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Paris/Argentina

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Page 1: Libro Entero

P a r i s / A r g e n t i n a

Page 2: Libro Entero

París / Argentina. Gabriel Magnesio y Patricia Almirón ; Trad. por Liliana Berezín - 1a ed. - Córdoba : Recovecos, 2007.

164 p. ; 25x25 cm.

LIBRO DE EDICIÓN ARGENTINAQUEDA HECHO EL DEPÓSITO QUE MARCA LA LEY 11.723

ISBN 978-987-23188-3-3

1. Reportajes. I. Magnesio, Gabriel - Almirón, Patricia II. Berezín, Liliana, Trad. III. Título CDD 070.43

© Gabriel Magnesio, Patricia Almirón© Ediciones Recovecos

Todos los derechos reservados. Queda prohibida la reproducción total o parcial de esta obra por cualquier medio sin la previa autorización de los titulares de Copyright.

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textos / textes Gabriel Magnesio, Patricia Almirón fotografías / photographies Gabriel Magnesio

Page 4: Libro Entero

Un soir mêlé avec du Calvados, âpre brandy de pomme : l’historien franco-argentin Boris Reith explique les circon-stances du nom : « Eva Perón reçoit la Légion d’honneur. Selon Suzanne Bidault, la femme du ministre de Relations Extérieure Georges Bidault, c’était tout simplement dû au fait que la France en 1947 avait besoin du blé argentin, il s’agissait là d’un geste protocolaire qui n’effaçait en rien l’antipathie générale vis-à-vis du régime péroniste. En France, Eva Perón déjeune avec le président Vincent Auriol, elle visite Rambouillet, Versailles, la tombe de Napoléon, le Palais-Bourbon, la Tour Eiffel et Notre-Dame. Avant de quitter Paris, elle assiste à l’inauguration du nouveau nom de la sta-tion de métro Obligado: Argentine. Encore un geste de la part de la France : le nom original célébrait le triomphe de l’alliance franco-anglaise sur la Vuelta de Obligado, en plein fleuve de Paraná, en novembre 1845. »

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Una noche mezclada con Calvados, áspero brandy de manzana: el historiador franco-argentino Boris Reith explica las circunstancias del nombre: “Eva Perón recibe la Legión de Honor. Según Suzanne Bidault, esposa del Ministro de Relaciones Extreriores Georges Bidault, se debió simplemente al hecho de que Francia en 1947 necesitaba trigo ar-gentino. Se trataba de un gesto protocolar que no borraba para nada la antipatía general hacia el régimen peronista. En Francia, Eva Perón almuerza con el presidente Vincent Auriol, visita Rambouillet, Versailles, la tumba de Napoleón, el Palais-Bourbon, la torre Eiffel y Notre-Dame. Antes de partir, asiste a la inauguración del nuevo nombre de la estación de subte Obligado: Argentine. Otro gesto más por parte de Francia: el nombre originario conmemoraba el triunfo de la alianza franco-inglesa sobre la Vuelta de Obligado, en pleno río Paraná, en noviembre de 1845”.

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José María Fernández, Fotógrafo. Autor de la imagen de Jorge Luis Borges posando de pie sobre la estrella de mármolPhotographe. Auteur de l’image de Jorge Luis Borges sur l’étoile de marbre

Rue du Four, métro Saint Germain des Prés

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NOTES TRANSCRITES (Avant l’interview)

Bar en face de l’église Saint-Sulpice. On joue The Mamas and the Papas. Lecture : La Vie mode d’emploi, de Georges Pérec. Le

temps prévu pour l’interview est de 30 minutes. Endroit : 28, rue du Four, escalier C. 5 étage. 29 juin à midi. Tél. : 01.42.22.96.84.

Après trois semaines de conversations téléphoniques, Pepe a accepté l’interview.

(Interview)

Borges. Histoire du back stage de la photo de Borges à l’Hôtel de la rue de Beaux Arts. La suivante : tôt le matin au Deux Magots.

Derrière Borges, une jeune fille d’un visage aussi angélique qu’animal, une prostituée de Pigalle, prenait son café. Le regard égaré.

Pepe a pris la photo. Le soir précédant Borges a été invité au programme de télévision culturel de Bernard Pivot. La jeune fille

s’est approchée et lui a dit: «Moi, je ne vous connais pas, je n’ai rien lu de vous, je vous ai vu hier soir à la télévision, vous avez

quelque chose de fascinant ». Cortázar. Pepe dragué au Boulevard Saint-Germain-des-Prés. Il a vu un homme, un « garagiste »,

qui fumait seul assis sur un banc. Il s’est approché et lui a parlé. À ce moment-là Cortázar est apparu. Ils se sont salués. Pepe lui

a présenté le garagiste. Il ne connaissait pas son prénom. Cortázar a compris la situation. Le lendemain Cortázar a téléphoné à

Pepe et lui a demandé : «Tu l’as baisé . Pepe est sorti un an avec le garagiste. Calvino. Son amie Chichita lui a demandé de l’ac-

compagner déjeuner avec l’homme qui lui faisait la cour. Elle avait besoin de l’opinion de Pepe. « Qu’est-ce que tu en penses ? »,

demanda-t-elle après le déjeuner. « Charmant », a répondu Pepe. Quelque temps après, son amie épousait Italo Calvino.

Quand il fait la cuisine il ne parle pas. C’est un très bon cuisinier, il aime ça, ça se remarque dans la façon concentrée qu’il a de

bouger ses mains. Nous avons mangé des hamburgers au poulet avec de la salade. Ses hôtes habituels étaient Silvina Ocampo

et Bioy Casares qui habitaient au 16.

Avec le temps, Pepe s’est éloigné du Cortázar castriste.

Depuis qu’il a été opéré au cœur, il n’a plus fait de photos. Il a toujours utilisé des Nikon. Il a appris à faire des photos dans la

rue.

Il a dans son appartement des archives avec plus de 50.000 négatifs.

Un argentin lui a laissé son appartement. Carlos Fuentes y habitait avant. Gabriel García Márquez écrivait dans la cuisine. Suite.

L’appartement est sous la Loi 48, donc il paie 160 euros par mois. Il a une retraite de 600 euros. L’état français lui paie une

partie de son loyer.

Les murs sont couverts de photos en noir et blanc. L’une montre Greta Garbo. La célèbre photo de Borges sur l’étoile est ac-

crochée au chevet de son lit.

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NOTAS DESGRABADAS (Pre-entrevista)

Bar frente a la iglesia Saint-Sulpice. Se escucha The Mamas and the Papas. Lectura: La Vie mode d’emploi, de Georges Pérec.

El tiempo previsto de la entrevista es de 30 min. Lugar : 28 rue du Four, escalera C, 5° piso. 29 de junio al mediodía. Tel.:

01.42.22.96.84. Luego de tres semanas de conversaciones telefónicas, Pepe accedió a ser entrevistado

(Entrevista)

Borges. Historia del backstage de la foto de Borges en el hotel L’Hôtel de la rue Beaux Arts. La siguiente: temprano por la ma-

ñana en los Deux Magots. Detrás de Borges, una chica de rostro angelical y animal, una prostituta de Pigalle, tomaba su café. La

mirada perdida. Pepe sacó la foto. La noche anterior Borges fue invitado al programa televisivo cultural de Bernard Pivot. La chica

se acercó y le dijo: “Yo a usted no lo conozco, no he leído nada de usted. Lo he visto anoche en televisión, usted tiene algo de

fascinante”. Cortázar. Pepe estaba de levante en el Boulevard Saint-Germain. Vio a un hombre, un garagiste, que fumaba solo

sentado en un banco. Se acercó y le habló. En ese momento apareció Cortázar. Se saludaron. Pepe le presentó al garagiste. No

sabía su nombre. Cortázar entendió la situación. Al día siguiente Cortázar llamó a Pepe y le preguntó: “¿Te lo cogiste?”. Pepe salió

un año con el garagiste. Calvino. Su amiga Chichita le pidió que la acompañase a almorzar con el hombre que la cortejaba. Ella

necesitaba la opinión de Pepe. “¿Qué te pareció?”, preguntó luego del almuerzo. “Encantador”, respondió Pepe. Tiempo después,

su amiga se casaría con Italo Calvino.

Cuando cocina no habla. Es muy buen cocinero, le gusta, se nota como mueve concentrado las manos. Comimos hamburguesas

de pollo con ensalada. Sus comensales habituales eran Silvina Ocampo y Bioy Casares que vivían en el 16.

Con el tiempo, Pepe se alejó del Cortázar castrista.

Desde que lo operaron del corazón, dejó de sacar fotos. Siempre utilizó Nikon. Aprendió en la calle.

Tiene en su departamento un archivo de más de 50 mil negativos.

Su departamento se lo dejó un argentino. Antes vivió Carlos Fuentes. En la cocina escribía Gabriel García Márquez. Continúa.

El departamento es ley 48, por lo tanto paga 160 euros por mes. Tiene una jubilación de 600 euros. El estado francés le paga

parte del alquiler.

Las paredes están cubiertas con fotos en blanco en negro. Una de Greta Garbo. La célebre foto de Borges sobre la estrella está

colgada en la cabecera de su cama.

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(Après l’interview)

Dîner d’amis de Pepe. 17 personnes. Restaurant La Picada, 15 boulevard du Temple, à côté de l’hôtel Murano. 21 heures. Le

journaliste de l’AFP Jorge Forbes a organisé le dîner à la mémoire de Pepe. Jairo se lève de sa table et chante Zamba para Pepe

de María Elena Walsh. Marie Pierre, voisine de Pepe, ne sait pas qui est Jairo. Le tanguero Mossalini raconte une anecdote bien

théâtralisée que sa femme approuve. Trois Français (...). À minuit arrivent Iván González, fils de Jairo, et sa femme.

À cette heure-là le chargé culturel de l’Ambassade est parti. La veuve de José Pons se souvient de Pepe et de son mari.

La dernière image de Pepe, dont je suis l’auteur, reproduite sur les murs du restaurant. Derrière, Cristina Barnier, une élégante

femme de ( ? ) ans, parle de son amie Aurora Cortázar.

PRESSE / 2006 / La photo de Pepe

Qui était Pepe Fernández ? José María Fernández, universellement connu comme Pepe depuis que María Elena Walsh lui a dédié

Zamba para Pepe, était photographe et une référence pour les Argentins exilés à Paris.

Né à Buenos Aires, Fernández s’est installé dans la capitale française au début des années soixante et c’est à ce moment-là qu’il

s’est lié d’amitié et a photographié Julio Cortázar, Jorge Luis Borges, Adolfo Bioy Casares, Silvina et Victoria Ocampo, Susana

Rinaldi, Astor Piazzolla, Diego Maradona, Jairo et Guillermo Vilas.

Fernandez a été l’auteur de la photo la plus célèbre de Borges. Une image qui a parcouru le monde. On y voit l’écrivain, dans

un hôtel de la rue des Beaux-Arts, debout sur une l’étoile de marbre, avec sa canne et le regard absent en direction de l’objectif

de Pepe.

Pepe est mort le 14 juillet, à 77 ans, d’un arrêt cardiaque. Sa crémation a eu lieu au cimetière du Père Lachaise.

Son très cher ami, le journaliste Ernesto Schoo, du journal La Nación, a écrit : « Je ne peux- je ne veux- même pas imaginer

qu’autant de vitalité, autant de grâce, autant de talent se soient dissipés pour toujours. D’ici, cher ami de plus d’un demi siècle, en

te disant adieu, je suis en train de dire adieu aussi à ma propre jeunesse. »

Le photographe habitait à Saint Germain des Prés, à quelques mètres du café de Flore, au coin de la rue du Four et Bonaparte

(28, rue du Four). Une mansarde charmante dont les anciens locataires ont été les écrivains Carlos Fuentes et Gabriel García

Márquez.

Un mois avant, l’auteur de cette note, a fait ce qui deviendra la dernière photo de Pepe. Ce jour-là les anecdotes se multipliaient

avec du calme et des silences. Avec des promesses de futures rencontres, l’adieu serait, sans le savoir, le dernier.9

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(Pos-entrevista)

Cena de amigos de Pepe. 17 personas. Restaurante La Picada, 15 boulevard du Temple, al lado del hotel Murano. 21 hs. El

periodista de la AFP Jorge Forbes organizó la cena en memoria de Pepe. Jairo se levanta de su mesa y canta Zamba para Pepe,

de Maria Elena Walsh. Marie Pierre, vecina de Pepe, no sabe quien es Jairo. El tanguero Mosalini cuenta una anécdota bien

teatralizada que su mujer festeja. Tres franceses (...). A medianoche llegó Iván González, hijo de Jairo, y su esposa. A esa hora se

fue el encargado cultural de la Embajada. La viuda de José Pons recuerda emocionada a Pepe y a su esposo.

La última imagen de Pepe, de mi autoría, reproducida en las paredes del restaurante. Detrás, Cristina Barnier, una elegante mujer

de (?) años, habla de su amiga Aurora Cortázar.

PRENSA / 2006 / La foto de Pepe

¿Quién fue Pepe Fernández? José María Fernández, universalmente conocido como Pepe desde que María Elena Walsh le dedicó

Zamba para Pepe, era fotógrafo y referencia de los argentinos exiliados en París. Nacido en Buenos Aires, Fernández se radicó

en la capital francesa a principios de los años ‘60, y desde entonces, trabó amistad y fotografió, entre otros, a Julio Cortázar, Jorge

Luis Borges, Adolfo Bioy Casares, Silvina y Victoria Ocampo, Susana Rinaldi, Astor Piazzolla, Diego Maradona, Jairo y Guillermo

Vilas.

Fernández fue el autor de la foto más célebre de Borges. Una imagen que recorrió el mundo, donde se ve al escritor, en un hotel

de la rue des Beaux-Arts, de pie sobre la estrella dibujada por el mármol, con su bastón y la mirada ausente hacia el objetivo

del fotógrafo .

Pepe murió el 14 de julio, a los 77 años, del corazón. Sus restos fueron cremados en el cementerio Père Lachaise.

Su amigo entrañable, el periodista Ernesto Schoo, columnista del diario La Nación, escribió: “No puedo -no quiero- imaginar

siquiera que tanta vitalidad, tanta gracia, tanto talento, se hayan desvanecido para siempre. Desde aquí, amigo querido de más de

medio siglo, al despedirme de vos me estoy despidiendo también de mi propia juventud”.

El fotógrafo vivía en Saint-Germain-des-Prés, a metros del café de Flore, en la esquina de la rue du Four y Bonaparte (28, rue du

Four). Una buhardilla encantadora, donde los antiguos inquilinos eran los escritores Carlos Fuentes y Gabriel García Márquez.

Un mes antes, el autor de esta nota, sacó lo que sería la última foto de Pepe. Ese día las anécdotas se multiplicaban con pausas

y silencios. Y con promesas de futuros encuentros, la despedida sería, sin saberlo, la última vez.

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Rue Moissan, Noisy Le Sec

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Tomás Gubitsch, Músico. Guitarrista (Invisible, Luis Alberto Spinetta; Octeto electrónico, Astor Piazzolla). Compositor para cine, televisión y teatro Musicien. Guitariste (Invisible, Luis Alberto Spinetta ; Octet electronique, Astor Piazzolla). Compositeur pour le cinéma, la télévision et le théâtre

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Comment pouvait-on se rappeler de moi en Argentine, après telle-ment de temps ? Même pas par hasard ! Pourquoi est-ce que je suis rentré 28 ans après ? J’en avais envie depuis longtemps. Avant, je n’ai pas pu le faire. Après il y a eu une longue période de huit ans où je n’ai pas joué, je composais seulement et je dirigeais des orchestres.Un jour, en dirigeant un orchestre en Turquie, j’ai regardé ma main avec la baguette et je me suis dit : « je touche l’air », et j’ai senti que j’avais besoin de jouer, dans le sens argentin du mot, puisque dans plusieurs langues exécuter un instrument c’est jouer de la musique. Mais moi j’avais besoin d’exécuter, de « toucher », comme effort physique, de triturer la musique, pas jouer. Et j’ai recommencé à le faire et j’ai ajouté “jouer de la musique”, parce que je pense que ce qui intéresse les gens c’est que je m’amuse et pas seulement dans le sens judéo-chrétien de l’effort. Ce qui se fait aussi, mais presque sans que tu t’en rendes compte. Plus tard, un ami a voulu que je l’accompagne et il l’a fait à un niveau professionnel incroyable. Je me suis dit : « Assez de laisser passer les occasions. »Je suis venu à Paris en jouant avec Piazzolla, je ne pensais pas y rester, j’avais 19 ans et une carrière déjà faite. J’ai décidé d’y rester, les sujets politiques (je pouvais parler et j’ai dénoncé ce qui se passait dans mon pays) se sont mêlés aux projets qui apparaissaient. Ma vie est devenue difficile, je ne connaissais pas la langue, j’étais dans un milieu où je n’avais pas de ressources, je n’avais pas une place à moi, l’insta-bilité était très forte. Ici on ne connaissait pas Spinetta et même pas Piazzolla. Mes références artistiques n’intéressaient personne, j’ai dû recommencer, même si cela a l’air bizarre, à 19 ans. Donc mon projet a été de vivre ma vie, sans me plaindre et sans être un exilé. J’ai essayé de m’intégrer au milieu, des fois je pense un peu trop. J’ai adopté une manière d’être qui n’était pas forcément la mienne, j’ai essayé de passer inaperçu, et d’une certaine manière, d’ef-facer mes traits argentins. Moi c’est moi, je suis argentin mais ce n’est pas mon identité. Avec le temps cette affirmation est devenue même relative.

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¿Cómo se iban a acordar de mí después de tanto tiempo en Argen-tina? ¡Ni locos! ¿Por qué volví después de 28 años? Desde hacía tiempo tenía ganas. Antes, no pude. Después hubo un largo período de ocho años en que dejé de tocar, sólo componía y dirigía orquestas.Un día, dirigiendo una orquesta en Turquía, me miré la mano con la batuta y dije “ estoy tocando el aire ”, y sentí que necesitaba tocar, en el sentido de la palabra que le damos los argentinos, porque para muchas lenguas tocar un instrumento se dice jugar la música. Pero yo necesitaba tocar, como esfuerzo físico, triturar la música, no jugar. Y volví a hacerlo y le agregué jugar la música, porque pienso que lo que le interesa a la gente es que me divierta y no sólo el sentido judeo cristiano del esfuerzo. Que también se hace, pero casi sin que te des cuenta. Más tarde, a un amigo se le metió en la cabeza llevarme y lo hizo con un nivel profesional increíble. Me dije: “Basta de dejar pasar ocasio-nes”. Vine a París tocando con Piazzolla, no pensaba quedarme, tenía 19 años y una carrera ya hecha. Decidí quedarme, se mezclaron los temas políticos (podía hablar y denuncié lo que pasaba en el país) con los proyectos que iban apareciendo. Mi vida entonces se hizo difícil, no sabía el idioma, me encontraba en un lugar en el que no tenía recur-sos, no había malla donde caer, la inestabilidad era muy fuerte. Acá no conocían a Spinetta, y ni siquiera a Piazzolla. Mis referencias no le interesaban a nadie, fue empezar de nuevo, con lo raro que suena eso a los 19 años. Entonces mi proyecto no fue ser exiliado y lamentarme, sino vivir mi vida. Eso implicaba entrar en relación con la gente de acá. Traté de integrarme, a veces pienso que demasiado. Adopté una manera de ser que no era forzosamente la de uno y traté de pasar desapercibido y, de algún modo, borrar mi argentinidad. Yo soy yo, resulta que soy argentino pero esa no es mi identidad. Con el tiempo hasta esa afir-mación se hizo relativa.

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De toute façon, je ne voulais pas être associé aux clichés de l’argentin militant, au tango, au latin, avec Piazzolla... qui, d’une certaine façon, nous avait trahis avec ses conseils de ne pas parler de ce qui arrivait dans notre pays. Je me souviens que Paris m’a semblé hallucinant, par sa beauté, son caractère mythique, la culture, son pouvoir d’attraction. Je me souviens que je reconnaissais tout ce que j’avais découvert à travers les his-toires de Cortázar et les films français, qui possédaient cette lumière particulière ne provenant ni des éclairages ni des filtres mais de la ville même . La luminosité est différente. Elle me fait penser à celui qui dit qu’à Buenos Aires le ciel se trouve plus haut qu’ailleurs... parce que Dieu est plus loin. De ce pays, le pouvoir du Parti Communiste attirait mon attention, les débats politiques à la télé, qui, avec la liberté, apportaient un certain air de cirque et de théâtre. Avec des amis, nous avons beaucoup ri quand on critiquait Giscard qui avait permis une inflation annuelle de 0,1% ! À peine arrivés, on a été arrêté par les flics. Nos jambes tremblaient. Ils nous ont demandé nos papiers, que nous leur avons donnés. Ils les ont regardés et nous ont dit : « Merci beaucoup ! » Cela, si simple, nous a surpris, puisque nous vivions dans la peur qui nous collait à la peau, et ce réflexe qui nous faisait baisser la voix à chaque fois que nous parlions de politique, ce sentiment a duré longtemps... Dans la musique, on entre toujours en dialogue avec quelque chose. Toute prétention d’être origine est intégriste, c’est pour cela qu’il s’agit d’être soi-même. Les choses surgissent et tu attends que ton intimité s’ouvre à l’intimité des autres. Comme dans le rock, tout est possible, je dis que dans le tango aussi, dans une position de respect, mais le tango est aussi à chacun de nous, en sachant que l’on doit tout aux prédécesseurs, mais sans rendre hommage ni obéissance. Rentrer en Argentine a représenté une rencontre avec la préhistoire, la notion d’avoir laissé une trace, de découvrir une émotion inatten-due, me retrouver dans un endroit où je n’avais rien à expliquer. Je me suis souvenu que rentrer c’est revenir, c’est rendre.

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De todos modos, no quería estar asociado a clichés del argentino mili-tante, el tango, el latino, con Piazzolla... que de algún modo nos había traicionado con sus recomendaciones de que no habláramos de lo que pasaba en el país. Recuerdo que París me pareció alucinante, por la belleza, por lo mítico, por la cultura, por su poder de atracción. Recuerdo que iba reconociendo todo lo que había descubierto antes a través de los cuentos de Cortázar y las películas francesas, que tenían esa luz particular no atribuible a los focos ni a los filtros sino a la ciudad misma. La luminosidad es distinta. Me recuerda al que dice que en Buenos Aires el cielo está más alto que en otros lados... porque Dios está más lejos... De aquel París me llamaba la atención el poderío del Partido Comunista, los debates políticos por televisión, que amén de libertad aportaban un cierto aire de circo y de teatro. Con unos amigos nos dio un ataque de risa porque criticaban a Giscard por haber permitido una inflación anual del 0,1 por ciento. Apenas llegamos, una noche nos paró la cana. Nos temblaban las piernas. Nos pidieron los papeles y se los dimos. Los miraron y nos dijeron “¡merci beaucoup!”. Eso, con lo simple que parece, nos sorprendió, porque vivía-mos en el miedo que habíamos traído y ese reflejo, que nos hacía bajar la voz cada vez que hablábamos de política, nos duró mucho tiempo... En la música se entra siempre en diálogo con algo. Toda pretensión de ser origen es integrista, por eso se trata de ser uno mismo. Van surgiendo cosas y esperás que tu intimidad se abra a la intimidad de los demás. Así como en el rock todo es posible, yo digo que en el tango también, en una posición de respeto, pero el tango también es de cada uno, sabiendo que se les debe todo a los de antes, pero sin pleitesías ni obediencia. Volver a Argentina fue reencontrarme con la prehistoria, fue la noción de haber dejado una huella, fue descubrir una emoción inesperada, fue encontrarme con un lugar en el que no tenía nada que explicar. Fue re-cordar que volver es revolver, es devolver.

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Rue Pontoise, métro Maubert Mutualité

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Lucrecia Escudero Chauvel, Semióloga. Profesora universitaria de Teorías y Modelos de la Comunicación Sémiologue. Maitre de conférences en Théories et Modèles de la Communication

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Qu’aimeriez-vous être si vous n’étiez pas ce que vous êtes ? Peintre, danseuse de comédies musicales, impératrice et une très bonne cuisinière.

Quel est votre auteur préféré en prose ? Marcel Proust.

Quel est votre poète préféré ? Arthur Rimbaud.

Quels sont vos héros ou héroïnes préférés de la fiction ? Nina, protagoniste d’une pièce de théâtre d’Henry Miller, et le Baron de Charlus.

Votre compositeur préféré ? Richard Wagner.

Vos peintres préférés ? Mathieu Barney et Botticelli.

Vos héros ou héroïnes préférés de l’histoire ? Hernán Cortés et Santa Teresita.

Comment aimeriez-vous mourir ? De la même façon que toute ma famille, dans leur lit, pas dans un hôpital.

Votre occupation préférée ? Lire et regarder des peintures.

Votre ville préférée ? Rosario et Paris.

Votre styliste préféré ? Coco Chanel.

Quel est l’aspect principal de votre caractère ? Le courage.

Votre film culte ? Mort à Venise.

Votre bar préféré à Paris ? Le Bouddha Bar.

Questionnaire Proust

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¿Qué le gustaría ser si no fuese lo que es? Pintora, bailarina de comedias musicales, emperatriz y muy buena cocinera.

¿Cuál es su autor preferido en prosa? Marcel Proust.

¿Cuál es su poeta preferido? Arthur Rimbaud.

¿Cuáles son sus héroes o heroínas favoritos de la ficción? Nina, protagonista de una obra de teatro de Henry Miller, y el Barón de Charlus.

¿Su compositor favorito? Richard Wagner.

¿Sus pintores preferidos? Mathieu Barney y Botticelli.

¿Sus héroes o heroínas preferidos de la historia? Hernán Cortés y Santa Teresita.

¿Cómo le gustaría morir? Como murió toda mi familia, en su cama, no en un hospital.

¿Su ocupación preferida? Leer y mirar pinturas.

¿Su ciudad favorita? Rosario y París.

¿Su estilista preferido? Coco Chanel.

¿Cuál es el principal aspecto de su carácter? El coraje.

¿Su película culto? Muerte en Venecia.

¿Su bar preferido en París? El Bouddha Bar.

Cuestionario Proust

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2ème partie

A quel moment aimez-vous davantage Paris ?J’aime toujours Paris, à toutes les heures, mais c’est à 7 heures du soir que je l’aime davantage. Le ciel devient rose sur Notre Dame et la Seine prend une couleur argentée, elle commence à se transformer, à avoir une autre luminosité.

Vous aimez l’art contemporain ?Énormément.

Pourquoi ?D’abord, je crois que l’art aide à mieux vivre, aide à se sentir plus heureux. L’art contemporain me permet de mieux comprendre où je me trouve, où j’habite. J’aime la destruction de l’image de l’art, la question sur ce que l’image est, qui est une question qui commence à la Renaissance mais qui atteint son paroxysme avec l’apparition de la télévision et du cinéma.

Où allez-vous voir de l’art contemporain ?Aux expositions de Pompidou, du Palais de Tokyo et dans les galeries d’art.

L’anthropologue Marc Augé, dans son livre Un ethnologue dans le métro, utilise les lignes et les sta-tions de métro comme les lignes de la mémoire des différents individus qui les parcourent. Quelle station de métro est une métaphore des lignes ou des stations de la mémoire de votre vie ? Le métro Odéon. Parce que j’avais un amant qui y habitait et parce que chaque fois que je sortais du métro je voyais la statue de Danton où c’était écrit : « Pour sauver la patrie il faut du courage, toujours du courage, et encore du courage ». Alors je me souviens de cet ouvrage extraordinaire de Kirchner, La mort de Danton, et je me souviens d’une merveilleuse prof de littérature allemande qui est morte dans l’une des prisons des centres de concentration argentins, à Rosario, et qui m’a appris à aimer l’art allemand.

Comment a été votre première rencontre avec Umberto Eco ?J’ai gagné une bourse de l’Institut Italien de la Culture. Je suis arrivée en Italie en novembre ‘76. Immédiatement je me suis pré-sentée à l’Université de Bologne. J’avais été acceptée par Eco pour étudier dans deux cours de Sémiologie et de Communication de Masse. Quand je suis arrivée à l’Institut de Bologne, avec ses espaces de la Renaissance aux plafonds peints, et aux escaliers monumentaux, il était dans le couloir de l’Institut , il sortait des toilettes et alors je me suis approchée de lui et la première chose qu’il m’a dite a été: « Je ne peux pas me débarrasser des gens qui me demandent beaucoup », parce-qu’il était entouré d’étudiants, « je dois m’enfermer dans les toilettes pour être une minute tranquille. » Depuis ce moment-là j’ai conservé nos rapports. Il vient à Paris et je vais beaucoup en Italie.

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2a parte

¿En qué momento le gusta más París?Me gusta siempre, a todas horas, pero a las 7 de la tarde es cuando más me gusta. El cielo se pone rosado sobre Notre Dame y el Sena se pone de color plateado, empieza a transformarse, a tener otra luminosidad.

¿Le gusta el arte contemporáneo?Muchísimo...

¿Por qué?Primero creo que el arte ayuda a vivir mejor, ayuda a que uno sea más feliz. El arte contemporáneo me permite com prender mejor dónde estoy parada, dónde estoy viviendo. Me gusta la destrucción de la imagen del arte, la pregunta sobre qué es la imagen, que es una pregunta que empieza en el Renacimiento pero que llega a su paroxismo con la aparición de la televisión y el cine.

¿Dónde va a ver arte contemporáneo?A las exposiciones del Pompidou, del Palais de Tokyo y en las galerías de arte.

El antropólogo Marc Augé, en su libro Un ethnologue dans le métro, utiliza las líneas y las estaciones del subte como las líneas de la memoria de los diferentes individuos que la recorren.¿Qué estación del metro es una metáfora de las líneas o estaciones de la memoria de su vida?El subte Odeón. Porque tenía un amante que vivía ahí y porque cada vez que salía del metro veía la estatua de Danton donde decía: “Pour sauver la patrie il faut du courage, toujours du courage, et encore du courage”. Entonces me acuerdo de esa obra extraordinaria de Kichner, La muerte de Danton, y me acuerdo de la maravillosa profesora de literatura alemana que murió por cierto en una de las cárceles de los centros de concentración argentinos, en Rosario, y que me enseñó a amar el arte alemán.

¿Cómo fue su primer encuentro con Umberto Eco?Gané una beca del Instituto Italiano de Cultura. Llegué a Italia en noviembre del 76. Inmediatamente me presenté en la Universidad de Bologna. Había sido aceptada por Eco para estudiar en dos cursos de Se-miología y Comunicación de Masas. Cuando llegué al Instituto de Bologna, con sus espacios renacentistas, techos pintados y escaleras monumentales, él estaba en el pasillo del Instituto saliendo del baño. Entonces me acerqué y lo primero que me dijo fue: “No puedo sacarme la gente de encima de cómo me reclama”, porque estaba rodeado de estudiantes, “me tengo que encerrar en el baño para poder estar un minuto tranquilo”. Desde ese entonces he mantenido la relación. Él viene a París y yo voy mucho a Italia.

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83/87 avenue d’Italie, métro place d’Italie

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Pablo Keller Sarmiento, Director de Radio LatinaDirecteur de Radio Latina

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R.B. : Il est né même au sein de cette musique, donc s’il y a vraiment quelqu’un qui peut parler de cette musique et la représen-ter à l’étranger c’est bien Dionedes Diaz. Alors, j’étais en train de regarder le denier numéro de Latinoamérica al día, le numéro du mois de novembre, eh, que vous retrouvez dans tous les endroits latino, avec des articles très intéressants et dans cette revue il y a toujours des entretiens avec les dj, et ce mois-ci, et bien, on retrouve dj Gladys Garcia « la maolita » qu’est une nouvel venue très talentueuse, et aussi Henry Tabares, dj Henry de Colombia. Toi aussi tu viens de Valledupar?H.T. : Yo soy del valle del Cauca.R.B. : Ah! del valle del Cauca.H.T. : Del Cartago.R.B. : Ah, del Cartago. Alors là c’est plutôt salsa ou plutôt vallenato ? H.T. : Plutôt tropical et salsa.R.B. : D’accord, mais el vallenato c’est quelque chose...H.T. : Si el vallenato se escucha mucho, claro que si, si si.R.B. : Alors aujourd’hui finalement... il y a quelques années le vallenato était, on considère que c’était une musique un peu de la campagne, mais depuis quelques années c’est devenu vraiment La musique qui représente la Colombie.H.T. : Si, anteriormente el vallenato era prácticamente exclusivo de la costa pero en estos momentos se escucha por todo el país y en todo el mundoR.B. : C’est vrai, tu as raison, en fait finalement c’était une musique qu’on écoute surtout sur la côte atlantique...H.T. : Oui, sur la côte atlantique, oui.R.B. : Voila puisque c’est là que cette musique est née, mais maintenant c’est vrai que c’est une musique qui s écoute même dans les salons du côté de Bogota. H.T. : Oui...R.B. : C’est une musique qui représente bien la Colombie et vous pourrez la découvrir ou disfrutarla si vous la connaissez déjà, et bien, samedi prochain au Dock Haussmann, puisque Dionedes Diaz c’est le grand représentant de cette musique sera en concert avec Ivan Zuleta, il faut voir Ivan Zuleta, la rapidité d’exécution qu’il a à l’accordéon c’est assez incroyable, vous pourrez faire la fête avec Henry de Colombia aussi qui sera derrière les platines, avec Eterile Recali, et avec Arturo Martel qui sera notre invité demain soir dans l’officiel de la salsa, le Dock Haussmann c’est 45-50 rue de Magasin Généraux, à Aubervilliers, dans le 93, c’est aux Portes de Paris, on va partir avec la sélection de Henry de Colombia exclusivement Dionedes Diaz bien évidemment avec ses grands succès, et voici un de Dionedes Diaz... Bonita.Thème /

Radio Latina 99 FMPROGRAMA: L’officiel de la salsa. 22hs a 23hs.CONDUCTOR: Roberto Burgos. INVITE: Henry Tabates (dj Henry de Colombia).EXTRAIT: Jeudi 9/11. 22.50hs.

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R.B.: Nació en el seno mismo de esta música, en consecuencia si hay alguien que pueda hablar de esta música y de represen-tarla en el extranjero, ése es Diónedes Díaz. Entonces, estaba mirando el último número de “Latinoamérica al día”, el número de noviembre, eh, que ustedes pueden encontrar en todos los lugares latinos, con artículos muy interesantes, y en esa revista hay siempre entrevistas con los dj y este mes, bueno, encontramos a la dj Gladys García “la maolita” que está recién llegada con mucho talento y también a Henry Tabares, dj Henry de Colombia. ¿Venís también de Valledupar?H.T.: Yo soy del valle del Cauca.R.B.: ¡Ah! del valle del Cauca.H.T.: Del Cartago.R.B.: Ah, del Cartago. Allí, ¿es más bien salsa o vallenato?H.T.: Más bien tropical y salsa.R.B.: De acuerdo, pero el vallenato es algo...H.T.: Sí, se escucha mucho el vallenato, por supuesto, sí, sí,R.B.: Entonces hoy finalmente... hace algunos años el vallenato era una música un poco del campo, pero desde hace algunos años, se transformó verdaderamente en La música que representa a Colombia.H.T.: Sí, antes el vallenato era prácticamente exclusivo de la costa, pero en estos momentos se lo escucha en todo el país y en todo el mundo.R.B.: Es cierto, tenés razón, en realidad, finalmente, era una música que se escucha sobre todo en la costa atlántica...H.T.: Sí, en la costa atlántica. sí.R.B.: Es allí donde nació esta música pero ahora es cierto que es una música que se escucha también en el salón del lado de Bogotá.H.T.: Sí...R.B.: Es una música que representa bien a Colombia y ustedes podrán descubrirla o disfrutarla si ya la conocen, y bien, el sábado próximo en el Dock Haussmann ya que Diónedes Díaz, que es el gran representante de esta música, dará un concierto con Iván Zuleta. Hay que ver a Zuleta, la rapidez con que ejecuta el acordeón es bastante increíble, podrán divertirse con Henry de Colombia también que estará detrás de las platinas, con Eterile Recali, y con Arturo Martel que será nuestro invitado mañana por la noche en El oficial de la salsa, el Tocosman está en 45-50, rue de Magasins Généraux, en Aubervilliers, en el 93, Porte de Paris, vamos a comenzar con la selección de Henry de Colombia exclusivamente, Diónedes Díaz evidentemente, con sus grandes éxitos, y he aquí un tema de Diónedes Díaz... Bonita.Tema /

Radio Latina 99 FMPROGRAMA: L’officiel de la salsa. 22hs a 23hs.CONDUCTOR: Roberto Burgos. INVITADO: Henry Tabates (dj Henry de Colombia).FRAGMENTO: Jueves 9/11. 22.50hs.

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Mónica León,Travesti. Activista de la Gay Pride Travesti. Activiste de la Gay Pride

McDonald’s de l’Hôtel de Ville, métro Hôtel de Ville

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Je suis arrivée en mai 2003 pour travailler dans une association mais je n’ai pas pu le faire parce que je n’avais pas le titre de séjour ce même soir je suis allée travailler au Bois le tarif de la française ou pipe est de 20 euros le premier jour j’ai dénoncé la police pour discrimination grâce à moi le gouvernement de la ville de Buenos Aires a cédé un endroit pour travailler dans les bois de Palermo j’ai choisi la France parce que j’ai étudié que beaucoup de présidents comme Julio Ar-gentino Roca ont étudié le Droit ici j’aime le Droit je veux devenir président de l’Argentine quand je suis arrivée j’avais le numéro de té-léphone de quelques amies je les ai appelées et je suis allez vivre avec elles à l’hôtel elles travaillent toutes au Bois de Boulogne il y a quinze argentines à peu près hier à l’Ambassade j’ai vu l’une des premières trans qui sont venues à Paris dans les années ‘50 ou ‘60 le premier soir tu appelles une petite voiture un taxi nous habitions toutes dans un hôtel alors nous allions ensemble on travaille les 24 heures moi j’allais de 9 heures du soir jusqu’à 5 heures du matin j’ai travaillé dans le Bois pendant 8 mois les trois premiers mois je n’ai pas travaillé parce que je ne savais pas ce que signifiait où ? c’était si simple que j’avais honte de le demander aux autres filles quand tu as de bons outils tu travailles davantage la sortie dans le Bois coûte 30 euros à l’hôtel ou dans un appartement 150 euros moi au Bois je me suis sentie revivre parce qu’à Buenos Aires je consacrais mon temps à l’activisme et au militantisme et à ne pas avoir des clients et chaque fois que je parlais à la presse je mettais à découvert les clients cela a choqué les clients ce sont des pères de famille ils critiquent les trans mais dans l’intimité ils consomment des trans ici la partouze et les orgies se font beaucoup dix préservatifs sont utilisés pour deux clients le doigt de la main une et pénétration je ne travaille plus mais je vais au Bois pour distribuer des tracts pour le dépistage HIV pour inviter et emmener les filles à la Croix Rouge je les emmène les jeudis pour l’analyse je suis HIV positif depuis douze ans je suis splendide la France et d’autres pays ont colo-nisé le monde pourquoi nous les prostituées nous ne pouvons pas prendre leur argent faire la même chose je veux que la prostitution soit légalisée les autres ne luttent pas pour la légalisation mon but est celui d’obtenir l’asile politique je serais la première trans à demander l’asile politique en France mes amies ne parlent pas français elles ne peuvent pas m’aider la seule chose qu’elles savent dire c’est la pipe l’amour...

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Llegué en mayo de 2003 para trabajar en una asociación pero no pude porque no tenía titre de séjour esa misma noche fui a trabajar al bosque en el bosque la tarifa de la francesa o pipa es de 20 euros el primer día denuncié a la policía por discriminación gracias a mí el gobierno de la ciudad de Buenos aires dio un lugar para trabajar en los bosques de Palermo elegí Francia porque estudié que muchos presidentes como Julio Argentino Roca estudiaron derecho aquí yo amo el derecho quiero llegar a ser presidente de Argentina cuando llegué yo tenía el número de teléfono de unas amigas las llamé y fui a vivir con ellas al hotel trabajan todas en el Bois de Boulogne hay unas 15 argentinas ayer en la Embajada vi a una de las primeras trans que vinieron a París en los ‘50 ó ‘60 la primera noche llamás un autito un taxi vivíamos todas en un hotel así que íbamos juntas se trabaja las 24 horas yo iba desde las 9 de la noche hasta las 5 de la mañana trabajé en el Bosque 8 meses los primeros tres meses no trabajé porque no sabía qué quería decir où ? era tan simple que me daba vergüenza preguntarle a las chicas cuando tenés buenas herramientas trabajás más la salida en el Bosque sale 30 euros al hotel o departamento 150 euros yo en el bosque volví a revivir porque en Buenos Aires dedicaba el tiempo al activismo y a la militancia y no a atender los clientes y cada vez que hablaba en la prensa ponía al descubierto a los clientes a los clientes les choqueó son padres de familia critican a las trans pero en la intimidad consumen trans aquí se usa mucho la partouze las orgías 10 preservativos sirven para 2 clientes el dedo la mano una francesa y penetración ya no trabajo pero voy al Bosque a repartir volantes para el dépistage de HIV invitar y llevar a las chicas a la Cruz Roja las llevo los jueves para el análisis yo soy HIV positivo desde hace 12 años estoy divina Francia y otros países colonizaron el mundo por qué nosotras las prostitutas no podemos llevarnos su dinero hacer lo mismo quiero que se legalice la prostitución las demás no luchan por la legalización mi objetivo es llegar a obtener el asilo político sería la primera trans en pedir el asilo político en Francia mis amigas no hablan francés no pueden ayudarme lo único que saben decir es la pipa l’amour...

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José Eduardo Wesfreid, Físico. Investigador en la Escuela Superior de Física y Química de ParísPhysicien. Chercheur a l’École Supérieure de Physique et de Chimie de Paris

Rue Vauquelin, métro Place Monge

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Nous avons eu le plaisir intellectuel de pouvoir faire de la physique en observant sur le vif et directement le mouvement des fluides et de cette façon le connaître par intuition, le perturber ou le contrôler.Quand j’ai commencé à le faire ce fut dans le cadre de ma thèse de Doctorat, sur les centres de Bénard, comme prototype de la remar-quable organisation spatiale périodique et ordonnée, qui survient à partir de certaines instabilités du mouvement du fluide.De cette manière je me suis glissé parmi des structures fixes - figures du mouvement - rangées en lignes, carrés ou hexagones, en voyant postérieurement comment le désordre se présentait avec des disloca-tions et devenait un chaos spatial.D’autres études m’ont emmené à produire des expériences de labo-ratoire – stèles - et de cette façon à étudier la régularité - horloges hy-drodynamiques - ou le chaos temporel et même le plus désordonné des désordres constitué par la turbulence.Celle-là se présentait devant nos yeux comme une danse de champi-gnons, qui témoignent la présence de structures cohérentes en forme de paires de tourbillons contrarotatifs, à l’intérieur des régions turbu-lentes d’un fluide.Sans prétendre faire une longue liste, je dois mentionner d’autres objets, présents dans nos études puisqu’ils représentent des formes variées du mouvement des fluides, comme l’explosion des tourbillons, les doses de liquides inter pénétrants, les sommets des surfaces élec-trisées et d’autres encore.Comment faire pour que le plaisir - oui : Plaisir - de l’observation de ces formes de l’organisation ou du désordre organisé ou encore du désordre désordonné ne remplace ni interfère avec l’effort nécessaire d’abstraction ou de rigueur que le travail scientifique exige pour pou-voir conclure d’une manière générale ou universelle, au delà du cas particulier qui est sous notre attention ?La question semblerait exiger une réponse modérée d’équilibre, presque chaste, pour s’éloigner des vices que l’esthétique de la phy-sique peut induire dans les esprits faibles.Pourtant, ce serait difficile de produire des résultats sans cette har-monie qui, dans mon cas, s’exprime dans l’expérimentation à échelle humaine, que j’ai la chance de réaliser, mais qui par d’autres collègues s’exprime dans l’élégance d’une équation ou d’un raisonnement théorique, éléments qui en fait nous donnent un certain pouvoir d’intuition du phénomène physique, presque toujours nécessaire pour la création scientifique.

ESTHÉTIQUE, OUI OU NON ?

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Hemos tenido el placer intelectual de poder hacer física observando en vivo y en directo el movimiento de los fluidos y así intuirlo, pertur-barlo o controlarlo.Cuando comencé a hacerlo fue en el marco de mi tesis de Doctorado, sobre las celdas de Bénard, como prototipo de la notable organización espacial periódica y ordenada, que sobreviene a partir de ciertas in-estabilidades del movimiento del fluido.Así me fui deslizando entre estructuras fijas-figuras del movimiento- ordenadas en líneas, cuadrados o hexágonos viendo posteriormente como el desorden se instalaba con dislocaciones y se convertía en caos espacial. Otros estudios me llevaron a producir torbellinos de laboratorio -estelas- y así estudiar la regularidad -relojes hidrodinámicos- o el caos temporal e incluso el más desordenado desorden constituido por la turbulencia.Esta misma se presentaba antes nuestros ojos como una danza de champiñones, que testimonian la presencia de estructuras coherentes en forma de pares de torbellinos contrarrotativos, al interior de las regiones turbulentas de un fluido. Sin querer hacer una larga lista, no puedo dejar de mencionar otros objetos, presentes en nuestros estudios pues representan formas variadas del movimiento de los fluidos, como la explosión de vórtices, los dedos de líquidos ínterpenetrantes, los picos de superficies electri-zadas y muchas más.¿Cómo hacer para que el placer -sí, repito: Placer- de la observación de esas formas de la organización o del desorden organizado o aún del desorden desordenado no suplante o interfiera con el necesario esfuerzo de abstracción o de rigor que el trabajo científico exige para poder concluir de manera general o universal, más allá del caso par-ticular bajo nuestra atención?La pregunta pareciera exigir una respuesta moderada de equilibrio, casi casta, para alejarse de los vicios que la estética de la física puede inducir en los espíritus débiles.Sin embargo sería difícil producir resultados sin esa armonía que mi caso se expresa en el experimento a escala humana, que ten-go la suerte de realizar, pero que para otros colegas se expresa en la elegancia de una ecuación o de un razonamiento teórico, el-ementos que en definitiva nos dan un cierto poder de intuición del fenómeno físico, casi siempre necesario para la creación científica.

¿ESTÉTICA O NO?

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Cimetière Montparnasse, métro Edgar Quinet

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Julio Cortázar, Escritor Ecrivain

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Wikipedia, l’encyclopédie libre, dit :

« Ecrivain belge d’origine argentine. Il meurt de leucémie le 12 février 1984 à Paris. Il a été suggéré récemment qu’il serait mort

du SIDA à la suite d’une transmission du virus par le biais d’une transfusion sanguine. »

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Wikipedia, l’encyclopedie libre, dice:

“Escritor belga de origen argentino. Muere de leucemia el 12 de febrero de 1984 en París. Se sugirió recientemente que habría

muerto de SIDA como consecuencia de una transmisión del virus por medio de una transfusión sanguínea”.

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María Elena Santillán, Estudiante de sociología, Instituto de Altos Estudios de América Latina (IHEAL), Universidad de Paris III – Sor-bonne Nouvelle Étudiante en Sociologie, Institut des Hautes Études Amérique Latine (IHEAL), Université de Paris III – Sor-bonne Nouvelle

Rue de Grenelle, métro Rue du Bac

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Vers la fin du mois de Mai 2001, ayant fini ma carrière de professeur d’anglais, j’ai décidé de faire mes valises, de suivre mon cœur

et de vivre l’amour. Avec Franck nous nous sommes connus au milieu d’aventures dans des vacances en Bolivie, et même si le

fait de venir à Paris n’avait jamais été dans mes projets, j’ai pris du courage et j’ai pris le risque pour cet amour.

Arrivée à Paris et sans parler un mot de français, j’ai décidé de suivre des cours à l’Alliance Française, lieu de rencontre de tout

étudiant étranger disposant des quelques euros pour se les payer. Lieu de mes deux premières grandes amitiés, la chinoise

Mengya et la hollandaise Monique.

Au bout de trois mois et sachant un minimum de français, je me suis inscrite à l’Institut des Hautes Études d’Amérique Latine,

après avoir passé un examen de français. Et c’est là où a commencé une nouvelle aventure et où j’ai redécouvert l’Amérique

Latine. Cela s’est fait de différentes manières. D’un point de vue académique, j’ai redécouvert tout un panorama culturel, poli-

tique, économique et social de la région, auquel, pour différentes raisons, je n’avais pas eu accès dans mon pays. J’ai découvert

aussi une façon de le voir, la façon « française ». J’ai découvert aussi les fameux « latinos » qui viennent à Paris : mexicains, co-

lombiens, brésiliens, chiliens, boliviens. Et je me suis rendue compte qu’au-delà de nos revendications d’argentins-européens, de

nos origines espagnoles ou italiennes, il y a des liens inébranlables et indéniables entre nous, liens que j’ai décidé d’attribuer à

nos origines « latinos », au delà des discussions des intellectuels sur la pertinence du terme latino-américain. C’est inexplicable,

je ne sais pas si c’est un fait linguistique, culturel ou géographique. Je ne le sais pas et ce n’est pas important, le fait est qu’il y a

quelque chose dans le sang qui nous unit, une proximité que je ne peux pas matérialiser avec des mots. Et oui, c’est à Paris que

j’ai commencé à me sentir latino-américaine.

Sur le plan universitaire, si au début je me suis inscrite à l’Université pour des raisons de « papiers », j’ai découvert peu à peu

mon intérêt pour la question des natifs en Amérique Latine.

L’année suivante, j’ai décidé de passer un diplôme en sociologie, j’ai proposé comme sujet de recherche, en lignes générales,

l’éducation des natifs en Argentine. Ma directrice a accepté mon projet et je suis entrée dans un monde qui m’avait toujours

intéressée en Argentine, mais qui, pour différents motifs, en étant dans mon pays, m’avait semblé comme un peu « exotique »

et avec lequel je n’ai jamais eu de contacts ou les moyens pour les avoir.

En mai 2005 je suis partie pour faire mon travail de terrain, seule, et avec un seul contact à Buenos Aires, un colombien installé

dans cette ville et qui travaillait avec les Tobas au Chaco. Finalement, j’ai pu faire mon travail de terrain dans deux petites écoles

de cette province.

Quand j’ai fini ce Master, j’ai décidé de m’inscrire dans un autre, toujours en Sociologie, et dans le cadre de ce diplôme, je suis

retournée au Chaco.

Maintenant je me demande : si ce qui m’intéresse se trouve en Argentine, pourquoi continuer à étudier l’éducation des natifs de

mon pays à Paris ? Et bien, la décision est prise, maintenant il n’y a qu’à attendre, attendre un peu, se donner le temps de com-

mencer à quitter Paris.34

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A fines de mayo 2001, habiendo terminado mi carrera de profesora de inglés, decidí hacer las valijas, seguir mi corazón y vivir el

amor. Con Franck nos conocimos en medio de aventuras en unas vacaciones en Bolivia, y aunque nunca estuvo en mis planes

venir a París, junté coraje y me jugué por ese amor.

A mi llegada a París y sin hablar una palabra de francés, decidí tomar clases en la Alianza Francesa, lugar de encuentro de cuanto

estudiante extranjero pueda andar circulando por París y que por supuesto dispone de unos euros para pagarlas. Lugar de mis

primeras dos grandes amistades, la china Mengya y la holandesa Monique.

A los tres meses de llegar y con un mínimo de francés en el bolsillo, me inscribí en el Instituto de Altos Estudios de América

Latina, después de haber pasado un examen nivelador de francés. Y fue ahí donde comencé una nueva aventura y donde re-

descubrí América Latina. Eso se dio en varios sentidos. Desde un punto de vista académico, redescubrí todo un panorama

cultural, político, económico y social de la región, al que, por una razón u otra, no había tenido acceso desde mi país. Descubrí

una manera de verlo también, la manera “francesa”. Descubrí también a los famosos “latinos” que vienen a Paris: mexicanos,

colombianos, brasileños, chilenos, bolivianos. Y me di cuenta de que más allá de nuestra reivindicación de argentinos-europeos,

de nuestros orígenes españoles o italianos, hay lazos inquebrantables e innegables con ellos, lazos que yo decidí atribuir a

nuestros orígenes “latinos”, más allá de las discusiones de los intelectuales sobre la pertinencia del término latinoamericano.

Es inexplicable, no sé si es una cuestión lingüística, cultural o geográfica. No sé y no es importante, el hecho es que hay algo

en la sangre que nos une, una cercanía que no puedo poner en palabra. Y sí, en París comencé a sentirme latinoamericana.

En el plano universitario, si bien en un principio me inscribí en la Universidad por cuestiones de “papeles”, descubrí poco a poco

mi interés por la cuestión indígena en América Latina.

Al año siguiente, decidí hacer un diploma en sociología, propuse como tema de investigación, en líneas generales, la educación

indígena en Argentina. Mi directora aceptó mi proyecto y me lancé en un mundo que siempre me había interesado en Argentina,

pero que, por una razón u otra, estando en mi país me había parecido un mundo algo “exótico” y con el que nunca tuve los

contactos o los medios de acceder.

En mayo 2005 partí a hacer mi trabajo de campo sola y con un solo contacto en Buenos Aires, un colombiano instalado en

esa ciudad y que trabajaba con los Tobas en el Chaco. Finalmente, pude hacer mi trabajo de campo en dos escuelitas de esa

provincia.

Cuando terminé ese Master, decidí inscribirme en otro, siempre en sociología, y en el marco de ese diploma, volví a mi “campo”

en el Chaco.

Ahora me pregunto: si lo que me interesa está en Argentina, ¿para qué seguir estudiando la educación indígena de mi país desde

París? Y bueno, la decisión está tomada, ahora solo hay que esperar, esperar un poco, darse el tiempo de ir dejando París.

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Eduardo Makaroff, Músico. Integrante del grupo de electro-tango Gotan Project Musicien. Intégrant du groupe d’électro-tango Gotan Project

Rue Malar, métro Maubert-Mutualité

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En février 2003 Gotan Project reçoit le prix Best Newcomer offert par la BBC World Music Awards.Play Boy : « Le disque le plus élégant de la saison. »Jockey Slut Jan: « ... this essentially trip hop tango and such as beloved of Gilles Peterson, Basement Jaxx and Mr. Scruff. »Deux ans plus tard, Makaroff depuis ses bureaux de Saint-Michel se rappelle : « En janvier 2000 nous avons sorti le single El capitalismo Foráneo / Vuelvo al sur. Nous avons édité 500 maxi vinyles, format 25 cm, que nous avons distribués, avec la méthode de commercialisa-tion outsider de la musique électronique, aux djs de quelques clubs de Paris et de Londres. Les djs collaient le thème dans leurs sets et le téléphone a commencé à sonner. »En Argentine, se souvient Makaroff, il a crée dans les années ‘70 le groupe Les frères Makaroff et a composé de la musique pour des programmes d’enfants, parmi d’autres choses.2005 : Ils se présentent en Argentine.La revue Vogue Paris, dans son édition de janvier 2006 consacrée à l’Argentine, a inclu un disque en avant-première mondiale avec des extraits du nouveau travail de Gotan Project : Lunático.Le mardi 3 octobre 2006, le journal Libération, dans son article Avis de Gothan signe par Francois-Xavier Gomez, dit :

Lunático s’ouvre avec Amor Porteño, titre auquel la présence du groupe Calexico (d’Arizona) donne une saveur western, et se referme avec une belle relecture du Paris Texas de Ry Cooder. Sur une cadence de baguala, la musique des payadores (chanteurs qui sillonnent la pampa à cheval), les accords de guitare sont ponctués par le bandonéon et le bombo legüe-ro grand tambour du folklore argentin. Et aux images de désert texan du film de Wim Wenders se substituent peu à peu celles de l’étendue de la pampa. « Nous n’y avons pas pensé pendant l’enregistrement, confie Eduardo Makaroff, mais cette thématique country nous a paru évidente une fois le disque fini. Après tout, les gauchos sont les cow-boys argentins, et les jineteadas, ou rodéos, sont aussi l’occasion de veillées musicales. » Le titre du disque referme la boucle animalière, puisque Lunático était le cheval de courses que Carlos Gardel, légende du tango, s’était acheté en 1925 avec ses faramineux cachets.

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En febrero de 2003, Gotan Project recibe el premio Best Newcomer otorgado por la BBC World Music Awards.Play Boy : “ Le disque le plus élégant de la saison “.Jockey Slut Jan: “ ...this essentially trip hop tango and such as beloved of Gilles Peterson, Basement Jaxx and Mr. Scruff “.Dos años después, Makaroff en sus oficinas de Saint-Michel recuerda: “En enero del 2000 sacamos el single El capitalismo Foráneo / Vuelvo al sur. Editamos 500 maxi-vinilos, formato 25 cm., que repartimos, en el modo de comercialización outsider de la música electrónica, a los djs de algunos clubes de París y de Londres. Los djs pegaron el tema en sus sets y el teléfono empezó a sonar”. En Argentina, recuerda Makaroff, formó en los años `70 el grupo Los hermanos Makaroff y compuso música para programas infantiles, entre otras cosas.2005: Se presentan en Argentina.La revista Vogue Paris, en su edición de enero 2006 consagrada a la Argentina, incluye un disco en avant-première mundial con extractos del nuevo trabajo de Gotan Project: Lunático.El martes 3 de octubre de 2006, el diario Libération, en el artículo Avis de Gothan firmado por Francois-Xavier Gomez, dice:

Lunático abre con Amor Porteño, título que por la presencia del grupo Calexico (de Arizona) le da un sabor de western, y se cierra con una hermosa relectura de París Texas de Ry Cooder. Con una cadencia de baguala, la música de los payadores (cantores que surcan la pampa a caballo), los acordes de guitarra están punteados por el bandoneón y el bombo legüero, gran tambor del folclore argentino. Y las imágenes del de-sierto tejano de la película de Wim Wenders son substituidas poco a poco por la extensión de la pampa. “No hemos pensado en eso durante la gra-bación, nos confía Eduardo Makaroff, pero esta temática country se nos presentó como evidente cuando el disco estaba terminado. Después de todo, los gauchos son los cow-boys argentinos, y las jineteadas, o rodeos, también constituyen una ocasión para las veladas musicales”. El título del disco encierra el cierre animal, ya que Lunático era el caballo de carreras de Carlos Gardel, leyenda del tango, se lo había comprado en 1925 con sus extraordinarios cachets.

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Gerardo Della Paolera, Economista. Presidente de The American University of Paris. Ex rector de la Universidad Torcuato Di Tella (UTDT) Économiste. Président de The American University of Paris. Ex recteur de l’Université Torcuato Di Tella (UTDT)

Rue du Colonel Combes, métro Pont de l’Alma

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En el 90 empecé en la Universidad Torcuato Di Tella y salí en septiembre del 2001. Fui a un sabático a la London School of Economics Science. Sabían de mi gestión y de mi actuación en la Di Tella, entonces me llamó un grupo de consejeros de la ad-ministración de la UAP. Me ubicaron en la website a través de un headhunter:

En 1990, j’ai commencé à l’Université Torcuato Di Tella et j’en suis parti en septembre 2001. Je suis allé, pour une année sabbatique à la London School of Economics Science. Ils étaient au courant de ma gestion et de mon rôle à Di Tella, alors, un groupe de conseillers de l’administration de l’UAP m’a appelé. Ils m’ont trouvé sur le website à travers un headhunter :

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Page 41: Libro Entero

Gerardo della Paolera - Curriculum VitaeJanuary 2006 | Page 1 of 10GERARDO DELLA PAOLERACurriculum VitaeEducation1988 University of Chicago, Chicago, IL, Ph.D. in Economics.1985 University of Chicago, Chicago, IL, M.A. in Economics.1983 Universidad Católica Argentina, Licenciado, Economía.Past Principal Appointments1992-2002 Professor of Economics, Department of Economics, Uni-versidad Torcuato Di Tella.1990-2001 Founding President and Rector, Universidad Torcuato Di Tella.1991-2001 Member of the Board of Trustees, Fundación Universidad Torcuato Di Tella.1991-95/2000 Economic Consultant. Topic: Money, Banking and Fi-nancial Institutions in Developing Countries. Harvard University.1990-1991 Fellow Researcher and Associate Professor in Advanced Macroeconomics, Instituto Torcuato Di Tella.1990 Visiting Professor in Economics, CEMA (Centro de EstudiosMacroeconómicos de Argentina), Buenos Aires.1988-1989 Chief International Economist-Investment Banking, Banco Río de la Plata S.A., New York.1987-1988 Lecturer, University of Chicago.1984 Associate Professor, Universidad de Buenos Aires, Faculty of Law.1983-1984 Analyst in Strategic Planning, Banco Río de la Plata S.A., Buenos Aires.1981-1982 Assistant Researcher in Macroeconomics and Public Fi-nance, CEMA (Centro de Estudios Macroeconómicos de Argentina).Gerardo della Paolera - Curriculum VitaeJanuary 2006 | Page 2 of 1Page 1 to 10. Next: Principal Honors and Awards, Courses Taught Since 1991, Select Publications, Working Papers, Articles about Education, Academic Conferences, Education Conferences, Seminars, Others Appointments.

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Silvina Stirnemann, Graduada en Ciencias Políticas. Responsable de la agrupación « Hijas e Hijos por la Identidad y la Justicia con-tra el Olvido y el Silencio » (H.I.J.O.S. - Paris). Nació en la cárcel. Su padre fue asesinado durante la dictadura militar. Encontró a su padre en 1994, en una tumba con nombre falso a las afueras de Buenos Aires Master en Sciences Politiques. Responsable de l’association H.I.J.O.S. - Paris. Elle est née en prison, son père a été assassiné durant la dictature militaire. A retrouvé son père seulement en 1994, dans une sépulture sous un faux nom dans la banlieue de Buenos Aires

Rue de Prévot, métro Saint-Paul

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H.I.J.O.S. L’âme en deux,

un film de Carmen Guarini et Marcelo Céspedes.

Scénario : Carmen Guarini

Photographie : Carmen Guarini,

Montage : Alejandra Almirón, Carmen Guarini

Son : Alejandro Alonso, Cote Álvarez, Luciano Bertano

Mixage : Gaspar Scheuer

Production exécutive : Marcelo Céspedes, Carmen Guarini. 2005

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H.I.J.O.S. el alma en dos,

una película de Carmen Guarini et Marcelo Céspedes.

Guión: Carmen Guarini

Fotografía: Carmen Guarini, Segundo Cerrato

Montaje: Alejandra Almirón, Carmen Guarini

Sonido: Alejandro Alonso, Cote Álvarez, Luciano Bertano

Mezcla: Gaspar Scheuer

Producción ejecutiva: Marcelo Céspedes, Carmen Guarini. 2005.

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21.56 indiquent les numéros rouges de l’horloge sur la porte d’arrivée.

Une femme, de près de 25 ans, cheveux châtains, marche avec ses bagages. Elle est habillée en noir. Elle regarde de tous les côtés. Une voix annonce les vols de départ et d’arrivée. La femme continue à marcher, lentement. Autour d’elle, il y a des per-sonnes qui semblent attendre quelqu’un. Elles sont habillées pour l’été. Un homme (taximan) lui dit quelque chose. Une voiture en mouvement. Dehors on voit des arbres.Son des touches d’un téléphone.Elle parle au téléphone. Elle porte un T-shirt violet. Elle note dans son agenda les rendez-vous des entrevues qu’elle va réaliser pour sa thèse sur le pardon et la justice.Musique : Erik Satie.En noir et blanc, une maison avec un arbre devant (après on saura qu’il s’agit d’une photo). Premier plan d’une maison de campagne.Quatre femmes parlent entre elles.Un homme fait le geste de saluer avec la main.Une petite fille (la femme pendant son enfance) a entre ses mains un hamster avec lequel elle joue.La femme regarde en bas avec une femme de près de 60 ans.La femme 1 demande : Celle-ci, c’est moi...? Sûre... ? Je dois la faire faire. Je n’ai jamais vu cette photo.Femme 1 : C’est l’écriture de papa ou de maman ?Femme 2 : De papa.Les deux femmes continuent de regarder et de faire des commentaires sur d’autres photos. Elles sourient.Dialogue entre les deux femmes.Musique : Erik Satie.La femme 1 écrit dans le PC ce qu’elle entend dans son magnétophone.Premier plan du clavier et de l’écran du PC.La femme 1 porte une chemise blanche, un sweat-shirt vert

et les cheveux attachés. La femme 2 porte une chemise à carreaux violette et blanche.Femme1 : Qu’est-ce qu’on lui apporte ?Journée de soleil. Les deux femmes achètent un bouquet de fleurs.Premier plan des fleurs.La femme 1 porte le bouquet à la main droite.Les deux femmes marchent entre les sépultures du ci-metière.Elles parlent entre elles.On voit des croix et un arbre.Les femmes s’arrêtent en face d’un tombeau en particulier.Femme 1 : C’est ici ? Qui lui a apporté ça ? elle touche un bouquet de fleurs. Toi ?Femme 2 : Non.Les deux femmes rangent les fleurs.La femme 2 nettoie la photo en noir et blanc d’un homme jeune.La femme 1 change l’eau des fleurs. Elle nettoie. Les fleurs sont de différentes couleurs : violette, rose, jaune, blanche. Elle soupire. Elle parcourt du doigt les lettres qui indiquent le nom de l’homme de la photographie.Femme 1 : Ces fleurs couvrent la photo de papa.Elle regarde les lettres en bronze de la plaque du tombeau :

MARIO ALFREDO STIRNEMANN13/07/49 18/11/198(?)(le dernier numéro est caché par les fleurs)

On lit sur la plaque :« Parce que tu n’as jamais pu supporter la misère, l’exploitation et l’injustice, avec d’autres tu as décidé de mourir debout et de ne pas vivre agenouillé, nous sommes fières de toi et nous ne pourrons jamais t’oublier.TES FILLES. »

Aéroport International d’Ezeiza. Arrivées Iberia Vol N· IB845. Provenance Madrid.

Heure 21.20. Confirmé.

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21.56 indican los números rojos del reloj sobre la puerta de llegada.

Una mujer, de alrededor de 25 años, pelo castaño, camina con su equipaje. Esta vestida de negro. Mira hacia todos lados. Una voz anuncia los vuelos de partida y llegada. La mujer sigue caminando, lentamente. Alrededor de ella, hay personas que parecen esperar a al-guien. Están vestidas de verano. Un hombre (taxista) le dice algo. Un auto en movimiento. Afuera se ven árboles.Sonido de los dígitos de un teléfono.Ella habla por teléfono. Tiene puesta una remera violeta. Anota en su agenda las citas de las entrevistas que réalizara para su tesis sobre el perdón y la justicia.Música: Erik Satie.En blanco y negro, una casa con un árbol delante (luego se sabrá que es una foto). Primer plano de una casa de campo.Cuatro mujeres hablan entre ellas.Un hombre hace el gesto de saludar con la mano.Una niña (la mujer durante su infancia) tiene entre sus manos un hámster con el cual juega.La mujer mira hacia abajo junto a una mujer de alrededor de 60 años.La mujer 1 pregunta: ¿Esta soy yo...? ¿Segura...? Uy, la tengo que hacer hacer. Nunca la vi a esta foto.Mujer 1: ¿Esta es la letra de papá o de mamá?Mujer 2: De tu papá.Las dos mujeres siguen mirando y comentando otras fotos. Sonríen.Diálogo entre las dos mujeres.Música: Erik Satie.La mujer 1 escribe en la computadora lo que escucha en su grabador.Primer plano del teclado y de la pantalla de la computadora.La mujer 1 tiene puesto una camisa blanca, un buzo verde y el pelo atado. La mujer 2 tiene puesta una camisa a cuadros

violeta y blanca.Mujer 1: ¿Qué le llevamos?Día de sol. Las dos mujeres compran un ramo de flores.Primer plano de las flores.La mujer 1 lleva el ramo en la mano izquierda.Las dos mujeres caminan entre las tumbas del cementerio.Hablan entre ellas.Se ven cruces y un árbol.Las mujeres se detienen frente a una tumba en particular.Mujer 1: Acá es. Quién le trajo esto -toca un ramo de flores-. ¿Vos?Mujer 2: No.Las dos mujeres ordenan las flores.La mujer 2 limpia la foto en blanco y negro de un hombre joven.La mujer 1 cambia el agua de las flores. Limpia. Las flores son de diversos colores: violeta, rosa, amarrillo, blanco. Suspira. Recorre con su dedo las letras que indican el nombre del hombre de la fotografía.Mujer 1: Estas flores les tapan la foto a papi.Mira las letras en bronce de la placa de la tumba:

MARIO ALFREDO STIRNEMANN13/07/1949 18/11/198(?)(el último numero esta tapado por las flores)

Se lee sobre la placa:“Porque nunca pudiste soportar la miseria, la explotación y la injusticia, junto a otros decidiste morir de pie y no vivir de rodillas, estamos muy orgullosa de ti y nunca te podremos olvidar.TUS HIJAS”.

Aeropuerto Internacional de Ezeiza. Llegadas Iberia Vuelo n. IB845. Procedencia Madrid

Hora 21.20. Confirmado.

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Julio Le Parc, Artista plástico. Referente del arte cinético. Cofundador del GRAV, Grupo de Investigación de Arte Visual (1960). Su última exposición: “Le Parc Lumière” Artiste plastique. Reference de l’art cinétique. Cofondateur du GRAV, Groupe de Recherche d’Art Visuel (1960). Sa dernier exposition : « Le Parc Lumière »

Rue Cousté, Cachan

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Ouïe! Tandis que Julio Le Parc nous racontait sa vie, l’atelier entier est

resté comme en suspend. Julio Le Parc, peintre et sculpteur résidant à

Paris depuis 48 ans, bougeait peu et nous, nous étions morts de froid,

mais il fallait le voir ! Un artiste mendocino, avec un travail tel, qu’il peut

exciter la convoitise de tout aspirant au monde des Beaux-Arts. Julio

a le pouvoir de se concentrer, évidemment lorsqu’il travaille, mais aussi

lorsqu’il est plonge dans ses souvenirs. Il se souvient avec les yeux, le

regard. Il choisit ses mots soigneusement. Ses gestes sont concentrés.

Ses yeux bleus s’agrandissent et se perdent dans ce large espace qui le

voit aller et venir chaque jour.

L’arrivée, la rencontre avec d’autres artistes, le presqu’exil de la France

en Hollande en mai ‘68, les amis... l’Argentine et le travail... surtout le

travail. « Mon grand-père était français, oui, je crois de la Bretagne. Il

paraît qu’il est parti en Amérique et après en Amérique du Sud, il a pris

un train et il en est descendu au dernier arrêt, il n’y avait plus de voies.

C’était Rivadavia, à Mendoza. Il a rencontré ma grand-mère, beaucoup

plus jeune que lui, ils se sont mariés et il est mort alors qu’elle était

enceinte de leur enfant. Mon père ne l’a jamais connu... »

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Uy, cuando Le Parc nos contaba su vida, el taller se quedó expectante.

Julio Le Parc, pintor y escultor radicado en París desde hace cuarenta

y ocho años, se movía poco y nosotros casi nos helamos, ¡pero había

que verlo! Todo un artista mendocino, con un trabajo a sus espaldas

que podría ser la envidia de cualquier aspirante al mundo de las bellas

artes. Julio tiene la capacidad de concentrarse, seguramente cuando

trabaja, y también cuando recuerda. Recuerda con los ojos, con la

mirada. Elige cuidadosamente sus palabras, con el gesto concentrado.

Los ojos azules se dilatan y se pierden en ese amplio espacio que lo

ve venir y vivir cada día.

La llegada, el encuentro con otros artistas, el casi exilio desde Francia

a Holanda por el mayo del 68, los amigos... Argentina y el trabajo...

sobre todo el trabajo. “Mi abuelo era francés, sí, creo que de Bretaña.

Parece que se fue a América y luego a Sudamérica y tomó un tren y se

bajó en la última parada, no había más vías. Era Rivadavia, en Mendoza.

Encontró a mi abuela, mucho más joven que él, y se casaron y espera-

ban un hijo cuando se murió. Mi padre no lo llegó a conocer...”.

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Qu’est-ce qui s’est passé en mai ‘68 ?En mai ‘68 le ministre de l’Intérieur considérait les étrangers comme responsables des conflits, et c’est à un barrage routier qu’un ami du Costa Rica et moi avons été arrêtés. Comme nous avions une carte de séjour, ils nous ont laissés partir, mais peu de temps après ils sont ve-nus nous chercher et nous ont mis à la porte... Nous sommes allés en Belgique, en Hollande, en Espagne en bateau et après en Italie. Mais il y a eu un grand mouvement solidaire des Français, étudiants, directeurs de musées, fonctionnaires, enseignants, artistes...

Ça faisait dix ans que tu étais en France ?Oui, j’étais arrivé en France (par l’Allemagne, en bateau) en 1958, avec une petite bourse qui me permettait de disposer de tout mon temps pour faire ce qui me plaisait. En Argentine je devais travailler pour vivre et seulement, les soirs et week-ends, faire ce que je voulais. D’abord j’y suis resté huit mois et ensuite le Fond National des Arts m’a donné de l’argent pour pouvoir continuer mon séjour. J’ai élargi mon travail, je me suis mis en rapport avec des artistes et nous avons créé un col-lectif.

Tu étais aussi tombé amoureux de Paris ?Je ne sais pas, j’ai trouvé ici le calme pour travailler. Paris, en tant que ville, est beau, mais vivre la ville, ses habitants, ses paysages, pour les étrangers, c’est un peu hostile. C’était pourtant, un milieu plus exigeant qu’en Argentine, ce qui nous obligeait à travailler davantage, avec plus de détachement...

Tu te rappelles de ton premier jour ici ?Nous sommes arrivés en voiture avec un ami architecte, depuis Ham-bourg, avec une valise et nos affaires. Sûrement nous sommes allés à l’accueil, mais je ne me le rappelle pas comme un moment de solitude parce que nous nous sommes mis à travailler tout de suite ; après un neveu est arrivé, d’autres amis comme García Ross et García Miranda...et ils sont restés.

Qu’est-ce que le collectif a signifié ?Nous importions de Buenos Aires la pratique du travail en commun, nous avions fait des expositions, nous avions essayé de changer les études, nous avions une expérience commune qui nous permettait une réflexion sur la pratique artistique...

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¿Qué pasó en el mayo francés?En mayo de 1968 el ministro del interior consideraba como respon-sables de los conflictos a los extranjeros, y en un bloqueo de rutas que hicieron nos detuvieron a un amigo de Costa Rica y a mí. Como teníamos la carta de estadía, nos dejaron salir, pero al poco tiempo nos vinieron a buscar y nos echaron. Fuimos a Bélgica, Holanda, a España en Barco y luego a Italia. Pero hubo un gran movimiento de solidaridad de los franceses, estudiantes, directores de museos, funcionarios, gente de la enseñanza y artistas...

¿Ya llevabas diez años en Francia?Sí, yo había llegado a Francia (a través de Alemania, en barco) en 1958, con una pequeña beca que me permitía disponer de todo el tiempo para hacer lo que me gustaba. En Argentina tenía que trabajar para vivir y luego, por las noches, o los fines de semana, hacer lo que quería. Primero estuve ocho meses y luego me dieron plata del Fondo Nacio-nal de las Artes para ir ampliando la estadía. Fui ampliando el trabajo y relacionándome con artistas, y creamos un colectivo.

¿Te habías enamorado también de París?No sé, aquí encontré tranquilidad para trabajar. París, como ciudad, es linda, pero vivir la ciudad, sus habitantes, sus paisajes, para los de afuera es un poco hostil. Era, sin embargo, un medio más exigente que Argen-tina, lo que nos obligaba a trabajar más, con más desprendimiento...

¿Te acordás de tu primer día aquí?Llegamos con un auto de un arquitecto amigo, desde Hamburgo, con una maleta y nuestras cosas. Seguramente fuimos al lugar de acogida, pero no lo recuerdo con una sensación de soledad porque nos pusi-mos a trabajar enseguida; enseguida vino un sobrino, luego otros ami-gos como García Ross y García Miranda... y se fueron quedando.

¿El colectivo qué significó?Traíamos de Buenos Aires, con los amigos, la práctica del trabajo en común, habíamos hecho exposiciones, habíamos tratado de cambiar los estudios, teníamos una vivencia común que nos permitía hacer una reflexión sobre el hecho artístico...

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Tu as un parrain ?Je me suis mis en rapport avec Pasarelli, qui m’intéressait et avec la Galerie de Renée. Elle m’a fait un petit contrat qui a été important à ce moment là, mais les parrains c’était nous-mêmes, le groupe.

Comment avez-vous commencé ?Nous avons trouvé un garage dans le Marais, près de la Place des Vosges, nous l’avons conditionné, peint et présenté. C’était notre premier endroit de rencontres, qui nous a permis de nous mettre en rapport avec des artistes européens. Notre première exposition a eu lieu Rue Bosart, un endroit dirigé par des étudiants des Beaux-Arts. Plus tard nous sommes allés protester à la Biennale de Paris, parce qu’on ne donnait pas d’opportunités aux jeunes, et l’année suivante nous avons été invités, presque comme le groupe d’honneur. Pourtant, nous avons fait une autre manifestation (sourire large, de sat-isfaction), les artistes d’hier et d’aujourd’hui ont les mêmes problèmes, le milieu n’est pas réceptif pour la création et la diffusion artistiques.

Rapport avec l’Argentine ?Au début, quand Ocampo était agrégé culturel, suivi par Mé-ndez Casariego, le rapport avec l’Ambassade existait, mais après, avec les militaires, il n’y en a plus eu. Avant le coup d’État, avec la Triple A, les exilés ont commencé à arriver, et là, nous avons dénoncé le régime, lancé des débats avec des écrivains comme Julio Cortázar et Vargas Llosa, projeté le film de Solana, encore inconnu.Mais le rapport avec l’Argentine a été fluide ou ne l’a pas été selon les périodes. Pour ma femme Marta, pendant sa jeu-nesse, le temps ne passait pas. Elle est arrivée en ‘59 et en ‘62 ou ‘64 nous sommes rentrés, puis en ‘67 pour exposer dans la Galerie Di Tella et en ‘73 nous avons acheté une maison à San Telmo avec l’idée de passer de longues périodes là-bas. Mais à cause de la répression cela n’a pas été possible et alors onze ans se sont écoulés sans y retourner.

Tu as vécu où à Paris ?Au début, dans un petit hôtel payé avec la bourse, après dans

une petite chambre près de Luxembourg, avec Marta et les enfants. Quand nous sommes rentrés de la clinique avec le troisième fils, nous avons déménagé dans un endroit entre Bastille et Nation, acheté moitié-moitié avec Antonio Berni et j’ai loué un atelier tout près. Et plus tard, une maison à An-thony parce que j’avais cherché pendant beaucoup de temps à Paris mais je n’avais pas assez d’argent. J’ai trouvé cette maison-atelier, ici, à 200.000 francs, on nous en demandait 300.000 mais après beaucoup d’insistance et d’attente, ils ont accepté mon offre. Tentation de rentrer ?On appartient à l’endroit où l’on peut développer sa person-nalité, faire des choses, et se sentir bien en les faisant. Quand je vais en Argentine, je me sens bien, mais quand je reviens, je me sens bien aussi car c’est ici que j’ai exploré le plus par l’effort et le travail. Je suis arrivé en ‘58 et seulement huit ans plus tard j’ai pu faire une exposition personnelle, offerte lorsque j’ai gagné le Grand Prix de la Biennale de Venise. Ces années-là, on créait sans avoir l’ambition de gagner de l’argent ou une reconnaissance importante. La notion de patrie qu’on m’a apprise au Service Militaire ne m’intéresse pas. Si tu veux que ton pays aille mieux, tu es plus patriote que ceux qui défendent les drapeaux, les écus militaires et les défilés...

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¿Tuviste un padrino?Me relacioné con Pasarelli, que me interesaba y con la Galería de Renée. Ella me hizo un pequeño contrato que fue impor-tante en ese momento, pero los padrinos éramos nosotros mismos, el grupo.

¿Cómo empezaron?Encontramos un garaje, en el Marais, cerca de la Place de Vosges, lo acondicionamos, lo pintamos y lo presentamos. Era nuestro lugar de encuentro, que nos permitió ponernos en relación con artistas de Europa. Nuestra primera exposición fue en la rue des Beaux Arts, un lugar dirigido por estudi-antes de Bellas Artes.Más adelante fuimos a protestar a la Bienal de Paris, porque no daban oportunidad a los jóvenes, y al año siguiente nos invitaron a nosotros, casi como grupo de honor. No obstan-te, volvimos a hacer otra manifestación (sonrisa amplia, de satisfacción). Los artistas de ayer y de hoy tienen los mismos problemas, el medio no es muy receptivo para la creación y difusión artística.

¿Relación con Argentina?Al principio, cuando Ocampo estuvo como agregado cultural y luego Méndez Casariego, sí había relación con la Embajada, pero después, con los militares, no hubo más relación. Antes del golpe, ya con las Tres A, empezaron a llegar los exiliados, y ahí hicimos actividades de denuncia, debates con escritores como Julio Cortázar y Vargas Llosa, pasamos el film de So-lana, que entonces no era muy conocido...Pero la relación con Argentina fue fluída o no según el mo-mento. En la juventud, para Marta, mi mujer, se hizo largo. Ella llegó en el ‘59 y fuimos en el ‘62 ó ‘64, luego en el ‘67 para exponer en la Galería Di Tella y en el ‘73 compramos una casa en San Telmo con la idea de pasar largos períodos allá. Pero no fue posible por la represión y entonces estuvimos once años sin volver.

¿Dónde viviste en París?Al principio, en un hotelito pagado con la beca, luego en una

piecita cerca de Luxemburgo, con Marta y los chicos. Cuando volvimos de la clínica con el tercer hijo, ya nos mudamos a un lugar entre Bastille y Nation, que compramos a medias con Antonio Berni y alquilé un taller cerca. Y más tarde, una casa en Anthony, porque había buscado mucho tiempo en París pero no me alcanzaba el dinero. Conseguí esta casa taller, acá, por 200 mil francos, cuando pedían 300 mil, y después de mucho insistir y esperar, fue una sorpresa que aceptara mi oferta.

¿Tentación de volver?Uno es de donde pueda desarrollar su personalidad, hacer cosas, y sentirse bien haciéndolas. Cuando voy a Argentina me siento bien, pero cuando vuelvo, me siento bien también acá, que es donde exploré más en el esfuerzo y el trabajo. Llegué en el ‘58 y hasta ocho años más tarde no pude hacer una exposición personal, que me la ofrecieron cuando gané el Gran Premio Bienal de Venecia. Por esos años hacíamos co-sas sin la ambición de ganar dinero ni de tener reconocimien-tos importantes. La noción de patria que me enseñaron en el servicio militar no me interesa. Si querés que el país mejore, sos más patriota que los que defienden banderas, escudos militares y desfiles...

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Rue Cimarosa, métro Kléber Eric Calcagno,Embajador argentino en Francia. Graduado en la Ecole Nationale d ́Administration (E.N.A). Coautor de La deuda externa explicada a todos (Catálogos Editora, Bs. As., 1999) y Para entender la política (Ed. Norma, Bs. As., 1999)Ambassadeur argentin en France. Dilpômé de l’E.N.A. ( France ). Coauteur de La deuda externa explicada a todos (Catálogos Editora, Bs. As., 1999) et Para entender la política (Ed. Norma, Bs. As.) 54

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Amoureux de la politique, il a commencé à Paris il y a quelques mois. Il doit être le plus jeune des ambassadeurs, avec ses 38 ans, mais lui-même il affirme qu’il s’agit d’un mal qui se guérit tout seul... avec le temps. Il rit sou-vent mais il veut prendre au sérieux soi-même et les autres, donc il parle peu de lui-même et il essaie d’être rigoureux dans ses réponses. Voici un échantillon de ses mots, tachetés de pensées qui s’envolent comme une rafale dans le grand bureau, rue Cimarrosa.

Vos premiers contacts en France ?Je n’ai pas d’ancêtre français. Mon grand-père était venu étudier à Brux-elles, plus tard, mon père, mes frères en ‘70 et moi en ‘86. J’ai fini le bac dans le “Colegio Francés”, je me suis inscrit ici à la Fac de 1986 à 1993. J’habitais dans un appartement, Boulevard de Grenelle, bon, trois cham-bres de bonne où je suis restée sept ans. J’habitais seul, mais ce fut la découverte de l’Indépendance.

Quel est le pays que vous avez trouvé à ce moment-là ?Pour moi, il y a eu deux changements importants, finir l’école secondaire et commencer l’université et changer de pays. Ce n’était pas facile de faire des connaissances, je connaissais quelques amis de mes parents qui de temps à autre, calmaient ma faim. J’avais envie de rire parce qu’ils parlaient le français avec l’accent cordobés. Mon père était aux Nations Unies et plus tard on m’a octroyé une bourse comme étudiant du Tiers Monde, qu’on appellerait aujourd”hui « pays en développement... ». J’aimais beau-coup étudier dehors, fréquenter les bibliothèques, être près de la poli-tique, elle m’a beaucoup intéressé. En 1986 la première cohabitation était ici en train de se produire, un débat idéologique très intéressant, même s’il faut avoir un regard anthropologique, parce qu’en France en matière d’État, il existe une tradition qu’on ne peut pas transposer d’un pays à un autre d’une façon automatique. C’est pour cela que je dis qu’il ne faut comparer l’Argentine avec la France que sur ce qui peut être possible, en analysant ce qui conforme la nature de chaque pays. Je m’étais formé ici et c’a été compliqué de rentrer ; ma pensée était construite d’une façon différente de la pensée argentine. J’étais plutôt plus près des processus et des concepts que des personnes ; je m’étais concentré à distinguer entre l’essentiel et l’accessoire, la question de fond et l’anecdote. Souvent, on les confond.

Comment sommes-nous, les argentins et les français ?Les français croient en eux-mêmes et cela est important. En Argentine nous discutons encore sur notre histoire, nous oscillons entre être des 55

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Un enamorado de la política, estrenó cargo en París hace màs de un año. Debe ser de los embajadores más jóvenes, con sus 38 años, pero él mismo afirma que es un mal que se cura solo... con el tiempo. Se ríe con frecuencia pero quiere tomarse en serio, así mismo y a los otros, por eso habla poco de sí mismo e intenta ser riguroso en sus respuestas. He aquí una muestra de sus palabras, salpicadas de pensamientos que vuelan como una ráfaga por el amplio bureau de la calle Cimarrosa.

¿Sus primeros contactos con Francia?No tengo ningún ancestro francés. Mi abuelo había venido a estudiar a Bruselas, más tarde mi padre, mis hermanos en los setenta y yo en 1986. Terminé el bachillerato en el Colegio Francés, me inscribí acá en la facul-tad del ‘86 al ‘93. Vivía en un departamento en el Boulevard de Grenelle, bueno, tres chambres de bonne juntas donde estuve siete años. Vivía solo, pero fue descubrir la independencia.

¿Qué País encontró entonces? Para mí fueron dos cambios importantes, terminar el secundario y pasar a la universidad y cambiar de país. Se hacía difícil conocer gente, conocía a unos amigos de mis padres que de vez en cuando me mataban el ham-bre. Me reía porque hablaban francés con acento cordobés. Mi padre estaba en Naciones Unidas y después me dieron una beca como estudi-ante del tercer mundo, ahora “países en desarrollo...”. Me gustaba estudiar afuera, ir a las bibliotecas, estar cerca de la política, la política me interesó mucho. En el ‘86 aquí se estaba produciendo la primera cohabitación, un debate ideológico muy interesante, si bien hay que tener una mirada antropológica, porque en Francia en materia de Estado existe toda una tradición que no se puede trasladar de un país a otro de forma automáti-ca. Por eso digo que hay que comparar no Argentina con Francia sino con lo que puede ser, analizando qué es lo que conforma la naturaleza de cada país. Me había formado acá y luego fue complicado volver ; yo tenía la cabeza armada de una manera y no era lo que se usaba entonces en Argentina. Yo tenía que ver más con procesos y conceptos, no con per-sonas; me había concentrado en distinguir entre lo esencial y lo accesorio, la cuestión de fondo y la anécdota. Muchas veces se tiende a confundir.

¿Cómo somos los argentinos y los franceses?Los franceses creen en ellos y eso vale. En la Argentina todavía discutimos la historia, oscilamos entre la genialidad absoluta o no servimos para nada. 56

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génies ou bons à rien. Le tout ou rien en Argentine est constant. Il y a eu beaucoup d’immigrés vers la fin du XIX siècle et à l’occasion du cen-tenaire de l’indépendance argentine, on a vu que 30% d’Argentins sont d’origine étrangère et 50% à Buenos Aires. Nous savons qu’il n’y a pas d’argentin à l’état pur. La loi sur l’éducation publique a été la machine pour fabriquer des argentins, la question c’est de savoir comment amé-liorer les choses. Les particularités sont une manière d’être, mais cela, comment se traduit-il ?

Comment voyez-vous le phénomène de l’intégration ?D’abord, je crois que seulement nous pourrons nous intégrer si nous savons bien qui nous sommes. L’apport de l’immigration peut être une grande opportunité. Il faut tenir compte d’où nous parlons. Concernant l’intégration, il faut savoir ce que nous pouvons faire comme nation, qu’est-ce que la globalisation et comment on la dépeint. Il y a encore beaucoup à faire. Mais nous avons un pays à inventer, avec les convictions de chacun, c’est une opportunité pour y participer. Dans ce sens, je pense qu’il ne faut pas faire de différence entre politique intérieure et extérieure. Nous devons nous présenter tels que nous sommes.

Qu’est-ce que l’Argentine peut apporter au monde et le monde à l’Argentine ? Qu’avons-nous à démontrer ? Une nation est un endroit, une culture, les envies de devenir quelque chose de déterminé, plus qu’une race ou une classe. Maintenant arrive le second centenaire. Ce serait intéressant de réfléchir sur l’identité nationale. On ne devrait pas se demander quelle est la partie espagnole ou russe que nous portons, mais s’intéresser à d’autres choses. Le cinéma argentin est en train de montrer que nous essayons de nous voir et de nous penser autrement.

Comment le voit-on à partir de l’optique d’une ambas-sade ?Ce qu’il faut faire c’est dévoiler la réalité argentine, reconnaître l’intérêt national français et considérer les aires en commun qui existent, c’est le plus important dans les rapports extérieurs. L’ambassade représente un pays, elle n’est pas le pays. Nous savons qu’il y a une forte influence de France, surtout pendant les années de l’Indépendance... Mariano Moreno a traduit Le Contrat Social... Notre éducation est basée sur des préceptes français, même si dans le droit il n’y a pas de correspondance exacte et notre mode de développement, notre histoire est différente. La France en tant que lieu de légitimation universelle peut être utile.57

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El todo o la nada en Argentina es constante. Empezando por el volumen de inmigración a finales del Siglo XIX. En el centenario de la indepen-dencia argentina, el treinta por ciento era extranjero y la mitad estaba en Buenos Aires. Sabemos que no hay un argentino en estado puro. La ley de educación pública fue la máquina de fabricar argentinos. El problema es cómo vamos arreglando las cosas. Las particularidades son una manera de ser, pero eso, ¿cómo se traduce?

¿Qué le puede aportar la Argentina al mundo y el mundo a Argentina?¿Qué tenemos que demostrar? Una nación es un lugar, una cultura, unas ganas de ser tal cosa, más que una raza o una clase. Ahora viene el segun-do centenario. Estaría bueno hacer una reflexión sobre la identidad nacio-nal. No deberíamos preguntarnos qué parte de gallego o ruso tenemos dentro sino otra cosa. El cine argentino va mostrando que tratamos de vernos y de pensarnos de otro modo.

¿Cómo ve el fenómeno de la integración? En primer lugar creo que sólo podremos integrarnos si sabemos bien qué somos. El aporte inmigratorio puede ser una gran oportunidad. Hay que ver desde qué lugar hablamos. En la cuestión de la integración, hay que saber qué más podemos hacer como país, qué es la globalización, cómo se lo pinta. Nos falta todavía, pero tenemos un país para inventar, dentro de las convicciones de cada uno, esta es una oportunidad para participar. En este sentido pienso que no hay que hacer diferencia entre política interior y exterior. Tenemos que presentarnos como somos.

¿Cómo se ve desde la óptica de una embajada? Lo que hay que hacer es desencriptar la realidad argentina, reconocer el interés nacional francés y ver qué áreas comunes existen, eso es lo prin-cipal de las relaciones exteriores. La embajada representa a un país, no es el país. Sabemos que hay una fuerte influencia de lo francés, sobre todo en los años de la independencia... Mariano Moreno tradujo el Contrato Social... Nuestra educación se basó en los preceptos franceses, aunque en el derecho no hay una correspondencia exacta y nuestro modo de desarrollo, nuestra historia son distintos. Francia como estancia de legiti-mación universal de ideas puede servir.

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Et sur l’influence Argentine en France ?L’influence argentine en France se trouve sur un plan intel-lectuel, artistique, musical à partir des années ‘60, et après avec l’exil.

Qu’est-ce que l’exil a pu apporter ?Un groupe select de personnes très bien préparées. L’immigration argentine en France est formée par des pro-fessionnels, et il faut en tenir compte pour la retour.

Le journalisme vous a donné une vision globale des choses...Dans le milieu journalistique, j’ai eu l’énorme chance de tra-vailler pour Le Monde Diplomatique, j’y ai beaucoup appris. Sur les sujets économiques il faut trouver le moyen d’intéresser le lecteur, car le sujet est aride, surtout si l’on parle “taux de croissance”, “inflation”, etc. J’aime le journalisme de recherche, d’analyse. En Argentine nous avons le triste record de qua-tre-vingt journalistes disparus, en commençant par Rodolfo Walsh, avec sa lettre, qui était très bonne. Il faut considérer la signification économique de la dictature, ils voulaient détruire une société qui allait de l’avant, et ils ont réussi à imposer un autre discours. C’est là où il faut commencer l’interprétation. Se rappeler du “cordobazo”, quand Krieger Vasena se plaint de ce que les gens de Córdoba étaient les mieux payés de l’Argentine et pourtant se soulevaient, précisément à cause de cela, parce qu’ils se trouvaient mieux économiquement.

Que pouvons-nous apprendre et que pouvons-nous apporter ?Nous devons apprendre à saisir les problèmes de façon politique. Il y a un processus de repolitisation de l’Argentine. Mais tous les problèmes doivent se subordonner à la poli-tique puisqu’ils n’ont de solution qu’à travers la politique. C’est le moment où la politique recommence à conduire l’économie. Il n’y a rien de plus beau que le débat, et sur cela, l’enseignement m’a beaucoup aidé à ne pas perdre le contact

avec la réalité. Sans ce contact, on finit par croire que l’on est ce que l’on représente. Nous devons tenir compte du con-texte de l’Argentine, on ne peut pas vivre avec la distribution de rentrées de 25 pour le salaire et 25 pour le capital. Cela n’arrive pas en France, ou en Suède. Il faut rediscuter tous ces concepts, ce serait une erreur de croire que la question nationale est la seule qui ne soit pas résolue.

Vous avez laissé des amis en France ?Nous nous en occupons, mais il y a beaucoup de travail.

Vous habitez comment à Paris maintenant ?Jusqu’alors, il fallait apprendre le fonctionnement , travailler beaucoup, établir des rapports avec le personnel diploma-tique et le personnel de l’Ambassade. Faire que l’Argentine existe en France, qu’ils connaissent nos idées, ce que nous pensons, nos produits, qu’ils investissent là-bas. C’est un défi quotidien. Ce serait intéressant de ne pas rester à Paris mais de parcourir la France en voir les rouages. Pour moi, la poli-tique extérieure est la continuation de la politique intérieure, par d’autres moyens. Alors tous les instruments, qui sont nombreux, doivent être braqués sur ces objectifs.

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¿Y hay influencia argentina en Francia?La influencia argentina en Francia, se da en lo intelectual, lo artístico, lo musical, a partir de los sesenta, y luego con el exilio.

¿Qué pudo haber aportado el exilio? Un grupo selecto de personas muy bien formadas. La inmi-gración argentina a Francia es de profesionales, y en esto hay que ver lo que se puede hacer para el retorno.

El periodismo le dio una visión global de las co-sas...En el ámbito periodístico tuve la enorme suerte de trabajar para Le Monde Diplomatique, aprendí mucho. En los temas económicos hay que armar la forma de atrapar al lector, porque es muy árido, sobre todo si se habla de tasa de creci-miento, inflación, etc. Me gusta el periodismo de investigación, de análisis. En Argentina tenemos el triste record de ochenta periodistas desaparecidos, empezando por Rodolfo Walsh, con su carta, que era muy buena. Hay que ver el significado económico de la dictadura, querían romper una sociedad que había avanzado, y lograron imponer otro discurso. Es ahí donde hay que empezar la interpretación. Recordar el cordobazo, cuando Krieger Vasena se queja de que la gente de Córdoba era la mejor paga de argentina y se levantaba, precisamente era por eso, porque era la que estaba mejor económicamente.

¿Qué podemos aprender y que podemos apor-tar? Tenemos que aprender a atrapar los problemas en clave política. Hay un proceso de repolitización de la Argentina. Pero todos los problemas tienen que subordinarse a la políti-ca porque sólo tienen solución a través de la política. Es un momento en que la política vuelve a conducir la economía. No hay cosa más linda que el debate, y en eso la enseñanza me ayudó mucho a no perder el contacto con la realidad. Sin

ese contacto se acaba creyendo que uno es lo que repre-senta. Tenemos que contextualizar lo que es Argentina, no se puede vivir con la distribución del ingreso del 25 para salario y 25 para el capital. No es lo que pasa en Francia, o en Suecia. Hay que rediscutir todos los conceptos, sería un error creer que la cuestión nacional es la única que no está resuelta.

¿Dejó amigos en Francia?Estamos en eso, pero hay mucho trabajo.

¿Cómo vive ahora París? Hasta ahora es todo una cuestión de aprender como fun-ciona esto, trabajar mucho, establecer relaciones con per-sonal diplomático, con personal de la embajada. Hacer que la Argentina exista en Francia, que conozcan nuestras ideas, lo que pensamos, nuestros productos, que inviertan allá. Ese es el reto cotidiano. Lo interesante sería no quedarse en París sino recorrer Francia, ver como funcionan. Para mí la política exterior es la continuación de la política interior por otros medios. Entonces todos los instrumentos, que son muchos, tienen que estar apuntados a esos objetivos.

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Micaela Mendez,. Cantante de reggaeton Chanteuse de reggaeton

Rue de Presbourg, métro Champs-Elysées

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« Micaela Mendez, la nouvelle bombe latina, à mi-chemin entre Gwen

Stefani et Shakira », affirme le journaliste Christophe Rolland.

Micaela Mendez a présenté en juin 2006 (sur Virgin France) son pre-

mier single, explicitement intitulé « Ton Plaisir ». Avec le nouveau single,

Mendez développe son propre projet, revenant à ses premiers amours,

avec des titres forts dans cet univers reggaeton en pleine explosion,

utilisant les langues issues de ses cultures, lesquelles sont françaises et

latino-américaines.

L’artiste voit le jour à Córdoba en Argentine, dans une famille d’artistes.

Sa mère est comédienne et son oncle dirige l’orchestre symphonique

de la ville.

Très jeune, elle s’oriente vers une carrière de danseuse, en participant

à des spectacles dans tout le pays. Mais c’est en découvrant Madonna à

douze ans, que sait que la musique vient de l’attraper. Arrivée en France

à l’âge de quinze ans, M.M. monte alors son premier groupe, interpré-

tant des classiques latino-américains, puis se met en contact avec les

premiers sons qui donneront ce que l’on va appeler un peu plus tard

le reggaeton. Micaela Mendez continue à danser pour vivre mais mul-

tiplie les expériences musicales, en chantant dans les chœurs de Bjork

aux Victoires de la Musique, ou même en duo avec Aventura pour les

télévisions françaises.

« J’espère de tout cœur que ça vous plaira ! Hope you’ll like it! Enjoy! »,

dit Micaela.

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“Micaela Mendez, la nueva bomba latina, entre Gwen Stefani et Sha-

kira”, afirma el periodista Christophe Rolland.

Micaela Mendez presentó en junio de 2006 (Virgin France) su primer

single, explícitamente titulado “Ton Plaisir”. Con este nuevo single, Men-

dez desarrolla su propio proyecto, aludiendo a sus primeros amores,

con títulos fuertes en este universo reggaeton en plena explosión, uti-

lizando las lenguas propias de sus culturas, francesa y latinoamericana.

La artista nace en Córdoba, Argentina, en el seno de una familia de

artistas. Su madre es actriz y su tío dirige la orquesta sinfónica de la

ciudad.

Desde muy joven, se orienta hacia la danza, participando en espec-

táculos a lo largo del país. Pero cuando descubre a Madonna, a los

doce años, sabe que la música acaba de poseerla. Llegada a Francia a

los quince años, M.M. crea su primer grupo, interpretando clásicos lati-

noamericanos. Luego se inicia en los primeros sonidos que van a crear

lo que más tarde se llamaría el reggaeton. Entretanto, continua con la

danza para subsistir, participa en los coros de Bjork en “Victoires de la

Musique”, y canta en dió con Aventura para las televisiones francesas.

“¡Espero de corazón que les gustará! Hope you’ll like it! Enjoy !”, finaliza

Micaela.

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Julio Carrie, Espía. La lápida dice: “Julio Carrie, Doctor en leyes, Inspector general de consulados. Agente confidencial del gobierno argentino. 1857-1910”. Intersección de la Avenue Circulaire y Avenue Carette Espion. La plaque commémorative dit : « Julio Carrie, Docteur en lois, Inspecteur général des consulats. Agent confidentiel du gouvernement argentin. 1857-1910. » Intersection de l’Avenue Circulaire et l’Avenue Ca-rette

Cimetière du Père-Lachaise, métro Père-Lachaise

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Ferdinand Céline, dans Voyage au bout de la nuit, écrit :

... Elle accompagnait de plus en plus fréquemment des chanteuses chez les Argentins. Elle aurait pu jouer et gagner sa vie dans les cinémas, où c’aurait été bien plus facile pour moi d’aller la chercher, mais les Argentins étaient gais et bien payants, tandis que les cinémas étaient tristes et payaient peu. C’est toute la vie ces préférences. (...) On trou-vait ses Argentins du côté des Ternes, et puis surtout aux limites du Bois, en petits hôtels particuliers, bien clos, brillants, où par ces temps d’hiver il régnait une chaleur si agréable qu’en pénétrant de la rue, le cours de vos pensées devenait optimiste soudain, malgré vous. (...) Je patientais, parfois jusqu’au matin, j’avais sommeil, mais la jalousie me te-nait quand même bien réveillé, le vin blanc aussi, que les domestiques me servaient largement. Les maîtres argentins, eux, je les voyais fort rarement, j’entendais leurs chansons et leur espagnol fracasseur et le piano qui n’arrêtait pas, mais joué le plus souvent par d’autres mains que par celles de Musyne. (...) Me réchauffant donc à l’office avec mes compagnons domestiques, je ne comprenais pas qu’au-dessus de ma tête dansaient les dieux argentins, ils auraient pu être allemands, fran-çais, chinois, cela n’avait guère d’importance, mais des dieux, des riches, voilà ce qu’il fallait comprendre. Eux en haut avec Musyne, moi en des-sous, avec rien. Musyne songeait sérieusement à son avenir ; alors elle préférait le faire avec un dieu. Des militaires terrestres la ravissaient à tour de bras, des aviateurs aussi et bien plus facilement encore, mais le pompon séducteur revenait sans conteste aux Argentins. (...) La petite Musyne en a bien profité de ces jours mercantiles. Elle a bien fait, les Argentins n’existent plus.

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... Ella acompañaba cada vez más seguido a las cantantes a lo de los ar-gentinos. Hubiera podido tocar y ganarse la vida en los cines, adonde hubiese sido más fácil pasarla a buscar, pero los argentinos eran alegres y pagaban bien, mientras que los cines eran tristes y pagaban poco. Toda la vida hay preferencias. (...) A los argentinos se los encontraba por el lado de la plaza de Ternes, y luego sobre todo del Bois de Bou-logne, en petits hôtels, bien seguros, brillantes, en los que con aquella temperatura de invierno, reinaba un calor tan agradable que al volver de la calle, el curso de los pensamientos se hacía optimista, a pesar de uno. (...) Yo la esperaba, a veces hasta a la mañana, tenía sueño, pero los celos me mantenían bien despierto, el vino blanco también, que los sirvientes me servían en abundancia. A los dueños de casa argentinos, los veía muy rara vez, escuchaba sus canciones y su español estruen-doso y el piano que no paraba, pero tocado por otras manos y no las de Musyne. (...) Entrando en calor con mis compañeros empleados, no comprendía que por arriba de mi cabeza bailaban los dioses argenti-nos, podrían haber sido alemanes, franceses, chinos, no tenía ninguna importancia, pero dioses, ricos, eso era lo que había que comprender. Ellos arriba con Musyne, yo abajo, sin nada. Musyne soñaba seriamente con su futuro; entonces prefería hacerlo con un dios. Militares ter-restres se la llevaban uno tras otro, aviadores también y aún más fácil-mente, pero la sortija seductora les volvía sin duda a los Argentinos. (...) La pequeña Musyne sacó buen provecho de sus días mercantiles. Hizo bien. Los argentinos no existen más.

Ferdinand Céline, en Voyage au bout de la nuit, escribe:

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Page 67: Libro Entero

Juan Pablo Vera Romero, Músico de la calle Musicien de la rue

Rue de Seine, métro Saint- Michel

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Page 68: Libro Entero

How many roads must a man walk down before you call him a man? Yes, ‘n’ how many seas must a white dove sail before she sleeps

in the sand? Yes, ‘n’ how many times must the cannon balls fly before they’re forever banned? The answer, my friend, is blowin’ in the

wind, The answer is blowin’ in the wind. How many times must a man look up before he can see the sky? Yes, ‘n’ how many ears must

one man have before he can hear people cry? Yes, ‘n’ how many deaths will it take till he knows that too many people have died?

The answer, my friend, is blowin’ in the wind, The answer is blowin’ in the wind. How many years can a mountain exist before it’s

washed to the sea? Yes, ‘n’ how many years can some people exist before they’re allowed to be free? Yes, ‘n’ how many times can a

man turn his head pretending he just doesn’t see? The answer, my friend, is blowin’ in the wind, The answer is blowin’ in the wind.

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Page 69: Libro Entero

Le musicien “cordobés” Alcides Coronel a passé un certain temps avec Juan Pablo en partageant la scène des rues de Saint-Michel. Coronel raconte, via mail, depuis quelque part de l’Europe :

« Ça fait plus de 20 jours que je voyage seul, José a pris d’autres directions mais nous nous retrouverons je crois en octobre. Sur Juan Pablo je sais très peu : je crois qu’il a 46 ans, ça fait 15 ou 16 ans qu’il habite en Europe, il a vécu en Allemagne. Il parle l’allemand, l’anglais, le français évidemment, l’espagnol bien sûr, et je n’ose pas dire l’italien, mais c’est possible. Bon renseignement : il a grandi dans la Capitale, Corrientes et 9 de Julio, plus centre-ville impossible. Dans la rue, il joue très bien, je l’ai remarqué ces derniers temps, en pinçant salement avec sa guitare acoustique quelques rocks des années ‘70 et ‘80, dans des occasions avec ce vieux-là, tu t’en souviens ? L’anglais qui joue de l’électrique à Saint-Michel ? Bon, j’ai été surpris parce qu’il jouait très bien, malgré ses cuites, mais quand il joue seul sur les terrasses, il interprète Charly García, Spinetta et quelques vieux “tanguitos”, il organise toujours quelque chose avec quelqu’un pour jouer sur les terrasses, des fois avec un bolivien qui s’appelle Michel, de 28 ans plus ou moins (un peu bizarre le prénom) aussi musicien de la rue marié à une française. La dernière fois que je l’ai vu il était dans un bar de Saint-Michel, il jouait et en même temps il insultait un garçon du bar et un client, je ne sais pas, c’était une confusion et on le chassait sans arrêt et lui, il répondait avec une chanson en anglais, qui faisait apparemment allusion au racisme, avec des mots en espagnol et des messages criés sans intonation évidemment, jusqu’au moment où le garçon, affollé, sort du bar et commence à se battre, bah... ! Il essaie de le frapper et Juan se protège avec la guitare, tout a été très bizarre, le garçon enragé par je ne sais pas quels mots de Juan, et lui, gardant son sang-froid, sachant qu’il s’agissait de son travail, il a continué à jouer, son visage un peu rouge et les veines du cou gonflées de rage pendant qu’il criait “Racistes, racistes.” Un client s’est approché de lui (Juan jouait toujours) et lui a mis un billet dans sa poche. Il habite parfois sous le pont ou chez un ami ou une connaissance de la rue qui lui offre un toit pour dormir pendant quelque temps, l’État une fois lui a donné un endroit pour dormir mais il m’a dit qu’il devait rentrer trop tôt parce qu’ils fermaient les portes, et bien sûr sa vie c’est la nuit aussi. Je crois que c’était important de te raconter ces détails, tu peux toujours me poser davantage de questions, comme ça je pourrai me rappeler d’autres choses. Je t’embrasse. »

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El músico cordobés Alcides Coronel pasó un tiempo con Juan Pablo compartiendo el escenario de las calles de Saint-Michel. Coronel cuenta lo que sabe, vía mail, desde algún lugar de Europa:

“Mirá hace más de 20 días que viajo solo, José se fue hacia otros rumbos pero nos encontraremos creo en octubre. De Juan Pablo sé poco: tiene creo 46 años, hace como 15 ó 16 años que vive en Europa, vivió en Alemania. Habla alemán, inglés, francés claro, español obvio y no me animo a decir italiano, pero quizás. Buen dato: se crió en plena capital, Corrientes y 9 de julio, más centro imposible. En la calle toca muy bien, lo noté en los últimos tiempos, punteando suciamente con su guitarra acústica algu-nos rocks de los ‘70 y ‘80, en algunas oportunidades con el viejo ése, ¿te acordás? ¿El inglés que toca la eléctrica en Saint-Michel? Bueno, me sorprendió lo bien que tocaba, chupado y todo, aunque cuando toca solo por las terrazas se le anima a Charly García, Spinetta y a unos tanguitos de la vieja guardia, siempre arma algo con quien puede para currar por las terrazas, a veces con un boliviano que se llama Michel, de 28 años más o menos (medio raro el nombre), también músico de la calle casado con una francesa. La última vez que lo vi estaba en un bar de Saint-Michel tocando mientras al mismo tiempo se puteaba con un mozo del bar y un cliente, no sé , era toda una confusión y lo echaban una y otra vez y él contestaba con una canción en inglés, parece haciendo alusión al racismo, en medio de palabras en español y mensajes a modo de gritos sin entonación obvio, hasta que el mozo enloquecido sale del bar (bien pulido) y se agarra a trompadas, bah..., mejor dicho, intenta pegarle a Juan y Juan se cubre con la guitarra, fue todo muy raro, el mozo enloqueció no sé con cuáles de las palabras de Juan, sin control de sí, sabiendo que era su laburo, Juan siguió tocando con su cara un poco roja y las venas del cuello hinchadas de la bronca mientras gritaba “racistas, racistas”, un cliente se acercó (Juan seguía tocando) y puso un billete en su bolsillo. Vive a veces bajo el puente o donde algún amigo o conocido de la rue lo lleve a dormir por un tiempo, el Estado alguna vez le dio un lugar para dormir pero me dijo que tiene que retornar demasiado temprano a dormir si no cierran las puertas, claro su vida está en la noche también. Creo que era importante contarte estos detalles, cualquier cosa preguntame más así se me van a ocurrir más cosas. Un abrazo”.

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Page 71: Libro Entero

María Kodama, Licenciada en literatura, especializada en literatura sajona e islandesa. Traductora Licence en Lettres, spécialisée en littérature saxonne et islandaise. Traductrice

Rue de Buci, métro Mabillon

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Elle fume une cigarette noire et longue. Le sourire facile et les his-

toires s’enchaînent. Il n’y a pas de silences. Au boulevard Saint-Ger-

main il fait froid et il pleut. Elle bavarde avec Leticia, la fille d’amis, qui

travaille dans une galerie d’art de la rue de Seine. Leticia a présenté

une thèse sur Borges à la Sorbonne et elle prépare avec María une

conférence dédiée à l’écrivain à l’hôtel l’Hôtel prévue pour le mois

d’octobre. Les deux amies achèvent les détails de cet événement. Il

sera réservé pour peu de monde, dans un climat exclusif et intime,

comme l’endroit le suggère, hôtel préféré de María et de son mari.

María habite dans les aéroports. Ses pauses sont Saint Germain des

Près et Buenos Aires. Elle prend beaucoup de café et pas d’alcool.

Elle a les cheveux en liberté et elle semble être à l’aise. Du même

ton, elle raconte ses courtes vacances pendant le changement du

siècle. Son ami Juan Goytisolo lui a organisé un voyage de 10 jours

dans le désert. Elle décrit la sensation de fragilité vécue dans cette

petite tente au milieu du désert sous le ciel étoilé. Leticia intercale une

anecdote. Sans aucune raison apparente, María raconte amusée ce

qui lui est arrivé un soir à Buenos Aires. Il pleuvait. Elle rentrait d’une

fête à San Isidro à 4 heures du matin. Elle a ouvert la porte. Son ap-

partement était inondé à cause d’une fissure au plafond. Elle cite les

grecs pour interpréter la scène. Elle a fini la nuit en dormant sur des

caisses avec une couverture. Elle sourit. Elle paie l’addition. Il est 10

heures du soir et demain tôt elle prend l’avion, seule, vers Athènes,

où on l’attend pour donner une conférence sur l’œuvre de son mari.72

Page 73: Libro Entero

Fuma un cigarrillo negro y largo. La sonrisa fácil y las historias se

encadenan. No hay silencios. En el boulevard Saint-Germain hace frío

y llueve. Conversa con Leticia, la hija de unos amigos, que trabaja en

una galería de arte de la rue de Seine. Leticia presentó una tesis sobre

Borges en la Sorbonne y prepara, junto a María, una conferencia dedi-

cada al escritor, en el hotel l’Hôtel, prevista para el mes de octubre.

Las dos amigas ultiman los detalles del evento. Será reservado a pocas

personas, en un clima exclusivo e íntimo, como el lugar lo sugiere,

hotel preferido de María y su marido. María vive en los aeropuertos.

Sus pausas son Saint-Germain-des-Prés y Buenos Aires. Toma mucho

café y nada de alcohol. Tiene el pelo suelto y parece a gusto. Con el

mismo tono, cuenta sus breves vacaciones durante el cambio de siglo.

Su amigo Juan Goytisolo le organizó un viaje de 10 días en el desierto.

Describe la sensación de fragilidad que vivió en esa pequeña carpa

en el medio de la arena bajo el cielo estrellado. Leticia intercala una

anécdota. Sin ninguna razón aparente, María relata divertida lo que

ocurrió una noche en Buenos Aires. Llovía. Volvía de una fiesta en San

Isidro a las 4 de la mañana. Abrió la puerta. Su departamento estaba

inundado a causa de una fisura en el techo. Cita a los griegos para

interpretar la escena. Terminó la noche durmiendo, sobre unas cajas,

tapada con una manta. Sonríe. Paga la cuenta. Son las 10 de la noche

y mañana temprano toma el avión, sola, rumbo a Atenas, donde la

esperan para dictar unas conferencias sobre la obra de su marido. 73

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Juan Carlos Chachques, Médico. Jefe de investigación cardiológico del Hospital Georges Pompidou. Docente en la Universidad de París. Ex-alumno del Dr. R. Favaloro Médecin. Chef de recherche cardiologique à l’Hôpital Georges Pompidou. Enseignant à l’Université de Paris. Ex-élève du Dr. R. Favaloro

Rue Leblanc, métro Balard

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Pourquoi avez-vous inventé l’écharpe cardiaque ?L’insuffisance cardiaque est la cause la plus importante de décès dans le monde occidental. Quand les traitements classiques, médica-menteux, électrophysiologiques ou chirurgicaux ne fonctionnent pas, il faut faire une transplantation. La transplantation cardiaque est limitée par la quantité de donneurs. C’est pour cela que nous avons travaillé depuis les années ‘80 sur d’autres alternatives de transplantation car-diaque.

En quoi consiste cette alternative ?Nous utilisons un muscle du dos, le dorsal large, qui s’emploie beau-coup en chirurgie plastique. Ce muscle, dans une intervention chirurgi-cale un peu longue mais pas trop risquée pour le patient, est disséqué et détaché du dos par une scission latérale. Ensuite on le mobilise. Cela s’appelle un lambeau du muscle dorsal large. On conserve le pédicule axillaire, c’est à dire l’artère afin que ce muscle ne meure pas, pour qu’il y ait de la circulation, et après nous réalisons une fenêtre dans le mur thoracique en enlevant la deuxième côte. Nous plaçons le muscle à l’intérieur du thorax. Nous fermons cette cicatrice du dos et après nous ouvrons le thorax par devant comme dans n’importe quelle chirurgie cardiaque et nous plaçons ce muscle autour du coeur. Une espèce d’écharpe pour qu’elle l’enveloppe, le protège et le couvre.

Comment est-ce que l’écharpe se synchronise avec les pulsations du coeur ?Nous ajoutons un pace-maker. Un système électronique que j’ai dessi-né pour qu’il envoie des impulsions électriques et le fasse se contract-er de manière synchronique avec la systole cardiaque. Au moment où le coeur expulse du sang, ce muscle qui est fixé autour du coeur va l’aider à se contracter, une espèce de massage que le muscle produit au coeur. Cela va aider pendant plusieurs années la contraction cardi-aque au moyen de quelque chose qui ne va pas être repoussé puisqu’il appartient au même patient.

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¿Por qué inventó el echarpe cardíaco?La insuficiencia cardíaca es la causa más importante de muertes en el mundo occidental. Cuando los tratamientos clásicos, medicamen-tosos, electrofislógicos o quirúrgicos no funcionan, hay que hacer un trasplante. El trasplante cardíaco está limitado por la cantidad de da-dores. Por eso hemos trabajado desde los años ‘80 en alternativas al trasplante cardíaco.

¿En qué consiste esta alternativa?Utilizamos un músculo de la espalda, el dorsal ancho, que se usa mucho en cirugía plástica. Ese músculo, en una intervención quirúrgica un poco larga pero no muy riesgosa para el paciente, se lo diseca y despega de la espalda con una escisión lateral. Luego se lo moviliza. Eso se llama un colgajo del músculo dorsal ancho. Se conserva el pedículo asilar, es decir, la arteria bebe para que ese músculo no se muera, para que tenga circulación, y luego realizamos una ventana en la pared torácica por resección de la segunda costilla. Colocamos el músculo en el inte-rior del tórax. Cerramos esa cicatriz de la espalda y luego abrimos el tórax por delante como en cualquier cirugía cardíaca y ponemos ese músculo alrededor del corazón. Una especie de echarpe para que lo envuelva, proteja y cubra.

¿Cómo el echarpe se sincroniza con los pulsos del corazón?Agregamos un marcapasos. Un sistema electrónico que yo diseñé para que le envíe impulsos eléctricos y lo haga contraer sincrónico con la sístoles cardíaca. En el momento en el que el corazón expulsa sangre, ese músculo que está fijado alrededor del corazón lo va a ayudar a contraer, una especie de masaje que el músculo produce al corazón. Eso va a ayudar durante muchos años a la contracción cardíaca a través de algo que no va a ser rechazado porque es del mismo paciente.

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Agustin Pichot, deportista,Medio Scrum de la Selección Argentina de rugby (Los Pumas) y del Stade Français Sportif. Demi de mêlée de la Sélection Argentine de Rugby (Los Pumas) et du Stade Français

Rue Commandant Gilbaud, métro Porte de Saint-Cloud

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Qu’est-ce que tu aimerais être si tu n’étais pas ce que tu es ? Je suis ce que j’ai voulu être.

Quel est ton auteur préféré en prose ? Nietzsche.

Ton poète...? Jorge Luis Borges.

Tes héros ou héroïnes de fiction ? Superman.

Ton compositeur préféré ? Andrés Calamaro.

Tes peintres...? Salvador Dali.

Tes héros ou héroïnes historiques préférés ? J’ai un respect énorme pour Marx et Ortega et Gasset.

Ton occupation préférée ? Ma famille.

Quel est le principal aspect de ton caractère ? La contradiction.

Ta ville préférée ?Martinez.

Ton film culte ? El hijo de la novia.

Comment aimerais-tu mourir ? Je n’aimerais pas mourir.

Questionnaire Proust

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¿Qué te gustaría ser si no fueses lo que sos? Yo soy lo que yo quise ser.

¿Cuál es tu autor preferido en prosa? Nietzsche.

¿Tu poeta...? Jorge Luis Borges.

¿Tus héroes o heroínas favoritas de la ficción? Superman.

¿Tu compositor preferido? Andrés Calamaro.

¿Tus pintores...? Salvador Dalí.

¿Tus héroes o heroínas preferidas de la historia? Tengo un respecto enorme por Marx y Ortega y Gasset.

¿Tu ocupación preferida? Mi familia.

¿Cuál es el principal aspecto de tu carácter? La contradicción.

¿Tu ciudad favorita? Martínez.

¿Tu película culto? El hijo de la novia.

¿Cómo te gustaría morir? No me gustaría morir.

Cuestionario Proust

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2ème partie

Pourquoi est-ce que tu n’as pas participé au calendrier 2007 du Stade Français ?Je l’ai fait une fois, quand je suis arrivé, parce que je ne savais pas comment ça se passait. Je n’aime pas celui qui fait le calendrier, ce n’est pas clair, les images sont très gay mais elles se vendent déguisées avec quelque chose de rugby.

Quelle est ta diète ?Essayer de manger le pire possible.

A part le rugby, quelle est ton autre passion ?La musique. J’ai été dj quand j’étais très jeune. J’ai travaillé depuis mes 14 ans jusqu’à la cinquième année de l’école secondaire. Je m’occupais de la musique dans les fêtes, au club. La musique m’a toujours accompagné, depuis que je jouais de la batterie quand j’étais petit, et écouter ma mère jouer du piano. J’ai chez moi les vinyles et les mk2 avec lesquelles je passais de la musique, maintenant je mixe avec le PC. Dans mon I-pot j’ai 8000 thèmes chargés.

Comment serait un set Pichot ?Il serait d’avant-garde, tranquille, sans voix.

Quel endroit de la ville est-ce que tu aimes ?Pigalle. Là se trouve le vrai Paris. Le contraste divisé par une avenue : vers le haut se trouve le Sacré-Coeur, une colline d’où tu vois tout joli ; vers le bas, l’enfer. Si je ne m’entraînais pas ici (16 arrondissement) je vivrais à Montmartre. Là habitent les acteurs, les prostituées, les écrivains.

Est-ce que le joueur de rugby en France exerce la même fascination qu’en Argentine ?Non, c’est très différent. Ici le rugby est plutôt du sud, des paysans, d’une classe sociale différente, il provient d’un gros travail, de beaucoup d’effort. En Argentine malheureusement nous sommes sortis des écoles privées, c’est un sport super élitiste et clas-siciste. En Argentine, le rugby constitue un groupe auquel on veut appartenir, y entrer.

Qu’est-ce que tu feras quand tu te retireras du rugby ?J’aimerais me consacrer à la politique sociale. J’ai une fondation qui prête de l’aide à une communauté Toba.

Tu es superstitieux ?Oui. Tous les jours c’est une superstition. J’ai une phobie très grande du numéro 17. Je ne fais pas de choses qui, je crois, pour-raient apporter de la malchance. J’ai passé des heures à discuter au check-in pour éviter le numéro 17 dans les avions. J’utilise la superstition pour trouver du sens à beaucoup de choses.

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2º parte

¿Por qué no participaste del calendario 2007 del Stade Français?Lo hice una vez, cuando llegué, porque no conocía cómo era. No me gusta quien hace el calendario, no es claro, las imágenes son muy gay, pero se venden disfrazadas en algo de rugby.

¿Cuál es tu dieta?Tratar de comer todo lo peor posible.

Además del rugby, ¿cuál es tu otra pasión?La música. Fui dj cuando era chico. Trabajé desde los 14 años hasta casi 5° del colegio. Ponía música en fiestas, en el club. La música siempre me acompañó, desde que tocaba la batería cuando era chico, hasta cuando escuchaba a mi mamá tocar el piano. Tengo en mi casa los vinilos y las mk2 con las que pasaba música. Ahora mezclo con la computadora. En mi E-pot tengo 8000 temas cargados.

¿Cómo sería un set Pichot?Sería avant-garde, tranquilo, sin voz.

¿Qué lugar de la ciudad te gusta?Pigalle. Ahí está el verdadero París. El contraste divido por una avenida: hacia arriba está el Sacré-Coeur, una colina donde ves todo lindo; hacia abajo, el infierno. Si no entrenase acá (distrito 16), viviría en Montmartre, donde hay actores, prostitutas y escritores.

¿El jugador de rugby en Francia ejerce la misma fascinación que en Argentina?No, es muy distinto. Aquí el rugby es más del sur, de campesinos, de una clase diferente, viene de algo de mucho más de trabajo, de esfuerzo. En Argentina desgraciadamente venimos de colegios privados, de un deporte que ha sido súper elitista y clasicista. En argentina el rugby es un grupo al que se quiere pertenecer.

¿Qué harás cuando te retires?Me gustaría dedicarme a la política social. Tengo una fundación que ayuda a una comunidad Toba.

¿Sos supersticioso?Sí. Todos los días es una superstición. Tengo una fobia muy grande con el número 17. No hago cosas que yo creo que puedan traer mala suerte. Me he pasado horas discutiendo en el check-in para evitar el número 17 en los aviones. Utilizo la superstición para encontrarle sentido a muchas cosas.

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Liliana Andreone, Relaciones públicas del Teatro del SoleilRelations publiques au Théatre du Soleil

Bois de Vincennes, métro Châteaux de Vincennes

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Liliana Andreone vient de fêter ses trente ans au sein du Théâtre du Soleil, conte de fées situé dans l’ancienne Cartoucherie du Bois de Vincennes, à Paris. Elle a laissé de côté sa profession d’avocate, son métier en Argentine, d’où elle est partie, deux ans avant le coup d’État. Son premier travail au théâtre, créé en 1964 et dirigé par Arianne Mnouchkine, a été à l’atelier couture. Pendant ces trente ans elle a tout fait, comme la plupart des quatre-vingt personnes qui donnent tout à la scène, depuis les décors, la cuisine, jusqu’aux scénarios, tout ce que réclame une compagnie qui parcourt le monde.Une fois, je suis allée chercher des vêtements chez Emaüs et, quand j’ai demandé si l’on pouvait me prêter une machine à coudre pour les adapt-er, une amie psychiatre, Hélène Heudier, m’a présenté des gens du Soleil, puis j’ai rencontré la directrice. C’était le mois d’août ‘76. J’ai commencé à l’atelier de couture, et quelques années après, je me suis occupée pen-dant quelque temps de l’intendance et finalement, des relations publiques. Quand j’y suis arrivée, ils étaient en train de tourner le film Molière, après ont commencé les tournées, ici nous sommes quatre-vingt personnes à travailler, c’est une coopérative où, pratiquement, nous gagnons tous la même somme. Soleil est un endroit spécial.Liliana s’arrête, avec un regard ému, sur ses années d’arrivée, depuis son exil à Madrid, avec son partenaire d’alors, Cacho El Kadri, connu pour sa participation à la guerrillera de Taco Ralo, encore en activités aujourd’hui. Arriver sans rien avoir, c’est peut-être le moindre des maux. De même que travailler dans n’importe quoi pour survivre, avoir les valises toujours prêtes pour rentrer, dormir chaque jour dans un endroi différent. Ce qui compte davantage, c’est l’éloignement des personnes aimées, de la famille, des amis, des endroits. Liliana et Ca-cho, finalement, s’installèrent dans un endroit spécial, entouré d’arbres au milieu de la nature. Surtout, de nouvelles étreintes, de tout nou-veaux amis. Une Solidarité avec majuscule d’un monde français dont, au début, ils ne comprenaient pas la langue, mais dont la compréhen-sion passait par les actes. Nous n’avons pas voulu la condition de réfugiés. À ce moment-là nous pensions que c’était pour un petit moment, il ne fallait même pas ouvrir la valise, comme dans la pièce de Oscar Castro. En outre, nous habitions dans des appartements qu’on nous prêtait, et toujours avec les valises po-sées à côté, parce qu’on n’avait pas de papiers. Et comme ça, nous avons commencé à rester, à continuer à rester, nous avons rencontré des gens adorables, qui nous ouvraient les chemins.

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Liliana Andreone acaba de cumplir treinta años trabajando en un teatro que es como un cuento de hadas metido en la antigua Cartoucherie del Bois de Vincennes, en París. Liliana tuvo que ignorar su título de abogada obtenido en Argentina, de donde salió dos años antes del golpe de estado, para poner manos a la obra en el taller de costura: ese fue su primer trabajo en el teatro fundado en 1964 y que dirige Arianne Mnouchkine. Treinta años en los que hizo de todo, como la mayoría de las ochenta personas que se dejan la piel en la escena, en los decorados, en la cocina, en los guiones y en todo lo que implica la actividad de una compañía que recorre el mundo llevando el teatro en la sangre.Una vez fui a buscar ropa a Emaüs y, cuando pedí prestada una máquina de coser para adaptarla, una amiga médica psiquiatra, Helene Heudier, me presentó a gente del Soleil, y luego conocí a la directora. Era agosto del ‘76. Empecé en el taller de costura, y con el paso de los años, me ocupé un tiempo de la intendencia y, al final, de las relaciones públicas. Cuando llegué estaban rodando la película Molière, después vinieron las giras, aquí trabajamos ochenta personas, es una cooperativa en la que prácti-camente todos ganamos lo mismo. Soleil es un lugar especial. Liliana se detiene con una mirada de emoción en los años de llegada, desde el exilio de Madrid, con su pareja, Cacho El Kadri, reconocido por su participación en el experimento guerrillero de Taco Ralo, hasta un hoy plagado de actividad. Llegar sin tener nada, eso quizás fue lo menos. Lo de menos también trabajar en cualquier cosa para sobrevi-vir, lo de menos tener las valijas siempre listas para volver, dormir cada día en un sitio diferente...Lo de más, el alejamiento de los seres queridos, de la familia, los amigos, los lugares. Liliana y Cacho, por fin, recalaron en un lugar especial, ro-deado de árboles y naturaleza por todas partes. Sobre todo, rodeado de abrazos nuevos, de amigos recién estrenados. De Solidaridad con mayúsculas por parte de un mundo francés que no comprendían en el lenguaje oral, al principio, pero que se abría a un entendimiento sin palabras: de hechos.No quisimos la condición de refugiados. En esa época pensábamos que era por un ratito, no hacía falta ni abrir la valija, como en la obra de Oscar Castro. Además vivíamos en departamentos que nos iban prestando, y siempre con las valijas de un lado a otro, porque no teníamos papeles. Y así nos empezamos a quedar, nos seguimos quedando, caímos con gente adorable, abriendo los caminos...

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J’ai rencontré des gens extraordinaires, j’ai pu étudier Économie politique et travailler dans des collectivités qui ont mis à la disposition des argentins et des chiliens tout un réseau solidaire afin qu’ils s’intègrent.Tout ça a permis d’ouvrir le rideau d’une nouvelle scène qui a accueilli des exilés spéciaux, avec l’envie d’en faire partie, de s’y insérer, de lutter pas seulement pour survivre mais pour crier aux noms des dis-parus, contre la dictature et continuer à rêver pour un monde moins injuste. Il y a des gens, comme ceux du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement, et le Comité de l’Énergie Atomique qui voulaient savoir ce qu’ils pouvaient faire pour les disparus... Arianne est partie avec Lelouch au Chili et ils ont présenté un communiqué sensationnel à l’aéroport. En Argentine elle a été avec les Mères et elle les a interrogé sur les artistes disparus...et quand elle est rentrée ils ont décidé de créer l’AIDA (Associa-tion Internationale de Défense des Artistes). Le soir, le Soleil est devenu un lieu de rencontres, avec un travail de militantisme à travers l’AIDA. De cette façon, nous avons pu faire des dénonciations importantes à ce moment-là. Il y eut des manifestations auxquelles beaucoup de monde a adhéré, et tous les jeudi, on se retrouvait face à l’Ambassade Argentine à Paris.Sensibilisée peut-être par l’hommage reçu il y a quelques mois pour ces trente ans au Théâtre du Soleil, Liliana Andreone n’a que des re-merciements : d’y avoir été engagée, entendue, respectée. C’est cu-rieux, elle ne s’attribue aucune des réussites. Habituée jusqu’à la limite au travail en équipe, elle ne se sent protagoniste d’aucune prouesse. Elle a seulement le sentiment de faire partie d’un groupe qui s’est rassemblé sans poser de questions sur les revendications politiques de ce moment-là. Cette façon d’être demeure décrite dans la web du Théâtre du Soleil avec la phrase: « Téléphonez-nous. Nous avons encore des voies humaines ! »Ou on peut lire un fragment de Raymond Carver qui lui va très bien à Liliana:« Alors as-tu trouvé / Ce que tu voulais dans cette vie, malgré tout? / Oui / Et que voulais-tu? / Pouvoir me dire bien-aimé, me sentir / Bien-aimé sur la terre. »

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Me encontré con gente extraordinaria, pude estudiar economía política y trabajar con colectividades que pusieron a disposición de argentinos y chilenos todo un resort de solidaridad para conseguir su integración.Esos hechos permitieron descorrer el telón de un nuevo escenario que acogió a unos exiliados especiales, con ganas de incluirse, de in-corporarse, de luchar no sólo para la supervivencia sino para seguir gritando por los desaparecidos, contra la dictadura y para seguir so-ñando con un mundo menos injusto.Había gente, como la del Comité Católico contra el Hambre y por el De-sarrollo y el Comité de la Energía Atómica, que querían saber qué podían hacer por los desaparecidos... Arianne se fue con Lelouch a Chile e hici-eron un comunicado sensacional en el aeropuerto. En argentina estuvo con las Madres y pidió por los artistas desaparecidos... y cuando volvió decidieron crear la AIDA (Asociación Internacional de Defensa de los ar-tistas). Por las noches el Soleil se convirtió en un lugar de encuentro, con trabajo de militancia a través de la AIDA. Así pudimos hacer denuncias que fueron importantes en ese momento. Hubo manifestaciones a las que adhirió muchísima gente, y todos los jueves, nos encontrábamos frente a la Embajada Argentina en París.Quizás sensibilizada por el homenaje que recibió hace unos meses con motivo de los 30 años en el Teatro del Soleil, para Liliana Andreo-ne todo son palabras de agradecimiento: por haber sido incorporada, escuchada y respetada. Curioso, ninguno de los logros se lo atribuye a sí misma. Acostumbrada hasta el límite al trabajo en equipo, no se siente protagonista de proeza alguna. Sólo siente que forma parte de un grupo que se unió sin preguntas a las reivindicaciones políticas de entonces. Esa manera de ser queda descrita en la web del Theatre du Soleil con la frase: “Téléphonez-nous. Nous avons encore des voies humaines!”O se puede leer un fragmento de Raymond Carver que le queda bien a Liliana: “ Alors as-tu trouvé / Ce que tu voulais dans cette vie, malgré tout ? / Oui / Et que voulais-tu ? / Pouvoir me dire bien-aimé, me sentir / Bien-aimé sur la terre ”.

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Antonio Seguí,Pintor y escultor. El museo de arte moderno Centre Pompidou consagró, en 2005, una retrospectiva titulada “Antonio Seguí, oeuvre sur papier 1950-2005” Peintre et sculteur. Le musée d’art modern Centre Pompidou à consacré, en 2005, une rétrospective intitulé « Antonio Seguí, œuvre sur papier 1950-2005 »

Arcueil, RER B, Laplace

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J’habite à Paris depuis 1963. Pourquoi Paris ? Paris était une partie de ma culture et j’avais vécu un an à Buenos Aires. Comme je dis souvent à mes amis, j’ai choisi d’être un latino-américain à Paris, au lieu d’un cordobés (habitant de Córdoba) à Buenos Aires, avec tout ce que cela implique. Les voyages duraient dix-huit jours et sur le bateau, avant d’arriver, on a inauguré une exposition à laquelle je participais. Au débarquement, j’ai su qu’il s’était vendu la moitié de mes tableaux ! Cela me permettait de vivre quelques mois, en plus de la bourse que j’avais obtenue. Mais j’ai toujours pensé y rester peu de temps. J’avais habité Paris comme étudiant et les Français étaient pour moi plus insupportables qu’ils le sont en réalité. Le préjugé était si grand que quand j’ai connu quatre ou cinq Fran-çais plus ou moins aimables, mon impression a changé en vingt-quatre heures. Deux ou trois galeries se sont intéressées à mon travail, j’ai commencé à exposer... Après, tu y restes quarante ans sans t’en rendre compte.J’ai pensé à m’en aller soixante-douze fois, je m’étais intéressé à la politique, ensuite les militaires sont arrivés et je ne suis pas parti. Puis, j’ai pensé rentrer avec l’arrivée d’Alfonsín au pouvoir et j’ai vu ...que ce n’était pas le moment. Et maintenant je dis, je rentrerai quand je serai âgé, je ne fixe pas de date. Le Paris de 1963 était le Paris dont on rêvait, l’activité sociale et culturelle était centrée sur St. Germain et sur Montparnasse. Les gens se rencontraient dans les cafés, les écrivains se mêlaient aux peintres et aux guitaristes. Le soir, on mangeait à La Coupole et on se couchait tard. Je n’ai pas eu de problèmes d’intégration : à mon époque ce mot n’existait pas. Si quelque chose nous a fait changer, c’est Mai ‘68, mais c’est bizarre, parce qu’il aurait dû apporter de la joie et ce fut le contraire ; les gens qui avaient cette joie, ont commencé à la perdre ; beaucoup se sont réfugiés dans des pseudos sectes macrobiotiques et d’autres dans la politique. J’ai participé à tout, j’ai fait des affiches à l’École des Beaux Arts, et pourtant il y a eu un avant et un après 68. À partir de là, les gens se sont isolés, je me suis enfermé pour travailler. Je n’ai plus fait les fêtes de trois jours dans mon jardin, le cauchemard des voisins, et j’assistais seulement aux expositions de mes amis les plus intimes. Après 68 je suis devenu néo-marginal. J’ai des amis français et latino-américains, mais je suis devenu plus français concernant les règles et le respect. Ce qui est positif c’est que je m’étais imposé une condition : celle de vivre de ce que je fais, et j’ai toujours pu le faire, des fois en vivant mal, mais ne pas manger deux ou trois jours n’est pas si grave. De toute façon je suis parti de l’Argentine parce que j’en avais envie, je retourne quand je le peux et on peut dire que je travaille à Paris et j’habite en Argentine. Je travaille tous les jours, du matin au soir, mais je voyage assez et il y a toujours eu un cordon ombilical, une continuité dans mon œuvre, dès le début jusqu’à main-tenant. Je n’ai jamais pensé devenir un peintre cordobés, ni argentin, ni latino-américain. On peint et ça suffit !

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Vivo en París desde 1963. ¿Por qué París? París era parte de mi cultura. Había vivido un año en Buenos Aires. Como les digo muchas veces a mis amigos, elegí ser un latinoamericano en París antes que un cordobés en Buenos Aires, con toda la carga que ello supone. Antes de llegar, los viajes entonces duraban 18 días y se hacían en barco, se inauguró una exposición en la que participaba, y cuando llegué ¡me enteré que se habían vendido la mitad de mis cuadros! Eso me permitía vivir unos meses, sumado a la beca que había conseguido. Pero siempre pensé estar poco tiempo. Había estado en París en la época de estudiante y los franceses me parecían más insoportables de lo que son en realidad. Era tal el prejuicio que en cuanto conocí a cuatro o cinco franceses más o menos amables cambió mi argumento en veinticuatro horas. En esa Bienal, dos o tres galerías se interesaron en mi trabajo, y empecé a exponer... Después, estás cuarenta años sin darte cuenta. Pensé en irme 72 veces, me había interesado la política, luego llegaron los militares y no me fui. Después pensé volver cuando llegó Alfonsín y vi que lo iba a pasar mal. Y ahora digo, ¡voy a volver cuando sea grande! No pongo fecha. El París de 1963 era el París que uno soñaba, la actividad social y cultural estaba centrada en St. Germain y en Montparnasse. La gente se encontraba en los cafés, se mezclaban los escritores con los pintores y los guitarristas. A la noche cenábamos en La Coupole y nos acostábamos tarde. Yo no tuve problemas de integración: en mi época no existía esa palabra. Si algo nos hizo cambiar fue Mayo del ‘68, pero es extraño, porque debería haber dado alegría y sin embargo fue al revés; la gente que tenía alegría la fue perdiendo; muchos se refugiaron en seudo sectas macrobióticas y otros en política. Yo participé en todo, hice afiches en la Escuela de Bellas Artes, y sin embargo hubo un antes y un después de mayo. A partir de ahí la gente se aisló, me encerré a trabajar. Ya no hice las fiestas de tres días en mi jardín, horror de los vecinos, y sólo asistía a las exposiciones de mis íntimos amigos. Después de mayo me hice neomarginal. Tengo amigos franceses y latinoamericanos, pero me he vuelto más francés en cuanto a las reglas y el respeto. Lo único bueno es que me había trazado una exigencia: vivir de lo que hago y siempre lo pude hacer, a veces viviendo mal, pero pasarse dos o tres días sin comer no es tan grave. De todos modos yo salí de Argentina porque tenía ganas, vuelvo siempre que puedo y se puede decir que trabajo en París y vivo en Argentina. Trabajo todos los días de la mañana a la noche, pero viajo bastante y siempre he tenido un cordón umbilical, una continuidad en la obra, desde el comienzo hasta ahora. Nunca pensé ser un pintor cordobés, ni argentino ni latinoamericano. ¡Uno pinta y basta!

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Francisco Sorribes Vaca, Exiliado político, ex sacerdote, escritor Exilé politique, ex prêtre, écrivain

Cimetière d’Ivry, métro Mairie d’Ivry

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IL AVAIT 67 ANS / L’écrivain cordobés Francisco Sorribes Vaca est mort / Prêtre et prisonnier politique en Argentine, il s’est exilé à Paris où il a été écrivain pendant plus de 25 ans.

PARIS.- L’écrivain cordobés Francisco Sorribes Vaca, de 67 ans, est décédé la semaine dernière à l’hôpital à Paris où il a été admis d’urgence. Sorribes Vacca souffrait de graves problèmes respiratoire et subissait des examens médicaux depuis quelques temps. Mardi 6 sep-tembre, hospitalisé d’urgence, il est mort quelques heures plus tard, très tôt le mercredi matin, dans un hôpital du sud-est de Paris. Il est enterré aujourd’hui au cimetière d’Ivry, en présence de sa famille et ses plus proches amis. Né à Belville, Sorribes a été prêtre dans sa ville natale et dans la Paroisse de Villa Nueva. En 1974 il est arrêté par la Triple A parce-qu’il professe la théologie de la libération. En tant que prête et par le biais d’Amnesty International en ‘77, ilo s’exile à Paris où il a abandonné son sacerdoce pour l’écriture. Il étudie la Sociologie à l’Université de la Sorbonne et il travaille com-me journaliste, écrivain et poète. Durant ces années-là, il rencontre les personnalités du monde intellectuel parisien et parmi eux, le phi-losophe français Jean-Paul Sartre. Lors de déjeuners hebdomadaires, dans un petit restaurant du Quar-tier Latin à Saint-Michel, le poète brille par son humeur, son intelligence et son imagination. Il joue avec le langage, en le défaisant, toujours à la recherche de la poétique de chaque mot. Ses anecdotes et ses his-toires prenaient des directions imprévisibles qu’il réinventait toujours. Pancho Sorribes parlait de l’importance pour chaque personne de trouver sa propre « respiration poétique », c’est pour cela qu’il insistait, à celui qui voulait l’écouter, sur le fait d’apprendre un poème par jour, pour jouer avec lui, comme le seul moyen de résistance et de change-ment.

Nécrologie publiée en septembre 2005, dans l’hebdomadaire El Regional, de Villa María, Córdoba, Argentine.

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TENÍA 67 AÑOS / Murió el escritor cordobés Francisco Sorribes Vaca / Sacerdote y preso político en Argentina, se exilió en París donde fue escritor por más de 25 años

PARÍS.- El escritor cordobés Francisco Sorribes Vaca, de 67 años, falleció la semana pasada en un hospital de París donde fue inter-nado con urgencia por problemas respiratorios. Sorribes Vaca padecía graves problemas respiratorios razón por la cual se estaba sometiendo a exámenes médicos desde hacía un tiempo. El martes 6 de septiem-bre fue internado con urgencia, y horas más tarde, el miércoles por la madrugada, falleció en un hospital del sureste de París. Sus restos son enterrados hoy en el cementerio parisino de Ivry, donde se darán cita su familia y amigos más próximos. Nacido en Belville, Sorribes fue sacerdote de su ciudad natal y de la parroquia de Villa Nueva. En el año ‘74 fue detenido por la triple A por profesar la teología de la liberación. Por intermedio de Amnesty International, en el año ‘77, el en ese entonces sacerdote se exilió en París, donde dejó los hábitos por la escritura. Estudió Sociología en la universidad de la Sorbonne y se desempeñó como periodista, escritor y poeta. En esos años, comenzaron sus en-cuentros con los personajes del mundo intelectual parisino, entre ellos, el filósofo francés Jean-Paul Sartre. En sus almuerzos semanales, en un pequeño restaurante del barrio lati-no de Saint-Michel, el poeta destilaba humor, inteligencia e imaginación. Jugaba con el lenguaje, deconstruyéndolo, siempre en la búsqueda de la poética de cada palabra. Sus anéctodas e historias tomaban direc-ciones impredecibles que siempre reinventaba. Pancho Sorribes hablaba de la importancia de que cada persona encontrase su propia “respiración poética”, por eso insistía, a quien quisiera escucharlo, en aprender una poesía por día, para jugar con ella, como único modo de resistencia y de cambio.

Necrológica publicada en el mes de septiembre de 2005, en el semanal El Regional, de Villa María, Córdoba, Argen-tina.

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Milagros Schmoll, Modelo (Jean Paul Gaultier, Chanel, Yohji Yamamoto, Love Sex Money, Givenchy, Hermes)Manequin (Jean Paul Gaultier, Chanel, Yohji Yamamoto, Love Sex Money, Givenchy, Hermes)

Rue Duphot, métro Madeleine

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AGENCE VIVA MODELS

P r o f i l

hauteur 1,77poitrine 84

faille 58hanches 89

chaussures 40 1⁄2cheveux roux

yeux verts

height 5’ 9 1⁄2bust 33waist 23hips 35

shoes 8 1⁄2hair red

eyes green

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AGENCIA VIVA MODELS

P r o f i l

altura 1,77busto 84cintura 58caderas 89

n° de calzado 40 1/2pelirroja

ojos verdes

height 5’ 9 1⁄2bust 33waist 23hips 35

shoes 8 1⁄2hair red

eyes green

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Miguel Ángel Estrella, Embajador argentino ante la UNESCO. Pianista Embassateur argentin a l’UNESCO. Pianiste

Rue Miollis, métro Segur

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Un petit bureau aux rideaux baissés et une température presque équatoriale. Miguel Angel Estrella se sert de ce décor pour nous raconter sa vie d’ici, mais aussi celle de là-bas qui lui a laissé des traces.Sa vie de là-bas, passée en prison dans le pénitentiaire Libertad en Uruguay, 2 ans et demi à ravaler sa rage mais sans perdre espoir –Esperanza, nom qu’il donnera à son association créée il y a longtemps dèjà ; sa vie de là-bas qui lui a donné et repris sa femme mais lui a laissé deux fils avec lesquels il constitue un trio indestructible; sa vie de là-bas qui lui a fait connaître la douleur incommensurable de la torture mais lui a offert sa force intérieure et la sauvegarde de ses mains magiques de pianiste.Miguel Ángel Estrella parle lentement mais sans s’arrêter. Depuis qu’il est Ambassadeur argentin à l’UNESCO, il n’atteint pas les cent concerts par an, mais si cinquante, partout dans le monde, du Liban à Paris, du Chaco à Berlin, surtout pour aider les enfants. Enfants maigrichons comme lui l’était à l’âge de dix ans, lorsqu’il est tombé amoureux d’Evita, à l’occasion d’une visite qu’elle a faite à son village, elle, belle et souriante, lui a pincé les joues en disant, à lui et à d’autres enfants de la même taille : « Je vais me tuer en me battant pour que vous ayez un avenir ! »Miguel Ángel Estrella a réalisé ses désirs. Il était déjà quelqu’un lorsqu’un mouvement international intégré par des personnalités dont il se souvient toujours des noms et prénoms, l’a arraché de sa prison et l’a fait retourner à Paris. Le Paris où il avait habité quelques années auparavant, dont il était tombé amoureux, pas assez cependant pour y rester. Mais il était libre et il y retrou-vait ses enfants qui n’avait pas voulu changer la France pour le Mexique. La peur était trop forte. L’accueil trop chaud. « Viens en France au moins pour nous dire merci » , lui avaient dit ses parrains. « Et j’y suis resté », dit-il avec simplicité. Les premiers temps à Montmartre, cinq heures et demie par jour au piano, comme toujours, mais beaucoup de vie en famille, beaucoup de militantisme, rencontres avec la CAT, avec la Croix Rouge, la création du Groupement Péroniste pour la Libération Nationale et les dénonciations, d’énormes efforts pour dénoncer la mise en scène préparée à l’occasion de la visite de Pérez de Cuellar dans une prison préfabriquée qui avait même un poste de radio. Les amis ont commencé aussi à remplir sa vie de pertes. Amis comme Julio Cortázar ou Danielle Mitterrand avec lesquels il a découvert des significations partagées qu’il n’aurait pas pu comprendre avant. « Pierre Bercy, qui organisait les manifestations pour les disparus devant l’Ambassade Argentine, m’a dit qu’il y avait un homme timide qui voulait me voir : c’était Cortázar ! » Comme beaucoup d’exilés, il n’est pas rentré en Argentine jusqu’au mois de décembre 1983, et en ce moment, il voyage six fois par an, toujours pour donner des concerts, pour rencontrer des enfants, pour amener la musique aux défavorisés, comme un patrimoine qui, s’il arrive à s’installer dans la personne, laisse les meilleures séquelles. L’histoire avec la France avait commencé lorsqu’il était boursier pendant quatre ans, de 1968 à 1972, où il combinait le perfec-tionnement musical avec son caractère de délégué des mouvements syndicaux de Tucumán. Miguel Ángel Estrella aime les gens, de n’importe où, et même s’il se sent plus argentin que la yerba mate, il n’oublie pas que ses grands parents sont descendus d’un bateau en provenance du Liban dans le port de Buenos Aires. C’est pour cela qu’il dit que ses paysages ne sont pas le Louvre, le monde c’est le paysage humain. « Nous qui habitons le Nord du pays, nous avons ce rapport chaud avec les êtres humains. Je continue toujours à écrire à mes camarades de première année d’école primaire ». Et c’est pour cela qu’il est si content que Música Esperanza soit devenue un bateau si grand, avec cinquante succursales dans tout le monde.

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Un pequeño despacho con las persianas bajas y una calefacción casi ecuatoriana. Miguel Ángel Estrella utiliza este escenario para contarnos su vida, de aquí, pero también la de allá, la que lo marcó. La que le hizo tragar con rabia, pero también con Esperanza, como la asociación que dio a luz hace ya mucho tiempo. Dos años y medio de cárcel en el penal Libertad de Uruguay. La vida de allá que le dio y le quitó a su mujer, pero le dejó dos hijos con los que forma un trío indestructible. La vida de allá que le acercó el dolor de la tortura hasta niveles insostenibles, pero le concedió a la vez una fuerza interior que, con la magia de sus manos de pianista, pudo rescatar. Miguel Ángel Estrella habla despacio pero no para. Desde que es embajador argentino ante la UNESCO no llega a los cien pero sí a los cincuenta conciertos cada año, por todas partes del mundo. Desde el Líbano hasta París, desde Chaco hasta Berlín, sobre todo para ayudar a los chicos. Chicos como aquel palillo que era él a los diez años cuando se enamoró de Evita, en una visita que hizo a su pueblo, y ella, bella y sonriente, le retorció los cachetes y les dijo, a él y a otros chicos de la misma talla: “¡Yo me voy a matar peleando para que ustedes tengan un destino!”. Miguel Ángel cumplió. Ya era alguien cuando un movimiento internacional con varias cabezas que él recuerda con nombre y apellido una y otra vez, lo arrancó de la celda y lo volvió a traer a París. Al París que él ya había habitado unos años antes, y del que también se había enamorado pero no tanto como para quedarse. Pero cuando le soltaron las amarras y pudo reencontrar a los chicos, fueron ellos los que no quisieron cambiar Francia por México. El miedo era muy fuerte. La acogida demasiado cálida. “Vení a Francia aunque sea para dar las gracias”, le habían dicho sus padrinos. “Y me fui quedando”, dice con sencillez. Los primeros tiempos fueron en Montmartre, cinco horas y media al día de piano, como siempre, pero mucha vida familiar, mucha militancia, encuentros con la CAT, con Cruz Roja, creación de la Agrupación Peronista por la Liberación Nacional y las denuncias, con el enorme esfuerzo que supuso desmontar la escena teatral que le habían vendido a Pérez de Cuellar cuando lo visitó en una celda prefabricada que tenía hasta radio.Los amigos también empezaron a llenar su vida de pérdidas. Amigos como Julio Cortázar o Danielle Mitterrand, con los que des-cubrió significados compartidos que antes no habría logrado comprender. “Pierre Bercy, el que organizaba las manifestaciones por los desaparecidos frente a la Embajada Argentina, me dijo que había un hombre tímido que quería verme: era Cortázar!” Como muchos exiliados, no volvió a Argentina hasta diciembre de 1983, y ahora viaja unas seis veces al año, siempre para dar conciertos, para encontrar a otros chicos como el que fuera él, para acercar la música a los menos privilegiados, como un patrimonio que si se instala en la persona, deja las mejores secuelas. La historia con Francia había empezado cuando estuvo cuatro años como becario, desde el `68 al `72, combinando el perfeccionamiento musical con su carácter de delegado de los movimientos sindicales de Tucumán. A Miguel Ángel Estrella le gusta la gente, no importa de dónde y aunque se siente más argentino que la yerba mate, tampoco olvida que sus abuelos también bajaron de un barco en el puerto de Buenos Aires, procedentes del Líbano. Por eso dice que sus paisajes no son los Louvres, el mundo es el paisaje humano. “Los norteños tenemos esa cosa caliente con los seres humanos, yo me sigo escribiendo con mis compañeros de primero inferior”.Y por eso está tan contento de que Música Esperanza se haya hecho un barco tan grande, con cincuenta sucursales en todo el mundo.

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Juan Carlos Garavaglia, Historiador. Director de estudios de la Escuela de Altos Estudios en Ciencias Sociales (EHESS)Historien. Directeur d’études de l’École de Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)

Boulevard Raspail, métro Sèvres -Babylone

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Les premiers sentiers de la révolution : L’Opinion dans les balbutiements de l’Indépendance du Río de la Pla-ta (1806-1813).

... Mais l’activité éditoriale ne s’épuisait pas dans les journaux ; on a déjà vu comment les brochures et les imprimés participent activement dans ce processus. Il y a aussi les livres. Soit introduits de l’étranger - Bracken-ridge lui-même se souvient qu’après la Révolution, les « restrictions sur l’importation et la circulation de livres, pas tout à fait supprimées, se sont beaucoup relâchées », en soulignant le fait d’avoir trouvé « les ouvrages de Voltaire dans les librairies »58, soit les peu de livres édités à Buenos Aires. Parmi eux, évidemment, la traduction de Moreno du Contrat Social de J.J.Rousseau, publiée l’année de la Révolution, et qui a eu du renom. On sait que le traducteur a censuré l’ouvrage et l’annonce dans son introduc-tion : « Comme l’auteur a eu le malheur de délirer en matières religieuses, il a supprimé le chapitre et les principaux passages, où il en a parlé »59 ; cela n’était pas de bon augure, mais l’inquiet avocat « porteño » connais-sait très bien son milieu60...

60 Levene se rappelle qu’un mois après le départ de Moreno du Comité, le Conseil Municipal

rend tous les exemplaires du Contrat Social qu’il avait acquis étant donné que celui-là, « n’était

pas d’utilité pour la jeunesse, mais plutôt nuisible » , voir Essai Historique sur la Révolution

de Mai et Mariano Moreno. Buenos Aires, Faculté de Droit et Sciences Sociales, 1921, vol. 2,

p. 255.

(Garavagila, Juan Carlos, Visions et révisions de l’Indépendance Améri-caine, Éditions Université Salamanca, Paris, mars 2002, p. 122.)

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Los primeros senderos de la revolución: La Opinión en los balbuceos de la Independencia rioplatense (1806-1813).

... Pero la actividad editorial no se agotaba en los periódicos; ya hemos visto de qué modo folletos e impresos participan activamente en este pro-ceso. Están también los libros. Ya sea introducidos desde el extranjero –el mismo Brackenridge recuerda que después de la revolución las “restric-ciones sobre importación y circulación de libros, aunque no enteramente removidas, se relajaron mucho”, subrayando haber encontrado “las obras de Voltaire en las librerías”58 – como los pocos editados en Buenos Aires. Entre ellos, por supuesto, la traducción de Moreno del Contrato social de J. J. Rousseau, publicada en el año de la revolución, es uno de los que más ha dado que hablar. Es sabido que el traductor censuró la obra y el mismo lo advierte en su introducción: “Como el autor tuvo la desgracia de delirar en materias religiosas, suprimió el capítulo y principales pasajes, donde ha tratado de ellas”59 ; no era esto un buen auspicio, pero el inquieto abogado porteño sabía bien con qué bueyes araba60...

60 Levene recuerda que, un mes después de la salida de Moreno de la Junta, el Cabildo

devuelve todos los ejemplares del Contrato Social que había adquirido dado que éste “no

era de utilidad a la juventud, antes bien pudiera ser perjudicial”, ver Ensayo histórico sobre

la Revolución de Mayo y Mariano Moreno. Buenos Aires, Facultad de Derecho y Ciencias

Sociales, 1921, t. 2, p. 255.

(Garavaglia, Juan Carlos, Visiones y revisiones de la Independencia Americana. Ediciones Universidad Salamanca. París, marzo de 2002, p.122.)

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Graciela Robert,Integrante de la asociación humanitaria Médecins du monde Membre de l’association Médecins du Monde

Rue Marcadet, métro Jules Jofrin

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Dans un communiqué de dernière minute, sur un site web, Jean-Marc Restoux, 53 ans, SDF (sans domicile fixe) parisien depuis 25 ans, invite tout le monde à participer au camping pacifique pour les droits des sans abris (www.dailymotion.com/sebastien-vixac). Il a la voix rauque, la barbe peu fournie et les cheveux gris. C’est une copie du clochard parisien, figure séculaire qui a inspiré le styliste de Dior, John Galliano, pour sa collection intitulée « Clochard ».Jean-Marc a installé sa tente, avec 250 autres, sur les bords du Canal Sant-Martin, à quelques mètres de la Place de la Républi-que.L’initiative est partie de l’association « Les enfants de Don Quichotte » et diffusée dans le réseau de moyens alternatifs (petites annonces, vidéos dans la web, forum).L’impact visuel de plus de 200 tentes rouges rangées soigneusement de chaque côté du Canal, a mobilisé les pouvoirs publics.La température nocturne est au-dessous de zéro. Le vent froid du Canal fait bouger les toits des tentes. Jean-Marc dit qu’il s’en ira lorsque le gouvernement donnera des réponses concrètes c’est-à-dire, « un toit », et il ajoute :« Pour parler du regard de quelqu’un, il faut se trouver au même niveau ».Jean-Marc est un clochard médiatique, ami de l’écrivain Antonio Tabuki et protagoniste dans un documentaire présenté au festi-val de Cannes, où on le voit, en smoking, marchant sur le tapis rouge. Il passe sa journée à Saint-Germain-des-Prés. « Maintenant je dois aller travailler, les gens sortent des bureaux », dit-il. Il s’assied en face de la célèbre librairie La Hune, entre le Café de Flore et la Place Sartre-Beauvoir. Un anthropologue reconnu du quartier l’a défini comme « le clochard des intellectuels ou l’intellectuel des clochards ». Il sourit et continue à lire toute la journée.L’écrivain espagnol Vila-Matas, dans son roman « Doctor Pasavento », l’a inclus à la page 179 : « La neige ne cause pas de froid ’, m’a-t-il dit, assis par terre, le clochard ami de Scorcelletti. « Elle ne le cause pas, c’est vrai » ai-je répondu gentiment et poliment en même temps que je lui dédiais un sourire énorme, comme en reconnaissant son statut de clochard et comme s’il était, en outre - sûrement il l’était - mon meilleur complice et ami. »Mais depuis un an les tentes s’imposent dans le paysage parisien. L’hiver 2005, l’association Médecins du Monde (MDM) a dis-tribué les premières 400 tentes à Paris sous la consigne « à la place d’un toit, une tente ». L’idée a été impulsée par l’Argentine Graciela Robert, responsable de SDF-Paris de MDM, avec un double objectif : « Donner aux sans-abris un refuge où pouvoir récupérer leur intimité et rendre visible le drame humain. » L’action, à ce moment–là, a produit les premières réactions politico-médiatiques, préambule à la mobilisation actuelle.L’installation actuelle des tentes à Paris, a éveillé un intérêt tel que le phénomène s’est propagé aux principales villes en France, et même quelques associations d’autres pays européens envisagent la possibilité d’appliquer le même recours.Jean-Marc habite dans la rue depuis plus de 20 ans. Parmi quelques endroits, avant de le faire au Canal Saint Martin, il a dormi 6 ans sous les toits de l’élégant Musée d’Orsay, en face de la Seine, et dans des squats.À sa façon, un dandy. L’écrivain Oscar Wilde disait que « le dandy est le maître dans l’art aristocratique de ne rien faire ». Sa chienne, Maggy, demande de l’argent, couchée sur un carton où c’est écrit : « S’il vous plaît, une pièce ». Il gagne en moyenne 50 euros par jour. Mais maintenant Jean-Marc prend son café dans l’un des nombreux bars du Canal, centre d’opérations du Mou-vement. Les acteurs (associations humanitaires, journalistes, clochards et citoyens) établissent un large dialogue social.L’anthropologue Rebecca Ferrari, pour sa part, dit : « La force des SDF repose sur la modification et la recréation de l’idée fixe, commune et absolue de l’espace privé, du territoire, de la maison. » La situation est extrême : si la police décide de les faire partir, ils n’ont qu’à se jeter à l’eau. Jean-Marc aura 54 ans ce mois-ci. Aujourd’hui, il a l’air fatigué, hier soir il a peu dormi. Mais il dédramatise : « Je peux dormir dans ta tente ? ’, me demandent les femmes chaque nuit. »

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En un comunicado de último momento, en un sitio web, Jean- Marc Restoux, de 53 años, SDF (sin domicilio fijo) parisino desde hace 25 años, invita a todos a participar del camping pacífico por los derechos de los sin techo (www.dailymotion.com/ sebastien-vixac).Tiene la voz áspera, la barba rala y el pelo gris. Es una copia del vagabundo parisino, figura secular que inspiró al estilista de Dior, John Galliano, para su colección titulada “Clochard”.Jean Marc instaló su carpa, junto a otras 250, en el borde del Canal Saint-Martin, a metros de la Place de la République.La iniciativa fue lanzada por la asociación Les enfants de Don Quichotte (Los hijos de Don Quijote) y publicitada en la red de medios alternativos (pequeños anuncios, videos en la web, forum). El impacto visual de más de 200 carpas rojas alineadas prolijamente de un lado y del otro del canal movilizó a los poderes sociales. La temperatura nocturna es de algunos grados bajo cero. El viento frío del canal mueve los techos de las carpas. Jean- Marc dice que no levantará campamento hasta que el gobierno no dé respuestas concretas, es decir, “un techo”, y agrega: “Para hablar de la mirada de alguien, hay que estar al mismo nivel”.Jean- Marc es un vagabundo mediático, amigo del escritor Antonio Tabuki y protagonista de un documental presentado en el festival de Cannes, donde se lo ve, de smoking, caminando por la alfombra roja. Pasa el día en Saint-Germain-des-Prés. “ Ahora tengo que ir a trabajar, la gente sale de la oficina”, dice. Se sienta frente a la cé-lebre librería La Hune, entre el café de Flore y la plaza Sartre-Beauvoir. Un reconocido antropólogo del barrio lo definió como “el vagabundo de los intelectuales o el intelectual de los vagabundos”. El se ríe y pasa el día leyendo.El escritor español Vila-Matas, en su novela “Doctor Pasavento”, lo incluye en la página 179:“La nieve no da frío’ , me dijo desde el suelo el clochard amigo de Scorcelletti. “No lo da, es cierto’, contesté amable y educa-damente al tiempo que le dedicaba una sonrisa enorme, como de reconocimiento de su estatus de clochard y como si él fuera, además –seguramente lo era-, mi mejor cómplice y amigo”.Pero hace un año que las carpas se imponen en el paisaje parisino. En el invierno de 2005, la asociación Médicos del mundo (MDM) distribuyó las primeras 400 carpas en París bajo la consigna “a falta de un techo, una carpa”. La idea fue impulsada por la argentina Graciela Robert, responsable de SDF – París de MDM, con un doble propósito: “Darle a los sin techo un refugio donde recuperen su intimidad y hacer visible un drama humano”. La acción, en ese entonces, produjo las primeras reacciones político-mediáticas, preámbulo de la movilización actual.La instalación actual de las carpas en París suscitó tal interés que el fenómeno se propagó a las principales ciudades del interior de Francia, e incluso algunas asociaciones de otros países europeos evalúan la posibilidad de implementar la misma medida.Jean Marc vive en la calle desde hace más de 20 años. Entre otros lugares, antes del canal Saint-Martin, durmió 6 años bajo los techos del elegante Museo de Orsay, frente al Sena, y otros tantos en una casa ocupada. A su manera, un dandy. El escritor Oscar Wilde decía que “el dandy es el maestro en el arte aristocrático de no hacer nada”. Su perra, Maggy, es quien pide dinero, acostada en un cartón donde se lee: “Por favor, una moneda”. Gana un promedio de 50 euros por día.Pero ahora Jean Marc toma su café en uno de los tantos bares del Canal, el centro de operaciones del movimiento. Los actores (asociaciones humanitarias, periodistas, clochards y ciudadanos) se cruzan en un amplio diálogo social. La antropóloga Rebecca Ferrari, por su parte, analiza el fenómeno: “La fuerza de los SDF reside en la modificación y recreación de la idea fija, común y absoluta del espacio privado, del territorio, de la casa.”La situación es límite: si la policía decide desalojarlos, les queda solo tirarse al agua. Jean Marc cumple 54 años este mes. Hoy, tiene la cara cansada, anoche durmió poco. Pero desdramatiza: “¿Puedo dormir en tu carpa?’, me preguntan cada noche las mujeres”.

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José Castro, Bailarín y coreógrafo. En argentina fue campeón nacional de malambo. Su último espectáculo: “Un tango pas comme les autres “ Danseur et chorographe. En Argentine, champion national de malambo. Son dernier spectacle : « Un tango pas comme les autres »

Rue de la Monnaie, métro Pont Neuf

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Chaumet a crée une montre pour homme appelée « Dandy ». Son créateur a pensé à l’élégance, la sensualité, le caractère, la passion. Il a pensé à un homme moderne et au tango. Chaumet téléphone à l’Ambassade Argentine pour qu’on lui recommande un artiste argentin à Paris qui puisse correspondre à ce concept. C’est ainsi que l’Ambassade a donné mes coordonnées. Ensuite nous avons fait une réunion chez Chaumet à Paris pour se mettre d’accord sur le plan artistique. L’événement s’est produit à l’hôtel Plaza Athénées. J’ai dansé avec la montre un solo de fusion flamenco-malambo-tango. Le Tout Paris y était invité.

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Chaumet creó un reloj para hombre llamado “Dandy”. Su creador pensó en la elegancia, la sensualidad, el carácter, la pasión. Pensó en un hombre moderno y el tango. Chaumet llama a la Embajada Argentina para que le recomiende un artista argentino en París que pudiera corresponder a este concepto. Fue así que la Embajada dio mi contacto. Luego hicimos una reunión en la casa Chaumet en París para quedar de acuerdo con lo artístico. El evento se hizo en el hotel Plaza Athénées. Bailé con el reloj un solo de fusión flamenco-malambo-tango. Toda la crema de París estaba invitada.

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Consuelo De Fontainieu, Secretaria de diplomáticos Secretaire des diplomates

Rue Cimarosa, métro Kleber

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Consuelo habite en France depuis quarante ans. Sa première rencontre avec l’Argentine s’est faite alors qu’elle avait trois se-maines , et en réalité, ses véritables années de lutte, de déploiement d’énergie, de maternité et les douleurs de la vie que cha-cun supporte, se sont déroulées au pied de Paris. Trois ans de travail chez Dior lui ont donné assez d’expérience et d’aplomb. Maintenant, elle est propriétaire d’un château qui se trouve à une heure de la capitale française, héritage de son mari ; elle est experte en protocole et la mémoire de plus de trente ans passés à l’Ambassade Argentine à Paris, un centre de clair-obscur qui essaye de sortir de sa période noire pour acquérir une nouvelle transparence. Trente ans comme secrétaire de multiformes ambassadeurs, c’est beaucoup. Le visage de Consuelo s’assombrit lorsqu’ elle se souvient de son amie Elena Holmberg, autre victime de la dictature, assassinée sous le gouvernement militaire, sûrement parce-qu’elle “en savait trop”, par son travail dans le tristement célèbre Centre Pilote de Paris. « Je suis entrée à l’Ambassade grâce à mon amie Elena. Après sa mort ce fut terrible, pas seulement à cause de la douleur pro-voqué par sa perte, mais parce qu’on nous faisait apparaître comme complices... et rien n’était plus faux. »Elle se souvient du passage d’Alfonsín dans le bâtiment de la rue Cimarosa, à quelques centaines de mètres de l’Arc de Triomphe, lorsqu’il était candidat à la présidence, et “la joie ressentie de le savoir gagnant et la déception qui suivit”. Elle sourit aussi d’un air coquin, au moment de présenter le Menem qui mangeait les délices du Palais de l’Élysée... avec du Coca-Cola, et elle est capable de raconter avec tous les détails l’épisode de l’apparition des tableaux volés au Musée des Beaux-arts à Buenos Aires. « L’appel depuis l’Angleterre nous disant qu’ils étaient réapparus, c’est moi qui l’ai reçu. »

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Consuelo vive en Francia desde hace cuarenta años. Su primer encuentro con Argentina había sido a las tres semanas de vida, y en realidad, sus verdaderos años de lucha, de despliegue de energía, de maternidad y los episodios de dolor que suele conllevar la vida de cada uno, también se desarrollaron al pie de París. Tres años trabajando en Dior le dieron la experiencia y el aplomo suficientes. Ahora es la dueña de un castillo distante a una hora de la capital francesa, herencia de su marido; es una gran experta en protocolo y es uno de los discos duros con la memoria de más de treinta años de trabajo en la Embajada Argentina en París, un centro con claroscuros que trata de salir de su época negra para llenarse de una nueva transparencia. Treinta años como secretaria de variopintos embajadores no es poco. El semblante de Consuelo se ensombrece cuando recuerda a su amiga Elena Holmberg, otra de las víctimas de la dictadura, asesinada durante el gobierno militar, seguramente “por saber demasiado”, a través de su trabajo en el tristemente célebre Centro Piloto de París. “Yo entré a la Embajada gracias a mi amiga Elena. Después de su muerte todo fue terrible, no sólo por el dolor que nos causó, sino porque de algún modo se nos hacía aparecer como cómplices... y nada más lejos de ello”. Recuerda fugazmente el paso de Alfonsín por el edificio de la Rue Cimarosa, a unos pocos centenares de metros del Arco de Triunfo, cuando era candidato a la presidencia y “la alegría que nos causó al saberlo ganador y la decepción que nos produjo después”. También sonríe con picardía al presentar al Menem que comía los manjares del Palacio del Elysée... con Coca Cola, y es capaz de narrar con todo detalle el episodio de aparición de los cuadros robados en el Museo de Bellas Artes de Buenos Aires. “La llamada desde Inglaterra diciendo que habían aparecido la recibí yo”.

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Jérôme Savary,Director del teatro Opéra Comique. Creador del grupo de teatro Grand Magic Circus et ses Animaux TristesDirecteur du théâtre Opéra Comique. Créateur de la compagnie théatrale le Grand Magic Circus et ses Ani-maux Tristes

Rue Favart, métro Richelieu Drouot

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Jérôme Savary sur Copi (Raúl Damonte)

1. Ça va comme ça...? Copi a commencé sa carrière en Argentine dans une revue appelée “Tía Vicenta”. Elle existe encore ? J’y ai publié mes premiers dessins, au début j’étais dessinateur. Quand je suis arrivé à Paris à l’âge de 21 ans, j’ai eu curieusement une nostalgie de l’Argentine. Je suis né là-bas, j’en suis parti à 6 ans, j’y suis retourné à 19, j’y suis resté deux ans, et c’est un pays qui m’a pris. Alors j’ai commencé à fréquenter les cabarets. Dans la rue Monsieur Le Prince il y avait un cabaret latin où on allait boire du rhum et écouter du tango et de la salsa. C’est à ce moment là que j’ai rencon-tré Copi.

2. Ma première compagnie s’appelait le Magic Circus et Copi dessinait dans le Nouvel Observateur. Je pense que nous nous sommes vraiment rencontres lorsqu’il est venu voir le spectacle. Il a beaucoup aimé notre façon de faire du théâtre, comme au cirque, la musique, et il m’a demandé de faire partie de la compagnie. Je suis le formateur initial de Copi comme homme de théâtre, avant que (Alfredo) Arias fasse « Eva Perón ».

3. En 1965, Copi a écrit ses premières pièces de théâtre, des petits sketches d’une durée d’entre 5 et 10 minutes. Nous les présentions au théâtre du Plaisance, au Bilboquet, dans de petits cabarets de Saint-Germain. Le sketch s’appelait L’Alligator, il jouait le crocodile et moi, le chasseur du croco-dile.

4. Après, il a fait partie de la compagnie dans un spectacle qui était une pièce d’Arrabal appelée El Laberinto Il jouait un rôle muet, il était face à la scène avec un canard vivant à ses pieds. Un jour le canard a pondu un oeuf, et Copi, pour la première fois parle et crie :” regarde-le, regarde-le, le canard a pondu un oeuf ”.

5. Ensuite, nous avons écrit une pièce ensemble qui s’appelait “Good Bye Mister Freud”. L’éditeur ne l’a pas publiée. Le texte était assez confus, c’était une comédie musicale contre la psychanalyse. Copi et moi, nous avions

quelque chose en commun. Nous buvions beaucoup. Nous avons écrit cette pièce en prenant des litres et des litres de vin blanc et quand nous avons commencé les répétitions, la moitié n’était pas écrite. Il y a eu beaucoup d’improvisation. Je ne serais même pas capable de faire un résumé de ce que la pièce racontait.

6. La dernière fois que je l’ai vu, son médecin qui est mon médecin et le médecin de tous les argentins à Paris, m’a dit : « Copi veut te voir ». C’était une semaine avant sa mort. Il a organisé un dîner au cabinet médical et Copi était presque mort. Il fumait de la marihuana et j’ai commencé à lui raconter des boutades. Il est mort une semaine après. C’était un ami, un frère.

7. Je ne suis pas homosexuel malheureusement, parce que sinon je serais millionnaire ou je serais mort, mais nous étions de tendres amis. Il a vécu chez moi et nous passions les vacances ensemble. C’était un homosexuel frénétique. Il avait des aventures multiples et beaucoup de succès.

8. Jusqu’aux années ‘80, avant le Sida, Copi n’était pas le seul frénétique, moi aussi je l’étais, la frénésie était gé-nérale. Économiquement il n’y avait pas encore le chômage, on avait inventé la pilule pour les femmes, ça a été des années extraordinaires de libération pour les femmes, et la fin du plomb gaullien de De Gaulle, de la guerre des professeurs.

9. Malheureusement, il est mort comme un martyr de cette maladie. S’il avait résisté encore 6 mois, il serait peut-être vivant. J’ai beaucoup d’amis dont la maladie s’est déclarée plus tard et avec la trithérapie ils continuent à travailler et vi-vent très bien. Il a été l’un des premiers. J’ai un frère qui est mort du Sida et c’est quelque chose de tellement triste. Copi était un gentleman, il avait encore beaucoup à dire et à faire.

10. Il est mort plein de dettes, mais maintenant les pièces de Copi se jouent assez et les problèmes fiscaux se sont arrangés.

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Jérôme Savary sobre Copi (Raúl Damonte)

1. ¿Toma bien...? Copi inició su carrera en Argentina en una revista que se llamaba Tía Vicenta. ¿Existe todavía? Yo publiqué ahí mis primeros dibujos, al inicio yo era dibujante. Cuando llegué a París a los 21 años me agarró curiosamente una nostalgia de Argentina. Yo nací allá, me fui a los 6 años, volví a los 19, me quedé dos años, y es un país que me agarró. Entonces empecé a frecuentar los cabarets. En la rue Monsieur Le Prince había un cabaret latino donde uno iba a tomar ron y a escuchar tango y salsa. En aquel tiempo encontré a Copi.

2. Mi primera compañía se llamaba el Magic Circus y Copi ya dibujaba en el Nouvel Observateur. Pienso que el verdadero encuentro lo hicimos cuando él vino a ver el espectáculo. Le gustó muchísimo la forma de hacer teatro, un poco circense, la música, y me pidió entrar en la compañía. Yo soy el formador inicial de Copi como hombre de teatro, antes que (Alfredo) Arias haga Eva Perón.

3. En el año ‘65 Copi escribió sus primeras obras teatrales, pequeños sketches que duraban entre 5 y 10 minutos. Los presentábamos en el teatro del Plaisance, en el Bilboquet, en pequeños cabarets de Saint-Germain. El sketch se llamaba el Alligator, él hacía de cocodrilo y yo hacía del cazador del cocodrilo.

4. Después integró la compañía en un espectáculo que era una obra de Arrabal que se llamaba el Laberinto. Él hacía un rol mudo, estaba frente al escenario y tenía un pato vivo a sus pies. Un día el pato puso un huevo, y Copi por primera vez habló, gritó: “Miralo, miralo, el pato puso un huevo”.

5. Después escribimos una obra juntos que se llamaba “Good Bye Mister Freud”. El editor no la publicó. El texto era bastante confuso, era un musical contra el psicoanálisis. Copi y yo teníamos algo en común. Tomábamos mucho. Es-cribimos esta obra tomando litros y litros de vino blanco y cuando empezamos los ensayos, la mitad no estaba escrita.

Hubo mucha improvisación. Ni siquiera sería capaz de hacer un resumen de lo que contaba la obra.

6. La última vez que lo vi, su médico que es mi médico y que es el médico de todos los argentinos de París, me dijo: “Copi te quiere ver”. Era una semana antes de morir. Organizó una cena en el consultorio y Copi estaba casi muerto. Él fumaba marihuana y yo empecé a contarle chistes. Murió una semana después. Era un amigo, un hermano.

7. Yo no soy homosexual desgraciadamente, porque sino sería millonario o estaría muerto, pero éramos tiernos amigos. Vivió en mi casa y pasábamos vacaciones juntos. Era un homosexual frenético. Tenía aventuras múltiples y mucho éxito.

8. Hasta los años ‘80, antes del Sida, no solamente Copi era frenético, yo también era frenético, había un frenesí gen-eral. Económicamente todavía no había desempleo, se había inventado la píldora para las mujeres, fueron años extraordi-narios de liberación para las mujeres, y el fin del plomo gaul-liano de De Gaulle, de la guerra de los profesores.

9. Desgraciadamente ha muerto como un mártir de esa enfermedad. Si hubiera resistido 6 meses más a lo mejor estaría vivo. Yo tengo muchos amigos a quienes se les declaró la enfermedad más tarde y con la triterapia están trabajando y viviendo muy bien. Él ha sido de la primera hora. Yo tengo un hermano que ha muerto de Sida y es una cosa de una tristeza enorme. Copi era un gentleman, tenía muchas cosas que decir y que hacer todavía.

10. Murió cubierto de deudas, pero ahora las obras de Copi se actúan bastante y se arreglaron los problemas fiscales.

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Laura Lagos, Bailarina del cabaret Lido Danseuse du cabaret Lido

Rue Général Grossetti, métro Porte de Saint-Cloud

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Lagos est bouddhiste, du courant de Nichiren Daishonin. Elle écrit:

« Tout l’amour dont j’ai besoin se trouve dans ce monde.Je ne serais pas ce que je suis si rien de ce qui s’est passé

ne m’était pas arrivé à moi. Ma révolution consiste à continuer à transformer ce que je traîne avec moi de vies

antérieures, mes seules armes sont : foi, détermination etcourage. Ma victoire quotidienne est de faire passer le message.

Aujourd’hui, c’est un grand jour : l’attente est finie. »

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Lagos es budista, de la corriente de Nichiren Daishonin. Escribe:

“Todo el amor que necesito se encuentra en este mundo.No sería lo que soy si nada de lo que pasó no me hubiese

pasado a mí. Mi revolución consiste en seguirtransformando lo que arrastro conmigo de vidaspasadas, son mis únicas armas: fe, determinación ycoraje. Mi victoria cotidiana es pasar el mensaje.

Hoy es un gran día: la espera ha terminado”.

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Métro Argentine, ligne 1

Gabriel Magnesio, Métro, 2005, Paris

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José María FernándezTomás Gubitsch

Lucrecia Escudero ChauvelPablo Keller Sarmiento

Mónica LeónJosé Eduardo Wesfreid

Julio CortázarMaría Elena Santillán

Eduardo MakaroffGerardo Della Paolera

Silvina StirnemannJulio Le Parc

Eric CalcagnoMicaela Mendez

Julio CarrieJuan Pablo Vera Romero

María KodamaJuan Carlos Chachques

Agustin PichotLiliana Andreone

Antonio SeguíFrancisco Sorribes Vaca

Milagros SchmollMiguel Ángel Estrella

Juan Carlos GaravagliaGraciela Robert

José CastroConsuelo De Fontainieu

Jérôme SavaryLaura Lagos

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INDEX / INDICE

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Patricia Almirón nació en Santa Fe, Argentina, en 1954. Dos hijos. Periodista. Licenciada en

Psicología. Psicoterapeuta. Trabajó en medios de comunicación de las Canarias, como redactora y

jefa de redacción. Responsable de prensa de un grupo político en el Parlamento de las Canarias.

Asistente de prensa de un eurodiputado en el Parlamento Europeo. Colabora en distintos medios

de comunicación y en la realización de documentales, entre ellos, “Argentinos en París”.

Patricia Almirón est née à Santa Fe, Argentine, en 1954. Deux enfants. Journaliste. Licenciée

en Psychologie. Psychothérapeute. Elle a travaillé pour la communication des Canaries, en tant que

rédactrice et chef de rédaction. Responsable de presse d’un groupe politique au Parlement des

Canaries. Assistante de presse d’un eurodéputé au Parlement Européen. Elle collabore dans différents medias de communication

et dans la préparation de documentaires, parmi lesquels, « Argentins à Paris ».

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Gabriel Magnesio nació en Montpellier (Hérault), Francia, en 1979. Estudió Ciencias de

la Información en la Universidad Nacional de Córdoba, Argentina. Vive en París, donde cursó

Historia en la Universidad de la Sorbonne-París IV. Es periodista (en prensa gráfica, radio

y televisión) y fotógrafo. Sus artículos aparecen en diversos medios de América Latina y

Europa. Es autor del libro de crónicas de viajes Schengen.

Gabriel Magnesio est né à Montpellier (Hérault), France, en 1979. Il a fait des études

de Sciences dela Communication à l’Université Nationale de Córdoba, Argentine. Il habite

à Paris où il a suivi les cours d’Histoire à la Sorbonne-Paris IV. Il est journaliste (presse écrit,

radio et télévision) et photographe. Ses reportages sont publié dans différents medias d’Amérique Latine et d’Europe. Il est

l’auteur du livre de chronique de voyage Schengen

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Textes : Gabriel Magnesio, Patricia Almirón Photographies : Gabriel Magnesio

Direction artistique / Conception graphique : Isabelle Bonnet Traduction : Liliana Berezin

Révision francaise : Boris Reith / Marie-Christine Dauner

A Bi.

Contact: paris/[email protected]

Page 124: Libro Entero

Textos: Gabriel Magnesio, Patricia Almirón Fotografías: Gabriel Magnesio

Dirección artística / Diseño gráfico: Isabelle BonnetTraducción: Liliana Berezin

Revisión francesa: Boris Reith / Marie-Christine Dauner

A Bi.

Contacto: paris/[email protected]

Page 125: Libro Entero

EDICIONES RECOVECOSEditor : Carlos Máximo Ferreyra

EDITORIALDel Campillo 137. CP 5000. Córdoba. Argentina

[email protected] 0351-4734064

Impreso en LM Artes GráficasCórdoba / Argentina, 2007