pertes de substance cartilagineuse : perforations et transplantations chondrocytaires au coude à...

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386 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT — 4- Les tests pour déterminer les relations : le Pearson prod- uct moment correlation (r), pour les variables continues à distri- bution directe ; le Spearman rank-order correlation (rho) pour les variables non paramétriques ; le Kendall rank correlation pour les variables ordinales. — 5- Les analyses de survie qui sont utilisées quand le princi- pal élément est le temps jusqu’à ce que survienne un événement choisi en référence point final (end point). Le mode d’expression typique est la courbe de Kaplan Meier. Les intervalles de confi- ance à 95 % peuvent être construits sur la courbe. Les courbes de survie de différents groupes peuvent être comparées par le Log- rank test. — 6- Les analyses multivariées qui explorent les relations en- tre variables multiples : la régression linéaire pour 2 variables, la régression multivariée pour plus de 2 variables et quelques autres méthodes pour des cas particuliers. Le but principal des analyses multivariées est d’identifier, parmi les nombreux patients et les multiples variables, celles qui sont corrélées au résultat. leur in- terprétation est souvent difficile. On a avantage à avoir un col- lègue expérimenté dans la méthodologie statistique. A signaler à la fin de l’article (p 617 à 620) un glossaire de tous les termes utilisés dans ce domaine avec leur définition, c’est un document très utile. Clinical epidemiology and biostatistics: a primer for orthopaedic surgeons M.S. KOCHER, D. ZURAKOWSKI J Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 607-620. Pertes de substance cartilagineuse : perforations et transplan- tations chondrocytaires au coude à coude Étude randomisée anglo-norvégienne pour comparer deux traite- ments des atteintes cartilagineuses du genou : implantation de chondrocytes versus perforations (microfractures). L’étude porte sur 80 sujets atteints de lésions cartilagineuses sur les condyles fémoraux en l’absence de tout signe d’arthrose ou d’instabilité. Quarante sujets dans chaque groupe pour chacune des deux méthodes : — l’implantation de chondrocytes qui nécessite plusieurs temps : prélèvement de cartilage, culture des chondrocytes en laboratoire spécialisé, puis seconde arthroscopie pour émondage de la brèche cartilagineuse, couverture par un lambeau de péri- oste et remplissage par les chondrocytes ; — les perforations qui nécessitent un seul temps avec émond- age du cartilage pathologique et perforations multiples de la zone de défect. Les résultats ont été évalués à l’aide de l’International Cartilage Repair Society, le score Lysholm, le SF-36 et le score de Tegner. Un observateur indépendant a fait un examen à 12 et 24 mois de recul. A 2 ans postopératoire, une arthroscopie avec biopsie a été effectuée pour prélèvement histologique lu en aveugle par un anatomo-pathologiste et un chercheur. L’analyse des résultats montre peu de différence entre les deux groupes. A deux ans, l’amélioration clinique est significative. Sur le SF-36, il y a un léger avantage pour les perforations. Dans les deux groupes les sujets jeunes et actifs ont de meilleurs résul- tats. Sont à déplorer deux échecs dans le groupe « chondrocytes » et un échec dans le groupe « perforations ». Mais il faut signaler 10 débridements arthoscopiques (20 %) dans le groupe « chondrocyte » (hypertrophie périostée) contre 4 (10 %) dans le groupe « perforations ». L’analyse histologique a pu être obtenue dans 84 % des cas, sans différence significative entre les deux groupes (mais les auteurs précisent qu’il aurait fallu 120 biopsies pour obtenir des échan- tillons valables). 39 % présentait du cartilage hyalin, mais jamais en totalité ; 43 % du fibrocartilage seulement (fig. 4, 5, 6). Enfin, il n’y a pas de corrélation entre l’état histologique et le résultat clinique évalué à l’aide du Lysholm et du SF-36. Conclusion : à 2 ans de recul les résultats sont assez compara- bles. Mais qu’adviendra-t-il dans l’avenir à plus long terme ? Autologous chondrocyte implantation compared with microfrac- ture in the knee G. KNUTSEN, L. ENGEBRETSEN, T.C. LUDVIGSEN J Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 455-464. TUMEURS Histyocytome fibreux malin des parties molles : bilan de 79 cas opérés Étude rétrospective d’une série de 79 patients opérés en dix ans, 45 femmes et 34 hommes d’âge moyen de 65 ans (20-85), avec un recul de 60 mois (12-119). Deux ont été perdus de vue et neuf sont décédés. D’après leur localisation, 50 % se situent à la cui- sse, 19 % à la jambe et le pied, 14 % au membre supérieur, 6 % à la fesse. D’après le degré de malignité histologique 92 % étaient de haut degré et 8 % de bas degré. Selon Enneking, 8 % étaient IA, 54 % IIA et 38 % IIB. Tous les malades ont été opérés 13 % avec résection marginale large 55 %, compartimentale 12 %, amputation 11 % et désartic- ulation 9 %. Neuf ont eu une chirurgie isolée, 7 avec radio- thérapie, le reste a eu de la chimiothérapie pré ou post ou pré et postopératoire plus radiothérapie, Il y a eût 9 récidives locales, 4 récidives à distance et 4 récidives locales et à distance, 7 cas de métastases pulmonaires et 1 cas de métastases cérébrales, et 9 décès. La survie a été de 92 % et 86 % a deux et cinq ans respectivement. La survie sans signe de la maladie 71 et 67 %. La survie a été plus longue pour les malades âgés de plus de 60 ans. Le pire pronostic concerne les tumeurs de la fesse. Le critère déterminant dans ces tumeurs a été le stade de Enneking et les auteurs préconisent la résection large dans les IIA et l’amputation dans les IIB. Histiocitoma fibroso maligno de partes blandas D. ROCA, I. ESCRIBA, I. GRACIA, A. DONCEL, J. MAJO Rev Ortop Traumatol, 2004, 48, 205-209. MEMBRE INFÉRIEUR Un effet inhabituel de l’usure dans les PTH Les auteurs rapportent trois cas de sciatique survenus dans les suites lointaines d’une prothèse totale de hanche (PTH) : Dans les trois cas, une réintervention décidée sur le vu d’usure et de migration du cotyle, a trouvé une masse kystique postérieure ou postéro-latérale, comprimant le nerf sciatique. Au cours du changement de prothèse, cette masse a été excisée. La disparition des douleurs sciatiques est notée dès le réveil. L’histologie des masses kystiques excisées a montré un infiltrat dense d’histiocytes et des cellules géantes multi nuclées asso- ciées à des corps étrangers réfractiles.

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Page 1: Pertes de substance cartilagineuse : perforations et transplantations chondrocytaires au coude à coude

386 SÉLECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT

— 4- Les tests pour déterminer les relations : le Pearson prod-uct moment correlation (r), pour les variables continues à distri-bution directe ; le Spearman rank-order correlation (rho) pour lesvariables non paramétriques ; le Kendall rank correlation pour lesvariables ordinales.

— 5- Les analyses de survie qui sont utilisées quand le princi-pal élément est le temps jusqu’à ce que survienne un événementchoisi en référence point final (end point). Le mode d’expressiontypique est la courbe de Kaplan Meier. Les intervalles de confi-ance à 95 % peuvent être construits sur la courbe. Les courbes desurvie de différents groupes peuvent être comparées par le Log-rank test.

— 6- Les analyses multivariées qui explorent les relations en-tre variables multiples : la régression linéaire pour 2 variables, larégression multivariée pour plus de 2 variables et quelques autresméthodes pour des cas particuliers. Le but principal des analysesmultivariées est d’identifier, parmi les nombreux patients et lesmultiples variables, celles qui sont corrélées au résultat. leur in-terprétation est souvent difficile. On a avantage à avoir un col-lègue expérimenté dans la méthodologie statistique.A signaler à la fin de l’article (p 617 à 620) un glossaire de tousles termes utilisés dans ce domaine avec leur définition, c’est undocument très utile.

Clinical epidemiology and biostatistics: a primer for orthopaedicsurgeons

M.S. KOCHER, D. ZURAKOWSKIJ Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 607-620.

Pertes de substance cartilagineuse : perforations et transplan-tations chondrocytaires au coude à coude

Étude randomisée anglo-norvégienne pour comparer deux traite-ments des atteintes cartilagineuses du genou : implantation dechondrocytes versus perforations (microfractures).L’étude porte sur 80 sujets atteints de lésions cartilagineuses surles condyles fémoraux en l’absence de tout signe d’arthrose oud’instabilité. Quarante sujets dans chaque groupe pour chacunedes deux méthodes :

— l’implantation de chondrocytes qui nécessite plusieurstemps : prélèvement de cartilage, culture des chondrocytes enlaboratoire spécialisé, puis seconde arthroscopie pour émondagede la brèche cartilagineuse, couverture par un lambeau de péri-oste et remplissage par les chondrocytes ;

— les perforations qui nécessitent un seul temps avec émond-age du cartilage pathologique et perforations multiples de la zonede défect.Les résultats ont été évalués à l’aide de l’International CartilageRepair Society, le score Lysholm, le SF-36 et le score de Tegner.Un observateur indépendant a fait un examen à 12 et 24 mois derecul. A 2 ans postopératoire, une arthroscopie avec biopsie a étéeffectuée pour prélèvement histologique lu en aveugle par unanatomo-pathologiste et un chercheur.L’analyse des résultats montre peu de différence entre les deuxgroupes. A deux ans, l’amélioration clinique est significative.Sur le SF-36, il y a un léger avantage pour les perforations. Dansles deux groupes les sujets jeunes et actifs ont de meilleurs résul-tats. Sont à déplorer deux échecs dans le groupe« chondrocytes » et un échec dans le groupe « perforations ».Mais il faut signaler 10 débridements arthoscopiques (20 %)dans le groupe « chondrocyte » (hypertrophie périostée) contre 4(10 %) dans le groupe « perforations ».

L’analyse histologique a pu être obtenue dans 84 % des cas, sansdifférence significative entre les deux groupes (mais les auteursprécisent qu’il aurait fallu 120 biopsies pour obtenir des échan-tillons valables). 39 % présentait du cartilage hyalin, mais jamaisen totalité ; 43 % du fibrocartilage seulement (fig. 4, 5, 6).Enfin, il n’y a pas de corrélation entre l’état histologique et lerésultat clinique évalué à l’aide du Lysholm et du SF-36.Conclusion : à 2 ans de recul les résultats sont assez compara-bles. Mais qu’adviendra-t-il dans l’avenir à plus long terme ?

Autologous chondrocyte implantation compared with microfrac-ture in the kneeG. KNUTSEN, L. ENGEBRETSEN, T.C. LUDVIGSENJ Bone Joint Surg (Am), 2004, 86, 455-464.

TUMEURS

Histyocytome fibreux malin des parties molles : bilan de79 cas opérés

Étude rétrospective d’une série de 79 patients opérés en dix ans,45 femmes et 34 hommes d’âge moyen de 65 ans (20-85), avecun recul de 60 mois (12-119). Deux ont été perdus de vue et neufsont décédés. D’après leur localisation, 50 % se situent à la cui-sse, 19 % à la jambe et le pied, 14 % au membre supérieur, 6 % àla fesse. D’après le degré de malignité histologique 92 % étaientde haut degré et 8 % de bas degré. Selon Enneking, 8 % étaientIA, 54 % IIA et 38 % IIB.Tous les malades ont été opérés 13 % avec résection marginalelarge 55 %, compartimentale 12 %, amputation 11 % et désartic-ulation 9 %. Neuf ont eu une chirurgie isolée, 7 avec radio-thérapie, le reste a eu de la chimiothérapie pré ou post ou pré etpostopératoire plus radiothérapie,Il y a eût 9 récidives locales, 4 récidives à distance et 4 récidiveslocales et à distance, 7 cas de métastases pulmonaires et 1 cas demétastases cérébrales, et 9 décès. La survie a été de 92 % et86 % a deux et cinq ans respectivement. La survie sans signe dela maladie 71 et 67 %. La survie a été plus longue pour lesmalades âgés de plus de 60 ans. Le pire pronostic concerne lestumeurs de la fesse. Le critère déterminant dans ces tumeurs aété le stade de Enneking et les auteurs préconisent la résectionlarge dans les IIA et l’amputation dans les IIB.

Histiocitoma fibroso maligno de partes blandasD. ROCA, I. ESCRIBA, I. GRACIA, A. DONCEL, J. MAJORev Ortop Traumatol, 2004, 48, 205-209.

MEMBRE INFÉRIEUR

Un effet inhabituel de l’usure dans les PTHLes auteurs rapportent trois cas de sciatique survenus dans lessuites lointaines d’une prothèse totale de hanche (PTH) :Dans les trois cas, une réintervention décidée sur le vu d’usure etde migration du cotyle, a trouvé une masse kystique postérieureou postéro-latérale, comprimant le nerf sciatique. Au cours duchangement de prothèse, cette masse a été excisée.La disparition des douleurs sciatiques est notée dès le réveil.L’histologie des masses kystiques excisées a montré un infiltratdense d’histiocytes et des cellules géantes multi nuclées asso-ciées à des corps étrangers réfractiles.