un film de janna issabaeva - paname distribution
TRANSCRIPT
AVEC DINA TOUKOUBAEVA, GALINA PIANOVA, MARIA NEJENTSEVA IMAGE SAYAT JANGAZINOV DECORS ANTON BOLKOUNOV SON ADIL MEREKENOV COSTUMES ET MAQUILLAGE MADINA AMIRKHANOVA CASTING MADINA OUTEBAEVA MONTAGE AZAMAT ALTYBASSOV
UNE PRODUCTION SUN PRODUCTION PRODUCTRICE JANNA ISSABAEVA COPRODUCTEUR ERLAN BAJANOV DISTRIBUTION PANAME DISTRIBUTION ECRIT ET REALISE PAR JANNA ISSABAEVA
UN FILM DE
JANNA ISSABAEVA
PANAME DISTRIBUTION PRĂSENTE
UN FILM DE JANNA ISSABAEVA
DISTRIBUTION :Paname Distribution143 rue de Rennes 75006 ParisTĂ©l. : 01 40 44 72 [email protected]
PRESSE : Laurence Granec et Karine MĂ©nard
92 rue de Richelieu 75002 Paris TĂ©l. : 01 47 20 36 66
DURĂE : 1H17
2014 â KAZAKHSTAN â DCP â 1,85 - DOLBY â COULEUR
SORTIE LE 26 NOVEMBRE 2014
MATĂRIEL PRESSE TĂLĂCHARGEABLE SUR WWW.PANAME-DISTRIBUTION.COM
DURĂE : 1H17
2014 â KAZAKHSTAN â DCP â 1,85 - DOLBY â COULEUR
SORTIE LE 26 NOVEMBRE 2014
MATĂRIEL PRESSE TĂLĂCHARGEABLE SUR WWW.PANAME-DISTRIBUTION.COM
Kazakhstan de nos jours.Naguima, jeune femme rĂ©servĂ©e, abandonnĂ©e Ă la naissance, partage une chambre dans un quartier-dortoir dâAlmaty avec sa sĆur de cĆur, Ania, rencontrĂ©e Ă lâorphelinat. Enceinte, Ania meurt lors de lâaccouchement. A nouveau seule, Naguima va tenter de reformer une familleâŠ
SYNOPSIS
Comment est nĂ©e lâidĂ©e de faire ce film ?Un jour, jâai lu un article dans un journal kazakhstanais sur la vie dans nos orphelinats. Il y Ă©tait dit que tous les orphelins du Kazakhstan, une fois leurs Ă©tudes scolaires terminĂ©es, recevaient les renseignements dĂ©taillĂ©s concernant leurs parents biologiques : noms et prĂ©noms, adresse, etc. Câest un droit constitutionnel des orphelins. MĂȘme si lâun des parents est en prison, on indique le nom de la prison Ă lâorphelin ainsi que lâarticle de loi aux termes duquel il a Ă©tĂ© condamnĂ©. Jâai Ă©tĂ© stupĂ©faite, car je pensais auparavant que tout cela restait secret. En France, par exemple, la loi stipule que les informations concernant les parents ayant renoncĂ© Ă leurs enfants doivent rester secrĂštes.La deuxiĂšme chose qui mâa profondĂ©ment Ă©tonnĂ©e, et qui est la consĂ©quence de la divulgation de ces informations Ă nos orphelins, est que prĂšs de 80 % (il nây a pas de statistiques nationales, ce chiffre est celui dâun orphelinat) de ceux-ci tentent de retrouver leurs parents biologiques. Cette quĂȘte se termine trĂšs souvent tristement pour ces orphelinsâŠ
Le thĂšme de lâenfance est un thĂšme rĂ©current, non seulement dans le cinĂ©ma dâAsie centrale â chez votre compatriote Darejan Omirbaev ou votre collĂšgue kirghize Aktan Arym-Koubat (Abdykalykov) â, mais aussi dans le cinĂ©ma russe (LE RETOUR dâAndreĂŻ Zviaguintsev, KOKTEBEL de Boris Khlebnikov et AlexeĂŻ Popogrebski), ukrainien (LA MAISON Ă LA TOURELLE dâEva Neymann)... Avez-vous une explication Ă cela ?Je ne peux ni ne veux parler au nom de tous ces metteurs en scĂšne issus du territoire de lâex-URSS. En revanche, pour moi, lâenfance fut un moment capital de mon existence. Pour des raisons que je nâexposerai pas ici, jâai vĂ©cu mes neuf premiers mois en ville avec mes parents, puis, Ă neuf mois,
ENTRETIEN AVEC JANNA ISSABAEVA
ma grand-mĂšre mâa prise avec elle et mâa emmenĂ©e dans son village. Elle me nourrissait en me donnant le sein : quand elle a commencĂ© Ă me le donner, les montĂ©es de lait sont revenues et elle mâa nourrie au sein jusquâĂ lâĂąge de cinq ans. Puis, quand jâai eu cinq ans justement, un couple de personnes que je ne connaissais pas est venu au village et a dit : « Bonjour, nous sommes ton papa et ta maman. Nous venons te reprendre et nous te remmenons en ville. » Je ne pense pas que vous puissiez imaginer lâabĂźme qui sĂ©parait alors les villages kazakhs des villes en bĂ©ton ! ArrivĂ©s en ville, ils mâont dit : « VoilĂ , câest lĂ que tu vas vivre dĂ©sormais, avec nous et cette petite fille-lĂ qui est ta petite sĆur. » Jâai fait une vraie dĂ©pression Ă cinq ans et je me suis murĂ©e dans le silence. Je nâai plus prononcĂ© un mot pendant des mois, au point que les voisins pensaient que jâĂ©tais muette. Cette pĂ©riode a laissĂ© en moi des traces indĂ©lĂ©biles, mon cĆur Ă©tant coupĂ© en deux entre ma mĂšre et ma grand-mĂšreâŠPour revenir Ă votre question, je pense que Darejan, Aktan, moi⊠avons eu des enfances trĂšs difficiles. Il me semble que câest pour cette raison que ce thĂšme de lâenfance revient dans nos films comme un leitmotiv.
OĂč avez-vous tournĂ© le film ?Dans les environs dâAlmaty, dans une banlieue-dortoir. Nous avons tournĂ© dans des conditions difficiles : nous nâavions que mon propre argent pour faire ce film et jâai dĂ» me contenter dâune Ă©quipe de douze personnes seulement. Je nâavais mĂȘme pas dâassistant ! Ce nâĂ©taient pas les candidats qui manquaient, sachant que jâĂ©tais prĂȘte Ă prendre mĂȘme un stagiaire, mais mon directeur de production mâa dit que nous arrivions Ă tous tenir dans deux monospaces â si jamais je prenais un assistant, il faudrait alors prendre un troisiĂšme vĂ©hicule â et quâil valait mieux, au cas oĂč on aurait lâargent pour ce faire, lâinvestir dans autre chose⊠Puis mon ami Erlan Bajanov mâa aidĂ©e financiĂšrement quand on est arrivĂ©s au bout de mes ressources et quâon nâavait plus de quoi payer ni essence, ni nourriture. Je suis allĂ©e le trouver, lâai implorĂ© de me soutenir et il lâa fait.
On a tournĂ© avec un appareil-photo et avec mon propre matĂ©riel. En fait, je travaille toute lâannĂ©e pour la tĂ©lĂ©vision et jâai mon propre studio. Câest la vie que je me suis choisie : travailler toute lâannĂ©e sur des commandes pour la tĂ©lĂ© et prendre mon congĂ© annuel durant lequel je tourne mes propres projets. Pour moi, câest une question de survie.Compte tenu des moyens extrĂȘmement restreints, nous avons dĂ» â avec mon chef-opĂ©rateur et mon chef-dĂ©corateur â faire un story-board trĂšs prĂ©cis en dessinant absolument tous les plans trĂšs en amont du tournage. Nous avons mĂȘme montĂ© le film sur papier pour le tourner trĂšs fidĂšlement Ă ce quâon sâĂ©tait dit. Toute cette prĂ©paration nous a pris un mois et demi. Nous travaillons tous les trois pour la tĂ©lĂ© : donc, aprĂšs notre journĂ©e de travail, nous nous rĂ©unissions pour avancer sur le projet, chaque soir de 17 h Ă 21 h. CâĂ©tait assez Ă©puisant, car nous commençons tĂŽt nos journĂ©es Ă la tĂ©lĂ©, mais nous lâavons fait sans jamais avoir eu lâintention dâĂ©tablir un quelconque record. On aurait adorĂ© avoir plus de moyens et de temps⊠De fait, on Ă©tait tellement prĂȘts quâon a tournĂ© tout le film en douze jours.
Quel a donc Ă©tĂ© le budget du film ?Le tournage, avec le salaire des acteurs, les lieux, le matĂ©riel, a coĂ»tĂ© environ 50 000 dollars. En incluant tous les travaux techniques de postproduction qui ont suivi, le budget total sâest Ă©levĂ© Ă 150 000 dollars â auxquels il convient dâajouter tous les frais relatifs Ă la promotion faite pour et durant les festivals. Et ce nâest pas terminĂ©, car on sâapprĂȘte Ă sortir le film au Kazakhstan et il nous faut payer les DCP, les posters, etc.
OĂč avez-vous trouvĂ© vos actrices ? Ce sont des actrices professionnelles ?Câest une trĂšs bonne question, car on revient au tout dĂ©but du projet. Jâavais une responsable de casting qui, comme tous les responsables de casting, souhaitait que je lui fasse une description prĂ©cise du personnage principal afin quâelle se mette en quĂȘte de la jeune fille. Or je lui rĂ©pĂ©tais que peu mâimportait quâelle soit petite, grande, grosse, maigre, jolie ou pas :
ce que je voulais, câest quâelle soit « particuliĂšre »⊠Cela la mettait hors dâelle et elle me disait quâelle ne trouverait pas sans que je lui donne des consignes prĂ©cises.On a quand mĂȘme fait passer une petite annonce et, comme dans tous les pays du monde, un nombre impressionnant de jeunes filles sont venues pour faire des essais. NĂ©anmoins, rĂȘvant de gloire et de cinĂ©ma, elles semblaient toutes issues de familles aisĂ©es et dĂ©gageaient quelque chose qui ne me convenait pas. Je me suis dit alors quâon devait aller chercher dans les orphelinats, car les orphelins ont justement quelque chose de « particulier », quelque chose que les autres nâont pas, que je suis incapable de formuler, mais les orphelins ont cette spĂ©cificitĂ©. Et, de fait, dĂšs le premier orphelinat oĂč ma responsable de casting sâest rendue, on a trouvĂ© Naguima. On a Ă©galement trouvĂ© Ania dans un autre orphelinat. NĂ©anmoins, et malgrĂ© leur envie de faire ce film, elles avaient trĂšs peur. Dina Toukoubaeva, qui interprĂšte le rĂŽle de Naguima, me disait quâelle avait changĂ© dâavis, quâelle ne voulait plus tourner, quâelle allait nuire Ă mon film⊠Et, Ă chaque conversation que jâavais avec elle, elle finissait en larmes sans jamais me regarder dans les yeux : impossible pour elle de me regarder dans les yeux. Câest lĂ que je lui ai dit que la profession dâacteur Ă©tait la profession la plus simple au monde : « Tu fais tout ce que te dit le metteur en scĂšne. Il te dit : âNe bouge plusâ et tu ne bouges plus. Il te dit : âTais-toiâ et tu te tais, âavanceâ et tu avances. Câest tout ! » Elle a acceptĂ© de faire des essais et je lui disais : « LĂ , tu tâarrĂȘtes et tu comptes mentalement jusquâĂ 4, puis tu repars », et câest comme ça quâon a commencĂ© Ă travailler ensemble. Mais ma plus grande joie, câest dâavoir vu Dina se mĂ©tamorphoser durant le tournage : elle sâest ouverte comme une fleur sâouvre au monde. Son allure a changĂ©, sa dĂ©marche a changĂ©, tout en elle sâest transformĂ©. Elle allait mĂȘme jusquâĂ dire aux autres acteurs : « Ne fais pas ça, Janna nâaime pas quâon fasse ça. »
Vous dites avoir tournĂ© avec un appareil-photo, nĂ©anmoins vous avez dĂ» recourir Ă du matĂ©riel professionnel que vous nâaviez sans doute pas. Or vous ne travaillez pas du tout avec le studio dâĂtat Kazakhfilm, qui dispose, lui, de tous les moyens techniques. Quelle en est la raison ?Je ne travaille pas avec Kazakhfilm, car je chĂ©ris ma libertĂ© plus que tout au monde, alors que, en produisant des films, Kazakhfilm en devient le propriĂ©taire. Dans les contrats que les metteurs en scĂšne signent avec Kazakhfilm, il y a des articles selon lesquels Kazakhfilm peut te dĂ©gager du projet, peut changer le nom de ton film, en changer la fin⊠En revanche, Kazakhfilm peut louer son matĂ©riel sans ĂȘtre producteur du film, mais je nây ai jamais recours : les tarifs de location sont trĂšs hauts, des sociĂ©tĂ©s privĂ©es font des prix plus intĂ©ressants et jâai des amis qui, sachant quels types de films je fais, me prĂȘtent gratuitement le matĂ©riel dont jâai besoin. MĂȘme la grue dont jâai eu besoin pour le dernier plan du film quand la camĂ©ra tourne autour de Naguima, je lâai eue pour une somme extrĂȘmement modique, Ă un vrai prix dâami.
Pourquoi, vous qui ĂȘtes kazakhe et qui avez tournĂ© ce film au Kazakhstan, avez-vous choisi de le tourner en russe et non en kazakh ?Je me suis dit, tout dâabord, que jâallais tourner ce film en kazakh. Puis, quand jâai imaginĂ© le personnage de la sĆur de cĆur de Naguima, Ania, jâai dĂ©cidĂ© quâelle serait russe, car la vraie amitiĂ© ne connaĂźt pas de nationalitĂ©s. De plus, cela mâa permis dâavoir un plus large choix dâacteurs. Enfin, je pense que le russe dans ce film en accroĂźt lâampleur. Câest mon deuxiĂšme film en russe ; tous ceux que jâavais rĂ©alisĂ©s auparavant Ă©taient en kazakh. En revanche, deux rĂ©pliques sont en kazakh, car il sâagit dâinterjections et, si je les avais fait dire en russe, elles auraient eu une tonalitĂ© plus rude, voire plus vulgaire.
NĂ©e en 1968 Ă Almaty â qui Ă©tait Ă lâĂ©poque, sous le nom dâAlma-Ata, la capitale de la rĂ©publique soviĂ©tique du Kazakhstan â, Janna Issabaeva fait tout dâabord des Ă©tudes de journalisme Ă lâUniversitĂ© dâĂtat du Kazakhstan, dont elle sort diplĂŽmĂ©e en 1991. Elle se tourne alors rapidement vers la production, puis vers la mise en scĂšne de cinĂ©ma.
Elle assure la production exĂ©cutive de deux films dâAmir Karakoulov, DERNIĂRES VACANCES (1996) et JYLAMA (2001) et tourne son premier long-mĂ©trage en 2007.Elle travaille toute lâannĂ©e pour une chaĂźne de tĂ©lĂ©vision, tournant notamment des sĂ©ries.
2007 â KAROY, Ă©crit, mis en scĂšne, produit et financĂ© par Janna Issabaeva. Drame philosophique sur un homme hĂ©sitant entre deux types de vies, jusquâĂ ce quâil retrouve sa mĂšre⊠Le film fut prĂ©sentĂ© dans la section Criticâs Week du Festival de Venise en 2007 et a concouru pour le Prix du Meilleur Metteur en ScĂšne Asiatique aux Asia Pacific Screen Awards. Le directeur de la photo, Renat Kassay, a obtenu le Prix de la Meilleure Image au Festival de Khanty-MansiĂŻsk (Russie).
2009 â OĂPYRMAĂ ou MES CHERS ENFANTS, Ă©crit et mis en scĂšne par Janna Issabaeva, comĂ©die musicale sur une simple famille kazakhe Ă qui il arrive quelques pĂ©ripĂ©ties, a obtenu deux prix au Festival Kinoshok (Russie).
2011 â PERDRE SON INNOCENCE Ă ALMA-ATA, produit, Ă©crit et mis en scĂšne par Janna Issabaeva, est un film composĂ© de 13 nouvelles contant 13 premiers rapports sexuels dâadolescents kazakhs. Le film fut prĂ©sentĂ© au Festival de Varsovie.
BIOGRAPHIE DE JANNA ISSABAEVA
2012 â TALGAT, produit, Ă©crit et mis en scĂšne par Janna Issabaeva, relate lâhistoire dâun garçonnet de onze ans vivant dans les faubourgs dâAlmaty et qui doit travailler pour subvenir aux besoins de sa famille dĂ©ficiente. Le film fut prĂ©sentĂ© aux Festivals de Busan (CorĂ©e du Sud), HanoĂŻ, Munich, JaipurâŠ
2013 â NAGUIMA, produit, Ă©crit et mis en scĂšne par Janna Issabaeva, a eu sa premiĂšre mondiale au Festival de Busan, avant dâĂȘtre repris dans la section Forum du Festival de Berlin 2014 puis prĂ©sentĂ© au Festival du film asiatique de Deauville oĂč il a reçu le Grand Prix.
2014 â BOPEM, en postproduction.
NAGUIMA est le premier film de Janna Issabaeva qui ait une sortie commerciale en France.
Balbutiante avant la Seconde Guerre mondiale, la cinĂ©matographie kazakhe prend vĂ©ritablement son essor durant et aprĂšs cette guerre, car les grands studios russes, Mosfilm et Lenfilm, sont dĂ©placĂ©s Ă Alma-Ata pour les Ă©loigner du front. Câest lĂ , notamment, quâEisenstein tourna IVAN LE TERRIBLE et câest sur ces tournages russes que se formeront les premiers cadres de cette nouvelle cinĂ©matographie. Les annĂ©es soixante et le DĂ©gel font Ă©merger de rĂ©els talents (Chaken AĂŻmanov, Alexandre KarpovâŠ), mais, en URSS, lâheure nâest pas Ă la mise en valeur des nationalitĂ©s « pĂ©riphĂ©riques » Ă lâextĂ©rieur des frontiĂšres et rarissimes sont les Ćuvres qui parviennent en Occident.Il faut attendre la fin des annĂ©es quatre-vingt pour voir apparaĂźtre, Ă la faveur de la PerestroĂŻka, une « nouvelle vague » kazakhe qui va faire les beaux jours des festivals internationaux (Rachid Nougmanov, Serik Aprymov, Satybaldy Narymbetov, Ermek Chinarbaev â qui vient de tourner un film avec GĂ©rard Depardieu, LA VOIX DE LA STEPPE), Ă dĂ©faut de connaĂźtre une destinĂ©e commerciale. De fait, il nâest sorti en France, durant les vingt derniĂšres annĂ©es, que 10 films kazakhs, dont 5 furent coproduits avec la France. LâannĂ©e 2014 fait, dĂšs lors, figure dâexception, puisque NAGUIMA est le troisiĂšme film kazakh Ă sortir cette annĂ©e, aprĂšs LEĂONS DâHARMONIE dâEmir Baigazin (primĂ© Ă Berlin en 2013) et LâĂTUDIANT de Darejan Omirbaev (prĂ©sentĂ© Ă Un certain regard en 2012). Câest surtout ce dernier qui fait figure de leader, tout au moins Ă lâĂ©tranger, car sur les 13 films sortis en France (en incluant ceux de 2014), 6 lui sont dus.
Cette cinĂ©matographie fait aujourdâhui le grand Ă©cart entre un cinĂ©ma dâauteur, auquel sâintĂ©ressent de prĂšs les festivals Ă©trangers, et les blockbusters et films dâaction nationaux qui ne voyagent pas au-delĂ des frontiĂšres de lâAsie centrale. La production est aujourdâhui dâune vingtaine de
LE CINEMA AU KAZAKHSTAN
longs-mĂ©trages par an (il y en avait seulement 4 en 2002), dont environ la moitiĂ© sont issus du grand studio dâĂtat Kazakhfilm. Seul studio de la rĂ©gion Ă disposer aujourdâhui de tout lâĂ©quipement nĂ©cessaire aux tournages et Ă la postproduction, Kazakhfilm produit des films dont les principaux fleurons, ces derniĂšres annĂ©es, relatent lâenfance et lâadolescence du prĂ©sident du pays, Noursoultan Nazarbaev.
Lâexploitation est sans doute le secteur qui a connu les plus profondes mutations depuis dix ans : le pays comptait 42 Ă©crans en 2002 ; il en comptait, au 1er janvier 2014, 213 dont 62 numĂ©risĂ©s, ainsi que 2 salles Imax. De nouvelles salles continuent de voir le jour, car il nây a encore que 1 Ă©cran pour 80 000 habitants (contre 1 pour 40 000 en Russie et 1 pour 11 500 en France). 346 nouveaux films sont sortis sur les Ă©crans en 2013, les films amĂ©ricains dominant le box office et le cinĂ©ma national sâoctroyant entre 8 % et 10 % de part de marchĂ©. Avec environ 14 millions de spectateurs (pour 17,5 millions dâhabitants), le pays est incontestablement, parmi les cinq rĂ©publiques dâAsie centrale ex-soviĂ©tiques, celui qui a su le mieux reconstruire son industrie cinĂ©matographique aprĂšs les annĂ©es de dĂ©shĂ©rence qui avaient suivi lâeffondrement de lâURSS. Il reste nĂ©anmoins Ă ce pays indĂ©pendant Ă conquĂ©rir lâindĂ©pendance de son marchĂ© : de fait, la quasi-totalitĂ© des films Ă©trangers sortant sur ce territoire (Ă la notable exception des films turcs) sont toujours acquis par des sociĂ©tĂ©s russes pour lâensemble de lâex-Union soviĂ©tique, Kazakhstan compris. Les quelques vellĂ©itĂ©s dâacquisitions en direct nâont, pour lâinstant, pas changĂ© la donne.
Scénariste et metteur en scÚne .............................Janna IssabaevaDirecteur de la photo ...........................................Sayat JangazinovChef-décorateur ..................................................Anton BolkounovSon ...................................................................Adyl MerekenovCostumes et maquillage........................................Madina AmirkhanovaCasting ..............................................................Madina OutebaevaMontage .............................................................Azamat AltybassovCoproducteur ......................................................Erlan BajanovProduit par .........................................................Janna Issabaeva
Avec
Naguima ............................................................ Dina ToukoubaevaNina, la prostituée .............................................. Galina PianovaAnia .................................................................. Maria Nejentseva
Textes du dossier de presse : Joël ChapronAffiche : JérÎme Le ScanffDP : La Gachette
FICHE TECHNIQUE ET ARTISTIQUE
DISTRIBUTION