Méditations Etudes bibliques

Livre de l’Apocalypse

Introduction à l’Apocalypse de Jean Jean écrit son livre intitulé Apocalypse, qui signifie révélation, à la fin de sa vie, quand la persécution contre les chrétiens s’étend à tout l’Empire romain. Exilé sur l’île de Patmos, près d’Éphèse, sans doute à cause de son témoignage pour l’Évangile, il participe à la détresse des saints (1.9); de plus, la majorité des Églises auxquelles il écrit sont persécutées.

Ce livre suscite la controverse surtout à cause de son langage symbolique. S’il y a diverses interprétations de plusieurs de ses passages, le sens général de son message est cependant clair : si noirs et si sombres que paraissent certains tableaux, La réunion de toutes choses en lui constitue l’aboutissement de l’Histoire.

Dans l’introduction (chap. 1), Jésus-Christ, par l’intermédiaire d’un ange, révèle à Jean ce qu’est sa mission : témoigner de ce qu’il voit, de ce qui est et de ce qui sera bientôt. Les lettres aux sept Églises (chap. 2 – 3) démontrent que le vieil homme connaît bien la situation de chacune de ces communautés; s’il les encourage toutes à persévérer, il doit, toutefois, exhorter certaines d’entre elles à se repentir. Puis l’apôtre assiste à une célébration dans le ciel, devant le trône de Dieu. Seul l’Agneau est digne d’ouvrir le livre de l’Histoire (chap. 4 – 5).

L’ouverture des sept sceaux (chap. 6 – 8) entraîne le déferlement de fléaux sur la terre. Suivent les sept trompettes (chap. 8 – 11) et les sept coupes (chap. 15 – 16), qui déversent le jugement de Dieu sur un monde corrompu, puis la chute de Babylone (chap. 17 – 18), qui prépare le triomphe final de Dieu. Enfin, la nouvelle Jérusalem (chap. 19) descend du ciel, et le règne de Christ commence (chap. 20). Les nouveaux cieux et la nouvelle terre (chap. 21 – 22) accueillent une nouvelle ville où Dieu habite parmi son peuple.

Apocalypse 1.1-8

1 Révélation de Jésus–Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt, et qu’il a fait connaître par l’envoi de son ange à son serviteur Jean,

2 celui–ci a, comme témoin, annoncé la parole de Dieu et le témoignage de Jésus–Christ : tout ce qu’il a vu.

3 Heureux celui qui lit et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie et gardent ce qui s’y trouve écrit ! Car le temps est proche.

4 Jean aux sept Églises qui sont en Asie : Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône,

5 et de la part de Jésus–Christ, le témoin fidèle, le premier–né d’entre les morts et le souverain des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang,

6 et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles ! Amen !

7 Voici qu’il vient avec les nuées. Tout homme le verra, même ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet. Oui, amen !

8 Je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout–Puissant.

Révélation de Jésus-Christ

Les deux premiers versets de l’Apocalypse nous indiquent le caractère particulier de ce livre. C’est un document précieux et vital pour l’Église, car il lui permettra de comprendre sa destinée (« ce qui doit arriver bientôt », v. 1). Bien sûr, ce « bientôt » se rapporte au temps selon Dieu, pour qui un jour est comme mille ans (2 P 3.8).

Bénédiction,... (v. 3) Un bonheur particulier attend ceux qui recevront le témoignage extraordinaire de la Révélation, puisqu’ils saisiront le sens de l’Histoire et le but ultime du Créateur.

... grâce et paix pour les élus (v. 4-6). Même si le message qu’il transmet contient des aspects terrifiants, Jean s’attend à ce que ses lecteurs en tirent de grands bénéfices grâce au Dieu qui dirige le présent, le passé et l’avenir. Car Celui sur qui porte le message n’est nul autre que le Ressuscité, le Premier-Né d’entre les morts. Non seulement Jésus-Christ nous a libérés du péché, mais il nous a aussi élevés à une très haute dignité, celle de sacrificateur pour Dieu.

Gloire et puissance pour le Seigneur (v. 7-8). Le message de l’Apocalypse, comme celui de Daniel et de Zacharie, annonce la venue du Témoin fidèle. En fait, Jean évoque plutôt son retour, puisque ceux qui ont percé Jésus-Christ l’ont déjà vu (v. 7). Toutefois, si la première venue du Seigneur était localisée et concernait un peuple spécifique, la seconde se rapportera à l’humanité entière et manifestera le règne absolu du Tout-Puissant.

Réfléchissons : Le livre de l’Apocalypse de Jean ne contient aucun suspens, car nous savons déjà qui va triompher à la fin. Si sombres et si douloureux que soient certains tableaux qui se dérouleront sous nos yeux, nous demeurerons paisibles et sereins, convaincus que Dieu nous aime et qu’il aura le dernier mot.

Apocalypse 1.9-20

9 Moi Jean, qui suis votre frère et qui prends part à la tribulation, à la royauté et à la persévérance en Jésus, j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus.

10 Je fus (ravi) en esprit au jour du Seigneur, et j’entendis derrière moi une voix, forte comme le son d’une trompette,

11 qui disait : Ce que tu vois, écris–le dans un livre, et envoie–le aux sept Églises : à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée.

12 Je me retournai pour découvrir la voix qui me parlait. Après m’être retourné, je vis sept chandeliers d’or,

13 et au milieu des chandeliers quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il était vêtu d’une longue robe et portait une ceinture d’or sur la poitrine.

14 Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche, comme neige. Ses yeux étaient comme une flamme de feu,

15 ses pieds étaient comme du bronze qui semblait rougi au four, et sa voix était comme la voix des grandes eaux.

16 Il avait dans sa main droite sept étoiles, de sa bouche sortait une épée aiguë à deux tranchants, et son visage était comme le soleil, lorsqu’il brille dans sa force.

17 Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sur moi sa main droite en disant : Sois sans crainte !

18 Moi je suis le premier et le dernier, le vivant. J’étais mort, et me voici vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clés de la mort et du séjour des morts.

19 Écris donc ce que tu as vu, ce qui est et ce qui va se produire ensuite.

20 Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et aux sept chandeliers d’or : les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont les sept Églises.

Un message du Vivant à l’Église

Jean précise qu’il ne possède pas plus de privilèges que ses lecteurs et qu’il doit livrer les mêmes combats qu’eux en se confiant en Jésus. Sa présence dans une île comme Patmos, qui ne mesure que 6 km sur 13 km, résulte sans doute d’un exil imposé en raison de sa foi en Jésus-Christ et de son ministère.

Vision du Vivant (v. 12-16). À l’époque de Jean, les chrétiens sont peu nombreux et souvent persécutés par les autorités civiles. La vision de Christ dans sa gloire leur présente une perspective plus juste de leur situation réelle. Les termes que le prophète utilise rappellent ceux que l’Ancien Testament emploie à l’égard de l’Éternel (flamme, Es 10.17; grandes eaux, Ps 29.3; soleil, Ps 84.12). Cette vision impressionne par sa splendeur et son éclat, chaque trait révélant un aspect de la puissance et de la majesté du Ressuscité : sa dignité (robe), sa royauté (ceinture d’or), sa sagesse (cheveux blancs), son omniscience (yeux), sa force et sa puissance (pieds et voix), sa parole efficace (épée) et sa gloire (visage).

Message à l’Église (v. 11, 17-20). Aussi bouleversante que soit cette vision, son but n’est pas de paralyser mais de mobiliser. Le Ressuscité veut communiquer avec toute l’Église, c’est-à-dire non seulement avec les contemporains de Jean, mais avec les chrétiens de tous les temps et de tous les lieux. Celui qui a le pouvoir sur la vie et sur la mort n’a pas abandonné son Église, mais il veille sur elle, comme l’indique le fait qu’il tienne les étoiles dans sa main droite et que sa lumière brille sur les chandeliers.

Réfléchissons : Nous aussi, croyants, nous pouvons être sans crainte en lisant ces paroles parce que nous savons que le Ressuscité nous aime et veut se révéler à nous dans toute sa gloire. Loué soit le Vivant!

Apocalypse 2.1-7

1 Écris à l’ange de l’Église d’Éphèse : Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or :

2 Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance. Je le sais, tu ne peux supporter les méchants, tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs.

3 Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t’es pas lassé.

4 Mais j’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour.

5 Souviens–toi donc d’où tu es tombé, repens–toi et pratique tes premières œuvres, sinon je viendrai à toi et j’écarterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes.

6 Cependant tu as ceci pour toi, c’est que tu as de la haine pour les œuvres des Nicolaïtes, pour lesquelles moi aussi j’ai de la haine.

7 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises : Au vainqueur je donnerai à manger de l’arbre de vie qui est dans le paradis de Dieu.

Un zèle sans amour

L’ange (ou le messager) d’une Église la représente spirituellement et reçoit donc les louanges ou les reproches qui la concernent. À chacune des sept Églises, le Ressuscité se présente avec l’un des traits de la vision initiale de Jean (1.12-20) et offre une récompense différente. Chaque communauté est interpellée selon son état spirituel.

Une Église zélée... (v. 1-3) Le grand responsable des Églises, qui est présent et agissant au milieu d’elles (v. 1), commence par souligner les aspects très positifs qu’il remarque dans la communauté d’Éphèse. Les œuvres et les ministères y sont nombreux, et ses membres n’hésitent pas à dépister et à dénoncer les charlatans spirituels. Même les épreuves n’ont pas diminué l’énergie des Éphésiens.

... mais en panne d’amour (v. 4-7). Le texte ne précise pas si l’Esprit parle de l’amour pour le prochain ou pour Dieu; de toute façon, l’un ne va pas sans l’autre. Si les croyants ne sont plus animés du désir d’entendre la Parole, ils ne seront pas plus enthousiastes pour la mettre en pratique. Cependant, ils parviendront à retrouver leur ferveur première en franchissant trois étapes : se souvenir de l’intervention de Dieu, prendre conscience de la nouvelle direction à suivre et se mettre à l’œuvre.

Progressons : Jean encourage quiconque entend son message à retrouver sa ferveur première (v. 5). Pour l’apôtre, le vainqueur est celui qui répond avec foi à ses exhortations. Comme récompense, les fidèles retrouvent la communion parfaite qui existait avant la chute et ont accès au paradis de Dieu et à l’arbre de vie dont le péché d’Adam les privait. Mais encore faut-il avoir des oreilles pour entendre, avertissement difficile à saisir, puisqu’il est répété à chaque Église. Notre zèle n’a de portée véritable que s’il découle de notre reconnaissance envers Celui qui nous a sauvés.

Apocalypse 2.8-11

8 Écris à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie :

9 Je connais ta tribulation et ta pauvreté –– et pourtant tu es riche –– et les calomnies de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui sont une synagogue de Satan.

10 Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Voici que le diable va jeter quelques–uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.

11 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises ! Le vainqueur ne sera point touché par la seconde mort.

Jusqu’à la mort

L’Église de Smyrne connaît deux sortes d’épreuves : la persécution, qui passera de la calomnie à l’emprisonnement puis à l’exécution de certains de ses membres, et la pauvreté. Ces circonstances, qui pourraient la faire paraître moins importante, font d’elle, au contraire, une héroïne et constituent sa richesse pour Dieu.

Je sais (v. 8-10a). Les chrétiens de Smyrne trouvent un puissant réconfort dans le fait que Dieu connaît les difficultés qu’ils vivent. Leur foi n’étant pas reconnue par l’État, ils sont une proie facile pour leurs ennemis, qui peuvent les piller sans trop craindre de représailles. Ces attaques, déclare le Seigneur à ses fidèles, s’intensifieront bientôt et entraîneront la détention et peut-être même la mort de quelques-uns d’entre eux.

Sois fidèle (v. 10b-11). Bien que brève, l’épreuve annoncée à l’Église de Smyrne pourrait entraîner la mort de certains de ses membres, d’où l’appel à persévérer jusqu’à la fin et la promesse de la vie éternelle. Toutefois, même s’ils font preuve d’un courage inflexible, la couronne de vie sera accordée aux fidèles comme un don et non comme un dû. Ceux qui devront mourir pour l’Évangile n’auront pas à affronter la seconde mort (la mort éternelle ou la condamnation finale).

Persévérons : Il n’est pas étonnant que ce soit celui qui était mort et qui est revenu à la vie (v. 8) qui communique ces paroles. Il répète de nouveau son invitation – Que celui qui a des oreilles écoute –, étendant ainsi la promesse de la couronne de vie aux chrétiens de tous les temps. Peut-être serons-nous appelés un jour à accepter de mourir pour Christ. N’ayons aucune crainte, car le Ressuscité est avec nous tous les jours et connaît par quelles souffrances nous passons pour marcher sur ses traces. Fixons notre attention sur la promesse d’échapper au Jugement dernier.

Apocalypse 2.12-17

12 Écris à l’ange de l’Église de Pergame : Voici ce que dit celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants :

13 Je sais où tu demeures ; là est le trône de Satan. Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi, même aux jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où demeure Satan.

14 Mais j’ai contre toi certains griefs : tu as là des gens qui maintiennent la doctrine de Balaam : il enseignait à Balaq à faire en sorte que les fils d’Israël trouvent une occasion de chute en mangeant des viandes sacrifiées aux idoles et en se livrant à la débauche.

15 De même, tu as, toi aussi, des gens qui maintiennent pareillement la doctrine des Nicolaïtes.

16 Repens–toi donc, sinon je viendrai à toi bientôt, et je les combattrai avec l’épée de ma bouche.

17 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises ! Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc ; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit.

Non aux compromis

Jésus apparaît maintenant muni d’une épée à deux tranchants. Comme pour l’Église d’Éphèse, il apprécie le combat que celle de Pergame mène pour demeurer fidèle, mais il relève néanmoins quelques fautes. Nous ne pouvons dire avec précision en quoi consiste le nicolaïsme, qui est évoqué pour ces deux Églises (v. 6, 15) et qui exerce un certain attrait sur les chrétiens.

Je sais où tu demeures (v. 12-13). Pourquoi la ville de Pergame est-elle appelée le trône de Satan? Il semble que ses citoyens soient particulièrement zélés pour adorer l’empereur, car ils ont érigé un temple en son honneur. Or c’est précisément parce qu’ils refusent de rendre ce culte que les chrétiens sont intensément persécutés. Le refus d’adorer l’empereur constitue une offense capitale, d’où le martyre d’Antipas cité en exemple.

Repens-toi donc (v. 14-17). Si les chrétiens de Pergame ont refusé de se prosterner devant l’empereur romain, ils n’ont cependant pas montré la même fermeté à l’égard des faux docteurs. Cette Église doit dénoncer et repousser la doctrine nicolaïte, à l’exemple de celle d’Éphèse. Celui qui détient l’autorité suprême, l’épée à deux tranchants, n’est pas l’empereur ou un dieu quelconque, mais le Fils de Dieu, qui jugera ceux qui auront corrompu l’Évangile.

Réfléchissons : Dans un sens, il est bien que nous ne connaissions pas la nature exacte du nicolaïsme, car ainsi, la mise en garde adressée à Pergame englobe tout compromis avec le mal que l’Église pourrait accepter. Le nom nouveau*que nous recevons en don (v. 17) évoque la nouvelle personne que nous devenons en mettant notre foi en Christ et que lui seul connaît pleinement.

* Note : Dans l’Antiquité, le nom représentait la totalité de la personne, et le nom nouveau tenu secret donnait une nouvelle dignité, qui ne pouvait être ni minée ni détruite.

Apocalypse 2.18-29

18 Écris à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à du bronze :

19 Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta persévérance et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières.

20 Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu laisses la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’inconduite et qu’ils mangent des viandes sacrifiées aux idoles.

21 Je lui ai donné du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas se repentir de son inconduite.

22 Voici que je la jette sur un lit ainsi que dans une grande tribulation et ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de ses œuvres.

23 Je frapperai de mort ses enfants ; toutes les Églises connaîtront que moi, je suis celui qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai à chacun selon ses œuvres.

24 Mais à vous, à tous les autres de Thyatire, qui n’ont pas cette doctrine et n’ont pas, comme ils disent, connu les profondeurs de Satan, je dis : Je ne mets pas sur vous d’autre fardeau.

25 Seulement, ce que vous avez, tenez–le ferme, jusqu’à ce que je vienne.

26 Au vainqueur, à celui qui garde mes œuvres jusqu’à la fin, je donnerai autorité sur les nations.

27 Avec un sceptre de fer il les fera paître, comme on brise les vases d’argile, ainsi que j’en ai reçu moi–même (le pouvoir) de mon Père.

28 Et je lui donnerai l’étoile du matin.

29 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises !

Non à la permissivité

Le Fils de Dieu, qui voit tout ce qui se passe à l’Église de Thyatire grâce à ses yeux qui sont comme une flamme de feu, s’apprête à écraser le mal sous ses pieds de bronze. Car si cette Église est riche en œuvres et en ministères, elle tolère cependant les enseignements d’une fausse prophétesse, dont Jézabel est sans doute le nom symbolique. La liberté que les chrétiens prétendent exercer en mangeant des viandes sacrifiées aux idoles devient vite une licence pour se livrer à l’immoralité associée aux pratiques idolâtres.

Je leur ai laissé du temps (v. 18-23). À Thyatire, ville d’Asie réputée pour ses nombreux corps de métiers, les chrétiens peuvent difficilement travailler sans participer aux banquets qui sont organisés par les différents groupes d’ouvriers. Jézabel incite les croyants à prendre part à ces repas, où des viandes sacrifiées aux idoles sont offertes et où l’immoralité et l’inconduite sont monnaie courante.

Ce que vous avez, tenez-le ferme (v. 24-29). Heureusement, ce n’est pas toute l’Église qui se laisse séduire par les fausses doctrines. Le Fils de Dieu encourage ses fidèles à persévérer dans leur travail jusqu’au bout sans se relâcher. L’expression les profondeurs de Satan fait sans doute référence à l’enseignement de Jézabel, qu’elle présenterait comme « plus profond » que celui que les chrétiens ont reçu.

Veillons : De même, des chrétiens peuvent se laisser séduire par des doctrines qui prônent la permissivité parce qu’elles leur permettent de satisfaire leurs désirs immoraux tout en prétendant maintenir leur foi. Pourtant, l’apôtre Paul est clair : « Vous ne pouvez boire la coupe du Seigneur et la coupe des démons; vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons. » (1 Co 10.21)

Apocalypse 3.1-6

1 Écris à l’ange de l’Église de Sardes : Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles : Je connais tes oeuvres : tu as le renom d’être vivant, mais tu es mort.

2 Sois vigilant et affermis le reste qui allait mourir, car je n’ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu.

3 Rappelle–toi donc comment tu as reçu et entendu (la parole), garde–la et repens–toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai te surprendre.

4 Cependant tu as à Sardes quelques hommes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes.

5 Ainsi le vainqueur se vêtira de vêtements blancs, je n’effacerai pas son nom du livre de vie et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges.

6 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises.

Contre la fausse sécurité

Les reproches que l’Esprit adresse aux Églises précédentes concernent une minorité de personnes mais à Sardes, il semble que l’ensemble de la communauté soit affecté. On n’y trouve ni persécution ni fausse doctrine comme ailleurs, car la médiocrité de sa condition spirituelle satisfait si bien l’Ennemi qu’il ne ressent pas la nécessité d’attaquer d’une autre façon. Cette Église, qui est pourtant renommée pour être vivante, se détruit elle-même!

Tu es morte... (v. 1-3) En apparence, tout semble bien aller à Sardes, capitale de Crésus. Située sur le haut d’une colline et bien protégée par ce relief naturel, la ville prospère grâce à ses activités commerciales. Toutefois, les œuvres de son Église n’aboutissent à rien. En effet, ses membres se satisfont de la médiocrité, car l’égoïsme et le matérialisme les ont engourdis. Elle n’est donc vivante qu’en apparence. Un avertissement solennel lui est donné pour qu’elle sorte de sa torpeur et revienne à Dieu.

... sauf un reste (v. 4-6). Si l’Église de Sardes se repent et veut se relever, elle peut compter sur quelques chrétiens qui ont résisté à la médiocrité et qui persévèrent dans leur foi. Les vêtements blancs de ces fidèles évoquent leur justification devant Dieu. Ils se sont attachés à la justice qui vient de Dieu et sont demeurés fermes dans leur foi. Le verset cinq semble indiquer que tous les noms sont déjà inscrits dans le livre de vie; seuls seront effacés les noms de ceux qui refusent ou souillent le vêtement de justice que Jésus leur offre par son sacrifice (v. 4).

Interrogeons-nous : Ce ne sont pas le nombre, le succès et la diversité des œuvres qui déterminent la santé spirituelle d’une Église, mais son amour pour Dieu. Avons-nous oublié comment nous avons reçu l’Évangile? Avons-nous conservé l’attitude de reconnaissance et de louange qui nous a propulsés au service du Seigneur?

Apocalypse 3.7-13

7 Écris à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le Saint, le Véritable, Celui qui a la clé de David, Celui qui ouvre et personne ne fermera, Celui qui ferme et personne n’ouvrira :

8 Je connais tes oeuvres. Voici : j’ai mis devant toi une porte ouverte que nul ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n’as pas renié mon nom.

9 Voici : je te livrerai des gens de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, car ils mentent. Voici : je les ferai venir se prosterner à tes pieds et reconnaître que je t’ai aimé.

10 Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai moi aussi, de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la terre.

11 Je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne.

12 Du vainqueur, je ferai une colonne dans le temple de mon Dieu et il n’en sortira plus. J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu et celui de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau.

13 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises !

Faible mais fidèle

L’Église de Philadelphie a beaucoup en commun avec celle de Smyrne (2.8-11) : ni l’une ni l’autre ne reçoivent de reproches; toutes deux subissent les attaques des faux Juifs et semblent persécutées par l’État romain; enfin, chacune apprend qu’elle recevra une couronne. Le Saint et le Véritable (v. 7) invite les chrétiens de Philadelphie à puiser leur force et leur assurance en Celui qui possède tous les pouvoirs, puisqu’il détient la clé de David, et dont personne ne peut altérer ou renverser les interventions.

Devant toi, une porte ouverte (v. 7-11). L’Église de Philadelphie, qui demeure fidèle malgré son peu de puissance, voit une porte s’ouvrir

devant elle. Ses ennemis, qui se prétendent Juifs, viendront s’humilier devant elle et reconnaître qu’elle fait partie du véritable peuple de Dieu. Elle jouira aussi d’une protection particulière pendant l’épreuve qui frappera le monde entier, car elle est déjà éprouvée dans sa foi et son amour pour Dieu.

Dans le ciel, une place auprès de Dieu (v. 12-13). Une autre porte s’ouvre devant l’Église de Philadelphie : celle de la Jérusalem céleste. Malgré sa faiblesse, cette communauté reçoit une place de choix dans le Royaume à venir. Trois noms marqueront éternellement sa vraie identité : celui de Dieu, celui de la nouvelle Jérusalem et le nom nouveau du Saint et Véritable, le nom glorieux qu’il a acquis par son sacrifice (Ac 2.36).

Persévérons : Les deux seules Églises qui ne reçoivent aucun reproche sont celles qui semblent les plus pauvres et les plus faibles d’un point de vue humain, Smyrne et Philadelphie. Voilà un grand encouragement pour les communautés qui n’ont pas beaucoup de membres ni beaucoup de moyens! Dieu connaît leurs œuvres, et son Fils leur ouvre la porte de son Royaume; toutefois, il leur demande de tenir bon jusqu’à ce qu’il vienne.

Apocalypse 3.14-22

14 Écris à l’ange de l’Église de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, l’auteur de la création de Dieu :

15 Je connais tes oeuvres : tu n’es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais froid ou bouillant !

16 Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.

17 Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu,

18 je te conseille d’acheter chez moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.

19 Moi, je reprends et je corrige tous ceux que j’aime. Aie donc du zèle et repens–toi !

20 Voici : je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi.

21 Le vainqueur, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône.

22 Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux Églises !

Aie donc du zèle!

C’est l’Église la plus prospère des sept interpellées par l’Esprit qui est dans l’état spirituel le plus lamentable. En effet, si l’Église de Sardes compte encore quelques chrétiens qui échappent à l’hypocrisie générale, celle de Laodicée semble être entièrement empoisonnée par l’orgueil et la suffisance. Le Témoin digne de foi et véritable (v. 14) n’y trouve aucun fidèle à louer pour sa persévérance. Que s’est-il passé?

Une Église confortable (v. 14-18). La communauté de Laodicée s’est peu à peu installée dans une sorte d’indifférence et de tiédeur spirituelles. Le pire, c’est qu’elle se considère comme prospère et en bonne santé. Bien sûr, elle a des œuvres et des ministères, mais elle les effectue sur une base routinière, sans véritable consécration. En réalité, elle n’a rien, car les valeurs dont elle se glorifie sont périssables. La vraie richesse se trouve dans la grâce et la justice que Dieu accorde.

Un appel vibrant (v. 19-22). Le jugement prononcé n’est pas une condamnation, mais un appel à la repentance. Cependant, l’Église ne peut se réveiller que si ses membres entendent la voix du Berger et lui ouvrent leur cœur. Ce repas intime avec l’Amen, l’Auteur de la création de Dieu, réchauffera certainement les cœurs. Et ce n’est pas une rencontre furtive et ponctuelle qu’il propose, mais une relation qui se poursuivra dans l’éternité, puisqu’il fera asseoir ses fidèles avec lui sur son trône.

Progressons : Notre santé spirituelle ne se mesure pas à la quantité ou à l’importance de nos œuvres ou de nos ministères, mais aux motifs qui nous amènent à servir le Seigneur et à l’entrain avec lequel nous le faisons. Notre ardeur à faire fructifier les talents que Dieu nous a accordés pour l’édification de son Corps démontre la réalité de notre confiance en lui (Mt 25.14-30).

Apocalypse 4.1-11

1 Après cela je regardai, et voici une porte ouverte dans le ciel. Telle une trompette, la première voix que j’avais entendue me parler dit : Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver dans la suite.

2 Aussitôt, je fus (ravi) en esprit. Et voici qu’il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu’un était assis.

3 Celui qui était assis avait l’aspect d’une pierre de jaspe et de sardoine, et le trône était environné d’un arc–en–ciel qui avait l’aspect de l’émeraude.

4 Autour du trône il y avait vingt–quatre trônes, et sur ces trônes vingt–quatre anciens, assis, vêtus de vêtements blancs, et sur leurs têtes des couronnes d’or.

5 Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu.

6 Devant le trône, c’est comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et tout autour du trône, quatre êtres vivants remplis d’yeux devant et derrière.

7 Le premier être vivant est semblable à un lion, le deuxième être vivant est semblable à un veau, le troisième être vivant a comme un visage d’homme, et le quatrième être vivant est semblable à un aigle en plein vol.

8 Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d’yeux tout autour et au–dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout–Puissant qui était, qui est et qui vient !

9 Et quand les êtres vivants rendront gloire, honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit aux siècles des siècles,

10 les vingt–quatre anciens se prosterneront devant celui qui est assis sur le trône, ils adoreront celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jetteront leurs couronnes devant le trône, en disant :

11 Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire, l’honneur et la puissance, car tu as créé toutes choses, et c’est par ta volonté qu’elles existent et qu’elles furent créées.

Une porte ouverte dans le ciel

Maintenant que Jean a vu la situation des sept Églises (chap. 2 – 3), il est invité à regarder, à partir du ciel, ce qui va arriver par la suite. Malgré la splendeur du spectacle, c’est avec sobriété que le prophète décrit les tableaux qu’il aperçoit.

Le trône de Dieu (v. 1-6). Il est difficile de se représenter avec certitude les différents éléments que Jean décrit, certains semblant même impossibles à visualiser. En effet, à quoi ressemble un trône environné d’un arc-en-ciel ou un être vivant rempli d’yeux tout autour et au-dedans? Toutefois, l’orientation générale du texte est claire : nous nous trouvons devant une représentation du temple céleste de Dieu. La création entière, qui comprend toutes les créatures vivantes représentées par les quatre êtres vivants ainsi que le peuple de Dieu de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance symbolisé par les vingt-quatre anciens, y est réunie pour adorer et louer le Créateur.

La création en louange (v. 7-11). Les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens n’ont qu’un désir : proclamer la sainteté et la gloire du Créateur. Leur proclamation solennelle sort spontanément de leurs lèvres. Les anciens montrent même de façon sublime leur authentique adoration en jetant leurs couronnes devant le trône (v. 10), reconnaissant ainsi que le Souverain est seul digne de ce nom.

Adorons Dieu : Nous sommes sans cesse émerveillés par les milliers de phénomènes extraordinaires que nous découvrons dans la nature. La plus fantastique de ces merveilles n’est absolument rien comparée à la majesté et à la gloire du Créateur de toutes choses. Sa splendeur, sa justice, sa puissance, sa sainteté et sa gloire excèdent tout ce que nous pouvons imaginer. Voilà ce que notre âme a besoin de contempler pour renouveler ses forces et surmonter tous les obstacles!

Apocalypse 5.1-14

1 Puis je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit en–dedans et en–dehors, scellé de sept sceaux.

2 Et je vis un ange puissant qui proclamait d’une voix forte : Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ?

3 Mais nul dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre, ni le regarder.

4 Et je pleurais beaucoup, parce que nul ne fut trouvé digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder.

5 Et l’un des anciens me dit : Ne pleure pas ; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.

6 Et je vis au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un Agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre.

7 Il vint recevoir le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône.

8 Quand il eut reçu le livre, les quatre êtres vivants et les vingt–quatre anciens se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints.

9 Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : Tu es digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as racheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ;

10 tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre.

11 Je regardai et j’entendis la voix de beaucoup d’anges autour du trône, des êtres vivants et des anciens, et leur nombre était des myriades de myriades et des milliers de milliers.

12 Ils disaient d’une voix forte : L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange.

13 Et toutes les créatures dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, la louange, l’honneur, la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles !

14 Et les quatre êtres vivants disaient : Amen ! Et les anciens se prosternèrent et adorèrent.

Le livre aux sept sceaux

À la louange du Dieu créateur de l’univers (chap. 4) succède celle du Dieu sauveur de l’humanité. L’Histoire, que représente le livre scellé des sept sceaux, exige un sens et un dénouement. Il y aurait effectivement de quoi pleurer si toutes les souffrances que les hommes ont éprouvées depuis le début n’aboutissaient à rien. Ce qu’aucun être humain ni aucune autre créature ne pourrait réussir, l’Agneau de Dieu – le lion de Juda – l’accomplit. D’où vient cet Agneau? Du milieu du trône, de Dieu même!

Le seul digne (v. 1-10). Uniquement Christ peut relever le défi lancé par l’ange et ouvrir le livre. Cependant, ce n’est pas par sa puissance ou sa force que l’Agneau en est digne, mais par sa bonté manifestée à la croix. Oui, c’est son sacrifice qui le rend digne non seulement de rompre les sceaux, mais de recevoir la louange et l’adoration. Les rachetés unissent leurs voix à celles qui s’élèvent déjà dans le sanctuaire céleste pour glorifier leur Rédempteur.

À lui la louange (v. 11-14). Un cantique d’adoration semblable à celui qui est offert à Dieu (4.11) jaillit pour louer l’Agneau immolé. Toutefois, il n’y a pas de rivalité entre Dieu et l’Agneau, puisque tous deux reçoivent l’adoration et la louange de toute la création, le premier, comme Créateur, et le second, comme Rédempteur.

Glorifions Dieu : La prière que Jésus a faite à Gethsémané exprime cette pensée : « Père, toutes choses te sont possibles; éloigne de moi cette coupe. » Mais la seule voie possible pour le Dieu juste et saint était le sacrifice de son Fils. Car sans l’Agneau immolé, le livre aux sept

sceaux serait encore scellé, et l’être humain n’aurait d’autre destinée que la perdition.

Merci, Seigneur, d’avoir obéi jusqu’à la mort pour que nous soyons pardonnés et sauvés. Puisse notre vie te rendre gloire et honneur!

Apocalypse 6.1-17

1 Je regardai, quand l’Agneau ouvrit un des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre êtres vivants dire comme d’une voix de tonnerre : Viens.

2 Je regardai, et voici un cheval blanc. Celui qui le montait tenait un arc ; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre.

3 Quand il ouvrit le second sceau, j’entendis le second être vivant dire : Viens.

4 Et un autre cheval, rouge feu, sortit. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’ôter la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgent les uns les autres ; et une grande épée lui fut donnée.

5 Quand il ouvrit le troisième sceau, j’entendis le troisième être vivant dire : Viens. Je regardai, et voici un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance à la main.

6 Et j’entendis comme une voix au milieu des quatre êtres vivants ; elle disait : Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d’orge pour un denier ; quant à l’huile et au vin, n’y touche pas.

7 Quand il ouvrit le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième être vivant dire : Viens.

8 Je regardai, et voici un cheval d’une couleur verdâtre. Celui qui le montait se nommait la mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Le pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour faire périr les hommes par l’épée, par la famine, par la peste et par les bêtes sauvages de la terre.

9 Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés à cause de la parole de Dieu et du témoignage rendu.

10 Ils crièrent d’une voix forte : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes–tu à faire justice et à venger notre sang sur les habitants de la terre ?

11 Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux, et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que soient au complet leurs compagnons de service et leurs frères qui allaient être mis à mort comme eux.

12 Je regardai, quand il ouvrit le sixième sceau : il y eut un grand tremblement de terre : le soleil devint noir comme un sac de crin ; la lune entière devint comme du sang,

13 et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu’un figuier secoué par un grand vent laisse tomber ses figues.

14 Le ciel se retira tel un livre qu’on roule, et toutes les montagnes et les îles furent écartées de leurs places.

15 Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les (hommes) libres se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes.

16 Et ils disaient aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous, et cachez–nous loin de la face de celui qui est assis sur le trône, et de la colère de l’Agneau,

17 car le grand jour de leur colère est venu, et qui pourrait subsister ?

La colère de l’Agneau

À voir les malheurs que déclenche l’ouverture des sceaux, nous pouvons nous demander pourquoi l’Agneau n’a pas gardé le livre fermé; toutefois, le dénouement ultime des sceaux, puis des trompettes et des coupes démontrera la victoire finale de Dieu. Les diverses scènes ne se déroulent pas obligatoirement dans l’ordre où elles sont décrites; elles présentent plutôt les mêmes événements sous des angles différents afin de nous aider à les comprendre.

Les quatre premiers sceaux (v. 1-8) forment un ensemble qui montre l’autodestruction produite par le péché. Le premier cavalier représente les guerres, particulièrement celles de conquête qui font tant de victimes. Le deuxième symbolise les guerres civiles et fratricides. Le troisième apporte la famine, celle qui augmente le prix des denrées nécessaires aux pauvres (blé, orge), mais qui épargne les produits de luxe des riches

(huile, vin). Le quatrième introduit la mort sous ses formes les plus horribles.

Le cinquième sceau (v. 9-11) révèle la présence des fidèles victimes de persécutions. La réponse qu’ils obtiennent à leur question explique le sens de tous les malheurs et la raison pour laquelle ils continuent : c’est ainsi que Dieu effectue la moisson finale, et elle durera jusqu’à ce que le dernier des siens soit recueilli!

Le sixième sceau (v. 12-17) dévoile les cataclysmes qui marqueront la fin. Ce tableau rappelle le discours de Jésus au sujet de son Avènement (Mt 24.29-30). Les témoins de ces événements ne se méprendront pas sur leur sens : ce sera le grand jour de la colère de Dieu et de l’Agneau.

Réfléchissons : Peu importent les catastrophes qui frappent la terre, qu’elles soient naturelles ou provoquées par l’homme, nous avons l’assurance que Dieu contrôle toutes choses et les fait concourir au bien de ceux qui l’aiment (Rm 8.28).

Apocalypse 7.1-17

1 Après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre. Ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu’il ne souffle pas de vent sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre.

2 Et je vis un autre ange qui montait du côté du soleil levant et qui tenait le sceau du Dieu vivant. Il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer :

3 Ne touchez pas à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu.

4 Et j’entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, 144000 de toutes les tribus des fils d’Israël :

5 de la tribu de Juda, 12000 marqués du sceau ; de la tribu de Ruben, 12000 ; de la tribu de Gad, 12000 ;

6 de la tribu d’Aser, 12000 ; de la tribu de Nephtali, 12000 ; de la tribu de Manassé, 12000 ;

7 de la tribu de Siméon, 12000 ; de la tribu de Lévi, 12000 ; de la tribu d’Issacar, 12000 ;

8 de la tribu de Zabulon, 12000 ; de la tribu de Joseph, 12000 ; de la tribu de Benjamin, 12000 marqués du sceau.

9 Après cela je regardai, et voici une grande foule que nul ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, et des palmes à la main.

10 Et ils criaient d’une voix forte : Le salut (est) à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau.

11 Et tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants ; ils tombèrent la face contre terre devant le trône et ils adorèrent Dieu,

12 en disant : Amen. La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force (sont) à notre Dieu, aux siècles des siècles ! Amen.

13 Alors l’un des anciens prit la parole et me dit : Ceux qui sont vêtus de robes blanches, qui sont–ils et d’où sont–ils venus ?

14 Je lui répondis : Mon seigneur, tu le sais. Et il me dit : Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation. Ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.

15 C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et lui rendent un culte jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux ;

16 ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, et le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur.

17 Car l’Agneau qui est au milieu du trône les fera paître et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux.

Une foule innombrable

Avant l’ouverture du septième sceau, une pause intervient afin d’expliquer quelle sera la situation du peuple de Dieu durant les événements de la fin. Les anges retiennent le déroulement des catastrophes rattachées au sixième sceau pour que les serviteurs de Dieu soient marqués du sceau du Dieu vivant.

Les 144 000 (v. 1-8). Certains croient que ce groupe sera constitué des Juifs convertis à l’Évangile et devenus missionnaires pour Dieu; l’énumération systématique des tribus conformément au chapitre premier du livre des Nombres appuierait ce point de vue. Ainsi, la « grande foule » serait formée des nations (les Gentils) et non de toutes nations (les Juifs convertis et les Gentils). Mais s’il désigne l’Israël de Dieu, l’Église, le nombre 144 000 évoquerait plutôt la plénitude et la totalité.

Une grande foule (v. 9-17). Un deuxième tableau présente une multitude innombrable venant rendre gloire à Dieu et à l’Agneau. Le sceau de Dieu apposé sur le front des serviteurs ne les rend pas invulnérables, mais indique leur appartenance à Dieu, tandis que leurs robes blanches illustrent leur victoire finale sur le mal grâce à l’Agneau. Notons le paradoxe : ils ont blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau. Ils jouissent de la vie éternelle en présence de Dieu et sont consolés de toutes leurs souffrances.

Persévérons : De même, le sceau de l’Esprit que nous recevons en acceptant l’Évangile (Ep 1.13) nous différencie de nos contemporains. Nous sommes appelés à servir Dieu (v. 3) partout où il nous place. Nous avons aussi à traverser des épreuves et devront peut-être un jour sacrifier notre vie pour l’Agneau. Mais nous connaissons déjà notre destinée ultime : paraître devant le trône de Dieu vêtus de la robe blanche que l’Agneau nous a méritée par son sacrifice.

Apocalypse 8.1-13

1 Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d’environ une demi–heure.

2 Je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et sept trompettes leur furent données.

3 Et un autre ange vint se placer sur l’autel ; il tenait un encensoir d’or. On lui donna beaucoup de parfums pour les offrir, avec les prières de tous les saints, sur l’autel d’or devant le trône.

4 La fumée des parfums monta, avec les prières des saints, de la main de l’ange devant Dieu.

5 L’ange prit l’encensoir, le remplit du feu de l’autel et le jeta sur la terre ; il y eut des tonnerres, des voix et des éclairs et un tremblement de terre.

6 Et les sept anges qui tenaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.

7 Le premier sonna de la trompette. Il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang qui furent jetés sur la terre. Le tiers de la terre fut consumé, le tiers des arbres fut consumé, et toute herbe verte fut consumée.

8 Le deuxième ange sonna de la trompette. Une sorte de grande montagne embrasée fut jetée dans la mer. Le tiers de la mer devint du sang,

9 le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient souffle de vie périt, et le tiers des navires fut détruit.

10 Le troisième ange sonna de la trompette. Et tomba du ciel une grande étoile qui brûlait comme un flambeau. Elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux.

11 Le nom de cette étoile est : Absinthe ; le tiers des eaux fut changé en absinthe et beaucoup d’hommes moururent de ces eaux devenues amères.

12 Le quatrième ange sonna de la trompette. Le tiers du soleil fut frappé ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le

tiers en soit obscurci, et que le jour perde un tiers de sa clarté ; et la nuit de même.

13 Je regardai, et j’entendis un aigle qui volait au milieu du ciel et disait d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause des autres sons de trompette que les trois anges vont faire retentir !

Un tiers

Un silence fort impressionnant marque l’ouverture du septième sceau. De même que le sixième sceau n’a pas été ouvert immédiatement afin que les serviteurs de Dieu soient scellés, de même les trompettes demeurent silencieuses jusqu’à ce que les prières des saints et l’encens soient montés vers Dieu.

La puissance de la prière (v. 1-6). Ce silence d’une demi-heure qui interrompt momentanément les châtiments n’est pas qu’une simple intermission. Il permet de démontrer que les aspirations des saints et la volonté de Dieu sont en parfaite harmonie. Ce sont les prières des croyants qui mettent en branle les fléaux qui vont frapper les ennemis de Dieu.

Le rôle des trompettes (v. 7-13). Les quatre premières trompettes sont regroupées, comme le sont les quatre premiers sceaux; elles annoncent les maux et les phénomènes atmosphériques qui vont frapper la nature. Après une pause (8.13), la cinquième et la sixième décriront les puissances maléfiques qui envahiront la terre (chap. 9); enfin, précédée elle aussi d’un intervalle (10.1 – 11.14), la dernière trompette proclamera l’arrivée du règne de Dieu. Les quatre premiers malheurs servent d’avertissement, car ils ne touchent qu’un tiers de la terre, un tiers de la mer, un tiers des eaux douces et un tiers de la lumière.

Méditons : Peu importe la puissance des agents des ténèbres à l’œuvre dans le monde, rien ne se compare aux prières des saints, que le feu de Dieu embrase et jette sur la terre (v. 4-5). Oui, notre prière compte aux yeux de Dieu et joue un rôle dans ses interventions. N’est-ce pas par elle que nous pouvons hâter l’Avènement du jour de Dieu (2 P 3.12)?

Merci, Seigneur, d’être toujours attentif à nos prières. Donne-nous d’être authentiques et persévérants afin qu’elles te soient agréables.

Apocalypse 9.1-21

1 Le cinquième ange sonna de la trompette. Je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clé du puits de l’abîme lui fut donnée.

2 Elle ouvrit le puits de l’abîme. Il monta du puits une fumée comme la fumée d’une grande fournaise, et le soleil et l’air furent obscurcis par la fumée du puits.

3 De la fumée, des sauterelles sortirent sur la terre, et il leur fut donné un pouvoir pareil au pouvoir des scorpions de la terre.

4 Il leur fut dit de ne pas toucher à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur le front.

5 Il leur fut donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois, et le tourment qu’elles causaient était comme le tourment causé par un scorpion lorsqu’il pique un homme.

6 En ces jours–là, les hommes chercheront la mort et ne la trouveront point. Ils désireront mourir, et la mort fuira loin d’eux.

7 Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux équipés pour le combat. Il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l’or, et leurs visages étaient comme des visages humains.

8 Elles avaient des cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents étaient comme celles des lions.

9 Elles avaient des poitrails comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat.

10 Elles avaient des queues semblables à des scorpions et des aiguillons, et c’est dans leurs queues qu’était leur pouvoir de nuire aux hommes pendant cinq mois.

11 Elles ont sur elles comme roi l’ange de l’abîme, dont le nom hébreu est Abaddon, et qui en grec se nomme Apollyon.

12 Le premier malheur est passé. Voici que deux malheurs viennent encore après cela.

13 Le sixième ange sonna de la trompette. Et j’entendis une voix venir des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu

14 et dire au sixième ange qui avait la trompette : Délie les quatre anges qui sont enchaînés sur le grand fleuve, l’Euphrate.

15 Et les quatre anges qui étaient prêts pour l’heure, le jour, le mois et l’année, furent déliés pour tuer le tiers des hommes.

16 Le nombre des combattants de la cavalerie était de deux myriades de myriades. J’en entendis le nombre.

17 Ainsi dans la vision, je vis les chevaux et ceux qui les montaient ; ils avaient des cuirasses (couleur) de feu, d’hyacinthe et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions ; de leurs bouches sortaient du feu, de la fumée et du soufre.

18 Le tiers des hommes fut tué par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leurs bouches.

19 Car le pouvoir des chevaux est dans leurs bouches et dans leurs queues ; leurs queues sont semblables à des serpents ; elles ont des têtes, et c’est par elles qu’elles font du mal.

20 Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne se repentirent pas des oeuvres de leurs mains ; ils ne cessèrent pas d’adorer les démons et les idoles d’or, d’argent, de bronze, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir ni entendre ni marcher ;

21 ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leurs sortilèges, ni de leur inconduite, ni de leurs vols.

Les démons déchaînés

Les cinquième et sixième trompettes déclenchent des fléaux qui atteignent les hommes cette fois-ci. Car si les habitants de la terre ne saisissent pas l’avertissement que Dieu essaie de leur transmettre par les quatre premiers malheurs qui frappent leur environnement, peut-être seront-ils plus attentifs s’ils sont touchés directement.

La cinquième trompette (v. 1-12). Quelle que soit l’interprétation que nous donnions à ces êtres maléfiques – machines de guerre ou

créatures monstrueuses –, leur caractère et leur mission ne laissent aucun doute. Aussi horrible que soit leur apparence et même s’ils ont à leur tête un ange réputé pour sa force de destruction (sens des mots Abaddon et Apollyon), ils ne possèdent qu’un pouvoir limité, celui que Dieu leur donne (« il leur fut donné », v. 3 et 5; « il leur fut dit », v. 4). L’évocation de leurs traits – dents de lion, queues de scorpion, etc. – vise plus à décrire leur férocité que leur aspect physique réel.

La sixième trompette (v. 13-21). La voix qui vient de l’autel d’or placé devant Dieu n’est-elle pas celle des saints qui réclament justice (6.10; 8.3-4)? Cette fois, c’est le tiers de l’humanité qui périt à la sixième trompette (comparer à 8.7-12). Les créatures chargées de cette mission de destruction ont certains traits en commun avec celles de la cinquième trompette, mais elles sont encore plus féroces.

Réfléchissons : Ce ne sera pas par colère que Dieu répandra ces fléaux, mais pour appeler à la repentance, comme l’indique d’ailleurs le fait qu’il n’exterminera pas la race humaine d’un seul coup. Toutefois, les personnes qui refuseront son appel et s’obstineront dans leur rébellion n’auront aucune excuse. De même, nous côtoyons maintenant des gens qui continuent dans la révolte et le mensonge malgré toutes les mises en garde que Dieu leur envoie par des épreuves.

Apocalypse 10.1-11

1 Je vis un autre ange puissant, qui descendait du ciel, vêtu d’une nuée. Sur sa tête était l’arc–en–ciel, son visage était comme le soleil et ses jambes comme des colonnes de feu.

2 Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer et le gauche sur la terre,

3 et il cria d’une voix forte, comme rugit un lion. A son cri, les sept tonnerres firent entendre leur voix.

4 Quand les sept tonnerres eurent parlé, j’allais écrire, mais j’entendis du ciel une voix dire : Ferme d’un sceau ce qu’ont dit les sept tonnerres, et ne l’écris pas.

5 Et l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre, leva la main droite vers le ciel ;

6 puis il jura par celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et ce qui s’y trouve, la terre et ce qui s’y trouve, la mer et ce qui s’y trouve, (il jura) qu’il n’y aurait plus de délai,

7 mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il s’apprêterait à sonner de la trompette, alors le mystère de Dieu s’accomplirait, comme il en avait annoncé la bonne nouvelle à ses serviteurs les prophètes.

8 Et la voix, que j’avais entendue (venir) du ciel me parla de nouveau en ces termes : Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre.

9 J’allai vers l’ange, en lui disant de me donner le petit livre. Et il me dit : Prends–le et avale–le : il remplira d’amertume tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel.

10 Je pris le petit livre de la main de l’ange et je l’avalai : il fut dans ma bouche doux comme du miel, mais quand je l’eus mangé, mes entrailles furent remplies d’amertume.

11 Puis on me dit : il faut que tu prophétises de nouveau sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, de rois.

Le mystère de Dieu

De même qu’il y a eu une pause entre le sixième et le septième sceau (chap. 7), de même il y a un intervalle entre la sixième et la septième trompette. Dans les deux cas, il s’agit de souligner la gravité des événements qui se préparent. La présente interruption porte sur un petit livre ouvert que Jean doit avaler pour pouvoir continuer son ministère prophétique.

Un livre ouvert... (v. 1-7) Un ange impressionnant par sa taille – il se tient à la fois sur la mer et sur la terre – descend du ciel. Il présente un petit livre qui contient la révélation de Dieu pour la suite des événements. Ce livre reste ouvert pour souligner que son contenu est accessible à tous. Cependant, le message des sept tonnerres, lui, demeure caché (v. 4). Puis, l’ange prononce un serment qui confirme la réalisation pleine et entière du dessein de Dieu; de plus, il indique que ce mystère est une bonne nouvelle pour les croyants.

... qui remplit d’amertume (v. 8-11). Le contenu du petit livre n’est pas précisé, mais nous pouvons supposer qu’il concerne les événements à venir sur lesquels Jean aura à prophétiser (v. 11). Comme ce fut le cas pour les prophètes Jérémie et Ézéchiel, qui ont dû eux aussi annoncer de grands malheurs, Jean doit assimiler le contenu du petit livre avant de le transmettre (comparer le v. 10 à Jr 1.9-10 et à Ez 3.1-21). Contrairement à ses prédécesseurs de l’Ancien Testament, cependant, il éprouve l’amertume que provoque la teneur du message, les malheurs et les jugements qui atteindront les impies.

Progressons : Quel encouragement pour les chrétiens isolés et persécutés d’entendre que le message de Dieu s’accomplira tel qu’il a été annoncé aux prophètes! Aussi sombres que soient les circonstances que nous observons autour de nous ou dans le monde, nous avons l’assurance que le dessein mystérieux de Dieu suivra son cours jusqu’à sa pleine réalisation. Approprions-nous cette bonne nouvelle et répandons-la autour de nous!

Apocalypse 11.1-14

1 On me donna un roseau semblable à une baguette, en disant : Lève–toi et mesure le temple de Dieu, l’autel et ceux qui adorent là.

2 Mais le parvis extérieur du temple, laisse–le de côté et ne le mesure pas, car il a été donné aux nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante–deux mois.

3 J’accorderai à mes deux témoins le don de prophétiser, revêtus de sacs, pendant 1 260 jours.

4 Ce sont là les deux oliviers et les deux chandeliers qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.

5 Si quelqu’un veut leur nuire, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis. Oui, si quelqu’un veut leur nuire, il faut qu’il soit tué de cette manière.

6 Ils ont le pouvoir de fermer le ciel, afin qu’il ne tombe pas de pluie pendant les jours de leur prophétie, et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toute espèce de plaie, chaque fois qu’ils le veulent.

7 Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera.

8 Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié.

9 Des hommes d’entre les peuples, les tribus, les langues et les nations verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas qu’on mette leurs cadavres dans une tombe.

10 Les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet et seront dans l’allégresse. Ils s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont tourmenté les habitants de la terre.

11 Après les trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds ; une grande crainte fondit sur ceux qui les voyaient.

12 Ils entendirent du ciel une voix forte leur dire : Montez ici ! Ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent.

13 A cette heure–là, il y eut un grand tremblement de terre, et la dixième partie de la ville s’écroula. Sept mille hommes furent tués dans ce tremblement de terre, les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel.

14 Le second malheur est passé. Voici que le troisième vient bientôt.

Un puissant témoignage

Les forces du mal augmenteront considérablement, mais Dieu accordera une puissance particulière à ses deux témoins afin que son message soit proclamé. Ces personnages, à cause des pouvoirs qu’ils détiendront, rappelleront Élie, qui a fermé le ciel, et Moïse, qui a changé les eaux en sang. Ils incarneront peut-être les deux Églises demeurées fidèles jusqu’à la fin, Smyrne et Philadelphie (chap. 2 – 3; comparer aussi le v. 4 à 1.20).

Pour un temps limité (v. 1-6). Jean n’est plus un simple spectateur; il participe maintenant en mesurant le temple de Dieu. L’humanité est divisée entre chrétiens et non-chrétiens. Les païens reçoivent le pouvoir d’opprimer les saints, mais ils ne peuvent les détruire. Le Seigneur de la terre maintiendra un puissant témoignage, que ses ennemis ne pourront supprimer que lorsque les témoins auront terminé leur tâche.

Jusqu’à la mort et la résurrection (v. 7-14). La bête qui monte de l’abîme (chap. 13) réjouira les non-chrétiens, car elle les débarrassera des deux témoins qui troublaient leur conscience. Toutefois, ce triomphe ne sera que de courte durée, puisque Dieu ressuscitera ses serviteurs en présence de tous leurs ennemis et les enlèvera au ciel. Tous ces bouleversements ne seront rien en comparaison des maux que déclenchera la septième trompette.

Réfléchissons : Les deux témoins prophétiseront revêtus de sacs (v. 3), signe d’humilité et de repentance. Le croyant n’a de force que lorsqu’il est faible, c’est-à-dire qu’il s’humilie devant Dieu et s’abandonne à lui. L’Église et les chrétiens ont des pouvoirs tout aussi extraordinaires que ceux d’Élie et de Moïse, car leur Seigneur est encore et toujours le Seigneur de la terre. La foi qui déplace les montagnes, c’est celle du petit enfant qui se réfugie dans les bras de son Père céleste.

Apocalypse 11.15-19

15 Le septième ange sonna de la trompette. Et des voix fortes retentirent dans le ciel en disant : le royaume du monde est passé à notre Seigneur et à son Christ. Il régnera aux siècles des siècles !

16 Les vingt–quatre anciens, qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes, tombèrent la face contre terre et adorèrent Dieu

17 en disant : Nous te rendons grâces, Seigneur Dieu, Tout–Puissant, qui es, et qui étais, d’avoir saisi ta grande puissance et d’avoir établi ton règne.

18 Les nations s’étaient irritées, ta colère est venue, ainsi que le temps de juger les morts, de récompenser tes serviteurs les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre.

19 Le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son temple. Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre et une forte grêle.

Le temps de juger et de récompenser

La septième trompette ne déclenche pas immédiatement une autre catastrophe. Nous assistons plutôt à une proclamation solennelle du Jugement dernier. Le « royaume du monde », c’est-à-dire celui que la bête a rassemblé sous sa domination, est remis à Dieu et à son Fils. Avant même que les dernières plaies (15.1) frappent la terre, le règne de Dieu est officiellement acclamé.

Sentence et récompense. Le dénouement final suscite l’adoration des vingt-quatre anciens. Personne n’échappera au Jugement dernier. Les « morts » seront jugés et recevront leur châtiment, tandis que les « vivants » seront récompensés selon leurs œuvres (v. 18). Le Christ sera alors venu dans son règne : la mention qui vient qualifiant habituellement le Seigneur Dieu Tout-Puissant (1.4, 8 et 4.8) est donc omise.

Jugement final. Une seule expression englobe tous les hommes qui auront rejeté Dieu : ceux qui détruisent la terre (v. 18). Jésus l’a déclaré :

« […] sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5). Paul aussi a proclamé que la liberté n’est possible et vraie qu’en Christ. Impossible de respecter la création sans d’abord reconnaître et respecter le Créateur! Ceux qui ne reconnaîtront pas Dieu seront donc livrés à l’Ennemi, le Destructeur (9.11).

Réfléchissons : Différentes catégories de personnes recevront des récompenses : les prophètes, qui ont guidé le peuple de Dieu; les saints, qui sont à proprement parler le peuple de Dieu; enfin, ceux qui craignent le nom de Dieu, c’est-à-dire tous ceux qui auront reconnu la seigneurie de Christ. Quant aux autres, ils s’assimileront tous à une seule catégorie, les destructeurs de la terre. Ainsi, si une personne ne fait pas partie de la solution – le salut offert en Jésus-Christ –, elle fait partie du problème et contribue à la détérioration de ce monde.

Apocalypse 12.1-18

1 Un grand signe apparut dans le ciel : une femme revêtue du soleil, la lune sous les pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête.

2 Elle était enceinte et elle criait dans le travail et les douleurs de l’enfantement.

3 Un autre signe apparut dans le ciel : et voici, un grand dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.

4 Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel et les jetait sur la terre. Le dragon se tint debout devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait enfanté.

5 Elle enfanta un fils, un mâle qui doit faire paître toutes les nations avec un sceptre de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.

6 Et la femme s’enfuit au désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin d’y être nourrie pendant 1 260 jours.

7 Il y eut une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent le dragon. Le dragon combattit, lui et ses anges,

8 mais il ne fut pas le plus fort, et il ne se trouva plus de place pour eux dans le ciel.

9 Il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre habitée ; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

10 Alors j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ. Car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.

11 Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à (craindre) la mort.

12 C’est pourquoi réjouissez–vous, cieux, et vous qui habitez les cieux ! Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu’il a peu de temps.

13 Quand le dragon vit qu’il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle.

14 Alors, les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour s’envoler au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent.

15 De sa gueule, le serpent lança de l’eau comme un fleuve derrière la femme, afin de la faire entraîner par le fleuve.

16 Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa gueule.

17 Le dragon fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus.

18 Et il se tint debout sur le sable de la mer.

L’histoire du salut

Encore une fois, le déroulement du Jugement dernier est interrompu. Les sept plaies, ou coupes de la colère de Dieu, ne seront décrites qu’au chapitre 15. Les chapitres 12 à 14 seront consacrés à différentes visions, qui reprendront d’une manière symbolique l’histoire du salut.

Israël et l’humanité (v. 1-12). Le peuple de l’Ancienne Alliance, porteur du Messie, apparaît sous les traits d’une femme. Certains aspects de ce premier signe rappellent le rêve de Joseph (Gn 37.9). Toutefois, le tableau a aussi une dimension cosmique et évoque le salut de l’humanité. L’apparition du serpent ancien (Satan), qui veut s’en prendre à l’Enfant-Messie, indique l’importance de l’enjeu. Mais soyons rassurés, Dieu ne laissera pas l’Ennemi déjouer son plan du salut.

L’Église (v. 13-18). L’enlèvement de l’enfant vers Dieu – résurrection et ascension de Jésus – donne une victoire éclatante sur l’Ennemi, qui est chassé de la présence de Dieu. Les jours de l’Accusateur des frères sont maintenant comptés, d’où sa rage et son acharnement. Puisqu’il ne peut

plus toucher le Messie, c’est à la femme, c’est-à-dire au peuple de Dieu, qu’il veut s’en prendre. Il se tourne donc vers les chrétiens. Toutefois, il ne peut rien contre l’Église, selon la parole du Seigneur (Mt 16.18).

Veillons : Aussi effroyables que puissent paraître ce dragon et la fureur qu’il déploie, Jean nous rappelle qu’il est vaincu par le sang de l’Agneau (v. 11). Le sacrifice de la croix a rendu vaines et nulles toutes ses accusations contre ceux qui mettent leur confiance en Jésus. En fait, la seule arme véritable dont Satan dispose, c’est la peur qu’il entretient par ses mensonges. Sachons lui résister avec une foi ferme!

Merci, Seigneur, pour ton sacrifice qui me permet de m’approcher de ton trône et de marcher en toute confiance vers mon destin éternel.

Apocalypse 13.1-10

1 Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.

2 La bête que je vis était semblable à un léopard, ses pattes étaient comme celles d’un ours et sa gueule comme la gueule d’un lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et un grand pouvoir.

3 Et (je vis) l’une de ses têtes comme frappée à mort, mais sa blessure mortelle fut guérie. Remplie d’admiration, la terre entière suivit la bête.

4 Ils se prosternèrent devant le dragon, parce qu’il avait donné le pouvoir à la bête ; ils se prosternèrent devant la bête, en disant : Qui est semblable à la bête et qui peut la combattre ?

5 Il lui fut donné une gueule qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes. Et il lui fut donné le pouvoir d’agir pendant quarante–deux mois.

6 Elle ouvrit sa gueule en blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer contre son nom, son tabernacle et ceux qui l’habitent dans le ciel.

7 Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation.

8 Et tous les habitants de la terre se prosterneront devant elle, ceux dont le nom n’a pas été inscrit sur le livre de vie de l’Agneau immolé dès la fondation du monde.

9 Si quelqu’un a des oreilles, qu’il entende !

10 Si quelqu’un est (destiné) à la captivité, il ira en captivité ; si quelqu’un tue par l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée. C’est ici la persévérance et la foi des saints.

La première bête

Le Nouveau Testament atteste à différents endroits qu’il y aura à la fin des temps un déploiement extraordinaire des puissances du mal. Ce déferlement surviendra en conjonction avec l’apparition d’un individu, appelé l’antichrist (1 Jn 2.18) ou l’homme impie (2 Th 2.3). C’est ce personnage que Jean présente comme la « bête », qui est en quelque sorte l’incarnation du Malin, puisqu’elle a les mêmes caractéristiques que le dragon (comparer v. 1 à 12.3).

Son apparence (v. 1-4). Cette bête est constituée d’éléments que Daniel a assignés à différents êtres monstrueux (Dn 7.1-8). Les traits physiques qui lui sont attribués décrivent davantage sa cruauté que son apparence. Comme elle ne possède en propre aucun pouvoir, le dragon lui transmet le sien. Sa blessure mortelle qui guérit semble une parodie de la mort-résurrection. Satan ne peut qu’imiter Dieu, d’où la trinité diabolique (le dragon et les deux bêtes, v. 1, 11).

Son pouvoir (v. 5-10). Même si le dragon lui donne son trône et sa puissance, c’est Dieu qui permet à la bête d’agir (v. 5). Aussi grand que soit son pouvoir, il ne dépasse donc pas les limites fixées par Dieu. Et si cette bête réussit à « vaincre » les saints, elle ne peut cependant effacer leur nom du livre de vie de l’Agneau. Voilà pourquoi la seule résistance qu’ils offrent est la foi en Dieu et la persévérance.

Persévérons : Plusieurs régimes totalitaires ont souhaité exercer une domination universelle. De la cruauté des empereurs romains jusqu’à la terreur des nazis, nous constatons combien sont fragiles notre monde et notre liberté. Toutefois, le malheur décrit ici sera encore plus terrifiant et plus déshumanisant que tous ceux jamais déclenchés. Notre seule espérance est notre appartenance à Dieu, car l’Ennemi n’a sur elle aucun pouvoir.

Apocalypse 13.11-18

11 Puis je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et elle parlait comme un dragon.

12 Elle exerce tout le pouvoir de la première bête en sa présence, et elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie.

13 Elle opère de grands signes jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes.

14 Elle séduit les habitants de la terre par les signes qu’il lui fut donné d’opérer devant la bête, en disant aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui a été blessée par l’épée et qui a survécu.

15 Il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parle et fasse mettre à mort tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant l’image de la bête.

16 Elle fait que tous, les petits et les grands, les riches et les pauvres, les hommes libres et les esclaves, reçoivent une marque sur la main droite ou sur le front,

17 et que nul ne puisse acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom.

18 C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le chiffre de la bête. Car c’est un chiffre d’homme, et son chiffre est 666.

La deuxième bête

Une deuxième bête apparaît afin d’affermir le pouvoir de la première. Elle surgit non pas de la mer comme la précédente, mais de la terre, c’est-à-dire d’un environnement moins mystérieux. Son rôle est de mettre en place une structure qui enrôle systématiquement tous les individus au service de la première bête dans le but d’asservir leur âme.

Le pouvoir de la religion (v. 11-15). Les caractéristiques de la deuxième bête manifestent sa nature diabolique : ses cornes semblables à celles d’un agneau veulent ridiculiser Christ, tandis que son discours de dragon révèle son origine satanique. Paul avertit que l’avènement de l’impie se produira par la puissance de Satan, avec toutes sortes de signes miraculeux et de séductions mensongères (2 Th 2.9-10). En donnant vie à l’image de la bête, les serviteurs de l’antichrist réalise l’infamie suprême : une idole qui parle et agit. Le culte de cette idole n’est pas offert, mais imposé à tous sous peine de mort.

La marque de la bête (v. 16-18). Nul n’échappe au culte de la bête. Une marque visible sur le front ou la main droite – contrastant avec la circoncision, qui est plus discrète – identifie ceux qui deviennent la propriété de la bête. Même les activités les plus essentielles de la vie ne peuvent se faire sans elle. Cette marque, qui représente l’imperfection humaine (le chiffre 666), est en opposition avec la perfection divine (le chiffre 7).

Réfléchissons : Voilà où aboutit un monde sans Christ : à l’asservissement à Satan! N’avons-nous pas ici un exemple extrême du danger de la mondialisation? En effet, la terre que Jean a décrite connaît la paix, puisque toutes les nations ont cédé au pouvoir spirituel de la bête. Cependant, cet univers, version ultime de la divinisation de l’homme, transforme l’être humain en « bête ».

Apocalypse 14.1-5

1 Je regardai, et voici l’Agneau debout sur la montagne de Sion, et avec lui 144 000 (personnes), qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front.

2 J’entendis du ciel une voix, comme la voix de grandes eaux, comme le bruit d’un fort coup de tonnerre ; et le son que j’entendis était comme celui de joueurs de harpes jouant de la harpe.

3 Ils chantent un cantique nouveau devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les anciens. Personne ne pouvait apprendre le cantique, sinon les 144 000 qui avaient été rachetés de la terre.

4 Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ils suivent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau,

5 et dans leur bouche il ne s’est pas trouvé de mensonge ; ils sont irréprochables.

L’Agneau et son armée

Le chapitre précédent nous a dressé un tableau plutôt lugubre de la fin du monde avec le règne du mal étendu à tous les habitants de la terre. Est-ce ainsi que se terminera l’Histoire? Non, car l’Agneau et son armée sont toujours debout. Les 144 000 choisis pour recevoir le sceau de Dieu (7.1-8) répondent tous à l’appel. Ils n’ont pas cédé à la bête et à ses agents; ils sont demeurés fidèles au Seigneur jusqu’au bout.

Un chant nouveau. C’est sur la montagne de Sion, symbole de la délivrance divine, que se rassemble cette armée de témoins autour de leur chef, l’Agneau. Ils entonnent un cantique nouveau célébrant la rédemption que leur a acquise l’Agneau par son sang. Seule l’expérience du salut permet de chanter ce chant, qui en est un de triomphe et de félicité (voir le chap. 4).

Les rachetés. Trois grandes qualités distinguent les disciples de l’Agneau. D’abord, ils ont résisté à l’adultère spirituel – comme celui qui a été imposé par la bête – et sont demeurés vierges pour l’Époux. Ils ont aussi démontré une fidélité à toute épreuve en suivant leur Maître partout où il va. Enfin, ils ont maintenu une parfaite intégrité dans leur témoignage. « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous. Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. » (1 Jn 1.8-9)

Méditons : « Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier est au pouvoir du Malin. » (1 Jn 5.19) Cette affirmation que Jean a écrite au Ier siècle est encore vraie au XXIe siècle. Ou bien nous appartenons à l’Agneau, ou bien nous servons l’Ennemi.

Seigneur, aide-nous à résister au mensonge afin de ne pas entacher notre témoignage.

Apocalypse 14.6-13

6 Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel ; il avait un Évangile éternel, pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple.

7 Il disait d’une voix forte : Craignez Dieu et donnez–lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et prosternez–vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d’eaux !

8 Un autre, un second ange suivit, disant : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de son inconduite.

9 Un autre, un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : Si quelqu’un se prosterne devant la bête et son image, et reçoit une marque sur le front ou sur la main,

10 il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l’Agneau.

11 La fumée de leur tourment monte aux siècles des siècles, et ils n’ont de repos ni jour ni nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom.

12 C’est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus.

13 J’entendis du ciel une voix qui disait : Écris : Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur, dès à présent ! Oui, dit l’Esprit, afin qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs oeuvres les suivent.

L’alternative

« Il faut premièrement que la bonne nouvelle soit prêchée à toutes les nations », a déclaré Jésus à ses disciples en leur parlant de son retour (Mc 13.10). Dieu charge un ange d’évangéliser ceux que les disciples de l’Agneau n’ont pas atteints. Dans cette ère d’endurcissement et de dépravation, la proclamation de l’Évangile est un ultimatum, car l’heure du jugement a sonné.

L’Évangile éternel. Le plan de salut que Dieu a offert est immuable. L’Évangile est le même hier, aujourd’hui et pour l’éternité. Les personnes qui l’accepteront dans les derniers temps devront sans doute payer de leur vie leur décision (v. 13). Toutefois, comme Jésus l’a enseigné, ils auront choisi la bonne part, car ils auront craint Dieu (v. 7) plutôt que ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus (Lc 12.4-5).

Le jugement éternel. Le jugement de Dieu continuera après la mort. En effet, le tourment des condamnés durera aux siècles des siècles, et ils n’auront de repos ni le jour ni la nuit (v. 11). Babylone symbolise l’empire du mal sur la terre; elle représente un système de pensée qui, depuis la tour de Babel jusqu’au Jugement dernier, corrompt l’humanité en l’éloignant de Dieu.

Persévérons : Jésus exhorte ses disciples à ne pas s’inquiéter à l’avance des persécutions de la fin (Mc 13.11), car son Esprit sera avec eux, comme le confirme d’ailleurs son intervention auprès des martyrs mentionnée au verset 13. La perspective de la souffrance ne plaît certainement à personne, mais nous devons nous rappeler la gravité de l’enjeu. Ceux qui chercheront à sauver leur vie en adorant la bête la perdront pour l’éternité, tandis que ceux qui accepteront de la perdre pour demeurer fidèles à Dieu jouiront éternellement de la présence du Seigneur.

Apocalypse 14.14-20

14 Je regardai, et voici une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme. Il avait une couronne d’or sur la tête et une faucille tranchante à la main.

15 Un autre ange sortit du temple, en criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : Lance ta faucille et moissonne, l’heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre est mûre.

16 Et celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la terre fut moissonnée.

17 Un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel ; il avait lui aussi une faucille tranchante.

18 Un autre ange, qui avait pouvoir sur le feu, sortit de l’autel et s’adressa d’une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, en disant : Lance ta faucille tranchante, et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs.

19 L’ange jeta sa faucille sur la terre. Il vendangea la vigne de la terre et jeta (la vendange) dans la grande cuve de la fureur de Dieu.

20 Et la cuve fut foulée hors de la ville ; du sang sortit de la cuve, jusqu’aux mors des chevaux, sur une étendue de 1 600 stades.

Moisson et vendange

Deux images illustrent l’exécution du Jugement dernier. Jésus a utilisé celle de la moisson pour décrire sa mission (Mt 9.37-38), mais aussi pour parler du jugement de la fin (Mt 13.24-30, 36-43). De leur côté, des prophètes de l’Ancien Testament ont pris celle de la vendange pour évoquer la triste fin qui frappera les impies (Es 63.2-6).

La moisson (v. 14-16). Qui est cet être semblable à un fils d’homme qui apparaît sur la nuée avec une couronne d’or sur la tête? Est-ce Christ venant rassembler son peuple? Le fait que ce personnage reçoive des ordres suggère plutôt qu’il est un ange, ce qui donnerait sept anges pour la proclamation des jugements de Dieu (v. 6, 8-9, 14-15, 17-18).

La vendange (v. 17-20). Si la première faucille tranchante sert à moissonner le bon grain, le peuple fidèle au Seigneur, la seconde sert à exécuter le jugement de Dieu sur les rebelles. C’est dans la cuve de la fureur de Dieu, hors de la ville et loin des saints, qu’a lieu le châtiment. Le chiffre 1 600 exprime la finalité et la totalité du jugement (le carré de 4 [=16], évoque la terre des méchants dans son ensemble, et le multiple de 10 [=100], la totalité du nombre). Personne ne peut échapper à la colère de Dieu.

Persévérons : L’idée d’un châtiment éternel répugne à beaucoup de nos contemporains même dans les milieux chrétiens. Nous oublions que Jésus est celui qui en a parlé le plus et que son sacrifice n’aurait aucun sens si l’enfer n’existait pas. Le verset 11 souligne la réalité et la durée de la damnation éternelle, tandis que le verset 13 évoque le repos rattaché au bonheur éternel. Ceux qui aspirent à la paix éternelle travaillent maintenant avec persévérance pour le Seigneur.

Apocalypse 15.1-8

1 Puis je vis dans le ciel un autre signe grand et admirable ; sept anges qui tenaient sept plaies, les dernières, car c’est par elles que s’accomplit la colère de Dieu.

2 Et je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal. Ils tiennent les harpes de Dieu.

3 Ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau : Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu Tout–Puissant ! Tes voies sont justes et véritables, Roi des nations !

4 Seigneur, qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice a été manifestée.

5 Après cela je regardai, et le sanctuaire du tabernacle du témoignage fut ouvert dans le ciel.

6 Les sept anges qui tenaient les sept plaies sortirent du sanctuaire ; ils étaient revêtus d’un lin pur, éclatant, et portaient des ceintures d’or autour de la poitrine.

7 L’un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d’or, pleines de la fureur de Dieu qui vit aux siècles des siècles.

8 Et le sanctuaire fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance, et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire, jusqu’à ce que les sept plaies des sept anges soient achevées.

Un Nouvel Exode

Un prélude, qui rappelle les intervalles qui ont accompagné la vision des sept sceaux et celle des sept trompettes, prépare le dénouement ultime et permet la proclamation de la victoire prochaine et définitive de Dieu. Le tableau triomphal qu’aperçoit Jean évoque un nouvel exode. Le cantique de Moïse a célébré le triomphe des Hébreux sur les armées du

pharaon (Ex 15.1-21); celui de l’Agneau proclamera la victoire des saints sur la bête.

Un chant de délivrance (v. 1-4). Ce ne sera pas la mer des Joncs que le peuple de Dieu devra traverser à la fin des temps, mais une mer de cristal mêlée de feu, refuge pour les vainqueurs de la bête, et jugement pour les impies. La bête et le faux prophète ont pu étonner le monde par leurs prodiges mensongers, mais le seul digne d’admiration et d’adoration est le Seigneur Dieu Tout-Puissant, qui établit sa sainte justice.

Un témoignage de gloire et de puissance (v. 5-8). La vision du sanctuaire évoque les premiers temps après l’Exode lorsque Dieu remplissait de sa gloire la tente de la Rencontre (Ex 40.34-35). Dieu manifeste sa grâce, sa justice et sa sainteté aussi bien dans ses jugements que dans son salut. Les anges chargés de déverser sa colère sur la terre resplendissent de pureté et de sainteté. Le jugement est nécessaire afin que le sanctuaire de Dieu puisse accueillir les rachetés (v. 8).

Réfléchissons : Lorsqu’une sanction est prise contre un individu, un groupe ou un pays, les gens se divisent souvent en deux clans : ceux qui estiment la peine trop sévère et ceux qui la croient trop légère. Cette fois, ce sera à l’unanimité, d’un seul cœur, sans arrière-pensée et sans réserve que les rachetés proclameront justes et véritables les jugements de Dieu.

Apocalypse 16.1-21

1 J’entendis une voix forte qui venait du sanctuaire et qui disait aux anges : Allez, versez sur la terre les sept coupes de la fureur de Dieu !

2 Le premier partit et versa sa coupe sur la terre. Un ulcère malin et douloureux atteignit les hommes qui avaient la marque de la bête et qui se prosternaient devant son image.

3 Le second versa sa coupe dans la mer qui devint du sang comme celui d’un mort, et tous les êtres vivants moururent, ceux qui étaient dans la mer.

4 Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et les sources d’eaux. Ils devinrent du sang.

5 Et j’entendis l’ange des eaux dire : Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le saint, d’avoir exercé ces jugements.

6 Car ils ont versé le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire ; ils le méritent.

7 Et j’entendis l’autel dire : Oui, Seigneur Dieu Tout–Puissant, tes jugements sont véritables et justes.

8 Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les hommes par le feu,

9 et les hommes furent brûlés par une chaleur torride. Ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a l’autorité sur ces plaies, et ils ne se repentirent pas pour lui rendre gloire.

10 Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête. Son royaume fut obscurci ; les hommes se mordaient la langue de douleur,

11 et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, mais ils ne se repentirent pas de leurs oeuvres.

12 Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve, l’Euphrate. Et l’eau en tarit pour préparer la voie aux rois qui viennent de l’Orient.

13 Je vis sortir de la gueule du dragon, de la gueule de la bête et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs, semblables à des grenouilles.

14 Ce sont des esprits de démons, qui opèrent des signes et qui s’en vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour de Dieu, le Tout–Puissant.

15 –– Voici, je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, afin qu’il ne marche pas nu et qu’on ne voie pas sa honte ! ––

16 Ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon.

17 Le septième versa sa coupe dans l’air. Il sortit du sanctuaire une voix forte qui venait du trône et disait : C’en est fait !

18 Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres et un grand tremblement de terre tel qu’il n’y en a pas eu de si grand, depuis que les hommes sont sur la terre.

19 La grande ville fut divisée en trois parties. Les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère.

20 Toutes les îles s’enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées.

21 Une grosse grêle, (dont les grêlons pesaient) environ un talent, tomba du ciel sur les hommes ; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause de la plaie de la grêle, parce que cette plaie était violente à l’extrême.

Les dernières plaies

Contrairement aux châtiments rattachés aux visions des sceaux et des trompettes, les jugements répandus par les sept coupes ont un caractère définitif. Ces plaies, comme celles d’Égypte qu’elles rappellent, sont moins des avertissements que la manifestation glorieuse de la justice de Dieu. Elles touchent directement les hommes, dont la réaction révèle

l’endurcissement ainsi que l’inutilité d’autres appels à la repentance (v. 9, 11, 21).

Un jugement mérité. De nouveau (8.7-13), les principaux éléments de la nature – la terre, la mer, le soleil et l’air – sont utilisés pour punir les hommes. Cette fois-ci, cependant, ce n’est plus un tiers de l’humanité qui est frappé, mais la totalité. Les adorateurs de la bête ont ainsi un avant-goût du jugement définitif qui va s’abattre bientôt sur le monde. Un ange intervient à la troisième coupe pour rappeler la justice de ces châtiments : « Ils le méritent » (v. 6). Et comme pour confirmer cette déclaration, les hommes réagissent en blasphémant Dieu au lieu de se repentir.

Le grand jour de Dieu. La bête elle-même est attaquée. Dieu lance une grande offensive à laquelle tous les chefs de la terre participent. Toutefois, le combat qu’ils livrent n’est pas le leur, mais celui que Dieu a préparé. La ville qui symbolise le pouvoir du mal et la corruption, Babylone, reçoit enfin son châtiment. Un tremblement de terre extraordinaire et une averse de grêlons – pesant entre 20 et 40 kilos chacun – la frappent.

Persévérons : Tout à coup, le récit du jugement des impies est interrompu par un appel à la vigilance (v. 15; comparer à l’avertissement en 3.3). C’est le Seigneur Jésus-Christ lui-même qui avertit les siens. Ses disciples doivent s’attacher à ce qui représente leur salut, le vêtement de justice que Jésus leur a acquis par son sacrifice. Seule cette justice leur permettra de paraître devant lui.

Apocalypse 17.1-18

1 Puis l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint et m’adressa la parole : Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée, assise sur les grandes eaux.

2 C’est avec elle que les rois de la terre se sont livrés à l’inconduite, et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de son inconduite.

3 Il me transporta en esprit dans un désert. Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphèmes, et qui avait sept têtes et dix cornes.

4 Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d’or, remplie d’abominations et des impuretés de son inconduite.

5 Sur son front était écrit un nom, un mystère : Babylone la grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre.

6 Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. A sa vue, je fus frappé d’un grand étonnement.

7 Et l’ange me dit : Pourquoi t’étonner ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte et qui a les sept têtes et les dix cornes.

8 La bête que tu as vue était, et elle n’est plus. Elle va monter de l’abîme et s’en aller à la perdition. Et les habitants de la terre, dont le nom n’a pas été inscrit dès la fondation du monde dans le livre de vie, s’étonneront à la vue de la bête, parce qu’elle était, qu’elle n’est plus et qu’elle reparaîtra.

9 (Il faut) ici l’intelligence qui a de la sagesse : les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise.

10 Ce sont aussi sept rois : cinq sont tombés, l’un existe, l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit rester peu de temps.

11 La bête, qui était et qui n’est plus, est elle–même un huitième roi ; elle est aussi l’un des sept, et elle s’en va à la perdition.

12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n’ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent le pouvoir comme rois pendant une heure avec la bête.

13 Ils ont un même dessein et donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête.

14 Ils combattront l’Agneau, et l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs, et Roi des roi. Et les appelés, les élus et les fidèles qui sont avec lui (les vaincront aussi).

15 Il me dit : Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues.

16 Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée, la dépouilleront et la mettront à nu, mangeront sa chair et la consumeront par le feu.

17 Car Dieu a mis dans leurs coeurs d’exécuter son dessein, d’exécuter un même dessein et de donner leur royauté à la bête, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies.

18 Et la femme que tu as vue, c’est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre.

L’empire du Malin

Même si le jugement contre Babylone – qui symbolise la société humaine rebelle à Dieu – est déjà prononcé (14.8 et 16.19), Jean reçoit d’autres explications sur sa véritable nature. Pour mieux saisir ces révélations, le prophète est transporté dans le désert, qui est un présage du sort qui attend la grande ville (18.19).

La grande prostituée (v. 1-6). Dans l’Ancien Testament, lorsque Israël se tourne vers l’idolâtrie, les prophètes le traitent d’adultère. La femme prostituée représente donc le monde rejetant Dieu. Les vêtements luxueux qu’elle porte (v. 4) montrent que ce monde est prospère. Cependant, il cache des activités ignobles : sa richesse repose sur la corruption et le vice. De plus, il a pris plaisir (« ivre », v. 6) à persécuter et à martyriser les saints.

L’Agneau vainqueur (v. 7-18). L’Empire romain (Rome est souvent identifiée par ses sept collines), qui a donné des tyrans sanguinaires comme Néron et Domitien (que l’on croyait être Néron réincarné), fournit une première application. Toutefois, la portée du texte nous amène à la fin des temps. Même si la bête porte la prostituée (v. 3) pendant un temps, elle en fait vite sa proie (v. 16). Toutes les prophéties concernant la chute de Babylone s’accomplissent, démontrant ainsi de façon indiscutable la souveraineté de l’Agneau.

Persévérons : Qu’importe leur férocité, les forces du mal ne peuvent qu’exécuter le dessein de Dieu (v. 17). Que ceux qui vivent des persécutions ne se laissent donc pas intimider ni effrayer par le Malin! Qu’ils soient convaincus que Dieu accomplit toujours ses paroles, lui qui a le pouvoir de transformer toutes choses pour le bien de ceux qui l’aiment (Rm 8.28), y compris le mal que fait l’Ennemi!

Apocalypse 18.1-24

1 Après cela je vis descendre du ciel un autre ange qui avait une grande autorité ; et la terre fut illuminée de sa gloire.

2 Il cria d’une voix forte : Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur et un repaire de tout oiseau impur et détesté,

3 parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son inconduite ; que les rois de la terre se sont livrés à l’inconduite avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe.

4 Et j’entendis du ciel une autre voix : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin de ne point participer à ses péchés et de ne pas recevoir (votre part) de ses plaies.

5 Car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses injustices.

6 Payez–la comme elle a payé, et rendez–lui au double de ses oeuvres ! Dans la coupe où elle a versé, versez–lui au double.

7 Autant elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez–lui de tourment et de deuil ! Parce qu’elle dit en son coeur : Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve et je ne verrai point de deuil,

8 à cause de cela, en un seul jour ses plaies viendront : mort, deuil, famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est fort, le Seigneur Dieu qui l’a jugée.

9 Tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l’inconduite et au luxe, pleureront et se lamenteront à son sujet, quand ils verront la fumée de son embrasement.

10 Retenus à distance par la crainte de son tourment, ils diront : Malheur ! malheur ! La grande ville, Babylone, la ville forte ! En une seule heure est venu ton jugement !

11 Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à cause d’elle, parce que personne n’achète plus leur cargaison,

12 cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d’écarlate, de tout bois de senteur, de tout objet en ivoire, de tout objet en bois très précieux, en bronze, en fer et en marbre ;

13 de la cannelle, des aromates, des parfums, de la myrrhe, de l’encens, du vin, de l’huile, de la fleur de farine, du blé, des boeufs et des brebis, des chevaux, des chars, des corps et des âmes d’hommes.

14 Le fruit mûr de la convoitise de ton âme s’en est allé loin de toi, toutes les choses délicates ou éclatantes sont perdues pour toi, et on ne les retrouvera plus.

15 Les marchands qui se sont enrichis par elle, seront tenus à distance, par la crainte de son tourment ; ils pleureront et seront dans le deuil ;

16 ils diront : Malheur ! malheur ! La grande ville vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et parée d’or, de pierres précieuses et de perles ! En une seule heure, tant de richesses ont été détruites.

17 Tous les pilotes, tous les caboteurs, les marins et tous les travailleurs de la mer se tenaient à distance,

18 et s’écriaient, en voyant la fumée de son embrasement : Quelle ville était semblable à la grande ville ?

19 Ils jetaient de la poussière sur leurs têtes, ils pleuraient, ils étaient dans le deuil et ils criaient : Malheur ! malheur ! La grande ville, où se sont enrichis par son opulence tous ceux qui ont des navires sur la mer, en une seule heure, elle est devenue un désert !

20 Réjouis–toi sur elle, ciel ! Et vous aussi les saints, les apôtres et les prophètes ! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant.

21 Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et il la jeta à la mer, en disant : Ainsi sera précipitée avec violence Babylone, la grande ville, et on ne la trouvera plus.

22 Et l’on n’entendra plus chez toi les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette. On n’y trouvera plus aucun artisan d’un métier quelconque, on n’y entendra plus le bruit de la meule,

23 la lumière de la lampe n’y brillera plus, et la voix de l’époux et de l’épouse n’y sera plus entendue. Car tes marchands étaient les grands de la terre, toutes les nations ont été séduites par tes sortilèges,

24 et on a trouvé chez toi le sang des prophètes et des saints et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre.

La fin de la civilisation

L’expression Babylone la grande désigne plus qu’une simple ville, car aucune – que l’on pense à la Rome d’autrefois ou à quelque autre grande ville – ne correspond à elle seule à la déclaration du verset 24. Cette expression englobe plutôt toute la civilisation qui s’est détournée de Dieu. Sa prospérité repose sur l’injustice et jouit de la complicité des grands de ce monde.

Un matérialisme effréné. Babylone symbolise la mondialisation sous son aspect le plus déshumanisant. Dans cette civilisation sans Dieu, les seules préoccupations sont le commerce et l’accumulation de richesses. Tout devient objet de consommation, même l’être humain (v. 13). Il n’est donc pas étonnant que ce soient les rois (v. 9), les marchands (v. 15) et les transporteurs (v. 17) qui pleurent la chute de la grande ville. Leur chagrin, toutefois, provient plus de la perte de profits liée à sa disparition que d’un amour désintéressé.

Un jugement rapide et exemplaire. La consternation qui saisit tous ces commerçants vient de ce que le système qu’ils considéraient comme si solide se soit effondré aussi rapidement : « En une seule heure », affirment-ils tous (v. 10, 16, 19). Et tous se tiennent à distance pour ne pas être entraînés dans la chute de la grande ville (v. 10, 15, 17). Quoique tous soient atterrés par ce brusque renversement de situation, seuls les rois de la terre reconnaissent que Babylone a bien mérité le malheur qui la frappe : « ton jugement » (v. 10).

Veillons : De même que le peuple de l’Ancien Testament était appelé à fuir la Babylone ancienne (Jr 51.45), ainsi nous, qui vivons dans une société matérialiste, sommes appelés à fuir la Babylone moderne. Car quiconque se rend complice de ses injustices aura aussi part à son jugement. Ne nous laissons pas séduire par ses artifices, mais réjouissons-nous de ce que sa condamnation soit prononcée depuis longtemps (v. 20).

Apocalypse 19.1-10

1 Après cela, j’entendis comme une voix forte d’une foule nombreuse dans le ciel qui disait : Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu,

2 parce que ses jugements sont véritables et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son inconduite, et il a vengé le sang de ses serviteurs (en le réclamant) de sa main.

3 Et ils dirent une seconde fois : Alléluia !… Et sa fumée monte aux siècles des siècles.

4 Les vingt–quatre anciens et les quatre êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : Amen ! Alléluia !

5 Une voix sortit du trône : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui le craignez, petits et grands !

6 Et j’entendis comme la voix d’une foule nombreuse, comme la voix de grandes eaux, et comme la voix de forts tonnerres, disant : Alléluia ! Car le Seigneur Dieu, le Tout–Puissant, a établi son règne.

7 Réjouissons–nous, soyons dans l’allégresse et donnons–lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée.

8 Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et pur. Le fin lin, ce sont les oeuvres justes des saints.

9 L’ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l’Agneau ! Puis il me dit : Ce sont les paroles véritables de Dieu.

10 Et je tombai à ses pieds pour l’adorer, mais il me dit : Garde–toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères qui ont le témoignage de Jésus. Adore Dieu ! Le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.

Amen! Alléluia!

Dieu ne frappe pas la grande prostituée par vengeance, mais par justice : les actes corrompus et criminels que Babylone a commis envers les serviteurs de Dieu doivent être jugés. Cependant, le triomphe de la justice, qui suscite de grandes louanges dans le ciel, n’est pas la seule raison de se réjouir. Un autre magnifique projet se réalise : les noces de l’Agneau!

Alléluia! Quatre Alléluia! marquent les proclamations de louanges dans le ciel. Les deux premiers débutent et terminent la louange d’une foule nombreuse à propos du jugement de Babylone, la grande prostituée. Le troisième, rehaussé d’un vibrant Amen!, annonce l’adhésion des anciens et des êtres vivants à cette louange. Enfin, le dernier Alléluia! indique que tous les fidèles sont invités à louer Dieu; de plus, il dispose les âmes à un glorieux événement : les noces de l’Agneau.

L’Épouse, vêtue de fin lin. Christ a aimé l’Église pour la faire paraître devant lui glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut (Ep 5.27). Voilà l’aboutissement du plan de Dieu pour les siens! Le vêtement de l’Épouse, c’est-à-dire ses œuvres justes, ne lui appartient pas en propre, puisqu’il lui a été donné de le revêtir (v. 8). En fait, elle porte le vêtement de justice que Jésus lui a accordé par son sacrifice; c’est grâce à lui qu’elle peut se présenter ainsi, pure et sans tache.

Persévérons : « […] Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l’Agneau! » (v. 9) Même lorsque les circonstances semblent très sombres, et les difficultés, tout à fait insurmontables, résistons au découragement, car nous avons l’assurance de participer un jour à un banquet éternel où toutes nos aspirations seront parfaitement comblées. Attachons-nous à cette promesse de bonheur, car les paroles de Dieu sont véritables.

Apocalypse 19.11-21

11 Puis je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc. Celui qui le monte s’appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice.

12 Ses yeux sont une flamme de feu ; sur sa tête (se trouvent) plusieurs diadèmes ; il porte un nom écrit, que nul ne connaît, sinon lui,

13 et il est vêtu d’un manteau trempé de sang. Son nom est la Parole de Dieu.

14 Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur.

15 De sa bouche sort une épée tranchante pour frapper les nations. Il les fera paître avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu Tout–Puissant.

16 Il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

17 Je vis un ange debout dans le soleil. Il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel : Venez, rassemblez–vous pour le grand festin de Dieu,

18 afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands.

19 Je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui monte le cheval et à son armée.

20 Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui avait opéré devant elle les signes par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de sa bête et qui se prosternaient devant son image. Tous deux furent jetés vivants dans l’étang de feu où brûle le soufre.

21 Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui montait le cheval, et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair.

Un autre festin

Jean a une nouvelle vision. Il aperçoit un guerrier sur un cheval. Les traits de ce cavalier ne laissent aucun doute quant à son identité : c’est Jésus-Christ qui, à la tête des armées célestes, vient établir sa justice. Car si la grande prostituée n’est plus, la bête et le faux prophète – qui, en fait, ont détruit la prostituée selon le dessein de Dieu (17.16-17) – continuent leurs activités et se préparent à combattre le Seigneur.

La Parole de Dieu (v. 11-16). Ce n’est pas par désir de vengeance ou par soif de conquête que le Guerrier céleste vient combattre, mais par souci de vérité et de justice. Rien n’échappe à son regard de feu. Ses diadèmes évoquent sa domination, tandis que son nom écrit – qu’il est seul à connaître – révèle son mystère et sa suprématie Son manteau trempé de sang rappelle le sacrifice qui lui mérite sa victoire. Son nom Parole de Dieu représente le moyen par lequel il s’apprête à combattre les adversaires de Dieu.

Le grand festin (v. 17-21). Avant même que débute l’affrontement entre le Guerrier et la bête et les rois de la terre, l’issue du combat est déclarée par l’invitation faite aux oiseaux de manger la chair des ennemis de Dieu. À peine Jean aperçoit-il la bête et toutes ses armées que le dénouement survient sans qu’il y ait de bataille. Les pouvoirs de la bête et du faux prophète ne leur sont d’aucune utilité devant la Parole de Dieu. Notons qu’ils ne sont pas anéantis, mais jetés vivants dans l’étang de feu (v. 20).

Glorifions Dieu : La victoire de l’Agneau est éclatante. Toutefois, aucun suspens n’entoure le dénouement final. Pourquoi? Parce que les ennemis vaincus, malgré tout le mal qu’ils peuvent faire, ne sont simplement pas de taille à résister au Rois des rois et Seigneur des seigneurs (v. 16). Alléluia!

Apocalypse 20.1-6

1 Puis je vis descendre du ciel un ange qui tenait la clef de l’abîme et une grande chaîne à la main.

2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans.

3 Il le jeta dans l’abîme, qu’il ferma et scella au–dessus de lui, afin qu’il ne séduise plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps.

4 Je vis des trônes. A ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et (je vis) les âmes de ceux qui étaient morts sous la hache à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et de ceux qui ne s’étaient pas prosternés devant la bête ni devant son image et qui n’avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ, pendant mille ans.

5 Les autres morts ne revinrent pas à la vie jusqu’à ce que les mille ans soient accomplis. C’est la première résurrection.

6 Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a pas de pouvoir sur eux, mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils règneront avec lui pendant les mille ans.

Régner avec Christ

Quels sont les mille ans évoqués ici? S’agit-il du règne terrestre de Christ qui sera établi après sa seconde venue et qui servira de prélude à l’éternité? Ou bien cette période désigne-t-elle le temps de l’Église contre laquelle les portes du séjour des morts ne prévaudront pas? La sagesse et l’humilité nous invitent à respecter les différents points de vue et à reconnaître que le texte ne nous donne pas suffisamment d’éléments pour trancher le débat d’une façon catégorique.

Notons simplement quelques aspects qui peuvent tempérer nos prises de position. D’abord, Jean n’associe jamais le second avènement de Christ au règne de mille ans. Puis, le texte ne précise pas où a lieu ce règne, sur la terre ou dans le ciel. Enfin, ceux qui participent à ce règne

sont exclusivement les martyrs de la foi et peut-être même seulement les victimes de la bête.

En contrepartie, nous pouvons difficilement concevoir que Satan soit lié pendant le temps de l’Église, car il semble s’être manifesté de façon très éclatante tout au long de l’histoire de l’humanité. De plus, puisque l’idée d’une première résurrection en suppose une seconde, pourquoi les martyrs de la foi reviennent-ils à la vie (première résurrection) si c’est pour régner au ciel, où leur corps ne leur serait plus nécessaire?

Réfléchissons : Chaque interprétation trouve des appuis dans d’autres textes bibliques. Quelle que soit notre conviction au sujet du règne de mille ans, nous devons manifester le plus grand respect pour les opinions d’autrui. Le fait que des croyants sincères et zélés pour le Seigneur partagent des avis différents des nôtres nous enseigne l’humilité. Le règne de Christ commence pour nous au moment où nous lui abandonnons notre vie (Ep 2.6). C’est ce règne qui doit demeurer notre grande préoccupation.

Apocalypse 20.7-15

7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison,

8 et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer.

9 Ils montèrent à la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien–aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora.

10 Le diable qui les séduisait fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.

11 Puis je vis un grand trône blanc, et celui qui y était assis. Devant sa face s’enfuirent la terre et le ciel, et il ne fut plus trouvé de place pour eux.

12 Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie. Les morts furent jugés d’après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs oeuvres.

13 La mer donna les morts qui s’y trouvaient, la mort et le séjour des morts donnèrent les morts qui s’y trouvaient, et ils furent jugés chacun selon ses oeuvres.

14 La mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu.

15 Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu.

Le Jugement dernier

Qu’il s’agisse de la fin du règne terrestre de mille ans de Christ ou de celle du temps de l’Église (voir la note d’hier), l’Ennemi en profite pour attaquer une dernière fois le peuple de Dieu. Si Babylone symbolise le

monde opposé à Dieu, la ville bien-aimée et le camp des saints représentent le peuple de Dieu.

Un ultime combat (v. 7-10). Satan lève un nombre impressionnant de troupes pour attaquer le peuple élu. Toutefois, comme ce fut le cas avec la bête et le faux prophète (19.17-21), il n’y a pas vraiment de combat. Une seule intervention de Dieu réduit à néant cette ultime tentative du diable, qui va rejoindre pour l’éternité la bête et le faux prophète dans l’étang de feu.

Un grand trône blanc (v. 11-15). Si le Jugement dernier est rendu selon les œuvres, ce ne sont pas elles qui permettent d’échapper à la seconde mort. En effet, seule l’inscription du nom dans le livre de l’Agneau assure la vie éternelle. Les œuvres déterminent donc uniquement le degré de sévérité du châtiment; elles ne peuvent nullement mériter le salut. Jésus promet à ses fidèles de ne pas effacer leur nom du livre de vie (3.5).

Réfléchissons : Que devons-nous faire pour que notre nom soit inscrit dans le livre de vie? Croire au salut que Jésus nous a obtenu par son sacrifice, non pas d’une manière intellectuelle, mais de façon concrète en lui abandonnant notre vie. « C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. » (Ep 2.8-9) Bien sûr, nos œuvres sont toutes notées dans des livres (v. 12) et elles seront récompensées d’après leur valeur (1 Co 3.12-15); mais seul le livre de vie déterminera qui échappera à la seconde mort.

Apocalypse 21.1-8

1 Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus.

2 Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux.

3 J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui–même sera avec eux.

4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu.

5 Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris, car ces paroles sont certaines et vraies.

6 Il me dit : C’est fait ! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement.

7 Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et il sera mon fils.

8 Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort.

Une nouvelle création

La promesse d’une nouvelle création annoncée dans l’Ancien Testament (Es 65.17) se réalise enfin. La nouvelle terre et les nouveaux cieux qu’aperçoit Jean évoquent un univers totalement différent. Au centre de cet univers renouvelé, brille la nouvelle Jérusalem, le peuple de Dieu, l’Église resplendissante parce qu’elle vient d’auprès de Dieu. Un nouvel ordre commence.

Le tabernacle de Dieu (v. 1-4). Si le premier univers se distingue par la distance maintenue entre Dieu et l’homme en raison du péché, le nouvel ordre, lui, se caractérisera par la présence de Dieu auprès de l’homme. Cette intimité, qui comblera toutes les aspirations humaines, signifiera la fin de toute tristesse. En effet, la cause première de toutes les souffrances – le péché – disparaîtra avec le premier univers.

Toutes choses nouvelles (v. 5-8). Une des ruses de l’Ennemi consiste à faire croire que l’éternité avec Dieu sera ennuyeuse, et l’enfer avec lui, palpitant et animé. La vérité se situe exactement à l’opposé, car celui qui fait toutes choses nouvelles les renouvellera constamment (le temps du verbe utilisé au verset cinq indique une action continuelle). Il promet d’étancher toutes les soifs. Par contre, durant toute l’éternité, l’étang de feu ne pourra offrir qu’une chose à ses résidents : le tourment (20.10).

Réfléchissons : « […] À celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement » (v. 6). Cette invitation du Seigneur retentit encore aujourd’hui pour tous ceux qui veulent lui ouvrir leur cœur en toute humilité. Seul l’orgueil peut empêcher un être humain de recevoir la vie éternelle et d’établir une relation intime avec le Père, parce que c’est par grâce qu’il nous accueille comme ses enfants et fait de nous une nouvelle création (2 Co 5.17).

Apocalypse 21.9-27

9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept dernières plaies vint et me parla, en disant : Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau.

10 Il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu.

11 Elle avait la gloire de Dieu ; son éclat était semblable à celui d’une pierre très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal.

12 Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges. Des noms y étaient inscrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël :

13 à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes et à l’occident trois portes.

14 La muraille de la ville avait douze fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de l’Agneau.

15 Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille.

16 La ville avait la forme d’un carré, sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau : 12 000 stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales.

17 Il mesura la muraille : 144 coudées, mesure d’homme qui était celle de l’ange.

18 La muraille était construite en jaspe, et la ville était d’or pur, semblable à du verre pur.

19 Les fondements de la muraille de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce : le premier fondement était de jaspe, le deuxième de saphir, le troisième de chalcédoine, le quatrième d’émeraude,

20 le cinquième de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe, le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste.

21 Les douze portes étaient douze perles ; chacune des portes était d’une seule perle. La place de la ville était d’or pur, comme du verre transparent.

22 Je n’y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu Tout–Puissant est son temple, ainsi que l’Agneau.

23 La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau.

24 Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire.

25 Ses portes ne se fermeront point pendant le jour, car là il n’y aura pas de nuit.

26 On y apportera la gloire et l’honneur des nations.

27 Il n’y entrera rien de souillé, ni personne qui se livre à l’abomination et au mensonge, mais ceux–là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.

Voici l’Épouse!

Quel contraste entre Babylone et la nouvelle Jérusalem! Par exemple, Jean a observé la grande ville du désert (17.3), mais il contemple la ville sainte d’une grande et haute montagne (v. 10). De plus, si les deux villes regorgent de pierres précieuses, celles de la prostituée servent à tromper et à séduire en cachant ses abominations, tandis que celles de la Jérusalem céleste manifestent sa transparence merveilleuse.

Israël et l’Église (v. 9-14). Les deux peuples élus sont réunis dans la Jérusalem céleste. Celui de l’Ancien Testament forme les douze portes – les douze tribus d’Israël –, car le salut vient des Juifs (Jn 4.22); celui du Nouveau Testament – les apôtres de l’Agneau – constitue, quant à lui, le fondement de la muraille, puisque c’est par lui que l’Évangile s’est répandu. Cependant, l’attribut le plus frappant de la ville sainte est la

première caractéristique qu’observe Jean : « elle avait la gloire de Dieu » (v. 11).

Son Temple et son flambeau (v. 15-27). Les dimensions de la nouvelle Jérusalem révèlent qu’elle est un cube parfait. Son étendue (12 000 stades) correspond environ à 2 200 km, soit à peu près la distance entre Londres et Athènes. La pureté des matières précieuses utilisées pour sa construction témoigne de sa splendeur. Toutefois, l’aspect le plus impressionnant de la ville sainte est la présence de Dieu et de l’Agneau, qui sont son Temple et sa lumière.

Progressons : Jean termine sa description de la Jérusalem céleste en nous rappelant le sérieux de notre appartenance à Christ, car l’Épouse de l’Agneau lui sera présentée sans tache ni ride. Il nous exhorte à marcher d’une manière digne de l’appel que nous avons reçu en nous dépouillant de tout ce qui pourrait interrompre, encombrer ou alourdir notre marche et en nous laissant transformer par le Seigneur.

Apocalypse 22.1-9

1 Il me montra le fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’Agneau.

2 Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, se trouve l’arbre de vie, qui produit douze récoltes et donne son fruit chaque mois. Les feuilles de l’arbre servent à la guérison des nations.

3 Il n’y aura plus d’anathème. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville. Ses serviteurs le serviront

4 et verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts.

5 La nuit ne sera plus, et ils n’auront besoin ni de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera. Et ils règneront aux siècles des siècles.

6 Il me dit : Ces paroles sont certaines et vraies ; le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt.

7 Voici : je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre !

8 C’est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et quand j’eus entendu et vu, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait, pour l’adorer.

9 Mais il me dit : Garde–toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu !

Le nouvel Éden

L’Agneau occupe une place importante dans les deux derniers chapitres de l’Apocalypse, car c’est grâce à lui que la nouvelle aventure de l’homme avec Dieu sera possible. Non seulement l’arbre de vie du premier jardin redeviendra accessible, mais un fleuve d’eau de la vie, intarissable et incorruptible, traversera la nouvelle ville.

Un règne éternel (v. 1-5). Le terme régneront employé au verset cinq exprime l’extraordinaire qualité de vie qui caractérisera la ville céleste. Il n’y aura plus de mise à l’épreuve dans le nouvel Éden, puisqu’il n’y aura plus d’anathème. L’arbre de vie servira à renouveler la santé de ses habitants. Les hommes pourront faire ce pour quoi ils ont été créés : servir Dieu. Mais cette fois, ils le feront sans entrave et de plein gré, avec une telle allégresse qu’on dira d’eux qu’ils règnent.

Des paroles inspirées (v. 6-9). À trois reprises dans le livre, l’ange rappelle à Jean que ces paroles sont certaines et vraies (19.9; 21.5 et, ici, au v. 6). Ce n’est pas de la science-fiction, mais l’avenir de l’humanité qui est décrit dans ces pages. Jean lui-même atteste que ses visions sont véridiques (v. 8); il n’a rien inventé. De même l’ange, en rendant toute la gloire à Dieu, certifie que leur origine est divine.

Méditons : Garder les paroles prophétiques de l’Apocalypse signifie maintenir vivante notre espérance, vivre chaque journée avec la conviction que Christ vient bientôt. « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; mais nous savons que lorsqu’il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui le Seigneur est pur. » (1 Jn 3.2-3)

La Jérusalem nouvelle

Réjean Laflamme

Le livre de l’Apocalypse de Jean se termine sur la vision des « nouveaux cieux et de la nouvelle terre » accueillant la nouvelle Jérusalem (chap. 21-22). Contrairement à la description détaillée qui nous est donnée de la cité glorieuse, nous savons peu de choses de la nouvelle création, si ce n’est que cette ville descendue du ciel en est le centre et qu’elle en constitue l’élément ultime et le plus précieux.

Après la disparition du premier ciel, de la première terre et de la mer, la nouvelle Jérusalem remplit maintenant la scène… (21.1-2) Les élus jouiront d’une félicité éternelle auprès de Dieu en son sein, car elle réalise pleinement et parfaitement le projet initial de Dieu, qui est d’habiter avec son peuple. Cette relation d’intimité entre le Créateur et ses créatures ne souffrira plus d’aucune privation, puisque la mort, le deuil, les cris, la douleur auront disparu (21.4).

Tout ce qui aura été pour nous source de chagrin sur cette terre, toute question qui sera restée sans réponse satisfaisante avant notre mort (le sort éternel de nos bien-aimés, la raison d’un événement malheureux ou d’une tragédie, etc.), tout sera résolu dans cet univers, car tous les mystères seront expliqués, et tous les maux, guéris. Dieu essuiera toute larme de nos yeux, et rien dans sa cité ne pourra altérer le bonheur qui remplira enfin nos cœurs.

À ceux et à celles qui se forgent une image plus ou moins statique de la communion éternelle avec Dieu ainsi qu’à ceux et à celles qui finissent par se lasser même des expériences les plus extraordinaires qu’ils vivent ici-bas, Dieu fait cette déclaration : Voici, je fais toutes choses nouvelles! (21.5) Le Créateur s’engage à renouveler sans cesse notre découverte de sa gloire dans un univers où l’ennui et la lassitude sont tout simplement inconcevables.

Au centre de cet univers, la nouvelle Jérusalem resplendit de la gloire et de la splendeur de Dieu; elle brille d’un éclat et d’une lumière incomparables, à un point tel qu’elle n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer. De plus, les noms inscrits sur les douze portes et sur les douze fondements de sa muraille représentent l’ensemble du peuple de Dieu réuni, celui de l’Ancien testament (« les douze tribus des fils d’Israël », 21.12) et celui du Nouveau testament (« les douze apôtres de l’Agneau », 21.14).

La vocation des élus dans la ville céleste sera bien sûr de servir Dieu. Mais ce rôle n’est-il pas sujet aux moqueries de ceux qui le considèrent comme aliénant et ennuyeux? Qui voudrait passer son éternité à jouer de la harpe ou à adorer Dieu, disent-ils? Ces railleurs oublient que le Créateur nous a conçus pour sa gloire et que c’est précisément en le servant et en l’adorant que nous nous réalisons véritablement. Et que dire de l’importance que l’auteur de l’Apocalypse accorde à ce service lorsqu’il le qualifie de « règne » (« Et ils régneront aux siècles des siècles »)!

Dans notre monde, les gens sont prêts à faire tous les sacrifices nécessaires et à dépenser des fortunes pour avoir la possibilité d’admirer ce qu’ils estiment être beau ou génial. Pourtant, ce qui suscite leur admiration et même parfois leur dévotion reste éphémère et sujet à l’oubli… Tout à l’opposé des splendeurs du Créateur de l’univers! Ces merveilles se renouvellent et continueront de se renouveler pour notre émerveillement qui sera sans limite, puisqu’il sera à jamais libéré de la désillusion de notre nature corrompue.

La Jérusalem nouvelle ne viendra pas satisfaire les caprices et les désirs d’une nature déchue, mais elle répondra à l’aspiration la plus profonde de notre être : notre soif d’une relation filiale avec Dieu… Oui, tu seras mon Dieu, et je serai ton fils! (21.7)

Amen! Viens, Seigneur Jésus!

Apocalypse 22.10-21

10 Puis il me dit : Ne ferme pas d’un sceau les paroles de la prophétie de ce livre ! Car le temps est proche.

11 Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est souillé se souille encore, que le juste pratique encore la justice, et que celui qui est saint soit encore sanctifié !

12 Voici : je viens bientôt, et j’apporte avec moi ma rétribution pour rendre à chacun selon son oeuvre.

13 Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.

14 Heureux ceux qui lavent leurs robes, afin d’avoir droit à l’arbre de vie, et d’entrer par les portes dans la ville ! ––

15 Dehors les chiens, les magiciens, les débauchés, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime et pratique le mensonge ! ––

16 Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous attester ces choses dans les Églises. Je suis le rejeton et la postérité de David, l’étoile brillante du matin.

17 L’Esprit et l’épouse disent : Viens ! Que celui qui entend, dise : Viens ! Que celui qui a soif, vienne ; que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement !

18 Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera (à son sort) les plaies décrites dans ce livre.

19 Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre.

20 Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus !

21 Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous !

Viens, Seigneur Jésus!

La conclusion de l’Apocalypse reprend le ton d’urgence du début pour rappeler l’importance des vérités et des visions qui ont été révélées et qui doivent toujours demeurer présentes à l’esprit des fidèles. La vie, certes, continue comme avant (v. 11), mais le Seigneur aura le dernier mot.

Heureux ceux qui lavent leurs robes! (v. 10-16) Comment pouvons-nous nous préparer au retour de Christ? Selon les paroles de Jésus lui-même, en lavant nos robes (v. 14). Le verbe au présent indique une action continuelle. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute injustice. » (1 Jn 1.9) C’est ainsi que nous maintenons notre santé spirituelle et tenons notre espérance vivante!

Que celui qui a soif, vienne! (v. 17-21) L’Église, animée par l’Esprit, doit inviter tous ceux qui désirent la paix que procure le pardon à se joindre à elle. Et que doivent faire les personnes pour être abreuvées à la source de la vie? Elles doivent avoir soif, donc reconnaître leur besoin, et vouloir, c’est-à-dire choisir de se tourner vers Dieu. Enfin, elles doivent recevoir l’eau de la vie comme un don gratuit, et non comme une récompense ou un dû.

Réfléchissons : Une mise en garde sévère est adressée à quiconque tente, d’une manière ou d’une autre, d’altérer le contenu ou la portée de l’Apocalypse. Aussi ardue que soit l’interprétation de certains passages, son message central est clair et ne doit pas être minimisé ou détourné. Les paroles prophétiques de ce livre sont pour toute l’Église, de tous les temps. N’est-ce pas elle qui, à la déclaration du Seigneur Oui, je viens bientôt, répond Amen! Viens, Seigneur Jésus!

Seigneur, viens dans ma vie pour la transformer et la rendre digne de ta présence. Viens aussi dans ma communauté pour renouveler les liens qui nous unissent en toi.