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Dr Abdulaziz Othman Altwaijri

La diplomatie islamiqueau service du dialogue

et de la paix

Publications de l’Organisation islamique pour l'Education,les Sciences et la Culture -ISESCO- 1430 H / 2009

Con Diplomatie/DG 7/01/09 10:21 Page 37

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Table des matières

n Introduction ……………………………………………………

n Définition de la diplomatie ……………………………………

n La diplomatie dans l'histoire islamique ………………………

n La diplomatie dans le cadre de l'action islamique commune …

n La conception internationale de la diplomatie ………………

n Genèse de la diplomatie islamique ……………………………

n Naissance des relations internationales ………………………

n Diplomatie du dialogue et de la paix …………………………

n L'ISESCO au service de la diplomatie islamique …………

n Le monde islamique : un bloc civilisationnel …………………

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Introduction

La diplomatie reflète les valeurs des peuples et des nations,leurs spécificités culturelles et civilisationnelles, leursorientations politiques, leurs croyances religieuses et leurscoutumes et traditions. Elle est le miroir du passé, du présent etde l'avenir. Toute diplomatie repose sur des principes de base quireprésentent la politique de l'Etat, ses intérêts et sa personnalitéà l'étranger.

La diplomatie peut également être l'expression des intérêtspartagés par un groupe politique ou économique, ou d'un bloclocal ou géographique ; et dans ce cas, nous pouvons distinguerpar exemple, la diplomatie asiatique, la diplomatie européenne,la diplomatie africaine, la diplomatie de la neutralité ou ladiplomatie des Nations Unies. La diplomatie peut encoretraduire les intérêts d'un groupe civilisationnel ou culturelhomogène ou être le porte-parole d'une nation ayant desparticularités religieuses communes et là, nous parlerons dediplomatie islamique, de diplomatie arabe ou de diplomatieeuropéenne. Et dans tous les cas, la diplomatie en tant que telleexprime la volonté du groupe dont elle est la voix, dont elledéfend les intérêts et dont elle reflète l'identité.

Le terme “diplomatie islamique” est apparu avec l'Organisationde la Conférence Islamique qui vit le jour au début des annéessoixante-dix du siècle dernier. Intégrant la terminologie de lapolitique internationale, il exprime la politique adoptée par cetteorganisation et par les conférences du Sommet islamique, lesconférences islamiques des ministres des affaires étrangères etles conférences islamiques spécialisées. La diplomatie islamique


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est donc une diplomatie propre au monde musulman, unediplomatie de la Oumma islamique, dans la mesure où elle parleau nom d'un bloc civilisationnel islamique homogène et uni dontles membres partagent le sentiment d'appartenance spirituelle,culturelle et civilisationnelle. Cette appartenance constitue unélément de force qui fonde toute politique locale etinternationale dans le cadre de laquelle opère la diplomatieislamique et à la lumière de laquelle elle prend des décisions etadopte des positions.

Le Club diplomatique marocain qui compte parmi sesmembres d'anciens ambassadeurs marocains m'a invité à donnerune conférence dans le cadre de ses activités culturelles autourdu thème «la diplomatie islamique au service du dialogue et dela paix». Etant donné ma considération pour cette honorableinstance, j'ai donné le 29 novembre 2007 une conférence dans lasalle (Ahmed Taïeb Benhima) au ministère des affairesétrangères et de la coopération à Rabat, capitale du Royaume duMaroc, devant un parterre de diplomates et une pléïaded'académiciens, d'intellectuels et de journalistes. J’ai abordé lesorigines intellectuelles de la diplomatie islamique, ses principesfondamentaux et j'ai défini ses concepts méthodologiques. J'aiaussi relevé ses traits et caractéristiques, ses particularités, lesétapes qu'elle a franchies, ses débuts, le chemin qu'elle a parcouru,les objectifs qu'elle s'est fixés ; et j'ai conclu au fait que ladiplomatie islamique emprunte deux voies parallèles : d'une part,l'action islamique commune et, d'autre part, la coopérationinternationale, que ce soit au niveau des relations bilatérales ou auniveau des relations multilatérales.

J'ai mis en avant, lors de ma conférence, une nouvelleconception de la diplomatie islamique, conjuguant une conceptionjuridique de la diplomatie et des relations internationales tellequ'elle s'exprime en politique internationale, et les principes

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islamiques de base, dont le principe de la solidarité islamique. J'aiégalement expliqué comment la diplomatie islamique, de par sesspécificités, est porteuse d'un message de foi universel et se met auservice du dialogue et de la paix. Lors de mon exposé, j’en suisdonc arrivé à la conclusion que j'ai formulée en ces termes : «lemonde islamique est un bloc civilisationnel qui œuvre pour ledialogue et la paix ; ces deux objectifs se rattachant à une seulefinalité stratégique. En effet, la paix ne peut se réaliser qu'àtravers la consolidation du dialogue entre les nations et lespeuples, sur les plans, politique, économique, culturel etcivilisationnel. Cela est possible grâce à un dialogue édifiant,fructueux, civilisationnel dans son essence, et profondémenthumain dans le sens où il vise à rehausser les conditions de vie deshommes et à instaurer une paix globale ; une paix basée sur lajustice, le droit et la vertu».

C'est dans ce vaste cadre que l'Organisation islamique pourl'Education, les Sciences et la Culture œuvre, et c'est bien cechemin qu'elle a, à juste titre, tracé. Elle œuvre, en effet, à lasauvegarde des intérêts suprêmes de la Oumma islamique etsoutient les efforts de la communauté internationale pour ladiffusion des valeurs du dialogue et de la paix. Autant dire quel'ISESCO joue dans le cadre de ses attributions, un rôle clé quicomplète la diplomatie islamique officielle. En effet, l'actionentreprise en matière de consolidation du dialogue entre lescultures et pour l'alliance des civilisations ainsi que pour ladiffusion des valeurs de la coexistence et de l'entente, constitueune sorte de diplomatie parallèle ou de diplomatie alternativedans la mesure où elle ne suit pas les sentiers battus de ladiplomatie classique et ce, à travers l'un des objectifs énoncésdans la Charte de l'ISESCO à savoir : “la consolidation del'entente entre les peuples à l’intérieur et en dehors des Etatsmembres, la contribution à l'instauration de la paix et de la


sécurité dans le monde par tous les moyens possibles et ledéveloppement de ces domaines, dans le cadre de la référencecivilisationnelle du monde islamique et à la lumière des valeurset des idéaux humains et islamiques”.

J'estime avoir apporté un éclairage sur certains aspects de ladiplomatie islamique en termes d'efforts déployés dans le cadrede l'action islamique commune pour servir les questions dudialogue et de la paix. Ces actions ne sont qu'un seul aspect desmultiples facettes de cette diplomatie qui reflète l'imagecivilisationnelle et politique du monde musulman et quis'exprime au nom de la Oumma.

J'ai veillé, afin que cette conférence puisse profiter à un largepublic, notamment aux non arabophones, à ce que le texte arabesoit assorti des traductions anglaise et française dans une seulepublication.

Que Dieu nous gratifie de Sa Grâce et nous guide sur le droitchemin.

Dr Abdulaziz Othman Altwaijri

Directeur général de

l'Organisation islamique pour l'Education,

les Sciences et la Culture (ISESCO)

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J'ai le plaisir de participer à la série de conférencesorganisées par le Club diplomatique marocain par un exposéintitulé : «la diplomatie islamique au service du dialogue et dela paix». Ce thème a un rapport avec les grandes questions quevit le monde aujourd'hui d'une façon générale, et le mondeislamique plus particulièrement. J'aimerais tout d'abord présentermes vifs remerciements à Monsieur l'Ambassadeur AhmedIdrissi, Président du Club Diplomatique Marocain, pour m'avoirinvité pour m’adresser à vous dans cette agréable salle portant lenom d'un grand homme qui a non seulement marqué ladiplomatie marocaine mais également la diplomatie arabo-islamique en général. Il s'agit du ministre et ambassadeur AhmedTayeb Benhima (que Dieu l'ait en sa Sainte Miséricorde).

Définition de la diplomatie :Le mot diplomatie vient du grec (Diploma). Il désigne le pli

émanant d'une autorité d'un Etat, et qui permet à son porteur debénéficier de privilèges particuliers. Ce mot a eu son entrée dansle dictionnaire depuis la moitié du dix septième siècle.

On peut définir la diplomatie comme l'art et la science del'administration des relations internationales. Celle-ci se présentesous deux types :

Primo : la diplomatie bilatérale qui se fait directement entredeux pays.

Secundo : la diplomatie multilatérale qui se fait entre unensemble d'Etats à travers les conférences et lesorganisations internationales(1).

(1) L'Encyclopédie arabe, tome IX, p.196, Damas.


La diplomatie en tant que science régie par ses propres lois,en tant qu'art soumis à des règles de base et en tant que professionayant des traditions déterminées ne diffère pas d'un Etat à l'autre,d'un ensemble local à l'autre. Il se peut que, quelquefois, lesobjectifs et les intérêts soient différents, et il arrive parfois aussi,que le mode d'action et la pratique ne soient pas identiques, celan'empêche pas que la diplomatie demeure comme tout le mondel'entend : Un ensemble de concepts, de règles, de mesures, deprotocoles, d'institutions, de coutumes internationales organisantles relations entre les Etats, les organisations internationales, lesreprésentations diplomatiques dans le but de servir les intérêtssuprêmes de ces derniers sur le plan sécuritaire, économique etpolitiques en général, et à concilier les intérêts mutuels des Etatsà travers les relations, les échanges, les négociations politiques, lasignature de conventions et de traités internationaux(2).

Il va de soi que la diplomatie est l’un des moyens qui visentà mettre en œuvre les objectifs de la politique étrangère d'un Etatpar l'exercice d'une influence sur les autres Etats et les groupesétrangers et par la transmission d'informations aux gouvernementsafin d'engager des négociations avec ces derniers. La diplomatievise à raffermir les liens entre les Etats, à consolider leurs relationsdans des domaines variés, à défendre leurs intérêts ainsi que ceuxde leurs citoyens à l'étranger et à représenter leurs gouvernementsdans différents contextes(3).

Les conflits diplomatiques sont une sorte de guerre froide oùl'on fait valoir les intérêts, et que remporte le plus souvent laraison du plus habile, qui connaît par cœur l’enjeu de la questionet qui sait la défendre. En réalité, les relations internationales nesont soumises en fin de compte, qu'à la loi des intérêts. La

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(2) L'Encyclopédie de la politique, volume II, p.658, la Fondation arabe pour lesEtudes et la Publication, Beyrouth, 1987.

(3) idem.


diplomatie étant, dans son essence et dans sa raison d'être, l'artd’enrober les intérêts dans l’habitat des valeurs et les principes(4).Ainsi définie, la diplomatie islamique se démarque à plus d'untitre des autres diplomaties en raison justement des valeursmorales et des principes humains qui la sous-tendent.

La diplomatie dans l'histoire islamique :La démarche diplomatique dans l'histoire islamique a

d'abord été un moyen dédié à la diffusion de l'appel à la foimusulmane. Dans ce contexte, le Prophète, (Prière et Salut deDieu soient sur lui), n'avait eu de cesse d'envoyer des émissairespour appeler les rois et les princes de son époque à se convertirà l'islam. Par la suite, les califes, ont suivi ses traces dans cedomaine. Par ailleurs, l'islam a, le premier, établi l'immunité desémissaires diplomatiques. Le Prophète (Prière et Salut de Dieusoient sur lui) a assuré la protection aux messagers deMusaylima le Menteur en dépit de leur résistance à adopter la foimusulmane et à croire au Message de l’Envoyé de Dieu. Leslivres de l'histoire rapportent que la diplomatie au sens detraitement pacifique absolu, a été connue depuis le temps descalifes abbassides qui avaient l'habitude d'envoyer ou derecevoir les émissaires.

Les musulmans peuvent s'enorgueillir de leur histoire enmatière de diplomatie islamique, qu'il s'agisse des conditions etdes qualités morales dont doit faire preuve le diplomate, ou deses fonctions, son immunité et ses privilèges.

La diplomatie islamique étant au service des hauts intérêtsdu monde islamique, elle œuvre à défendre les droits des peuplesislamiques, à militer en faveur des questions préoccupant laOumma, tant dans les pays du monde islamique, chacun dans le

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(4) Ac-Chadili Al Qelibi dans son introduction au livre Les relationsinternationales du Dr. Raymond Hadad, p.22, Dar al haqiqa, Beyrouth 2000.


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cadre de sa souveraineté, ses choix, sa politique nationale, quedans le cadre des organisations islamiques. Elle s'attèle, cefaisant, à concilier les règles du droit international et les valeurset principes islamiques. C'est pour cette raison que l'objectifcommun que partage la diplomatie des pays du monde islamiquepleinement souverains et la diplomatie exprimant les positionsde la Oumma, rend nulles et non avenues toutes les différencesqui peuvent effleurer l'esprit à ce propos.

La diplomatie dans le cadre de l'action islamique commune :Dans ce cadre général, je vais aborder brièvement la

diplomatie islamique à travers le processus de l'action islamiquecommune, sachant qu'il s'agit d'un domaine vital de la diplomatieà l'échelle des pays islamiques et au niveau international. Par lasuite, je vais énumérer les étapes de la codification juridiqueconcernant la diplomatie internationale.

Dans le cadre des règles convenues par la communautéinternationale, et en vue de mettre en relief la relation entre laconception islamique et la conception internationale de ladiplomatie, je tiens à préciser que l'action islamique communeappelle à la consolidation du dialogue entre les cultures,encourage l'alliance des civilisations, et soutient la coopérationavec la communauté internationale, aux fins d'instaurer lasécurité et la paix dans les quatre coins du monde.

D’emblée, j'aimerais relever une donnée historiqueimportante. Il s'agit du fait que les musulmans ont étéprécurseurs en matière de mise en place des règles afférents auxrelations internationales, grâce au livre publié par Muhamad IbnAl hassan As-Shibani au deuxième siècle de l'hégire sous le titreAs-Siyar Al-kabîr. C'est un livre-référence de l'histoire de lapensée politique mondiale en matière de relationsinternationales. Il s'agit du premier livre de droit internationalpublic et privé dans le monde entier, ce qui fait de son auteur un


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chef de file sans conteste dans le domaine du droit international.Et en hommage à cet illustre savant musulman, qui a été pionnierdans ce domaine, une association internationale portant son noma été créée en 1995 à Göttingen en Allemagne. Il s'agit de(l'Association As-Shibani pour le droit international) dont leprésident est Abdelhamid Badawi, Docteur en droit, ex-doyen dela faculté de droit à l'université du Caire, et ancien membre de laCour internationale de Justice. L'association vise à faire connaîtrel'œuvre d'As-Shibani, à mettre en relief ses points de vue et àpublier ses ouvrages qui portent sur les dispositions du droitinternational islamique(5).

Ainsi, le livre de Muhamad Ibn Al Hassan As-Shibani adevancé le traité de Westphalie signé en 1648, qui a jeté les basesde la diplomatie actuelle. Il a aussi été à l'origine de la notiond'équilibre international en Europe. A ce traité s'est ajouté lecongrès de Vienne en 1815 qui a été un tournant décisif dans ledéveloppement de la diplomatie par la mise en place denouvelles règles internationales. Ce savant arabo-musulman aaussi devancé par son œuvre pilote, la Convention de Viennepour les relations diplomatiques signée le 18 avril 1961 etcomposée de cinquante trois articles stipulant des règlesspécifiques relatives au système diplomatique depuis la Sociétédes Nations jusqu'aux Nations Unies.

(5) Muhamad Ibn Al Hasan As-Shibani (131-189 H) est un savant novateur qui afait son apprentissage sous la direction des grands oulémas musulmans telsque l'imam Malek, Achafiî, Al awzaîi et Athawri. Le calife Harun Ar-rachidlui a confié la justice de la pitié (Riqqa). Il a joué un rôle déterminant à l’écolehanafite, a publié plusieurs ouvrages qui constituent une référence pour lehanafisme dont les plus célèbres sont : Al mabsout, Al jamiâ as-saghir, Aljamiâ al kabir, As-ssiyar al kabir, Al athar, Ar-rad ala âhl al-madina. Il estmort à la ville de Ar-Ray, Encyclopédie arabe universelle, volume 14, p.240.


La diplomatie islamique est-elle différente, à certainségards, des autres diplomaties ?

En réalité, la diplomatie islamique ne diffère en rien desautres diplomaties pour ce qui est des règles, des principesfondamentaux, des origines et du cadre général. Toutefois, c'estune diplomatie qui garde des spécificités liées aux valeurs et auxconcepts islamiques qui la sous-tendent. Parmi les objectifs àhaute valeur humaine que s'assigne cette diplomatie, on retientune série d'actions visant toutes à rendre service aux questions dela sécurité et de la paix, à consacrer les règles du dialogue, de lacoexistence et à promouvoir la coopération entre les nations etles peuples.

Dans ce sens, la diplomatie islamique agit à travers l'actionislamique commune dans le cadre de l'Organisation de laConférence islamique et à travers la coopération internationalesous l'égide des Nations Unies et des organisationsinternationales connexes.

La diplomatie islamique emprunte donc deux voiesparallèles : d'une part l'action islamique commune et d'autre partla coopération internationale que ce soit au niveau des relationsbilatérales ou au niveau des relations multilatérales.

Penchons-nous alors sur le concept de l'action islamiquecommune, et définissons ses objectifs, en vue d'élucider la naturede la diplomatie islamique, de faire connaître les efforts qu'elledéploie pour servir les questions du dialogue et de la paix.

L'Organisation de la Conférence Islamique a été créée àRabat le vingt-cinq septembre 1969 à l'occasion de la premièreconférence des chefs d'Etats du monde islamique (le premierSommet islamique) tenue dans la capitale du Maroc surinvitation du feu Sa majesté le Roi Hassan II (que Dieu l'ait enSa Sainte Miséricorde) et avec le soutien et l'aide de feu Samajesté le Roi Fayçal bin Abdulaziz (que Dieu l'ait en Sa Sainte

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Miséricorde), suite à l'incendie criminel perpétré par deséléments sionistes le vingt-et-un août 1969, et qui a causé ladestruction de la mosquée Al-Aqsa. Ce crime atroce étant uneviolation de l'honneur et de la dignité des musulmans, il étaitimpératif que les chefs d'Etats réagissent à cette provocationfaite à l'encontre d'un lieu saint en l'occurrence la mosquée AlAqsa à Al-Qods Al-Charif. Les chefs d'Etat du monde islamiqueréunis à Rabat, indignés par cette agression qui n'a pas laisséindifférent le reste du monde, ont su, en tirer la force nécessairepour dépasser leurs conflits, unifier leur parole et instaurer lesbases d'un vaste groupement international représenté parl'Organisation de la Conférence islamique qu'on a investi d'unemission capitale à savoir la libéralisation de la ville d’Al-Qodsde l'occupation sioniste.

Six mois après cet événement historique, c'est-à-dire au moisde mars 1970, s'est tenue à Djeddah au Royaume d'ArabieSaoudite la première conférence islamique des ministres desaffaires étrangères au cours de laquelle a été créé le Secrétariatgénéral de l'organisation qui se charge de la coordination entreles Etats membres. La conférence a aussi désigné le Secrétairegénéral de l'Organisation et a élu son siège à Djeddah enattendant que soit libéré le siège permanent d'Al-Qods. Deux anset demi après le Sommet de Rabat, au mois de mars 1972, latroisième Conférence islamique des ministres des affairesétrangères tenue à Djeddah a adopté la Charte de l'OCI(6).

(6) La Charte de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) a été adoptéeau cours de la deuxième conférence islamique des ministres des affairesétrangères qui s'est tenue à Karatchi en République islamique du Pakistan (27-29 Chawal 1390 H/26-28 décembre 1970). En vertu de l'article premier decette Charte (les Etats membres constituent l'Organisation de la Conférenceislamique), la conférence du Sommet islamique a adopté la nouvelle charte del'Organisation de la Conférence Islamique lors de sa onzième session tenueles 14 et 15 mars 2008 à Dakar, capitale de la République du Sénégal.


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L'Organisation de la Conférence Islamique a été créée envertu du Chapitre VIII de la Charte des Nations Unies où il eststipulé à l'article 52 au premier paragraphe ce qui suit : «Aucunedisposition de la présente Charte ne s'oppose à l'existenced'accords ou d'organismes régionaux destinés à régler lesaffaires qui, touchant au maintien de la paix et de la sécuritéinternationales, se prêtent à une action de caractère régional,pourvu que ces accords ou ces organismes et leur activitésoient compatibles avec les buts et les principes des NationsUnies».

La Charte de l'Organisation de la Conférence islamique aadopté lors de sa première version sept objectifs qui sont à labase de la diplomatie islamique. Ces objectifs consistent dans lesactions suivantes :

- consolider la solidarité islamique entre les Etats membres.

- soutenir la coopération entre les Etats membres dans lesdomaines économique, social, culturel et scientifique et dansles autres domaines vitaux ; et encourager la concertationentre les Etats membres dans les organisations internationales.

- œuvrer à l'élimination de la discrimination raciale et à lalutte contre toutes les formes de colonisation.

- prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix etla sécurité internationales basées sur la justice.

- coordonner les actions entreprises en vue d'assurer la sécurité deslieux saints et pour les libérer, et soutenir le peuple palestiniendans sa lutte pour recouvrer ses droits et libérer ses terres.

- instaurer un climat propice à la promotion de la coopération etde l'entente entre les Etats membres et avec les autres Etats.

Quant aux principes prônés par l'Organisation de laConférence islamique, ils sont au nombre de cinq :

- L'égalité absolue entre les Etats membres.


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- Le respect du droit à l'autodétermination et la non-ingérence dans les questions intérieures de chaque Etatmembre.

- Le respect de la souveraineté nationale, de l'indépendanceet de l'unité territoriale de chaque Etat.

- Régler de manière pacifique tout conflit éventuel à traversla négociation, la médiation, la conciliation ou l'arbitrage.

- L'abstention des Etats membres de faire usage de la forceou menacer de l'utiliser contre la sécurité et l'intégrité territorialeou l'indépendance politique d'un autre Etat membre.

Quant aux objectifs fixés par la nouvelle charte del’Organisation de la Conférence islamique (15 mars 2008) àl'article un, ils sont passés à vingt objectifs, c'est-à-dire que treizeobjectifs ont été ajoutés à ceux énoncés dans la charte decréation. Ils se présentent comme suit :

1. Améliorer et consolider les liens de fraternité et de solidaritéentre les Etats membres.

2. Sauvegarder et protéger les intérêts communs et soutenir lesjustes causes des Etats membres face aux défis auquel setrouve confrontés le monde islamique en particulier et lacommunauté internationale en général.

3. Respecter le droit à l'autodétermination et la non-ingérencedans les affaires intérieures des Etats membres ; respecterla souveraineté nationale, l'indépendance et l'intégritéterritoriale de chaque Etat membre.

4. Soutenir la restauration de la souveraineté complète etl'intégrité territoriale d'un Etat membre sous occupationétrangère par suite d'une agression, sur la base du DroitInternational et de la coopération avec les organisationsinternationales et régionales compétentes.


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5. Assurer une participation active des Etats membres auprocessus mondial de prise de décision dans les domainespolitique, économique et social, afin de garantir leursintérêts communs.

6. Promouvoir les relations inter-Etats basées sur la justice, lerespect mutuel et le bon voisinage en vue de garantir lapaix, la sécurité et l'harmonie dans le monde.

7. Réaffirmer le soutien aux droits des peuples tels questipulés par la Charte des Nations Unies et par le droitinternational.

8. Soutenir la lutte du peuple palestinien actuellement sousoccupation étrangère et lui donner les moyens de recouvrerses droits inaliénables y compris le droit à l'autodéterminationet le droit de créer son Etat souverain avec pour capitale al-Qods Al-Shareef, tout en préservant le caractère historique etislamique ainsi que les Lieux Saints de cette ville.

9. Renforcer la coopération et commerciale intra-islamique,en vue de réaliser une intégration économique devantaboutir à la création d'un Marché Commun Islamique.

10. S'efforcer de promouvoir un développement humain intégralet durable et le bien-être économique des Etats membres

11. Propager, promouvoir et préserver les enseignements et lesvaleurs islamiques fondés sur la modération et la tolérance,promouvoir la culture islamique et sauvegarder le patrimoineislamique

12. Protéger et défendre la véritable image de l'islam, luttercontre la diffamation de l'islam et encourager le dialogueentre les civilisations et les religions.

13. Promouvoir et développer la science et la technologie etencourager la recherche et la coopération entre les Etatsmembres dans ces domaines.


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14. Promouvoir et protéger les droits humains et les libertésfondamentales y compris les droits des femmes, des enfants,des jeunes, des personnes âgées et des personnes à besoinsspécifiques ; et veiller à la sauvegarde des valeurs inhérentesà la famille islamique.

15. Réaffirmer, protéger et promouvoir le rôle de la famille entant que cellule naturelle et fondamentale de la société.

16. Préserver les droits, la dignité et l'identité religieuse etculturelle des communautés et minorités dans les Etats nonmembres.

17. Promouvoir et défendre des positions unifiées sur lesquestions d'intérêt commun dans les forums internationaux.

18. Coopérer en matière de lutte contre le terrorisme sous toutesses formes et manifestations, le crime organisé, le traficillicite des drogues, la corruption, le blanchiment d'argent etla traite des êtres humains.

19. Travailler en collaboration et en coordination dans lessituations d'urgence humanitaire telles que les catastrophesnaturelles.

20. Promouvoir la coopération entre les Etats membres dans lesdomaines socio-économique, culturel et de l'information.

La conception internationale de la diplomatie :Harold. K Jackobson met l'accent dans son livre les réseaux

d’interdépendance sur trois raisons principales qui sont àl'origine de l'apparition d'un nombre important d'organisationsinternationales au vingtième siècle. D'abord, le désir d'exploiterles progrès techniques pour accroître le commerce, ensuite, lapréservation de la sécurité et de systèmes politiques donnés etenfin la réalisation d'objectifs humains, l'amélioration du bien-être social et la préservation des droits de l'homme. Pour sa part,l'Organisation de la Conférence Islamique traite de nombreuses


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(7) Dr.Abdellah Al Ahsan, l’Organisation de la Conférence Islamique : Etudesur une institution politique islamique, p. 22, traduit de l'anglais par Dr.Abdelaziz Ibrahim Al faiz, Institut mondial de la Pensée islamique,deuxième édition, le Caire, 1996.

(8) Ali Ali Mansour, la Chariâ Islamique et le Droit International public, p.51,Dar Al-qalam, le Caire, 1962.

questions au même titre que les autres organisations interna-tionales. Seulement, l'esprit d'un groupement islamique ne date pasdes temps modernes, mais de bien des siècles avant. En effet, il y amaintenant quatorze siècles déjà qu'un groupe de musulmans dirigépar le prophète (Prière et Paix de Dieu sur lui) œuvraient dans lapéninsule arabique pour unifier les hommes en s'inspirant de laphilosophie islamique du Saint Coran. Ainsi, la coopérationinternationale selon l'Organisation de la Conférence Islamiquetrouve son origine dans la conception coranique de la oumma(7).

Genèse de la diplomatie islamique :

Le concept islamique de “oumma” en tant que forme uniquede regroupement local confère à la diplomatie islamique unecaractéristique de nature à la distinguer de la diplomatieclassique au niveau de ses fondements, ses objectifs et sesfinalités humaines. Si les principes de liberté, de fraternité etd’égalité issus de la Révolution française en1789 sont perçuscomme étant des principes modernes et nouveaux pour lespeuples européens, ils existent par contre déjà dans lesenseignements de l'islam car inhérents à l'avènement de cettereligion qui remonte a treize siècles(8). Il est vrai que L'Europea toujours été fascinée par ces principes qui prônent le respect dudroit des nations quant au choix de leur système constitutionnel,et qui se sont érigés en principes d'organisation de l'ordreinternational dans le cadre duquel ont été complétées les règlesrégissant les relations internationales donnant naissance par là àl'action diplomatique européenne. Il est tout aussi vrai que


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l'impact de l'islam sur le droit public international en Europe aété mis en évidence par des chercheurs occidentaux intègres(9).

L'idée d'un groupement islamique autour du principe desolidarité a pris forme avec le congrès du Caire qui s'est tenu aumois de mai 1926 et à l'issue duquel il a été recommandé ce quisuit : “il est indispensable que tous les peuples musulmans soientreprésentés, de façon convenable, dans une association, qui setiendra dans un pays que les représentants des peuplesislamiques auront choisi et qui se réunira pour débattre desmesures à prendre en vue de créer l'institution du califatconformément aux conditions requises par la chariâ”(10).

Il est donc clair que le congrès du Caire, tenu sur invitation duroi Ahmed Fuad Ibn Alkhadiwi Ismail, a été une réaction contrel'abolition du califat ottoman le 3 mars 1924. Mais là n’est pasnotre propos. Ce qui nous importe ici, c'est de savoir que lecongrès du Caire a été le premier rassemblement des autoritésislamiques et l'expression de l'une des multiples formes desolidarité islamique.

Un deuxième congrès qui, faisant suite au premier, juste à unmois d'intervalle, s'inscrit lui aussi dans le cadre de la solidaritéislamique. Il s'agit du congrès de 1926, organisé sous l'initiative

(9) Ibid, p.28.(10) A la fin de 1907, le russe musulman Ismail Ghasabranski, auteur du journal

turc turjuman ahwal zaman a appelé à la tenue d'une conférence islamiquequi a effectivement eu lieu à l'hôtel Continental du Caire. Plusieurspersonnalités y ont assisté et ont reçu favorablement cette initiative. Lors deson intervention, Ismail Ghasabranski a insisté sur la nécessité de faire lediagnostic du mal dont souffrent les peuples des pays islamiques avant d’enpréscrire le remède. Il a également souligné que pour identifier les causes dela décadence de la oumma islamique, il est inévitable que le travail soit faitnon pas par une ou deux personnes, mais dans le cadre d'une conférenceislamique générale où se réuniront les savants et les oulémas pour débattredes questions touchant les pays islamiques. Journal Al muayid : 2/11/1907,le Caire, citant le livre intitulé (Muhamad Tawfiq El Bakri) du Dr. MaherHasan Fahmi, p.82 série (Aâlam al ârab), numéro 64, le Caire, avril 1967.


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du feu le Roi Abdulaziz Al-Saoud (que Dieu l'ait en sa SainteMiséricorde) à Makkah Al-Mukarramah. A la suite de cecongrès, une institution permanente a vu le jour. Il s'agit de laConférence du Monde islamique qui existe encore de nos jours.

L'actuel président de la Conférence du Monde islamique estle Docteur Abdellah Nassif, l'ex-secrétaire général de l'universitédu monde islamique. Quant au secrétaire général actuel, c'est lesénateur Raja Dhafr Al Haq. Le siège de cette organisation est àKaratchi. La Conférence du Monde islamique a été présidée parle diplomate pakistanais Inâam Allah Khan.

Dans le même esprit de solidarité, une troisième conférenceau sommet s'est tenue à Al-Qods en 1931(11), sur invitation deHadj Amine Al Hussaini (que Dieu l'ait en sa Sainte Miséricorde)et en la présence d'un nombre important de leaders musulmans,et de personnalités venues d'Orient et d'Occident. Le Maroc a étéreprésenté dans cette conférence par trois augustes personnalitésde qualité : Cheikh Mohamad Naciri, Cheikh Mohamad ElMekki El Kettani, Hadj Mohammad Bennouna (que Dieu les aittous en sa Sainte Miséricorde). La conférence d'Al Qods a étéune vive réaction à la décision prise par les autorités d'occupationen Palestine concernant le mur des lamentations qui constitue lemur occidental de la mosquée Al-Aqsa. Un des plus grandsmérites de la conférence d'Al-Qods est qu'elle a mis fin à laguerre entre le Royaume d'Arabie saoudite et le Yémen en 1934.

Deux autres conférences se sont respectivement tenues àKarachi en 1949(12) et en 1951(13). Lors de ces deux conférences,

(11) C’est la 2ème session de la Conférence du Monde islamique qui s’est tenueà Makka Al-Mokarrama en 1926 suite à l’appel du Roi Abdulaziz Al-Saoud.

(12) C’est la 3ème session de la Conférence du Monde islamique.

(13) C’est la 4ème session de la Conférence du Monde islamique. La 5ème sessiontenue à Baghdad en 1962 a été marquée par l’adoption du Statut de laConférence du Monde islamique, la création de ses organes et de ses bureauxrégionaux.


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plusieurs projets relatifs au commerce, à l'enseignement, à laprospérité sociale ont été mis en avant. Nous citerons à titred'exemple le projet portant création d'un fonds internationalislamique pour l'enseignement, la promotion des échanges entre lesenseignants, les étudiants et pour l'octroi de bourses d’étudessupérieures et de recherche scientifique. Les conférenciers ontégalement établi des programmes pour mettre en place des sessionsde formation aux disciplines islamiques visant à explorer lesdifférents aspects de l'islam sous un angle scientifique et objectif.

La notion de solidarité islamique a évolué avec le temps etconnu un nouvel élan. En effet, à la fin des années quarante et audébut des années cinquante du siècle dernier, on a assisté à unenouvelle tendance visant à unir les musulmans autour d'un seulsystème politique ou, du moins, dans un seul forum islamique. LesEtats islamiques ont commencé à agir, dans l'unité et la cohésion,lors des réunions de l'Assemblée générale de l'ONU. Nombreuxalors sont ceux qui ont commencé à parler de l'existence d'un “blocislamique” qui se distingue du “bloc de l'Ouest” et du “bloc de l'Est”.Deux principaux facteurs ont contribué à la fédération des effortsdes pays islamiques au sein de cette organisation internationale. Lepremier fut l'intérêt commun que les pays islamiques accordaient àl'indépendance des autres pays du monde islamique. Le deuxièmefut l'établissement, au cœur du monde islamique, d'un Etat israéliensoutenu par les grandes puissances. Il était également naturel que lesassociations et les organisations non gouvernementales du mondeislamique aient repris leur activité après l'indépendance(14).

Feu le roi Fayçal bin Abdulaziz (que Dieu l'ait en sa SainteMiséricorde) a effectué des tournées historiques dans un grandnombre de pays islamiques, durant lesquelles il n'a eu de cessed'appeler à la solidarité islamique. Son appel a eu un échofavorable auprès des peuples de l'ensemble des pays qu'il avait

(14) Dr.Abdallah Al Ahsan, ibid, pp.41-42.


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Sitôt l'appel à la solidarité lancé

Les consciences bienveillantes s'illuminèrent

Aussi, Turcs et Africains répondirent -ils présent à l'appel

Le Tigre et l'Euphrate se purifièrent

Et Amman en fut triomphalement couronnée

Du Pakistan et de la Perse

Fusèrent des acclamations

Dont seuls les Esprits avisés sauront saisir la portée

Au Maroc, adhérèrent à l'appel les Seigneurs

Dont la lignée remonte à Fatima Zahra

De la maison de Uqba à Tunis la verte

Retentirent des échos remplissant l'horizon

O Fayçal dévoile ses secrets

Et telle une épée tranchante,

Unis les cœurs afin de sauver

L'islam, la paix et le Bien.

La coordination et la consultation entre les rois Hassan II etFayçal bin Abdulaziz (que Dieu les ait en sa Sainte Miséricorde)ont été aussi fortes que fructueuses dans le sens où leur action ajeté les fondations de la solidarité islamique et préparé la voie àl'action islamique commune et à la formation de la diplomatieislamique.

(15) Husein Ibn Ali Al Karwi d’Al Bustanah, né à Baghdad en 1907, lauréatde Dar Al ulûm en Egypte. Il est décédé en 1968.

visités et à leur tête le Royaume du Maroc. L'action du RoiFayçal bin Abdulaziz, n’a pas manqué d’inspirer le grand poèteirakien Hussein Bastanah(15) (que Dieu l'ait en sa SainteMiséricorde) qui a composé ces vers :


Naissance des relations internationales :

L'idée de se ranger sous la bannière d'une instanceinternationale publique qui œuvre pour la promotion de lacoopération et de l'entente entre différents pays et qui œuvre àl’instauration de la paix dans le monde, remonte à bienlongtemps, et plus exactement au début du quatorzième siècle.L'idée a d'abord fair son apparition avec le légiste français PierreDubois qui rêvait en 1305 de mettre la France à la tête de l'Europe.Ensuite, d'autres auteurs eurent des projets identiques. Ainsi, leministre français de Sully formula en 1603 le rêve de créer unegrande république chrétienne qui englobe tous les peuplesd'Europe, puis, l'Abbé de Saint Pierre présenta en 1713 sonprojet (projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe) lors dela conférence d'Utrecht qui prônait l'organisation d'une ligue denations européennes ainsi que d'autres projets proposés par denombreux écrivains comme Jean-Jacques Rousseau, Bentham,Kant etc. Mais tous ces projets n'ont pas eu de suite et l'idée n'apris corps qu'au début du siècle précédent, au lendemain de lapremière guerre mondiale. Les pays déchirés par la guerreressentirent le besoin impérieux d'une haute instanceinternationale qui veille aux affaires publiques de la communautéinternationale. D'où la création de la société des Nations qui futactive durant un quart de siècle environ. Mais, elle est restée endeçà des objectifs qui lui ont été assignés à l'origine, à savoirmettre un terme aux hostilités et prévenir les guerres. De plus,son bâtiment n'a pas été épargné par la deuxième guerremondiale. Dès que la guerre prit fin, la communautéinternationale s'est vite regroupée dans le cadre d'une nouvelleorganisation qui est l'Organisation des Nations Unies(16).

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(16) Dr. Ali Sadeq Abu Haif, Droit international public, p.601, Al Maârif,Alexandrie, 1991.


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La Société des Nations visait, entre autres, à la promotion dela coopération intellectuelle entre les peuples. Elle a ainsi préparéle chemin à cette coopération par le biais des nombreusesconférences scientifiques et culturelles. Elle a également créé àcette fin, le Comité international de coopération intellectuelle.Cet objectif entre dans le cadre des fonctions du ConseilEconomique et Social qui est l'instrument de travail des NationsUnies pour la réalisation de ses objectifs économiques et sociaux,tels qu'énoncés à l'article 55 de la Charte : “consolider lacoopération internationale dans les domaines de la culture et del'éducation”. C'est également dans cette même perspective qu'aété créée l'UNESCO le 4 novembre 1946 dont l'objectif principalest de : «contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dansle monde en resserrant, par l'éducation, la science, la culture et lacommunication, la collaboration entre nations, afin d'assurer lerespect universel de la justice, de la loi, des droits de l'Homme etdes libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, desexe, de langue ou de religion, que la Charte des Nations uniesreconnaît à tous les peuples». Afin d'accomplir ses objectifs,l'UNESCO assure cinq fonctions dont :

- l'enseignement des peuples et la propagation de la culture

- le respect mutuel des valeurs culturelles de l'orient et del'occident.

Dans le préambule de la Charte des Nations Unies, on peutlire après les quatre premiers engagements: “en vue de réaliserces objectifs, nous avons résolu de nous armer de tolérance, devivre en paix et d'entretenir des relations de bon voisinage”.

Diplomatie du dialogue et de la paix :

L'appel au dialogue des civilisations a été lancé à partir dumonde islamique lorsque l'ancien président de la Républiqueislamique d'Iran Muhamad Khatami, à l'occasion de la huitième


session de la Conférence du sommet islamique qu'il présidait,tenait son discours à l'Assemblée générale des Nations unies,devant un nombre important de chefs d'Etat et de gouvernement,de ministres des affaires étrangères et d'ambassadeurs des pays dumonde, membres de l'ONU. L'Assemblée générale des NationsUnies approuvant l'idée proposée par le président de la conférenceislamique, décida de proclamer 2001 Année des Nations Uniespour le dialogue des cultures et des civilisations.

Ce n'est pas un hasard si l'idée du dialogue entre les cultureset les civilisations émane du président de la conférence dusommet islamique, qu'elle se développe et qu'elle murisse parune décision internationale. Cette décision appelle, en effet, lespeuples du monde à renforcer les valeurs du dialogue entre lescultures et les civilisations humaines afin d'aplanir les obstaclesqui entravent les aspirations de l'homme moderne à un monde oùrègnent stabilité, sécurité, paix et harmonie.

Il était donc tout à fait naturel que le monde islamique approuvela résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies et que laConférence islamique des ministres des affaires étrangères adopte,en sa vingt cinquième session, cette décision. Il était égalementnaturel et que la Conférence charge l'Organisation Islamique pourl'Education, les Sciences et la Culture l'ISESCO d'exécuter unensemble d'activités tant au niveau local qu'international pourdiffuser la culture du dialogue, pour en approfondir les concepts, etpour la traduire dans des actions concrètes, des positions réelles etdes mesures tangibles. De telles actions permettront d'adapter ledialogue à l'époque actuelle et d'ancrer le concept de diplomatieculturelle d'un point de vue islamique.

La conjoncture politique défavorable consécutive auxévénements du 11 septembre 2001 qui n'encourage pas vraiment ledialogue et qui a engagé la communauté internationale dans lesméandres de la confrontation, a ébranlé les convictions quant à

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l'efficacité du dialogue en raison d'une crise internationale qui vas'amplifiant, à cause de certains détracteurs de la paix dont les actesmenacent la stabilité des sociétés. Mais en dépit de cetteconjoncture, l'ISESCO s'est acquitté au mieux de sa mission dans lecadre de la diplomatie culturelle du monde islamique, mandatéepour ce faire, par la Conférence islamique des ministres des affairesétrangères. Dans ce contexte, l'ISESCO a engagé une actionréfléchie, selon un plan d'action bien étudié visant à diffuser lesvaleurs du dialogue et de cohabitation, ces dernières étant le chemincertain qui mène à l'instauration de la sécurité et de la paix dans lemonde. De fait, l'ISESCO a organisé et pris part à plusieurs dizainesde conférences et de congrès dans plusieurs capitales arabes,islamiques et occidentales sur les questions du dialogue entre lescultures et les civilisations. Elle a aussi participé et contribué àl'organisation de dizaines d'autres conférences et colloques donttrois colloques internationaux tenus au Royaume du Maroc sous lehaut patronage de sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu legarde. Il s'agit du “colloque international sur le dialogue entre lescivilisations dans un monde changeant” organisé à Chefchaoun en2006 et le colloque scientifique sur “l'université Qarawiyin et ledialogue des religions et des civilisations” à Fès en janvier 2007.

Ont pris part à ces conférences et colloques internationaux unepléiade d'intellectuels, chercheurs, académiciens et journalistesissus du monde arabo-islamique, d'Europe et des Etats-Unis.

En vue de garder des traces des écrits et des documents relatifsau dialogue des civilisations et des cultures, l'ISESCO a publié, encollaboration avec le Secrétariat général de l'Organisation de laConférence islamique “le livre blanc sur le dialogue entre lescultures et les civilisations” en trois langues et en deux éditions.L'ISESCO a également publié un nombre important d'études et delivres autour de ces mêmes questions. Elle a intégré dans deuxplans triennaux successifs, un vaste programme dédié au dialogueentre les civilisations et un autre programme axé sur la culture de

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la justice et de la paix, décliné en programmes et en une séried'activités. En vue d'enraciner la culture du dialogue, l'ISESCO aintroduit quelques amendements sur sa Charte qui furent adoptéspar la neuvième conférence générale. Ainsi, l'Organisation s'estvu assigner un objectif nouveau : la promotion du dialogue entreles cultures, les civilisations et les religions et la diffusion de laculture de la justice, la paix et les principes de liberté, les droits del'Homme, selon un point de vue civilisationnel islamique(17).

L'ISESCO a en outre mis en place le Programme desambassadeurs du dialogue entre les civilisations et a nommé unpremier groupe d'ambassadeurs qui compte quatre personnalitéséminentes de Malaisie, Jordanie, Sénégal et Azerbaidjan. Il s'agitde l'ancien chef de gouvernement de la Malaisie MahadirMuhammad, Son altesse Prince de Jordanie Al Hassan Ibn Talal,l’ancien Directeur général de l'UNESCO Ahmed MokhtarM’bow et l'épouse du Président de l'Azerbidjan MadameMehriban Aliyeva. D'autres ambassadeurs s'ajouteront à la listede ces personnalités en (2008).

L'ISESCO au service de la diplomatie islamique :L'action que l'ISESCO a toujours menée dans ce cadre relève

des fonctions propres de la diplomatie culturelle islamique visant àpromouvoir le dialogue et à diffuser la culture de la justice et de lapaix. C'est une action soutenue qui ne cesse de se renforcer,d'évoluer et de s'élargir, grâce à une série de conférences islamiquesspécialisées parmi lesquelles : la Conférence islamique desministres de la culture organisée sous l'égide de l'Organisationislamique pour l'Education, les Sciences et la Culture -ISESCO-(18),

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(17) Voir le livre documentaire (ISESCO, 25 ans de réalisations) publié àl'occasion du vingt-cinquième anniversaire de la création de l'ISESCO,Rabat, 2007.

(18) Ibid.


la Conférence islamique des ministres de l'information, sous l'égidede l'Organisation de la Conférence islamique. Ces deuxconférences servent les objectifs de la diplomatie islamique. LaConférence islamique des affaires étrangères sert également lesquestions de la sécurité et de la paix, non seulement dans le mondeislamique, mais dans toutes les régions du monde. A la tête de toutesces préoccupations, vient la question palestinienne pour laquelle aété créée l'Organisation de la Conférence islamique, et qui constituel'axe principal de la diplomatie islamique dans tous ces domaines età ses différents niveaux.

Il est nécessaire, à mon sens, de préciser qu'il n'existe pas dedifférence entre “la diplomatie arabe” et “la diplomatieislamique” pour ce qui est des domaines de sécurité et de paix.Ainsi, à titre d'exemple, je rappelle que la stratégie adoptée parla Ligue des Etats arabes est la même que celle adoptée parl'Organisation de la Conférence islamique et que les résolutionsissues des conférences du Sommet arabe concernant la causepalestinienne ne différent en rien de celles issues des Sommetsislamiques. Donc, on pourra parler, à ce titre, de “diplomatiearabo-islamique”.

Dans tous les cas, la diplomatie islamique respecte les règlesdu droit international et ne s'éloigne pas de la légitimitéinternationale pour ce qui concerne les décisions et les positionsqu'elle prend. De ce fait, établir un lien entre le renforcement dudialogue entre les civilisations et les cultures et les actionsmenées pour instaurer la sécurité et la paix constitue de touteévidence une manifestation de l'engagement de la diplomatieislamique envers le droit international et témoigne de saconformité avec les législations en la matière, d'une part, et unepreuve du respect que la diplomatie islamique porte aux valeursmorales universelles et aux principes humains d'autre part.

Si la diplomatie est l'expression d'une volonté politique despays, elle n’en reflète pas moins le niveau de développement

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économique, industriel, scientifique et technique. Ainsi, le poidsde la diplomatie islamique et de la diplomatie arabe dépend dudegré des capacités, des potentialités et des ressources qui sont àla disposition des pays du monde islamique et de la place queceux-ci occupent dans le monde.

En dépit du climat confus qui règne dans le monde islamiqueet qui est dû à diverses raisons qu'il n'est pas dans mon proposd'aborder en détail ici, on ne peut qu'affirmer, par soucid'objectivité et de réalisme, qu'aujourd'hui, les potentialités desEtats membres de l'Organisation de la Conférence islamique et laplace que le monde islamique occupe au sein de la communautéinternationale offrent à la diplomatie islamique de multiplesopportunités pour agir sur plusieurs fronts et ce, pour étayer lesefforts de la communauté internationale visant à promouvoir lesvaleurs du dialogue des cultures et l'alliance des civilisations auservice de la sécurité et de la paix dans le monde.

Il convient de noter dans ce sens que le monde islamique estun membre actif du (Groupe de haut niveau pour l'alliance descivilisations, fondé sur décision de l'ex-secrétaire des NationsUnies. En plus de la Turquie et de l'Espagne qui sont desmembres principaux, le groupe compte également despersonnalités du Maroc, du Qatar, de l'Iran et de l'Indonésie.L'ISESCO participe aux réunions tenues par ce groupe(19).

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(19) J'ai participé au premier Forum mondial pour l'alliance des civilisations àMadrid les 14 et 15 janvier 2008. J'ai pris la parole lors de ce congrèsinternational unique en son genre auquel ont assisté le président sénégalaiset les chefs du gouvernement espagnol et turc, le Secrétaire général desNations Unies, le haut délégué pour l'Alliance des civilisations aux NationsUnies, plusieurs autres chefs de gouvernement et les ministres des affairesétrangères de différents pays ainsi que le Secrétaire général del'Organisation de la Conférence islamique. J'ai insisté lors de monintervention, sur le fait que le principe essentiel et principal sur lequel sebase le monde islamique pour établir les ponts du dialogue entre lescultures, les civilisations et les religions, est un principe originel, car ancré


Le monde islamique : un bloc civilisationnel :

Il s'agit d'un nouveau domaine de la diplomatie islamique dansson cadre culturel, civilisationnel et humain, qui ouvre de largesperspectives devant le monde islamique afin que celui-ci présentesa vision civilisationnelle propre et pour qu'il participe aurenforcement des nobles valeurs civilisationnelles et culturelles.

Le monde islamique est un bloc civilisationnel qui œuvrepour le dialogue et la paix, deux objectifs qui s'inscrivent dans unseul but stratégique, sachant que la paix n'est possible qu'à traversle renforcement du dialogue entre les nations et les peuples auxniveaux politique, économique, culturel et civilisationnel, et àtravers un dialogue constructif, productif, essentiellement etprofondément civilisationnel ; humain dans le sens où il vise àaméliorer la vie des hommes, à instaurer une paix globale fondéesur la justice, le droit et la vertu. C'est pour cette raison que ladiplomatie islamique agit dans ce vaste cadre et opère dans le bonsens en protégeant les intérêts suprêùes de la oumma islamique eten soutenant les efforts déployés par la communautéinternationale pour la promotion du dialogue et de la paix.

Avant de conclure, j'aimerais évoquer ce qui figure dans lelivre publié récemment en langue anglaise par l'universitéaméricaine au Caire sous le titre : «l'Islam, passé, présent, futur»par le théologien suisse Hans Kung, président de la fondation

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dans les principes immuables auxquels adhèrent plus d'un milliard decroyants dans le monde qui sont convaincus que l'islam appelle à latolérance, prône l'unité de l'origine de l'homme, l'égalité entre les hommesen termes de dignité et de droit à la vie, à la sécurité, la paix, l'harmonie etl'entente.Par la même occasion, j'ai appelé le gouvernement espagnol à lancer unenouvelle initiative historique visant à renforcer la réconciliation du Mondeislamique et l'Occident afin d’instaurer un climat de confiance et desécurité. Une telle initiative va renforcer l'estime de la sociétéinternationale vis-à-vis de ce pays leader dans le domaine des initiativescivilisationnelles et culturelles.


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«Pour une éthique planétaire». On peut y lire ce qui suit : «leschoix sont devenus clairs : conflits entre les religions, conflitsdes civilisations, guerres entre les nations ou : dialogue entre lescultures et paix entre les religions pour une paix entre lespeuples». Ensuite, l'auteur se demande : “ne nous appartient-ilpas d'affronter le danger qui menace l'humanité en détruisant lesmurs du fanatisme pierre par pierre et en établissant un pont pourdialoguer avec l'islam au lieu de dresser plus d'obstacles faits dehaine, de vengeance et d'animosité ?”(20).

C'est dans ce cadre que s’active la diplomatie islamique.

La Conférence donnée dernièrement au Centre de rechercheset d'études stratégiques des Emirats arabes unis (ECSSR), par DrCharles Saint- Prot, Directeur de l'Observatoire d'Etudesgéopolitiques (OEG) à Paris, a retenu l'attention des chercheursqui s'intéressent aux questions du dialogue entre le mondeislamique et l'Occident. Dans sa conférence, il a affirmé :«l'Islam ne peut être confondu avec un conservatisme rigide oudes courants minoritaires caractérisés par leur sectarismerévolutionnaire ou le terrorisme. La tradition islamique est lavoix de la sagesse qui tend à concilier foi et respect à traversl'ijtihad qui est un effort intellectuel déployé pour comprendre.Pour l'islam, l'ijtihad est la voie de l'avenir et la traditionislamique est une meilleure réponse aux dérives sectairesextrémistes qu'une occidentalisation qui conduirait à unenégation de la civilisation musulmane». Ce qui est intéressantdans cette affirmation c'est le fait de soutenir que l'ijtihad est,pour l'islam, la voie de l'avenir. En effet, le conférencier ne croitpas si bien dire car l'ijtihad est une obligation religieuse et unenécessité vitale en cela qu'il nous permet d'appréhender leschangements et de construire l'avenir.

(20) Résumé des idées de Hans Kung dans la revue Points de vue, numéro 106,novembre 2007, le Caire.


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Le conférencier français a mis en exergue la place centralequ'occupe l'islam dans les relations internationales contemporainesen rappelant que les musulmans représentent une population d'unmilliard et demi, soit 20% de la population mondiale. Dotés d'unecapacité de production pétrolière importante, les Etats musulmansconstituent un bloc influent dans le monde.

Le conférencier affirme, par ailleurs, que l'image de l'islamen Occident a été abusivement déformée, si bien qu'il existe unepeur injustifiée de l'islam due à la mauvaise compréhension decette religion. Il a franchement indiqué que l'Occident ne fait pasde distinction entre islam en tant que religion et civilisation et ceque l'on appelle communément «islamisme» qui est le produitd'une pensée extrémiste n'ayant aucune justification religieuse. Acet égard, il affirmé que les groupes occidentaux en alliance avecle sionisme sont derrière le ternissement de l'image de l'islam. Eneffet, il a précisé que c'est une erreur de lier l'islam au terrorismecar l'islam est une religion de tolérance, qui est venue compléterles religions précédentes. Ce lien que l'Occident établit est, dit-il, le résultat d'une mésintelligence et d'une paresse intellectuellequi empêchent de comprendre les fondements de l'islam à lasource et non pas à travers des écrits qui, la plupart du temps,sont tendancieusement biaisés(21).

La voix de ce penseur occidental nous incite, sans nul doute, ànous ouvrir davantage sur notre époque pour mieux consolider lesprincipes de la diplomatie islamique. Cette prise de position d'unpenseur français illustre est à même de renforcer nos efforts sur lascène internationale du fait que l'action intellectuelle et culturelleparticipe elle-même de la diplomatie parallèle ou populaire. Deuxdomaines que nous devons développer, soutenir et élargir, l'objectifétant de toujours promouvoir le rôle de la diplomatie islamique.

(21) «Une voix sage d'Occident qui mérite d'être soutenue», Dr AbdulazizOthman Altwaijri, in Al-Hayat, Londres, 30 octobre 2008.


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