l'openfield et l'enclos dans le paysage rural de...
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Hitotsubashi University Repository
TitleL'Openfield et l'Enclos dans le Paysage Rural de
l'Italie
Author(s) Takeuchi, Keiichi
Citation Hitotsubashi journal of social studies, 4(1): 43-56
Issue Date 1968-01
Type Departmental Bulletin Paper
Text Version publisher
URL http://doi.org/10.15057/8486
Right
L'OPENFIELD ET L'ENCLOS DANS LE , '. PAYSAGE RURAL DE L'ITALIE*
Par KEIICHI TAKEUCHI**
D~termination des proble'mes. Re'flexions sur le de'veloppement des ~trdes
D6puis plus de 50 ans, Ies 6tudes g60graphiques sur l'habitat rural dans les pays de 1'Europe_
Occidentale ont r6ussi ~ 6clairer l'origine et les caract6ristiques de ses paysages ruraux. Nous
entendons par paysage rural 1'ensemble des el6ments concrets'et visibles t(maisons rurales',
forme des champs et'du morcellement'du terrain en particulier) et des, conditions ' historiques
et sociales (institutions juridiques, d6veloppement de l'6conomie',agraire) qui,,,tput en 6tant
invisibles, constituent le facteur indispensable aux 616ments visibles. Les conclusions pro-
pos~es par le Congr~s International de G60graphie, qui fu tenu ~ Amsterdam en 1938, don-
naient du paysage rural la d~finition suivante: "le paysage g60graphique n'6tant, pas seulement
une entit6 physionomique et esthetique son analyse a montr6 qu'il comprend toutes le relations
g6n6tiques, dynamiques et fonctionnelles associ6es entre elles ~ la surface ~u globe". "Le
paysage g60graphique est constitu6 par l'ensemble des phenom~nes physiques ' et~ des faits
d'occupations'.humaines concourant ~ d6terminer la physionomie du globe. Il comprend une~
s6rie de types et de sous-types dont l'6tude doit etre poursuivie grace ~ l'application de la
m~thode comparative. ' Celle-ci m~ne ~ cette conclusion que ces types et sous-types se retrouvent
avec les m~mes caract~res essentiels partout oti existent les conditions n6cessaires ~ leuf
formation, chacun d'eux occupant un domaine (Raum) plus ou moins 6tendu.1 Cette afErmation
r6pond aussi au point de vue de la plupart des disciples de l'~cole allemande qui, voit dans J~
concept de paysage tant l'unit6 de structure interne que l'unit~ de forme et consid~re le pay-
sage rural comme une synthese de la nature et de l'homme, des institutions juridiques et d~
l'6conomie.2
j Toutefois, pour que la notion de paysage rural puisse donner une contribution efiicace et
ptile au syst~me de la g~0graphie humaine comme science sociale, on devrait examiner les
deux diflicult~s qui se pr6sentent ~ nos 6~udes. '
1・ * L'auteur a publie en 1965 Ie texte italien de cet article sous l~ titre: "Studio com~arato sull'insedia-
naentq rurale in Italia". Annuario dell'Istituto Giapponese di Cultura, Roma. 111, p. 123-143. Cet article
contenait beaucoup d'erreurs dont la responsabilit6 doit etre attribu6e tant ~ l'auteur, ~ui, en poursuivant
ses 6tudes les a d6couvertes apr~s la publication de l'article, qu'~ la r6daction et ~ la typogfaphie.-Dans I~ pr6s~nt traduction en franeais, l'auteur a apport6 Ies corrections n6cessaires en amplifiant aussi son
article en beaucoup de points.
** Lecteur (Ko"sht) de g60graphie sociale.
1 Cette proposition fut avanc~e par H. Lautensach et par la Commission franco-allemande. La conclu-
sion d6finitive apportait peu de modifications. Cf. Comptes Rendus du Congr~s Internotional de Glo-
graphie, Amsterdam, 1938, pp. 480-485. 2 Par exemple, cfr. E. Otremba: Allgemeine Agrar- und Industriegeographie, 'Stuttgart, 1953, p. 120.
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La premi~re difiicult6 se rencontre lorsqu'il faut choisir les r~gles qui d6terminent la
classification et l'ordre hi~rarchique du paysage. Depuis une trentaine d'ann~es les g~0graphes
allemands et surtout J.H. Schulz et H. Lautensach8 ont achev6 de nombreuses recherches dans
cette direction, mais il reste toujours le probl~me ~ savoir de quelle mani~re on peut concilier
la m6thode deductive, Ii6e ~ l'6tude de la forme du paysage, avec la m6thode inductive li6e
~ l'6tude de la structure du point de vue g~n6tique et de la fonction du paysage.4 Afin de
r6soudre ces difficult6s, on doit reconnaitre une limite ~ l'analyse de la forme, ou bien la
limite des analyses morphologiques qui ne peuvent pas ~tre toujours valides dans des encadre-
ments historiques et g60graphiques pr6cis. Nous donnons ici un exemple qui sera examin6
apr~s: on ne peut pas faire appartenir au m~me type de paysage tous les champs enclos du
monde avec leurs diff6rences d'~tapes de formation et de d6veloppement historique.
La seconde difiicult6 se rencontre lorsqu on emplcue le terme "geographique", Il y a une
forte tendance qui porte ~ entendre sous ce terme quelquechose concernant ou la nature ou
le milleu naturel. Dans ce cas nous devons nous demander s'il existe vraiment une possibilit6
de conciliation ou de synthese entre la m6thode naturaliste et la m6thode historiciste, non
seulement dans les 6tudes sur l'habitat rural mais aussi lorsqu'il s'agit de la condition naturelle.
Nous devons tenir compte du fait que les syst~mes d'6tudes seront completement diff6rents
dans le cas oti il s'appliquent: 1) ~ l'6tude du milieu naturel ~ la mani~re des sciences physi-
ques; -2) aux recherches sur l'adaptation de l'homme au milieu physique en le consid~rant
comme ~tre 6cologique faisant partie de la nature; 3) ~ l'6tude de 1'homme en relation avec
la soci6t~ ~ laquelle il appartient comme auteur de l'histoire de l'humanit6.
A ce propos, L. Gambi, de son point de vue d'historiciste fond6 sur le concept de la division de l'ainsi-dite g60graphie int6grale en trois sciences ind6pendantes, conteste l'utilit6
du concept de paysage dans la g~0graphie humaine avec une probl6matique historique, l'admet-
tant utile seulement pour la g60graphie naturaliste.5 Ce paysage avait 6t6 introduit, avec une
nuance plus au moins 6cologique, par les sp6cialistes de g60graphie humaine et admettait
l'homme et la nature ou la terre comme unit6 terrestre ou vivante.6
Dans la confusion cr~6e par ce melange de m6thodes de sciences naturelles et humaines,
L. Gambi et, coTncidence ~trange, Ies g60graphes russes ont raison de limiter les 6tudes sur
le paysage (landschaftvedenie) ~ la g60graphie physique en se servant efficacement de tous les
el6ments physiques et ~cologiques qui forment la nature d'une r6gion g60graphique.7
Nous reconnaissons l'utilit6 de ce concept que nous pref6rons appeler "paysage naturel"
pour les 6tudes de g60graphie physique, mais, en m~me temps, nous pensons que l'on peut employer le terme de "paysage rural" dans les sciences historiques ou sociales, tout en prenant
les pr6cautions susdites lorsqu' on emploie la m6thode morphologique.
3 H. Lautensach: "Der geographische Formenwandel. Studien zur Landschaft Systematik". Colloquium Geogr Bd 111 Bonn 1953 Ibid. "Die Begriffe Typus und Individuum in der geographischen For-schung:,, Mtinch~n. Geogr. Hefte, Heft. 3, 1953. J.H. Schyltze: "Begriffe und Gliederung geographischer
Landsdhaften," Forschungen und Fortschritte, Bd. XXXIX. Berlin, 1955. 4 Ce problame avait 6t6 soulev6 par Max. Sorre: Rencontre de la ge'ographie et de la sociologie. Paris,
1957, pp. 32-34.
5 L. Gambi: Critica ai concetti di geografa di paesaggio umano, Faenza, 1961.
6 Cf. R. Biasutti: Il paesaggio terrestre, 11 Ed. Turin, 1962. C. Troll: "Die geographische Landschaft und ihre Erforschung," Studium Generale, 1950. Hefte 4/5, pp. 164-181. H. Bobek et J. Schmithtisen: "Die Landschaft in logischen System der Geographie," Erdkunde, 1949, Hefte 2/3, pp. 112-120.
T Cf. K.1. Gerenchunk: "O. Morfologicheskoi strukture geograficheskogo landshafta," Izv. Vsesoyuznogo Geografuheskogo Obshchestvo, 1956, n. 4, pp. 370-376.
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Comme nous 1'avons dej~ indiqu~, nous employons ici le terme de paysage rural dans la
limite oti il se rapporte ~ la perspective g60graphique de son origine, de sa formation histori-
que, de ses fonctions, de sa structure. Lorsque nous disons paysage rural ou dgraire nous
devons consid6rer que ce concept contient les pr6misses de la probl6matique historiciste, c'est
pourquoi les m6thodes d'6tude qui peuvent y ~tre appliqu~es seront compl~tement diff6rentes
de celles des sciences physiques et ~cologiques, Dans ce sens, Ies ~tudes sur le paysage rural
ont debut6 Iorsque 1'~cole allemande, repr6sent6e par O. Schluters et R, Gradmann9 entreprit
une 6tude d6taill6e des problemes que A. Meitzen, sp~cialiste d'histoire agraire, avait soulev6s,
c'est-~-dire l'origine et le d~veloppement de l'habitat rural et de l'agriculture parmi les peuples
~urop~ens. Depuis Schltiter et Gradmann, en plus de la correction de la th~0rie de Meitzen
par des donn6es plus pr6cises et concr~tes, ont introduit, en suivant leur m6thode d'~tude et
avec l'aide de documents cadastraux et de la toponomastique, Ie concept du paysage rural.
Ces m6thodes d'6tude ~taient destin~es ~ devenir une tradition. Ce courant d'~tudes proprement
g~0graphiques, qui s'est form6 pendant ces derniers cinquante ans et qui va de R. Gradmann
et O. Schltiter ~ G. Niemeier, A. Krenzlin et W. Muller-Wille, peut ~tre synthetis6 dans les
points sulvants:
1) Ie contraste remarquable entre les champs clos et les champs ouverts avait dej~ ~t6 mis
en 6vidence par A. Younglo pendant son voyage sur le Continent ~ la fin de 1'an 1700 bien
que l'usage des termes "ouverture" et "cl6ture" n'6tait pas encore entr6 dans la terminologie
g 6 ographique .
Mais les 6tudes g60graphiques sur l'habitat rural de l'~poque actuelle, faisant leurs ces
termes, ont concentr6 Ieur attention sur 1'origine et la classification de "cloture" et d"'ouver-
ture", donnant ainsi une grande contribution ~ la classification du caract~re du paysage de
l'Europe occidentale,
Ces ~tudes, ayant eu un commencement morphologique, ont apport6 aujourd'hui un 6claircissement concernant le fait que la formation historique de ces deux types de paysages
ruraux varie selon les r6gions, surtout si l'on tient compte du rapport entre la position des
8 Nous devons consid~rer ici les 6tudes achev~es par R. Schltiter sur le paysage ancien de I'Europe Centrale, surtout: Die Siedlungen im norddstlichen Tharingen. Berlin, 1903; Die Siedlungsrdume Mittel-
europas in frtihgeschichtliche Zeit. Erlauterungen zu einer Karte. Forschungen zur dt. Landeskunde, Nd. 63, 1952, Bd. 74, 1953. Dans ses 6crits m~thodologiques, il insiste sur le "surpassement du temps"
(Uberwindung der Zeit) et tr~s souvent sa th~0rie a favoris6 des m6sinterpr~tations de sa g60graphie qui
fut consid6r6e superficie]Ie; il fut facile de constater les contradictions entre son historicisme et son
"Uberwindung der Zeit". Nous pouvons croire que ces ~quivoques ont d6riv~s de la confusion faite par Schluter entre l'~tude du paysage et la typologie du paysage.
9 R. Gradmann: "Die landlrchen Sledlungsformen Wuttembergs Pet " Geogr Mrtt 1910 pp 183 186 246 249 Ibtd "Dre Steppenheidetheone " Geogr Zertschrtft 39 Jg 1933, pp. 265-278. Evidemment la th~0rie de Gradmann "Steppenheidetheorie" et ses id~es sur l'ancienne communaut6 allemande ont 6t~ mises ~ jour avec tous les d~tails, surtout par le m6rite de H, Nitsch (Steppenheide oder Eichenmischwald.
Eine urlandschaffliche Untersuchung zum Verstdndnis der vorgeschichtlichen Siedlung i,t Mitteleuropa,
Wermar 1935) di R Tuxen ("Dre Grundlagen der Urlandschaftsforschung. Ein Beitrag zur Eroforschung der Geschichte der anthropogenen Beeinfiussung der Vegetation Mitteleuropas ," Nachr. aus Niedersachs
Urgesch., 5, 1931, pp. 59-105), F. Huttenlocher (Das Problem der Gewannfluren in Sadivestdeutscher Sicht Erdkunde. Band XVII, 1963, pp. 1-5) et de A. Krenzlin ("Die Entwicklung der Gewannflur als Spiegel Kulturlandschaftlichen Vorgange," Ber. z. dt. Landsk, 1962, Bd. 1).
10 Les termes de "cl6ture" et "d'ouverture" se trouvent souvent dans son ouvrage "Voyage" pour d6-
crire le paysage rural. A. Young: Voyage en France en 1787, 1788, et 1789. Traduit par H, S~e, Paris, 1921, Tome I, pp. 69, 95, 267 et ss.
46 ~i,i!.TI .: mTO. TSUBASHI JouRNAL'oF SOCIAL STUDIES_i i- ' [January. ( maisons et, Ie morcellement du terrain, ' _ , . . ., _
2) Ori,peut 'en outre observer un~ certaine tendance vers la typologie des complexes
ruraux; ~ ceux-ci rfous pourrons faire appartenir le "r6gime agrarre" de M Bloch la "structure
agraire" et ・la ' 60mbinaison rurale ' de A Cholley la "crvilrsatron rurale" de P Gouron le ',
"genre de vle" qm caractense la vreille generatron de la geographie frangarse de P. Vidal de
la Blache ~ Max. Sorre.ll Dans tous ces 'cas, l'on peut remarquer .tine certaine t~ndance ~~
supposer 'be qu6 peut etre la r6alit6 et donc l'utilit6 m6todologique d'une synth~se des 616-
ments du physage rural. Mais lorsque l'int~r~t des 6tudes s'adresse ~ l'~nalyse g6n~tique de
la formatidn' historique' des complexes ruraux, Ies 6tudes g~0graphiques s'adressent elles-aussi
~ un exanien historique'et sociologique de la soci6t6 rurale. . ' Ces deu:t points nous pr6sentent des probl~mes qui nous obligent ~ nous arreter '~ la
m~thodologie de hos 6tudes que 'nous ne pouvons ipas 6viter d;examiner, ' :_ Nous avons dej~ remarqu~ Ies diffibult6s qui se pr6sentent lorsqu'on consid~fe le cornplexe
rural comme une synthese d'elements et de facteurs diff6rents, c'est ~-dire du danger de con-
fondre les'n'otions, morphologiques avec celles concernant la fonction et les concepts naturels
avec les concepts sociaux. Par exemple, si l'on consid~re l"'openfield" comme un complexe'
rural caract6rise'.'par l'usage de la charrue, par les liaisons entre les membres de la commime
rurale et par 'le:,syst~me' des. champs (Zelgensystem), comme l'a fait M. Bloch, cela nous
emp~chera certainein~nt d'analyser ses origines et,ses diversit6s r6gionales tandis que pour
nous il serait important de trouver, par exemple, Ies diff~rences entre le "Gewannflur" de
l'Europe occidentale et le_ paysage du lattfondo de l'Europe m6ridionale.
A c6 propos, P. Gebrge avalt d6montr6 Ia limite que la m6thode 6cologique pr6sentait,
pour les '~tude~ du complexe:~,g60graphique et il avait critiqu6 Max. Sorre d'avoir appliqu~ Ie
concept de "genre de vie" de P. Vidal de la Blache ~ l'analyse des soci6t6s ~conomiquement '
plus ~volu6es.12 Nous devons mettre ce point en ~vidence lorsque nous prenons l'h6ritage de
ces 6tudes 'g~0gr~phiqties sur l'habitat rural de l'Europe occidentale. En effet, dans une.
soci~t6 rurale qui a eu une longue 6volution agricole apportant des modifications consid6rables
dans liutilisation . d~ , terrain, Ia structure agraire doit toujours etre recherchee dans l'6tude
historique ajnsi ,,qu~ dans, l'6tud~ des formes d'6conomie et de travail ~ui, aujourd'hui, ont
disparu. Il est rare de tro.uver' dans ce cas l'harmonie entre la structure agraire et les formes
actuelles de: travail,- bien 'qu'il .y 'ait quelquefois des exceptions, ' ' Coninie nou~ :1'avons dej~ iidiqu6, Ie~ 6tudes g60graphiques sur l'habitat rural eurent un)
d~veloppement remarquable dans'les pays de 1'Europe nord-occidentale, et, ~ ce propos, nous,
devons nous demander si ces m6thodes d'~tudes ne peuvent pas etre va]ides aussi pour d'autres.
r6gions. . On ne p.eut pas les appliquer directement ~ la campagne japonaise ou, en g6n6ral,
~' celle de"I'Asie ~~ud-orientale dont l'histoire de l'6conomi~ agraire est compl~tement diff6rerit~:
de celle ~e l'Europe occidentale. Cependant, si nous ex~minons la canipagne de l'Europet in6ridionale ou orientale qui, dans le milieu culturel des races caucasiques caract6ris6es d~puis
ll M. Bloch: Les caract~res originaux de l'histoire rurale ,'franfaise, Nouvelle Edition, tome I, Par*
1952, pp. 35-65. A. Cholley: "Probl~mes de structure et d'~cpnomie rurale," Annales de G~og7laphie, 1946i
pp. 81-101. P. Gourou: La civilisa~iqn du ve'ge'tal. I, 1948,-pp. 3~5-396. Mak Sorre: "La notion de genre
de vie et sa valeur actuelle," Annalp_;..de G~ographie, 1948, ・pp. 97-108, 193-204. 12 P. George: Intr.oduction a l:~tudeL ge'ographique de la population du monde. Presses Universitaires
de France, Paris, 1951, pp. 65-80.
f
1968] L'OPENFIELD ET L'ENCLOS DANs LE PAYSAGE RURAL DE L'ITALIE 47
des mill~naires par l'association de la culture et de l'elevage,13 a des caract~res communs ~
ceux de la campagne de l'Europe nord-occidentale, nous pourrons avoir une base pour comparer la formation du paysage de ces zones avec celles de l'Europe nord-occidentale et
pourrons ainsi appliquer les m~thodes d'6tudes g60graphiques sur l'habitat rural, enrichies
par l'6cole des pays d'outre-monts. Cette probl~matique des 6tudes compar6es existait dej~ aux environs de 1930, dans quel-
ques 6crits d'auteurs allemands et frangais sur les r6gions balcaniques;14 mais c'est seulement
en ces derni~res ann6es, surtout avec le progr~s des 6tudes sur la forme des champs (Flur-
forchung) qu'on a entrepris des tentatives plus efiicaces.
Par exemple, Ia th60rie de W. Mtiller-Wille qui consid~re le petit village, c'est-~-dire le
"Drubbel"I5 d'origine plus ancienne et la th~0rie de G, Niemeir et de H. Mortensenl6 qui
consid~rent le morcellement du terrain (Langstrelfenflur) originaire de l'Allemagne nord-
occidentale, furent confirm~es pendant ces derniers ann6es meme en Allemagne orientale et
en Grand Bretagne.11 Voyons un autre exemple: suivant la tradition de Gradmann qui penche
vers une 6tude g~n6tique, on a fait des recherches assez actives en Franconie et en Bavi~re
surtout pour 6clairer le probleme ~ savoir si les champs lani6r~s (Gcwann) ou les champs
en bloc (1~lockful-) sont les caract6ristiques du noyau original du terrain cultiv6.18 Les re-
cherches poursuivies par A. Krenzlin et par d'autres g60graphes sur des zones ~tendues de
la Franconie septentrionale, ont d6montr6 que dans beaucoup de cas les champs en bloc 6taient les caract~ristiques du noyau original cultiv6 et que, dans les zones de 1'habitat r~cent
de 1'Allemagne sud-occidentale, Ies champs en bloc et les champs lani~r6s se trouvent g6n6rale-
ment juxtapos6s. Le m6rite de cette 6cole consiste: 1) dans la d~couverte de l'existence d'une relation
entre la forme du terrain et le genre d'6conomie, en observant, en particulier, 1'existence ou
non du "flurzwangebundene Zelgenbrachtsystem" avec les institutions juridiques oti l'on trouve
18 A ce propos nous devons remarquer les mots de M. Bloch: "Celle.ci (la vieille ~conomie agraire)
n'6tait pas fond~e uniquement sur la culture. En France, comme dans toute l'Europe, elle reposait sur
l'association du labour et de la pature: trait capital, un de ceux qui opposent le plus nettement nos civilisations techniques ~ celles de l'Extr~me Orient". (Les caract~res originaux de l'histoire ruralefranfaise,
op. cit., p. 24).
14 Quelques examples: H. Wilhelmy: Hochbulgarien: "Die Landliche, Sledlung und die bauerlich Wirtschaft," Schnften der Geogr. Inst. der Univ. Kiel. Bd. Zeitschr. 1936, pp. 81-97.
15 W. Mtiller-Wille: "Langstreifenflur und Drubbel. Ein Beitrag zur Siedlungsgeographie Westgerma-niens," Dt. Larch. f. Landes u. Volksforchung, 8, 1944, pp. 9-44. Ibid.: "Agrarbauerliche Landschafts-
typen in Nordwestdeutschland," Dt. Geog.r. Tag. Essen Wiesbeden, 1955, pp. 182. 16 G. Niemeier: "Gewannfluren ihre Gliederung und die Eschkerntheone " Pet Geogr Mrtt 1944 pp
57-74. , H. Mortensen: "Beitrage der Osrforschung zur nordwestdeutschen Siedlungs- und Flurforschung,"
Nachr. d. Aked, d. Wiss. Gott. A-1., 1945, p. 12-14. Ihid.: "Fragen der nordwestdeutschen Siedlungs-und Flurforschung im Lichte der Ostforschung Nachr.," Aked. Wiss. G~tt., phil-hist. Kl. 1946, pp. 37-59.
17 W. Kirbis: "Siedlungs- und Flurformen germanischer Lander, besonders Grossbritanniens, im Lichte
der deutschen Sredlungsforschung " Gotttngen Geogr Abb Heft 10, 1952. R. Kotzihke "Landliche Siedlungs- und Agrarwesen in Sachsen," Forschung z, dt. Landesk., Bd. 77, 1953. M. Kielczewska Zaleska: "L'ancien morcellement des champs avant la s6paration au Xlxeme si~cle dans la Pomeranie de
Qdansk," Geographie et histoire agraire, Actes du colloque international, Nancy, 1959, pp. 343-352.
18 A. Krenzlin: L. Reusch: "Die Entstehung der Gewannflur nach Uneersuchungen im n~rdlichen Unterfranken " Frankfurter Geographtsche Hefte 1961 Heft 2 A Krenzlin: "Die Entwicklung der Gewannflur als Spregel kulturlandschaftlrcher Vorgange " Ber z dt Landeskunde 1961 27 Bd. 1. F. Huttenlocher: "Das Problem der Gewannflur in Sudwestdeutscher Sicht," op. cit.
48 HITOTSUBASHI JOURNAL OF SOCIAL STUDIES [January la transmission en h6ritage.
2) dans le fait d'avoir distingu6e le vrai "Gewann" caract6ris~ par un morcellement ~
lani~res tr~s allong~es du "Gewann" qul s est developpe plus tard
3) dans le fait d'avoir s~par6, ~ propos des champs en bloc, ceux avec un morcellement
gros de ceux avec un morcellement tr~s petit se trouvant seulement dans les zones d'habitat
plus ancien.
4) dans la constatatlon basee sur des sources histonques, du fait que le processus de
formatron du "Gewann" plus 6tendu et de type nouveau a eu son commencement dans le Moyen-age (Vergewannung) apr~s la decadence du syst~me de villication (Villikation).
Nous devons remarquer que ces 6tudes de l'6cole de l'Allemagne m6ridionale ont inspir6
surtout S. Ilesi~, I. Crkven6ic et A. Blanc lesquels, durant ces derni~res ann6es, se sont dedi6s
~ des recherches de ce type dans la campagne yougoslave,19 M~me en France, bien que les
6tudes en soient rest6es ~ la classification assez 6lementaire de Demangeon et de Bloch et
donc en position arret~e aupr~s de l'6cole allemande, grace ~ des recherches syst6matiques
sur la morphologie agraire ces 6tudes ont r6cemment eu un d6veloppement et des r~sultats
remarquables. Par exemple E. Juillard20 a constat6, ainsi que l'~cole allemande, que la for-
mation de la configuration de l"'openfield" de l'Alsace appartient au Moyen-~ge et que le
paysage rural a une origine plus recul6e li~e ~ des syst~mes collectifs d'unit6 d'habitat plus
petit.
A ce propos nous devons rappeler les recherches poursuivies par X. De Planhol qui
peuvent sembler singuli~res; il a compar6 Ies vicissitudes du paysage rural de ' 1'Europe occidentale ~ celles plus r6centes de l'Anatolie et de l'Asie centrale.21 En effet, ces recherches
ont 6clair6 Ie processus de formation de l"'openfield" et de la communaut6 paysanne, surtout
en relation avec le syst~me de la phture, car pour expliquer la formation du paysage rural
aussi bien de l'Europe occidentale que de l'Asie centrale et de l'Anatolie nous devons re-
tourner ~ la s6dentarisation des nomades et des demi-nomades.
Dans cet article, nous chercherons ~ indiquer quelques problemes fondamentaux pour les
6tudes compar6es sur l'habitat rural en Italie. A ce propos nous devons reconnaitre qu'il
existe dej~ quelques 6crits pionniers auxquels nous sommes redevables: par exemple, l'oeuvre
tr~s synthetique d'E. Sereni qui suivit l'exemple de M. Bloch en France. Bien qu'~ cette
6tude manquent des sources concr~tes sur lesquelles fonder ses recherches et qu'elle montre
une certaine faiblesse en ce qui concerne les r~gions de l'Italie m6ridionale, elle indique ~
quel point sont arriv6es les ~tudes compar6es dans ce pays.2z Le m6rite doit en etre attribu6
~ L. Gambi qui, en plus de quelques 6tudes monographiques, a publi6 un article tr~s int6ressant
19 S. Ilesic: "Die Glurformen Sloweniens im Lichte der Europaischen Flurforschung," Manchen Geogr. Hefte, Heft. 16, 1959. A. Blanc: La Croatie Occidentale. E~ude de g~ographie humaine. Paris, 1957. lbid. "Communaut6s rurales et structures agraires dans les pays sud-slaves," Gbogrophie et histoire
agraire, Nancy, 1959, pp. 58-67. I. Crkvencic: "Kulturlandschaftliche Ver~nderungen in Hrvatsko Zagorje
(Kroatisch-Zagorien), Jugoslawien," Erdkunde, 1962, Heft. 3, pp. 161-173.
zo E. Juillard: La vie rurale dans la plaine de Basse-Alsace, Essais de ge'ographie sociale, Paris, 1953.
21 X. De Planhol: De la plaine pa,,rphylienne aux lacs pisidiens, nomedisme et viepaysanne. Paris, 1958.
lbid.: "Pressione demografica e vita di montagna nella Persia settentrionale," Bollettino della Societa geo-
grafica italiana, 1960, pp. 90-96. Ibid.: "La vie de montagne dans le Saherd Azebaidjan iranien," J3ull.
de l'Assoc. des G~ogr. Franf., 1958, N'. 27-272, pp. 7-16.
22 E. Sereni: Storia del paesaggio agrario italiano, Bari, 1961. Cf. Recensions de R. Zangheri en Studi
Storici de L. Gambi en Critica storica et de K. Takeuchi en Geographical Review of Japan.
1968] L'OPENFIELD ET L'ENCLOS DANS LE PAYSAGE RURAL DE L'ITALIE 49
sur les colloques de Nancy23 et sur quelques 6crits de A. Desplanques au sujet du paysage
rural de l'Italie centrale.z4 Le but de notre article consiste dans l'examen de tels probl~mes,
en nous basant non seulement sur nos recherches in loco mais aussi sur les oeuvres des
sp6cialistes mentionn6s et sur les r6sultats des ~tudes d'histoire 6conomique qui, surtout en
ces derni~res ann6es, y ont apport6 une contribution remarquable.
La clo^ture m(~diterrardenne
Dans la plupart des r6gions d'Italie et du bassin mediterran6en oti le syst~me des champs
soit ~ trois soit ~ deux n'occupe pas une place importante dans les institutions de la com-
munaut6 rurale mais oh le syst~me des plantations, comme dans le cas de la culture mixte,
occupe une place plus importante, il est n6cessaire de se demander jusqu'~ quel point on
peut adopter les types de paysage comme le font les specialistes d'outre-monts et en tous
cas quels el6ments on peut employer pour reconnaitre les divers types de paysage. Beaucoup
d'auteurs comme, par exemple, E. Sereni et Max. Derruau, ont observ6 que l'on ne peut pas
utiliser en Italie les grandes distinctions que les sp6cialistes de l'Europe nord-occidentale ont
reconnues entre les champs clos par des cultures d'arbres, par du bocage ou par des ceintes
de mat~riel mort, et les paysage ~ champs ouverts ou 6tendus et r6guliers ou morcel6s ~
bandes.25 Surtout E. Sereni nous a sembl6 completement libre de schemes pr6constitu6s et nous a indiqu6 de nouveaux types de paysages vrais et originaux adapt6s ~ l'histoire de l'agricul-
ture italienne.
A cause du manque de syst~me de champs, outre l'influence temp6r6e de la feodalit6
allemande26 et les cons~quences de la pr6dominance des initiatives individuelles dans la soci6t6
as lci nous indiquons avant tout le colloque qui a ~t6 t~nu ~ Nancy en 1957 sur la g60graphie rurale
et sur l'histoire agraire (Annales de l'Est. M6moire n. 21, G60graphie et histoire. Actes du Colloque
International organis~ par la Facult~ des Lettres de l'Universit6 de Nancy, 1959). Nous pouvons ici
observer les m~mes probl6matiques dans les discussions des symposia du 19th I.G.U. Congress (Mor-phologenesis of the Agrarian Cultural Landscape. Papers of the Vadstena. Symposium at the 19th In-ternational Geographical Congress. Geografaka Annaler, Vol. XLII, 1961, N. 1-2, Stockholm) et du 20th
I. G. U. Congress (Congress Proceedings; 20th International Geographicd Congress, pp. 221-229, London, IG9607g)' . JLtal Galmg ~b! , ;';n 5m21_a6rgl :nelbatldP. r i~L~ I~soendviaemgne:tomtuemmaazn~onnaellela d:e~:oOnrra: deel lgaeobgornaififiaca rurroalmea:n~ltav,;
Memorie di geograpia antropica, Vol. 111, Rome, 1948. 24 Desplanques: "La culture mixte italienne, Essai d'interpretation," Bulletin de l'Assoc. des G~ogr.
Franc, 1958, N. 278/79, pp. 23-38. Ibid.: 'ql paesaggio rurale della coltura promiscua in Italia," Rivista
geogr. italiana, 1958, pp. 26-64. Ibid.: Contribution ~ l'~tude des paysages ruraux en Italie Centrale:
1'arbre fourrager, Gbographie et histoire ag7iaire Nancy, 1959, pp. 97-l04. 25 E. Sereni: Storia del paesaggio agrario itdiano, op. cit., p. xrv-XVIII. Max Derruau: L'Europe,
1958, p. 63. 26 En Italie le syst~me de'villication ou bien le "dominium" classique (K. Lamprecht: Deutsches Wirt-
schaftsleben im Mittelalter, 3 Bde., 1885!6) se n'est pas ~tabli de la m~me facon qu'en Allemagne. En effet, Ies recherches d~velopp~es sur les grandes propri6t6s 6ccl~siastiques d~montr~rent que dans 1'Italie
septentrionale, par la pr6sence des cultures arbor6es qui favorisent une certaine activit6 commerciale, vers
le X~me si~cle dej~, "demesne" et "salland" n'avaient pas une grande importance. (L. Mortiz von Harmann:
"D e W rtschaft des Kloster Bobbio un 9 Jahrhundert " in Zur Wirtschaftsgeschichte Itdiens im fruhen
Mittelater, Gotha, 1904, pp. 42-73; G. Luazatto: I servi nelle grandipropriet~ ecclesiastiche dei secoli IX
e X, Pisa, 1910). Meme en Italie m6ridionale oti les Normans avaient introduit un syst~me f60dal de
50 HITOTSUBASHI JOURNAL OF SOCIAL STUDIES [January
rurale traditionelle,nous pouvons a伍rmer l’lnexistence des champs ouverts dans le vrai sens
historique。 De plus,au regard des champs clos,si nous consid6rons la cl6ture comme un
moyen emp6chant les b6tes6trang壱res de venir paturer sur la jachさre ou sur le chaumes des
propri6taires priv6s,de tels champs n’existent pas non plus,a1’exception des zones du lα’∫一
ノわn40a deux champs, Nous pouvons donc a伍rmer qu’en Italie le terme de“cl6ture”est
employ6aussi lorsqu’elle est constitu6e de mat6riel solide et que cette expression a donc une
signification abstraite ou juridique plut6t qu’une signification concrさte. La cl6ture,tout en
6tantlimit6e・partraditi・n,aunsentimentd’individualit6,danslesr6gi・nsm6diterran6ennes
at・uj・urs6t6c・nditi・nn6ealaculturedesarbresfruitiersetn・usn・usapercev。nsaussicombien faii)le fut son importance dans l,hlstoire et dans la structure de la soci6t6rurale et
combien,au contraire》elle s7est av6r6e importante dans la campagne de1’Europe occidentale
en COntraSte a l,OUvertUre.
L’a伍rmation qui dit que la campagne de l’Europe m6ridionale est la campagne de la
c16tured・it6trepriseavecreserveetenplusdufaitd’enexclurelesvastesz。nesdul漉.ノわηゐ,il faut distinguer les caractさres qui font la diff6rence des types de champs.
Apartirdestempsantiquesnouspouvonsdistinguer,danslap6ninsuleetdanslesilesitaliennes7deux types de champs clos avec la culture de la vigne, Dans le milieu de la
c・1・nisati・ngrecque,lavigneaarbrebas,trさss・uventenculturesp6cialis6e,d。nnaitsa
marque caract6ristique au paysage du“jardin m6diterran6en”,selon l’appellation de E.Sereni.27
Dans rItalie centrale,au contraire,qui avait subi Ia domination6trusque,on pouvait observer,
comme paysage,la culture mixte a vigne cultiv6e haute avec tr色s souvent d’autres arbres,et
Ia terre elle-meme cultiv6e directement.En outre,on doit rappeler que la vigne,comme
l’01ivier,a toujours eu une place importante dans les r6gions pa了ennes avant le christianisme.
typeallemand・se1・nunea伍rmati・ndeC・Ruini(岳η‘‘θn4848」妨伽4・吻」加・,Fl・rence,1946)1a
“r6serve”avecdes“cQrv6es”n’existaitpas》sin・nrarement,N・usp・uv・nsd・nca伍rmerqu・iln・yavait une forme pareille a la“non.manorial estate”de EA Kosminsky(“Service and MQney Rents in the
ThirteenthCe伽ryノ’盈・・研鉱R6む・,V・II,1935,PP,24-25)。En・utre,・nd・itremarquerque,encequ玉conceme rEurope m6ridionale,nous pouvons mettre en hypoth6se la continuit6de la vie ruτale de
1’ageclassiqueauM・yenage漁ndisqu’enPr・vence(R.Livet:Hα惚プ α」8孟勲吻85αgr厩58ηB傷56Pプoη8n‘o,Aix・en・Provence,1962,p,139,et ss.)nous pouvons pr6sumer que la forme originale de
1’habitat rural dans les zones centuri6es,comme les‘α5認∫ou les窃μαθ,devait6tre Ie r6sultat d’une
6volut1on fonci色re qui avait affaibli la systemation coloniale originale.(L.Gambi=“ln margine al primo
Convegno intemazione di storia e geQgra五a mrale》”oρ.c∫ム,p.6L F.Mancini,G.A.Mansue11i,G,C.
Susini:五規oJαη8JJ’απ‘ガ6ゐ磁,Rome,1967),Comme preuve de la continuit6de la vie rurale nous devons
releverquelesvillages,f・nd6sauxp・in的d’intersecti・nsdesruesquisuivaientlestracesdedivisi。ndu
teπainlaiss6esparlesr・mains・ddimitentunesuper6ciec・mmunalequic・1ncideexactement惚ntp。urlaf・rmequep・urlesdimensiQnsaveclaz・necenturis6e,N・usdev・nsreteniracepr・P・squedansl,Italie m6ridionale ou en Tunisie o心Pon peut supposer qu’il y a eu une interruption ou une transfor.
mati・nradi㎝1edelavierurale,1estracesdelacenturisati・n・nt・udisparu・un’・ntaucunesigni丘㎝d。ncomme en Italie centre-septentrionale,D’autre part》comme E JuiIlard et G,Grosjean l’ont remarqu6
en Alsace(G80g名妙hfθ綴Hゴ諺oか8α8・プα加5,0ρ,‘露.,p,51ンet。1“Formes de structure parcellaire dans la
Plained’Alsace・”Bμll・46」’A∬・48α・gr丑αη9,1953,N。、232,P.92,77respectivement)etenSuisse(G.Grosjean:“La limitation roma五ne autour d’Avenches:son inHuence sur le d6veloppement et la struc.
tureden・trepaysage・”髭α・み8,1956,PP・57-75)danslesz・nesde1’“・pen丘eld”d’Eur・pe,lescarr6sde la centurisation romaine correspondent ou au vieux syst壱me a trois champs ou aux blocs de fermes,
n・usp・uv・nsd・ncsupP・serquel’Qnpeutfairerem・nter1’・riginedesdiversit6sdusyst色meagraireparmUes r6gions de la c16ture m6diterran6ene et les pays de1’“open6eld”a un age obscure qui pr6c6da
1’6poque florissante de la f60dalit6en Europe.
27E。Seren玉:S孟oη@44ρ㏄5α8gガoαgヂαガo露認∫αno,砂.6露.,p.12.
1968] L’OPENFIELD ET L’ENCLOS DANS LE PAYSAGE RURAL DE L’ITALIE 51
Le premier type de paysage a6t6d6velopp6dans rltalie m6ridionale ainsi que dans la plupart
des r6gions qui bordent la mer M6diterran6e et les riviさres qu’y se jetent,tandis que le second
type se rencontre non seulement en Italie centrale mais aussi dans la Plaine Padane,sur Ie
collines v6n6tiennes et d&ns le“Minho”portugais.28
Le“jardin m6diterrαn6en”correspond au“r6gne de rarbre et des cultures horticoles”de
M.Rossi Doria29et selon celui-ci il constitue m remarquable contraste avec le milieu monotone
de rimmobilit6et de la mis色re,situ6entre plaine infest6es par laη多α14ノ・z●αou non・habit6es,
et de montagnes d6nud6es et pierreuses,
Cette agriculture intensive et d’origine tr6s ancienne que nous voyons dans le r6gions
m6diterran6ennes avait en g6n6ral,jusqu’a la moiti6du siさcle pass6,une extension relativement
inf6rieure a la pr6sente.M6me en Italie,durant ces demiers cent ans,m tel paysage s’est
6tendu consid6rablement et,selon les sources historiques,existait d6ja entre le XVIさme et le
XVIII壱me siさcle,bien quシil eut des formes diff6rentes avec des morcelIements minuscules,des
petit murs et des terraces magonn6es.30Mais le processus d7expansion,en ces demiers100
ans,s’ st v6rifi6a cause du d6veloppement des6changes commerciaux des produits agricoles,
qui ont contribu6s a modifier la structure du lα‘痴η40.31Dans ce sens,malgr61e contraste
visible avec le lα孟〃わn40,1a structure agraire du‘‘jardin m6diterran6en” est tr色s souvent6gale
ou pareille a celle de l&zone du如孟⑳n40,au point que Pon peut a伍rmer que dans l》histoire
de ragriculture du Mezzogiono,le“jardin m6diterran6en”a toujours6t61e r6sultat de l’inten・
sification de l’agriculture sur le lα痂bn40,Une des caract6ristiques du“jardin m6diterran6en”
se trouve dans son extr6me vari6t6de plantes cultiv6es introduites par les arabes et(1ui n’6taient
pas connues pendant l’age classique.En tous cas,1’habitat rural est,comme dans Ies zones
du lα棚bn40,toujoursαgglom6r6,sauf Ies・grandes villas dispers6es dans la campagne ce qui
fait Ia diff6rence des zones a culture mixte o心1’habitat dispers6pr6vaut. Les champs,en
g6n6ral,pr6sentent un morcellement extr6me comme on peut le remarquer quelquefois dans
les cultures m6diterran6ennes,mais dans1’ltalie m6ridionale l’origine de ce morcellement
remonte a deux cent ans,tandis qu’en Yougoslavie et dans d’autres r6gions du bassin m6diter・
ran6en le morcellement s7est v6ri五6seulement durant ces demiers cent ans,32 11n’est pas
seulement l’expression de la division de rentreprise agricole mais aussi de la division de la
propri6t6et donc le produit de1’individualisme mral,qui ne r6sulte pas du“Gemengelage”
de1’age f60d&l comme dans Ies villages de r‘‘open丘eld”de l’Allemagne(Gθ別α朋ゐげ).
Une autre caract6ristique du“jardin m6diterran6en”est Ia pr6sence de la culture a terraces33
qui doit6tre distingu6e de celle de“dry farming”et de celle a rideaux,c’est-a・dire de champs
28J.Sion:“L’agr三culture m6diterran6enne,”BμZ♂・So‘・Z’αng・G608ア.,1950,pp.33-41.
29M.Rossi Dorial R埆r脚αgrα吻θ熈’oπ6解87翅oπ読5如,Bologna,1948,pp.30-41,
30Cet aspect avait6t6d6ja observ6par P.Balsamo Iorsqu’il traversa la Sicileαu d6but du XIX siさcle.
Cf。P.Balsamo:πu如gg∫o血∫彦o iπ5‘6漉4θ餌漉ω」α7辮θ窺β刀8♂」α‘oη‘8α漉ルfo漉‘α,Palermo,1809,p.
322et ss。M邑me en Basilicata il fut remarqu6。R Villani enl Mθ220g’oη~0860彫α読漉π8」”面ηzo4伽α,
Bari,1961,p.63.
31Ce processus a6t6examin6par K.Takeuchi en:“La formation du paysage mral du latifondodans la Sicile occidentale,Etude de g60graphie humaine,”Anη襯r∫o漉Z1’㍑露μ’o G毎鋤.4∫Cπ々μ7α伽
Ro襯,Vol.1,1963,pp.169-177.
32En ce qui conceme la Dalmatie nous pouvons nQus documenter sur DJ.Shaw:“The problem of
land fragmentation in the Mediterranean Area,A case study,”G80gア・・Rθ”・・VoL LIII,1963,No・1,pp.
40-51.
33CfrJ。Despois二“Pour une6tude de la culture en terrasse dans les pays m6diterran6ens,G60gr妙hガ8
8護h試5∫ofr8α97rα∫プ8,Nancy,1959,PP.105-117,
52 HITOTSUBASHI JOURNAL OF SOCIAL STUDIES [Jamary
faiblement expos6s a escaliers et qui se sont form6de la terre de travaux jet6e
meme c6te.34 Les terraces ne sont pas toujours r6serv6es a la culture horticole
toujoursdu et fruiti色re
m6me si un si grand investissement demande une culture assez intensive et sp6cialis6e。
Dans les zones a culture mixte ainsi que dans le“jardin m6diterran6en”les champs ne
sont pas complさtement cultiv6s a jach6re mais,a la diff6rence du“jardin m6diterran6en”iI
n’ a pas1’exclusion du b6taiL En effet,dans I’ltalie centrale,le bl6et les fさves croissent
s。uslesm血ri6rs・us・usles・meauxquif・umissent,35quelquef・is,unf・urragea6rienet
un support pour la vigne,Naturellement,cet usage a6t6remarquablement r6duit depuis plus
d’un siさcle avec rintroduction des cultures fourragさres et avec l’irrigation des pr6s,mais nous
devons tenir compte qu7autrefois il fut une exigence commune de beaucoup de r6gions de
1,Italie centrale.
Une autre caract6ristique de la culture mixte se trouve dans le fait que“1’abondance des
plantations est si■emarquable que m色me les champs ensemenc6s semblent terrain bois6”,selon
un auteur du XVIIさme si色cle.s6Nous pouvons donc distinguer un type de rautre en observant
la vari6t6des arbres plant6s.La vigne(1ui,avec l’arbre,croit dans une emblavure,constitue
le paysage classique de la culture mixte,d6ja6voqu6il y a deux mille ans par Virgile dans
les premiers vers des G60rgiques:“Ωuid faciat laeta segetes,quo sidere terram verterep
Mαecenas,ulmis que adiungere vitis conveniat”(G60rgiques I,1-2). Meme aujourd’hui,on
trouve cette forme classique de paysage en Emile et en Sabina et,en g6n6m1,avec une densit6
mineure d7arbres,m6me sur les collines de la V6n6tie a travers la Romagne,1a Toscane,
1’Ombrie,les Marches,Comme nous1’avons d6ja indiqu6,son origine est trさs ancienne et
dans les documents du bas Moyen-age et de la Renaissance de la Toscane et des Marches,
nous pouvons remarquer combien son extension fut beaucoup plus limit6e que la pr6sente.37
Dans1’age modeme,1a coTncidence qu’on trouve entre les zones a culture mixte et a
1’habitat rural dispers6et celles du m6tayage,sou1さve le problさme suivant二comment ce demier
a-t・il pu se former et comment la culture mixte de l’age classique a・t・elle continu6pendant
la p6riode des communes,assez riche de sources historiques。A ce propos,il est int6ressant
de remarquer comment la culture mixte se rencontre dans les zones qui n’ont pas souffert des
invasions des Arabes. Toutefois les6tudes n’ont pas donn6de solution a ces problさmes;
lorsque on r6ussira a les6clairer,les liens entre la cult皿e mixte,1e m6tayage et1,habitat
rural ne pourront qu,6tre con丘rm6s etシen outre,la culture mixte pourra etre consid6r6e
comme un type de paysage rural.38Pour le moment,nous nous limitons a reconnaitre selon
84Aufr6re:“Les rideaux.Etude topographique,”且ηn。4θG60騨.,1929,pp。529-560。P.F6nelonl“Les
rideaux de Pidarcie et de1&P6n三nsule Ib6rique,”B㍑ZJ.48」’!1350‘.48C60g銑Erαη‘.,1956,pp.2-9.
35Desplanques:“Contribution a l’6tude des paysage ruraux en Italie centralep”oρ、‘ガム
36F.Francesconi:Aあμ毎ε!8η昭加f漉5如ガ5あ‘448JJ4グoτノ初α●α4θ1Z’U切δ7ガα,Perugia,1872,p。480。
37C6problさme a6t6examin6par K Takeuchi dans=“Le paysage rural dans la Vali6e du Metauro,”
(Texte en japonais avec sommaire en frangais),G8097,R6ッ,げ」妙αη.VoL36,1963♪pp,191-214.
38Comme nous l’avons d6ja observ6,nous p色nsons probable la continuit6du syst色me agraire de Page
cぬssiqueauM。yenage,danslesz・neam6tayage・N・usnepQuv・nsd・ncpasadmettre・parexemple・un changement radical du“Dorfsystem”au“Hofsystem”au XIIeme si色cle comme le dit H。Dietze1(Uber
Wese皿und Bedeutmg des Teilbaus in Italien.Z。∫D.gθ5,5彦側5獅∬,Bd,41,p、29,bien que durant ceUe
p6riode.1a il y eut une diminution de Ia population mrale.Toutefois,le m6tayage classique se r6pandit
en Italie,avec le bien-etre6conomique des communes,selon A.Doren(丘4∫㎝∫5‘h8W睾’π5‘hφg85‘扉‘勉8,
1934,p.573),bien qu’au Dくさme si色cle il y avait d6ja eu une forme primitive de m6tayage,comme I.
Imberciadori l,a demontr6(醜z澱4万α‘1α55f6αオ05昭η4‘oη40‘π解θ刀如2ガoπε伽ε4髭α磁Z IX4Z Xly58‘o,o,
1951,p。48-49)。
1968] L’OPENFIELD ET rENCLOS DANS LE PAYSAGE RURAL DE L”ITALIE 53
1es6tudes de M.Berengo dans la V6n6tie39et nos recherches dans les Marches40que la
situation6conomique de Ia p6riode(ies communes a favoris61es travaux de d6frichement du
terrain;tandis que la d6cadence6conomique des communes,au contraire,a conduit in6vitable・
ment a la d6cadence du paysage rural autour des villes,avec la r6gression du terrain ensemenc6
arbor6au terrain ensemenc6nu. La culture mixte pr6sente une grande vαri6t6d’arbres qui d6pend non seulement des
r6gions m&is aussi du d6roulement du temps.Dans m inventaire r6dig6en1787par une
grande entreprise agricole de la vall6e Tiberina,nous trouvons un compte tr6s d6tail16de
toutes Ies propri6tes;par exemple,une de ces propri6t6s de18hectares environ de terrain
ensemenc6comprendait1238vignes,510m自riers,4810rmeaux,46arbres fru三titiers,41maisaujourd’hui les m自riers ont disparu sauf sur les collines de la V6n6tie et les ormeaux se
trouvent seulement sur les montagnes des Marches et dans rOmbrie comme restes de plus
anciens616ments du paysage rural,
Toutefois,la cult皿e mixte comme paysage peut6tre observ6e dans sa forme classique
seulement en Italie tandis qu’en d’autres pays qui ont vu sa d6cadence,elle manque d’616ments。
Dans les zones註collines du Portugal,il y a une forme de culture mixte qui peut6tre con・
sid6r6e imparfaite,en effet l’arbre et la plante a terre s’y juxtaposent ou s’y superposent
sans que le premier ne soutienne le second et m6me parfois,1e systさme de culture s’y fonde
sur le bl6dans des champs plant6s de且gues et de ch色nes servant a alimenter le b6tai1(iont
le fumier permet la culture intensive,Dans quelques basses val16es des Alpes de la France
duN・rd,・npratiquelacultureabandesjuxtap・s6es(j・ualles)lunebandedepierres,unedec6r6ales, une d7arbres fruitiers, encore une de c6r6ales et ainsi de suite, Nous pouvons
remarquer que dans tous ces cas1’habitat rural dispers6accompagne toujours le m6tayage.
Lθo伽惚s∫θ鰯粥」伽舵」σoJ6’郷oθ!」’o卿粥郷o
Comme nous l’avons d6ja mentionn6,1’“open6eld”fond6sur r6conomie c6r6alico-pastorale
avec un systさme a deux ou trois champs,n’a pas eu en Italie une grande diffusion a cause
desculturesarb・r6esqui6taientli6esalastructureagrairedel’ltalie,surt・utapr6slad丑usi・n
de la propri6t6bourg60ise. Selon quelques sp6cialistes,ces caract6ristiques sont expliqu6es
par1’usage de la charrue l6gさre(oブoヶ瑚’)dans l’Europe m6ridionale en comparaison avec la
charrue lourde(6αアー㍑‘α〉de1’Europe nord-occidentale et aussi,par la diff6rence entre les liaisons
6troites qui lient les membres de la communaut6mrale de1’Europe nord-occidentale,fond6es
sur la culture commune,et les r61ations sociales relativement faibles des communaut6
rurales de1’E皿ope m6ridionale,42Mais nous pouvons observer,en ce qui conceme rEurope
m6ridionale,combien des relations sociales6troites se manifestent,par exemple,dans l’usage
d’un berger commun(Bα1漉05),dans les“usi civici”de la pature(ノ%5pα5‘8η4f)et des semailles
(ノμ55ε彿8n4∫)surlespr・pri6t6sf6・dalesetc・mmunales・N・uscr・y・nsen・utrequelescaract6ristiques qui distinguent Ies champs ouverts de1’ltalie m6ridionale de ceux de l’Euτope
89M.Berengo:L’αgrfcoJ顔7・ατθn伽4α伽‘αぬ‘α4θIZαRゆめ61加αJJ’翫ガ∫∂,MHan,1963,p.
p,205et ss、
40K.Takeuchil“Le paysage rural dans la Va116e du Metauro,,,oφ.‘訪、
41Archivio d五S.Pietro,Perugia.L,E。231,Beni di S。Pietro,1787.
42M.Le Lannou二澱ヶ858’ραly5αη548ZαSα74α∫8η8,Tours,1941,pp.113-117.
11et ss,
54 HITOTSUBASHI JOURNAL OF SOCIAL STUDIES [January
d’outre・monts peuvent6tre attribu6s en large mesure au processus historique de leur formation.
Tandis que dans l’Europe occidentale,comme J.M.Houston1’a justement indiqu6,1e
mouvement de1’“inclosure”a6t61e facteur le plus important de la con五guration actuelle du
paysage,43dans les zones de1,“open丘eld,,de1,ltalie,1,61an de la civilisation communale et
1’6volution m6me des systさmes agraires n’avaient pas conditionn6,en g6n6ral,nl la stabilit6
ni1’extension de ce mouvement,Pendant la p6riode de renversement de la f60dalit6,en1706
danslar6gi・ndeNaplesen1812enSicileeten1835enSardaigne,que1’・npeutfairec。r・respondre a la meme situation6conomique et qui,dans l’Italie septentrionale,amena a la
crise du m6tayage en1’an1700,se v6ri丘a un mouvement de c16ture,si l’on peut l’appeler
ainsi,de la part des propri6taires aristocratiques(加70漉)ou des paysans ais6sl avec le nom
de“difesa”se mouvement a amen6a la c16ture des terres etム1’abolition des“usi civici”.
Comme nous l’avons d6ja observ6dans la Sicile occidentale,441es m6tairies,semblables a des
董les dans l’immense et d6sol6e immensit6de1’open五eld,ont toujours eu leur origine dans cette
p6riode et t6moignent le commencement et le d6veloppement manqu6d’une nouvelle classe
de paysans ind6pendants3d6ja en ce temps1ム,pr6domhlait Ia concession des champs削aniさres
individuels et petits a une masse de“terraticanti”qui les travaillaient avec des instruments
rudimentahres,et raristocratie terriさre aussi bien que le paysan devenu riche avec l’embourgeoise・
ment s’absentaient,laissant les m6tairies entre les mains d’int6rm6diaires(gの8110観)ou les
habitaient seulement pendant la p6riode des vacances. Au contraire de ce qui s’6tait v6ri66
dans1&Plaine Padane le renforcement d’une forme d’exploitation capitaliste avec l’emploi de
bergers et de paysans salari6s6tait donc impossible.A cause du niveau bas de d6veloppement
de forces productives et sociales du syst6me des champs a herbe ou a jachさre avec une diffu・
si・nfaibledesculturesf・urrag6res,1’ainsi・dite“d姪esa’フ,apr6sladiss・1uti・ndesf6。daht6s,n’ boutissait pas,en g6n6ral,dans la c16ture avec des mat6riaux solide s’il n’y avait pas
d}arbres.Nous nous devons remarquer combien la situation fut pr6caire直cause de la trさs
basse productivit6,de l’ainsi-dite r6volution agricole manqu6e en plus de l’exclusion des cultures
f・urrag6resetdelapr6sencedesc・ntratsac・urte6ch6ance,P・urlesquelsrab・liti・ndes“promisquita”ne provoquait que le d6frichement et le morcellement des domaines avec le
pr・gr色sdebc6r6alicultureextensive,surt・utavantquelesgrainspr・venantdespaysex・traeurop6ens n’entr6rent dans le march6intemational.A ceci on doit ajouter le fait que
danscettec・nditi・n・1a,P・urlespetitscultivateurssurgirentdesdi伍cult6srelativesa1’61evage
des animaux,de telle maniさre que meme les petits lots assign6s aux cultivateurs directes se
recueillirent souvent dans les mains des ex-barons et,plus souvent encore,dans les mains de
la nouvelle bourgeoisie(9αZα刀孟郡o”zガη∫)。
Naturellement,dans les zones a champs ouverts de l’ltahe m6ridionale,nous remarquons
beauc・updediversit6sr6gi・nales;・nd・itsurt・utdistinguerlesz・nespr・presduZ4励肋de gr{mds propri6tahles terriers dont la famille a g6n6ralement une origine f60dale,des zones
du伽⑳η40paysan de M.Rossi Dor1a450自1’on voit la di狂usion de la propri6t6paysanne
43J・M・H・ust・n:AS・6毎JGθ・即妙妙げEμ吻θ,L・ndre,1953,P.50,
44K Takeuchi=“La formation du paysage rural du latifondo,”oρ.‘髭.
45M。Rossi・Doria:R埆”πα48解ガα8α親わπθ㎜’読oπ認試5≠‘z,oρ.‘露,,p。16et ss.,p。58et ss,Nous
ne pouvons6videmment pas employer ici le terme Jα置珈η40dans le sens6tymologique du mot“1atus”
et“fundum”comme a1’6poque f60dale,Les caract6ristiques du Z4砺bπゐ,du point de vue historique,
d6rivent d’un syst6me de propri6t6s tr6s6tendues sont les suivantes=1a carence ou extrOme p6nurie des
investissements fonciers,1e manque de travaux des champs,1a forte concentration de17habitat en villages
1968] L・OPENFIELD ET L・ENCLOS DANS LE PAYSAGE RURAL DE L・ITALIE 55
ou bien,plus fr6quemment,o血domine la nouvelle bourgeoisie qui a concentr61es terrains
achet6s aux paysans ou aux ecc16siastiques ou aux seigneurs f60daux,a conditions exception-
nellement favorables,&prさs le Risorgimento.Dans un certain sens,nous pouvons remarquer
qu’a rint6rieur de1’ltalie m6ridlonale ou insulaire,il y a toujours eu me productivit6si basse
qゴelle ne permettait pas1’6tablissement du lα雄bn40paysan,et que l’6volution vers Ie“jardin
m6diterran6en,,,qui s’est v6r伍6durant ces demiers cent ans,c,est-a-dire1,agriculture inten・
sive et commercialis6e,peut d6river seulement du Zα顔bπ40paysan,Dans la zone int6rieure
du vrai J碗がbπ40,au contraire,1’exode rural est devenu remarquable et l’on dit trさs souvent
que I’agriculture y fait d6sormais faillite.Toutefois,nous devons rappeler avant tout qu’en
Italie le syst6me de1’“openfield”a toujours6t6un616ment d6cisif de d6gradation et de
d6sagr6gation du paysage ruraL Ainsi,si nous comparons sons1’approfondir le syst色me des
champs de1’Italie m6ridionale avec ce de l’Angleterre,nous pouvons a伍rmer que dans Ie
premier cas,comme il n’y avait pas eu de r6volution industrielle(ainsi que cela s’6tait au
contralre v6ri五6en Angleterre vers le milieu de1’industrie lani6re)17“illclosure”,dont les
n6cessit6s de la pature avaient retir61es hommes du champs ne s’est pas manifest6e∋dans le
cas de1,Angleterre,au contraire,nous pouvons a伍rmer que le m6me motif qui avait amen6
1’ltalie m6ridionale au second“inclosure”c》est-a-dire a1,extension de la production c6r6alicole,
avait justement signi且61a d6cadence du paysage rural直cause du manque de production
fourragさre ou,plus g6n6ralement,du manque de r6volution agricole,
Examinons maintenant la signi6cation de Ia r6volution agricole pour la formation du pay・
sage rural en Italie,car,d’aprさs ce que nous avons d6ja dit,il est clair que le paysage r6sul-
tant d’eHe doit pr6senter un contraste avec l’“openfield”du Zα‘〃わノ~40. Lorsque C.Cattaneo
traite de l’“high farming”,nous pouvons y reconnaitre une certaine contradiction ou un
certain dualisme。D’un c6t6,il considさre les principes de l’“high farming”comme le r6sultat
de la r6volution agricole ou,pour employer son expression,de la“radicale r6forme de
ragriculture”,principes qui avaient6t6anticip6s depuis longtemps dans ragriculture de la
basse Lombardie.46 De l’autre c6t6,il insiste sur l’augmentation de la productivit6agricole
de la Plaine Padane,en proposant comme mod61e Fagriculture anglaise,et l’application des
techniques,agronomiques,47Pour mieux comprendre ce dualisme de Cattaneo,tr色s conscient
de la vraie situation politique et6conomique de son pays,nous devons examiner plus particuliさre・
ment le duahsme que1,agriculture de la Plaine Padane pr6sentait pendant cette p6rioda・1a.
Dラaprさs les6tudes de1’histoire6conomique achev6s a pr6sent nous savons que,pen(lant les
XVIIさme et XVIIIさme si6cles-aprさs la d6cadence6conomique de la r6pubhque v6n6tienne-
de la Plaine Padane jusqu’削a province de Vercelli sシ6tait r6pandu pami les aristocrates et
leb・urge・is「int6r6tp・皿laterre,int6r6tquisec・ncr6tisaitdanslac・nstructi・ndegrandes
tr6s610ign6s les uns des autres,la culture extensive et discontinuel tous ces616ments ne caract6risent
pas seulement les propri6t6s tr壱s6tendues,mOme la plus peしite des propri6t6s doit r6pondre a1,appella。
tion de Jα∫⑳n40,(CfL J.Meyrat=加Cα励rθ,Paris,1960,Chap.3。A Seronde:加7・⑳1・〃7θαgプαiプ8,
P。93).
‘6C.Cattaneo:D’α!‘μηθ溺伽加ぬ9’・副848JZ’肋α伽伽妙ρ1加ゐ躍α5泌θu・481Z’配αηぬ.Lettere
a Roberto Campbell,o儘ciale della marina britannica,regio vice-console in Mllano.(S碗’観θ‘ono漉ご,a
cura di A・Bertolino,Firenze,1956,Vo1・IV,pp,68-145). 勘魏oJα7・io,a cura di R.Caddeo.Firenze,
1954,III,p.46.
470n peut observer ce枕e tendance du Cattaneo en:C.Ca虻aneo: “Su la propos訟d’acquistQ d’un lati曹
fondo per istituirvi un grande stabnimento di agricoltura,”(3σ漉ゴ8‘ono廊α’,VoL III,pp.51-67)et sur・
tout:“Sui dazi suburbani di Milano”(S‘π》’f8‘oηo/nz’‘∫,VoL III,p.426).
56 HITOTSUBASHI JOURNAL OF SOCIAL STUDIES
villas dans la campagne,dans1’investissement de capitaux pour les travaux d’am61ioration de
la terre et dans la colonisation.Mais si nous examinons plus particuli6rement ce processus
6conomique et social nous pouvons nous apercevoir des(1iff6rences r6gionales三dans la V6n6tie,
en r6sulta plut6t le renforcement du m6tayage et la diffusion du ma了s et du m直rier qui avaient
modi五61e paysage visible de la culture mixte348dans la plaine du Piedmont,au contraire,se
v6rifia une 6volution de entreprises rizicoles lou6es,laquelle se prolongea pour une p6r量ode
de temps assez longue.Ce syst色me agraire,comme S.Pugliese et G,Prato49ron d6montr6,
poss6dait un caractさre de grand a仔ermage de type int6rm6diaire par rapport a celle a con-
duction directe de type capitaliste que A.Young avait d6ja observ6e dans la basse Plaine
Padane. Nous devons remarquer que seulement dans la basse Lombardie,dont1’histoire
agraire a6t66tudi6e par C.M.Cipolla,par A.De Maddalena,etc.,50pendant les XVII壱me
et XVIIIさme si色cles commenc色rent a se profiler la physionomie du femier entrepreneur,une
quantit6remarquable du b6tai1,1a pr6sence du systさme d’irrigation et le progrさs croissant,
faits d6montr6s par les superficies laiss6es a chaume((ie28.7%en1670ム15%en1740,a
8.2% en1766)et par rextension des superficies four】ragさres (du13。2%en 1670a 35,8% en
1766).Toutes ces donn6es se r6f6rentゑdes entreprises agricoles orient6es vers un systさme
capitaliste et ayant un caract色re d班6rent(les fermes(les zones de riziculture.Surtout ragri-
culture des“marcitざシdes provinces de Lodi et de Pavie dont la forme d’affermage du terrain
remonte,comme m6me C.Cattaneo l’avait suppos6,a la transformation progressive du contrat
herbatique de rancienne transhumance des patres des Prealpi,avait comme caractさre fonda・
mental une tendance vers1’hldustrie du fromage.51Pour revenh熟Cattaneo,celui-ci observa
donc deux types d’agriculture qui pr6sentaient un semblant(ie c16ture,1’un fond6 sur une
entreprise de type capitaliste (c’est-a-dire la‘α50加α)et1’autre de caract色re plut6t traditionnel
qui peut色tre consid6r6comme appartenant a la classiHcation de la c16ture m6diterran6eme。
Apr6s la premi6re moiti6du XIVさme siさcle,meme dans les zones cultiv6es de riz,se
v6ri丘a une6volution vers l’“high faming”ou vers une c16ture modeme,si nous pouvons
rapPeler ainsi,surtout a la suite de la construction de r6seaux et canaux entreprise par les
propri6taires terriers,exception faite pour les zones直collines o亡pr6dominent,m◎me aujourd’hui,
les petits propri6taires paysans.La culture du riz au Piedmont ainsi que le fourrage dans la
basse Lombardie pr6sentaient des champs entour6s de saules,qui,aujourd’hui,ont6t6rem・
plac6s par des peupliers. Ce paysage nous rappelle trさs souvent le bocage frangais,mais
comme nous1’avons d6ja vu,rorigine de ces deux types de c16tures remonteムdes p6riodes
d遣6rentesquin’ontaucuner6f6renceaub・caged6jaexistantenFranceavantlac16turemodeme.
48D.Beltrami:Sαgg∫o読5∫oガα磁」♂’497’ooJ躍r4η8Z♂α名8餌δかZげ‘α4∫%η6翅’α磁7側∫8」’θ読?ηo漉7刀4,1955,
Venise-Rome,p.10et ss。,p。31et ss。 49C.M.Cipolla:“Une crise ignor6e.Comment s’est perdue Ia propri6t66cc16siastique dans rItalie dunord,entre le Xさme et le XVIさme siさcle,”且ηπ認ε36‘oη07加g麗5,Soα廊65,C勿漉5αあoη5,1947,pp。317-327.
50A.De Maddalena:“Contributo alla storia dell’agric61tura della bassa Lombardia, Appunti sulla
“possessione di Belgioioso”(si壱cles XVI-XVIII),”Aκh伽o吻吻o Jo励α740,1958,pp。165-183.M.
Romani:“L’agricoltura lodigiana e la“nuova agricoltura”del Setteceno,”Aπh加∫05ψo沈o♂oηめσ40,1958,
pp.184-203. L.Cafagna:“La“rivoluzione agraria”in Lombardia,”AηnαZf15漉漉o G.死ケπ1π8ZZら II,
1959,pp.367-428。 51Sur cet&rgumentl Cfr.C.Cattaneo;“L’agricoltura inglese paragonata alla nostra,’,3σプ痂fθ‘060規露∫,
曜》.o露.,pp.281-282。