a31 n°22 (9.86)

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    PROCES VDB UN UTRE ECHO

    De Bo nvoisin, d Urse l, van Wijk. Depuis p lus ieu rs an nes, c es an c ien s m em br es d uCEPIC df r ay en t la c hr on iq ue j ud ic iai re dan s l a r ub ri qu e affai res f iscales Co mm e s i

    le pouvoir avait d cid de liq uide r une fract io n d e c ette d ro ite c ath oliq ue u ltra-conse rvatrice.

    En p rem i r e i ns tance, on v ie n t de juger u n des an ciens p rsiden ts d u CEPIC et d u Partisocial chrtien , l ex-pre mier minis tre Paul Van Den B oeynants . L o cc as io n, p ou r n ou s, d ef ai re ap pel qu elqu un qu i co nnat bien le dos s ier , le j ou rn alis te f lam an d J an Wi llem s ,auteur en 1982 du livre VDB, u n c ito yen au -d es sus d e t ut s up EPO Editeur ).

    ncroyable.. Je suis boulevers.

    Quelle sanction surprenante

    Paul Vanden Boeynants,l'homme politique belge le plus connu etle plus contest se plaint. Nous sommesle 25 juin dernier au palais de justice deBruxelles. Il vient d'tre condamn pourfraude fiscale une peine de trois ans deprison avec sursis et une amende de620 000 francs belges.

    VDB, fils d'un simple boucher, est

    le patron d'un vritable trust de produc-tion charcutire. Mais la faon dont il aacquis sa richesse n'a pas toujours t enconformit avec les lois fiscales. Au pro-cs, on a beaucoup parl de paradis fis-caux comme la Suisse, le Luxembourg, leLiechtenstein 'et du fameux faux Fran-cis. Selon VDB, feu Antoine Francis,ambassadeur du Liban en Belgique, avait

    achet en 1974 des actions dans une deses entreprises. Pour prouver cette transac-tion, VDB possdait un reu sign parl'ambassadeur. Mais la justice dmontraqu'il s'agissait d'une falsification. Lasignature de Francis n'tait autre qu'unecopie prcise de celle figurant sur unedemande d'adhsion au Cercle desNations, un lieu de rencontre trs fermde la droite traditionnelle et de l' extrme-droite. Son sige se situait quelques cen-

    taines de mtres du domicile de VDB,membre du comit d'honneur du cercle.VDB tait en possession de ce documentgrce aux bons soins de Giorgio GherardiDandalo, un comte italien rsidant en Bel-gique et membre du cercle:

    Dandalo tait le compagnon d'affairesde Richard Van Wijck, hritier d'unefamille hollandaise qui possde des capi-taux dans des multinationales commeUNlLEVER et SHELL. Le beau-frre de

    VDB tait, lui , administrateur de la filialebelge de cette dernire. L'empire VanWijck, dont plusieurs administrateurs fai-saient partie de l'extrme-droite, a t misen faillite frauduleuse, une affaire que la

    justice belge traitera bientt. Van Wijcktait un des fondateurs du Cercle desNations (1). On y trouve les noms de PaulVankerkhoven (extrmiste de droite li la W ACL, ancien parlementaire euro-

    pen), du baron de Bonvoisin qui depuislongtemps est en relation avec l'avocatfranais Jean Violet, galement membredu Cercle des Nations et homme-clef dansl'affaire des avions renifleurs (2), et debeaucoup d'autres personnes de la droitemuscle. Plusieurs membres du cercle ontactuellement des problmes judiciairespour fraude fiscale.

    L'affaire du faux Francis n'est pasun hasard. VDB a t longtemps un

    homme jouant le mme rle qu'un par-rain dans la mafia. Il avait beaucoup d'in-fluence politique, protgeant des person-nages tranges. La carrire politique deVDB a commenc la fm des annes qua-

    rante, en pleine Guerre Froide. VDB s'as-sociait des lments nationalistes-flamands au moment o ceux-ci taientcompromis par leur collaboration avecl'occupant nazi. Parmi les amis de VDB,il y avait Antoon de Pesseroey qui n'avaitpas collabor et dont le beau-frre estdepuis des annes le directeur des entre-prises de VDB. En mme temps, VDBmilitait dans l'aile flamande du mouve-ment des fdralistes europens, mouve-ment financ par la ClA.

    Mais c'est grce l'extrme-droite fran-cophone que VDB entra dans la politiqueparlementaire. Ce rle prpondrant futjou par l'historien-journaliste Jo Grard(administrateur du groupe Van Wijck).Pendant plusieurs annes, Grard a t lerdacteur en chef d'Europe magazine, unepublication d'extrme-droite qui soute-nait l'homme politique VDB. Grard ason opinion sur le procs de VDB. Selonlui, ce sont les services secrets sovitiques-le KGB - qui tirent les ficelles du dos-sier mais il n'en donne aucune preuve.

    Avec Grard, VDB commena en 1948une campagne pour expulser les soi-disants lments de gauche au sein duparti catholique. A cette poque, le tri-bun VDB fut compar Lon Degrelle,chef incontest du mouvement fasciste

    belge REX de l'entre deux guerres (3).Parmi les gens du parti catholique quisupportaient inconditionnellement l'ac-tion du tandem Grard-VDB, il y avaitMaurice Schot. Dans les annes trente,

    Schot tait co-fondateur avec Degrelle des

    ditions REX, avant que le mouvement ~ne soit exclu du parti catholique. Schot, ~un homme de confiance de la maison ~

    royale et de l'piscopat belge, tait li au

    Boerenbond (4), la Socit Gnrale ~

    (symbole du capitalisme belge) et au ceri : tre europen de documentation et d' in - ~formation (CEDI) (5). . ;;;

    En 1949, VDB entre au parlement ~belge comme reprsentant des classes ~

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    moyennes. Pendant trente annes, il pr-sida une organisation professionnelle desbouchers et des charcutiers. Il professaitun poujadisme avant la lettre. En 1958,il fut nomm ministre des classes moyen-nes. En tant que tel, il supprima une loiqui freinait l essor des magasins grandesurface. Ensuite, VDB devenait prsident

    du parti social chrtien, premier ministre,et au dbut des annes septante, minis-tre de la dfense nationale. Pendant lesannes qu il passa la tte de ce dparte-ment, il fut trs apprci des gnraux,l Etat belge ne lsinant pas sur les achatsde matriel militaire. Certains de ces der-niers furent cependant fortement contes-ts. Mme raction propos des projetsde rorganisation de l arme dans un sensplus rpressif pour le maintien de l ordre.

    En 1977, le ministre VDB plaait la com-mission de gestion du Muse de l Armequelques remarquables personnalits. Ilen fut un des responsables et Jo Grardy exerait d importantes fonctions. VDBnommait comme membre Richard VanWijck, le baron de Bonvoisin et son fidlecollaborateur ministriel, Nicolas deKerckhove dOusselghem, lui aussi rnem-bre du Cercle des Nations.

    Durant cette priode, Roger Boas, un

    industriel bruxellois, n eut pas se plain-dre de nombreuses commandes militaires.La justice s y intressait beaucoup. Il taitun des quelques industriels belges qui sui-vaient de prs le march arabe des armes 6). Boas tait aussi membre du Cercle desNations. En 1977, il organisait une con-frence de soutien la campagne lecto-rale de VDB. Cette confrence eut lieu ausige du CEPIe.

    Le CEPIC Centre politique des ind-

    pendants et cadres chrtiens) tait l orga-nisation de la droite au sein du parti social

    chrtien, cre en 1972. Son premier con-grs se tenait en 1975 en prsence de VDBqui en sera prsident pendant quelquesannes. Le manifeste du groupe tait pr-par par Paul Vankerkhoven. Le CEPICorganisait des confrences. En septembre1977 par exemple,]acques Chirac en taitl invit de marque dans les salons du Cer-cle des Nations.

    Mais, dj en 1976, l hebdomadaire dedroite Pourquoi pas proche lpo-que du CEPIC, crivait: Depuis quel-ques annes, dans ce pays, nous percevonsun retour de l idologie fasciste. Sous pr-texte d anticommunisme, les adhrents l internationale brune tentent de noyau-

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    Gnral Robert Close

    ter les partis nationaux. Disposant debeaucoup de moyens financiers, de loisirs,de patience, ils camouflent la nature deleurs espoirs. Pour le moment c est leCEPIC qu ils tentent d investir. Sans unnettoyage nergique, cette fraction impor-tante et ncessaire de la droite nouvelleperdra toute crdibilit . On dt atten-dre 1981 pour que cette puration force

    ait lieu.Le 19 mai, le journal flamand De

    Morgen dnonait le contenu explosifd une note confidentielle de la Sretbelge, dans laquelle des liens financiersentre le noyau dur du CEPIC qui yoccu-pait des positions-clefs) et l extrme-droite Front de la Jeunesse, Nouvel EuropeMagazine) taient exposs. On comprendque cette publication gnait beaucoupVDB, homme le plus en vue au sein du

    CEPIe. Le rapport de la Sret citait entreautres les noms de Paul Van Kerkhovenet du Baron de Bonvoisin 7). Ce derniertait sans aucun doute le plus vis, raisonpour laquelle il porta plainte contre le chefde la Sret.

    Les relations entre VDB et de Bonvoi-sin ne sont pas trs claires. Notons quand-mme que le baron noir a rcolt del argent pour le financement des campa-gnes lectorales de VDB et quil possdait

    un laisser-passer du ministre de ladfense.

    En tous cas, la publication dans DeMorgen marqua la fm du CEPIC commeorganisation de l aile droite au sein duparti social chrtien. Ses membres se sontdisperss vers d autres horizons. Certains

    ont jou un rle dcisif dans la visite deJean-Marie Le Pen en 1984 Schaerbeek une commune de Bruxelles) o le bourg-mesue -ols se manifeste rgulirementcomme un adversaire farouche de la pr-sence des travailleurs immigrs. D autresse sont allis au Parti libral dont l homme

    fOITest l actuel vice-premier ministre et

    minisue de la Justice Jean Gol. Au cabi-net de Gol, on trouve entre autres commecollaborateurs Bernard de Closset, une desttes pensantes du feu CEPIC et un intimedu baron de Bonvoisin, qui lui-mme sedit adversaire de Gol.

    Il y a aussi le sus nomm Nicolas deKerckhove, homme de liaison entre lecabinet du ministre de la dfense, VDBet l OTAN. Il est li au groupe de Bilder-berg 8) et au CEDI. De Kerckhove est

    aussi co-auteur avecle gnral Close, sna-teur libral et membre important de laWACL, d un livre sur la menace militairede l URSS.

    Pour de Kerckhove, l poque VDB esttermine, comme pour tous les belgesd ailleurs.

    Notes

    1) L im meuble ose situ e le C ercle des Nations est

    la p ropr it d une soci t a no nyme. L a b anq ue Pari-bas en Belgique a jou un rle im p or ta nt c om m efour-nisseur de capitaux pendant les prem i re s a nn es decette socit. Remarquons que Paribas a t citc om m e f inancier de l extrm e-droite en 1970 dans le:p re mie r liv re su r la stra t gie d e la te ns io n La strage ~_d i S ta to . 2 ) La filire belg e d e c ette af fa ir e f ra n aise e st p re s-q ue c om pl te me nt p eu pl e p ar d es p er so nn es q ui f opartie de l entourage de V DB. 3) Pendant la guerre, Degrelle collabora avec les nazis. Il portait mme l uniforme, raiso n p ou rlaq uelle il fut condam n mon par la justice belge.

    Mais il s tait en fui vers l Espagne de Franco, oil

    vit en core aujourd hu i.

    4) Organisation agricole belge la plus influente qui tien t sous sa coupe la majeure partie des agriculteursbelges. 5) Une organisation internationale del extrme-droite cre par les mi lieux franquistes et la droitecatholiq ue eu ro penne. 6) Un beau -fils d e V DB s est aussi intress c e m ar-ch en F ra nc e. Il a t l objet d une enqute discrted es p ol ic es b el ges, sans su ite jud ic iaire. L a utr e b ea u-fils est la rg em en t c it d ans le d ossier su r la fraude fis-cale d eVDB. 7) En 1984, le b arona t con dam n d ans le d tou r-nem ent abusif de cinq m illions de PB dans le cadrede l a ff ai re d es B oo m s M e ta al we rk en . P lu si eu rs m embres du CEPIC taient mls cette affaire, toutcom me le prsident de l poque du m ouvem ent For-ces nouvelles. 8 ) G ro up e i nt er na ti on al d ir ig p ar le p ri nc e B er nh ardes Pays-Bas et le banquier new-yorkais DavidRockfeller.

    J.W

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    ROBERT STEUCKERS

    Robert Steuckers, s estimant pris partie dans les deux articles Nou-veau look? Vieilles ides

    publis dans les numros 19 et 20 d Arti-cle 31, nous a adress une correspondancefournie et, en particulier, deux droits derponse que nous publions ci-aprs.

    Prem ier dro it d e rp on se 30 m ai 1986

    Je ne suis pas historien et ne possdeaucune espce de diplme d histoire. Jen ai jamais milit au sein d un quel-conque Centre d Etudes Evolien nivoyag travers l Europe pour organiserdes groupes voliens . Je n ai jamaisutilis le pseudonyme de Roland Teug-

    hels ni rdig quoi que ce soit pour unerevue intitule Lutte du Peuple ni

    adhr une formation politique qui seserait. appele Mouvement Socialiste

    Populaire . Je n ai jamais t secrtairede rdaction d une revue franaise intitu-le Elments . Monsieur Bernard Mar-chand n a jamais t associ avec moi dansquoi que ce soit et n est ni professeur l Universit Catholique de Louvain ni moniteur de combat . Monsieur Andr

    Bremans n a jamais fait partie d EROE :il tait imprimeur de mtier et a imprimun seul de nos dossiers consacr la go-politique. Vous laissez sous-entendre quej ai particip un colloque Paris le 9mars 1985 en compagnie de messieursLamotte, Delcroix, Fredriksen et Gilson,

    ce qui est faux et aisment prouvable. Ennote, vous reproduisez des allgationstotalement dpouvues de fondement,tires de l hebdomadaire Solidaire et

    concernant la revue Totalit et le profes-seur Mutti. En fin d article, vous insinuez

    que je me livre un trafic d armes sousle couvert d une association culturelle, cequi est faux et sera port devant les tri-bunaux. Enfin, je vous signale que jercuse formellement les tiquettes de national-rvolutionnaire, d vo-lien et de e no droiriste , toutesdnues de fondement en ce qui me con-cerne personnellement .

    Second d ro itde rponse 24 iui l let 1986

    Dans votre numro 20, vous laissezsous-entendre que noussommes lis des

    groupes qualifis de violents , alors quenous rcusons et condamnons toute espcede violence et prnons et pratiquons unvaste dialogue entre tenants d idologies,de confessions et de convictions diverses.Nous n infiltrons nullement la Ligue desContribuables belge et ne partageons pasl entiret de ses analyses, malgr le rle

    de lecteur d preuves et de traducteurd informations manant de publicationsfiscalistes que j y joue bien modestement.Nous voulons pour preuves de nos diff-rences d analyse avecla Ligue les nom-breux articles d conomie politique quenous avons publis jusqu ici. Nousn adhrons ni au programme de lUDRTni celui de PRL. Vous rptez, sans preu-ves et malgr mon dmenti formel port votre connaissance par lertte recomman-de accompagne d un accus de rcep-tion, que j ai utilis jadis le pseudonymede Roland Teughels , ai particip lardaction d une revue qui se serait appe-le Lutte du Peuple et ai eu des con-tacts avec un MSP dont personne, saufvous-mmes, n a jamais entendu parler en

    ce Royaume. Je m insurge violemmentcontre les allusions de votre collaborateurMaurice Petit qui laisse sous-entendre quej aurai frquent des milieux se livrant auxtrafics de drogue et d armes .

    N .ous prenons note des diversdmentis de Robert Steuckers maistenons apporter les quelques

    informations suivantes.

    1 Si Robert Steuckers n est pas histo-

    rien, c est nanmoins la qualification quilui tait confre sur les affiches annon-ant le colloque tenu Genve en mars1985 et que l on pouvait voir sur les mursde la ville.

    2. L hypothse de la participation deRobert Steuckers un quelconque Cen-tre d Etudes Evolien rsulte d une noteinterne du 24 mai 1978 rapportant unerunion du Centro Studi Evoliani deBruxelles tenue le 20 mai prcdent etdans laquelle on peut lire : ... Avant determiner cette sance de contact et de tra-vail, il a t convenu que M.S. Verde sechargerait des contacts et de la correspon-

    dance avec l Italie, M. Robert Steuckersavec les pays de langues anglaise etallemande ... .

    3. L utilisation par Robert Steuckers dupseudonyme de Roland Teughels, ainsique les informations concernant le MSP

    et Lutte du Peuple . ont t tirdossier de la revue Concret du1982, dossier rdig en partie surde renseignements provenant d untant du Mouvement Socialiste Pop

    4. Selon ses propres dclaraRobert Steuckers aurait travaill eau secrtariat des deux revues du G

    Elments et Nouvelle Ecole.

    5. Toujours selon Robert SteBernard Marchand aurait fait partidirection de l EROE mais l auraitdepuis deux ans. Certains articlerevue Orientations (n 2, 3 etsigns B. Marchand. En 1983, cetait galement confrencier de lBernard Marchand n est effectivemprofesseur l universit catholiqLouvain mais, comme il est crit daticle, issu de cette universit. Ensont des militants d extrme-droiteaffirment que B. Marchand est mde sports de combat.

    6. Concernant Andr Bremans,celui-ci