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Comenius 2011-2013 – Collège André Malraux de Granville Des hommes entre terre et mer, d’hier à demain – Coastal communities in the ides of time (CCTT) GRANVILLE EN 2050 Nouvelles

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Comenius 2011-2013 – Collège André Malraux de Granville Des hommes entre terre et mer, d’hier à demain – Coastal communities in the ides of time (CCTT)

GRANVILLE EN 2050 Nouvelles

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Comenius 2011-2013 - Collège André Malraux de Granville

Des hommes entre terre et mer, d’hier à demain

Coastal Communities in the Tides of Time

SESSION 4

« Fictions littéraires : des nouvelles

dont l’action se déroule à Granville en 2050 »

Classes de 3ème E

et 4ème C - Français – Hiver 2012-2013

Les élèves de 3ème E ont travaillé en Histoire des Arts sur le thème de la Cité Idéale. Après avoir constitué leur

dossier et effectué des recherches, ils devaient imaginer en groupe leur cité idéale ( sous forme de dessin ou de maquette ) et la

présenter à l'oral devant la classe.

Ils devaient ensuite réaliser individuellement un travail d'écriture en imaginant une nouvelle ayant pour cadre Granville en 2050.

L'exercice avait pour objectif de mettre en œuvre les acquis des deux séquences précédentes portant sur la science fiction d'une

part, sur les nouvelles contemporaines d'autre part.

Les textes ont été corrigés une première fois, retravaillés, puis lus en classe par leurs auteurs. Un concours a été organisé au sein

de la classe. Quatre récits ( ceux de Marie, Emma, Paul et Pierre-Yves ) ont été sélectionnés pour la finale... et c'est Paul qui a

gagné.

Pour les élèves de 4ème C, la nouvelle proposée est le résultat d’un travail d’équipe : il s’agissait d’un atelier d’écriture

en groupe réduit ( douze élèves) pendant que le reste de la classe était en déplacement en Allemagne. L’exercice avait pour

objectif de pratiquer l’écriture collective et de renforcer la connaissance des mécanismes de la nouvelle réaliste étudiée en

classe. Les élèves avaient auparavant tous travaillé en Arts plastiques sur « Inventer une façade de 2050 pour une rue de

Granville ». Les contraintes de la nouvelle étaient :

- Etablir un scénario cohérent à partir d’un début et d’une fin extraite d’un livre de Maupassant.

- Développer des descriptions pour un ancrage réaliste.

- Ecrire un récit qui implicitement cherche à faire réfléchir sur les enjeux d’aujourd’hui pour demain.

- Ecrire personnellement un passage, qui s’accorde avec le projet d’ensemble, et les extraits précédents et suivants des

camarades.

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Le bond

Il se réveilla avec une merveilleuse sensation de bien-être, savourant l'éclat et la douce chaleur du soleil

dans l'air printanier. Il ne s'était assoupi, il le savait, qu'une demi-heure, car l'éclat du doux soleil n'avait que

peu varié sur sa peau.

Le jardin public de Greencity resplendissait du vert du printemps et les espèces tropicales

s'épanouissaient au soleil; c'était une journée magnifique et il était amoureux depuis peu. Merveilleusement

amoureux, amoureux à en avoir le vertige. Et heureux en amour : la veille, c'était un samedi, il s'était déclaré à

Susan et elle avait dit oui. Plus ou moins oui. Plus précisément, elle l'avait invité à venir chez elle le lendemain

après-midi, afin de faire connaissance avec ses parents. Elle avait dit :

« J'espère qu'ils vous aimeront et que vous les aimerez... autant que je vous aime. »

Si ce n'était pas là un oui, qu'était-ce ? Cela avait été un amour brusque, on coup de foudre, raison pour

laquelle il ne connaissait pas les parents de la jeune fille.

Adorable Susan aux flamboyants cheveux roux, aux tendres taches de rousseur à peine marquées et aux

grands yeux verts si doux...

On était enfin à cette « fin d'après-midi » où Susan lui avait dit de venir. Il se leva de son banc et, encore

engourdi par la sieste, s'étira tranquillement. Puis il se mit en toute vers le bloc où elle habitait, à quelques pas

du parc. Il traversa la place du marché, déserte en ce dimanche après-midi, longea le fleuve jusqu'à arriver au

port, passa devant la mairie, traversa le pont, une réplique du Pont Neuf que le maire avait fait venir de Paris

spécialement pour que l'aisance de déplacement des piétons soit augmentée. Il fit une pause de quelques

minutes devant la mosquée en regardant au loin le phare qui embrasait l'horizon, puis se remit en route vers sa

bien-aimée. Susan habitait en retrait de la ville, en périphérie, dans une zone qui ne faisait pas partie du circuit

des aérobus ; et comme toute autre circulation avait été interdite, il était contraint d'y aller à pied.

Enfin, le bloc de Susan était en vue ; c'était un de ces nouveaux immeubles dont les murs étaient de couleurs

vives et complémentaires, percés par de multiples fenêtres disparates. Des arbres poussaient sur le toit et es

éoliennes apportaient l'énergie nécessaire à l'immeuble.

Il monta les deux premiers étages, frappa à la porte et attendit. La porte s'ouvrit et, pendant une fraction

de seconde, il rut que c'était Susan qui lui avait ouvert. Mais la jeune fille lui ressemblait seulement. Sa sœur,

sans doute. Il s'inclina et se présenta cérémonieusement, puis demanda à voir Susan. Il eut l'impression qu'elle

le regardait d'un air bizarre, mais elle se contenta de lui répondre :

« Entrez, je vous prie. Elle n'est pas là pour le moment, mais vous voulez bien attendre dans le salon... »

Il s'assit et attendit là. C'était étrange qu'elle se fût absentée, même pour peu de temps.

C'est alors qu'il entendit la voix de la jeune fille, la jeune fille qui lui avait ouvert la porte ; elle parlait dans

l'entrée et, par une inexplicable curiosité, il alla coller son oreille contre la porte. La jeune fille parlait, semblait

il, au téléphone.

« Henri ? Je t'en supplie, rentre immédiatement ! Et ramène le docteur ! Oui, c'est Grand-Père... Non, pas une

nouvelle crise cardiaque... Non, c'est comme la dernière fois où il a eu une crise d'amnésie et où il a cru que

Mamie était encore... Non, Henri, il n'est pas sénile, c'est juste de l'amnésie. Mais cette fois c'est plus grave. Il

est revenu cinquante ans en arrière cette fois... Il est revenu à l'époque où il n'avait pas épousé Mamie... »

Très vieux soudain, vieilli de cinquante ans en cinquante secondes, Grand-Père se mit à sangloter sans bruit,

appuyé contre la porte. Paul C. 3ème E

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The Flashback

He woke up feeling wonderfully well, enjoying the sun’s rays and soft warmth in the spring atmosphere. He had

fallen asleep for half an hour, he was sure of it, as his skin had barely changed colour.

The public garden of Greencity was luxuriously green and the tropical species were blossoming under the sun. It

was a wonderful day and he had fallen in love. Fantastically in love, in love to the point of dizziness. And it was

not an unrequited love, the past Saturday he proposed to Susan and she had agreed. More or less. She had

offered for him to meet her parents the next afternoon, she’d said: ‘I hope they will like you and that you will

like them as much I love you’. If it was not a yes, what was it? It had been an expected stroke of lighting, a

sudden burst of love, hence why he did not know her parents.

Adorable Susan with her flamboyant red hair, her soft freckles and her sweet green eyes…

It was the end of ‘that afternoon’, the one Susan had told him to come along. He got up off the bench, and still

numb by his nap, he sprawled. He then started walking towards her flat, a few steps away from the park. He

walked through the market square, empty on a Sunday afternoon, and followed the river up to the port, passed

by the city hall, crossed the bridge that was a replica of the Paris Pont Neuf Bridge that the mayor had

commissioned from Paris so passers by could circulate more easily. He stopped for a few minutes in front of the

Mosque, looking away at the lighthouse setting ablaze the horizon. Then he got back on road, walking towards

his beloved. Susan lived in the city’s periphery, in an area that was not part of the aero bus’ itineraries. Because

all traffic was forbidden, he had to go there by foot.

Finally he could see it, it was one of those new building which walls were painted in vivid and complementary

colours; its windows formed a dissimilar ensemble. Trees were growing on the rooftop and the windmills were

bringing the necessary energy to the building.

He walked up two stories, knocked at the door and waited. The door opened and for a minute he thought

it was Susan. But the young girl was simply looking alike. Probably her sister. He leaned his head and introduced

himself ceremoniously; he asked if it was possible to see Susan. He had the impression that she was looking at

him in a strange way but she simply replied ‘Please, come in, she is not here at the moment but you can sit in the

living room…’

He sat down and waited. It was strange that she was not here, even if it was for a short period of time. That’s

when he heard the young girl’s voice, the young girl that had opened the door. She was talking in the hall.

Suddenly curious, he put his ear against the door. She was talking on the phone apparently.

‘Henri, please come home! Now! And bring the doctor with you! It’s grand-pa… No, it’s not another heart

attack… No, it is like the last time he had amnesia when he thought that grandma was still…No, Henri, he is not

senile, it is just amnesia. Only this time it is more serious…He is having a fifty years flashback… Back when he

had not yet married grandma…

Suddenly really old, aging fifty years in fifty seconds, grandpa started crying silently against the door.

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ça y est,je les vois les animaux sauvages,les oiseaux de mille

couleurs,les énormes ours du pôle nord,les tigres qui ont l'air féroces ,les

différentes variétés d'arbres et de fleurs provenant des quatre coins du

monde.Je me sens heureux de voir tous ces animaux réunis à

Noéco.Chaque climat est présent dans chaque petit ilôt ,on appelle ceux-ci

des éco-systèmes.

Ils fonctionnent grâce à un moteur turbo-aquatique en dessous de l'ile.Je

peux voir mon reflet dans l'eau, elle est tellement propre que elle est puisée

pour la boire.Sur le bateau là ou je suis ,je peux apercevoir un centre

d'ornithologie avec une longue-vue tournée vers la mer qui recense plus

d'un millier d'oiseaux.Devant le laboratoire, se trouve une rangée de

maisons modernes ,métalisées, écologiques qui comportent sur le toit des

panneaux solaires photo-voltaïques. Les éoliennes ont remplacé les

lampadaires; d'ici je ne peux pas voir, mais derrière les maisons il y a un

jardin bioloqique avec au fond un compost,ce jardin inspire la tranquilité.

Dans la rue pas un bruit, forcément, il n'y plus de voitures.Les voitures ont

été remplacées par des calèches tirées par des chevaux ou des chameaux et par des vélos.Sur

les quais se trouvent des échoppes avec des articles internationaux.Un énorme parc a été

aménagé pour les touristes. Noéco est pour moi un paradis sur Terre, j'ai l'impression d'être dans

un rêve éveillé.Je descends de mon embarcation pour rejoindre le terre ferme et ainsi visiter la

ville en elle même.Je découvre de somptueux bâtiments.Les rues sont propres et bien

entretenues.Les gens sont moins stressés en 2050.

-Reveille toi ,tu étais en train de dormir.

Je me reveille,je me lève vers la fenêtre et je vois Granville d'un gris monotone.Les éco-systèmes

n'ont jamais existé,tous les animaux que j'ai vus ne sont plus là.Les calèches,les panneaux

solaires, les éoliennes,l'impression que les gens

étaient moins stressés ne sont plus là.En 2012,les

gens sont énervés ,la ville est polluée et les

animaux se font de plus en plus rares.Mais ,qui

sait,peut-être ,ce que j'ai révé peut se réaliser un

jour!...

Pierre-Yves,3E

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Le Colis

Dans son habit de vermeil et d’or, le toucan-facteur volait vers la maison de Philibert De La Triste

Jouvence Lackinberg, communément appelé Monsieur Lack. C’était le Vice-Président de l’Assemblée Citoyenne de Greencity, une assemblée où l’on votait les lois et où on jugeait les différentes affaires. Chaque citoyen de plus de 17 ans était en droit d’y siéger, à raison d’une personne par foyer. Greencity était une cité indépendante, comme beaucoup à l’époque, qui abritait presque 6000 habitants ! Chaque foyer n’était pas toujours représenté à chaque réunion, mais on retrouvait facilement 400 personnes à chaque assemblée !

Le toucan toqua à la porte une fois. Deux fois. Trois fois. Inutile, Monsieur Lack était parti en voyage

vers les terres fouettées par le vent et la neige du Grand Est. Il avait annoncé son départ à l’Assemblée de la dernière quinzaine. On raconte que de terribles organisations qui veulent rassembler le monde sous leur joug sont établies là-bas ... Philibert était un homme prévoyant, et avait planifié ses absences. Pour mettre le courrier en sécurité lorsqu’il s’absentait, il avait conçu une ouverture dans le local à courrier pour que le toucan-facteur le dépose à l’intérieur. Ainsi, ce jour-là, il dépose une grosse boîte en carton couverte d’étiquettes colorées.

L’Assemblée Citoyenne se réunissait une fois toute les deux semaines, mais chaque citoyen était en

droit de la convoquer entre deux réunions, s’il donnait un motif digne de ce nom. La dernière assemblée avait eu lieu il y avait une semaine, mais Monsieur Pomakin, le plus grand rival de Monsieur Lack, la convoqua ce jour-là :

- Citoyens et Citoyennes de Greencity ! Monsieur Lack n’a pas donné signe de vie depuis maintenant trois semaines, et en voilà bientôt une qu’un mystérieux colis est arrivé chez lui. L’expéditeur n’a donné aucun élément concernant sa provenance et son contenu ! Dois-je vous rappeler que l’Assemblée a le pouvoir de réquisitionner tout objet suspect adressé à un citoyen de notre belle ville ?

- Que voulez-vous dire par là ?, demanda le Président du groupe judiciaire de l’Assemblée

- J’exige la réquisition de ce paquet, et son examen par les équipes spécialisées de l’Assemblée !

Cette déclaration provoqua une grande clameur parmi la foule. Les citoyens se mirent à parler entre-

eux, à grand renfort de gestes et d’exclamations bruyantes.

Ce fou veut accuser Philibert de haute trahison ... Monsieur Thomason, le voisin et fidèle ami de

Mr.Lack vit rouge. Il intervint spontanément :

- Honte à vous Pomakin ! Profiter de l’absence de Mr.Lack pour l’accuser de trahison et de tentative de coup d’État est d’une lâcheté sans nom ! Allez au diable avec votre jalousie !

- Encore cette vieille histoire, Thomason ? Je ne convoite en rien le siège de votre ami, et je suis révolté de vos propos ! Tenir de telles accusations sans aucune

preuve … Ça ne vous ressemble pas !

Le mensonge et l’hypocrisie festoient sur ses dents … Je dois à

tout prix empêcher la situation de dégénérer. Thomason quitta la grande Place du Marché, qui abritait l’Assemblée, furieux, et alla marcher dans les rues de Greencity pour se détendre. En passant devant l’Église Saint-Jacques, il aperçut au loin la Mosquée d’al-Aqsa, dont les minarets bleu ciel rayonnaient à la lumière de l’Astre Solaire. Après une petite heure de marche à pied (il aurait pu prendre un autobus volant), il arriva au Phare Lexandrin, tour flamboyante dans le soleil couchant. Le vent marin ébouriffa ses cheveux déjà en

bataille. Se tournant vers les terres du soleil levant, il pensa à son ami parti dans les Terres Froides de l’Est et laissa le doute s’empara de lui …

De retour chez lui, Thomason commença la rédaction d’une longue lettre dans laquelle il informa son

ami de la situation, de sa situation, et lui confia ses doutes. Deux heures durant, il écrivit jusqu’à ne plus pouvoir, soucieux et inquiet, puis donna la lettre à Robin, son toucan messager, le chargeant de livrer cette lettre à son ami …

Deux jours plus tard, l’Assemblée Citoyenne se réunit à nouveau pour débattre sur le cas de Mr.Lack.

- … et nous nous étions arrêtés à la possibilité que Monsieur Lackinberg serait parti pour pactiser avec les Diables de l’Est lointain et tenter un Coup d’État contre Greencity. Nous pensons que ce colis contient une arme nucléaire ou autre moyen de pression contre notre belle ville en accord avec la nature., conclut Pomakin

Les citoyens qui n’avaient pas pu assister à la dernière assemblée manifestèrent leur étonnement

plus ou moins ostensiblement.

- Monsieur Thomason, vous qui êtes un proche de l’intéressé, pouvons-nous savoir si vous avez ouvert le colis ?, demanda la Présidente de l’Assemblée, Madame Archway. Cela nous épargnerait des séances de débats vains tant que Mr.Lack ne serait pas revenu.

- Bien sûr Madame., répondit-il avec courtoisie. Je vous réponds avec fermeté, je ne l’ai pas ouvert.

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On entendit des applaudissements. Pomakin sourit devant la mine apeurée et déconfite de

Thomason. Est-ce possible ? Nous aurais-tu trahis, mon ami ? Tu ne peux pas… Pomakin en profita pour clamer avec force un discours qu’il avait préparé, donnant des arguments frappants pour rallier les non-convaincus dans son camp.

Le jour suivant, alors que l’aurore paraissait à peine, Robin revint avec une lettre dans sa sacoche.

Thomason reconnut immédiatement le sceau de cire de son vieil ami. Au fur et à mesure du temps qu’il lisait la lettre, le doute et la méfiance s’enfuyaient de son cœur, tandis que l’espoir et la confiance revenaient. Philibert lui expliqua le contenu du colis, et l’ordre futur des évènements. Il avait tout prévu. Au terme de la lettre, il rit de l’intelligence de son ami et, rassuré, repartit dormir l’esprit léger.

Dans les fonds marins proches de Greencity pousse une plante assez particulière. Elle produit des

bulles spéciales qui permettent –entre autres- de marcher sur l’eau. Les ingénieurs de Greencity avaient mis au point, il y avait de cela quelques années, des techniques qui permettent de modeler ces bulles et de les aménager ! Ainsi, Mr Lack possédait-il un moyen de transport très pratique : la bullo-barque. C’est une bulle qui avance grâce au vent, au courant et au soleil, à laquelle on a ajouté des rames et un gouvernail pour se diriger plus facilement. Elle ne laisse pas passer la pluie et la température est très agréable à son bord.

C’est donc le lendemain, par une belle matinée ensoleillée, que Monsieur Lack revint paisiblement

dans les eaux de Greencity. Pomakin l’observait depuis sa maison sur pilotis et savourais déjà sa victoire proche…

Lorsque Lack arrima son bullo-barque au ponton de bois

et posa un pied à terre, Pomakin avala d’un trait son verre de whisky et lança trois dés, comme il avait l’habitude de faire lorsqu’une décision importante approchait. Il constata que la somme des valeurs des dés égalait 13. Bon ou mauvais présage ? Le sort en été jeté.

Deux heures plus tard, à l’Assemblée, Philibert prononçait

son premier discours au sujet de la fameuse boîte. Pomakin crut déceler de l’incertitude, du doute et du chagrin dans ses paroles et le savoura. Au fur et à mesure que Lackinberg parlait, que le moment où il ouvrirait la boîte approchait, Pomakin ressentait une excitation sans pareille.

- … et c’est pourquoi je demande à Monsieur Pomakin de venir ouvrir la boîte à ma place., dit Philibert

Celui-ci sortit de sa rêverie éveillée en entendant son nom. Il descendit les gradins, confiant et fier de

pouvoir accuser son ennemi en public (même s’il aurait préféré que Lack ouvre lui-même le colis et se ridiculise). Arrivé devant le colis, il improvisa un long discours sur la trahison, les tentatives de crime contre une cité entière, et tout ce qu’il ruminait intérieurement depuis des semaines. Il laissa sa rage contre Lack sortir ; il jubilait de plaisir.

Triomphant, il ouvrit le colis. A ce moment, le cœur de Pomakin s’emplit d’un sentiment inexplicable.

La boîte était vide.

Antoine G.

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Une histoire dans la ville :

Ce matin , lorsque je me suis réveillée une impression étrange m’envahit. Je ne savais pas

vraiment si quelque chose s'était passé, mais, je n’osais rien dire à personne, car j'avais

l'impression que ma vie allait changer. Cependant je ne me sentais pas fatiguée, malgré la

nuit mouvementée que je venais de passer. J'avais extrêmement mal dormi . La seule

question que je me posais était … POURQUOI ? , moi qui d'habitude dormais comme un

bébé.

Dès l'aube, comme tous les matins, je me suis rendu à la boulangerie pour prendre mon

petit déjeuner. Puis ensuite, je suis allée le déguster sur le quai du port.

Tout à coup, je m’aperçus que la roue qui servait à irriguer la végétation, mais aussi à

nettoyer l'eau du port de pêche … ne tournait plus ! J'étais triste. J'avais peur. Peur que tout

devienne comme avant . Comme tout ce fer qui était resté accumulé depuis des années, qui

donnait une impression de pollution à la ville. Le port allait- il devenir comme en 2012 ?

Il n'était pas laid, mais il manquait de végétation. Le port de Granville en 2050, était

devenu l'un des plus beau de France. Mais la roue qui était à l’entrée du bassin était figé.

J'ai alors décidé de me rendre à la mairie, pour savoir si par tout hasard , le Maire avait

donné l'ordre de l’arrêter . Lorsque je suis arrivée, je leur ai dit :

« Bonjour , je viens vous voir , au sujet de la roue du port ...

Oui , qu'a t – elle ?

Vous n'êtes donc pas les auteurs de cet acte ?

Mais enfin petite de quel acte parles – tu ? Sois plus claire ?

La roue est FIGEE , elle ne tourne plus , je suis donc venu vous voir , pour savoir si

vous étiez à l'origine de cet immobilisation ?

Bien sûr que non. Nous avons décidé de l'installer pour que Granville soit une ville

port plus écologique.

Mais, qu'allons – nous faire ?

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Tout d'abord nous allons interroger les commerçants pour avoir plus d'information .

Et ensuite, nous irons voir le bureau du port. Es – tu d'accord ?

Oui, je veux avant tout préserver ma ville , allons y. »

Nous avions commencé par les boulangeries , puis les poissonneries , et ensuite les bars ,

les restaurants , les magasins de vêtements ainsi que les bijouteries . Et tous les commerçants

nous répondaient la même chose : « Nous ne sommes au courant de rien ...» Il ne savaient

même pas que la roue avait cessait de tourner . Le Maire ainsi, que moi même avions décidé

d'aller voir le bureau du port . Mais cela ne fût pas un grand succès . Ils ne firent que

confirmer nos recherches. Le Maire était désespéré . Quand je réalisai que notre ville allait

devenir comme avant je fut également éperdu .

Les jours passèrent , sans aucune nouvelle . Les arbres perdaient leurs feuilles alors que

nous étions en plein été, l'eau recommençait à se troubler . Plus les jours passaient, plus

nous perdions espoir de réussir à faire tourner de nouveau la roue . Le Maire décida de

prendre une décision . Il fallait vider le port de pêche de toute son eau . La décision était

énorme à prendre et il se demandait si cela servirait à quelque chose pour protéger la

nature, ou si, cela ne ferait qu’aggraver les choses . Mais en même temps, tout le monde

raffolait de cette petite ville végétale et plus naturelle qu'avant . La mesure fut tout de même

prise . Le port allait être vidé pour la première fois . Toutes les personnes résidant à

Granville furent là pour le jour J. Les commerçants, les habitants ainsi que les policiers, et

les personnes qui tiennent le bureau du port furent réunit. Le port fut asséché, TRENTE

jours après l'arrêt de la roue . C'était étrange de voir celui – ci vide .

Lorsque nous avons voulu voir ce qui c'était passé , le Maire en personne est descendu

voir la roue pour essayer de la réparer , lorsque SOUDAIN …

...Il vit un cadavre qui bloquait la roue … A l'aide des policiers nous avons prit l'ADN du

cadavre qui était un homme . Et nous avons découvert que celui – ci était un militant

reconnu mondialement qui protégeait la nature . Malheureusement j'ai été mise en prison

pour le meurtre de ce monsieur car je détestais la nature . Je l'avais tué trente jours

auparavant , et je ne pensais pas que la commune aurai été jusqu'à faire tout ceci pour

découvrir la cause de l'arrêt de la roue .

Si , seulement j'avais réussi à arrêter la roue, la nature ne serai pas aussi belle à l'heure

actuelle .

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Pourquoi suis-je entré, ce soir-là, dans cette brasserie ?

Pourquoi suis-je entré, ce soir-là, dans cette brasserie ? Je n'en sais rien. Il faisait froid. Une fine pluie, une

poussière d'eau voltigeait, volait les becs de gaz d'une brume transparente, faisait luire les trottoirs que

traversaient les lueurs des devantures, éclairant la boue humide et les pieds sales des passants.

Ce jour de pluie de juin, je voulais me réchauffer et je suis rentré dans cette fameuse brasserie de la haute-ville,

La Rafale. Je me suis assis sur une table depuis laquelle j'avais vue sur la place. La décoration était simple: un

bouquet de fleurs par ci et des tableaux par là. J'avais commandé un chocolat chaud avec une part de gâteau

aux algues. Je regardais par la fenêtre : le vent commençait à monter, il n'y avait plus personne dans la rue. J'ai

entendu derrière moi « … un rêve.. »

Je me suis aperçu qu'un inconnu assis dans un angle de la brasserie m'observait. Il paraissait âgé, portait une

barbe. Il était seul. Son visage m’a tout de suite fait penser à celui de mon père: même couleur pour les yeux,

et même nez. J’ai remarqué qu'il portait une combinaison récupératrice d'oxygène, une combinaison qui

aspire le dioxyde de carbone et le transforme en oxygène. Quand il m’a fait signe de le rejoindre, je n'avais

aucune idée de ce qu'il avait l'intention de me dire. Je suis quand même allé m'installer à côté de lui. Il a repris

la parole :

« - J'ai fait un rêve. J'ai fait un rêve…. de Granville en 2050. Je voulais que Granville ait des nouvelles routes

avec beaucoup de plantes, avec des voitures qui absorbaient l’humidité des plantes, ce qui servait d'essence.

On pouvait encore inventer des voitures qui voleraient et les routes qui serviraient pour les passants. »

Je ne comprenais pas tout. Nous échangions des regards complices. Il m'a attiré dans ses paroles : il avait rêvé

de projets qui semblaient très intéressants. Je commençais à croire que nous avions les mêmes centres

d'intérêt car j'avais été passionné d'architecture et d’urbanisme. J’ai décidé de me lancer dans la discussion

avec lui :

- Bonjour ! Vous êtes architecte ? Car il me semble que vous parlez d'architecture !

Non plus maintenant hélas ! Il s'exprimait avec une grande tristesse dans les yeux.

Pourquoi dites- vous cela ? Qu'est-ce qui vous êtes arrivé ? ai-je demandé.

Oh ! C'est une longue histoire…

J'ai tout mon temps !

C'était en 2012 j'étais architecte, passionné par mon travail! Je m'intéressais particulièrement à la ville de Granville. J'avais plein de projets!

Quels projets ? Pardonnez mon indiscrétion mais je suis curieux d'en apprendre davantage !

J'en avais surtout un en tête, celui que je répétais sans cesse à tout le monde… mais personne n'y faisait guère attention !

Vous m'intriguez, je dois dire.

C'était une remise en forme des bâtiments, avec des ensembles qui seraient beaucoup plus luxueux, avec de grandes ouvertures et des balcons lumineux.

Quel projet ! Que de bonnnes idées ! Nous commencions à échanger vraiment. Nous parlions des catastrophes passées et nous nous rappelions

des choses qui nous avaient marqués en 2012. Je lui ai dit :

- Vous savez que nos amis, les Chinois, tentent de trouver la solution miracle contre la pollution, avec les catastrophes naturelles, elle a bien failli détruire New York et même notre petite Granville après qu’ils ont agrandi le port et que du coup qu'on a eu plus de touristes !

- C'est vrai, j’espère qu'ils vont trouver, mais il ne faut pas oublier non plus d'aider San Francisco : après le Big One, ils se sont détachés de l’Amérique, c'est pas rien quand même !

- C'est vrai que c'est impressionnant ! - Vous savez, vous me dites quelque chose… ai-je soudain ajouté. - Ah bon ? Je pense que c'est parce que l'on a les même idées. - Vous avez sûrement raison. - Vous vous rappelez en 2012, quand le Consta Concordia a coulé ? »

Il n’a pas répondu à cette dernière remarque mais il a repris, comme ailleurs : « J'ai fait un rêve."

Je me suis à nouveau retourné vers lui et il a répété cette phrase mystérieuse. Je l’ai questionné à nouveau :

"- De quoi d’autre avez-vous rêvé cher Monsieur ?

- C'était en 2012.Jj'avais rêvé. Granville en 2050.

- Oh ! Quelle coïncidence ! Moi aussi j'étais en train de repenser à mes jeunes années quand je venais à côté

m'acheter des bonbons avant d'aller au Collège André Malraux, j’étais en cinquième. Granville a bien changé,

regardez ces arbres sur tous les toits des bâtiments ! En 2012 il n'y avait rien de cela. C'est fou ! Petit, en cours

de Français, je devais rédiger un texte sur Granville en 2050 !

J'avais imaginé que Granville changerait mais pas à ce point-là.

- Regarde ces grandes colonnes plaines d'arbres, de plantes, de fleurs, de végétaux.

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- Et dire que maintenant nous y sommes en 2050, c’est vrai que la ville est verte, même si le ciel me semble

plus gris. Mais il me semble qu’il ne faisait pas aussi froid en juin dans le temps"

J'ai commandé deux jus d’algue chauds, pour nous deux, avec du lait de ferme de ville, de la chantilly et un

petit gâteau sur le tout. La table était garnie du même bouquet de fleurs, d'une nappe avec un chemin de

dentelle, tendance antiquité d’un autre siècle. Le serveur nous a apporté les tasses de chocolat. « J'ai fait un

rêve… » il a repris.

« - Oui ?

- J'ai rêvé de Granville pour l’améliorer. Je l'ai vue avec dans les parcs des fontaines, des mares parsemées de

roseaux et de joncs... de la verdure dans les résidences et de l'eau dans le bas de la ville. J'ai rêvé que des

arbres poussaient sur les toits...

Aujourd’hui, j'avance et je traverse la ruelle, quand je me prends le rebord du trottoir, juste devant le bar,

maintenant je me fais vieux et j'ai du mal à me relever. Jeune, j’ai fait un rêve : des forêts poussaient sur les

toits, des fleurs envahissaient chaque coin de rue et de l'herbe poussaient au milieu des trottoirs. »

Je me suis alors souvenu des choses de 2012 qui m'avaient touché, tels que les toits gris en zinc ou ardoise, les

lampadaires ou les éclairages des boutiques qui marchaient à l'électricité toute la nuit. À l’époque, adolescent,

je m'étais mis dans la peau d'un inventeur : dans mon cours de techno au collège on parlait toujours de

nouvelles énergies, des ordinateurs hydrauliques. Alors dès que je me suis réveillé, j’ai repensé à tout mon

avenir d’alors et j’ai contemplé le monde d’aujourd’hui devant la fenêtre de La Rafale. J’ai aperçu une foule

d’oiseaux très différents sur les balcons des fenêtres végétales. Mouettes et goélands n’avaient plus le

monopole de la ville-port, le monde avait changé… « Vos idées me plaisent.» a-t-il dit comme si il lisait dans

mes pensées. « Exactement! Le monde achangé... Vos idées me plaisent monsieur. »

Dans un brouhaha assourdissant, la brise glacée de juin s'est brusquement engouffrée par une fenêtre que

s'est empressé de fermer le barman. Mais le souffle a fait bouger l'ampoule thermique du plafond et un éclat

m'a aveuglé un court instant…

J’ai jeté un œil sur ses mains : une bague en turquoise incrustée de cristal rouge rubis… comme celle que j'avais

achetée à mon oncle le jour de son trentième anniversaire ! Je suis resté interloqué quelques instant puis j’ai

repris :

« - Cette bague, elle est magnifique! Où l'avez-vous achetée?

- C'est un cadeau d'un de mes neveux qui m'est très cher. Il me l'a offert en 2016 dans une fête féérique. Je me souviens de cette fête comme si c'était hier: magique, je vous le dit, c'était magique. Je ne peux malheureusement plus l'enlever. »

J’ai réfléchi un court moment et remarqué que tout s'assemblait étrangement: la bague, la date, la fête et

l'apparence. Tout collait.

« - Je ne peux vous importuner plus longtemps monsieur mais recevez tout de même ces cents sous pour vos

rêves écologiques pertinents.

- Mon porte-monnaie est si peu garni, m'a-t-il annoncé, je ne peux refuser. » À ma grande stupéfaction, la tâche dans la paume de sa main qu'il me tendit ressemblait à la perfection à celle

que mon père avait fait à son frère avec un pétard allumé, des années auparavant. C'était lui, c’était mon

oncle!

« Oncle Hervé! »

Son visage s'est illuminé:

« Mon neveu adoré! »

Et il m’a serré dans un sanglot de joie.

À la première bouffée d'air que j’ai prise lorsque je suis sorti de la brasserie, j’ai perçu le monde sous un autre

œil. Je le voyais sous l'emprise d'une végétation plus fleurie, verte et saine, un monde sous la cristallisation

limpide de l'eau, sous le regard perçant des mouettes, goélands et autres oiseaux nouveaux. Mais pourtant

certaines de ses idées-rêves sont si identiques à la réalité d’aujourd’hui. Nous avons eu à en ajuster quelques-

unes. Dix ans sont déjà passés, j'ai transmis les idées de mon oncle, ses rêves sont pour une part devenus réels

et… je n'ai jamais revu le frère de mon père

Je n'ai jamais revu le frère de mon père ! Voilà pourquoi tu me verras quelquefois donner cent sous aux

vagabonds.

Par Clémence, Marius, Nestor, Emma, Oleg, Mathis, les deux Antoine, Sasha, Titouan, Steven et Virginie.

Avec la contribution de Guy de Maupassant ( Garçon, un bock ! et Mon Oncle Jules ) pour le début et la toute fin du texte.

CLASSE DE 4C