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PROBLEMATIQUE DE GESTION DES AIRES PROTEGEES AU BURUNDI KIRUNDO, LE 08/07/2011 Par MUGISHAWIMANA Jean Directeur Technique INECN

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PROBLEMATIQUE DE GESTION DES AIRES PROTEGEES AU BURUNDI

KIRUNDO, LE 08/07/2011

Par MUGISHAWIMANA Jean

Directeur Technique INECNq

Plan de l’exposé

• Introduction: cadre politique institutionnel et légal des APIntroduction: cadre politique, institutionnel et légal des AP

I. Problématique de gestion des AP et types d’infractionsblé i d à l i i1.1. Problématique due à la cession et concession

1.1.1. Définitions: cession, concession  1.1.2. Conséquences de cession et concession des1.1.2. Conséquences de cession et concession des   

AP1.2. Autres problématiques dans la gestion des AP1.3. Consequences des pressions anthropiques dans les AP

• Conclusion• Conclusion

0. Introduction: CADRE POLITIQUE, LEGAL ET INSTITUTIONNEL DES AP

0.1. Cadre politique

• Le Burundi se préoccupe de la conservation de la nature depuis l’époque coloniale: création d t i é f tiè (Kibi B i t Ki )de trois réserves forestières (Kibira, Bururi et Kigwena);

• Huit ans après la conférence de Stockolm sur l’environnement (1972), création de l’INCN (1980) sous la supervision directe de la Présidence de la République. C’est en 1989 que l’INCN d i INECN ê é i d Mi i è l’E i dl’INCN devint INECN, en même temps création du Ministère ayant l’Environnement dans ses attributions dont dépend l’institut jusqu’aujourd’hui;

• C’est aussi en 1980 que le Décret‐Loi portant création des Parcs Nationaux et Réserves N ll é é i éNaturelles a été signé;

• Actuellement, il existe 14 aires protégées totalisant 157662,85 ha soit 5,6% de la superficie du territoire national;

• Le Burundi s’est doté de plusieurs documents politiques (Textes et lois) pour assurer la sauvegarde de la biodiversité et des AP tout en assurant le bien être des populations (Politique sectorielle du MINEATU, CSLP, Stratégie Nationale et Plan d’action en matière de la diversité biologique, etc.)

Situation géographique des AP du Burundi

0.2. Cadre légal

• Pendant la période coloniale, plusieurs textes de lois ont été élaborés pour réglementer :

– la coupe et la vente du bois domanial (O.R.U.N0 29/129 du 27/04/1923),– L’organisation de la coupe et de la vente du bois des forets (Décret du 18/12/1930);  

la chasse et la capture des animaux sauvages (Décret du 21/04/1937)– la chasse et la capture des animaux sauvages (Décret du 21/04/1937)– Etc.

• Trois réserves ont été établies officiellement : (Kibira en Décembre 1933 par O.R.U. N033/Agri. du 24/5/1934; Bururi en avril 1951 pat O.R.U. N052/115 du 15/06/1954; Kigwenaen juin 1954 (O R U n0 52/115 du 15/06/1954)en juin 1954 (O.R.U. n0 52/115 du 15/06/1954).

• En mettant en réserve ces trois forets naturelles, l’autorité coloniale visait à la fois la protection des sols contre l’érosion et la conservation de la faune.

ll l d lé l d l l élé• Actuellement, le cadre légal en vigueur au Burundi inclut les éléments:– des textes de lois de la période coloniale; – de la Constitution de la République du Burundi,– Du Décret‐Loi de 1980 sur les AP,– Du Décret de 2000 portant délimitation d’un Parc National et de 4 Réserves Naturelles;Du Décret de 2000 portant délimitation d un Parc National et de 4 Réserves Naturelles;– Du code de l’Environnement de 2000;– Du code forestier de 1985,– Du code foncier de 1986. qui précise le régime de tenure des terres – Décrets de 2011 portant délimitation de 6 aires protégées.

0.3. Cadre institutionnel

• Le cadre institutionnel décrit les différents intervenants dans la gestion des AP a savoir l’INECN et les autres partenaires comprenant les institutions publiques, les communautés locales et autochtones, les ONGs, les organisations nationales et associations communautaires ainsi que les organisations régionales et internationales.

• L’INECN 

• c’est un établissement public a caractère administratif régi par le Décret n0100/188 du 05 octobre 1989 portant organisation de l’Institut. Il est placé sous la tutelle du Ministère ayant l’environnement dans ses attributions.

• La mission principale de l’INECN est d’assurer la sauvegarde de l’environnement et la conservation de la nature. A cette fin,– Il collecte et interprète les données relatives au contrôle de l’état de l’environnement fournis par les différents 

organismes tant nationaux qu’internationaux;organismes tant nationaux qu internationaux;

– Il fait respecter les normes environnementales pour lutter contre les pollutions de tout genre par un suivi administratif et judiciaire;

– Il crée, aménage et gère les parcs nationaux et réserves naturelles pour en assurer la pérennisation et l’exploitation a d fi t i tides fins touristiques;

– Il entreprend et encourage les recherches et mesures d’accompagnement pour le maintien de la diversité biologique,

– Il veille à l’application des Conventions nationales internationales relatives au commerce et échange de spécimen de faune et de la flore sauvages;

– Il contribue à la promotion de l’éducation environnementale en collaboration avec les organismes et établissements concernes.

Les autres partenaires dans la gestion des AP

• Les Institutions publiques dont les Ministères clés sont le MEEAU (Ministère de tutelle) le MinÉduc le Min Énergie et Mines le(Ministère de tutelle) ; le MinÉduc ; le Min. Énergie et Mines ; le MinIntérieur, le Min. Sécurité Publique, le MAElevage, et le MiniFin. 

• Les Communautés locales;;

• Les ONG Internationales;

• Les Associations nationales et communautaires locales;

• Les Organisations internationales et régionales (Ex. projets TAMP KAGERA, GIRET);GIRET);

• Coopération bilatérale (Ex. CTB, GIZ)

I. Problématique de gestion des AP au Burundi

I 1 P blé ti d l i t iI 1 P blé ti d l i t iI.1. Problématiques dues a la cession et concessionI.1. Problématiques dues a la cession et concession

I.1.1. Définitions : Cession et concessionI.1.1. Définitions : Cession et concession

Cession : c’est la transmission à un autre de la chose ou du droit dont on est propriétaire ou titulaire.

Concession : c’est le contrat par lequel l’administration charge une personne privée d’un service, d’un ouvrage public ; C’est

i l t t l l l’Ad i i t ti t iaussi le contrat par lequel l’Administration autorise une personne privée à utiliser privativement le domaine public (ex.: concession de sépulture dans un cimetière).p )

••Selon le code foncier du Burundi (article 249)Selon le code foncier du Burundi (article 249) :: La cession et la concession sont des contrats à titre onéreux ou gratuit par g plesquels l’Etat transfère à un tiers un droit foncier portant sur une terre de son domaine privé.

Quelques précisions de la loi sur la cession et concession

L i l i d à è d i i if i è l d d iLa cession et la concession sont des contrats à caractère administratif et sont soumis aux règles du droit administratif. 

Sont seuls susceptibles de concession les droits d’emphytéose, d’usufruit ainsi que le droit d’usage et d’habitation.

Le code foncier du Burundi précise :

• Article 250.• Les obligations spéciales à chaque contrat doivent être précisées lors de sa conclusion, soit dans le 

contrat proprement dit soit dans un cahier de conditions spéciales y annexécontrat proprement dit, soit dans un cahier de conditions spéciales y annexé.

• Article 251.• La conclusion de tout contrat de cession ou de concession peut être suspendue afin de faciliter 

l’élaboration ou l’exécution du plan d’aménagement de la zone dans laquelle la terre faisant l’objet du t t t it écontrat est située.

• Les prescriptions imposées par le plan d’aménagement devront être respectées lors de la conclusion et pendant l’exécution du contrat.

A ti l 252• Article 252.• Les conditions, obligations ou autres prescriptions légales ou réglementaires applicables à un contrat de 

cession ou de concession sont toujours réputées connues et acceptées par le bénéficiaire. Elles sont toujours réputées résolutoires, même lorsque ce caractère n’est pas spécifié au contrat, sauf disposition législative contraire ou restrictive.

Peut‐on céder ou concéder les forêts, boisements et réserves naturelles????

• Le code de l’environnement en son chapitre 4, Article 72 stipule que les terres domaniales qui, aux termes des articles 1er et 2 de la loi n01/02 du 

d f d l l d25 mars 1985 portant code forestier, rentrent dans la nomenclature des forets ou boisements, ne peuvent faire objet de cessions ou de concessions à des personnes privées sur base des dispositions du chapitre III de la loi du 1er septembre 1986 portant code foncier du BurundiIII de la loi du 1er septembre 1986 portant code foncier du Burundi.(Article 2 de la Loi n0 1/6 du 3 mars 1980 portant création des Parcs nationaux et des Réserves Naturelles au Burundi; art.3 du code forestier)

• L’Article 84. Sans préjudice des utilisations privatives qui peuvent être exceptionnellement autorisées par le code foncier sur le domaine public, aucun acte de cession ou de concession portant sur les dépendances des territoires classés en parcs et réserves naturels ne peut être passé avant la décision de désaffectation de tout ou partie de ces dépendances.

Peut‐on céder ou concéder les forêts, boisements et réserves 

naturelles???? (suite)

• De même, les territoires ou espaces classés en parcs ou réserves ne pourront être modifiés que par décret après accomplissement des formalités etdécret, après accomplissement des formalités et enquêtes justifiant cette modification.

• Lorsque les circonstances qui avaient imposé le classement en parcs ou réserves ont cessé d’en justifier le maintien, les terrains, espaces et tous just e e a t e , es te a s, espaces et tousautres biens classés pourront être désaffectés par voie de décret, après enquête rendant compte de l’inopportunité de maintenir le classement (Articlel inopportunité de maintenir le classement (Article 85 du code de l’environnement).

Que dit la loi sur l’indemnisation en cas de l d’ i i AP?classement d’un terrain prive en AP?

• Article 19 du Décret‐Loi no 1/6 du 3 mars 1980 /portant création de parcs nationaux et des reserves naturelles précise: 

• Les personnes régulièrement installées dans les périmetres designés comme parc national ou réservepérimetres designés comme parc national ou réserve naturelle seront indemnisées selon la procédure prévue par le décret du 24 juillet 1956 relatif à l’expropriation pour cause d’utilité publique.

I.1.2. Conséquences de cession ou concession des AP

• Transgression et fragilisation des lois;

• Conflit des compétences: Contrat illégal et inconnu duConflit des compétences: Contrat illégal et inconnu du public

• Absence de plan de gestion;Absence de plan de gestion;

‐ Extension du périmètre concédé;

‐ Droits des riverains bafoués;Droits des riverains bafoués;

‐ Conflits entre les anciens et nouveaux exploitants;

Transformation des paysages (perte des services Perte de la‐ Transformation des paysages (perte des services, Perte de la biodiversité)

• Perte des zones intégralesPerte des zones intégrales 

II. Autres problématiques dans la gestion des APII.1. Problèmes d’ordre legal:• Insuffisance des lois et leurs textes d’application et surtout la 

faiblesse de leur applicationfaiblesse de leur application

• Textes de lois lacunaires, anciens non adaptés aux réalités actuelles;

• Textes en français surtout : contrainte à leur vulgarisation (contenu ignoré des populations, à majorité analphabètes);

• Absence de statut juridique pour certaines AP;

• Insuffisances ou manque de politiques (urbanisation, mécanismes durables de financements, emploi, formation, etc);

II.2. Problèmes d’ordre structurel et d i i ifadministratif

• La crise socio‐politique qui a secoué le pays depuis  1993 est venue remettre en cause les efforts entrepris et un relâchement s’est observé en matière de lacause les efforts entrepris et un relâchement s est observé en matière de la protection et de la conservation de la diversité biologique; 

• Les décideurs mal informés sur la complexité et les processus des écosystèmes naturels peuvent prendre des décisions politiques non appropriées pour lanaturels, peuvent prendre des décisions politiques non appropriées pour la préservation de la diversité biologique;

• Récalcitrance à la loi de certains; Non respect de certaines dispositions des textes législatifs: absence de zones tampon et des limites autour des AP;législatifs: absence de zones tampon et des limites autour des AP;

• Mauvaise gouvernance : non respect de certaines dispositions des textes législatifs ( b d ) d b / h d(absence de zones tampon); distribution et/ou occupation anarchique des terres, impunité, etc.

• Rapatriement massif non planifié

II.3. Problème d’ordre institutionnel

ffi d l ( i é li é) i 280 d• Insuffisance du Personnel (quantité et qualité): environ 280 agents de l’INECN pour veiller sur 157662,85 ha soit 5,6 % du pays;

• Insuffisances de fonds alloués à la gestion et à l’aménagement des AP;

• Motivation insuffisante du personnel;

• Insuffisance ou absence de moyens (de communication transport etInsuffisance ou absence de moyens (de communication, transport et autres équipements);

• Non application et/ou non respect des plans de gestion et• Non application et/ou non respect des plans de gestion et d’aménagement là où ils existent.

• Manque de synérgie et de cohésion entre acteurs dû à l’absence d’un cadre de concertation avec tous les intervenants: plusieurs acteurs sans structure de coordination de tous les intervenants et sans mécanisme opérationnel de suivi‐évaluation des réalisations;

• Conséquences:• Conséquences:• Manque d’harmonisation des approches d’intervention sur terrain 

entraînant un désordre, des chevauchements et un gaspillage de temps, d’efforts et de moyens;

• Non appropriation des actions et acquis par la populationNon appropriation des actions et acquis par la population bénéficiaire et par conséquent pas de perspectives de perrenisation des actions.

• Absence d’une approche participative effective.

II.5. Problème d’ordre naturel

• Changement climatique avec toutes ses conséquences sur les écosystèmes (assèchementconséquences sur les écosystèmes (assèchement des marais dans le Bugesera, surenvasement et pollution des lacs et des rivieres dégradation etpollution des lacs et des rivieres, dégradation et perte de la biodiversité, etc.)

Destruction des habitats des animaux et diminution des populations des espèces ( poissons hypopotames antilopes despopulations des espèces ( poissons, hypopotames, antilopes des 

marais, oiseaux et des crocodiles)

6. Conclusion• L’homme dépend beaucoup des écosystèmes encore viables; 

• Les écosystèmes n’ont jamais causé du tort à l’homme;

• L’homme doit alors les respecter pour son bien être et celui d d dde ses descendants;

• Il faut donc que toutes ces pratiques destructrices de la bi di ité i t b ibiodiversité soient bannies;

• L’appel est donc lancé à tout en chacun pour la préservation de ces écosystèmes et leurs services vitauxpréservation de ces écosystèmes et leurs services vitaux pour la survie des communautés.