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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE FORMATION PROFESSIONALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ET DEVELOPPEMENT(FPTSD) Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle en Travail Social et Développement Présenté par : RANITRATSILO Jimmy Membre de jury : Président : Mme ROBINSON Sahondra, Rapporteur :D r RAKOTONIAINA Voahangy, Juge :Monsieur TSARAMODY Alfredo, Maître de conférences. Date de Soutenance : 15 Juillet 2011 Année universitaire : 2010 – 2011 ォ CONTRIBUTION A L’ETUDE DES IMPACTS SOCIO- ECONOMIQUES DE L’EROSION DU SOL, CAS DE LA COMMUNE RURAL DE FIOMBONANA, DISTRICT D’ATSIMONDRANO サ

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVOFACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE,DE GESTION ET DE SOCIOLOGIEDEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

FORMATION PROFESSIONALISANTE EN TRAVAIL SOCIAL ETDEVELOPPEMENT(FPTSD)

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme de LicenceProfessionnelle en Travail Social et Développement

Présenté par : RANITRATSILO Jimmy

Membre de jury :

Président : Mme ROBINSON Sahondra,

Rapporteur :DrRAKOTONIAINA Voahangy,

Juge :Monsieur TSARAMODY Alfredo, Maître de conférences.

Date de Soutenance : 15 Juillet 2011Année universitaire : 2010 – 2011

« CONTRIBUTION A L’ETUDE DES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES DE L’EROSION DU SOL, CAS DE LA

COMMUNE RURAL DE FIOMBONANA, DISTRICTD’ATSIMONDRANO »

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REMERCIEMENTS

Je tiens d’abord à remercier Dieu tout puissant d ‘avoir bien pu veiller sur nous tous,

Je n’aurai pas pu réaliser ce mémoire sans la collaboration de plusieurs personnes :

Tout d’abord, je tiens à remercier et à exprimer ma profonde gratitude au Directeur

de la Formation Profesionnalisante en Travail Social et Développement Monsieur

RAZAFINDRALAMBO Martial, ainsi qu’à mon encadreur pédagogique qui a accepté avec

enthousiasme de me diriger conjointement tout au long de l’élaboration de ce mémoire de fin

d’étude.

Ma reconnaissance s‘adresse également à :

Madame ROBINSON Sahondra, Président du jury

Madame RAKOTONIRIANA Voahangy, juge

Je ne saurais aussi remercier la Commune Rurale de Fiombonana, qui nous a

accueillis avec joie lors de notre séjour au niveau de cette Commune.

A tous les corps enseignants et aux personnels administratifs et techniques du

Département de Sociologie et de la Formation Professionnalisante en Travail Social et

Développement (FPTSD).

A mes collègues de promotion, à ma famille et à tous ceux qui de près ou de loin ont

contribué à la réalisation de ce travail.

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SOMMAIRE

INTRODUCTION

PARTIE 1 : APPROCHES THEORIQUES :Chapitre 1 : Cadrage théoriqueChapitre 2 : Historique de la prise de conscience des problèmesenvironnementaux

PARTIE 2 : ANALYSE ET VERIFICATION DES HYPOTHESES :Chapitre 3 : Généralités sur l’environnement à Madagascar

Chapitre 4 : Présentation de la zone d’étude

Chapitre 5 : vérification des hypothèses à travers les causes et conséquencesde l’érosion

PARTIE 3 : PROPOSITION DE SOLUTION ET ACQUISITIONS DU STAGIAIRE :Chapitre 6 : Acquisitions et pratique professionnelChapitre 7 : Proposition de quelques solutions

CONCLUSION

TABLE DES MATIERES

BIBLIOGRAPHIE

LISTE DES ANNEXES

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INTRODUCTION

GENERALITE SUR LE CONTEXTE

Avec ses fleuves rouges qui se déversent dans l’Océan indien et le Canal de

Mozambique, Madagascar semble se vider de son sang, disent les astronautes qui l’ont

observé depuis le ciel. Cette remarque perspicace souligne l’un des problèmes majeurs de

Madagascar.

La déforestation des Hauts plateaux de l’île a provoqué une érosion à grande

échelle. Pour un pays comme Madagascar, économiquement très dépendant de sa

production agricole, la dégradation des sols est particulièrement problématique

Madagascar est l’un des cinq pays où la diversité biologique est la plus importante au

monde et qui rassemblent 60-70% de la biodiversité mondiale. Madagascar abrite 180

espèces de reptiles et 170 espèces d’amphibiens, les 2/3 de celles recensées dans le

monde. Madagascar partage l’endémisme le plus élevé du monde avec la Nouvelle

Calédonie. En effet, y sont endémiques 85% des espèces végétales, 90% des espèces et

70% des genres pour la faune. A Madagascar, 44% des espèces de mammifères sont

menacées de disparition (devant 32% aux Philippines, 8% aux U.S.A. et 4% au Canada).

Les cultures sur brûlis ou tavy, l’exploitation sauvage d’essences rares ou précieuses

(ébène : 97 espèces dont 96 endémiques, palissandre : 48 espèces dont 47 endémiques)

provoquent de façon irrémédiable des conséquences sur la biodiversité, à l’instar de

l'érosion du sol. Dans les zones plus sèches de l’Ouest, ce sont les feux de brousse allumés

par les pasteurs qui sont à l’origine du recul de la végétation naturelle. Ce sont aussi, plus

souvent, les exploitations minières actuelles et passées (comme au début du siècle, la

destruction de la végétation unique de la partie de Tsaratanàna, point culminant de la

Grande Ile) qui sont pointés du doigt. La forêt ne couvre plus que le tiers de sa surface

d’origine et ce phénomène de destruction massive continue à faire des ravages partout au

niveau de la grande île. Il est certain que la disparition du couvert végétal, en particulier des

arbres, contribue à l'érosion des sols et au fil du temps, l’homme en est aussi grandement

responsable.

CHOIX DU THEME

Ayant perçu que les problèmes liés à l’environnement sont très importants partout

dans la grande île, il s'avère être indispensable de s'y pencher sérieusement. La forme la

plus dangereuse de la dégradation du sol est l'érosion du sol car détruisant une quantité

colossale de terre arable. Elle a des répercutions directes au niveau de l’environnement. On

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entend par érosion l'enlèvement du sol superficiel par l'eau ou par le vent, parfois jusqu'à la

mise à nue de la roche du sous-sol. La couverture végétale protège le milieu naturel de

l’érosion.

S’il n'est pas perturbé par l'homme, le sol est généralement recouvert d'un manteau

végétal qui le protège de l'impact des pluies et des vents. Une fois le couvert végétal

supprimé, le sol est aussi vulnérable qu'une tortue privée de sa carapace. Sauf dans le cas

des désastres naturels (cyclones, inondations, tremblement de terre, tsunami etc.), l’homme

à travers ses activités économiques ou non contribue à la dénudation de la couverture

végétale sur la terre, par conséquent à l’érosion du sol.

Donc, il n’est pas à douter que l’homme est souvent lié indirectement à cette

destruction de l’environnement et de ce fait, on a choisi ce thème dans le but de comprendre

les rôles destructeurs que joue l’homme dans le mécanisme de l’érosion du sol.

CHOIX DU TERRAIN

La Commune Rurale de Fiombonana a été notre terrain d’étude vu sa position et ses

caractéristiques géographiques et sa structure démographique . Le choix du terrain a été

dicté en fonction de critères qualitatifs et techniques :

l’accessibilité : du terrain est un élément à prendre en compte. En effet, une zone ou un

terrain d’études, qui nous permet d’avoir une certaine mobilité et offre beaucoup

d’avantages en terme surtout de collecte des données primaires a été un de nos critères vu

l’insuffisance des moyens pour effectuer le mémoire. Les voies d’accès permanentes au site

d’étude sont donc très importantes pour le choix de la commune d’études.

le relief : étant donné que le thème se rapporte à l’érosion, l’existence d’un milieu où

prédomine une certaine topographie favorable à cette érosion a été indispensable d’où le

choix de cette commune.

la démographie : qui se traduit par une densité de population suffisamment significative

pour déceler une pression sur les ressources naturelles traduisant une insuffisance d’un

espace économique pour la population autochtone rurale.

l’environnement : surtout naturel, qui montre déjà une dégradation significative par rapport

à la moyenne des communes rurales qui disposent encore de ressources naturelles

capables de soutenir les activités économiques et écologiques.

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PROBLEMATIQUE

Comment se manifestent les causes et les conséquences sociales de ce phénomène

d’érosion du sol au niveau de la Commune Rurale de Fiombonana, peut-on réduire les

impacts sociaux de cette érosion, en se limitant à quelques facteurs endogènes de la

population locale ? En d’autres termes, quelles solutions pourrait-on proposer afin de lutter

contre ce phénomène en tenant compte de la réalité technico-économique de la population

de la commune rurale de Fiombonana?

OBJECTIFS

Le thème « Contribution à l'étude des impacts socio-économiques de l'érosion du sol :

cas de la Commune de Fiombonana » aidera à analyser quelques facteurs qui favorisent

le phénomène de l'érosion du sol par les activités anthropiques. Ces facteurs qui vont être

identifiés et évalués sont surtout endogènes à la politique et aux pratiques technico-économiques de la population. Les objectifs de cette étude tendent à faire connaître et

comprendre que dans la majorité des cas, c’est l'homme par ses activités qui est le vrai

responsable de l'accélération de « la destruction de environnement ».

Notre étude va donc porter sur :

L’analyse de l’état des lieux,

L’identification des types de population et leurs activités principales,

La définition et l’évaluation ce qu’est l'érosion,

Le repérage des facteurs favorisant cette érosion,

L’analyse de ses impacts sociaux

La proposition de solutions pour lutter contre ces derniers.

HYPOTHESES

La surexploitation des matériaux ligneux et de bois de chauffage contribue largement à la

destruction de l’environnement, qui engendre l’érosion du sol. Les conséquences de cette

érosion bien qu’évidentes dans la vie quotidienne de la population rurale à travers la baisse

de productivité des terres, la diminution des rendements des récoltes, la baisse des

superficies cultivables, la nécessité d’utiliser de plus en plus d’intrants agricoles etc. ont des

coûts sociaux et économiques. Ces impacts négatifs sont perçus plutôt comme une fatalité

que comme les résultats de des pratiques technico-économiques de la population.

Les facteurs endogènes (pratiques technico-économiques passées et actuelles, croissance

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démographie, croyance à la fatalité, mode d’alimentation, habitude énergétique, niveau de

scolarisation, mobilité sociale etc.) à la politique de développement local entraînant la

destruction de l’environnement peuvent être solutionnés par des actions comportementales

endogènes à cette même population, en supposant infimes les poids des facteurs exogènes

comme le changement climatique, la politique économique et agricole du gouvernement, la

pauvreté de la population.

METHODOLOGIE

Nous avons appliqué la sociologie dynamique comme approche sociologique. En effet, elle

propose une approche qui met en exergue l’opposition radicale des faits par rapport aux

structures et elle étudie le devenir d’une société (mouvement ; changement ; évolution ;

transformation).

Dans la réalisation de ce mémoire, nous avons adopté les phases ci-après:

le travail bibliographique, qui a consisté à collecter toutes les données secondaires

nécessaires à la compréhension et l’évaluation du thème choisi,

les travaux sur le terrain, qui nous ont permis de disposer des informations primaires et de

s’approprier des vrais problèmes environnementaux ou non de la population locale. La

collecte des données primaires s’est faite à travers des fiches d’enquête ou questionnaires

et des interviews des souches de la population échantillonnées préalablement,

la rédaction du mémoire proprement dite, qui a été précédée de la compilation de toutes les

données recueillies ainsi que de leurs interprétations et synthèses.

Echantillonnage en grappe et probabiliste

La représentativité de l’échantillonnage dépend très souvent des techniques de

prélèvement donc, de la façon de sélectionner les unités de sondages proprement dites. En

fait, cette méthode est très simple mais complexe dans son utilisation. Cela été très efficace

dans notre intervention au niveau du terrain. Comme il a été dit tout en haut du document le

stage en question s’est déroulé au niveau de la commune rurale de Fiombonana. Cette

commune est composée de 5 fokontany, notamment:

Marobiby

Antsahakely

Vonelina

Anosivita boina

Andranovaky

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Le principe de l’échantillonnage en grappes consiste à considérer une ou plusieurs

tranches de la population en groupe que l’on va appeler « grappe » et ici dans notre cas,

un fokontany qui équivaut à une grappe, donc ici, il y a 5 grappes correspondant à 5

fokontany. Pour une plus bonne représentativité, on a cependant tenu a choisir le fokontany

le plus densément peuplé, à savoir Marobiby comme nous le montre le tableau statistique

suivant relatif à la démographique de ce fokontany en question.

Tableau n°1 : Nombre de population au niveau de la Commune de Fiombonana

FOKONTANY Nombre de population

Marobiby 5120

Antsahakely 606

Vonelina 1405

Anosivita Boina 1695

Andranovaky 292

Total 9100

Source : PCD de la Commune Rurale de Fiombonana

Notre unité d’échantillonnage correspond aux ménages et à titre d’enquête. C’est là

que va intervenir la méthode probabiliste pour le simple fait que les enquêtes vont ce

dérouler juste au hasard en choisissant des personnes relatives à l’enquête au niveau de

plusieurs ménages dans la commune (enquête libre) qui au total c’ est élevé au nombre de

37 soit 13 éleveurs, 5 artisans, 7 administrateurs au niveau de la Commune et 12 autres

paysans tout cela à titre donc indicatif dans la mesure ou les recherches sur terrain étaient

surtout d’ ordre qualitatif .

Techniques documentaires

Elles consistent à accumuler et à regrouper des informations et des donnés

concernant le thème que l’on va traiter. Pour cela, on a consulté plusieurs centres de

documentations et bibliothèques.

LIMITES DE LA RECHERCHE

Cette recherche se limitera à l’étude des facteurs endogènes au niveau de la

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Commune qui sont responsables de l’érosion et de ce fait les facteurs exogènes seront mis

en arrière plan dans la mesure où les pratiques technico-économiques sont à évoquer.

Comme il a été dit ultérieurement, certes on a opéré au niveau de la commune rurale

de Fiombonana mais dans la majorité des cas pour être plus perspicace, on n’a fait qu’une

étude de cas du fokotany de Marobiby.

Le stage proprement dit a duré 3 mois, qui est si on peut le dire, insuffisant s’il

fallait approfondir vraiment dans les détails. C’est pour cela que l’on c’est limiter à faire des

constats au niveau du terrain.

En plus, il n’est pas vraiment très évident d’approcher des personnes en vue d’une

enquête, donc il a fallu adopter une manière de se comporter de façon neutre et surtout

objective. Le niveau de compréhension des enquêtés est aussi souvent une limite à la

bonne marche de notre enquête.

PLAN

Dans la rédaction de ce mémoire, on a suivi le plan classique proposé par les

procédures de notre Faculté, à savoir les parties suivantes :

Premier partie : Cadre théorique et conceptuel

Deuxième partie : Analyse et vérification des hypothèses

Troisième partie : Acquisitions et proposition de solutions

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PREMIERE PARTIE :CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

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CHAPITRE 1 : CONCEPT SOCIOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

Section I : Concepts sociologiquesCe chapitre essaye de traiter le cadrage théorique de la sociologie. Ceci nous sera utile

dans la suite de notre mémoire, à titre d’ancrage de nos approches lors de ce travail. Il faut

rappeler que la démarche sociologique peut être schématisée, comme suit :

Fig. n° 1 : Approche sociologique

Travail théorique poussé

Sociologie

Caractéristiques:

Activité sociologique

Démarche empirique rigoureuse,quantitative et qualitative

Dimension appliquée

Source : cours « environnement et dynamique sociale », 2011)

D’après la figure n°1 ci-dessus, les caractéristiques d’une activité sociologique se

traduisent par :

- un travail théorique poussé,

- une démarche empirique rigoureuse, notamment quantitative et qualitative,

- et une dimension bien déterminée pour appliquer les deux approches suscitées.

Obligatoirement, il nous faut présenter une partie théorique qui sera à compléter par

la démarche empirique selon la dimension sur laquelle seront appliquées ces deux

approches complémentaires.

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I. 1. Termes sociologiques

Actuellement, comme toutes les disciplines qui se veulent être scientifiques, la

sociologie, une discipline positive plutôt que normative, utilise les approches empiriques,

analytiques et quantitatives. L'introduction des statistiques, avec les enquêtes par sondage,

et le développement d'une méthodologie spécifique, qui emprunte souvent aux modèles

mathématiques, ne doivent rien aux grands systèmes sociologiques du XIXe siècle soucieux

de synthèse. Il ne s'agit plus d'embrasser dans sa totalité la réalité sociale, de soumettre la

diversité des données observables au règne des grands principes explicatifs.

Pour aborder la sociologie, il faut la replacer dans un corpus de termes scientifiques

que l’on retrouve dans toutes les sciences. Nous tenons à définir quelques termes, à savoir :

Epistémé (grec) : en philosophie, ce terme signifie la configuration du savoir rendant

possible les différentes formes de sciences à une époque donnée.

Epistémologie : étudie l’histoire, les méthodes ou les principes des sciences.

Science (latin) : ensemble cohérent de connaissances relatives à certaines

catégories de faits, d’objets ou de phénomènes obéissants à des lois. Connaissances

vérifiées par des méthodes expérimentales.

Expérimentation : soumission à des expériences ou à un certain nombre d’essais pour

étudier un phénomène.

Sciences humaines : renvoient à des disciplines ayant pour objet l’homme et ses

comportements individuels et collectifs, passés et présents.

Concept : représentation intellectuelle d’un objet conçu par l’esprit.

Notion : conception élémentaire que l’on a de quelque chose. Conception de base.

Habitus : concept assez difficile à comprendre mais qui explique comment les

apprentissages sociaux forment des modes de perception, de comportements inculqués

transmis aux agents par la famille, le système éducatif, etc. c’est-à-dire intérioriser

l’extériorité et d’extérioriser l’intériorité.

I.2. Théories sociologiquesIl nous semble important de citer quelques grands noms de la sociologie et les courants

sociologiques jusqu’à l’ère moderne vu que la sociologie a changé chaque fois de concepts

selon l’époque et le dynamisme sociale. Cette citation n’est pas toutefois exhaustive vu le

nombre de ces chercheurs et savants en la matière.

Auguste COMTE (1798 - 1857 Montpellier)C’est lui qui a inventé le néologisme "sociologie" en 1839. Avec lui, la sociologie

commence à devenir une science. Il l’a défini comme "l’étude positive de l’ensemble des lois

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fondamentales propres aux phénomènes sociaux". Il a distingué deux états de la science

des phénomènes sociaux :

- la statique sociale, qui fonde les bases de la théorie de l’ordre et que l’on peut traduire

par l’étude fondamentale des conditions d’existence de la société,

- la dynamique sociale, qui fonde les bases de la théorie du progrès et que l’on peut

traduire comme l’étude des lois et de son mouvement continu, c’est-à-dire le processus

d’évolution d’une société.

En quelques mots, la dynamique sociale étudie les lois de la succession, pendant que la

statique sociale cherche celles de la coexistence.

A. Comte a établi une loi progressive, générale et linéaire d’évolution de l’esprit humain

où, selon lui, tous les domaines de la connaissance passent par trois états successifs. C’est

la loi générale des trois états qu’il met en relation avec la dynamique sociale :

- état théologique ou fictif. C’est le pouvoir propre à chaque société qui permet de relier

des pouvoirs temporels (ex : la politique) avec des pouvoirs spirituels ou théologiques

(scientifiques) ;

- état métaphysique ou abstrait. C’est une période de crise, une époque critique conçue

comme un âge de transition révolutionnaire ;

- état scientifique ou positif. C’est la phase de réorganisation de la société qui suit la crise

où le régime redevient rationnel ;

A. Comte a distingué au niveau de la méthode trois démarches possibles : l’observation,

la comparaison et l’expérimentation. Mais la mise en œuvre de cette dernière n’étant pas

commode dans le cas des phénomènes sociaux, il défend le recours à l’observation et à la

comparaison. Notamment la comparaison historique comme le rapprochement des divers

états de la société humaine pouvant exister dans différents endroits du monde. On doit

comparer une société à une autre différente.

Il a permis d’apporter à la sociologie ses fondements grâce à des éléments

fondamentaux et à l’héritage des sciences préexistantes.

Emile DURKHEIM (1858 - 1917)L’essentiel du travail de Durkheim consiste à promouvoir l’idée d’une sociologie

autonome aux côtés (et donc en compétition) des disciplines déjà établies. Son travail trouve

sa reconnaissance en 1913 lorsque la chair qu’occupe Durkheim à la Sorbonne prend le

nom de "chaire de sociologie". Mais la sociologie Française ne trouve sa cohérence

théorique et idéologique qu’avec la véritable école formée par Durkheim autour de "l’année

sociologique".

Il emploie une méthode identique dans ses études :

- définition du phénomène,

- réfutation des interprétations antérieures,

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- explication proprement sociologique du phénomène considéré.

Le concept d’existence de la sociologie nécessite deux éléments essentiels :

- d’une part, l’objet de cette science doit être spécifique et non l’objet d’autres sciences,

- d’autre part, l’objet doit être observé et expliqué de manière semblable à celle dont les

faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués.

Selon lui, deux formules sont à retenir :

- "il faut considérer les faits sociaux comme des choses" c’est-à-dire que l’on ne sait

pas ce que signifient les phénomènes sociaux qui nous entourent. Il n’y a pas de

conception scientifique. Lorsque l’on observe un fait social, il faut se débarrasser de tout

préjugé et la difficulté vient de ce que le questionnement sociologique recouvre souvent

des considérations de sens commun (doxa), et par-là des présupposés et des préjugés.

La sociologie est une science, et ce n’est pas parce qu’elle porte sur des comportements

humains immédiatement compréhensibles qu’elle peut se contenter de reproduire les

réflexions du sens commun (je sais pourquoi les passants s’arrêtent au feu rouge,

pourquoi le mercredi le bouchon de St Anne est moins dense, pourquoi les sportifs

antillais sont plus rapides que les européens sur 100 mètres, ...). A l’instar de toutes ses

consœurs, elle doit non seulement faire des découvertes ou du moins établir des faits,

mais en plus leur chercher des modèles explicatifs efficaces et non pas simplement

plausibles. La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale

(les faits). Elle pourra alors avoir une fonction curative, c’est-à-dire guérir les sociétés

malades et en reconnaître les maux.

- "La caractéristique du fait social, c’est qu’il exerce une contrainte sur l’individu"

Durkheim met en évidence qu’un phénomène social peut être reconnu car il s’impose à

l’individu en tant que contrainte (ex : mode). Cette contrainte apparaît comme un sentiment

coercitif qui s’impose à tous et qui engendre une réaction collective.

Par ailleurs, dans son ouvrage "De la division sociale du travail" (1893), il distingue deux

types de sociétés :

- la solidarité mécanique où la différence entre les individus a peu d’importance, ce qui est

primordial c’est la cohésion interne qui résulte d’une conscience collective forte (notion

de groupe),

- la solidarité organique où il y a une division du travail, où les hommes sont des

individualités différenciées, chacun ayant une tâche spécifique. La cohésion sociale est

possible grâce à la complémentarité des fonctions.

Marcel MAUSS (1872 - 1950)

Neveu de Durkheim, il est aussi son plus proche collaborateur. Il a dirigé l’année

sociologique 2ème série après la mort de son fondateur.

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Mauss se spécialise en ethnologie et histoire des religions. Même s’il n’a jamais fait

d’étude de terrain, il est le fondateur incontesté de l’école française d’ethnologie (aux côtés

des folkloristes – Van Gennes). Il crée l’institut français de sociologie en 1924, où il forme la

plupart des grands ethnologues français (Louis Dumont, Jacques Soustelle, Marcel Griaule,

Claude Lévi-Strauss…). L’un de ses principaux apports est le concept du "fait social total",

c’est-à-dire qui met en jeu la totalité de la société et de ses institutions. On ne peut

comprendre un phénomène social hors de l’ensemble des caractéristiques de la culture

concernée. Ses travaux sur les techniques du corps en sont une illustration : il y montre que

chaque société attribue un sens profond aux pratiques les plus anodines comme la marche,

la nage, la course, la respiration… C’est pour cela qu’il se distingue fondamentalement, d’un

point de vue méthodologique, de Durkheim dans la mesure où il considère que pour

comprendre un phénomène dans sa globalité, il faut l’appréhender du dehors comme une

chose, mais aussi du dedans comme une réalité vécue. C’est la différence fondamentale

entre les méthodes et notamment entre la sociologie et l’anthropologie.

KARL MARX (1818 - 1883) : une pensée incontournable"Les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il s’agit maintenant de le

transformer". Sa démarche sociologique est indissociable de son engagement politique

révolutionnaire. Il constitue l’un des deux pôles de la pensée traditionnelle sociologique.

Son principe structurel de la réalité (ou des réalités) repose sur la dialectique. Pour lui, toute

réalité est traversée des forces contradictoires, leur lutte provoquant le changement (en

générale sous la forme d’une rupture brutale) : bourgeoisie versus aristocratie, prolétariat

versus bourgeoisie. La pensée de Marx se résume aux termes de "holisme" et de

"déterminisme". C’est-à-dire que l’individu est déterminé par les structures de la société. "

Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur

existence sociale qui détermine leur conscience".

Fig. n°2 : Superstructure et infrastructure selon Karl Marx

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MAX WEBER (1864 - 1920) : une sociologie de l’action socialePour Weber, la sociologie est une science de l’action sociale. A la différence de Marx et

de Durkheim, il s’agit moins de comprendre chez Weber la société et ses institutions que

d’analyser, à un niveau microsociologique, les actions individuelles ou les formes de relation

interindividuelles. Même s’il faut se garder de toute simplification de type Weber -

individualiste - Durkheim - Marx - holistes, il est certain que la sociologie Wébérienne donne

une place importante à l’individu.

"La sociologie ne peut procéder que des actions d’un, de quelques ou de nombreux

individus séparés. C’est pourquoi elle se doit d’adopter des méthodes strictement

individuelles"

Dans cette conception, le sociologue doit comprendre les intentions que les individus

donnent à leurs actions, lesquelles, compte tenu des contraintes de la situation, constituent

le tout social singulier étudié. En cela on peut comprendre la différence avec la conception

marxienne. A la rigidité héréditaire (reproduction des classes et de la structure) envisagée

par Marx, s’oppose selon Weber la fluidité de la société où rien n’est jamais totalement écrit

d’avance. "Un changement est aisément possible".

Sociologie contemporaine françaiseDans la sociologie contemporaine française, la figure ci-après nous permet de visualiser

quatre courants de pensées sociologiques parmi la multitude de courants.

Fig. n°3 : Sociologie contemporaine

Sociologie contemporaine

Tableau synoptiquedes courants Système Action

Intégration

Individualismeméthodologique

Analyse fonctionnalisteet/ou stratégique

Boudon Crozier

ConflitStructuralisme génétique Sociologie dynamique

Bourdieu Balandier/Touraine

Source : cours « environnement et dynamique sociale », FPTSD, 2011

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Ces éminents sociologues ont tous des pensées différentes et pour comprendre ces

différences, permettons-nous de donner quelques définitions des termes mentionnés dans la

figure précédente:

- l’intégration, est ici comprise par « comment expliquer que les individus font partie de

groupes sociaux »,

- le conflit est un fait permettant de comprendre les relations sociales sous l’angle des

confrontations entre l’espace individuel et l’espace de groupe,

- le système est l’ensemble des groupes sociaux et possède des normes ainsi que des

règles.

- l’action situe ces groupes dans la mesure où, en fonction de leur vie en collectivité, ceux-

ci produisent des actions qui peuvent influer sur la transformation de la société.

Si on prend un à un les sociologues précédemment cités dans la figure n°3, leur position

serait comme suit.

Boudon se positionne entre le système et l’intégration. En effet, Il ne s’intéresse pas au

système mais à l’individu, c’est-à-dire à la situation de l’homme en société, à partir de

l’individu. Par conséquent, son analyse consiste à dire que l’individu est libre de son choix

dans sa société.

Bourdieu se positionne entre le système et le conflit. Les individus émettent des idées

dans la société à laquelle ils appartiennent mais, selon lui, ces idées ne leur appartiennent

pas réellement. La position des individus est déterminée par la société. C’est le système qui

s’exprime et non les individus donc les individus entrent en conflit avec la société.

Crozier se positionne entre action et intégration. Ses recherches se sont fondées sur

l’analyse des organisations dans lesquelles fonctionnent les individus. Ces dernières

produisent des dysfonctionnements internes dont les individus ne sont pas à l’origine

puisqu’ils fonctionnent par rapport à des stratégies personnelles.

Touraine se positionne entre conflit et action. Ce qui le préoccupe concerne la

compréhension de l’évolution sociale. Il cherche à comprendre comment une société peut

changer, évoluer en fonction des conflits qu’elle produit. Ces conflits sont issus de

mouvements sociaux et non des individus, d’où, selon lui, les possibilités de changement

d’une société en fonction de ces conflits.

A travers ce qui est mentionné précédemment, on peut conclure que Bourdieu et

Touraine considèrent le rapport dans la société en termes de conflits alors que Crozier et

Boudon pensent que ce rapport en termes d’intégration où se sont les individus qui ont le

pouvoir de transformer le social. Bien que ces sociologues soient divergents par la pensée,

dans tous les cas, ils s’intéressent à la totalité sociale et à l’individu.

Page 18: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

15

Parmi ces approches, comme le domaine de notre étude est l’environnement, c’est la

sociologie dynamique qui nous semble la mieux appropriée pour l’aborder. Ainsi, nous allons

la développer un plus que les autres approches.

Sociologie dynamique (Balandier –Touraine)Le fondement de leur théorie est l’opposition radicale des faits aux structures. Leur but

est donc d’étudier le devenir des sociétés (mouvement, changement, évolution,

transformation).

Balandier a une expérience des changements historiques et sociaux en étudiants les

états africains et le processus de décolonisation. Son objectif est de repérer les dynamiques

du "dedans" et du "dehors".

Touraine a étudié la sociologie du travail à travers deux types de sociétés, à savoir les

sociétés industrielles et postindustrielles. Il a repéré deux éléments :

- l’action sociale (liée aux individus),

- les mouvements sociaux (déplacements de ces acteurs).

Ils ont caractérisé les faits sociaux de deux manières :

- primo, l’objet de l’action elle-même et,

- secundo, la signification que donne l’acteur à cet objet.

De leur étude, le modèle culturel combiné aux besoins de la société caractérise la culture et

la mobilisation des ressources corrélée avec la hiérarchisation sociale (place des individus)

produit le type de société. Au sens de Touraine, un sociologue doit déterminer s’il existe une

action conflictuelle pour le contrôle sociale des orientations d’une société.

S o c io lo g ie d y n a m iq u e

c o m m e n t u n e s o c ié tép e u t c h a n g e r, é v o lu e r

e n fo n c tio n d e sc o n fl i ts q u ’e l le p r o d u it

c o n fl i ts is s u s d em o u v e m e n ts s o c ia u x e tn o n d e s in d iv id u s , d ’o ù

p o s s ib i l i té s d ec h a n g e m e n t d ’u n e

s o c ié té e n fo n c tio n d ec e s c o n fl i ts .

c o m p r é h e n s io n d el ’é v o lu tio n s o c ia le

c o n flit a c t io nB a la n d ie r /To u ra in e

Fig. n° 4: Sociologie dynamique selon Balandier et Touraine (Source : coursenvironnement et dynamique sociale – FPTSD 2011)

Page 19: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

16

1- APPROCHE PAR LA DIVISION DU TRAVAIL

La fonction de la division du travail est de susciter des groupes qui sans elle,n’existerait pas » (Emile Durkheim (1893) livre1 chapitre 1 De la division du travailsocial.

Cette théorie de Durkheim nous montre que l’homme ne peut agir seul dans sa quête

du bien et qu’il puisera plus de force en travaillant ensemble « Ny mitabe tsy lanin’ny

Mamba».

Il nous indique aussi la nécessité pour l’homme de ce regrouper et de ce partager les tâches

pour que chacun avec sa propre part de responsabilité et de fonction, pour la bonne

marche et la réussite de l’entreprise. Étant donné que chacun excelle dans divers domaine

et moins dans d’autres, il est nécessaire de diviser le travail et d’en attribuer chaque part

selon la qualification de chacun. Exemple pour labourer le champ, les hommes sont plus

aptes et approprier tandis que les femmes ne le sont pas. Pour d’autres domaines comme

le repiquage. La réussite d’une bonne saison rizicole ne résulte pas de l’action d’une seule

mais bien et surtout de l’action accomplie par un groupe de personne (valeurs et objectifs

communs)

« Le principe de base est que le développement doit être au service de l’homme maisnon pas que l’homme soit au service du développement. » Henry de Laulanié (1989)Doctrine du développement rural pour Madagascar.

Théorie, essayons de faire une analyse critique. En premier lieu essayons en de

définir le terme développement. Le développement si l’on considère comme exemple une

espèce quelconque d’animal c’est la faculté pour cette espèce de s’améliorer, de devenir

une espèce supérieure capable de dominer et de profiter pleinement de son environnement.

Ce développer c’est parvenir de l’état de l’être primitif à l’être complexe, ou évoluée. Dans

cette théorie, le développement ait attrait surtout à la vie de l’homme. De Laulanié dans sa

doctrine tient à souligner que les progrès et les résultats dus au développement que ce soit

matériel ou technique devront profiter à l’homme mais non le contraire les développements

et les progrès de la vie matériel de l’homme doivent correspondre et doit ce développer

simultanément avec les progrès intellectuel et social. Cette théorie peut aussi s’avérer vrai

dans un sens comme dans l’autre car si dans le premier, l’homme c’est celui qui doit récolter

et profiter du fruit du développement. L’autre sens nous indique que dans la réalité c’est

surtout l’homme (le paysan) qui fait tout son possible pour progresser. L’homme agit pour

son développement économique et social. Le développement ne lui est acquis qu’après de

long effort perpétuel ce qui en fin de compte, résulte que c’est l’homme qui soit plutôt au

service du développement c'est-à-dire qui le cherche mais pas le contraire.

Page 20: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

17

Section II : Concepts liés à l’environnement

II. 1. Domination de la natureJusqu’à la fin du XXème siècle, l’homme vivait au milieu de la nature, en harmonie si

on peut le dire. Celle-ci était encore hostile et puissante. Les cataclysmes naturels

continuaient à infliger des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Jadis dans son

impuissance, l’homme ne savait que faire.

Puis à force d’être en contact permanent avec elle ; l’homme a découvert les lois de

la nature. Celles-ci lui ont permis de dominer, de transformer la nature en force productive.

Les plaines, les vallées, les collines ont été transformées en zone cultivables .L’ eau est

maîtrisée par les systèmes d’irrigation. Le feu, l’arc, la flèche ont été inventés et les animaux

sauvages ont été vite domestiqués.

II. 2. Appropriation de la nature par l’homme

La compréhension des lois de la nature a favorisé la vie sédentaire. Autrefois, vivant

en horde, l’homme vit désormais en société du fait de la multiplication de son effectif au fil

du temps. L’utilisation des forces de la nature au profit de l’homme a entraîné la formation

d’une organisation sociale hiérarchique vivant en interaction. L’être humain est devenu un

être social et cela renvoie à une affirmation de KARL MARX « l ‘ homme est un être social »

quant à la nature, elle a acquit le titre de force productive permanente destinée à satisfaire

les besoins de l ‘ homme. La domination de la nature par l‘homme ne cesse de s‘accroître

du fait de l ‘ amélioration des techniques bref de la modernisation. KHOZINE, in

BIOSPHERE et POLITIQUE disait « la faculté de découvrir les lois de la nature et de s ‘ en

servir permet à l’homme de formuler des tâches toujours complexes souvent sans précédent

dans l’histoire » Les révolutions techniques, scientifiques et culturelles ont rendu l’homme

« maître des richesses naturelles » selon LENINE. Les grandes conquêtes de l’esprit, une

force productive réelle ont permis à l’être humain de construire une espèce matérielle et

artificielle compatible à sa propre vie.

II.3. la grande contradiction

La nature reste toujours l’élément vital pour l’homme. Elle a des fonctions

économiques, écologiques, sociales et constitue des supports de la vie sur terre ainsi que

de bien être. Cependant, il ne cesse cependant de l’exploiter par des moyens souvent

dévastateurs. L’emploi intensif de la technologie, des produits chimiques, de la science

nucléaire et bactériologique a entraîné des conséquences néfastes pour l ‘ humanité. On

assiste à des périodes de froid, de sécheresse, de grave inondation. La famine succède aux

disettes. L’œuvre humaine par ses propres activités est devenu son propre ennemi delà à

Page 21: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

18

dire que « ‘ homme est un loup pour l ‘ homme » une citation que l ‘ on doit à juste titre à

Hegel. Face à ces fonctions précédemment citées jugées vitales pour l’espèce humaine, la

grande question est « pourquoi l’homme détruit-il l’environnement ?». Il faut citer quatre

raisons fondamentales, dont :

- l’abondance des ressources naturelles: l’homme a l’impression que les ressources

naturelles sont abondantes et illimitées alors que c’est le contraire. Un exemple qui

illustre ce faux jugement à Madagascar est le cas de la forêt de l’est, « Tsy lany ny ala

antsinana ». Actuellement, il ne reste qu’un lambeau de cette forêt jugée inépuisable du

temps des anciens.

- le drame de biens communs ou publics: d’habitude, les ressources naturelles ou la

nature est considérée comme un don de dieu, donc appartient à tout le monde.

Tels sont le cas des rivières, des forêts naturelles, des poissons, des oiseaux, de la mer,

de l’air etc. Qui pourrait dire « voilà c’est ma rivière ou mes oiseaux sauvages ou mon

air, ma mer etc. ». Donc, ce sont des biens communs ou publics. Le sentiment de biens

publics engendre également la destruction de notre environnement. Dans la mesure où

personne ne se sent pas propriétaire d’un bien public (air, rivière, forêt, mer..), elle ne se

sent non plus responsable de la destruction de l’environnement, et de le protéger à

travers des actions, ou des efforts personnels. Cette personne pense que ce sont les

autres qui se sont servis avant lui qui devraient réparer le tort. Tout le monde attend que

les autres fassent les premiers pas ou réparent à sa place la dégradation qu’on fait subir

aux biens publics ou communs.

- l’existence des externalités ou facteurs externes ou dés économies externes : une

externalité est l’effet d’une décision sur les personnes ou les choses qui ne sont pas

liées par cette décision. Si cette externalité est négative, elle a un impact négatif sur

l’environnement et l’homme. Ce sont les cas des pollutions, feux de brousse, destruction

de la couche d’ozone ou extinction des espèces par le commerce illégal des tortues ou

de défenses d’éléphants etc.

- l’échec du marché : les services environnementaux ne sont pas toujours mis sur le

marché et il arrive donc fréquemment qu’ils ne soient pas valorisés et que l’on n’en

tienne pas compte. L’environnement nous fournit de nombreuses choses (sentiment de

bien-être, esthétique agréable, soutien global de la vie sur terre, biodiversité, apport à

plusieurs activités économiques humaines). Quand quelque chose n’est pas vendu sur

le marché, elle n’a aucune valeur monétaire donc gratuite. Les gens ne font pas

attention aux choses gratuites ou sans valeur. C’est le cas de l’air, de l’eau de mer, de la

rivière ou des herbes de la savane etc.

Page 22: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

19

CHAPITRE2 : HISTOIRE DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES PROBLEMESENVIRONNEMENTAUX

Section I : Montée de la prise de conscience environnementaleJusqu'à la fin des années 1950, la dégradation de l'environnement ne constituait pas

une préoccupation majeure pour les Etats, en Occident comme ailleurs. En outre, les

scientifiques adeptes de l'écologie, discipline inventée en 1866 par Ernest Haeckel, se

préoccupaient essentiellement de la sauvegarde de la nature et étaient pratiquement

méconnus du grand public.

C'est donc au cours des années 1960, notamment avec la parution en 1962 de

l'ouvrage de Rachel Carson, « Silent Springs » (le Printemps silencieux), que se développe

une vaste prise de conscience environnementale, d'abord aux Etats-Unis, puis en Europe, à

la faveur du naufrage en 1967 du navire Torrey Canyon sur les iles britanniques de Scilly,

déversant 119.000 tonnes de pétrole brut et souillant les côtes du sud de l'Angleterre et

celles de la Bretagne.

Ce mouvement sensibilise les opinions publiques sur les dangers qui guettent

l'humanité (pollution généralisée, épuisement des ressources naturelles, poussée

démographique incontrôlée, famines et appauvrissement croissant de la population etc.) ;

dangers dus au type de relations que l'homme entretient avec son environnement

(négligence, recherche effrénée de profit...) II recommande fortement une action immédiate

et vigoureuse. Ce discours trouvera un écho favorable avec le soulèvement de mai 1968

«où une génération dénonce la société de consommation à outrance et plus largement les

fondements d'une société du profit et de l'individualisme » (Derain, 1994, p. 18). Devant la

gravité des questions soulevées, l'Unesco organise en 1968 un colloque

intergouvernemental d'experts sur l'utilisation rationnelle et la conservation des ressources

naturelles de la Biosphère notamment face à l’érosion du sol. Celui-ci recommande, entre

autres points, la tenue d'une conférence générale sur l'Environnement de I’Homme. De

grands hommes politiques et d'éminents experts comme ceux du club de Rome et du

Massachusetts Institue of Technology s'impliquent à leur tour, notamment avec la

publication en 1972 de leur célèbre livre intitulé : « Limits to growth » en français « Halte à la

croissance », sous la direction de David Meadows.

Section II : quelques faits marquants

a- La conférence de Stockholm

Dans cette ambiance effervescente s’était tenue en 1972 à Stockholm (Suède), la

Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement de I'Homme qui réunit les Etats du Nord

Page 23: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

20

et ceux du Sud. 113 pays y participent avec d'innombrables ONG et plusieurs centaines de

journalistes. A l’issue des travaux plusieurs points d'accord ont été obtenus, notamment :

- le droit des hommes à vivre dans un environnement sain ; un droit qui constitue également

un devoir ;

- l'élargissement du concept d'environnement sur la base d’une approche plus rationnelle qui

intègre à la fois les aspects naturels et les facteurs socio-économiques.

Qui sont, en dernier ressort, les causes de nombre des problèmes d'environnement ;

La clarification du lien entre environnement et développement ;

- une plus large compréhension des buts du développement dont le succès se mesure avant

tout a la qualité de vie plutôt qu'à la recherche effrénée de possession de biens matériels ;

- La nécessité d'intégrer des considérations en matière d'environnement dans les efforts de

développement des différents pays ;

- La nécessité de poursuivre et d'élargir la discussion sur l'environnement en raison de la

complexité de cette question.

Ces différents points figurent dans la Déclaration de Stockholm et le Plan d'Action de

Stockholm qui ont été adoptés par la Conférence. Pour la mise en œuvre du Plan d'Action, il

fut décidé la création du Programme des Nations- Unies pour l'Environnement (P.N.U.E.)

dont le siège est à Nairobi.

En plus de ces points, deux conventions furent signées : l’une sur le Patrimoine mondial (patrimoine culturel et patrimoine naturel)

L’autre sur la Prévention de la Pollution.

Faute de volonté politique, peu d'actions en matière de coopération ont été réalisées, mais

la Conférence a permis une prise de conscience, à l'échelle mondiale, sur la nécessité de

préserver l’environnement pour la survie de l'humanité.

b- Rapport sur le développement durableSur mandat de l'Assemblée générale des Nations-Unies, la Commission sur

l'Environnement Et le Développement dirigée par Gro Harlem Brundtland fut mise sur pied

en 1983. Elle déposa son rapport en 1987, après 4 ans de travail. Ce document intitulé «

Notre avenir à tous », insiste sur le concept du Développement durable, « développement

qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures

de répondre aux leurs. Il intègre deux considérations :

la satisfaction des besoins essentiels et plus précisément ceux des populations les plus

démunies qui doivent constituer la priorité du développement

le respect de la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir

Page 24: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

21

A noter Un proverbe du Cachemire qui illustre bien le concept du développement

durable: « la planète-terre ne nous est pas léguée par nos ancêtres, nous l'empruntons à

nos enfants ».

.

c- La Conférence de Rio de Janeiro (Brésil)

la Conférence des Nations-Unies sur l'Environnement et le Développement de 1992 avait

pour but d'évaluer le chemin parcouru depuis Stockholm et d'asseoir une coopération plus

soutenue entre Etats, dans le domaine de l'Environnement et du Développement.

L’évènement politique le plus médiatisé à l'échelle mondiale a réuni les Chefs d'Etat et de

gouvernement et 182 pays, 10.000 participants représentant 9000 organismes, 9000

journalistes. Parallèlement à la rencontre officielle se tenait également celle des ONG qui

voulait regrouper des milliers d'organisations du monde entier.

Les différents accords auxquels sont parvenus les Etats sont consignés dans les

documents suivants :

- la Déclaration de Rio qui édicte 27 principes fondamentaux visant l'intégration des

Objectifs environnementaux avec ceux du développement ;

- un énoncé des principes sur les forêts. Situant les responsabilités des gouvernements en

matière de développement durable de tous les types de forets ;

- la Convention-cadre sur les changements climatiques à travers laquelle les pays

Industrialisés s'engagent à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre (gaz carbonique,

méthane, oxyde d'azote) et à aider les pays sous développés à se conformer aulx

dispositions de cette convention.

- La Convention sur la Diversité biologique (biodiversité qui vise à asseoir une coopération

internationale pour la conservation des espèces et des habitats et un partage équitable des

avantages tirés de I' exploitation des ressources génétiques.

Certains pays comme les Etats-Unis ont refusé de signer cette convention.

- l’Agenda 21 (ou Action 21) qui est une sorte de Programme Mondial pour le

développement durable. II traite de 39 questions différentes ayant trait à l'économie, à

l'environnement, au social etc. et qui constituent un cadre d'actions concrètes en vue de

promouvoir le développement durable.

En plus de ces points d’accord, la Communauté internationale avait décidé de

poursuivre les négociations sur la désertification. Celles-ci ont abouti en 1994, à Paris, à la

Signature de la Convention sur la lutte contre la désertification qui engage les pays

concernés et les bailleurs de fonds.

Page 25: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

22

d- Le deuxième Sommet de la Terre (New-York) et les rencontres postérieures :Le deuxième « Sommet de la Terre » s'est tenu en juin 1997 pour faire le point des

progrès accomplis depuis Rio. A ce propos un constat d'échec à été fait quant aux

résolutions prises à Rio. Pire, la plupart des pays développés n'ont pris aucun engagement

pour concrétiser la coopération internationale en matière d'environnement. Il avait réuni 60

Chefs d'Etat ou de gouvernement.

En décembre 1997, la Communauté internationale s'est réunie à Kyoto, au Japon,

dans le cadre de la Convention -cadre sur les changements climatiques. Au cours de cette

rencontre, les pays industrialisés se sont engagés à réduire de 5% leurs émissions de gaz à

effet de serre. La Communauté internationale prévoit également de se réunir en 1998 en

Slovaquie pour poursuivre les discussions sur la Diversité Biologique.

Il faudrait signaler enfin qu’en ce qui concerne la protection de la couche d’ozone dégradée

par les chlorofluorocarbones (fréon, halons, méthane), beaucoup de progrès ont été réalisés

en terme d'accord limitant les émissions dans les pays développés et promouvant-la

coopération avec les pays pauvres (Protocole de Montréal en 1987 et accord de Londres

en1989).

e- La Planification environnementale en Afrique :

Elle a débuté il y a environ deux décennies avec la montée de la prise de conscience

environnementale décrite plus haut et les résultats souvent décevants des actions de

développement mises en œuvre par les nouveaux pays indépendants. Avant cette période,

les interventions étaient orientées selon deux options généralement opposées dans leur

philosophie: l'option de la conservation de la nature et celle du développement.

f- Les politiques de conservation de la nature :Entreprises depuis l'époque coloniale, les politiques de conservation de la nature ne

se préoccupaient que de la préservation des parcs et des forêts, à travers leur flore et leur

Faune. Plus tard, elles ont élargi cependant leur champ en y intégrant notamment les

activités humaines, d'abord après la Conférence d'Arusha (Tanzanie) en 1961, organisée

sous l'égide de l'UICN (Union Internationale de la Conservation de la Nature), de la FAO, de

l'UNESCO et de façon plus résolue après la conférence de Stockholm et la Stratégie

Mondiale de Conservation initiée par l'UICN au début des années 80.

g- Les politiques de développement :Commencées également durant la période coloniale, les politiques dites de

«développement»étaient caractérisées par des tentatives de transfert de modèles du Nord

Page 26: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

23

inadaptés aux conditions écologiques et culturelles de l'Afrique et l'ignorance des problèmes

environnementaux aggravés par ces tentatives.

L'essentiel de ces efforts eut un impact négatif sur l'environnement qui compromit-les

quelques succès enregistrés au départ et la durabilité des résultats obtenus (Falloux et

Talbot, 1992).

Section III : la Politique Nationale de l’Environnement (PNE)La charte de l’environnement constitue le cadre général d’exécution de la politique

nationale de l’environnement. Il s’agit d’un texte législatif ( la loi 90 035 du 25 décembre

1990 modifiée par la loi n°97-012 du 6 juin 1997) adopté par l’assemblée nationale qui dans

une première partie pose les principes de la législation et de la politique environnementale

malgache et définit le cadre de références des actions environnementales et dans une

deuxième partie présente la politique environnementale de façon détaillée et traduit en

terme opérationnel les orientations.

L’objectif est d’harmoniser de façon durable le développement et les ressources

naturelles. La charte préconise les actions suivantes :

- maintien de l’équilibre entre croissance de la population et développement des ressources,

- conservation et gestion de la diversité biologique,

- gestion rationnelle des ressources naturelles en vue d ‘ un développement durable

- amélioration des conditions de vies des populations rurales et urbaines.

a- Premières formes de planification environnementale :Le constat des insuffisances allait conduire aux premières formes de planification

environnementale par pays, notamment les profils environnementaux élaborés d'abord par

l'USAID dans les années 70 et 80, ensuite par les autres bailleurs. Ils avaient pour but

l'évaluation du potentiel des ressources naturelles en relation avec la politique de

développement économique des pays concernés. Il faudrait préciser également que ces

documents étaient préparés initialement par les bailleurs de fonds, hors du continent. Plus

tard, on chercha à associer les pays africains.

b- Les stratégies environnementales et les stratégies nationales de conservationLes stratégies environnementales furent initiées par l'USAID, à la fin des années

1970 et au cours des années 1980. Elles comprenaient une évaluation des ressources

naturelles ainsi qu'un plan de gestion de ces ressources. Les autres bailleurs suivirent

l'exemple américain. Il faudrait préciser que ces stratégies étaient surtout des documents

internes et devaient guider les politiques d'intervention de ces bailleurs. Quant aux

stratégies de conservation, elles ont vu le jour à l'initiative de l'UICN, comme évoqué plus

Page 27: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

24

haut, avec cependant la participation des Etats concernés et l'appui des agences d'aide.

L'objectif était de bâtir une stratégie nationale qui va au-delà de la conservation des

ressources naturelles en intégrant tous les thèmes de l'environnement dans le cadre du

développement durable. Précisons aussi que malgré l’implication des nationaux, ces

documents eurent très peu d'impact en raison de contraintes d'ordre institutionnel et

financier.

c- Les plans environnementaux plus sectorielsIls ont concerné principalement les secteurs de l'énergie. Leur élaboration à été

surtout de l’initiative des bailleurs de fonds. On a relevé aussi une faible participation des

pays concernés aux travaux et une intégration insuffisante de ces plans à la politique

globale de développement de ces pays.

d- Les Plans Nationaux d’Action pour l’Environnement (PNAE)

L'origine des PNAE remonte à 1987, sur l'initiative de la Banque Mondiale qui voulait

appuyer les Etats en développement qui décideraient de faire des «évaluations

environnementales par pays», pour mieux définir leurs politiques en matière

d'environnement (Falloux et Talbot, 1992). Par la suite, des pays comme Madagascar, l’Ile

Maurice et le Lesotho, s'engagèrent dans cette voie et permirent par leurs expériences de

définir un certain nombre d'aspects tant en ce qui concerne le contenu que la démarche

d'élaboration du PNAE. Plus qu’un document, le PNAE est un processus à long terme

devant offrir un cadre national de travail où s'intègrent l'environnement et le développement

économique et social. Il s'agit en d'autres termes un cycle continu de planification, d'action

et d’information, de replanification (Falloux et Talbot, 1992, p.87)

Pour l'élaboration des différents PNAE, on a débuté par l'identification des problèmes

environnementaux et l'analyse de leurs causes sous-jacentes. Cette analyse a permis de

définir en détail les actions à entreprendre, le calendrier de leur réalisation, les moyens

nécessaires et les institutions responsables. On a cherché également à accroître la

sensibilisation des différents partenaires tant publics que privés aux problèmes

environnementaux afin de stimuler leur engagement individuel et collectif pour les résoudre.

Dans les faits, le PNAE a suscité une large participation de la société, à tous les niveaux et

des différents bailleurs de fonds.

L'approche suivie a été globale et l'horizon vise le long terme. De plus, dès le départ,

on a cherché à intégrer l'action (à travers des projets-pilotes) dans le processus de

planification et cela pour faciliter la concrétisation des PNAE.

L'appui de la Communauté internationale s'est traduit en un partenariat où les

agences d'aide ont été regroupées sous la conduite d’un chef de file. Ce qui a créé une

Page 28: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

25

synergie entre bailleurs de fonds, facilite la mobilisation des ressources financières et la

cohérence dans la prise des décisions.

Par ailleurs, on assiste à la création d'un réseau environnemental (appelé club de Dublin

à l'origine) dont l'objectif est d'appuyer les différents pays dans l'élaboration et la mise en

œuvre de leur PNAE, par l’échange d’informations et d’expériences provenant des Etats

africains.

e- L'introduction des Etudes d'impact sur l'Environnement (EIE)La prise en compte de l'environnement se fit d'abord avec l'introduction des

procédures d'EIE, notamment par l'USAID (Coopération américaine) qui les appliquait

systématiquement dans les projets qu'elle finançait. A la fin des années 1970, pratiquement

toutes les agences d'aide, y compris la Banque Mondiale et le PNUD, adoptèrent ces

procédures d'EIE, mais de façon sélective. Les pays africains étaient en réalité peu

impliqués dans ces opérations que certains considéraient comme des obstacles au

développement.

Tout en constatant les avantages apportés par ces premières procédures d'E.I.E., on

reconnut vite leurs insuffisances et leurs limites : études menées une fois la mise en œuvre

du projet entamée ou les dossiers de projets complètement ficelés. De plus, les démarches

méthodologiques suivies n’étaient pas toujours appropriées. En outre, l'étude ne concernait

habituellement qu’un projet et ne prenait pas en compte l'impact cumulé de tous les projets

réagissant les uns sur les autres dans une même zone (Talbot, 1992).

f- La situation actuelle de l'environnement et les perspectives d'avenir

Les efforts de planification environnementale décrits ci-dessus n'ayant pas encore

porté leurs fruits, la situation actuelle se caractérise, entre autres, par :

la poursuite de l'explosion démographique et de la crise alimentaire;

la surexploitation des ressources naturelles et la disparition accélérée de la biodiversité

et une urbanisation galopante et anarchique.

CONCLUSION PARTIELLE :

En bref, nous avons vu ce qui concerne le cadre théorique. Ainsi, on a donc

remarqué que le rapport entre l‘homme et l’environnement s’est inversé de manière à ce que

l’homme, à travers ses activités, a pris le dessus, d’où l’exploitation de ce dernier. En

passant à la seconde partie qui illustre les réalités sur le terrain afin de pouvoir répondre à la

problématique à travers les propositions dans la dernière partie.

Page 29: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

26

DEUXIEME PARTIE :PRESENTATION DU TERRAIN, ANALYSE ET

VERIFICATION DES HYPOTHESES A TRAVERSLES CAUSES ET LES CONSEQUENCES DE

L’EROSION

Page 30: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

27

CHAPITRE 3: GENERALITE SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCARMadagascar a à son actif des potentiels nécessaires pour tendre vers un

développement durable alors dans cette deuxième partie on va de manière analytique parler

de la généralité concernant ce pays et notre terrain avant de terminer avec la vérification des

hypothèses à travers les causes et les conséquences de l’érosion.

Section I : PRESENTATION GENERALE DE MADAGASCAR

I.1- Vision générale de la grande ileL'ancienneté de l'isolement de l'île-continent de Madagascar, caractérisée par la

grande diversité de sa topographie, de ses paysages et de son climat, a favorisé une forte

radiation évolutive de ses espèces végétales et animales dans des habitats naturels très

diversifiés, mais essentiellement forestiers si l'on en juge par la nature de la faune malgache

à 80 % sylvicole.

Au fil des temps, la grande île a constitué un refuge exceptionnel pour des espèces

archaïques maintenant disparues des continents africain et asiatique avec lesquels elle était

reliée à certaines périodes de son histoire géologique. Toutes ces situations ont permis une

différenciation remarquable des espèces souches présentes après son isolement en de

nombreuses espèces originales que l'on ne trouve nulle part ailleurs, grâce à des conditions

écologiques favorables et souvent à des barrières géographiques favorisantes de la

spéciation (cours d'eau, barrière d'altitude, îlots forestiers,....

Cette longue évolution radiative en vase clos explique l'importance internationale de

la richesse faunistique et floristique de Madagascar qui se singularise toutefois par de

grandes lacunes dans ses groupes biologiques (exemple : les singes, les grands herbivores

et carnivores, etc.).La régression dramatique de sa couverture forestière naturelle et la

dégradation alarmante de son environnement associée sans aucun doute à sa

démographie exceptionnelle comme dans tous pays en voie de développement en proie à

des difficultés économiques très préoccupantes- ont eu pour effet de focaliser l'intérêt de la

communauté internationale sur ce " patrimoine écologique " que constituent Madagascar et

ses ressources naturelles.

Du fait des niveaux élevés de diversité et d'endémisme de ses éléments naturels,

Madagascar est souvent considéré comme une " des grandes priorités mondiales en

matière de préservation de la diversité végétale tropicale et, plus généralement, en matière

de défense de l'environnement ".

Page 31: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

28

I.2- Les éléments de la BiodiversitéLa diversité biologique ou biodiversité peut être définie de la façon la plus

simple qui soit, comme le degré de diversité ou de variabilité de l'ensemble des

organismes vivants et des systèmes écologiques en fonctionnement dont ils font partie.

Du fait de la complexité de l'organisation des êtres vivants, en plus de

l'interdépendance qui les caractérise, et de leurs interactions avec les systèmes naturels (air

eau terre), les scientifiques distinguent 3 niveaux de diversité biologique pour la commodité

de l'analyse des problèmes :

- La diversité génétique : fait référence à la variation des gènes, supports de l'hérédité, à

l'intérieur d'une espèce dont l'ensemble des individus forment une population. C'est elle qui

est à l'origine des capacités d'évolution de l'espèce.

- La diversité écologique : fait référence à la diversité et à la dynamique (structure et

fonctionnement) des écosystèmes, ensemble de tous les êtres vivants (plantes, animaux,

micro-organismes), ou biocénose, et de leur environnement non vivant (biotope ou habitat

naturel).

Dans ce chapitre, on parlera surtout de la diversité des espèces et de la diversité des

écosystèmes sur le plan de leurs caractéristiques générales.

I.3 - Ecosystèmes terrestres

a- Les forêts naturellesD’après des ouvrages, nous distinguerons deux régions forestières distinctes à

Madagascar, dont la délimitation en plusieurs domaines ou types de végétation a été reprise

par divers auteurs1 . La région orientale, caractérisées par une végétation autochtone à

feuilles persistantes, est divisée en quatre domaines : Le domaine de l'Est, le Domaine du

Sambirano, le Domaine du Centre et le Domaine des Hautes Montagnes. La région

occidentale, caractérisée par une végétation autochtone à feuilles caduques, se répartit en

Domaine de l'Ouest et Domaine du Sud.

La diversité et l'endémisme des espèces végétales dans ces deux régions sont

basés sur des estimations2. La région de l'Est, avec 500 à 1000 genres et 5500 à 6100

espèces, est plus riche que la région de l'Ouest, avec 200 à 700 genres et 1800 à 2400

espèces. Toutefois, l'endémisme générique/spécifique est plus prononcée dans l'Ouest,

avec 38% et 89% dans le premier cas et 20% et 79% dans le second cas. Dans l'Est,

1 Koechlin et al. 1974 ; White, 19832 Perrier de la Bathie (1936) et de White (1983)

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29

22%/82% et 16%/79%. Plus de 600 espèces sont communes aux deux régions. Sur le total

des 7300 à 8500 espèces, vasculaires, 605 sont introduites et 945 autochtones mais non

endémiques. Il faut noter que 83% des espèces introduites sont des herbacées cantonnées

dans les formations secondaires.

b- Les savanesC'est une formation secondaire de l'Ouest comportant une prairie haute à bouquets d'arbres

ou d'arbustes isolés à dominance nettes, et qui possèdent une certaine adaptation aux feux

répétés caractérisant ces immenses espaces de la région. Les savanes sont caractérisées

par certaines espèces dominantes : le palmier Satrana .

c- Les prairiesLes types de prairie, appelée aussi pseudo-steppe par certains auteurs, sont très

variés. Ce sont des formations herbacées, quelquefois climatiques, le plus souvent

secondaires résultant de l'effet répété des feux.

d- Les autres écosystèmes principauxLes divers types d'écosystèmes non forestiers ont été abordés précédemment

Tous ces écosystèmes ont à des degrés divers des taux d'endémisme générique et

spécifique plus ou moins importants, mais nettement inférieurs à ceux des formations

forestières naturelles. Leur dégradation avancée constitue une source de menace sur la

biodiversité génétique et spécifique. Madagascar qui fait partie du petit groupe de pays à

méga biodiversité, eu égard à l'exceptionnelle originalité et richesse de sa flore et sa faune,

ainsi qu'à leur haut degré d'endémisme.

d.1- La floreL'estimation du nombre total des taxons (espèces et variétés) varie selon les auteurs:

7.300 à 12.000 espèces. Les chiffres bas sont souvent basés sur un recensement des

plantes connues, donc sous-estimés, alors que les valeurs élevées relèvent probablement

d'une estimation.

Cette diversité exceptionnelle peut être illustrée par la répartition de quelques plantes

tropicales : parmi les quelques 1.200 espèces de Palmiers répandues dans les régions

tropicales et subtropicales, la Grande Ile est représentée par environ 117 espèces (124

taxons), soit 10 %, réparties en 21 genres : 13 genres et 97 % des espèces sont

endémiques. Parmi les Baobabs Madagascar compte 6 espèces (9 taxons), alors que le

Page 33: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

30

continent africain n'est représenté que par une seule espèce de la à dire que le (taux d ‘

endémisme est très élevé.

Madagascar est doté de diverses mesures législatives et règlementaires tendant à

protéger la biodiversité animale et végétale, allant de la protection d'une ou plusieurs

espèces bien déterminées, en passant par la protection des écosystèmes particuliers où

elles vivent, et par la réglementation de leur prélèvement (chasse, pêche, ...) ou de leur

exploitation commerciale.

d.2- faune

La faune globalement menacée est donnée ci-après.

Tableau n°5 : Aperçu des espèces

Oiseaux Reptiles Amphibiens Poissons Papillons Mammifères

Connues 250 259 144 ND 260 105

Menacées 28 45 10 ND 3 53

ND = Non disponible.

Source : A = Ressources Mondiales 1992-1993; WWF3, 1987

Section II : LES PRINCIPALES CULTURES ET STRUCTURE DE LA POPULATIONII.1- La production agricole

En premier lieu figurent les céréales, dont le riz, aliment de base de la majorité de la

population, sa culture se pratique surtout en irrigation; Les principales régions productrices

sont les Faritany d'Antananarivo et de Fianarantsoa, la région centrale du Faritany de

Mahajanga et la région de L'Alaotra. La production n'a que très peu varié au cours de ces

dernières années: 2.000 milliers de tonnes à 2.400 milliers de tonnes.

Ensuite vient le maïs, dont la culture est pratiquée dans plusieurs régions.

Cependant, le Faritany d'Antananarivo reste le principal producteur.

Les légumineuses tiennent aussi une place importante dans l'agriculture malgache.

Les principales sont le haricot et le pois du cap mais leurs cultures sont localisées. Le

haricot (en association avec d'autres cultures) se pratique surtout sur les hautes terres

3 ** Papillons endémiques de Madagascar (IUCN/UNEP/WWF, 1987)

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31

d'Antananarivo et de Fianarantsoa et le Pois du cap dans la région Sud-Ouest. Une certaine

baisse de la production est constatée pour le haricot.

La culture du manioc est la principale parmi les tubercules et racines car elle

constitue après le riz un autre aliment de base de la population surtout rurale. La pratique se

fait dans toute l'île.

Après suivent la patate douce dans les régions du Centre et du sud et la pomme de

terre dans les hauts plateaux d'Antananarivo et de Fianarantsoa.

Pour ces trois cultures, une certaine stagnation de la production s'est observée au

cours de ces quatre à cinq dernières années.

Les cultures industrielles et commerciales ont aussi une large place dans l'agriculture

malgache

Les cultures industrielles fournissent les matières premières pour les industries

locales et sont composées surtout par:

- l'arachide dont la production tend à la baisse, les régions productrices sont surtout les

hautes terres.

- la canne à sucre sur les côtes Est, Ouest et Nord mais aussi en tant que culture

traditionnelle rurale dans toutes les régions.

- Le coton à l'Ouest et dans le Sud-Ouest pour lequel on observe une certaine baisse de

la production ces dernières années.

- Le sisal uniquement à l'extrême Sud-est dont la production est toujours assez stable.

- Le tabac à l'Ouest et au Nord.

Les cultures commerciales sont destinées surtout à l'exportation et sont composées

essentiellement par:

- le café de type robusta sur la côte Est et l'extrême Nord; le type arabica se pratique sur

les hautes terres mais la production est négligeable. La production annuelle tourne

autour de 80.000 tonnes.

- la vanille sur la côte Nord-est.

- le girofle aussi sur la côte Nord Est mais avec une production annuelle variable car

dépendant d'un cycle dû à la pluviométrie.

- Le poivre et le cacao sur la côte Est et le Nord avec une production annuelle d'environ

4.000 tonnes chacun.

Page 35: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

32

II.2- L'utilisation des terresSur les 587.000 km² de superficie de Madagascar, environ 1.800.000 hectares sont

mises sous cultures. Cette utilisation des terres peut se subdiviser suivant quatre types de

cultures:

- la riziculture qui occupe environ 64% des terres mises sous cultures et comprend le riz

pratiqué en irrigation (riz de première et deuxième saison) et le riz en tavy, en tanety et

pépinière. Ce pourcentage est variable d'une région à l'autre car dépendant de plusieurs

facteurs dont surtout la climatologie et le relief.

- les cultures temporaires qui occupent une superficie d'environ 21% des surfaces

cultivées et sont constituées essentiellement par les autres céréales, les légumineuses,

les tubercules et racines, le coton, le tabac

- les cultures permanentes qui ont un cycle de production long : ce sont les cultures

d'exportations, et les autres cultures industrielles avec près de 12% des superficies

mises sous cultures.

- les cultures mixtes (dans une proportion très faible sinon négligeable) : ce sont des

associations de cultures de groupes différents.

II.3- Les aménagements agricoles et pratiques culturalesLa culture par irrigation est l'une des principales caractéristiques de l'agriculture à

Madagascar. C'est une technique utilisée surtout pour les cultures rizicoles et cotonnières,

et consistantes en un apport d'eau surtout dans les régions à pluviosité insuffisante. Ces

cultures irriguées représentent près de 2/3 des terres cultivées.

L'utilisation de l'irrigation est très intense sur les hautes terres et dans l'Ouest pour le

riz avec le système de repiquage après un temps de croissance en pépinière et ce par un

système d'irrigation et de drainage des eaux qui exige une certaine technique. L'irrigation,

par contre, est moins pratiquée sur toute la Côte Est à cause d'une grande pluviosité de

même que dans les régions Sud et Sud Ouest où les eaux de surface n'existent pas en

abondance. Ainsi, dans ces dernières régions, ce sont les cultures sèches qui sont

abondantes: tubercules et racines, légumineuses,...

Les grands aménagements agricoles modernes représentent environ 20% du total

des réseaux hydrauliques, et se situent dans les régions du Lac Alaotra, Toliary, Marovoay

pour le riz et Morondava et Ambilobe pour la canne à sucre.

Le reste du réseau est de type traditionnel et concentré dans les Faritany

d'Antananarivo et Fianarantsoa.

Page 36: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

33

Par ailleurs, l'utilisation d'intrants agricoles pour une meilleure productivité est

encouragée mais le problème se pose au niveau du coût et de l'approvisionnement: engrais,

semences, produits phytosanitaires, ...

II.4- L'élevageLa grande tendance constatée dans les exploitations malgaches est l'étroite

liaison entre l'agriculture et l'élevage. Selon les estimations de la Direction de l'Elevage

et de la pêche (Recensement Administratif), le cheptel bovin est de loin le plus important car

son effectif représente un peu plus de 80% de l'effectif total du gros bétail. Son élevage,

surtout extensif, est concentré dans les régions Ouest des Faritany de Mahajanga et Toliary

(60% du cheptel). L'élevage intensif se retrouve surtout dans les hauts plateaux (25%)

L'élevage porcin est très intense sur les hautes terres (Antananarivo et Fianarantsoa)

et dans la région du Lac Alaotra (85% du cheptel) mais est peu pratiqué à l'Ouest, au Sud et

dans le Nord à cause de certaines pratiques religieuses et coutumières.

La pratique de l'élevage des caprins et des ovins est essentiellement concentrée

dans l'extrême Sud (90%)

Section III : CARACTERISTIQUES DE L’EROSION DES SOLSLes activités humaines sont la principale cause de dégradation des sols dans le

monde. Agriculture intensive, pollutions industrielles, déforestation, etc. sont les facteurs de

l’altération de la composition chimique et physique des sols sous l’effet de l’eau et du vent.

Ils finissent par perdre leur capacité nourricière.

On considère un sol dégradé lorsqu’il a perdu une partie de ses fonctions, comme

par exemple celles de nourrir les plantes, filtrer les eaux ou abriter une importante

biodiversité. Si l’on réunit tous les sols dégradés à différentes échelles, le phénomène atteint

environ 2 milliards d’hectares, soit plus de la moitié des surfaces cultivables dans le monde.

Quatre formes majeures de dégradations ont été identifiées, toutes accentuées voire

provoquées par l’homme.

III.1- L’érosion hydrique des solsAction par laquelle le ruissellement des eaux de pluies et eaux de surface détachent et

emportent les particules présentes dans les sols. L’érosion hydrique s’aggrave avec

l’exploitation agricole, car la mise en culture des terres entraine leur assèchement, la

diminution de la vie biologique (vers de terre) ou la disparition des feuilles et branchages qui

les couvraient. Ce sont ces facteurs qui empêchent la pénétration optimale de l’eau dans le

sol et augmentent le ruissellement.

Page 37: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

34

III.2- L’érosion éolienne des solsLà encore, l’exploitation de la terre est un facteur aggravant car les sols labourés vont se

détacher plus facilement pour être emportés par le vent.

III.3- L’altération de la composition chimique des solsL’altération de la composition chimique des sols peut prendre plusieurs formes :

soit par l’absorption des éléments minéraux présents dans les terres cultivées (azote,

phosphate, potassium etc.) qui entraine une baisse de sa fertilité si elle n’est pas

compensée par l’apport d’intrants,

soit par l’acidification du sol (acidité naturelle générée par la croissance des végétaux)

qui va diminuer son rendement s’il n’est pas rééquilibré,

soit par la salinisation (accumulation de sel) qui est un autre exemple d’altération

chimique, provoqué par l’utilisation d’eau légèrement salée pour irriguer.

ce peut également être par le déversement d’eaux chargées en éléments polluants et

qui peuvent altérer la composition chimique des sols.

III.4- La dégradation des sols par tassementCe phénomène physique est provoqué par le passage de lourds engins, agricoles ou

autre, et dans une moindre mesure, par le piétinement massif des animaux. Les sols tassés

sont moins propices au développement des racines.

Ces quatre facteurs sont cumulables et il est possible d'y ajouter la déforestation qui

est liée aux trois quarts à l’expansion agricole. Chaque année, ce sont des millions

d’hectares qui disparaissent et deviennent impropres à l’agriculture ou perdent leurs

fonctions d’épuration de l’eau, de régulation des cours d’eau ou encore d’accumulation de

carbone.

Le degré de dégradation des sols dépend également de la nature des sols (sable,

argile, etc.) de sa situation (soumis aux vents, à l’humidité, etc.) mais aussi au niveau de

revenu de la population qui l’exploite. En effet, les pays en voie de développement sont plus

touchés que les autres car ils n’ont pas les moyens financiers et techniques pour limiter les

effets de l’érosion comme le chaulage (apport de minéraux pour neutraliser l’acidité du sol),

le drainage, la mise en terrasse ou encore la culture sous couvert végétal.

Page 38: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

35

Section IV : LES PRINCIPAUX TYPES DE SOLS MALGACHES

IV.1. Les sols ferralitiquesCe sont des sols argileux riches en fer et en aluminium sous forme hydratée qui se

développent normalement sous forêt en climat chaud et humide, à partir de roches

différentes (granite, gneiss, micaschiste, basalte, grès, alluvions anciennes …) engendrant

ainsi divers types de sols.

Largement répandus sur la côte Est et les Hautes Terres Centrales, ces sols

ferralitiques présentent tous les degrés d’évolution, depuis les sols jaunes sur horizon rouge

sous forêt primitive et dégradée aux sols rouges sous les formations déforestées et

steppiques. Dans certaines surfaces d’aplanissement dénudées ou mal protégées par la

végétation, les sels de fer et d’aluminium s’accumulent en concrétions, par remontée due à

l’évaporation, et peuvent constituer à la surface une cuirasse stérile (Tampoketsa). Dans les

régions volcaniques d’altitude, les sols ferralitiques sur basaltes ou cendres, de couleur

brun-rouge à noire, peuvent être humifères et convenir à des cultures (Montagne d’Ambre,

Ankaizina ; Ankaratra)

Ces sols ferralitiques sont généralement acides avec des degrés de fertilité

variables, mais dénudés, ils sont très sensibles à l’érosion et à la dégradation. Protégé de

l’érosion et mis en valeur par l’apport de fumier, d’engrais ou d’amendement, ils peuvent être

favorables à certaines cultures qui sont variables selon les régions (maïs, arachide, manioc,

canne à sucre, bananier).

IV.2. Les sols ferrugineux tropicauxLes sols ferrugineux tropicaux recouvrent la presque totalité de la région

sédimentaire occidentale et une grande partie du Sud-Ouest caractérisées par une longue

saison sèche et les vastes étendues de savane.

Riches en oxyde de fer, ces sols sur matériaux originels argilo-sableux présentent le

même aspect rouge vif et jaune que les sols ferralitiques de socle ancien, mais contiennent

une matière organique dont la minéralisation est moins rapide, un complexe argilo-humique

plus saturé et moins d’alumine. Dans le Sud-Ouest et le Sud, zone typique des fourrés ou

bush, ces sols sont développés sur grès souvent mêlés à du calcaire pour constituer les

« sables roux ». Dans certaines régions de l’Ouest, ces sols en association, avec des sols

faiblement ferralitiques se sont formées sur roche cristalline, métamorphiques ou

volcaniques, acides ou basiques.

Souvent sur roche acide, les sols ferrugineux tropicaux existent cependant sur roche

calcaire provenant d’argile de décalcification d’où leur réaction faiblement acide à neutre.

Leur degré de fertilité est aussi variable et certain s sols peuvent convenir à l’arboriculture

Page 39: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

36

(anacardier), à la culture de l’arachide et des légumineuses. En culture irriguée, ils sont

favorables aux cultures de coton.

IV.3. Les sols minéraux bruts et peu évoluésCe sont des sols jeunes formés par érosion ou par apport fluviatile, marin ou éolien.

Dans les sols non évolués très pauvres en matière organique, les caractères de la roche-

mère sont dominants ; les sols peu évolués présentent déjà les débuts de pédogenèse et

renferment une quantité de matière organique assez importante. Sur les Hauts Plateaux et

leur versant occidental, ce sont des sols d’érosion rencontrés sur roches cristallines

(granite) et volcaniques (basaltes). Dans l’Ouest et la région Sud-Sud-Ouest, ils se forment

à partir de roche métamorphique (gneiss) ou sédimentaire (calcaire, grès, argile).

Les sols d’apport dans les vallées de l’Ouest et les « baiboho » conviennent bien aux

cultures de décrue (coton, tabac, arachide, maïs). Sur les côtes, les sols sableux peu

évolués d’apport éolien (dunes) et marin (cordon littoral) se prêtent à l’installation des

cocoteraies.

IV.4. Les sols calcimorphesCe sont des sols formés sur calcaires présents surtout dans l’extrême-Nord de l’île,

le bassin de Mahajanga, l’Ouest et le plateau Mahafaly. La forêt dense sèche peut s’installer

sur ces sols comme c’est le cas dans le Tsingy de Bemaraha ou de Namoroka. Mais la

végétation est formée généralement par de la savane herbeuse qui fournit un maigre

pâturage.

IV.5. Les sols hydromorphesCe sont les sols dont la formation est liée à un excès d’eau, permanent ou

temporaire. L’horizon superficiel humifère repose sur des horizons argileux et sableuse dont

la teneur en matière organique, plus ou moins décomposée, est variable. Les sols hydro

morphes sont en général propices à la riziculture s’il y a une bonne maîtrise de l’eau et s’il

ne renferme pas de sulfures.

Les sols tourbeux, plus ou moins riches en éléments organiques (20 à 70% de la

terre fine), sont les plus acides. Ils se rencontrent en particulier dans les basses plaines

côtières alluviales de l’Est où le couvert végétal est souvent formé par Pandanus, Ravinala

et Sphaignes. On les trouve aussi dans les dépressions et certaines plaines ou cuvettes des

Hautes Terres (Mangoro-Alaotra ; Betsimitatatra ; Andapa).

Les sols hydro morphes minéraux peuvent se rencontrer dans les zones mal

drainées des Hauts Plateaux, et en particulier dans les basses plaines alluviales du littoral

occidental où ils sont parfois en association avec des sols salins. La végétation de ces sols

Page 40: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

37

dans l’ouest est souvent caractérisée par la dominance de Raphia, Pandanus,

Typhonodorum et Phragmites.

IV.6. Divers sols peu répandusa- Sols rouges méditerranéens

Ces sols rouges méditerranéens assez voisins des sols ferrugineux tropicaux, mais

fortement saturés en calcium, se rencontrent sur roches calcaires localisées dans la région

d’Ampanihy Ambovombe. Le couvert végétal est constitué normalement de fourré arbustif à

épineux et de tapis herbacé.

Ces sols sont favorables aux cultures de sisal, manioc et arachide. En culture irriguée, ils

peuvent convenir à l’arboriculture fruitière et à la culture maraîchère.

b- Sols halomorphes ou salinsCe sont surtout les sols alluviaux salés de mangroves rencontrés sur le littoral Ouest

et les sols de certaines vallées de rivières issues de terrains salifères (Sud-Ouest), ou sous

influence des marées de salinité (ex : région de Marovoay)

La végétation des mangroves est surtout constituée de palétuviers et de quelques plantes

adaptées à la salinité du milieu. Certains de ces sols sont favorables à la production de

plantes halo tolérantes comme le riz, la canne à sucre, le coton ou le cocotier à condition

d’arriver à maîtriser les problèmes d’acidification et de dessalage du sol.

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38

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Ce chapitre va présenter en détails notre site d’étude. Néanmoins, comme déjà annoncé

auparavant, c’est au niveau d’un fokontany seulement que va s’appliquer nos observations

et analyses.

Section I : INFORMATIONS GENERALES SUR LA COMMUNE DE FIOMBONANA

I.1- Structure juridique de la communeSelon la définition constitutionnelle, la commune est une collectivité territoriale

décentralisée au même titre que la région c’ est une portion du territoire national dans

laquelle l‘ensemble de ses habitants électeurs de nationalité malagasy dirige l ‘ activité

régionale et locale en vue de promouvoir le développement économique, social, sanitaire,

culturel, scientifique et technologique de sa circonscription ( selon la loi n° 948008 Article 1 )

la commune, collectivité locale et droit public, est dotée de la personnalité morale et de l ‘

autonomie financière administrative, ses organes, le maire et les conseillers sont élus au

suffrage universel direct et ils administrent la commune. Il est cependant à noter que l ‘

article 126 alinéas 45 de la constitution précise que les provinces autonomes, organisées en

collectivité territoriale décentralisée comprennent des régions et des communes qui sont

dotées, chacun d‘un organe délibérant et d‘un organe exécutif, les pouvoirs, compétences et

ressources, des collectivités territoriales décentralisées sont réglées par la loi n°946007 du

26 Avril 1995 qui renforce l ‘ action administrative de la commune sans porter atteinte aux

rôles de l ‘ Etat qui au contraire peut mieux se consacrer à ses missions essentielles.

I.2- Cadre historiqueA son début, Fiombonana était un grand marché ou était écoulés, toutes les

productions des zones environnantes, mais plus particulièrement d’Ambohimanarina et d ‘

Ambohitrimanjaka, avant d ‘ être transportées à Antananarivo. Mais, à partir de la

colonisation, la commune a subit « l’effet yo-yo » des différents découpages administratifs

appliqués à Madagascar, à savoir, l‘inexistence des infrastructures adéquats pour se

développer.

En effet, durant la colonisation, la commune faisait parti intégrant de la commune

rurale d ‘ Ambohidrapeto à son tour au contons d’Itaosy et du Gouvernorat de Fenoarivo.

Durant la première République, Fiombonana est restée un firaisam-pokontany. Mais

en ce temps, il n ‘ était composé que de deux villages Marobiby et Vonelina.

Page 42: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

39

Durant la deuxième république, le firaisam-pokontany est classé commune rurale.

Par la conduite durant la troisième république de 1997 a 2002 une révision du découpage

administratif a été faite , et la Commune de Fiombonana a été ré inclue dans la commune

rurale d ‘ Ambohidrapeto en tant qu’arrondissement ce n ‘ est que le 09 novembre 2003 que

Fiombonana est redevance a une nouvelle commune rurales , composée de cinq fokontany :

Marobiby , Vonelina , Antsahakely, Andranovaky, et Anosivita boina

I-3- Localisation géographique

La Commune Rurale Fiombonana fait partie d ‘ Antananarivo Antsimondrano, elle se

situe dans la rive gauche d ‘ Ikopa et à l ‘ étendu Ouest de la plaine de Betsimitatatra et tout

à l ‘ EST de la colline sacrée d ‘ Ambohidrapeto . Elle se trouve sur la route reliant à la cité d

‘ Itaosy c ‘ est - à - dire que si on prend la ligne 133 en passant par le pont d’Itaosy, on peut

également y parvenir grâce à une autre ligne qui part du cité Itaosy qui a comme destination

Ambohidrapeto. Ce sont donc des moyens de parvenir à la commune rurale de

Fiombonana.

Les communes limitrophes sont :

Nord : Ambohitrimanjaka

Sud : Ambohidrapeto

Est : Bemasoandro

Ouest : Ankadimamy

Section II : DEMOGRAPHIE ET SOCIETEII.1- La population

La Commune Rurale de Fiombonana abrite 6396 habitants en 2004, et puisque

Fiobomonana est une Commune nouvellement constituée, les données disponibles ne sont

pas suffisantes pour mener une étude plus poussée sur l’évolution de la population. En

termes de réparation par contre, on a constaté un déséquilibre au niveau spatial et un écart

non négligeable entre la population active et les charges. Ainsi, 61.6% des habitants de

Fiombonana ont moins de 18 ans, 2.29% sont classés dans le troisième âge et il reste que

36.11% comme la population active. La représentation féminine est beaucoup plus marquée

dans la Commune, le nombre des femmes dépasse largement celui des hommes. Le taux

de féminité est donc de 55.42% contre 44.57% pour les hommes. Cette situation nécessite

alors une vision plus stricte orientée vers les femmes et les enfants en terme, de

Page 43: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

40

développement de la Commune d’autant plus que la zone d’étude connaît une taille de

ménage assez élevée avec 6 personnes.

Sur le plan spatial, les habitants se concentrent surtout sur les collines qui englobent

les fokontany de Vonelina, de Marobiby et d’Antsahakely. La première occupation de cette

colline remontait au temps des royaumes malgaches et elles abritent actuellement 73,88%

des habitants. Pour le cas des deux autres fokontany, à savoir Anosivita Boina et

Andranovaky, les gens se regroupent dans trois hameaux logeant le fleuve de l’Ikopa dans

sa vie ouest. Le taux de présence humaine pour cette plaine marécageuse est de 22 ,15%

pour le cas d’Anosivita Boina, et seulement 3 ; 39 pour le cas d’Andranovaky. Ce dernier est

le fokontany le plus enclavé de la Commune, il est donc dépourvu de toutes sortes

d’infrastructures et équipements.

Tableau n°2 : Réparation spatiale de la population

Fokontany Nombre d’habitant Superficie (km2) Densité (hab/km2)

Marobiby 3568 3.03 1177

Vonelina 745 1.12 666

Antsahakely 413 0.06 688

Anosivita Boina 1417 1.85 765

Andranovaky 253 0.04 632

Source : PCD DE LA COMMUNE 2005

Tableau n°3 : Réparation par âge et par sexe de la population

0 à 5 ans 6 à 17 ans 18 à 60 ans 60 et plus Total Taux %

Masculin 517 901 1311 68 2851 44.57

Féminin 757 1072 1637 79 3545 55.42

Total 1326 1973 2948 147 6396 100

Taux % 20.76 30.84 46.09 2.29 100 100

Source : PCD de la Commune, 2005

Page 44: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

41

II.2- L’habitation

Fiombonana est caractérisée par la diversité de types de logements. Des

constructions éphémères sont rencontrées surtout dans les plaines rizicoles

d’Andratsiasanda, d’Andranovaky d’Anosivita et de Boina où on observe parfois des cases

et toiture en jonc. Les maisons mixtes sont constituées de fondation et murs en brique non

cuites, des murs en matériaux de construction semi-traités (Planches, tôles, briques, torchis)

et des toits avec des tôles ou autres matériaux de récupération. Ce deuxième type de

logement est caractéristique des bas de colline ou la construction est ancienne.

Photos n°2 : Différents types d’habitat au niveau de la Commune

Source : cliché de l’auteur, 2011

Par ailleurs, on rencontre des maisons modernes reflétant le caractère urbain,

puisque la Commune entre déjà dans les zones d’extension du grand Antananarivo. Dans

ce cadre, la spéculation foncière entre déjà dans l’un des problématiques de la Commune. Il

en est de même pour le problème d’alignement et de la mise en place d’un plan d’extension

de la Commune.

On ne possède pas de chiffres fiables sur le parc de logement, pourtant on peut dire

que la demande d’habitation décente est un besoin pressant pour la majorité des habitants.

Le type de construction et le confort ont également des liens étroits avec le faible pouvoir

d’achat de la population, la cherté des matériaux de construction, l’accès difficile à l’eau

potable et à l’électricité ainsi qu’au foncier.

Page 45: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

42

II.3- L’éducation

On compte dans la Commune de Fiombonana, 4 écoles primaires dont 2 EPP, 2

écoles confessionnelles. Suivant les données recueillies auprès de la Commune, le ratio

enseignant élèves est de 45.8% élèves/enseignant le taux d’occupation par salle allant de

51.9 élèves par salle pour les structures publiques et de 44.6 élèves par salle pour les

structures privées. Pour ces quatre écoles le nombre du personnel éducatif est de 24 dont

11 pour les EFPC et 13 pour les écoles privées.

Le problème le plus rencontré sur le plan de l’éducation concerne l’absence des

écoles secondaire dans la Commune, ainsi le cas d’abandon après l’obtention du diplôme

de CEPE est très élevé. Dans ce cadre, presque la moitié des élèves qui ont eu le diplôme

de premier cycle quitte déjà la sphère de l’éducation d’après les diagnostics participatifs

menés au niveau de chaque fokontany. Le taux de déperdition scolaire atteint 1.04% pour

toutes les écoles primaires durant une année. La différence est peu marquée entre les

11.56%. Les causes de cet abandon sont nombreuses et les complexes puisqu’elles sont

liées à la fois aux responsabilités de l’Etat (insuffisance des infrastructures scolaires de

base) et les conditions d’accès des enfants à l’école.

Photo n°3 : Les établissements scolaires

Source: Cliché de l’auteur, 2011

Il s’agit entre autres : de l’éloignement des écoles secondaires (les plus proches se trouvent

à Itaosy et Ambohidrapeto, d’autant plus que la capacité d’accueil des CEG est très limitée,

Page 46: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

43

150 élèves pour le cas d’Ambohidrapeto. Ainsi, plusieurs parents doivent recourir aux écoles

privées).

- du travail des enfants qui s’occupent des travaux de transport de brique etc.…

- du faible pouvoir d’achat de certains parents qui n’arrivent pas supporter le coût de la

scolarisation.

II.4- La santé et l’hygiène

La Commune Rurale de Fiombonana est dépourvue de centre de santé. En cas de

maladie, les habitants ont recours à Ankadimanga qui est la seule Commune proche

possédant un Centre de Santé de Base. En termes d’hygiène, la plupart des habitants n’ont

pas accès à l’eau potable. Seuls les trois fokontany de la Commune (Vonelina, Antsahakely

et Marobiby) possédant les bornes fontaines. Pour les hameaux d’Anosivita, de Boina,

d’Andratsiasanda et d’Andranovaky, les gens puisent l’eau dans la rivière de l’Ikopa, ce qui

justifie les cas de diarrhée fréquents dans les fokontany concernés.

Tableau n°4 : Les pathologies dominantes

Maladies Taux de prévalence (%)

Paludisme 5

Diarrhée 4

Carie dentaire 2

IST ND (non disponible)

Source : enquêtes au niveau du CSB2

Le faible accès de la population aux centres de santé de base est essentiellement dû

au niveau d’équipement bas de la structure sanitaire publique, le maintien de la médecine

traditionnelle, le faible pouvoir d’achat des habitants qui n’arrivent pas à supporter des frais

médicaux. Par ailleurs, il est à soulever que les conditions d’habitation dans la commune

rurale de Fiombonana, l’insalubrité, le manque d’hygiène et la sous-alimentation constituent

les facteurs provoquant les maladies dans la localité.

Sur le plan d’hygiène, la gestion des déchets solides est un problème à ne pas

négliger dans la Commune. L’entassement des immondices le long de route vers

Ankadimanga risque d’infester la santé humaine à Fiombonana. Il en est de même pour

l’éparpillement des ordures ménagères dans toutes les localités de la Commune. Les bacs à

Page 47: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

44

ordures publics sont complètement absents et on a constaté que très peu de ménages

seulement utilisent les fosses à ordures. La situation est également alarmante en ce qui

concerne la non-utilisation de toilette. Plusieurs ménages utilisent l’espace public comme

aire de défécation et cela peut favoriser la propagation des diverses maladies. Les quartiers

de la grande plaine sont les plus touchés par ce problème et la situation est aggravée par

l’absence de l’eau potable puisque plusieurs ménages puisent l’eau dans la rivière de l’Ikopa

pour leurs besoins quotidiens.

II.5- L’eau potable et l’électricité

L’approvisionnement en eau est assuré par la JIRAMA pour les trois fokontany

(Marobiby, Vonelina et Antsahakely), dans ce cadre le branchement individuel reste encore

faible et plusieurs ménages puisent l’eau dans les fontaines et rivières (cas d’Andranovaky).

D’après la monographie de la Commune, élaborée par les responsables actuels, on ne

compte que 8 bornes fontaines et 11 puits traditionnels dans la Commune.

Photo n°4 : L’eau potable ou non, est employé aux besoins quotidiens

Source : Cliché de l’auteur, 2011

Par ailleurs, l’accès à l’électricité reste encore hors de portée de pas mal de ménage.

Plusieurs utilisent encore de bougie ou lampe à pétrole pour l’éclairage, et cette situation a

des impacts négatifs sur la vie économique et la diffusion d’information aux habitants. Les

principaux problèmes relatifs à ce secteur comprennent don :

Page 48: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

45

- Le coût de branchement individuel élevé et hors de protée des ménages dont le pouvoir

d’achat est faible.

- L’éloignement des conduites électriques par rapport aux fokontany (cas d’Andranovaky)

- L’absence de l’éclairage public et l’incapacité de la Commune à supporter toute seule les

dépenses y afférentes.

II.5- La sécurité

L’insécurité se manifeste sous forme des actes de banditisme, le pillage des

maisons, le vol sur pied et le vol des bœufs. Malgré le nombre assez important des quartiers

mobiles, ils n’arrivent pas à maîtriser la sécurité faute des matériels et d’organisation. Par

conséquent, leurs actions se limitent à la patrouille inopinée. Pour le cas de la Commune

Rurale de Fiombonana, les délits rencontrés peuvent se résumer comme suit :

- Deux arrestations pour le vol des bovidés

- Deux arrestations pour des actes de banditisme

- Deux arrestations pour vente des stupéfiants

- Deux arrestations pour la vente illicite de Toaka Gasy

Plusieurs causes dictent donc l’insécurité dans la commune, il s’agit entre autres :

- L’absence de l’éclairage public

- La délinquance juvénile

- L’abus des alcools et stupéfiants

- La non-maîtrise des ventes illicites des boissons alcooliques et des drogues

- Le sous-emploi

- L’influence de la ville et la prolifération des ventes des drogues et des boissons alcooliques

Page 49: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

46

Photo n°5 : Fiombonana, vue d’ensemble

Source : cliché de l’auteur, 2011

II.6- La jeunesse, les sports et loisirs

Les problèmes rencontrés pour la jeunesse touchent à la fois le domaine de l’emploi,

du sport et des loisirs ainsi que des encadrements techniques. Dans le domaine de l’emploi,

on a constaté que plusieurs jeunes connaissent le sous-emploi et se migrent parfois vers la

ville d’Antananarivo pour y trouver un qui leur convienent. Cette situation est surtout due à

l’absence de formation professionnelle dans la Commune, et ailleurs, le coût est élevé. Sur

ce point, les parents doivent honorer à la fois les frais d’étude, les frais de transport et

également les frais d’hébergement. Concernant le domaine du sport de des loisirs, la

commune est dépourvue de toutes sortes d’infrastructures que ce soit sportif ou culturel. On

ne compte qu’in seul terrain de Basket-ball mais ceci appartient à l’ECAR.

Il est à soulever également comme problèmes des jeunes, leurs expositions aux

maladies sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA. Malgré la présence des entités

travaillant sur la Santé de Reproduction des adolescents, les fonds nécessaires pour

l’éradication ou l’atténuation de la propagation de VIH/SIDA restent encore insuffisants pour

mener des actions efficaces pour cette lutte nationale.

Page 50: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

47

Photo n°6 : loisir des jeunes au niveau de la commune

Source : cliché de l’auteur, 2011

II.7- La gouvernance et la cadre institutionnel

Faisant partie de la cellule de l’administration territoriale décentralisée, la Commune

a l’obligation de répondre aux besoins de ses habitants en matière de développement

économique et social. Pourtant elle ne dispose pas de politique stratégique adaptée aux

besoins grandissants de la population, puisque les services fournis jusqu’ici sont liés

seulement à l’Etat civil, et à l’administration. De plus, la Commune de Fiombonana n’arrive

pas encore à répondre aux attentes des habitants en matière d’aménagement,

d’assainissement, ainsi qu’à la création et gestion de l’infrastructure sociale de base et

infrastructure d’appui économique.

On a constaté le manque de moyen humain et technique de la Commune. En effet,

elle s’est heurtée à un disfonctionnement de l’administration et des services en raison de la

défaillance dans les structures et les mécanismes de contrôle. En outre, les domaines de

compétences de la Commune sont bloqués par la mauvaise rentrée des recettes

communales et les manque de partenariat avec les acteurs de développement locaux.

A titre indicatif, les recettes en 2004 ne constituent que 8.3% des recettes prévues de

la Commune. Dans ce cadre, 67.2% sont issues de la subvention de l’Etat et 24.5% lu fruit

de la recherche de financement des dons et des legs.

Page 51: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

48

Section III - LA SITUATION ECONOMIQUE ET LES DIFFERENTS SECTEURSD’ACTIVITES

La majorité des habitants de la Commune rurale de Fiombonana s’adonnent

davantage aux petits métiers et gagent leurs vies grâce à la prépondérance des activités

saisonnières et informelles. Des paysans sans terres, tels sont les caractéristiques des

plusieurs ménages dans la localité. Bien que des chiffres relatant les divers secteurs

d’activité dans la commune ne soient pas disponibles, on peut toujours dire que les

habitants souffrent du sous emploi et mènent une vie bien difficile.

D’après nos sondages et enquêtes menés au niveau de chaque fokontany durant les

phases des ateliers villageois, les revenus titrés des activités quotidiennes des ménages

sont relativement faibles, de l’ordre de 8500 fmg/jour. Ces activités sont le plus souvent le

petit commerce, les travaux de champs, la confection et le transport de briques, et

l’artisanat.

Malgré le rapprochement de la Commune de Fiombonana au pole de consommation

qu’est la ville d’Antananarivo, les activités agricoles et élevages restent encore sur le stade

de l’autoconsommation. Par conséquent la plupart des habitants ont contraints de trouver de

meilleure condition de vie dans la recherche de l’emploi en dehors de la Commune ou

s’adonnant à la pratique des activités artisanales ou commerciales qui deviendraient plus

tard les principales sources de revenues des habitants.

III.1- L’agriculture

Concernant le secteur agricole, plus de 40% de la production est dominée par la

riziculture. La commune de Fiombonana possède par conséquent plus de 220ha de rizières

avec un rendement de l’ordre de 4t/ha qui est largement supérieur à la moyenne nationale

(2.1t/ha). Pour la production rizicole, les paysans souffrent de la non-maîtrise de l’eau qui

est surtout due à la dégradation et l’insuffisance des infrastructures hydro-agricoles. Par

ailleurs, la défaillance à l’utilisation des engrais et la divagation bovine empêchent les

paysans de pratiquer la culture de contre saison qui pourrait être un moyen d’améliorer les

revenus de ménage ou bien de leur alimentation.

Page 52: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

49

Figure n°7 : rizière submergée d’eau

Source : cliché de l’auteur, 2011

Viennent en second lieu les cultures sur tanety qui sont constituées surtout par des

haricots, des maniocs et des patates douces mais elles n’occupent que l’une surface très

restreinte et sont seulement destinées à l’autoconsommation.

L’accès à la terre fait partie également du frein du développement de l’agriculture

dans cette Commune. Il est à noter que les majeures parties des terrains rizicoles à

Fiombonana appartiennent déjà aux non-résidents.

III.2- L’élevage

Le secteur élevage commence à avoir de la place importante dans la vie économique

des ménages. La pratique de l’élevage intensif est déjà initiée par quelques associations ou

groupement des paysans ou bien même des individus. En effet, on compte dans la localité

260 têtes bovines dont la plupart sont des vaches laitières. L’aviculture est pratiquée par

pas mal d’individus. Il reste donc à soulever comme problème l’insuffisance des moyens

pour l’extension des activités de l’élevage et l’éloignement des centres vétérinaires.

Page 53: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

50

Photo n°8 : Illustration de l’élevage au niveau de la commune

Source : cliché de l’auteur, 2011

III.3- Le secteur artisanal

Quant aux activités artisanales, on y rencontre des mains d’œuvres qualifiées en

termes de briqueterie et broderie. Pourtant les fruits des efforts des artisans reviennent

parfois entre les mains des spéculateurs par manque de capacité de rechercher de

financement et des débouchés.

III.4- Les autres secteurs d’activités

Page 54: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

51

Hormis des activités primaires, les autres secteurs d’activités restent encore en

veille. En termes d’industrie, on ne compte que deux décortiqueries et une provenderie à

Fiombonana. Les secteurs transport et tourisme n’ont jamais connu de jour jusqu’ici

d’autant plus que la Commune n’est pas un point stratégique ni pour la vente ni pour la

collecte des produits. Par conséquent, les échanges y sont très limités et restent sur le

ravitaillement en produits de première nécessité. Néanmoins, l’exploitation des arbres et

ressources miniers sont surtout très lucratifs si on peut le dire.

Photo 9 : Le secteur minier au niveau de la commune

Page 55: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

52

Source : clichés de l’auteur, 2011

III.5- Les infrastructures d’appui économique

Les pistes reliant les fokontany sont délabrés et ne peuvent assurer que la circulation

des humains et les produits de première nécessité. Dans ce cadre, l’écoulement des

produits agricoles est très difficile et cela est de même pour les produits artisanaux de la

briqueterie. En somme, le secteur transport est très limité à Fiombonana de part sa situation

géographique et le délabrement des voies routières.

a- Les routes

Les voient de communication reliant les fokontany dans la Commune de Fiombonana

sont toutes en terre sauf celle qui est nouvellement pavée grâce au financement de

FID/DRT et est réalisée par l’Association KASA. Il reste encore deux fokontany difficilement

accessibles car les routes qui y mènent (Anosivita Boina et Andranovaky) présentent d’un

important dégât et cela rend difficile leur communication avec le chef lieu de la Commune et

ainsi empêchent la sortie des produits. Les voies piétonnes sont étroites et nécessitent une

réfection surtout celles qui relient les quartiers de la plaine avec le chef lieu de la Commune.

Photo 10 : Etat dégradé de la route à Fiombonana

Source : cliché de l’auteur, 2011

Page 56: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

53

b- Les infrastructures hydro-agricoles

La plaine de Fiombonana fait partie de l’étendue de Betsimitatatra dans sa partie

Ouest. Elle connaît donc des problèmes d’inondation durant un temps assez longue chaque

année. Les infrastructures hydro-agricoles sont en état lamentable et insuffisantes et cela ne

permet que la pratique de la monoculture. Plusieurs systèmes de drainage et d’irrigation ne

fonctionnent pas convenablement faute d’entretien, de ressources et d’organisation. Ce

mauvais état des infrastructures hydro-agricoles des pertes considérables au niveau de la

production dans la Commune. L’eau n’est pas maîtrisée et le rendement en paddy reste

encore moyen. Cette situation est accentuée par le fait que, les paysans n’ont pas la

capacité technique requise pour la restauration de la fertilité des sols.

Les infrastructures présentes dans la Commune Rurale de Fiobmonana comportent

des prises d’eau, les vannes de distribution, les canaux de drainage et d’irrigation en

mauvais état.

SECTION III : CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’EROSIONIV.1- Les phénomènes de dégradation et de l’érosion

Sous l’influence de fortes pluies, l’érosion sous les forêts et dans les régions plus ou

moins planes peut se produire normalement avec une intensité plus ou moins faibles suivant

la nature du sol. L’érosion en nappe qui consiste en l’enlèvement de tranches horizontales

de sol et de la couche humifère, est provoquée sur le sol dénudé ou mal protégé par la

végétation. Ensuite par endroit, un fort ruissellement engendre l’érosion en griffe et le

ravinement.

Si la pente est très forte, en particulier dans les bassins versants, l’érosion torrentielle

pourra arracher des pans entiers qui se retrouveront au bas des pentes ou iront former des

alluvions en aval. La zone ainsi érodée, notamment dans les régions latéritiques (sols

ferralitiques et ferrugineux), pourra servir de point de départ aux lavaka et ravines.

Ces diverses formes d’érosion sont les causes les plus importantes de

l’augmentation des crues et du transport des terres et du sable vers l’aval.

IV.2- Les causes de l’érosion accélérée des sols

Nous avons observé quelques causes de l’accélération de l’érosion du sol.

a- Les pluies

L’agressivité des pluies dépend de la durée, de la fréquence et de l’intensité des

grosses averses.

Page 57: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

54

Les orages sont très fréquents au cours de la saison des pluies, notamment sur les Hauts

Plateaux et dans le Nord- Ouest : précipitations généralement localisées mais violentes

(forte intensité mais courte durée), elles peuvent ainsi augmenter considérablement le

ruissellement et entraîner les crues.

Les plus fortes précipitations sont produites lors d’un passage cyclonique. Il est fréquent

que 300 à 400 mm d’eau tombent en 24 heures dans une région exposée. L’extrême

abondance des pluies accélère l’érosion, provoque des éboulements et glissements des

terrains et peut entraîner de graves inondations cas des rizières au niveau de la commune

b- ElevagesLa divagation du cheptel dans les milieux forestiers, utilisés comme simple parcours

ou comme parcage des bœufs, peut constituer un facteur de dégradation de la végétation

des suites du piétinage des plantules ou du broutage des feuilles. Et quand les bouviers

(propriétaires ou voleurs) et leurs troupeaux pénètrent dans la forêt, la propagation des feux

incontrôlés a toute chance de se produire.

Malheureusement, la déforestation et la dégradation du sol provoqué par les

pratiques humaines se traduisent souvent par des influences au niveau de l’environnement.

L’avance inexorable du déboisement dans la commune peut avoir comme effet une

destruction de l’équilibre écologique et hydrique de nombreuses fokontany qui se manifeste

par :

- une érosion considérable ;

- une perturbation de la qualité et du débit de l’eau ;

- une aggravation des sécheresses et des inondations ;

- une diminution de la diversité biologique e t la commune rurale de Fiombonana n’échappe

pas à cela

Page 58: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

55

Photo n°11 : zébus tractant une charrette

Source : cliché de l’auteur

c- La régression du couvert végétal

La disparition actuelle de la forêt naturelle est essentiellement le fait des

défrichements sur brûlis, des feux de brousse, du surpâturage et des exploitations abusives

du bois. Elle est remplacée normalement par une formation secondaire progressive (savane)

qui mène très lentement à la réinstallation de la forêt. Mais les méfaits répétés de la

déforestation et des feux entraînent une succession régressive de formations herbacées

secondaires (steppes, prairies) de moins en moins protectrices du sol et de plus en plus

pauvres en espèces fourragères à cause souvent des exploitations des paysans au niveau

de cette commune en question.

d- les pratiques culturales

Avec 64% environ de surfaces cultivées, la riziculture domine sur toutes les autres

principales cultures vivrières au niveau de Fiombonana. Sa production exigeant un travail

énorme n’offre cependant pas une marge de sécurité suffisante pour répondre aux besoins

d’une population sans cesse croissante au niveau de la localité.

Le riz irrigué qui fait souvent l’objet d’un aménagement soigneux, surtout en culture

intensive, a un faible indice d’érosion potentiel Par ailleurs, les utilisations d’engrais

minéraux, de pesticides et d’herbicides- limitées probablement par leurs coûts élevés-

semblent encore assez basses pour créer de graves problèmes de pollution.

Page 59: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

56

L’extension des rizières de tavy sur les pentes ne bénéficie par contre que du

minimum nécessaire de soin et porte préjudice à l’existence des forêts, accélérant ainsi

l’érosion. Les autres cultures vivrières, en rotation ou en association avec le tavy, sont le

manioc, le maïs et l’arachide qui ont un potentiel relativement plus élevé d’érosion.

L’augmentation de production dans cette commune de FIOMBANANA est

généralement obtenue par l’extension des surfaces cultivées, plus que par leur

intensification ou l’amélioration du rendement, d’où :

abandon des terrains dégradés au profit de terre plus fertiles,

défrichement sur brûlis en dehors des limites traditionnelles des zones de tavy.

e- la mobilite sociale :

En effet la mobilité sociale constitue une des causes de la dégradation de

l’environnement dans la mesure où les générations quittent la famille pour aller exploiter

d’autres terres suite à un revenu plus élevé ( salaire , niveau de vie)

IV.3- Les conséquences de la dégradation des sols

a- perturbation des régimes hydriques

A Madagascar, la diversité des conditions climatiques et géologiques, du relief et du

couvert végétal a conditionné aussi la diversité des régimes hydriques. La période des

hautes eaux est cependant la même pour toute l’île et se situe généralement de décembre à

mars, celle des basses eaux ayant lieu pendant la saison sèche.

Les débits des crues annuelles et d’étiage des cours d’eau sont plus ou moins

importants suivant la constitution géologique et pédologique de leurs bassins versants et de

leurs lits principaux, laquelle influe sur leurs niveaux d’infiltrations, de rétention et

d’évaporation de l’eau.

La rareté du couvert végétal et l’absence de conservation des sols accentue

fortement les effets érosifs des pluies par accroissement du ruissellement et de la perte en

terre et cela est vraiment remarquable à vue d ‘ œil une fois arrivé sur le terrain de stage.

Par exemple, le fleuve d’Ikopa qui délimite la commune, une des plus importantes rivières

malgaches à très fort potentiel d’érosion. Les grosses averses apportées par les orages ou

les cyclones provoquent ainsi un accroissement du flux hydrique en aval des bassins

versants, avec charriage d’énorme quantité de sédiments et de matériaux solides. Dans le

Page 60: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

57

cours inférieur et moyen des rivières, les crues deviennent brutales et importantes,

entraînant des changements du lit et des inondations catastrophiques dans les basses

plaines habitées ou à vocation agricole.

b- dommages sur les terres agricoles

Les conséquences de l’érosion sur les terres agricoles se traduisent par la perte en

terre et le lessivage des éléments minéraux et organiques fertilisants. Ces phénomènes se

soldent par la baisse de productivité des sols déjà à faible fertilité naturelle, entre autres en

raison de leur acidité plus ou moins marquée sur une grande partie de la commune au

niveau des fokontany respectifs mais non seulement au niveau de Marobiby.

L’effet se ressent sur les rendements agricoles dans un environnement paysan

confronté à diverses contraintes naturelles, sociales, culturelle et économiques notamment

lié à l ‘ érosion.

c- Rapport coût de production / intrant défavorable :

En effet d ‘ après les enquêtes menées sur le terrain les paysans se sont plaints du

fait que l ‘ argent investi par ces derniers dans la production est souvent considérablement

très élevé que l ‘ argent obtenu par les rendements c’est –à dire qu’ ‘ il n ‘ y a pas du tout de

bénéfice et cela limite vraiment la possibilité pour certains ménages d ‘ un point de vue du

pouvoir d ‘ achat.

d- Déficit vivrier et malnutrition accentués par une démographie galopante

Dans ce cas si, la situation est très facile à comprendre du fait qu’à cause de l ‘ érosion la

production devient très faible et même si ce n’est pas le cas cela se fait ressentir d ‘ un

point de vue qualitatif concernant le produit proprement dit en terme d ‘ apport calorique et

bien évidement cela a des impactes directes dans la nutrition des habitants locaux d ‘ ou l ‘

origine de la malnutrition du au déficit coté alimentaire.

- des us et coutumes entravant une production soutenue et durable

- les besoins en main-d’œuvre, laquelle est constituée par les enfants déscolarisés

précocement,

- l’accès difficile aux services de santé

Le CSB2 se trouve au niveau de la commune d ‘ ANDRANONAHOATRA. Il faut pour cela

faire un déplacement fatiguant et en saison de pluie, le mauvais état des routes décourage

les plus hardis.

Page 61: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

58

e- Insuffisance de bonnes terres cultivables

L’insuffisance de bonnes terres cultivables entraine une extension des surfaces cultivées

par défrichement et brûlis, au détriment des terrains forestiers. Cela est provoqué par la non

adoption des techniques agricoles à l’exemple de la jachère qui permettrait aux terres

ensablées ou érodés d’être régénérées naturellement par des dépôts d’humus par

biodégradation des feuilles et des tiges. En effet, les paysans exploitent la terre

perpétuellement sans une réelle considération de ce qui peut advenir dans le futur et il faut

admettre qu’après une décennie, cela se fait sentir et de manière conséquente en plus.

f- Régime foncier non sécurisant et non incitatif à l’investissement à moyen etlong termes et à la pratique de conservation des sols

Il a été dit que les terres n’appartiennent aux paysans mais à des non

résidents. Cette situation de non propriétaire induit à un sentiment de non

responsabilité vis-à-vis des terrains cultivés. L’objectif est de gagner au maximum

dans le court terme que dans le long terme. La jachère bien que bénéfique pour le

sol est perçu comme un manque à gagner.

g- Insécurité en milieu rural : vols de récoltes sur pieds, de zébus…

Comme certaines parcelles de terres agricoles sont moins productives que

d’autres, surtout celles ayant une érosion poussée ou un ensablement significative,

leurs cultivateurs se trouvent toujours en déficit de point de vue revenu. Comme ils

sont découragés ou simplement ruinés, ils sont tentés par les vols sur pieds pour

survivre, vu l’impossibilité de trouver d’autres sources de revenus. Les cultivateurs

volés (surtout les non propriétaires) vont accélérer l’utilisation de leur parcelle, ne

pendront jamais la jachère comme alternative, d’où un cercle vicieux.

h- Calendrier agricole perturbé par les aléas climatiques (crues, inondations,sécheresse) et les parasites des cultures

Durant une visite effectuée auprès du fokontany vonelina , on a fait un

entretien auprès d’une mère de famille qui a effectué des investissements financiers

et techniques pour que sa production soit rentable. Lors de l’entretien, elle a évoqué

qu’au moment des périodes de pluie, la rizière est submergée et souvent il existe

des cas où des éboulements de terre arrivent jusque dans les rizières et par pure

Page 62: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

59

déduction, c’est la terre qui faute de couverture végétale se laisse facilement

emportée par la pluie. A cela s’ajoute l’insuffisance d’infrastructure ou des mesures

antiérosives, mécanique ou végétale.

Cette liste n’est pas exhaustive car notre stage n’a duré que trois mois. Sûrement, il

existe d’autres conséquences mais moins visible ou non perceptible actuellement

mais le serait dans 5 ou 10 ans.

I - Emergence des conflits sociaux et problèmes de santé

Section V : ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE L’EROSION DU SOL

L’érosion du sol est un phénomène de dégradation du sol. C’est un phénomène

physique et qu’il faut expliquer les causes et les conséquences par la sociologie.

Nous avons supposé que la dynamique sociale à travers la sociologie dynamique

nous aiderait à l’expliquer. Cette section va essayer d’en appliquer la théorie pour

comprendre nos constats sur terrain.

V.1. Approche dynamique de l’analyseL’approche dynamique nous donne des démarches qui supposent que pour la

ressource naturelle qu’est le sol, il a y a forcément une dynamique qui se caractérise

l’existence :

- d’une part, qu’il existe des modes de régulation de l’accès ou de l’utilisation de

cette ressource et que les groupes sociaux (population de la commune ou du

fokontany) arrivaient ou n’arrivaient pas à les réguler.

- d’autre part, qu’il y a des compétitions pour l’utilisation des ressources naturelles

(ici le sol) entraînant des conflits. Est-ce que ces groupes sociaux arrivaient ou

n’arrivaient pas à trouver des compromis ou des arrangements.

Ici, on interprète le terme « modes de régulation », le fait de réduire la dégradation

ou l’érosion du sol.

Page 63: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

60

A PPRO C H E E N V IRO N N E M E N TE T DY N A M IQ U E SO C IA L E

D y n a m iq u e

m o d e s d e ré g u la tio n sd e l 'a c c è s a u x

re s s o u rc e s

g r ou p essoc iau x a r r iva ien t oun 'a r r iva ien t p as à les

r ég u le r

g ro u p e ss o c ia u x a r r iv a ie n t o u

n 'a r r iv a ie n t p a s àtro u v e r d e s c o m p ro m iso u d e s a r ra n g e m e n ts .

C om p étition s c o n flits

le s y n d ro m e « p a s d a n s m a c o u r»(N IM B Y )

Fig. n° 5: Approche environnement et dynamique sociale (Source : coursenvironnement et dynamique sociale – FPTSD 2011)

Les compétions sont induites de la croissance démographique et de l’évolution des

logiques économiques.

S’il existe un décalage entre la législation étatique entre les normes locales et la

législation étatique, il y aura une dynamique de dégradation des ressources

naturelles et une exacerbation des conflits.

Page 64: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

61

APPROCHE ENVIRONNEMENTET DYNAMIQUE SOCIALE

croissancedémographique

évolution deslogiques

économiquescompétitions

normeslocales

législationétatique

dynamiques dedégradation des

ressources etexacerbation des

conflits

décalageentre

Fig. n° 6: Compétitions et dynamique des dégradations des ressources (Source :cours environnement et dynamique sociale – FPTSD 2011)

Il faut souligner que la législation étatique découle d’une science normative mais

pas positive. Forcément, il existe un décalage entre les normes locales et cette

législation car cette dernière ne tient pas compte des faits comme la sociologie.

Dans le cas où ces groupes n’arrivent pas à réduire la dégradation ou

l’érosion du sol ou trouver des compromis pour éviter les conflits dû à la compétition

sur les ressources, il faut une intervention extérieure. Cette intervention peut venir

de l’Etat ou de l’acteur social de développement ou d’un expert en environnement.

Page 65: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

62

APPROCHE ENVIRONNEMENTET DYNAMIQUE SOCIALE

Faute d'avoirsuffisamment compris les

modes locauxde régulation

interventions externesrisquent de créer de

nouvelles instances etde nouvelles règles

avec celles qui existent,et de fragiliser les règlesde gestion, au lieu de les

renforcer

Enconcurrence

une intervention externe peut aider à inverser une dynamique de dégradation desressources, ou contribuer à stabiliser un écosystème que l'on souhaite préserver

Fig. n° 7: Concurrence entre intervention externe et modes locaux de régulation(Source : cours environnement et dynamique sociale – FPTSD 2011)

V.2. Interprétation des constats sur terrain (empirique)A travers nous avons fait les constats que nous allons énumérer par la suite.

a. Démographie et évolution des logiques économiquesLa démographie de la commune a fait évoluer les logiques économiques dans le

sens que les terres ne sont plus suffisantes pour tout le monde. Il y a des

compétitions à deux niveaux :

- l’exploitation des terres : sylviculture, pâturage versus culture de plantes

vivrières sur tanety,

- la non mise en jachère des terres arables par les paysans non propriétaires alors

que les propriétaires terrains économiquement ne veulent pas épuiser leur terre

car ce sont des capitaux.

Ces compétitions ne sont pas favorables à la protection de l’environnement, à

savoir la réduction de l’érosion du sol. En effet, pour régler ces compétitions sur

l’utilisation du sol, les groupes sociaux (population de la commune ou des

villages et propriétaires terriens) n’ont pas trouvé des compromis ou consensus.

Les conflits d’intérêts existent bel et bien.

Page 66: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

63

b. Normes localesLes normes locales de la société relatives de l’utilisation des terres, de

l’économie locale (agriculture, élevage, extension des terres de cultures etc.) ne

favorise pas l’éradication de l’érosion du sol. On peut supposer que ces facteurs

endogènes à la population ne permettent pas à réguler les problèmes liés à l’érosion

du sol. Donc, l’érosion du sol ne va pas s’arrêter mais plutôt s’aggraver dans le long

terme. Les impacts seront surement l’appauvrissement de la population si la

démographie croît ou si d’autres activités non basées sur l’utilisation des terres ne

sont pas développées.

La législation étatique sur les terres (insuffisance des terres cultivables, propriété

foncière) ou sur l’éradication de l’érosion du sol par jachère ou replantation d’arbres

est en concurrence avec ces normes locales vu que cette législation ou politique

priverait la population de terre pour la culture du riz ou vivrière.

c. Intervention externeD’après les interprétations de notre approche empirique afin d’infirmer l’approche

théorique, une intervention externe est souhaitable pour inverser la dynamique de

dégradation des ressources qu’est l’érosion du sol.

Cette intervention externe soit par l’Etat (commune) soit par des partenaires (ONG,

acteurs sociaux de développement, experts) va changer les règles actuelles et créer

des nouvelles instances de gestion. Il est surtout prévisibles que nouveaux groupes

vont imposer des nouvelles classes et conduire la société actuelle.

Page 67: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

64

CONCLUSION PARTIELLE :A travers la présentation du terrain proprement dit, on a donc remarqué que le

rapport entre l‘homme et l’environnement s’était inversé de manière à ce que

l’homme à travers ses activités a pris le dessus sur la nature.

On peut alors affirmer que les approches que l’on a énoncé au début dans la

première partie sont vraiment crédibles dans la mesure où les différentes types d’

activité au niveau de la commune contribuent au développement de ce phénomène

d’érosion en question et à cela s’ajouter les habitudes des pratiques technico-

économiques qui vont se renforcer au fil du temps d‘ou l’ intérêt à faire appel à la

sociologie dynamique dans la cadre de la dynamique de groupe .

Il est en effet vrai que dans la majorité des cas, l ‘ homme à travers ses activités

détruit l’environnement de manière à laisser plusieurs conséquence à l ‘ exemple de

l’érosion elle-même d’où la conviction de dire que les hypothèses sont vérifiées.

La dégradation des ressources naturelles (végétation, faune, sols et eaux) a atteint

actuellementi un niveau inquiétant, elle résulte généralement de la combinaison de

plusieurs facteurs tels :

- les défrichements agricoles et une agriculture destructrice des sols,

- l’exploitation du bois à des fins domestiques (énergie, habitat.)

- la sécheresse,

- l’exploitation minière et l'ouverture de routes.

Les impacts d'une croissance démographique sur l’environnement sont d’une réelle

importance pour ne citer que quelques-uns :

- un accroissement de la population plus vite que la croissance économique crée un

surplus démographique par rapport à la production économique et aux ressources

naturelles disponibles, entraînant de graves problèmes de gestion de

l'environnement,

- un défi considérable et une pression sur l'environnement car plus la population est

nombreuse, plus l'environnement est exploité, et la déforestation est plus intense là

où la pression démographique est la plus forte.

Page 68: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

65

TROISIEME PARTIE :ACQUISITIONS, PROPOSITIONS DE SOLUTION

ET PERSPECTIVE D’AVENIR

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66

TROISIEME PARTIE : ACQUISITIONS, PROPOSITIONS DE SOLUTION ETPERSPECTIVE D’AVENIR

En tant que travailleur social, dans cette dernière partie, on est tenu à faire quelques

suggestions après des propositions de solutions pour la lutte contre l’érosion.

CHAPITRE 5: ACQUISITIONS, PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Section I.1 : - Ce que le stage a apporté à la formation du praticien social:

Durant ce stage que l’on a accompli au niveau de la commune rurale de FIOMBONANA on

a pu acquérir plusieurs connaissances surtout d’un point de vue purement pratique sur :

Le plan économique

Le plan éducatif

Le plan social culturel

Le plan sanitaire

a- Sur le plan économique

D’un point vu économique, on peut dire que les paysans au niveau de cette commune ont

un revenu très faible et c’est très évident face à la flambée de certains produits de première

nécessité que l’on rencontre souvent sur le marché locale

Pour combler ce déficit, les micro-crédits existent dans la commune à savoir :

OTIV ou « Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola » :

C’est un système de crédit basé sur l’emprunt donc les paysans en difficulté

financière et ceux qui veulent s’investir peuvent y avoir accès et pour se faire, il est

indispensable de délivrer les dossiers suivants après des responsables de l’OTIV (un

certificat de résidence, une CIN à légaliser, des garantis s’il le faut, un projet bien défini et

une déclaration de patrimoine).

Etant une zone à vocation agricole, l'agriculture est la principale source de revenus

de la population

Page 70: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

67

Les conditions naturelles sont favorables à la diversification des cultures D'après, la

riziculture, notamment la culture de riz tient la première place, mais le rendement par

hectare reste encore insuffisant. Malgré la présence des cours d'eau qui traversent les

plaines, on assiste souvent à une pénurie d'eau. Les non-maîtrises de l'eau proviennent

surtout du manque d'infrastructures telles que les réseaux hydro-agricoles, ainsi que

l'absence d'une structure de gestion regroupant les usagers de l'eau. La régularité de

l'entretien et le curage des canaux d'irrigation ne sont pas respectés. L'ensablement des

rizières et des canaux aussi provient de la dégradation des bassins versants où les fortes

érosions emportent tout sur leurs passages et se déversent dans les rizières et les canaux.

Faute de sensibilisation et d'encadrement, ainsi qu’un manque d'équipements agricoles, la

culture de riz pluvial reste encore peu développée et rencontre des problèmes toujours

purement érosifs dans la majorité.

Les techniques agricoles modernes ne sont pas pratiquées que très récemment par

les paysans, si bien que le taux de rendement est faible par rapport à la surface cultivée.

b- Sur le plan culturelCe stage nous a donné un maximum d’expérience pratique surtout sur le secteur de

l’éducation en que l’on va plus amplement aborder après. Malgré cela il faut bel et bien

comprendre que dans la majorité des cas, c’est la manière même de penser du paysan qu’il

faut changer de façon effective. Bref, c’est le développement de leur personnalité qui est a

voir et tout réside dans la notion de communication pour essayer de changer leur habitude

et pratique.

Sujet personnel 1: « les canaux de communication »

C’est la voie utilisée pour faire passer un message. A cet effet, si on veut convaincre

les paysans de changer de comportement, il faut savoir choisir les canaux de

communication adéquats.

Canaux traditionnels d’information:

Communication de vive voix

Messagers /intermédiaire

Rassemblement à caractère social

Page 71: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

68

Canaux modernes:

Radio

Théâtre

Marionnette

Projection etc.

D’après l’expérience sur le terrain, les trois types de canaux les plus favorables

pour tendre vers une sensibilisation efficace sont les suivants :

Le face à face

Le Groupe

La communication de Masse

Le face à faceEntre communicateurs expérimentés et publics cibles à l’exemple d’ingénieur sur

terrain et des agricultures. Le moyen le plus efficace, mais cela peut prendre beaucoup de

temps et exige un nombre de personnel assez important.

La communication de groupe :En cas de budget restreint ou de manque de possibilité, cette méthode consiste à

s’adresser à un groupe au niveau de la population cible, au cours par exemple des réunions

ou des projections ou événements spéciaux.

Remarque

Dans cette communication de groupe avoir recours à une technique d’échantillonnage

serait l’idéal dans la mesure où la cible choisie est diversifiée avec l’existence d’une

multitude de cas que l’on peut exploiter

La communication de masse :Pour notre situation enfant donné que l’on opère dans une Jones très isolée cela

permet d ‘ atteindre le plus grand nombre, mais avec une efficacité moindre. C’ est donc le

mode d ‘ intervention appropriée à une zone isolée

Sujet personnel 2 : « la notion d’habitus »

Il faut éduquer les enfants dès leur plus jeune âge car le génie est l’œuvre du temps

il est donc essentiel d’intégrer dans leur cursus scolaire des programmes de formation à

base d’éducation agricole car cela, est encore vraiment moindre d’après les observations

sur terrain.

Page 72: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

69

« La création d’un lycée Agricole est donc à suggérer pour la commune rurale

d’Antanetibe ».

Il faut aussi renforcer les compétences des adultes et cela peut se faire par le

recrutement de plusieurs animateurs villageois.

c- Sur le plan éducatif:

On a pu comprendre qu’en général même si le domaine de l’éducation rencontre une

multitude de problèmes FIOMBONANA progresse dans son développement.

Section I.2 : L’éducation pour l’environnement et L'éducation pour le développementdurable

L'éducation pour l'environnement a le rôle d'améliorer la qualité de la vie, d'aider à

reconnaître les valeurs de l'environnement et de clarifier ses concepts. L'éducation pour

l'environnement aide les gens a gagner des connaissances, des attitudes, des valeurs, des

motivations et l'engagement dont ils ont besoin pour utiliser d'une manière efficace les

ressources de la Terre et prendre des responsabilités.

Les objectifs de l'éducation pour l'environnement sont quasiment identiques dans le

monde entier : maintenir, prévenir et améliorer la qualité de l’environnement.

C'est un paradoxe, plus une société est éduquée et riche, plus son impacte sur

l'environnement est plus important .Cela oblige à penser que l'éducation des citoyens elle-

même n'est pas suffisante pour assurer le développement durable.

Dans les zones avec une éducation réduite, généralement l'économie est représentée par

l'agriculture et l'extraction des ressources. Plus le niveau de l'éducation accroît, plus ils

apparaissent des industries néfastes à l’environnement.

Tous ces détails mettent en évidence la complexité de la liaison entre le

développement durable et l'éducation qui semble être un lien que l’on doit mettre en

considération dans cette dichotomie entre homme et environnement proprement dit.

Les soucis et l'espoir du monde entier visent ceux qui seront en même temps les

bénéficiaires d'un environnement sain, et qui vont maintenir et améliorer la relation

HOMME–NATURE.

Page 73: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

70

I.2.1 - Sur le plan sanitaire:

Dans le domaine de la santé on a pu acquérir et savoir beaucoup de chose surtout

un temps ou on c’est penché sur le cas d’un commune voisin d’Antanetibe qui présente a

peu près les mêmes caractéristiques d’un point de vue sanitaire, pour une vision plus

globale des périphériques de cette commune voisin d’Antanetibe qui appartient à la

commune d’Androvakely.

CHAPITRE 2 : SOLUTIONS PROPOSEES POUR RESOUDRE CES PROBLEMES

1- Solutions d’ordre technico-économiques:Selon notre observation sur site, nous allons donner quelques solutions :

adoption de la jachère : la jachère permet au sol de ne pas être surexploité. Par

ailleurs, le sol a besoin d’humus pour la fertilisation.

le reboisement : le reboisement aide à lutter contre le vent et le ruissèlement trop

excessif,

le dina : norme

l’éducation paysanne : culture

Utilisation de matériaux d’œuvre alternative

Amélioration des techniques agricoles

2- Suggestions en tant qu’ acteur du développement:

En tant que stagiaire au niveau de la commune voici la solution qui semble le mieux

adaptée pour privilégier la lutte contre l ‘ érosion :

L’information

L’éducation

La communication

Toujours en termes d’éducation agricole on peut dire que ce sont les moyens par

excellence pour prétendre arriver à un développement perspicace de cette société rurale de

manière à tendre donc vers une prise de conscience qui sera bénéfique pour la protection

de l ‘ environnement.

Page 74: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

71

Figure n° 11 : Démonstration

Ce schéma, illustre tout simplement qu’ ‘ une foi conscient s de l ‘ importance de son

environnement une personne dans la mesure du possible ferra de son mieux pour prendre

soin de ce dernier

CONCLUISION PARTIELLE

Protégé l ‘environnement est alors vraiment nécessaire, et pour cela afin de parvenir

à cet objectif, beaucoup de moyens existent mais il faut seulement bien prendre en

considération les différentes types de situation auxquels on fait face.

Prise deconscience

Responsabilité, protections

durabilite

Page 75: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

72

CONCLUSION GENERALE

Les activités humaines sont les principales cause de la dégradation des sols dans le

monde : Agriculture intensive, pollutions industrielles, déforestation, etc. sont les facteurs de

l’altération de la composition chimique et physique des sols sous l’effet de l’eau et du vent.

Ils finissent par perdre leur capacité nourricière.

On considère un sol dégradé lorsqu’il a perdu une partie de ses fonctions, comme

par exemple celles de nourrir les plantes, filtrer les eaux ou abriter une importante

biodiversité. Quatre formes majeures de dégradations ont été identifiées, toutes accentuées

voire provoquées par l’homme. La dégradation des sols est une perte partielle ou totale de

matière et de fertilité due à l’érosion par l’eau et le vent provoquant divers phénomènes

naturels tels que l’arrachement de matière, le ruissellement, le lessivage des éléments

minéraux ; La détérioration de la structure du sol, et la désertification.

La pression humaine excessive, se traduisant par des pratiques culturales et autres

activités destructrices ou polluantes, ne peut qu’aggraver cette dégradation des sols dont le

couvert végétal s’amenuise d’année en année. La cause directe de l’érosion à Madagascar

est la destruction généralisée de la couverture végétale, en particulier celle de la forêt

naturelle , en équilibre avec le climat et les sols : la culture itinérante sur brûlis et la

production illicite de charbon de bois dans toutes les forêts, feux de pâturage et feux

sauvages, donc incontrôlés, sur les parcours du bétail, les steppes et les savanes arborées,

exploitation illicite de bois dans les périmètres protégés.

Concernant la Commune Rurale de Fiombonana d’après les investigations sur le

terrain on peut bel et bien dire que dans la majorité des cas, la dégradation du sol au niveau

de ce périmètre est causée à la fois par des phénomènes d ‘ origine naturels et sociaux

mais il faut dire que dans ces deux cas , ce qui est évident c ‘ est que ces conséquences au

niveau de la population locale sont vraiment très dangereuses dans la mesure ou la santé et

la vie socio-économique même de la commune est mise en jeux. En effet, pratiques

culturales, élevage, les pratiques techno-économiques influent beaucoup dans le

mécanisme d’érosion proprement dite à l ‘ exemple des feux de brousse.

Les conditions naturelles sont favorables à la diversification des cultures. La

riziculture tient la première place, mais le rendement par hectare reste encore insuffisant.

Malgré la présence des cours d'eau qui traversent les plaines, on assiste souvent à une

pénurie d'eau. Les non-maîtrises de l'eau proviennent surtout du manque d'infrastructures

telles que les réseaux hydro-agricoles, ainsi que l'absence d'une structure de gestion

Page 76: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

73

regroupant les usagers de l'eau. La régularité de l'entretien et le curage des canaux

d'irrigation ne sont pas respectés. L’ensablement des rizières et des canaux aussi provient

de la dégradation des bassins versants où les fortes érosions emportent tout sur leurs

passages et se déversent dans les rizières et les canaux. Faute de sensibilisation et

d'encadrement, ainsi que le manque d'équipements agricoles, la culture de riz reste encore

peu développé et même quelle rencontre des problèmes toujours purement érosive dans la

majorité.

Concernant les feux de brousse et l’aménagement du territoire, il faut qu’un

changement de comportement doit être privilégié au niveau mentalité afin d’instaurer un

esprit écologique. Ce qui permet d’inverser la tendance de l’érosion. Besoin est de se

pencher réellement sur les problèmes liés à l’infrastructure, aux feux de brousse que l ‘on a

évoqué ultérieurement, et à cela s’ajoute l’exploitation des bois de chauffe.

En tout cas, d ‘ un point de vue purement écosystémique, on peu dire que des

mesures ont déjà été prises à l’exemple de plusieurs accords un peu partout dans le monde,

comme le protocole de Kyoto.Mais la question qui se pose est la suivante: « sommes nous

vraiment prêtes à vouloir changer de mentalité et de façon à agir au profit de la protection de

l’environnement ? ». C’est à tout un chacun de répondre à cette question dans le cadre

d’une réflexion critique. jj

Page 77: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

74

CHAPITRE 1 : CONCEPT SOCIOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTAL …………

Section I : Concepts sociologiques ……………………………………………………………I. 1. Termes sociologiques ………………………………………………………………………

I.2. Théories sociologiques……………………………………………………………………….2- APPROCHE PAR LA DIVISION DU TRAVAIL………………………………………….

Section II : Concepts liés à l’environnement ………………………………………………….

II. 1. Domination de la nature……………………………………………………………………II. 2. Appropriation de la nature par l’homme ………………………………………………..

II.3. la grande contradiction

CHAPITRE2 : HISTOIRE DE LA PRISE DE CONSCIENCE DES PROBLEMESENVIRONNEMENTAUX……………………………………………………………………..

Section I : Montée de la prise de conscience environnementale……………………………Section II : quelques faits marquants ………………………………………………………….Section III : la Politique Nationale de l’Environnement (PNE) ……………………………..

CONCLUSION PARTIELLE : …………………………………………………………

CHAPITRE 3: GENERALITE SUR L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR……….Section I : PRESENTATION GENERALE DE MADAGASCAR……………………………….

I.1- Vision générale de la grande ile ……………………………………………………………..

I.2- Les éléments de la Biodiversité………………………………………………………………I.3 - Ecosystèmes terrestres……………………………………………………………………

Section II : LES PRINCIPALES CULTURES ET STRUCTURE DE LA POPULATION ……II.1- La production agricole………………………………………………………………………..

II.2- L'utilisation des terres…………………………………………………………………………II.3- Les aménagements agricoles et pratiques culturales ………………………………….II.4- L'élevage………………………………………………………………………………………..Section III : CARACTERISTIQUES DE L’EROSION DES SOLS…………………………….III.1- L’érosion hydrique des sols ……………………………………………………………….III.2- L’érosion éolienne des sols ……………………………………………………………….III.3- L’altération de la composition chimique des sols…………………………………….III.4- La dégradation des sols par tassement

Page 78: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

75

Section IV : LES PRINCIPAUX TYPES DE SOLS MALGACHES

IV.1. Les sols ferralitiquesIV.2. Les sols ferrugineux tropicauxIV.3. Les sols minéraux bruts et peu évoluésIV.4. Les sols calcimorphesIV.5. Les sols hydromorphesIV.6. Divers sols peu répandus

CHAPITRE 4 : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

Section I : INFORMATIONS GENERALES SUR LA COMMUNE DE FIOMBONANA

I.1- Structure juridique de la communeI.2- Cadre historiqueI-3- Localisation géographique

Section II : DEMOGRAPHIE ET SOCIETEII.1- La population

II.2- L’habitation

II.3- L’éducation

II.4- La santé et l’hygiène

II.5- L’eau potable et l’électricité

II.6- La jeunesse, les sports et loisirs

II.7- La gouvernance et la cadre institutionnel

Section III - LA SITUATION ECONOMIQUE ET LES DIFFERENTS SECTEURS

III.1- L’agriculture

III.2- L’élevage

III.3- Le secteur artisanal

III.4- Les autres secteurs d’activités

III.5- Les infrastructures d’appui économique

SECTION III : CAUSES ET CONSEQUENCES DE L’EROSIONIV.1- Les phénomènes de dégradation et de l’érosionIV.2- Les causes de l’érosion accélérée des sols

Page 79: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

76

IV.3- Les conséquences de la dégradation des sols

Section V : ANALYSE SOCIOLOGIQUE DE L’EROSION DU SOL

V.1. Approche dynamique de l’analyseV.2. Interprétation des constats sur terrain (empirique)TROISIEME PARTIE : ACQUISITIONS, PROPOSITIONS DE SOLUTION ETPERSPECTIVE D’AVENIR

CHAPITRE 5: ACQUISITIONS, PRATIQUES PROFESSIONNELLES

Section I.1 : - Ce que le stage a apporté à la formation du praticien social:

Section I.2 : L’éducation pour l’environnement et L'éducation pour le développeme

I.2.1 - Sur le plan sanitaire:CHAPITRE 6 : SOLUTIONS PROPOSEES POUR RESOUDRE CES PROBLEMES

3- Solutions d’ordre technico-économiques:4- Suggestions en tant qu’ acteur du développement

Page 80: « CONTRIBUTION A L ˇETUDE DES IMPACTS SOCIO- …

77

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGE GENERAUX

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79

WEBOGRAPHIE

KARAMBIRI H « Conservation des eaux et des sols Les conséquences de l'érosion des solssont la dégradation du bilan hydrique (réduction de l'infiltration et de la capacité destockage des sols) www.bf.refer.org/toure/pageweb/faq.htm

« L'érosion du sol - Causes et Effets »www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/89-064.htm

TRIBUNE ÉCOLOGIE « l’agriculture paysanne » Les alternatifs2003 www.alternatifs.org/tribunes/tribu/paysan.html

www.fao.org/docrep/T1765F/t1765f0c.htmconcervation du sol

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ANNEXES

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1

QUESTIONNAIRELors des enquêtes, on a jugé utile d ‘ avoir sur nous un type de questionnaire même si les

enquêtes s ‘ étaient déroulés oralement auprès de certains ménages.Après avoir expliqué

notre but et objectif par rapport au thème proprement dit. Voici de ce fait des exemples de

types de ces questionnaires en question,toutefois , celui_ ci pouvait varier en fonction des

cas rencontrés sur le terrain :

1- La commune est – elle épargnée par le phénomène de l ‘ érosion ?

2- D’après vous, comment se présente ce phénomène en question est – il : Moyenne ?

Elevé ?

3- Existe t-il des mesures pour lutter contre ? OUI ? NON ?

Si oui, quelles sont les principales activités ?

Si non, quelles sont les mesures prises pour réduire les effets de l ‘ érosion

4- Ces mesures sont-elles efficaces ou le contraire ?

5- Existe il des sensibilisations au niveau de la commune pour informer les personnes

des dangers de l ‘ érosion ?

6- A votre avis, l ‘ existence d ‘ érosion au niveau de la commune a t_il vraiment des

impactes directs dans la vie sociale des gens ?

7- Existe _ il des projets en cours pour lutter contre l ‘ érosion ?

> Si oui, quels en sont les résultats sont _elles : Efficace ? Peu efficace ? Non

efficace ?

8- D’ après vous, concernant toujours les causes de l ‘ érosion au niveau de

Fiombonana sont _elles surtout sociales ou bien purement naturelles ?

9- Les conséquences économiques de l ‘ érosion sont elles à prévoir d ‘ ici quelques

années si on n’arrivait pas à inverser cette tendance destructive qu ‘ est l’érosion ?

10- Comment la terre est _ elle utilisée actuellement ?

11- Comment les sols agricoles sont-ils aménagés ?

12- Si l ‘ on continu d’appliquer la culture actuelle, qu ‘ arrivera t –ils aux ressources en

sol et autres ?

13- Devrait-on convertir les terres cultivées en pâturages ? EN FORËTS ? Les terres

devraient-elles être utilisés pour des activités de loisir ? Quelles devraient être les

préoccupations économiques de ces divers changement sur la vie surtout sociale

des gens qui vivent et quels serait les impactes sur l ‘ environnement ?

14- Quels types de combustible utilisez _vous pour votre cuisson ?

15- Existe t-il des périodes de crise de combustible ?

16- En terme de ménage, combien de personne este vous dans la famille ?

17- Savez vous quels sont exactement les menaces que représente l ‘ érosion,

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2

18- Estimez-vous vraiment nécessaire de faire des aménagement de votre pâturage ? Si

oui, pour quelles raisons ? Et adopter vous des mesures qui tendent à protéger votre

environnement qui vous entour pour des raisons antiérosives par exemples ?

Indicateurs Situation Observation

Ménage Membres :

Situation alimentaire

Combien de repas par

jour ?

- Petit déjeuner ,

- Déjeuner ,

- Dîner

Revenus du ménage

Estimation du montant

des besoins financiers

mensuels minimum

nécessaires de votre

ménage ?

Montant du revenu

mensuel réel de votre

ménage : …. ;

Stabilité :

- Très instables

- A peu près instable

- Stable

Structure des

dépenses

Alimentation :

Habillement :

Logement :

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3

Santé :

Education :

Déplacement :

Epargne

OUI

NON

Si OUI quel mode :

Mécanismes

amortisseurs utilisés

- Tirer sur les

réserves :

- Vendre des biens :

- Travailler plus :

Quel type de travail ?

S’endetter :

Scolarisation des

enfants

Enfants scolarisables

dans le ménage :

Enfants non scolarisés :

Cause de la non

scolarisation :

Accessibilité au

service sanitaire

En cas de maladie, le

ménage :

- hôpital

automédication

- moderne

- traditionnelle

-

Si automédication,

pourquoi ?

Accessibilité aux

latrines

OUI

NON

Si NON pourquoi ?

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4

CURRICULUM VITAE

ETAT CIVIL

Nom et prénom : RANITRATSILO Jimmy

Date et lieu de naissance : 06 Juin 1990 à la maternité HJRA

Sexe : Masculin

Situation matrimoniale : célibataire

Nationalité : Malgache

Adresse exacte : IPA 397 Ampasika route d ' Itaosy

Contact : 0332441683

FORMATIONS ET DIPLOMES2010 : troisième année en travail social et développement dans le département de

sociologie à l’Université d ' Antananarivo faculté DEGS,

2010 : Deuxième année en informatique et communication des entreprises au CNTEMAD

2009 : Deuxième année en travail social et développement dans le département de

sociologie à l’université d ' Antananarivo faculté DEGS,

2008 : Première année en travail social et développement

2008 : Première année en droit (CNTEMAD)

2007 : BACC série A2

2005 : BEPC mention assez bien

2000 : CEPE mention assez bien

EXPERIENCES PROFESSIONNELLESStages

2010 : Stage au niveau de la Direction Régionale pour le Développement Rural d ‘

Analamanga / Stage au niveau de la LGW

2009 : Stage au sein d’une collectivité décentralisée (dans la commune rurale d

' Andranonahoatra)

2009 : < Centre de rééducation d ' Avoko faravohitra

< Stage hospitalier : BEFELATANANA

< Gaîa Solution en tant qu’ ' animateur et coordinateur social.

Autre : Manager artistique

CONNAISSANCES LANGUISTIQUES

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5

Langues : Malagasy (langue maternelle)

Français (Lu, écrit, parlé)

Anglais (bon niveau)

Espagnole (bon niveau)

CONNAISSANCES INFORMATIQUESWord, Excel.....

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LISTE DES ABREVIATIONS :

PNE : Programme National pour l ‘ Environnement

PCD : Plan Communal pour le Développement

FID : Fond International pour le Développement

DSRP : Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté

ONG : Organisation non Gouvernemental

ND : Non Disponible

ONE : Office National de l ‘ Environnement

DIP : Programme des Nations- Unies pour l'Environnement (P.N.U.E.)

ED : Développement Industriel Ecologiquement Durable

FAO: Food Agriculture Organisation

OTIV : Ombona Tahiry Ifampisamborana Vola

CECAM : Structure caisse d’épargne et crédit Agricole Mutuel

EIE : Etude d Impacte Environnemental

UICN : Union Internationale de la Conservation de la Nature),

PNUD : Programme des Nations Unis pour le DEVELOPPEMENT

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LISTE DES ILLUSTRATIONS39. Figure numéro 1 : Approches sociologiques

40. Figure numéro 2 : Différents types d ‘ habit au niveau de la commune

41. Figure numéro 3: Les établissements scolaires

42. Figure numéro 4 : l ‘ eau potable au niveau des fokontany

43. Figure numéro 5 : Fiombonana vue d’ensemble

44. Figure numéro 6: loisirs des jeunes au quotidien

45. Figure numéro 7: les rivières submergées dans l ‘ eau

46. Figure numéro 8 : illustration de l ‘ élevage

47. Figure numéro 9 : Le secteur minier au niveau de FIOMBONANA

48. Figure numéro 10: Etat dégradé de la route à FIOMBONANA

49. Figure numéro 11 : Illustration de la vie quotidienne des paysans

LISTE DES TABLEAUX

50. Tableau numéro 1 : Nombre de la population au niveau de la commune

51. Tableau numéro 2 : Répartition spatiale de la population

52. Tableau numéro 3 : Répartition par âge et par sexe de la population

53. Tableau numéro 4 : Les pathologies dominantes

54. Tableau numéro 5 : Aperçu des espèces animales globalement menacées

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RESUME

Nom : RANITRATSILO Jimmy

Titre du mémoire : « Contribution à l ‘ étude des causes et conséquences sociales de l ‘érosion à travers une généralité à Madagascar cas de la commune de Fiombonana »

Rubrique : Sociologie de l ‘ environnement

Nombre de page : 76

Madagascar est un pays qui à lui tout seul possède à son actif plusieurs potentiels etrichesses en terme de ressources surtout de diversité écologique. Cependant, il n ‘ est pasépargné par le phénomène de la destruction de l ‘ environnement.

Face à cela, besoin est de prendre des mesures ; Dans la commune rurale deFiombonana qui se localise dans le district d ‘ Antsimondrano par exemple, l ‘ érosion du solest l ‘ une des conséquences néfastes de cette destruction proprement dite dans la mesure oucela est provoqué par des phénomènes naturels ou même le plus souvent par des activités de l‘ homme.

Dans le cas de l ‘ érosion causé par l ‘ homme, la solution selon nous, doit provenir del ‘ homme lui même de manière à tendre vers des prise de conscience et des actions effectivedans la lutte contre cet érosion en question dans un concept de protection de l ‘environnement dans le cadre d ‘ un développement durable au niveau de la société.

Directeur de mémoire : TSARAMODY Alfredo