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pdfcrowd.com open in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF API Troisième République (France) République française Troisième République 1870 1940 69 ans, 10 mois et 7 jours Drapeau. Armoiries . Informations générales Statut République Capitale Paris Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2008) . Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ». (Modifier l'article) Pour les articles homonymes, voir Troisième République. Pour l'organisation du régime, voir l'article Lois constitutionnelles de 1875. La Troisième République est le régime républicain en vigueur en France, de 1870 à 1940. La Troisième République est le premier régime français à s'imposer dans la durée depuis 1789. En effet, après la chute de la monarchie absolue, la France a expérimenté, en quatre-vingts ans, sept régimes politiques : trois monarchies constitutionnelles, deux républiques et deux Empires. Ces difficultés contribuent à expliquer les hésitations de l' Assemblée nationale, qui met neuf ans, de 1870 à 1879, pour renoncer à la royauté et proposer une troisième constitution républicaine. Formant une constitution de compromis, les lois Lire Modifier Afficher l'historique Article Discussion Rechercher Accueil Portails thématiques Index alphabétique Article au hasard Contacter Wikipédia Contribuer Premiers pas Aide Communauté Modifications récentes Faire un don Imprimer / exporter Boîte à outils Autres langues اﻟﻌﺮﺑﯿﺔ ﻣﺼﺮىБългарски Brezhoneg Créer un compte Connexion

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Troisième République (France)

République françaiseTroisième République

1870 – 194069 ans, 10 mois et 7 jours

Drapeau. Armoiries.

Informations générales

Statut République

Capitale Paris

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2008).

Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vousconnaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, mercide compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité eten les liant à la section « Notes et références ». (Modifier l'article)

Pour les articles homonymes, voir Troisième République.

Pour l'organisation du régime, voir l'article Lois constitutionnelles de 1875.

La Troisième République est le régime républicainen vigueur en France, de 1870 à 1940.

La Troisième République est le premier régimefrançais à s'imposer dans la durée depuis 1789. Eneffet, après la chute de la monarchie absolue, laFrance a expérimenté, en quatre-vingts ans, septrégimes politiques : trois monarchiesconstitutionnelles, deux républiques et deux Empires.Ces difficultés contribuent à expliquer les hésitationsde l'Assemblée nationale, qui met neuf ans, de 1870à 1879, pour renoncer à la royauté et proposer unetroisième constitution républicaine.

Formant une constitution de compromis, les lois

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Capitale Paris

Langue Français

Monnaie Franc français

Démographie

Population 1872 37 653 000 hab.

1914 41 630 000 hab.

1918 38 670 000 hab.

1926 40 581 000 hab.

1938 41 560 000 hab.

Histoire et événements

4 septembre 1870 À la suite de la capture deNapoléon III par les Prussiensà l'issue de la bataille deSedan, le républicainGambetta proclame la IIIe

République.

1er mars 1871 déchéance officielle deNapoléon III

mars - mai 1871 Malgré la défaite à l'issue de laguerre franco-allemande (28janvier 1871), les Parisiensrefusent de se résigner faceaux Prussiens : la Gardenationale prend possessionde l’Hôtel de ville et organiseles votes, qui élisent laCommune de Paris. Elles'achèvera par la « Semainesanglante ».

29 juillet 1881 Liberté de la presse.

1881 - 1882 Vote des lois Jules Ferry sur

constitutionnelles de 1875 établissent une républiqueparlementaire de type bicaméral. Marqués par lerenversement en 1851 de la République par sonpremier président élu, les républicains vont n'accorderdans la pratique au chef de l'état qu'un rôlereprésentatif. La IIIe République a constitué ce quePhilip Nord a appelé « le moment républicain »,c'est-à-dire une période marquée par une forte identitédémocratique, que les grandes lois sur l'Instruction,la laïcité, les droits de grève, d'association et deréunion illustrent. La IIIe République est aussi uneépoque où la vie des Français est « passionnémentpolitique, autant que la vie d'un peuple peut l'êtredans une période non révolutionnaire . » C'est ce queVincent Duclert qualifie de « naissance de l'idée de laFrance comme nation politique . »

La IIIe République est aussi la période marquée partoute une série de réformes sociales auxquelles lasociété aspirait, notamment par l'adoption d'unelégislation plus favorable pour les salariés.

Née dans la défaite, la IIIe République évolue de saproclamation à sa chute dans un contexte deconfrontation avec l'Allemagne. L'invasion par celle-cidu territoire français lancée le 10 mai 1940 provoquele transfert du pouvoir constituant de la Chambre desdéputés au Maréchal Pétain, le 10 juillet 1940, et parla suite la dissolution du régime.

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1881 - 1882 Vote des lois Jules Ferry surl'école primaire : l'école devientgratuite (1881), l'éducationobligatoire et l'enseignementpublic laïc (1882).

21 mars 1884 Légalisation des syndicats.

1889 - 1891 Affaire Boulanger : à unmoment où la République estébranlée par le scandale desdécorations, Boulanger,ministre de la Guerre, devientle chef d’une coalitionhétéroclite qui rassemble desradicaux aigris, desnationalistes impatients de larevanche contre l'Allemagne,des bonapartistes et desorléanistes.

1894 - 1906 Affaire Dreyfus : à la suite d'unprocès en révision en 1899,Dreyfus est condamné à dixans de détention avant d'êtregracié par le président de laRépublique puis réintégrédans l'armée en 1906.

1er juillet 1901 Légalisation des associations.

1905 Émile Combes fait voter laséparation des Églises et del'État et la nationalisation desbiens des Églises.

1914 - 1918 Première Guerre mondiale.Victoire le 11 novembre 1918.Le Traité de Versailles (1919)permettra entre autres à la

1 Les hésitations initiales : ce sera une République(1870-1879)

1.1 La liquidation de la guerre franco-allemandede 1870

1.1.1 Le gouvernement de la Défensenationale1.1.2 Les élections du 8 février 1871 et lapaix1.1.3 La Commune (18 mars - 28 mai 1871)

1.2 Les premiers temps de la IIIe République1.2.1 Adolphe Thiers, administrateurnécessaire de l'infortune nationale

1.2.1.1 Les réformes de Thiers1.2.1.2 Adolphe Thiers premierprésident de la République

1.2.2 La tentative de restaurationmonarchique

1.2.2.1 Le retour à l'Ordre Moral1.2.2.2 Un président pour sept ans enattendant la restauration

1.2.3 L'évolution vers un régime républicain1.2.3.1 Les lois constitutionnelles de18751.2.3.2 La crise du 16 mai 1877 et lavictoire des Républicains

2 La belle époque de la Troisième République(1879-1914)

2.1 La République opportuniste : une mise enplace pragmatique (1879-1898)

2.1.1 La fondation du régime2.1.1.1 Les gouvernements Jules Ferry

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Entités précédentes :

Empirefrançais (SecondEmpire)

Entités suivantes :

État français(Vichy)

France de récupérer l'Alsace-Moselle.

1936 Accords de Matignon :conventions collectives,semaine de 40 heures,congés payés.

22 juin 1940 À la suite de sa défaite face àl'Allemagne nazie, la Francesigne l'armistice le 22 juin.Vote des pleins pouvoirs àPhilippe Pétain le 10 juillet1940 : début du régime deVichy.

Président

(1e) 1871-1873 Adolphe Thiers

(De) 1932-1940 Albert Lebrun

Parlement français

Chambre haute Sénat

Chambre basse Chambre des députés

(1879-1885)2.1.1.1.1 L'œuvre scolaire2.1.1.1.2 La révisionconstitutionnelle2.1.1.1.3 Les grandes libertésrépublicaines

2.1.1.2 La crise boulangiste2.1.1.2.1 Les élections de 1885 etl'instabilité gouvernementale2.1.1.2.2 Les origines duboulangisme2.1.1.2.3 La réaction républicaine

2.1.2 La nouvelle république dans le monde2.1.2.1 Les conquêtes coloniales2.1.2.2 Les difficultés avec le Royaume-Uni2.1.2.3 L’alliance franco-russe

2.2 La République radicale : une évolutionrésolument progressiste (1898-1914)

2.2.1 L'affaire Dreyfus (1894-1906)2.2.2 La séparation de l’Église et de l’État2.2.3 La diplomatie de Théophile Delcassé(1898-1905) : l’Allemagne isolée

3 Le déclin et la chute de la IIIe République (1914-1940)

3.1 La Première Guerre mondiale : l'épreuve dela Grande Guerre (1914-1919)

3.1.1 L'échec de l'offensive allemande sur laMarne3.1.2 La guerre de positions3.1.3 La victoire

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3.2 Les années 1920 : une gestion difficile del’après guerre (1919-1929)

3.2.1 La politique intérieure de RaymondPoincaré

3.2.1.1 La question du positionnementdes radicaux3.2.1.2 Le redressement financier et leproblème des réparations

3.2.2 Une politique étrangère pacifique3.2.2.1 Une nation traumatisée par laguerre3.2.2.2 La politique étrangère d’AristideBriand

3.3 Crise et effondrement (1929-1940)3.3.1 La crise politique

3.3.1.1 Les émeutes de février 1934 :l’impossible réforme du régime3.3.1.2 Le Front populaire

3.3.2 L’effondrement face à l’Allemagne3.3.2.1 L’expansion de l’Allemagne3.3.2.2 La défaite et le régime de Vichy

4 Annexes4.1 Portraits des quatorze présidents de laTroisième République4.2 La déclaration du comte de Chambord sur ledrapeau blanc4.3 Les attentats anarchistes (1892-1894)

5 Bibliographie5.1 Ouvrages généraux

5.2 Ouvrages sur les débuts de la IIIe

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République5.3 Ouvrages sur la Commune5.4 Ouvrages sur les institutions5.5 Ouvrages sur la sociologie électorale et lesuffrage universel5.6 Ouvrages sur les familles politiques, lespartis et le personnel politique5.7 Ouvrages sur la Belle Époque

5.7.1 Ouvrages généraux5.7.2 Économie et société

6 Notes et références7 Voir aussi

7.1 Articles connexes7.2 Liens externes

Les hésitations initiales : ce sera une République (1870-1879) [modifier]

Articles connexes : Histoire de France et Chronologie de la France sous la Troisième République (1870-1914).

La liquidation de la guerre franco-allemande de 1870 [modifier]

Le gouvernement de la Défense nationale [modifier]

Au cours de la guerre de

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Guerre franco-allemande, bataille deMars-la-Tour

Gambetta proclamant laRépublique à l'Hôtel de ville deParis (4 septembre 1870)

Au cours de la guerre de1870, les opérations militairesaboutissent à la défaite et à lacapture de l'empereurNapoléon III à Sedan, le 2septembre 1870. L'oppositionparlementaire, surtoutrépublicaine, menée par LéonGambetta parvient à mettre enplace un gouvernementprovisoire, dit de la Défensenationale. La République est

proclamée le 4 septembre, au balcon de l’hôtel de ville de Paris,quoiqu'elle le fût d'abord dans quelques villes de province (Lyonnotamment). Un gouvernement de la Défense nationale est constituéavec à sa tête le général Trochu. Sont également membres de cegouvernement Jules Favre (ministre des Affaires étrangères, et vice-président du Gouvernement), Jules Ferry (secrétaire du Gouvernement),Léon Gambetta (ministre de l'Intérieur), Ernest Picard (ministre des Finances), Henri Rochefort, JulesSimon (ministre de l'Instruction Publique, des Cultes et des Beaux Arts), Adolphe Le Flo (ministre de laGuerre), Martin Fourichon (ministre de la Marine et des Colonies), Adolphe Crémieux (Garde des Sceaux),tous élus de Paris.

L'armée de Bazaine résiste toujours dans Metz assiégée. Paris est également assiégée à partir du 18septembre. Le 7 octobre Gambetta quitte Paris en ballon pour tenter de réorganiser la défense à partir de laprovince. La capitulation précipitée de Bazaine et de l'armée de Metz (150 000 hommes) le 30 octobre porteun grave coup à la France. Elle intervient au moment où le gouvernement, parti s'établir à Tours, est parvenuà organiser une Armée de la Loire. Les Prussiens libérés peuvent alors concentrer leurs forces sur cettenouvelle armée mal entrainée et mal équipée, ce qui oblige le gouvernement à se replier sur Bordeaux.

Le 18 janvier, l'Unité allemande est réalisée, les souverains allemands réunis au château de Versailles

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Composition de la Chambre des députésà l'issue des élections

proclament le roi Guillaume de Prusse empereur d'Allemagne. Le 28 janvier, Paris capitule après 132 joursde siège. Le gouvernement négocie une trêve pour organiser des élections. Jules Favre négocie lesconditions de l'armistice. Opposé à la trêve, Gambetta démissionne.

Les élections du 8 février 1871 et la paix [modifier]

Article détaillé : Assemblée nationale (1871).

Le décret du 29 janvier 1871 fixe les conditions des élections,reprenant la tradition républicaine de la Seconde République,inaugurée par la loi électorale du 15 mars 1849 : scrutin de liste,départemental et majoritaire, par opposition avec le scrutinuninominal à deux tours qui avait été la règle sous le SecondEmpire. Les élections ont lieu dans des conditions spéciales :40 départements sont occupés, 400 000 Français sontprisonniers, et aucune campagne (exceptée à Paris) n'a étépréparée. Par ailleurs, les votes se déroulent au chef-lieu ducanton pour pousser les campagnes conservatrices àl'abstention .

Les élections ne portent pas sur le choix du régime, mais sur le thème de la guerre (ou de la paix). Lesrépublicains sont divisés entre ceux, comme Gambetta et les radicaux, qui veulent poursuivre la guerre àoutrance contre l'ennemi, et les modérés résignés à la paix. Les conservateurs, regroupant divers courantsallant de la bourgeoisie libérale aux monarchistes, s'unissent sur le thème de la paix . Le 8 février 1871,l'Assemblée nouvellement élue est majoritairement monarchiste : sur 675 élus, environ 400 monarchistes(dont 182 légitimistes et 214 orléanistes), et 250 républicains avec une minorité de socialistes, commeFélix Pyat et Benoît Malon, et quelques bonapartistes issus de la Corse et de la Charente . Lesdépartements de l'Est, envahis, se sont largement prononcés pour les républicains et la guerre, toutcomme le Midi de la France et Paris. Les Français, lassés de la guerre, ont préféré voter pour les tenantsde la paix, sans que leur vote signifie un parti-pris pour la cause monarchiste. En effet, André Encrevéécrit : « la majorité monarchiste va, d’une certaine façon, commettre la même erreur que Louis-Napoléon en1851, c'est-à-dire confondre une circonstance exceptionnelle (ici l’invasion) avec une tendance profonde de

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l’opinion publique. Ces députés ont été élus parce qu’ils proposaient de signer la paix ; mais leur optionmajoritaire pour la monarchie n’est pas à l’unisson des préférences des Français » .

Le 16 février 1871, Jules Grévy est élu président de l'Assemblée nationale, un républicain modéré « enfaveur auprès des monarchistes pour s'être constamment tenu en dehors de la Révolution depuis le jour oùelle s'est faite » . Son hostilité à la guerre, son engagement pour la défense de l'ordre en font un candidatidéal pour la nouvelle majorité. Le 17 février 1871, Adolphe Thiers, ancien ministre de l'Intérieur de Louis-Philippe, est nommé Chef du pouvoir Exécutif de la République française à la quasi unanimité : il est« l’administrateur nécessaire de l’infortune nationale », exerçant « ses fonctions sous l'autorité del'Assemblée Nationale, avec le concours des ministres qu'il aura choisi et qu'il présidera ». Le 19 février, ilconstitue un gouvernement, composé de ministres du centre droit et de la gauche modérée, avec à sa têteJules Dufaure qui prend le portefeuille de la Justice . Dans son programme du 19 février, Thiers invitel'Assemblée à mettre entre parenthèses la question du régime pour ce qui importe le plus : « pacifier,réorganiser, relever le crédit, ranimer le travail » . Il est ensuite prévu par un pacte tacite conclu entreThiers et l'Assemblée, dit Pacte de Bordeaux (10 mars 1871), que le Chef du Pouvoir Exécutif ne préparerapas de solution constitutionnelle à l'insu de celle-ci, mais pourvoira aux nécessités nationales et à lanégociation avec l'Allemagne.

Thiers rencontre Otto von Bismarck le 21 février 1871. Le Chancelier lui signifie qu’il ne pourra pas prorogerl’armistice (signé le 28 janvier pour 21 jours) au-delà du 24 février et lui annonce les conditions exorbitantesauxquelles doit se soumettre la France pour qu'un traité de paix entre les deux pays soit possible. Le traité,rédigé en français selon les usages diplomatiques, est signé le 10 mai 1871 et connu sous le nom de traitéde Francfort. L’Allemagne obtient : une indemnité de guerre de 6 milliards de francs, réduite à 5 milliardsaprès négociation ; la cession de l'Alsace (sauf Belfort, défendu avec acharnement par le colonel PierreDenfert-Rochereau), de l'essentiel de la Moselle, d'une partie de la Meurthe et des Vosges ; un défilé destroupes allemandes sur les Champs-Élysées. Le 1er mars 1871, l’Assemblée ratifie la convention, lorsd’une séance dramatique. 546 députés l’adoptent contre 107 seulement qui la rejettent . On comptaitparmi eux tous les députés de Paris (Louis Blanc, Henri Brisson, Georges Clemenceau, Victor Hugo,Édouard Lockroy, Henri Martin, Arthur Ranc, Henri Rochefort, etc.), les députés d’Alsace et de Lorraine quidémissionnent aussitôt, bientôt suivis de nombreux députés républicains. L'extrême gauche radicale,socialiste, internationaliste désavoue l'Assemblée et lui dénie toute légitimité.

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L'enlèvement des canons de Montmartre,décidé par Thiers, fut le point de départ del'insurrection communarde.

La Commune (18 mars - 28 mai 1871) [modifier]

Article détaillé : Commune de Paris (1871).

La Commune trouve son origine dans la défaite de 1871, dansl'attitude de l'Assemblée nationale et du Gouvernement, et dansles manifestations idéologiques d'un petit peuple parisien,héritier des sans-culottes de la Révolution.

La guerre de 1870 a profondément marqué la capitale qui a subiun siège très dur et dont la population a souffert de la faim.L'armistice paraît insupportable aux Parisiens qui ont résisté àl'ennemi pendant près de quatre mois. « Les insurgés vibraientd'un patriotisme de gauche que la honte de la défaiteexaspérait », et contestent l'armistice de janvier 1871.L'attitude de l'Assemblée, royaliste et pacifiste, qualifiéed'« Assemblée de ruraux » par les Parisiens, contribue à

l'exacerbation des esprits. Le 10 mars 1871, elle transfère son siège de Paris à Versailles, parce qu'ellevoit dans Paris « le chef-lieu de la révolution organisée, la capitale de l'idée révolutionnaire » . Par uneloi du même jour, elle met fin au moratoire sur les effets de commerce, acculant à la faillite des milliersd'artisans et de commerçants, et elle supprime la solde de 1,50 francs par jour, payée aux gardesnationaux.L'attitude du Gouvernement n'est pas conciliante, notamment lorsqu'il nomme trois bonapartistes auxpostes de préfet de police, Marie-Edmond Valentin, de chef de la Garde Nationale, le général d'Aurellede Paladines, et de gouverneur, le général Vinoy, nominations vécues comme une provocation par lesParisiens. Le 9 mars 1871, le préfet de police interdit les principaux journaux d'extrême gauche, commeLe Cri du Peuple de Jules Vallès.

Toutes ces mesures font monter la tension à Paris au sein du petit peuple composé de « ce qui a produit lasans-culotterie en 1792-1794 : ébénistes, tanneurs, cordonniers, tailleurs, maçons, charpentiers… » .Comme l'écrit Jean-Jacques Chevalier, « la Commune était l'expression, chez ses meneurs, d'unrépublicanisme ultra rouge, antireligieux, jacobin, prolétarien, fouetté par la haine pour cette assemblée

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républicanisme ultra rouge, antireligieux, jacobin, prolétarien, fouetté par la haine pour cette assembléemonarchiste » . Certains historiens voient d'autres facteurs dans le déclenchement de la Commune deParis, notamment Jacques Rougerie qui souligne le rôle de la révolution haussmannienne et interprète laCommune comme « une tentative de réappropriation populaire de l'espace urbain » .

La révolte éclate lorsque Thiers tente de confisquer les 227 canons de la Garde nationale (canons financéspar les Parisiens) le 18 mars 1871. Le gouvernement a quitté Paris précipitamment, et le Comité central dela Garde nationale (constitué lors de la fédération des bataillons de la Garde nationale en février 1871),resté maître de Paris, s'installe à l'Hôtel de Ville. Le 26 mars, les insurgés font élire le Conseil général de laCommune, composé de 90 élus dont 20 modérés qui démissionnent rapidement. En effet, les élections ontété peu représentatives, la moitié des électeurs n'ayant pas voté . Le mouvement parisien se radicalise etva « se transmuer inexorablement en révolution politique et sociale », selon le mot de Jacques Rougerie.

Les mesures adoptées par la Commune sont symboliques, et réalisent certaines idées du programme deBelleville de 1869 : la séparation de l’Église et de l’État, l’adoption du drapeau rouge, la fin des arméespermanentes, l'abolition de la conscription, l'interdiction des cumuls des mandats, l’interdiction desretenues sur les traitements et les salaires, le principe de l’instruction laïque gratuite et obligatoire,l’interdiction de l’enseignement confessionnel, la nationalisation des biens religieux, la justice gratuite etrendue par des jurys élus, l’interdiction du travail nocturne des ouvriers boulangers…

Durant ces évènements, le Gouvernement rassemble une armée que les communards appellentversaillaise, composée en partie de prisonniers de guerre libérés par les Allemands qui soutiennent larépression. Le 21 mai, les Versaillais parviennent à entrer dans la ville par la porte de Saint-Cloud.Commence alors la Semaine sanglante (21 au 28 mai), marquée par des combats de rue sans pitié,barricade par barricade, et qui s'achève par la défaite des insurgés au cimetière du Père-Lachaise. Dans lesdeux camps, des exactions sont commises :

Du côté des communards, le décret du 5 avril 1871 sur les otages dispose que toute exécution d’unprisonnier de la Commune sera suivie de l’exécution d’un nombre triple d’otages (premier groupe de 80otages massacrés le 19 mai, second groupe de 47 otages le 23 mai) . Par ailleurs, de nombreuxbâtiments officiels, comme la Cour des comptes, les Tuileries, la Préfecture de Police sont incendiés.Du côté des Versaillais, Mac-Mahon et Thiers donnent pour instruction de fusiller tout combattant. Tousceux qui ont de la poudre sur les mains sont passés par les armes. Des quartiers entiers sont rasés par

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l'artillerie qui bénéficie du soutien des Allemands.

Les combats font moins de 900 morts du côté des Versaillais. Les pertes des communards, longtempsestimées à 20 000, ont été réévaluées à 10 000 par Robert Tombs, dans La Guerre contre Paris (1871). Il ya 300 000 dénonciations, 36 000 arrestations, dont 819 femmes et 538 enfants : les tribunaux militairesprononcent 270 condamnations à mort (dont 26 furent exécutées), 13 450 condamnations dont 7 500 à ladéportation en Nouvelle-Calédonie. Plusieurs milliers de communards doivent s’exiler. Le mouvementsocialiste est décimé pendant près de dix ans.

L'historien monarchiste Jacques Bainville explique que la répression de Thiers a bénéficié très largement àla forme républicaine de Gouvernement. En effet, la République a montré qu'elle pouvait défendre l'ordre etqu'elle s'est détachée de la violence révolutionnaire. Dans son Histoire de France, en 1924, il explique :« Ce fut la République qui signa la paix. Elle vint à bout de la Commune et rétablit l'ordre. Elle assumatoutes les responsabilités et elle en eut le bénéfice. Ce fut elle qui remplit le programme sur lequel lamajorité de droite avait été élue. Alors les craintes que la République inspirait - révolution, guerre sans fin -s'évanouirent. Et ces causes réunies firent que le régime républicain, d'abord provisoire, devint définitif. » Ilconclut : « C'est elle [la Commune]… qui a consolidé le régime républicain . »

Quelques mois après la fin de la Commune de Paris, la loi monétaire prussienne du 4 décembre 1871,souhaitée par Bismarck, oblige la France à emprunter 25 % de son PIB, pour verser un stock d'or àl'Allemagne en guise d'indemnité de guerre, ce qui fait doubler la dette publique française et créé uneclasse d'épargnants participant à l'expansion boursière sous la IIIe République: 4 millions de Français sontporteurs de dette publique en 1880 contre 1,5 million en 1870 .

Les premiers temps de la IIIe République [modifier]

Adolphe Thiers, administrateur nécessaire de l'infortune nationale [modifier]

Les réformes de Thiers [modifier]

Chef du Pouvoir exécutif, Thiers se lance dans des réformes financières, administratives et militaires.

D'abord, il reste à payer l'indemnité de guerre de 5 milliards de francs exigées par l'Allemagne, sommecorrespondant à deux ou trois budgets annuels à cette époque . La souscription d'un grand emprunt

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public est décidée par Thiers, votée le 21 juin 1871 et permet de réunir dans la seule journée du 27 juin plusde 4 milliards de francs. Les allemands évacuant le territoire au fur et à mesure des paiements, Thiersdemande que les quatre départements parisiens soient d’abord évacués, et en septembre 1873, lesderniers fonds sont versés alors que les dernières troupes d'occupation quittaient le pays.

Ensuite, Thiers entreprend de réformer la carte administrative par deux grandes lois :

Celle du 10 août 1871 maintient le préfet comme unique représentant de l'État dans le département ; leConseil général de préfecture est, comme sous le Second Empire, élu au suffrage universel masculin,mais, et c'est une nouveauté, le département obtient le statut de collectivité territoriale ;Celle du 14 avril 1871 revient sur la loi du 7 juillet 1852, adoptée sous le Second Empire : le maire estélu par le conseil municipal (lui-même élu au suffrage universel), sauf dans les villes de plus de 20 000habitants où le maire est nommé à la discrétion du Gouvernement. Cette défiance à l'égard des grandesmunicipalités s'explique par les événements de la Commune. Par ailleurs, Paris « bénéficie » d'unrégime spécial, sans maire.

Enfin, est votée la loi du 27 juillet 1872 sur l'armée, refusant aux militaires, souvent républicains, le droit devote. L'armée devient « la Grande Muette ».

Adolphe Thiers premier président de la République [modifier]

Thiers est considéré indispensable à l'Assemblée monarchiste pournégocier le départ anticipé des troupes allemandes. Les monarchistes nesont pas fâchés de laisser la répression de la Commune afin de préserver« les Princes d'un pareil fardeau en pareil temps » . Par ailleurs, il fautéviter que les Français assimilent le retour du roi à l'humiliation de ladéfaite et à l'occupation de la France par une armée étrangère.L'Assemblée est donc amenée à conforter Thiers dans sa position dechef de Gouvernement, en attendant que la Restauration puisse se faire.Celui-ci, critiquant son titre de « Chef », lui préfère celui de « président dela République », et l'Assemblée précise ses pouvoirs, par la loi Rivet du31 août 1871 : le président est révocable à tout instant et son mandat

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Photographie du comte deChambord. Son intransigeanceruina le projet de restaurationmonarchique.

dure tant qu'existe l’Assemblée. Il nomme et révoque les ministres,responsables tout comme lui devant l’Assemblée, préside le Conseil desministres et ses actes sont contresignés par un ministre. Par décret du 2septembre 1871, Jules Dufaure, le Garde des Sceaux est nommé vice-président du Conseil. Jean-Marie Mayeur explique les méthodes degouvernement de Thiers : usant perpétuellement de la menace dedémissionner, se considérant absolument nécessaire, le président de laRépublique impose son autorité à une majorité de plus en plusréticente . L'expression de ses véritables convictions va entraîner sachute.

Les monarchistes sont divisés en deux familles, deux obédiences n'acceptant pas le même héritage :

Les Légitimistes, prônent un retour à la monarchie de droit divin ne s'appuyant ni sur le peuple, ni sur leParlement ; ils détestent la Révolution et ses avancées et sont réunis autour de la personne du Comtede Chambord, le futur Henri V s'il accédait au trône ;Les Orléanistes, veulent réconcilier Royauté et Révolution, adoptent le drapeau tricolore comme l'a faitle Roi-citoyen et ont pour prétendant le Comte de Paris.

La Chambre étant divisée en trois grands blocs, les Légitimistes, les Orléanistes et les Républicains, lesmonarchistes doivent s'allier pour espérer le retour d'un Roi. Or cette alliance ne se fait pas. En effet, par leManifeste du 5 juillet 1871, le Comte de Chambord, le véritable prétendant au trône, refuse d'adopter ledrapeau tricolore pour lui préférer le drapeau blanc. Ce refus, empêchant la Restauration, sépare lesOrléanistes des Légitimistes, et le 7 juillet, une déclaration de 80 députés légitimistes libéraux entraîne unescission au sein du Cercle des Réservoirs .

Devant les échecs d'une restauration, Thiers semble se tourner de plus en plus vers le régime républicain,et dans un discours du 13 novembre 1872, il affirme son ralliement à la République, qu'il voit socialementconservatrice et politiquement libérale. Dans son message présidentiel à l'Assemblée, il dit : « LaRépublique existe, c’est le gouvernement légal du pays. Vouloir autre chose serait une nouvelle révolutionet la plus redoutable de toutes. » Inquiets de la montée des groupes parlementaires républicains auxélections partielles et des mouvements de gauche, notamment radicaux, les monarchistes attendent de

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Déclarée d'utilité publique, la constructiondu Sacré-Cœur de Montmartre étaitconsidérée par les partisans de l'Ordremoral comme un moyen d'expier lesévènements de la Commune et de s'opposersymboliquement aux progrès desRépublicains anticléricaux.

Thiers qu'il s'y oppose. Celui-ci se contente de leur répondre : « Puisque vous êtes la majorité, quen'établissez-vous la monarchie ? ». Comprenant que Thiers ne les aidera plus, la « loi chinoise » est votée,le 13 mars 1873, portant sur « les attributions des pouvoirs publics et les conditions de la responsabilitéministérielle ». Désormais, si le président peut toujours s'exprimer au sein de l'Assemblée Nationale, sonallocution n'est pas suivie de débats. Cela limite son temps de parole et le transforme en monologue. Cetteloi est importante en ce qu'elle établit définitivement les relations entre l'Assemblée nationale et le présidentde la République sous la IIIe République. Le 15 mars 1873 est signée la convention d'évacuation destroupes allemandes, qui ne rend plus Thiers indispensable à la majorité monarchiste. Une « Union desdroites » se forme autour d'Albert de Broglie afin de faire « prévaloir dans le gouvernement une politiquerésolument conservatrice ». Mis en minorité, Thiers démissionne le 24 mai, persuadé qu'il sera rappelépuisque trop indispensable. Patrice de Mac Mahon, légitimiste, général ayant réprimé la Commune, estalors élu président de la République le soir même.

La tentative de restauration monarchique [modifier]

Le retour à l'Ordre Moral [modifier]

Sous la présidence de Mac Mahon, d'obédience légitimiste, latendance est à l'ordre moral, fondé sur l'encouragement desvaleurs religieuses. En effet, dès le lendemain de son élection, le25 mai 1873, il prononce un discours à la Chambre, dans lequelil déclare : « Avec l’aide de Dieu, le dévouement de notrearmée… et l’appui de tous les honnêtes gens, nouscontinuerons l’œuvre… du rétablissement de l’ordre moral denotre pays ». Les Légitimistes font ainsi décider par la loi du 24juillet 1873 la construction d’une basilique dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, sur la colline de Montmartre, en réparation decrimes de la Commune (la première pierre est posée en 1875 etl’édifice achevé en 1914 pour être consacré en 1919). Lespèlerinages de l’été 1873 marquent la force retrouvée de l’Églisesur la société, pèlerinages auxquels de nombreux députés participent . Cette politique ouvertement24

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Patrice de Mac Mahon

religieuse côtoie une politique farouchement antirépublicaine, qui sert à unir les monarchistes toujoursdivisés sur la restauration. La censure d'État frappe la presse républicaine, la commémoration du 14 juilletest interdite, les bustes de Marianne sont retirés des mairies dans le Midi rouge, les enterrements civilssont prohibés . Par ailleurs, l'importante loi de réforme administrative du 20 janvier 1874 donne au Chef del'État et à ses préfets le droit de nommer les maires dans toutes les communes, mesure fort mal reçuedans les campagnes. Jean-Marie Mayeur explique que cette réforme importante a su rendre populaires lesrépublicains, opposés à cette « loi des maires ». Les mesures maladroites et autoritaires de l'ordre moralont préparé la victoire des républicains aux élections législatives de 1876.

Un président pour sept ans en attendant la restauration [modifier]

Mac Mahon, dont l'ambition politique semble se limiter au retour du roi,n'assume que la fonction de chef de l'État et laisse la tâche de gouvernerà Albert de Broglie, duc de Broglie (prononcé « Breuil »), descendantd'une des plus puissantes familles aristocratiques de France. Le retourdu roi semble imminent après une rencontre entre Henri d'Artois etPhilippe d'Orléans le 5 août 1873, rencontre au cours de laquelle leComte de Paris reconnaît le Comte de Chambord comme le« représentant du principe monarchique de la France ». Il est prévu qu'encas de restauration, le prétendant légitimiste monte sur le trône et que,n'ayant pas d'enfants, un Orléans sera son héritier. Mais d'Artois refusetoujours de renoncer au drapeau blanc et l'affaire de nouveau échoue.D'Artois étant déjà âgé, les orléanistes attendent avec impatience sadisparition : « Puisque Dieu n’a pas voulu ouvrir les yeux au comte deChambord, on va attendre qu’il les lui ferme » déclara alors le Comte deMérode . C’est pourquoi, par la loi du 20 novembre 1873, on assure,sous l’impulsion du duc de Broglie, une prorogation de sept ans des

pouvoirs de Mac-Mahon, calquée sur l'espérance de vie du Comte de Chambord . Les Légitimistes, tenantde Broglie et les Orléanistes pour responsable de l'échec de la Restauration, votent avec les républicains le16 mai 1874 contre un projet cher au Gouvernement, qui, faute de trouver la confiance de la Chambre,démissionne. De Broglie est remplacé par Ernest Courtot de Cissey, qui forme un gouvernement de droite

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Organigramme de la Troisième République

et de centre droit.

L'évolution vers un régime républicain [modifier]

Les lois constitutionnelles de 1875 [modifier]

En juillet 1874, Auguste Casimir-Perier, un républicain conservateur, prend l’initiative d’une demanded’ouverture des travaux sur la future constitution.

Le 30 janvier 1875, l'amendement Henri Wallon, énonçant que « le président de la République est élu àla majorité absolue des suffrages par le Sénat et la chambre des députés réunis en AssembléeNationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible », est voté. Ce premier texte est important en cequ'il établit l'impersonnalité de la fonction présidentielle (la loi du 20 novembre 1873 confiant le pouvoir àMac-Mahon, duc de Magenta).

Sont ensuite votée les trois lois constitutionnelles qui fixent le régime.

La loi du 24 février 1875 porte sur leSénat, établit la Chambre Haute,composée de 350 sénateurs, dont 75inamovibles. Les républicains, fidèles à latradition de la Ire République, ne veulentqu'une seule Chambre, élue par le peuplefrançais au suffrage universel ; l'idée d'uneseconde Chambre, élue par les pouvoirslocaux, s'accorde avec la penséeorléaniste du parlementarisme et c'estsans doute ce qui a valu à Victor Hugocette phrase : « Défense de déposer unSénat le long de la Constitution ». Maiscomme il faut bien trouver une constitutionpour le pays, les républicains se résignentà accepter un Sénat, quitte à le supprimer

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plus tard, en échange de lareconnaissance de la République. Selon Albert de Broglie, « Le vrai moyen de sortir de nos embarrasétait de vendre au centre gauche la reconnaissance de la République au prix de la constitution d’unSénat vraiment conservateur » (in Mémoires du Duc de Broglie).La loi du 25 février 1875 porte sur l'organisation des pouvoirs publics. Elle définit les très importantspouvoirs du président de la République, notamment dans son article 3 : « Le Président de la Républiquea l’initiative des lois, concurremment avec les membres des deux autres chambres. Il promulgue les loislorsqu’elles ont été votées par les deux chambres ; il en surveille et en assure l’exécution. Il a le droit defaire grâce; les amnisties ne peuvent être accordées que par la loi. Il dispose de la force armée. Ilnomme à tous les emplois civils et militaires. Il préside aux solennités nationales…» Mais surtoutl'article 5 lui donne le droit de dissoudre l'Assemblée Nationale. L'Assemblée Nationale de 1871 devientla Chambre des députés, et ce qui s'appelle désormais Assemblée Nationale est l'organe constitué parle Sénat et la Chambre en vue de la révision des lois constitutionnelles.La loi du 16 juillet 1875 porte sur les rapports des pouvoirs publics .

« C’est un monument incohérent dont on ne pourrait même pas désigner l’architecte, tout le monde y ayantmis la main » écrit Gabriel Hanotaux des institutions de la IIIe République. En effet, contrairement aux deuxpremières républiques bâties par des républicains de convictions, les lois constitutionnelles de 1875 sontdes lois de compromis, entre une majorité monarchiste divisée et une forte minorité républicaine, pour unrégime qui ne semble que provisoire. Provisoire pour les monarchistes qui se préparent à une restauration,et provisoire pour les républicains qui attendent de pouvoir modifier les institutions d'un régime si peuconformes à leurs idéaux. Pourtant, ces institutions vont vivre 65 ans.

Ayant rempli son rôle, l'Assemblée se sépare le 31 décembre 1875.

La crise du 16 mai 1877 et la victoire des Républicains [modifier]

Article détaillé : Crise du 16 mai 1877.

Les élections sénatoriales du 30 janvier 1876 donnent une trèslégère majorité à la droite : la victoire échappe de peu auxrépublicains qui remportent 149 sièges (84 pour le centre

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Composition de la Chambre des députésà l'issue des élections législatives de 1876

gauche, 50 pour la gauche, et 15 pour les radicaux) contre 151 àla droite (98 pour le centre droit orléaniste, 40 pour lesbonapartistes, et 13 pour les légitimistes). Les électionslégislatives du 20 février 1876 sont marquées par une très nettevictoire des républicains (360 républicains, 200 conservateursdont 80 bonapartistes) malgré une violente censure dugouvernement contre la presse républicaine . Les bastionsrépublicains réunissent sans surprise la capitale, les grandesvilles de France, le Nord-Est, le Sud-Est et l’Ouest du Massif

central. Le Sud-Ouest s’affirme Bonapartiste, le reste de la France monarchiste. Mac-Mahon forme alors unGouvernement de centre gauche, avec, à sa tête, Jules Dufaure, homme du centre gauche, républicainconservateur et catholique. Par le décret du 9 mars 1876, Dufaure prend le titre de Président du Conseilpour affirmer son autorité de chef de Gouvernement en face du président de la République. Les tensionsentre la Chambre des députés et le président commencent à se faire sentir lorsque les débats s'engagentsur l’invalidation des députés hostiles à la République, l’épuration de l’administration préfectorale oul’amnistie des Communards. Perdant la confiance de la majorité républicaine, Dufaure démissionne le 3décembre 1876. Mac Mahon choisit alors de nommer à la tête du Gouvernement Jules Simon, ancienministre de Thiers, professeur de philosophie à la Sorbonne, « profondément républicain et profondémentconservateur », le 13 décembre 1876. Jules Simon ne pouvant résister à l'opposition de Gambettadémissionne après une demande d'explication de Mac-Mahon, le 16 mai 1877. Ignorant la couleur politiquede la Chambre, Mac-Mahon rappelle à la présidence du Conseil Albert de Broglie, le 17 mai 1877. LaChambre refuse de lui voter sa confiance, et Mac-Mahon dissout la Chambre le 25 juin. Gambetta dit alors :« Nous partons 363, nous reviendrons 400 ». « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, ilfaudra se soumettre ou se démettre ». La campagne pour les élections est très animée, et la participationaux élections des 14 et 28 octobre 1877 est exceptionnellement forte : 80,6 % soit six points de plus qu'enfévrier-mars 1876. Les républicains perdent 40 sièges, passant de 363 à 323 députés, mais restentmajoritaires. Mac-Mahon refuse les résultats du suffrage universel, et envisage une seconde dissolution quele Sénat lui refuse. Mac-Mahon commence par se soumettre : le 13 décembre 1877, il consent à rappeler àla tête du gouvernement Jules Dufaure qui intègre des éléments de la gauche, comme Charles de Freycinetaux Travaux Publics . Les élections municipales du 6 janvier 1878 donnent une majorité républicaine, et le

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5 janvier 1879, les élections au premier tiers sortant du Sénat sont une éclatante victoire des républicainsqui obtiennent la majorité des sièges au Sénat (179 contre 121) . Mac-Mahon finit par se démettre : isolé,ne pouvant plus compter sur le Sénat, et refusant de signer un décret de révocation épurant l'armée, Mac-Mahon préfère démissionner de sa fonction présidentielle, le 30 janvier 1879.

La belle époque de la Troisième République (1879-1914) [modifier]

La République opportuniste : une mise en place pragmatique (1879-1898) [modifier]

La fondation du régime [modifier]

Jules Grevy est élu Président de la République le 30 janvier 1879, à la suite de la démission de MacMahon.Le 14 février 1879, la Marseillaise est l'hymne national.Le 11 juillet 1880, les communards sont amnistiés.Le 21 juin 1879, les chambres sont autorisées à siéger à Paris, sauf pour l'élection du Président de laRépublique, le Congrès continuant à se dérouler encore à Versailles.Le 6 juillet 1880, le 14 juillet est déclaré fête nationale, commémorant la Fête de la Fédération de 1790.Enfin, "tout un ensemble d'actes symboliques singuliers et localisés accompagne et démultiplie cette sériede décisions. On baptise en grand nombre rues, places et avenues de la République, en attendantd'honorer les héros bientôt disparus : Gambetta ou Victor Hugo" .

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Jules Ferry

Médaille du 25e anniversaire de la République(1895) par Oscar Roty

Revers

Les gouvernements Jules Ferry (1879-1885) [modifier]

Les républicains sont, en 1879, divisés entre un centre gauche (modérésen politique et conservateurs en matière sociale), la gauche républicainede Jules Ferry, l'Union républicaine de Gambetta et les radicaux (avecClemenceau). Les élections législatives de 1881 renforcent cette majoritépuisque les républicains sont désormais 457 contre 88 conservateurs.Jules Ferry est la personnalité dominante des premiers gouvernementsrépublicains de 1879 à 1885, chargé soit de l’éducation nationale, soitdes affaires étrangères. Il engage alors une série de réformes touchantl'école, la magistrature et d'une certaine manière la constitution.

L'œuvre scolaire [modifier]

Dans l'esprit des républicains, l'école doit être le moyen pour lesFrançais de lutter contre l'ignorance, "d'éclairer chaque jour davantage le

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suffrage universel" (Gambetta) et aussi de rattraper son retard vis-à-vis de l'Allemagne. En effet, il estcouramment admis que "Sedan était la victoire du maître d'école allemand" . Il faut donc que l'école soitgratuite, obligatoire et laïque, conformément au programme de Belleville de 1869. L'objectif principal deJules Ferry est de mettre en place une école républicaine qui forme des citoyens éclairés et qui puisseréunir sur les bancs de l'école les enfants que mêleront plus tard le service militaire.

Deux décrets du 29 mars 1880 disposant que la Compagnie de Jésus doit être dissoute dans les trois moisaprès publication desdits décrets, et que les autres congrégations auraient trois mois pour déposer unedemande d'autorisation sous peine de dissolution. La loi Ferry du 16 juin 1881 établit la gratuité del'enseignement primaire dans les écoles publiques et la nécessité de l'obtention par les instituteurs d'unbrevet de capacité. Elle est complétée par la loi du 28 mars 1882 qui affirme l'obligation pour les enfants de6 à 13 ans de fréquenter les bancs de l'école qui serait désormais laïque. La fin des études primaires estsanctionnée par un certificat d'étude, décerné après un examen public. Quant au personnel enseignant, ilest aussi laïcisé par la loi Goblet du 30 octobre 1886, et sa formation est votée la loi Paul Bert du 9 août1879 : chaque département doit avoir une école normale primaire d'instituteurs et d'institutrices, les cadresde ces écoles sortant de l'école normale supérieure de Fontenay-aux-Roses pour les femmes et de l'écolenormale supérieure de Saint-Cloud pour les hommes .

La révision constitutionnelle [modifier]

Il est difficile d'obtenir la révision des lois constitutionnelles de 1875 car il y a des divergences au sein duParlement quant à la teneur de cette révision, même entre les républicains. Les radicaux embrassent laconception jacobine de la chambre unique, issue du vote direct du peuple, comme le fut la Convention entre1792 et 1795, et par conséquent, veulent la suppression du Sénat. Au contraire, les républicains libérauxveulent maintenir le Sénat comme contrepoids de la Chambre des députés. Alors, Jules Ferry se fait ledéfenseur du Sénat qui, en échange de ce soutien, cède sur la question scolaire, surtout sur la laïcité.

La loi constitutionnelle, votée le 14 août 1884, supprime les prières publiques à l'ouverture des sessionsparlementaires, dispose que les princes sont inéligibles à la présidence de la République, et qu'il seraitimpossible de réviser la forme républicaine de gouvernement. Enfin, la loi constitutionnelle du 9 décembre1884 supprime le renouvellement des sénateurs inamovibles et modifie leur recrutement électif. Il n'est pasquestion de la présidence de la République (que beaucoup de républicains voulaient voir disparaître) car la

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"Constitution Grévy", en neutralisant la fonction, avait écarté tout danger du retour d'un Louis-Napoléon.

Les grandes libertés républicaines [modifier]

Le régime républicain met fin aux mesures prises par le gouvernement de l'Ordre moral. La loi du 29 juillet1881 établit un régime libéral en matière de presse, en substituant le régime de déclaration au régimed'autorisation. La loi du 30 juin 1881 accorde la liberté de réunion publique sans autorisation qui, en fait, estremplacée par une déclaration préalable (la déclaration préalable sera supprimée en 1907). Sur le plansocial, la loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884 légalise les syndicats, sauf au sein de la fonctionpublique et des corps dépendants de l'État tandis que sur le plan familial, la loi Naquet du 27 juillet 1884rétablit le divorce. Enfin, du point administratif, la loi du 5 avril 1884 consacre le principe de l'élection duconseil municipal au suffrage universel (tous les 4 ans jusqu'en 1929) et le principe de l'élection du maire etde ses adjoints par le conseil municipal.

Certains corps de l'administration, notamment celui de la magistrature, restaient des milieux conservateurs.Pour les républicains, il est urgent de les épurer des hauts fonctionnaires qui pourraient s'opposer à eux.Déjà, lors de l'application des décrets du 28 mars 1880, 200 magistrats avaient refusé d'expulser lesjésuites et avaient démissionné . Par la loi du 30 août 1883, Jules Ferry touche à l'inamovibilité desmagistrats du Siège en la suspendant pendant trois mois, le temps pour le Gouvernement de mettre à laretraite ceux qui étaient hostiles à la forme républicaine de gouvernement. Sont notamment visés "lesmagistrats qui, après le 2 décembre 1851, ont fait partie des commissions mixtes" (article 11, alinéa 4 dela loi de 1883), c'est-à-dire ceux qui avaient prêté main-forte à Louis-Napoléon Bonaparte contre laRépublique . En assainissant le corps judiciaire, les républicains s'assurent désormais que les décisionsde justice ne contrecarrent pas la volonté du Législateur.

La crise boulangiste [modifier]

Articles détaillés : Boulangisme et Scandale des décorations.

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Le général Georges Boulanger,photographié par Nadar

Articles détaillés : Boulangisme et Scandale des décorations.

Pour Jean-Marie Mayeur, le temps des fondateurs de la Républiques'achève avec Jules Ferry : "une période nouvelle s'ouvre, marquée parune instabilité ministérielle accrue par la montée des oppositionsennemies au régime" .

Les élections de 1885 et l'instabilité gouvernementale [modifier]

Les élections de 1885 sont marquées par un renforcement des extrêmes,c'est-à-dire par un retour en force des conservateurs et une forte pousséedes radicaux. La Chambre, formée de trois tendances - la conservatrice,l'opportuniste et la radicale - est ingouvernable. De là, l'instabilitéministérielle. À la chute de Ferry en 1885, se succèdent, jusqu'en 1889,pas moins de 7 gouvernements (Brisson, Freycinet, Goblet, Rouvier,Tirard, Floquet, Tirard). L'opinion s'exaspère de ces changementsperpétuels de cabinets, et l'instabilité ministérielle offre ce qui allait êtrele terreau du boulangisme : l'antiparlementarisme.

La IIIe République reste connue pour son instabilité ministérielle : 104 gouvernements se sont succédéentre 1871 à 1940, certains ayant une durée de vie, éphémère, d'une seule journée. Cependant, cetteapparente instabilité cache en fait une réelle stabilité, celle d'une centaine d'hommes qui se sont maintenusau pouvoir. L'instabilité ministérielle est caractérisée par un changement des combinaisons degouvernement, par un échange de portefeuilles, alors qu'il s'agissait des mêmes hommes dans lesformations gouvernementales. D'où la célèbre boutade de Clemenceau qui se défendait d'avoir été un"tombeur de ministères" .

Les origines du boulangisme [modifier]

Outre la "valse des ministères" qui déplaît à la population, le peu de mesures sociales prises par lesgouvernants (et notamment les radicaux) suscite le mécontentement des Français (grève des ouvriers dubâtiment à Paris en 1888).

Mais ce qui alimente la vague d'antiparlementarisme est le scandale des décorations qui éclate en octobre

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1887 : le gendre du Président Grévy, le député Daniel Wilson, se livre à un trafic de légions d'honneur. Lacorruption se révèle au plus haut niveau de l'État et Jules Grévy doit démissionner. Pour le remplacer, SadiCarnot est élu contre Jules Ferry, personnalité trop forte pour un poste qui demande de l'effacement. De là,ce sentiment chez beaucoup de gens que les parlementaires forment une oligarchie d'affaires, corrompue.

À cet état d'esprit s'ajoute le nationalisme revanchard. La France a été amputée de ses "deux sœurs"(Alsace-Moselle) selon Barrès, lors du traité de Francfort en 1871, et le sentiment de revanche surl'Allemagne resurgit. La Ligue des Patriotes veut "développer les forces morales et physiques de la nation"pour reprendre ce qui a été enlevé à l'issue de la guerre ; elle prône donc l'abandon de la colonisation quidétourne les Français de leur vraie tâche. Elle souhaite la fin du parlementarisme qui pousse à lacolonisation, "la grande aventure des temps modernes".

Une caractéristique du boulangisme est de rassembler tous les mécontents du parlementarisme, que cesoit les monarchistes qui y voient une occasion de renverser le régime, des républicains convaincus(radicaux souvent) qui refusent la corruption et demandent des mesures sociales, ou des nationalistes enquête de revanche sur l'Allemagne.

Officier républicain, à gauche, de tendance presque radicale, le général Georges Boulanger est soutenu parses amis d'extrême-gauche (notamment Georges Clemenceau) comme celui qui inculque à l'armée,bastion monarchiste, des convictions républicaines. Il obtient en 1886 le portefeuille de la Guerre dans leministère Freycinet et s'illustre auprès de la troupe par des mesures qui améliorent son quotidien. Il faitremplacer le fusil Gras par le fusil Lebel et rend l'armée populaire.

Les républicains radicaux et les modérés en général l'apprécient en cette heure de "boulangisme jacobin"(Adrien Dansette). Boulanger en vient à s'affirmer antiparlementariste et prône la révision de la Constitution.Il veut, selon ses mots, rendre la parole au peuple, rétablir la souveraineté confisquée par leparlementarisme. Il a un thème : "dissolution, constituante, révision". Le soir du 27 janvier 1889, desmanifestants le poussent au coup d'état, mais il refuse.

La réaction républicaine [modifier]

Le "boulangisme revanchard" (Dansette) déplaît aux républicains. Après l'affaire Schnaebelé en 1887, lesrépublicains, inquiets de sa surenchère nationaliste face à l'Allemagne, de l'augmentation dangereuse de sa

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popularité et de sa capacité à canaliser les opposants au parlementarisme, commencent à se détacher delui et même à vouloir s'en débarrasser. Boulanger est menacé de passer en Haute Cour de justice pour"crime d'attentat à la sûreté de l'État" et doit s'exiler en Belgique le 1er avril. Il se tue le 30 septembre 1891,au cimetière d'Ixelles, sur la tombe de sa maîtresse, "mourant comme il a vécu, en sous-lieutenant"(Clemenceau).

La loi du 17 juillet 1889 interdit les candidatures multiples qui avaient profité à Boulanger et remplace lescrutin de liste par le scrutin d'arrondissement. Ces mesures avantagent ainsi les personnalitésrépublicaines maintenant bien implantées et ce malgré les souhaits initiaux de certains fondateurs de laRépublique comme Gambetta qui redoutaient une personnalisation excessive des scrutins électoraux.

La République parlementaire sort renforcée de cet épisode car elle a su défaire ses adversaires, écarter seséléments présidentialistes, les disperser. La défaite de Boulanger a contribué à, selon Adrien Dansette,"décimer et disperser les adversaires de droite, assagir ses fidèles de gauche", ce qui a pour conséquenceque le radicalisme perd Paris et s'installe dans les campagnes.

La nouvelle république dans le monde [modifier]

Les conquêtes coloniales [modifier]

C’est Jules Ferry qui relance l’expansion coloniale par deux entreprises audacieuses : il impose leprotectorat de la France sur la Tunisie à la barbe de l’Italie (1881) et sur l’Annam et le Tonkin contre laChine (1885). Il bénéficie de la bienveillance de Bismarck qui y voit un dérivatif au ressentiment contrel'Allemagne. À partir de ses bases en Algérie, au Sénégal et sur la côte congolaise, la France se taille ledomaine colonial le plus important en Afrique :

Afrique-Équatoriale française ;Afrique-Occidentale française ;Madagascar.

La politique coloniale des républicains opportunistes a plusieurs motifs.

D'abord économique car la conquête a pour but de prolonger les débouchés économiques: « Laquestion coloniale… C’est la question des débouchés » dit Ferry.

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Ensuite, patriotique : faire de la France une puissance coloniale, c'est lui redonner sa grandeur, faired'elle la puissance qu'elle était autrefois, lui restaurer son rang et donc préparer la Revanche.Enfin et surtout, pour ces hommes convaincus du rôle civilisateur de la France auprès des populationsindigènes, la France républicaine est porteuse d'un messianisme humanitaire : « L’œuvre civilisatrice quiconsiste à relever l’indigène, à lui tendre la main, à le civiliser, c’est l’œuvre quotidienne d’une grandenation » ajoute-t-il .

Les difficultés avec le Royaume-Uni [modifier]

L'expansion coloniale en Afrique met la France en concurrence avec le Royaume-Uni, ce qui l'amène à :

abandonner sa forte position en Égypte : le Royaume-Uni profite de l'affaiblissement de la France pourprendre une importante participation financière dans le canal de Suez (1875) et imposer son protectoratà l'Égypte (1882) ;puis renoncer à toute la vallée du Nil (incident de Fachoda en 1898),

Cela rend difficile pour un temps les relations diplomatiques entre les deux pays.

L’alliance franco-russe [modifier]

Article détaillé : Alliance franco-russe.

L'opposition à la politique coloniale se fait entendre aussi bien à droite qu'à gauche : la droite monarchisteet nationaliste ainsi que la gauche radicale estiment que les guerres coloniales détournent la France de la"Ligne Bleue des Vosges" et de la Revanche sur l'Allemagne.

La diplomatie européenne est dominée en cette fin de XIXe siècle par deux antagonismes : À l’ouest, laFrance n’a pas renoncé à l’Alsace-Lorraine et le but de la politique allemande est de maintenir le statu quo.À l’est, l’Autriche-Hongrie et la Russie sont rivaux pour la domination des Balkans. À l’occasion du congrèsde Berlin (1878) qui fixe les modalités d’un nouveau reflux de la Turquie, la Russie affiche des exigencesambitieuses que l’Autriche Hongrie met en échec avec l’appui de l’Angleterre. L’Autriche-Hongrie demandeune alliance privilégiée à l’Allemagne, ce qu’elle obtient (1879). L’Italie se joint plus tard à eux pour former laTriple Alliance.

Le rapprochement de la France et de la Russie en est progressivement la conséquence.

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Le procès d'Alfred Dreyfus au Conseil deguerre de Rennes

Il est d’abord financier : la France a une importante épargne à placer en Europe et la Russie est un paysen plein développement qui manque de capitaux.Il est ensuite militaire par la conclusion d’une alliance. Est conclue le 17 août 1892 une conventionsecrète prévoyant la mobilisation mutuelle des armées des deux pays en cas de menace allemandepour la France ou de menace austro-hongroise pour la Russie. (Pour inaugurer cette nouvelle amitié, letsar Nicolas II effectua une visite d'État en France, en octobre 1896 ; et l'année suivante, c'est lePrésident de la République Félix Faure qui se rend à Saint-Pétersbourg).Il est cependant moins évident sur le plan politique entre une république parlementaire et un empireautocratique.

La France, longtemps isolée diplomatiquement depuis les guerres révolutionnaires, a enfin une alliée.

La République radicale : une évolution résolument progressiste (1898-1914) [modifier]

L'affaire Dreyfus (1894-1906) [modifier]

Article détaillé : Affaire Dreyfus.

En 1894, le capitaine Dreyfus, accusé d'espionnage au profit del'Allemagne, est condamné à la déportation à vie sur l'île duDiable en Guyane. Plusieurs personnalités tentent, en vain, dedémontrer l'innocence de Dreyfus. En janvier 1898, dans lejournal L'Aurore de Georges Clemenceau, Émile Zola publiel'article « J'accuse…! » dans lequel il accuse l'armée d'avoircondamné un innocent et de ne pas vouloir le reconnaître. Onparle alors de l'Affaire Dreyfus. Pour les Révisionnistes oudreyfusards, il faut, au nom de la justice, faire éclater la véritéquelles qu'en soient les conséquences pour l'armée. Beaucoupse rassemblent dans la Ligue des droits de l'homme, créée àcette occasion. Pour les antidreyfusards, la raison d'État, le prestige de l'armée, l’intérêt national exigent de

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Composition de la Chambre des députésà l'issue des élections législatives de 1902

ne pas revenir sur la chose jugée ; il ne faut pas porter atteinte au prestige de l'armée, instrument de larevanche. Certains se retrouvent dans la Ligue de la patrie française ou la Ligue des patriotes. En 1899,quelques-uns tentent même d'organiser un coup d'État pour mettre en place un régime autoritaire. À lasuite d'un procès en révision en 1899, Dreyfus est condamné à dix ans de détention avant d'être gracié parle président de la République puis réintégré dans l'armée en 1906.

La séparation de l’Église et de l’État [modifier]

L’affaire Dreyfus se traduit en termes électoraux par une nouvelle poussée à gauche aux élections de 1898,contre les partisans d’un ordre plus autoritaire dont on identifie des bastions dans l’armée et dans l’Église.

Le progressiste Waldeck-Rousseau épure la hiérarchie militaire et fait adopter la loi 1901 sur lesassociations, qui soumet les congrégations religieuses à autorisation administrative.

Puis les élections de 1902 sont un triomphe pour le parti radical-socialiste, allié aux socialistes de Jaurèsdans le Bloc des gauches.

Émile Combes, président du conseil de juin 1902 à janvier 1905,fait voter la séparation de l'Église et de l'État (1905) et lanationalisation des biens de l’Église. L'État ne nomme plus lesévêques et ne rémunère plus les prêtres : l’Église devienttotalement indépendante mais doit subvenir par elle-même à sesbesoins financiers.

Georges Clemenceau succède à Émile Combes d'octobre 1906à juin 1909.

Article détaillé : Georges Clemenceau.

Aristide Briand, ministre des cultes, met en œuvre avecpragmatisme la séparation de l'Église et de l'État tandis queJoseph Caillaux, ministre des finances, propose l'instauration de l’impôt sur le revenu que le Sénatn’accepte finalement qu’en 1914.

Entre avril et juin 1907, les viticulteurs du Languedoc et du

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Entre 600 à 800 000 personnesmanifestent à Montpellier le 9 juin 1907

Roussillon dénoncent la fraude sur les vins et déclenchent degigantesques manifestations, la plus importante à Montpellier.Clemenceau n’hésite pas à recourir à l’armée. L’arrestation desmeneurs provoque des troubles, la troupe tire sur la foule àNarbonne. Environ 500 soldats du 17e régiment d'infanterie semutinent et sont accueillis chaleureusement à Béziers par lesBiterrois. Clemenceau réplique par de nouvelles démonstrationsde force. Le 23 juin est votée une loi qui réprime la chaptalisationmassive des vins.

Article détaillé : Révolte des vignerons du Languedoc en1907.

La diplomatie de Théophile Delcassé (1898-1905) :l’Allemagne isolée [modifier]

Théophile Delcassé est ministre des Affaires étrangères pendant sept ans. Tout en renforçant l'alliancerusse, il mène une politique continue de rapprochement avec d’une part l’Italie et d’autre part le RoyaumeUni. Avec ce dernier sont signés un ensemble d'accords sur les différents litiges divisant les deuxpuissances en Afrique, Amérique et Asie (8 avril 1904).

L'empereur d'Allemagne Guillaume II finit par obtenir le renvoi de Delcassé (6 juin 1905) mais ne peut queconstater l'isolement de l'Allemagne Lors de la conférence internationale d’Algésiras sur le Maroc (7 avril1906) : l’indépendance du Maroc est sauvegardée mais au profit des intérêts financiers français.

La défaite de la Russie contre le Japon (1905) favorise un rapprochement du Royaume-Uni et de la Russie.Désormais, le Royaume-Uni s’inquiète plus du développement de la flotte de guerre allemande que del’expansion russe. La Russie est davantage soucieuse de sa modernisation et s’intéresse aux capitauxdisponibles sur la place financière de Londres. Une diversification de ses financements pourrait en outre luidonner une plus grande marge de manœuvre par rapport à la France.

Par la suite, Royaume-Uni et Russie mettent fin à leurs différends en Asie (1907), tandis que la Franceimpose son protectorat sur le Maroc (1911). Une Triple-Entente entre les trois pays se développe.

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Le déclin et la chute de la IIIe République (1914-1940) [modifier]

La Première Guerre mondiale : l'épreuve de la Grande Guerre (1914-1919) [modifier]

L'échec de l'offensive allemande sur la Marne [modifier]

L’Autriche-Hongrie avait déjà annexé la Bosnie-Herzégovine en 1908. Soutenue par l’Allemagne, elle prendprétexte de l’assassinat du prince héritier en juin 1914 pour déclarer la guerre à la Serbie que soutient laRussie. La logique des alliances se met en branle pour engendrer une guerre européenne (juillet-août 1914).

En France, l’heure est à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Le socialiste Jean Jaurès,militant infatigable de la paix est assassiné.

L’armée allemande tente d’éliminer la France par un mouvement tournant au nord mais est vaincue parJoffre sur la Marne. En outre, la violation du territoire belge entraîne la déclaration de guerre du RoyaumeUni à l’Allemagne.

La guerre de positions [modifier]

La guerre s’installe dans la durée. La France s'enlise avec l'Europe dans une guerre totale où les industries,les économies et les mentalités sont orientées vers l'objectif de la victoire, ou tout du moins de larésistance. Les combats autour de Verdun (1916) sont particulièrement meurtriers.

Après l'échec de Nivelle au Chemin des Dames, Pétain prête une attention particulière au moral destroupes et rétablit la confiance par des premiers succès. Le président Raymond Poincaré appelle à la têtedu gouvernement Georges Clemenceau, « le tigre », qui va mener le pays à la victoire (novembre 1917-janvier 1920).

La victoire [modifier]

Libérés par l'arrêt des combats sur le front oriental après la signature du traité de Brest-Litovsk, lesAllemands lancent en vain cinq offensives majeures (de mars à juillet 1918) sur le front français pour forcer

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Femmes fabriquant des obus, France,1917

la victoire avant l'engagement massif des États-Unis nouvellement entrés en guerre.

Puis Foch dirige l’offensive des armées alliées qui reprennent l'initiative le 18 juillet et font reculer le front deprès de 150 kilomètres, poussant les Allemands épuisés à accepter la signature de l'armistice le11 novembre 1918.

La France sort cependant elle aussi épuisée par ce conflit dequatre ans, qui se prolonge pour elle jusqu'en 1919 dans laguerre en Russie contre les bolcheviques. Les régions du nord etde l'est, les plus industrielles, ont été ravagées et leur appareilindustriel détruit. Plus d'un million et demi d'hommes sont mortsau front (10,5 % de la population active masculine), et troismillions et demi ont été blessés et mutilés.

Mais, contredisant les propos de Guillaume II, la république atenu le choc de la guerre, contrairement aux empires.

Article détaillé : Première Guerre mondiale.

Les années 1920 : une gestion difficile de l’après guerre (1919-1929) [modifier]

La politique intérieure de Raymond Poincaré [modifier]

La question du positionnement des radicaux [modifier]

Les élections de 1919 se traduisent par une large victoire de la droite et d'une partie des radicaux dans leBloc national.

Article détaillé : Élections législatives françaises de 1919.

Celles de 1924 sont une victoire moins nette de la gauche : Édouard Herriot forme un gouvernement radicalsoutenu par les socialistes qui ne dure pas. En fait, les radicaux éprouvent des difficultés à se positionner.

Hommes de gauche par leurs convictions philosophiques, leur attachement à l'héritage historiquerépublicain et leur réformisme social, ils adhèrent au principe de l'alliance à gauche, fixée au XIXe siècle et

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réactivée au XXe siècle par les suites de l'affaire Dreyfus. S'ils acceptent d'entrer dans des gouvernementsd'union nationale pour « sauver la République », ils ne souhaitent pas, en revanche, participer à desgouvernements de droite, en dehors de ces circonstances dramatiques .

Toutefois, leur assise électorale est mise en péril par la crise des classes moyennes, atteintes parl'inflation (qui rend caduques les valeurs radicales de sobriété et d'épargne) ainsi que par les évolutionssociales (diminution des entrepreneurs indépendants et développement du salariat). Confrontés à la montéedes socialistes et à la percée des communistes à la Chambre, ils rejettent les principes de lutte desclasses, d'ouvriérisme et de collectivisation des moyens de production . La division de la gauche contribueà l'instabilité politique.

Par ailleurs, les élections de 1924 sont l'occasion d'un nouveau conflit entre le président de la République etla Chambre des députés. Alexandre Millerand cherche à accroître les prérogatives du pouvoir exécutif et asoutenu la droite. Il tente d'imposer un président du Conseil modéré à la majorité de gauche qui refuse del'investir ; le président de la République démissionne.

Le redressement financier et le problème des réparations [modifier]

Le volume des dépenses publiques reste important après la guerre car il faut reconstruire dans toutes lesrégions qui ont subi les actions militaires : la France entend bien en faire pleinement payer le prix àl’Allemagne. Président de la commission des affaires étrangères du sénat, Raymond Poincaré critiquedurement Aristide Briand qui se fait l’écho des capacités financières limitées de l’Allemagne. Devenuprésident du Conseil (1922-1924), il fait occuper la Ruhr (1923) pour suppléer à la défaillance de l’Étatallemand. Mais il transige finalement et accepte l’arbitrage de comités d’experts : ce seront les plansDawes et Young.

Revenu au pouvoir (1926-1929), il remet en ordre les dépenses publiques en augmentant les impôts et enrationalisant l’administration. Il finit par stabiliser le Franc à un cinquième de sa valeur d’avant guerre.Légèrement sous-évalué, son cours facilite les exportations : l’excédent de la balance des paiementsextérieurs permet à son tour le développement des activités financières de la place parisienne.

Une politique étrangère pacifique [modifier]

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Une nation traumatisée par la guerre [modifier]

La France a été saignée par le conflit. Les monuments aux morts, les mutilés ainsi que les veuves etorphelins de guerre font désormais partie de l’environnement quotidien. L’immense majorité des Français neveut plus revivre ça.

La stratégie militaire vise dès lors à épargner les hommes. La stratégie de l’État-Major est basée sur ladéfense : protéger le territoire en dissuadant toute attaque. La ligne Maginot, suite de fortificationsmodernes construites entre 1930 et 1935, peut en être le symbole.

Cette stratégie est dès le départ en contradiction flagrante avec les engagements diplomatiques quiimpliquent la possibilité de lancer l'offensive contre l'Allemagne. En effet, la France se retrouve protectricedes petits États de l’Europe de l’Est, qui ont été créés ou agrandis au détriment de l’Allemagne et de laRussie. Dès 1920, elle a été amenée à fournir à la Pologne d’importants moyens militaires contre l’URSS.

La politique étrangère d’Aristide Briand [modifier]

L’arrivée au pouvoir du radical Édouard Herriot (1924) est l’occasion d’amorcer une politique de détente avecl’Allemagne dont l’artisan est Aristide Briand. Cette politique culmine au pacte de Locarno (1925), parlequel l’Allemagne accepte sa frontière occidentale. Concomitamment, la France confirme son alliance avecla Pologne et la Tchécoslovaquie, l’Allemagne n’acceptant pas ses frontières orientales.

L’Allemagne est admise au sein de la Société des Nations. Aristide Briand s’efforce d’œuvrer pour la paixen favorisant une politique internationale d’arbitrage et de limitation des armements. En 1928, 63 payssignent le Pacte Briand-Kellogg dans lequel ils affirment renoncer à la guerre pour résoudre d'éventuelsconflits d'intérêts.

Crise et effondrement (1929-1940) [modifier]

La crise politique [modifier]

Les émeutes de février 1934 : l’impossible réforme du régime [modifier]

La crise économique internationale touche la France avec retard mais y reste plus tenace qu’ailleurs.

Page 35: Troisième République (France) - Wikipédia

pdfcrowd.comopen in browser PRO version Are you a developer? Try out the HTML to PDF APILa chambre des députés le 3 mai 1936

D'autre part, la disparition de Poincaré et Briand laisse un vide et l’instabilité ministérielle reprend de plusbelle.

L’agitation des mouvements hostiles à la république parlementaire reprend ; elle est amplifiée par l'affaireStavisky. Elle culmine par les émeutes de février 1934 aux abords de la Chambre des députés. Le 6 février1934, une manifestation antiparlementaire d'extrême droite, notamment des membres de l'Action françaiseet des Croix-de-feu tourne à l'émeute Place de la Concorde, causant la chute du gouvernement ÉdouardDaladier. On dénombre douze morts et des centaines de blessés. Le 9 février, des manifestations du PCF,interdites par le nouveau gouvernement, font également plusieurs morts. Le 12 février a lieu la premièremanifestation unitaire de toutes les forces de gauche.

Articles détaillés : Affaire Stavisky et 6 février 1934.

Un nouveau gouvernement présidé par Gaston Doumergue est censé aborder la réforme du régime. En faitpartie André Tardieu, un des responsables de la droite, qui souhaite renforcer les pouvoirs de l’exécutif ,notamment :

élargissement du pouvoir de dissoudre la chambre ;possibilité de recourir au référendum ;interdiction aux députés de proposer des dépenses.

Il ne parvient pas à convaincre et quitte la vie politique en 1936.

Le Front populaire [modifier]

Article détaillé : Front populaire (France).

Le Front populaire est une coalition des partis de la gauche (lePCF, la SFIO, le Parti radical et l'USR) qui détient la majoritéparlementaire en France de 1936 à 1938 et qui débute par unpremier ministère présidé par Léon Blum. Malgré sa brièveté,cette période bouleverse les rapports sociaux du pays. Lesaccords de Matignon apportent notamment la semaine de 40heures, les congés payés et les conventions collectives. C'est à

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La chambre des députés le 3 mai 1936ce moment qu'est unifié le réseau ferré géré désormais par unesociété nationale, la SNCF. Les différences de vues, entreautres, sur la guerre d'Espagne affaiblissent la coalition dès juin 1937.

L’effondrement face à l’Allemagne [modifier]

L’expansion de l’Allemagne [modifier]

Face à la volonté d’Hitler de remettre en cause le traité de Versailles, la France se rapproche de l’Italie etde l’URSS alors que le Royaume-Uni et les États-Unis se tiennent à l'écart.

La condamnation de l’invasion de l’Éthiopie par Mussolini, assortie de sanctions économiques inefficaces,entraîne le rapprochement de celui-ci avec Hitler. Alors qu’il s’était opposé au rattachement de l’Autriche àl’Allemagne en 1934, il consent à l’Anschluss en 1938.

Le rapprochement avec une puissance communiste telle que l’URSS est très controversé, toutparticulièrement chez les alliés traditionnels de la France : la Pologne s’oppose à ce que l’armée soviétiquetraverse son territoire pour venir soutenir l’armée tchécoslovaque.

Lorsque Hitler s’en prend à la Tchécoslovaquie, dont la région des Sudètes est peuplée d'allemands, laFrance et l’Angleterre persistent à poursuivre une politique d'apaisement pour éviter la guerre. Les accordsde Munich (1938) permettent le démantèlement de la Tchécoslovaquie, notamment au profit de deuxnouveaux satellites de l’Allemagne : Hongrie et Slovaquie.

Puis Hitler s'attaque à la Pologne, couvert par un accord avec l’URSS de non-agression et de partage del’Europe de l’Est (Pacte germano-soviétique). France et Royaume-Uni maintenant décidés lui déclarent laguerre.

La défaite et le régime de Vichy [modifier]

Depuis la crise des Sudètes, la propagande du gouvernement cherche à rassurer l’opinion publique eninsistant sur la puissance de l’Armée française. La déclaration de guerre ne modifie pas la stratégiepurement défensive. Le général Gamelin, commandant en chef, se prépare à une guerre d’usure, et l’Arméefrançaise reste cantonnée dans les puissantes fortifications de la ligne Maginot. Seules des opérations de

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blocus sont tentées, comme en Scandinavie, pour gêner l'approvisionnement allemand. Le gouvernement sevante ainsi auprès de l'opinion publique, majoritairement pacifiste, de cette nouvelle façon de faire la guerresans combat.

Cependant, l’offensive allemande est lancée le 10 mai 1940, par la Belgique puis aux alentours de Sedanoù les fortifications sont les plus faibles. Le 15 mai, le front Est percé, et la ligne de défense est facilementcontournée par une armée allemande bien motorisée qui avance vers le sud. L’État-Major, visiblementdépassé par la vitesse de progression allemande, ordonne la retraite qui se transforme en débâcle. Pris depanique, les civils se ruent sur les routes à la suite de l’armée en un véritable exode. Le gouvernement,dirigé par Paul Reynaud, quitte Paris menacée, le 10 juin. Le 14, les Allemands y font leur entrée. Devantl’ampleur de l’échec, Reynaud démissionne, remplacé par le maréchal Pétain qui demande l’armistice auxAllemands. Le 10 juillet, l'Assemblée nationale, réunie à Vichy, vote les pleins pouvoirs à Philippe Pétain,en vue de rédiger une nouvelle constitution. Le lendemain, Pétain se nomme lui-même « chef de l'Étatfrançais ». Le mot de République disparaît ensuite des actes officiels.

Articles détaillés : Drôle de guerre, Bataille de France , Loi constitutionnelle du 10 juillet 1940 et Régimede Vichy.

Annexes [modifier]

Portraits des quatorze présidents de la Troisième République [modifier]

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Adolphe Thiers(15/04/1797-03/09/1877)président de la Républiquefrançaise du 31/08/1871 au24/05/1873.

Patrice de Mac Mahon(13/07/1808-17/10/1893)président de la Républiquefrançaise du 24/05/1873 au30/01/1879.

Jules Grévy(15/08/1807-09/09/1891)président de la Républiquefrançaise du 30/01/1879 au02/12/1887.

Sadi Carnot(11/08/1837-25/06/1894)président de la Républiquefrançaise du 03/12/1887 au25/06/1894.

Jean Casimir-Perier(08/11/1847-11/03/1907)président de la Républiquefrançaise du 27/06/1894 au16/01/1895.

Félix Faure(30/01/1841-16/02/1899)président de la Républiquefrançaise du 17/01/1895 au16/02/1899.

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Émile Loubet(30/12/1838-20/12/1929)président de la Républiquefrançaise du 18/02/1899 au18/02/1906.

Armand Fallières(06/11/1841-22/06/1931)président de la Républiquefrançaise du 18/02/1906 au18/02/1913.

Raymond Poincaré(20/08/1860-15/10/1934)président de la Républiquefrançaise du 18/02/1913 au18/02/1920.

Paul Deschanel(13/02/1855-28/04/1922)président de la Républiquefrançaise du 18/02/1920 au21/09/1920.

Alexandre Millerand(10/02/1859-06/04/1943)président de la Républiquefrançaise du 23/09/1920 au11/06/1924.

Gaston Doumergue(01/08/1863-18/06/1937)président de la Républiquefrançaise du 13/06/1924 au13/06/1931.

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Paul Doumer(22/03/1857-07/05/1932)président de la Républiquefrançaise du 13/06/1931 au07/05/1932.

Albert Lebrun(29/08/1871-06/03/1950)président de la Républiquefrançaise du 10/05/1932 au11/07/1940.

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La déclaration du comte de Chambord sur le drapeau blanc [modifier]

Texte du manifeste :

« La France m'appellera et je viendrai à elle tout entier avec mon dévouement, mon principe et mondrapeau. À l'occasion de ce drapeau, on a parlé de conditions que je ne dois pas subir. Je suis prêtà tout pour aider mon pays à se relever de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde ; leseul sacrifice que je ne puisse lui faire, c'est celui de mon honneur.Non, je ne laisserai pas arracher de mes mains l'étendard d'Henri IV, de François Ier et de Jeanned'Arc. C'est avec lui que s'est faite l'unité nationale ; c'est avec lui que vos pères, conduits par lesmiens, ont conquis cette Alsace et cette Lorraine dont la fidélité sera la consolation de nosmalheurs. Il a vaincu la barbarie de cette terre d'Afrique, témoin des premiers faits d'armes desprinces de ma famille ; c'est lui qui vaincra la barbarie nouvelle dont le monde est menacé. Je leconfierai sans crainte à la vaillance de notre armée ; il n'a jamais suivi, elle le sait, que le chemin del'honneur.

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Le drapeau noir :l'un des symboles del'anarchisme

Je l'ai reçu comme un dépôt sacré du vieux roi, mon aïeul, mourant en exil ; il a toujours été pourmoi l'inséparable souvenir de la patrie absente ; il a flotté sur mon berceau, je veux qu'il ombrage matombe. Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l'ordre et la liberté.Français, Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d'Henri IV. »

Les attentats anarchistes (1892-1894) [modifier]

La crise anarchiste, comme la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, est liée à unclimat d'instabilité économique (due au krach de Vienne), sociale et puis politique.Cette conjoncture défavorable contribue, tout comme le scandale de Panamá, à lamontée de l'antiparlementarisme.

Cette « crise anarchiste » est caractérisée par de nombreux attentats, elle a étéprovoquée par Ravachol.

11 juillet 1892 : Ravachol est un activiste anarchiste. Il a été guillotiné àMontbrison pour avoir fait exploser les domiciles de deux juristes parisiens, ainsiqu'une caserne (mars 1892). Ces attentats lui coûteront tout d'abord la perpétuité, mais après avoir étéjugé pour des crimes commis dans sa région natale (la Loire), il sera condamné à mort. Le 21 juin, lasentence est prononcée et il crie : « vive l'anarchie ».

9 décembre 1893 : Auguste Vaillant, lance une bombe chargée de clous sur les députés, aucun mort,seulement un blessé ; lors de son procès il justifiera cet acte par la volonté de venger Ravachol. Il estexécuté le 4 février 1894.

Le 27 avril 1894 : Procès d'Émile Henry pour l'attentat du 12 février 1894 au café Terminus, et l'explosiondu 8 novembre 1892 d'un commissariat.Émile Henry revendiqua hautement et fièrement ses actions, lisant une déclaration dans laquelle ilanalyse la société corrompue et plaide la révolte.

24 juin 1894 : Sadi Carnot, président de la république française, est assassiné à Lyon par l’anarchisteitalien Sante Geronimo Caserio.

Lois scélérates :

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Cette vague d'attentats va donner naissance à de nouvelles lois, appelées « lois scélérates » par lesanarchistes.

La première (votée le 12 décembre 1893) condamne l'apologie de quelconque crime comme un délit ; defaçon à alourdir les peines imputées aux anarchistes qui revendiquent clairement et fièrement leursattentats, à condamner la presse anarchiste et à pouvoir faire des saisies « préventives » plus aisément.

La deuxième (du 18 décembre 1893) permet aux autorités judiciaires de condamner toute personne ayantparticipé (de près ou de loin), même s'il n'y a pas eu de mise en exécution.

La dernière : Condamnation de toute personne, tout journal, ayant usé de la propagande anarchiste (parextension libertaire)

« 1. Soit par provocation, soit par apologie […] incité une ou plusieurs personnes àcommettre soit un vol, soit les crimes de meurtre, de pillage, d’incendie […] ; 2. Ou adresséune provocation à des militaires des armées de terre et de mer, dans le but de les détournerde leurs devoirs militaires et de l’obéissance qu’ils doivent à leurs chefs […] serait déféré auxtribunaux de police correctionnelle et puni d’un emprisonnement de trois mois à deux ans. »

Dorénavant, tout libertaire coupable du délit de parole, ou d'apologie des actes de propagande pouvait êtrecondamné au bagne.

Ainsi certaines personnes ont été condamnées pour s'être réjouies de la mort de Sadi Carnot.

Bibliographie [modifier]

Ouvrages généraux [modifier]

Charles Seignobos, Le déclin de l'Empire et l'établissement de la III e République 1859-1875, 1921.Charles Seignobos, L'évolution de la III e République 1875-1914, 1921.Jacques Bainville, La Troisième République, Arthème Fayard, 1935.Jacques Chastenet, Histoire de la IIIe République, éd. Hachette, 1952-1963.Georges et Édouard Bonnefous, Histoire politique de la IIIe République, éd. PUF, 1955-1964.

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Michel Winock et Jean-Pierre Azéma, La IIIe République, 1969.René Raymond, La Vie politique en France depuis 1789, tome II, 1971.Claude Nicolet, L'idée républicaine en France 1789-1924, 1982.Jean-Marie Mayeur, La Vie Politique sous la IIIe République, éd. du Seuil, 1984.Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, PUF, 1986.Pierre Miquel, La Troisième République, Fayard, 1989.Philip Nord, The Republican Moment: Struggles for Democracy in Nineteenth-Century France, HarvardUniversity Press, 1995.Laurence Klejman, Florence Rochefort, L'Égalité en marche – Le féminisme sous la TroisièmeRépublique, éd. Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Des Femmes-AntoinetteFouque, Paris, 1989.Antoine Olivesi, André Nouschi, La France de 1848 à 1914, éd. Nathan Université, coll. « Fac histoire »,1997.Christian Delporte, La IIIe République, de Raymond Poincaré à Paul Reynaud, 1919-1940, Pygmalion-Gérard Watelet, coll. « Histoire politique de la France », 1998, 425 p. (ISBN 2857045581 et 978-2857045588).

Paul Baquiast, La Troisième République, 1870-1940, éd. L'Harmattan, Paris, 2002.Vincent Duclert, La République imaginée : 1870 - 1914, Belin, 2010.

Ouvrages sur les débuts de la IIIe République [modifier]

Daniel Halévy, La fin des notables, 1930.Daniel Halévy, La République des ducs, 1937J. Gouault, Comment la France est devenue républicaine, 1954.F. Pisani-Ferry, Le coup d'État manqué du 16 mai 1877, 1965.J. Gadille, La pensée et l'action politique des évêques français au début de la IIIe République 1870-1883, 1967.Pierre Baral, Les fondateurs de la IIIe République, 1968Le Duc de Castries, Le grand refus du comte de Chambord, 1970.Jean-Marie Mayeur, Les débuts de la IIIe République, 1973.

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Pierre Miquel, Les Présidents de la République, 1990.Jean-François Chiappe, Le Comte de Chambord et son mystère, 1990.

Ouvrages sur la Commune [modifier]

Michel Winock et Jean-Pierre Azéma, Les Communards, 1964.Jacques Rougerie, Paris libre 1871, 1971.Jacques Rougerie, Procès des communards, 2e édition, 1979.André Gillois, Galliffet, le fusilleur de la Commune, 1985.William Serman, La Commune de Paris, 1986.Jacques Rougerie, La Commune, 1988.Max Gallo, Jules Vallès ou la révolte d'une vie 1832 1885, 1988

Ouvrages sur les institutions [modifier]

A. Soulier, L'instabilité ministérielle sous la IIIe République 1871-1938, 1939.Jacques Ollé-Laprune, La stabilité des ministres sous la III e République, 1962.J. Petot, Les grandes étapes du régime républicain français 1792-1969, 1970.Odille Rudelle, La République absolue. Aux origines de l'instabilité constitutionnelle de la Francerépublicaine 1870-1889, 1986Marie-Joëlle Redor, De l'État légal à l'État de droit : l'évolution des conceptions de la doctrine publicistefrançaise 1879-1914, 1992.Christophe Vimbert, La tradition républicaine en droit public français, 1995.Jean-Jacques Chevalier, Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958,9e éd. Dalloz, 2001.Francis Hamon, Michel Troper, Droit constitutionnel, LGDJ, dernière édition septembre 2009.François Chevalier, Droit constitutionnel, Paris, Éditions Foucher, 2008.

Ouvrages sur la sociologie électorale et le suffrage universel [modifier]

André Siegfried, Tableau politique de la France de l'Ouest, 1913.André Sigefried, Géographie électorale de l'Ardèche sous la IIIe République, 1949.

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François Goguel, Géographie des élections françaises sous la IIIe et la IVe République, 1970.Raymond Huard, Le suffrage universel en France 1848-1946, 1985.Alain Garrigou, Histoire sociale du suffrage universel en France 1848-2000, 2002.

Ouvrages sur les familles politiques, les partis et le personnel politique [modifier]

Robert de Jouvenel, La République des camarades, 1913.A. Thibaudet, La République des professeurs, 1927.André Siegfried, Tableau des partis en France, 1930.A. Thibaudet, Les idées politiques de la France, 1932.Daniel Halévy, La République des comités : essai d'histoire contemporaine 1895-1934, 1934.Léon Blum, La Réforme gouvernementale, 1936.André Tardieu, La Révolution à refaire, 1937.Claude Nicolet, Le radicalisme, PUF, 1957 ; Collection Que sais-je?, 1982.J. Kayser, Les grandes batailles du radicalisme, des origines aux portes du pouvoir 1820-1901, 1962.D. Ligou, Histoire du socialisme en France 1880-1961, 1962.François Goguel, La politique des partis sous la IIIe République, 1970.P. Gaudemet, Les juristes et la vie politique de la IIIe République, 1970.J-Th. Nordmann, Histoire des radicaux 1820-1973, 1974.M. Rebérioux, L'Histoire générale du socialisme français 1875-1918, 1974.Jean Touchard, La gauche en France depuis 1900, 1977.G. Lefranc, Le mouvement socialiste sous la IIIe République, 1977.René Raymond, Les droites en France, 1982.Michel Winock, Édouard Drumont et Cie, antisémitisme et fascisme en France, 1982.J. Estèbe, Les ministres de la République 1871-1914, 1982.P. Guiral et G. Thuillier, La vie quotidienne des députés en France de 1871 à 1914, 1982.Raoul Girardet, Le nationalisme français, 1983.Michel Winock, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Seuil, 1990Michel Winock, Histoire de l'extrême droite en France, 1994.

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Michel Winock, La Droite depuis 1789 : les idées, les hommes, les réseaux, 1995.Michel Winock, La Gauche en France, 2006.

Ouvrages sur la Belle Époque [modifier]

Ouvrages généraux [modifier]

Jacques Chastenet, Histoire de la IIIe République : tome III: La République triomphante 1893-1906,Paris, Hachette, 1955 ; tome IV: Jours inquiets et sanglants 1906-1918, 1957.Jean-Baptiste Duroselle, La France de la Belle Époque. La France et les Français 1900-1914, éditionRichelieu, 1972.Dominique Lejeune, La France de la Belle Époque (1896-1914), Paris, Armand Colin, Coll. Cursus,1991.Michel Leymarie, De la Belle Époque à la Grande Guerre 1893-1918. Le triomphe de la République,Livre de Poche, 1999.Michel Winock, La Belle Époque, Perrin, 2001.

Économie et société [modifier]

Pierre Barral, Les Agrariens français, de Méline à Pisani, A. Colin, 1968.Rolande Trempé, Les mineurs de Carmaux 1848-1914, Éditions ouvrières, 1971.Anne Martin-Fugier, La Place des bonnes. La domesticité féminine à Paris en 1900, Grasset, 1979.Marguerite Perrot, Le mode de vie des familles bourgeoises: 1873 - 1953, Presse de la FNSP, 1982.Jean-Charles Asselain, Histoire économique de la France, t.1, De l'Ancien Régime à la Première GuerreMondiale, Seuil, Points-Histoire, 1984.Nancy L. Green, Les Travailleurs immigrés juifs à la Belle Époque, Fayard, 1985.Christophe Charle, Les Élites en France 1880-1900, Fayard, 1987.Pierre Darmon, La Vie quotidienne du médecin parisien en 1900, Hachette, 1988.Christophe Charle, La crise des sociétés impériales (1900-1914), Seuil, 2001.

Notes et références [modifier]

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1. ↑ Philip Nord, The Republican Moment: Struggles for Democracy in Nineteenth-Century France, Harvard UniversityPress, 1995

2. ↑ Madeleine Rebérioux, La République radicale ? 1898-1914, Paris, les éditions du Seuil, coll. Points Histoire, 19753. ↑ Vincent Duclert, La République imaginée 1870-1914, Belin, 2010, p. 124. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 22-235. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 236. ↑ Jean-Jacques Chevalier, Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958, p. 2937. ↑ cité par Vincent Duclert, La République imaginée : 1870 - 1914, p. 568. ↑ Jules Simon, in Le Gouvernement de Monsieur Thiers9. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 25

10. ↑ Compte-rendu de la séance du 30 janvier 1875 sur le site de l'Assemblée nationale [archive].11. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 26

12. ↑ a et b Jean-Jacques Chevalier, Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958, p. 29413. ↑ Jules Simon, Le Gouvernement de Monsieur Thiers, tome I, p. 9514. ↑ Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, p. 31015. ↑ Jacques Rougerie, La Commune, 198816. ↑ Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, p. 31217. ↑ Vincent Duclert, La République imaginée, p. 77-7818. ↑ Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XXI19. ↑ Histoire de la Bourse, par Paul Lagneau-Ymonet et Angelo Riva, page 47, Éditions La Découverte 201120. ↑ Guy Antonetti, Histoire contemporaine politique et sociale, p. 316

21. ↑ a et b François Chevalier, Droit constitutionnel, Paris, Éditions Foucher, 200922. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 4423. ↑ Jean-Marie Mayeur, La Vie politique sous la III République, p. 39-4124. ↑ Vincent Duclert, La République imaginée, p. 10825. ↑ Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la III République, p. 4926. ↑ Duc de Castries, Le Grand Refus du comte de Chambord, Paris, Hachette, 197027. ↑ Le texte des lois constitutionnelles sur le site de l'Élysée : http://w w w .elysee.fr/president/la-presidence/les-textes-

fondateurs/les-constitutions-depuis-1791/les-textes-constitutionnels-anterieurs/les-lois-constitutionnelles-de-1875.8885.html [archive]

28. ↑ Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la III République, p. 6029. ↑ Vincent Duclert, La République imaginée, p. 15230. ↑ Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la III République, p. 68

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31. ↑ Maurice Agulhon, La République32. ↑ Mona Ozouf, L'École, l'Église et la République, p. 2233. ↑ Béatrice Compagnon et Anne Thévenin, Histoire des instituteurs et des professeurs de 1880 à nos jours, p. 2334. ↑ Mona Ozouf, L'École, l'Église et la République, p. 6335. ↑ Revue "Histoire de la justice numéro 6", L'épuration de la magistrature de la Révolution à la Libération, Chapitre 436. ↑ cit. par Vincent Duclert, La République imaginée, p. 21537. ↑ J. Ollé-Laprune, La stabilité des ministres sous la III République 1879-194038. ↑ Discours de Jules Ferry devant la Chambre des députés, 1885, http://w w w .assemblee-

nationale.fr/histoire/ferry1885.asp [archive]

39. ↑ a et b Serge Berstein, « La nature du radicalisme dans la France de l'entre-deux-guerres », dans Serge Berstein, MarcelRuby (dir.), Un siècle de radicalisme, vol. 860 de la coll. Histoire et civilisations, Presses universitaires Septentrion, 2004,287 pages, p. 105-108 et 113 (ISBN 2859398147)

40. ↑ L'heure de la décision par André Tardieu aux éditions Flammarion (1934)

Voir aussi [modifier]

Articles connexes [modifier]

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Liens externes [modifier]

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