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Studies in Contemporary Jewry by Peter Y. MeddingReview by: Doris BensimonArchives de sciences sociales des religions, 31e Année, No. 62.2 (Oct. - Dec., 1986), pp. 302-303Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30126906 .

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

dat semble relever autant d'un opportunisme supdrieur que d'une ndcessit6 structurelle. N&- cessit6 sans doute car la nation matisse ne pouvait trouver sa spdcificit6 dans l'ensemble canadien qu'en se dotant d'une espdrance religieuse propre. Opportunisme 6galement dans le fait que les diffdrents dogmes imposes par Riel apparaissent extrins~ques par rap- port A sa mission, au point qu'il gardera le sentiment exacerb6 de cette dernire aprbs avoir renid les premiers. Remarquons aussi que le caractbre religieux de l'exovidat n'a pas 6t6 accept6 par tous les disciples de Riel, cer- tains n'6tant que des suiveurs politiques et que le culte n'a pas survdcu A l'arrestation du leader.

Louis Hourmant.

62.343 MAUGENEST (Denis), 6d.

Le Discours social de l'eglise catholique de Leon XIII a Jean-Paul II. Paris, Le Cen- turion, 1985, 744 p. (Eglise et Socidt6).

Le CERAS - Centre de Recherche et d'Ac- tion Sociale, successeur de l'Action populaire de Vanves qu'anima si longtemps le P. Des- buquois - a jugs de sa tradition et de cir- constance la publication, fort opportune, d'un corpus des textes majeurs du discours social de la papaut6 : 17 textes, de 1891 A 1982, un de Leon XIII (Rerum novarum), quatre de Pie XI, un de Pie XII (1941), onze des vingt dernibres anndes et de trois papes. Aucun recueil ana- logue n'existait encore en frangais, ses pr~dd- cesseurs remontant A 1966 (H. Guitton) et 1970 (A.F. Utz). Sa confection soulkve trois pro- blkmes dont la solution oblige A des choix :

1/ << Oi commence, oA finit le discours social de l'lglise ? >> II est gdndralement rdduit A la parole pontificale sur << la question socia- le >, en ndgligeant sa perspective religieuse, sa dimension politique, et aussi, rappellent les auteurs, qu'<< il est le bien commun de tous >>.

2/ On a longtemps parl6 de << doctrine so- ciale >> ou d'<< enseignement social >> : tombde en ddsudtude << sous l'influence des Pbres con- ciliaires >> (p. 13), I'expression revient en fa- veur. Le P. Maugenest a prfdr6 << discours social >>, et il s'en explique. Le discours, somme de tous ces discours, est << plus qu'une application circonstantielle d'une doctrine fondamentale >> ; porte par une tradition vi- vante, il est un acte, un discernement A l'oeuvre dans l'lglise, le reflet de sensibilitds, 1lgiti- mement diffdrentes. Aucune encyclique n'&-

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chappe A ses conditionnements sociaux; au- cune dont la lecture << puisse faire l'6conomie de sa comprehension historique ,>. La doctri- ne inspire les discours; elle est A leur origine, mais elle ne subsiste pas hors d'eux oA elle prend forme en se formulant.

3/ Ce discours renvoie d'abord A des textes dont le statut n'est pas identique. Dans trois cas, on poss~de un texte officiel en frangais, et dans treize en latin. Parmi les traductions, certaines ont valeur officieuse (Quadragesimo anno), d'autres non (Rerum novarum), I'une est tenue pour autorisde (Gaudium et Spes), au- cune n'est officielle, toutes prdsentent des di- vergences, parfois importantes, avec l'original. Une nouvelle fois, on constate que l'histoire religieuse contemporaine passe par la philo- logie et ne peut pas plus s'en dispenser que la lecture de l'histoire, une fois les textes eta- blis.

Emile Poulat.

62.344 MEDDING (Peter, Y.), 6d. Studies in Contemporary Jewry. Blooming- ton (Ind.), Indiana University Press, T. II, 1986, 429 p.

Nous avons dejA prdsent6 cette nouvelle publication annuelle lancde en 1984 par l'Ins- titut du Judaisme contemporain de l'Univer- site hdbraique (cf. Arch., 61/2, no 267).

La premiere partie et la plus importante de cette livraison est consacrde A un ddbat sur les relations entre la tradition religieuse juive et la modernit&. Abordant des themes aussi varies et conflictuels que les tentatives d'adaptation de la l1gislation rabbinique et de la pensde juive traditionnelle A la modernit6 dans son vdcu quotidien ainsi que les discussions concernant le sionisme et la creation de l'Etat juif, les articles rdunis ici ddmontrent la diver- site des courants traversant l'orthodoxie juive elle-meme. Ces approches thboriques sont confirmbes par une enqu~te sociologique mende auprbs des Juifs amdricains se disant << orthodoxes >.

La deuxibme partie de l'ouvrage comporte deux essais consacrds A des aspects de l'his- toire du sionisme ainsi qu'une recherche sur les structures socio-professionnelles de la ju- daicit6 des Etats-Unis.

La dernire section de ce recueil rend comp- te de l'actualit6 de la recherche dans le do- maine du judaisme contemporain. Une soi- xantaine d'ouvrages publids aux Etats-Unis,

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en Israel, en France et en Grande-Bretagne y sont recensrs. Cette section est introduite par trois notes de synth~se dont la premiere est consacrre A des livres sur l'antisrmitisme et sur l'identit6 juive en France.

Par la diversit6 et la richesse de ses infor- mations ces Studies of Contemporary Jewry prennent place parmi les ouvrages de rrf&- rence nrcessaires pour l'6tude des principales tendances du judaisme contemporain.

Doris Bensimon.

62.345 MENDELSSOHN (Moses). Jerusalem or on Religious Power and Ju- daism. Hanovre, Londres, Brandeis Universi- ty Press, 1983, 254 p. (Traduit par A. Arkush, introduit et comment6 par A. Altmann).

La prrsente traduction de ce classique suc- cede A celles de 1838, 1853 et 1969. Elle se base sur l'editio princeps parue A Berlin en 1783.

Savamment introduit puis comment6 pas A pas par l'6minent sprcialiste de la pensre mendelssohnienne qu'est Alexander Altmann, Jerusalem nous est prrsent6 comme un texte de mise au point, comme une riposte A la reaction suscitre par un des 6crits antrrieurs de l'au- teur, une preface A la r66dition allemande du trait6 rabbinique de Menasseh ben Israel (1604-57), Vindiciae Judaeorum, A l'occasion de laquelle il exprimait ses vues sur la tolerance et la libert6 de conscience, dans l'espoir de contribuer ainsi A la cause de la reconnais- sance civile des Juifs.

Cette preface devait en effet servir de pre- texte A un admirateur anonyme, soucieux d'ob- tenir la conversion de Mendelssohn. Sous une fausse identite, ii rrdigea et publia une petite brochure dans laquelle il laissait entendre que ce dernier 6tait pret A embrasser le christia- nisme. Mais fait plus grave encore que cette fausse assertion, sous couvert de commenter sa pensre, il drformait et caricaturait les conceptions de Mendelssohn touchant au judaisme. Mendelssohn ne pouvait laisser passer cela et il se fit un devoir d'6crire Jerusa- lem.

Ce texte d'une centaine de pages comporte deux grandes parties. La premiere est un plai- doyer en faveur de la separation de l'Eglise et de l'Etat et de la libert6 de conscience. Pour Mendelssohn, on ne saurait sanctionner qui- conque pour ses opinions. Ce qui relkve de la justice humaine, done de l'Etat, ce sont les

BULLETIN DES OUVRAGES

actes. Les convictions, qui rel~vent de l'Iglise, doivent demeurer un espace de libert6 pour chacun, aussi longtemps qu'elles n'entravent pas l'ordre social. Par cette affirmation, il drnie toute 16gitimit6 au < pouvoir eccl~sias- tique >, lequel ne saurait s'imposer que par l'argumentation et par la persuasion et non par la force et la contrainte. De m~me, il repousse les notions de profession de foi et de serment religieux.

Les assauts dont il est l'objet tant de la part de ses drtracteurs que de ceux qui veulent A tout prix le convertir fournissent A Mendels- sohn l'occasion de souligner ce qui lui semble fondamental dans le judaisme : la non con- tradiction entre croyance rationnelle et rrv&- lation. Ce qu'il drveloppe dans sa deuxibme partie. Selon lui, la rrv6lation ne fait que prescrire des r~gles d'action qui sont confor- mes aux v~ritrs admises par la raison. Elle n'apporte aucune v~rit6 surnaturelle. Par cette affirmation, notons-le, il bannit du judaisme tout ce qui touche au domaine de la mys- tique.

Enfin, le judaisme que Mendelssohn prend pour module n'est pas le judaisme de son temps, drgrnrr6 par les < vicissitudes de l'his- toire >>, mais lejudaisme antique. C'estl'image idralisre de ce judaisme des origines, nous explique AA., qui, dans l'esprit de Mendels- sohn, doit servir de module pour la phriode A venir, quand les Juifs seront admis A part entibre dans la socirt6 civile.

Cette lecture guidie et commentre est pr&- cieuse pour une mise en perspective histori- que et philosophique de la pensre de Men- delssohn; une pensre, nous dit AA., faite du m6lange subtil et personnel de la culture rab- binique dont il est issu et dans laquelle il continue de se sentir A l'aise et des Lumibres europrennes dans lesquelles il a su s'immer- ger avec le succ~s 6tonnant que l'on sait.

Rrgine Azria.

62.346 MENDES-FLOHR (Paul), 6d. Martin Buber. Une terre et deux peuples. La question jud6o-arabe.

(Infra Arch., 62, no 220).

62.347 MICHEL (Patrick), MINK (Georges). Mort d'un pr~tre. L'affaire Popieluszko: analyse d'une logique normalisatrice. Pa- ris, Fayard, 1985, 348 p.

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