationnementau milieu, sur les côtés aussi. Une organi-

sation héritée d'une époque où la voitureétait la reine. Pour y réduire le bruit et amé-liorer le confort de conduite, un beau gou-dron est venu recouvrir les pavés il y aquelques années. Le niveau le plus aboutid'un aménagement de voirie fonctionnelet aseptisé était alors atteint. Sur les boulevards du quartier-gare, unmorceau de piste cyclable (un tout petit mor-ceau) a trouvé refuge devant une station-service. Il se sent seul, et on le comprend.Sur les boulevards du quartier-gare, quel-ques beaux arbres apportent la dose devert minimum au décor.

Un décor à réinventerSur les boulevards du quartier-gare, onrêve de voir toutes les façades rénovées,magnifiées par quelques coups de laser etde peinture. Sur les boulevards du quartier-gare, onrêve de voir la voiture offrir une de sesvoies de circulation pour faire passer un

tram. Une longue piste cyclable viendraittenir compagnie au petit morceau solitaireréfugié devant la station-service ce qui per-mettrait enfin aux nombreux cyclistes derouler en toute sécurité. Sur les boulevards du quartier-gare, onrêve de voir une nature spontanée et nour-ricière venir disputer l'espace au bitume.L'ombre apportée par les arbres ne profite-rait plus simplement aux automobilistesen quête de fraicheur pour leur véhicule,mais aussi aux habitants. Lieux de détenteet de convivialité, haies vivrières, jardinageaux pieds des arbres viendraient « biodi-

versifier » notre quotidien au-delà des fron-tières des squares Porte Blanche et SainteAurélie ou des jardins partagés, pour créerles premiers « boulevards jardins » !Sur les boulevards du quartier-gare, onrêve de voir les commerces maintenus, denouveaux se créer, et des cafés ouvertssur la rue. De larges trottoirs pourraientaccueillir de belles terrasses. Lire son jour-nal un café à la main ou simplement joueraux cartes avec des copains seraient desactivités rendues possibles. Sur les boulevards du quartier-gare, leshabitants de tous le secteur se rencontre-ront, d'autres viendront s'y promener, s'ydivertir. Ces habitants venus d'ailleursdans la ville nous diront : « On vient iciparce que vous avez la chance de vivre surles boulevards de nos rêves »… R. F.

Le vélo kamikazeIl nous revient de répondre sans amba-ges à une question cruciale : est-il pos-sible de se rendre à vélo de la gare auCentre Halles en passant par la rue duMaire Kuss ?

Après une enquête de quelques annéessur le terrain, il est temps de révéler laréponse à cette question. Présentonsd'abord le trajet. Point de départ : laverrière de la gare. De là, il faut toutd'abord traverser les différents passa-ges piétons pour arriver à l'entrée de larue du Maire Kuss. On aperçoit au loinla rue du 22 novembre. Emporté par lefumet des différentes échoppes, le vélosuit naturellement son chemin jusqu'aufameux carrefour du pont du Maire Kuss.C'est à ce moment-là que la baladecommence à devenir un combat sansmerci pour échapper au danger.Le feu passé au vert (pas avant !), ilfaut progresser en ligne droite jusqu'àl'entrée du pont Kuss. On peut vivre àce moment-là une expérience inoublia-ble : on devient l'homme -ou la femme-invisible pour les voitures qui viennenten face et qui tournent à gauche, direc-tion l'ENA. Si on arrive entier de l'autrecôté du carrefour, il faut faire entrer en

action tous les neurones de notre cer-veau. Les plus vifs comprennent alorsque pour rejoindre la piste cyclable quiva vers les Halles, il s'agit de virer àquatre-vingt-dix degrés et de passer surle passage pour piétons....

Ca y est, on est sur la piste cyclable endirection des Halles ! Si la cohabitationentre les cyclistes venant en sens inverseet les piétons n'est pas toujours simple,c'est le paroxysme sur la portion depiste cyclable quai Kléber. En effet, lerevêtement au sol permet de testernotre sens de l'équilibre. Si notre rouene se coince pas dans les grillagesentourant les arbres, elle peut ne passupporter les trous dus à des grillesjamais remplacées... Par ailleurs, il fautcomposer avec les passagers du tramdescendant à l'arrêt et se trouvant fortsurpris de se retrouver sur une pistecyclable ! Heureux d'avoir passé cetteépreuve et d'être arrivé à notre destina-tion, on devrait pour être exhaustif véri-fier la viabilité de la piste cyclable dansle sens inverse ! Mais c'est une autreaventure...

Anna Matteoli

I have a dream

DESSIN : GILLES GRIESHABER

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1. Boulevards de Nancy (à gauche) et de Lyon,avec ses immeubles de belle allure.

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Portrait du petit matin

Le boulanger à l’ancienneQui est le champion des lève-tôt ? C'est sans doute le boulanger,du moins lorsqu'il travaille « comme avant », et c'est le cas deBenjamin Lahaye. C'est à deux heures, toutes les nuits à l'exceptiondu dimanche et des jours de fête, qu'il vient retrouver son pétrin...

« Au Petit Artisan » comme partout, on faitle pain avec de la farine, du sel et de l'eau.Mais ici, en plus de la recette de base, on aconservé les méthodes d'antan : « Tout estfait à la main et en temps réel ». Et c'estbeaucoup plus rare. En arrivant à sa bou-langerie de la rue de Barr à deux heures dumatin, Benjamin doit mettre en oeuvreune organisation très précise, car tout

s'enchaine très vite jusqu'au matin : lapréparation de la pâte à pain, qui lève pen-dant qu'il confectionne les croissants etles viennoiseries, puis le salé, les pâtisse-ries... « Etre boulanger représente pas loinde 70 heures de travail par semaine »,estime-t-il, « et à peine deux ou troissemaines de vacances par an ». Maisaprès tout, c'est bien lui qui a tenu à choi-sir ce métier, non ? « A 14 ans, c'étaitpour moi une telle évidence que je ne mesuis même pas posé la question ». Aprèsavoir terminé son apprentissage chez leboulanger de son petit village natal del'Aisne, il est parti sur les routes, pour con-fectionner du pain un peu partout enFrance, au gré des saisons et des opportu-nités, en Corse, dans le Nord de la

France... Car, affirme-t-il, « c'est un métieroù l'on trouve toujours du travail ».

Un boulanger après l'autreEn 1998, le boulanger-voyageur finit pardébarquer un peu par hasard à Stras-bourg, où il s'agit, une fois encore, de« dépanner » un boulanger. La ville luiplait, et particulièrement le quartier de la

gare, dont il fréquente les salles de con-cert rock... Il reprend il y a 10 ans cetteboulangerie de la rue de Barr, dont le pré-cédent propriétaire lui a cédé son fondspour aller ouvrir une entreprise similaire...en Roumanie. « Cet immeuble a été cons-truit pendant la période allemande, en1905. La boulangerie a été créée un anaprès la construction. Je suis le huitièmeboulanger des lieux. Ici, c'est un vrai quar-tier, vivant, où habitent beaucoup de jeu-nes, d'étudiants, mais où il y a aussi desmamies qui ont leurs habitudes, qui tien-nent à leurs commerces de proximité. Etmalheureusement, il y en a de moins enmoins ». Le voisinage du centre de forma-tion des Compagnons du devoir est aussiun atout car « leurs achats représentent

10 à 15 % du chiffre d'affaires de laboulangerie ».

Le décor fait l'ambiance

Petit tour dans la boutique, où défilent leshabitués de cette fin de journée, veille d'unjour férié où il ne s'agirait pas de manquerde pain ou de brioche au petit déjeuner.Côté gâteaux, un classique de la maison :le cornet d'amour, feuilleté fourré à lacrème pâtissière... « Et ici, on ne connaitpas la congélation ». Près de la ported'entrée, une vieille photo encadrée, celled'une accorte boulangère qui était aucomptoir dans les années 1930. Car Ben-jamin tient aux souvenirs : il a entièrementrepensé le décor à son arrivée, choisissantsoigneusement la vaisselle, le mobilier,l'éclairage, pour redonner à la boutique lestyle des boulangeries d'autrefois. Par nos-talgie d'un passé révolu ? Non, ce serait plu-tôt par attachement à tous les savoirs liésaux métiers artisanaux. Car, regrette-t-il, enessayant par la même occasion de tirer unesonnette d'alarme, « ces savoirs sont entrain de se barrer, car c'est de plus en plusdifficile pour les petits artisans d'exercerdans des conditions satisfaisantes ». M. N.

Boulangerie-pâtisserie « Au petit artisan »10 rue de Barr

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La vitrine du boulanger nous ramèneà la belle époque...

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La boite à livres : une belle idée, un bel objet...

En quelque mots, on peut résumer laboite à livres comme un système de troclittéraire. Le projet s'adresse à tous, auxpetits comme aux grands, aux jeunescomme aux vieux, aux passants commeaux habitants, aux amoureux des vieuxlivres comme aux amateurs des petitsriens. Tout le monde est libre d'y dépo-ser un livre et/ou de se servir.

La boite à livres du square St Jean est latoute première du genre à Strasbourg. Unegrande première. Mais si l'initiative est iné-dite, le système, lui est déjà connu etreconnu ailleurs en France et en Europe.

La boite à livres, aussi discrète soit elle,nourrit silencieusement de grandes aspi-rations. Car elle veut conquérir le cœur deshabitants et l'espace urbain. Elle enchantele parcours des badauds au fil des rues etreflète l'intérêt que nous nous portons lesuns aux autres. En passant de main en

main, le livre tisse une incroyable épopée,dont nous incarnons le rôle principal.Construite pour les habitants et par leshabitants du quartier, la boîte, non seu-lement anime l'espace urbain, mais devientun projet collectif, émanant d'une enviecommune.La boite à livres a été construite le 1er mai2013, lors d'un pique nique organisé parl'association des habitants au square Saint-Jean. Si les gourmands mettaient un pointd'honneur à finir leur dessert, d'autres, scieà la main, vis au fond des poches, sourireaux lèvres, se sont attelés au boulot. Et sans même se mouiller, à peine effleu-rés par la pluie, en une après midi, nousavons pu réaliser la boîte. Un grand mercià tous ceux qui ont aidé à la construction !À tous ceux qui se sont occupés de ravi-tailler les troupes, aux habitants et à l'asso-ciation, sans qui ce projet n'aurait pas puêtre concrétisé.Et maintenant ? Du quartier-gare au Fau-bourg de Saverne, en passant par la PetiteFrance et la Krutenau et pourquoi pas,encore plus loin jusqu'aux marges de laville… d'autres boîtes à livres vont fleurir,de petites cousines, comme autant denouveaux chapitres à entamer...

Sarah Soukri,conceptrice des boîtes à livres

Poussez la porte pour voir...

Sensibiliser les jeunes à l'art

Depuis septembre, une nouvelle asso-ciation a vu le jour dans le quartier.

Créée à l'initiative de jeunes animateurs,réunis par un ensemble de valeurs com-munes et une même ambition - contribuerà l'ouverture culturelle et le développe-ment de l'esprit critique des jeunes,Baz'Art vise à développer des actionssocioculturelles dans le quartier. L'asso-ciation a pour objectif annoncé de fourniraux jeunes de 11 à 14 ans un bagage cul-turel et une ouverture à l'art. Julien Maged,fondateur de l'association, précise que leprojet n'est pas du tout restrictif : « Toutpeut être artistique ! En plus de l'expertisedans le domaine de l'art de Victor Rai-mond, vice-président de l'association, lesautres animateurs apportent chacun uneplus-value au projet grâce à la diversité deleurs compétences. Leur mission est avant

tout de fournir les bases d'une sensibilité àl'art et à la culture. » Il faut dire que le quar-tier s'y prête plutôt bien. Musée d'artmoderne, Taps Gare, Laiterie, Molodoï,Semencerie..., les structures culturelles nemanquent pas et l'association devrait pou-voir rapidement recueillir leur soutien.Autre originalité du projet : à chaque find'activité, les enfants devront évaluer l'ani-mation grâce à une liste d'adjectifs « afinde leur permettre d'enrichir leur vocabu-laire ». Un bon moyen également pour l'asso-ciation de mieux cerner les besoins desenfants et de mener des projets adaptés.

A ce jour, Baz'Art est dans une démarchede construction de partenariats avec lesstructures locales et de préparation deprojets pérennes sur le terrain avec la con-certation des jeunes et leurs familles rési-dant dans le quartier.L'association a notamment eu beaucoupde succès en avril dernier lors de son inter-vention à la fête des semences au JardinPartagé du Quartier Gare (JPQG). Les septanimateurs de Baz'Art interviennent égale-ment tous les mercredis jusqu'à mi-aoûtdans les locaux de l'association PorteOuverte. « Pour le moment et jusqu'à cetété, nous sommes plutôt dans une phased'approche. Nous cherchons principale-ment à nous faire connaître par les jeunesdu quartier au travers d'activités d'anima-tion « classiques » afin de leur proposerplus tard des activités plus structurées enadéquation avec notre projet initial », expli-que Julien. Affaire à suivre donc...

Elodie LegrandBaz’Art06 99 34 75 24 - [email protected]

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Atelier d’art plastique animé par Julien Maged

Charles et Albane, premiers échangeursde la boîte à livres.

Bien dans son quartier

Installée depuis fin janvier tout près duMAMCS, la délégation départementale del'APF (Association des Paralysés de France)souhaite résolument s'ouvrir sur son voisi-nage. Ebahie (positivement !) de la richessedu quartier-gare en associations et en ini-tiatives, la directrice, Catherine Schaal,estime que l'APF se doit de participer plei-nement à ce foisonnement. La délégationpropose des services juridiques, des grou-pes de paroles, du soutien aux familles depersonnes handicapées, des formations auxgestes et postures ou encore des ateliers-mémoire... Mais elle abrite également unebibliothèque, accessible à tous, ouverte lesmardis et mercredis de 14h à 17h. Pour enprofiter, ce n'est pas compliqué : « Il suffitd'entrer, de choisir un livre, ou d'en dépo-ser éventuellement si on le souhaite ».Cette volonté d'échanges s'est concrétiséeaussi le 31 mai, lors de la journée de fêtedes voisins : c'est l'APF qui a dressé latable pour recevoir ses hôtes de l'immeu-ble et de la rue... M. N.

Délégation départementale de l'APF13 rue d'Obernai - 03 88 28 29 30http://dd67.blog.apf.asso.frM

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Pour vous tenir informé-e de ce quise passe près de chez vous, pensezà consulter régulièrement le siteahqg.free.fr et/ou à vous abonnerà sa lettre d’information.

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The Cycling Dead

La vélorution est en marche dans lequartier Gare. Tout roule, pour elle. Elley est née il y a quelques années, y avécu, mais voilà qu'elle a traversé leStyx pour mieux revenir par le Glacis.

Je charrie ? Que non. Car par la fortune dela bière (ou de la... mise en bière ?!), unancien patron brasseur va bientôt exposersa collection d'objets vaudou dans un châ-teau d'eau revenu d'entre les morts luiaussi. L'on peut donc imaginer un quartier

placé sous le signe du Z, d'un Z qui veutdire… Zombie. Une horde d'Orphée à vélo,tournant dans le quartier sur les pistesfantômes mises en place par le ComitéPCI, tous criant « J'ai perdu mon Eurydice »à qui veut les entendre. Pas de chancepour eux ! Nous les voyons rouler en Zig-Zag sur la route, se déhanchant sur leurselle en gestes lents et hagards, dans unevaste Zombie Ride, en quelque sorte.Voire une Zombie Pride, car tout est perdu,fors l'honneur.

Mais voilà que sur l'herbe de la placede la Gare, cette foule chancelanterencontre un ennemi inattendu…les porte-croix au sang bleu de laManif pour Tous ! Le combat qui sedéroule sur ces Gazons Elysées estromérique, les vivants et les morts nesont pas ceux que l'on croit, et lors-que cette nuit électrique est passéeet qu'apparaît ce qui s'appelle l'aurore(un très beau nom, non ?), la viereprend ses droits, les mêmes pourtous !

M. Kartiégar,grand amateur de films Z

PS : la référence à une série télé dans letitre vous aura permis d'échapper à cesautres accroches : « Un homme averti envaudou », ou « I Cycled with a Zombie » dugrand Jacques Tourneur (un autre véloru-tionnaire, certainement !).

PPS : je demande leur indulgence aux per-sonnes qui vivent le vodou (et aux autres)pour la licence ethnologique extrême queje me suis permise dans cet amalgamemonstrueux qu'était cette chronique. Et jepromets de m'amender en rendant visiteau futur musée vodou qui ouvrira ses por-tes dans quelques mois. Notez l'orthogra-phe "vodou" et non pas "vaudou", puisquequ'il s'agira de l'Afrique de l'Ouest, et du seulmusée au monde qui lui soit consacré.

Un peu de tout...

Voyage au bout du quai

11h23… Le train. Vite, mon portable, mesclés, un bouquin. Ah ! voilà, Céline, tou-jours à côté de l'ordi. Page 150, au hasardde l'édition Folio - avec le dessin de Tardisur la couverture : « Ça vient de nulle part…du Lycée peut-être… C'est de la parlouille,c'est du vent. La vraie haine, elle vient dufond, elle vient de la jeunesse, perdue auboulot sans défense. » Les bains de mer enfamille, page 126 : « Papa, il savait biennager, il était porté sur les bains. Moi, çame disait pas grand-chose (…) C'est lacrête fumante, redressée, bétonnée decent mille galets, grondante qui s'écrase etme happe. » Papa, encore : « Il (mon père)avait du cœur au fond. Moi aussi j'avaisdu cœur. La vie c'est pas une question decœur. On est rentré rue de Babylone direc-tement. » La mère, la daronne : « Elle (mamère), elle a tout fait pour que je vive, c'estnaître qu'il aurait pas fallu. » La jeunesse ?« … d'ailleurs j'ai eu de la merde au culjusqu'au régiment, tellement j'ai été pressétout le long de ma jeunesse. » Un petit der-nier pour la route ? « On est parti dans lavie avec les conseils des parents. Ils n'ontpas tenu devant l'existence. On est tombédans les salades qu'étaient plus affreuses

l'une que l'autre. On est sorti comme on apu de ces conflagrations funestes, plutôtde traviole, tout crabe baveux, à reculons,pattes en moins (…), toujours en proied'inquiétudes que les vacheries recom-menceraient… Et toujours elles ont recom-mencé… »Voilà. Céline, c'est ça, un écrivain, un vrai.Après, vous pouvez toujours écouter lessalades qu'on raconte sur lui, allez voir devous-même, il est là, il vous dit : « Pourquoij'écris ? Je vais vous le dire : pour rendreles autres illisibles. » Et c'est ce qu'il a fait.

Louis-Ferdinand Céline, Mort à crédit, Folio n° 1692

Liliane Breuning

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Un livre... un train

Du Côté de la Gare10 rue Déserte 67000 STRASBOURG

E-mail : [email protected]

Directrice de publication et coordinationMyriam NISS

Mise en pagePierre REIBEL

Ont participé à ce numéro :L. BREUNING, H. D’HUART, R. FAUSSER,

G. GRIESHABER, J. IVANENKO, E LEGRAND,A. MATTEOLI, O. MITSCHI, M. NISS, F. POLLARD,

P. REIBEL, S. SOUKRI, M. VICTOR

LIPN

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T/G

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Louis-Ferdinand Céline à Meudon(vers 1950).