vecu psychosocial des meres d’enfants …

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SAMENA Hanitriniaina Sandrina Christelle VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS DREPANOCYTAIRES A ANTANANARIVO ET TOAMASINA Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

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Page 1: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

SAMENA Hanitriniaina Sandrina Christelle

VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS DREPANOCYTAIRES A

ANTANANARIVO ET TOAMASINA

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur en Médecine

Page 2: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …
Page 3: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

FACULTE DE MEDECINE

Année : 2019 N° : 9322

VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS DREPANOCYTAIRES A

ANTANANARIVO ET TOAMASINA

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 07 Janvier 2019

à Antananarivo

par

Madame SAMENA Hanitriniaina Sandrina Christelle

Née le 09 Juillet 1993 à Anosibe ANTANANARIVO

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE

(Diplôme d’Etat)

Directeur de thèse : Professeur ROBINSON Annick Lalaina

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur ROBINSON Annick Lalaina

Juges : Professeur RAJAONARISON Bertille Hortense

Professeur RAHARIMANANA Rondro Nirina

Rapporteur : Docteur RANOSIARISOA Zoly Nantenaina

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DEDICACES ET REMERCIEMENTS

Page 11: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

DEDICACES

« Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la

détresse » (Psaumes 46:1)

Je te remercie Seigneur pour ta grâce, les bienfaits dont tu me combles. Que ton nom soit

béni à jamais.

Je dédie ce travail :

A mes parents

« Merci pour votre amour, votre soutien inconditionnel, vos prières et encouragements.

Je vous suis infiniment reconnaissante. Que Dieu vous accorde une longue vie auprès de

nous. »

A mon mari Rina, pour ton amour et ton précieux soutien. Tu as été mon repère, merci.

A mon fils Anaël, pour la joie de vivre et la tendresse que tu me témoignes au quotidien.

Que Dieu veille toujours sur toi.

A mon frère Michaël, une grande complicité nous a toujours liés, ma réussite est la

tienne.

A la mémoire de mes grands-parents

« Qu’ils reposent en paix »

A toute ma famille, pour leur soutien et encouragement tout au long de mon cursus.

A tous mes amis, pour tous ces moments inoubliables passés ensemble. « Que notre

amitié dure indéfiniment. »

A toute la famille de la Pédiatrie.

Page 12: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

A NOTRE MAITRE, PRESIDENT ET DIRECTEUR DE THESE

Madame le Docteur ROBINSON Annick Lalaina

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Pédiatrie à la Faculté

de Médecine d’Antananarivo;

Directeur d’Etablissement du Centre Hospitalier Universitaire Mère-Enfant Tsaralalàna.

« Vous nous avez fait l’immense honneur d’accepter de présider cette thèse. Veuillez

recevoir l’expression de notre profonde gratitude et notre respect. »

Page 13: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

A NOS MAITRES HONORABLES ET JUGES DE THESE

Madame le Docteur RAJAONARISON Bertille Hortense

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Psychiatrie à la

Faculté de Médecine d’Antananarivo;

Chef de Service Santé Mentale au Centre Hospitalier Universitaire de Soins et de Santé

Publique Analakely (CHUSSPA);

Présidente du Collège des Enseignants de la Faculté de Médecine d’Antananarivo.

Madame le Docteur RAHARIMANANA Rondro Nirina

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Pneumologie;

Chef d’Unité de Pneumo-phtysiologie au CHU Fenoarivo.

« C’est un grand honneur que vous nous faites en acceptant de siéger parmi les membres

du jury malgré vos multiples occupations. Veuillez trouver ici l’expression de notre

reconnaissance et notre plus grand respect.»

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Madame le Docteur RANOSIARISOA Zoly Nantenaina

Pédiatre,

Chef du Service Kangourou de la Réanimation néonatale du CHU de Gynécologie

Obstétrique de Befelatanana

« Nos profonds remerciements pour votre bonne volonté et vos conseils avisés dans la

réalisation de ce travail. Notre profonde gratitude. »

Page 14: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO

Monsieur le Professeur SAMISON Luc Hervé

« Veuillez agréer l’expression de notre très haute considération. »

A TOUS NOS MAITRES DE LA FACULTE DE MEDECINE

D’ANTANANARIVO ET MEDECINS DES HOPITAUX

« Nos sincères et respectueux remerciements pour les précieux enseignements et

formations »

A TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DE LA

FACULTE DE MEDECINE

A L’ASSOCIATION LCDM ANTANANARIVO ET TOAMASINA.

A TOUS CEUX QUI ONT CONTRIBUE A L’ELABORATION DE CE TRAVAIL

« Nos remerciements cordiaux. »

Page 15: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION………………………………………………………… 1

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

I. GENERALITES…………...…………………………………………...... 3

I.1. Définition………………....……………………………………..….. 3

I.2. Epidémiologie………………….....……………………………..….. 3

II. PHYSIOPATHOLOGIE………………………………………..……..... 5

II.1. Rappels sur l’hémoglobine……………………...………….............. 5

II.2. Physiopathologie proprement dite de la drépanocytose…………...... 6

II.3. Mode de transmission de la drépanocytose.......……………………. 9

III. DIAGNOSTIC …………………….......................................................... 10

III.1. Diagnostic positif……………………………….......…………….... 10

III.2. Diagnostics différentiels……………………….............…………... 13

IV. ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIOFAMILIAUX DE LA

DREPANOCYTOSE……….......................…………………………......

14

V. PRISE EN CHARGE………..……………………………………………. 16

V.1. Prévention...…..……………………………………………………... 16

V.2. Prise en charge curative et symptomatique……………..…………... 17

V.3. Surveillance……..…………………………………………………... 18

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS

I. METHODES……..………………………………………………………… 19

I.1. Cadre de l’étude……………………………………………….…... 19

I.2. Type de l’étude……………………………………………….......... 19

I.3. Durée de l’étude.…………………………………………………… 19

I.4. Période d’étude…………………………………………………….. 20

I.5. Population d’étude………...……………………………………..... 20

I.6. Mode d’échantillonnage ……………………...………………….... 20

I.7. Variables d’étude……………………………………….................. 20

I.8. Mode de collecte des données………………………………………... 22

I.9. Traitement et analyse des données………………………………….... 22

Page 16: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

I.10. Limites de l’étude…………………………………………………..... 23

I.11. Considérations éthiques…………………………………………….... 23

II. RESULTATS…………………………………………………................... 24

II.1. Caractéristiques des mères et des enfants drépanocytaires………...... 24

II.2. Répercussions de la drépanocytose de l’enfant auprès de leur mère ...

II.3. Facteurs associés à la dépression des mères d’enfants drépanocytaires 39

II.3.1. Analyse univariée………….……………………………….... 39

II.3.2. Analyse multivariée……..…………………………………… 44

II.4. Facteurs associés à l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires ...... 45

II.4.1. Analyse univariée.......…………………………..................... 45

II.4.2. Analyse multivariée................................................................. 50

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION

I. REPERCUSSIONS DE LA DREPANOCYTOSE........................................ 51

II. ANALYSE DES FACTEURS ASSOCIES AUX TROUBLES

PSYCHOLOGIQUES DES MERES............................................................

53

II.1. Facteurs sociodémographiques.............................................................. 53

II.2. Facteurs liés à la drépanocytose............................................................. 54

CONCLUSION................................................................................................ 59

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES

Page 17: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon

les membres de la famille aux antécédents de

drépanocytose .................................................................

28

Tableau II Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le

nombre d’hospitalisations annuelles de leurs enfants

pour crises vaso-occlusives.............................................

31

Tableau III Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le

nombre de transfusion sanguine reçue par leurs enfants...

31

Tableau IV Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon

leur stratégie d’adaptation face à la drépanocytose de

l’enfant ...........................................................................

34

Tableau V Relation entre l’âge maternel et la dépression maternelle 39

Tableau VI Relation entre le niveau d’étude de la mère et la

dépression maternelle......................................................

39

Tableau VII Relation entre la situation matrimoniale et la dépression

maternelle .......................................................................

40

Tableau VIII Relation entre le nombre d’enfants à charge des mères

d’enfants drépanocytaires et la dépression de la mère ....

40

Tableau IX Relation entre le nombre d’enfants drépanocytaires et la

dépression maternelle ......................................................

41

Tableau X Relation entre le temps écoulé depuis le diagnostic de la

drépanocytose de l’enfant et la dépression

maternelle ......................................................................

41

Tableau XI Relation entre le nombre total d’hospitalisations de

l’enfant depuis le diagnostic et la dépression maternelle

42

Tableau XII Relation entre le nombre d’hospitalisations annuelles

pour crise vaso-occlusive de l’enfant et la dépression

maternelle .......................................................................

42

Tableau XIII Relation entre la transfusion sanguine de l’enfant et la

dépression maternelle .....................................................

43

Page 18: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Tableau XIV Relation entre l’existence de complications chroniques

de la drépanocytose chez l’enfant et la dépression

maternelle........................................................................

43

Tableau XV Résultats de l’analyse multivariée des facteurs associés

à la dépression des mères d’enfants drépanocytaires .....

44

Tableau XVI Relation entre l’âge maternel et l’anxiété maternelle .... 45

Tableau XVII Relation entre le niveau d’étude de la mère et l’anxiété

maternelle .......................................................................

45

Tableau XVIII Relation entre la situation matrimoniale des mères

d’enfants drépanocytaires et l’anxiété maternelle ..........

46

Tableau XIX Relation entre le nombre d’enfants à charge des mères

d’enfants drépanocytaires et l’anxiété maternelle ...........

46

Tableau XX Relation entre le nombre d’enfants drépanocytaires et

l’anxiété maternelle.........................................................

47

Tableau XXI Relation entre le temps écoulé depuis le diagnostic de la

drépanocytose de l’enfant et l’anxiété maternelle...........

47

Tableau XXII Relation entre le nombre total d’hospitalisations de

l’enfant depuis le diagnostic et l’anxiété maternelle........

48

Tableau XXIII Relation entre le nombre d’hospitalisations annuelles de

l’enfant pour crise vaso-occlusive et l’anxiété

maternelle........................................................................

48

Tableau XXIV Relation entre la transfusion sanguine de l’enfant et

l’anxiété maternelle ........................................................

49

Tableau XXV Relation entre l’existence de complications chroniques

de la drépanocytose chez l’enfant et l’anxiété maternelle

49

Tableau XXVI Résultats de l’analyse multivariée des facteurs associés

à l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires ............

50

Page 19: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Distribution historique et contemporaine (2010) de la

drépanocytose. A. Distribution historique. B. Distribution

contemporaine (2010) ........................................................

4

Figure 2 : Structure quaternaire de l’hémoglobine A ......................... 5

Figure 3 : Structure et organisation des deux familles de gènes-

globine................................................................................

6

Figure 4 : Mécanisme physiopathologique de base de la

drépanocytose .....................................................................

7

Figure 5 : Polymérisation de l’hémoglobine S .................................... 8

Figure 6 : Mode de transmission de la drépanocytose ....................... 9

Figure 7 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon la

tranche d’âge ........................................................................

24

Figure 8 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur

niveau d’étude ......................................................................

25

Figure 9 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur

situation matrimoniale..........................................................

26

Figure 10 : Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon le

nombre d’enfants à charge et le nombre d’enfants

drépanocytaires ....................................................................

27

Figure 11 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le

temps écoulé depuis le diagnostic de la

drépanocytose.......................................................................

29

Figure 12 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires en fonction

du nombre total d’hospitalisations de leurs enfants depuis le

diagnostic ............................................................................

30

Figure 13 : Représentation des complications chroniques de la

drépanocytose de l’enfant ..................................................

32

Figure 14 : Représentation des troubles couramment ressentis par les

mères d’enfants drépanocytaires .......................................

33

Page 20: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Figure 15 : Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon

l’intensité de leur dépression ...............................................

35

Figure 16 : Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon

l’intensité de leur anxiété ......................................................

36

Figure 17 : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon la

répercussion de la drépanocytose sur leur travail ................

37

Page 21: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADN Acide DésoxyriboNucléique

AMM Autorisation de Mise sur le Marché

AVC Accident Vasculaire Cérébral

BDI-FS Beck Depression Inventory Fast-Screen

CVO Crise Vaso-Occlusive

G6PD Glucose 6 Phosphatase Déshydrogénase

HAM-A Hamilton Anxiety rating scale

HbS Hémoglobine S

HbA Hémoglobine Adulte

HbA Hémoglobine Foetale

HLA Human Leucocyte Antigen

IEC Information Education Communication

LCDM Association de Lutte Contre la Drépanocytose à Madagascar

OMS Organisation Mondiale de la Santé

ONG Organisation Non Gouvernementale

OR Odds Ratio

ORa Odds Ratio ajusté

PEV Programme Elargi de Vaccination

STA Syndrome Thoracique Aigü

Page 22: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire destiné aux mères d’enfants drépanocytaires

Annexe 2 : Echelle abrégée de Beck avec traduction en malgache

Annexe 3 : Echelle de Hamilton

Page 23: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

INTRODUCTION

Page 24: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

1

INTRODUCTION

La drépanocytose ou anémie falciforme est une hémoglobinopathie héréditaire à

transmission autosomique récessive caractérisée par la présence d’une hémoglobine

anormale HbS. Elle constitue la maladie génétique la plus répandue dans le monde.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime en 2006 que près de 5 % de la

population mondiale sont porteurs d’un gène à l’origine d’une hémoglobinopathie [1].

Chaque année, près de 300 000 enfants naissent avec une anomalie majeure de

l’hémoglobine dont 70 % avec une drépanocytose [2]. La drépanocytose est à l’origine

de l’équivalent de 5 % des décès d’enfants de moins de cinq ans sur le continent africain

[1].

A Madagascar, la drépanocytose appelée « FAINGOSELA » en malgache depuis

Novembre 2017 a une prévalence globale de 9% [3]. Par son caractère chronique et

parfois invalidant, la drépanocytose peut avoir un impact défavorable sur plusieurs

aspects de la vie (dont l’aspect psychosocial) des malades, de leur famille et plus

particulièrement des mères qui sont au premier rang dans la prise en charge de leurs

enfants. Des troubles psychologiques maternels pourraient influer sur l’observance

thérapeutique et la gestion de la maladie de l’enfant. Par ailleurs, dans la littérature, une

association entre l’adaptation maternelle et l’adaptation infantile a été trouvée [4]. Ainsi,

une mauvaise adaptation psychologique infantile est reliée à une mauvaise adaptation

psychologique maternelle. De ce fait, l’ajustement psychologique maternel joue un rôle

important dans celui des enfants drépanocytaires [5] d’où l’importance d’une évaluation

et d’un soutien psychologiques maternels. En outre, ce volet psychosocial de la

drépanocytose n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation dans le pays. Ainsi, les

questions qui se posent sont : Comment les mères vivent la drépanocytose de leurs

enfants? Certains aspects (socio-démographiques et cliniques) sont-ils associés à la

dépression ou l’anxiété de ces mères ? Une étude au sein de l’Organisation Non

Gouvernementale (ONG) de Lutte Contre la Drépanocytose à Madagascar (LCDM) à

Antananarivo et Toamasina a ainsi été menée pour se rapprocher de ces mères de famille.

L’objectif principal de cette étude était de décrire le vécu psychosocial des mères

d’enfants drépanocytaires, et l’objectif secondaire était de déterminer l’influence des

facteurs sociodémographiques, et des facteurs liés à la drépanocytose de l’enfant dans la

survenue des troubles psychologiques anxio-dépressifs.

Page 25: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

2

La première partie de ce travail sera consacrée à une revue de la littérature sur la

drépanocytose.

Dans la deuxième partie, seront rapportés les résultats de cette étude. Dans la troisième

partie seront décortiquées les données des études antérieures sur le sujet et ce en les

comparant avec les résultats de cette étude. Des explications et d’éventuelles pistes de

recherche ou d’amélioration des pratiques seront proposées avant la conclusion.

Page 26: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

PREMIERE PARTIE : RAPPELS

Page 27: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

3

PREMIERE PARTIE:

RAPPELS THEORIQUES SUR LA DREPANOCYTOSE

I. GENERALITES

I.1. Définition

La drépanocytose, du grec « drépanon » signifiant faucille, est une maladie génétique de

l’hémoglobine, de transmission autosomique récessive, caractérisée par l’existence d’une

hémoglobine anormale HbS. Selon le génotype, on distingue l’hétérozygotie AS,

l’homozygotie SS et l’hétérozygotie composite dans laquelle l’HbS est associée à d’autres

anomalies de l’hémoglobine [6].

I.2. Epidémiologie

I.2.1. Epidémiologie mondiale

La drépanocytose constitue la maladie génétique la plus fréquente dans le monde et

concerne de nombreux pays (156 pays sur les cinq continents) [7]. L’OMS a fait état de

2,3% de la population mondiale porteurs de mutations drépanocytaires soit près de 120

millions de personnes [8]. Cette affection chronique est responsable de plus de 200 000

décès dans le monde [7].

Dans l’histoire, le gène drépanocytaire était originellement prévalent dans les populations

exposées au paludisme soit en Afrique sub-saharienne, dans le bassin méditerranéen

(notamment en Grèce et en Italie), au Moyen-Orient et dans certaines parties du

subcontinent indien. Puis au cours des flux migratoires, la distribution du gène

drépanocytaire s’est étendue indépendamment de celle du paludisme, principalement le

long des côtes orientales des Amériques, dans les Caraïbes et en Europe de l’Ouest [9].

Les schémas ci-après (figure 1) illustrent cette répartition.

Page 28: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

4

Figure 1: Distribution historique et contemporaine (2010) de la drépanocytose. A.

Distribution historique. B. Distribution contemporaine (2010)

Source : Piel FB. Distribution géographique de la drépanocytose en 2010. Med Sci. 2013

Novembre;29(11):965‑7 [9].

I.2.2. Epidémiologie en Afrique

La drépanocytose est une affection extrêmement répandue, surtout en Afrique noire sub-

saharienne. Les populations africaines les plus atteintes sont retrouvées dans la zone de

« ceinture sicklémique » qui s’étend entre la 15ème parallèle latitude Nord et la 20ème

parallèle latitude Sud. On passe de 5-20% de porteurs du trait drépanocytaire en Afrique

de l’Ouest, à 40% et plus chez certaines ethnies de l’Afrique Centrale (République

Démocratique du Congo, Congo, Gabon) [10].

Page 29: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

5

I.2.3. Epidémiologie à Madagascar

A Madagascar, la prévalence globale de la maladie est estimée à 9% et une prévalence

plus élevée à 18,5% est constatée dans la région Atsimo Atsinanana. Cependant, le

brassage ethnique laisse supposer que la maladie soit présente dans tout le pays [3]. Un

taux de mortalité plus élevé des enfants de moins de 5 ans s’estimant à 188 pour 1000

enfants vivants est retrouvé dans la Région de Vatovavy Fitovinany, ce qui est nettement

supérieur à la moyenne nationale (72‰) [11]. La drépanocytose constituerait

certainement un facteur prépondérant expliquant cet état de fait.

II. PHYSIOPATHOLOGIE

II.1. Rappels sur l’hémoglobine

L’hémoglobine, constituant principal des globules rouges, est une chromoprotéine dont

les principales fonctions sont de transporter l’oxygène des poumons vers les tissus et

de faciliter l’élimination du CO2 [12,13].

II.1.1. Structure de l’hémoglobine normale

Elle est composée d’une part par une partie protéique, la globine et d’une autre part par

l’hème.

L’hémoglobine est un hétérotétramère constitué de deux types de sous-unités α et β qui

s’associent selon une symétrie tétraédrique [14] comme figurée dans la figure 2 ci-après.

Figure 2 : Structure quaternaire de l’hémoglobine A

Source : Baudin B. Les hémoglobines normales et pathologiques. Rev Francoph Lab.

2016 Avril;481:27‑34 [12]

Page 30: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

6

II.1.2. Evolution ontogénique de l’hémoglobine humaine

Durant la vie fœtale, l’hémoglobine foetale (HbF) de structure α2γ2, est le constituant

hémoglobinique majeur et sera substituée progressivement après la naissance par

l’hémoglobine adulte (HbA1) de structure α2β2. Le profil caractéristique de

l’hémoglobine ressemblant à celui de l’adulte commence à s’observer vers l’âge de

6 mois. A l’âge adulte, l'HbF ne représente le plus souvent que moins de 1 % de

l'hémoglobine totale [12,15].

II.1.3. Gènes de l’hémoglobine

La séquence des acides aminés de chaque chaîne de globine est codée par des gènes

spécifiques: deux gènes alpha (α) sur chaque chromosome 16, et un gène bêta (β), un gène

delta (δ), deux gènes gamma (γ) pour les chaînes correspondantes sur le chromosome 11

[13] comme expliquée par la figure 3 ci-dessous.

Figure 3: Structure et organisation des deux familles de gènes-globine

Source : Labie D, Elion J. Bases moléculaires et physiopathologiques des maladies de

l’hémoglobine. EMC - Hématologie. 2005 Décembre;2(4):220‑39 [16]

II.2. Physiopathologie proprement dite de la drépanocytose

La drépanocytose est une maladie génétique qualitative de l’hémoglobine

(hémoglobinose), caractérisée par la présence d’hémoglobine anormale HbS, due à une

mutation du sixième codon de la chaîne β-globine avec inversion de paires de base :

Glutamine-Adénine-Adénine (GAA) Glutamine-Thymine-Adénine (GTA). En

conséquence, le sixième acide aminé de la chaîne β, l’acide glutamique, hydrophile, est

remplacé par une valine, hydrophobe (β6 bGLU VAL) [17]. La figure 4 montre

que cette mutation est à l’origine des différents mécanismes pathologiques de la maladie

drépanocytaire.

Page 31: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

7

Figure 4: Mécanisme physiopathologique de base de la drépanocytose

Source : Labie D, Elion J. Bases moléculaires et physiopathologiques des maladies

de l’hémoglobine. EMC - Hématologie. 2005 Décembre;2(4):220‑39 [16]

II.2.1. Polymérisation de l’hémoglobine : mécanisme de base

A basse pression en oxygène, la transition de l’oxyhémoglobine vers la

désoxyhémoglobine consistant en un changement de conformation, externalise deux sites

hydrophobes, pouvant créer des liaisons hydrophobes avec la valine 6 de la chaîne β dans

la molécule d’HbS [17]. Les molécules d’HbS se polymérisent et se regroupent (figure 5)

conférant à l’hématie une déformation caractéristique irréversible en faucille ou

drépanocyte. Le drépanocyte de ce fait formé perd ses propriétés de déformabilité et

d’élasticité nécessaires au passage à travers les petits vaisseaux de l’organisme générant un

microthrombus avec vasoocclusion suivi d’une réaction inflammatoire périvasculaire,

source de douleur et sera rapidement hémolysé [17,18]. Cependant, ce processus de

polymérisation prend un certain temps à s’amorcer (delay time), délai qui est inversement

proportionnel à la concentration intracellulaire de l’hémoglobine [19].

Page 32: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

8

Figure 5 : Polymérisation de l’hémoglobine S

Source : Elion J, Laurance S, Lapouméroulie C. Physiopathologie de la drépanocytose.

Médecine Tropicale. 2010;70: 454-8 [19]

Plusieurs facteurs susceptibles d’affecter le processus de polymérisation ont été identifiés:

la modification de la concentration intraérythrocytaire des molécules HbS (donc,

le degré d’hydratation du cytoplasme érythrocytaire)

le ralentissement circulatoire

le pH

le niveau d’oxygénation

le pourcentage d’HbF : l’HbF joue un rôle protecteur en s’intercalant dans le

polymère, interrompant ainsi sa croissance. De ce fait, les enfants drépanocytaires

ne deviennent symptomatiques qu’au moment où le taux d’hémoglobine S devient

supérieur à celui de l’hémoglobine fœtale, généralement vers l’âge de 6 mois, au

plutôt 3 mois [17,18,20,21].

II.2.2. Autres éléments de la physiopathologie

Selon des données plus récentes, outre le mécanisme de base, ont été mis en évidence

l’existence :

d’une adhérence accrue des globules rouges drépanocytaires aux cellules

endothéliales vasculaires

Page 33: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

9

de lésions de l’hématie induite par l’HbS : altération de la fonction membranaire

avec augmentation de la perméabilité aux ions, déshydratation cellulaire

d’un environnement vasculaire pro-inflammatoire

de dysfonctionnement endothélial complexe impliquant des anomalies du

métabolisme (oxydation et diminution du taux) du monoxyde d’azote qui est un

vasodilatateur [19].

II.3. Mode de transmission de la drépanocytose

C’est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive: les sujets

hétérozygotes sont AS et cliniquement sains, et les homozygotes SS sont malades et

symptomatiques.

L’union entre un père et une mère porteurs du trait drépanocytaire (AS) va donner

naissance à des enfants avec les probabilités suivantes: 25% de malade homozygote, 50%

de porteurs du trait drépanocytaire et 25% d’enfants totalement épargnés de la maladie

(figure 6).

Figure 6 : Mode de transmission de la drépanocytose

Source : Labie D, Elion J, Girot R, Bégué P, Galacteros F. Génétique et physiopathologie

de la drépanocytose. In: Girot R, dir. La drépanocytose. Paris: John Libbey Eurotext;

2003. p. 1-11 [20]

Page 34: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

10

III. DIAGNOSTIC

III.1. Diagnostic positif

III.1.1. Aspects cliniques

Les porteurs du trait drépanocytaire (AS) sont en règle générale asymptomatiques.

A l’opposé, les patients avec une drépanocytose homozygote SS et les hétérozygotes

composites (syndromes drépanocytaires majeurs) présentent des manifestations cliniques

à des degrés variables réalisant le syndrome drépanocytaire majeur. Ce dernier regroupe

trois grandes catégories de manifestations: une anémie hémolytique chronique avec

épisodes d’aggravation aigus, des phénomènes vaso-occlusifs, une susceptibilité aux

infections bactériennes. Ces symptômes apparaissent au-delà de l’âge de 3 mois ou plus

tardivement quand l’hémoglobine foetale est majoritairement remplacée par

l’hémoglobine adulte [21].

Cependant, les patients drépanocytaires présentent une alternance de phases de stabilité

et de complications.

III.1.1.1. Phase de stabilité

La symptomatologie est généralement en rapport avec l’anémie chronique : pâleur, ictère,

splénomégalie.

III.1.1.2. Complications aigues

III.1.1.2.1. Crises vaso-occlusives (CVO)

Ces crises sont le plus souvent provoquées par certains facteurs comme l’infection, le

froid, la fatigue, la fièvre, la déshydratation et toute situation entraînant une hypoxie.

Elles dominent de loin la symptomatologie de la maladie drépanocytaire et le signe

principal est la douleur. Elles peuvent toucher tous les organes.

III.1.1.2.1.1. Crises vaso-occlusives osseuses

Chez le nourrisson, on assiste plutôt au syndrome pieds-mains ou dactylite; alors que

chez l’enfant plus grand, tous les os du squelette peuvent être touchés mais

préférentiellement l’humérus et le fémur. Plus rarement, ces crises peuvent intéresser le

sternum, les côtes et les vertèbres dorsales pouvant conduire à une hypoventilation

antalgique et ainsi favoriser un syndrome thoracique aigu (STA).

Page 35: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

11

III.1.1.2.1.2. Crises vaso-occlusives abdominales

En général, le tableau clinique est celui d’un iléus paralytique cédant au traitement

médical. La hantise c’est de passer à côté d’une pathologie chirurgicale d’où la nécessité

de demander une échographie abdominale au moindre doute [22].

III.1.1.2.1.3. Accidents vaso-occlusifs graves

Accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique :

Une hémiplégie, monoplégie ou parésie, amaurose soudaine ou progressive sont les

manifestations les plus courantes [18].

Syndrome thoracique aigu :

Il est défini par l’association d’une fièvre supérieure à 38,5 °C, une douleur thoracique,

une détresse respiratoire aigüe, et un infiltrat pulmonaire à la radiographie thoracique.

Priapisme : c’est une complication rare dans l’enfance, mais fréquente à partir de

l’adolescence.

III.1.1.2.2. Aggravation de l’anémie

Chez le drépanocytaire homozygote, le taux d’hémoglobine de base est aux alentours de

8g/dl. Cependant, l’anémie peut s’aggraver dans certaines circonstances :

Carence en fer et/ou en acide folique

Hyperhémolyse aigue en cas d’infection, de déficit en G6PD, en période post-

transfusionnelle

Crise de séquestration splénique

Crise d’érythroblastopénie essentiellement imputable au Parvovirus B19.

III.1.1.2.3. Infections

Les patients drépanocytaires présentent une asplénie fonctionnelle et sont à risque de

développer des infections fulminantes à germes encapsulés, principalement à

pneumocoque. D’autres agents comme Salmonella, Staphylococcus aureus, Haemophilus

et d’autres germes à Gram négatif ne sont pas rares. Les pneumopathies, les méningites,

les ostéomyélites et les septicémies sont souvent les expressions de ces infections.

III.1.1.3. Complications chroniques

Elles sont plus volontiers observées chez les adolescents et les adultes plutôt que chez

l’enfant [18]. Ce sont : les complications oculaires de type rétinopathie proliférative, les

ulcères de jambe, les nécroses osseuses, la lithiase biliaire, les complications pulmonaires

et cardiaques à type d’insuffisance respiratoire chronique et d’hypertension artérielle

Page 36: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

12

pulmonaire, la néphropathie drépanocytaire pouvant évoluer vers une insuffisance rénale

chronique.

III.1.2. Aspects paracliniques

III.1.2.1. L’hémogramme

L’hémogramme d’un drépanocytaire varie en fonction de l’évolution de la maladie et peut

présenter de profondes perturbations selon que le malade se trouve à l’état stable ou en

crise aiguë.

A l’état basal, la drépanocytose est caractérisée par une anémie hémolytique régénérative

plus ou moins sévère avec un taux d’hémoglobine aux alentours de 8g/dl, contrastant avec

sa bonne tolérance clinique. Une hyperleucocytose à prédominance neutrophile est

fréquente, en l'absence d'infection [23,24].

III.1.2.2. Le test de falciformation ou test d’Emmel

Ce test biologique consiste à mettre les hématies en milieu désoxygéné favorisé par le

métabisulfite de sodium mettant ainsi en évidence la falciformation des hématies [23].

Dans une étude malgache, ce test a une sensibilité de 98,83% et une spécificité de 100%

[25].

III.1.2.3. Le test de solubilité ou test d’Itano

Ce test et le test d’Emmel constituent les techniques de dépistage les plus couramment

utilisées. Le principe de ce test est basé sur l’insolubilité de l’hémoglobine S dans un

tampon phosphate de potassium contenant un agent réducteur, l’hydrosulfite de sodium.

En présence d’HbS, un trouble est visible [23].

III.1.2.4. L’électrophorèse de l’hémoglobine

C’est la technique de confirmation du diagnostic de la drépanocytose. Par densitométrie

ou colorimétrie, elle permet le dosage des différentes fractions de l’hémoglobine

distinguant ainsi la forme homo ou hétérozygote. Elle peut être pratiquée sur deux

milieux:

en milieu alcalin : technique la plus utilisée, l’HbS migre de la même manière que

de nombreux autres mutants ;

en milieu acide : cette technique est nécessaire pour bien identifier l’HbS qui se

détache nettement.

Page 37: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

13

III.1.2.5. Le dépistage néonatal de la drépanocytose

Il est réalisé au troisième jour de vie, à partir d’un prélèvement de sang déposé sur papier

buvard, séché et acheminé vers le centre de dépistage. Diverses techniques sont

utilisables : l’isoélectrofocalisation sur gel d’agarose, technique de première intention,

sera complétée en cas d’anomalies par la chromatographie liquide en haute performance

ou l’électrophorèse sur agar à pH acide [21,26]. Il est disponible dans certains centres

hospitaliers de Madagascar depuis 2015.

III.1.2.6. Le dépistage anténatal de la drépanocytose

Certes indisponible dans les pays en voie de développement, il est proposé aux couples à

risque d’engendrer un enfant homozygote. Il peut se faire selon deux méthodes : la mise

en évidence de la protéine anormale (HbS) à partir du sang fœtal et l’étude de l’ADN

génomique fœtal par biologie moléculaire [27].

III.1.2.7. Examens d’imagerie :

Ils ne sont pas toujours obligatoires et sont indiqués en cas de doute clinique pour

rechercher des complications aigues (vaso-occlusives, parfois infectieuses) et

chroniques.

III.2. Diagnostics différentiels

Toutefois, il convient d’éliminer :

devant l’anémie hémolytique :

- les anémies hémolytiques congénitales : par anomalies membranaires,

par déficit enzymatique, autres anomalies de l’hémoglobine ;

- les anémies hémolytiques acquises : d’origine immunologique et non

immunologique (infectieuse, mécanique, toxique) ;

devant les douleurs ostéo-articulaires : le rhumatisme articulaire aigu, la

leucémie aiguë, la tuberculose ostéo-articulaire, l’arthrite juvénile

idiopathique ;

devant les syndromes douloureux abdominaux : les urgences chirurgicales

abdominales (appendicite, péritonite, …).

Page 38: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

14

IV. ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIO FAMILIAUX DE LA

DREPANOCYTOSE

Si la douleur physique, une des plus intenses qui puissent être décrite, semble d’emblée

résumer le vécu de la drépanocytose, il en est une autre, psychologique, plus diffuse, qui

s’étend à l’ensemble de l’existence du patient. La drépanocytose, du fait de son caractère

génétique, affecte la vie familiale, la lignée, la descendance [20]. Selon Midence et al,

l'adaptation psychosociale des enfants et des adolescents atteints de drépanocytose et de

leurs familles est associée à la personnalité et au stade de développement de l'enfant, aux

attitudes et comportements familiaux, au statut socioéconomique et aux soutiens social et

environnemental [28].

Comme toute maladie somatique, l’anémie falciforme crée une « épreuve d’actualité »

qui bouleverse et remanie l’organisation du sujet dans ses rapports à son psyché, à son

corps, à l’autre et au monde [29]. La drépanocytose ainsi que les perturbations sociales et

communautaires associées peuvent facilement avoir un impact sur la compétence, l'estime

de soi et l'image corporelle [30].

Chez l’enfant, la maladie interfère avec les étapes de développement et a souvent un effet

traumatisant sur le processus de développement de l’enfant lui-même et sur sa famille

[29]. La douleur vient convoquer un sentiment de détresse, de solitude profonde chez

l’enfant : solitude dans l’impossible partage de cette douleur, dans son

incommunicabilité. L’angoisse de mort de l’enfant est souvent éveillée par sa douleur

[31]. Concernant les répercussions psychologiques, les enfants drépanocytaires

présenteraient parfois des troubles émotionnels et thymiques dont la plus commune est la

dépression, et que ceux-ci seraient généralement sous-estimés [32,33]. Les enfants et les

adolescents souffrant de drépanocytose présentent des niveaux plus élevés

d’internalisation telle que la dépression, l’anxiété et d’extériorisation comme l’agression,

l’ « acting out » [34]. Sur le plan scolaire, selon une étude menée au Congo, à part

l’absentéisme scolaire, les enfants drépanocytaires ont eu 4 fois plus de risque de doubler

une classe que les non malades ; l’abandon de scolarité concernait 7,5% des enfants

malades [35].

En dehors de l’enfant, l’anémie falciforme affecte également l’homéostasie familiale.

Selon les études menées par Evan et al, Burlew et al, il y a plus de tension et de conflits

dans les familles de drépanocytaires par rapport aux autres familles sans enfant malade

Page 39: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

15

[36,37]. En effet, la prise en charge de l’enfant devient souvent, au quotidien, la première

préoccupation des parents. Le retentissement psychologique transgénérationnel familial

est accentué par le mode de transmission de la maladie. Pour certains parents, transmettre

la maladie tout en étant bien portant est inconcevable. Le fardeau de la maladie auprès

des premiers soignants, est fortement mis en évidence dans la littérature et leur vie

quotidienne peut être compromise dans divers domaines (psychologiques,

socioprofessionnels, conjugaux, financiers) [38]. Dans la littérature africaine, Bamisaye

et al ont rapporté que 90% des parents d’enfants nigérians drépanocytaires ont signalé

que la maladie de leurs enfants affecte leur santé mentale [39]. D’ailleurs, Anie Kofie A,

en revoyant tous les travaux publiés sur les complications psychologiques de la

drépanocytose, a conclu que les problèmes psychologiques rencontrés comprennent

l’augmentation de l’anxiété, la dépression, et d’autres troubles encore [40]. Dans toutes

les études soulignées, les mères étaient les principales personnes impliquées dans le

processus de soins [41].

Les membres de la fratrie, souvent en bonne santé, subissent des interruptions de leurs

routines en raison des exigences de la maladie de l'enfant malade [42]. Ainsi, un mélange

de sentiments peuvent en ressortir comme décrit dans la littérature tels que : la jalousie

de l’attention accordée à l’enfant malade [43], la tristesse de voir son frère ou sa sœur

souffrir, le ressentiment à l’idée de de voir leurs vies bouleversées [30].

Page 40: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

16

V. PRISE EN CHARGE

La drépanocytose est jusqu’ici incurable mais sa prise en charge a connu de nombreux

progrès au fil des temps.

Globalement, la prise en charge de l’anémie falciforme comprend des moyens

symptomatiques et préventifs, associés à la surveillance. Nous n’aborderons ici que les

principes de prise en charge.

V.1. Prévention

Celle-ci repose essentiellement sur la prévention des complications :

Education thérapeutique des parents et de l’enfant, information de l’entourage :

conseil génétique, information sur les facteurs favorisants des crises douloureuses,

conseil sur le mode de vie notamment l’hyperhydratation, éducation sur les signes

imposant une consultation en urgence

Intégration dans une association de drépanocytaires

Supplémentation nutritionnelle : acide folique (5 mg/j), zinc en période pré-pubertaire

(10mg/j)

Prévention des infections :

‐ Vaccination : vaccins usuels selon le Programme Elargi de Vaccination (PEV)

en vigueur, vaccins antipneumococcique 23 valent, antigrippal,

antiméningococcique, vaccins contre l’hépatite A et la typhoïde pour les

voyageurs en zone d’endémie comme Madagascar

‐ Antibioprophylaxie antipneumococcique par pénicilline V chez l’enfant

atteint de drépanocytose SS à partir de l’âge de deux mois jusqu’à l’âge d’au

moins cinq ans; à la posologie de 100 000 Ul/kg par jour jusqu’à 10 kg, puis

50 000 Ul/kg par jour de 10 à 40 kg en deux prises

‐ Antibioprophylaxie par amoxicilline en cas de soins dentaires particuliers

[18].

Hydroxyurée :

Son mécanisme principal d’action est l’induction de la synthèse d’HbF dans l’hématie

drépanocytaire [21,44]. Ayant une AMM chez l’enfant de plus de deux ans,

l’hydroxyurée possède des indications consensuelles qui sont :

‐ la survenue de plus de trois crises vaso-occlusives hospitalisées par an

‐ la survenue de plus de deux syndromes thoraciques aigus

Page 41: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

17

‐ patients souffrant d’une anémie sévère (Hb < 6 g/dl ou < 7 g/dl) avec mauvaise

tolérance clinique ou fonctionnelle) [45].

Un programme transfusionnel, par transfusion simple ou échanges transfusionnels

chroniques est recommandé :

‐ en prévention primaire ou secondaire de l’accident vasculaire cérébral

‐ en cas d’échec de l’hydroxyurée défini par la récidive d’un STA ou de CVO

malgré une bonne observance du traitement [45].

V.2. Prise en charge curative et symptomatique

Hyperhydratation :

Faisant partie de l’hygiène de vie quotidienne des drépanocytaires, elle doit être

majorée à 2 à 3 l/m2/j dès les premiers signes évocateurs d’un début de crise

douloureuse, et en cas d’infection concomitante.

Transfusion sanguine :

Elle renferme deux objectifs complémentaires : d’une part la correction de

l’anémie par une hémoglobine fonctionnelle permettant l’oxygénation des tissus,

d’autre part la diminution du pourcentage de l’hémoglobine anormale et par

conséquent la diminution du risque de CVO et d’hyperadhésivité [46]. Le geste

transfusionnel peut être sous forme de transfusion simple ou d’échange

transfusionnel dont l’indication est fonction de la situation clinique.

Antibiotiques :

Ils doivent être débutés de façon probabiliste après prélèvement bactériologique

devant toute suspicion d’infection et doivent être bactéricides, à large spectre,

actifs notamment sur les pneumocoques et les salmonelles.

Antalgiques : parmi les paliers de l’OMS, le choix est établi en fonction de

l’intensité de la douleur.

Allogreffe de moelle :

Seule thérapie curatrice, elle offre actuellement 95 % de chance de « guérison »

lorsqu’elle est réalisée durant l’enfance à partir d’un donneur HLA compatible

dans la fratrie, AA ou AS. Ses indications restent exceptionnelles et se réservent

à l’existence d’une atteinte vasculaire cérébrale ou présence de CVO et/ou des

STA sévères malgré la mise en route d’un traitement bien conduit par hydroxyurée

[45].

Page 42: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

18

V.3. Surveillance :

V.3.1. Clinique :

En période stable, le rythme des visites médicales durant les deux premières années doit

suivre le calendrier vaccinal. Au-delà, selon les possibilités, un rythme trimestriel est

recommandé [45].

V.3.2. Paraclinique :

Son contenu varie selon l’âge de l’enfant et le contexte clinique.

Cependant, des bilans annuels sont recommandés pour dépister et traiter précocement

certaines complications spécifiques de la maladie. Ils incluent, outre les examens

hématologiques et biologiques de routine, une échographie-doppler transcrânienne à

partir de 12-18 mois pour le dépistage d’une vasculopathie cérébrale, des échographies

abdominale et cardiaque, une radiographie du thorax, une radiographie du bassin de face,

un examen ophtalmologique, des épreuves fonctionnelles respiratoires [45].

Page 43: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

DEUXIEME PARTIE :

METHODES ET RESULTATS

Page 44: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

19

I. METHODES

I.1. Cadre d’étude

L’étude a été réalisée au sein de l’ONG de lutte contre la drépanocytose à Madagascar

(LCDM) à Antananarivo et Toamasina qui regroupent respectivement 349 et 310

drépanocytaires. Ces lieux ont été choisis d’une part, par le fait qu’ils sont respectivement

la capitale et la deuxième grande ville de Madagascar et d’autre part, du fait que les

principales ethnies de Madagascar sont représentées dans ces deux villes.

L’organisation LCDM a été créée à Madagascar en 2005 dans le but de mieux faire

connaitre la drépanocytose à Madagascar. Cette ONG a mis en place un programme

transversal apolitique, le programme Solimad, en partenariat avec le Ministère de la Santé

Publique et très rapidement rejoint par l’OMS depuis 2008. Ce programme, est le premier

à réunir tous les acteurs et actions menées en faveur de la prise en charge de la

drépanocytose à Madagascar à l’initiative du premier Programme National de Lutte

Contre la Drépanocytose en 2011. Il consiste d’abord à prendre en charge la

drépanocytose à Madagascar, puis à renforcer les actions Information Education

Communication (IEC), sensibilisation, prévention; et à renforcer les capacités de soins et

les formations alliant théorie et pratique auprès des acteurs de santé dans les centres de

soins [47].

Auprès des malades, l’ONG contribue dans la prise en charge de l’anémie falciforme sous

plusieurs formes : l’octroi de certains médicaments (acide folique, antalgiques,

hydroxyurée) ; la promotion de la vaccination hors PEV; l’accès aux soins et au suivi

médical régulier des malades, l’organisation d’une réunion mensuelle des membres.

I.2. Type d’étude

Il s’agit d’une étude transversale analytique.

I.3. Durée de l’étude

L’étude a duré 7 mois.

I.4. Période d’étude

Le recueil des données a été réalisé sur une période de trois mois allant de Décembre 2017

à Février 2018.

Page 45: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

20

I.5. Population d’étude

La population d’étude a été constituée par les mères d’enfant(s) drépanocytaire(s) dans

les lieux de l’étude. L’enfant est considéré drépanocytaire devant un test d’Emmel positif

et/ou un test d’Itano positif et/ou une électrophorèse de l’hémoglobine anormale.

I.5.1. Critères d’inclusion

Ont été incluses dans l’étude, les mères d’enfant(s) drépanocytaires âgés de moins de 15

ans membres de l’association LCDM rencontrées lors des assemblées générales ou lors

de leurs venues au siège de l’association.

Enfant drépanocytaire : enfant avec un test d’Emmel positif ou test d’Itano positif ou le

type de la drépanocytose (SS, SC, S/β thalassémie, …)

‐ rapporté dans le carnet de santé ou dans la carte de drépanocytaire et/ou

‐ certifié par les résultats de bilans paracliniques

I.5.2. Critères d’exclusion

Les mères d’enfant(s) drépanocytaire(s) présentes au moment de l’enquête mais ayant

refusé d’être interrogées ont été exclues.

I.6. Mode d’échantillonnage

Il s’agit d’un échantillonnage exhaustif.

I.7. Variables d’étude

I.7.1. Données sociodémographiques

Age de la mère : exprimé en année

Niveau d’étude de la mère : Illettrée, primaire, secondaire, universitaire

Profession: ménagère ou autres. Les femmes au foyer ou ménagères sont

considérées comme sans travail. Si la mère est sans travail, il convient de préciser

si c’est depuis toujours ou seulement après le diagnostic de la drépanocytose.

Situation matrimoniale de la mère : mariée, divorcée, veuve, en concubinage,

célibataire.

Nombre d’enfants à charge

Nombre d’enfants drépanocytaires

Existence de drépanocytose dans les antécédents familiaux: Si oui, le membre de

la famille atteint est précisé.

Page 46: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

21

I.7.2. Histoire de la drépanocytose de l’enfant

Type de la drépanocytose de l’enfant : homozygote SS, hétérozygote composite

Temps écoulé depuis la découverte de la maladie : exprimé en années

Nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic

Nombre d’hospitalisations annuelles pour crises vaso-occlusives (CVO) : le

nombre d’hospitalisations pour CVO au cours de l’année précédente est demandé.

Antécédent de transfusion sanguine et leur nombre

Complication chronique et/ou séquelle de la drépanocytose : le type de

complication chronique (cutané, oculaire, cardio-pulmonaire, ostéo-articulaire,

hépato-biliaire, rénal, retard de croissance) est précisé.

I.7.3. Répercussions psychologiques

Troubles couramment ressentis : plusieurs réponses sont possibles entre pitié,

irritabilité, désespoir, culpabilité, peur du décès de l’enfant ou autres troubles.

Partage de la maladie à des tiers : il est précisé si la mère partage ou non la maladie

de son enfant à des tiers. En cas de non partage, le motif (honte, peur de

stigmatisation, moquerie ou autres) est énoncé.

Stratégies d’adaptation : plusieurs réponses sont possibles entre acceptation, déni,

religion, usage de substances psychoactives

Score de BECK : il est obtenu à partir du Beck Depression Inventory-Fast Screen

(BDI-FS) en version française ou échelle abrégée de BECK avec 13 items

permettant une évaluation rapide de la dépression [48]. Il s’agit d’une échelle

d’auto-évaluation imposant ainsi sa traduction en malgache dans notre étude

(Annexe 2) par un expert en linguistique pour une meilleure compréhension. Il a

été demandé au sujet de remplir le questionnaire en entourant le numéro qui

correspond à la proposition choisie. La note globale a été obtenue en additionnant

les scores des 13 items. Selon une étude sur la validation de la traduction française,

le BDI-FS en français obtient une bonne sensibilité, spécificité et une bonne

valeur prédictive positive et négative [49]. L’interprétation du score se fait comme

suit :

‐ 0-3 : pas de dépression

‐ 4-7 : dépression légère

‐ 8-15 : dépression d'intensité modérée

Page 47: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

22

‐ 16 et plus : dépression sévère

Score de HAMILTON : il est obtenu par le total des cotations de l’échelle

Hamilton Anxiety Rating Scale ou HAM-A (Annexe 3). Cette échelle est l’une

des plus utilisées dans l’évaluation quantitative de l’anxiété et comporte 14 items

que l’évaluateur a coté après un entretien avec les mères. La fiabilité et la validité

du HAM-A se sont avérées suffisantes selon une étude en Allemagne [50].

L’interprétation du score s’est faite comme suit :

‐ 0-5 : pas d’anxiété

‐ 6-14 : anxiété mineure

‐ 15 et plus : anxiété majeure

I.7.4. Répercussions professionnelles de la drépanocytose

Répercussions sur le travail : il peut s’agir une abstinence professionnelle périodique,

d’un licenciement, d’un arrêt de travail mais peut aussi être absente.

I.7.5. Répercussions de la drépanocytose sur les relations parentales

Répercussions négatives sur la vie conjugale : elles peuvent être absentes ou être à type

de séparation, de détérioration des relations parentales.

I.7.6. Répercussions financières de la drépanocytose

Couverture des frais mensuels liés à la maladie : il a été précisé si les frais ont été couverts

ou non par les revenus mensuels. S’ils ont été non couverts, la solution adoptée (emprunt

financier ou vente de biens) est précisée.

I.8. Mode de collecte des données

L’enquête a été réalisée à l’aide d’un questionnaire anonyme utilisant des termes simples.

Le questionnaire a été rempli suite à un entretien direct avec les mères. En outre, cette

méthode a l’avantage de ne pas exclure un grand nombre de parents peu instruits qui ne

pouvaient pas remplir un questionnaire.

I.9. Traitement et analyse des données

Les données recueillies ont été saisies dans Excel 2010, traitées et analysées avec le

logiciel Epi info 7. Pour étudier l’association entre les différentes variables explicatives

et les troubles psychologiques maternels, des analyses univariées puis multivariées ont

été faites permettant de dégager respectivement les Odds ratio (OR) brut et ajusté. Le test

de Chi2 a été utilisé pour établir l’association statistique entre les variables et le test de

Page 48: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

23

Fischer pour la comparaison des proportions. Un OR >1 signifie que le variable analysé

constitue un facteur associé au trouble anxieux et/ou dépressif. Le seuil de signification

a été fixé à p < 0,05.

L’analyse multivariée a été réalisée par régression logistique multiple. Ainsi, les variables

dont le test univarié a eu une p-value < 0,05 ont été candidates au modèle multivarié.

I.10. Limites de l’étude

Il existe un biais de sélection du fait de l’absence de certains sujets au moment de

l’enquête, mais aussi un biais de mémorisation des informations demandées.

L’étude est transversale, ce qui empêche d’établir le lien de causalité, la séquence

temporelle entre le facteur étudié et le trouble psychologique maternel car ils sont

déterminés en même temps.

I.11. Considérations éthiques

L’enquête n’a été débutée qu’après avoir obtenu l’autorisation de la Coordinatrice

nationale de l’ONG LCDM, le consentement éclairé verbal et la participation volontaire

des mères d’enfants drépanocytaires enquêtées.

Toutes les réponses émises ont été considérées sans aucun jugement de valeur. La

confidentialité des données ainsi que l’anonymat des personnes enquêtées ont été

respectées par encodage des informations reçues.

Par ailleurs, les mères ont pu poser des questions et ont bénéficié d’une écoute attentive

tout au long de l’entretien. Ceci a contribué au renflouement de leurs connaissances sur

la drépanocytose.

Page 49: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

24

II. RESULTATS DE L’ETUDE

Durant la période d’étude, nous avons pu enquêter 134 mères d’enfants drépanocytaires

âgés de moins de 15 ans dont 71 mères à Antananarivo et 63 mères à Toamasina.

II.1. Caractéristiques des mères et des enfants drépanocytaires

II.1.1. Caractéristiques sociodémographiques des mères

II.1.1.1. Age de la mère

La figure 7 représente la répartition des mères selon la tranche d'âge

Figure 7: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur tranche d'âge

Quarante-quatre pour cent des mères ont été âgées de 30 à 39 ans avec une moyenne d’âge

de [35,2±7,9] ans avec des extrêmes de 20 et 54 ans.

34 (25,4%)

59 (44%)

35 (26,1%)

6 (4,5%)

0

10

20

30

40

50

60

70

[20-29 ans] [30-39 ans] [40-49 ans] [50-59 ans]

Nom

bre

de

mèr

es

Age

n=134

Page 50: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

25

II.1.1.2. Niveau d’étude de la mère

La figure 8 illustre la répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur niveau

d’étude.

Figure 8: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur niveau d’étude

Plus de la moitié des mères (53,7%) ont un niveau d’étude secondaire. Seule une minorité

d’entre elles (1,5%) est illettrée.

2 (1,5%)

33 (24,6%)

72 (53,7%)

27 (20,2%)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Illettré Primaire Secondaire Universitaire

Nom

bre

de

mèr

es

Niveau d'étude

n=134

Page 51: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

26

II.1.1.3. Situation professionnelle

Dans notre série, 72 mères (53,7%) n’ont pas travaillé au moment de l’enquête et parmi

elles, 21 mères ont autrefois travaillé.

II.1.1.4. Situation matrimoniale

La figure 9 montre la répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur situation

matrimoniale.

Figure 9: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur situation

matrimoniale

Quarante-neuf pour cent des mères ont été mariées dans notre échantillon.

15 (11,2%)

26 (19,4%)

18 (13,4%)

66 (49,3%)

9 (6,7%)

0

10

20

30

40

50

60

70

Célibataire Divorcée Veuve Mariée En

concubinage

Nom

bre

de

mèr

es

Situation matrimoniale

n=134

Page 52: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

27

II.1.1.5. Nombre d’enfants à charge

La répartition des mères selon le nombre d’enfants à charge et le nombre d’enfants

drépanocytaires est illustrée dans la figure 10.

Figure 10: Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon le nombre d’enfants à

charge et le nombre d’enfants drépanocytaires

Quatre-vingt-trois mères (61,9%) ont au plus deux enfants dont dix mères avec des

enfants qui sont tous des drépanocytaires.

II.1.1.6. Existence de drépanocytose dans les antécédents

familiaux

L’antécédent de drépanocytose dans la famille n’a été rapporté que par 41 mères soit dans

30,6% des cas. Les principaux membres de la famille touchés par la maladie sont

représentés dans le tableau I.

0

20

40

60

80

100

Enfants à charge ≤2 Enfants à charge >2

83 (61,9%)

51 (38,1%)

1010

Nom

bre

de

mèr

es

Nombre

d'enfants

n=134

Nombre d'enfants à charge

Nombre d'enfant(s) drépanocytaire(s) supérieur à 1

Page 53: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

28

Tableau I : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon les membres de

la famille aux antécédents de drépanocytose

Membres de la famille

touchés

Nombre Pourcentage

Parents 10 24,4%

Grands parents 4 9,8%

Oncles, tantes 15 36,6%

Cousins 12 29,3%

Sur les 41 mères rapportant des antécédents familiaux de drépanocytose, les oncles et les

tantes ont été les membres de la famille les plus atteints (36,6%).

II.1.2. Histoire de la drépanocytose de l’enfant

II.1.2.1. Type de la drépanocytose de l’enfant

La drépanocytose de l’enfant a été de type homozygote SS dans la quasi-totalité (99,2%)

des mères questionnées. L’hétérozygotie composite n’a été retrouvée que pour un cas.

Page 54: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

29

II.1.2.2. Temps écoulé depuis le diagnostic de la drépanocytose

La répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le temps écoulé depuis le

diagnostic de la drépanocytose de l’enfant est montrée dans la figure 11.

Figure 11: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le temps écoulé depuis

le diagnostic de drépanocytose de l’enfant

La majorité des mères enquêtées (41,8%) ont connu la maladie de leurs enfants depuis deux

à cinq ans.

39 (29,1%)

56 (41,8%)

39 (29,1%)

0

10

20

30

40

50

60

<2 ans [2-5 ans] >5 ans

Nom

bre

des

mèr

es

Temps écoulé

(années)

n=134

Page 55: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

30

II.1.2.3. Nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic

La figure 12 illustre la répartition des mères d’enfants drépanocytaires en fonction du

nombre total d’hospitalisations de leurs enfants depuis le diagnostic.

Figure 12: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires en fonction du nombre total

d’hospitalisations de leurs enfants depuis le diagnostic

Seules 9% des mères ont notifié plus de dix hospitalisations depuis le diagnostic de la

drépanocytose.

93 (69,4%)

29 (21,6%)

12 (9%)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

< 05 05 à 10 >10

Nom

bre

des

mèr

es

Nombre

d'hospitalisations

n=134

Page 56: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

31

II.1.2.4. Nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-

occlusive

Le tableau II illustre la répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le nombre

d’hospitalisations annuelles de leurs enfants pour crises vaso-occlusives.

Tableau II : Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le nombre

d’hospitalisations annuelles de leurs enfants pour crises vaso-occlusives

Nombre d’hospitalisations

annuelles pour CVO

Effectif Pourcentage

0 57 42,5%

1 43 32,1%

2 10 7,5%

3 21 15,7%

>3 3 2,2%

Les enfants de 42,5% des mères enquêtées n’ont guère été hospitalisés pour crise vaso-

occlusive dans l’année précédant l’enquête.

II.1.2.5. Transfusion sanguine

Soixante-trois pour cent des mères ont indiqué que leurs enfants ont été transfusés. Le

tableau III illustre la répartition des mères selon le nombre de transfusions sanguines

reçues par leurs enfants.

Tableau III: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon le nombre de

transfusion sanguine reçue par leurs enfants

Nombre de transfusion Effectif Pourcentage (%)

0 46 34,4%

1 35 26,1%

2 22 16,4%

3 11 8,2%

>3 20 14,9%

Les enfants de 14,9% des mères enquêtées ont été transfusés plus de trois fois.

Page 57: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

32

II.1.2.6. Complications chroniques de la drépanocytose

La figure 13 illustre les diverses complications chroniques de la drépanocytose rapportées

par les mères d’enfants drépanocytaires.

Figure 13: Représentation des complications chroniques de la drépanocytose de l’enfant

Des complications chroniques de la drépanocytose chez l’enfant ont été rapportées par 17

mères (12,7%). Il s’agit de complications ostéo-articulaires dans 8 cas, d’accident

vasculaire cérébral dans 4 cas, de retard de croissance dans 3 cas et de lithiase biliaire

dans deux cas.

8

2

3

4

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

Complications

ostéo-articulaires

Lithiase biliaire Retard de

croissance

AVC

Nom

bre

de

cas

Type de complications chroniques

n=17

Page 58: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

33

II.2. Répercussions de la drépanocytose de l’enfant auprès de leur mère

II.2.1.Répercussions psychologiques

II.2.1.1.Troubles couramment ressentis

Les troubles couramment ressentis par les mères enquêtées sont représentées dans la

figure 14.

Figure 14: Représentations des troubles couramment ressentis par les mères d’enfants

drépanocytaires

Les troubles couramment ressentis par les mères d’enfants drépanocytaires retrouvés dans

notre étude ont été principalement la pitié (74,6%) et la peur du décès (55,2%).

II.2.1.2. Partage de la maladie avec des tiers

Quatre-vingt quinze pour cent des mères ont dit partager la drépanocytose de leurs enfants

à des tierses personnes. Sept mères enquêtées l’ont caché par peur de stigmatisation pour

le cas de quatre mères, par honte pour deux mères, et par crainte de moquerie pour une

mère.

27 (20,2%)

100 (74,6%)

23 (17,2%)16 (11,9%)

74 (55,2%)

0

20

40

60

80

100

120

Irritabilité Pitié Désespoir Culpabilité Peur du

décès

Nom

bre

de

mèr

es

Troubles

n=134

Page 59: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

34

II.2.1.3. Stratégies d’adaptation des mères d’enfants

drépanocytaires

Le tableau IV montre la répartition des mères selon leur stratégie d’adaptation face à la

drépanocytose de leurs enfants.

Tableau IV: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon leur stratégie

d’adaptation face à la drépanocytose de l’enfant

La religion a occupé une place prépondérante (73,1%) dans les stratégies d’adaptation

maternelles. Toutefois, huit mères enquêtées (6%) ont déclaré avoir eu recours à l’usage

de substances psychoactives pour faire face à la maladie. Ces substances ont été l’alcool

(3 mères), le tabac (3 mères), des anxiolytiques (2 mères).

Stratégies d’adaptation Effectif Pourcentage

Religion 98 73,1%

Acceptation 87 64,9%

Déni 9 6,7%

Usage de substances

psychoactives

8 6%

Page 60: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

35

II.2.1.4. Dépression des mères et son intensité

La figure 15 représente la distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon

l’intensité de la dépression.

Figure 15: Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon l’intensité de leur

dépression

Au cours de l’étude, 82 mères enquêtées ont présenté une dépression qui est d’intensité

légère chez 45 mères.

52 (38,81%)

45 (33,6%)

26 (19,4%)

11 (8,2%)

82 (61,2%)

n=134

Pas de dépression

Dépression légère

Dépression modérée

Dépression sévère

Page 61: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

36

II.2.1.5. Anxiété des mères et son intensité

La distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon l’intensité de l’anxiété est

représentée dans la figure 16.

Figure 16 : Distribution des mères d’enfants drépanocytaires selon l’intensité de leur

anxiété

La majorité des mères (64,2%) ne sont pas anxieuses. Une anxiété mineure a été

rencontrée dans 32,1% des cas, et majeure dans 3,7% des cas.

86 (64,2%)43 (32,1%)

5 (3,7%)

48 (35,8%)

n=134

Pas d'anxiété Anxiété mineure Anxiété majeure

Page 62: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

37

II.2.2. Répercussions professionnelles

La répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon la répercussion professionnelle

de la drépanocytose est montrée dans la figure 17.

Figure 17: Répartition des mères d’enfants drépanocytaires selon la répercussion de la

drépanocytose sur leur travail

Ces conséquences n’ont été étudiées que chez les mères possédant un travail au moment

de l’enquête ou ayant possédé auparavant un travail, soit au total 83 mères. Des

répercussions négatives sur le travail des mères ont été répertoriées dont la plus fréquente

a été l’absentéisme qui a été retrouvé chez 40 mères.

18 (21,7%)

40 (48,2%)

24 (28,9%)

1(1,2%)

n=83

Aucune répercussion

Absentéisme

Arrêt de travail

Licenciement

Page 63: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

38

II.2.3. Répercussions sur les relations parentales

Cette répercussion n’a été étudiée que chez 110 mères, à savoir les 92 mères qui vivent

avec leur conjoint, et les 18 mères séparées ou divorcées. La drépanocytose n’a eu aucune

répercussion sur la vie conjugale d’après 80,9% d’entre elles, tandis que 12,7% des mères

constataient une détérioration de la relation du couple et dans 6,4% des cas, une séparation

parentale a été signalée.

II.2.4. Répercussions financières

Les dépenses mensuelles liées à la drépanocytose de l’enfant ont été couvertes par les

revenus mensuels parentaux dans la plupart des cas (56,7%). Cependant, certaines mères

ont dit rencontrer des difficultés financières avec comme solution : un recours à l’emprunt

financier dans 35,1% des cas, et une vente de biens dans 8,2% des cas.

Page 64: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

39

II.3. Facteurs associés à la dépression des mères d’enfants drépanocytaires

II.3.1. Analyse univariée

II.3.1.1. Facteurs sociodémographiques

II.3.1.1.1. Age maternel

Le tableau V présente la relation entre l’âge maternel et la dépression maternelle.

Tableau V : Relation entre l’âge maternel et la dépression maternelle

Age maternel Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

20-29 ans 18 16 0,63 0.29-1.39 0,25

30-39 ans 39 20 1,45 0.71-2.94 0,30

40-49 ans 24 11 1,54 0,68-3,49 0,30

50-59 ans 1 5 0,12 0,01-1,02 0,05

Il n’existe pas de lien statistiquement significatif entre l’âge maternel et la dépression des

mères d’enfants drépanocytaires.

II.3.1.1.2. Niveau d’étude de la mère

La relation entre le niveau d’étude de la mère et la dépression maternelle est montrée dans

le tableau VI.

Tableau VI: Relation entre le niveau d’étude de la mère et la dépression maternelle

Niveau

d’étude

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% P

Illettré 1 1

Primaire 25 8 2,41 0,99-5,86 0,05

Secondaire 43 29 0,87 0,43-1,76 0,71

Universitaire 13 14 0,51 0,22-1,20 0,12

Il existe une association entre un niveau d’étude primaire et la dépression maternelle mais

cette association n’a pas été significative.

Page 65: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

40

II.3.1.1.3. Situation matrimoniale

Le tableau VII illustre la relation entre la situation matrimoniale des mères d’enfants

drépanocytaires et la dépression maternelle.

Tableau VII : Relation entre la situation matrimoniale des mères d’enfants

drépanocytaires et la dépression maternelle

Situation

matrimoniale

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

Seule 26 16 1.04 0,49-2,21 0,91

En couple 56 36

Il n’y a pas eu d’association entre les mères vivant seules et la dépression.

II.3.1.1.4. Nombre d’enfants dans la fratrie

Le tableau VIII montre la relation entre le nombre d’enfants à charge des mères d’enfants

drépanocytaires et la dépression maternelle.

Tableau VIII: Relation entre le nombre d’enfants à charge des mères d’enfants

drépanocytaires et la dépression maternelle

Nombre

d’enfants

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

>2 35 17 1,53 0,74-3,17 0,25

≤ 2 47 35

Il n’existe pas d’association significative entre un nombre d’enfants de plus de 2 et la

dépression.

Page 66: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

41

II.3.1.1.5. Nombre d’enfants drépanocytaires dans la fratrie

La relation entre le nombre d’enfants à charge et la dépression est exposée dans le tableau

IX.

Tableau IX: Relation entre le nombre d’enfants drépanocytaires et la dépression de

la mère

Nombre

d’enfants

drépanocytaires

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

≥ 2 17 3 4,27 1,18-

15,39

0.02

<2 65 49

Il existe une forte association significative entre un nombre d’enfants drépanocytaires

supérieur ou égal à deux et la dépression maternelle.

II.3.1.2. Facteurs liés à la drépanocytose de l’enfant

II.3.1.2.1. Temps écoulé depuis l’annonce de la maladie

Le tableau X montre la relation entre le tableau écoulé depuis le diagnostic et la

dépression maternelle.

Tableau X: Relation entre le temps écoulé depuis le diagnostic de la drépanocytose

de l’enfant et la dépression maternelle

Temps

écoulé

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

<2 ans 22 17 0,75 0,35-1,61 0,46

2-5 ans

>5 ans

34

26

22

13

0,96

1,39

0,48-1,95

0,64-3,04

0,92

0,40

Page 67: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

42

Le temps écoulé depuis l’annonce de la maladie drépanocytaire de l’enfant n’a pas été

statistiquement un déterminant de la dépression des mères.

II.3.1.2.2. Nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic

La relation entre le nombre total d’hospitalisations de l’enfant depuis le diagnostic et la

dépression des mères est illustrée dans le tableau XI.

Tableau XI: Relation entre le nombre total d’hospitalisations de l’enfant depuis le

diagnostic et la dépression maternelle

Nombre

d’hospitalisations

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

>10 10 2 3,47 0.73-16.53 0,12

5-10 23 6 2,99 1,12-7,95 0,003

<5 49 44

Un nombre d’hospitalisations entre 5 et 10 a été fortement associé de façon significative

à la dépression des mères enquêtées.

II.3.1.2.3. Nombre d’hospitalisations annuelles de l’enfant pour

crise vaso-occlusive

La relation entre le nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-occlusive et la

dépression maternelle est illustrée dans le tableau XII.

Tableau XII: Relation entre le nombre d’hospitalisations annuelles de l’enfant pour

crise vaso-occlusive et la dépression de la mère

Nombre

d’hospitalisations

annuelles pour

CVO

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% P

≥3 23 1 19,88 2,59-152,43 0,004

1-2 33 20 1,07 0,53-2,20 0,84

0 26 31 0,31 0,15-0,65 0,0017

Page 68: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

43

Un nombre d’hospitalisations annuelles pour CVO supérieures ou égales à trois a

constitué un facteur associé à la dépression des mères d’enfants drépanocytaires.

II.3.1.2.4. Transfusion sanguine

Le tableau XIII expose la relation entre la transfusion sanguine de l’enfant et la dépression

maternelle.

Tableau XIII: Relation entre la transfusion sanguine de l’enfant et la dépression

maternelle

Transfusion

sanguine

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

>3 19 1 15,38 1,99-118,83 0,009

1-3 44 24 1,35 0,67-2,71 0,39

0 19 27

Il existe une forte association significative entre un nombre de transfusion sanguine

supérieur à 3 et la dépression des mères d’enfants drépanocytaires.

II.3.1.2.5. Complications chroniques de la drépanocytose

Le tableau XIV présente la relation entre l’existence de complications chroniques de la

drépanocytose chez l’enfant et la dépression maternelle.

Tableau XIV: Relation entre l’existence de complications chroniques de la

drépanocytose chez l’enfant et la dépression maternelle

Complications

chroniques

Dépression

n=82

Pas de

dépression

n=52

OR IC 95% p

OUI 16 1 12,36 1,59-96,34 0,02

NON 66 51

Page 69: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

44

L’existence de complications chroniques de l’anémie falciforme chez l’enfant est

fortement associée à la dépression des mères.

II.3.2. Analyse multivariée

Le tableau XV expose les résultats de l’analyse multivariée par régression logistique

multiple des facteurs potentiels de la dépression maternelle vus dans l’analyse univariée.

Tableau XV: Résultats de l’analyse multivariée des facteurs associés à la dépression

des mères d’enfants drépanocytaires

Facteurs associés à

la dépression

Odds Ratio

ajusté

IC 95% p-value

Nombre d’enfants

drépanocytaire ≥2

4,31 1,12-16,58 0,03

Nombre total

d’hospitalisations de

5 à 10

1,95 0,61-5,20 0,24

Nombre

d’hospitalisations

annuelles pour CVO

≥3

13,55 1,56-117,5 0,02

Transfusion >3 9,96 0,99-99,85 0,05

Complication

chronique

1,06 0,06-1,30 0,96

Ces résultats nous montre qu’un nombre d’enfants drépanocytaires supérieur ou égal

à 2 et un nombre d’hospitalisations annuelles pour crises vaso-occlusives supérieures

ou égales à 3 ont été les variables associées significativement à la dépression

maternelle.

Page 70: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

45

II.4. Facteurs associés à l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires

II.4.1. Analyse univariée

II.4.1.1. Facteurs sociodémographiques

II.4.1.1.1. Age maternel

Le tableau XVI présente la relation entre l’âge des mères d’enfants drépanocytaires et

l’anxiété maternelle.

Tableau XVI: Relation entre l’âge maternel et l’anxiété maternelle

Age

maternel

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% P

20-29 ans 13 21 1,61 0,70-3,70 0,26

30-39 ans 21 38 0,98 0,48-2,00 0,96

40-49 ans 13 22 1,08 0,48-2,40 0,85

50-59 ans 1 5

Il n’existe pas de lien entre l’âge maternel et l’anxiété des mères d’enfants

drépanocytaires.

II.4.1.1.2. Niveau d’étude de la mère

La relation entre le niveau d’étude des mères d’enfants drépanocytaires et l’anxiété

maternelle est montrée dans le tableau XVII.

Tableau XVII: Relation entre le niveau d’étude des mères d’enfants drépanocytaires

et l’anxiété maternelle

Niveau d’étude Anxiété

n=48

Pas d’anxiété

n=86

OR IC 95% P

Illettré

Primaire

1

16

1

17

2,03

0,91-4,52

0,08

Secondaire 23 49 0,69 0,34-1,41 0,31

Universitaire 8 19 0,70 0,21-1,76 0,45

Page 71: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

46

Il existe une association entre un niveau d’étude primaire et l’anxiété maternelle mais

cette association n’a pas été significative.

II.4.1.1.3. Situation matrimoniale

Le tableau XVIII illustre la relation entre la situation matrimoniale des mères d’enfants

drépanocytaires et l’anxiété maternelle.

Tableau XVIII: Relation entre la situation matrimoniale des mères d’enfants

drépanocytaires et l’anxiété maternelle

Situation

matrimoniale

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

Seule 14 28 0,82 0,38-1,78 0,62

En couple 34 58

Il n’existe pas de lien entre la situation matrimoniale des mères et l’anxiété maternelle.

II.4.1.1.4. Nombre d’enfants dans la fratrie

Le tableau XIX montre la relation entre le nombre d’enfants à charge des mères d’enfants

drépanocytaires et l’anxiété maternelle.

Tableau XIX: Relation entre le nombre d’enfants à charge des mères d’enfants

drépanocytaires et l’anxiété maternelle

Nombre

d’enfants

Anxiété

n=48

Pas d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

>2 22 30 1,58 0,77-3,27 0,21

≤ 2 26 56

Le nombre d’enfants n’a pas été un déterminant de l’anxiété des mères d’enfants

drépanocytaires.

Page 72: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

47

II.4.1.1.5. Nombre d’enfants drépanocytaires dans la fratrie

La relation entre le nombre d’enfants drépanocytaires et l’anxiété des mères est exposée

dans le tableau XX.

Tableau XX: Relation entre le nombre d’enfants drépanocytaires et l’anxiété des

mères

Nombre

d’enfants

drépanocytaires

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% P

≥ 2 5 15 0,55 0,19-1,62 0,28

<2 43 71

Le nombre d’enfants drépanocytaires n’a pas influencé la survenue d’anxiété chez les

mères.

II.4.1.2. Facteurs liés à la drépanocytose de l’enfant

II.4.1.2.1. Temps écoulé depuis l’annonce de la maladie

Le tableau XXI montre la relation entre le temps écoulé depuis le diagnostic de la

drépanocytose de l’enfant et l’anxiété maternelle.

Tableau XXI: Relation entre le temps écoulé depuis le diagnostic de la

drépanocytose de l’enfant et l’anxiété maternelle

Temps

écoulé

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% P

<2 ans 13 26 0,86 0,39-1,88 0,70

2-5 ans

>5 ans

25

10

31

29

1,93

0,51

0,94-3,95

0,23-1,18

0,07

0,11

Aucun lien statistiquement significatif n’a existé entre le temps écoulé depuis le

diagnostic de la drépanocytose de l’enfant et l’anxiété des mères.

Page 73: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

48

II.4.1.2.2. Nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic

La relation entre le nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic et l’anxiété des

mères est illustrée dans le tableau XXII.

Tableau XXII: Relation entre le nombre total d’hospitalisations de l’enfant depuis

le diagnostic et l’anxiété maternelle

Nombre

d’hospitalisations

Anxiété

n=48

Pas d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

>10 7 5 2,77 0,83-9,25 0,10

5-10 13 16 1,63 0,70-3,75 0,26

<5 28 65

Il existe des associations entre un nombre total d’hospitalisations de 5 à 10, plus de 10 et

l’anxiété des mères mais elles n’ont pas été significatives.

II.4.1.2.3. Nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-

occlusive

La relation entre le nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-occlusive et

l’anxiété est illustrée dans le tableau XXIII.

Tableau XXIII: Relation entre nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-

occlusive et l’anxiété maternelle

Nombre

d’hospitalisations

annuelles pour

CVO

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

≥3 14 10 3,13 1,26-7,75 0,01

1-2 16 37 0,66 0,32-1,38 0,27

0 18 39

Page 74: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

49

Un nombre d’hospitalisations annuelles pour CVO supérieures ou égales à trois de

l’enfant est fortement associé à l’anxiété des mères.

II.4.1.2.4. Transfusion sanguine

Le tableau XXIV expose la relation entre la transfusion sanguine de l’enfant

drépanocytaire et l’anxiété de leur mère.

Tableau XXIV: Relation entre la transfusion sanguine de l’enfant drépanocytaire et

l’anxiété maternelle

Transfusion

sanguine

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

> 3 16 4 10,25 3,18-33,00 0,0001

1-3 25 43 1,09 0,54-2,20 0,82

0 7 39

Un nombre de transfusion sanguine de l’enfant supérieure à trois a été fortement associé

de manière significative à l’anxiété de leurs mères.

II.4.1.2.5. Complications chroniques de la drépanocytose

Le tableau XXV présente la relation entre l’existence de complications chroniques de la

drépanocytose et l’anxiété.

Tableau XXV: Relation entre l’existence de complications chroniques de la

drépanocytose chez l’enfant et l’anxiété maternelle

Complications

chroniques

Anxiété

n=48

Pas

d’anxiété

n=86

OR IC 95% p

OUI 12 5 5,40 1,77-16,46 0,003

NON 36 81

Page 75: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

50

Une forte association significative a été trouvée entre l’existence de complications

chroniques de la drépanocytose de l’enfant et l’anxiété des mères.

II.4.2. Analyse multivariée

Le tableau XXVI expose les résultats de l’analyse multivariée des facteurs associés à

l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires.

Tableau XXVI: Résultats de l’analyse multivariée des facteurs associés à l’anxiété

des mères d’enfants drépanocytaires

Facteurs associés à l'anxiété Odds Ratio ajusté IC 95% p-value

Nombre d’hospitalisations pour

CVO ≥3 2,09 0,71-6,15 0,18

Transfusion >3 9,06 2,05-40,00 0,004

Complication chronique 0,90 0,17-4,71 0,90

Après régression logistique multiple, seule une transfusion sanguine de plus de trois

fois a été associée à l’anxiété maternelle.

Page 76: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

TROISIEME PARTIE :

DISCUSSION

Page 77: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

51

TROISIEME PARTIE :

DISCUSSION

I. REPERCUSSIONS DE LA DREPANOCYTOSE

I.1. Répercussions psychologiques

Selon Clarke et al, les maladies chroniques sont les principales sources de dépression

[51]. D’après une étude menée auprès des parents d’enfants atteints de maladie chronique,

les mères ont particulièrement signalé des niveaux élevés d'anxiété et de dépression [52].

Dans notre travail, la dépression a touché 61,2% des mères, et l’anxiété 35,8% des mères

(Figures 15 et 16). Par ailleurs, 32 mères (28,4%) n’ont été ni anxieuses ni déprimées.

Une étude similaire réalisée au Congo-Brazzaville a retrouvé une prévalence de 70,2%

pour la dépression et de 81,7% pour l’anxiété maternelle [53].

Au vu de ces résultats, la prise en charge de la drépanocytose infantile devrait inclure une

évaluation psychologique des mères car leur état mental conditionne la qualité des soins

de l’enfant au quotidien.

Les parents, au premier plan lors de l’annonce du diagnostic, subissent un véritable choc

psychologique qui suscite de multiples sentiments dont les plus fréquents sont la pitié et

la peur du décès retrouvés respectivement dans 74,6% et 55,2% des cas dans notre série

(Figure 14) et respectivement chez 92,2% et 73,8% des parents enquêtés au Togo [54].

La fréquence plus élevée de ces troubles dans l’étude togolaise pourrait être liée à la

période d’étude qui était l’année 1998, époque où la drépanocytose a probablement été

mal connue du public, et les moyens de prise en charge restreints. Ainsi, l’annonce de

cette maladie chronique n’est pas anodine car elle conditionne l’acceptation et le vécu de

la maladie.

De ce fait, nous apportons les suggestions suivantes :

- pour les médecins concernés par l’annonce de la maladie, il faut adopter une

attitude empathique,

- il faut privilégier la présence d’un psychologue ou d’un psychiatre au cours de

l’annonce de la maladie en vue d’apporter un soutien psychologique aux mères.

Par ailleurs, nos résultats montrent que la stratégie d’adaptation maternelle la plus utilisée

a été la religion (73,1% des cas) (Tableau IV) sachant que 41% des Malgaches sont

Page 78: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

52

chrétiens et 7% musulmans [55]. Une étude sur la religion et la drépanocytose chez les

afro-américains a conclu que la religion joue probablement un rôle significatif dans la

modulation de l'expérience de la douleur. Elle indique que la fréquentation de l'église une

ou plusieurs fois par semaine a été associée à moins d'expériences négatives avec la

douleur et à des niveaux plus bas de perturbation psychiatrique des patients

drépanocytaires [56]. Dans les résultats d’une autre étude menée aux Etats-Unis, les tests

de corrélation ont suggéré qu'une relation forte et négative existe bel et bien entre la

religion et la solitude (r = -0,852) ainsi qu’entre la religion et l'anxiété (r = -0,511) [57].

I.2. Répercussions sur les relations parentales

Selon la littérature, les relations conjugales entre les parents d’enfant drépanocytaire ont

tendance à souffrir de cette maladie [32], comme dans toute autre maladie chronique

[38,58].

Dans nos résultats, une détérioration de la relation du couple a été rapportée par 12,7%

des mères et une séparation parentale par 6,4%. Ces conséquences négatives ont été

également retrouvées dans d’autres pays africains. Au Togo, la drépanocytose a été

directement responsable de la séparation de 7,9% des parents étudiés, et de la

détérioration de la relation de 12,4% [54]. Au Nigeria, Brown et al a retrouvé une

dysharmonie conjugale dans 4,5% des cas et une séparation des parents dans 3% des cas

[58]. Cependant, la constatation de ces différentes études s’est basée sur les dires des

parents donc très subjective.

Comme suggestion, une sensibilisation de masse sur la visite prénuptiale doit être mise

en œuvre par les différents acteurs dans le programme national de lutte contre la

drépanocytose et autres maladies héréditaires à Madagascar.

I.3. Répercussions professionnelles

L’absentéisme a été le retentissement négatif le plus fréquent sur le travail des mères

enquêtées (48,2% des cas). Une décision d’arrêt de travail pour mieux s’occuper de

l’enfant malade a été rapportée dans 28,9% des cas (Figure 17).

Dans les résultats d’une étude faite au sud-est du Nigeria, les parents de 56,8% des enfants

ont perdu entre 1 et 48 jours ouvrables de travail à la suite de la prise en charge des

maladies de l’enfant [59].

L’absentéisme souvent lié à la survenue de complications de la maladie, entrainerait une

perte de revenus pour les parents et une perte économique pour le pays.

Page 79: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

53

Ainsi, il faut rappeler et renforcer à chaque consultation l’importance des mesures

préventives et des suivis réguliers en vue de minimiser les risques de survenue de

complications. Des centres d’insertion professionnelle pour les mères licenciées ou en

difficultés pourraient être envisagés pour épauler ces mères vulnérables.

I.4. Répercussions financières

Notre étude a mis en évidence que 43,3% des mères ont rencontré des difficultés

financières importantes dans la prise en charge de la drépanocytose et ont eu recours à

l’emprunt financier dans 35,1% des cas, et une vente de biens dans 8,2% des cas. De

même, au Nigeria, 73,3% des personnes responsables de l’enfant ont déclaré que le temps

passé à s’occuper de l’enfant leur a fait perdre des revenus financiers ou des bénéfices,

19,6% ont dû contracter des emprunts pour faire face aux dépenses [60]. En Irak, 62,4%

des parents ont eu recours à l’emprunt pour subvenir aux besoins financiers liés aux soins

de l’enfant [61].

La pauvreté et l’absence de sécurité sociale pour la majorité du peuple dans les pays en

développement pourraient expliquer ces difficultés financières.

Nous suggérons ainsi à l’Etat d’alléger les frais liés aux soins par un système de sécurité

sociale.

II. ANALYSE DES FACTEURS ASSOCIES AUX TROUBLES

PSYCHOLOGIQUES DES MERES

II.1. Facteurs sociodémographiques

II.1.1. Age maternel

Dans notre travail, la dépression et l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires n’ont

pas été significativement associées à l’âge maternel (Tableaux V, XVI).

Par contre, dans une étude sans rapport avec la drépanocytose, le lien entre l’âge et la

dépression à travers la maturité a été déduit. La dépression a été plus faible chez les

personnes d’âge moyen (vers 45 ans) et modérément élevé chez les sujets plus jeunes et

atteint son pic chez les plus âgés [62].

Nos résultats pourraient s’expliquer premièrement par le fait que la dépression et les

troubles anxieux dépendent de plusieurs facteurs dont sociodémographiques, endogène

(génétique), biologiques, psychopathologiques, addictologiques [63]. Deuxièmement, il

y a le « coping » qui est l’ensemble des procédures et des processus utilisés par un

Page 80: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

54

individu pour appréhender le facteur stress. En effet, le « coping » ne dépend pas

seulement de l’âge mais aussi du sexe et des composantes de la personnalité [64,65].

II.1.2. Niveau d’étude de la mère

Le niveau d’étude des mères d’enfants drépanocytaires n’a pas été un déterminant de la

dépression ni de l’anxiété (Tableaux VI, XVII).

Pourtant, une relation significative entre les scores de dépression et l’éducation a déjà été

observée dans une étude sur la drépanocytose [66]. D’ailleurs, Macedo et al, ont établi

que le niveau d’éducation de la mère a fait partie des variables qui ont un lien avec

l’augmentation du fardeau maternel [38]. De même, Assimadi et al ont mis en évidence

que le poids de la maladie drépanocytaire a été plus durement ressenti par les parents les

moins instruits [54]. En effet, les sujets peu instruits présenteraient souvent un niveau

faible de compréhension, une difficulté d’insertion sociale.

L’absence d’impact du niveau d’étude sur la survenue de dépression ou d’anxiété pourrait

s’expliquer par le fait d’un côté que la taille de l’échantillon n’est pas assez conséquente.

Par ailleurs, le temps écoulé entre la découverte de la maladie et la date de l’enquête est

variable, ce qui laisse penser que certaines mères sont plus exposées que d’autres au

risque de dépression ou d’anxiété.

II.1.3. Situation matrimoniale de la mère

Dans notre étude, la dépression et l’anxiété des mères d’enfants drépanocytaires n’ont pas

été associées à leur situation matrimoniale (Tableaux VII, XVIII).

Pourtant, dans d’autres études, il a été remarqué que les ménages monoparentaux qui

élèvent un enfant drépanocytaire pourraient être à risque de dysfonction familiale [36].

L’absence de conjoint accroît le fardeau de la mère [38].

Nos résultats pourraient s’expliquer premièrement par le fait que la majorité des mères

enquêtées (68,7%) vivent avec leur conjoint et deuxièmement par la possibilité d’une

éventuelle entraide familiale faisant partie du « soatoavina » malgache.

II.1.4. Nombre d’enfants dans la fratrie

Le nombre d’enfants dans la fratrie n’a pas été un déterminant ni de la dépression ni de

l’anxiété des mères (Tableaux VIII, XIX). Ces résultats sont similaires à ceux de Nika et

al [53].

Page 81: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

55

Dans une étude Nigérienne, le nombre d’enfants a influencé le statut financier et la

capacité d’adaptation des parents [58].

De ce fait, une limitation du nombre d’enfants permettrait d'assurer convenablement les

besoins et droits élémentaires des membres de la famille.

Sur ce point, il faut promouvoir et encourager le recours au Planning Familial.

II.1.5. Nombre d’enfants drépanocytaires

Dans notre série, avoir plus d’un enfant drépanocytaire constitue un facteur associé à la

dépression de la mère (ORa=4,31 ; [1,12-16,58]) (Tableau XV). Par contre, aucune

association n’a été observée entre le nombre d’enfants drépanocytaires et l’anxiété.

En effet, il est suggéré que le fardeau à la fois psychologique et financier serait plus

lourd quand une mère élève plus d’un enfant drépanocytaire. Selon l’étude de Daher

Habeeb et al, la présence d’au moins deux enfants drépanocytaires dans la famille a

affecté significativement le statut financier familial [61]. Un sentiment de culpabilité,

composante de la dépression, viendrait s’y ajouter devant le caractère héréditaire de la

maladie selon lequel la mère a transmis le gène de la drépanocytose aux enfants malades.

Ainsi, malgré un système d’assistance sociale déjà mis en place pour les démunis, nous

suggérons d’étendre ce système aux sujets vulnérables comme les drépanocytaires.

II.2. Facteurs liés à la drépanocytose de l’enfant

II.2.1. Temps écoulé depuis l’annonce de la maladie

Dans cette étude, le temps écoulé depuis l’annonce de la maladie drépanocytaire de

l’enfant n’a pas été un déterminant significatif des troubles anxio-dépressifs maternels

(Tableaux X, XXI).

Nika et al ont démontré le contraire dans leurs résultats en déduisant une association

significative entre une annonce de la maladie depuis moins de 5 ans et la dépression

(OR=3.44 ; [1,28-9,23]) [53].

En effet, après l’annonce d’une maladie chronique comme la drépanocytose et jusqu’à

l’acceptation de celle-ci, le malade et sa famille passent par un long processus caractérisé

par une succession de diverses étapes dont la dépression qui est une étape non obligatoire.

En outre, le soutien moral apporté par la LCDM pourrait atténuer le fardeau

psychologique des mères.

Ainsi, nos suggestions s’adressent premièrement aux pouvoirs exécutifs pour soutenir les

activités de soutien apporté dans le programme de lutte contre la drépanocytose.

Page 82: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

56

Deuxièmement, les responsables de la LCDM sont encouragés à améliorer constamment

leurs actions en faveur de la drépanocytose.

II.2.2. Nombre d’hospitalisations depuis le diagnostic

Dans notre série, le nombre d’hospitalisation n’a pas été un déterminant statistiquement

significatif de la dépression des mères (ORa: 1,95 ; [0,61-5,20] ; p=0,24) (Tableau XV).

Dans une étude sur la maladie de l’enfant et l’hospitalisation, les parents ont éprouvé de

la culpabilité et voire de véritables états dépressifs qui seraient alimentés par les attaques

faites par la maladie aux projets fantasmatiques et narcissiques dont les parents

investissent habituellement leurs enfants [67]. La maladie atteindrait au plus profond

l’image idéale qu’ils se sont construite de leur enfant.

Par ailleurs, selon une autre étude, un nombre d’hospitalisations supérieur ou égal à deux

est associé significativement à l’augmentation du problème financier familial. Le

« coping » des parents a été corrélé significativement au stress financier (r=0,473 ;

p<0,01) [56].

Dans un contexte d’absence de sécurité sociale, les hospitalisations entraîneraient des

dépenses imprévues source de stress.

Ainsi nous suggérons:

- aux personnels soignants : d’apporter un soutien psychologique au cours de

l’hospitalisation, d’éduquer les parents et les enfants drépanocytaires à bien

respecter les différents règles d’hygiène afin de prévenir les crises douloureuses

vaso-occlusives, de réaliser les vaccins recommandés pour prévenir les infections

sévères,

- au Ministère de la Santé Publique d’introduire les vaccins recommandés au cours

de la drépanocytose dans le programme élargi de vaccination ; d’instaurer une

assistance sociale pour les drépanocytaires dans les centres hospitaliers publiques.

II.2.3. Nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-occlusive

La dépression est survenue davantage chez les mères d’enfants ayant été hospitalisés plus

de trois fois par an pour crise vaso-occlusive (ORa= 13,55 ; [1,56-117,5] ; p=0,02)

(Tableau XV). Le nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-occlusive n’a pas

été un déterminant statistiquement significatif de l’anxiété maternelle.

Page 83: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

57

Dans les résultats d’une analyse univariée dans l’étude de Nika et al, la dépression

(OR=5,1; [1,8–13,9]) et l’anxiété (OR=12,8; [4,1–40,2]) ont été associées à une

hospitalisation de plus de trois fois par an pour crise vaso-occlusive [53].

En effet, la douleur constitue le symptôme capital de la drépanocytose. Dans la littérature

ont été retrouvés que la dépression a été fortement associée à une incapacité liée à la

douleur lors des évaluations des enfants et des parents [68]. L’enfant malade et ses parents

vivent mal la crise drépanocytaire et éprouvent de l'anxiété à propos des futurs épisodes

de douleur [69].

Une étude faite au Bénin a objectivé une réduction remarquable de la fréquence et de la

gravité des évènements liés à la drépanocytose homozygote suite à une éducation

intensive des parents et des soins cliniques adéquats [70].

Ainsi, nous proposons les suggestions suivantes aux personnels de santé de:

‐ souligner l’importance de l’éducation thérapeutique des patients,

‐ renforcer les capacités des personnels soignants en matière de prise en charge de

la drépanocytose et notamment de la douleur à travers des formations médicales

continues.

II.2.4. Transfusion sanguine

Dans notre série, la transfusion sanguine de plus de trois fois a été associée seulement à

l’anxiété maternelle (ORa=9,06 ; [2,05-40,00], p=0,004) (Tableau XXVI).

Dans leur travail, Nika et al ont retrouvé que la transfusion sanguine, indépendamment

de leur nombre, a été associée à la dépression (OR=6 ; [2,3–15,5]) et l’anxiété (OR=17 ;

[5,1–55,9]) [53].

Un travail portant sur les représentations du sang chez les receveurs chroniques de

produits sanguins labiles a révélé que le sang reçu a été vu par certains comme le produit

qui faisait la différence entre la vie et la mort [71]. En outre, les accidents transfusionnels

ne sont pas rares, surtout chez les polytransfusés. Ainsi, l’acte transfusionnel revêt un

caractère anxiogène pour l’enfant et sa mère, premier responsable de l’enfant.

De ce fait, nous suggérons aux personnels de santé de :

‐ bien poser les indications de transfusion sanguine au cours de la drépanocytose

afin d’éviter les transfusions inutiles,

‐ bien expliquer aux parents l’intérêt de la transfusion et son déroulement,

Page 84: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

58

‐ optimiser la sécurité transfusionnelle afin de minimiser les risques

transfusionnels.

II.2.5. Complications chroniques de la drépanocytose

Les complications chroniques de la drépanocytose peuvent être révélatrices de la maladie

et certaines peuvent être handicapantes. Dans notre série, les complications chroniques

de la drépanocytose, rencontrées dans 12,7% des cas, n’ont pas été associées de manière

significative à la dépression et à l’anxiété des mères.

Ben Thabet et al en Tunisie a montré l’importance de l’influence du handicap d’un enfant

sur l’état psychologique des parents avec 52% de dépression et 68% d’anxiété [72].

Lors des réunions mensuelles, l’association LCDM rappelle à ses membres et leurs

familles les aspects évolutifs éventuels de la drépanocytose, apporte un soutien moral et

un réconfort à travers un partage de vécus entre malades. Ainsi, les parents avisés au

préalable sur l’éventualité de survenue de ces complications chroniques seraient plus

sereins.

Nos suggestions s’adressent ainsi :

- au Ministère de la Santé Publique d’élargir le programme de dépistage néonatal

de la drépanocytose afin d’éviter tout retard de diagnostic,

- à tous les personnels de santé d’inciter les drépanocytaires à adhérer au suivi

régulier afin de dépister, traiter précocement les complications et ainsi diminuer

le risque de handicap.

Page 85: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

CONCLUSION

Page 86: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

59

CONCLUSION

L’impact défavorable de la drépanocytose de l’enfant auprès des mères, premiers

dispensateurs de soins de l’enfant, est un fait évident dans notre travail.

En effet, nos résultats montrent que cette maladie peut générer chez les mères des

répercussions négatives sur les relations parentales, sur les plans professionnel et

financier. La drépanocytose affecterait aussi psychologiquement les mères dont certaines

ont présenté des troubles anxio-dépressifs.

La dépression a été associée à un nombre d’enfants drépanocytaires supérieur à un, un

nombre d’hospitalisations annuelles pour crise vaso-occlusive supérieure ou égale à trois.

Par ailleurs, l’anxiété maternelle a été associée à une transfusion sanguine de plus de trois

fois.

L'étude est de nature transversale et aucun lien de causalité ne peut être déduit d’où

l’intérêt de mener d’autres études longitudinales. Néanmoins, les résultats de l'étude

appellent une meilleure attention pour identifier et gérer les répercussions psychosociales

de la maladie auprès des mères car elles peuvent conditionner la qualité de soins

quotidiens de l’enfant.

De ce fait, le succès de la prise en charge de l’anémie falciforme réside dans une approche

globale centrée sur l’enfant et sa famille, impliquant une collaboration multidisciplinaire

incluant un psychologue, des travailleurs sociaux, des ONG en plus des professionnels de

santé de différentes spécialités.

Page 87: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

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ANNEXES

Page 97: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Annexe 1 : QUESTIONNAIRE DESTINE AUX MERES D’ENFANTS

DREPANOCYTAIRES

Date de l’enquête :

N° du fiche d’enquête :

Contact :

I. STATUT SOCIAL :

1. Age de la mère :

2. Age actuel de(s) enfant(s) drépanocytaire(s) :

3. Niveau d’étude de la mère :

Illettrée Primaire Secondaire

Universitaire

4. Profession actuelle ou ancienne*(rayez la mention inutile) :

5. Situation matrimoniale :

Mariée Divorcée/ séparée Veuve

En concubinage Célibataire

6. Nombre d’enfants à la charge :

7. Nombre d’enfants drépanocytaires dans la fratrie :

8. Drépanocytose familiale: OUI NON Membre de la famille

atteint :

II. SITUATION CLINIQUE DE L’ENFANT

1. Type de la drépanocytose :

homozygote SS hétérozygote composite

2. Age de(s) enfant(s) à la découverte de la drépanocytose : ans/ mois/ jours (à

préciser)

1 : …………… 2 : …………... 3 : ……………

3. Nombre total d’hospitalisations depuis le diagnostic (approximatif):

4. Nombre d’hospitalisations pour crise vaso-occlusives l’année précédente

(épisodes douloureux de localisation variable) :

5. Transfusion sanguine : OUI Nombre : NON

Page 98: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

6. Complication chronique invalidante liée à la drépanocytose :

OUI NON

Si OUI, précisez le type* (rayez la mention inutile) : ostéonécrose, ostéomyélite,

retard de croissance, séquelle d’AVC, autres (à preciser)

III. REPERCUSSIONS PSYCHOLOGIQUES SUR LES MERES

1. Troubles les plus couramment ressentis (plusieurs réponses sont possibles) :

Pitié pour l’enfant Irritabilité Désespoir

Culpabilité Peur du décès de l’enfant Autres (à préciser) :

2. Partagez-vous la maladie de votre enfant à des tiers : OUI NON

Si NON, quelle est votre crainte ? Stigmatisation Honte

Moquerie Autres (à préciser) :

3. Stratégies d’adaptation (plusieurs réponses sont possibles) :

Religion Acceptation Déni

Usage se substances psychoactives Autres

IV. REPERCUSSION SOCIO-ECONOMIQUE :

1. Retentissement professionnel pour les mères ayant actuellement ou anciennement

un travail :

Absentéisme Licenciement

Arrêt volontaire de travail Aucun

2. Répercussion sur les relations parentales :

Séparation Détérioration des relations Aucune

Si séparation ou détérioration, la cause est-elle en rapport avec la maladie ?

OUI NON

3. Dépenses mensuelles liés à la maladie :

Couvertes par revenu mensuel Non couvertes

Si non couvertes, quels étaient les moyens de recours financiers : Emprunt d’argent

Vente de biens Autres (à préciser)

Page 99: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

ANNEXE 2. Echelle abrégée de Beck (BDI : Beck Depression Inventory)

Traduit en malgache par Le Professeur RABENILAINA Roger Bruno

Titulaire du Doctorat d’Etat ès-Lettres et Sciences Humaines en Linguistique

A

0 Je ne me sens pas triste

Tsy tsapako ho malahelo aho

1 Je me sens cafardeux ou triste

Tsapako ho malahelo aho na sorena

2 Je me sens tout le temps cafardeux ou triste et je n'arrive pas à en sortir

Tsapako ho malahelo na sorena foana aho ka tsy hitako izay hialàna amin’izany

3 Je suis si triste et si malheureux que je ne peux pas le supporter

Malahelo sy ory loatra aho ka tsy mahatanty izany

B

0 Je ne suis pas particulièrement découragé ni pessimiste au sujet de l'avenir

Tsy tena kivy na mandray ny zavatra rehetra ho ratsy loatra aho momba ny ho avy

1 J'ai un sentiment de découragement au sujet de l'avenir

Mahatsiaro tena ho azon’ny hakiviana aho momba ny ho avy

2 Pour mon avenir, je n'ai aucun motif d'espérer

Ho an’ny ho aviko, tsy misy antony mihitsy hananako fanantenana amin’izany

3 Je sens qu'il n'y a aucun espoir pour mon avenir et que la situation ne peut s'améliorer

Tsapako fa tsy misy fanantenana mihitsy ho an’ny ho aviko ka tsy mety hihatsara ny toe-

draharaha

C

0 Je n'ai aucun sentiment d'échec de ma vie

Tsy mahatsiaro tsy fahombiazana amin’ny fiainako mihitsy aho

1 J'ai l'impression que j'ai échoué dans ma vie plus que la plupart des gens

Mahatsiaro tena ho toy ny tsy mahomby kokoa tamin’ny fiainana noho ny ankamaroan’ny

olona aho.

2 Quand je regarde ma vie passée, tout ce que j'y découvre n'est qu'échecs

Rehefa banjiniko ny fiainako, lasa dia tsy fahombiazana ihany no hitako ao

Page 100: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

3 J'ai un sentiment d'échec complet dans toute ma vie personnelle (dans mes relations

avec mes parents, mon mari, ma femme, mes enfants)

Mahatsiaro tena ho tratran’ny tsy fahombiazana tanteraka aho eo amin’ny fiainako

manontolo (eo amin’ny fifandraisako amin’ny ray aman-dreniko, ny vadiko, ny zanako

D

0 Je ne me sens pas particulièrement insatisfait

Tsy tsapako ho tsy tena afa-po loatra aho

1 Je ne sais pas profiter agréablement des circonstances

Tsy haiko ny mananraraotra ny zava-miseho hanovozana fahafinaretana

2 Je ne tire plus aucune satisfaction de quoi que ce soit

Tsy ahazoako hafaliam-po intsony na inona na inona

3 Je suis mécontent de tout

Tsy afa-po amin’ny zavatra rehetra aho

E

0 Je ne me sens pas coupable

Tsy tsapako ho diso na meloka aho

1 Je me sens mauvais ou indigne une bonne partie du temps

Tsapako ho ratsy toetra na tsy mendrika matetika ihany aho

2 Je me sens coupable

Tsapako ho diso na meloka aho

3 Je me juge très mauvais et j'ai l'impression que je ne vaux rien

Mihevi-tena ho tena ratsy toetra aho ka mahatsiaro ho toy ny tsy misy ilàna ahy

F

0 Je ne suis pas déçu par moi-même

Tsy nandiso fanantenana ahy ny tenako

1 Je suis déçu par moi-même

Nandiso fanantenana ahy ny tenako

2 Je me dégoûte moi-même

Tofoka amin’ny tenako mihitsy aho

3 Je me hais

Mankahala ny tenako aho

Page 101: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

G

0 Je ne pense pas à me faire du mal

Tsy mihevitra hanao ratsy amin’ny tenako aho

1 Je pense que la mort me libérerait

Mihevitra aho fa mety hanala fahasahiranana ahy ny fahafatesana

2 J'ai des plans précis pour me suicider

Manana tetika mazava aho amin’ny hamonoako tena

3 Si je le pouvais, je me tuerais

Raha azoko natao dia ho namono tena aho

H

0 Je n'ai pas perdu l'intérêt pour les autres gens

Tsy maty ato amiko ny fitsinjovana ny olon-kafa

1 Maintenant, je m'intéresse moins aux autres gens qu'autrefois

Ankehitriny, latsadatsaka kokoa noho ny taloha ny fitsinjovako ny olon-kafa

2 J'ai perdu tout l'intérêt que je portais aux autres gens et j'ai peu de sentiments pour eux

Maty tanteraka ato amiko ny fitiavana nananako hitsinjo ny olon-kafa ka tsy mihetsi-po firy

amin’ireo aho.

3 J'ai perdu tout intérêt pour les autres et ils m'indiffèrent totalement

Maty ato amiko rehefa halianana hitsinjo ny hafa ka tsy miraharaha azy ireo tanteraka

aho.

I

0 Je suis capable de me décider aussi facilement que de coutume

Afaka manapa-kevitra mora foana aho toy ny mahazatra

1 J'essaie de ne pas avoir à prendre de décision

Iezahako ny mba tsy hahavoatery ahy handray fanapahan-kevitra

2 J'ai de grandes difficultés à prendre des décisions

Manano sarotra mafy ahy ny handray fanapahan-kevitra

3 Je ne suis plus capable de prendre la moindre décision

Tsy afaka handray fanapahan-kevitra mihitsy intsony aho

J

0 Je n'ai pas le sentiment d'être plus laid qu'avant

Tsy mahatsiaro tena ho ratsy tarehy kokoa noho ny teo aloha aho

Page 102: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

1 J'ai peur de paraître vieux ou disgracieux

Mahatsiaro ny ho toa ratsy tarehy na ho toa mahasosotra aho

2 J'ai l'impression qu'il y a un changement permanent dans mon apparence physique qui

me fait paraître disgracieux

Matahotra ny ho toa antitra na toa ny misy fiovana tsy tapaka ny bika aman’endriky ny

vatako aho ka mahatonga ahy ho toa mahasosotra

3 J'ai l'impression d'être laid et repoussant

Tsaroako ho toy ny ratsy tarehy sy maharikoriko aho

K

0 Je travaille aussi facilement qu'auparavant

Miasa faran’izay mora toy ny mahazatra aho

1 Il me faut faire un effort supplémentaire pour commencer à faire quelque chose

Mila manao ezaka fanampiny aho raha hanomboka hanao zavatra

2 Il faut que je fasse un très grand effort pour faire quoi que ce soit

Mila manao ezaka be dia be aho na inona na inona hataoko

3 Je suis incapable de faire le moindre travail

Tsy mahavita manao asa na dia kely aho

L

0 Je ne suis pas plus fatigué que d'habitude

Tsy reraka kokoa nono ny mahazatra aho

1 Je suis fatigué plus facilement que d'habitude

Mora reraka kokoa noho ny mahazatra aho

2 Faire quoi que ce soit me fatigue

Na inona na inona ataoko dia mahareraka ahy

3 Je suis incapable de faire le moindre travail

Tsy mahavita manao asa na dia kely aza aho

Page 103: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

M

0 Mon appétit est toujours aussi bon

Tena tsara foana ny fahazotoako homana

1 Mon appétit n'est pas aussi bon que d'habitude

Tsy tena tsara tahaka ny mahazatra ny fahazotoako homana

2 Mon appétit est beaucoup moins bon maintenant

Kely lavitra izao ny fahazotoako homana

3 Je n'ai plus du tout d'appétit

Tsy manana fahazotoan-komana intsony mihitsy aho

Page 104: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

ANNEXE 3. Echelle d’Hamilton

1. Humeur anxieuse

Cet item couvre la condition émotionnelle d'incertitude devant le futur, allant de

l'inquiétude, l'irritabilité, ainsi que de l'appréhension à un effroi irrésistible.

0 – Le/la patient(e) ne se sent ni plus ni moins sûr(e) de lui/d'elle et n'est ni plus ni moins

irritable que d'habitude.

1 – Que le/la patient(e) soit plus irritable ou se sente moins sûr(e) de lui/d'elle que

d'habitude est peu clair.

2 – Le/la patient (e) exprime plus clairement qu'il/elle est dans un état d'anxiété,

d'appréhension ou d'irritabilité, qui peut lui sembler difficile à contrôler. Néanmoins,

l'inquiétude touche des préoccupations mineures et ceci reste

sans influence sur la vie quotidienne du/de la patient(e).

3 – Quelques fois, l'anxiété ou le sentiment d'insécurité sont plus difficiles à contrôler

car l'inquiétude porte sur des blessures graves ou des menaces qui pourraient arriver dans

le futur. Il est arrivé que cela interfère avec la vie quotidienne du/de la patient(e).

4 – Le sentiment d'effroi est présent si souvent qu'il interfère de manière marquée avec la

vie quotidienne du/de la patient(e).

2. Tension nerveuse

Cet item inclut l'incapacité à se détendre, la nervosité, la tension physique, les

tremblements et la fatique agitée.

0 – Le/la patient(e) n'est ni plus ni moins tendu(e) que d'habitude

1 – Le/la patient (e) semble quelque peu plus nerveux(nerveuse) et tendu(e) que

d'habitude.

2 – Le/la patient(e) dit clairement être incapable de se détendre et est empli(e) d'agitation

intérieure, qu'il/elle trouve difficile à contrôler, mais c'est toujours sans influence sur sa

vie quotidienne.

3 – L'agitation intérieure et la nervosité sont si intenses ou fréquentes qu'elles interfèrent

occasionnellement avec le travail et la vie quotidienne du/de la patient(e).

4 – Les tensions et l'agitation interfèrent constamment avec la vie et le travail du/de la

patient(e).

Page 105: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

3. Craintes

Cet item inclut la crainte d'être dans une foule, des animaux, d'être dans des lieux publics,

d'être seul(e), de la circulation, des inconnus, du noir etc. Il est important de noter s'il y a

eu davantage d'anxiété phobique que d'habitude pendant cet épisode.

0 – Absentes

1 – Il n'est pas clair si ces craintes sont présentes ou pas.

2 – Le/la patient(e) vit de l'anxiété phobique mais est capable de lutter contre.

3 – Surmonter ou combattre l'anxiété phobique est difficile, ce qui fait qu'elle interfère

avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e) d'une certaine manière.

4 – L'anxiété phobique interfère clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la

patient(e).

4. Insomnie

Cet item couvre l'expérience subjective du/de la patient(e) concernant la durée et la

profondeur de son sommeil pendant les trois nuits précédentes. A noter que

l'administration de calmants ou de sédatifs n'est pas prise en considération.

0 – Durée et profondeur du sommeil habituelles

1 – La durée est peu ou pas réduite (par exemple par de légères difficultés

d'endormissement), mais il n'y a pas d'altération de la profondeur du sommeil.

2 – La profondeur du sommeil est également diminuée, le sommeil étant plus superficiel.

L'entièreté du sommeil est quelque peu perturbée.

3 – La durée du sommeil et sa profondeur sont altérée de manière marquée. Le total des

épisodes de sommeil n'est que de quelques heures sur 24.

4 – Le sommeil est si peu profond que le patient parle de courtes périodes de somnolence

mais sans vrai sommeil.

5. Troubles de la concentration et de la mémoire

Cet item couvre les difficultés de concentration, ainsi que celles à prendre des décisions

dans des domaines quotidiens, et les problèmes de mémoire.

0 – Le/la patient(e) n'a ni plus ni moins de difficultés à se concentrer que d'habitude.

1 – Il n'est pas clair si le/la patient(e) a des difficultés de concentration et/ou de mémoire.

2 – Même en faisant un gros effort, le/la patient(e) éprouve des difficultés à se concentrer

sur son travail quotidien de routine.

Page 106: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

3 – Le/la patient(e) éprouve des difficultés prononcées de concentration, de mémoire, de

prise de décisions; par exemple, pour lire un article dans le journal ou regarder une

émission télévisée jusqu'à sa fin.

4 – Pendant l'entretien, le/la patient(e) montre des difficultés de concentration, de

mémoire, ou à la prise de décisions.

6. Humeur dépressive

Cet item couvre à la fois la communication non-verbale de la tristesse, de la déprime, de

l'abattement, de la sensation d'impuissance, et de la perte d'espoir.

0 – Absente

1 – Il n'est pas clair si le/la patient(e) est plus abattue ou triste que d'habitude, ou

seulement vaguement.

2 – Le/la patient(e) est plus clairement concerné(e) par des vécus déplaisants, bien

qu'il/elle ne se sente ni impuissant(e) ni sans espoir.

3 – Le/la patient(e) montre des signes non-verbaux clairs de dépression ou de perte

d'espoir.

4 – Le/la patient(e) fait des observations sur son abattement ou son sentiment

d'impuissance ou les signes non verbaux sont prépondérants pendant l'entretien, de plus,

le/la patient(e) ne peut pas être distrait(e) de son état

7. Symptômes somatiques généraux, musculaires : Faiblesse, raideur, allodynie ou

douleurs, situées de manière plus ou moins diffuse dans les muscles, comme de la douleur

à la mâchoire ou à la nuque.

0 – Le/la patient(e) n'est ni plus ni moins douloureux(se) ni n'éprouve plus de raideurs

dans les muscles que d'habitude.

1 – Le/la patient(e) semble éprouver un peu plus de douleurs ou de raideurs musculaires

qu'habituellement.

2 – Les symptômes sont caractéristiques de la douleur.

3 – Les douleurs musculaires interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie et le travail

quotidiens du/de la patient(e).

4 – Les douleurs musculaires sont présentes la plupart du temps et interfèrent clairement

avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

8. Symptômes somatiques généraux : sensoriels

Page 107: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Cet item inclut une fatigabilité accrue ainsi que de la faiblesse ou des perturbations réelles

des sens, incluant l'acouphène, la vision floue, des bouffées de chaleur ou de froid, et des

sensations de fourmillements.

0 – Absent

1 – Il n'est pas clair si les indications du/de la patient(e) indiquent des symptômes plus

prononcés qu'habituellement.

2 – Les sensations de pression sont fortes au point que les oreilles bourdonnent, la vision

est perturbée et il existe des sensations de démangeaisons ou de fourmillements de la

peau.

3 – Les symptômes sensoriels en général interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie

quotidienne et le travail du/de la patient(e).

4 – Les symptômes sensoriels en général sont présents la plupart du temps et interfèrent

clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

9. Symptômes cardio-vasculaires

Cet item inclut la tachycardie, les palpitations, l'oppression, la douleur dans la poitrine, la

sensation de pulsations, de « cognement » dans les vaisseaux sanguins, ainsi que la

sensation de devoir s'évanouir.

0 – Absents

1 – Leur présence n'est pas claire

2 – Les symptômes cardio-vasculaires sont présents, mais le/la patient(e) peut les

contrôler.

3 – Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles à contrôler les symptômes cardio-

vasculaires, qui interfèrent donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son

travail.

4 – Les symptômes cardio-vasculaires sont présents la plupart du temps et interfèrent

clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

10. Symptômes respiratoires

Sensations de constriction ou de contraction dans la gorge ou la poitrine et respiration

soupirante

0 – Absents

1 – Présence peu claire

Page 108: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

2 – Les symptômes respiratoires sont présents, mais le/la patient(e) est toujours capable

de les contrôler.

3 – Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles pour contrôler les symptômes

respiratoires, qui interfèrent donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son

travail.

4 – Les symptômes respiratoires sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement

avec la vie quotidienne

et le travail du/de la patient(e).

11. Symptômes gastro-intestinaux

Cet item couvre les difficultés à avaler, la sensation de « descente » brusque de l'estomac,

la dyspepsie (sensation de brûlant dans l'oesophage ou l'estomac), les douleurs

abdominales mises en relation avec les repas, la sensation d'être « rempli », la nausée, les

vomissements, les gargouillements abdominaux et la diarrhée.

0 – Absents

1 – Il n'est pas clair s'il existe une différence avec le vécu habituel.

2 – Un ou plusieurs symptômes gastro-intestinaux sont présents mais le/la patient(e) peut

encore les contrôler.

3 – Le/la patient(e) a des difficultés occasionnelles à contrôler les symptômes gastro-

intestinaux, qui interfèrent

donc jusqu'à un certain point avec sa vie quotidienne et son travail.

4 – Les symptômes gastro-intestinaux sont présents la plupart du temps et interfèrent

clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

12. Symptômes urinaires et génitaux

Cet item inclut des symptômes non lésionnels ou psychiques comme un besoin d'uriner

plus fréquent ou plus urgent, des irrégularités du rythme menstruel, l'anorgasmie,

douleurs pendant les rapports (dyspareunie), éjaculation précoce, perte de l'érection.

0 – Absents

1 – Il n'est pas clair si présents ou non (ou s'il existe une différence avec le vécu habituel).

2 – Un ou plusieurs symptômes urinaires ou génitaux sont présents mais n'interfèrent pas

avec le travail et la vie quotidienne du/de la patient(e).

Page 109: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

3 – Occasionnellement, un ou plusieurs symptômes urinaires ou génitaux sont présents

au point d'interférer à un certain dégré avec la vie quotidienne et le travail du/de la

patient(e).

4 – Les symptômes génitaux ou urinaires sont présents la plupart du temps et interfèrent

clairement avec la vie quotidienne et le travail du/de la patient(e).

13. Autres symptômes du SNA

Cet item inclut la sècheresse buccale, les rougeurs ou la pâleur, les bouffées de

transpiration et les vertiges

0 – Absents

1 – Présence peu claire.

2 – Un ou plusieurs symptômes autonomes sont présents, mais n'interfèrent pas avec la

vie quotidienne et le travail du/de la patiente.

3 – Occasionnellement, un ou plusieurs symptômes autonomes sont présents à un degré

tel qu'ils interfèrent jusqu'à un certain point avec la vie quotidienne et le travail du/de la

patient(e).

4 – Les symptômes sont présents la plupart du temps et interfèrent clairement avec la vie

quotidienne et le travail du/de la patiente.

14. Comportement pendant l'entretien

Le/la patient(e) peut paraître tendu(e), nerveux(se), agité(e), inquiète, tremblant(e), pâle,

en hyperventilation ou en sueur, pendant l'entretien. Une estimation globale est faite sur

base de ces observations.

0 – Le/la patient(e) n'apparaît pas anxieux(se).

1 – Il n'est pas clair si le/la patient(e) est anxieux(se).

2 – Le/la patiente est modérément anxieux(se).

3 – Le/la patient(e) est anxieux(se) de façon marquée.

4 – Le/la patient(e) est submergé(e) par l'anxiété; par exemple : il/elle tremble de tout son

corps

Page 110: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

VELIRANO

Eto anatrehan’ Andriamanitra Andriananahary, eto anoloan’ireo mpampianatra

ahy, sy ireo mpiara-mianatra tamiko eto amin’ity toeram-pianarana ity, ary eto

anoloan’ny sarin ‘i HIPPOCRATE.

Dia manome toky sy mianiana aho, fa hanaja lalandava ny fitsipika

hitandrovana ny voninahitra sy ny fahamarinana eo am-panatontosana ny raharaham-

pitsaboana.

Ho tsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran’asa mihoatra noho ny

rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin’iza na amin’iza aho

mba hahazoana mizara ny karama mety ho azo.

Raha tafiditra an-tranon’olona aho dia tsy hahita izay zava-miseho ao ny masoko,

ka tanako ho ahy samy irery ny tsiambaratelo haboraka amiko ary ny asako tsy avelako

hatao fitaovana hanatontosana zavatra mamoafady na hanamorana famitankeloka.

Tsy ekeko ho efitra hanelanelana ny adidiko amin’ny olon a tsaboiko ny anton-

javatra ara-pinoana, ara-pirenena, ara-pirazanana, ara-pirehana ary ara-tsaranga.

Hajaiko tanteraka ny ain’olombelona na dia vao notorontoronina aza, ary tsy hahazo

mampiasa ny fahalalako ho enti-manohitra ny lalàn’ny maha-olona aho na dia vozonana

aza.

Manaja sy mankasitraka ireo mpampianatra ahy aho, ka hampita amin’ny taranany

ny fahaizana noraisiko tamin’izy ireo.

Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano

nataoko.

Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpitsabo namako kosa aho raha

mivadika amin’izany.

Page 111: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de Thèse

Signé : Professeur ROBINSON Annick Lalaina

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Signé : Professeur SAMISON Luc Hervé

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Page 113: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Name and first name: SAMENA Hanitriniaina Sandrina Christelle

Title of thesis: PSYCHOSOCIAL ISSUES OF MOTHER OF CHILDREN WITH

SICKLE CELL DISEASE IN ANTANANARRIVO AND

TOAMASINA

Section: PEDIATRICS

Number of pages: 59 Number of tables: 26

Number of pictures: 17 Number of index: 03

Number of bibliographical references: 72

ABSTRACT

Introduction: Sickle cell disease in children can disrupt life of their mothers who are at

the forefront of care. The objectives of this study were to describe the psychosocial

experience of these mothers, to identify factors associated to maternal anxiety and

depressive disorders.

Methods: A cross-sectional study was conducted from December 2017 to February 2018

with mothers of children with sickle cell disease under the age of 15 members of the

association LCDM in Antananarivo and Toamasina. The abbreviated Beck and Hamilton

scales were used to assess respectively depression and anxiety. The determinants of

anxiety and depressive disorders were analyzed by multiple logistic regression.

Results: Of 134 mothers surveyed, 61.2% had depression and 35.8% had anxiety.

Depression was more prevalent in mothers with more than one child with sickle cell

disease (ORa = 4.31, [1.12-16.58]) and mothers of children hospitalized at least three

times per year for vaso-occlusive crisis (ORa = 13.55, [1.56-117.5]). Anxiety was

associated with blood transfusion more than three times (ORa = 9.06, [2.05-40.00]). Pity

(74.6%) and fear of death (55.2%) were the main feelings reported. Negative occupational

repercussions were reported by 48.5% of mothers, marital conflict by 15.6%, financial

difficulties by 43.3%.

Conclusion: A global approach focused on the child and his family would be optimal for

success in the management of pediatric sickle cell disease.

Keywords: anxiety, children, depression, mother, psychosocial issue, sickle cell disease.

Director of thesis: Professor ROBINSON Annick Lalaina

Reporter of thesis: Doctor RANOSIARISOA Zoly Nantenaina

Address of author: II N 63 E Analamahitsy Antananarivo 101

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Page 115: VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS …

Nom et Prénoms : SAMENA Hanitriniaina Sandrina Christelle

Titre de la thèse : VECU PSYCHOSOCIAL DES MERES D’ENFANTS

DREPANOCYTAIRES A ANTANANARIVO ET TOAMASINA

Rubrique : PEDIATRIE

Nombre de pages : 59 Nombre de tableaux : 26

Nombre de figures : 17 Nombre d’annexes : 03

Nombre de références bibliographiques : 72

RESUME

Introduction: La drépanocytose peut bouleverser la vie des mères d’enfants

drépanocytaires qui sont au premier rang dans la prise en charge. Les objectifs de cette

étude ont été de décrire le vécu psychosocial de ces mères, d’identifier les facteurs

associés aux troubles anxio-dépressifs maternels.

Méthodes: Il s’agit d’une étude transversale menée de Décembre 2017 à Février 2018

auprès des mères d’enfants drépanocytaires âgés de moins de 15 ans membres de la

LCDM à Antananarivo et Toamasina. Les échelles de Beck abrégée et d’Hamilton ont été

utilisées pour évaluer respectivement la dépression et l’anxiété. Les déterminants des

troubles anxio-dépressifs ont été analysés par régression logistique multiple.

Résultats: Sur 134 mères enquêtées, 61,2% ont présenté une dépression et 35,8% une

anxiété. La dépression est survenue davantage chez les mères ayant plus d’un enfant

drépanocytaire (ORa=4,31 ; [1,12-16,58]) et chez les mères d’enfants hospitalisés au

moins trois fois par an pour crise vaso-occlusive (ORa=13,55 ; [1,56-117,5]). L’anxiété

a été associée à une transfusion sanguine de plus de trois fois (ORa=9,06 ; [2,05-40,00]).

La pitié (74,6%) et la peur du décès (55,2%) ont été les principaux sentiments rapportés.

Des répercussions professionnelles négatives ont été rapportées par 48,5% des mères, des

conflits conjugaux par 15,6%, des difficultés financières par 43,3%.

Conclusion: Une approche globale centrée sur l’enfant et sa famille serait optimale pour

le succès dans la prise en charge de la drépanocytose pédiatrique.

Mots-clés : Anxiété, dépression, drépanocytose, enfant, mère, vécu psychosocial.

Directeur de la thèse : Professeur ROBINSON Annick Lalaina

Rapporteur de thèse : Docteur RANOSIARISOA Zoly Nantenaina

Adresse de l’auteur : Lot IIN 63 E Analamahitsy Antananarivo 101