chu mustapha pr c. baba mehdid
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Faculté de Médecine
Département de Médecine Dentaire
Service d’Odontologie Conservatrice et Endodontie
CHU Mustapha
Pr C. Baba Mehdid
Conduite à tenir et thérapeutiques
des complications loco- régionales
Dr T. Merakeb
Année universitaire: 2018/2019
35 DAOC 32eme EMD5eme année
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PLAN
Introduction
I-L’antibiothérapie
II-L’antalgique, l’anti-inflammatoire
III-Traitement des ostéites odontogènes
IV-Traitement des cellulites circonscrites et diffuse ou diffusée
V- Les sinusites d'origine dentaire
VI- Les Thrombophlébites:
Conclusion
Bibliographie
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Introduction :
Les thérapeutiques des complications loco-régionales d’origine dentaire passent par la
thérapeutique étiologique et celle symptomatique.
La thérapeutique étiologique consiste en:
- soit la thérapeutique conservatrice de la dent causale ou;
- celle radicale (l’extraction) de celle-ci.
La thérapeutique symptomatique consiste –elle, en la thérapeutique médicamenteuse
adéquate, selon la complication en présence.
I-L'ANTIBIOTHERAPIE:
L'antibiothérapie est une arme qui a révolutionné le traitement et le pronostic des accidents
infectieux graves.
Cependant, elle doit être adaptée et savamment dosée en fonction du type de pathologie à
traiter. Elle est nécessaire mais non suffisante en cas de collections suppurées ou de plages de
nécrose; la chirurgie se révèle alors indispensable.
But de l'antibiothérapie:
L'antibiothérapie va refroidir le foyer infectieux, ralentir l'extension des lésions, sans pour
autant l'interrompre réellement. Elle prévient les conséquences de la dissémination sanguine
et permet l'instauration d'un traitement local.
Sans traitement étiologique, l'antibiothérapie utilisée estompe les signes fonctionnels et
généraux.
Une récidive est inéluctable soit sous forme aiguë soit sous forme chronique. Dans ce cas,
l'antibiothérapie bloque le processus inflammatoire, empêchant la formation d'une collection
suppurée franche et l'élimination de tissus nécrosés.
La durée moyenne de l'antibiothérapie est de 6 à 14 jours. L'arrêt du traitement doit être net,
Jamais dégressif.
A l'issue de ce traitement aucune surveillance particulière n'est nécessaire en général. Si par
Contre la durée du traitement est plus longue, un bilan général est justifié compte tenu de la
toxicité du produit employé.
II-LES ANTALGIQUES (ATG), LES ANTI-INFLAMMATOIRES:
Les antalgique en odontologie occupe une place essentielle notamment lorsqu’il s’agit de
complications.
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Paracétamol:500mg-1g/prise /6h (60mg/kg/j) en général=4g /j (adulte)
Panadol extra: 565mg (2cp 2×/j), Paracétaol codeiné.
Les AINS sont contre-indiqués dans le cas des grandes infections : cellulites, ostéite…
Les corticoides sont indiqués dans les cas des complications loco-régionales d’origine
dentaire lorsque des oedèmes importants se manifestent, nécessitant un contrôle immédiat et
leur limitation. Tel est le cas des cellulites diffuses ou diffusées.
Ex: Solupred 20 mg (cp): 1mg/kg/j
III-LES OSTEITES DES MAXILLAIRES
III-1-TRAITEMENT DE L’OSTÉO-PERIOSTITE:
L’ostéo-periostite guérit systématiquement après la disparition de l’infection endodontique
qui l’entretenait. S’il s’agit d’un dent conservable sur l’arcade, le traitement endodontique
adéquat de la dent causale, va permettre la disparition progressive et remarquable de tous les
signes en faveur de l’ostéo-périoste.
La disparition de l’ostéo-periostite est considérée comme un des signes cliniques d’une
parodontite apicale en voie de guérison.
III-2-TRAITEMENT DE L’ABCÈS SOUS PÉRIOSTÉ:
La guérison est facilement obtenue après drainage par incision de l'abcès et le traitement de la
dent causale endodontique, si la dent est conservable sur l’arcade.
La guérison est facilement obtenue après drainage par incision de l'abcès et le traitement de la
dent causale endodontique, si la dent est conservable sur l’arcade…….
III-3-OSTEITES DU REBORD ALVEOLAIRE:
• LES ALVEOLITES:
• alvéolite sèche :
• anesthésie locale sans agent vasoconstricteur ou mieux locorégionale,
• rinçage alvéolaire par du sérum physiologique ou mélangé à de I‘H2O2,
• détersion et curetage alvéolaire non traumatisants, et introduction d'un tamponnement
ou méchage antiseptique et anti-inflammatoire.
• L’alvéolite suppurée:
• Est chirurgical,
• un curetage soigneux
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• suivi de la mise en place d’une mèche antiseptique et/ou hémostatique.
• Dans ces deux formes d'ostéites, une antibiothérapie générale n’est indiquée, qu'en
présence de signes infectieux généraux. En général l’alvéolite suppurée s’en
accompagne.
• Des analgésiques par voie générale sont cependant très utiles.
• TRAITEMENT DU SYNDROME DU SEPTUM:
• Le traitement est étiologique:
• A savoir, rétablissement d’un bon point de contact permettant d’empêcher toute
irritation de la gencive septale ainsi que du septum.
• Ceci est effectué cliniquement, d’abord par la dépose de tout élément irritant
(restauration débordante, prothèse mal adaptée ou à crochet mal placé, suivi de la
réalisation d’une restauration coronaire correcte avec un système de matriçage
adéquat et bien mis en place.Ceci associé ou non, au préalable, à un curetage de tout
tissu de granulation ou débris et antisepsie de l’espace inter-dentaire.
• III-4-TRAITEMENT DE L’OSTEOMYELITE ET L’OSTEITE (OSTEITE DE
LA CORTICALE):
La chirurgie:
Les moyens chirurgicaux visent au niveau de l'infection à tarir sa source, à vider la zone
d'infection et à drainer celle-ci pour éviter son renouvellement. La chirurgie a pour objectif
aussi de reconstruire. Les destructions entraînées par l'ostéite et à éviter ou corriger les
séquelles.
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Nb: -Le traitement est poursuivi jusqu’à l’amendement des signes infectieux locaux.
- Les macrolides ont une excellente pénétration osseuse.
Tableau: Association d’ATB par voie orale.
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III-5- OSTEITE DIFFUSE :
Le traitement curatif est médical et chirurgical.
Le traitement médical
ATB par voie intraveineuse: hospitalisation en urgence.
-poly antibiothérapie synergique et massive
- On prescrit des pénicillines A, des macrolides, des nitroimidazolés, les cyclines voire
des assiciations.
- Ex: Erythromycine: Erythrocine ® IV:(2 - 3 g/j) (IV) (3 fois/j).On peut associer les
nitroimidazolés puis relais par voie orale dés le contrôle de l’infection et sera
poursuivi jusqu' à l’éradication de l’infection.
Contre la douleur: antalgique, corticoide.
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Oxygénothérapie hyperbare: chambre qui présente une pression atmosphérique 2,4 fois plus
élevée que la normale, le patient respire de l’oxygène pur à 100 %, dans le but de réoxygéner
l’os et ainsi favoriser sa guérison en raison de son efficacité sur les germes anaérobies. Elle
permetd’avoir:
-Effets bactériostatique et bactéricide:
- Prolifération des macrophages et de la phagocytose
- Prolifération des fibroblastes et de la production du collagène
- Prolifération des cellules endothéliales et angiogénèse.
Le traitement chirurgical:
- c’est le traitement étiologique et consiste en:
- l’extraction de la dent causale;
- Drainage, curetage, séquestrectomie.
- Correction des séquelles.
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III-6-OSTEITE CHRONIQUE:
NB: L’Antibiothérapie est justifiée dans le cas des ostéites chroniques par le fait que le
curetage osseux est nécessaire ainsi que l’élimination du séquestre.
IV-LES CELLULITES
Le traitement des cellulites d’origine dentaire est réalisé selon le stade :
• 3 types de traitement:
– Médical : médicamenteux
– Étiologique : suppression de la cause
– Chirurgical : drainage
*Les antibiotiques:
Voir le tableau ATB ostéite circonscrite d’origine dentaire
*Le drainage :
Il peut être exo ou endo-buccal (selon l’emplacement anatomique de la collection à drainer).
Technique opératoire du drainage :
-désinfection du site opératoire; incision à la zone la plus déclive; compression bidigitale;
-toilette de la cavité drainée; mise en place d’un drain ; maintien du drain par des points de
sutures ; mise en place du pansement.
*Le traitement étiologique :
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IV-1-TRAITEMENT DE LA CELLULITE CIRCONSCRITE AIGUE SEREUSE:
A ce stade, il n'y a pas encore de suppuration. L'antibiothérapie est associée à la trépanation
de la dent; la conservation de celle-ci est décidée à ce niveau.
Traitement étiologique:
Le traitement de la dent causale est conservateur chaque fois que les conditions le
permettent. On réalise donc une trépanation de la dent dans un premier temps et une
désinfection puis une obturation radiculaire.
IV-2-TRAITEMENT DE LA CELLULITE CIRCONSCRITE AIGUE SUPPUREE:
Traitement chirurgical: le drainage de la collection s’impose.
Traitement médical :
Antibiotique par voie veineuse pendant 5 jours puis, le relais sera entrepris per os
pendant 5 jours
ATG,
Traitement étiologique :
Le traitement de la dent causale sera soit conservateur soit radical selon les
conditions locales et surtout générales
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IV-3-TRAITEMENT DE LA CELLULITE GANGRENEUSE:
- Hospitalisation
- Antibiothérapie massive et antibiogramme.
- Drainage
- Extraction de la dent causale
IV-4-TRAITEMENT DE LA CELLULITE SUBAIGUES ET CHRONIQUES:
*Traitement étiologique: peut être conservateur ou non conservateur associer à un curetage.
Drainage chirurgical, si nécessaire.
Exérèse du nodule résiduel.
*Traitement médical:
L’antibiotique n’est pas indispensable dans le cas des cellulites chroniques.
Nb: L’antibiothérapie dans le cas de la cellulite chronique est recommandée chez le patient
immunodéprimé et le patient à risque d’endocardite infectieuse.
IV -4- TRAITEMENT DE LA CELLULITE DIFFUSE OU CELLULITE DIFFUSEE :
Hospitalisation en urgence.
Poly antibiothérapie synergique et massive, continue jour et nuit sous surveillance, à
action bactéricide et, les antibiotiques de choix étant l’ampicilline et la pénicilline G
qui sont des plus actives sur la flore anaérobie.
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Tableau : prescription antibiotique en cas de cellulite diffuse ou diffusée.
On utilise ainsi d'emblée de fortes doses, en perfusion intraveineuse continue, d'un produit ou
mieux d'une association comme: bêta-lactamines et aminosides ou bêta- lactamines et
macrolides...
Le traitement durera, en général, 3 semaines et sera arrêté de façon nette et non progressive.
Un bilan général est alors effectué du fait de la toxicité des produits utilisés.
Le drainage doit être effectué par voie cutanée et aussi quand cela est possible par voie
alvéolaire.
Traitement étiologique radical : suppression du foyer infectieux causal
Une intubation voire même une trachéotomie peut s’imposer lorsque les risques
d’asphyxie sont vitaux.
La corticothérapie trouve dans ces cas son indication.
L’oxygénothérapie hyperbare.
L’usage des anticoagulants nécessaires.
V-SINUSITE D’ORIGINE DENTAIRE
V-1-TRAITEMENT DE LA SINUSITE AIGUE:
Traitement étiologique: extraction ou conservation
Antibiotique: Augmentin (Augmentin 1 g/125 mg)) 2 g/j, certains auteurs lui préfère
les céphalosporines:(250 mg (cp)/ 6H (1g/j en général sauf sévérité++)
Corticoïde
Antalgique
V-2-TRAITEMENT DE LA SINUSITE CHRONIQUE:
• Antibiothérapie et corticothérapie en période de passage au réchauffement (repassage
au stade aigue);
• Traitement dentaire étiologique,
• Traitement sinusien (relève de l’ORL), par ponction et lavage.
• En cas d'échec chirurgie par méatotomie.
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• VI-THROMBOPHLEBITES CRANIO FACIALES
• Le traitement nécessite une prise en charge hospitalière, avec surveillance intensive et
neurologique.
• . Le traitement est principalement l'antibiothérapie.
• On donne la préférence une association de céphalosporines et d'aminosides, afin de
disposer d'un spectre suffisamment large. Ces antibiotiques peuvent être modifiés
selon la réponse thérapeutique et/ou le résultat des hemocultures.
• Un traitement chirurgical par incision et drainage est réalisé.
• Des corticoides à hautes doses permettent de lutter contre I’œdème intra-cranien.
• L’utilisation d'anticoagulants est controversée en raison du
• risque de complications hémorragiques et emboliques.
Nb : la dent causale bien évidemment doit recevoir un traitement conservateur ou radical.
Conclusion :
Les foyers dentaires sont une cause très fréquente d’infections de la sphère oro-faciale.
La meilleure prévention consiste à les éradiquer. Il importe donc de bien les connaître et de
savoir les dépister.
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BIBLIOGRAPHIE
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