variétés améliorées de petit mil qui a dépassée grandement la satisfaction des besoins locaux.

La première étape a été la fourniture de kits de tests variétaux à un grand nombre d’agriculteurs au sein de cette union de producteurs agricoles en vue de l’évaluation de plusieurs nouvelles variétés en concurrence avec leurs variétés locales de mil. Après une année de test, les agriculteurs ont sélectionné plusieurs variétés améliorées aux fins de multiplication et d’évaluation. Suite à d’autres tests, les membres de l’union de producteurs ont décidé de multiplier et de commercialiser les semences de trois variétés améliorées :

• ICMV-IS 89305• ICMV-IS 94206• SOSAT-C88

La variété précoce SOSAT-C88 a depuis été remplacée par ICMV-IS 99001, dont les panicules plus longues sont préférées par les agriculteurs dans la majeure partie de l’Ouest du Niger.

Les membres des unions de producteurs ont reçu une formation sur les différentes techniques de production de semences certifiées (rotation des cultures, monoculture et maintien d’une distance d’isolement appropriée, ainsi que l’épuration régulière afin d’enlever les mauvaises plantes avant la floraison).

La superficie cultivée et la production de semences certifiées ont augmenté année après année, atteignant 85 tonnes de semences certifiées au cours de la campagne de production 2013 (voir tableau 2). L’excédent est vendu aux membres d’autres unions de producteurs agricoles, aux programmes gouvernementaux ainsi qu’aux sociétés semencières privées.

Un groupe d’agriculteurs célèbre l’année internationale de l’agriculture familiale en démontrant que la production et la commercialisation de semences de petit mil peuvent les extirper de la pauvreté.

Des enfants qui vont à l’école pour la première fois, ont leurs frais scolaires payés par les bénéfices de la production de semences, une amélioration générale des conditions de vie dans un village du Sud-ouest du Niger où les paysans et paysannes ont coopéré pour cultiver de nouvelles variétés et s’initier à la production et à la commercialisation de semences certifiées sont quelques avantages immédiats visibles.

Ces activités devraient accroître au cours de l’Année internationale de l’agriculture familiale décrétée par les Nations Unies afin d’encourager les politiques de développement durable en faveur des familles de producteurs agricoles, des unités communales, des groupes locaux, des coopératives et des familles de pêcheurs. L’année met l’accent sur la recherche de solutions visant à lutter contre la pauvreté et la faim ; et l’organisation des Nations Unies souligne qu’elle considère l’agriculture familiale et les petites exploitations agricoles comme importantes pour la production alimentaire durable en vue de l’atteinte de la sécurité alimentaire.

Au cours de la dernière décennie, le programme de sélection de mil du centre Sahélien de l’ICRISAT a étudié plusieurs technologies de production de mil avec des membres de l’union des producteurs agricoles de Made Bane affiliée à la fédération des unions des producteurs agricoles de Mooriben – à Falwel, dans la région de Dosso au Niger. L’une des initiatives les plus réussies concerne la formation d’un groupe de producteurs de petit mil sur la production et la commercialisation des semences certifiées.

Ceci s’est traduit par le remplacement des variétés locales de petit mil à faible rendement et une augmentation constante (Tableau 2) de la production de semences certifiées de

Les producteurs de semences de mil s’extirpent de la pauvreté

Exposition de mini-sachets de mil (ICMV-IS 94206)

Faits

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Grâce au revenu supplémentaire généré par les ventes de semences de mil, les producteurs à Falwel ont vu leurs conditions de vie s’améliorer considérablement. En particulier les agriculteurs ont pu payer les frais de scolarité de leurs enfants qui n’étaient pas scolarisés auparavant. Du fait de la rentabilité de la production et de la commercialisation des semences, il ya une augmentation du nombre de producteurs de semences et de la production de semences par les membres de cette union de producteurs agricoles. La formation reçue a aidé ces agriculteurs à connaître toutes les normes et conditions pour devenir des producteurs de semences et à tenir les registres commerciaux de base nécessaires afin de veiller à ce que leurs efforts améliorent leurs revenus.

Certains de ces producteurs à Falwel sont devenus aujourd’hui des formateurs pour d’autres unions de producteurs agricoles membres de la Fédération des unions de producteurs.

Les producteurs de semences de petit mil de Falwel sont parvenus à vendre tout leur surplus de production de semences, grâce aux activités de la nouvelle petite société agricole créée, ALFARO, de la Société semencière, Alhéri, à Dogondoutchi (qui a bénéficié du soutien du Programme des systèmes semenciers africains de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique).

Les dés sont jetés

L’Union des producteurs agricoles de Made Bane a organisé sa première Foire semencière avant la saison des pluies de 2012 et 2013. Pendant ces foires, de grandes quantités de semences de mil, de sorgho et de niébé ont été vendues.

Au départ, la plupart dans des mini-paquets était de 100 g à 500 g. Au fil du temps, au fur et à mesure que leurs clients avaient de plus en plus confiance dans les variétés proposées, la majorité de ces semences ont été vendues dans des sachets de 1 kg à 5 kg. Cependant, toujours est-il que les mini-sachets demeurent un excellent moyen à faible risque pour les nouveaux clients pour évaluer les échantillons des variétés disponibles dans leurs propres conditions agricoles.

Ceci ne constitue qu’un début, car la production de l’année 2013 de semences de mil à Falwel n’a suffi à satisfaire qu’un peu moins de 1 % de la quantité totale de semences de mil nécessaire pour atteindre l’objectif de 20 % du taux de remplacement annuel pour les variétés améliorées de pollinisation libre (OPV). Sur le marché, la demande croissante des semences améliorées de mil au Niger existe, et à l’heure actuelle il existe des possibilités similaires pour plus de 100 villages semenciers. Les dés sont jetés et le moment est venu de faire connaître cette histoire de réussite à travers le pays. A l’avenir, les producteurs nigériens de semences de mil pourraient même se voir offrir davantage d’opportunités, si des variétés hybrides appropriées pouvaient être identifiées, dans la mesure où ceci nécessiterait des taux nettement plus élevés de remplacement de semences.

AnnéeICMV-IS 89305

(Surface)ICMV-IS 94206

(Surface)SOSAT-C88 (Surface)

ICMV-IS 99001 (Surface)

Total (Surface)

2007 3 t sur (5 ha) 2 t sur (5 ha) 1 t sur (1 ha) – 6 t sur (11 ha)

2008 5 t sur (5 ha) 3.5 t sur (5 ha) 1 t sur (1 ha) – 9.5 t sur (11 ha)

2009 4 t sur (5 ha) 3 t sur (5 ha) 1 t sur (1 ha) – 8 t sur (11 ha)

2010 6 t sur (7 ha) 3.6 t sur (5 ha) – 4.2 t sur (6 ha) 13.8 t sur (18 ha)

2011 7 t sur (7 ha) 6 t sur (10 ha) 1 t sur (1 ha) 5 t sur (6 ha) 19 t sur (19 ha)

2012 27 t sur (25 ha) 20 t sur (15 ha) – 8.5 t sur (10 ha) 55.5 t sur (60 ha)

2013 40.5 t sur (45 ha) 24 t sur (30 ha) – 20.5 t sur (25 ha) 85 t sur (100 ha)

Tableau 2 : Production de semences de mil par l’Union des producteurs de Made Bane dans la région de Dosso dans le Sud-ouest du Niger

Le travail présenté ci-dessus se poursuit dans le cadre du programme de recherche du CGIAR sur les céréales en zones arides

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