syndicats n° 6 - 25 mars 2011

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N°06 • BIMENSUEL • 66 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles BUDGET Premier bilan Page 3 NETTOYAGE Les monstres du placard Page 4 ENERGIE CONCOURS Bricoleur du coeur Page 5 BANQUE La fin du secret Page 7 Nucléaire: l’heure du débat ©iStock_narvikk ©iStock_narvikk DOSSIER PAGES 8 & 9 La catastrophe de Fukushima a une fois encore rappelé les dangers du nucléaire, et l’impuissance humaine face à des catastrophes de cette taille. Le débat sur la question a fait rage dès le 11 mars, jour néfaste où la terre nippone a tremblé. «Pire que Tchernobyl», «Quatre réacteurs endom- magés», «Fin du monde». La catastrophe de Fukushima aura eu au moins le mérite de relancer le débat sur l’usage de l’éner- gie atomique. En Belgique notamment. Mais la discussion est âpre. Car si la Belgique est théori- quement en passe de «sortir du nucléaire» (fer- meture des 7 réacteurs de Doel et Tihange prévue entre 2015 et 2025), les partis ne sont pas sur la même longueur d’onde quant à la loi de 2003 sur le sujet. Par ailleurs et par hasard du calendrier, le ministère de l’Intérieur a lancé une campagne d’information sur son plan d’urgence en cas d’ac- cident nucléaire. Fermeture, sortie du nucléaire, de nombreuses questions sont sans réponse et les avis divergent quant aux possibilités de suppléer à l’énergie ato- mique. Fukishima permettra peut-être, du moins, de tirer des leçons et d’avancer vers des solutions optimales aux niveaux écologique, économique et de santé publique. ©iStock_Okea 25 MARS 2011 Éd. LIÈGE

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Nucléaire: l'heure du débat - Budget: premier bilan - La fin du secret bancaire - Devenez bricoleur du coeur - Nettoyage: produits d'entretien toxiques

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Page 1: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

N°06 • BIMENSUEL • 66ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

BUDGET

Premier bilan

Page 3

NETTOYAGE

Les monstres

du placard

Page 4

ENERGIE

CONCOURS

Bricoleur du

coeur

Page 5

BANQUE

La fi n du

secret

Page 7

Nucléaire: l’heure du débat

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DOSSIER PAGES 8 & 9

La catastrophe de Fukushima a une fois encore rappelé les dangers du nucléaire, et l’impuissance humaine face à des catastrophes de cette taille. Le débat sur la question a fait rage dès le 11 mars, jour néfaste où la terre nippone a tremblé.

«Pire que Tchernobyl», «Quatre réacteurs endom-magés», «Fin du monde».

La catastrophe de Fukushima aura eu au moins le mérite de relancer le débat sur l’usage de l’éner-gie atomique. En Belgique notamment. Mais la discussion est âpre. Car si la Belgique est théori-quement en passe de «sortir du nucléaire» (fer-meture des 7 réacteurs de Doel et Tihange prévue entre 2015 et 2025), les partis ne sont pas sur la même longueur d’onde quant à la loi de 2003 sur le sujet. Par ailleurs et par hasard du calendrier, le ministère de l’Intérieur a lancé une campagne d’information sur son plan d’urgence en cas d’ac-cident nucléaire.

Fermeture, sortie du nucléaire, de nombreuses questions sont sans réponse et les avis divergent quant aux possibilités de suppléer à l’énergie ato-mique. Fukishima permettra peut-être, du moins, de tirer des leçons et d’avancer vers des solutions optimales aux niveaux écologique, économique et de santé publique.

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25 MARS 2011 • Éd. LIÈGE

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BRABANT WALLON

LUXEMBOURG

L’égalité hommes-femmes peut-elle encore choquer?

En collaboration avec le CaméoCe n’est un scoop pour personne, il demeure bien des inégalités entre hommes et femmes. Certaines restent pourtant insoupçonnées!!!C’est ce que Patric JEAN s’attache à démontrer

dans son documentaire «La domination masculine». Ce fi lm controversé, car les rires et les sourires laissent parfois la place à des mouvements d’indignation, est une bonne occasion de discuter collectivement de nos réalités d’hommes et de femmes.

Rendez-vous donc le jeudi 31 mars 2011 à 19h00 au Caméo Namur pour un ciné-débat à tarif réduit.

Pour plus d’information contactez Marylise WAUTERS au 081/64.99.56 ou 0473/86.95.99. Inscriptions souhaitées par téléphone ou via marylise.wauters@afi co.be

Dis-moi d’où tu viens, je te dirai qui je suis…

A l’heure des bouleversements économiques et politiques, la peur et le repli sur soi menacent les fondements même de notre société dont la solidarité est le ciment. En ces temps de crises multiples (économique, sociale, …), les inégalités envers les publics précarisés vont croissant… Mais nous pouvons tous lutter contre les

discriminations, chacun à notre niveau et collectivement pour refuser les discours de droite qui montent les travailleurs les uns contre les autres.

La défense de nos droits collectifs passe par l’opposition à la ghettoïsation de la population et à l’utilisation qui en est faite notamment par le patronat. Vous voulez agir concrètement près de chez vous et vous investir avec d’autres personnes qui partagent ces valeurs? Rejoignez le groupe «Diversité» mis en place par AFICo. Ce groupe citoyen est engagé dans l’information des droits et des devoirs des travailleurs avec ou sans papier, dans l’organisation d’actions militantes et de sensibilisation pour favoriser l’interculturalité.

C’est en ce sens qu’AFICo lance «Dis moi d’où tu viens, je te dirai qui je suis». Un projet original qui crée des ponts entre les Hommes en mettant sur pied des rencontres entre étudiants des hautes écoles (des futurs travailleurs sociaux), anciens migrants et demandeurs d’asile. Nous vous présenterons ce projet, ses objec-tifs et la place que chacun peut y prendre lors d’une rencontre décontractée qui se déroulera le 20 avril à 14h00 à AFICo, rue Dewez, 5000 Namur.

Intéressé? Contactez: Emilie JUSNIAUX, emilie.jusniaux@afi co.be ou au 081/64.99.55

Cher(e)s affi lié(s),Veuillez trouver ci-dessous les nouveaux horaires des perma-nences de la Centrale Générale F.G.T.B. du Brabant Wallon et ce dès le 1er avril 2011.

Braine l’alleud:Lundi de 10h à 12h. Vendredi de 10h à 12h. Court st etienne: Mardi de 10h à 12h30 et de 13h à 16h. Jodoigne: Mardi de 14h à 17h. Jeudi de 10h30 à 12h30. Tubize: Mercredi de 14h30 à 18h. Jeudi de 10h à 12h. Wavre: Lundi de 9h à 12h et de 16h à 18h. Mardi de 9h à 12h. Mercredi de 8h30 à 12h. Jeudi de 9h à 12h et de 13h à 16h. Bien fraternellement,

ph. leclercq secrétaire régional

Equal Pay Day 2011: La FGTB du Brabant Wallon et son ASBL Forabra s’inscrivent plei-nement dans la campagne Equal Pay Day 2011 «gagner moins, c’est travailler plus longtemps».

Nous serons présents sur la Grand Place de Louvain-la-Neuve le mardi 29 mars entre 10 et 15h afi n de sensibiliser la population aux conséquences, en matière de pension, des différences salariales qui existent entre hommes et femmes (en moyenne 23%).

L’action se veut également ludique. Des billets de banque en cho-colat de valeur différente seront distribués.

Formation «Découvertes Horizons» à Jemeppe-sur-Sambre

AFICo propose aux demandeurs d’emploi une formation dont l’objectif est de permettre à chaque participant de s’orienter ou se réorienter pro-fessionnellement. Nous nous donnons aussi pour objectif de travailler ensemble pour que chacun retrouve confi ance en soi et en ses capacités. Cette formation (qui se déroule en semaine sauf les mercredis et sauf durant les congés scolaires) propose le programme suivant:• Reprise de confi ance en soi et en ses compétences• Identifi er et valider un projet professionnel réaliste basé sur vos be-

soins• Apprendre à mieux communiquer• Découvrir ou actualiser vos outils de recherche d’emploi (CV, lettre,

entretiens, ..)

La prochaine session se tiendra du 9 mai au 30 juin à Jemeppe-sur-Sambre, les inscriptions sont limitées à 12 personnes pour permettre une méthode participative. Deux séances d’information sont prévues les 4 et 11 avril…Pour plus de précisions, contactez nous dès maintenant au 081/649.952. ou info@afi co.beCette formation est couverte par un contrat de formation «FOREm» et donne droit à un euro brut par heure de cours ainsi qu’au remboursement forfaitaire des frais de déplacements et ou de garderie.

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

NAMUR

Page 4: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

Renforcer le système éducatif et de formation à Bruxelles, priorité de la croissance urbaine durableLa formation professionnelle est devenue un des leviers indispensables du développement régional. Elle figure donc logiquement au cœur des discussions que nous avons avec le gouvernement régional, relatives au projet de Pacte de croissance urbaine durable. La FGTB de Bruxelles a, en outre, été récemment auditionnée, au Parlement bruxellois, à ce sujet. L’occasion, pour nous, de rappeler que, si nous revendiquons un renforcement du système éducatif et de formation, c’est bien sûr dans le but bien précis d’assurer la promotion sociale de tous les travailleurs, jeunes et moins jeunes, qu’ils aient ou non un emploi, dans une économie urbaine en pleine mutation!

Plus une personne est «éduquée», plus elle aura de chances de trouver un emploi.

Mais une population formée est aussi et surtout un gage de prospérité collective, de développement économique et social, d’émancipation culturelle.

C’est dans cette optique qu’il est impé-ratif de renforcer le système éducatif et de formation dans notre Région, ce qui permettra d’offrir à chaque Bruxellois les mêmes chances de réussite.

Cet objectif se trouvait déjà dans le premier Plan Régional de Développement et doit trouver une place de premier ordre dans les lignes de force du nouveau Plan Régional de Développement Durable, véritable projet de ville que le gouvernement bruxellois s’est donné l’ambition d’adopter d’ici à la fi n de la législature.

4 constats

1. L’ascenseur social de l’école est en panne

Aujourd’hui, faute de moyens adéquats, l’en-seignement francophone, qui a en charge la plus grande part des jeunes Bruxellois, est mis en échec face à l’ampleur de ses missions éducatives.

Pour autant, il ne faut pas reporter sur l’école la responsabilité de l’écart grandissant en-tre le niveau de formation des travailleurs sans emploi et les exigences de qualifi cation des entreprises. Le niveau d’éducation des Bruxellois a fortement progressé, y compris au cours des dix dernières années, même si cette élévation générale du niveau de forma-tion dissimule de grandes inégalités: l’échec scolaire et la relégation de certaines catégo-ries sociales et ethniques dans des fi lières dévalorisées demeurent préoccupants, tout comme leur discrimination à l’embauche et dans l’emploi.

Il n’empêche: notre système éducatif connaît un taux d’échec trop élevé, une dualisation de l’offre, une pénurie d’enseignants et subit d’ores et déjà une forte pression démogra-phique.

Ces différentes faiblesses sont aujourd’hui partiellement compensées, en aval de la sco-larité obligatoire, par les efforts des pouvoirs publics dans l’enseignement de promotion sociale, dans la formation professionnelle et l’insertion socioprofessionnelle. Mais les moyens qu’y consacre Bruxelles sont nettement insuffi sants…

2. La formation demeure un enjeu essentiel pour l’avenir de l’emploi à Bruxelles, tant sur le plan individuel que collectif.

Sur le plan individuel, que l’on soit salarié ou travailleur sans emploi, suivre une for-mation est un moyen effi cace d’acquérir de nouvelles compétences, d’orienter ou de réorienter sa carrière, de faire «valider» ses acquis. C’est aussi l’occasion de participer à une réfl exion collective sur sa propre situa-tion sociale et professionnelle.

Sur un plan plus collectif, au travers de leur fonction de validation des compétences et d’évaluation des aptitudes au travail, les for-mations professionnelles, même très courtes, contribuent… à la sélection des candidats à

l’emploi. En effet, tout le monde n’accède pas aux formations qualifi antes: encore faut-il réussir les tests d’admission. Et, vu le nombre limité de places, les formateurs pratiquent bel et bien une sélection à l’entrée en formation, en fonction des exigences des employeurs…

3. Bruxelles connaît des dynamiques sociales inquiétantes

La disparition presque complète de l’indus-trie manufacturière a laissé la place à une économie désormais essentiellement «de services», occupant de manière intensive une main-d’œuvre locale dans le commerce de proximité, l’Horeca, le nettoyage, le gar-diennage, les industries du spectacle, les services aux personnes, etc. Les exigences de qualifi cation y portent davantage sur «la maîtrise de compétences générales et sur le savoir-être nécessaire pour les relations avec le client-roi» que sur des dispositions purement techniques et manuelles. Cela a pour conséquence une absence de débou-chés pour les enseignements qualifi ants (à l’exception de certaines fi lières techniques très sélectives) et une dévalorisation de l’enseignement général (exception faite des établissements élitistes), qui devient la fi lière qualifi ante de masse de l’économie de services.

Par ailleurs, les diplômes délivrés par l’en-seignement perdent progressivement leur valeur de «référence à l’embauche». La nouvelle logique patronale de l’employa-bilité, des «compétences» (c’est-à-dire les acquis formulés en termes de savoir-faire et de savoir-être) et de la fl exibilité conduit, en effet, à une remise en cause des grilles de qualifi cation sectorielles (pourtant négociées collectivement) et à une individualisation accrue des relations de travail.

4. Formation des adultes, mission impossible…

Selon les plans gouvernementaux, la for-mation professionnelle doit réinsérer les chômeurs, accroître la mobilité profession-nelle des travailleurs, sécuriser les carrières et promouvoir socialement les travailleurs. Les nouvelles politiques de migration écono-mique y ajoutent la nécessité d’accueillir les nouveaux migrants (et de les «profi ler» aux besoins du marché local de l’emploi…). Mission impossible, car les moyens ne sui-vent pas, particulièrement pour les Bruxel-lois francophones.

Il faut en outre déplorer, à Bruxelles, cer-taines diffi cultés de collaboration entre les Fonds sectoriels de formation, les éta-blissements scolaires et les opérateurs de formation professionnelle, ainsi que la faible visibilité de l’action des Fonds en faveur des travailleurs.

Or, la participation des secteurs profession-nels à l’effort de formation des travailleurs constitue un enjeu extrêmement important pour l’avenir de notre modèle social : les in-terlocuteurs sociaux ont une responsabilité particulière à l’égard des travailleurs sans emploi et des travailleurs précaires.

Conclusions

Telles que dispensées aujourd’hui, les forma-tions ne visent plus à faire des travailleurs des citoyens «complets», dotés d’un esprit critique, à même de s’émanciper de la logi-que du profi t.

Pour le monde du travail, le droit à la for-mation est bien sûr un acquis social très important, et la «formation tout au long de la vie» pourrait contenir une dimension émancipatrice; elle pourrait organiser, dans une démarche égalitaire, des chances de promotion sociale pour toutes et pour tous. Mais ce concept peut également devenir un simple instrument mécanique d’adaptation permanente des travailleurs aux besoins des entreprises. Dans un tel cadre, la formation tout au long de la vie ne ferait qu’augmenter la fl exibilité, la précarité et, fi nalement,… l’exclusion!

Il est donc impératif de renouer avec les démarches d’éducation populaire, visant l’émancipation sociale et développant le sens critique des travailleurs (et non exclu-sivement leur «employabilité»). Cela s’avère, en outre, essentiel pour comprendre et réagir collectivement à une crise économique et sociale…

En outre, iI est indispensable que l’offre pu-blique de formation bruxelloise francophone puisse se développer, notamment en parte-nariat avec les Fonds sectoriels, et rencontrer ainsi l’ensemble des besoins validés. Une po-litique globale d’orientation professionnelle, mobilisant tous les acteurs concernés, de l’école au marché du travail, doit également être élaborée. Enfi n, il faudrait que les bruxel-lois disposent d’un réel outil (paritaire) de pilotage des politiques croisées d’emploi, de formation et d’enseignement.

Page 5: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

CENTRETOURNAI - ATH - LESSINES

MONS

CHARLEROI-SUD - HAINAUT

Camarades,

Je tiens tout d’abord à vous re-mercier pour votre présence lors des actions organisées le vendredi 4 mars dernier par la FGTB Tour-nai-Ath-Lessines et ses Centrales professionnelles. Merci à vous qui avez suivi notre mot d’ordre.

Votre implication dans la ferme-ture d’entreprises, votre énergie dans la distribution de tracts, vo-tre solidarité lors de la manifes-tation en soutien aux travailleurs des «3 Suisses» et de «La Redou-te», votre enthousiasme lors de la remise de nos revendications au Bourgmestre de Tournai, Chris-tian Massy, tout cela a prouvé que vous avez compris combien la situation est grave.

En décidant d’appliquer une version revue des accords in-terprofessionnels qui demeure inacceptable, le gouvernement refuse d’entendre les deux mil-lions de voix des travailleurs qui ont pourtant clairement fait part de leur désaccord.

Pire encore, certains voudraient nous faire passer des vessies pour des lanternes en nous di-sant que les propositions telles que celles d’Angela Merkel, c’est la solution.

Qu’en est-il? Détricoter les acquis sociaux, augmenter les contrats précaires, mettre la tête des tra-vailleurs sur l’autel de la com-pétitivité.

Cela, nous n’en voulons pas.

C’est la raison pour laquelle, la Régionale FGTB Tournai-Ath-Les-sines a participé récemment à la mobilisation organisée le jeudi 24 mars 2011 à Bruxelles pour dire: «Non au pacte de compétitivité et d’austérité. Oui à un pacte de solidarité!»

«Plus que jamais, il est important que vous soyez avec nous pour vous car c’est ensemble, qu’on est plus forts!»

Ronald DuvalSecrétaire fédéral de la FGTB

Tournai-Ath-Lessines

Le 06 avril 2011 à 19hCentre culturel de Boussu

Suivi d’un débat sur l’interculturalité

A une réunion de la commission des Travailleurs Sans Emploi

le 05 avril 2011 à 13H00 dans les locaux situés à la Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons

Si vous désirez assister à ces activités, veuillez vous inscrire auprès de nos services:Cédric DEVRIESE - Animateur en éducation permanente - Rue Lamir, 18-20 - 7000 MONS: [email protected] ou 065/32.38.33Editeur responsable: Sandra Goret, Administratrice déléguée, Rue Lamir, 18-20 à 7000 Mons.

CENFORSOC ASBLCENFORSOC ASBL

Les 4 et 5 avril 2011 de 9h00 à 17h00, nous organisons notre première édition du Rallye du Demandeur d’Emploi DÉCENT à la bibliothèque de l’UT En voici le cadre:

Partis d’un constat fl agrant de manque d’information du public et en particulier des jeunes face à la recherche d’emploi et au monde du travail en général. Le rallye du demandeur d’emploi DÉCENT s’attachera à donner un maximum d’informations aux demandeurs d’emploi, aux jeunes et aussi aux travailleurs concer-nant: • Les démarches à faire lorsque l’on

quitte l’école ou que l’on perd son emploi (nous avons donc besoin de tous les acteurs concernés: mutuelle, allocations familiales, …).

• Ce qu’est un emploi décent.• Les démarches et aides possibles

pendant la recherche d’un emploi décent pour tous: les personnes étrangères ou pas, fortement précarisées, qualifi ées ou non, … (Funoc, Mirec, CRIC, Lire et Ecrire, …).

• Les recours possibles en cas de diffi culté face à l’ONEM ou face à un employeur (ODS, Centrales Professionnelles, Accompagna-teurs DISPO, …).

• Les droits des travailleurs qu’ils soient actifs ou non, mais surtout par rapports aux contrats pré-caires de type Intérim ou temps partiel.

• Les droits des apprentis et des

jobistes.• Les différents types de contrats

de travail et les dangers du tra-vail au noir.

• Les dangers du crédit à la consom-mation.

• La défense collective des intérêts des travailleurs et la lutte contre les inégalités et discriminations (Services Interprofessionnels FGTB).

• Le choix de formations émancipa-trices qu’elles soient organisées pendant la scolarité obligatoire ou en cours de carrière.

• … Nous partons du principe que pour répondre à leurs obligations tout en préservant leurs droits, les travailleurs doivent avant tout les connaître. Parmi les participants et thémati-ques seront présentés:

• Les Services Interprofessionnels de la FGTB.

• Les Centrales Professionnelles FGTB.

• La Mutualité Socialiste.• Latitude Jeunes.• Archipel.• FUNOC.• MIREC.• Lire et Ecrire.• La Promotion Sociale par le biais

de PME 3000, la Haute École Condorcet et l’IPSMAps.

• CRIC.• SIEP.• Je crée mon Job.• La sécurité sociale dans son en-

semble.• La lutte contre les discriminations

(notamment entre hommes et femmes).

• Les dangers des crédits à la consommation.

Des visites de groupes sont possi-bles pour les écoles et les centres de formation, en prenant simple-ment contact avec moi pour leur organisation. Des séances d’information sur la sécurité sociale, les démarches à faire en sortant de l’école et le contrôle de la disponibilité des chômeurs seront organisées lors de la journée du 5 avril prochain. En espérant vous y rencontrer nom-breux (ses). Bien fraternellement,

Angela SCIACCHITANOPermanente Jeunes FGTB

CHARLEROI & Sud-HainautBoulevard Devreux 36-38

071/641.2160474/45 82 56

vous invite…

A sa séance de cinéma…

Page 6: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

LIEGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

www.interimarre.be

LE CONCOURS VIDEO INTERIMARRETOUCHE A SA FIN !Il ne vous reste que quelques

jours pour envoyer votre vidéo !

Beaucoup de vidéos dénonçant les abus du travail intérimaire nous ont déjà été envoyées, et c’est VOUS qui élirez la meilleure vidéo !

Vous pourrez voter pour votre vidéo préférée sur notre site internet du 1er au 25 avril. La vidéo qui comptabilisera le plus de votes remportera la somme de 500� !

Mais ce n’est pas tout !

Le 26 avril à 20h au cinéma Le Palace à Liège, après une projection de toutes les vidéos, les gagnants recevront le prix du jury, le prix du public, et le prix du vote par Internet.

de rés istance 3ième Fest ival

16 - 31 mai

2011

conférence Mercredi 18 mai 20h00 Dison

Fondation Hardy

José GOTOVIITCH, historien

concert Samedi 28 mai 20h00 Dison

salle Luc Hommel

les Callas s'roles

débat Mardi 31 mai 20h00 FGTB CGSP

L’europe nous déclare la guerre

cinema Mercredi 25 mai 20h00 CC Dison

Walter, retour en résistance

Café politique Lundi 16 mai 20h00 C’populaire Verviers

Et si on faisait du social sur le dos du capital

exposition Du 19 au 27 mai Fondation Hardy à Dison

40-45

Dison résiste à la propagande

Fondation

HARDY

http://www.fgtb-verv iers.be

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Page 7: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 3ACTUALITÉS

> L’ACTU

Budget de rigueur Bien qu’en affaires courantes, le Gouvernement a bouclé un budget 2011 qui, avec un déficit annoncé de 3,6% du PIB, dépasse dans la rigueur les recommandations de l’Europe. Budget apparemment indolore pour les citoyens et comportant même de petits cadeaux puisque le volet bien-être du non accord interprofessionnel sera appliqué, y compris pour les pensionnés.

Les banques passent à la caisseLe Gouvernement en affaires courantes ne peut pas faire de nouvelles dépenses. Cela fait donc des économies sans doute pas très visibles pour le citoyen mais que ne manqueront pas de ressentir les fonctionnaires. Economies aussi en soins de santé. Mais pour arriver à son chiffre de défi cit, il y aura aussi de nouvelles recettes : les banques et assurances vont passer à la caisse pour 760 millions pour prix de la garantie offerte par l’Etat sur les dépôts des épargnants. Ces 760 millions s’ajoutent aux dividendes tirés des prises de participation dans BNP et aux intérêts des prêts consentis à d’autres banques, ce qui fait, tous frais (de remboursements d’emprunts) déduits, un bon milliard et demi.

Espoir de recettes aussi– sous réserve de bonne fi n comme ont dit en jargon bancaire – grâce à la levée du secret bancaire qui devrait à elle seule rapporter 300 millions par son simple effet dissuasif.

Prix énergétiques un peu plus contrôlésLe Gouvernement semble affi cher une volonté de contrôler les prix de l’énergie, voire – mais c’est moins évident des prix d’autres produits responsables de l’infl ation. En ce qui concerne les prix du gaz et de l’électricité, le Comité de contrôle du gaz et de l’électricité (CREG) «impuissanté» par la libéralisation, va recouvrer un certain pou-voir de contrôle sur les prix. Les hausses de tarifs devront faire l’objet d’une demande que la CREG pourra examiner, approuver ou rejeter. Les indexations seront limitées à quatre fois par an au lieu de douze. En cas de hausse abusive le fournisseur devra rembourser aux consommateurs la partie facturée en trop, sous peine d’une amende maximum de 150.000 euros.

Pour les autres biens et services, le gouvernement compte confi er à l’Observatoire des prix créé auprès du SPF PME, Classes moyennes et Energie, la mission de suivre et d’analyser l’évolution des prix, la formation et la composition des prix et les marges appliquées d’un panier de produits et de services. Histoire au moins de comprendre qui est responsable à quel niveau des hausses de prix.

Enfi n, pour ce qui est des carburants, le système du cliquet inversé, à savoir la baisse des accises pour compenser la hausse de prix en cas de dépassement du plafond de 1,5 euro pour le diesel et 1,7 euro pour l’essence, sera rétabli.

Liaison au bien êtreLa liaison au bien être sera appliquée comme prévu par la loi: • Les 320.000 personnes bénéfi ciant d’une pension minimum verront leur pension

augmenter de 2% de au 1er septembre 2011.• Les pensionnés les plus anciens (plus de 15 ans) bénéfi cieront d’une augmentation

de 2,25% en 2012.• Les autres pensionnés bénéfi cieront d’une augmentation de 1,25% en 2012.• L’indemnité journalière pour le recours à l’aide d’un tiers accordée aux personnes

invalides les plus dépendantes passera de 12 à 15 euros.• Toutes les personnes en invalidité - soit plus de 260.000 personnes - bénéfi cieront

en mai d’une prime annuelle de rattrapage de 200 euros.• Les allocations des régimes d’aide sociale (le Revenu d’Intégration Sociale, l’Alloca-

tion de Remplacement de Revenus pour les personnes handicapées et la Grapa pour personnes âgées) seront toutes augmentées de 2% le 1er septembre 2011.

• Les revenus de remplacement des autres secteurs (maladies professionnelles, ac-cidents de travail) seront également revalorisés au 1er septembre 2011: 2% pour les minima et 0,7% pour les autres.

> EDITO

Budget 2011: première analyseIl faudra attendre des informations plus détaillées sur les mesures annoncées pour se faire une opinion défi nitive du budget 2011. Mais une première lecture indique que certaines d’entre elles répondent à nos demandes. Certaines vont dans le bon sens mais ne vont pas assez loin!

Ajoutons cependant que si ce budget est relativement indolore, il est trop tôt pour pousser des «ouf!» de soulagement: l’effort prévu d’ici 2015 pour rester dans les clous du défi cit budgétaire reste considérable et les pressions qui nous viennent de l’Europe vont toutes dans le mauvais sens.

Les salaires, les services publics, les budgets sociaux, les pensions, restent dans le collimateur de l’Europe et c’est justement ce qui justifi e notre mobilisation du 24 mars à Bruxelles.

Pour ce qui est de notre budget, nous nous réjouissons de la volonté affi chée de récupérer trois cents millions suite à la levée du secret bancaire mais nous devons néanmoins attirer l’attention sur les dangers d’une application trop complaisante de la possibilité de transaction qu’offre la loi. En outre, la pleine mise en œuvre de la loi nécessitera encore la concrétisation d’une série de points. On pense en particulier au fi chier central des comptes bancaires. C’est pourquoi la FGTB suivra de près l’ensemble des volets de cette loi.

Une fois ces pas franchis, il faudra prendre d’autres mesures pour assurer une meilleure taxation de l’ensemble des revenus mobiliers. Pour nous, l’objectif reste l’automaticité d’échanges d’informations entre l’administration fi scale et les banques comme cela se fait par exemple en France. Ce n’est que de cette façon qu’une réduction juste et sociale du défi cit public pourra être menée.

On regrette par contre qu’aucune adaptation n’ait été apportée à la mesure aveugle et coûteuse de la déduction des intérêts notionnels. Celle-ci ouvre un boulevard à l’ingé-nierie fi scale et ne contribue en rien aux investissements ni à l’emploi de qualité. La FGTB continuera à se mobiliser pour sa suppression tout comme elle reste demandeuse d’un renforcement du personnel en matière de lutte contre la fraude fi scale.

Contrôle des prix

La FGTB dénonce depuis des années le fait, qu’en Belgique, l’infl ation augmente plus rapidement que dans les pays voisins. En cause, les prix de l’énergie et des denrées alimentaires. Il était nécessaire que le Gouvernement combatte les causes de l’in-fl ation en mettant en place un contrôle des prix plus sévère au lieu de s’attaquer à l’indexation des salaires et des allocations sociales.

Le Gouvernement semble enfi n décidé à le faire. Et c’est tant mieux. Cependant, le montant de l’amende (de 150.000e maximum) infl igée aux fournisseurs qui appliquent des hausses de prix exagérées est bien trop faible et risque de ne pas être dissuasif.

Pour ce qui concerne les prix des autres types de produits (autres qu’énergétiques), nous regrettons qu’on en soit resté à un léger renforcement des missions générales de l’Observatoire des prix. Il ne suffi t pas seulement, comme c’est prévu ici, d’analyser la formation des prix des produits! Il aurait aussi fallu prévoir clairement les suites à donner en cas de dérive des prix, c’est-à-dire un véritable système de régulation des prix.

Enfi n, un mot sur la mise à contribution des banques. Elles vont devoir passer à la caisse. On ne nous enlèvera pourtant pas de l’idée qu’elles s’en tirent encore à bon compte eu égard aux bénéfi ces qu’elles engrangent et surtout aux dégâts qu’elles ont occasionnés et qui sont loin d’être réparés.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

> REGARD FGTB

«Transition juste vers une société bas carbone»Fin 2010, la Conférence annuelle des Na-tions Unies sur les changements clima-tiques s’est tenue à Cancun (Mexique). Le défi mondial à relever est clair: le ré-chauffement climatique doit se limiter à 2°C. Pour ce faire, l’objectif européen est de réduire les émissions de gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, de 20% à 30% d’ici 2020 et de 80% à 95% d’ici 2050.

La transition vers une société bas carbone, c’est-à-dire qui consomme moins d’énergie et rejette moins de gaz à effet de serre, est une nécessité pour l’humanité. Cela passe par l’amélioration de l’effi cience énergé-tique dans les transports, l’industrie et le logement ainsi que par le développement de nouvelles sources d’approvisionnement

dans les énergies renouvelables. Ce «ver-dissement» de l’économie, concerne tous les secteurs - y compris les secteurs écono-miques implantés de longue date -, tous les modes de production et tous les emplois.

Dans cette émission, Regards FGTB se fait l’écho de ce qui se passe en Wallonie. En effet, des initiatives très concrètes, asso-ciant délégations syndicales et directions, montrent le chemin de la transition. Pour les syndicats, cette transition doit être juste. Pour la FGTB wallonne, il s’agit bien d’une transition vers un modèle de développement qui met au cœur de son ambition les solidarités, entre travailleurs européens, avec les travailleurs du sud et envers les futurs travailleurs.

Car la transition sera juste si, et seulement si, le capitalisme dans ses fondamentaux (profi t maximum, fi nanciarisation de l’éco-nomie, partage de plus en plus inégal de la richesse créée, mise en concurrence des travailleurs, emplois fl exibles et précaires, appauvrissement des travailleurs, chô-mage de masse, etc.) recule fortement. Si le changement social n’est pas intégré dans cette transition, c’est un jeu de dupe pour les travailleurs. Un capitalisme, fusse-t-il vert, reste un capitalisme.

C’est ce qu’exprime, de manière imagée, Christian Arnsperger, professeur à l’UCL: «Il n’est pas plus joyeux d’être exploité pour des éoliennes ou des chemises en lin biologique que pour des voitures diesel ou des trainings en synthétique.»

Dates de passage

Diffusion: Samedi 2 avril 2011 à 10h00 – la Une (RTBF)Rediffusion: Mercredi 6 avril 2011 vers 23h15 – la Deux (RTBF)Rediffusion (extrait – 10 minutes): Jeudi 14 avril 2011 après JT dernière – la Une (RTBF)

Dvd disponible au prix de 10e: [email protected] (02/ 506 83 96)L’émission est visible sur www.fgtb-wal-lonne.be Émission proposée par la FGTB wallonne – Produite par le C.E.P.A.G. - Durée 28’30 – 2011

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ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

> PRODUITS DOMESTIQUES D’ENTRETIEN

Attentions aux monstres du placard!Bientôt le grand nettoyage de printemps… On va ressortir les torchons mais aussi la Javel, les dégraissants, les désodorisants, etc… Nous sommes ainsi chaque jour en contact avec de nombreux produits chimiques: au cours d’une vie, un homme peut se trouver en présence de 70.000 produits différents. La plupart d’entre eux sont devenus «essentiels» au bien-être et au confort. Leurs avantages pratiques et leur banalisation font oublier qu’ils peuvent aussi être dangereux pour la santé. Les monstres du placard se trouvent souvent sous l’évier…

of Chemicals) vise à soumettre à un système unique d’évaluation toutes les substances produites, ce qui constituerait un progrès remar-quable. Mais ce projet est d’ores et déjà contesté par l’industrie qui met en avant le coût d’une telle évaluation. Il faudra probablement encore beaucoup de discussions et de temps avant de disposer d’in-formations satisfaisantes sur les produits que nous côtoyons.

En adoptant des choix et des com-portements de consommation ré-fl échis et responsables, les vous pouvez contribuer à réduire les ris-ques liés aux produits dangereux, non seulement pour vous-mêmes et votre entourage mais également vis-à-vis de la collectivité et de l’en-vironnement.

Vous pouvez agir essentiellement à trois moments:

- lors de l’achat: en évitant autant que possible les produits dan-gereux. De nombreux produits de consommation dangereux ne sont pas nécessaires; ils peuvent être remplacés par des comporte-ments et/ou des produits moins dangereux mais effi caces et bon marché. Une lavette en microfi -bres permet par exemple de ré-duire les quantités de détergent. Le vinaigre agit effi cacement contre les dépôts de calcaire dans les sanitaires. On trouve dans le commerce des produits effi caces, conçus et développés de manière à réduire leur impact sur l’envi-ronnement et la santé.

- lors de la mise en œuvre: en utilisant les produits de ma-nière rationnelle et en toute sécurité. Pour cela, il faut impé-rativement lire les étiquettes de manière à repérer les produits dangereux, et donc de les éviter, ou Identifi er les produits plus respectueux de l’environnement.Résister à la pression publicitaire qui nous pousse à utiliser des pro-duits toujours plus nombreux, plus puissants

- lors de l’élimination des déchets: en remettant les déchets de pro-duits dangereux à la collecte sé-lective.

Les produits les plus courants peuvent présenter des risques pour la santé et pour l’envi-

ronnement, lors de leur production, de leur utilisation et de leur rejet sous forme de déchets.

Se méfi er des inconnus…On peut distinguer les produits selon les risques qu’ils induisent: - des produits identifi és comme

dangereux, dont l’étiquetage porte un symbole de danger et dont les effets sur la santé et/ou l’environnement sont plus ou moins bien étudiés et connus;

- des produits non identifi és comme dangereux mais contenant des substances qui en mélange avec d’autres forment des cocktails chimiques qui persistent dans l’air des habitations et interfèrent avec la santé et avec l’environ-nement de manière nettement moins bien connue.

En fait d’énormes lacunes sub-sistent dans la connaissance des risques liés aux produits de syn-thèse. Seule une petite partie des 100.000 substances synthétisées par l’industrie a fait l’objet d’étude toxicologique approfondie. Les ef-fets sur la santé et l’environnement de la plupart d’entre elles sont mal connus et n’ont pas fait l’objet d’évaluation suffi sante avant leur mise sur le marché.

… mais aussi des familiersLes produits domestiques – même les plus courants- peuvent avoir des effets sur la santé à court, moyen ou long terme allant de simples

irritations ou maux de tête à des problèmes beaucoup plus graves (asthme et allergies, cancers, in-toxications mortelles,..). Selon le centre Anti-poisons, 32% des in-toxications sont le fait des produits d’entretien comme l’eau de Javel, les nettoie-four, les dégraissants, les déboucheurs, les détartrants, les cires et huiles pour meubles.Ils peuvent aussi être dangereux pour l’environnement: l’air, l’eau, les sols. Certains des rejets ne se dégradent pas facilement, s’ac-cumulent dans l’environnement, contaminent les chaînes alimen-taires.

Enfi n ils génèrent la production de déchets dangereux (restants de produits, emballages, ustensiles imprégnés de produit). On estime qu’environ 1% des déchets produits par les ménages sont des déchets dangereux, ce qui représente une quantité annuelle d’environ 3,7 kg par personne. Ce chiffre doit être augmenté de tous les déchets de produits dangereux éliminés via les WC, les éviers, les égouts et les poubelles «tout-venant» ainsi que des restants de produits stockés dans les garages et les caves.Aujourd’hui, on commence à re-connaître que tous ces produits - pesticides, peintures, colles, pro-duits d’entretien, produits d’hy-giène et cosmétiques…- supposés nous rendre la vie facile pourraient fi nir par nous empoisonner.

Comment se protéger?Le projet européen REACH (Regis-tration Evaluation Autorisation

«Hercule Poireau» contre les pesticidesDu 20 au 30 mars, partout en Wallonie, ce sera pour la quatrième année consécutive, la Semaine sans Pesticides. Nature & Progrès s’associe à cette initia-tive afi n de faire prendre conscience au grand pu-blic des risques et des dangers des pesticides. Pour Nature &Pro-grès, toute substance chimique de synthèse (engrais, insecticides, herbicides, fongici-des) est à bannir parce qu’elle est nuisible à notre environnement et à notre santé et to-talement inutile. Conscient de l’utili-sation importante des pesticides par les particuliers, Nature & Progrès a décidé non seulement d’évoquer les alter-natives bio aux pesticides mais aussi de s’intéresser à la vente des pesticides et des biocides pour mieux identifi er les disfonctionnements de la législation,

les dangers d’exposition et les points sur lesquels on peut agir en vue d’une suppression à terme de tous les produits nocifs pour le vivant.Pour cela Nature & Progrès fait appel aux particu-

liers de bonne volonté chargés de mener leur petite enquête dans les jardineries afi n d’ana-lyser quelle place est réservée aux pestici-des dans les rayons en comparaison à celle réservée aux alterna-tives bio, de noter si les dangers pour la santé sont clairement indiqués ou encore de vérifi er si les vendeurs sont conscients ou non des dangers.

Il suffi ra ensuite aux «Hercule Poireau» d’un jour de reporter leurs observations dans un questionnaire mis à disposition sur le site www.natpro.be/pdf/jardineries.pdf.

Travailler moins pour vivre mieux?Les Jeunes FGTB, Les Jeunes CSC, le Conseil de la Jeunesse et écolo j s’associent et vous invitent au débat sur la réduction du temps de travail qu’ils organisent à Louvain-la-Neuve le 31 mars prochain à 19h30.

Avec près de 25% de chômage chez les jeunes de 18 à 24 ans, des solutions doivent être trouvées pour permettre à toutes et tous d’avoir accès à un emploi décent.

Pourquoi, dès lors, ne pas envisager la réduction et le partage du temps de travail? Cet outil pourrait-il permettre d’éradiquer le chômage de masse et de gagner en qualité de vie? Comment pourrait-on l’organiser et la fi nancer?

Pour répondre à ces questions et donner leur point de vue sur la ré-duction et le partage du temps de travail, des intervenants issus des syndicats et des organisations d’employeurs seront présents:

• Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne• Felipe Van Keirsbilck, secrétaire général de la CNE• Michèle Claus, conseillère au département social de la FEB• Jean-François Krenc, conseiller juridique en Affaires sociales

à l’UCM

Le débat sera animé par Henri Goldman, rédacteur en chef de la revue de débats Politique

Entrée libre

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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 5ACTUALITÉ

> HANDICAP INTERNATIONAL

Devenez «bricoleur du cœur» Handicap International lance comme chaque année un appel à projets Bricoleur du Cœur. Ce concours vise à faire connaître des trucs et astuces qui améliorent l’autonomie quotidienne de personnes âgées ou handicapées, que ce soit pour se déplacer, s’habiller, s’amuser… Les projets peuvent être remis jusqu’au 20 juin.

Il ne faut pas être Archimède ou Léonard de Vinci pour pon-dre une «invention». Il suffi t

souvent de constater qu’il y a un truc qui ne fonctionne pas et en cherchant la solution, on fi nit par trouver une astuce.

Lorsque l’on a une personne han-dicapée dans son entourage, il faut trouver des solutions aux petits et grands problèmes liés au handi-cap. Souvent, il faut trouver une solution sur mesure car même s’il existe une panoplie d’objets pour aider les personnes handicapées dans leur quotidien, ce n’est pas toujours nécessairement LA bonne solution pour répondre à une diffi -culté particulière de la vie de tous les jours.

Ce sont aussi parfois des solutions «légères». Ainsi cette marche in-termédiaire portative, en fait un simple bloc de bois avec une canne, imaginée par M. Eugène Sondag, d’Aarlen, a permis à son épouse de monter les escaliers en posant chaque fois la marche intermé-diaire, au lieu de faire placer un coûteux système de monte escalier motorisé ou de renoncer à occuper le 1er étage.

Marche amovible (© V. Poppe). Chaque année, Handicap Inter-national lance le concours «Brico-leur du cœur» pour faire sortir de l’anonymat ces bricoleurs qui ont inventé un truc pour un proche mais qui pourrait servir à d’autres. Et chaque année, le jury de «Bri-coleur du Cœur» est épaté par de nouvelles trouvailles.

Ce sont souvent des idées toutes simples, imaginées par des parents,

pour un tout jeune enfant, par des personnes âgées pour elles-mêmes, par des amis, un membre du per-sonnel médical… C’est parfois du simple bricolage. C’est souvent très bon marché. Et il arrive que ce soit tout simplement un trait de génie comme le fut l’œuf de Colomb.

Au travers du concours, ces inven-teurs en herbe partagent le fruit de leur réfl exion avec d’autres person-nes, elles aussi concernées par la maladie, l’âge ou le handicap.

Cette année encore, Handicap In-ternational appelle les «Bricoleurs du Cœur» à se manifester et à faire connaître les aides pratiques réa-lisées pour des personnes dont le quotidien est rendu diffi cile par l’âge ou le handicap, qu’il soit sensoriel, physique ou mental. De bonnes astuces, même les plus simples, peuvent changer la vie et permettre de mettre en place des solutions pratiques avec un budget limité.

Au cours des précédentes éditions, Bricoleur du Cœur a déjà pu mettre en lumière de nombreuses trou-vailles: un plan incliné portable, une aide à la lecture, des sièges adaptés, un vélo amélioré, une marche amovible, un semoir pour malvoyant...

Les différentes inventions sont évaluées par un jury spécialisé comprenant des kinés, des ergo-thérapeutes, des spécialistes du handicap et du bricolage. La remise des prix aura lieu dans le courant du mois d’août. Trois inventions seront sélectionnées et leur auteur se verra remettre 500e en bons d’achats Brico et un an d’abonne-ment au magazine de bricolage «Dobbit». Une catégorie spéciale pour les écoles (techniques, d’er-gothérapie, de design industriel…) permettra aussi de mettre en avant le travail d’étudiants qui s’impli-quent pour l’autonomie des per-sonnes en situation de handicap. Le gagnant dans cette catégorie recevra un prix spécial offert par Handicap International.

Comment participer?

Tous les projets doivent être en-voyés avant le 20 juin 2011. Pour prendre part au concours, il faut envoyer un plan de l’invention sur format A4, expliquer le contexte de son utilisation, nous faire parvenir des photos digitales du prototype, une liste du matériel utilisé et de son prix.

Envoyez vos dossiers de préférence par e-mail ([email protected]) ou par courrier: rue de Spa 67, 1000 Bruxelles. Plus d’informa-tion sur www.handicap-interna-tional.be ou chez Nicole Luyckx au 02/233.01.02.

Solival Wallonie Bruxelles: Partenaire du concours, cette asbl se donne pour mission de favoriser l’autonomie, la qua-lité de vie et surtout le main-tien à domicile de la person-ne en situation de handicap physique, mental ou sensoriel. Solival relaie l’appel à projet et crée des fi ches techniques facilitant la reproduction et la diffusion de certaines in-ventions du concours.

Le plan incliné portatif (© D. Huyghe).

Tricycle adapté, gagnant de l’édition 2008 du concours:

Rémy né avec une malformation nommée Spina Bifi da se déplace avec des béquilles ou en chaise roulante. Et pour les trajets plus longs, place au tricycle! Celui-ci permet à Rémy de transporter ses béquilles, de monter et descendre du tricycle sans aide et ses attelles ne risquent pas d’être abimées par le pédalier.Pour cela, il aura suffi à son papa d’un peu de matériel de récupération. Une descente d’eau en plastique pour accueillir les béquilles, de la couleur en bombe, quelques attaches Colson, deux cale-pieds d’un vélo de course classique et des plaques de bois pour les pédales.

Pétition «Pensions»: déjà 10.000 signatures!La pétition de la FGTB wallonne pour le renforcement de la pen-sion légale vient de passer le cap des 10.000 signatures (papier et internet). Un grand merci à tous les affi liés et militants qui ont contri-bué à ce succès. Initialement pré-vue jusque fi n mars, la récolte des signatures est prolongée. Il n’est donc pas trop tard pour apporter votre soutien à cette initiative. Face au nombre croissant de pen-sionnés vivant sous le seuil de pauvreté et à la dégradation des pensions légales, la FGTB wallonne revendique:• Une pension légale équivalen-

te à 75% du salaire moyen des 5 années de carrière les mieux rémunérées

• Une pension minimum (carrière

complète) au moins au niveau du salaire minimum: 1.469e bruts/mois

• Un rattrapage général des pen-sions pour combler le retard par rapport aux salaires

• Une réelle liaison annuelle, auto-matique et structurelle à l’évolu-tion des salaires

• Pas touche à l’âge légal de la pen-sion, aux prépensions ni aux pé-riodes assimilées!

Pour signer ou faire signer la pé-tition, rien de plus simple: rendez-vous sur www.nospensions.be ou adressez-vous à votre Régionale FGTB.

Handicap International est une organisation indépen-dante qui veille à ce que les personnes en situation de handicap puissent à nouveau retrouver leur autonomie et leur place dans la commu-nauté. Pour atteindre cet ob-jectif, Handicap International mène des projets dans une soixantaine de pays. L’organi-sation est co-titulaire du Prix Nobel de la Paix 1997 pour son action déterminante dans la lutte contre les mines anti-personnel.

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6 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Federgon, veut-elle faire sauter la paix sociale dans le secteur du déménagement?A la dernière réunion de la com-mission paritaire 322, qui est com-pétente pour le secteur du travail intérimaire, la fédération patronale Federgon a mis l’interdiction de travail intérimaire dans le secteur du déménagement à l’agenda. Fe-dergon, et son directeur général Herwig Muyldermans en parti-culier, sont exaspérés par la déci-sion que les partenaires sociaux ont prise en 1996 pour interdire le travail intérimaire dans le secteur du déménagement. C’est particu-lièrement inquiétant, voire cho-quant, qu’une partie externe – qui n’est même pas compétente pour le secteur – vient perturber les bon-nes relations entre les employeurs et les organisations syndicales.

De quoi s’agit-il?

La loi du 24.07.1987 en matière de travail temporaire stipule qu’en principe, ce ne sont que les agen-ces d’intérim qui ont la compé-tence pour la mise à la disposition

de travailleurs temporaires. Cela implique donc qu’il est interdit pour un secteur professionnel de mettre lui-même des ouvriers à la disposition. La même loi prévoit également, à l’article 23, qu’une commission paritaire peut inter-dire l’occupation de travailleurs intérimaires par la conclusion d’une CCT. C’est ce que les par-tenaires sociaux ont fait avec la CCT du 20.12.1996, argumentant que l’article 32, paragraphe 1 pré-voit la mise à la disposition d’uti-lisateurs de travailleurs fi xes en vue de l’exécution momentanée de tâches spécialisées requérant une qualifi cation professionnelle particulière.

Les partenaires sociaux dans le secteur du déménagement sont convaincus que les travailleurs dans le déménagement qui sont affectés à l’exécution d’une tâche temporaire, doivent venir d’un contingent fermé de travailleurs bien formés et spécialisés. Le

secteur du déménagement n’est pas un secteur moyen où un tra-vailleur intérimaire non qualifi é peut exécuter comme ça un travail spécialisé. Le métier de déména-geur requiert de l’intégrité, de la discrétion et de la prudence, des qualités qu’il ne faut pas considé-rer comme évidentes.

Les collègues de la FGTB siégeant dans la commission paritaire 322, ont expliqué à Federgon que la commission paritaire du travail intérimaire n’est pas compétente pour intervenir dans une matière sectorielle. Ils ont estimé qu’il n’était dès lors plus nécessaire de traiter encore ce point de l’agenda et pour eux donc, l’affaire était close. Mais nous doutons fort que cela soit aussi l’avis de monsieur Muyldermans. Il en a fait une lutte personnelle de combattre avec la plus grande énergie toute interdic-tion de travail intérimaire.

Progeco à ZeebruggePendant 4 jours, la Régionale «Côte» de l’UBOT a mené une action chez la fi rme Progeco dans le port de Zeebrugge. Progeco est une fi liale de l’armement français CMA-CGM. Cette entreprise répare et nettoie des conteneurs.

Conformément à la loi sur le travail portuaire, les conteneurs transpor-tés dans une région portuaire doivent être manutentionnés par des travailleurs portuaires reconnus.

La direction (néerlandaise) de Progeco refuse de respecter cette loi, cela en dépit de négociations répétées.

Frank Antonissen - affi lié et délégué pendant 45 ansLe 28 février dernier, l’Union Belge des Ouvriers du Transport, et plus particulièrement son Groupe professionnel Secteurs maritimes, a pris congé, le cœur gros, de Frank Antonissen. Frank va notamment jouir d’une retraite qu’il a bien plus que méritée.

En 1966, à l’âge de seize ans, Frank est entré au service de l’Union de Remorquage et de Sauvetage s.a. (URS), mieux connue comme «l’Union» à bord des remorqueurs qui assistent les navires jusqu’aux et à partir des écluses maritimes. Il a commencé sa carrière en bas de l’échelle comme apprenti matelot à bord du remorqueur «Yves». Mais Frank fait preuve d’une ambition saine et s’élève lentement mais sûrement au grade de capitaine en 1984.

Immédiatement après son entrée au service, Frank s’affi lie à l’UBOT. Son caractère social et son sens de justice remarquables sont fort appréciés par ses collègues qui n’hésitent pas à élire Frank bientôt comme leur délégué. Frank siège presque sa carrière entière au Conseil d’Entreprise. Plus tard, et surtout suite à ses scores excellents aux élections sociales, il devient secrétaire du CE.

Sa dernière participation à la réunion de travail mensuelle des délégués URS ne pouvait donc pas se passer inaperçue. Lors de son discours occasionnel sur la carrière de Frank, Ivan Victor, Prési-dent de l’UBOT, a accentué son état de service remarquable. Frank peut présenter un palmarès de 45 ans comme travailleur d’URS ét comme délégué UBOT.

Le Président a offert un cadeau très approprié à Frank, après quoi il a invité les présents à un lunch au Schipperswelzijn.

Nul ne s’étonnera que, lors du repas, l’histoire a été réécrite et de nombreuses anecdotes ont été évoquées.

L’UBOT tient à saisir l’occasion pour souhaiter à Frank et à sa parte-naire Jenny encore de nombreuses années de bonheur ensemble. De plus, étant donné que Frank n’habite qu’à 200 mètres du siège, l’UBOT s’attend à ses visites régulières.

Nouveau bureau UBOT Bruxelles/Brabant fl amand

Le 11 février le nouveau bureau de

l’UBOT Bruxelles/Brabant

fl amand, rue Suède

à Bruxelles, a été inauguré

en présence du Comité

Exécutif de l’UBOT.

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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 7ACTUALITÉS

> LEVÉE DU SECRET BANCAIRE

Le fi sc pourra-t-il visiter votre compte en banque?Dans une étude commandée l’année passée par la FGTB, DULBEA, le département d’économie appliquée de l’ULB, évaluait l’économie souterraine en Belgique à environ 45 à 48 milliards d’euros par an. Qui dit revenus non déclarés, dit manque à gagner pour le fisc et la sécurité sociale. Ce sont entre 16 et 20 milliards qui échappent à l’Etat chaque année. On peut donc estimer dans un scénario réaliste que la lutte contre la fraude pourrait ramener une dizaine de milliards par an au Trésor. Mais comment lutter contre cette fraude? La levée du secret bancaire est un des moyens recommandés qui a été adopté par la Chambre.

Commandez le Guide fi scal FGTB 2011Le nouveau Guide fi scal FGTB pour l'exercice d'imposition 2011-revenus 2010 sortira de presse vers la fi n du mois de mai.

Il contiendra:

- Les nouveautés et nouvelles rubriques pour l'exercice 2011- En outre, seront reprises certaines mesures qui auront une in-

fl uence sur les revenus de l’année 2011 (déclaration 2012). - une série de conseils pour aider les affi liés à remplir leur décla-

ration en 2011, un barème fi scal facile à l'emploi, etc; - le barème du précompte professionnel applicable à partir du 1er

avril 2011 et retenu sur les salaires, traitements, pensions et autres différentes allocations sociales. La partie relative au barème du précompte professionnel comprendra également les tarifs spé-ciaux appliqués au pécule de vacances, au treizième mois, aux indemnités de préavis;

- les procédures à suivre et les délais à respecter lorsque vous n’êtes d’accord avec l’imposition établie (comment introduire un recours? quels recours? dans quels délais? chez qui?);

Vous y retrouverez également:

- L'imputation fi scale des tickets modérateurs INAMI (franchise fi scale);

- L'intervention du fi sc en ce qui concerne le décompte de la «co-tisation spéciale de sécurité sociale»;

- Des renseignements utiles pour certaines catégories de personnes (pensionnés, étudiants), pour faire face à certaines situations (exercice d'une activité indépendante complémentaire) et pour obtenir certaines réductions du précompte immobilier;

- Le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus.

Comme chaque année, vous pouvez passer commande du Guide fi scal FGTB. Il suffi t pour cela de verser 5 euros (frais de port inclus) sur le compte n° 878-3985901-66 avec la mention «guide fi scal» en indiquant bien votre nom et adresse complète.

Dans un rapport qui fera date, la Commission d'en-quête parlementaire sur la

grande fraude avait fait 108 propo-sitions. Parmi celles-ci, il y en a une que réclame la FGTB depuis des années: la levée du secret bancaire fi scal. Ainsi, on pouvait lire dans le rapport de la Commission d'en-quête que «le secret bancaire tel qu'organisé en Belgique constitue un véritable obstacle à une lutte effi cace contre la fraude fi scale». En France, par exemple, le secret bancaire n’existe pas: le fi sc peut prendre connaissance des comptes bancaires de qui il veut. Chez nous, la Commission recommandait donc d’au moins assouplir le se-cret bancaire. Nous n’en sommes pas encore au système français mais on va dans le même sens. La Commission Finances de la Cham-bre a adopté un avant-projet de loi levant le secret bancaire, avec cependant des conditions plus restrictives.

Un pas dans la bonne direction

Actuellement, l’administration fi scale ne peut avoir accès aux données bancaires pour établir la situation fi scale et imposable des contribuables. L’administration fi scale ne peut avoir accès à ces données bancaires que dans certains cas: - si elle dispose d’éléments concrets

permettant de présumer l'exis-tence d'un mécanisme ayant pour but ou pour effet de frauder le fi sc et qui implique une compli-cité entre l'établissement et le client,

- dans le cadre du recouvrement de l’impôt (possibilité de demande d’informations) et dans le cadre de l’instruction effectuée pour une réclamation,

- dans le cadre d’un dossier pénal. En résumé, il faut des indices sé-rieux de fraude.

Le texte voté en commission élargit les possibilités mais prévoit plu-sieurs conditions avant d’autoriser le fi sc à demander des informations sur vos comptes à votre banque:

1. L'Administration devra d'abord demander au contribuable lui-même les informations qu'elle souhaite obtenir au moyen d'une «demande de renseignements», le contribuable disposant ensuite d'un délai d'un mois pour répon-dre par écrit à cette demande.

L'Administration devra clairement

faire savoir dans cette demande de renseignements que, si le contri-buable ne coopère pas, des deman-des pourront éventuellement être faites à la banque.

2. Si le contribuable ne répond pas (ou pas complètement), l'Administration pourra alors s'adresser à sa banque, et encore uniquement dans trois cas bien déterminés:

a. s'il y a un ou plusieurs indices de fraude fi scale;

b. si une taxation indiciaire est pré-vue (c.-à-d. une taxation repo-sant sur des indices de revenus non déclarés quand le train de vie apparent est largement su-périeur aux revenus déclarés);

c. si une demande d'assistance est venue de l'étranger.

Un fonctionnaire désigné par le ministre des Finances (et ayant au moins le grade de directeur) devra vérifi er si les conditions sont remplies et autorisera ensuite un fonctionnaire ayant au moins le grade d'inspecteur à demander à la banque «tout renseignement pouvant être utile pour fi xer le montant des revenus imposables du contribuable».

3. L'Administration devra mettre le contribuable au courant - en même temps que l'envoi de la de-mande à la banque - des indices de fraude fi scale qui justifi ent la demande de renseignements auprès de l'établissement fi nan-cier.

Qu’est-ce qu’un indice de fraude?

Qu’est-ce qu’une tentative de fraude? Qu’est-ce qu’une erreur dans sa déclaration? Il n’y a pas de catalogue des fraudes et d’al-manach des erreurs mais en se basant sur la jurisprudence de la Cour de Cassation, on peut donner quelques exemples.

Fraude: • l'usage de fausses factures; • l'existence d'un compte bancaire

à l’étranger non déclaré; • la discordance non justifi ée de

chiffre d’affaires TVA et IPP;• la non-rentrée des déclarations

fi scales;• etc.

Erreur: • des erreurs dans les charges de

famille déclarées;• des erreurs dans les dépenses

déductibles; • le dépôt tardif de la déclaration;

• etc.Fichier central pour données bancaires

Une dernière nouveauté impor-tante concerne la création d'un fi chier central au sein de la Ban-que Nationale de Belgique (BNB). Tout établissement de banque, d'échange, de crédit et d'épargne sera tenu de déclarer à ce point de contact central l'identité des clients et les numéros de leurs comptes et contrats.

Le but est que, si le contribuable refuse de coopérer ne fût-ce que pour communiquer ses comptes, l'administration fi scale puisse re-chercher cette information via ce fi chier central. Ici aussi, l'autori-sation du fonctionnaire mandaté est requise.

Bémol

Ce texte constitue un pas impor-tant dans la concrétisation d’une revendication portée depuis des années par la FGTB: la suppression du secret bancaire. Sur base de ce texte, le secret bancaire ne sera pas intégralement supprimé mais il pourra être levé de manière beau-coup plus aisée qu’actuellement.

Ce texte concrétise une des re-commandations fondamentales du rapport de la Commission par-lementaire sur la fraude fi scale … et va même plus loin sur certains as-pects, notamment avec la création d’un fi chier central des comptes bancaires. Grâce à ce fi chier central, l’administration fi scale disposera d’instruments pour engranger des avancées en matière de lutte contre la fraude fi scale… pour autant que l’on «oublie» pas ultérieurement de publier les arrêtés royaux pour le mettre en place, comme cela arrive souvent. Ce fut ainsi la cas lorsque l’on a réduit la TVA pour l’Horeca mais on n’a pas encore imposé les caisses enregistreuses anti-fraude…

En outre, cette banque de données située à la BNB pourra constituer un élément important pour l’éta-blissement ultérieur d’un cadastre des fortunes.

Mais il y a quand même un bémol que le Sénat a d’ailleurs relevé: le

texte prévoit une procédure de transaction qui permettrait au contribuable convaincu de fraude d’éteindre les poursuites en payant une amende et ce même si l’af-faire est déjà entre les mains de la justice.

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DOSSIER8 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

LE PROJET D’ACCORD INTERPROFESSIONNELENERGIE

Nucléaire: le temps d’y penserLe Japon réveille le débatLa catastrophe de Fukushima a une fois encore rappelé les dangers du nucléaire, et l’impuissance humaine face à des catastrophes de cette taille. Le débat sur le nucléaire a fait rage dès le 11 mars, jour néfaste où la terre nippone a tremblé.

«Pire que Tchernobyl», «Quatre réacteurs endommagés», «Fin du monde». Quelques jours après le tremblement de terre et le tsunami qui dévastaient de nord du Japon, l’on parlait moins des victimes et des milliers de disparus que des conséquences nucléaires probables de cette catastrophe naturelle. Fukushima Daiichi, l’une des plus grosses centrales nucléaires au monde, était touchée. Le système de refroidis-sement des réacteurs, hors-service. La menace, constante. Le risque pour les populations, énorme. Pendant ce temps, les tremblements de terre se poursuivaient, allant jusqu’à M6 parfois. La suite est connue : évacuation du personnel de la centrale et des habitants de Fukushima, radiations en hausse sur la région de Tôkyô et ses millions d’habitants, rapatriement en urgence des étrangers, sacrifi ce des «Cinquante de Fukushima», ces ingénieurs restés au cœur de la centrale alors que les radiations avaient atteint un degré mortel. La presse internationale s’emballe, d’aucuns accuseront même les médias de semer la panique. Du côté du Japon, on s’est voulu rassurant durant quelques jours. Jusqu’à ce que, fait extrêmement rare, l’empereur prenne la parole. Un geste qui matérialise la gravité de la situation.

La catastrophe de Fukushima aura eu au moins le mérite de relancer le débat sur l’usage du nucléaire. En Belgique notamment. Mais la discussion est âpre. Car si la Belgique est théoriquement en passe de «sortir du nucléaire» (fermeture des 7 réacteurs de Doel et Tihange prévue entre 2015 et 2025), les partis ne sont pas sur la même lon-gueur d’onde quant à la loi de 2003 sur le sujet. D’aucuns estiment qu’il faut prolonger de 10 ans la durée d’exploitation des trois plus anciens réacteurs. D’autres, NVA en tête, estiment même qu’il faut même construire de nouveaux réacteurs en Belgique, et «renforcer notre potentiel nucléaire». Ces mêmes partis accusent les adeptes des énergies alternatives de récupérer à des fi ns politiques la catastrophe japonaise, minimisant au passage le risque nucléaire belge et euro-péen en raison d’une situation géographique, sismique et technique différente de celle de l’archipel nippon. Un sujet épineux qui risque de créer de nouvelles matières à discorde.

Une question sans réponse

Près de 60% de l’électricité belge sort des deux sites nucléaires implantés sur le territoire: Doel et Tihange. Dire «non» au nucléaire reviendrait à devoir alimenter la totalité du territoire belge en électricité produite grâce à des énergies alternatives. Ce, d’ici la fermeture prévue des centrales (2015 pour les 3 plus anciennes – si aucune prolongation n’est votée – 2025 pour les autres). Pour Ecolo, bien évidemment partisan d’une sortie du nucléaire, ce scenario est absolument envisageable. Tout doit être mis en œuvre pour développer des technologies alternatives. D’autres estiment – dont le groupe d’experts Gemix – que la Belgique manquerait de capacité de production. Du côté du PS, l’on estime que la durée d’exploitation de toutes les centrales doit être prolongée, le temps de trouver les moyens d’assurer un approvisionnement stable en électricité, à de bonnes conditions fi nancières et écologiques.

Quelle que soit la réponse à la question de l’approvisionnement alterna-tif, plusieurs choses sont établies, et l’accident de Fukushima est là pour nous le rappeler: une centrale nucléaire est susceptible de provoquer une catastrophe majeure. Par ailleurs, les déchets produits par cette même centrale auront des effets sur la santé des générations à venir. La nécessité d’en sortir apparaît donc comme une évidence. Restent des questions en suspend: quand? Comment? A quel prix? Et qui? Car si la Belgique se défaisait de ces centrales, elle serait toutefois cernée, dans un rayon de 250 km autour de Bruxelles, par les réacteurs des pays voisins, situés non loin de nos frontières. C’est donc très clairement au niveau européen voire mondial que le débat doit être mené.

La situation des centrales en Belgique et aux frontières

http://www.greenpeace.be

Plusieurs centrales nucléaires ont été implantées à proxi-mité de grands centres urbains. En conséquence, il y a sur notre territoire une grande concentration d’installations nucléaires, avec entre autres:

- deux centrales nucléaires constituées de sept gros réacteurs, dont 4 à Doel (11km d’Anvers) et 3 à Tihange (4km de Huy). Sur ces sites se trouvent également des bassins de stockage contenant des éléments de combus-tible usés hautement radioactifs et chauds provenant des réacteurs;

- le Centre d’Etudes Nucléaires (CEN) de Mol, avec en-tre autres le réacteur de recherche BR2 à uranium en-richi;

- Belgoprocess à Mol et Dessel rassemble, transforme, conditionne et stocke les déchets faiblement, moyen-nement et hautement radioactifs qui sont produits en Belgique;

- FBFC-International assemble dans son usine de Dessel les éléments combustibles pour les centrales belges et françaises;

- Belgonucléaire à Dessel, usine entretemps fermée, où le combustible au plutonium était fabriqué;

- de plus, la base militaire de Kleine Brogel, qui abrite /est en mesure d’abriter 20 bombes atomiques du type B61, chacune ayant un potentiel explosif 14 fois plus puissant de celle d’Hiroshima.

Non loin de nos frontières sont installées un certain nombre de centrales et d’ installations nucléaires.

• Aux Pays-Bas, nous avons la centrale nucléaire de Borssele (1 réacteur) et les installations de stockage de déchets radioactifs COVRA à Vlissingen, à un jet de pierre de Zelzate et Eeklo

• En France: les centrales nucléaires de Chooz (2 réac-teurs) à 4 km de la frontière belge et 20 km de Dinant; Gravelines (6 réacteurs) à 30 km de La Panne sur la côte belge; Cattenom (4 réacteurs) à 35 km d’Arlon.

• En Allemagne: centre de recherches nucléaires de Jülich, à 30 km des Cantons de l’Est.

Source: Greenpeace

Greenpeace: «Sortons du nucléaire»

«La prolongation des centrales n’est pas une option» Greenpeace Belgique s’oppose bien évidemment à la pro-longation de la durée d’exploitation des centrales nucléaires en Belgique. Sur le site de l’organisme, un appel à la pétition est lancé.

Pourquoi s’opposer à l’énergie nucléaire?

- L’énergie nucléaire est dangereuse. La possibilité d’une catastrophe ne peut à aucun moment être exclue.

- L’énergie nucléaire crée des déchets qui resteront radioactifs pendant des millions d’années et pour lesquels il n’existe aucune solution sûre.

- L’énergie nucléaire est superfl ue parce que des al-ternatives sont disponibles. Il s’agit de faire le bon choix.

- L’énergie nucléaire encourage la prolifération des armes atomiques.

Les énergies renouvelables sont-elles une alterna-tive valable?

- OUI, parce qu’elles garantissent un avenir énergé-tique sûr et durable

- OUI, parce que leur développement stimule l’éco-nomie et l’emploi

Tel est le message diffusé par Greenpeace sur son site belge. L’objectif est d’obtenir 100000 signatures en faveur d’une sortie rapide du nucléaire.

Pétition disponible sur www.greenpeace.org/bel-gium/fr/

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SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 9DOSSIER

r La campagne en bref«Le risque d’un accident nucléaire est minime mais pas inexistant. C’est pourquoi il est important de savoir quoi faire lors d’une telle situation. Votre protection et celle de votre famille commence par vous-même. Vous pouvez déjà faire beaucoup pour vous protéger de la meilleure façon qu’il soit contre une contamination radioactive.»

La campagne insiste sur 5 réfl exes à avoir en cas d’accident (voir info-graphie).

• Rentrer chez soi ou rester à l’intérieur jusqu’à ce que l’alerte soit levée

• Fermer portes et fenêtres• Se tenir informé des évolutions et recommandations en permanence• Eviter de téléphoner pour ne pas encombrer les lignes téléphoni-

ques• Laisser les enfants à l’école QUE POUVEZ-VOUS FAIRE? Des sirènes ont été installées autour des sites nucléaires. Si elles émettent un son ininterrompu, c’est pour avertir d’un danger. Vous pouvez à ce moment-là adopter les 5 bons réfl exes détaillés ci-dessus. Allez chercher gratuitement vos comprimés d’iode «Malgré tous les systèmes de sécurité existants, les consignes strictes et les contrôles rigoureux, un accident nucléaire n’est jamais à écarter. C’est pourquoi il existe aussi des plans d’urgence. Un accident dans une installation nucléaire peut s’accompagner de rejet de matière radioactive, sous forme d’iode radioactif. Pour vous protéger, les autorités peuvent par ailleurs également recommander la prise d’iode stable non-radioactif. Ces comprimés sont dès à présent prédistribués afi n que vous permet-tre d’en disposer chez vous, d’être de la sorte mieux préparés. Pour des raisons logistiques évidentes, les comprimés sont prédistribués dans les zones nucléaires pour gagner de la sorte un temps précieux en cas d’accident nucléaire.» Pourquoi proposer des comprimés d’iode? Lors d’un accident nucléaire, de l’iode radioactif peut être libéré. Il peut se retrouver dans le corps via les voies respiratoires ou la contamination d’aliments. La glande thyroïde stocke l’iode jusqu’à ce qu’elle soit saturée est cause de cette manière une irradiation de l’intérieur. Après une longue irradiation, les risques de cancer augmentent de manière considérable. Par la saturation de la glande thyroïde avec de l’iode stable non-radioactif contenu dans les comprimés, vous diminuez le taux d’iode radioactif ingéré. Les comprimés d’iode stable ne vous apportent aucune protection contre d’autres matières radioactives ab-sorbées par l’organisme. La meilleure action pour vous en protéger est de vous mettre à l’abri à temps. Quand devez-vous prendre ces comprimés?

Les comprimés d’iode stable sont des médicaments. Ne prenez ces comprimés que lors d’un accident nucléaire pendant lequel de l’iode radioactif est libéré et seulement après recommandation des autorités. Ecoutez la radio et regardez la télévision. Comment pouvez-vous recevoir ces comprimés? Si vous avez reçu une lettre et des brochures dans votre boîte aux lettres, c’est parce que vous habitez dans une zone à risque située autour d’un site nucléaire. C’est pourquoi vous pouvez recevoir gratuitement de votre pharmacien des comprimés d’iode (1 boîte pour 4 personnes).• En tant qu’habitant, rendez-vous chez votre pharmacien avec votre

carte SIS et celles de votre ménage. En fonction de la composition de la famille, vous recevrez une ou plusieurs boîtes.

• En tant que responsable d’une collectivité, vous devez remplir le formulaire sur le site web www.risquenucleaire.be . Vous recevrez en retour un document avec le nombre de boîtes nécessaires à aller chercher chez le pharmacien.

Si vous disposez encore de vos anciens comprimés d’iode, vous pouvez les rapporter lors de votre passage chez le pharmacien (seulement la tablette).Les comprimés d’iode stable sont valables 10 ans minimum s’ils ont été correctement conservés. Ils seront périodiquement remplacés par les autorités.

Info: www.risquenucleaire.be ou 0800/14.689 (du 14.03.2011 au 29.04.2011).

Belgique, risque zéro ou presque?Le plan d’urgence mis en pla-ce par le ministère de l’Inté-rieur aurait, selon Greenpea-ce, le «mérite d’exister». Mais serait insuffi sant.

Olivier Deleuze, chef de groupe Eco-lo, disait récemment dans la presse (Le Soir du 15 mars) «On ne peut pas dire qu’un tel accident est impos-sible chez nous et en même temps distribuer des pastilles d’iode.» Une vérité qui fait allusion à la campa-gne lancée lundi par le ministère de l’Intérieur, décrivant quelles mesures prendre en cas d’incident nucléaire. Des pastilles d’iode sont distribués de manière préventive aux personnes et collectivités établies dans un rayon de 20 km autour des sites nucléaires, et un périmètre de sécurité de 10 km défi ni. Car, effectivement, le risque zéro n’existe pas.

Pour Greenpeace, si l’initiative est à saluer, elle n’est nullement suffi -sante. «Le plan prévoit par exemple la distribution de comprimés d’iode à toute personne vivant dans un rayon de 20 kilomètres des centrales nu-cléaires de Tihange et de Doel. C’est une bonne mesure mais pourquoi ne pas les distribuer de façon beaucoup plus large? Les retombées radioac-tives ne s’arrêtent clairement pas à 20 kilomètres du lieu de la catas-trophe...

De même, le plan prévoit l’organisa-tion d’exercices d’évacuation et de mise à l’abri et ce, dans un rayon de 10 kilomètres autour des centrales nucléaires et de 4 kilomètres autour des sites de Mol et Dessel, où sont notamment stockés les déchets ra-dioactifs produits en Belgique. De nouveau, c’est une bonne chose mais qu’en est-il de la zone située juste en-dehors de ce périmètre, où la densité de population est très importante? Anvers par exemple se situe à 11 kilo-mètres à peine de la centrale de Doel? L’évacuation des 700.000 Anversois en cas d’accident nucléaire risque d’être plus que problématique...»

Quel est-il, justement, ce risque d’ac-cident nucléaire? Nul ou presque, extrêmement faible mais néanmoins envisageable? Une chose est claire si la situation japonaise est clairement différente de la nôtre, on ne peut totalement écarter la possibilité d’un accident. Toujours dans la même interview, Olivier Deleuze posait la question suivante: «Qu’en est-il des avions de TNT qui survolent la cen-trale de Tihange?» Les installations survivraient-elles à un éventuel ac-cident aérien? Greenpeace répond. «Les centrales belges sont conçues pour résister au crash d’un petit Ces-sna, mais pas d’un boeing 747 rempli de kérozène.» (La Libre Belgique du 17 mars).

Du côté du Ministère de l’Intérieur, via Annemie Turtelboom, l’on se veut rassurant, tout en misant sur la prévention. «On doit tendre vers une sécurité absolue mais rester conscient que bien que le risque de survenance d’un accident nucléaire

soit extrêmement faible, il ne peut être écarté. Pour cette raison, nous devons informer tant que possible les citoyens aux réactions à avoir si un incident nucléaire survenait.» C’est ainsi que plusieurs consignes de sécurité sont détaillées à travers cette campagne (voir ci-contre).

Peut-on en sortir?

Chez les voisins, on s’active éga-lement. Le débat du nucléaire fait rage en France, où les Verts ont sonné l’alarme dès l’annonce de la catas-trophe japonaise. Une réaction «à chaud» qui n’a pas maqué de sus-citer un débat politique, les autres formations accusant les écologistes de faire dans la démagogie. Car du côté du gouvernement, l’on estime que la sortie du nucléaire au profi t des énergie renouvelables n’est autre qu’un vœu pieux à l’heure actuelle.Côté allemand, Angela Merkel a posé un geste fort dans les heures qui ont suivi le drame de Fukushima. Pen-dant trois mois, le temps d’un exa-men approfondi du parc nucléaire, les prolongations d’exploitation des réacteurs sont suspendues. Les deux plus anciennes centrales seront tout

simplement fermées pendant ce laps de temps. Là encore, la décision sou-daine de la chancelière, à quelques jours d’élections déterminantes en Allemagne, n’a pas manqué de faire grincer des dents.

En Belgique, le Ministre de l’Ener-gie Paul Magnette a plaidé pour une harmonisation des «stress tests» sur les centrales au niveau européen. Les installations belges y seront soumises, tout comme les centra-les françaises et néerlandaises. Paul Magnette a affi rmé que les centrales seraient fermées si elles échouaient à ces tests. De même, le débat sur la prolongation ou non de l’exploita-tion des réacteurs ne sera pas relancé avant les résultats de ces tests de résistance.

Fermeture, sortie du nucléaire, 2015 ou 2025, de nombreuses questions sont sans réponse et les avis diver-gent quant aux possibilités de sup-pléer à l’énergie atomique. Fukishi-ma permettra peut-être, du moins, de tirer des leçons et d’avancer vers des solutions optimales aux niveaux écologique, économique et de santé publique.

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> POINT DE VUE

Les accords sectoriels doivent apporter le progrès socialNous restons déterminés dans nos actions pour de bonnes conditions salariales, des emplois et une protection sociale de qualité. C’est-à-dire bien plus que l’accord interprofessionnel que le gouvernement veut faire passer au parlement. Les quelques modifi cations proposées sont loin d’être suffi santes. C’est ce que la Centrale Générale de la FGTB et le syndicat des employés SETCa ont répété la semaine dernière, lors de leurs rencontres avec les partis politiques. Et pour cause, ces derniers peuvent encore amender l’accord avant le vote.

Deux points restent particulièrement inacceptables. Premièrement, une augmentation salariale maximale réelle de 0,3% en 2012, c’est honteusement bas. De nombreux secteurs distribuent des bénéfi ces à leurs actionnaires et administrateurs, ils peuvent donc faire beau-coup mieux pour les travailleurs. Et on serait censé ne pas avoir le droit d’y mener des négociations sectorielles libres. Deuxièmement, le rapprochement entre les statuts ouvrier et employé améliore à peine la situation des ouvriers, mais réduit les droits des employés. Pour les ouvriers, il n’y a toujours pas de suppression générale du jour de carence et les délais de préavis ne sont que très légèrement améliorés.

Entretemps, les employeurs campent sur leurs positions particu-lièrement dures. Maintenant que les négociations sectorielles ont commencé, ce sont les fédérations sectorielles qui battent le tam-bour. C’est notamment le cas de Fedustria, qui représente, outre le textile, l’industrie du bois et du meuble. La fédération est en quête d’un rallongement du temps de travail et vise un gel salarial, ainsi qu’une révision de l’indexation. Selon elle, les prépensions et le crédit-temps partiel doivent être détricotés. Les propos sont aussi durs du côté des employeurs du secteur de la construction. Ceux-ci plaident à nouveau pour une formule all-in, permettant l’augmentation salariale de quelques cents uniquement si l’indexation ne se fait pas trop vite. Pire encore que ce qui fi gure actuellement dans l’AIP, donc. Des positions d’une telle rigidité promettent des négociations sectorielles très diffi ciles. Si les patrons restent intransigeants à ce point, aucun accord sectoriel raisonnable et juste ne sera possible. Ce sera la porte ouverte aux confl its sociaux.

Les accords sectoriels doivent apporter le progrès social. C’est la condition à remplir pour assurer la paix sociale. Nous allons donc nous opposer aux patrons et défendre des cahiers revendicatifs sy-nonymes d’améliorations des salaires et des conditions de travail. Nous le faisons de manière raisonnable, en tenant compte de la force économique de chaque secteur. Il est cependant clair que la Centrale Générale de la FGTB ne se sent pas liée à la norme salariale de 0,3%.

C’est avec la même détermination que nous défendons une Europe sociale, une Europe veillant à une fi scalité harmonisée et juste, permettant une véritable politique de relance et le renforcement de la couverture sociale. Le pacte de compétitivité et les projets de gouvernance économique qui se trouvent actuellement sur la table en constituent l’exact opposé. L’Europe de droite, de la modération salariale et du démantèlement social, ce n’est pas notre Europe. C’est ce que nous avons fait entendre lors de notre action du 24 mars à l’occasion du sommet européen. Et c’est ce que nous répéterons, ensemble avec la Confédération européenne des syndicats, à l’euro-manifestation de Budapest le 9 avril prochain.

le 21 mars 2011

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

> LES NÉGOCIATIONS SECTORIELLES

Du cahier de revendications à l’accord. Ou au confl it?Dans tous les secteurs, des négociations sont sur les rails pour les nouveaux ac-cords sectoriels. Elles doi-vent conduire à des CCT, des conventions collectives de travail. Mais comment en arrive-t-on là? Analysons le cheminement du point de vue de notre syndicat.

Dans chaque secteur, nos délégués établissent ensemble un cahier de revendications. Ils défi nissent en-semble quelles augmentations sa-lariales ils veulent obtenir et quel-les conditions de travail ils veulent améliorer. Ils sont les mieux placés pour cela puisqu’ils connaissent les préoccupations des travailleurs. Ils connaissent aussi la situation économique dans leur secteur et ils en tiennent compte.

Tout d’abord, les délégués prépa-rent dans leur section régionale un cahier de revendications, avec leur secrétaire syndical. Ensuite,

un conseil syndical est organisé au cours duquel les délégués de toutes les sections défi nissent les revendi-cations fi nales. Dans pratiquement tous les secteurs, on met tout en œuvre pour déposer un cahier de revendications commun avec les autres syndicats. Cela ne fait que renforcer la force syndicale durant les négociations.

Enfi n, les négociations avec les employeurs débutent. Celles-ci sont menées pour le syndicat par les secrétaires syndicaux, avec le secrétaire fédéral comme porte-parole. Les délégués sont réguliè-rement tenus au courant de l’état d’avancement. Jusqu’à ce qu’un accord soit fi nalement atteint. Le conseil syndical se réunit à nou-veau puisque ce sont les délégués qui jugent le résultat fi nal. S’ils l’acceptent, il y a un accord et il est transposé en CCT.

Ces négociations peuvent durer des semaines, dans certains cas même des mois. Si les choses n’avancent pas, si les employeurs ne répondent

pas suffi samment aux exigences des syndicats, il y a des troubles sociaux. Les travailleurs élèvent la voix pour donner plus de force à leurs revendications.

Aujourd’hui, alors que les points de vue des employeurs et des tra-vailleurs sont diamétralement op-posés, les négociations seront très diffi ciles. Si les employeurs conti-nuent de s’obstiner, ils ouvrent la porte pour des actions. La Centrale Générale de la FGTB n’acceptera pas sans broncher qu’on ne laisse pas de marge pour une augmen-tation salariale correcte et de meilleures conditions de travail. Nous menons des négociations libres, nous ne nous sentons pas tenus par la norme salariale stricte et dérisoire de 0,3% en 2012.

Si vous désirez connaître le cahier de revendications de votre secteur et si vous désirez suivre l’évolution des négociations sectorielles, sur-fez régulièrement sur notre site: www.accg.be.

> PECULE DE VACANCES OUVRIERS

La fi n des paiements par chèqueDu nouveau en matière de pécule de vacances pour les ouvriers puisque depuis le 1er janvier 2011, l’Offi ce National des Vacances An-nuelles (ONVA) effectue principalement les paie-ments par virement bancai-re. Le paiement par chèque ne sera plus possible que moyennant une demande écrite. La caisse de vacan-ces pour la construction fonctionne dorénavant de la même manière.

Auparavant, le pécule de vacances était payé par chèque circulaire à l’ouvrier. Ce n’était qu’à la de-mande expresse de l’ouvrier que le pécule de vacances pouvait être payé par virement sur un compte

bancaire. Les frais d’émission d’un chèque circulaire ne coutaient rien au travailleur.

Depuis le 1er janvier 2011, c’est le contraire. Le pécule de vacances est payé par virement bancaire. C’est en tout cas la situation pour l’ONVA et la caisse de vacances de la construction.

Les ouvriers de la construction recevront de leur caisse de vacan-ces une lettre les informant de ce changement. On leur demandera de communiquer leur numéro de compte bancaire, sauf si ça a déjà été fait.

La majorité des travailleurs qui reçoivent leur pécule via l’ONVA sont déjà en ordre, mais si ce n’est pas votre cas, vous devez commu-niquer au plus vite votre numéro de compte bancaire soit par In-

ternet, sur le site de l’ONVA, via la rubrique «Mon compte de vacan-ces» (http://www.onva-rjv.fgov.be/), soit par écrit, en complétant le formulaire L75 (A demander au 02/627.97.60).

Attention, si vous ne faites rien, votre pécule de vacances sera maintenu temporairement en suspens à l’ONVA jusqu’à ce que vous entrepreniez les démarches nécessaires et au plus tard jusqu’à la date de prescription.

Et si malgré tout vous souhaitez que l’ONVA vous paie encore par chèque, sachez que vous devrez en faire la demande écrite, renouve-lable chaque année et que les frais d’émission de ce chèque seront à votre charge. L’objectif étant de supprimer à terme défi nitivement le chèque circulaire.

Tournée des partis politiques pour un meilleur AIPDurant deux jours, la Centrale Gé-nérale de la FGTB et le Setca ont sillonné Bruxelles en direction des sièges des partis politiques belges. A quelques jours du traitement de la proposition gouvernementale sur l’AIP au parlement, les deux cen-trales de la FGTB voulaient réitérer leur opposition à la proposition de médiation du gouvernement. Une délégation a fait part de proposi-tions concrètes aux représentants des partis dans le but d’améliorer le texte existant. Durant chaque ren-contre, des militants se faisaient entendre dans la rue jouxtant le bâtiment. Décidément non, la lutte n’est pas fi nie! Plus d’infos et de photos sur les pages 15 et 16 du Setca.

Page 15: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 11> SECTEUR DU NON-MARCHAND WALLON

Un accord qui laisse un goût de trop peuLe secteur du non-marchand wallon vient – enfi n - de si-gner un accord portant sur 2010/2011. Un accord qui dé-çoit pour plusieurs raisons: tout d’abord il ne porte que sur deux années, ensuite, il a été très diffi cile à obtenir et enfi n, au niveau du contenu, c’est un accord franchement minimaliste. Eric Neuprez est le secrétaire fédéral de la Centrale Générale de la FGTB en charge du non-marchand wallon. Nous lui avons de-mandé de nous éclairer sur la situation.

Un accord avec un goût de trop peu et qui a malgré tout a été dif-fi cile à atteindre, vous l’expliquez comment? Eric Neuprez: D’abord, il y a le contexte politique, discussions sur la réforme, régionalisation de certaines matières, gouverne-ment en affaires courantes, des restrictions budgétaires pour la région wallonne. Et puis, il y avait

beaucoup d’acteurs autour de la table : les différentes organisations syndicales, tant des ouvriers que des employés, mais aussi et sur-tout les employeurs qui insistaient pour être là du début à la fi n. Ils sont d’ailleurs venus avec leur pro-pre cahier de revendications. Le gouvernement a essayé de tenir compte des demandes de toutes les parties.

Dans les grandes lignes, que va apporter cet accord aux travailleurs du secteur? Eric Neuprez: Il y a une enveloppe de 2.143.000e pour rectifi er l’ac-cord 2007/2009 et apporter les équilibres entre les secteurs. Il y a une deuxième enveloppe de 4.500.000e pour 2010/2011, tout d’abord pour le démarrage d’une prime de fi n d’année dans le non-marchand, ensuite pour achever la levée du curseur pour les pres-tation des heures inconfortable de 20 à 21h du lundi au samedi pas-sage de 20% à 35% et des efforts en matière de formation. En ce qui concerne la prime de fi n d’année, elle s’élève à 136,66e brut par équivalent temps plein. Dans le

secteur des Entreprises de Travail Adapté, cette prime est solidari-sée, c’est-à-dire que tant les tra-vailleurs subsidiés que les autres auront droit à 118e brut, charges patronales comprises. Avec effet rétroactif pour 2010, les travailleurs vont donc recevoir deux primes en 2011. En ce qui concerne la formation, les entreprises vont recevoir 2 x 32e par travailleur équivalent temps plein. L’aspect formation a posé pas mal de problèmes lors des négo-ciations. Concrètement, là où une délégation syndicale est en place, les matières et les programmes de formation sont traités dans les organes de concertation. Pour les autres, la communication se fait via les permanents syndicaux. Tra-vailleurs et délégués doivent veiller à ce que les travailleurs bénéfi cient effectivement de ces formations. Les travailleurs ont le droit d’avoir une formation valorisante tout au long de leur vie. L’aspect positif, c’est que ces sommes sont récur-rentes et indexées, elles restent donc acquises pour le futur.

Quel est votre sentiment géné-

ral? Eric Neuprez: C’est bien la première fois qu’on se limite à une négocia-tion de deux ans. C’est clairement un accord plus que minimaliste. On ne peut pas s’en féliciter. On espère pour 2012 et la suite quelque chose de plus conséquent. Mais les inquiétudes quant à l’avenir du secteur du non-marchand sont réelles. Avec le vieillissement de la population, nous avons plus que jamais besoin de personnel compétent. Mais pour cela, il faut une politique claire et juste pour la rémunération de ces travailleurs. Faute de quoi, les travailleurs vont quitter le secteur, ce qui implique-rait un défi cit de main-d’œuvre. En outre, quand on entend la vo-lonté de certain d’aller vers une régionalisation accrue, on se dit que la situation des travailleurs du non-marchand wallon ne va pas s’arranger de sitôt.

Quels sont les travailleurs visés par cet accord? Par secteur du non-marchand, on entend les travailleurs des commissions paritaires 330 – 332, 318.01, 319.02, 327.03; 329.02

Eric Neuprez, secrétaire fé-déral en charge du non-mar-chand: «C’est bien la première fois qu’on se limite à une né-gociation de deux ans. C’est clairement un accord plus que minimaliste. On espère pour 2012 et la suite quelque chose de plus conséquent»

> CONTESTATION EN AFRIQUE DU NORD ET MOYEN-ORIENT

Nous sommes solidairesAu cours de ces derniers mois, la contestation des régimes en place s’est répandue dans le monde arabe. On pense à la Tunisie, l’Egypte, l’Algérie ou encore la Libye pour n’en citer que quelques-uns. Autant de mouve-ments tous nés d’aspirations sociales.

Dans ce contexte, une manifestation nationale, à l’initiative des ONG et d’autres organisations était organisée le 20 mars dernier à Bruxelles. Les revendications portent sur quatre points: Solidarité avec les soulè-vements pour la liberté, les droits démocratiques et le progrès social en Afrique du Nord et au Moyen-Orient; Condamnation du soutien politique, économique et militaire de l’Occident aux régimes dictatoriaux; Appel à l’Union européenne et à ses Etats-Membres à soutenir un développe-ment économique et social juste; Respect de la souveraineté des pays et des peuples en question.

En tant qu’organisation syndicale, nous soutenons ces peuples qui as-pirent à une meilleure vie.

L’Europe que nous voulonsQuelques jours avant le Sommet Européen de Printemps des 24 et 25 mars, une centaine de représentants de syndicats nationaux ou européens, d’ONG et de réseaux sociaux européens ont tenu la première Conférence Sociale de Printemps. Ils ont pour objectif d’af-fi rmer les priorités pour une Europe plus sociale, plus écologique et plus démocratique. La Centrale Générale de la FGTB y participait.

La Conférence Sociale de Printemps se veut une réponse au Sommet Européen de Printemps, sommet au cours duquel les dirigeants européens annoncent leurs priorités socio-économiques. A ce pro-pos, les organisations qui ont participé à la Conférence Sociale Européenne rejettent catégoriquement les orientations du «pacte européen de compétitivité». Selon elles, ce type de gouvernance économique constituerait une véritable déclaration de guerre aux peuples d’Europe, aux travailleurs, aux pensionnés, aux services publics et à leurs usagers.

Au-delà de cette conférence, le véritable enjeu est de construire un réseau de solidarité et de mobilisation européenne massive permet-tant de bâtir les rapports de forces nécessaires contre cette offensive sans précédent sur les droits des peuples et des travailleurs.

Dans les semaines qui viennent, et tout au long de 2011, la mobili-sation se fera à tous les niveaux. Pour plus d’informations ainsi que la déclaration fi nale, «L’Europe que nous voulons», rendez-vous sur le site www.jointsocialconference.eu.

Adaptation des salaires en mars 2011Vous trouverez ci-dessous les secteurs de la Centrale Générale – FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er mars 2011. Seuls les secteurs où des changements sont intervenus sont mentionnés. Des informations détaillées sont disponibles sur le site de la Centrale Générale: www.accg.be.

Mars 2011N° commission

paritaire Secteur Type d’adaptation Augmentation des salaires

102.01 Petit granit Hainaut Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,01

102.04 Grès et quartzite royaume

Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,01

102.07 Tournaisis Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,01

102.09 Chaux-calcaire Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,01

106.01 Ciment Augmentation salaires minima

Salaires précédents X 1,003515

114 Briqueteries Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,005

116 Industrie chimique Augmentation salaires minima et réels

Salaires précédents X 1,02

117 Industrie et commerce du pétrole

Augmentation salaires minima

Salaires précédents X 1,003515

Une nouvelle fi che d’informationLes membres de la Centrale Générale de la FGTB travaillant dans le secteur Coiffure, Soins de Beauté et Fitness ont reçu récemment une nouvelle fi che qui vient compléter leur classeur d’information. Cette fois-ci cela concerne les vêtements de travail et de protection ainsi que la prime de formation qui remplace le système de cré-dits-points. Si vous n’avez pas trouvé cette fi che dans votre boîte aux lettres, demandez-la auprès de votre section régionale.

Et les gagnants sont…

Nous avions organisé un concours lors de notre enquête sur le cahier de revendications du secteur. Il a été gagné par Nahid Es-Safi de Bruxelles. Il reçoit un weekend pour deux personnes dans un de nos centres de vacances de Floréal Club. Davina Welzees et Joke Vanneste sont les gagnantes d’un stick USB.

KappersSchoonheidszorgen

FitnessPC 314

CoiffureSoins de beautéFitnessCP 314

> CONFÉRENCE SOCIALE DE PRINTEMPS

> COIFFURE, SOINS DE BEAUTÉ, FITNESS

Page 16: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

MÉTAL12 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

C’était pourtant une belle idée. Créer, sur notre continent, une zone de paix et de prospérité. Faire en sorte que, dans nos villes et nos campagnes, et dans tous nos pays, des modes de gestion se mettent en œuvre au service du mieux-être de tous.

L’idée était née des ruines de la deuxième guerre mondiale et, plus loin encore, des décombres de la première. Ceux qui avaient rêvé cela voulaient le progrès, pour tous. Ils se sont battus, et ils ont façonné les outils qu’il fallait pour cela.

Et puis, c’est parti en quenouille. La construction européenne, lu-mineuse idée, s’est empâtée de structures complexes et de règle-ments tatillons. Voilà pour la for-me. Et pour le fond? Comme outil d’émancipation de ses citoyens, l’Europe est peu à peu apparue comme un problème aux yeux de ceux qui détenaient les pouvoirs, politique, économique et fi nancier. L’idée était généreuse et rassem-bleuse. Halte là…

Un bon demi-siècle plus tard, quel

changement! Si on se sent de gau-che, si le choix qu’on a fait est celui de travailler au mieux être de la majorité dans un contexte de so-lidarité entre tous, on tombe de haut. En un peu plus de cinquante ans, l’idée européenne est pas-sée de la promotion du bonheur à l’explication du malheur. La démocratie espérée à fait place à la démocratie achetée. Le rappro-chement des nations au service de tous a fait place à l’union au profi t de quelques-uns, capitalistes et fi -nanciers. Les dirigeants européens ont, au fi l des ans, réussi l’exploit de nous dégoûter de l’Europe. Et quand on regarde derrière soi, on fi nit par se dire que les décisions prises s’emboîtent toutes dans un ensemble cohérent, depuis le traité de Rome jusqu’à celui de Lisbonne: affaiblir les travailleurs et renfor-cer le pouvoir de l’argent.

Dans le numéro précédent de Syndicats, j’évoquais une note de travail circulant au sein des institutions européennes. Certes, on dira que ce n’est qu’une note de travail, une réfl exion d’expert. Mais l’expérience nous a prouvé que ce genre de réfl exion fi nit tou-

jours par se retrouver dans les tex-tes et par être approuvée par les gouvernements européens.

Et ce qui est sur la table aujourd’hui est rien moins que la «gouver-nance européenne». C’est-à-dire la construction d’une Europe co-hérente, intégrée, comme l’avaient souhaité ceux qui ont lancé l’idée européenne. Mais cet outil sert complètement à autre chose.

Qu’est-ce qui se profi le? Une su-per-loi de compétitivité, où les sa-laires seront comparés d’un pays à l’autre sur un plan étendu (et peut-être même globalement pour toute l’Europe: donc, les salaires roumains pèseront sur le résultat global!) et, en outre, secteur par secteur. Derrière, c’est la mise en cause de l’indexation des salaires telle que nous la pratiquons qui est sur la table et, aussi, la liberté de négocier secteur par secteur. Mais il n’y a pas que cela. Dans l’état d’esprit actuel, les contrats de travail deviendront des CDD, soumis à toutes les subtilités de la fl exibilité. Le moment de la pen-sion sera retardé, les prépensions disparaîtront. Au bout du compte,

la gouvernance européenne de-viendra la gouvernance par l’Eu-rope de toutes les économies. Ce qui ne serait pas dramatique en soi, si cette gouvernance se faisait au service des citoyens et sous leur contrôle, ce qui ne sera évidem-ment pas le cas.

Cette évolution se fait au nom du pragmatisme, des «réalités écono-miques». Dans la réalité, elle obéit à des objectifs précis et s’inscrit dans le droit fi l des mécanismes qui ont mis le monde à genoux en 2008, obligeant les gouverne-ments à sauver en catastrophe ceux-là même qui avaient déclen-ché le séisme. C’est comme si, une fois l’incendie éteint, on donnait une médaille au pyromane, avec, en prime, une nouvelle boîte d’al-lumettes.

Que faire? Résister, bien sûr. Les travailleurs en ont les moyens, pour autant que tous, au plan européen, prennent conscience de ces réalités, ce qui n’est pas évident: dans trop de pays, trop de travailleurs et trop de structu-res syndicales participent à ces dérives. Il faut donc résister, mais

aussi convaincre les autres de ré-sister avec nous, et ne pas croire que l’accumulation des mesures de régression aura fatalement la révolte pour conséquence.

Cela passe-t-il par une mise en cause de la construction euro-péenne? Je ne veux pas encore en arriver là, parce que je conti-nue à penser que l’union des tra-vailleurs au-delà des frontières est leur meilleure arme contre le capital, surtout lorsque le capital a lui-même mené à bien l’union de ses forces. Mais il est utile de com-mencer à y réfl échir. Il ne faudra peut-être pas jeter l’Europe, mais sûrement ses institutions. A nous de le démontrer aux responsables politiques que nous avons élus.

Nico Cué, Secrétaire

général de la MWB-

FGTB.

Ils nous salopent l’Europe

Hold-up

Rétroactes: Johnson Matthey est un groupe multinational implanté aux quatre coins du monde (Etats-Unis, Argentine, Chine, Afrique du Sud, Europe). Son site bruxellois, implanté à Evere, a été créé en 1990. 234 employés et 64 ouvriers y produisent des catalyseurs, autre-ment dit des fi ltres à particules cé-ramiques et métalliques destinés aux véhicules.Johnson Matthey Bruxelles est un site extrêmement productif, pourvu d’une technologie de poin-te. C’est le premier fournisseur de catalyseurs en Europe. L’entreprise est tout à fait rentable. «Elle est même largement bénéfi ciaire!», s’emporte Henri Kinnen, président de la délégation MWB-FGTB.«Ce que nous vivons ces jours-ci est d’une injustice et d’un cynisme ahurissants. Jugez plutôt: nous fabriquons un produit d’avenir en plein boom, à la pointe de la technologie, qui permet de réduire drastiquement les émissions de particules fi nes produites par les moteurs des automobiles et des camions. Nous avons accepté d’être toujours plus fl exibles, productifs,

«Johnson Matthey is dead». Le 31 janvier dernier, les patrons britanniques de la société Johnson Matthey ont annoncé la fermeture définitive de la division bruxelloise du groupe, qui emploie quelque 300 personnes. Un coup de massue pour les travailleurs, qui n’en sont toujours pas revenus. Et pour cause: l’entreprise est largement bénéficiaire. Chronique édifiante d’un hold-up programmé.

rentables, comme nous le deman-dait la direction. Pendant la crise, de 2008 à 2010, les travailleurs de Johnson Matthey ont produit 30% de plus que prévu. Notre savoir-faire est reconnu partout. Certaines marques automobiles ne veulent pas d’autres pièces que les nôtres. Nous ne ménageons pas nos ef-forts, et les résultats sont là : dans notre secteur, en Europe, nous som-mes au top.

Sur les cinq derniers exercices comptables, l’entreprise a engran-gé un bénéfi ce net de 16 millions d’euros. A cela, il faut additionner les aides publiques reçues sous forme d’intérêts notionnels et de subsides. Rien que pour 2010, les intérêts notionnels se chiffraient à 2,3 millions d’euros. Quant aux aides reçues par la Région de Bruxelles-Capitale lors de son im-plantation à Evere, elles représen-tent 4,6 millions d’euros.Et pourtant: aujourd’hui, on nous assassine froidement, sans som-mation. Pour nous, il s’agit d’un plan prémédité par la direction anglaise du groupe. Les 27 et 28

janvier derniers, dans l’usine, on a remarqué des transferts inha-bituels de palettes de catalyseurs. Coïncidence étrange: tous les délé-gués étaient en formation ce jour-là. Comme on trouvait ça louche, on a demandé un Conseil d’entre-prise extraordinaire afi n d’obtenir des explications. Le 31, la direction convoquait ce CE extraordinaire… pour nous annoncer brutalement la fermeture prochaine et défi ni-tive. Sous le choc, nous lui avons de-mandé d’informer les travailleurs réunis en assemblée. Ceux-ci ont pris la claque de leur vie.

Pourquoi cette fermeture? La di-rection évoque des problèmes de «surproduction», mais nous n’y croyons pas. Il n’y a aucune raison économique sérieuse de fermer le site. Pour nous, la véritable raison, c’est la soif de profi t des action-naires. Toujours le même refrain: pour leur remplir les poches, il faut «réduire les coûts», c’est à dire vider nos poches à nous, ou tout sim-plement nous foutre dehors. Alors depuis plusieurs années, tout en allant chercher des aides publi-ques, Johnson Matthey travaille dans l’ombre à «réduire les coûts». Et à nous couler.

En 2006, le groupe a lancé la construction d’une nouvelle usine, en Macédoine. Bas salaires, zone franche, pas d’impôts… Vous avez compris. A chaque comité d’entre-prise, nous avons posé des ques-tions, demandé des garanties à la direction: bien sûr, on craignait que cela nous porte préjudice. La réponse était toujours la même:

«Ne vous inquiétez pas, vous êtes à la pointe de la technologie, vous ne risquez rien!»Tu parles…

Aujourd’hui, on ne se résigne pas face à cette trahison, cette ferme-ture lâche et honteuse. Depuis le 31 janvier, on reste calmes, on tra-vaille. Au ralenti, parce que la direc-tion a décidé de fermer 5 lignes sur 7, mais on travaille. Les Anglais qui dirigent le groupe s’attendaient à de la casse, à des séquestrations. Ils ne se montrent plus sans gardes du corps. Mais nous, même si c’est dur de ne pas céder à la colère, de ne pas savoir de quoi demain sera fait, on reste inattaquables. Parce que les voyous, les casseurs, les violents, ce sont eux. Nous, on se bat pour tenter de trouver une solution.

Mais on fait face à un mur de cy-nisme: le 15 mars, les Anglais nous ont convoqué dans un grand hôtel de Bruxelles (craignant sans doute notre réaction si on se rencontrait dans l’usine) pour nous dire en substance: «Fin mai, on ferme. Vous avez deux mois devant vous pour nous faire une proposition al-

ternative, si vous y tenez. Mais c’est pour vous faire plaisir: de toutes façons, ce sera non.» On sait pour-quoi: fi n juin, à la City de Londres, ils doivent présenter un nouveau bilan fi nancier. La fermeture de JM Bruxelles ferait sans doute bondir le cours de l’action…

Ils veulent pousser la situation jusqu’à l’absurde? On ne reculera pas. Quand on leur aura démon-tré qu’on peut sauver l’entreprise, on fera monter les enchères. On saura se montrer plus convain-cants. Tous les travailleurs sont sur la même longueur d’ondes, et ne se laisseront pas diviser. Ce que nous vivons, c’est un hold-up bien organisé. Un cas d’école. Un exem-ple parfait de la logique du capita-lisme. Qui pose une nouvelle fois la vraie question de fond : jusqu’à quand les travailleurs, les citoyens, les politiques laisseront-ils une poi-gnée de fi nanciers dicter leur loi à la collectivité?»

Henri Kinnen, pour la délégation syndicale MWB-FGTB de Johnson

Matthey.

> POINT DE VUE

Page 17: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

Frais de transport: intervention de l’employeur à partir du 1er février 2011Les tarifs de la SNCB, De Lijn et la STIB sont adaptés chaque année au 1er février. Ces adaptations peuvent également avoir des conséquences au niveau de l’intervention de l’em-ployeur dans les frais de transport des travailleurs. Cet article vous offre dès lors un aperçu des moda-lités d’application pratiques dans nos secteurs.

Il existe quatre possibilités pour l’intervention de l’employeur dans les frais de transport pour le trajet domicile-lieu de travail, selon le moyen de transport utilisé:• Train • Autres transports publics: tram,

métro, bus, … • Transport privé: voiture, cyclo-

moteur, …• Transport privé: vélo.

Train: aucune modifi cation!

Pour les travailleurs qui se rendent au travail en train, l’intervention de l’employeur s’élève à 75% en moyenne du prix d’une carte de train deuxième classe. L’intervention vaut dès le premier kilomètre et dépend de la distance parcourue. Le nombre de kilomè-tres est indiqué sur la carte de train et correspond à la distance entre la gare de départ et la gare terminus pour un seul voyage.

La méthode pour calculer l’inter-vention de l’employeur reste toute-fois maintenue. Cela signifi e que le pourcentage réel de l’intervention de l’employeur est fi xé à:• 75% en moyenne • 71,8% pour les distances plus

courtes • 78,5% pour les distances plus

longues

Les montants sont d’application jusqu’au 31 janvier 2012.

Transports publics autres que le train: tram, métro, bus, …

L’employeur doit également inter-venir dans les frais de transport de chaque travailleur qui utilise le tram, le bus ou le métro pour se rendre au travail. Il doit y avoir 5 ki-lomètres au minimum entre l’arrêt de départ et le lieu de travail. Une nouveauté est que l’intervention de l’employeur a également été augmentée pour ce volet. Il existe deux sortes d’intervention:• Le prix dépend de la distance:

La cotisation patronale est égale à l’intervention de l’employeur dans le prix d’une carte de train pour la même distance. La cotisation peut s’élever au maximum à 75% en moyenne du prix de transport réel. Vous trouverez les montants dans le tableau n°1.

• Le prix est un prix unique (qui ne dépend donc pas de la distance):La cotisation patronale s’élève à 71,8% du prix payé effectivement par le travailleur, avec un maxi-mum de 30 euros par mois.

Transport privé: voiture, cyclomoteur, …

En ce qui concerne le transport privé, la CCT n°19 n’impose aucune

obligation vis-à-vis de l’employeur pour intervenir dans les frais de transport. Cette obligation éma-ne cependant souvent d’accords conclus au niveau du secteur ou de l’entreprise.

Voici un aperçu des réglementa-tions sectorielles qui sont d’ap-plication dans un nombre de sec-teurs:

TextileDans le secteur du textile, il y a une intervention par jour presté. La distance minimum est de 5 km (aller). Le montant de l’intervention par jour presté est égal au mon-tant mensuel de l’intervention de l’employeur dans la carte de train (selon le nombre corres-pondant de km), divisé par 21,66.

Pour les travailleurs occupés dans les équipes-relais du secteur tex-tile, une intervention plus impor-tante est valable. L’intervention de l’employeur est fi xée à 100% pour les travailleurs occupés dans les équipes-relais tournantes ou dans les équipes-relais de nuit fi xes.Il faut remarquer que l’interven-tion de l’employeur dans le prix du transport pour les travailleurs oc-cupés dans les équipes-relais n’est pas liée à une distance minimum et que, dès lors, une intervention est due à partir de 0 km.

Vous trouverez l’intervention de l’employeur pour le secteur textile dans le tableau n°1.

Vêtement et confectionDans le secteur du vêtement, l’in-tervention dans les frais de trans-port s’élève en moyenne à 60% du montant de la carte de train correspondant au même nombre de kilomètres. Vous retrouvez ces montants au tableau n°2. Il peut néanmoins exister des réglemen-ta-tions plus favorables au niveau de l’entreprise.

La réglementation s’applique à partir de 10 km (aller). Le travailleur doit présenter une déclaration dûment signée qui confi rme qu’il utilise régulièrement un véhicule privé pour parcourir le trajet entre le domicile et le lieu de travail et qui mentionne la distance parcou-rue. Chaque travailleur reçoit en outre, n’importe la distance ou le moyen de transport, une allocation de 0,2479 euro par jour effective-ment presté.

Récupération du textile (chiffons)Le montant de l’intervention de l’employeur pour le transport privé et les transports publics s’élève à 100%. Les travailleurs qui se ren-dent au travail à vélo reçoivent une allocation supplémentaire de 0,90 euro par jour effectivement presté.

Préparation du linLes frais de transport sont rem-boursés dès le premier km. Le mon-tant de l’intervention s’élève à 60% en moyenne. Cela vaut tant pour les transports publics que pour le trans-port privé. (Tableau n°2).

DiamantDans le secteur du diamant, cha-que travailleur a droit à une inter-

vention dans les frais de transport. Cette réglementation est entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2000. Le travailleur doit introduire une déclaration dans laquelle il com-munique quelle est la distance du domicile au travail. Une distance minimum n’est pas requise. Le montant par journée prestée est égal à 1/5e de l’intervention que doit payer l’employeur pour l’abon-nement hebdomadaire (carte de train).

BlanchisseriesIl n’existe pas de réglementation spécifi que pour le remboursement du transport privé. Les ouvriers re-çoivent cependant une allocation forfaitaire de 0,90 euro par jour ef-fecti-vement presté comme inter-vention dans les frais de transport. Les travailleurs qui reçoivent déjà une intervention dans les frais de transport pour les transports pu-blics perçoi-vent également cette allocation forfaitaire. L’indemnité est payée mensuellement, en même temps que le salaire.

(Voir tableau n°2)

Transport privé: le vélo

Sur le plan fi scalLe travailleur qui utilise le vélo pour aller au travail, tombe sous la réglementation du transport privé. Il existe toutefois une réglementa-tion spécifi que. Cette réglementa-tion est seulement d’application lorsqu’il y a une CCT sectorielle ou un accord au niveau de l’en-treprise.

Dans ce cas, les travailleurs qui vont au travail à vélo, ont droit à une indemnité vélo. L’exemption fi scale est valable jusqu’à un mon-tant maximum de 0,21 euro par kilomètre parcouru. Cette indemnité peut également être octroyée si le travailleur com-bine le vélo avec un voyage en train, tram ou bus. La règle stipule que le travailleur ne peut être indemnisé qu’une fois pour le même trajet. Le travailleur n’a droit à l’indemnité vélo que pour le trajet qu’il par-court effectivement à vélo entre son domicile et la gare ou l’arrêt de bus ou de tram.

Jusqu’à présent, il y a eu peu d’ac-cords sectoriels ou d’entreprise qui ont été conclus en rapport avec cette indemnité vélo. Ce n’est que dans le secteur des chiffons que chaque travailleur, qui va au tra-vail à vélo, reçoit une indemnité supplémentaire de 0,90 euro par jour effectivement presté.

ONSSLes frais de transport pour le trans-port entre le travail et le domicile sont remboursés sur base de 0,21 euro par kilomètre effectivement parcouru lorsque le travailleur se déplace avec un moyen de trans-port autre que sa propre voiture. Donc, par exemple, à vélo. Les 0,21 euro constituent le plafond pour lequel l’avantage peut être consi-déré comme exonéré de retenues d’ONSS. Le montant de 0,21 euro sera régulièrement adapté grâce à l’application d’un mécanisme d’indexation.

Tarif selon la distance

Prix carte de train par

mois

Intervention employeurPaiement mensuel (abonnement mensuel)Intervention

par moisIntervention

par jourIntervention par jour ER

0-3 31,5 20,44 - 1,454 34,5 22,39 - 1,595 37,5 24,34 1,12 1,736 39,5 25,64 1,18 1,827 42 27.26 1,26 1,948 44,5 28,88 1,33 2,059 47 30,50 1,41 2,1710 49 31,80 1,47 2,2611 52 33,75 1,56 2,4012 54 35.05 1,62 2,4913 56 36,34 1,68 2,5914 59 38.29 1,77 2,7215 61 39,59 1,83 2,8216 64 41.54 1,92 2,9517 66 42,83 1,98 3,0518 68 44,13 2,04 3,1419 71 46.08 2,13 3,2820 73 47.38 2,19 3,3721 75 48,68 2,25 3,4622 78 50.62 2,34 3,6023 80 51,92 2,40 3,6924 83 53,87 2,49 3,8325 85 55.17 2,55 3,9226 87 56.46 2,61 4.0227 90 58.41 2,70 4,1628 92 59,71 2,76 4,2529 95 61,66 2,85 4,3930 97 62,95 2,91 4,48

31-33 101 65.55 3,03 4,6634-36 107 69.44 3,21 4,9437-39 113 73.34 3,39 5,2240-42 118 76.58 3,54 5,4543-45 124 80.48 3,72 5,7246-48 130 84.37 3,90 6,0049-51 136 88.26 4,07 6,28

Distance (km)

Carte de train men-suelle Cotisation mensuelle

de l’employeur

Carte de train à mi-tempsCotisation

de l’employeur

1 14,60 -2 16,20 -3 17,60 6,004 19,30 6,605 21,00 7,106 22,10 7,607 23,50 8,008 24,90 8,509 26,50 9,0010 27,50 9,4011 29,50 9,9012 30,50 10,4013 32,00 10,9014 33,50 11,4015 34,50 11,9016 36,50 12,4017 37,50 12,8018 39,00 13,3019 40,50 13,8020 42,00 14,2021 43,00 14,6022 45,00 15,2023 46,00 15,8024 48,00 16,1025 49,00 16,7026 50,00 17,3027 52,00 17,6028 53,00 18,2029 55,00 18,5030 56,00 19,10

31-33 59,00 20,1034-36 63,00 21,5037-39 67,00 22,9040-42 71,00 24,3043-45 75,00 26,0046-48 80,00 27,0049-51 84.00 28,50

Tableau n°1

Tableau n°2: cotisation patronale à 60% en moyenne (transport privé - secteurs de la confection et du lin)

Page 18: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

> SECTEURS

Prime syndicale

Horeca (CP 302)

Affi liation: Être affi lié avant le 1er janvier 2011 et être en règle de coti-sations au moment du paiement.

Période de référence: le 1er octo-bre 2009 jusqu’au 30 septembre 2010.

Montant: Prime maximum actifs: 128e

Dans le trimestre dans lequel pour le travailleur dans le régime de 5 jours 30 jours ou plus (jours prestés, assimilés ou jours de vacances) ont été déclarés auprès de l’ONSS, pour ce trimestre le travailleur a droit à

3/12e de la prime syndicale.

Dans le trimestre dans lequel pour le travailleur en régime de 6 jours, 36 jours ou plus (jours de travail, assimilés ou jours de vacances) ont été déclarés auprès de l’ONSS, le travailleur pour ce trimestre le travailleur a droit à 3/12e de la prime syndicale.

Dans le trimestre durant lequel le travailleur dans le régime de 5 jours moins que 30 jours (jours prestés- assimilés ou jours de va-cances) ont été déclarés auprès de l’ONSS, les jours trimestriels sont pris en compte sur base de l’année de référence en question et le tra-

vailleur a droit à 1/12e de la prime syndicale par tranche complète de 10 jours prestés.

Dans le trimestre dans lequel pour le travailleur dans le régime de 6 jours moins de 36 jours (jours ouvrables, assimilés ou jours de vacance) ont été déclarés auprès de l’ONSS, le travailleur a pour ce trimestre droit à 3/12e de la prime syndicale, si les jours de trimestre sont pris en considération sur base de l’année de référence en question le travailleur a droit à 1/12e de la prime syndicale par tranche com-plète de 12 jours ouvrables.

Formulaire

Les ouvriers ne remplissant pas les conditions pour le paiement informatisé (voir cadre) reçoivent du Fonds Social une attestation. Veuillez mentionner explicitement lorsque vous bénéfi ciez du crédit temps ou quand vous êtes parti en prépension au cours de la période de référence.

Date du paiement: à partir du 1er avril 2011

Boulangeries (CP 118.03)

Affi liation: Être affi lié depuis le 1er juillet 2009 et en règle de cotisa-tions au moment du paiement.

Période de référence: du 1er juillet 2009 au 30 juin 2010Montant:

Prime maximum actifs: 135e (cha-

que mois d’occupation donne droit à 1/12e)

Prime maximum chômeur com-plet: 81e (année de chômage et les 4 périodes de référence consécu-tives)

Prime maximum prépensionnés: 89e

Prime maximum malades et ouvriers en crédit temps complet: les 12 premiers mois sont assimilés aux prestations effectives. Ensuite, ces ouvriers ont droit à la prime «chômeur complet» (maximum 81e) durant les 3 périodes de ré-férence.

Formulaire: Les ouvriers ne rem-plissant pas les conditions pour le paiement informatisé (voir cadre) reçoivent du Fonds Social une at-testation. Veuillez communiquer explicitement si vous êtes occupés à temps partiel ou en équipes de relais, si vous bénéfi ciez du crédit temps (1/5, 1/2 ou temps) ou si vous êtes partis en prépension au cours de la période de référence).

Afi n de pouvoir bénéfi cier de vo-tre prime chômeur complet, il faut demander une attestation auprès de votre section régionale.

Date du paiement: dès le 1er avril 2011

Commerce alimentaire (CP 119)

Affi liation: Être affi lié au plus tard

le 30 septembre 2009 et être en règle de cotisations au moment du paiement, sinon prorata.

Période de référence: du 1er octobre 2009 au 30 septembre 2010.

Montant: Prime maximum actifs: 128e (chaque mois d’emploi donne droit à 1/12e)Prime maximum chô-meurs complets: 49,58e (année de chômage et l’année suivante).

Formulaire: Les ouvriers ne rem-plissant pas les conditions pour le paiement informatisé paiement (voir cadre) reçoivent du Fonds Social une attestation. Afi n de bé-néfi cier de votre prime chômeur complet, vous devez demander une attestation auprès de votre section régionale.

Date du paiement: à partir du 1er avril 2011

Vérifi ez bien toutes les données sur le formulaire pré-imprimé, ap-portez des corrections au besoin et communiquez les éventuelles erreurs à votre délégué syndical ou à votre section régionale.

Pour un paiement rapide, nous vous prions de reprendre votre numéro de compte bancaire sur le formulaire. Transmettez-le à votre délégué syndical ou à votre secré-tariat local de FGTB HORVAL

Paiement informatisé Dans les secteurs horeca, commerce alimentaire et boulangerie les primes syndicales sont informatisées et directement versées sur le compte de nos affi liés pour autant que les 4 conditions principales suivantes soient remplies:

• avoir reçu l’année passée une prime syndicale • être en règle de cotisations• être occupé dans le secteur lors de la période de référence• avoir un numéro de compte en banque dans notre système de

paiement.

Les ouvriers qui lors des 12 derniers mois ont changé de compte en banque sont priés de le faire savoir avant le 30 mars 2011 à leur section locale.

Le paiement informatisé est effectué le 1er avril 2011.

Page 19: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Les syndicats américains ne se laissent pas faire

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Une tournée des partis politiques dans l’attente des débats au parlement

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Il n’est, en soi, déjà pas habituel d’être informé sur des actions syndicales à grande échelle hors Europe, mais quand cette infor-mation vient des États-Unis, cela devient rarissime. Et pourtant…début mars, presque 100.000 ma-nifestants sont descendus dans la rue pour défendre des droits syn-dicaux essentiels.

Ces chiffres sont impressionnants, surtout quand on sait que Madison, où s’est tenue la manifestation, est la capitale d’un État qui compte à peine 5 millions d’habitants, le Wisconsin. Quelles sont les raisons qui ont amené les syndicalistes américains dans la rue? Le gouver-neur du Wisconsin, Scott Walker, a jugé nécessaire de rogner sur les dépenses publiques. Au mo-ment où il octroyait des réductions fi scales à des groupes aisés de la population et à des entreprises, il taillait fermement dans les droits

de pension et les salaires des fonc-tionnaires de l’État. Walker est dès lors soutenu pleinement par un certain nombre d’entrepreneurs extrêmement riches.

Mais ce n’était pas assez. Il a aussi privé les syndicats concernés du droit de négociation collective. Ce qu’il est parvenu récemment à faire (provisoirement). Mais qui gagne une bataille ne gagne pas nécessairement la guerre. Cette lutte symbolique – tant pour l’Amérique de gauche que pour l’Amérique de droite – a engendré une mobilisation et une vague de solidarité jamais vues. Nous avons parlé avec Renee Asher, une syn-dicaliste qui est restée sur place pendant des semaines, à propos de la lutte menée et de ce qu’il leur reste encore à faire.

Renee Asher (DS): «Notre syndi-cat, SEIU (Service International

Union), représente par exemple les infi rmières (à domicile) et les prestataires de soins dans l’État du Wisconsin. Ils venaient d’obtenir le droit de s’organiser en syndicat (NDLR: en Amérique, il faut d’abord, pour ce faire, récolter les signatu-res nécessaires des travailleurs) et s’occupaient de leurs premières né-gociations collectives… Ils peuvent donc les oublier, car ils perdent tout de suite le droit de négocier!».

Pour des syndicalistes européens, il est surprenant d’entendre par-ler d’actions syndicales d’une telle envergure aux États-Unis. N’étiez pas vous-même aussi étonné?

RA: «L’ampleur et la portée de la protestation étaient impression-nantes à vivre. Chaque jour à nou-veau, Madison se remplissait de travailleurs et d’habitants. Mais il n’y avait pas du mouvement que

dans la capitale. De très nombreu-ses personnes ont rejoint les ma-nifestations dans tous les recoins de cet État».

«Il y a aussi une très grande colère quant à la manière dont le Gou-verneur a abordé cette situation. Il a réduit à néant 50 années de réalisations syndicales. Aspect étonnant aussi: la protestation a progressé de manière très orga-nique. Les syndicats y collaborent avec des comités de citoyens in-quiets, avec des agriculteurs, des individus,… Ici aussi, nous remar-quons que les nouveaux médias sociaux (Facebook, Twitter) jouent un rôle important».

Cela fait maintenant un gros mois que les protestations durent. Al-lez-vous pouvoir maintenir cet enthousiasme?

RA: «Pour de nombreuses person-nes, cela pourrait avoir des consé-quences pour les élections dans l’État: celui-ci pourrait de nouveau voter pour le Parti démocratique, qui défend davantage les droits du travailleur ordinaire. L’on remarque tout de même aussi que cela vit: le dégoût face à la cupidité à Wall Street, à un moment où monsieur tout-le-monde doit se serrer la cein-ture. La lutte dans le Wisconsin est aussi un refl et à petite échelle de ce qui se produira ailleurs dans le pays. Nous remarquons dès à pré-sent que l’étincelle s’est propagée à d’autres États, comme l’Ohio. Les politiques devront donc choisir: qui soutiendront-ils? Les gens, ou les administrateurs de puissantes et riches entreprises?».

Et maintenant? Les Républicains

semblent avoir réussi leur coup …

RA: «Les Républicains ont gagné cette bataille grâce à une astuce. Il n’est donc pas autorisé pour l’ins-tant de conclure certains types de conventions collectives de travail dans l’État. Il est toutefois possi-ble chez nous de rendre à nouveau éligibles certaines places au Sénat, également pendant le mandat du sénateur siégeant. Nous focalisons désormais notre énergie sur la ré-colte des signatures nécessaires pour le faire et sommes en avance sur le planning. Des sondages font apparaître que trois sénateurs sur huit ne seraient pas réélus. C’est suffi sant pour remettre en selle les démocrates».

«Il n’empêche que d’autres initiati-ves sont prises dans d’autres États. Certains politiques sont effrayés par l’intensité de la protestation, mais d’autres font comme si de rien n’était. Nos membres sont prêts. Qu’ils viennent!».

Bonne chance en tout cas!

Ces 16/03 et 17/03, le SETCa et la Centrale Générale de la FGTB ont effectué une grande tournée des partis politiques afin de rappeler notre opposition à la proposition de médiation du gouvernement sur le dossier AIP. L’occasion pour les dirigeants des deux centrales de rappeler nos revendications aux politiciens et de leur soumettre des propositions concrètes en vue d’améliorer les textes qui seront prochainement traités et débattus au sein du parlement. 2 jours, 4 bus, 400 militants, qui ont voyagé de parti en parti et ont accompagné les responsables syndicaux aux portes des différents cabinets politiques.

La journée du 16/03 était consacrée à la visite des quatre partis franco-phones PS, MR, Ecolo et cdH. De ma-nière générale, les représentants politiques ont réaffi rmé leur sou-tien envers le principe d’indexation et leur volonté de maintenir le sys-tème en place. Un point essentiel, surtout dans le contexte européen actuel et à la suite des récentes déclarations visant au démantè-lement du système d’indexation automatique des salaires. Quels que soient les interlocuteurs po-litiques rencontrés (Yvan Mayeur pour le PS, Sabine Laruelle et Willy Borsus pour le MR, Sarah Turine, Jacky Morael et Zoé Genot pour Ecolo et enfi n le chef de cabinet de Joëlle Milquet pour le cdH), on peut dire qu’un échange de vues concret a véritablement eu lieu. Nous avons pu exprimer notre po-sition dans le dossier et formuler des pistes concrètes en vue des futurs débats au parlement. Des points abordés dans le texte tels

que la norme salariale, le revenu minimum ou le statut ouvrier – employé sont encore nettement insuffi sants et défavorables pour l’ensemble des travailleurs de ce pays. Et nous l’avons fait savoir. Un certain nombre d’éléments ont été notés et seront soulevés lors des futurs débats. On ne peut ce-pendant pas dire que nous avons pu obtenir des garanties sérieuses concernant les points essentiels qui posent toujours problème. Pas d’appui clair du monde politique francophone donc, à l’exception d’Ecolo, qui s’est engagé à soutenir notre proposition et à reprendre une grande partie de nos revendi-cations majeures lors des futures discussions.

Le 17 mars, c’était le tour des par-tis néerlandophones. En matinée, aussi bien Groen ! que le sp.a ont écouté nos demandes avec beau-coup d’attention. Tous deux disent comprendre nos préoccupations

concernant la norme salariale de 0,3%, l’augmentation minime du salaire minimum ou le chômage temporaire pour employés. Ils sont également favorables au né-cessaire maintien de l’index. Lors des prochains débats, ils prévoient d’introduire divers amendements qui vont dans le sens de nos propo-sitions. Tant Caroline Gennez que Bruno Tobback et Meryame Kitir du sp.a ainsi que Wouter Van Besien et Kristof Calvo de Groen! avaient déjà préparé différents arguments en faveur des travailleurs.

Reste à espérer bien sûr que les deux partis tenteront d’accorder leurs efforts et amendements. Au Parlement aussi: ensemble, on est plus forts.

Lors des visites des partis politiques, nous avons aussi fortement insisté sur un certain nombre de négli-gences techniques qui risquent de se glisser dans la proposition gou-

vernementale. Consciemment ou inconsciemment. Ainsi, les critères en faveur de l’introduction du chô-mage temporaire pour employés constituent une échappatoire rê-vée pour des abus. Les critères sont en effet très laxistes, si bien qu’il sera aussi possible par toutes sor-tes de «petits trucs» de mettre ses employés en chômage temporaire. Nous avons saisi l’occasion pour les mettre en garde à cet égard, grâce à notre connaissance du terrain qui, par défi nition, fait défaut aux partis politiques. La délégation a aussi fait un plai-doyer convainquant en faveur de la suppression du jour de carence pour les ouvriers. Il est vraiment incompréhensible que le gouver-nement juge acceptable que les ouvriers perdent un jour de salaire en cas de maladie!À l’Open VLD aussi, le président Alexander De Croo a semblé dis-posé à avoir un véritable entretien. Il était bien sûr évident qu’idéolo-

giquement, nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde… aussi a-t-il défendu la nécessité de la modération salariale. Nous espé-rons cependant que son parti – qui est bon gré mal gré toujours dans le gouvernement – prendra tout de même note des problèmes qui risquent de se poser au niveau de la législation sur le chômage tempo-raire des employés. Au CD&V, nous avons été reçus par les parlemen-taires Vercamer et Lanjri. Nous n’y avons malheureusement pas eu le sentiment de pouvoir aboutir à un véritable entretien. Peut-être les priorités du parti, qui devrait tout de même connaître une aile im-portante des travailleurs, sont-elles ailleurs ces dernières années…Nous comptons maintenant sur un large débat au parlement, qui puisse déboucher sur une amé-lioration concrète des textes, en faveur des travailleurs ! Nous espé-rons à cet égard que notre apport comptera.

Page 20: Syndicats n° 6 - 25 mars 2011

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°06 • 25 MARS 2011

> LA LUTTE CONTINUE!

L’initiative gouvernementale à propos de l’AIP reste inacceptable!Après le rejet unanime du pro-jet d’AIP par le SETCa, suivi par une large majorité au sein de la FGTB et une majorité de tous les membres syndicaux (FGTB, CSC et CGSLB), le gouvernement avait pris l’initiative de présenter une proposition de médiation aux syndicats et employeurs. Il n’était pas question d’avoir une nouvelle négociation, aussi parce que dès le début, les employeurs avaient fermé la porte à cette éventualité. Le gouvernement envisage donc de mettre désormais sa proposition de médiation à exécution. Toutes sortes de projets de texte (arrêtés royaux et textes de loi) ont pour ce faire été préparés en vitesse. Plu-sieurs de ces textes doivent encore bien sûr être votés au parlement. Les arrêtés royaux ne le doivent pas, à moins que le Conseil d’État ne le juge préférable aussi du fait

qu’il s’agit d’un gouvernement en affaires courantes. Nous seront fi xés dans les prochains jours. Quoi qu’il en soit, le SETCa, avec la Centrale Générale de la FGTB, a tenu à rendre visite aux partis politiques pour leur donner une fois encore notre position avant la discussion et le vote au parlement. Car, qu’il s’agisse de la marge sa-lariale maximale de 0,3% à partir de 2012, du relèvement limité du salaire minimum, de l’amélioration trop faible du statut des ouvriers ou du début de démantèlement du statut des employés, la proposition de médiation reste inacceptable aux yeux du SETCa. Vous trouve-rez en page intérieure un compte rendu de notre visite aux partis politiques. Nous leur avons clai-rement fait comprendre que pour nous, la lutte n’est pas fi nie. Groen!, Ecolo et le sp.a nous ont d’ores et

déjà promis qu’ils déposeront des amendements se rapprochant de nos positions. Tous les partis visi-tés nous ont par ailleurs assurés rester attachés à notre système d’index.

Europe sociale en danger!Au moment où vous lirez cet Edito, les travailleurs belges, accompa-gnés d’autres syndicalistes euro-péens, auront mené une action le 24 mars à Bruxelles. Mais des actions et manifestations sont ac-tuellement aussi à l’ordre du jour dans d’autres pays. Et le 9 avril, une manifestation européenne se tiendra à Budapest. Nous ne vou-lons pas que l’Europe renvoie notre modèle social au bac à ordures. Me-rkel/Sarkozy ont pris les devants et, bien que leurs plans initiaux aient été quelque peu adaptés, les pays Euro se sont accordés sur un

pacte de compétitivité. La compéti-tivité doit être stimulée sur la base d’une comparaison de l’évolution de la productivité dans les divers États membres, mais aussi avec les principaux partenaires commer-ciaux. Cette comparaison se fera aussi par secteur. Les pays où les salaires augmentent de trop se-ront incités à freiner ce processus, étant entendu que les mécanismes d’indexation devront aussi pouvoir être revus. La fl exicurité – lisez plus de fl exibilité sans sécurité d’em-ploi – doit devenir le standard et la réglementation considérée comme trop rigide dans certains pays de-vra être démantelée directement. Les heures d’ouverture dans notre secteur de la distribution sont ici très spécialement visées. Le pacte de compétitivité n’évoque pas di-rectement un relèvement de l’âge de la pension, mais bien la mise en

phase de l’âge effectif de la pension avec l’espérance de vie. Où avons-nous encore entendu cela? Cela fait quelque temps déjà que les employeurs belges avancent cette piste, qui conduira quoi qu’il en soit à un relèvement de l’âge effectif de la pension. Les systèmes de départ anticipé doivent être démantelés. Voici donc une partie du menu prévu par l’Europe.

Nous sommes pour l’Europe, mais bien pour une Europe plus sociale. Une Europe basée sur la solidarité. Pas la «course vers le bas» imposée par Merkel/Sarkozy! C’est l’enjeu de la lutte, qui sera longue, qui doit être menée maintenant.

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

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