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Rennes Mardi 16 Décembre 2008 Téléphone : 02.99.32.60.00 www.ouest-france.fr N°53426 Directeur de la publication Françise Régis Hutin Justice et Liberté Trans Off Trans Off

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Maquette d'un journal hors-série Ouest France sur les Transmusicales.

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Rennes

Mardi 16 Décembre 2008Téléphone : 02.99.32.60.00www.ouest-france.fr

N°53426

Directeur de la publicationFrançise Régis Hutin

Justice et Liberté

Trans Off

Trans Off

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Les Trans Musicales fêtent leur 30e anniversaire, du 3 au 6 décembre, à Rennes. Le festival cultive le même esprit rock et innovant qu’à ses dé-buts, en 1979. Toujours pas de tête d’affiche à l’horizon, ni la moindre soirée anniversaire. Là où certains re-grettent une ligne artistique radicale, sans concession, Béatrice Macé et Jean-Louis Brossard ne voient que continuité, depuis trente ans, à dé-fricher l’avant-garde des musiques actuelles. « Commémorer dans la nostalgie signifie que l’on n’est plus capable de faire mieux, estime le duo qui mène la barque du festival, depuis les débuts en 1979. Or, l’im-portant aux Trans Musicales, c’est le projet, l’édition en cours. L’histoire ne vient qu’après. » Pas question, cependant, de la renier. Les Nirvana, Ben Harper, Portishead, Mano Negra et autre Björk, qui ont fait la carrière que l’on sait après leur passage aux

Trans, ne seront pas totalement ab-sents de cette édition, malgré tout, particulière. On pourra écouter la version originale d’un de leurs mor-ceaux à l’une des 25 bornes audio, installées au Village qui fait son grand retour dans le centre-ville de Rennes, sur l’esplanade De-Gaulle.

Créature du Canada,gamins du Kentucky.

Mais, les stars, ou ex-stars, n’auront pas de traitement de faveur : ce sont les 1 700 groupes ou artistes, pro-grammés depuis trente ans et retom-bés pour beaucoup dans l’anonymat, que chacun pourra (re) découvrir au casque. Pour leurs 30 ans, les Trans font feu de tout bois, accentuent leur retour en centre-ville en investissant l’Ubu, le club rock de 400 places, le « 4bis », la petite salle de l’espace jeunes sur l’esplanade De-Gaulle. La mythique salle de la Cité accueille

aussi ses trois concerts quotidiens, jusqu’en début de soirée quand les grands halls du parc-expo prennent le relais pour la nuit. Quelque 80 grou-pes y sont programmés, du jeudi au samedi. A l’exception des vétérans américains à têtes de lapins (!) de The Residents, et leur show électro-vidéo expérimental (samedi 6), la plupart des musiciens invités n’étaient pas nés, lors des premières Trans Musica-les. A l’image de Cage The Elephant (jeudi 4), groupe de gamins rockeurs énervés du Kentucky, du quatuor ca-nadien Creature (vendredi 5), au rock électro ludique, digne des B 52’s. Mais, la moyenne d’âge chutera en-core d’un cran avec The Popopopops (jeudi 4), lycéens rockeurs d’Émile-Zola à Rennes, qui tenteront de percer au milieu de la traditionnelle armada anglo-saxonne de groupes à guitares. Benoit LE BRETON.

Sommaire.

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Les trans regardent devant pour leurs 30 ans.Bars en Trans : 80 groupes sur la ligne de départ. Yann Tiersen joue aux Trans comme à la ferme. Ce soir, il y en aura pour tous les goûts. Aux trans, une tradition d’artistes excentriques. Les sons du monde pour clôturer une édition très suivie. Récapitulatif des artistes. Reportage photo, la marsupilamie aux Transmusicales.

regardent devant

pour leurs ans.

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Place à la musique dans une dizaine de bars du centre-ville, à partir de ce soir et jusqu’à samedi. Notre sélec-tion. Têtes d’affiches. D’abord Fran-çoiz Breut, qui revient avec un nouvel album de chansons pop, dont elle signe l’ensemble des textes. Et puis Guillaume Cantillon, le chanteur de Kaolin, dans un projet solo de chan-sons intimistes, en acoustique. Et aussi, nos Rennais de Dahlia, dont l’excellent deuxième album les avait entraînés dans une tournée française. Enfin, Zone Libre, ou la réunion, pas du tout contre-nature, des guitaris-tes de Noir Désir (Teyssot-Gay) et de Yann Tiersen (Marc Sens) et de l’ex-batteur de Sloy (Cyril). On en parle. Il y a d’abord Slimmy, p’tit gars de la région lyonnaise au chant pointu, qui se prendrait bien pour Prince, s’il ne mettait pas autant de pop dans son funk acoustique. Autre disque très at-tendu en 2009, celui d’Asyl, avec un rock très brut qui ne demande, pa-raît-il, qu’à exploser... Ajoutons-y no-tre Rennais de Florian Mona, qui sait si bien raconter de petites histoires en chanson et dont le premier album sortira également l’an prochain. Cu-riosités à découvrir. À l’heure du re-tour à l’anglais pour les jeunes talents français, Mustang, trio de Clermont-Ferrand, s’en tient à la langue de Mo-lière. Il a raison car ses textes sonnent bien sur une pop-rock à la fois sobre et puissante, tendance Alan Vega. Il est même capable de reprendre Elvis en français ! En français aussi, Chat, une petite minette (facile !) parisienne aux chansonnettes bavardes, bien balancées au piano. Lippie nous plaît avec son chant troublant et sa pop faussement vaporeuse, un peu tordue. Enfin, on a hâte de voir Wine qui surprend sur disque par la matu-rité du chant féminin et des choeurs masculins comme scotchés sur un mur électrique et souple. Scène loca-le. Outre Fannytastic, place à Robert le Magnifique et son nouveau projet électro. Ainsi qu’aux Shane Cough qui concoctent un disque pour 2009, à Dowtown Cuckoo au rock tendu, ou à l’électro festive duo Tepr and Dean, formé d’un des deux acolytes (mor-laisien) de Yelle et d’un membre fon-dateur des Boys of Top. De la région, les Guingampais des Craftmen Club dont le rock garage penche parfois vers le folk. Et les Nantais d’Ultra Vo-mit, portés sur le métal et le pastiche. Douceurs pour la route. Par exemple la soirée Revolver-Tahiti Boy dans le genre pop très Beatles... Pour faire simple, le trio parisien Revolver donne dans l’élégance mélancolique. « Pop de chambre », disent-ils. Quant à Ta-hiti Boy, c’est un garçon pianiste qui a su réunir autour de lui, en un collec-tif, des amoureux (membres de Syd Matters, Tanger...) de pop rêveuse. Michel TROADEC.

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Les trans regardent devant pour leurs 30 ans.Bars en Trans : 80 groupes sur la ligne de départ. Yann Tiersen joue aux Trans comme à la ferme. Ce soir, il y en aura pour tous les goûts. Aux trans, une tradition d’artistes excentriques. Les sons du monde pour clôturer une édition très suivie. Récapitulatif des artistes. Reportage photo, la marsupilamie aux Transmusicales.

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pour leurs ans.

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Rennes mercredi 03 décembre 2008. Ce qui est bien avec les Trans c’est qu’il n’y a pas que les Trans. Il y a aussi les Bars en Trans. Et toutes les autres initiatives qui fleurissent en plus, à côté, ailleurs... Donc, un conseil de base pour tous ceux qui veulent mixer l’officiel et le non offi-ciel : « N’oubliez pas de fouiner dans tous les flyers et de regarder tou-tes les affiches qui fleurissent. » Le passé a prouvé qu’il pouvait y avoir de belles surprises au coin de votre rue ou dans le café d’en face. Pour le reste on peut signaler que le Sablier de la rue Jean-Guéhenno s’est pro-grammé un « Zoff » de circonstances avec l’avantage qu’on peut y manger jusqu’à minuit vendredi et samedi. Au programme de jeudi 4 à partir de 20 h (5 €) une soirée axée sur la chanson avec Orvil, Gullivan et Gilou. Vendredi 5 à partir de 21 h (6 €), Hot club du Kreiz Breizh, DJ Vinodilo et Les fils Canouche. Samedi à partir de 21 h (6 €), Ma Grand-mère fait du vélo, Orvil et DJ Vinodilo. Puis à 23 h 30 Fatras fanfare et DJ dance flore jusqu’à 2 h.

Rennes mercredi 03 décembre 2008. Comme l’an dernier, les Bars en Trans ont fait appel à des élèves de l’IEP de Rennes pour rédiger la plaquette de leur programmation. Ils sont treize étudiants de la première à la cinquiè-me année. En dix jours, ils ont rédigé les chroniques de présentation de chacun des groupes. Une expérience

de découverte et d’écriture. « L’intérêt, c’est que nous portons un regard neuf sur la musique, vierge d’influences et de références », explique Manon. Ob-jectif : donner envie aux lecteurs de venir au concert. « Mais c’est parfois difficile d’écrire sur ce que l’on res-sent », confie Justine. Pour Mathieu, qui renouvelle l’expérience cette an-

née, « c’est la consolidation d’une véritable relation de confiance avec l’équipe des Bars en Trans ». Pendant le festival, les étudiants poursuivront l’expérience : ils rédigeront des chro-niques sur les concerts dans le blog des Bars en Trans, et participeront au journal Wik, qui publiera un numéro par jour pendant le festival.

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Les étudiants-chroniqueurs de l’Institut d’études politiques.

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Dans les bars, des historiques aux nouveautés - Rennes 20 h 30, une foule s’agglutine autour des quel-ques galettes saucisse devant le Bistrot de la Cité. À l’intérieur, c’est pire. Pourtant, rien n’apparaît sur les programmes officiels et officieux. On dira que, hier soir, c’était ici, qu’on soufflait les trente bougies des Trans. Car sur scène, c’est un historique du festival : Dominique Sonic. D’accord, dans le public, quelques aficionados ont perdu quelques cheveux depuis le passage de l’artiste aux Trans de 1988 ou avec les Stooges en 2002 mais, quand même, Sonic c’est tou-jours aussi bien. C’est rock, les gui-tares chantent et ça sent la bière. En plus, il parait qu’il remet ça, ce soir, dans un autre bar ! Toute autre am-biance au Dejazey avec Tahiti Boy. En version plus réduite que d’habitude, ça reste néanmoins classieux avec de jolies chansons en anglais sur une musique qui se joue des contre-temps et des dissonances. Inégal et parfois décalé dans l’ambiance du Dezaj’mais c’est un beau moment. Il est temps de passer aux concerts de deuxième partie de soirée à La Place. Autour de deux anciens d’AS Dragon, Control Club offre des chansons rock carrées et efficaces. L’occasion aussi de saisir quelques échos du reste de la ville et notamment la superbe pres-tation de Teyssot-Gay et ses amis au Mondo. On vous en parle demain. Gilles KERDREUX.

Alex Grenier entre jazz, rock et hip-hop au 4Bis - Rennes Un saxophone, une guitare électrique et un DJ sur la petite scène du 4Bis ? Hier, en fin d'après-midi, Alex Grenier, Antoine Réquéna (alias DJ Sharklo) et Jean-Louis Loi-seau, venus du Maine-et-Loire, ont osé ce mélange inattendu. Le résultat : une musique funky et rythmée pour une fusion entre jazz, rock et hip-hop. Le public, essentiellement des jeunes, s'est laissé entraîner par le groupe. L'ambiance change ensuite avec les Rennais du Numerica Roc-kestra. Les jeux de lumière trouvent toute leur place pour accompagner le violoncelle, la guitare électrique, le DJ et le chant. Dommage qu'une corde de guitare se soit cassée en début de concert. Elle a retardé le set mais a laissé la part belle à l'impro.

joue aux comme à la ferme.

Les étudiants-chroniqueurs de l’Institut d’études politiques.

Dans les bars,des historiques aux nouveautés.

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«Mon violon est un vulgaire bout de bois».

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Son violon est un bout de bois, sa harpe une parabole-télé. Tiersen joue à Rennes avec des instruments fabri-qués par un groupe des îles Féroé. Notre dossier spécial - Les Transmu-sicales « L’idée de faire de la figura-tion, avec mon violon, ne m’intéres-sait pas. » Pour revenir à Rennes, aux Trans Musicales, Yann Tiersen voulait du dépaysement. Avec Orka, il est servi: le groupe débarque des îles Féroé, archipel perdu entre l’Écosse et l’Islande. Ses cinq musiciens fabri-quent eux-mêmes leurs instruments, à partir de matériaux récupérés dans une ferme. Celle du père de Jens Thomsen, le leader du groupe et bri-coleur en chef. Orka vient d’y enre-gistrer son premier album, au milieu des vaches et des oiseaux. « Aux Fé-roé, la musique et le chant ont un rôle social, confie le jeune homme. No-

tre pays est très religieux. Les gens chantent et jouent dans les églises, lors des fêtes de familles. Les loisirs sont rares, alors chacun crée sa pro-pre musique. » Mais tout le monde ne transforme pas un poteau d’enclos pour moutons en contrebasse ou des barils de pétrole en batterie... La palme du bizarre revient au détourne-ment de cette machine à mettre le lait en bouteilles devenue, par la grâce d’un ingénieux système de soufflerie, un instrument hybride, entre l’orgue, le xylophone et... la flûte de Pan. « Mon violon : un vulgaire bout de bois » « Je ne m’attendais pas à ça, sourit, admiratif, Yann Tiersen. Leur musique sonne très électrique. » Voire élec-tronique. En tout cas, étrange, mais jamais inaccessible. Orka et ses voix gutturales qui chantent en féringien (la langue locale) évitent le fatras ex-

périmental. Les mélodies, les rythmi-ques métalliques fascinent et devien-nent vite entêtantes. Depuis dix jours, le groupe travaille avec Tiersen, dans une salle de la périphérie rennaise, où, à partir de ce soir et pendant toute la durée des Trans, ils feront concert commun. Le répertoire est celui d’Orka, mais cette collaboration donnera naissance à deux nouveaux morceaux. Avec un Yann Tiersen au violon et à... la parabole-télé, trans-formée en harpe!

« Jens m’a fabriqué ces instruments. Le son que j’en tire est très bon. Maî-triser l’amplification est plus compli-qué. » Au-delà des Trans, Thomsen des Féroé et Tiersen d’Ouessant en-visagent de se revoir sur leur île res-pective. Benoit LE BRETON.

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Ce soir, il y en aura vraiment pour tous les goûts - Rennes. 30es Trans Musi-cales. A l'Ubu, la Cité ou au Parc-ex-po, le festival entre dans sa dernière ligne droite. Avec des choses à en-tendre, sur tous les tons. Billie... Rot-ten. Dans sa bio, le duo chanteuse-guitariste de Nola's Noise, renforcé par Uppercut aux percussions, dit « conjuguer la vulgarité des Sex Pistols avec la douceur de Billie Holiday ». Le raccourci est exagéré, tant la guitare de Do reste, le plus souvent, dans les tons jazzy. Même si ses riffs se font, soudain, plus hachés quand la voix enjôleuse de Nola, d'une douceur très soul, devient plus gouailleuse, délais-sant les « douwap douwap » et les « doubidou » pour d'étonnants aboie-ments. A 16 h au 4Bis. Jazz surréa-liste. Le trio rennais Ka Jazz est très marqué par la basse, qu'elle soit gui-tare ou contrebasse. La douce Zina, au chant, y pose ses mots le plus souvent surréalistes, décalés. Com-me une Bobby Lapointe au féminin qui aurait adopté le flow du rappeur ou du slameur. De la dentelle hip-hop sur des mélodies tordues façon Ca-mille, adoucies par un swing délicat. A 17 h à la Cité. James Brown des

îles. Toute ressemblance avec le roi du funk n'est pas fortuite. Avec The Spasm band, Anthony Joseph délivre un son sorti des entrailles du genre. Batterie, percus et cuivres en avant, sa voix incandescente peut descen-dre jusqu'aux chuintements suaves ou aux incantations à la Gil Scott Heron. Mais avec les riffs de guitare afro-caribéenne chers aux Antilles. A la Cité, à 19 h 45. Pour les oreilles... et pour les yeux. Hifana ne se résume pas à un duo de concepteurs sono-res qui bricolent une purée trucu-lente, entre jazz, hip-hop et reggae, avec des instruments surprenants, et un rap exotique. Dans la pure tra-dition nippone, le groupe est aussi connu pour son coup de crayon. Ses vidéos animées devraient d'ailleurs constituer l'autre intérêt d'un concert dans l'esprit du pays du soleil levant, Parc-expo, hall 9, à 1 h. Diplo, le goût du jour. Producteur de son multifa-cettes, Diplo s'amuse sur un triangle solidement étayé. Ses trois faces : la confection sonore pour les autres, les remixes et ses propres albums. Son ambiance électronique un peu froide, très voisine du hip-hop abstrait et dé-sincarné aux relents de pop des an-

nées 1980 ou de Miami bass, devient le goût du jour. Avec, comme ambas-sadeurs Santogold, Mia ou Spank Rock. Hall 4 du Parc-expo, 2 h. DJ Gilles Le Guen. L'un de ses groupes s'appelle Deported. Parce que le DJ briochin qui s'était installé à New York ne peut plus y retourner. Résident illé-gal aux USA. Dommage, cet éminent spécialiste de la new wave, avait fait découvrir aux Américains branchés les pépites de la scène française des années 1979-1984 : Marquis de Sade and co. Tant pis, il tourne en Europe, pour tisser les liens entre la new wave originelle et les nombreux groupes d'aujourd'hui qu'elle a influencée. Parc-expo, hall 3, 22 h 45. Énigmati-ques Residents. (Lire en page Cultu-res). Les guitares abrasives des Black Angels. Rock lourd, psychédélique, chargé de guitares stridentes... Les Américains de Black Angels ne font pas dans la dentelle. Ou alors cou-pante, la dentelle. Des couches de guitares saturées s'entassent pour mettre en avant une voix aux accents léthargiques. Planant ? Parfois. Mais ça devrait envoyer le bois aux alen-tours de minuit, hall 3 du Parc-expo.

il y en aura vraiment pour tous les goûts.

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Chaque année, le festival rennais ac-

cueille des musiciens allumés. Heu-

reusement, leur grain de folie n’est

pas leur seul argument. Vivez les

Trans avec notre dossier. Quel grou-

pe existe depuis trente-six ans sans

que le vrai visage de ses musiciens

ait jamais été révélé ? Non, ce n’est

ni Daft Punk ni Kiss. Il s’agit des Re-

sidents, prolifiques producteurs d’al-

bums bizarres et de concepts étran-

ges. Américains amoureux de l’image

et précurseurs des spectacles mul-

timédia. Le plus excentrique groupe

de l’histoire du rock joue ce soir aux

Trans, en tout début de soirée. Leur

nouveau spectacle conte leur quête

pour retrouver leur ami surnommé «

The Bunny Boy », mystérieusement

disparu sur l’île grecquede Patmos.

Performance surréaliste.

Imbattables dans le registre de la

performance surréaliste, les Resi-

dents ne sont pas seuls à afficher

une conception spectaculaire et azi-

mutée du spectacle. Ainsi, la nouvelle

sensation britannique Ebony Bones,

maquillée comme une Jaguar volée,

joue beaucoup avec son image colo-

rée de fausse écervelée. Elle est ce-

pendant une bricoleuse de son plus

que prometteuse. Pour ne prendre

qu’un autre exemple, le DJ Tim Exile,

mercredi, a donné une performance

semi-improvisée drôle et hallucinée,

qui laissait penser que le garçon

possède une vision de la réalité sen-

siblement différente du commun des

mortels. Inviter des personnalités ex-

traordinaires (au sens propre) fait in-

tégralement partie de la tradition des

Trans. On se souvient de Dre ad Zep-

pelin habillés Elvis fin de règne, des

Sugarcubes où Björk pétillait déjà,

des Pascals, groupe japonais intégra-

lement consacré aux reprises de Pas-

cal Comelade... Parfois, le show était

plus intéressant que la performance

musicale. En musique, l’image vaut

parfois autant que le son.

Philippe RICHARD.

une tradition d’artistes excentriques.

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Les sons du monde pour clôturer une édition très suivie. Les Trans se sont terminées hier matin, sur un bilan de 44 000 spectateurs en quatre jours dans la ville, dont 28 000 aux trois nuits du Parc-expo. 6 h du matin, dimanche. Le Sud-Africain DJ Mu-java lance un rouleau compresseur électro, nourri de tous les rythmes de l’Afrique. Les corps ondulent pour suivre cette ultime prestation d’une 30e édition des Trans Musicales qui a explosé ses scores de fréquentation (lire en page Cultures). Cette derniè-re nuit à guichets fermés a pourtant démarré par une déception. Très at-tendu, le nouveau spectacle des Re-sidents souffre d’une mise en scène beaucoup trop bavarde. Quand les quatre musiciens, costumés en lapins noirs, accompagnent la voix rauque d’un cinquième personnage à barbe blanche, tout va bien. Mais ce «Bun-ny Boy» passe bien trop de temps à déclamer son histoire et commenter les vidéos diffusées sur l’écran, placé entre deux dômes décorés de lapins. OK, ce n’est pas un concert, c’est un spectacle musical. Mais le manque de rythme est décevant! Ensuite, tout s’est arrangé. De cette longue nuit, on peut s’arrêter sur le show haut en couleurs de la Londonienne Ebony Bones, sur les sonorités étonnantes des Djs japonais de Hifana ou les mixes du concert de Missill, suivi à l’autre bout du monde par les inter-nautes du jeu Second Life.Le

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En début de soirée, en ville, il faut à tout prix redire combien les Caennais de Gablé sont décalés sans se forcer. Ils traitent la musique comme s’ils étaient des enfants à maturité d’adul-tes. Impossible de deviner quelle sera la surprise du prochain morceau : un interlude techno entre deux couplets folk ? Un cri d’Indien ? Une perceuse sur des cordes de guitare ? Tout cela reste touchant, drôle et poétique, loin d’une démonstration forcenée d’ex-centricité. Un moment fort de l’Ubu. Presque en même temps à la Cité, les Rennais de Ka Jazz réussissent leur entrée en matière. Ils mêlent jazz et slam, entrelacent avec sensibilité gui-tare ou contrebasse et human beat-box (lorsque la voix reproduit le son des instruments). Le public est tout de suite conquis! De cette soirée, on attendait la performance d’Anthony Joseph et du mythique tromboniste Joe Bowie. Mais cette rencontre mu-sicale n’a jamais vraiment décollé. En fait, c’est surtout l’excellent Léon Jean Marie et son puissant rock « groové », façon Prince, qui enflamme la salle. Pour expliquer l’excellente fréquentation de cette édition, il faut revenir sur vendredi soir, où le Parc-expo a également affiché complet. Peut-être un effet Birdy Nam Nam ? C’était en tout cas très impression-nant de voir des milliers de specta-teurs-danseurs les suivre, les bras levés, dans un grand hall 9 surbondé. Public qui s’est ensuite réparti entre le superbe concert des White Rabbits, l’énergique show R’n’B balkanique de Miss Platnum, le décalage ethno-électro des Latino-américains de Ra-miro Musotto ou la puissance de The Shoes alliant batterie et électro. Les regards peuvent désormais se tour-ner vers l’édition 2009. Elle suivra un dispositif à peu près similaire, avant que celle de 2010 marque un retour encore plus marqué dans le centre-ville. L’idée fait son chemin chez les organisateurs d’une soirée de jeudi dans le Liberté rénové, avant deux nuits au Parc-expo.

Gabléet Léon jean-Marie.

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Hall 21Rotor Jambreks

The Wankin’ NoodlesBudam, Orka feat

Yann TiersenGoran Goram

Micachu and the ShapesTim ExileTribeqa

Alex GrenierNumerica Rockestra

John and JehnEsser

We ave bandDJ Le clown, vidéo CircusThe Popopopos

Cage the elephantMario ChrisJay Reatard

Iglu and HarthlyThe Death Set

1000 NamesMath ClassMinitel Rose

Blamma ! Blamma !

AutoKratzDJ Ride

Naïve New BeatersPaddede Cell

SuccessSolange la Frange

CreatureHello ! Bye bye !

White RabbitsBirdy Nam Nam

SebastianThe Shoes

DjedjotronicEl GuinchoNagnagnagHangmas

Nola’s Noise64 Dollars question

The summer of Maria FlazKa Jazz

DellsLéon Jean-Marie

Miss BluesEbony Bones

Clara Moto

The ResidentsGill Le Guen

Metal on MetalCrookersThe Black Angels

HifannaSwitch

Professor MurderThe Proxy

BrodinskiSouth Central

The DriversMissil Live Gang

Beat TorrentDiplo

DJ MujavaChris De Luca vs Phon.o

The Count and Siden Soundsys-tem

Rosita Warlock & Mr DjubThe Bewitched Hand on the top

of your headsThe Portables

Anthony Joseph & The spasm band feat Joe Bowie...

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A travers ses photographies, la Mar-supilamie a voulu vous faire découvrir l’univers des Transmusicales de Ren-nes. Jouant sèrieusement son rôle de guide, elle ne pratique aucune censu-re sur le déroulement de ses soirées.Une manière originale de vivre le fes-tival de l’intèrieur.

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