rosenzweig in gespräch mit ehrenberg, cohen und buberby wolfdietrich schmied-kowarzik

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EHESS Rosenzweig in Gespräch mit Ehrenberg, Cohen und Buber by Wolfdietrich Schmied-Kowarzik Review by: Michael Löwy Archives de sciences sociales des religions, 52e Année, No. 138 (Apr. - Jun., 2007), pp. 225-226 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128838 . Accessed: 11/06/2014 03:53 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.149 on Wed, 11 Jun 2014 03:53:53 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Rosenzweig in Gespräch mit Ehrenberg, Cohen und Buber by Wolfdietrich Schmied-KowarzikReview by: Michael LöwyArchives de sciences sociales des religions, 52e Année, No. 138 (Apr. - Jun., 2007), pp. 225-226Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128838 .

Accessed: 11/06/2014 03:53

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BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE - 225

antid~mocratique du social en d6pit de son image et de ses pratiques electorales << demo- cratiques >. C'est peut-&tre pourquoi les

, evan-

geliques > y &taient dija 18 % en 1997, en croissance constante comme dans le reste de I'Amirique latine. La protestation religieuse pourrait avoir, entre autres, pour cause les blocages lies aux collusions entre Eglise catho- lique et bourgeoisie d'etat dans la r6gulation verticale des forces populaires, la dissidence religieuse devenant un des espaces possibles d'organisation independante hors regulation de l'tglise catholique et de l'1tat, les deux piliers centraux des soci&t6s latino-americaines. Cet ouvrage permet de prendre toute la mesure de la collusion verticale des modes de regula- tion religieux et politiques dans une region oi la < transition democratique > qui a suivi les dictatures s'opare non sans difficultes.

Jean-Pierre Bastian

138-82 Wolfdietrich SCHMIED-KOWARZIK

Rosenzweig in Gesprich mit Ehrenberg, Cohen und Buber Mijnchen, Verlag Karl Alber, 2006, 253 p.

L'auteur, professeur de philosophie a I'universite de Kassel, est internationalement connu pour ses travaux sur l'ceuvre de Franz Rosenzweig. Ce recueil d'essais presente la vie et I'ceuvre de Rosenzweig dans le contexte plus large de la culture juive/allemande et notamment dans son dialogue avec deux autres figures importantes du renouveau philoso- phique et religieux du judaisme: Hermann Cohen et Martin Buber.

N6 a Kassel en 1886, F. Rosenzweig a failli, sous l'influence de ses cousins et amis Rudolf Ehrenberg et Eugen Rosenstock, se convertir au christianisme. C'est pour justifier sa d&cision de rester juif qu'il va rediger, dans les tranch&es de la Premiere Guerre mondiale, L'Etoile de la Redemption (1921), un livre singulier qui se veut en rupture avec toute la pens&e philosophique traditionnelle, et que Walter Benjamin considerait comme &tant, avec Histoire et Conscience de Classe (1922) de Gyorgy Lukacs, un des ouvrages les plus importants de la premiere moitie du xx' si&cle. En 1920, F. Rosenzweig va fonder la Libre Maison d'itudes Juives a Frankfort, un impor- tant centre culturel et religieux auquel partici- pera une pleiade de brillants esprits du judaisme allemand (entre autres Martin Buber, Siegfried Krakauer, Ernst Simon et Erich Fromm). Para-

lys6 par une sclbrose, F. Rosenzweig reussira encore a commencer, avec son ami Buber, une nouvelle traduction de la Bible hebraique en allemand, avant de d&cder, a l'ige de 43 ans, en 1929.

L'ambition de F. Rosenzweig dans son opus major &tait rien moins que de jeter les fonde- ments d'une < Nouvelle Pens&e > - inspirie tou- tefois, comme le montre tres bien Wolfdietrich Schmied-Kowarzik, par la < philosophie posi- tive > de Schelling - une pens&e existentielle en rupture avec le rationalisme << purement negatif >, d'Aristote a Hegel. I1 met au centre de son < contre-systeme > les concepts de Creation, Revelation et Redemption, qui relvent d'une philosophie religieuse/existentielle, &chappant tant a la logique rationaliste qu'a la theologie traditionnelle. Le livre se situe du point de vue du judaisme mime s'il reconnait que les juifs, aussi bien que les chretiens, n'ont acces qu'a une partie de la verite : dans sa totalite, < la V&rite de Dieu n'appartient ni a eux ni a nous >. Si le romantisme est une tentative de

r&conciliation po&tique de la rupture entre la rationalit6 et la vie, alors, selon I'auteur, ni Schelling ni Rosenzweig ne relevent du roman- tisme, parce que leur demarche est philoso- phique, plut~t que litteraire ou artistique. J'ajouterai cependant que, si l'on part d'une definition plus large du romantisme comme protestation culturelle contre la civilisation moderne, les deux auteurs en question appar- tiennent a ce qu'on pourrait designer comme < philosophie romantique >.

Ami et disciple du philosophe ndo-kantien Hermann Cohen, F. Rosenzweig admirait beau- coup son dernier ouvrage, La religion de la raison a partir des sources du judaisme (post- hume, 1919). Mais il va s'en dissocier par son refus du rationalisme et sa conviction que la V~rite ne coincide pas n&cessairement avec la Raison. Selon l'auteur on peut considerer, jus- qu'a un certain point, L'Etoile

de la Ridemp- tion comme une reponse philosophique et religieuse au livre de H. Cohen (il semble qu'on peut aussi interpreter la virulente cri- tique de F. Rosenzweig sur l'id6ologie du pro- gres comme un des moments de sa rupture avec le neo-kantianisme de son maitre).

L'amiti6 avec Martin Buber est un autre aspect important de la biographie intellec- tuelle de F. Rosenzweig. II est vrai qu'au d6but il avait beaucoup de r6serves envers un pen- seur dont il ne partageait ni l'option sioniste ni la demarche religieuse h&trodoxe, qu'il cri-

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zz6 - ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

tiquait, dans un essai de 1914, comme < theo- logie athee >. Dans une de ses plus celebres

conferences, Buber avait rtinterprete un pas- sage de la Bible en affirmant: la Loi n'est pas < grav&e > (haruth) dans le marbre des Tables, elle est liberti (heruth) sur les Tables. Partisan d'une conception plus traditionnelle de la Loi comme R~v6lation, Rosenzweig ne se recon- naissait pas dans cette demarche plus ithique que theologique. Ils vont toutefois se rappro- cher grace au travail commun dans la Libre Maison des Eitudes Juives, et surtout grace au projet commun de traduction en allemand de l'Ancien Testament, en cherchant des formes d'expression plus proches de l'esprit de la langue h~braique que l'ancienne traduction de Martin Luther. Les premiers volumes de cette traduction, tris controversbe, paraitront dans les annbes 1920, mais elle ne sera terminde, par le seul Buber, qu'en... 1961.

Un des chapitres les plus interessants de ce livre est celui oii Wolfdietrich Schmied- Kowarzik &tudie le rapport entre identite juive et allemande chez les trois auteurs: Cohen, Buber et Rosenzweig. I1 s'agit de trois types parfaitement distincts de < synthise jud0o/ allemande >. Dans sa polemique de 1880 contre les proclamations antis~mites de Heinrich Treitschke, Hermann Cohen affirmait la pro- fonde convergence entre le judaisme proph&- tique/messianique et l'Aufkliirung allemande

represent&e par Lessing, Kant, Goethe et Schiller - ainsi que par Moses Mendelssohn. Cette conviction le conduit, pendant la Pre- miere Guerre mondiale, a soutenir le Reich allemand, allant iusqu'd &rire, dans Germa- nitd et Judeiti (Deutschtum und Judentum), en 1915, que < la guerre juste est la prepara- tion pour la paix &ternelle > dont parlait Kant... Tout autre est la d~marche de Martin Buber: sioniste militant, il &tait oppose a l'as- similationisme, sans pour autant partager le projet de Herzl de creation d'un < "tat juif >.

Hostile au nationalisme, il rivait de la fonda- tion d'un centre spirituel et religieux juif en Palestine, en entente avec la population arabe locale. Profondement immerge dans la culture allemande, il &crira en 1939 un article poi- gnant sur ( La fin de la symbiose judeo- allemande >, qui prbsente cette dernibre comme la convergence culturelle la plus riussie et la plus fructueuse de l'histoire juive depuis l'experience espagnole du Moyen Age. Ni sioniste, ni assimilationiste, Franz Rosenzweig repr~sentait une troisieme position. Pour lui, le peuple juif ne possede une terre, une langue

et une coutume qu'en tant que biens religieux : grace a l'absence d'un ftat, il a eu la chance de rester en marge de l'histoire mondiale. F. Rosenzweig se considerait comme

,, Juif et

Allemand >, deux identites distinctes mais compatibles. Dans une lettre, qui deviendra celtbre, de janvier 1923 a son ami - et succes- seur a la direction de la Libre Maison des

ctudes Juives - Rudolf Hallo, il disignait L'Etoile de la Ridemption comme < un cadeau que l'esprit allemand dolt a son enclave juive > ; sans illusions, il privoyait que ce cadeau ne serait honore que < tout au plus, de fagon posthume >.

L'auteur discute aussi de l'influence sur F. Rosenzweig de son cousin Hans Ehrenberg, compare les approches philosophiques - pro- fond~ment distinctes - de Heidegger et F. Rosenzweig, et examine, dans une sorte de conclusion, les rapports entre philosophie de

l'histoire et thbologie depuis Hegel et Schelling jusqu'a Ernst Bloch et F. Rosenzweig. II s'agit done d'un livre d'une tris grande richesse, qui ouvre des pistes nouvelles, non seulement pour l'interpr~tation de l'oeuvre &trange et complexe de F. Rosenzweig, mais aussi pour la comprehension de ce grand chapitre tragi- quement clos de l'histoire culturelle euro-

p~enne, la pensbe juive/allemande.

Michael Lowy

138-83 Robert A. SEGAL

Myth. A Very Short Introduction Oxford, Oxford University Press, coll. < Very Short Intro- ductions ,,

2004, 163 p. Avec ce volume sur le mythe, R.-A. Segal

respecte parfaitement le style de la collection < Very Short Introductions > : donner en moins de deux cents pages les cls essentielles pour comprendre le sujet traitC. Contrairement A ce que pourrait laisser penser le titre, I'auteur n'a pas choisi d'aborder le mythe en tant que tel; il s'en justifie dans l'introduction: il n'existe pas d'6tude du mythe comme mythe. C'est pourquoi il traite plut6t des diff~rentes theo- ries sur le mythe, labor~es depuis le debut du xIx' si&cle. II choisit d'en parler non pas en exposant, chronologiquement, ces theories et leurs auteurs, mais de les organiser selon huit grandes thematiques. Celles-ci sont dcfinies en tenant compte de l'idie qu'il n'existe pas non plus de theorie du mythe lui-mime, comme il le d&clare dans l'introduction. R.-A. Segal &tu- die done a chaque fois le mythe en relation

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