l'universite pierre et marie curie sciences...
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. .., .
L'UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE- Paris 6 -
Spécialité
Mention
SCIENCES NATURELLES
NUTRI TION
par Mme Marie-Céline KIBANGADI née BAYONNE
Sujet de la thèse
Soutenue le
BËTA-CAROTËNE ET VITAMINESA ETE CHEZ L'ENFANT
devant la Commission composée de
Mr
~1r
Mr
M. PASCAUD
P. AYMARD
J.J. BAUDON
Président
Examinateur
"
A Monsieur le Professeur P. AYMARD
toute ma gratitude pour avoir accepté de
diriger ce travail
A Monsieur le Professeur M. PASCAUD
qui nous a fait l'honneur de présider notre jury
de thèse,
tous nos remerciements
A Monsieur le Professeur J.J. BAUDON
pour l'attention et le concours qu'il a bien voulu
apporter à cette étude
A Messieurs A. JARDEL et G. MORGANT
pour l'aide combien précieuse qu'ils n'ont cessée
de m'apporter tout au long de ce travail
Ma reconnaissance à toute l'équipe du Laboratoire de Biochimie
de l'hôpital TROUSSEAU
A Jacques KIBANGADI-NKODIA
A mon Oncle Fernand NOMBO-TCHISSAMBO
toute ma reconnaissance
A mes Parents
A Jocelyne COUEDEL
========
INTRODUCTION .
PREMI ERE PARTI E
GENERALITES SUR LE BETA-CAROTENE, LES VITAMINES A ET E
LA VITAMINE A ET LE BETA-CAROTENE................................. 4
l - Historique.................................................... 4
II - Structure chimique - Propriétés physiques.. 4
A - Le bêta-carotène..................................... 4
B - La Vitamine 5
9
la
la
lala
A -
III 8
V -
B - Biosynthèse de la vitamine A........ 11
A partir du bêta-carotène... 11A partir des rétinyls esters alimentaires.... 11
C - Stockage du bêta-carotène et de la vitamine A........ 13
D - Transport plasmatique ,........ 13
Le bêta-carotène............................. 13La vitamine A................................ 14
La Retinol binding protein. . . . . . . . . . . . . . . . . 14La Préalburnine...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
E - Elimination.......................................... 16
VI - Fonctions physiologiques... 17
A - La vitamine A et la vision............... 17
B - Vitamine A. Glycoprotéine et métabolisme membranaire. 20
C - Autres rôles de la vitamine A...... 20
VII - Utilisations thérapeutiques du bêta-carotène et de lavi tami ne A..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
A - Le bêta-carotène..................................... 21
B - La vi tamine A........................................ 21
VIII - Carence en vitamine A...................................... 22
IX - L'hypervitaminose A.......................................... 22
X - L' hypercaroténémie " .. , " , .. .. .. . . . . 23
LA VITAMINE E.......................................... . . . . . . . . . . . 24
l - Historique.................................................... 24
II - structure chimique et propriétés physico-chimiques '" 24
III - Sources et besoins. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
IV - Métabolisme.................................................. 27
A - Absorption........................................... 27
B - Transport et élimination......... 28
V - Physiologie................................................... 28
A - R61e anti-oxydant.................................... 28
B - Les relations de la vitamine E avec le sélénium etle coenzyme Q...................................... 29
Avec le sélénium............................. 29Avec le coenzyma Q........................... 30
C - Autres raies de la vitamine E..... 31
VI - Carence et utilisation thérapeutique ,. 31
DEUXIEME PARTIE
TECHNIQUES UTILISEES POUR LE DOSAGEDES VITAMINES A, E ET DU BETA-CAROTENE
DOSAGE DU BETA-CAROTENE................................. . . . . . . . . . . 34
l - Introduction '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
II - Les conditions chromatographiques ,. 34
A - Méthode de ZAKARIA. 34
B - Nos conditions chromatographiques......... 35
Appareils ; ',' . . . . . . . . . 35Conditions de chromatographie ,. 35Solutions étalons............................ 36Dosage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
III - Résultats obtenus avec notre technique. 37
A - Identification des pics ... '" 37
B - Calculs.............................................. 37
IV - Caractéristiques de la technique , 39
A - Répétabilité......................................... 39
B - Conservation......................................... 40
Température de conservation..... 40Nature du tube et durée de conservation... 42
C - Reproductibilité..................................... 43
D - Rendement d'extraction.. 43
E - Linéari té. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
F - Limite de détection.................................. 44
G - Influence de certains facteurs au niveau du dosage... 46
Temps d'agitation '" 46Quantité minimale de surnageant â prélever
après centrifugation. 46Temps d'évaporation. 47Temps s'écoulant entre l'évaporation et
l'injection. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48Quantité de sérum minimale nécessaire pour
le dosage.................................. 48Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
V - Comparaison de notre technique avec celle de ZAKARIA... 49
DOSAGE DES VITAMINES A ET E...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
TROISIEME PARTIE
LES VITAMINES A, E ET LE BETA-CAROTENE CHEZ L'ENFANT
INTRODUCTION '..................... 52
RELATION MERE-FOETUS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
l - Le bêta-carotène.............................................. 53
II - La vitamine A................................................ 54
III - Relation vitamine A et bêta-carotène , 55
IV - La vitamine E................................................ 55
V - Conclusion.................................................... 55
TAUX DE BETA-CAROTENE, DES VITAMINES A ET E CHEZ LES ENFANTSAGES DE 5 MOIS A 16 ANS........................................... 61
l - Variations en fonction de l'age.. 61
A - Caroténémie " "...... 61
B - Vitamine A........................................... 64
C - Vitamine E........................................... 67
II - Variations en fonction du sexe '" 69
A - Caroténémie.......................................... 69
B - Vi taminémie A........................................ 70
C - Vi taminémie E........................................ 71
III - Comparaison entre enfants français et enfants immigrés... ... 72
A - Caroténémie.......................................... 72
B - Vi taminémie A........................................ 72
C - Vitaminémie E........................................ 73
IV - Conclusion ". . . . . . . . 73
ETAT VITAMINIQUE A ET E ET BETA-CAROTENE CHEZ DES NOURRISSONSSOUFFRANT DE DIARRHEES ,.............. 74
l - Rappels....................................................... 75
A - Intolérance au gluten................................ 75
B - Intolérance aux protéines du lait de vache............ 75
II - Résultats.................................................... 76
EFFET D'UNE SUPPLEMENTATION VITAMINIQUE SUR LES TAUX SANGUINS AUCOURS DE LA MUCOVISCIDOSE ET DE$ ATRESIES DES VOIES BILIAIRES..... 78
l - La Mucoviscidose.............................................. 78
A - Rappels ,............................. 78
B - Résultats " , . .. . .. . . . . . . 79
II - Les atrésies des voies biliaires '" 80
A - Rappels.............................................. 80
B - Résultats............................................ 80
III - Conclusion.................................................. 82
STATUT VITAMINIQUE A, E ET DU BETA-CAROTENE CHEZ LES FEMMES
ENCEINTES DU SUD DU SOUDAN........................................ 83
l - Introduction.................................................. 83
II - Résultats.................................................... 84
III - Conclusion ............•.............."....................... 85
CONCLUSION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . • . • . . • . . . . • . . . . 87
BIBLIOGRAPHIE ...................•.................•........••. '.' • . 89
L 0 L
RBP
PA
HDL
A.V.B.E.H.
P.V.B.I.H.
A.D.E.
ABREVIATIONS UTILISEES======================
Low Density lipoprotein
Retinol Binding Protein
Préal bumi ne
High Density Lipoprotein
Atrésie des voies biliaires extra-hépatiques
Paucité des voies biliaires intra-hépatiques
Association Européenne pour le développement
de l'enfant
BETA-CAROTENE ET VITAMINES AET E CHEZ L'ENFANT
1
INTRODUCTION============
Le beta-carotène est la source majeure alimen
taire de vitamine A chez l'homme. La vitamine A est un
micronutriment liposolubl~ nécessaire â:la croissance,
la différenciation des épithéliums. Son rôle important
dans la préservation de la vision est bien connu. L'avi
taminose A constitue la cause principale des problèmes
oculaires qu'on observe â l'heure actuelle dans nos pays
en voie de développement, exceptées les zones forestières
d'Afrique Noire où l'apport important en carotène des
produits de cueillette (exemple l'huile de palme) suffit
pour satisfaire les besoins vitaminiques A.
La vitamine E ou tocophérol est un constituant
que l'on trouve â des taux relativement élevés dans les
aliments, aussi bien les céréales, les végétaux que dans
le colostrum humain. Sa fonction majeure dans l'organisme
est probablement son rôle anti-oxydant. Sa déficience chez
les enfants est l'une des causes de l'anémie hémolytique
des nouveau-nés, surtout les prématurés.
L'absorption du beta-carotène aussi bien que celle
des vitamines A etE au niveau intestinal, se fait en présen
ce d'acides biliaires qui jouent le rôle d'émulsionnant
des substances lipidiques.
Notre travail a été
De mettre au point une technique de dosage (du beta
carotène, précurseur majeur de la vitamine A) rapide et
ne nécessitant pas un volume de sang important. Ensuite,
2
grâce à cette technique et celle du dosage simultané
de la vitamine A et de la vitamine E utilisée déjà dans
le laboratoire, d'établir les valeurs normales de ces
trois paramètres chez des enfants de la naissance à 16 ans.
- D'avoir une idée du passage placentaire de ces trois
paramètres par le dosage au niveau de la mère et du cor
don.
De voir les variations de ces trois composés au cours
de certains cas pathologiques affectant leur absorption,
notamment dans les diarrhées des nourrissons, dans la
mucoviscidose et les atrésies des voies biliaires.
Enfin, nous avons réalisé ces dosages dans lé
cadre d'une étude menée au sud du Soudan par l'A.O.E. /
chez des femmes enceintes de cette région.
3
PREMI ÈRE PARTI E
'f , "GENERALITES SUR LE BETA-CARDTENE, LES VITAMINES AET E
4
LA VITAMINE A ET LE BÊTA-CAROTÈNE============~==============~=====
HISTORIQUE
En 1913, MAC COLLUM et DAVIS ont suspecté l'exis
tenc~ dans certains aliments d'une substance liposoluble
indispensable à la croissance des rats (99). Il a été mon
tré par la suite que, non seulement ce facteur maintenait
la croissance des rats, mais était également capable de la
prévention de la xérophtalmie et la cécité.
Cette substance fut isolée du beurre et du jaune
d'oeuf en 1913 (99). Sa structure a été élucidée par KARRER,
et sa synthèse réalisée par ISLER (74). Cette substance fut
nommée "vitamine A".
La relation entre la vitamine A chez les animaux
et la provitamine, le bêta-carotène des plantes, a été par
ticulièrement clarifiée par KARRER et coll. après qu'ils
aient déterminé la structure chimique du bêta-carotène et
de la vitamine A (rétinol) en 1931.
II STRUCTURE CHIMIQUE - PROPRIETES PHYSIQUES
A - Le bêta-carotène
Le bêta-carotène est la provitamine A la plus
importante qui est transformée en vitamine A dans l'orga
nisme (fig. la).
Il se présente sous forme d'une poudre cristalline
brun-rouge au violet foncé. Insoluble dans l'eau, le gly
cérol , très difficilement soluble dans l'alcool, soluble
5
dans l'hexane. Nous avons fait un spectre d'absorption
du bêta-carotène en solution dans l'hexane (fig. 2)
Il est sensible à la lumière, à l'oxygène et
aux acides (90).
B La vitamine A
La vitamine A (rétinol, axerophtol) est un al
cool présent dans la nature sous forme d'esters d'acides
gras (fig. lb).
Théoriquement, en tenant compte de la structure
moléculaire de la vitamine A, seize isomères sont possi
bles, mais six seulement sont connus. Seuls, deux isomères
ont une importance pratique actuellement
la vitamine A tout trans (all-trans retinol)
biologiquement la plus active
forme
l'isomère l3-Cis, nommé néovitamine, qui possède une
activité biologique relative d'environ 75 % de la vi
tamine A all-trans.
La vitamine A2 (3-dehydroretinol) se distingue
de la vitamine Al par la présence d'une deuxième double
liaison sur le noyau bêta-ionone. Cette forme de vitamine
A se rencontre dans l'huile de foie de poisson et ne pos
sède que 30 à 40 % de l'activité vitaminique A.
Le terme de rétinoides a été adopté récemment
comme un terme général qui inclut l'ensemble des formes
naturelles et analogues synthétiques de la vitamine A,
avec ou sans activité biologique du rétinol.
Le rétinol all trans se présente sous forme de
cristaux jaune pâle. Tout comme le bêta-carotène, le ré
tinol et ses esters sont insolubles dans l'eau, mais fa
cilement soluble dans les solvants organiques.
Il est sensible à la lumière, l'oxygène et les
acides. La présence des anti-oxydants comme l'alpha
tocophérol (vitamine E) augmente sa stabilité.
6
\Joyau 8 ionone
héta CaTotene
Figure la - Structure chimioue du bêta-carotène
Ei9ure~ - Structure chimique de la vitamine A
1
111111•
Vitamine A1 (Retinol )
7
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Figure 2 -- Spectre d'absorption du bêta-carotènedans l' hexane
8
III - SOURCES ET UNITES
Le bêta-carotène ou provitamine A fait partie
des pigments des végétaux les plus divers. On le trouve
dans les fruits, les légumes, mais également dans le rein,
le foie, la rate, le lait et dans les fromages gras.
La vitamine A, par contre, ne se trouve que dans
un nombre limité de produits d'origine animale, avant tout
dans les huiles de poisson, le foie, et en quantité beau
coup plus faible dans le lait et les oeufs (tableau I).
L'unité internationale de provitamine A corres-
pond à l'activité de 0,6 ~g de bêta-carotène ail trans cris
talline au maximum.
L'unité internationale de la vitamine A se définit
comme égale à 0,3 ~g de ail trans retinol.
Les valeurs de bêta-carotène et de vitamine A sont
exprimées en vmol. En tenant compte des poids moléculaires
de ces deux substances qui sont respectivement de 536,7 et
286,5, nous avons les conversions suivantes
~mol de bêta-carotène
~mol de vitamine A
TABLEAU 1
~g x 0,0018
~g x 0,0035
SOURCES NATURELLES DE VITAMINE A ET DU BETA-CAROTENE (2)
ALIMENTS VITAMINE A
U.I/100 9 R.E/100 9BET A- CAROTENE
mg/100 R.E/100 9
Huile de foie de morue 60.000 18.000. Foi e de poisson 10 4
- 10 6 3. 103 - 3. 10 5
Foie d'animaux de boucherie 10" - 4. 10" 3.10 3 -12.10 3
Lait 100 - 400 30 - 120
Beurre 1500 - 4.10 3 450 - 1200 0,3 - 1 50 - 170
Oeuf 10 3 -2.10 3 300 - 600
Carottes - - 3 - 12 500 - 2,.10 3
Cresson, laitue, choux - - 2,5 - 8,5 400 - 1900
1 Retinol équivalent (R.E) = 1 ~g de retinol = 6 ~g de bêta-carotène
9
Il n'existe pas de relation précise entre l'unité
internationale (U. 1.) de provitamine A et celle de la vi
tamine A. Car, selon les conditions expérimentales, une
unité internationale de provitamine A présente une acti-
vité vitaminique A différente.
IV - BESOINS
Les besoins quotidiens en vitamine A chez l'homme
sont variables suivant l'~ge, le sexe et probablement sui-
vant l'activité physique (tableau II).
TABLEAU II
PROJET DE RECOMMANDATIONS FRANÇAISES D'APPORTS
QUOTIDIENS EN VITAMINE (DEBREY G. et coll., 20)
VITAMINE A (lJg/J) VITAMINE E (mg/J)-------------------------- ------------------- --------------------
Enfant 800 ± 400 7 ± 3
Adulte 1200 ± 400 15 ± 5
Femme enceinte 1200 ± 200 15 ± 5
Femme allaitante 1500 ± 200 15 ± 5
Apports recommandés par N.R.C. et F.A.O./O.M.S.
FAO/OMS (1974)3000 cal/J 750 -
N.R.C. (1980)2700 cal/J 1000 la
De l'étude de HUME en 1949 (70), il ressort qu'un
minimum de 720 wg/jour, en plus d'une alimentation équili
brée, sont nécessaires pour couvrir les besoins journaliers
d'un adulte. Chez les végétarien~ stricts où le carotène
constitue la seule source de vitamine A, l'apport est géné
ralement suffisant pour les mettre à l'abri d'une carence.
10
V METABOLISME
A - Absorption
L'un des problèmes majeurs de l'absorption des
vitamines liposolubles dans le milieu aqueux est leur
solubilisation. Plusieurs études portant sur les acides
biliaires ont montré le rôle d'émulsionnant qu'ils jouent
dans l'absorption des vitamines liposolubles (69).
1 LE BETA-CARDTENE
Son absorption a lieu au niveau de la muqueuse
de l'intestin grêle en présence des acides biliaires (62,
63) Son absorption est meilleure dans les conditions in
traluminales acides. L'absorption du bêta-carotène diffère
selon les mammifères. Ainsi, les espèces telles que l'homme
absorbent une quantité limitée de bêta-car6tène non trans-
~'l.'-for!Tl é e env i ta min e A (8 5). 0 n pen s e \ cf;u'e-c'h-é'z~l ' ho mm e s eu l
1 0 g, d l t' - d .'4/ - ~~ b -o e a qua n ~ tee car 0 te n e J!f.;"1J e r e e son t a'~tf 0 r e s c 0 mm e
t 1 1 ( 4 7) h d . !~I "11 BP 1 J-l Ollll"11 . ~l ... \\ , . t .e e . C e z es es p e ces c 0 m:e~. ( "RIO r c 1~ ~ ~) JI e x ~ s e r a ~ t
pas d'absorption du bêta-carotène. noncut~ra,nsfo:milée. Plusieurs;" '.0' I".·n. Jlo~n
facteurs ont une influence sur l'~J:).sorption 8.èl· bêta-carotène
h l ' h P' . . l "')~9-d~~ l . .c ez omme. arm~ ceux-c~ ~ y a .~ a ~menta~re
contenant le carotène (88, 110, 120), la dimension des par
ticules de nourriture et le taux dans le régime en acide
linoléique. Les infections et les maladies intestinales
retardent l'absorption (88) du bêta-carotène.
Dans les conditions physiologiques normales, le
bêta-carotène est absorbé par diffusion passive (28, 49).
2 - LA VITAMINE A
Le rétinol est largement estérifié durant son ab
sorption intestinale avec des acides gras à longues chaînes
(47, 49, 71, 74) et les rétinyls esters sont ensuite trans-
portés via la voie lymphatique en association avec les chy
lomicrons.
1 1
B - Biosynthèse de la Vitamine A
1 - A PARTIR DU BETA-CAROTENE
La source naturelle majeure de la vitamine A
dans le régime alimentaire est constituée essentielle
ment par les plantes à pigments caroténoides. Chez l'hom
me, le carotène constitue plus de la moitié des caroté
noides ingérés.
La conversion du bêta-carotène en vitamine A au
niveau intestinal semble se faire en deux étapes qui né-
cessiteraient deux enzymes (fig. 3) la bêta-carotene-
15-15'deoxygénase et la rétinal réductase.
La forme de carotène présente dans les produits
naturels est le bêta-apocaroténal qui semble avoir l'ac
tivité biologique la plus grande et est efficacement con
verti en vitamine A dans l'organisme (87).
La première étape de la conversion du bêta
carotène a lieu en présence du bêta-carotène-15-15'déoxy
génase, enzyme déjà isolée de l'intestin de rat et l'intes
tin humain (49). Cette première réaction donnerait naissance
à deux molécules de rétinaldehyde. Le rétinaldehyde est
ensuite réduit en rétinol par la rétinal réductase. Cette
enzyme est présente dans la muqueuse intestinale sous forme
d'une enzyme soluble pyridine nucléotide dépendante {33).
Au niveau hépatique, la conversion du bêta-carotène en vi
tamine est très faible (50, 112).
2 - A PARTIR DES RETINYLS ESTERS ALIMENTAIRES
Ces esters subissent une hydrolyse par la rétinyl
ester hydrolase pancréatique, pour donner le rétinol. Le
rétinol est ehsuite absorbé et réestérifié par l'acide pal
mitique. Le rétinyl palmitate passe ensuite dans la circu
lation générale (49) pour être stocké au .niveau hépatique.
~
i3ê i: a- cc! t'O t è ne
H:3
b~hJ G.:H"O \-e.\'\ ct. .,\ S'.AS ' d~O'l~ ~ 'rlo.M.
0 HO
H3
B-apo 8' carotenal (C30)
H20H
Rétinol
CH3
~
HO
B apo 12' carotenal (C25)
CHO
Réti na l déhyde
cv
Figure 3 - Dégradation théorioue d'une molécule de bêta-carotène
13
C - Stockage du bêta-carotène et de la vitamine A
1 - LE BETA-CAROTENE
Le taux de carotène dans les tissus humains est
en général faible et variable d'un organe à un autre: Les
surrénales contiennent des quantités appréciables de caro
tène on y trouve environ 11 ~g de carotène par gramme de
tissu (119. La peau est aussi un tissu de stockage de ca
rotène (110, 145), surtout dans le s hypercaroténémies.
2 - LA VITAMINE A
A l'exception du foie, la concentration en vita-
mine A des autres organes est d'environ de ~g/g de tissu.
Cette concentration est indépendante de la concentration
hépatique en vitamine A (93).
Au niveau du foie, les rétinyls esters,résultant
principalement du rétinyl palmitate, sont stockés en asso
ciation avec les gouttelettes lipidiques dans le parenchyme
hépatique (34, 93, 131). Plusieurs études ont montré que
les cellules de Kupffer n'ont pas un rôle important dans
le stockage de la vitamine A (67, 93).
D - Transport plasmatique
1 - LE BETA-CAROTENE
Quoique la grande quantité de bêta-carotène ingérée
soit convertie au niveau intestinal en vitamine, près de
10 % de la quantité ingérée est absorbée chez l'homme comme
telle et constitue l'un des pigments jaunes du plasma (85)
Dans le plasma, le bêta-carotène est transporté lié à des
lipoprotéines, surtout les L.D.L. (9).
1 4
2 - LA VITAMINE A
Le rétinol libéré après hydrolyse au niveau hé
patique est distribué au courant sanguin où l'on trouve
un taux relativement constant. Dans le plasma, la vita
mine A circule, liée à la Retinol Binding Protein (RBP)
(117,122) et à la préalbumine (fig. 4).
La Retinol binding protein et la préalbumine
La RBP
c'est un polypeptide de poids moléculaire
PM = 20,000 (52, 53) isolé en 1968 (78), ayant une mobi
lité électrophorétique al et un site unique de transport
pour une molécule de rétinol.
Elle est synthétisée au niv~au hépatique (122)
son taux plasmatique normal chez l'adulte est de 40 à
50 )..lg/ml (128). Dans le plasma elle est toujours exclusi
vement liée à la préalbumine. La liaison RBP-préalbumine
préserve la petite molécule de RBP d'unhypercatabolisme
rénal (73). La préalbumine est ainsi un important régula
teur de la concentration, à la fois en RBP et en vitamine A
du plasma. Les taux de préalbumine et de la RBP plasmati
ques diminuent tous les deux dans les affections variées
telles les maladies hépatiques, l'hyperthyro~die, les mal
nutritions protéiques. Dans toutes ces affections, le rap
port préalbumine/RBP est sensiblement normal. Au contraire,
chez des mal~des ayant des insuffisances rénales chroniques
sévères, on observe des taux élevés de RBP, des taux nor
maux de préalbumine (80). Ceci en raison du r6le majeur
joué par le rein dans le catabolisme de la RBP, alors qu'il
n'intervient pas dans celui de la préalbumine.
Un des facteurs intervenant dans la régulation de
la sécrétion de la RBP par le foie est l'état nutritionnel
en vitamine A du sujet. Ainsi, une déficience en rétinol
spécifiquement, bloque la sécrétion de la RBP à l'inverse,
un apport vitaminique A chez des rats déficients stimule
une sécrétion rapide de la RBP du foie au plasma. Ceci sug
gère qu'une réserve adéquate en vitamine A au niveau hépati
que est nécessaire pour une libération normale deRBP (117,129)
FOIE PLASMA
1 5
TISSU
R8;t inyi _RBP_ PAReti nyl este r
~Reti+nol t secretIon
RBP
famino acides
cBrnPl e ');
Ratinol
1___~ Récept ur
Figure 4 - Mobilisation de la vitamine A du foie;son transport dans le plasma et sa distribution dans le tissu cible (selon GOODMAN, 54)
1 6
La préalbumine
c'est un tétramère exclusivement synthétisé par
le foie. Elle a 4 sous unités identiques dont la séquence
en acides aminés a été déterminée par KAN DAY et coll. en
1974 (80). Sa richesse en tryptophanne lui fait jouer un
rôle clé dans le contrôle de la synthèse protéique de
l'organisme humain (72). Chaque sous unité possède un site
de fixation pour la RBP (53) Pour TRAGARD et coll, (141),
deux molécules seulement de RBP sont liées au tétramère de
préalbumine, car la liaison préalbumine-RBP entraîne une
coopératinn négative. Cette liaison est dépendartte du pH
et de la force ionique, elle est maximale au pH physiolo
gique (80).
Pour d'autres auteurs dont les travaux sont anté
rieurs (78, 122), le complexe RBP-préalbumine comporte une
molécule de chaque type. En outre de son rôle principal
dans le transport du rétinol (5 % seulement de la vitamine
A circulent à l'état libre), la préalbumine joue un rôle
physiologique mineur dans le transport de la tyroxine (73)
E - Elimination
1 - LE BETA-CAROTENE
Son élimination se fait partiellement par la bile.
Le carotène non absorbé se retrouve dans les fèces (110).
On pense que dans les conditions de privation en vitamine A,
le carotène stocké dans l'organisme est réutilisé au niveau
intestinal pour la synthèse de la vitamine A.
2 - LA VITAMINE A
Dans l'organisme, le rétinol participe à un cycle
entéro-hépatique où il est oxydé en rétinal et acide réti
noïque (90). Les produits d'excretion urinaire sont communs
1 7
à la vitamine A alcool et à l'acide rétinoique chez
l'homme et l'animal (123) (fig. 5).
Le principal métabolite urinaire ou métabolite l
absorbe dans l'hexane entre 230 et 314 nm avec un maximum
à 257. Le métabolite l par perte d'un méthyl donnerait
naissance au métabolite II.
En réponse à une surcharge de vitamine A, on
observe chez l'homme ou l'animal, deux autres dérivés
entre l'acide rétinoique et les métabolites l et II qui
sont l'acide 4-oxorétinoique et l'acide 1-hydroxyméthyl
4-oxorétinoique.
Il n'y a pas, dans les conditions physiologiques
normales, de vitamine A sous forme rétinol dans les urines.
VI FONCTIONS PHYSIOLOGIQUES
La fonction physiologique essentielle du bêta
carotène dans l'organisme est d'être le précurseur de la
vitamine A.
La vitamine A est indispensable au fonctionnement
cor r e c t de la vi s ion, la peau e t le s ph a n ère s (2 3, 10 9 ,
113, 147).
A - La vitamine A et la vision
La vitamine A participe à la formation du pourpre
rétinien (Rhodopsine) qui est le récepteur d.e la lumière pour
la vision aux faibles - intensités (vision crépusculairel.-La
Rhodopsine est une chromoprotéine élaborée dans l'obscu
rité. Elle se compose d'une protéine,l'Opsine, liée à l'al
déhyde de la néovitamine A (11-cis-retinal) (42).
Le rétinol est oxydé en rétinaldéhyde par l'alcool
déshydrogénase (fig. 6). Sous l'action d'une isomérase, le
rétinaldéhyde est transformé en 11 cis rétinal.
18
00
Mé ta bo lite l
~·1é ta bo lite l l
Acide 4-oxorétinoïaue
Acide l-hydroxyméthyl-4oxorétinoiaue
E~~~ - Métabolites urinaires de la Vitamine A
Relinal Irans' >.Relinall1~SinP.
~
-D
Obscurité
Rhodopsine
rmi ere \
Lum irhodopsineRetinoldans le sang
NApPdéshydrohénase
Figure 6 - Rôle du rétinal (aldéhyde de la vitamine A) dans la vision
(selon DE LUCA, 23)
20
Lorsque la lumière atteint les parties externes
des bâtonnets, la rhodopsine est décomposée en opsine et
le rétinal all trans est régénéré ensuite dans l'obscurité.
Il existe un équilibre d'oxydoréduction entre les
formes réduites du rétinal all trans et le retinal 11 cis.
Les trois autres pigments visuels trouvés dans
l'oeil humain contiennent tous du 11 cis retinal comme
chromophore, mais différent par leur opsine (iodopsine) (26).
B Vitamine A. Glycoprotéine et métabDlisme membranaire
La vitamine A est nécessaire pour la maintenance
de la différenciation cellulaire et la sécrétion de mucus
des épithéliums. La carence en vitamine A se traduit par
une atrophie des cellules épithéliales avec prolifération~-
compensatrice des cellules basale1/Se~c~n'ë::"':'é'v~ution vers
la k é rat i ni s a t ion. fO' ..~~~..~ ~
Il a été démontré que le5 é't8!ri~hOuj\0Ue ùn rôle mé-I.E; l,., nt " d J
tabolique important dans la glyc0'so/lation ,d.es . +-bYcoprotéines,~\ "" cum. n lion -II
e t pluspa r tic u l i ère men t de lat hy\~~ bu lin e ~--.~ 4, 1 4 8) •
On a pu mon t r e r par exp é r~e.n c,e,-s-trl>,,\ ll.é's cel l u les~
de la muqueuse intestinale du singe in vitro, l'existence
d'une structure spécifique au niveau de la membrane cellu
laire des entérocytes, qui reconnaft spécifiquement le ré-
tinol, la RBP ou les deux (117).
C Autres rôles de la vitamine A
Plusieurs travaux suggèrent que la vitamine A au-
rait un rôle important dans les transformations métaboli-
ques des stérofdes et qu'une carence en rétinol pourrait
ainsi perturber le métabolisme de la corticostérone, du
cholestérol et des hormones sexuelles (90). In vitro elle
interviendrait dans la transformation du prégnénolone en
progestérone.
21
VII UTILISATIONS THERAPEUTIQUES DU BETA-CAROTENE ET DE LA
VITAMINE A
A - Le Bêta-Carotène
Essentiellement utilisé en dermatologie, il
eSL systématiquement utilisé dans la prévention et le
traitement de la photo-sensibilité liée à la protopor
phyrie érythropoiétique (22, 106). On l'utilise dans
d'autres types de photodermatoses telles que les érup
tions polymorphes liées à la lumière (5, 133) de la photo
sensibilité induite par certaines drogues, dans les urti
caires solaires.
B - La Vitamine A
On l'utilise dans des nombreuses maladies ophtal
mologiques et dans les états tels que l'acné, etc ... La
vitamine A joue également un rôle protecteur dans les in
fections respiratoires et digestives récidivantes, le re
tard de croissanc~, le syndrome prépenstruel.
Sous forme d'acide rétinoïque, la vitamine A est
remarquablement efficace dans le traitement de l'acné et
ses propriétés sur les mitoses épithéliales font espérer des
développements intéressants en thérapeutique. On a récemment
montré qu'elle réduisait la production de collagénase dans
les cellules synoviales au cours des polyarthrites rhuma
toïdes.
Des apports massifs en vitamine A ont donné des
améliorations dans les troubles cérébraux tels que la schi
zophrénie. De nombreux dérivés de la vitamine A sont utili
sés en dermatologie, dans le traitement des psoriasis (61),
car la vitamine A à forte dose est toxique.
VII l
22
CARENCE EN VITAMINE A
atteints
Chez
lors
l'animal, tous
d'une carence
les organes sont plus ou moins
en vitamine A. Chez l'homme,
hormis un apport alimentaire insuffisant, la carence est le
plus souvent liée à des troubles de la résorption, les ma
ladies coeliaques, la mucoviscidoses, les atrésies des voies
biliaires, les cirrhoses hépatiques, comme nous le verrons
dans notre étude.
On note des taux de vitamine A bas en cas de carence
en zinc. Ceci serait lié a une diminution de synthése hé
patique en RBP (130) L'effet du zinc sur le métabolisme
de la vitamine A se situerait au niveau de la rétinene réduc
tase, enzyme nécessaire à la conversion du rétinol en réti
nal (130).
La carence en vitamine A se manifeste par des mo
difications des organes et membranes ectodermiques tels que
l'oeil, la peau. On observe une diminution de la résistance
aux maladies infectieuses, une baisse de la vue crépuscu
laire.
La détection de la carence se fait par plusieurs
méthodes
le test d'adaptation à l'obscurité,
la mesure du taux sérique du rétinol,
des enquêtes diététiques,
des épreuves d'hypervitaminose A provoquée
en faisant ingérer au sujet des doses massives
de vitamine A.
IX L'HYPERVITAMINOSE A
L'hypervitaminose A aiguë est exceptionnelle chez
l'adulte. On observe une lassitude, des céphalées occipi
tales, des vertiges, des nausées et des vomissements, ainsi
23
vitamine A par
un foe tus degramme
trente
qu'une desquamation cutanéo-muqueuse. On pense que la
vitamine A ne devient toxique chez l'adulte qu'à des doses
supérieures à 5000 U.r./jour et par kilo de poids.
Chez l'enfant, l'hypervitaminose A aiguë se ma
nifeste par le syndrome de P. Marie SEE qui se caractérise
par un bombement de la fontanelle.
On note que des doses de 125 ~g de
de poids ont un effet tératogène sur
huit semaines (41).
La toxicité de la vitamine A est plus importante
quand la vitamine est sous forme d'émulsion que sous forme
huileuse.
XL' HYPERCAROTENEMI E
Elle se rencontre souvent chez les enfants de
moins de trois ans chez lesquels l'alimentation est très
riche en végétaux tels que les carottes, les patates su
crées (44, 60). La dimension des particules de nourriture
joue un rôle important dans l'absorption du carotène. Cette
absorption est inversement proportionnelle à la dimension
des particules de nourriture.
On observe également de l'hypercaroténémie chez
les malades atteints d'anorexie nerveuse (59, 81) et chez
les enfants arriérés mentaux (116).
24
LA VITAMINE E=============
HISTORIQUE
Les effets d'une carence en vitamine E ont été
analysés pour la première fois en 1920, chez le rat blanc
soumis â un régime essentiellement lacté. EVANS et BISHOP
(30) constatent que l'absence d'une substance liposoluble
d'origine alimentaire se traduit chez la femelle du rat
gestante par la résorption ou la mort des foetus (30).
Chez le rat mâle, on constate une altération de l'épithé
lium séminifère, ce qui explique qu'on attribue parfois â
la vitamine E une action sur la sexualité, fonction qui
n'a pas été confirmée chez l'homme.
Les premièr~s préparations de vitamine E furent
réalisées à partir de l'huile de germe de blé par EVANS en
1936 et sa synthèse réalisée par KARRER en 1938.
II STRUCTURE CHIMIQUE ET PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
On désigne par vitamine E un groupe d'éléments
chimiques, les tocophérols (fig. 7) dont la structure de
base est le tocol. Le tocol est constitué d'un noyau hydro
xychromone sur lequel est fixée une chaîne phytyl entièrement
saturée. Le nombre et la position desméthyls sur le noyau
différencient les tocophérols. La forme de tocophérol la
plus rencontrée dans la nature et ayant l'activité biolo
gique la plus importante, est le d-a tocophérol ou 5,7,8
triméthyltocol (65).
25
------------.....~--.....--._----Chaine phytyl
I~oyau
hydroxychrome
R, R2 "3 nOm tau.r d'activité
C~ CH 3 CH3 ~tocoPhe ra r
CH3 H C~ P--- 11 0.5
H CH 3 CH3 y- If0.2
H H CH3 b- l' 0.1
Figure 7 - Structure chimique des Tocorhérols(LE BOULANGER, 90)
-' ,.(
26
A température ambiante, les tocophérols sont
sous forme d'une huile visqueuse jaune clair. Ils sont
insolubles dans l'eau, solubles dans les graisses et les
solvants organiques. La vitamine E résiste aux acides, aux
alcools et à la chaleur, mais elle est sensible à l'oxygène
et à la lumière, et en particulier aux ultra-violets (96).
III - SOURCES ET BESOINS
La vitamine E est présente dans la plupart des
graisses oléagineuses, les germes de blé, les légumes à
feuilles et certains organes d'animaux (tableau III).
TABLEAU III
SOURCES NATURELLES DE VITAMINE E
(d'après ARZEL, 2)
mg de VI'T'AMINE/100 9 d' AL H1 ENTS
Hui l e de ge rme de blé 150 - 500
Hui l e de soja 140
Hui l e d'arachide 15 - 30
Hui le d'olive 10 - 20
Germes de céréales 14 - 16
Beurre 2 - 3
Chou 2 , 5
Lait de femme o, 7
Salades diverses 0,3
Lait de vache 0, 1
).lmol mg x 2,32
27
L'activité vitaminique E est fonction de la pro
portion ds l'aliment considéré en a-tocophérol.
Le besoin en tocophérol a été longtemps sous-estimé,
compte tenu de la rareté des altérations dues à une carence
(105). On estime les besoins, à l'heure actuelle, de l'ordre
de 10 à 30 mg/jour (65, 146). Ces besoins sont d'autant plus
grands que la consommation en acides gras insaturés est im
portante (19, 98). WITTING (146) a proposé que le calcul des
besoins en vitamine E soit fait en fonction du taux de l'a
cide linoléique présent dans le tissu adipeux, ce taux étant
équivalent au taux ingéré.
HORWITT a évalué un seuil de 4 mg de vitamine E
en deçà duquel les signes de carence se manifestent. Les
besoins établis par certains organismes sont résumés dans
le tableau II.
L'unité internationale de vitamine E correspond
soit à 1 mg d'acétate de d9.. a - tocophérol qui est la forme
la plus stable, soit à 0,97 mg de d9..a-tocophérol ou 0,73 mg
de da-tocophérol qui est la forme la plus active.
IV - METABOLISME
A - Absorption
Présente dans l'alimentation sous forme d'esters
de tocophérol, la vitamine E est hydrolysée dans l'intestin
et résorbée comme les autres vitamines liposolubles au ni
veau de la muqueuse intestinale. La sécrétion biliaire est
nécessaire à cette absorption, dans le suc pancréatique se
trouverait une enzyme l'a-tocophérol ester-hydrolase néces-
saire à l'hydrolyse (40, 94).
28
B - Transport et élimination
Après hydrolyse au niveau intestinal, l'alcool
libéré pénètre dans les chylifères intestinaux et est
transporté par la lymphe dans le courant sanguin (82).
On pense que 35 % de la vitamine ingérée sont absorbés,
le reste se retrouve dans les fèces. La vitesse de réab
sorption est proportionnelle à l'activité biologique de
la forme de tocophérol (8). Dans le plasma le dQ,.,.atocophérol
est transporté lié aux lipoprotéines (83, 100, 124, 135). Elle
est e s sent i e liemen t lié e aux L DL et HDL ( 4, 9 ) E n pré sen c e
d'une grande quantité de vitamine E la proportion liée à
toutes les fractions augmente, mais il semble que la frac
tion liée aux HDL en capte le plus. Cette fraction est la
plus rapidement captée par les globules.
BEHRENS et coll. ont montré qu'il existerait une
différence significative dans la distribution de la vitami
ne E entre les LDL et HDL en fonction du sexe chez le mâle
les LDL apparaissent transporter plus de dQ,-a tocophérol que
les HDL (6).
Au niveau tissulaire, on trouve la vitamine E dans
le foie,
l'utérus
v - PHYSIOLOGIE
le tissu adipeux, l'hypophyse,
et les testicules.
les surrénales,
Bien que des nombreux travaux aient été consacrés
aux fonctions physiologiques de la vitamine E, les fonctions
biochimiques et son mode d'action sont encore mal connus.
A - Rôle d'anti-oxydant
Les tocophérols se comportent essentiellement comme
des anti-oxydants. La vitamine E jouerait un rôle important
(97,
29
dan~ la préservation de l'intégrité des membranes cons ti
tUéJs d'une double couche de lipides polyinsaturés
136). La coexistence d'un déficit en vitamine E avec un
excès d'acides gras polyinsaturés dans l'alimentation,
provoque l'apparition des peroxydes susceptibles de former
avec les protéines des molécules complexes que l'on retrouve
dans les différents tissus sous forme de lipopigments. La
vit~mine E en captant l'oxygène s'opposerait â la formation
de ces peroxydes toxiques pour la cellule.
La vitamine E protègerait la vitamine A et le
carotène contre l'oxydation (S7). Elle semble augmenter
l'effet promoteur de croissance de petites doses de vita
mine A chez les rats, et aurait également un effet bénéfi
que sur l'absorption et le stockage de la vitamine A au
nive~u hépatique.
B Les relations de la vitamine E avec le sélénium et'1
1
Il e coenzyme Q
1 - AVEC LE SELENIUM
Plusieurs études ont montré que le sélénium, tout
comme la vitamine E et le coenzyme Q, a un rôle anti-oxydant,
et ahrait permis chez l'animal de prévenir ou de faire dis-1
paraftre ::r::~::i::g:::a:: :::e;::t:: :~::::::eEd~'::1 ~CSH(glutathion peroxydase), enzyme qui joue un rôle dans la
protlction des membranes cellulaires contre la dégénération
oXYàltive. Chez le rat, la prise alimentaire en séléniumIl
affecte le taux en GSH dans les érythrocytes. L'augmenta-
tion!de la prise alimentaire en sélénium résulte chez le
rat en une élévation de l'activité enzymatique de la GSH
(127), mais on observe également un accroissement du taux
de tocophérol plasmatique chez les nouveau-nés. Il existe
une corrélation positive entre le taux de tocophérol sérique
et la G-SH des érythrocytes (29).
30
2 - AVEC LE COENZYME Q
c'est une molécule de la famille des ubiquinones
ayant une structure voisine de celle des tocophérols :
Ubiquinone
OH
Ubihydroquinone
Le système quinone-hydroquinone agit comme un
transporteur d'hydrogène à partir des substrats organi-
ques vers l'oxygène de la chaîne respiratoire mitochon
driale. Ce rôle est en relation avec la réversibilité de
la réaction redox du coenzyme Q.
L'oxydation du tocophérol en tocophéryl quinone
n'est pas réversible. L'hypothèse a été envisagée d'une
possible transformation de l'a-tocophérol en coenzyme Q,
mais on semble admettre actuellement que les deux produits
ont des activités biologiques séparées (35). Le coenzyme Q,
du fait même qu'il peut être synthétisé par l'organisme à
partir de la tyrosine, ne peut être considéré comme une
vitamine.
L'administration de la vitamine E à un sujet ca
rencé peut corriger un déficit en ubiquinone en absence d'un
apport nutritionnel suffisant en coenzyme Q ou en ses pré-
curseurs.
sont
Les causes principales de carence en coenzyme Q
le déficit alimentaire en tyrosine, la peroxydation
des lipides dans l'organisme qui provoque une utilisation
accrue de coenzyme Q comme anti-oxydant, un défaut génétique
dans le métabolisme conduisant à la synthèse du coenzyme Q.
3 1
C - Autres rôles de la vitamine E
CAASI (12) a montré le rôle que joue la vitamine E
dans la synthèse de l'hème.
La vitamine contrôle l'induction et la répression
des enzymes telles que l'ALA-déshydrogénase qui condense
deux molécules d'alanine pour donner naissance au porpho
bilinogènes (PBG), une étape intermédiaire dans la synthèse
de l'hème.
La vitamine E participe à la synthèse des protéi
nes héminiques dont font partie l'hémoglobine, les cyto
chromes.
VI CARENCE ET UTILISATION THERAPEUTIQUE
A - Carence
Expérimentalement, chez l'animal la carence en
vitamine E produit des métaplasies cellulaires. Chez le
rat on observe une élévation du métabolisme basal. Les
muscles subissent une dégénérescence graisseuse puis fi
breuse précédée par une élévation de l'excrétion urinaire,
de créatinine et de pentoses les cellules testiculaires
dégénèrent.
Etant donné la présence des tocophérols dans des
nombreux aliments, les effets de carence spontanée sont
rares. Une carence en vitamine E résulte généralement des
troubles de l'absorption en l'absence des sels biliaires
(4) dans le duodenum, d'une alimentation trop riche en
acides gras polyinsaturés (146), ou d'une insuffisance
des bêta-lipoprotéines dans le plasma (4,66). Une carence
en vitamine E se manifeste parfois chez les nouveau-nés et
surtout chez les prématurés sous forme d'anémie hémolytique.
Les cas d'hypervitaminose E sont très rares (105).
32
B - Usage thérapeutique
La vitamine E est utilisée â titre préventif
chez les nouveau-nés et les prématurés (10 mg/jour).
Dans les atrésies des voies biliaires et les insuffisances
pancréatiques, telles que la mucoviscidose, on prescrit
la vitamine E, le mieux sous forme hydrosoluble, ou par
voie parentérale.
Elle est également indiquée dans le traitement
de certains troubles de la spermatogénèse.
33
DEUX l ÈME PARTI E
TECHNIQUES UTILISEES POUR LE DOSAGEDES VITAMINES A, E ET DU BETA-CAROTENE
34
DOSAGE DU BÊTA-CAROTÈNE=======================
INTRODUCTION
La détermination du bêta-carotène dans le sérum
se fait le plus souvent par des techniques colorimétriques
(7,14,37,137).
La technique de CARR - PRICE (14) est basée sur la
coloration bleue fournie par la vitamine A et les caroté
noïdes en présence de trichlorure d'antimoine. Cette techni
que, du fait que la coloration bleue ne vient pas uniquement
des caroténoïdes mais également de la vitamine A, est non
spécifique et elle nécessite un minimum de sérum de 500 ~l.
La chromatographie liquide à haute performance est
beaucoup utilisée dans le dosage des caroténoïdes au niveau
des aliments (89, 149). Nous avons adapté la technique de
ZAKARIA (149) décrite pour les aliments, pour effectuer le
dosage du bêta-carotène au niveau sérique.
La chromatographie liquide à haute performance est
une technique qui repose sur les différences d'équilibre
pouvant exister entre les composés d'un échantillon en pré-
sence de deux phases non misables l'une stationnaire et
l'autre mobile.
Il LES CONDITIONS CHROMATOGRAPHIQUES
A - Méthode de ZAKARIA (149)
- Phase stationnaire du partisil PXS-5jODS
35
Phase mobile 1 mélange chloroforme -
acétonitrile (8 % en V/V)
- La détection se fait à 470 nm
- L'extraction est très longue et se fait avec de
l'acétone, de l'éther de pétrole, suivie d'une
saponification par du KOH à 15 % dans le méthanol.
B - Nos conditions chromatographiques
1 - APPAREILS
Le système chromatographique que nous avons uti
lisé est composé des éléments suivants
- une pompe Orlita DMP type AE 4, une boucle d'injection de
50 )Ji
- un spectrophotomètre à longueur d'onde variable (type
Unicaml à 100 mV.
- un enregistreur Servotrace 1 mV pleine échelle, ceci nous
diminue le potentiomètre de sensibilité, ce qui nous per
met d'avoir une meilleure ligne de base et d'injecter des
quantités plus faibles.
2 - CONDITIONS DE CHROMATOGRAPHIE
- Phase stationnaire une colonne de 30 cm de long remplie
de )JPorasil (10 )J de diamètre).
Phase mobile de l'isopropyl éther de 0,5 à 0,1 % dans
l'hexane. La proportion d'isopropyl éther est fonction
de la température ambiante. Quand la température ambiante
s'élève, la quantité d'isopropyl éther à mettre dans l'he
xane est plus faible.
- La pression est de 60 bars, pour un débit de 2,17 ml/min.
- La détection
- Etalon interne
se fait à 440 nm.
lycopène
36
3 - LES SOLUTIONS ETALONS
- Le Bêta-carotène (Merck réf. 2236)
- Lycopène (Sigma réf. L-9879)
Ces étalons sont dissous dans l'hexane (Fisons)
et gardés dans les flacons en verre brun à l'abri de la
lumière et fermés sous azote. Les flacons sont conservés
Il Y a une bonne stabilité des étalons gardés à
-18°C pendant deux mois au moins.
L'éthanol (Merck) absolu est utilisé pour la dé-
fécation des protéines sériques.
4 - DOSAGE
Toutes les manipulations se font avec du matériel
en verre.
Etalons
La solution de travail du bêta-carotène est â une
concentration de 1000 Wg/l. Elle est obtenue par dilution
de la solution mère conservée à - 18°C. La solution de tra-
vail est renouvelée toutes les semaines.
La dilution de l'étalon interne est faite de telle
sorte qu'on ait un rapport
Beta-carotèneEtalon interne
1 .
Dans un tube en verre, on introduit 100 Wl de solution de
travail du bêta-carotène et 100 Wl d'étalon interne. On
agite quelques secondes au vortex, puis l'on ajoute 1 ml
d'hexane et on agite de nouveau pendant une minute. Après
évaporation sous faible courant d'azote à 40°C, le résidu
est repris avec 50 Wl d'hexane et l'on injecte 30 Wl.
Sérum
100 Wl de sérum }100 Wl d'étalon interne on agite quelques secondes.
100 ul d'éthanol
37
Ajouter 1 ml d'hexane et agiter de nouveau une minute au
vortex, puis centrifuger cinq minutes à 3500 tours/minute.
Avec une seringue on prélève le surnageant, on évapore com
me les étalons. Ensuite, on reprend avec 50 ~l d'hexane et
on injecte 30 ~l.
Le prélèvement sanguin se fait dans les tubes en
verre, protégé de la lumière. Les anticoagulants tels que
l'héparine, l'EDTA n'influencent pas le dosage.
III RESULTATS OBTENUS AVEC NOTRE TECHNIQUE
A - Identification des pics
Pour identifier les pics on s'est basé sur les
temps de rétention du bêta-carotène et de l'étalon interne.
Ces temps de rétention sont obtenus comme suit
par l'injection séparée des deux composés, puis l'injec
tion du mélange des deux.
Les temps de rétention des pics dans le sérum sont
comparés à ceux obtenus avec les étalons. Ensuite, on enri
chit le sérum avec chacun des deux composés afin de vérifier
la nature des pics.
Le dosage est réalisé en six minutes. Sur notre
chromatographe (fig. 8), le premier pic correspond au bêta
carotène et le second à l'étalon interne (lycopène).
tr
tr
B - Calculs
2'
4'
bêta-carotène
lycopène (étalon interne).
La teneur sérique en bêta-carotène est calculée
comme suit
50
DOSAGE DES VITAMINES AET E===========================
Nous avons dosé les vitamines A et E dans le
sérum par la technique de chromatographie liquide haute
performance décrite par DE LEENHEER (21) et modifiée par
TRABELSI (140).
Cette technique utilise comme phase stationnaire
du Partisil 10/25 ODS-2 (Whatman) et du méthanol pur pour
phase mobile.
La détection se fait à 296 nm et le dosage se
réalise sur 100 ~l de sérum. L'extraction lipidique se
fait, comme pour le bêta-carotène, avec de l'hexane. La
défécation des protéines est réalisée avec de l'éthanol.
51
TROISIÈME PARTIE
LES VITAMINES A, E ET LE BETA-CAROTENE CHEZ L'ENFANT
52
INTRODUCTION~========~==
La mise au point d'une technique de dosage du
bêta-carotène dans le sérum et l'utilisation de la tech
nique de DE LEENHEER (21) pour le dosage de~ vitamines A
et E, nous ont permis d'établir des normales sériques en
ces trois composés chez les enfants. Nous avons étudié
l . Le rôle du placenta dans les
E et le bêta-carotène, entre
échanges des vitamines A,
la mère et le foetus.
2. Les variations des taux plasmatiques en bêta-carotène,
vitamines A et E suivant l'âge, le sexe et aussi les
variatios entre enfants français et enfants d'immigrés
vivant en France.
3. Les taux plasmatiques chez les enfants atteints de cer
tains troubles digestifs tels que les entérocolites néo
natales ou post-infectieuses, les diarrhées dues à une
intolérance au gluten, aux protéines du lait de vache.
4. Les variations de la caroténémie, vitaminémie A et E au
cours de la mucoviscidose, des atrésies des voies bi
liaires intra ou extra-hépatiques. On a voulu voir éga
lement si la supplémentation en vitamines A et E permet
de retrouver les taux normaux.
5. Les taux plasmatiques en bêta-carotène et en vitamines
A et E chez des femmes enceintes du sud du Soudan.
53
RELATION MËRE - FOETUS--------------------------------------------
Nous avons dosé le bêta-carotène, les vitamines
A et E dans le sang de 45 mères et les cordons des nouveau
nés respectifs, de la maternité Baudelocque à Paris (ta-
bleau XVI).
TABLEAU XVI
TAUX DE 8-CAROTENE, VITAMINES A et E DANS LE SANG MATERNEL ET DU CORDON
MERE CORDON ANALYSE de VARIANCETest F
------------- -------------- -------------- -------------------------
n 45 45-~--
8-carotène F = 91 >X ± aX 1,33 ± 0,73 0,26 ± 0,18 exp
vmol/l Fthéor = 11, 93 à 1 %0-~
Vitamine A F = 4,9expX ± aX 1,98 ± 0,62 1,64 ± 0,82
Fthéor 6,93 à 1 %=vmo 1/ l 3,98 à 5 %
Vitami ne E F 422 >=X
-30,70 6,00 8,00 2,90 exp
± aX ± ±
vmol/l Fthéor = Il,93 à 1 %0
Moyenne ± Ecart-type
l - LE BETA-CAROTENE
Au niveau du sang du cordon, la caroténémie est
significativement plus basse au risque de 1 %0 que chez
la mère. On trouve cinq fois plus de bêta-carotène chez
la mère qu'au niveau du cordon. Plusieurs auteurs (15, 38,
96) ont observé les mêmes résultats.
54
Sur nos 45 cas étudiés, nous avons constaté que
les taux, aussi bien bas qu'élevés, de bêta-carotène chez
la mèce se reflétaient au niveau du sang du cordon du nouveau
né. Mais dans les deux cas les taux au niveau du cordon sont
toujours plus bas que ceux de la mère.
Nous avons recherché la corrélation entre la mère
et le cordon on trouve un coefficient de corrélation
r = 0,77 (fig. 10). CLAUS EN (15), en dosant le bêta-carotène
au niveau du sang veineux venant du placenta et du sang ar
tériel venant du foetus, a trouvé un taux plus élevé au ni
veau du sang veineux du placenta. Ce fait prouve bien que
le carotène passe du placenta au foetus. Les faibles taux
en bêta-carotène trouvés au niveau du sang du cordon des
nouveau-nés seraient peut-être dûs à un faible taux de S
lipoprotéines qui en sont les transporteurs au niveau sé
rique. Plusieurs auteurs ont montré le faible passage de
S-lipoprotéines à travers la barrière placentaire (11).
II LA VITAMINE A
Au risque de %, la différence entre le sang de
mère et du cordon n'est pas significative. Au risque de 5 %
la différence est significative. Le taux vitaminique A du
sang du cordon est légèrement plus bas que celui du sang
maternel. Certains auteurs (140) ont trouvé des taux deux
fois plus élevés chez la mère qu'au niveau du cordon. D'au
tres, tels GAL et coll. (38) et LUND et coll. (96) ne trou
vent pas de différence significative entre le sang du cor
don et celui de la mère. Contrairement au bêta-carotène,
nous n'avons pas trouvé de corrélation entre le taux en
vitamine A maternel et celui du cordon (fig. 11) Dans plu
sieurs cas nous avons trouvé des taux au niveau du cordon
beaucoup plus élevés que ceux des mères. Cette absence de
corrélation pourrait bien signifier que la quantité de vi-
55
tamine A circulant chez le foetus est indépendante de
celle de la mère. Cette indépendance peut s'expliquer par
le fait qu'en dehors de la vitamine A .franchissant la
barrière placentaire, il y aurait chez le foetus une syn
thèse de vitamine A, peut-être à partir du B-carotène, et
aussi des réserves foetales.
L'administration des doses massives de vitamine A
aux femmes à terme, selon certains auteurs, élève le taux
vitaminique A du sang de la mère, mais reste sans effet
sur la valeur sanguine du foetus (16).
On peut donc, en regard de ceci, dire que le passage
de la vitamine A au niveau du placenta est très limitée.
Ce passage limité de la vitamine A est en relation avec un
taux faible de protéine de transport. En effet, plusieurs
au te urs (140, 143) on t noté de s ta ux de RBP et de préa lbu
mine au niveau du sang du cordon des nouveau-nés plus bas que
dans le sang maternel.
III RELATION VITAMINE A ET BETA-CAROTENE
Nous n'avons pas trouvé de corrélation entre le
taux de vitamine A et celui de bêta-carotène, aussi bien
chez la mère que chez le cordon. On peut avoir une caroté
némie élevée et avoir une valeur de vitaminémie A basse et
vice versa.
IV - LA VITAMINE E
Au risque de 1 %0 le taux en vitamine E est signi
ficativement plus bas au niveau du cordon que chez la mère.
On trouve un taux quatre fois plus important au niveau du
sang maternel que dans le sang du cordon des nouveau-nés.
56
MAC KENZIE (101) et STRAUMFJORD et QUAIFE (132)
n'ont pas trouvé de corrélation entre le taux sérique en
vitamine E de la mère et celui du nouveau-né. Nous avons
trouvé un coefficient de corrélation r 0,56 (fig. 12).
HORWITT (64) considère que la vitamine E ou a-tocophérol
ne traverse pas le placenta. MINKOWSKI et SWIERCZEWSKI (107)
ont cependant montré que le taux sérique en vitamine E de
l'enfant à la naissance pouvait être influencé par l'in
jection de tocophérol à la mère avant l'accouchement.
LEONARD et coll. (92) constatent que l'élévation
perçue après administration de 250 à 300 mg de vitamine E
est négligeable chez le nouveau-né par rapport à celle ob
servée au niveau du taux en vitamine E du sang maternel.
On peut donc supposer que le placenta ne laisse passer que
très peu de vitamine E de la mère vers le foetus.
Pour certains auteurs (27), le placenta étant très
riche en vitamine E (31) jouerait le rôle de fournisseur
de vitamine E pour le foetus. D'autres, au contraire, croient
que la vitamine E passe bïen à travers le placenta et que
les faibles taux trouvés au niveau du cordon seraient dûs
à un faible passage des protéines porteuses de la vitamine E,
qui sont les B-lipoprotéines (13, 58).
Le bêta-carotène et la vitamine E étant transportés
tous deux par les lipoprotéines, nous avons trouvé un rap
port mère/cordon en bêta-carotène et en vitamine E sensible
ment égal à cinq. On peut conclure que le passage limité
de ces deux composés à travers le placenta serait lié à un
faible passage des lipoprotéines.
V CONCLUSIOI~
Le taux sérique en vitamine A du foetus semble
être indépendant de celui du sang maternel. Les faibles
taux sériques en vitamine A de la mère ne sont pas reflétés
au niveau du foetus et dans plusieurs cas les valeurs
57
foetales étaient similaires, voire plus élevées que celles
de la mère.
Pour la caroténémie, le taux au niveau du cordon
des nouveau-nés est significativement plus bas que celui
de la mère. Contrairement à la vitamine A, on constate
que les taux faibles et élevés de la mère se reflètent
assez bien au niveau du foetus. La quantité de B-carotène
du foetus pourrait donc être influencée par une alimenta
tian maternelle riche en caroténoides. L'absence de cor
rélation entre le bêta-carotène et la vitamine A au niveau
du foetus n'exclut pas le rôle précurseur du bêta-carotène
pour la vitamine A foetale.
La vitamine E au niveau du cordon est significa
tivement plus basse que chez la mère. Le passage faible de
la vitamine E semble être lié à un faible taux de bêta
lipoprotéines.
61
TAUX DE BÊTA-CAROTÈNE, DES VITAMINES AET ECHEZ LES ENFANTS ÂGÉS DE 5 MOIS À 16 ANS
===========================================
Nous avons établi des normales de bêta-carotène,
de vitamines A et E chez des enfants hospitalisés à l'hô-
pital TROUSSEAU, soit pour des amygdales, des végétations
dans le service d'O.R.L., soit pour des problèmes bénins
de c ft i ru r g i e . Certains prélèvements d'e n fan t s de." 1oti;di:~-à·
4 ans nous ont été fournis par le Centre de P.M.I. du 13e
arrondissement de Paris, Centre dans lequel sont réalisés
des bilans de santé pour les enfants de la naissance à 4 ans.
VARIATIONS EN FONCTION DE L'AGE
A - Caroténémie
On constate par rapport au taux trouvé au niveau
du sang du cordon des nouveau-nés, une forte augmentation
de la caroténémie entre 5 mois et un an (fig. 13); dont
le pic se situe à un an. A partir de cet âge, on a une di
minution de pic de la moitié à l'âge de 2 ans. De 2 à 16
ans la caroténémie est relativement constante. La diffé-
rence entre les tranches d'âge de 2 à 16 ans n'est pas
significative au risque de 1 % (tableau XVII).
64
L'élévation de la caroténémie pendant la pre
mière année de vie est directement liée à l'alimentation.
Plusieurs auteurs ont montré l'élévation du taux de bêta
carotène dans le lait de la mère après l'accouchement,
avec un maximum le troisième jour (617 llg/ml) et dimi
nuant avec la lactation (138).
En plus du lait maternel, les enfants reçoivent
en général vers le 3ème mois une alimentation variée très
riche en légumes contenant des caroténoïdes.
Plusieurs travaux ont démontré que l'absorption
du bêta-carotène est fonction de la prise alimentaire, et
aussi de la nature des particules alimentaires ingérées.
HUME (70) a démontré que 56 % du carotène provenant des
carottes homogénéisées sont absorbés contre suelement 26 %
de carotène provenant de la purée de carottes.
La diminution de la caroténémie après un an, pour
se stabiliser vers trois ans, pourrait s'expliquer par une
réduction dans la ration alimentaire des aliments riches
en carotène et souvent homogénéisés tels que les "baby
food" .
Certains auteurs (102) pensent plutôt que cette
diminution serait due à une maturation du mécanisme res
ponsable de la conversion du bêta-carotène en vitamine A.
Leur hypothèse repose sur certaines observations chez cer
tains patients ayant un taux de carotène élevé et présen
tant une hypovitaminose A (102).
B - Vitamine A
Au risque de %0 la différence n'est pas signi-
ficative entre les différents groupes d'âge. A partir de
9 ans, la vitaminémie A a tendance à s'élever (fig. 14)
(tableau XVIII). PETERSON (117) attribue l'augmentation de
la vitaminémie A à la puberté, à la maturation des organes
de reproduction. Parallèlement à l'élévation de la vitaminé
mie Ar il y a une élévation de la RBP (140). RAICA a trouvé
65
une baisse des réserves hépatiques en vitamine A entre
11 et 12 ans, période correspondant à une croissance
accrue; la mobilisation des réserves hépatiques se fe
rait au profit des organes.
TABLEAU XVIII
VITAMINEMIE A EN FONCTION DE L'AGE
AGES n X ± a X ~ol/1--------------------- ------ ----------------
5 mois - 1 an 29 2,37 ± 0,80
1 - 2 ans 23 2,14 ± 0,54
2 - 3 ans 22 1,97 ± 0,24
3 - 4 ans 43 1,95 ± 0,56
4· - 5 ans 30 2,05 ± 0,53
5 - 7 ans 44 2,06 ± 0,43
7 - 9 ans 19 2,14 ± 0,42
9 - 16 ans 14 2,60 ± 0,57
X ± aX llmo 1/1 Moyenne ± Ecart-type
= 3,45 < Fth - = 3,47 au risque de l %0_ eor
différence non significative
F 3,45 > Ftl - = 2,73 au risque de 1 %exp 11eor
différence significative
67
C - Vitamine E
(tableau XIX)
TABLEAU XIX
VITAMINEMIE E EN FONCTION DE L'AGE
AGES n X ±aX lJmo lIl--------------------- ------ -----------------
5 mois - 1 an 29 21,00 ± 6,80
1 - 2 ans 23 16,45 ± 3,80
2 - 3 ans 22 16,03 ± 3,40
3 - 4 ans 43 17,86 ± 3,25
4 - 5 ans 30 18,50 ± 3,13
5 - 7 ans 44 18,90 ± 3,60
7 - 9 ans 19 20,00 ± 3,25
9 - 16 ans 14 19,70 ± 5,00
X ± a X lJmo 1/ l Moyenne ± Ecart-type
On observe une augmentation de la vitamine E en
fonction de l'âge (fig. 15). Cette tendance a déjà été
observée par d'autres auteurs (56, 103, 140). HORWITT
associe à cette augmentation une élévation parallèle des
B-lipoprotéines.
74
ÉTAT VITAMINIQUE A ET E ET BÊTA-CAROTÈNECHEZ DES NOURRISSONS SOUFFRANT DE DIARRHÉES------------------------------------------------------------~-------------------------
Devant une diarrhée chronique, la recherche d'un
trouble de la digestion, de l'absorption des graisses, cons
titue un examen biochimique important dans la détermination
de la cause ayant provoquée la diarrhée.
Cette recherche comprend
le dosage des lipides fécaux ou stéatorrhée, qui, en cas
de diarrhée, est le plus souvent supérieure à 3 g/24 H
chez les nourrissons
le dosage des vitamines liposolubles et du carotène san-
guins
le dosage des lipides et du cholestérol sanguins.
Nous avons déterminé les taux sanguins en bêta
carotène et ceux des vitamines A et E chez 41 enfants hos-
pitalisés à TROUSSEAU pour problèmes digestifs. Ces enfants
sont répartis comme suit
14 avaient une diarrhée due à une intolérance aux protéines
du lait de vache
7 avaient une diarrhée due à une intolérance au gluten
5 avaient une entérocolite néonatale
7 avaient une entérocolite post-infectieuse avec dénu
trition
8 avaient une dénutrition après une opération d'une mal
formation digestive congénitale.
75
RAPPELS
A - Intolérance au gluten
Elle est liée â l'introduction des farines â base
de céréales (blé, .seigle, avoine, sarrasin) dans l'alimen-
tation (36). Elle n'est pas spécifique au nourrisson on
la rencontre également chez l"adulte, mais elle est plus
fréquente chez le nourrisson.
Chez le nourrisson, elle se manifeste par
des troubles digestifs chroniques avec selles volumineuses
et fréquentes, anorexie tenace, souvent accompagnée de
vomissements.
une cassure de la courbe pondérale quelques semaines ou
mois après l'introduction du gluten dans l'alimentation.
des troubles de comportement (apathie).
L'enquête diététique auprès de la mère a une im
portance capitale.
Les examens cliniques sont l'hémogramme, la
stéatorrhée, la protidémie, la lipidémie, la calcémie, le
dosage des vitamines liposolubles et du carotène sanguins.
La mise en évidence d'une atrophie villositaire
par la biopsie intestinale constitue la clé du diagnostic.
Deux théories sont actuellement avancées pour
expliquer cette intolérance
La théorie toxique visant â identifier un défi
cit enzymatique intestinal responsable d'une dégradation
incomplète du gluten et d'une action toxique d'une de ses
fractions sur la muqueuse intestinale
La théorie immunologique.
B Intolérance aux protéines du lait de vache----------_._--_._--------
Elle se manifeste dans un délai très bref après
l'ingestion de lait, par des vomissements, une diarrhée et
des signes respiratoires.
76
Les manifestations retardées sont constituées
essentiellement par une diarrhée chronique avec syndrome
de malabsorption due à des lésions histologiques du grêle.
En comparaison à l'intolérance au gluten, l'hypoprotidémie
est plus fréquente, la stéatorrhée et les autres signes de
malabsorption sont plus rares. Les lésions histologiques
de la muqueuse intestinale sont variables d'un malade à un
autre.
Le traitement consiste en la suppression du lait
de vache et de tous les produits susceptibles d'en contenir.
L'aliment idéal est le lait maternel.
Il - RESUL TATS
TABLEAU XXVI
VARIATIONS de BETA-CAROTENE, des VITAMINES A et E
CHEZ DES NOURRISSONS SOUFFRANT DE DIARRHEE
BETA-CAROTENE VITMlI NE A VITAMI NE En AGES "X faX wnol/ l X faX ~ol/l "X ± a"X wno 1/1
----------------- --- ---------- ------------- ------------- --------------
Intolérance au 14 2 semaines 0,11 0,80 1,97 1,°1 13 ,00 7,00lait de vache à 18 mois ± ± ±
'--
Intolérance au 7 11 mois à non 2,11 ± l,56 11 ,00 ± 6,00gluten 2 ans déterminé1--- ------------------- ----- --_.._---_ .._- ----
Entérocol ite 5 3 semaines non 1,05 ± 0,41 10,45 ± 6,96néonatale à 3 moi s déterminéf------------------- _._- L._________
Entérocol ite 2 moispost-infectieu- 7 non 2,02 0,95 16,10 ± 7,90à 15 mois détermi né ±se avec dénutr.
-------
Ma l formati on di 2 semainesgestive avec dé- 8 0,20 ± 0,12 1,41 + 0,52 9,28 ± 2,40nutr. post-opér. à 10 mois
1 à 3 mois 2,13 ± 0,40 19,03 ± 2,09TAUX NORMAUX 1 à 2 2,89 ± 1,60 2,14 ± 0,54 16,45 ± 3,80ans
baisse du taux vitaminique
mais cette baisse n'est pas
%) par rapport aux valeurs
77
On observe une légère
A et E dans tous les groupes
significative (au risque de 5
normales.
Dans les groupes où l'on a pu doser le bêta-
carotène, la différence est significative mais compte
tenu du fait que nous ne connaissions pas avec certitude
l'apport alimentaire des malades avant le jour de l'hos
pitalisation, nous ne pouvons pas savoir si cette baisse
importante de la caroténémie est due à une malabsorption
ou à un manque d'appprt.
Vu le faible nombr~ de nos échantillons et le manque
de renseignement concernant la prise vitaminique avant l'hos
pitalisation, nous ne pouvons pas interpréter nos résultats
d'une manière concluante.
Chez certains sujets que nous avons suivis pen
dant l'hospitalisation, nous avons observé que dans tous
les cas les taux sanguins en vitamines A et E reflétaient
l'apport vitaminique. Ces enfants étaient le plus souvent
en nutrition entérale à débit continu (N.E.D.C.) et, suivant
l'évolution de leur état général, ils étaient remis à une
alimentation normale. Nous observons une bonne remontée de
la caroténémie lorsque les enfants remangent et lorsque les
signes cliniques de leur diarrhée disparaissent. La remontée
de la caroténémie pourrait être un indice de guérison pour
le clinicien.
78
EFFET D'UNE SUPPLËMENTATION VITAMINIQUESUR LES TAUX SANGUINS AU COURS DE LA MUCOVISCIDOSE
ET DES ATRËSIES DES VOIES BILIAIRES==================================================
LA MUCOVISCIDOSE
A - Rappels
La mucoviscidose ou fibrose kystique du pancréas
est une maladie héréditaire qui survient chez 1 enfant sur
2000 dans la population de race blanche.
Plus le diagnostic est précoce, plus la durée de
vie du malade est accrue. La technique de diagnostic la
plus utilisée à l'heure actuelle est celle du test à la
sueur (3, 77). Cette technique repose sur les découvertes
de DARLING et coll. (17) qui ont démontré l'augmentation
de la teneur sudorale en ions chlore et sodium dans les
fibroses kystiques du pancréas.
L'insuffisance exocrine est présente dans 80 %
des cas de mucoviscidose (32, 84). La malabsorption li
pidique qui en résulte est le plus souvent très sévère
et ne répond pas toujours assez bien aux enzymes pancréa
tiques de remplacement (55).
Nous avons déterminé les taux sériques en bêta
carotène, vitamines A et E chez 39 enfants atteints de
mucoviscidose, traités, soit à l'Eurobiol ou au Nutrizyme.
Certains de ces enfants recevaient en plus de ces extraits
pancréatiques, des vitamines A et E. Les doses moyennes
étaient de ~OOO U.1 de vitamine A et 2 mg de vitamine E
par jour, par voie orale. D'autres recevaient en plus
30.000 U.1. de vitamine A et 20 mg de vitamine E une fois
tous les deux à trois mois par voie intraveineuse. Le régime
alimentaire de tous ces enfants est un régime pauvre en graisse.
79
B - Résultats
TABLEAU XXV,II
VARIATIONS DU BETA-CAROTENE, DES VITAMINES A et EDANS LA MUCOVISCI DOSE
,SANS AVEC TAUX
SUPPLEMENT SUPPLEt~ENT en NORMAUXVIT. A et E---------------- -------------- -------------- ---------------
n 17 22
BETA-CAROTENE Traces i Traces 1,08 ± 0,55X- ±aX ]Jmol/l
VITAMINE A 1,40 ± 0,52 1,97 0,86 2,10 0,70± ±X- iaX ]Jmo l Il
r-~
VITAMINE E 7,54 ± 6,50 9,35 ± 5,90 23,20 ± 4,64X- ±aX ]Jmol/l
X ± a X ]Jmo 1/ l Moyenne ± Ecart-type
Au risque de 1 % nous n'avons pas de différence
significative entre les enfants recevant un supplément vita-
minique et ceux qui n'en reçoivent pas, pour les vitamines
A et E.
On observe (tableau XXVII) un effondrement de la
caroténémie, de la vitaminémie E et à un degré moindre de
la vitaminémie A chez les enfants atteints de mucoviscidose.!
Après supplémentation en vitàmines A et E, seule la vitami-
némie A a tendance à se normaliser. Les taux en bêta-carotène
et en vitamine E restent toujours très bas. Ces faibles te-
neurs en carotène et en vita~ine E pourraient s'expliquer
par un déficit en B-lipoprotéines qui en sont les protéines
porteuses au niveau sanguin.
80
Nos résultats concordent avec ceux trouvés dans
la littérature (32, 43, 142) 0 La déficience en vitamine E
peut expliquer le taux' faible de vitamine A, étant donné
le rôle protecteur qu'elle joue vis-à-vis de l'oxydation.
La voie orale ne paraît pas être la meilleure
pour l'administration des vitamines A et E. Les vitamines
données par voie intra-veineuse pourraient être plus effi
caces si les injections se fes'aient d'une façon rapprochée
dans le temps.
II LES ATRESIES DES VOIES BILIAIRES
A - Rappels
Dans les atrésies des voies biliaires aussi bien
extra qu'intra-hépatiques, il y a une réduction du flux
biliaire (1). Cette réduction du flux biliaire va entraî
ner une diminution de l'absorption intestinale des lipides
dont les vitamines liposolubles et le bêta-carotêne.
Notre étude a porté sur 35 enfants hospitalisés
à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre dans le service du Profes
seur ALAGILLE.
B - Résultats
Au risque de 1 % il n'y a pas de différence signi
ficative entre le groupe des enfants atteints des atrésies
des voies biliaires extra-hépatiques (A.V.B.E.H.) et ceux
du groupe des paucités des voies biliaires intra-hépatiques
(P.V.B.I.H.) ne recevant pas de supplément vitaminique. Dans
les deux groupes la caroténémie est nulle, ce qui prouve que
l'absorption est faible, voire nulle.
81
TABLEAU XXVIII
TAUX VITAMINIQUES A, E,et du BETA-CAROTENE AU COURS
DES ATRESIES DES VOIES BILIAIRES
P.V.B.I.H. non P.V.B.I.H. VALEURSA.V.B.E.H. supplémenté supplémenté NORMALESen E
---------------- - --- --- --- ---- -------------- -------------- ---------------
n 7 18 10
BETA-CAROTENE
X faX flmol/l Traces Traces Traces 1,08 ± 0,55
e-- .. ----- ---t--
VITAMINE A
X faX flmol/l 0,68 ± 0,20 0,76 ± 0,60 1,63 ± 0,70 2,10 ± 0,70f----_ ..._--_. -----1----_.
VITAMINE EX faX flmo 1/1 6,47 ± 3,30 4,96 ± 6,03 20,70 ± 8,90 23,20 ± 4,64
X ± 0 X IJmo l1l Moyenne ± Ecart-type
On observe une différence significative entre les
P.V.B.I.H. non supplémentés et ceux qui reçoivent un sup-
plément en vitamine E :
- pour la vitamine A :
F = 11,78 > F h-exp t eor
- pour la vitamine E :
F = 29,90 > F h-exp t eor
7,80
7, 80
au risque de 1 %
au risque de 1 %.
Les enfants supplémentés recevaient en moyenne
150 mg de vitamine E tous les 15 jours en intra-musculaire.
La remontée de la vitaminémie A vers des valeurs normales
est difficile â interpréter, sauf si la vitamine E injectée
joue son rôle d'antioxydant vis-à-vis de la vitamine A.
82
III CONCLUSION
Au cours de la mucoviscidose, les taux sériques
en vitamines A et E sont fortement abaissés, la caroténé
mie est nulle. Malgré la supplémentation en vitamines A et
E, seule la vitaminémie A remonte vers une valeur normale,
la vitamine E reste toujours très basse.
Dans les atrésies des voies biliaires aussi bien
extra qu'intra-hépôtiques, les taux vitaminiques et la ca
roténémie sont très bas. La supplémentation en vitamine E
par voie intra-musculaire permet de retrouver des taux sé
riques en vitamines A et E sensiblement normaux, mais la
caroténémie est toujours nulle.
83
STATUT VITAMINIQUE A, E ET DU BËTA-CAROTËNE CHEZ LES
FEMMES ENCEINTES DU SUD DU SOUDAN====================================================
1NTRODUCTI ON
Dans le cadre d'une étude menée par l'A.D.E. (114)
nous avons déterminé les taux sériques en bê~a-carotène,
vitamines A et E chez des femmes enceintes de la tribu
Shil~~k dans la région sud du Soudan.
La population étudiée occupe le sud du Soudan,
entre le confluent du Nil et le Sobat. C'est une popula
tion isolée jusque là du monde moderne et qui, par la cons
truction du canal de Jouglei va connaître des variations
importantes dans son mode de vie.
L'alimentation de cette population est fonction
des saisons et des migrations. Les produits principaux
sont le lait, le mil, le poisson, et à un degré moindre,
les légumes.
Pour les femmes enceintes, le lait est un aliment
ta~ou, surtout dans le dernier trimestre de gestation. Le
principe de la séparation des sexes, souvent observée en
Afrique Noire, s'observe ici (125). Les femmes et les en
fants sont les derniers à se servir et se contentent le
plus souvent de peu.
Durant la grossesse, 77 % des femmes consomment
du poisson. Les graisses et les légumes sont très peu con
sommés. La prise calorique de ces femmes enceintes est par
ticulièrement basse, 747 calories par jour, par rapport aux be
soins recommandés par la F.A.O.jO.M.S. de 2000 à 2500 ca
lories (115). Les glucides constituent 74 à 75 % de la prise
calorique chez les femmes de cette région.
84
L'âge gestationnel, étant donné l'absence des
examens cliniques, a été déterminé par la mesure de la
hauteur utérine (tableau XXIX).
TABLEAU XXIX
CONVERSION DE LA HAUTEUR UTERINE ENNOMBRE DE MOIS DE GESTATION
HAUTEUR UTERINE NOMBRE DE MOIS----------------- -----------------
9 CI11 3
16 cm 4
20 cm 5
24 cm 6
28 cm 7
30 cm 8
32 cm 9
II - RESULTATS
TABLEAU XXX
VARIATIONS DES TAUX VITAMINIQUES A, E et DU BETA-CAROTENEAU COURS DE LA GROSSESSE CHEZ LES SHILLUK '
HAUTEUR BETA- CAROTE NE VITAMINE A VITAMINE EUTERINE nen cm X ± aX jJmol/l -X ±aX jJmol/l X ±aX jJmol/l
___ .4 _______
-- -- --- --- -------- -------------- ---------------
9 - 16 9 Traces 0,87 ± 0,30 8,12 ± 4,00-"
17 - 20 9 Traces 0,83 ± 0,30 6,96 ± 2,40_. -
21 - 24 13 Traces 1,40 ± 0,26 10,70 ± 3,90'-'---
25 - 29 9 . Traces 1,35 ± 0,55 11 ,60 ± 3,50
30 - 35 9 Traces 1,74 ± 0,40 12,50 ± 2,80
X ± a X jJO'lO 1/1 Moyenne ± Ecart-type
85
On observe aussi bien pour la vitamine A que
pour la vitamine E une augmentation en fonction de l'âge
gestationnel (tableau XXX).
Plusieurs auteurs ont observé ce phénomène chez
les femmes européennes (39, 76). La diminution des taux
sériques en A et E, les quatre premiers mois de la gros
sesse, serait due à une demande importante pour la for
mation des tissus foetaux.
Comparativement aux femmes européennes non en
ceintes, les taux trouvés chez les femmes Shilluk sont
bas. Nous n'avions pas pu obtenir de témoins de femmes
Shilluk non enceintes.
A la fin de la grossesse, le taux vitaminique A
des femmes Shilluk est le même que celui des femmes euro
péennes, au même stade de la gestation mais la vitamine
E est plus basse (fig. 16).
Pour la caroténémie (tableau XXX) nulle, nous
pensons que cela pourrait être dû à la faible consomma
tion des légumes de la population Shilluk, car la caroté
némie est fonction de la prise al~mentaire.
III CONCLUSION
Les taux de vitamines A et E s'élèvent avec l'âge
gestationnel. Au dernier trimestre de la grossesse, ces
taux remontent seule la vitamine A atteint une valeur
comparable à celle observée chez les femmes européennes
la vitamine E reste inférieure à celle des femmes euro
péennes du même stade gestationnel.
On peut envisager une supplémentation vitaminique
surtout en vitamine E de la femme Shilluk enceinte, afin
qu'elle constitue des réserves, réserves qui seront ensuite
mobilisées pour l'allaitement. Une alimentation riche en
légumes peut également être conseillée pour une prise en
carotène appréciable ce qui permettrait une synthèse vi-
taminique A aussi bien chez la mère que chez le foetus.
une baisse des réserves hépatiques en vitamine A entre
11 et 12 ans, période correspondant à une croissance
accrue i la mobilisation des réserves hépatiques se fe-
rait au profit des organes.
TABLEAU XVIII
VITAMINEMIE A EN FONCJION DE L'AGE
AGES n X ± crX ~mol/l---------------_._---- ------ ----------------
5 mois - 1 an 29 2,37 ± 0,80
1 - 2 ans 23 2,14 ± 0,54
2 - 3 ans 22 1,97 ± 0,24
3 - 4 ans 43 1,95 ± 0,56
4 - 5 ans 30 2,05 ± 0,53
5 - 7 ans 44 2,06 ± 0,43
7 - 9 ans 19 2,14 ± 0,42
9 - 16 ans 14 2,60 ± 0,57
"7 ± crX ~mol/l : Moyenne ± Ecart-type
Fexp = 3,45 < Fthéor = 3,47 au risque de 1 %0
différence non significative
Fexp 3,45 > Fthéor = 2,73 au risque de 1 %
différence significative
87
CONCLUSION--------------------
L'utilisation de la chromatographie liquide
haute performance pour le dosage du bêta-carotène et
pour le dosage simultané des vitamines A et E dans le
sérum, se révèle être une technique sensible, précise,
rapide, et ne nécessitant qu'un faible volume de sérum
(100 ~l pour chaque technique). Aussi, avons-nous pu
réaliser cette étude chez l~enfant et même chez le
nouveau-né.
Le taux de vitamine A circulant chez le foetus
semble être indépendant du taux circulant chez la mère.
Tandis que la caroténémie et la vitaminémie E foetales
sont très basses par rapport à celles de la mère. Ces
faibles teneurs en carotène et en vitamine E seraient liés
à un faible passage placentaire des 6-lipoprotéines.
Chez les enfants âgés de 5 mois à 16 ans, on
observe une élévation de la caroténémie la première année
de vie, suivie d'une diminution à partir d'un an pour at-
teindre un taux relativement stable vers l'âge de deux ans.
Il n'y a pas de corrélation entre la caroténémie et la vi-
taminémie A. Les taux sériques des vitamines A et E aug-
mentent avec l'age.
Le sexe et l'origine géographique ne smeblent pas
influencer les taux sériques en bêta-carotène, vitamines A
et E chez l'enfant.
Chez les nourrissons hospitalisés pour diarrhées,
les taux sériques des vitamines A et E sont légèrement
plus bas que les valeurs normales, mais la différence
88
n'est pas significative. Par contre, la caroténémie est
très basse. Une normalisation de cette dernière pourrait
être un indice de guérison pour le clinicien.
Chez les enfants atteints de mucoviscidose ou
des atrésies
les deux cas
des voies biliaires, on constate que dans
la caroténémie est nulle et les vitaminémies
A et E sont bas'ses.
Dans la mucoviscidose, la voie orale ne semble
pas être la meilleure pour la supplémentation en vitami
nes A et E. Cette supplémentation sous forme hydrosoluble,
ou une injection de ces vitamines à des fréquences très
rapprochées donneraient peut être un résultat Meilleur.
Dans les atrésies des voies biliaires intra
hépatiques, la dose de 150 mg de vitamine E par jour
semble suffisante pour ramener le taux sérique en vitamine
E vers une valeur normale, et permet en plus une normali
sation du taux de vitamine A.
Chez les femmes enceintes du sud du Soudan, les
taux sériques en vitamines A et E sont bas les 4 premiers
mois de la grossesse, mais remontent à partir du si~ième
mois. A la fin de la grossesse le taux vitaminique A se
trouve au même niveau que chez les femmes européennes au
même stade gestationnel, mais leur taux en vitamine E est
bas.
89
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