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Invitation au Rêve dans l’Univers Van Cleef & Arpels L’Univers Van Cleef & Arpels, s’exprime à travers sa Quête d’un Graal qui n’a d’autre nom que le Beau. Telle l’emblématique Licorne- Monocéros au galop vers la perfection et les grands talents d’hier et d’aujourd’hui qui animent, au sens latin du terme, cette illustre Maison. Cet « animus », quintessence d’une recherche d’esthètes qui ouvre des questions métaphysiques et symboliques que la qualité des pierres et des pièces réalisées appellent tout naturellement, telle une Jérusalem Céleste. Pour créer des « inspirations au rêve », il suffisait de se laisser happer par la dimension Sublime et par cette Esthétique Van Cleef & Arpels, faite d’équilibre, d’intelligence et d’altruisme. Cette beauté a en effet du sens, fruit de Mains d’Or et de recherche perpétuelle de la perfection. En outre cette beauté a pour vocation principale de rayonner et tel était d’emblée notre démarche dans cette recherche. Par des procédés associatifs, comme nous l’avions anticipé dans le plan « Grand Tour 2010 », nous proposons des interprétations libres et ludiques de ces Univers que constituent les Collections Van Cleef & Arpels. Dans cet esprit, il nous a semblé juste de contextualiser les pièces dans des écrins iconiques précieux et rares: qu’il s’agisse des soies anciennes du Musée des Tissus de Lyon ou de cartes de géographie surannées et naïves, ou encore de dentelles et de figures féminines néo classiques pour Perlée… Les interprétations sont multiples à l’image des Civilisations, des Cultures et des Hommes qui viennent librement s’associer aux modes d’expression Van Cleef & Arpels et aux lignes de Collections conformément à la dimension éminemment internationale de cette Maison. L’objectif essentiel étant de proposer des inspirations au rêve pérennes avec des images et des mots, outils poétiques qui constituent une mise en lumière plus ronde et généreuse que la pièce mise à nue seule sur un fond blanc. Tout cela pour fidèlement raconter les pièces que nous apprenons à connaître et aimons.

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Réflexion d'Estelle Arielle Bouchet sur les créations de Haute Joaillerie Van Cleef & Arpels, création de visuels validés par Richemont.

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Invitation au Rêve dans l’Univers Van Cleef & Arpels

L’Univers Van Cleef & Arpels, s’exprime à travers sa Quête d’un Graal qui n’a d’autre nom que le Beau. Telle l’emblématique Licorne- Monocéros au galop vers la perfection et les grands talents d’hier et d’aujourd’hui qui animent, au sens latin du terme, cette illustre Maison.Cet « animus », quintessence d’une recherche d’esthètes qui ouvre des questions métaphysiques et symboliques que la qualité des pierres et des pièces réalisées appellent tout naturellement, telle une Jérusalem Céleste.Pour créer des « inspirations au rêve », il suffisait de se laisser happer par la dimension Sublime et par cette Esthétique Van Cleef & Arpels, faite d’équilibre, d’intelligence et d’altruisme.Cette beauté a en effet du sens, fruit de Mains d’Or et de recherche perpétuelle de la perfection. En outre cette beauté a pour vocation principale de rayonner et tel était d’emblée notre démarche dans cette recherche.

Par des procédés associatifs, comme nous l’avions anticipé dans le plan « Grand Tour 2010 », nous proposons des interprétations libres et ludiques de ces Univers que constituent les Collections Van Cleef & Arpels. Dans cet esprit, il nous a semblé juste de contextualiser les pièces dans des écrins iconiques précieux et rares: qu’il s’agisse des soies anciennes du Musée des Tissus de Lyon ou de cartes de géographie surannées et naïves, ou encore de dentelles et de figures féminines néo classiques pour Perlée…Les interprétations sont multiples à l’image des Civilisations, des Cultures et des Hommes qui viennent librement s’associer aux modes d’expression Van Cleef & Arpels et aux lignes de Collections conformément à la dimension éminemment internationale de cette Maison.L’objectif essentiel étant de proposer des inspirations au rêve pérennes avec des images et des mots, outils poétiques qui constituent une mise en lumière plus ronde et généreuse que la pièce mise à nue seule sur un fond blanc.Tout cela pour fidèlement raconter les pièces que nous apprenons à connaître et aimons.

« Grand Tour » avec l’Oiseau de Paradis Par Van Cleef & Arpels

Comme un songe d’été fugace et coloré, peut-être croiserez-vous l’Oiseau de Paradis rare et précieux …Peut-être aussi vous fera-t-il embrasser des sphères vertigineuses d’azurs sublimes à l’extrême canopée de vos désirs d’exploratrice, au-delà des montagnes, au-delà des forêts de La Nouvelle Guinée ou de l’Australie.Ces couleurs enchanteresses réinventeront pour vous un arc en ciel paradisiaque de gemmes exceptionnelles, déployant tous ses atours en hommage à votre beauté…Son ancêtre arriva en Europe sur la caravelle de Magellan et de lui il a gardé l’âme vagabonde et voyageuse.Cet oiseau délicat et libre, symbole d’une ère nouvelle, plus éthérée et spirituelle, viendra peut-être un jour, des nébuleuses irréelles et célestes, rejoindre le revers velouté d’une veste ou d’une robe désormais parée de ses lumières subtiles.

Cette pièce est le fruit de la nouvelle Collection Van Cleef & Arpels dédiée aux « Oiseaux de Paradis » nous invitant dans une veine mercurienne et talismanique à une recherche d’esthétisme absolu.On retrouve en effet le grand Savoir Faire de la célèbre Maison avec son Serti Mystérieux, ce parfait équilibre entre les courbes et le volume, le chatoiement de deux saphirs en pampille exceptionnels qui rayonnent en écho se renvoyant sur une note enjouée le chant d’amour du bel oiseau.

Versione italienne et anglaise disponibles

Improvisations poétiques de Soies et Papillons

Ou le mariage de hauts savoir faire et d’éléments appelés tout naturellement à se retrouver car profondément associés, les soies et les papillons.

Maria-Anne Privat Savigny, D irectrice du Musée des Tissus de Lyon et Nicolas Bos, vice Président et Directeur artistique de la très illustre Maison de Haute Joaillerie Van Cleef & Arpels livrent leurs impressions sur le thème du papillon et des oiseaux décliné de diverses manières mais exprimant de la même façon, qu’il s’agisse de tissus anciens ou de pièces de Haute Joaillerie moderne, l’excellence absolu, le génie humain et l’ingéniosité créative poussée à son paroxysme. Nicolas Bos en tant que Directeur artistique est en quelque sorte l’âme de ces créations et son éclairage permet de mieux appréhender l’origine de cette Collection de Papillons qui s’inscrit dans une veine tout à fait nouvelle en matière de style et de réalisation prodiguant un souffle d’air pur…

La Maison Van Cleef & Arpels vient de déployer des lignes consacrées aux papillons, aux libellules et aux oiseaux de paradis. Cette dialectique volante et mercurienne d’une beauté tout à fait immatérielle et céleste défie avec humour toute logique de l’apesanteur et nous renvoie à un espace libre et éthéré de la création Van Cleef & Arpels.Quelle est la genèse de cette création ? Il est vrai que certains thèmes ont déjà peuplé de par le passé le Patrimoine Van Cleef & Arpels comme par exemple les oiseaux?

Nicolas Bos: Nous avons la chance d’être une maison qui a un peu plus d’un siècle et qui possède un patrimoine, des archives et une identité forte. Nos archives comprennent des centaines de milliers de dessins, de fiches de fabrication et d’historiques d’achats de pierres. Face à ce patrimoine très important, notre mission consiste, outre le fait de bien faire fonctionner cette société, à le valoriser et le faire rayonner tout en assurant la continuité. De telle sorte que ce que nous faisons aujourd’hui s’inscrive dans la lignée de ce qui a été réalisé les décennies précédentes par les membres de la famille Arpels puisque cette société a une origine familiale. Nous espérons, si nous avons réussi notre mission, que dans quarante ans, on regardera ce que nous avons créé pendant cette décennie comme nous regardons ce qui a été réalisé dans les années 20 ou les années 50. Tout cela est vraiment un fil conducteur de notre travail. Notre démarche plutôt que de choisir de rééditer et de reproduire des pièces du passé s’inscrit très nettement dans le renouvellement et la création de pièces pour les générations futures. Il y a une dizaine d’années lorsque notre maison a été rachetée par le Groupe Richemont, un grand travail de déchiffrage identitaire a été mis en œuvre et nous le poursuivons au quotidien.

Il existe dans le patrimoine Van Cleef & Arpels des pans d’identité avec par exemple la Nature, la Couture et tout ce qui se situe autour de l’élégance et une manière bien particulière d’interpréter les éléments du costume : les nœuds,les pompons, la dentelle ; l’Architecture aussi.Enfin, il y a un autre aspect auquel je suis très attaché, c’est celui de l’Imaginaire qui depuis la naissance de cette maison participe au merveilleux, cette connotation peut s’exprimer de façon très littérale quand on réalise par exemple des broches en forme de fées ou sur un mode moins figuratif.Il convenait de resituer ces éléments avant de répondre à votre question. On ne doit pas négliger le fait qu’on travaille en joaillerie avec des matériaux difficiles, le platine, l’or, les diamants tout en essayant de redonner l’impression de légèreté propre à la dentelle. Ainsi convient-il de résoudre l’équation antinomique entre la rigidité des matériaux et la légèreté des pièces. Il s’agit de pousser toujours plus loin les limites de ce qu’on peut réaliser avec un artisanat d’art. Le papillon et l’oiseau reflètent bien cette démarche. On est toujours dans l’idée de recréer la légèreté la plus absolue avec les matériaux les plus lourds, les plus durs et les plus inertes que sont ceux avec lesquels on travaille en joaillerie. Van Cleef & Arpels étant avant tout une maison de création et d’excellence de joaillerie, elle s’exprime avec plus d’ éloquence quand on fait un papillon aérien ajouré que lorsqu’on réalise un centre de table en forme d’éléphant que l’on peut par ailleurs interpréter de manière légère ou massive. Ce fil conducteur lié à la prouesse technique de résoudre cette constante antinomie constitue l’une des raisons pour lesquelles on retrouve ces thématiques qui de surcroît sont séduisantes, féminines et éminemment symboliques. Qu’il s’agisse des papillons ou des oiseaux, on va retrouver à chaque fois une évidence de motif immédiatement reconnaissable qui constitue le style de la Maison Van Cleef & Arpels.En effet, l’un des critères de réussite d’une pièce de joaillerie se situe dans l’immédiateté : on reconnaît d’emblée et de manière évidente, au premier coup d’œil, un magnifique papillon en joaillerie. Ensuite différents niveaux de lecture, d’histoires et d’interprétations sont possibles qu’on peut avoir envie de découvrir ou pas, et qui nous servent en terme de création car c’est cela qui alimente nos collections. Mais s’il faut raconter toutes ces histoires pour que la pièce trouve sa justification, c’est qu’on n’a pas bien réalisé notre travail. Le motif du papillon et l’un des motifs le plus évident, enfantin et naïf qui fait partie avec le cœur, de notre inconscient collectif, représentation à la fois instinctive et spontanée. Or il y a d’une part le motif de départ, d’autre part toutes les associations universelles qui s’y rattachent et qu’on retrouve dans toutes les cultures et dans tous les pays où le papillon évoque tantôt l’âme, l’esprit ou la Psyché dans les mythologies gréco égyptiennes.. A cela s’ajoute toute la connotation de la métamorphose et du mouvement incarnée par le passage de la chrysalide au papillon et l’envol.Nous créons de grandes collections très narratives et très riches et nous avions envie de travailler avec le papillon sur un seul élément avec une approche stylistique et singulière afin d’observer de quelle multiple manière on pouvait l’explorer dans différentes directions en restant sur la permanence d’un seul élément en l’occurrence le papillon mais avec différents

champs d’interprétation. Il s’agit d’une approche différente de celle de la création d’une collection. Un des parallèles que nous avions pour aborder cet univers était la confrontation de l’œuvre de Nabokov. En effet, elle présente à la fois cet aspect immédiat, scientifique, froid et rigoureux de Nabokov entomologue, donnant des cours à Harvard, collectionneur et expert, à celle de l’œuvre littéraire et poétique de l’aristocrate russe qui au contraire propose un autre type d’envol avec tous les rapprochements qu’on peut faire sur la métamorphose, le passage de l’adolescente à la femme.L’élévation spirituelle participe également de cette dialectique de l’envol et de l’élévation et il est difficile de ne pas y songer dans cette Collection « Papillons » signée Van Cleef & Arpels.La question des Soies matérialisée par la très prestigieuse Collection du Musée des Tissus de Lyon apparaît comme une toile de fond essentielle et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que l’élément soie est indissociable de la larve qui produit le précieux fil et deviendra ensuite papillon. Il nous a donc paru opportun au sein de ces « Improvisations poétiques » d’unir pour un instant l’un et l’autre dans ce mariage de l’Excellence. Ensuite parce que ces hauts savoir faire symbolisent parfaitement le génie de l’invention française qui sait s’adapter aux circonstances du milieu dans lequel il se situe et en tirer profit, qu’il s’agisse des prouesses techniques de la haute joaillerie ou de l’intelligence des systèmes sophistiqués du tissage lyonnais.

Maria-Anne Privat- Savigny: Le Musée des Tissus a été créé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lyon, en 1856, juste après l’Exposition universelle de Londres de 1851 où les Soyeux lyonnais se sont rendus compte que certes ils étaient encore les meilleurs au monde pour la production de soieries mais que des concurrents importants apparaissaient notamment des Anglais et des Allemands dont l’outil de production était beaucoup plus mécanisé que l’outil de production lyonnais. En rentrant de Londres et parallèlement à la création du Musée de South Kensington, antenne du Victoria Albert Museum de Londres qui fut créé juste après l’Exposition universelle de 1851, les Soyeux ont demandé à la Ville de Lyon et à la Chambre de Commerce de créer un musée pour donner des modèles aux dessinateurs de la soierie afin de maintenir leur position de leader mondial. Au début, ils ont créé un musée d’Art et d’Industrie très universel avec des objets d’art, une section beaux-arts, des sections techniques et évidemment des tissus. Puis à la fin du XIX° siècle en 1890, Edouard Aynard a décidé de spécialiser ce Musée dans le domaine des textiles, créant ainsi la première Collection au monde de tissus retraçant l’Histoire universelle du Textile de l’Antiquité à nos jours.

Les tissus représentant des Oiseaux et des Papillons s’intègrent-ils dans un climat orientaliste propre au XVIII° des Lumières, quelle est la genèse de ces collections thématiques de tissus ?

Il est très important de replacer les thèmes « Oiseaux » et « Papillons » au sein de la thématique matrice des fleurs.la fabrique lyonnaise en étant une grande spécialiste tout au long du XVIII° siècle, les créations de Jean Revel en sont une illustration. Cette importance incitera à créer une « classe de la fleur » Lyon est par ailleurs une grande capitale d’horticulture et une des principales capitales au monde pour la rose, c’est encore le cas aujourd’hui. Pendant tout le XIX° siècle les horticulteurs lyonnais vont développer dans les serres du Parc de la Tête d’Or des serres des fleurs exotiques poussant sous d’autres climats. Un des objectifs majeurs étant de donner de vraies fleurs comme modèles aux dessinateurs de la fabrique. Certes au XVIII° siècle, la fleur est très présente mais au XIX° il s’agit d’un véritable leitmotiv permanent avec un défi lancé aux soyeux lyonnais de reproduire avec le plus de naturel possible la fleur dans les tissus. La fleur est donc omniprésente au sein de la production textile lyonnaise au XIX°. Concernant votre question, je vous rejoins complètement, les tissus à motifs de papillons et d’oiseaux, la plus grande partie, outre quelques créations du XVIII° siècle, se situe dans le dernier tiers du XIX° quand l’influence du Japonisme est effectivement prépondérante.

Les thématiques des Oiseaux et Papillons découlent donc de la Botanique et de l’érudition lyonnaise en cette matière ?Quelles nuances souhaiteriez-vous apporter concernant ces thèmes ?

Les papillons et les oiseaux constituent des thèmes de prédilection dans le textile et notamment dans la broderie dès la fin du XVI° siècle et le début du XVII°. Ce phénomène est à mettre en lien d’une part avec le développement des jardins botaniques qui connaît un très grand engouement dès le début du XVII° siècle où l’on voit des jardins botaniques fleurir un peu partout avec des espèces nouvelles comme la tulipe et certaines espèces de lys qui arrivent de pays nouvellement conquis . De grands princes fondent des jardins botaniques au cours du XVII° avec une vraie passion pour les fleurs et parallèlement, on voit se développer toujours à partir des années 1604-1610 et cela va avoir un succès constant au XVII°et XVIII° siècles, des ouvrages de botanique avec des planches représentant les différentes espèces de fleurs. L’ouvrage de Pierre Vallet, brodeur ordinaire du roi, est une référence et est édité dans les années 1604. Il reproduit le jardin du roi avec toutes les espèces de fleurs dans le but certes de les étudier mais surtout de saisir la nature éphémère des fleurs. Ces planches vont se diffuser notamment auprès des artistes liés aux Arts Décoratifs de manière extrêmement conséquente et servir de modèle pour le Textile et la Broderie. A côté de ces ouvrages de fleurs, des planches reproduisant des animaux et des insectes connaissent un grand succès.

Quel était l’usage auquel se destinait ces tissus?

Il pouvait s’agir de tissus d’ameublement comme de tissus d’habillement. A partir de la fin du XVIe en Italie, on commence à concevoir des tissus spécifiquement vestimentaires. Mais, les entreprises se spécialisent soit dans l’habillement soit dans l’ameublement dans le deuxième quart du XIXe siècle. Le tissu de la maison les Petits Fils de C.-J.Bonnet et Cie représentant des hirondelles par exemple était clairement destiné à une robe.

Pourriez-vous aborder la question technique concernant l’élaboration des tissus?

Ce dernier tiers du XIXe siècle est marqué par un niveau technique d’excellence. La plupart de ces techniques furent présentées aux Expositions universelles où les Soyeux lyonnais rivalisaient d’excellence et de prouesses techniques. C’était à celui qui avait utilisé le plus de cartons jacquard pour réaliser ses tissus. On a des étoffes tissées avec plus de 95 000 cartons jacquard. On est dans une espèce de délire technique.Concernant la question de la sériculture, une industrie importante s’est développée sous le règne de Henri IV sous les auspices notamment d’Olivier de Serres, pour la culture des vers à soie dans les Cévennes et dans le sud de Lyon, dans la région de Valence et de Montélimar. Aujourd’hui le fil de soie est importé directement du Brésil.Tel le bruissement d’ailes, éphémère et allègre d’un papillon coloré, cette fantaisie d’unir les soies historiques du Musée des Tissus de Lyon et la collection de haute joaillerie de Van Cleef & Arpels s’envole comme un rêve fragile et léger…Les papillons poétiques peuvent être admirés à la Boutique Van Cleef & Arpels ; quant aux soies surannées sagement rangées dans ce très beau Musée des Tissus de Lyon, elles n’attendent qu ‘à être contemplées.

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Lumière sur le Papillon Van Cleef & Arpels

La maison Van Cleef & Arpels vient de déployer des lignes consacrées aux papillons, aux libellules et aux oiseaux de Paradis. Cette dialectique volante et mercurienne d’une beauté tout à fait immatérielle et céleste défiant avec humour toute logique de l’apesanteur, nous renvoie à un espace libre et éthéré de la création Van Cleef & Arpels, Nicolas Bos, en tant que Directeur artistique est en quelque sorte l’âme de ces créations et son éclairage permet de mieux comprendre la genèse de cette collection exceptionnelle dédiée aux papillons. Il est vrai que certains thèmes volants ont déjà peuplé l’Univers Van Cleef & Arpels comme par exemple les oiseaux mais cette Collection de Papillons s’inscrit dans une veine tout à fait nouvelle en matière de style et de réalisation prodiguant à tous ceux qui auront la chance de la contempler un souffle d’air pur…

Lumière sur les papillons avec Nicolas BosVice Président et Directeur artistique de la Maison Van Cleef & Arpels

Le chef d’orchestre de la création Van Cleef & Arpels est incontestablement l’Imaginaire et c’est bien dans cet « ailleurs » que se situe d’emblée l’abondance profusionnelle et intarissable des sources d’inspiration qui viendront animer avec intelligence et finesse les nouvelles collections Van Cleef & Arpels Nicolas Bos insiste sur sa fidélité profonde à ce patrimoine immatériel et secret de l’Imaginaire : « Depuis la naissance de cette maison,l’Imaginaire participe au merveilleux, cette connotation peut s’exprimer de façon très littérale quand on réalise par exemple des broches en forme de fées. Le travail d’un motif n’ est jamais évoqué dans un style naturaliste mais beaucoup plus en tant que source d’évocation, sorte de point de départ, représentée dans un style qui comme un envol transcende l’évocation réaliste et purement figurative. Cette dimension imaginaire est omniprésente chez Van Cleef & Arpels.Dans la réalisation d’une pièce de Haute Joaillerie, nous nous situons systématiquement autour d’une trilogie qui se compose de trois éléments de création :-le dessin au sens large avec ses sources d’inspiration, son univers, ses références ( nos techniques de dessin restent très traditionnelles, les dessins sont faits à la main ou hachés)les pierres et enfin le savoir-faire de joaillerie qui comporte le travail du métal et tout ce qui l’accompagne. Parmi les thèmes historiques de Van Cleef & Arpels on retrouve toujours, au même titre que la création, l’omniprésence du travail sur les pierres et la joaillerie . En abordant une thématique comme la Couture on ne doit pas négliger le fait qu’on travaille avec des matériaux difficiles, le platine, l’or, les diamants tout en essayant de redonner l’impression de légèreté propre à la dentelle. Ainsi convient-il de résoudre l’équation antinomique entre la rigidité des matériaux et la fluidité du tissu. Il y a dans tout cela une

dimension vraiment artisanale et des Arts Décoratifs qui contribue à l’idée du chef d’œuvre. Celle d’essayer de pousser toujours plus loin les limites de ce qu’on peut réaliser avec un artisanat d’art. Le papillon et l’oiseau participent de cette démarche. C’est à dire qu’on poursuit inlassablement l’idée de recréer la légèreté la plus absolue avec les matériaux les plus lourds, les plus durs et les plus inertes qui sont ceux avec lesquels on travaille en joaillerie. Dès le départ, il apparaît comme une évidence et l’un des éléments structurants de l’identité et du style de cette maison de travailler sur ces thématiques-là.Cette maison étant avant tout une maison de création et d’excellence de joaillerie elle s’exprime avec plus d’éloquence quand on fait un papillon aérien ajouré que lorsqu’on réalise un centre de table en forme d’éléphant que l’on peut par ailleurs interpréter de manière légère ou massive. Ce fil conducteur lié à la prouesse technique de résoudre cette constante antinomie constitue l’une des raisons pour lesquelles on retrouve ces thématiques qui de surcroît sont séduisantes, féminines et éminemment symboliques. Qu’il s’agisse des papillons ou des oiseaux, on va retrouver à chaque fois une évidence du motif immédiatement reconnaissable qui constitue le style de la Maison Van Cleef & Arpels.En effet, l’un des critères de réussite d’une pièce de joaillerie se situe dans l’immédiateté : on reconnaît d’emblée et de manière évidente, au premier coup d’oeil un magnifique papillon en joaillerie. Ensuite, différents niveaux de lecture, d’histoires et d’interprétations sont possibles qu’on peut avoir envie de découvrir ou pas et qui nous servent en terme de création car c’est cela qui alimente les collections. Mais s’il faut raconter toutes ces histoires pour que la pièce trouve sa justification, c’est qu’on a pas bien réalisé notre travail. Le motif du papillon est l’un des motifs le plus évident, enfantin et naïf qui fait partie avec le cœur de l’inconscient collectif, représentation à la fois instinctive et spontanée. Il y a d’une part le motif de départ, d’autre part toutes les associations universelles qui s’y rattachent et qu’on retrouve dans toutes les cultures et dans tous les pays où le papillon évoque tantôt l’âme, l’esprit ou la Psyché dans les mythologies gréco - égyptiennes. A cela s’ajoute toute la connotation de la métamorphose et du mouvement : Le passage de la chrysalide au papillon et l’envol.Nous créons de grandes collections très narratives et très riches et nous avions envie de travailler avec le papillon sur un seul élément avec une approche stylistique et singulière et observer de quelle multiple manière on pouvait l’explorer dans différentes directions en restant sur un seul élément en l’occurrence le papillon mais avec différents champs d’interprétation. Il s’agit d’une approche différente de celle de la création d’une collection. Un des parallèles que nous avions choisi pour aborder cet univers était la confrontation de l’œuvre de Nabokov. En effet, elle présente à la fois cet aspect immédiat, scientifique, froid et rigoureux de Nabokov entomologue donnant des cours à Harvard, collectionneur et expert à celle de l’œuvre littéraire et poétique de l’aristocrate russe qui au contraire propose un autre type d’envol avec tous les parallèles qu’on peut faire sur la métamorphose, le passage de l’adolescente à la femme. L’élévation spirituelle participe également de cette dialectique de l’envol et de l’élévation et il est difficile de ne pas y songer dans cette Collection « Papillons ».

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«California Rêverie» TM par Van Cleef & Arpels:de la Nature avant toute chose…

S’il y a bien une Collection de Haute Joaillerie où la Nature s’exprime pleinement, avec ses exubérances et ses sublimes et imprévisibles beautés, c’est celle dédiée à « California Rêverie ».Il est vrai que la veine naturaliste, constante du Patrimoine artistique de la célèbre Maison, déploie dans cette création « California Rêverie » un essor remarquable mettant en lumière l’excellence technique et l’élan créateur poussés à leur paroxysme.Des déserts de Palm Spring au soir tombant à l’aube du King’s Canyon c’est une véritable féerie qui s’offre à nos yeux, spectacle d’un espace infini et sublime nous invitant à une appréhension plus haute de cette Nature enchanteresse et indomptable, à l’image de ces bijoux rebelles et grandioses. Car ces pièces constituent vraiment des bijoux de Stars animés du souffle puissant et capricieux de ces divins paysages.A travers les palmiers échevelés de Santa Barbara sous le souffle chaud d’un vent du désert, vous rêverez de solaires palmiers de diamants jaunes et blancs, découvrant entre rêve et réalité la beauté sans mesure de pièces de Haute Joaillerie d’exception :

En une profusion de gemmes vertes, le sautoir « West Coast Tsavorite », grenats tsavorites et mandarins s’épanchent en cascade telle une eau pure et fraîche sur un décolleté généreux….La rondeur enfantine et douce de « Fleurs du Désert » en clip du Joshua Tree Park nous rappelle que même dans l’espace vide et infini du désert, la Nature donne parfois naissance à de sublimes créatures végétales aux couleurs de paradis…Mais le voyage est généreux tout comme ces pièces rares et précieuses, des longues plages blanches de Californie aux palmiers ouverts vers l’azur insolent, vous respirez à plein poumons des parfums d’hibiscus d’Egypte transposés par le hasard des forces de la Nature sur ces terres de Californie. Clip et collier de fleurs calcédoines de Monteray Bay nous invitent à d’insolentes associations de gemmes azurs.Du rêve à la réalité, paysages et bijoux s’entrelacent dans une esthétique sublime et parfaitement orchestrée….

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La collection Perlée, hommage andalou

Des perles de rosée transparentes viennent s’épanouir comme par enchantement sur des bijoux d’or et de lumière.Voici la collection Perlée de Van Cleef & Arpels, née de l’éclat chatoyant des rayons de miel à travers la moucharabieh.La collection Perlée est ronde et pleine comme une écriture d’enfant et ses doux ors résonnent en un tintement juvénile et joyeux.En motifs d’oreilles, la belle créole andalouse à la chevelure brillante vous chuchotera ses secrets : ceux d’une ligne ourlée et sensuelle épousant parfaitement l’élégance altière de cheveux tirés. Elle sera tantôt danseuse de fl amenco ou belle chanteuse mexicaine….La collection Perlée est une invitation aux voyages qu’on égrène sur chaque perle en des vœux multiples et colorés au fi l des moments heureux de la vie et d’instants d’éternité. En hommage à tous ces événements qui méritent d’être célébrés et qu’on s’y arrête ; comme une fi ne ponctuation au fi l de nos destinées.Or blanc et or rose résonnent à l’unisson en un chant d’amour et d’allégresse.Comme une langue ancienne, hispano-mauresque, simple et savante à la fois qui enchante nos sens d’un accent ancestral et lointain.La collection Perlée, c’est aussi la musique de bracelets dont les cercles rassurants s’enchevêtrent selon nos désirs au fi l d’or des saisons et des années. Cette ligne généreuse est prodigue et légère à la fois, faite de redondances sur des poignets délicats et agiles fi ers de l’accueillir.Des bagues qui évoquent la rondeur cyclique et tendre viennent célébrer une naissance.Parfois d’or blanc et composées de cinq anneaux elles évoquent alors le chiffre talismanique de l’Orient et s’invitent à un registre plus masculin.Et parmi la fraîcheur du soir tombant, il est temps de se parer de bracelets larges et opulents de la belle odalisque qui regarde son bien aimé respirant les parfums doux d’un jasmin annonçant une ère de lumineuses harmonies.

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La collection « Perlée » ou le monde au FémininWomanized world

Une ère nouvelle semble se profiler, annonçant un monde résolument plus féminin où la femme occupera une position centrale et s’exprimera dans des rôles jusqu’à lors exclusivement réservés aux hommes.Des valeurs intrinsèquement féminines constituent la clé de salut dans un monde en proie à des bouleversements historiques et qui tente de redéfinir un nouvel équilibre : ainsi sensibilité, intuition, écoute, ouverture, flexibilité, tolérance s’inscrivent comme des perles sur un tableau à recomposer.Van Cleef & Arpels a perçu ce message universel pour le transposer dans une collection de joaillerie prêt à porter, toute vouée aux femmes et dont l’apologie du cercle et de la rondeur constitue l’unité graphique de cette création, symbole parfait d’une ligne de vie qui se prolonge en un cercle, faite de cycles, de saisons, de multiples et uniques instants.En ce sens, la collection « Perlée » se présente comme une création iconique dont le fort contenu symbolique s’inscrit dans l’avant-garde d’un nouvel humanisme au féminin. Son esthétique essentielle, linéaire et contemporaine ne s’associe pas à des courants minimalistes mais plutôt à une élégante sobriété qui se rattache davantage au patrimoine esthétique des artistes de la Renaissance. De ce courant de pensées né à Florence et qui a mis la femme au centre de l’univers accomplissant ainsi une révolution douce mue par la force de l’harmonie avec des formes d’une beauté plus radieuse née d’un état de grâce et d’équilibre intérieur.Ainsi anneaux et bracelets apparaissent comme des guirlandes modernes de fleurs stylisées à l’extrême, simples et douces dans leur contour affable. Ils rappellent les danses enjouées, les mouvements suaves, les légers pas et les épouses radieuses. Instants de grâce et images qui portent un nouveau message de confiance dans l’avenir venant ainsi éclairer notre monde contemporain.Accompagnant par leur éclat, une tendance stylistique qui s’affirme également dans les dernières collections où émerge la prédilection pour de grandes griffes à prôner des tissus légers et diaphanes, mousseline et organza, ornés de transparences et de dentelles afin d’exprimer, en tant que valeur, la reconnaissance de l’excellence du savoir faire au féminin.Une position que partage la Maison Van Cleef & Arpels dont la tradition joaillière se perpétue grâce à ses hauts savoir-faire.Telle une respiration ample et libre, de multiples versions d’anneaux, de bracelets et de boucles d’oreilles déclinés en or blanc moderne et lumineux ou en tonalités plus chaudes

d’or rose, éclairés parfois de diamants resplendissants.On retrouve, sur certains bijoux de cette collection le motif emblématique de l’Alhambra, avec son trèfle à quatre feuilles stylisé, symbole de la Maison Van Cleef & Arpels depuis les années 68, partie intégrante du Patrimoine artistique de la Maison qui lui rend avec les bijoux « Perlée » un nouvel hommage.

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“The Extraordinary Journeys” of Van Cleef & Arpels or when dreams come true

At Van Cleef & Arpels childhood dreams become a reality in the new line of Fine Jewellery. We travel in the luxurious fantasy of aesthetic appeal orchestrated under the leadership of Nicolas Bos, Creative director and Chairman of the American branch in New York and exceptional “Mains d’Or”.

The inspiration for the new line begins with an attempted voyage by the young Jules Verne at the tender age of eleven. He decided to board an ocean liner to the Indies as the ship’s boy to bring back a coral necklace for his cousin Caroline Tronson whom he was head over heals in love with. This incident earned him his father’s ire but this opposing utopia fomented in him a brilliant and prophetic literary work a few decades later. It is this work that inspired Maison Van Cleef & Arpels in creating these Collections of such rare and singular beauty.

“We have selected four of Jules Verne’s books– Five Weeks in a Balloon, Journey to the Centre of the Earth, From The Earth to the Moon and the renowned Twenty Thousand Leagues under the Sea. These fantastic adventures, known the world over, are refl exive prisms that allow us to rework Van Cleef & Arpels’codes and to make them even stronger. Jules Verne’s dreamlike world resonates with that of a Maison whose artistic heritage built around the beauty of fl ora and fauna, the sky and the stars, imaginary creatures” confi des Nicolas Bos.

How can one not be moved by the tenderness and childlike roundness of a polar bear or not wish to adopt the Maximus elephant from Five weeks in a Balloon? An entire cheerful and wonderful bestiary takes us on to the Noah’s Ark of our childhood memories and dreams. The Around the moon clip studded with stars suggests a good many pledges of love and passionate promises under the full round moon of a summer night at sea.

These unusual peregrinations will take us on a ship towards the hot and volcanic lands of Stromboli and we will be charmed by the majestic beauty of a necklace of yellow and purple sapphires of the same name.Let’s be careful not to arouse on the Tyrrhenian seas the whimsical and impetuous jealousy of Olindias - half-siren half-woman - who in her Shiva’s dance could draw us to the abyssal depths Twenty Thousand Leagues under the Sea.

Versione italienne et anglaise disponibles

La Fée des émaux

C’est par une matinée d’hiver sous un ciel cotonneux et gris que je rencontrai la Fée des émaux, Dominique Baron à la Boutique du Temps Poétique ,Boutique des montres Van Cleef & Arpels, Place Vendôme à Paris. En contraste avec cette atmosphère figée par le froid, cette femme incarne la beauté et l’énergie de la couleur. A travers sa connaissance du haut savoir faire des émaux sur montres, Dominique, grâce à la Maison Van Cleef & Arpels, a pu, non seulement renouer avec ce noble artisanat qui était tombé dans l’oubli, mais aussi, au quotidien, à travers son école et l’enseignement qu’elle y prodigue, faire en sorte que cette technique raffinée et miniaturiste puisse, telle un feu chromatique, ne jamais s’éteindre.

Les montres « Complications poétiques » de Van Cleef & Arpels constituent des poèmes colorés et délicats et quelle femme ne rêverait de porter ces merveilleuses histoires songeant à un rendez-vous galant avec l’homme aimé sur le « Pont des amoureux » arborant la montre du même nom au poignet.Tout un univers délicat et symbolique se déploie sous nos yeux et sous la baguette magique de cette fée moderne qui a trouvé dans cette passion de l’émail une véritable vocation et un métier passionnant. Née dans le Jura français à Château- Chalon sous le signe de la Vierge, dans un petit et ravissant village d’une centaine d’âmes, sa mère seule institutrice du lieu l’accompagnait enfant à la découverte de l’art et de la beauté dans les musées de la région. L’arbre de la connaissance a donné de très beaux fruits et Dominique à son tour voue sa vie à la création et à cette école qui forme à Genève une douzaine d’élèves. « Les artisans de l’émaillerie mouraient avec leurs secrets et il n’y a pas d’écrits, lorsque le savoir faire disparaît il est extrêmement difficile de le faire renaître » explique-t-elle.L’horlogerie de luxe du Jura français et Neuchâtelois a joué un rôle capital à la fin du XVIII°siècle et durant tout le XIX° fournissant les cours européennes et orientales ainsi que l’Empire du Milieu.Les affres des deux guerres mondiales ont balayé ce métier d’art et il était essentiel que des personnes passionnées comme Dominique puissent contribuer à faire renaître le Phénix de ses cendres.Elle a structuré un plan de formation sur trois ans avec plusieurs modules parmi lesquels : peinture-miniature sur émail, histoire de cette technique enfin une validation pratique avec un examen de fin de cycle.

La Fée des émaux a su avec détermination, travail et passion faire renaître un métier d’art qui méritait pleinement d’être remis en lumière pour notre plus grand plaisir.

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Le retour de la couleur, à la lumière des émaux

A la veille de l’année 2011, pourquoi ne pas imaginer un monde en rose ?Dans cette dialectique du Dreamscaping que propose TJF pour ce numéro de janvier, il nous a paru opportun, au-delà d’un optimisme primaire de revoir nos codes de couleurs, les villes des grandes métropoles occidentales flirteraient plus volontiers avec le noir, le brun ou le gris. On pourrait imaginer dans nos rues un grand « dépoussiérage » chromatique. Concevoir le monde en rose ou en couleurs est un état d’esprit, une démarche positive, un premier pas vers un monde plus heureux et ouvert vers l’avenir. Ce n’est pas par hasard si le noir symbolise la non-couleur du deuil, du veuvage et de l’enfermement. Au Moyen-Âge, l’émail constitue une des principales ressources de décor de l’orfèvrerie. C’est une poudre colorée à l’aide d’oxydes métalliques (cobalt, cuivre, fer…) et le plus souvent opacifiée. Appliquée sur un support métallique (or, argent ou cuivre), elle se liquéfie à la cuisson et se solidarise au métal en refroidissant. Les émaux qui se prêtaient bien à l’ornementation et à la narration ont connu à cette époque un essor extraordinaire en raison de leur éclat et de leurs couleurs, presque toutes les techniques d’émaillage ont été inventées à l’époque médiévale. L’art de l’émail s’est transformé au XVIIe siècle par un procédé nouveau, celui de la peinture en miniature sur émail. L’orfèvre français Jean Toutin, né à Châteaudun en 1578, en est sans doute l’initiateur. Née en France, la peinture sur émail est introduite au XVIIe siècle à Genève. Elle prête la finesse de son dessin et la richesse de sa polychromie aux portraits et aux scènes qui ornent les montres, les tabatières, les bijoux. Avec l’orfèvrerie et l’horlogerie auxquelles elle est désormais étroitement associée, elle assure jusqu’à nos jours la réputation des peintres miniaturistes - tous ceux-ci ont en effet décoré des montres - qui en perfectionnent la technique. Ce sont eux qui, par exemple, inventent l’émail “sous fondant” utilisé après 1760 ; cette couche incolore, qui se polit à la machine, sert de glaçure protectrice à la peinture, et permet de supprimer le boîtier extérieur de la montre. Ce sont les effets obtenus par cette peinture sous fondant qui donnent à la peinture sur émail son aspect particulier lui assurant désormais la suprématie en Europe. Aujourd’hui, le Savoir-faire de l’émail en Haute Horlogerie connaît une renaissance grâce à la Maison Van Cleef & Arpels et à une Fée rencontrée et à la Boutique du Temps Poétique, place Vendôme par une matinée d’hiver sous un ciel cotonneux et gris. En contraste avec cette atmosphère figée par le froid, Dominique Baron incarne la beauté et l’énergie de la couleur. A travers sa connaissance du haut savoir faire des émaux sur montres, Dominique, avec le soutien de la Maison Van Cleef & Arpels a pu, non seulement renouer avec ce noble artisanat qui était tombé dans l’oubli, mais aussi, au quotidien, à travers son école et l’enseignement

qu’elle y prodigue faire en sorte que cette technique raffinée et miniaturiste ne puisse, telle un feu chromatique, ne jamais s’éteindre.Les montres « Complication poétique » de Van Cleef & Arpels constituent des poèmes colorés et délicats et quelle femme ne rêverait de porter ces merveilleuses histoires songeant à un rendez-vous galant avec l’homme aimé sur le « Pont des amoureux » arborant la montre du même nom au poignet.Tout un univers délicat et symbolique se déploie sous nos yeux et sous la baguette magique de cette fée moderne qui a trouvé dans cette passion de l’émail une véritable vocation et un métier passionnant. Née dans le Jura français, dans un petit et ravissant village d’une centaine d’âmes, sa mère seule institutrice du lieu l’accompagnait enfant à la découverte de l’art et de la beauté dans les musées de la région. L’arbre de la connaissance a donné de très beaux fruits et Dominique à son tour voue sa vie à la création et à cette école qui forme à Genève une douzaine d’élèves. « Les artisans de l’émaillerie mouraient avec leurs secrets et il n’y a pas d’écrits, lorsque le savoir faire disparaît il est extrêmement difficile de le faire renaître » explique-t-elle.L’horlogerie de luxe du Jura français et Neuchâtelois a joué un rôle capital à la fin du XVIII°siècle et durant tout le XIX° fournissant les cours européennes et orientales ainsi que l’Empire du Milieu.Les affres des deux guerres mondiales ont balayé ce métier d’art et il était essentiel que des personnes passionnées comme Dominique puissent contribuer à faire renaître le Phénix de ses cendres.Elle a structuré un plan de formation sur trois ans avec plusieurs modules parmi lesquels : peinture-miniature sur émail, histoire de cette technique enfin une validation pratique avec un examen de fin de cycle.La Fée des émaux a su avec détermination, travail et passion faire renaître un métier d’art qui méritait pleinement d’être remis en lumière pour notre plus grand plaisir perpétuant ainsi la pérennité de ce haut savoir faire.

Versione italienne et anglaise disponibles