triple vie 2

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    De la triple vie de

    lhomme

    Selon le mystre des trois

    principesde la manifestation divine

    crit daprs une lucication divine

    par Jacob Boehme

    autrement dit le Philosophe teutonique

    en lanne 1620

    Traduction de Louis-Claude de Saint-Martin

    IIe partie

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    2006-2007

    http://www.philosophe-inconnu.com/http://www.philosophe-inconnu.com/
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    CHAPITRE IX

    De la triple vie, de limpulsionet de tout le rgime de lhomme dans ce monde,

    hautement considrer

    1. Il ma t montr ce que le dmon avait dans la pen-se, comment il voudra touffer ces hauts et mritantscrits : cest pourquoi soyez attentifs. Vous, enfants deDieu, ne croyez pas tant aux sophistes qui crient : lhrsie, lhrsie ! au feu ! Ce nest pas la voix delEsprit saint, mais celle du dragon et de lAntchrist. Carces crits dcouvriront puissamment le repaire enfum dudmon ; et non pas cela seulement, mais ils montreront dcouvert la prostitue de Babylone, comme une prosti-tue qui sen fait gloire.

    2. Cest pourquoi, puisque avec les hommes de lespritde ce monde, il nest question que de ce qui concerne lavie animale, de faon quils abandonneraient bien plus vo-lontiers Dieu et le royaume du ciel, que leurs honneurs etleurs richesses ; ainsi nous serons prsents par la prosti-tue, par limpulsion du dmon. Observez-vous donc, en-fants de Dieu, et ne regardez point ce qui est lev etpuissant ; mais considrez le salut de votre me, cest lla finale que nous vous laissons.

    3. Le Christ dit : Personne nallume une lumire pour lamettre sous un banc ou sous un boisseau ; mais il la met

    sur la table, pour que tous ceux qui sont dans la maisonla voient. Cest aussi ce que nous devons faire, et ne pasenterrer dans la terre le talent si prcieux qui nous a tdonn ; car nous en rpondrons au jour du jugement deDieu, comme lesprit de la mre nous le montre.

    4. Si la connaissance de cet esprit pouvait tomber surquelquun, il prouverait ce que cest. Nous navons pasbesoin de lettre de recommandation. Christ est notre let-tre, cela nous suffit ; et personne na besoin de se nom-

    mer daprs mon nom. Nous tous qui reconnaissons leChrist, nous le revtons, et nous sommes tous les mem-

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    bres de son corps. Nous nous nommons chrtiens et en-fants de Dieu, et frres et surs les uns et les autres.

    5. Si maintenant nous considrons le rgime de notrevie, nous y trouvons un puissant combat que le dmon a

    avec lme. Car dans lesprit de ce monde il y a aussi unsavoir, non pas la vrit un entendement divin ; maiscest un savoir plant dans la matrice ou dans le centre dela nature.

    6. Car avant la cration, ce monde resta enferm danslternelle sagesse, comme une invisible figure delternit, et la fin il a t cr comme un principe parti-culier, pour quil pt apporter en tre toutes ses merveil-les et toutes ses uvres, de faon quelles puissent briller

    la fin des temps dans leur figure. Ainsi il y a pour celaun combat naturel avec lhomme ; car aucune autre cra-ture que lhomme ne peut apporter au jour et la lumireles merveilles du monde. Cest pour cela aussi que lespritde ce monde sest tant empress auprs de lhomme etla attir soi, afin quil pt montrer en lui ses merveilles,de faon que lhomme pt produire en soi ou dehors tousles arts et toutes les langues ; en outre, le cur et lespritde la terre, et des mtaux, ou la noble pierre des philoso-phes, qui en effet depuis le temps de Salomon, a t

    trouve dun bien petit nombre ; mais qui cependant lafin sera connue bien plus clairement, ainsi que nous nelignorons pas.

    7. Car celui qui entend bien nos crits sur le centre de lanature, sur son cours jusquau Trinaire sur la croix, etjusqu lclat de la Majest, celui-l peut bien le trouverdans les mtaux. Cela nest pas difficile, pourvu quil ap-prenne la vraie entre ; alors il sera prs de la fin, ce dontnous ne devons rien tracer, parce que cela appartient aux

    mages qui sont ns mages.8. Nous parlons seulement de la base de la nature et delesprit de ce monde, et nous vous montrons ceci ; savoir,que lesprit de ce monde a t cr en une telle inclina-tion, quil a une semblable volont naturelle de se mani-fester avec tous (ses) secrets, ainsi que nous avonsdevant les yeux ce quil a bti, et ainsi quil a rig un r-gime et un royaume sur la terre. Regardez seulement aucours de lhomme, depuis ltat le plus lev jusquau plus

    bas, cest lesprit de ce monde qui a bti tout cet ordre, etDieu la permis ; car Dieu nest pas un destructeur, mais

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    un prservateur de ce que sa puissance lve et regardecomme son ordonnance : car rien nest produit au dehorsqui nait t dans lternit.

    9. Mais vous devez le bien comprendre. Lenfer et la co-

    lre est labyme, et y mle ses merveilles ; comme vousle voyez. O est un bon champ, et o galement le se-meur sme de bonne semence, l croissent des pines etdes chardons parmi ; ainsi que le Christ nous donne cettecomparaison du semeur, ou le dmon sme de livraieparmi les semences. Or, ainsi quil en est de lme delhomme, il en est aussi de mme de lesprit de ce monde.

    10. Vous devez savoir que toute mauvaise qualit despines, des chardons ainsi que des serpents, crapauds,

    mauvaises btes, et vers, tient son origine de la matricecolrique. Car dans le temps de la cration, le bien et lemal tout sortit, chacun selon son espce et sa proprit ;dans toutes choses il y a bien et mal, et le royaume de lacolre sest entirement ml avec ; cest pourquoi il y adu fruit bon et mauvais, et Adam nen devait pas manger.

    11. Je vous donne ceci reconnatre aux fruits de laterre, comment tout, bon et mauvais, est lun avec lautreet a chacun son utilit, le mauvais aussi bien que le bon.Tout tient luvre merveilleuse de Dieu, et sert lesprit de ce monde. Ce que lun dtruit, lautre le rpare,et cela est aussi une merveille.

    12. De plus, nous voyons le grand mystre aux arbres ;quoiquils soient la fois mls et spars (distincts etmlangs), nous (y) reconnaissons encore la forme para-disiaque. Car ils portent leurs fruits aux branches, et lefruit est autre chose que larbre. Larbre est amer, et lefruit est doux, et nous vous donnons ceci reconnatreque nous avons encore aujourdhui les arbres et les fruitsparadisiaques : si seulement la maldiction ny pointaitpas. Le paradis en est parti, et maintenant le fruit est toutensemble un manger semblable ce qutait la pommedans laquelle ve mangea la mort.

    13. Et sachez que le royaume de la colre sintroduisitavec dans le jardin dden, quil engendra un arbre quiporta du fruit, tel quencore aujourdhui tous les arbresdont nous mangeons.

    14. Il faut seulement considrer ceci, qu lhomme sonfruit ne lui crot point ; il doit le planter comme vous le

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    voyez tous les arbres, au bois et aux tiges ; et lhommene dsire pas volontiers les essences de la terre, moinsque ce ne soit une douce plante. Mais il fait attention(sattache) la seconde gnration de la terre ; savoir, aubled (au grain). Or, le fruit est aussi la seconde gnra-tion de la terre ; do nous connaissons notre lvation.

    15. Seulement avant la chute le paradis a fleuri au traversde tous les arbres et de tous les fruits que Dieu cra pourlhomme. Mais lorsque la terre fut maudite, la maldictionentra dans tous les fruits, et alors tout fut bon et mau-vais. Dans (les arbres) il y eut la mort et la corruption,lesquelles ntaient auparavant que dans un seul arbre,qui se nommait le bien et le mal ; cest pourquoi nousmangeons la mort dans tous les fruits, et lesprit bon etmauvais domine en nous.

    16. Lesprit de ce monde domine en nous, ainsi que ledmon avec lesprit de la colre, et chacun montre sesmerveilles par lhomme. Il y a aussi un grand combat parrapport limage de lhomme ; chaque rgne la veutavoir. Lenfer dit dans la colre : Il est engendr de mondroit de nature, de ma racine, et il est dans ma racine.Lesprit de ce monde dit aussi : Je lai dans mon corps, jelui donne la vie et la nourriture, je llve, et je lui donne

    toutes mes puissances et toutes mes merveilles ; il est moi. Et le royaume de Dieu dit : Jai tourn mon curvers lui, je lai engendr de nouveau ; il est sorti de monroyaume, je lai cherch et je lai retrouv ; il est moi, ildoit manifester mes merveilles.

    17. Ainsi il y a un puissant combat dans lhomme et au-tour de lhomme. Voyez sa conversation, (voyez) cequil fait. Son dsir est particulirement en trois choses,et ce sont trois royaumes qui le rgissent aussi ; celui

    dans lequel il tombe, il y gt. Dabord il dsire la puis-sance, lhonneur et la gloire, de faon que tous le crai-gnent et le respectent, cela est la griffe mme du dmon.Aussi est-ce l son intention quil satisfait autant que celalui est possible. Et en second lieu il dsire les richesses, lebien et largent, pour beaucoup boire et manger, et il nedemande pas de quelle manire il lobtient. Cest llesprit de ce monde qui ne demande que labondance, etde se remplir comme fait une bte.

    18. Et en troisime lieu, il dsire aussi le royaume deDieu, il languit et soupire aprs ; mais dans une grande

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    impuissance, et reste toujours dans le doute sil nest paspcheur, et que Dieu ne voudra point de lui. Cependant illanguit et soupire aprs, et voudrait bien tre sauv : ilprie et il doute cependant, aussi il espre et se dcou-rage. Il espre se corriger, et tre dlivr de jour en jour.Il pense toujours : demain cela ira bien. Demain tu aurasla puissance daller dans une autre vie. Il poursuit tou-jours ainsi.

    19. Nous ne parlons pas ainsi des hommes porcs, qui nefont que se vautrer dans lordure, en sorte quils ne re-cherchent jamais aucune abstinence ; mais nous parlonsdu pauvre pcheur entre le ciel et lenfer, qui a cette dou-ble impulsion, et qui se laisse cependant arrter.

    20. Vois maintenant. Mais que fait lhomme ? il les suittous trois. Il cherche toujours la puissance et lhonneur jusqu la fin. Il cherche toujours la cupidit, largent, lebien, manger et boire : et quoiquil ait la superfluit, ilna cependant point assez dans son avarice. Il fait commesil devait vivre ici ternellement, et il soupire la vritpour le troisime (royaume) ; car la pauvre me est biendans linquitude, et seffraye toujours de la colre dudmon et de celle de Dieu, et voudrait ardemment tredlivre. Mais les deux premiers royaumes la prcipitent

    en bas, et lenferment dans leur prison, de faon que plu-sieurs pauvres mes sagitent lexcs, se jettent danslabyme, et dsesprent du royaume de Dieu.

    21. On dit que le dmon vient lhomme sous la formedun ange, et cela est vrai. Voyez ce quil fait pour quilpuisse toutefois tre pris pour un ange et pour pieux.Quand la pauvre me se montre ainsi accable de fatigue,et prsente souvent son corps la mort et la colre deDieu sous les yeux, il ne lempche pas ; il laisse souvent

    la pauvre me courir avec le corps, aux maisons depierre, ou partout o elle voudra ; il la porte le plus dansles glises de pierre, et dit alors lme : Oui, tu espieuse, tu vas de bon cur lglise.

    22. Mais que fait-il ? Si lon enseigne le temple du Christet la nouvelle naissance, alors il sme dautres pensesselon lesprit de ce monde dans lhomme ; tantt il ysme sa cupidit, tantt il lui tourne les yeux sur lorgueilet sur une belle personne, tantt il occupe son esprit par

    lattrait de limagination au sujet des hommes ou desfemmes, selon le sexe dont il est, et chatouille le cur

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    par la sensualit, quelquefois aussi (il le prend) par lesommeil.

    23. Mais si le prdicateur est un sophiste et un mchantdiffamateur, ou sil en reprend plusieurs en raison de sa

    charge, et prsumant bien de ses bons services, oh ! alorsle dmon ouvre les grandes et les petites portes ; il cha-touille le cur, et le cur dsire de plus en plus, toujoursplus ce qui est beau. Maintenant lorsque ce mme hommesort de lglise, on peut (dire) par cur toutes les paro-les, et encore bien mieux ce qui tient la honte des au-tres, alors on se nourrit de cela toute la semaine ; ledmon chatouille toujours le cur avec cela, cela lui estplus doux que la parole de Dieu.

    24. Voyez, cest un dmon sous la forme dun ange ; ensorte que lhomme croit que pourvu que lon court lglise auprs des autres, on est vritablement un bonchrtien. Mais si tu nas rien appris de plus que des mo-queries et des jeux, et que tu emportes cela la maison,tu aurais mieux fait si tu ttais vautr pendant ce temps-l dans un tang de boue, ou que tu eusses dormi ; aumoins le dmon naurait pas bless ton cur dans uneglise de pierre, avec les passions et le ddain ; oh !combien est heureux le sommeil dans lglise, si lon in-

    vite en mme temps le dmon, dans le cur, pour hte !il vaut mieux dormir que dimaginer dans les passions, oude se remplir de calomnies.

    25. O vous ! sophistes, qui nous prchez en calomniantles anciens qui sont morts depuis longtemps ; vous quicalomniez souvent des curs pieux par jalousie et parenvie, comment voulez-vous vous soutenir avec votretroupeau que nous devez patre dans de verts pturages,et conduire sur les voies du Christ lamour, la chastet

    et lhumilit, et vous le remplissez de blasphmes ? Vousseriez mieux avec vos blasphmes iniques dans ltabledes animaux que dans une chaire, au moins vous ny ga-reriez personne.

    26. Je ne dis point cela par jalousie, mais je fais ce que jedois. Je noutrage personne par l, seulement je dcouvrela tanire enfume du diable, afin quon puisse voir pour-tant ce quil y a dans lhomme, aussi bien dans lun quedans lautre, moins quil ne soit rgnr, alors lesprit

    soppose au dmon, et le chasse de lui.

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    27. Le second dmon est plus rus que celui-l. Il estaussi un ange brillant avec des pieds de vache. Quand ilvoit que la pauvre me se dsespre et cherche la pni-tence et la correction, il dit : Priez et soyez pieuse ; faitestout coup la pnitence ; et quand lme veut prier, il seglisse dans le cur, et enlve au cur lintelligence, et yopre un pur [illisible] comme si Dieu ne lentendait point.Il peint les pchs devant le cur, et dit : Demain cela iramieux ; laisse seulement, tu ne seras pas cout mainte-nant ; alors le cur sarrte et repasse les mots de laprire tels quil les a appris, lun aprs lautre ; et le d-mon prend la puissance du cur, de faon que lme nepeut pas saisir le centre de la nature avec violence,comme dit le Christ : Le dmon prend la parole de vos

    curs, pour que vous ne puissiez pas croire et tre sau-vs.

    28. Ainsi lme sarrte de nouveau, et cela sappelle avoirpri ; tandis que ce nest point l avoir pri, mais seule-ment avoir prononc des mots, non point dans lesprit delme, dans le centre, o il faut que le cur sallume,mais dans la bouche, dans lesprit de ce monde, (qui les)porte dans lair, ou comme une parole o lon prend lenom de Dieu en vain. Mais il est recommand ici : tu ne

    mettras point en vain le nom de Dieu dans ta bouche. CarDieu ne laissera point impuni celui qui emploie son nomen vain. Cest une chose srieuse que de prier ; car priercest appeler Dieu, cest linviter et parler avec lui, cestaller de la maison du pch dans la maison de Dieu.

    29. Le dmon sy oppose-t-il ? Portez la tempte sur sonenfer ; mettez-vous contre lui comme il est contre vous.Vous prouverez ce que je vous dis ici. Est-il fort ? Faites-vous encore plus fort ; vous avez dans Christ une plus

    grande force que lui ; et mais si vous doutez de la grcede Dieu, vous avez l alors un grand pch ; Dieu est tou-jours misricordieux, et il ny a pas en lui dautre volontque dtre misricordieux. Il ne peut pas faire autrement ;ses bras sont tendus jour et nuit vers les pauvres p-cheurs ; et sil en vient un qui ravage ainsi lenfer, il y aplus de joie de cela pour les anges de Dieu, que de qua-tre-vingt-dix-neuf justes qui nen ont pas besoin, commele Christ nous lenseigne.

    30. Avec un semblable dmon qui couvre le cur dunhomme, il ny a rien de mieux faire que de ne point dis-puter du tout avec lui au sujet de la multitude des pchs,

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    mais de ramasser tous les pchs dans un tas, et fussent-ils aussi nombreux que le sable de la mer, de les jeter aunez du dmon, et de dire dans le cur : Va-t-en, dmon,tu es la cause de tout ce mal, je timmole mes pchs ;mais la misricorde de Dieu et la mort du Christ sont avecmoi, je veux men envelopper. Dvore-moi si tu peux. At-tachez-vous seulement aux promesses du Christ, et ap-puyez vos combats sur la mort, les plaies et lessouffrances du Christ dans son corps. Ne disputez pasplus longtemps sur les pchs, car le dmon ne fait quesenvelopper l-dedans, et fait valoir les pchs afin quevous vous dsespriez.

    31. Ainsi prouvez cela, et vous verrez et vous sentirezbientt un autre homme avec une autre pense et uneautre volont ; nous vous parlons comme le sachant etlayant prouv nous-mmes, et non point par opinion, nipar conjectures, ou historiquement, mais comme enayant la base ; et un guerrier sait comment il en est dansla guerre ; mais celui qui ne la point prouv et na pointt dans ceci, celui-l pense toujours autrement. Nousvous exposons ceci pour votre instruction et votre ensei-gnement, par amour, comme un esprit qui parle en celaselon ce quil lui est arriv, pour lexemple des autres. Si

    quelquun veut nous imiter, il prouvera si cela est vrai.

    La porte de la base profonde de lhomme

    32. Depuis le commencement du monde, il y a un combatsur ceci, puisque cette porte a t prcipite avec Adam,et que nous avons t emprisonns dans les tnbres.Mais puisque Dieu nous en favorise et nous louvre, et

    nous donne aussi une forte volont dcrire, alors nousdevons le faire, et remercier Dieu le Pre en Jsus-Christdans lternit, qui nous a rachets des tnbres de lamort.

    33. Quand nous voulons savoir ce quest un homme, etpourquoi il y a une si grande diffrence entre les hommes,de faon que lun ne fait pas comme lautre, et que lunnest pas non plus comme lautre dans sa forme et dansses manires, nous devons considrer et nous reprsenter

    son principe intrieur (pris) de lincarnation, alors noustrouvons tout.

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    34. Car si lhomme est engendr de nouveau en Dieu, demanire quil demeure dans la lumire, et quil commenceainsi chercher dans son origine, alors lesprit de lmecherche dans les trois principes ce quil est dans chacundeux ; et cest l ce que nous connaissons, et nous nepouvons pas dire autrement, sinon que nous navonsquun seul rgime dans limage de lesprit ainsi que ducorps, dans tous les trois principes.

    35. Mais il (ce rgime) existe en trois sources. Lesprit etle corps sont pousss selon chaque principe ; et suivantquun principe obtient la domination dans lhomme, demanire que lhomme y incline toujours par sa volont,cest selon ce principe quil opre, et les autres demeurentseulement suspendus pour lui sans une force suffisante.

    36. Mais si nous voulons parler de limage, nous devonsregarder ce quelle est dans la base. Car nous sommessems avec une semence dans un champ, dans la ma-trice. Maintenant vois, considre-toi. Ce qui prcde nestquune volont dsirante de lhomme et de la femme desunir, et cependant on ny aura pas toujours le dsirdavoir un fruit, comme on en a lexemple parmi les pros-titues aussi bien que dans le mariage.

    37. Alors on se demande : Quelle est donc cette impulsiondes mles et des femelles de toute espce, aussi bien queparmi les hommes ? Voyez, tout a t en un seul tredans lternit ; savoir, la teinture, qui est le centre et lacause de la vie, comme cela a t amplement expos ci-dessus. Et de l la substantialit qui est ne de la tein-ture, qui a aussi toutes les formes du centre, mais sansfeu, car elle est un prcipiter et ne peut pas allumer la vieen soi ; elle est corporelle et donne le corps, mais non pasla vie, car le feu donne la vie.

    38. Et nous vous donnons ceci entendre danslaccouplement. Lhomme a la teinture, la femme la subs-tantialit ; savoir, la matrice qui est ne de la substantia-lit. Voyez maintenant. Dans lternit ces deux(proprits) taient lune dans lautre, et ce monde exis-tait dedans comme une figure, car la sagesse avait om-brag et pris en soi la teinture, comme le corps (prend)lesprit, et cela ne pouvait pas tre amen en tre visibledevant les anges, moins que Dieu ne mt lternit, car

    les anges sont en une substance.

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    39. Maintenant lorsque Dieu, ou le Trinaire, sest mu,alors par ce moyen le centre de la nature a t mu danslternit, alors tout est devenu substantiel (tre). La tein-ture est devenue substantielle, et elle rgit, etlessentialit est devenue matrielle, et cependant elle nefut pas spare, car cela ne peut pas tre, elle est untre.

    40. Or, lorsque Dieu plaa, ou pour mieux dire veilla lefiat dans la substantialit matrielle, de faon que leVerbe dit dans la substantialit : Que soient produitestoutes sortes danimaux et de races, chacune selon sonespce, alors les deux sexes sortirent de la substantialitmatrielle, et tous corporiss (en corps). Car la teintureprit soi la substantialit par le Verbe de Dieu, et lespritde la substantialit prit aussi soi un corps, et ainsi il yeut deux sexes.

    41. Le corps de la teinture avait en soi le centre de la vie,et le corps de la substantialit navait pas le centre pourexciter, (rompre, ouvrir) le feu. Il avait bien la vie, maisune vie dbile. Nous exposons clairement ceci votre en-tendement.

    42. Regardez un fer rouge, qui pousse (produit) de soideux esprits ; savoir, un chaud qui a le centre, et peut al-lumer et veiller un second feu ; et ensuite un esprit dairduquel vient leau, qui a aussi toutes les puissances dufeu. Mais l dedans la teinture nest pas le feu, mais elleest une ternelle barrire, de sorte que l dedans il ny aitaucun feu ; et elle est lesprit du feu, lequel tire son ori-gine du feu, et sa vie semblable au feu, car dans lternitil ny a point de mort ; cest pourquoi il ne peut venir deleurs teintures aucune vie dans le sexe fminin ; la ma-trice doit recevoir de lhomme la teinture dans sa se-

    mence.43. Ainsi nous vous exposons le principe des deux sexes,le masculin et le fminin ; car lorsque Dieu cra la subs-tance matrielle, toutes les sortes dessences sortirentdans le centre de nature, selon toutes les proprits. Carde mme que vous voyez comment les toiles ont cha-cune une proprit diffrente de lautre, lesquelles sonttoutes cres du centre de la nature selon la substantiali-t matrielle, de mme toutes les essences ont exist

    dans la substantialit matrielle, et le fiat a tir tout soivers la crature de la terre. Alors chaque forme de la tein-

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    ture et de lesprit des autres espces a figur son corpschacune selon sa proprit ; savoir, en animaux, en oi-seaux, en vers, en poissons, en arbres, et en plantes, ain-si quen mtaux et en terres, tous selon la vie qui tait eneux.

    44. Et vous pouvez bien comprendre ceci par la diffrencede luvre des jours (de la cration) ; car le premier jourDieu cra leau matrielle qui a une vie impuissante, etest un verrou pour le feu de la colre, et pour la cavernede fume du dmon, dans laquelle il comptait dominer surDieu dans un feu brlant ; et (cra) la terre et les pierres,de faon que disparut le grossier qui consistait dans lesessences mortelles et colriques l o Lucifer simaginaitquil serait roi et crateur l-dedans.

    45. Lorsque cela fut accompli, alors Dieu dit : Que la lu-mire soit, cest--dire, que la lumire de la teinturesouvre, et la lumire fut. L Dieu spara la lumiredavec les tnbres. Comprenez bien ceci. Il ferma le feucolrique que Lucifer avait allum, et qui drive des tn-bres, et laissa brler la teinture dans la quintessence,cest--dire dans la graisse de lesprit de feu, ou dans unehuile.

    46. Ainsi la vie brla dans la teinture, et changea lagraisse ou lhuile en une cinquime essence, ou le sang,et la vie brla dans le sang ; car en lui (le sang) se trouvela noble teinture, et Dieu a rserv en son pouvoir le cen-tre du feu, car il la enferm dans les tnbres, de faonque par l toute vie est dans sa main, car sil laisse le feuvenir dans la teinture, alors lesprit est dans un feu infer-nal.

    47. Comme maintenant la lumire brille de la teinture, iciil divise la teinture en deux parties, ainsi quelle se spareelle-mme ; savoir, dans la vie de feu, et dans la vie delair, comme cela a t expos ci-dessus la page voi-sine, et il cra deux vies, la vie du feu en un ciel commeun firmament entre la sainte douceur ou le cur de Dieu,et entre limpuissant esprit de lair, et cependant lair sortde sa mre, la teinture de lesprit de feu, et Dieu demeureentre les deux.

    48. Lesprit de feu dans la teinture a lternit dans sa ra-cine, et lesprit dair a la vie matrielle, de faon quil a

    pris naissance avec la substantialit veille, et quil gou-verne la vie extrieure animale ; car il est la vie animale

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    de toute crature ainsi que des arbres, des plantes et delherbe. Il a aussi une teinture en lui, mais pas suffisam-ment puissante.

    49. Ainsi voyez comment la vie est dans leau, et a deux

    rgimes ; savoir, le feu et lair, et voyez do le sang tireson origine, lequel rend une crature plus noble que cellequi na point de sang, qui a une fausse teinture, et estvenue de la volont du dmon, comme vous le voyez auxserpents et aux mauvais vers qui nont point la noble tein-ture ; mais lorsque le dmon se proposa dtre domina-teur dans la teinture, et voulut crer, il veilla en lui cettesorte de vie qui maintenant est la sienne, cependant nonpas toute entire. Il est bien des mmes essences, et lesdmons se montrent aussi dans lenfer en semblablesserpents, mauvais reptiles, et animaux dgotants ; carils ne le peuvent pas autrement dans leur propre forme,quoiquils naient aucun corps de la teinture spare deleur substantialit, mais du centre de la nature, de la s-vre matrice, de lternelle essentialit, du tnbre, quiest un corps spirituel.

    50. Maintenant lorsque Dieu eut cr la terre, leau taitsur toute la terre. Dieu la spara, de faon que la terredevint sche, et leau sappela mer ; ce qui sappelle dans

    le langage de la nature un couvrement, une barrire lacolre du dmon, la vraie honte du diable qui fait que sapuissance est submerge. Pour lclaircissement de quoi ilfaudrait des crits trs dlis, et lhomme aurait de lapeine les comprendre. Ainsi la terre poussa dans sespropres essences et dans sa teinture, ce qui avait tcontenu aussi dans la premire cration.

    51. Il vous est bien connu aussi ce que dit Mose : Dieuspara leau de dessus le firmament, de leau de dessous

    le firmament ; dans les cratures cela est leau et le sang,et en lui est la teinture qui spare le ciel davec leau au-dessous du firmament, ou de leau lmentaire, commenous voyons que chacune a son habitation particulire etson rgime, ce dont il pourra tre trait amplement dansun autre endroit.

    52. Nous entendons seulement l dedans deux rgnes ;savoir, que dans le sang, dans la teinture demeure lme,et dans leau lesprit de lair qui est prissable, car il a

    commenc et non pas lme ; car la teinture est delternit, et cest pourquoi aussi toutes les espces de fi-

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    gures doivent demeurer en lternit. Ne traitez point celade plaisanterie, cela est vrai.

    53. Or, lorsque le ciel, la terre, et les lments furent ain-si forms, la teinture de feu fut comme une brillante lu-

    mire, et il y eut un firmament qui sappela le ciel, carautrement ce monde naurait point eu de lumire. AlorsDieu laissa le centre de la nature souvrir dans la substan-tialit cre, car tout ce principe ntait quun corps. Alorsil (le centre) manifesta son cur, avec sa volont, et sessens (facults) cela est le soleil ; et les toiles sont sesessences, et les six plantes sont les esprits au centre ducur, et le soleil est leur cur, tout exactement tel que laDivinit a t ds lternit.

    54. Ainsi cela devint une vraie vie et intelligence avec laraison et les sens, et cependant animale dans la teintureextrieure et dans lesprit de lair, et ainsi de grandesmerveilles furent manifestes ; car Dieu stait manifestlui-mme en forme figurative ; et si tu veux voir que celaest vrai, considre ce que nous avons dit ci-dessus sur lecentre de la nature, jusqu la lumire de la majest, etsur le Trinaire, alors tu trouveras partout ici dans cemonde une image figurative. Considre les plantes(Voyez la planche).

    55. Saturne, le plus lev et le plus svre, est astrin-gent, froid, sombre, et produit le dsir, et lattract, car ilest laigu ; si tu veux avoir de ceci une vraie connais-sance, il faut que tu transposes les plantes ; dabordprends la suprieure, et ensuite linfrieure, car dans laroue cest partout le suprieur et linfrieur, entendezdans la roue de la vie, et le suprieur revient linfrieurquand elle tourne, ce qui nest que pour les hommes opinion et pour les animaux, pour lesquels la roue de la

    nature est tournante, car la croix la retient.56. Ainsi voyez bien. Saturne attire soi la lune qui esten bas (et) cause dans la matrice de la nature la corpori-sation, cest--dire la chair, car Saturne et la lune font lesoufre, et Saturne ne dsire que denfermer ; il retient etsaisit, savoir, la liqueur en un soufre, quoiquil nait pas desul, car sul est de la libert, mais il a la volont ; et levouloir a le sul, car il drive de la majest.

    57. Maintenant vois. Au-dessous de Saturne est Jupiter,

    qui est de la puissance du Soleil, comme le cur de Sa-turne ; autrement il ny aurait point de dsir, point de Sa-

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    turne. Car la nature dsire seulement le cur et le Soleil,quoique Jupiter ne soit pas le Soleil, mais la cervelle. Etremarquez ceci.

    58. La roue de la nature se tourne de dehors en soi en

    dedans ; car la Divinit demeure dans lintrieur en soi eta une semblable figure, non pas quon puisse la reprsen-ter, cest seulement une similitude naturelle ; comment laDivinit se reprsente dans la figure de ce monde, de fa-on que Dieu est tout entier partout, et demeure ainsi ensoi-mme.

    59. Remarquez. La roue extrieure est le zodiaque avecles constellations, et ensuite les sept plantes jusquauSoleil ; aprs le Soleil, le feu ; aprs le feu, la teinture ;

    aprs la teinture, la Majest ; aprs la Majest, le Trinaireavec la croix : quoique cette figure ne soit pas complte,cependant cest un mmorial, et lon pourrait, sur ungrand cercle, en dessiner de belles choses pour le ressou-venir des faibles intelligences.

    60. Ainsi remarquez. Le dsir va en soi en dedans, aprsle cur qui est Dieu, comme tu peux le penser ainsidaprs une semblable figure ; car la renaissance va aussien soi au cur de Dieu.

    61. Ainsi remarquez-le bien ; car cest le centre de la g-nration extrieure. Dans la huitime circonfrence, aprsle zodiaque, est le globe de la Terre ; ensuite, au retourde la roue, Saturne ; et quand on continue la ronde, laLune. Et derechef la ronde, Jupiter ; et derechef laronde, Mercure ; et derechef, Mars ; et puis Vnus et leSoleil dans le milieu. Et aprs le Soleil le feu, qui donne leSoleil ; et aprs le feu, lautre monde ou la teinture c-leste ; et aprs la teinture cleste, le Trinaire, cest--direle cur ternel, et cest l le centre de lternelle nature.Et dans lternel centre, toute la puissance de la majestde Dieu de part en part, retenue ni enferme par rien, etnest aussi daucune substance ni daucune nature,comme lclat du Soleil.

    62. Ainsi vous voyez bien ce que nous vous reprsentons.Le zodiaque avec les constellations, est le rgime delesprit, soit dans labyme de ce monde, soit dans la cra-ture. Les douze signes sont les douze parties que la croixfait dans le centre, do le rgime den haut se partage en

    douze parties, comme aussi lesprit ; car les six formesdans le centre, except le Soleil, se partagent chacune en

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    douze parties. (Le Soleil ne se partage point, si ce nestseulement dans le Trinaire ou lclat du feu, et dans lateinture). Lun selon la teinture qui a la vie, lautre selonla teinture de lair qui a lesprit, et cependant ne fait au-cune vie.

    63. Ainsi il y a douze signes qui se partagent en deux r-gimes ; savoir, en un cleste selon la teinture, et en unterrestre selon lesprit du monde, ou lair : et les deux r-gnes sont aussi doubles ; savoir dans la teinture du feu, ily en a un anglique, et en rtrogradant il y en a un infer-nal. Et le rgne dans lesprit de lair est aussi doubl ; carlintrieur est lesprit de Dieu, et lextrieur est lesprit dela crature, comme dit David. Le Seigneur savance surles ailes des vents ; voil lesprit de Dieu qui vient poursecourir son uvre.

    64. Ainsi le royaume de la teinture en Dieu fait six nom-bres, et celui de lesprit hors de la teinture, lequel est lecur et la vie, et est lesprit de Dieu, (fait) aussi six nom-bres, et cela fait ensemble douze nombres. La femme quele dragon voulait dvorer dans lApocalypse les portait sursa tte avec douze toiles : car lun de ces senaires ellela reu de lesprit de ce monde, dans lequel le Saint-Esprit retient la vie ternelle ; et le second senaire elle la

    reu de lternelle teinture (provenant) du centre ternel(ou) de la parole, car elle porte le zodiaque anglique etaussi le zodiaque humain, et chaque centre a six nom-bres, ce qui fait douze nombres. Le septime nombre,dans le centre, est lessentialit et le royaume ; car Dieuest devenu homme, et a apport les deux royaumes enun : car les hommes et les anges sont en un royaume enDieu.

    65. Ainsi limage dans la manifestation a douze toiles sur

    la couronne ; mais de ce que limage porte la couronne,et les douze toiles sur la couronne, cela signifie que laDivinit est au-dessus de lhumanit, et que Marie nestpas la Divinit elle-mme. Mais la couronne signifie Dieu,et les toiles les esprits de Dieu, six dans la Divinit, etsix dans lhumanit ; car Dieu et lhomme sont devenusune seule personne. Cest pourquoi Marie les porte toutes,car nous sommes enfants de Dieu.

    66. Car limage signifie Dieu ; cest la ressemblance de

    Dieu, dans laquelle il se manifeste, et dans laquelle il de-meure. La couronne signifie la puissance de la Majest de

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    71. Ainsi nous vous peignons plus amplement le centre dela nature de ce monde. La gnration de la vie se tourneen soi comme une roue ; et quand elle vient au pointdans le plus intrieur, alors elle atteint la libert, et nonpas cependant celle de Dieu, mais la teinture do la viebrle ; car ce qui veut atteindre Dieu, le doit au traversdu feu ; car aucune substantialit natteint Dieu, moinsquelle nexiste dans le feu, entendez dans son proprefeu ; et si celui-l sallumait, le monde se fondrait.

    72. Nous nentendons pas le feu de la gnration, quinest pas un feu, mais seulement une colre aigu quibrise la substantialit extrieure rsultante de leau, telleque le bois et la chair, et ne meut point le feu intrieurdans les pierres.

    73. Ainsi remarquez maintenant ; la libert hors de la na-ture de ce monde est seulement lternit sans substance.

    74. Maintenant, de mme que lternel centre sengendrelui-mme du dsir de lternelle volont, comme cela at expos ci-dessus ; ainsi le second centre du troisimeprincipe sest-il engendr aussi de lternel, par la parolefiat dans la gnration. Car le centre extrieur de la na-ture sest tourn trois fois depuis la cration du premier jour (entendez avant que le soleil et les toiles fussentcrs corporellement), et a reu six formes, trois sup-rieures, et trois infrieures, et douze delles sont pour uneforme du centre ; car l en tout temps il y a un signe. En-tendez le signe dans la huitime sphre, dans la cou-ronne.

    75. Saturne, avec son attract pre et svre, et avec safroideur, est une forme et esprit dans le centre, qui fermelabyme et fait les tnbres dans labyme, et attire soi lasubstantialit de la puissance extrieure de ce principe, etle centre se tourne comme une roue. Alors ce qui est atti-r tient ferme ensemble comme une roue contre Saturne,et sappelle la Lune, cause de sa proprit quil seraittrop long de tracer par crit.

    76. Alors la roue se tourne plus avant en soi, en dedans,et fait Jupiter ; car Saturne avec son attract engendre lalibert de la substance divine ; mais il fait la cervelle, caril saisit avec son dsir la puissance de la libert et nonpas la libert de la Majest divine elle-mme qui est sans

    substance.

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    77. Mais puisque lentendement est dans la libert, et quela puissance ne pouvait cependant pas, dans son proprepouvoir, veiller lentendement, alors Jupiter dsir une viedans la puissance, et cela est la ronde de la roue, Mer-cure.

    78. Car la roue est toujours en tournant, et Mercure estcelui qui meut, qui fait le son et le bruit, et cependant ilna point la vie, car elle soriginise du feu ; alors il dsirele colrique, le turbulent, ce qui excite le feu ; et cela est la ronde de la roue, Mars, qui est un tempteur, un tur-bulent, et qui excite le feu.

    79. Maintenant les quatre formes ne pourraient pas sub-sister dans le feu, car elles ont la substantialit, et le feu

    consume la substantialit ; car le feu ne subsiste pas lui-mme sil na pas de quoi dvorer. Cette mme substan-tialit dsire la douceur, et cest la ronde de la roue,Vnus. Car elle est la douceur de lextrieure nature, etproduit lamour ; car elle est dsireuse des cinq autresformes.

    80. Car chaque forme se tourne en soi en dedans, et d-sire la libert de Dieu qui est douce, paisible, et commeun rien, et cependant elle est tout ; et si maintenant ellesont la douceur qui produit aussi leau, alors leau estpaisse, et ressemble un paississement. (Cette eau)dsire la lumire, et se porte ardemment aprs la lu-mire, en en devient enceinte, de faon que la douceur,cest--dire Vnus, a un clat particulier au-dessus detoutes les toiles du firmament, car le dsir saisit la lu-mire.

    81. Or, la lumire est sans substance, et nest que paisi-ble et douce ; elle dsire la vie et lesprit, et cependantelle ne peut puiser dans leau ni dans la douceur, aucunevie ni aucun esprit.

    82. Alors Vnus, avec sa douceur et sa lumire, dsire lecur, cest--dire la puissance de toutes les formes ; etelle saisit le cur, qui, dans le point la ronde de la roue,est le Soleil, lequel est le cur des six formes, et ellessont les formes de leur cur, et lensemble est une vie.

    83. Or cela ne serait pas permanent, et passerait aussisouvent que la roue aurait tourn une fois ; et quoiquecela ft long, cela ne durerait quun sicle de vingt-neufans. Cest pourquoi les sept formes dsirent un feu, (et)

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    un feu qui demeure l, (langlais ajoute : qui soit le nom-bre huit), car le cur sans feu nest pas une vie ; et lecur saisit le feu, et le feu est colrique et consumant, etil consume les sept formes du centre avec leur substantia-lit.

    84. Ainsi le cur sangoisse en soi et hors de soi, car ilna plus rien dans la vie substantielle dans lextrieur ; ilaurait beau chercher, il ne trouverait rien ; et il cherchecependant avec un dsir angoisseux et pntre les sixformes, et cherche lapaisement du feu, et ne peut cepen-dant pas le trouver.

    85. Alors toutes les six formes du cur reoivent la puis-sance du Soleil, car il pntre puissamment dans les six

    formes et cherche le repos et lapaisement : et sil ne letrouve pas, alors il pntre de soi en soi-mme au traversdu feu, et dsire lternelle libert, et il obtient la libertpar le dsir, et cependant il ne peut pas tre libre, carlaigu du feu est dans son dsir.

    86. Mais la libert sattire elle-mme dans le dsir, dansle feu ; car le dsir pntre en elle. Ainsi la libertsaiguise dans le feu, et brille au travers du feu comme unclair ; cela est lclat et le brillant du Soleil, et cette li-bert aiguise dsire sa joie ternelle ou sa douce et pai-sible puissance, et pntre en soi intrieurement dans lapuissance, et cette puissance ternelle dans la libert estlternelle parole, et cette parole est engendre du curternel, et dans le cur est la croix du Trinaire, et est lafin de la nature, et dans la fin est la puissance et lclat dela libert, qui est engendr de lternel centre, du cursur la croix : et sappelle la divine Majest de lternellesubstance.

    87. Maintenant voyez. De mme que le dsir extrieur delintrieure nature, va en soi intrieurement aprslternel cur, qui est Dieu ; (car lextrieure nature sou-pire de nouveau aprs la substance de la libert, tellequelle tait avant la cration, afin quelle puisse tre dli-vre de la vanit ou de la colre), de mme aussi le curintrieur soupire aprs lextrieure nature, et voudrait semanifester dans lextrieur en similitude figure, et dsi-rerait aussi lintrieur de lextrieur pour une figure, etlintrieur saisit lextrieur dans le dsir ; car la similitude

    de lternelle centre tait bien avant la cration du Soleil

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    et des toiles dans lextrieure substantialit ; mais ellentait pas figure ni allume.

    88. Ainsi le cur de Dieu du Trinaire posa sa volont dansle svre fiat, dans la matrice de la nature, dans le cur

    de la gnration, dans le cur firmamentique ou dans lelieu du Soleil, et il forma avec lesprit de sa bouche par lefiat, autour de la roue, sept formes du centre de la na-ture ; car comme la roue se tournait, le fiat devint aussimagique, au milieu, dans la volont du tournoiement.

    89. Et puisque la gnration de la terre tait un prcipitde la mort, alors la vie se tourne en haut de cette mmemort ; et tu vois comment les trois plantes, ou les troisformes du centre de la nature qui font lesprit du centre et

    la maison de lesprit, montent au-dessus du Soleil ; com-ment la vie soriginise dans son commencement, et com-ment les trois pour le corps et le mouvement descendentau-dessous du Soleil lune aprs lautre ; commentsoriginise la corporisation, et le cur ou le Soleil au mi-lieu, et la forme reste droite directement vers le firma-ment tel quun homme.

    90. Concevez-le ainsi. Voyez au-dessus du cur Soleil,est Mars qui est lexcitateur du feu, et un allumeur ducur, et un briseur des essences, afin que lpaisse subs-tantialit ne demeure pas touffe, alors il la brise ; defaon que lesprit peut veiller les penses (les sens) ; caril fait la teinture dans le Soleil.

    91. Mars est poison et colre, il signifie la colre du feu,comme il a t dit ci-dessus du centre, il est la formeamre, temptante dans la roue, et est la cause des es-sences dans lclair du feu ; il est la cause de la vie.

    92. Le Soleil et Mars ont ensemble la teinture de la vie, et

    Vnus avec Mercure et avec le Soleil, a la vie de lesprit,cest--dire lair, qui est la vie fminine ; entendez la ma-trice, ou la vie femelle de toutes les espces.

    93. Et au-dessus de Mars est Jupiter, qui est la puissancedu cur, (auquel Mars donne sa vie de feu quil reoit ducur du Soleil) ; il fait la cervelle dans laquelle Mars peutdemeurer.

    94. Et au-dessus est Saturne qui attire ensemble la puis-sance, et fait une maison lesprit, cest--dire le crne ;

    et il fait la substantialit, ou dans le corps la peau. Ainsi lavie extrieure au-dessus du Soleil est la tte, une maison

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    de lesprit qui nat dans le cur, dans le feu, et demeuredans la tte, dans les cinq sens dans la vie de lair.

    95. Et au-dessous du Soleil, vers en bas, est Vnus quisoriginise de la sortie hors du feu, hors de la teinture ;

    cest pourquoi elle a un clat qui lui est propre. Elle faitleau et lamour, et est un prcipit, car elle est une causede la substantialit du Soleil, et une commenante ducorps infrieur. Aussi elle a la teinture, et elle est unecause et une commenante de la semence pour un autrecentre pour la propagation ; car elle se fortifie avec laforce suprieure et reoit la forme de lesprit, la fois ducur et de la cervelle ; car toutes les formes dsirent lasienne et se mlent avec elle, car elle est amour et douce.Ainsi elle a la force toutes les formes, et est ainsi unagrable joueur dinstruments ; car elle chante un airquils sentent et entendent tous volontiers, comme celaest bien considrer.

    96. Et au-dessus de Vnus est Mercure, qui Vnusdonne sa puissance avec son prcipit ; cest pour celaquil est si gracieux, et parle volontiers de toutes les in-dustries de la nature, il est un subtil et prompt veilleurde la semence que lui donne Vnus ; car il veut veiller lecorps, et comme il a beaucoup de pntration, il veut (er-

    rer et) stendre dans tout, et donne le langage au corpset le rveille, il lui donne les sens, particulirement dansla cervelle, et dans la matrice de la semence.

    97. Au-dessous de Mercure est la Lune o sarrte le pr-cipiter, et qui est une substance mle de toutes les au-tres ; elle donne la carcasse et tout ce qui lui appartient ;elle prend tout, et fait limage entire, comme un animal.Elle est la corporit. Vnus se gle en elle, elle retienttout, car elle ne laisse rien prcipiter, et est toujours dans

    la crainte de tomber, cause de la Terre qui est au-dessous delle ; car elle sent la colre dans la Terre, cestpourquoi elle seffraye et ne laisse point prcipiter, maiselle court et se presse comme si elle tait fuyante. Elle estfausse, car elle dsire le suprieur et linfrieur ; elle dis-simule avec le centre de la Terre, et avec le centre du So-leil.

    98. Ainsi tel quest ce rgime en soi-mme, tel est le r-gime de toutes les cratures, et aussi telle est leur vie ;

    et vous voyez comment la roue tourne, tandis que le cen-tre et le corps avec les essences restent tranquilles.

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    99. Les six plantes courent autour du Soleil, comme au-tour de leur cur, et lui donnent la puissance, et puisentla puissance dans le Soleil ; ainsi la vie se tourne aussiautour du cur, et pntre dans le cur ; car la vie delesprit pntre lme, qui brle hors de la teinture ducur, comme une lumire hors du cur, et elle se tournel dedans, et lun pousse toujours lautre dehors, et laforme est comme une roue tournante, car la vie delesprit est ainsi de loriginal.

    100. Ceux qui disent que le Soleil marche, parlentcomme laveugle des couleurs, et nont jamais encoreconnu le centre de la nature, quoiquon ne doive rien leurattribuer ; car cela est retenu jusqu ce que le sceau duSoleil souvre au son de la septime trompette. Remar-quez ceci. Ce nest point une fiction ni une jactance, celavous regarde tous, ou bien vous mourrez danslaveuglement, car on ne peut inculper Dieu.

    101. Le monde aprs la chute dAdam na plus eu quunil, car il a vcu avec ses connaissances sous les sixsceaux, entendez sous les six plantes. Mais le septimesceau souvre, alors vous verrez avec lil du Soleil. Nousparlons ici selon ce que nous connaissons et ce que nousvoyons. Ainsi entendez-nous bien. Nous voulons clairer

    votre difficile intelligence. Voyez et observez.102. Tout le rgime de ce monde, dans toute sorte devie, vient des constellations bonnes et mauvaises. Car el-les sont aussi la cause que les quatre lments ; savoir, lefeu, lair, leau et la terre sont veills, autrement dans cemonde tout serait en inaction.

    103. Or, regardez particulirement aux sept plantes lergime suprieur, car elles sont le rgime de lesprit, etcela est double. Elles ont le rgime de la teinture, savoir,la vie du feu ; et aussi le rgime de lair, ou la vie deleau.

    104. Les trois plantes au-dessus du Soleil mnent avecle Soleil le rgime et la vie de feu, et les trois au-dessousdu Soleil sont la sortie de la teinture de feu, et sont unprcipiter, et mnent avec le Soleil le rgime de lair, etont le sexe fminin, car elles ont la substantialit de lamatrice, et les suprieures ont la teinture de la matrice.

    105. La teinture retient lme, et la matrice infrieure deVnus (retient) lesprit. Ainsi le suprieur engendre

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    linfrieur, et linfrieur le suprieur, et cela ne fait en ef-fet quun corps, car le Soleil est le cur, et lclat de lamajest de ce principe ; ainsi concevez bien les deuxsexes masculin et fminin.

    106. Lhomme est la tte, et il a en soi le rgime sup-rieur avec la teinture du feu, et il a dans sa teinture lmequi engendre Vnus ou la matrice corporelle, car lmeveut avoir lesprit, et veut avoir le corps, et la matrice dela femme a cela. Et le rgime intrieur est le fminin, etson rgime est dans la Lune, car le Soleil lui donne lecur, et Vnus la teinture ; et (elle) na cependant aucunign, mais de laquatique, cest pourquoi elle donnelesprit, et sa teinture nest pas dans lindustrie (lesprit).

    107. Cest pourquoi lhomme doit la gouverner, car lateinture de feu est lpreuve aigu de toutes les substan-ces, Mercure est lveilleur de leur teinture, cest pourquoielles sont si causeuses (les femmes), et la Lune a leurmatrice qui est hors de toutes les plantes ; et elle a peurde la Terre, cest pourquoi elle se presse ainsi et prenddans la roue la force de toutes les toiles et des planteso elle peut.

    108. Elle dsire ardemment le Soleil, cest pourquoi elleattire aussi elle son clat, et de mme que la Lune d-sire le Soleil, puisquelle est de lespce terrestre, et d-sire le cur cleste, de mme aussi la matrice fmininedsire le cur de lhomme, sa teinture, ou lme, carlme est lternel bien.

    109. Ainsi maintenant la nature dsire ce qui est ternel,et voudrait bien tre dlivre de la vanit ; et ainsi ilslve un ardent dsir dans les sexes masculins et fmi-nins de toutes les cratures, de faon que lun dsire dese mler avec lautre. Car le corps ne comprend pas cela,ni lair esprit non plus, mais seulement les deux teinturesmasculine et fminine le comprennent.

    110. Car un animal ne sait pas ce quil fait, seulement lesteintures qui le poussent ainsi le savent, car le fiat piqueen elles ; elles doivent manifester les grandes merveillesde Dieu ; car lesprit de Dieu couve sur leau de Vnus etdans la matrice de Jupiter, ou dans la matrice de la cer-velle, et mne le fiat ; car le cur a la matrice de Vnus,et la cervelle la matrice de Jupiter.

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    DE LA TRIPLE VIE chapitre IX

    111. Ainsi lesprit de Dieu marche sur les ailes des vents,dans son principe, mais il va hors du Pre et du Fils dansla cration ; et il ouvre les merveilles qui ont t vues dslternit dans la sagesse ; cest pourquoi il est lartisande tous les autres, et envoy de Dieu pour cela.

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    CHAPITRE X

    Plus amplement de la cration de tous les tres,et comment lhomme doit se chercher et se trouver,

    et comment il peut trouver tous les secretsjusque dans le nombre 9, et pas plus haut

    1. Que tu cherches dans les toiles et dans les lments,et que tu imagines trouver les secrets de la nature, celaest un travail strile, et tu ne trouves rien de plus quun

    il, et tu vois dun il ; et quand tu penses que tu as lesoleil, tu as peine la Lune, un simple reflet du Soleil, ettu es loin du cur, et tu cours seulement avec la Luneautour du centre.

    2. Il ny a quune voie par laquelle tu dois marcher si tuveux le grand mystre. Car quand tu chercherais toute tavie dans la Lune, cela serait en vain, ton dsir ne resteraitque Lune.

    3. Si tu faisais de grands et pnibles travaux dans Mer-cure, et que tu crusses que la pierre est l dedans, il ne teresterait de ton alchimie que de lordure (fiente de va-che).

    4. Viens-tu dans Vnus ? et penses-tu avoir le Soleil etque cest de lor ? Mais elle est la femme, et na quuneteinture aqueuse. Sa vue est lair, ainsi tu travailles envain dans le corps. Mais si tu saisis lesprit de la teinture,tu marches la vrit sur une voie dans laquelle plusieursont trouv le Soleil.

    5. Mais ils ont suivi la voie jusquau cur du Soleil. Llesprit de la cleste teinture les a pris, et les a conduitsdans la libert de la Majest. L ils ont reconnu la noblepierre, la pierre des philosophes, et se sont tonns delaveuglement de lhomme, et ont vu le vide de son tra-vail.

    6. Veux-tu trouver la noble pierre ? Vois. Nous voulonsbien te la montrer suffisamment, si tu es mage et que tuen sois digne, autrement tu resteras aveugle. Saisis-ladonc ainsi, car elle na rien de plus que trois nombres.

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    DE LA TRIPLE VIE chapitre X

    7. Premirement, compte depuis un jusqu dix (X) quiest dix, et est un nombre de croix. Depuis un jusqu dixil y a un nombre, et tu as puissance seulement sur neufnombres ; tu dois tarrter au nombre dix, car cest la finde la nature, ce quil nest pas permis la crature dechercher. Si elle demeure sous la croix, alors elle de-meure dans la volont compacte de Dieu.

    8. Elle a alors dix fois dix qui font cent, et ensuite dixfois cent qui font mille. L gt la pierre sans grande fati-gue, car elle est pure, et non souille par la nature terres-tre.

    9. Fais ainsi que je lai crit ci-dessus au sujet du cen-tre ; transpose les plantes qui sont autour de la roue, et

    prends-les, une masculine et une fminine, une pourlesprit de lme, et une pour lesprit de lair.

    10. Tu nas pas besoin de toccuper du corps, car chaqueplante se fait soi-mme son corps selon quest son dsir.

    11. Commence par Saturne, car il est le premier en la viedu feu pour la noble teinture ; et ensuite continue autourde la roue jusqu la Lune, car tu dois prendre une pla-nte pour la vie de la teinture, et ensuite une pour lespritde lair, car lun nest point sans lautre ; autrement tu ob-

    tiens un esprit sans corps, un esprit de feu qui brle dansune lanterne comme un feu allum, mais il ne donnerien ; cest seulement un orgueil voulant tre sans corps.

    12. Poursuis ainsi autour de la roue jusquau Soleil, quiest le septime nombre dans le premier nombre, et lors-que tu y parviendras, tu croiras que tu as la pierre, maiselle ny subsiste pas, Mars la brise.

    13. Poursuis plus loin au travers du feu du Soleil qui est lehuitime nombre, et si tu le traverses, tu saisis par la

    teinture lternit, cest le nombre neuvime ; porte-la surla croix, sur le nombre dixime, cest l la fin de la nature.

    14. Alors saisis et prends la pierre autant que tu voudras,aucun feu ne la brise plus ; elle est libre de la colre et delextrieure naissance. Son clat et sa lumire sont dansla puissance de la majest, son corps est de lternellesubstantialit, son nombre est sur la croix cent, et dans lamajest mille.

    15. Nous vous donnons ceci chercher ; car personne ne

    trouve la pierre dans la Lune, moins quil ne vienne surla croix dans le dixime nombre.

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    16. Sil dsire de chercher plus avant dans ce monde, quilse plaise lclat de ce monde, et quil convoite la pierrede ce monde, telle que dans les mtaux, et quil aille ainside lintrieur dans lextrieur, laissez-le aller dans la Lune,et flotter en mille parties, et donnez-lui un peu de Soleil ;mais si son envie est grande, donnez-lui la septime par-tie du Soleil, ce qui est dj fait (alors il est fait beau).

    17. Car toutes les plantes et les toiles courent aprs lecur ; chacune tire sa force du cur, et lui fait elle-mme son corps ; car la Lune est de toutes les six plan-tes, et a aussi le Soleil, mais non pas le cur, car elle nale Soleil quen dsir, comme vous voyez quelle brille parle Soleil, et non pas de son propre clat. Cest pourquoi ilfaut lui joindre lesprit du cur qui auparavant est pur,car toutes les plantes y courent, et chacune dsirelenfant pur, et lui btit en dedans sa maison.

    18. Mais regarde, prserve-toi de Vnus, afin quellenaille pas l-dedans jargonner une teinture fminine, carelle parat lgre et belle ; mais elle est une femme, etfait un corps tnbreux, et dvore bientt le Soleil.

    19. Si tu retiens le noir Saturne dans la chaleur de Mars,alors le bon Jupiter te paratra enfin ; il est amical et a lamaison suprieure, la maison de lesprit, de la teinture ;quand il vient du noir Saturne, cela est la pierre mtalli-que.

    20. Ne te tourmentes pas si fort et si longtemps avec lefeu, il ne donne rien de plus que ce quil peut. Autrementtu comptes au rabais, en perte, non pas, il est vrai, endestruction mais seulement in solem Hungari. Vnussen rjouit dautant plus, mais ton envieuse esprancesefface, quoique tu te trouvasses volontiers satisfait dansle dixime nombre, car le royaume de ce monde est de laboue.

    21. Et si tu atteins le dixime nombre avec ta prparationantrieure, tu nas pas besoin de te tant tourmenter ausujet du nombre mille, il est sur la couronne de la viergedans laquelle sont places douze toiles, six divines et sixhumaines ; la couronne a le nombre mille, et la vierge le(nombre) cent.

    22. Christ dit : Cherchez dabord le royaume de Dieu, ettout le reste vous sera donn par-dessus. Tout gt dans lavolont ; car la volont fait le dsir, et le dsir prend o il

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    ny a rien ; et quoique cela soit, cela nous est cependantcach nous hommes.

    23. moins quun homme nait obtenu la pierre sur lacroix, il trouve que la raison dit : ce nest pas l. Car ce

    qui na pas t ds lternit, cela aussi nest pas encore,et aussi nous nen savons rien, nous en savons seulementce qui est l, et en effet a t, quoique non manifest de-vant nous hommes, mais cependant (cela est) de Dieudans sa sagesse de toute ternit.

    24. Cest pourquoi si nous parlons de deux rgnes, celuide Dieu et celui de ce monde, comme si nous le voyionsavec nos yeux corporels, ne vous en tonnez point. SiDieu se manifeste dans lhomme, alors il est dans deux

    rgnes, et voit avec de doubles yeux, et cependant cettevoie nest pas si difficile que de chercher par la raisondans lextrieur.

    25. Tout tient la volont, la volont extrieure doit en-trer dans lintrieur, elle doit se renoncer elle-mmecomme si elle tait dans la mort extrieure, et net au-cune vie dans lextrieur o cependant elle vit. De mmeque Dieu vit et est dans lextrieur, et lextrieur est mortpour lui, puisque (cet extrieur) ne peut pas le saisir, demme de toi, homme, tu es par ton me dans lintrieur,mais la volont de ton me sest dtourne avec Adamdans lextrieur.

    26. Cest pourquoi si tu veux contempler Dieu etlternit, retourne-toi avec ta volont dans lintrieur,alors tu es comme Dieu mme. Car alors tu es ainsi crdans le commencement, et ainsi tu vis selon ta volontintrieure pour Dieu et dans Dieu, et selon la volont ex-trieure, dans ce monde, et tu as les deux rgnes en pro-prit, et tu es vritablement une image et uneressemblance de Dieu ; tu recherches toutes les chosesqui sont dans le cach, et tu les trouves, parce que tucherches dans lternit, et tu les vois exister en arriredans la gnration externe, dans la figure.

    27. Le fondement de la cration de ce monde est plus ai-s connatre lhomme interne dans la volont de Dieu,que ce monde visible ne lest lhomme externe.Lexterne connat le peu quil voit avec les yeux, et quilsaisit avec les mains, quil entend avec les oreilles, quil

    sent avec le nez, quil gote avec la bouche, tandis quelintrieur (connat) le fondement et lextraction de

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    lexterne. Lintrieur voit bien la cration dans son prin-cipe, mais lextrieur il est comme mort, et l cependantil vit. Mais ce quil vit lexterne, il le vit en Dieu, et cause de ses merveilles, afin de manifester et dameneren tre ce qui existe en figure dans le cach.

    28. Ainsi nous pouvons dire encore : lternel est dans lavolont et la volont fait le dsir, et dans le dsir existe lafigure de la volont. Cela a t ainsi avant le temps de cemonde. Mais lorsque Dieu sest mu dans la volont, alorsil cra le dsir, de faon quil (le dsir) fut en tre ; etnous ne connaissons rien autre chose que cela (ce mmedsir).

    29. Or, maintenant le dsir est autre chose que la volon-

    t, car la volont est sans tre, et le dsir fait ltre. Ainside lternel rien est venu ce qui est, et auparavant il nyavait rien quune volont qui tait une vierge sans image,et cependant il y avait la figure dune image dans la vo-lont, et lesprit a dcouvert cette figure et la cre ensubstantialit, comme nous le reconnaissons la formede ce monde. La figure a pouss lesprit prononcer hors,( exprimer) les merveilles en figure, et cest l la matricede lengendreuse, et cest l lesprit de ce monde, carlesprit ne pouvait pas prononcer autre chose quune

    image de lui-mme, car il ny avait rien autre chose.30. Or, nous vous montrons ainsi maintenant la cration,car crer cest saisir dans la volont ce qui existe en fi-gure dans la volont, car quand un charpentier veut btirune maison, il doit auparavant tracer dans sa volont unmodle de ce quil veut btir, alors il btit selon le modlede sa volont.

    31. De mme lesprit de Dieu lui a aussi trac un modleselon sa similitude dans sa volont, et a ainsi cr le mo-dle, car vous le voyez ce monde, lorsque lesprit par laparole fiat cra le premier jour, lexterne gnration dansla colre, savoir, leau et la terre, il saisit dans la volontla figure, et cela fut le ciel. Ensuite il cra le second jour,et prouva louvrage le troisime jour, et laissa procderde la terre les formes et les images hors des essences,savoir, les arbres, les plantes et les herbes ; ctaient lles images des essences du dsir ; mais limage de lespritresta encore cache, quoiquelle ft en tre, jusquau qua-

    trime jour. Entendez ici un jour sans soleil, cest un tourde la roue dans le dsir de la volont ; et la volont int-

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    rieure a six nombres selon les six esprits ; et lextrieurdans le dsir de la figure a aussi six nombres selonlimage de lesprit, et les deux rgnes font avec leurs sixnombres, vingt-quatre qui se partagent en quatre par-ties ; savoir, six jusqu midi, et six aprs-midi, et sixavant minuit, et six aprs minuit, jusquau lever ou aucommencement.

    32. Conformment cela, lesprit dans le dsir a tabli unsigne et une numration do viennent les temps et lesannes qui ntaient point auparavant. Car chaque duo-dnaire, qui est cleste divin et terrestre, homme et ani-mal, a au firmament un signe que lesprit a cr dans lemonde visible, en mme temps que la couronne du centrequi est la sphre des constellations.

    33. Et nous ajoutons ceci reconnatre que la cration delesprit est une sortie de lui-mme dans lextrieur ; cardans le lieu du Soleil est le point o lesprit a cr la simi-litude. Car la parole exista l en fiat, et se manifesta, etsortit de linterne nombre dnaire et continua de crerdune extrmit lautre jusqu un qui contient le nom-bre dix, comme un corps, cela est la Lune, car dans cetteenclosure tait compris le mode et la forme de la profon-deur, et lesprit sortit, et porta les essences du centre

    jusqu la couronne ; l il les enchsse avec les signes ettoutes les formes de limage qui, dans la vierge, taienten figure dans la volont, et ce sont les toiles, et il lescra comme une circonfrence de lesprit, et elles sonttoutes un corps de lesprit, lequel (esprit) sappelle le So-leil. Car l lesprit ternel a compact limage de lesprit,et elle sort ainsi hors du corps naturel de ce mondecomme un esprit, de mme que lesprit ternel hors delternel centre de la nature, hors du nombre dix ; et

    comme elles se sont disposes ainsi par leur volution,dans les trois jours, entendez avant le Soleil ; aussi sont-elles restes ainsi ordonnes dans le fiat, et ne sont riende matriel ni de saisissable, quoiquen comparaison delternit elles soient un tre matriel, mais non notregard ; mais elles sont des puissances, une extraction delternel centre cach, et une similitude de ce qui estternel ; elles sont force et pouvoir de figurer des corps etdes images selon toutes les proprits de chaque toile.

    34. Comprenez-nous ainsi. Du lieu du Soleil sort la mani-festation de toutes les toiles et des lments, et toutesles toiles sont les enfants du Soleil, jusqu Saturne qui

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    est la maison du sextuple esprit. Car les plantes sontlesprit, et la couronne (qui est) le suprieur, (est) lecorps et est une forme, comme nous lavons reprsentci-dessus, en parlant du centre de la nature et du trnedes anges. Il y a dans ceci de grandes choses que jescelle avec raison, cause de la mchancet du mondequi, sil les savait, voudrait mesurer des pouvoirs de lanature, pour (satisfaire) sa cupidit et sa corruption.

    35. Cest pourquoi nous vous disons que celui qui lenombre dix sera manifest, il ne lui sera plus rien donn dire dans sa volont, que ce dont le monde a besoin, etcela dans tous les temps, selon que le besoin lexigera, etquil est connu de Dieu. Ainsi nous vous donnons com-prendre le principe par lequel Dieu au quatrime jour acr le Soleil et avec les mmes esprits continuant, lestoiles, et ce quelles sont ; rien de plus que tout ensem-ble un corps de la similitude de Dieu, l o lternit sestmanifeste en un tre.

    36. Au cinquime jour Dieu a mu cet tre et cette vie, eta plac dedans le fiat et cr hors de la matrice toutes lesautres similitudes selon chaque forme dans lesprit. Danscette cration le troisime rgne, ou le rgne de la colre,sest fortement introduit. L sortirent toutes les espces

    danimaux, oiseaux, poissons, vers et tout ce qui vit et semeut ; tout cela sortit de la matrice externe, et resta surla terre. Et dans labyme sortirent toutes sortes despritsde feu, tels que sont les ascendants et les phnix ; etdans lair toutes les sortes desprits selon lessentialit delair, et dans leau et dans la terre. Toutes les sortesdesprits chacun selon les proprits de sa mre, et toutela profondeur entre les toiles, aussi loin que la parolepour la cration sest tendue, nest rien quune vie et un

    mouvement desprits.37. Maintenant la raison demande : puisque le dmondemeure dans le monde, et y a son rgime de prince, odemeure-t-il donc ? Regarde, homme ! considre bien ce-ci. Dans toute la profondeur il ny a rien de plus que septorbes qui roulent et se tournent en rond comme une roue,ou comme la vie et lme se tournent, et le cur restetranquille au milieu, comme le centre, cela est le Soleil ;et les orbes autour du Soleil sont les six plantes, ou lesesprits au centre ; et le septime orbe est la terre qui setourne une fois en vingt-quatre heures, et fait avec lesplantes, une fois en un an, son tour autour de la Lune,

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    en mme temps quautour du Soleil, ce que les autresfont aussi, mais dans un temps plus long et plus court ;savoir, Saturne le premier, en vingt-neuf ans cause desa marche tendue. Except que la Lune qui court en ar-rire fait ce tour tous les mois, douze fois en un an, etpasse encore un peu plus.

    38. Maintenant, cela tout ensemble fait la roue de la g-nration dans laquelle est le verbe fiat, qui a chass ledmon hors de ce cercle, et (le dmon) demeure hors dece cercle, et il y a de grandes tnbres devant la cou-ronne des toiles au firmament, de faon que plusieurstoiles au firmament ne sont pas aperues cause destnbres ; et il y a bien l de grandes significations pourles hommes, lesquelles nous voudrions bien exposer si lemonde ntait pas aussi fou, et ne se laissait pas menerpar le dmon qui simule toutes sortes de manifestationspourvu quil aveugle les hommes, cela doit tre remis auderniers temps pour les enfants qui verront avec leursdeux yeux.

    39. Ainsi le dmon demeure auprs de nous, et a cepen-dant un rgime de prince encore plus profond, plus prsdes constellations, dans le milieu, o cest le plus tn-breux ; car il ne peut pas (aller) prs de lclat des toi-

    les ; et il est ainsi comme un prisonnier, et nose pastoucher les sept rgimes du verbe fiat, et na aucun pou-voir dedans, et est ainsi la plus pauvre crature dans lacouronne.

    40. Celle-ci ne se peut dessiner par aucun cercle, car leSoleil demeure en dedans dans le plus intrieur du cercle,et les autres en sloignant toujours de plus en plus jus-qu la couronne ; cette couronne ferme le ciel extrieur,et ne peut tre comprise ; il ny a que lesprit qui com-

    prenne ce qui est en lui, et ce quil est, il en est de mmede ce cercle. On ne peut pas non plus le dcrire, car la viese tourne en dedans vers le Soleil ; de mme aussi lesesprits de vie dans lhomme (se tournent) en dedans danslme, comme vous pouvez vous le reprsenter des troisprincipes, o le plus extrieur est aussi le plus intrieur,ce que lesprit externe de notre raison ne saurait saisir,car il nest quun et non pas trinaire. Mais lesprit de lmequi se sera retourn de manire quil voie dans son int-rieur avec ses propres yeux, et dans lextrieur avec lilde ce monde, celui-l le comprend. Car cela est la vision

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    dans zchiel, par lesprit avec lil interne et externe, olesprit va droit devant soi, et o aussi il tend.

    41. Quoique les savants mages et les mathmaticiensaient fait une sphre, et dcrit la roue, cela nest cepen-

    dant point assez, cest bien pour ceux qui ne manquentpas dintelligence une voie pour considrer le grand mys-tre, mais la roue a un sens beaucoup plus sublime, etpeut tre faite de cette manire sans aucun cercle ; carelle va en soi vers le cur du Soleil, et hors de soi vers lafigure de la substantialit ; elle pousse au-dessus de soiet au-dessous de soi, car lesprit de la teinture, ou la vraievie du feu pousse au-dessus de soi en dedans vers la li-bert de Dieu, et dsire cependant lesprit de la substan-tialit qui pousse au-dessous de soi, car sans cela lespritde feu ne peut pas subsister.

    42. Ainsi lesprit de feu se tourne comme de ct, etstend toujours vers lesprit de la substantialit, etlesprit de la substantialit fuit devant le feu ; mais puis-quil est n de la vie du feu, et ne peut pas en tre spa-r, alors il tourne avec lesprit de feu. Car lorsque lespritde feu se tourne de biais droite, et stend aprs lespritde la substantialit, lesprit de la substantialit se tourneaussi de biais et au-dessous, de lautre ct vers en haut,

    et cela fait un tournoiement, et lun sempresse aprslautre : car la substantialit fuit devant le feu, et cepen-dant vient du feu, comme vous voyez comment lair sortdu feu, et de lair vient leau qui est la substantialit.

    43. Ainsi le feu qui est angoisse engendre la douceur et lalibert hors du tourment, et tend aprs la source deleau ; et la douceur ou la source de leau dsire le corps,afin quelle puisse tre libre et couverte devant le feu, etle feu sempresse aprs leau, et leau fuit devant le feu.

    Car si le feu sen allait en haut, et que leau sen allt enbas, alors il y aurait une vaste sparation, et dans chacunla mort est un nant : mais puisque le feu sincline versleau et sy ranime, alors il conserve son corps, et peutainsi faire sortir de nouveau de soi lair de lesprit, de fa-on que la vie subsiste.

    44. Ainsi nous vous montrons le grand mystre, afin quevous puissiez apprendre concevoir combien vous pouvezaller loin (et) o est votre nombre et votre terme. Car le

    feu est le huitime nombre aprs les sept esprits de la na-ture, et il est une cause des sept esprits. Maintenant au-

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    jusquo vous pouvez creuser dans une semblable mani-festation ; car dans le nombre neuf, vous voyez touteschoses, attendu quil est la teinture de la vie cleste. Vousvoyez le centime nombre de la Vierge de la sagesse, etaussi le millime de la couronne de la Majest. Seulementvous ne devez pas chercher plus loin dans le nombre dixpour en creuser labyme, autrement vous feriez commeLucifer, qui voulut tre crateur dans le dixime nombre,et cherchait le feu de lternel original : et l il doit resterdedans ternellement comme dans la mort et dans les t-nbres.

    48. Cest pourquoi le lecteur est averti de ne pas creuserplus avant dans ces crits trs profonds, et de ne pas for-cer sa volont au-del de ce quil conoit. En tout temps ildoit se contenter en comprhension, car dans la compr-hension, il est encore dans la substantialit. L il nerrepoint, quelque profondeur que lesprit le conduise tou-

    jours : car lun il sera beaucoup plus donn qu un au-tre. Seulement tel est le terme, cest que chacun doitrester dans lhumilit devant Dieu, et sabandonner Dieu, de faon quil veuille et agisse avec lui, comme il leveut. Si tu agis ainsi, alors tu es comme mort en toi-mme, car tu ne dsires rien que la volont de Dieu, et la

    volont de Dieu est ta vie, qui va en soi en dedans jus-quau millime nombre, et chercher la profondeur de laDivinit avec toutes les merveilles. Ta volont que tu luias abandonne, il la conduit dans la Vierge de sa sagesse,afin que tu puisses contempler toutes les merveilles ;mais tu ne dois pas imaginer en lui dans les merveilles :aussitt que cela tarrive, tu sors de la volont de Dieu,qui est la libert ternelle, et tut es prisonnier dans tonimagination. Fais attention cela. Car chaque imaginationfait une substantialit ; et tu restes l-dedans, et il te faut

    en sortir de nouveau, ou tu ne contemples pas Dieu.49. Cest pourquoi Christ nous enseigne lhumilit,lamour, la puret du cur, nous recommande dtre mi-sricordieux, de chercher la volont de Dieu, et de nous yabandonner. Car dans la volont de Dieu nous pouvonstout. Notre propre nature ne doit rien faire ; mais Dieusouvre lui-mme en nous, et est notre opration, si nousoprons quelques merveilles ; car aucune me humainene doit penser ni dire : Je veux oprer une merveille.

    Non, cela ne peut tre ainsi.

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    50. Car les merveilles au-dessus de la nature extrieure,ne viennent que du centre de lternelle nature, (ou) dunombre dix, (sur) lequel la crature ne peut rien ; mais sielle sabandonne la volont de Dieu, alors Dieu fait dansla crature des merveilles ; car cest son dsir de se ma-nifester en contemplation. Car celui qui est fort, se roiditdans sa volont et ne veut pas sabandonner Dieu ; il seconfie dans sa propre raison. Ainsi sa volont est hors deDieu, il ne peut rien ; et si alors de lui-mme il parle deltre et de la volont de Dieu, il nest plus quun menteurignorant ; car il ne parle pas par lesprit et la volont deDieu, mais de lui-mme, de ses propres opinions danslesquelles est un pur doute. Et de l rsultent les combatsdes croyances sur la science divine, de faon quon cher-

    che Dieu dans sa propre volont et dans sa proprescience. Les hommes veulent trouver Dieu dans leur pro-pre volont, et il nest pas l dedans, car il ne demeureabsolument que dans la volont qui sabandonne luiavec toutes ses sciences et toute sa raison ; cest celle-l quil donne la science et le pouvoir de reconnatre sontre.

    51. Cest pourquoi levez vos ttes, et remarquez-le.Dans les combats et les disputes, ce nest point la volont

    de Dieu qui se trouve, mais la volont de lhomme et dudmon ; cest la volont de la colre. Ne vous laissezpoint sduire par les hypocrites qui se vantent dans leursrcits, et disent : Nous avons avec nous la volont deDieu, nous sommes ses ministres ; regardez-nous, noussommes les officiers de Dieu, et quoique nous soyonsmauvais, cependant nous remplissons bien sa charge etsa volont. O race maudite de Can et de Judas ! tu nesni engendre ni connue de Dieu ! Comment te pares-tu dela volont de Dieu ? Comment peux-tu dire que tu appor-

    tes le grand mystre de Dieu, si tu es pourtant hors deDieu dans la volont trangre et dans toi-mme : cenest point toi qui portes le grand mystre, mais cest lepauvre pcheur qui se convertit, qui est prisonnier dudmon, et est en combat avec le dmon, celui qui sou-pire, languit, et crie aprs Dieu, qui court dans la pni-tence et labstinence vers loffice du grand mystre queChrist a donn ses disciples et ses enfants, qui alorssont dans la volont de Dieu, qui ont la vraie clef du ciel

    et de lenfer. Ne portes-tu pas plutt la charge de so-phiste, puisque tu es hors de la volont de Dieu ? Au

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    contraire, le pauvre homme dans la pnitence te porte legrand mystre, il sabandonne la puissance apostoliqueque tu nas pas ; mais bien les collgues du Christ quisont dans la volont de Dieu. Ainsi une foi en reoit uneautre, et le collgue du Christ absout le pcheur pnitent,(ce que tu ne fais) pas, toi sophiste, qui nas ni force, nipuissance, ni connaissance du royaume de Dieu ; mais tues toi-mme un prisonnier du dmon, et demeure dans lacolre de Dieu. Tu nes quune orgueilleuse prostitue enBabel, tu planes au-dessus de la charge du grand mys-tre, et tu es incapable (de laccomplir), moins que tune sois dans la volont de Dieu, alors tu es aptre duChrist, et tu portes lhabit dAaron, et Dieu ferme et ouvrepar ta bouche ; et aussi ce nest pas (par) ta volont na-

    turelle, qui doit toujours tre morte, ou bien tu nes paspropre lemploi. Tu ne siges pas non plus dans lacharge du Christ sur la chaire de saint Pierre dans ta pro-pre volont, mais sur la chaire de putrfaction, et tu eslAntchrist, comme nous tavons reconnu dans lessoixante-douze nombres que tu portes ; car tu es encombat au sujet de la coupe du Christ, et tu nes riendans ta puissance. Mais ils ont (cette puissance) les coll-gues du Christ abandonns la volont de Dieu, car lasainte arche dalliance est avec eux en Silo, et non pasdans ta Jrusalem sectaire, que tu as remplie dhorreurset de blasphmes.

    52. Mais quest-ce que lEsprit aurait juger de plus surtoi, puisque tu es une femme adultre, et que tu as man-qu ta fidlit et ton serment ? Il ta donn le tempspour faire pnitence, et tu ne fais aucune pnitence ; aucontraire tu te prostitues jour et nuit. Cest pourquoi il tevaincra dans le pressoir de sa colre furieuse, et Babel sebrlera elle-mme. Aussi dit le Christ : O Jrusalem ! J-

    rusalem ! combien de fois ai-je voulu rassembler tes en-fants comme une poule rassemble ses petits sous sesailes, et tu ne las pas voulu ? Regarde, ta maison doitntre plus pour toi quun dsert. Il te dit encore ceci, toi, Jrusalem, qui es ravage dans Babel : le tempsvient, o les enfants du Christ se spareront de toi, et ilest dj venu, et tu dois te consumer dans ta prostitution.Vois les marchands sarrter de loin, et dire : Regardezdonc Babel, dans laquelle nous nous sommes enrichis et

    engraisss, elle est devenue dserte.

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    CHAPITRE XI

    De la vraie connaissance de lhomme

    1. Nous vous avons montr ce quest lessence de toutesles essences, et ce quest son esprit et sa vie, et ce questla matrice de lengendreuse ; savoir, principalementquelle est dans lternelle volont, et dans cette mmeternelle volont est le centre de la nature, et dans cecentre le Trinaire qui est le cur, qui manifeste lternit

    dans les cratures, dans les figures, dans les similitudes,et particulirement par trois rgnes : savoir, par le clesteanglique, et ensuite par linfernal ign, dmoniaque, eten troisime lieu, par le rgne substantiel de la gnra-tion, ou par ce monde.

    2. Maintenant vous savez parfaitement ce que le cherhomme Mose dit dans son premier livre ; savoir, queDieu, au cinquime jour, a cr en une fois toutes lescratures vivantes. Concevez ceci, que dans une rvolu-

    tion de la terre, Dieu a tir Terrestrement du grand mys-tre, hors de la matrice de lesprit des propritsterrestres, comme une gnration des proprits ternel-les, toutes les cratures vivantes, afin quelles dussenttre des images et des similitudes de lternelle essence.

    3. Alors elles sont cres du grand mystre terrestre, etl cependant lEsprit nest pas entirement terrestre, car ilest encore lune, comme nous voyons que la terre est prsde la lune et hors de la lune ; et tel quest chaque cercle,

    tel est aussi son esprit dans sa propre inclinaison, (et telleest) la proprit de la roue dans cette mme circonf-rence.

    4. Ainsi le cercle entre la lune et la terre est terrestre etaussi lunaire ; car la lune a les proprits de toutes lestoiles, et elle est comme un sac ou un rservoir de tou-tes les proprits des toiles, quelle rpand sans cessedans son cercle : car la terre tend ardemment vers lalune, et cest pourquoi elle attire elle lclat et le brillant

    de la lune, aussi bien que lclat du soleil ; car tout tend

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    aprs le cur, et dsire la libert, (et) dtre dlivr de lavanit.

    5. Ainsi la terre, dans son apptit, a attir lesprit de laroue septnaire, et le tient en soi comme une matrice

    particulire de la nature, et voudrait bien rveiller tou- jours en soi la roue de la vie ; cest pourquoi elle setourne, car elle a deux feux, savoir le feu chaud, et le feufroid, et voudrait toujours (porter) le plus bas vers le so-leil, car elle reoit du soleil la force et lesprit. Cest pour-quoi elle tourne ainsi, car le feu la tourne. Il voudrait bientre enflamm, afin quil et une vie particulire ; mais ilfaut quil reste dans la mort, quoiquil ait cependantlattract pour la vie suprieure ; et il tire soi la vie sup-rieure, et il tend encore son centre vers la teinture et lefeu du soleil.

    6. Ainsi, de lapptit pour le soleil, le bourgeonnement etlaccroissement sortent de la matrice terrestre. Car les es-sences de la terre, ainsi que la vie prisonnire hors ducentre suprieur, montent toujours de la terre au-dessusde soi (en haut), et stendent jusqu (devenir) un grosarbre et une tige (un tronc), et vous voyez parfaitementcomment dun arbre et dune tige crot un fruit mlang,moiti terrestre, et moiti selon le centre suprieur ; et le

    fruit natteint pas la joie, moins quil ne soit rassasi parle suprieur, et alors il est mr, car il a obtenu le corps deVnus ; mais le corps de Vnus nest pas permanent etpasse bien vite, si le soleil ne le soutient par la puissancede Saturne, et mme alors il nest pas fixe, et est bientten soi-mme un dgot (une corruption) ; car le paradisest en dehors.

    7. Ainsi nous vous donnons connatre que toutes lescratures sont produites de la vie suprieure et inf-

    rieure ; la matrice de la terre donne le corps, et la cons-tellation lesprit, et leur vie natteint pas jusquau soleil,car la terre a attir dans sa matrice la puissance du soleil.Ainsi toutes les cratures qui demeurent sur la terre, re-oivent la puissance du soleil et des toiles.

    8. Mais le corps des oiseaux est aussi de la profondeurau-dessus de la terre : cest pourquoi ils volent au mieuxdans leur propre matrice, et vous voyez comment tous lesanimaux tournent leur face et leur tte devant eux et en

    bas, et regardent aprs leur matrice, et ne dsirent aussique de sen repatre. Car chaque vie dsire sa mre, et

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    lhomme ? Il a t cr dans le paradis, car il (ce paradis)poussait au travers de la terre, et de cette mme terreparadisiaque o tait la source cleste, le corps dAdamfut cr. Car cela devait tre ainsi. Il devait tre matresur la terre, et sur tout ce qui tait terrestre, et ouvrir lesmerveilles de la terre. Autrement Dieu lui et bienttdonn un corps anglique, mais la substance palpable nises merveilles ntaient point ouvertes. Ainsi il lui donnaun corps palpable, mais non pas si tnbreux, si bestialcomme nous lavons prsent, mais paradisiaque.

    13. Tu dois le comprendre ainsi. La vierge ternelle de lasagesse existait dans le paradis comme une figure, danslaquelle toutes les merveilles de Dieu taient reconnues,et dans sa figure elle tait en soi-mme une image, maissans substance semblable lhomme, et de cette viergeDieu cra la matrice de la terre, afin quil y eut en subs-tance une image visible et palpable, dans laquelle fussenten substance le ciel, la terre, les pierres et les lments,et tout ce qui vit et se meut ; cela ntait que dans cetteseule image.

    14. La matrice de la terre ne pouvait pas le resserrer oule comprimer. Encore moins les lments extrieurs, car iltait dun degr plus lev queux tous ; il avait reu par

    la vierge la substantialit incorruptible. La vierge navaitpas t apporte dans limage, mais la matrice de la terrefut apporte dan limage virginale.

    15. Car la vierge est ternelle, incre, et non engendre.Elle est la sagesse de Dieu, et une image de la Divinitdans le saint Ternaire selon le Trinaire, et (selon) toutesles ternelles merveilles de lternel centre de la nature,et est connue dans la majest dans les merveilles deDieu, car cest elle qui reprsente dans la lumire les

    mystres de la profondeur de Dieu. Ainsi vous voyez,chers hommes, ce que vous tes.

    16. Maintenant Mose dit : Et Dieu lui souffla un soufflevivant dans les narines, alors lhomme fut une me vi-vante. Voil le principe ; dansez autour, vous savantes etchres coles ; savez-vous ce que cest ? soyez ici doc-teurs, matres et bacheliers, soyez cela ; comme vousvous chatouillez ainsi vous-mmes, pourquoi tes-vousaveugles ici ? pourquoi vous faites-vous appeler doc-

    teurs ? et cependant vous navez encore jamais t co-liers dans le principe. Quentendez-vous par linsufflation ?

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    Mose ne vous dit-il pas : Dieu a souffl dans lhomme unsouffle vivant. Quentendez-vous ici ? entendez-vous seu-lement lair ? Cela nest pas seulement le souffle de Dieu,car il lui a souffl lair dans les narines, comme dit Mose.Mais le souffle de Dieu ne se laisse pas souffler de dehorsen dedans, car Dieu est lui-mme le complment de tou-tes choses, et il est dj lorsque ce quil y a de plus ex-terne parat.

    17. Maintenant, pour que vous puissez vraiment entendrececi exactement et dans son principe, regardez ce quenous vous avons expos ci-dessus, comment Dieu a dsi-r la substance visible de sa similitude et de son image, et(comment) limage de la vierge dans laquelle taient sesmerveilles, la ainsi excit, de manire quune imaginationa embrass lautre, quoique Dieu soit sans substance etsans dsir ; car son dsir est seulement la Majest et lalibert. Mais le centre de la nature sur la croix des mer-veilles a langui aprs limage qui fut vue dans la Vierge, lo lesprit de Dieu sort dans la sagesse, alors la sagesseoccasionne la substantialit.

    18. Voyez. Telle fut linsufflation de Dieu, lesprit de Dieuse mouvait sur les eaux, et marchait sur les ailes desvents, comme dit lcriture, cest lui qui a saisi lesprit, le

    rgime de ce monde par le verbe fiat, et la souffl dansles narines dAdam. Maintenant, lesprit souffla lair delexterne dans lint